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L’industrie 4.0 dans votre entreprise ROADMAP TO BUSINESS

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L’industrie 4.0 dans votre entreprise

Roadmap to business

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L ’industrie du futur est déjà une réalité. Automatisation, impression 3D, IoT, robotique ;

ces technologies permettent d’ors et déjà de déployer des usines intelligentes pour optimiser et personnaliser la production. De la prothèse dentaire à la ferme hydroponique, le point sur la formidable diversité de l’industrie 4.0, sans oublier les interrogations sur l’emploi et la sécurité aux entreprises, et les meilleures pratiques.

Industrie 4.0 : une révolution tranquille, en profondeur, à l’heure digitale

Les technologies de l’industrie 4.0 débarquent déjà !

Quand la modélisation 3D se pique d’agriculture urbaine

Impression 3D : 3D Systems vise les marchés verticaux avec le rachat de Vertex

Des chercheurs créent un ransomware ciblant les systèmes industriels

L’emploi est-il la variable d’ajustement de l’automatisation ?

Prospective à 10 ans : quand l’IT changera la sociéte

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Illustration du concept d'industrie 4.0 montrant les quatre « révolutions industrielles ». (Source : Wikipedia / Christoph Roser at AllAboutLean.com)

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industrie 4.0 : une révolution tranquille, en profondeur, à l’heure digitale

L e concept d’Industrie 4.0 est porteur. Même s’il s’enracine dans le XIXe siècle des premières

industries mécanisées, il présente des ruptures par rapport aux anciennes pratiques. Il date de moins de 5 ans et apporte un renouveau réel qui ne peut qu’interpeller l’univers IT. Il s’y raccroche nécessairement.Par Pierre Mangin | Mercredi 12 Avril 2017

Industrie 4.0 : le terme présente des contours encore relativement ouverts comme le notent les études récentes. Selon une enquête commanditée par Siemens (oct. 2016), l’Industrie 4.0 se matérialise par les outils de conception par ordinateurs (pour 70% des répon-dants), par des usines « intelligentes », par des produits « intelligents » (smarts) (64%), par l’Internet des objets (56%) ainsi que par des systèmes auto-nomes modulaires (robotique) (46%), l’impression 3D (44%) et les systèmes « cyber-physiques » (42%).Siemens, ce n’est pas un hasard. Car l’Allemagne fait objectivement figure de locomotive en la matière (*). Le concept a été développé pour la première fois à la foire de Hanovre en 2011 puis au salon CeBIT en 2013. Pour l’essentiel, il s’agit de repenser l’organisation des moyens de production, autour d’une nouvelle génération d’usines « intel-ligentes» (« smart factories »). Elles se caractérisent par une adaptabilité élargie et par une allocation plus effi-cace des ressources.

En juillet 2015, la France a créé l’Al-liance Industrie du Futur, à l’initiative d’organisations professionnelles et d’institutions de la recherche (dont le CEA, CETIM, Arts & Métiers, ParisTech, Institut Mines-Télécom).

nouveLLes foRmes de coopéRation

Si rupture il y a, c’est qu’on voit se profi-ler de nouvelles formes de coopération liées à la transformation digitale de l’industrie. Il est souvent question de l’émergence d’une « nouvelle écono-mie des complémentarités entre entre-prises » qui met également en lumière la « dimension désormais stratégique de la compétitivité relationnelle entre acteurs privés et publics » - comme l’explique une synthèse très fouillée de la Documentation française (*).

Mais tout, dans l’Industrie 4.0, n’est pas rupture. Cette nouvelle ère présente de nombreuses similitudes avec les révolutions antérieures : les nouvelles technologies ne suppriment toutes celles d’un passé récent qui ont déjà automatisé et rationalisée les flux de travail jusqu’ici fragmentés et pilotés manuellement.

Robots autonomes ou impRession 3d ?

Historiquement, l’ère 1.0 a été celle des machines hydrauliques et de la vapeur. L’industrie 2.0 est née avec l’énergie électrique et l’ère 3.0, avec l’ordina-teur. L’industrie 4.0 est celle de l’inter-

Cette nouvelle ère présente de nombreuses similitudes avec les révolutions antérieures.

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connexion généralisée des machines et des objets, celle de l’automatisation plus poussée encore des processus (des usines entièrement robotisées, très agiles capables de fonctionner 24 heures sur 24 - comme le sous-entend un projet de Foxconn, le géant chinois de l’industrie informatique.

Beaucoup d’études mentionnent éga-lement la faculté de fabriquer des séries de produits de plus en plus personna-lisables (‘customization’), typiquement autour de l’impression 3D, même si certains spécialistes considèrent que celle-ci n’est pas nécessairement un élément caractéristique de l’industrie 4.0.

