ROMA1114 Linguistique générale

download ROMA1114 Linguistique générale

of 116

Transcript of ROMA1114 Linguistique générale

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    1/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    1

    Linguistique gnrale

    I. Quest-ce que la linguistique ?1. Dfinition

    La linguistique est une discipline scientifique

    Science et disciplines scientifiques

    La linguistique est une science, cest--dire un ensemble structur de connaissances qui se

    rapportent des faits obissant des lois objectives(ou considres comme telles) et dont la mise

    au point exige systmatisationet mthode (tlfi).

    Rq. : les connaissances scientifiques voluent ! Rien nest donc jamais fig.

    La linguistique structuredonc des connaissances et tente den dduire des lois objectivesEx :

    - De lvolution des mots latins vers ceux composant les langues romanes- De la grammaire-

    Sciences exactes vs sciences humaines

    Les sciences exactes portent sur des objets du monde (ou des abstractions : astrologie,mathmatiques,). Elles sont qualitatives et visent la connaissance.

    Les tudes de sciences humaines se dfinissent dabord par leur objet : lhomme.Philosophie, langues et littratures germaniques, psychologie, anthropologie, sociologie,

    droit, etc.

    Sciences humaines vs sciences exactes : qualitatif vs jugement, connaissance vs critique( ?)

    La linguistique se dfinit donc comme ltude scientifique du langage et des languesElle est descriptive et explicative, et donc non prescriptive.

    Extrait dAndr Martinet

    La linguistique, discipline non prescriptive . Extrait dElments de linguistique gnrale, Paris,

    Armand Colin, pp.6-7 (1970).

    [cfr photocopie]

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    2/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    2

    La linguistique nest pas une discipline prescriptive. Le linguiste ne se proccupe pas de prescrire un

    quelconque bon usage mais se contente dtudier la langue et ses usages de manire objective.

    Son rle nest pas de sindigner ou de se rjouir de tel ou tel usage, mais plutt den analyser les

    tenants et aboutissants. Il doit adopter une attitude dobservateur et danalystede la langue.

    Il tchera en outre de rester aussi impartialque possible dans son travail, bien quil puisse disposer

    de son propre point de vue, lgitimedans la mesure o il est spcialistede la langue.

    LAcadmie franaise compte parmi ses membres nombre de spcialistes du langage, mais aucun

    nayant tudi la linguistique. Cest pourquoi les linguistes mprisent ouvertement linstitution, quils

    estiment trop centre sur la prescription et pas suffisamment ouverte sur la langue, trop

    rtrograde.

    Discipline scientifique

    Lobjet de cette science tant une activit humaine, la tentation est grande de quitter le domaine

    de l'observation impartiale pour recommander un certain comportement, de ne plus noter ce qu'on

    dit rellement, mais d'dicter ce quil faut dire. (Martinet)

    Quand on porte un jugement, on quitte le domaine de la linguistique.

    Nattendez donc pas dun cours de linguistique quil vous dise :

    Comment bien parler Comment bien crire Quelles sont les tournures proscrire ( ne dites pas mais dites ) Etc. Cf. Vous qui tes linguistede Yaguello.

    Trois niveaux dtude de la linguistique

    La linguistique gnrale : sintresse aux phnomnes rcurrents dans plusieurs langues Les linguistiques particulires : sintresse aux phnomnes dune langue en particulier La linguistique applique : applications concrtes de la linguistique. Ex : correction

    automatique de lorthographe, traitement automatis du langage, logopdie

    (orthophonie),

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    3/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    3

    Exemples de problmatiques relevant de la linguistique

    Quelques exemples de problmatiques auxquelles sintressera le linguiste:

    La suppression rcente du Mademoisellepar ladministration franaise: pourquoi ? Quellesconsquences sur la vie quotidienne ? (But : suppression de la discrimination entre femmes

    maries et jeunes filles).

    Aller au coiffeur, locution considre comme fautive et rgulirement stigmatisePourquoi ? (Puisquon dit bien aller aux putes ,)

    Conseil de la langue franaise

    Le Conseil de la langue franaise et de la politique linguistiqueest une association de linguistes, une

    instance davis consultable par le ministre de la culture (Fadila Laanan).

    Exemple davis du Conseil: en 2008, le conseil de la langue a remis un avis la ministre de la culture

    concernant lenseignement prioritaire des rectifications orthographiques dans lenseignement

    obligatoire.

    2. Langues vs langageLangues

    Outils de communication (mais pas seulement : performatif, drague, blague, asseoir sonpouvoir)

    Systmes de signes et de rgles que notre cerveau a la capacit de mmoriser et demanipuler (connaissance des rgles lmentaires du franais permettant la cration de

    phrases,)

    Se manifestent physiquement par des sonsque notre systme biologiquenous permet deproduire(appareil phonatoire) et de percevoir(appareil auditif)

    NB : la langue des signes, bien que muette, relve de la smiotique et est donc considre comme

    une langue part entire.

    Les langues sont donc lies des prdispositions sociales, psychiques et biologiques. Leur diversit

    est issue de la diversit des groupes sociaux.

    Langage

    Le langageest la facultquont les tres humains de communiquer au moyen de la langue.

    Il existe donc des milliers de langues(~7k) mais une facult: celle du langage, propre lespce

    humaine. Un nouveau-n peut potentiellement apprendre nimporte quelle langue puisquil disposede la facult de langage. Toutefois, au fil de lapprentissage de la langue maternelle, les appareils

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    4/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    4

    phonatoires et auditifs se spcialisent : certains sons deviennent compliqus, voire impossibles

    mettre ; tandis que dautres deviennent difficilement perceptibles.

    Exemple de brun/brin : un Franais ne distinguera aucune diffrence entre ces deux sons, ce qui ne

    sera pas le cas dun Ligeois, par exemple.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    5/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    5

    3. Aux fondements de la linguistique moderne : Ferdinand de Saussure

    Ferdinand de Saussure (CH, 1857-1913)

    Cours de linguistique gnralepubli non pas par lui-mme, mais par deux de

    ses lves, Bally et Schehaye en 1916.

    Rupture avec la linguistique comparatiste dautrefois (comparer les langues entreelles, tenter dtablir des liens entre les diffrentes langues,)

    Approche non historique, descriptive, systmatique Pre du structuralisme(organiser les choses en systme) Concepts structurels largement exploits ensuite : phonologie pragoise,

    anthropologie (Lvi-Strauss), philosophie (Althusser), psychanalyse (Lacan),

    smiotique (Barthes), psychologie systmique (Piaget) (lorsque le membre dune

    famille souffre dune pathologie psy, on sintressera au systme familial afin

    didentifier le contexte dans lequel sinscrit la pathologie).

    3.1. La linguistique

    Tche

    La tche de la linguistique sera :

    a) de faire la descriptionet lhistoirede toutes les languesquelle pourra atteindre, ce qui revient

    faire lhistoire des familles de langues et reconstituer dans la mesure du possible les langues mres

    de chaque famille ;

    b) de chercher les forces qui sont en jeu de manire permanente et universelle dans toutes les

    langues, et de dgager les lois gnrales auxquelles on peut ramener tous les phnomnes

    particuliers de lhistoire (tablir les rgularits) ;

    c) de se dlimiter et de se dfinir elle-mme. (Cours de linguistique gnrale (CLG) 1995 : 20)

    Objet

    a) Rsulte de la construction dun point de vueet nest pas extrieur lexprience humaine

    b) Lobjet de la linguistique est la langue et non le langage :

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    6/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    6

    Mais quest-ce que la langue? Pour nous, elle ne se confond pas avec le langage ; elle nen est

    quune partie dtermine, essentielle, il est vrai. Cest la fois un produit social de la facult du

    langageet un ensemble de conventions ncessaires, adoptespar le corps social pour permettre

    lexercice de cette facult chez les individus. Pris dans son tout, le langage est multiforme et

    htroclite; cheval sur plusieurs domaines, la fois physique, psychologique et psychique, il

    appartient encore au domaineindividuel et au domaine social ; il ne se laisse classer dans aucune

    catgorie des faits humains, parce quon ne sait comment dgager son unit . La langue au contraire

    est un tout en soiet un principe de classification. CLG 1995 : 25).

    c) La linguistiquefait partie de la smiologie, est une science des signes.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    7/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    7

    Linguistique interne et externe

    Notre dfinition de la langue suppose que nous en cartions tout ce qui est tranger son

    organisme, son systme, en un mot tout ce quon dsigne par le terme de linguistique externe .

    Cette linguistique-l soccupe pourtant de choses importantes, et cest surtout elle que lon pense

    quand on aborde ltude du langage. (CLG 1995 : 40)

    La langue est un systme qui ne connait que son ordre propre. (CLG 1995 : 43)

    Comparaison du jeu dchec: Quand deux personnes jouent au jeu dchecs, on pourrait sintresser

    aux relations unissant les deux joueurs, au contexte dans lequel se joue la partie,

    Une partie dchec impliquent de nombreuses variables. Mais les rgles du jeu dchec, dusystme

    du jeu dchec demeurent constantes.

    Saussure utilise cette mtaphore pour exprimer la diffrence entre linguistique interne et externe.

    La linguistique externe serait typiquement la sociolinguistique (quand la langue est-elleutilise, par qui, comment, quelles fins ?

    La linguistique interne consiste en ltude purement technique de la langue, sans tenircompte de laspect social de la langue.

