Roland, en cinglant vers le port réservé aux bateaux dAdeline avec sa précieuse cargaison, était...

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Roland, en cinglant vers le port réservé aux bateaux d’Adeline avec sa précieuse cargaison, était bien inquiet.

Comment la belle coquette allait-elle accueillir son initiative ? Mais il pensait aux vies qu’il allait sauver, grâce à sa cargaison, et cela lui rendait courage.

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Les gens miséreux ont des antennes… Déjà se pressaient sur le port les pauvres gens désireux de recevoir un peu de cette manne salvatrice.

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Bien loin de ces préoccupations, Adeline vint dès qu’elle fut avertie que le vaisseau approchait.

- Je vous ai rapporté, Madame, ce qu’il y a actuellement de plus précieux au monde : une cargaison de blé doré pour vous permettre de sauver tous ces pauvres gens.

Mais la colère d’Adeline éclata :

- Que me fait, croyez-vous, la vie ou la mort de cette valetaille ? Vous êtes indigne de la confiance que j’avais mise en vous. Je vous ordonne de jeter toute cette cargaison à la mer. Je n’en ai que faire.

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Le capitaine fut horrifié !

- Réalisez, Madame, que rien n’est plus précieux pour l’homme que le blé ! C’est la vie… Malgré le respect que je vous dois, malgré l’amour que je vous porte, je ne puis obéir à un tel ordre. C’est condamner à une mort affreuse plus de la moitié des gens de cette ville.

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La colère d’Adeline ne connut plus de bornes. Elle ordonna aux matelots de jeter le blé à la mer… Ils furent bien obligés d’obéir, parmi les plaintes et les cris et malédiction des gens affamés massés sur le quai.

- Madame, dit Roland, un jour viendra où vous serez dans le besoin, et heureuse d’avoir quelques grains de blé à croquer pour apaiser votre faim !

L’orgueilleuse éclata de rire.

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J’ai six vaisseaux qui sillonnent toutes les mers du globe, quatre banques qui gèrent ma fortune, cette ville et ce port. Et mon beau château… Moi, dans le besoin ?

Elle retira de son doigt la luxueuse bague que lui avait offerte Roland, et, narguant les malheureux massés là, elle leur dit :

-Vous voyez cette bague ? Non, je n’aurai jamais faim, pas plus que je ne reverrai ce bijou un jour.

Et elle jeta le joyau à la mer.

Roland ne dit mot et tourna les talons.

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A quelques jours de là, cependant, la cuisinière, qui avait acheté un poisson sur le port, trouva à l’intérieur une bague qu’elle s’empressa de montrer à sa maîtresse. Celle-ci blêmit, se souvenant des paroles qu’elle avait dites.

Elle entra en rapport avec ses banques pour savoir où en était sa fortune, mais celle-ci avait été mal gérée, et l’un des directeurs avait même disparu avec la caisse… ou ce qu’il en restait !

Coup sur coup, tous les désastres fondirent sur Adeline.

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Une tempête d’une violence inouïe engloutit trois de ses vaisseaux, avec leurs équipages.Un autre équipage – celui qu’elle avait

chargé de jeter le blé à la mer – se mutina et disparut avec vaisseau et cargaison. Et les deux autres furent arraisonnés par les pirates. Mais nul ne sut s’ils en réchappèrent, car les vagues, hautes comme des montagnes, détruisaient tout ce qui leur résistait.

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Les digues, puis le port furent détruits, et la mer put monter librement, sapant, dans sa colère, les murs des maisons de la ville qui s’écroulaient. Les gens qui en réchappaient fuyaient vers d’autres lieux. Mais dans toutes les régions d’alentour la famine et la tempête semaient la désolation.

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Que devenait la belle Adeline, celle qui, pomponnée, parfumée, surveillait de la fenêtre de son palais l’arrivée de ses voiliers ?

Il ne reste qu’une mendiante qui a dû fuir ses créanciers et son palais en ruines et cherche en vain du travail, dans un pays dévasté par la famine et la colère des éléments, parcouru par des bandes de pillards et de brigands.

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Le chef d’une de ces bandes s’empara d’elle, la jeta en travers de son cheval, et l’emporta loin de son pays, ballottée pendant des heures.

Puis, un gentilhomme croisa leur route, et les pillards, abandonnant cette proie sans grand intérêt, se jetèrent sur le cavalier, et Adeline trouva assez de forces pour s’enfuir et se cacher, dans ce pays inconnu… La sècheresse paraissait ici moins rude, et Adeline reprit espoir de trouver du travail.

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Roland, pendant ce temps, ayant perdu espoir de conquérir et fléchir le cœur de sa belle, c’était installé dans une contrée qui ne connaissait pas de problèmes, et avait trouvé là un armateur qui lui confiait ses bateaux. Il voguait sur toutes les mers du globe, mais aimait revenir dans sa ville d’adoption.

Il pensait souvent à Adeline, et aux pauvres gens qu’il avait laissés et dont il avait appris le triste sort. Il pensa plusieurs fois re-tourner, aller voir si Adeline avait besoin de lui… Mais il avait conscience que, si elle avait des problèmes, elle devait les affronter toute seule…

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Les moissons de ses terres étaient belles, et il aimait assister aux moissons. Il remarqua un jour une pauvre femme qui glanait les épis tombé à terre. Il appela une servante :

- Portez à cette personne un peu de pain frais dans un torchon propre et un petit flacon de vin !

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Quand la servante arriva près de la pauvresse, celle-ci écrasait des épis dans sa main pour en croquer les grains. Vous pensez si le pain et le vin furent les bienvenus !

-Je ne connais pas vos maîtres, mais vous les remercierez de la part d’Adeline… dit-elle.

La servant, frappée par la façon de s’exprimer de cette mendiante, s’empressa de rapporter ces paroles à son maître.

Ai-je besoin de vous raconter la suite ?

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Roland partit comme un fou à travers champs à la recherche de la glaneuse. Serait-il possible que ce soit SON Adeline ?

Quand il la retrouva, son cœur fondit de tendresse et de pitié devant tant de misère. Mais elle, le reconnaissant, se détourna et voulut fuir.

Il lui prit la main.

-Pourquoi me fuyez-vous, Madame, alors que je vous retrouve ?

- Maintenant, je suis pauvre, je n’ai rien à vous offrir.

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-Mais moi, j’ai à vous offrir mon cœur, ma maison, toutes ces terres. Et vous aussi avez quelque chose à m’offrir, quelque chose de bien plus précieux !

-???

- Votre cœur qui a enfin appris la dure leçon de la vie, et qui saura désormais être compatissant aux misères des autres.

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Elle se voilà le visage en pleurant :

-J’ai honte lorsque je pense aux paroles que j’ai pu dire ! Et votre bonté me fait encore plus mesurer combien elles étaient scandaleuses…

- N’y pensez plus, Madame. Venez chez moi. Mes servantes vont s’occuper de vous. Si vous le permettez, nous nous marierons, et nous retournerons dans votre ville, voir s’il y a encore des gens à secourir, et s’il est possible de la relever…

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Ainsi fut fait. Le mariage eut lieu en grande pompe. Ils repartirent dans leur ville lointaine, et y vécurent en semant autour d’eux la compréhension et la bonté.

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Images scannées offertes par Marie-Rose, que je remercie.

Texte : Jacky, d’après un conte traditionnel

Musique : FLÜTA DE LES ANDOS : Ninapaq

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la [email protected]://jackydubearn.over-blog.com/http://www.jackydubearn.fr

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