« C’est la première fois dans l’histoire que l’on voit autant de sociétés dans des domaines très divers - autour de la production manufacturière - converger vers des ‘roadmaps’ technologiques aussi innovantes », nous déclarait en janvier Wolfram Jost, CTO de l’éditeur allemand Software AG, très impliqué dans la plateforme Industry 4.0 du groupe Bosch, susceptible d’accueillir tout un pan de l’écosystème industriel, y compris des compétiteurs. Techni-quement, elle repose sur la technologie ‘in-memory’ de SAP HANA.

nécessaiRe entRe it et infoRmatique industRieLLe

L’industrie 4.0 serait donc liée à la transformation digitale, incluant l’IT, matériels et logiciels, permettant aux entreprises de créer un intégration sans couture des process entre la concep-tion des produits, la planification et l’ingénierie de la production et son exé-cution, jusqu’au support et recyclage du produit. Autant de domaines qui tirent l’innovation (Légende : Comment est perçue l’Industrie 4.0 ? Source IDG Connect - Siemens).

Traditionnellement, la fabrication a longtemps été séparée de l’informa-tique régissant l’administratif et le com-mercial. On le déplore depuis plusieurs années déjà. Mais aujourd’hui, ce n’est

plus soutenable. Du fait de la transition numérique, les nouveaux process de fabrication exigent un mixage des com-pétences entre ingénierie, fabrication et technologies de l’information. Selon l’enquête Siemens, ce serait déjà le cas dans 66% des organisations.

L’initiative du boston consuLting gRoup à paRis

« Cette 4ème révolution industrielle a un impact fort, y compris sur les politiques des Etats », observe Moundir Rachidi, directeur associé du cabinet Boston Consulting Group (BCG) en charge des opérations de l’ICO (Innovation center for operations) qui a été ouvert sur le plateau de Saclay en octobre 2016. Selon lui, une ère nouvelle s’ouvre, « celle des usines visant à produire au plus près des stocks ou des matières premières, avec un retour à production plus locale, plus proche et mieux adap-tée aux consommateurs, et avec des produits plus spécifiques, ‘customizés’ ».

Deux paramètres prédominent, selon lui : la connectivité et les machines intelligentes (robots, drones, chariots mobiles, etc.) La connectivité s’impose toujours plus entre machines et objets hétérogènes. Elle est liée à une collecte

« C’est la première fois dans l’histoire que l’on

voit autant de sociétés

dans des domaines

très divers (...) conver-

ger vers des ‘roadmaps’

technolo-giques aussi

innovantes. »

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Le contexte de l’Industrie 4.0 (source : Gartner)

Le périmètre de l'Industrie 4.0 (Source : BCG - Institute_Aethon.com)

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systématique des donnés, que l’on peut toujours analyser si nécessaire.

Cette révolution, explique Moundir Rachidi, inclut la réalité augmentée mais également l’internet industriel (avec de nouveaux types de capteurs), le Big data, l’analytique et ses algo-rithmes; ainsi que les outils de simu-lation en 3D (cf. le PLM ou concept de jumeau numérique), la digitalisation et intégration de la donnée, et enfin les plateformes Cloud et la cyber-sécurité.

Pour mettre en œuvre l’Industrie 4.0, point n’est besoin de construire des usines flambant neuves : « On peut les installer sur des sites de production existants. C’est d’ailleurs là la révolution : on part de l’existant qu’on transforme, notamment en interconnectant les tech-nologies ». Les raisons de cet enthou-siasme ? « Les technologies, qui sont relativement faciles d’utilisation, voient leur prix baisser très fortement et donc le ROI s’avère très rapide, souvent inférieur à 2 ans. En parallèle, les performances sont en constante progression ».

améLioReR Les modes de tRavaiL

Un autre facteur de rupture serait qu’aujourd’hui les collaborateurs, les employés peuvent être plus en avance technologiquement que leur propre entreprise, du fait des usages des smartphones, des systèmes de navi-gation, etc. « Beaucoup de technologies aujourd’hui permettent de rattraper ce décalage, en donnant plus d’autono-mie aux personnels, en améliorant leur mode de travail. Ainsi, par exemple, un opérateur au sein d’un labo, va devenir, d’une certaine façon, un « opérateur augmenté », dès lors qu’il disposera d’outils lui permettant de faire un travail plus compliqué et à plus forte valeur ajoutée ».

C’est le cas par exemple avec l’uti-lisation d’un projecteur équipé d’un capteur de mouvement : il guide l’opé-rateur dans l’enchainement des tâches à réaliser, grâce à la reconnaissance gestuelle. Chaque pièce à assembler est notifiée visuellement, ainsi que le

Principaux obstacles à la mise en place de l'Industrie 4.0. (Source : IDG Connect - Siemens)

Pour mettre

en œuvre l’Industrie 4.0, point

n’est besoin de construire

des usines flambant

neuves.

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montage à réaliser. L’opérateur pro-gresse, étape par étape, en cliquant sur une zone de commandes en projection sur un plan. Il peut aussi faire appel à un expert et, en fin de cycle, il édite son rapport en intégrant directement des images.

Cette usine école présente deux lignes de production : l’une dédiée au monde de la main d’œuvre (autour de l’assem-blage d’un scooter électrique) ; et l’autre au monde de l’équipement: process continu, maintenance et gestion des pannes (reconstitution d’une chaine de production de bonbons).