    3.2 Langue vs parole

    3.2.1 Caractristiques de la langue et de la parole (cf. extrait)

    Ltude de la linguistique comporte deux parties : lune, essentielle, a pour objet la langue, qui est

    socialedans son essence et indpendantede lindividu *+; lautre, secondaire, a pour objet la partie

    individuelledu langage, cest--dire la parole.

    La langueest un bien commun tous les membres dune communaut. Toutefois, chacun dispose de

    ses propres actes de parole.

    La linguistique ne vise pas ltude de la parole.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    8/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    8

    Tableau de Gadet (1990 : 77) : caractristiques de la langue et de la parole

    Prcisions :

    Somme dempreintes dans chaque cerveau & psychisme : laissons tomber.

    Essentiel : essentielle dans ltude de la linguistique, la base; existe en-soi.

    3.2.2 Langue orale et langue crite : la tyrannie de la lettre

    Langue et criture sont deux systmes de signes distincts ; lunique raison dtre du second est de

    reprsenter le premier ; lobjet linguistique nest pas dfini par la combinaison du mot crit et du

    mot parl ; ce dernier constitue lui seul cet objet. Mais le mot crit se mle si intimement au mot

    parl dont il est limage, quil finit par usurper le rle principal; on en vient donner autant et plus

    dimportance la reprsentation(crite) du signe vocal qu ce signe lui-mme. Cest comme si lon

    croyait que, pour connaitre quelquun, il vaut mieux regarder sa photographie que son visage. (CLG

    1995: 45)

    Saussure dnonce ici a tyrannie de la lettre , soit le fait quon se soit toujours plus intress la

    reprsentation critede la langue qu la langue elle-mme. Or lcriture nest PAS la langue elle-

    soi !

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    9/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    9

    3.3. Le signe

    3.3.1. Le signe : langue et ralit/pense

    Pour certaines personnes la langue, ramene son principe essentiel, est une nomenclature, cest-

    -dire une liste de termes correspondant autant de choses. () Cette conception est critiquable

    bien des gards. Elle suppose des ides toutes faites prexistant aux mots (); enfin elle laisse

    supposer que le lien qui unit un nom une chose est une opration toute simple, ce qui est loin

    dtre vrai. (CLG 1995: 97)

    Autrefois, lon considrait que la langue ntait que nomenclature ; que sa seule fonction tait de

    nommer la ralit.

    Saussure dmontre que la langue na pas cette seule fonction en arguant que si ctait rellement le

    cas, nous naurions aucun souci traduire les noms communs dune langue lautre. Or ce nest pas

    le cas Dans certaines langues, un mme animal peut tre nomm diffremment selon quil est

    vivant ou destin tre consomm.

    Ex :

    EN : pig/pork ES : pez/pescado

    De plus, si la langue navait pour seule fonction que de nommer la ralit, il existerait un mot

    dcrivant chaque ralit, ce qui nest pas le cas.

    La langue nest donc pas quune simple nomenclature.

    3.3.2. Le signe : signifiant et signifi

    Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique.

    Cette dernire nest pas le son matriel, chose purement physique, mais lempreinte psychique de ce

    son, la reprsentation que nous en donne le tmoignage de nos sens; elle est sensorielle, et sil nous

    arrive de lappeler matrielle, cest seulement dans ce sens par opposition lautre terme de

    lassociation, le concept, gnralement plus abstrait (CLG 1995: 98)

    Signifi et signifiant sont associs Mise lcart de la ralit

    De nos jours, les smioticiens tiennent compte du rfrent, ce qui ntait pas le cas de Saussure lorigine.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    10/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    10

    Saussure ne sintresse pas au rfrent du monde rel, mais uniquement au signelinguistique, rsultant de lassociation entre signifiant et signifi.

    3.3.3. Le signe : larbitraire du signe?

    Le lien unissant le signifiant et le signifi est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par

    signe le total rsultant de lassociation dun signifiant un signifi , nous pouvons dire plus

    simplement : le signe linguistique est arbitraire. (CLG 1995: 100)

    Le fait que le signifiantpomme soit associ au signifipomme est arbitraire, immotiv.Arbitrairesoppose libre: nul ne peut associer un quelconque signifiant nimporte que signifi.

    Pourtant, certains signes sont moins arbitraires que dautres

    Ex :

    pomme | pommier (moins arbitraire puisque driv de pomme)

    vache |vacher

    Certains reprsentants du courant des grammaires cognitives , affirment que nombre de signes

    linguistiques seraient, l'instar des onomatopes ou des exclamations, non pas arbitraires mais

    motivs : de tels signes seraient unis l'objet dnot par une relation de ressemblance dite iconique.

    Ce qui signifie qu'ils partageraient avec cet objet des proprits communes.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    11/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    11

    Certains signes sont par contre dits libres, ou relativementmotivs: les onomatopesen sont un

    parfait exemple. Pourtant, si elles taient totalement motives, elles seraient identiques dune

    langue lautre, ce qui nest l non plus pas le cas.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    12/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    12

    3.4. Le systme

    3.4.1. Le systme : la nature du systme

    Une des notions les plus fortes

    Auteur dun mmoire sur le systme des voyelles dans les langues indo-europennes

    La langue est un systme qui ne connait que son ordre propre. (CLG 1995: 43)

    La langue peut tre vue comme un systme, et tre tudie dans son fonctionnement pur,

    indpendamment de tout contexte social. (Linguistique interne)

    3.4.2. Le systme : synchronie / diachronie

    Le multiplicit des signes () nous interdit absolument dtudier simultanment les rapports dans

    le temps et les rapports dans le systme. Voil pourquoi nous distinguerons deux linguistiques (CLG

    1995: 116)

    Linguistique volutive vs linguistique statique :

    Mtaphore du jeu dchec: lorsque deux personnes jouent aux checs et que lon intervient en

    milieu de partie, la connaissance seule des rgles nous permet de dplacer efficacement une pice,

    sans ncessairement connatre lhistorique de la partie.

    Saussure dit quil en va de mme pour la langue : il nest pas ncessaire den connatre lhistorique

    pour en comprendre le fonctionnement un moment donn.

    Il existe deux linguistiques :

    La linguistique statique (=synchronique) : tude de la langue un moment donn. (pasncessairement aujourdhui)

    La linguistique volutive (=diachronique) : tude de lvolution de la langue (approchecomparativedune mme langue ou de deux langues diffrentes, entre un moment t et t)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    13/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    13

    3.4.3. Le systme : les entits concrtes et la notion de valeur ( ?)

    Signes = objets rels , entits concrtes , entits linguistiques .

    Considre nimporte quel point de vue, la langue ne consiste pas en un ensemble de valeurs

    positives et absolues mais dans un ensemble de valeurs ngatives ou de valeurs relatives nayantdexistence que par le fait de leur opposition. (ELG(=lments de grammaire linguistique) 2002 :

    77)

    Saussure veut dire que puisque la langue est un systme, tous les signes sont lis les uns aux autres.

    Ce qui distingue donc un signe des autres est sa valeur, qui nest pas celle des autres signes.

    On ne dfinit donc pas un signe positivement, on dit cest celui qui nest pas tous les autres.

    Ex : redouter et craindre nont de valeur propre que par leur opposition.

    3.4.4 Le systme : rapports syntagmatiques / rapports associatifs

    Sphresyntagmatique

    Enchainement linaire des units de la langue

    (Ex : mon petit chat est gentil)

    Sphreassociative

    Associations entre les mots, par vocation

    (Ex : chat peut tre associ, par vocation, vtrinaire, flin, animal, croquettes, Elvis,)

    NB : les mots de la sphre associatives ne doivent pas ncessairement tre synonymes (tre sur le

    mme axe paradigmatique) mais relvent plutt du mme champ lexical (et sont donc

    ncessairement de mme catgorie).

    (Schma)

    Laxe paradigmatique comportera toutes les units qui pourraient possiblement tre prsentes la

    place de lunit effectivement choisie (paradigmatique : in absentia >< syntagmatique : in

    praesentia).

    Je peux substituer au mot de laxe syntagmatique nimporte quelle unit de laxe paradigmatique

    pouvant remplacer ce mot (il doit donc ncessairement tre de la mme classe).

    (Thse du distributionnalisme de Bloomfield (linguiste amricain), selon lusage du langage serait

    prvisible (// thses behavioristes affirmant que le comportement humain serait explicable)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    14/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    14

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    15/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    15

    3.5 Avec Saussure, 3 grandes oppositions :

    1 Langue vs parole

    2 Approche interne vs approche externe

    3 Description synchronique vs description diachronique

    Langue vs parole

    Langue: fait collectif. Ensemble des rgles qui simposent la communaut des citoyens, quiexistent en dehors deux

    Parole : fait individuel. Actualisation de la langue par un individu donn, un momentdonn, en un lieu donn

    Mais interactions langue et parole

    Langue : abstraction dcrite travers ses manifestations concrtes que sont la parole Parole : manifestation concrte possible parce que le systme de la langue lautorise

    Approche interne vs approche externe

    Le cas de la machine laver, ou du jeu dchecs de Saussure.

    Approche interne : observation des faits proprement linguistiques (pas de recours deslments extrieurs la langue)

    Approche externe: fait intervenir des considrations rputes extrieures la langue.Problme des frontires entre le strictement linguistique et lextralinguistique (ironie, pragmatique)

    Description synchronique vs description diachronique

    Description synchronique : description dun tat de langue un moment dtermin. photographie

    Description diachronique: description de la dynamique dune langue.Interaction entre les 2 ples de lopposition

    Synchronie : systme est instable. Tensions gnratrices dvolution. Parfois, la descriptiondiachronique permet dclairer la synchronie.

    Diachronie : tient compte de descriptions synchroniques

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    16/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    16

    4. Linguistique vs grammairePlusieurs approches de la langue. Celle du :

    Puriste Grammairien Linguiste

    Le purisme : attachement excessif la norme

    4.1. Approche du puriste

    Objectif : prserver lintgrit de la langue contre toute menace (externe (influencedune autre langue) ou interne (diastratiques)

    Mfiance vis--vis de lusager; considre que tout locuteur dnature ncessairement lalangue, quaucun ne peut prtendre la manier parfaitement

    Position dfensive (>< La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse de Du Bellay, 1549) Ce texte est lorigine crit pour illustrer la langue franaise, non pas pour dfendre la

    prservation dune quelconque norme

    Lusage de rfrence est sociologiquement marqu (litiste)Ex :

    o La plupart des gens disent pallier , par analogie remdier , tandis que lepuriste prnera lusage de pallier , verbe transitif direct (autre exemple

    danalogie: vous disez , que lon entend souvent car calqu sur nous disons .

    o

    Dmarche de type idologique : lon met en avant la forme dite correcte , lusage dunelite minoritaire qui nest pas ncessairement lusage commun.

    Ignore (ou rejette) les processus de changement et dvolution des langues, comme desprincipes dorganisation syntaxique et smantique des langues.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    17/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    17

    Justifications couramment employes par le puriste :

    a) LtymologieEx : Un magasin achaland, dont le sens courant est bien fourni en marchandises.

    Or le puriste dira qutymologiquement, puisquun chaland est un client, achalander signifie le fait

    quil y ait des clients. (Ignorance de lusage syntaxique courant)

    Le puriste a une conception normative et litiste de la langue.

    b) La grammaire (usages normatifs)Ex : on ne sort pas le chien parce quon ne sort pas quelque chose. Le verbe sortir semploie seul!

    (Ignorance de la smantique courante)

    c) Le gnie de la langue : clart, logique, beautPourtant :

    La prof de littrature anglaise : on ne peut dfinitivement statuer sur le fait qu anglaisese rapport littrature ou profs.

    Jai vu la maison du pre de Paul et Marie : ai-je vu la maison du pre de Paul, et Marie ?Ai-je vu la maison appartenant au pre de Paul et Marie ?

    Le puriste a une conception de la langue :

    - Normative et litiste

    - Base sur des connaissances errones du fonctionnement et de lhistoire de la langue franaise

    - Cf. Molire, Les femmes savantes, Acte II, Scne VI : lon constate que le discours puriste actuel se

    rapproche de celui que tenaient les bonnes gens du 17me

    !

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    18/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    18

    4.2. Approche du grammairien

    Attention dans le sens de grammaire traditionnelle :

    - pas de point de vue puriste

    - prescrire un bon usage (ensemble dfini de normes, distinguer du mauvais usage)

    - norme de rfrence, phrases acceptables

    - la grammaire au sens traditionnel (le bon usage )

    - descriptions utiles mais rgles non explicites

    Proprits des grammaires traditionnelles

    a) grammaires de la langue crite

    Cf. le pluriel des noms, la conjugaison

    Redondances lcrit mais peu de marques loral

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    19/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    19

    b) grammaires de la langue standard

    - on ne dcrit pas la langue en usage

    - description de la langue littraire ou journalistique

    - Rgles du BU fixes, pour le franais, au 17e sicle par

    Vaugelas et Malherbe

    c) grammaires prescriptives

    - ne dites pas mais dites

    - ensemble de normes valides par des institutions (ex : lcole, les championnats dorthographe)

    d) ensembles de rgles particulires vs ensembles de rgles gnrales

    - rgles gnrales, exceptions, cas particuliers

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    20/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    20

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    21/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    21

    e) rgles non explicites : Ex. du superlatif relatif

    Le superlatif relatif a la mme forme que que le comparatif de supriorit ou dinfriorit. Il sen

    distingue seulement par la prsence de larticle dfini. (BU, 987)

    Certaines rgles manquent de prcision, ne sont pas suffisament explicites puisque lon mise sur une

    connaissance suffisante, voire native de la langue par le locuteur.

    Nanmoins, les grammaires traditionnelles :

    - reclent une mine dinformations et dexemples

    - sont des outils de rfrence incontournables

    Mais ne donnent pas dexplications satisfaisantes sur les faits de la langue crite, et encore moins

    orale.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    22/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    22

    4.3. Aproche du linguiste

    Approche du linguiste (1) : Chomsky, Aspects de la thorie syntaxique (1957)

    La grammaire dune langue propose dtre une description de la comptence intrinsque du

    locuteur-auditeur idal. Si la grammaire est, de plus, parfaitement explicite (en dautres termes, si

    elle ne fait pas simplement confiance la comprhension du lecteur intelligent, mais fournit une

    analyse explicite de lactivit quil dploie), nous pouvons, non sans redondance, lappeler

    grammaire gnrative.

    Un locuteur-auditeur idal de la langue est un locuteur natif. Chomsky estime que lagrammaire doit tre gnrative, cest dire quelle doit expliciter les rgles et les rendre

    comprhensibles par un locuteur-auditeur pas ncessairement idal.

    - ni un puriste, ni un prescripteur, ni un lgislateur

    - Chomsky : dcrire la grammaire intriorise dun locuteur-auditeur idal, sur la base de l'intuition

    du linguiste (comptence) (= dcrire la comptenceine dont nous disposons, cest--dire celle qui

    nous permet naturellement de construire des phrases correctes, approhe mathmatique).

    - modle explicite des rgles de constitution des units (phrases)

    - prdire l'ensemble des phrases grammaticales d'une langue (les phrases systmatiques)

    - grammaire inne = rgles intriorises

    Approche fonde sur lintuition du locuteur:

    = introspective

    = approche hypothtico-dductive : on construit des hypothses quon vrifie ensuite; on postule

    des rgles quon vrifie en se fondant sur sa connaissance implicite de la langue .

    il vient le prof vient

    vient-il ? *vient le prof? (grammaticalement fausse)

    Ncessit dune rgle universelle pour ChomskyNotion de grammaticalit : une phrase marque dune astrisque nest, grammaticalement parlant,

    pas correcte.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    23/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    23

    2.3. Approche du linguiste (2)

    dcrire des faits de langue attests ( cest ce que lon nomme la performance)

    expliquer et interprter la variation dans la langue (sociale, stylistique)

    prdire la distribution de la ralisation des variantes : il y a de la variation sous certaines formes,

    quand elle est prdictible ?

    le systme est par nature variable. Il est utopique de vouloir dcrire la langue laide dun systme

    unique de rgle, sans tenir compte de la variation.

    approche inductive : il faut partir de la performance, de la variation pour en induireune rgle.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    24/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    24

    4.4. Lambiguit du terme grammaire

    1. la grammaire scolaire, prescriptive

    2. la grammaire comme systme de rgles qui explicitent la capacit produire des phrases

    grammaticales (langue idalise, locuteur-auditeur Idal )

    3. les grammaires : sous-systmes qui coexistent et rendent compte de la variabilit des faits de

    langue

    NB : Grammaire peut tre compris dans le sens de rgles

    4.5. Grammaticalit vs. Interprtabilit vs. Acceptabilit.4.5.1. Grammaticalit

    Grammaticalit: caractre bien ou mal form dune phrase en rfrence la grammaire intriorise

    (Chomsky).

    Notre connaissance de la langue nous permet de distinguer, parmi lensemble des phrases possibles,

    les phrases grammaticales des phrases agrammaticales.

    Lejugement de grammaticalitrelve de la comptence du locuteur-auditeur idal.

    Ex :je taime vs moi aimer toi:

    Je taime est grammaticaleet interprtable *moi aimer toi nest pas grammaticale, mais nen demeure pas moins interprtable.

    4.5.2. Interprtabilit

    Interprtabilit: le fait, pour un nonc, dtre interprtable (comprhensible, intelligible).

    Ex : Dincolores ides vertes dorment furieusement (Chomsky)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    25/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    25

    Colorless green ideas sleep furiously : 33.300 occurrences sur Google, malgr que cette phrase,

    bien que grammaticale, est non-interprtable ( priori).

    4.5.3. Acceptabilit

    A la foire de lest (Angelo Branduardi)

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Soudain la chatte mange la

    taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    Soudain la chatte mange la

    taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Soudain la chienne

    Mord la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Soudain la trique

    Frappe la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Soudain la flamme

    Brule la trique

    Qui frappait la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Soudain l'averse

    Ruine la flamme

    Qui brulait la trique

    Qui frappait la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Soudain la bte

    Vient boire l'averse

    Qui ruinait la flamme

    Qui brulait la trique

    Qui frappait la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Et l'gorgeur frappe

    Et tue la bte

    Qui buvait l'averse

    Qui ruinait la flamme

    Qui brulait la trique

    Qui frappait la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    C'est l'ange de la mort

    Qui saigne l'gorgeur

    Qui tuait la bte

    Qui buvait l'averse

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    26/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    26

    Qui ruinait la flamme

    Qui brulait la trique

    Qui frappait la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    C'est enfin le Seigneur

    Qui emporte l'ange

    Qui saignait l'gorgeur

    Qui tuait la bte

    Qui buvait l'averse

    Qui ruinait la flamme

    Qui brulait la trique

    Qui frappait la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    C'est enfin le Seigneur

    Qui emporte l'ange

    Qui saignait l'gorgeur

    Qui tuait la bte

    Qui buvait l'averse

    Qui ruinait la flamme

    Qui brulait la trique

    Qui frappait la chienne

    Qui mordait la chatte

    Qui mangeait la taupe

    Qu' la foire mon pre m'avait

    achete

    A la foire de l'est pour deux

    pommes

    Une petite taupe mon pre

    m'avait achete

    Cette chanson est grammaticalement correcte, mais aussi interprtable (il y a simplementrcursivit).