8 compétences technoLogiques

Le programme a démarré en impliquant toute une liste de partenaires « grands et petits » : « Nous devons rester neutres. Nous avons sélectionné ces acteurs à partir d’une grille de 8 compétences technologiques. Et pour chaque famille, nous avons retenu les ‘tops 5’, que nous avons tous rencontrés, à commencer par des firmes comme Surycat (systèmes d’alarme), Metron (Big data), Dassault Systèmes, Braintube... »

Quels sont les facteurs de succès ? « L’objectif est que les entreprises, les industriels obtiennent des résultats concrets, montrant une amélioration de leurs performances. Nous les aidons à définir une vision, à définir une nou-velle organisation, à lister les différentes étapes nécessaires et à détecter les com-pétences utiles. L’enjeu principal, c’est d’aider à organiser la transformation ».

Indice de réussite, le planning d’ICO serait déjà plein pour les six mois à venir.

comment aLLeR veRs L’industRie 4.0 ?

« Il y a zéro risque. On doit d’ailleurs accepter de se tromper et de corriger, à condition de ne pas y consacrer trop de temps, et à condition que ce ne soit pas des choses majeures. Il faut ingérer de l’agilité. Il faut donc démarrer sur des boucles courtes, mais en ayant une vision

globale à 5 ans ou 6 ans, très intégrée : il ne faut pas démarrer un projet de réalité augmentée sur un site, un programme d’impression 3 sur autre, etc. »

Il est vrai que quantités d’initiatives voient le jour en France depuis quelques mois, comme, par exemple, la plateforme ouverte de co-innovation, introduite par Nokia Bell Labs France (ex Alcatel Lucent/ Bell Labs) à Vil-larceaux-Nozay (près du plateau de Saclay). Il y existe déjà un Fab Lab - Le Garage - qui réunit Airbus, Bouygues Telecom, Dassault Aviation, GE, Goo-gle, Legrand, Orange, Poult, Renault, Safran, Saint-Gobain, SEB, Systra... mais également les incubateurs ‘Start-ups en résidence’, IncubAlliance, Le Village... Autant de grands noms prometteurs pour le nécessaire déploiement de l’Industrie 4.0.

Les principaux avantages de l’industrie 4.0. (Source: Gartner)

(*) Industrie 4.0 : Les défis de la transformation numérique du modèle industriel allemand, par Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz, La Documentation française, 2016

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Les technologies de l’industrie 4.0 débarquent déjà !

L ’usine intelligente met en œuvre des machines et systèmes interconnectés, collaborant au

sein des usines et entre elles, mais aussi avec tout l’écosystème (fournisseurs, partenaires, clients…). Internet des Objets, Big Data, réalité augmentée ou Cloud sont à la manœuvre.

La conjoncture est aujourd’hui on ne peut plus favorable, grâce à une convergence des technologies comme le cloud, le Big Data, l’Internet des Objets ou IoT (pour Internet of things), les cobots (contraction de collaborative robots) ou la réalité augmentée.

Depuis dix ans, l’automatisation est devenue l’une des préoccupations des systèmes informatiques. Autant d’occasions de répondre aux attentes des industriels pour augmenter la pro-ductivité et la qualité de la chaîne, tout en diminuant les besoins en formation.

capteuRs et données en voLumes L’automatisation de l’usine intelligente passe par l’intégration de technologies comme l’Internet des objets : capteurs, senseurs et mécanismes captant et envoyant des informations (tempéra-ture, taux d’humidité, usure, mouve-ments, pression…). Des informations envoyées en continu à un logiciel, soit pour déclencher une action (adaptative, corrective ou nouvelle), soit pour les soumettre à des algorithmes afin de détecter des anomalies ou synthétiser des tendances facilitant une prise de décision humaine ou le déclenchement d’une action sur une machine.

C’est ici qu’intervient, le Big Data pour analyser de très gros volumes d’infor-mation et en soumettre le résultat soit à des modèles statistiques, soit à des logiciels pour en explorer les résultats et prendre des décisions. Ainsi, l’analyse en temps réel des informations prove-nant des machines en usine favorise la détection d’anomalies ou la probabilité d’un incident imminent dans le cadre d’une maintenance prédictive. De quoi réduire l’indisponibilité de l’outil de production par une intervention pré-ventive ou un remplacement panifié.

Le cloud apporte souplesse et flexi-bilité. En effet, il offre à l’industriel une puissance de calcul illimitée. Cerise sur le gâteau, il ne paie que les ressources réellement utilisées. Pour recevoir, stoc-ker et analyser les données Big Data, inutile d’acheter de gros serveurs et des équipements de stockage à ins-taller, paramétrer et maintenir. Côté cybersécurité, ces informations sont sécurisées lors du transit et pendant leur stockage par un chiffrement de haut niveau (avec audits des certifi-cations industrielles).

En outre, les datacenters modernes proposent une liaison de télécommu-nication dédiée directement connectée à l’usine ou l’entreprise.