    Mais est-elle acceptable?

    Acceptabilit: plus difficile manier. Dpend du contexte dnonciation, de la structure interne et

    des aptitudes des locuteurs.

    Sera jug comme non-acceptable tout nonc dont la complexit dpasse les capacits cognitives

    des locuteurs, compromettant ainsi linterprtabilit.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    27/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    27

    5. Smiologie6. Langage vs. communication

    6.1. Langage et communication

    Lecture du texte dEmile Benveniste (1966) : Communication animale et langage humain. Extrait de

    Problmes de linguistique gnrale, 1. Paris, Gallimard, coll. Tel , 56-62.

    Sommes-nous les seuls communiquer ?

    Non : pratiquement toutes les espces animales ont mis en place des systmes de communication

    (reproduction, alimentation)

    Les systmes mis en place peuvent-ils tre qualifis de langage ?

    Non : diffrences importantes

    Le cas des primates

    - Trs proches de nous du point de vue biologiquement (plus de 98% de gnes

    en commun)

    Proches intellectuellement

    - Capacits intellectuelles :

    utilisation doutils rsolution de problmes simples

    Certains scientifiques sont priori parvenus apprendre aux singes quelques lments de la langue

    des signes des singes :

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    28/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    28

    Les singes ne parlent pas:

    - Ils ninitient pas de nouveaux changes (sauf pour demander quelque chose)

    - Ils ne crent pas de nouvelles squences de signes (ils imitent celles dj observes (ex : si le singe

    voit, ABABC, il ne pourra quimiter ABABC, sans pouvoir crer de nouvelle squence, telle que ABBAC

    par exemple)

    - Ils ne parlent pas dobjets absents (reprsentation)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    29/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    29

    Caractristiques dune communication linguistique

    - Mmoire de lexprience et aptitude dcomposer cette exprience

    - Aptitude symboliser (produire et interprter des signes)

    - Valable au sein dune communaut donne, employe et comprise par tous les membres (la

    socit est la condition du langage)

    - Possibilit de dialogue (rponse linguistique une manifestation linguistique)

    - Langage comme substitut de lexprience (peut tre transmis sans fin dans le temps et dans

    lespace)

    - Double articulation (permet de crer une infinit de messages - infinit de contenus)

    - Permet les significations implicites

    Caractristiques dun code de signaux (communication animale)

    - Invariabilit du message

    - Fixit du contenu

    - Rapport une seule situation

    - Nature indcomposable du message

    - Transmission unilatrale

    Le langage est spcifique lespce humaine

    Lune des grandes dcouvertes de la linguistique contemporaine : le langage est qualitativement

    diffrentdes systmes de communication des autres espces, y compris des primates non humains.

    Langage = facult quont les humains de communiquer au moyen de signe doublement articuls

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    30/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    30

    Le langage des fleurs

    (http://offrir-des-fleurs.wifeo.com/signification-des-fleurs-a.php)

    Absinthe : Peines de cur, absence, sparation.

    Abricotier (fleur d') : Amour timide.

    Acacia : Amour platonique. Vous tes toute de grce et d'lgance.

    Acanthe : Amour de l'art. Rien ne pourra nous sparer.

    Achille : Dispute, querelle.

    Aconit : Votre ddain me tuera.

    Amande : Espoir.

    Amarante : Constance. (Son nom signifie : Qui ne se fltrit point.)

    Amaryllis : Fiert. Vanit. Vous aimez trop briller.

    Ancolie : Je suis fou de vous. (Sa fleur en clochette ressemble une marotte.)

    Ancolie pourpre : Rsolu(e) gagner

    Anmone : Rupture. Partez ! (Rappel de la nymphe volage Anmone.)

    Anglique : Inspiration. Je suis en extase ! (Ide d'ange.)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    31/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    31

    6.2. Les modles de la communication

    La langue vue comme un instrument de communication.

    Dj chez Saussure : La langue est un instrument de communication.

    Andr Martinet (fonctionnalisme (=sintresser la fonction de la langue)) : la principale fonction du

    langage est celle de la communication. Les units linguistiques sont dfinies par leur fonctiondans

    la communication (et non pas par leur forme, leur substance ou leur place dans l'nonc.)

    Thories de la communication, de linformationLe modle tlgraphique de Shannon et Weaver (1949)

    Modle de Shannon

    (Shannon : 1916-2001 ; ingnieur)

    Leur proccupation essentielle : rgler les problmes de transmission

    tlgraphique (le signal devait arriver au niveau de la cible dans l'tat le plus

    proche de ce qu'il tait au niveau de la source.)

    Communiquer = transmettre de linformation

    Modle de Shannon :

    Modle de Weaver

    (Weaver : 1876-1978 ; philosophe)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    32/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    32

    Modle de Weaver :

    Bruit smantique : tout lment susceptible de perturber le codage, le dcodage et le dcodage

    smantique (fatigue, distraction, maladie, ivresse, prjugs).

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    33/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    33

    Roman Jakobson (1896-1982)

    Membre du cercle linguistique de Prague, dont lobjet principal dtude est la phonologie. Jakobson

    sest, en outre, intress aux fonctions de la communication.

    Le langage sert communiquer. Mais il a galement dautres fonctions. Le langage doit tre tudidans toutes ses fonctions.

    Jakobson identifie 6 fonctions, lies aux facteurs constitutifs de tout procs linguistique, de tout

    acte de communication verbale .

    Dans toute situation de communication langagire :

    Emetteur/destinateur:

    - Envoie le message- Initie la communication

    Responsable du contenu du message (exceptions : porte-parole)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    34/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    34

    Rcepteur/destinataire:

    - Reoit le message

    Message: ensemble de signes linguistiques

    Code: Systme de signes dans lequel sont prlevs les lments qui vont constituer le message.

    = pralable l'acte de communication

    Contexte / rfrent : situation de communication, ensemble des conditions sociales, monde

    extrieur auquel le message renvoie, ce dont on va parler.

    Contact / canal : voie matriellequ'emprunte le message pour circuler de l'metteur au rcepteur

    Contact acoustique ou criture

    Permet d'tablir et de maintenir l'acte de communication

    Lien physique et psychologique

    Descriptions des fonctions du langage de Jakobson

    Tout acte de langage implique ncessairement ces 6 fonctions. Mais la notion de fonction du langage

    est daffirmer que, dans tout acte de parole, lune de ces fonctions prime sur les autres.

    Fonction rfrentielle: lorsque le langage cherche informer sur le contexte, ltat du monde

    Fonction conative: lorsque le langage cherche ce que le message impacte le destinataire. (Ordres

    impratifs, publicit,)

    Fonction expressive: lorsque le langage cherche davantage informer sur le destinateur. (Ex :

    jurons, posie la premire personne du singulier,)

    Fonction phatique: lorsque le langage insiste sur le contact (Ex : All ? = vrifier que le contact

    est bien tabli ; dans la publicit : emploi de couleurs attractives pour attirer lattention du

    spectateur ; dans Alice au Pays des Merveilles : critique des phrases toute faites permettant de

    garder le contact, rflexions sur le langage).

    Fonction mta-linguistique : lorsque le langage porte sur le langage, le code lui-mme. (Ex : Me

    comprenez-vous ?

    Fonction potique: lorsque le langage insiste sur le contenu du message lui-mme. Souci de la forme

    que lon donne au message, indpendamment des autres fonctions.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    35/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    35

    Ces 6 fonctions se retrouvent toujours dans tout acte de parole : Le schma de la communication

    permet de dcrire tout change linguistique.

    A chacun des lments est attache une fonction particulire = fonction remplie par le langage

    Mais ds les annes 60, nombreuses critiques face ce modle.

    Dell Hymes (1927-2009) et le modle SPEAKING

    En 1967, Dell Hymes (1927-2009) expose son fameux modle SPEAKING.

    Fondateur de lethnographie de la communication et de la notion de comptence de

    communication.

    Pour communiquer, il ne suffit pas de connaitre la langue, le systme linguistique, il faut

    galement savoir s'en servir en fonction du contexte social.

    Le modle S-P-E-A-K-I-N-G:

    S - Settings: lieu et moment, cadre spatio-temporel

    P - Participants: interlocuteurs (quils soient actifs ou auditeurs passifs)

    E - Ends: objectifs (atteints ou non)

    A - Acts: actes de langage (pragmatique : type daction sur le rel que la communication peut avoir

    (ex : promesse, demande, jugement, faire peur, faire rire,))

    K - Keys: tonalit (aspects de lchange: celui-ci est-il tendu, intime,)

    I - Instrumentalities : instruments de communication, canaux (le mdium de communication (ex :

    tlphone, vido,) influence celle-ci)

    N - Norms: normes, niveaux de langue, rgles sociales de lchange, du comportement, conventions

    sociales, que celles-ci soient au sein de lchange langagier mme ou parallles celle-ci (ex : la

    question du vouvoiement vs. le fait offrir boire un interlocuteur, qui fait partie intgrante de

    lacte de la communication)

    G - Genres : genres ou types de discours : il existe des conventions langagires lies aux types de

    discours (ex : les conventions utilises pour une invitation de mariage ne seront pas les mmes que

    celles lies la rdaction dune notice ncrologique).