Par José Diz | Vendredi 14 Avril 2017

L’automatisa-tion de l’usine

intelligente passe par

l’intégration de technolo-gies comme

l’Internet des objets.

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petite visite concRète dans L‘usine 4.0 Les spécialistes de la robotique déve-loppent des robots collaboratifs ou cobots. Conçus pour réaliser des tâches en interaction avec l’homme, ils prennent en charge les tâches répé-titives. Les employés consacrent ainsi plus d’attention aux tâches à valeur ajoutée. Dotés de « mains » (ou méca-nismes de préhension), de caméra et de capteurs, ils réalisent les tâches avec une bonne flexibilité d’adaptation. Bientôt, l’intelligence artificielle leur permettra d’apprendre à modifier leur comportement selon les situations.

S’appuyant le plus souvent sur les cobots et les capteurs, la réalité aug-mentée apporte une visualisation mêlant réel et virtuel. Les solutions de réalité virtuelle analysent les images ou détectent les mouvements, et cor-rèlent le tout avec les informations de capteurs divers. Concrètement, pour réparer un moteur posé sur un axe (ou en finaliser le montage), l’opéra-teur voit sur l’écran toutes les étapes à réaliser, dessinées sur le moteur en question, filmé en direct. Un simple toucher sur l’écran permet de passer à l’étape suivante. Et le logiciel peut même analyser le résultat et alerter

l’opérateur en cas de problème. Mieux encore, il peut indiquer où se trouvent les pièces à utiliser au fur et à mesure, avec suivi du bac où elles se trouvent en cas de déplacement.

Enfin, pour orchestrer l’ensemble une intégration des divers logiciels d’infor-matique industrielle et d’informatique traditionnelle s’avère indispensable. Outre celle entre logiciels « industriels » , comme relier une solution d’analyse énergétique avec la consommation d’une machine pour adapter les meil-leurs paramètres en fonction de l’en-vironnement (météo, heure du jour, etc.) ou détecter des anomalies de consommation. Par exemple, le pro-giciel de la relation client signale des anomalies, suite à l’analyse de senti-ment de réseaux sociaux peut mettre en avant un problème récurrent. En lien avec le logiciel des machines, il peut alors analyser toute la chaîne et sug-gérer ou recommander d’éventuelles améliorations ou modifications.

Voici quelques exemples de ce que peut produire la combinaison de toutes ces technologies. Toutefois, nous ne sommes qu’à l’aube de ces évolutions, et l’explo-sion de startups technologique en lien avec l’industrie devrait dynamiser forte-ment cette ère naissante de l’industrie 4.0.

Bientôt, l’intelligence artificielle permettra aux employés d’apprendre à modifier leur compor-tement selon les situations.

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quand la modélisation 3d se pique d’agriculture urbaine

E n utilisant des outils de modélisation 3D et des capteurs intelligents, Freight Farms veut

développer la culture de légumes verts là où le maraîchage traditionnel n’est pas disponible.

En utilisant des outils de modélisation 3D et des capteurs intelligents, Freight Farms veut développer la culture de légumes verts là où le maraîchage traditionnel n’est pas disponible.

Si les premières expériences dans le domaines datent de 1699, en pratique l’usage industriel ne date que de la seconde moitié du 20e siècle poussé entre autres par Walt Disney et la NASA. Quel rapport avec la modélisation 3D ? Tout simplement que le mouvement des « makers » s’étend aussi à l’agri-culture.

conception cao,capteuRs et hoLoLens

La société Freight Farms s’est lancée officiellement à l’été 2016, après avoir vendu son projet sur KickStarter. Si les conteneurs qu’elle utilise ses Leafy Green Machines sont le plus souvent d’une taille standard, la conception de l’intérieur a été réalisée à l’aide de Solidworks pour s’adapter à chacune de ses 35 cultures possibles (mais ne peut toujours pas faire pousser des arbres ou du plant de cannabis dans une boîte).

Avec ce choix de modélisations, les fer-miers urbains peuvent être associés à chaque étape et, en utilisant le casque HoloLens de Microsoft, se déplacer en

réalité virtuelle puis augmentée dans le conteneur pour donner à tout moment leurs avis. Ce système de visualisation reste disponible une fois le conteneur livré et mis en production pour préparer des opérations de maintenance.

Au quotidien, les conteneurs sont truffés de capteurs développés par Xively qui surveillent la température, l’humidité et la luminosité à l’intérieur. Ils régulent également les apports nutritifs. Du coup, en utilisant une application compatible iOS, le fermier peut piloter son ou ses conteneurs et savoir quand il est nécessaire d’intervenir ou quand les plants sont arrivés à maturité.

consommation de 100 kWh d’éLectRicité paR jouR

Les paramètres s’adaptent en fonction des 35 types de plantes possibles, et un bouton donne accès à la boutique pour commander de nouvelles plantes ou des nutriments en ligne. Les conteneurs sont commercialisés aux alentours de 85 000 $ aux États-Unis, au Canada et Europe, et consomment environ 100 kWh d’électricité par jour. Chacun peut produire par semaine jusqu’à 500 têtes de salades ou jusqu’à 25 kg de légumes verts, ou 20 kg d’aromatiques, en nécessitant entre 15 et 20 h de travail par semaine.