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    36/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    36

    Modles de Catherine Kerbrat-Orecchioni

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    37/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    37

    Le code du rcepteur nest pas identique celui du rcepteur

    Avec Kerbrat-Orecchioni, on quitte le modle linaire pour aller vers un modle orchestral

    (communication largie).

    Conception sociale, circulaire, constructiviste, relative (lintention ne suffit pas), intgrative

    (multiples modes : verbaux et non verbaux)

    Le contexte et la signification lemportent sur le contenu et linformation

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    38/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    38

    7. Les universaux du langageUne facult de langage, mais des milliers de langues.

    Ide quil existe dans toutes les langues du monde des principes communs, quelles ont des

    similarits, des proprits communes.

    Capacit de langage rendue possible par la mme information, gntique.

    Langues toutes traites par des processus crbraux comparables ont-elles des caractristiques

    structurelles communes leur permettant de fonctionner comme elles le font ?

    Grand intrt pour les universaux dans les annes 60 sous limpulsion de la grammaire gnrative de

    Chomsky et de la traduction automatique (volont de trouver des mcanismes communs toutes les

    langues afin de faciliter la mise en place de celle-ci).

    Lide dune linguistique gnrale na de sens que si les langues, un certain niveau, fonctionnent

    de la mme manire universaux fonctionnels

    7.1. La double articulation

    Toutes les langues sont doublement articules

    Andr Martinet, Elments de linguistique gnrale(1960)

    On entend souvent dire que le langage humain est articul. Ceux qui

    sexpriment ainsi seraient probablement en peine de dfinir exactement ce

    quils entendent par l. (d. 1970, Armand Colin, p. 13)

    Premire articulation :

    Les units minimales significatives= monmes(ex : maison, champignon mais maisonnette (deux

    monmes : maison et le suffixenette, signifiant petit.))

    Deuxime articulation :

    Les units minimales distinctives= phonmes(Ex : p apas)

    b abas

    bet psont des units minimales distinctives, mais non significatives.

    Grand principe dconomie: avec + ou30 phonmes, on a une infinit de mots.

    Le nombre de phonmes est variable dune langue lautre, dune varit de langue lautre.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    39/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    39

    Premire articulation

    Deux types de monmes :

    - Monmes lexicaux= morphmes lexicaux = lexmesEx : les verbes

    Appartiennent une classe ouverte (on cre, quotidiennement, de nouveaux lexmes)- Monmesgrammaticaux= morphmes grammaticaux = morphmes

    Ex : dsinences des verbes, diminutifs, pronoms, dterminants,

    Ex 2 : maisonnette : 1 monme lexical maison + 1 monme grammatical ( -nette ) signifiant

    petit.

    Appartiennent une classe ferme (on ne cre plus de nouveaux morphmesgrammaticaux).

    Elments de linguistique gnrale(1960)

    Comme tout signe, le monmeest une unit deux faces, une face signifie, son sens ou sa valeur,

    et une face signifiante qui la manifeste sous forme phonique et qui est compose dunits de

    deuxime articulation. Ces dernires sont nommes des phonmes

    7.2. La linarit du signifiant

    Le signifiant, tant de nature auditive, se droule dans le temps seul et a les caractristiques quil

    emprunte au temps: a) il reprsente une tendue, et b) cette tendue est mesurable dans une seule

    dimension : cest une ligne (CLG 1995: 103)

    7.3. Axe syntagmatique et axe paradigmatique

    Axe syntagmatique : axe de lenchainement des units (des units choisies), de combinaison.

    Axe paradigmatique : axe des choix, des possibles. A chaque unit correspond, priori, un axe

    paradigmatique. Celui-ci permet la substitution.

    Laxe paradigmatique nest pas toujours trs dvelopp.

    Ex : carquillez-les ; prendre la poudre descampette (expression fige).

    [Schma]

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    40/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    40

    7.4. La rcursivit

    Principe mis en avant par Chomsky et la grammaire gnrative.

    Proprit de ce qui peut tre rpt de faon indfinie.

    Proprit qui permet au langage d'appliquer des procds grammaticaux de manire rpte, pour

    produire une varit infinie de phrases de longueur indfinie.

    Anne est belle

    Anne est belle, intelligente

    Anne est belle, intelligente, spirituelle

    Anne est belle, intelligente, spirituelle, sportive

    La posie en joue beaucoup :

    Cfr.A la Foire de lEst

    Cf. Raymond Queneau, 100.000 Milliards de pomes, Gallimard, 1961.

    (Exemple de combinatoire vaste, mais finie)

    http://membres.multimania.fr/mjannot/froggy/1000j.htm

    http://membres.multimania.fr/mjannot/froggy/1000j.htmhttp://membres.multimania.fr/mjannot/froggy/1000j.htm
  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    41/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    41

    Maudit soit le pre de l'pouse du forgeron

    qui forgea le fer de la cogne

    avec laquelle le bcheron abattit le chne

    dans lequel on sculpta le lit

    o fut engendr l'arrire-grand-pre

    de l'homme qui conduisit la voiture

    dans laquelle ta mre

    rencontra ton pre. (R. Desnos)

    La rcursivit pose la question de lacceptabilit.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    42/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    42

    7.5. La productivit

    Lie la rcursivit Possibilit de crer des mots nouveaux en combinant les rgles morphologiques et

    phonologiques (propres chaque langue)

    Ex : La powerpointisation du monde est lindice *+ de limpact du logiciel sur la manirede rflchir. (Jean-Marie Durand, Les Inrocks, 20-26 octobre 2010, p. 120)

    Ex. Lconomie belge se wallonise (Titre, Mtro, 29 octobre 2012) () la wallonisation de lconomie belge.

    La productivit permet la langue de perdurer travers la cration de nouveaux nologismes.

    Production et interprtation sont rendues possibles par la matrise des rgles linguistiques.

    Lewis Carroll,Alice au pays des merveilles: nombreuses crations dont certaines sont entres dans le

    dictionnaire.

    Ex. : unbirthday, to uglify

    Alice: [looking through the Doorknob's keyhole] There he is ! I simply must get through.

    Doorknob: Sorry. You're much too big. Simply impassable. Alice: You mean impossible.

    Doorknob: No, impassable. Nothing's impossible.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    43/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    43

    7.6. Larbitrarit

    Cf. Saussure

    Le lien entre signifiant et signifi est arbitraire:

    Le signifiant ne permet pas, priori, de dduire le signifi.

    Arbitraire a le sens de conventionnel et repose sur un ac cord collectif. Le fait quun signifiant se

    rapporte tel signifi est conventionnel.

    "Je ne sais pas ce que vous voulez dire par "gloire", dit Alice. Humpty Dumpty eut un sourire de

    mpris. "Bien sr que vous ne pouvez pas le savoir, tant que je ne vous l'ai pas dit. Je voulais dire :

    "Voil un argument massue !"

    "Mais, objecta Alice, "gloire" ne veut pas dire "argument massue".

    "Moi, quand j'utilise un mot, dit Humpty Dumpty sur un ton assez mprisant, il signifie exactement

    ce que j'ai dcid qu'il doit signifier, ni plus ni moins."

    "La question est de savoir, dit Alice, si vous avez le droit de donner tant de significations diffrentes

    aux mots."

    "La question est de savoir qui a le pouvoir, dit Humpty Dumpty, voil tout."

    La conception saussurienne, selon laquelle le lien *le rfrent+ entre signifi et signifiant nest pas

    ncessaire, a t critique par Benveniste.

    Ce dernier relativise l'ide de Saussure que le signe linguistique serait totalement arbitraire et insiste

    sur la ncessit des liens entre le signifiant (aspect matriel du signe) et le signifi (aspect

    conceptuel) dans la conscience du sujet parlant.

    Ce qui est proprement arbitraire, nonncessaire, cest le lien entre la langue et le monde, entre les

    mots et la ralit, entre le signe et le rfrent.

    Ce lien, qui fait dfaut, les locuteurs tentent de le rationaliser.

    Mais les onomatopes...

    Interjections mises pour simuler un bruit associ un tre, un animal ou un objet par l'imitation des

    sons qui ceux-ci produisent.

    Trs productif dans la BD

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    44/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    44

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    45/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    45

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    46/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    46

    (Oraliser : passer du code crit loral)

    De nombreux verbes en anglais ont une origine onomatopique.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    47/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    47

    7.7. La distinctivit (

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    48/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    48

    Flexibilit, car les constituants peuvent tre dplacs, mais seulement dans leur totalit.Il arrivera samedi laroport parisien.

    Samedi, il arrivera laroportparisien.

    A laroport parisien, il arrivera samedi.

    *parisien, il arrivera samedi laroport.

    Ex de constituants :

    (j) (ai retrouv) (ma chemise rose) rose est pithte du chemise

    (j) (ai retrouv) (ma chemise) (rose) rose est attribut du CDV ma chemise

    Lidentification des constituants peut se faire travers la pronominalisation ou le dplacement.