Par Stéphanie Chaptal | Mardi 18 Avril 2017

La société Freight Farms s’est lancée officiellement à l’été 2016 après avoir vendu son projet sur KickStarter.

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impression 3d : 3d systems vise les marchés verticaux avec le rachat de vertex

L es sociétés spécialisées dans la fabrication additive et l’impression 3D font le pari que

les cas d’usage spécifiques à chaque industrie peuvent relancer leur croissance. 3D Systems vise le secteur dentaire.

Par Larry Dignan | Jeudi 20 Avril 2017

3D Systems, un spécialiste de la fabri-cation additive et des imprimantes 3D, a annoncé son intention d’acquérir Ver-tex-Global Holding dans un accord qui montre les acteurs du secteur visent de plus en plus les marchés verticaux pour leurs croissances. Cette acquisition, détaillée le 31 janvier dernier, permet à 3D Systems de prendre pied dans le monde dentaire avec les marques Vertex et NextDent. 3D Systems rendra compatible sa plate-forme d’impres-sion Figure 4 avec les matériaux 3D de NextDent. Voici comme les deux sociétés pourraient travailler ensemble en une diapositive.

Vertex Dental et NextDent vendent 12 matériaux d’impression 3D dentaires utilisés dans plus de 70 pays. Les den-tistes peuvent utiliser NextDent pour fabriquer des plateaux dentaires, des modèles, des gabarits de perçages, des dentiers, des couronnes et des bridges. 3D Systems assurera le suivi du portfolio de Vertex et NextDent. Les cadres de Vertex resteront en place pour diriger l’activité. Les détails de l’accord n’ont pas été dévoilés, mais 3D Systems affirme que cette acquisition augmentera ses revenus par action.

L’impRession 3d accessibLe aux veRticaux

Les sociétés spécialisées dans l’im-pression et la fabrication 3D, et notam-ment Stratasys et 3 D Systems, ont eu une année difficile en 2016 avec un ralentissement économique. Bobby Burleson, analyste chez Canaccord Genuity, estime que l’achat de 3D Sys-tems est logique.

Dans une note de recherche, il affirme : « Avec l’acquisition de Vertex Global Holdings, nous pensons que la direction s’engage clairement dans le dévelop-pement de solutions de bout en bout pour les marchés verticaux, en étoffant ses capacités dans le domaine dentaire avec des matériaux propriétaires et un réseau de distribution propriétaire… Nous estimons que c’est la bonne approche pour réussir la transition du prototy-page à la production pour la fabrication additive. »

Pendant ce temps, Stratasys, un autre acteur clé de la fabrication 3D, a signé des partenariats avec SAP pour cibler l’industrie et compte Airbus et McLaren Racings comme clients.

Les sociétés spécialisées

dans l’im-pression et

la fabrication 3D ont eu une année difficile en 2016 avec

un ralentisse-ment écono-

mique.

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des chercheurs créent un ransomware ciblant les systèmes industriels

S ans grandes difficultés, le ransomware a pu rapidement s’emparer d’usines de traitement

des eaux lors de simulations.

Par Charlie Osborne | Vendredi 21 Avril 2017

Les ransomwares sont déjà un pro-blème pour les entreprises, les sys-tèmes éducatifs et les prestataires de santé, et maintenant les chercheurs ont démontré que cette famille de malware pouvait sans problème mettre à terre les infrasctrutures clés pour la survie de nos métropoles. Le 13 février dernier, à la conférence RSA à San Francisco, des chercheurs en cybersécurité de l’Institut de Technologie de Géorgie ont dévoilé le développement d’une nouvelle forme de ransomware spé-cialement conçue avec les systèmes industriels comme cible.

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Ce malware et son utilisation dans une attaque simulée contre une usine de traitement des eaux ont été fait pour souligner comment des cyberatta-quants pourraient mettre à mal des services clés en charge de nos besoins vitaux, comme des fournisseurs d’éner-gie, des services de traitement des eaux, le chauffage, les systèmes de ventilation et d’air conditionné ou des contrôleurs d’escalators.

de L’iode à La pLacedu chLoRe

Durant cette conférence, l’équipe a décrit comment elle avait identifié un certain nombre de contrôleurs pro-grammables (PLC) souvent présents dans les environnements industriels. Après s’être procuré trois d’entre eux, les chercheurs ont testé leurs niveaux de sécurité, y compris le niveau de protection des mots de passe et com-ment ils pourraient être changés avec de mauvaises intentions.

Les automates ont ensuite été assem-blés avec des pompes, tubes et réser-voirs pour simuler une usine de trai-tement des eaux. Cependant, au lieu d’utiliser du chlore — qui est utilisé pour désinfecter l’eau, l’équipe a utilisé de l’iode et a ajouté de l’amidon à la réserve d’eau. L’eau ainsi mélangée devient d’un bleu pimpant lors qu’un attaquant ajoute de l’iode dedans.