    7.9. Des systmes symboliques

    Toutes les langues se comportent comme des systmes symboliques.

    Les signes linguistiques se substituent aux choses, permettent de parler de choses absentes.

    7.10. Lautonymie

    Toutes les langues se prtent lautonymie.

    Toutes peuvent servir elles-mmes de mtalangage.

    Nom autonyme : nom qui se dsigne lui-mme

    Il y autonymie lorsquon utilise le signe linguistique pour parler de lui-mme.Ex : de analyse phrastique :

    Lorsquon dit que roseest CDV de ma chemise , lon emploie le mot pour parler de lui-mme.

    Franoisprend une cdille , interpeller : un l ou deux l ? : on utilise le mot pourparler de lui-mme.

    Un mot utilis de faon autonymique perd toutes ses caractristiques habituelles (nature, fonction,

    genre, nombre,), se voyant rduit un nom au masculin singulier, sans quun dterminant soit

    ncessaire. Il se dsigne lui-mme.

    Ex : chevauxscrit avec un x lon utilise ici le mot chevaux de faon autonymique, pour

    parler de lui-mme.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    49/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    49

    Conventionnellement, lon met le mot en italique (ou soulign la main) lorsquon lutilise de

    manire autonymiques.

    7.11. La prdication

    La syntaxe de base des langues est celle de la prdication : quelque chose est dit de quelque chose.

    Attention : la forme que prend cette prdication peut tre trs diffrente dune langue lautre.

    Souvent, cela conduit lopposition du nom et du verbe. Le verbe dit quelque chose propos du

    nom (prdicatargument).

    Mais dans certaines langues, cette opposition verbo-nominale nest pas morphologiquement

    institue. Ex. le kalispel, le comox, le nootka (langues amrindiennes) : dans ces langues, le mme

    signe veut dire homme et tre homme .

    (Idem en franais : en fonction du contexte, parler de lhomme peut signifier parler de lhomme

    en gnral, ou dun homme en particulier).

    7.11bis. La ngation

    7.12. Les procdures rfrentielles

    Toutes les langues disposent de procdures pour marquer lancrage dans le rel des entits

    prdiques = procdures rfrentielles.

    Signes indexicaux :

    Je = celui qui dit je. Pas de rfrent en dehors de lacte de parole.

    Tu = celui qui je dis tu ici, maintenant

    Ego, hic et nunc : les dimensions fondatrices de lespace rfrentiel

    Aucune langue ne confond la 1re et la 2e personne.

    Partout le systme temporel sorganise par rapport au moment changeant de la parole.

    (Ex : hierna dexistence que par rapport aujourdhui, au moment prsent (dans une histoire, lon

    utilisera la veille

    Ex 2 : demainvs. le lendemain).

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    50/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    50

    7.13. La vridication

    Toutes les langues ont le mme comportement en ce qui concerne la vridication : un nonc

    prtend dire le vrai (mme en niant).

    Toutes les langues autorisent le questionnement, linjonction, la modalisation.

    Certaines le permettent davantage que dautres.

    (Modalisation : nuances (may/might/will) (se pourrait, se peut, futur simple)) :

    Exemple du tuyuca (langue parle en Colombie et au Brsil).

    On modulelorigine de linformation.

    Il a jou :

    diiga ap wi: je lai vu

    ti: je lai entendu

    yi: je dispose dindices

    yigi: on me la dit

    hiyi: on peut le supposer

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    51/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    51

    7.14. La variation

    Toute langue connat de la variation en son sein.

    Toute langue connait de la variation.

    2 types de variation

    - Variation interlinguistique : due linterfrence de plusieurs systmes linguistiques (langues ou

    varits de langues)

    - Variation intralinguistique : interne, au sein de la langue, du systme linguistique

    Variation interlinguistique

    - Les emprunts lexicaux: parking , brain storming , paprika ,

    - Les calques syntaxiques

    Ex :

    tomber en amour (to fall in love) tire ton plan (trek je plan!)

    - Les calques smantiques

    Ex :

    cest une opportunit (its an opportunity) (alors que le sens premier dopportunitest possibilit

    raliser quon a oubli (to realize youve forgotten sth) (alors que le sens premier deraliserest crer, matrialiser )

    - Les codes mixtes. Un exemple typique : le chiac (code norm, form sur base danglais, de franais

    et de vieux franais).

    Cf. http://www.youtube.com/watch?v=6hOSbA5pPZw

    II. Les origines du langage1. Origines du langage

    Quelles sont les origines du langage ? Comment lhomme sest mis parler?

    Le langage est le propre de lHomme. (Descartes)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    52/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    52

    Comment notre espce a-t-elle acquis la facult de langage ? Quelle est lorigine du langage ?

    Quand est-il apparu ? Comment ? O ?

    Pourquoi sest-t-il dvelopp chez les tres humains et pas dans dautres espces ?

    Nombreuses hypothses parfois farfelues En 1866 la Socit de Linguistique de Paris (fonde en

    1864) interdit la publication de textes relatifs l'origine du langage.

    La question de lorigine du langage est indissociable de la question de lorigine des humains, de

    lvolution des hominids.

    Apport des linguistes, des paloanthropologues, des archologues et des gnticiens des

    populations.

    Point de vue physiologique

    Lutilisation du langage ncessite une srie de caractristiques spcifiques.

    Cerveau suffisamment dvelopp. +/- 175.000 ans (=homo sapiens sapiens : taille actuellede notre cerveau vs. homo erectus 80% de la taille de notre cerveau)

    Appareil phonatoire suffisamment dvelopp : au cours de lvolution humaine, abaissementdu larynx dgage une cavit pharynge suffisamment volumineuse pour donner toute

    leur amplitude et leurs contrastes aux sons mis par les cordes vocales. +/- 150.000 ans

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    53/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    53

    Point de vue gntique

    Etudes menes en anthropologie volutionnaire.

    Gne du langage FOXP2, qui a mut chez lHomo sapiens.

    Comparaison homme-singe-souris.

    Deux modifications lui ont permis de mieux contrler les mouvements du larynx et de la bouche.

    +/- 200.000 ans.

    Les personnes prsentant un dfaut dans ce gne ont notamment des difficults dlocution.

    FOXP2 : locution + langage en gnral (grammaire, conjugaisons, apprentissage de la langue crite

    FOXP2 est rellement li au langage mme, et non pas la phonationseule.

    Les facteurs physiologiques et gntiques convergent.

    Evolutions plus ou moins parallles qui ont favoris le dveloppement du langage.

    + Comportements symboliques. Explosion symbolique

    - monuments funraires

    - ornements

    Dveloppement du langage // dveloppement de la dimension symbolique chez lHomme

    (civilisation, culturel)

    Quand ?

    Entre 200.000 et 150.000 ans chez lHomo sapiens.

    Mais dcouvertes rcenteshypothse dj chez lHomme de Nanderthal.

    Pourquoi ?

    Nombreux avantages.

    Postulat principal : meilleure communication, meilleure coordination de la vie en groupe.

    MAIS : dun point de vue darwinien, lmergence dun systme de communication permettant

    dchanger des informations factuelles sur le monde (sur les sources de nourriture, les prdateurs,

    etc.) pose un problme bien connu en thorie de lvolution : celui de lmergence de

    comportements altruistes.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    54/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    54

    Dun pont de vue darwinien, un systme permettant lchange dinformations (altruiste) ne peut

    qutre dfavorable lindividu qui pratique cet change (la thorie Darwinienne tant, rappelons-le,

    base sur la survie des individus les plus forts).

    Communiquer des informations = perdre un avantage dans la comptition pour la reproduction de

    son propre patrimoine gntique.

    Pas dintrt ce que ce comportement se propage de gnration en gnration (supplant par des

    congnres plus opportunistes).

    Intelligence machiavlique : Selon la thorie de lvolution de Darwin, la slection naturelle

    devrait privilgier des individus mutiques (muets) ou menteurs plus personne naurait intrt

    couter.

    Comment rsoudre ce paradoxe ?

    Plusieurs hypothses :

    Jean-Louis Dessalles (ENST, chercheur Paris en intelligence artificielle (IA)) : aspiration slever dans la hirarchie sociale qui devait caractriser lorganisation des socits

    dhominids.

    Robin Dunbar(primatologue): grooming and gossip . La communication orale a remplacavantageusement les sances de toilettage (grooming) qui permettent de nouer et de

    maintenir les alliances entre congnres dans les socits de primates. Augmentation de la

    taille des groupes sociaux toilettage trop couteux en temps. De plus, lchange

    dinformations sur le comportement des congnres (gossip) permet de mieux dtecter les

    tricheurs, qui chercheraient tromper leurs partenaires sur leurs intentions relles.

    Dans ces 2 thses, le dveloppement du langage est mis en relation avec le dveloppement de

    lintelligence et la complexification des rapports sociaux.

    Pourquoi seulement chez les humains ?

    Type denvironnement diffrent. East side story dYves

    Coppens :

    Sparation de lhomme et du singe : +/- 6 millions dannes

    Faille du rift est-africain : lest, savanes sches qui demandent

    de ladaptation (bipdie); louest, forts humides.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    55/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    55

    Comment ?

    Plusieurs hypothses :

    Le protolangage

    Hypothse de lvolution du langage en 2 tapes de Dereck Bickerton (linguiste) :

    Protolangage: systme de communication qui aurait prcd le langage humain :

    Systme rudimentaire n il y a quelques centaines de milliers dannes.