En conclusion, si un attaquant véritable utilisait un ransomware pour prendre en otage une telle usine, il pourrait mena-cer de verser des quantités mortelles de chlore dans les réserves d’eaux ce qui potentiellement pourrait empoi-sonner des villes entières. L’équipe a également été capable d’attaquer les contrôleurs pour fermer les valves et afficher de fausses mesures. « Dans les bonnes proportions, le chlore désinfecte l’eau et la rend potable » affirme David Formby, un doctorant étudiant à la Georgia Tech School of Electrical and

Computer Engineering. « Mais trop de chlore peut créer une mauvaise réaction qui rend l’eau malsaine. »

Les systèmes industRieLs seRont La pRochaine cibLe de choix

En étudiant l’accessibilité de ces PLC, les chercheurs ont découvert 1400 exemples où un seul type de contrô-leur était facilement accessible depuis Internet. Nombre de ces appareils était situés à l’intérieur des pare-feux de l’entreprise, mais celui-ci ne les protège qu’aussi longtemps que la sécurité réseau est fiable.

Bien qu’il y ait eu peu de vraies attaques par ransomware visant les systèmes embarqués, nous avons déjà vu des ransomwares utilisés contre des hôpi-taux avec des répercussions massives. Dans certains cas, le poids financier de la rançon demandé n’est rien en comparaison du coût que l’interruption due à une attaque en cours causerait.

Raheem Beyah, professeur à la Fon-dation Motorola et président associé de la Georgia Tech School of Electrical and Computer Engineering pense que bien que ces failles de sécurité dans les systèmes de contrôle industriels sont connus depuis au moins une décennie, comme les ransomwares sont déjà à la mode et que les autres cibles sont devenues plus difficiles à attaquer, les systèmes industriels seront la pro-chaine cible de choix. « Il est très probable que les opérateurs à l’échelle nationale soient déjà familiarisés avec cette situa-tion et ont déjà prévu des attaques utili-sables dans des buts politiques, mais les attaquants ordinaires n’ont pas d’intérêt vis-à-vis d’eux », affirme Beyah.

« Ce que nous espérons c’est attirer l’at-tention sur le problème. Si nous avons pu attaquer les systèmes de contrôle avec succès, d’autres avec de mauvaises intentions le peuvent aussi. »

Si un attaquant véritable utilisait un ransomware pour prendre en otage une telle usine, il pourrait menacer de verser des quantités mortelles de chlore dans les réserves d’eaux.

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L’emploi est-il la variable d’ajustement de l’automatisation ?

D ifficile de dire quand frappera la vague, mais elle sera forte : bien au delà de l’industrie la

robotique va révolutionner le marché de l’emploi. Points de vue d’experts, entre métiers à risque, rôle des plates-formes d’intermédiation et, oui, revenu universel.

Par Guillaume Serries | Lundi 24 Avril 2017

« L’impact des technologies est prévi-sible sur le travail, l’ampleur du phéno-mène est très clair ». Yves Caseau, le CDO d’AXA, n’a qu’un doute : à quelle échéance le tsunami de l’automatisa-tion va t-il frapper, remodelant d’un coup le monde du travail humain.

Invité à s’exprimer lors de la conférence « Travail 4.0 ou la révolution numérique de l’emploi » organisée le mois dernier par l’institut G9+, il se veut néanmoins optimiste. « Le point de chute est enthou-siasmant d’un point de vue humaniste » assure t-il, « mais la transition peut être inquiétante. » Dans cette perspective, « le rôle des politiques est fondamental » dit-il. « Sans régulation, on pourrait aller vers le pire. »

L’un des premiers rapport sur la ques-tion, le rapport Frey / Osborne publié en 2013, mentionnait que 47% des

emplois étaient menacés à terme. Ont suivi quantité de documents d’étude, dont celui de l’OCDE en 2016, avançant 9% de perte d’emploi seulement. Et les spéculations continuent. Un récent rapport signé Forrester Research mentionne que si les robots seraient à même de voler 24,7 millions de jobs au marché du travail américain d’ici 2027 (soit 17% des emplois), ils pour-raient dans le même temps en créer près de 15 millions.

« dans un monde de Robot iL faut RedoubLeR d’atten-tion pouR L’humain »

« Je crois que le rapport Frey / Osborne est assez juste » analyse Yves Caseau qui avertit : « On sous-estime ce que l’on va pouvoir faire avec l’intelligence artificielle d’ici 20 ans. Il y a une vraie menace ». « Dans un monde de robot il

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faut redoubler d’attention pour l’humain » assure de son côté Emmanuel Amiot, partner chez Olivier Wyman. « Oui, on sous-estime les changements provoqués par l’IA, mais si nous sommes capables d’identifier finement le déplacement des compétences, on peut fortement limiter la perte d’emploi ».

L’incertitude quant à la date de la lame de fond tient aussi à la difficulté ren-contrée par les industriels à réussir des projets où l’homme est remplacé par la machine. « En 2012 j’ai visité une usine Sharp de deux kilomètres carrés à Tokyo. Il y avait seulement 20 employés et on avait l’impression de ne jamais croiser personne » dit Yves Caseau. « D’un autre côté, au delà des annonces, Foxconn n’a pas spécialement réussi à remplacer les

opérateurs humains sur les chaînes de montages de smartphones ». En 2012 le prestataire d’Apple et autre Sam-sung avait annoncé vouloir supprimer 100.000 emplois par des robots.

« L’automatisation commence avec Les empLois expeRts »

Reste que la tendance est structurel-lement à la baisse d’emploi. « Avant, en tant qu’infogéreur nous reprenions les postes de nos clients. Aujourd’hui c’est terminé » dit Patrick Nicolet, DGA de CapGemini. Surtout qu’au delà de la diminution des coûts, la fiabi-lité des machines fait pâlir n’importe quel employé. « Dans la gestion des sinistres dans le secteur des assurance

Un robot participe au concours de robotique de la DARPA.

Reste que la tendance est structu-

rellement à la baisse d’emploi.

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qui va effectuer la tâche » explique à ce sujet Yves Cazeau. « Nous allons certainement vers un mouvement de concentration des entreprises et moins d’emploi, mais aussi vers de la créa-tion de valeur là où les métiers sont au contact des clients, c’est là qu’il y aura des gisements d’emplois. » Et d’im-menses besoins de formation.

Le rapport de Forrester Research ne dit pas autre chose : en automatisant les tâches routinières l’IA pourrait permettre à certains employés de se concentrer sur des tâches mieux valo-risables assure le document.

pLates-foRmes et économie quateRnaiRe

Comment s’assurer que la valeur du service proposé par le jardinier ne soit majoritairement captée par une quel-conque plate-forme d’intermédiation de type Airbnb ou Uber ? « Les jobs à faible valeur ajouté seront mangés par les plates-formes ou seront protégés par la société » assure t-il. L’intervention-nisme de l’Etat pourrait donc en ce cas apparaître comme une garantie. « Ces métiers ne se délocalisent pas » dit Yves Caseau qui estime que ce mouvement pourrait passer par le recrutement de plus de fonctionnaires, « mais face au citoyen, pas dans la bureaucratie ».

Cette reprise et adaptation du concept d’économie quaternaire élaboré par Michèle Debonneuil dessine en poin-tillé seulement ce futur économique. Difficile d’aller plus loin.

Le revenu universel serait enfin une option à envisager face à l’automati-sation. « J’adhère à la vison du MIT : il s’agit d’offrir à chacun de contribuer à la collectivité et compenser les jobs perdus par l’automatisation » dit-il. « Dans tous les cas il y a un vrai besoin de repenser le contrat de travail ».

on arrive à 95% de gains de productivité » avec l’automatisation assure le DGA de CapGemini.

Et contrairement aux idées reçues, « l’automatisation commence avec les emplois experts » assure Yves Caseau, confirmant les déboires des banquiers de Goldman Sachs depuis 10 ans. Ail-leurs, la détection de tumeur, loin des yeux des médecins désormais, est le travail de programmes spécialisés de type IBM Watson qui proposent un diagnostic semble t-il plus affûté.

Pour l’heure toutefois, ce sont moins des emplois qui disparaissent que des environnements de travail qui évo-luent assure le CDO d’AXA. On trouve toujours de la main d’œuvre dans les entrepôts logistiques d’Amazon, mais les employés sont assistés par des algorithmes qui optimisent la manière dont ils font les colis.

L’évolution de l’environnement de travail plus que la suppression des emplois, c’est l’orientation à laquelle veulent croire de nombreuses entre-prises, qui évoquent « l’augmentation de l’humain. » Une transition qui devrait surtout profiter selon Yves Caseau à ce qu’il nomme « les métiers de la rela-tion et de l’interaction » via une forme « d’artisanat de masse ».

a quoi RessembLeRa Le jaRdinieR du futuR ?

« Pour moi ce sont les métiers de la proximité : les vendeurs, les chargés de maintenance et de SAV, les transporteurs de colis et le service à la personne » explique Clémentine Darmon, Direc-trice de missions chez Entreprise & Personnel.

« Dans 20 ans le rôle du jardinier consis-tera d’écrire au client une expérience et de programmer oralement un robot

« Pour l’heure toutefois, ce sont moins des emplois qui dispa-raissent que des environ-nements de travail qui évoluent. »

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prospective à 10 ans : quand l’it changera la sociéte

S i les prémisses sont déjà là avec le big data, l’IOT ou les débuts de l’intelligence artificielle,

dans 10 à 20 ans, où en sera l’industrie ? Et comment vivront les humains dans cette nouvelle économie ? Voici quelques éléments de réponse.