    - Lexique (adj, nom, verbe)

    - Pas de syntaxe (ou trs rudimentaire) : ordre des mots mais pas de marque flexionnelle

    Selon Bickerton, laugmentation continue de la capacit crnienne de lHomo erectus peut tre mise

    en relation avec un accroissement de ses capacits cognitives, et notamment de ces capacits de

    catgorisation de son environnementenrichissement progressif du lexique du protolangage.

    Mais langage seulement chez lHomo sapiens, il y a 50.000 ans : comptence syntaxique

    (rorganisation corticale)

    Du geste la parole

    Autre thse : Michael Corballis (psychologue)

    Le langage sest dabord dvelopp chez lHomo erectus sous forme gestuelle, se complexifiant

    graduellement (proche des langues des signes), la dernire tape, franchie par Homo sapiens, tant

    le passage du geste la parole. Ce qui lui permet de poser cette hypothse est le fait que les mmes

    zones du cerveau sont actives lors dun acte gestuel ou de parole.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    56/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    56

    O ?

    Etude dAuckland

    La naissance du langage aurait eu lieu en Afrique.

    Cf. tude publie dans Science en avril 2011

    Ralise par des psychologues de l'Universit d'Auckland . Quentin Atkin avance des hypothses

    argumentes sur l'origine africaine du langage.

    Etude de 504 langues : plus on sloigne dAfrique, moins il y a de phonmes.

    La migration saccompagne de la perte de nombreux phonmes. Mais certains auteurs ont rtorqus

    que si lon se basait sur dautres critres que le nombre de phonmes, les rsultats diffraient.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    57/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    57

    2. Du langage aux langues

    Tout le monde se servait dune mme langue et des mmes mots. Comme les hommes se

    dplaaient lorient, ils trouvrent une valle au pays de Shinar et ils sy tablirent. Ils se dirent

    lun lautre : Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! La brique leur servit de pierre et le

    bitume leur servit de mortier. Ils dirent : Allons ! Btissons -nous une ville et une tour dont le

    sommet pntre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas disperss sur toute la terre ! Or

    Yahv descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bties. Et Yahv dit : Voici que

    tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le dbut de leurs entreprises !

    Maintenant, aucun dessein ne sera irralisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et l, confondons leur

    langage pour quils ne sentendent plus les uns les autres. Yahv les dispersa de l sur toute la face

    de la terre et ils cessrent de btir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car cest l que Yahv

    confondit le langage de tous les habitants de la terre et cestde l quil les dispersa sur toute la face

    de la terre . (Gense, 11, La Bible de Jrusalem)

    Mythe de Babel: origine divine des langues, avec au dpart une langue unique.

    Ce mythe parle de lorigine des langues : autrefois, tous les hommes parlaient une seule et mme

    langue. (Que lon a cru tre lhbreux, larabe, le sanskrit, voire le grec)

    Question de lorigine des langues :

    2 hypothses :

    Monognse: une seule langue commune originelle, prsente avant la dispersion de lHomo sapiens

    (et donc de sa diversification)

    Polygnse: plusieurs langues ancestrales ayant merg indpendamment les unes des autres

    La question parait priori insoluble, puisquon na aucune trace crite remontant une telle poque.

    Les deux thses sont dfendables. Lon peut mme croire une polygnse originelle ayant men,

    par extinctions successives, une monognse

    Expansion de lhomo sapiens partir de lAfrique vers le reste du monde.

    - Homo habilis : 3 millions dannes, berceau africain.

    - Homo erectus : migration vers lAsie il y a 2 millions dannes; migration vers lEurope il y a 1

    million dannes.

    - Evolution de lHomo erectus vers lhomme moderne. Preuve dans des fossiles.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    58/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    58

    Expansion de lhomo sapiens partir de lAfrique vers le reste du monde.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    59/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    59

    3 thses de lapparition de lHomme:

    Monocentrise: un anctre commun, africain Pluricentriste/Candlabre/Dents de pelle/Multi-rgionale : lhomo sapiens se dveloppe

    paralllement dans les diffrentes rgions du monde pour voluer vers lHomme mod erne

    dans tous les rgions du globe

    Evolution rticule/Thorie intermdiaire : migrations entre les diffrentes poques

    3. La parent gntique

    Indpendamment de la question dune ou de plusieurs langues originelles, on peut regrouper les

    langues parles actuellement dans le monde en familles de langues. Les langues ainsi regroupes ont

    un anctre commun et entretiennent des liens de fraternit (ou de sororit).

    Deux possibilits : soit la langue mre est connue, soit elle a disparu et il faut postuler son existence

    et la reconstruire.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    60/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    60

    Ex :

    (proto)Indo-europen

    Latinfranais, espagnol, roumain Proto-germanique (langue inconnue et donc reconstruite, do le prfixe proto) anglais,

    allemand, sudois,

    3.1. Principes et mthodes pour tablir la parent

    Existence de caractristiques communes entre les langues : 3 possibilits.

    Interfrences

    Le turc a emprunt lexicalement au franais. Mais ces langues ne sont pas gntiquement lies

    pour autant

    Motivation

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    61/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    61

    Similarit dans la construction de mots : rptitions (p-p, f-f, tsch-tsch, bo-bo, pim-pi, parpar,)

    Lon pense que la construction du mot est motive par le battement symtrique des ailes du

    papillon.

    Les onomatopes sont en gnral motives par le son rel de ce quil signifie.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    62/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    62

    Hasard

    Bad = mauvais en anglais et en persan

    Commen

    t

    limi

    ner

    les

    inter

    fre

    nces

    , la

    moti

    vation et le hasard ?

    1 Il faut une relation smantique constante (= sur le plan du signifi):

    Ici, les concepts de mre, de pre, de frre restent les mmes dune langue lautre.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    63/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    63

    2 Il faut une relation significative constante (=sur le plan du

    signifiant):

    Ici :

    Mre : /m/ en latin, nerlandais, galique irlandais,ancien indien et grec

    Pre : /p/ en latin, en ancien indien et en grec Frre : /f/ en latin et grec

    Le tableau comparatif rpondant ici ces deux critres, il est plus que lgitime de penser que ces

    langues sont effectivement toutes issues dune mme langue parente. Toutefois, pour pouvoir

    affirmer quil y ait concordance entre les diffrentes langues (et donc patente ventuelle), il faut

    comparer les langues plus large chelle.

    Une seule concordance nest pas significative! Cest lorsquil y a des rgularits, et donc que lon

    peut tablir des lois phontiques que lon peut prtendre une parent. (Lorsque signifis

    identiques et signifiants semblables)

    Dans le cas prsent, les concordances entre signifiants similaires renvoyant des signifis

    identiquesnous laissent croire que toutes ces langues sont issues de lindo-europen.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    64/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    64

    Ltude de constantes entre diffrentes langues, lorsque, large chelle, l on se rend compte que

    des signifis semblables prsentant des signifiants similaires nous permet de reproduire des modles

    (dont lexistence concrte nest pas toujours atteste ! lonplace un astrisque ct des mots

    issus de protolangues, cest--dire de langues reconstruites artificiellement, par induction.)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    65/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    65

    3.2. La reconstruction linguistique

    Etude des constantes

    Reconstruction dun modle: ncessit dcarter les 3 ncessit dune rcurrence des indices,

    large chelle.

    Exemple : de lemprunt de langlais au franais: comment peut-on affirmer quil sagit bel et bien

    dun emprunt, et que les similitudes entre les deux langues ne sont pas dues une quelconque

    sororit ?

    Dans le vocabulaire de base, le franais ressemble davantage dautres langues qui ne ressemblent

    langlais. De la mme manire, le vocabulaire de base anglais ressemble plus celui dautres langues

    issues de la famille germanique. Et vice-versa : lorsque le franais ressemble la famille germanique,

    cest plus langlais qu dautres langues germaniques. De la mme manire, lorsque langlais

    ressemble la famille romane, cest plus au franais qu dautres langues romanes.

    3.3. La classification gntique des langues

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    66/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    66

    N.B. : Les donnes linguistiques ne tiennent bien souvent compte que des locuteurs maternels.

    Notes en vrac :

    Austronsiennes : ~1000 langues

    Chamito-smitique : langues des grandes civilisations arabes

    Dravidienne : langue la plus parle : le tamoul (Sri-lanka, indonsie,) 250 M de locuteurs

    Bantoues : 400 500 langues pour

    Ouralienne : souvent associes aux langues indo-europennes.

    Deux groupes : le finno-ougrien (finnois, estonien, hongrois) et le groupe samoyde

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    67/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    67

    La famille indo-europenne : une dizaine de groupes

    Groupe iranien Groupe indien Tokharien Hittite Armnien Groupes illyrien et albanais Groupe balte Groupe slave

    Groupe hellnique Groupe germanique Groupe celtique Groupe italique

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    68/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    68

    Langues sino-tibtaines

    Langues austronsiennes

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    69/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    69

    Langues chamito-smitiques (afro-asiatiques)

    Langues dravidiennes

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    70/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    70

    Langues bantoues

    Langues ouraliennes

    4. Les classifications gographique et typologique

    4.1. La classification gographique

    Langues peu dcrites : ex. langues amrindiennes

    Brassages de populations : ex. linguistique balkanique

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    71/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    71

    4.2. La classification typologique

    Classement des langues en fonction de leurs mcanismes

    4.2.1. Critres phontiques / phonologiques

    Langues trois voyelles [i], [a], [u] (quechua) Langues accent tonique fixe (franais, tchque, finnois, hongrois) Langues accent tonique variable (anglais, nerlandais, allemand, russe) Langues tons (langues tonales) Langues clics

    Langues ton

    Une langue tonale est soumise un ton (= hauteur de modulation. Un changement de tonalit

    implique un changement de sens. Principalement langues dExtrme-Orient et dAsie du Sud-Est

    (mandarin, cantonais, tha, birman, vietnamien), certaines langues maya (yucatque, uspantque et

    tzotil), la grande majorit des langues africaines (langues bantoues : lingala, kikongo, langues

    swahilis).

    Un ton ne peut exister sans le support dun phonme : le ton est donc une unit discrte mais

    suprasegmentale( au dessus du segment )

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    72/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    72

    Ex : le mandarin.

    Langues clics

    Un clic est un son produit avec la langue ou les lvres sans laide des poumons (et donc sans laide

    des cordes vocales). Les clics sont des phonmes consonantiques. Ils sont utiliss dans certaines

    langues du sud et de lest de lAfrique (langues khosan, zoulou).

    Les clics sont aussi utiliss dans dautres langues, mais ils y tiennent un rle paralinguistique :

    agacement, excitation des chevaux, etc.

    4.2.2. Critres morphologiques

    Construction des mots

    Les regroupements sont faits selon la manire dont les langues forment les mots.

    Langues analytiques (ou isolantes) Langues synthtiques

    o Langues agglutinanteso Langues fusionnelles (ou flexionnelles)

    Langues polysynthtiquesAttention : on est sur un continuum ! Il y a des langues qui sont analytiques/synthtiques/des

    langues qui sont davantages assimile une catgorie plutt quune autre.

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    73/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    73

    Langues analytiques (ou isolantes)

    Modifications morphologiques peu nombreuses (voire nulles).

    Les mots sont peu flchis ; les oppositions grammaticales sont marques par lordre des mots (ou par

    lintroduction de mots, comme les prpositions, p. ex.)

    La syntaxe est plus importante que la morphologie.

    Ex. : vietnamien, chinois, birman, tha

    Ex. : en chinois

    Ici : ajout dun morphme pass pour signifier que laction est au pass. (Le mot mange ne

    change pas de forme).

    La dflexivit affecte, comparativement au latin, toutes les langues romanes. Apparition de

    prpositions, dauxiliaires, de dterminants, ordre des mots fixe, etc.

    Progressivement les formes latines se sont figes

    Datif servis= pour les esclaves

    Autres ex. : en nerlandais zullen, en anglais will.

    Langues synthtiques

    Les mots sont forms par une racine laquelle on adjoint des morphmes. Lordre des mots est

    moins important.

    Langues agglutinantes

    Les morphmes sont toujours clairement identifiables. Il y a une accumulation daffixes

    (=morphmes ajouts une base) autour du radical qui indiquent les rapports grammaticaux (une

    seule catgorie), laffixe ne modifie pas le radical.

    Ex 1:

    servisen latin :

    serv- + -is(base + affixe)

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    74/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    74

    Ex 2:

    Langues finno-ougriennes, japonais, turc, coren, mongol, swahili, quechua

    Ex. : finnois : taloissani = dans mes maisons

    talo-i-ssa-ni

    talo : maison

    i : pluriel

    ssa : dans

    ni : possesseur de la 1re personne du singulier

    Langues fusionnelles (flexionnelles)

    Les morphmes sont plus difficiles distinguer. Un morphme peut exprimer plusieurs informations

    simultanment.

    La plupart des langues indo-europennes.

    Ex : latin

    Bonusdominus

    Us= cas (nominatif) + genre (masculin) + nombre (singulier)

    Bonidomini

    I= nominatif masculin pluriel ou gnitif masculin singulier

    Ex : franais

    Chanteur : Chant|eur

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    75/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    75

    Langues polysynthtiques

    Langues qui ont un nombre lev de morphmes par mot. (Question de degr par rapport aux

    langues synthtiques)

    2 caractristiques :

    - morphologie trs rgulire (ex : pas de variation de type prisoncarcral comme en franais)

    - inclusion dans les verbes de morphmes autres que le sujet

    Ex. basque, nahuatl, navajo, algonquin, cherokee, groenlandais, inuit

    Ex. groenlandais :

    angyaghillangyugtug = il veut acheter un grand bateau

    angya = bateau, ghilla = grand, ng = acqurir, yug = volont, tug = 3e personne du singulier .

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    76/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    76

    4.2.3. Critres syntaxiques

    = Construction de phrases

    Turc : *Hasan kzu aldl : ordre S-O-V

    Gallois : ordre V-O-S

    Malais : ordre V-O-S

    Hixkaryana : ordre S-V-O

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    77/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    77

    III. Les composantes de ltude linguistiqueLa modularit des langues

    Il existe diffrents modules dont la combinaison permet la production et linterprtation du langage.

    La phontique : concerne lmission et la rception des sons (tudie notamment la manire de

    prononcer un mmephonme).

    Laphonologie: tudie les sons du point de vue de leur fonctiondistinctive(peu importe la manire

    dont est prononc le phonme, le sens ne varie pas)

    La prosodie: concerne les phnomnes suprasegmentaux

    La morphologie: tudie la forme des mots

    La lexicologie: tudie le lexique

    La smantique: tudie le sens des mots, des noncs

    La syntaxe: tudie les rgles de constitution des noncs

    La pragmatique: tudie les noncs en contexte

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    78/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    78

    1. Phontique= tude des sons dans leur ralit physique

    - Phontique articulatoire : production des sons par lappareil vocal humain

    - Phontique acoustique : proprits physiques des ondes sonores

    - Phontique auditive : perception des sons par lappareil humain

    L

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    79/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    79

    Sites internet de phontique

    Ladefogedhttp://phonetics.ucla.edu/

    Un clavier phontique en ligne,http://www.linguiste.org/phonetics/ipa/chart/keyboard/

    Exercices pratiques de transcription et classification des sons (en anglais)http://www.umanitoba.ca/faculties/arts/linguisics/russel/138/

    course.htm

    Ecouter des sons1.1. Anatomie du systme phonatoire

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    80/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    80

    1.1.1. La soufflerie

    1.1.2. La phonation : les cordes vocales Aussi appels vocal folds(plis vocaux)

    o replis horizontaux, protgs dans le larynx,fermant le sommet de la trache

    1.5 cm 2 cm -- environ 1 g Structure htrogne

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    81/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    81

    Les cordes vocales souvrent et se ferment pour crer le son. Larticulation se fait dans dautres

    zones.

    Ce qui intervient aussi est le nez : pour certains sons de la langue, il y a des sons nasaux.

    Les cordes vocales se trouvent en haut du larynx, ce sont des muscles qui tiennent les os du larynx

    ensemble. Elles vibrent.

    1.1.3. Larticulation

    Les rsonnateurs

    Permettent la production des voyelles

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    82/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    82

    Vue densemble des organes de la parole

    1.1.4. Terminologie des lieux de larticulation

    1. Lvres (labial ou bilabial)2. Dents (dental)3. Alvoles (alvolaire, post-alvolaire)4. Palais (palatal, pr-, mdio-,postpalatal)5. Voile du palais (vlaire, pr-vlaire)6. Luette (uvulaire)7. Pointe de la langue (apical)8. Dos de la langue (dorsal, pr-,

    mdiodorsal)

    9. Racine de la langue10.Cavit nasale11.Pharynx12.Cordes vocales13.Larynx (glotte)14.Trache

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    83/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    83

    1.2. La transmission du son

    Le son est une vibration(quelque chose de physique).

    - Le son est d une force qui sapplique sur un environnement lastique (lair) et le faitvibrer

    - Une sonorit objective est une vibration plus ou moins longtemps rpte dans unmilieu ambiant

    Reprsenter londe sonore

    - La ola comme mtaphore de londe sonore- Londe la surface de leau comme mtaphore de londe sonore

    1.2.1. Qualits physiques dun son

    Monter dans les aigus revient faire des sons graves qui dpend du nombre de vibrations par

    seconde : Hertz.

    Qualits physiques et paramtres des vibrations acoustiques :

    - La hauteur ou frquence fondamentale (sons aigus ou graves et dfinie par lafrquence, ou nombre de vibrations par seconde (Hertz = Hz)

    - Lintensit (sons forts ou faibles) dpend de lamplitude de la vibration (dcibel = dB)- La dure (en ms)a) Le son aigu : cette sinusode reprsente un son pur dune frquence de 3000 Hzb) Son grave : cette sinusode reprsente un son pur dune frquence de 300 Hzc) Sons fort (noire) et faible (bleu) : ces sinusodes reprsentent des sons de mme

    frquence (300 Hz), mas dintensits diffrentes

  • 8/13/2019 ROMA1114 Linguistique gnrale

    84/116

    ROMA1114 Linguistique gnrale

    ROMA11BA BA1 Q1

    2013-2014

    84

    1.3. La perception du son

    http://www.cochlea.org/

    1.4. Description articulatoire des sons du langage

    Mode de fonctionnement articulatoire :Articulation vocalique / consonantique =

    Passage de lair depuis la glotte compltement libre (voyelles) ou obstru (compltement pour les

    occlusives ou partiellement pour les fricatives/constrictives)

    Mode de fonctionnement du voil