Par Stéphanie Chaptal | Mercredi 26 Avril 2017

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Même si la science-fiction parle rare-ment du travail en soi, à l’exception notable de Star Trek où l’économie ne nécessite plus d’argent, et de The Expanse où les tensions économiques entre une Terre au revenu universel, Mars et ses technologies de pointe et la ceinture d’astéroïdes surexploitée pour ses matériaux, l’heure actuelle donne l’impression d’être entre les pages d’un livre de SF des années 80, les extraterrestres en moins. La réalité virtuelle, l’impression 3D et l’intelligence artificielle entrent peu à peu dans le quotidien des entreprises et changent notre relation à nos outils de travail.

Et dans 10 ans, où en serons nous ? Les grands rêveurs de la Silicon Valley que sont Elon Musk (Tesla, SpaceX, Hyper-loop, Neuralink), Jeff Bezos (Amazon) ou Ray Kurzweil (Google) imaginent un futur où l’homme et la machine sont toujours plus proches jusqu’à atteindre la singularité, cet instant où le déve-

loppement technologique sera tel que l’humanité serait devenue obsolète. Des entrepôts et commerces entiè-rement automatisés, des interfaces cérébrales hommes/machines, ou des exosquelettes géants rappelant fortement Goldorak, ce futur avance à grands pas. Et si pourtant la révolution était ailleurs ? Que disent les industriels d’aujourd’hui sur le monde du travail dans vingt ans ?

moins de RessouRces, pLus d’agiLité ?

Olivier Martin, directeur de la R&D chez Mecachrome prend le contre-pied des grands rêveurs : « J’ai une vision inverse à l’exploration spatiale : on va mieux utiliser les ressources, car on en aura moins besoin. Aujourd’hui quand on usine de la matière on fait des copeaux classés comme déchets. Nous travaillons sur ce domaine pour les réutiliser en tant que matière brute. Aujourd’hui pour 1 kg

La réalité virtuelle, l’impression 3D et l’in-telligence artificielle changent notre relation à nos outils de travail.

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de pièce avion, on a 9 kg de copeaux produits, et on travaille énormément sur la façon dont on peut les réutiliser. La course aux ressources naturelles est une fuite en avant. » « Il y a aura toujours des grosses struc-tures pour nécessiter de gros moyens financiers, mais le schéma sera beau-coup plus éclaté de l’unipersonnel à des PME qui travaillent en fil rouge, projet par projet en fonction des besoins avec une notion de fluidité des échanges et des marchés. Il y aura un vrai flux tendu jusqu’au consommateur. » Par exemple, au lieu que les usines automobiles soient en flux tendus pour les pièces et qu’ensuite les voitures finies s’entassent en concession en attendant de trouver le bon acquéreur, dans ce futur, le client décidera de la personnalisation bien en amont et la fabrication de sa voiture ne sera lancée qu’une fois la vente signée.

modéLisation à tous Les écheLons

Modularité et personnalisation sont également les maîtres-mots du futur pour PTC, qui imagine une usine numé-rique, jumelle de l’usine physique issue de l’ensemble des informations col-lectées lors de la conception et des capteurs installés un peu partout dans les chaînes de fabrication. Pour Pascal Naparty, directeur avant-vente chez PTC, « Cela va donner à l’être humain travaillant dans l’usine d’accéder à une information pertinente via la réalité aug-mentée ou mixée pour savoir où interagir.

Et les usines numériques pourront com-muniquer entre elles pour que leurs jumelles physiques puissent s’aider. Cela va amener l’humain dans la chaîne de production à mieux gérer le risque indus-

triel et mieux gérer son stress. » Quitte à ce que le client devienne lui-même producteur. Pour Nicolas Delorme, responsable IOT et transformations numériques chez PTC : « les usines vont continuer d’exister et les bassins industriels qui auront su s’adapter aux nouvelles technologies et qui seront sur un créneau porteur pourront s’équiper.

Pour autant les centres de fabrication additive pourront s’installer de façon plus locale, dans chaque quartier ou ville, pour répondre aux besoins locaux et pro-portionnels à la complexité nécessaire. Voire l’usine s’installe chez vous. Dans dix ans nous serions tous équipés d’im-primante 3D pour fabriquer des objets simples ou des pièces de réparations.

Pour fabriquer des assiettes ou des verres, il n’y a plus besoin d’usine, mais la réalité augmentée ou mixte prend de l’importance pour visualiser de la meilleure des façons possibles l’objet que l’on va fabriquer. »

Pour François Bichet, responsable stratégie chez Dassault Systèmes, la culture de la modélisation s’étendra bien au-delà de l’usine : « on fait tourner dans un monde virtuel avant de faire tourner dans le réel via des automates. Les capteurs deviennent intelligents et peuvent parfois remplacer l’automate. Des traitements vont être sur le cloud, d’autres en local dans l’usine où d’autres pourraient être dans les capteurs.

On va avoir des systèmes productifs qui se décomposeront et se recompose-ront constamment pour être optimums. Voire, il y aura une évolution dans la structure même des matériaux, allant de plus en plus vers des matériaux ani-sotropes ou hybrides. Les matériaux à vocation structurelle et ceux à vocation

Le rapport au travail va changer, car

les tâches les moins nobles

vont être automatisées

à outrance, dégageant

du temps pour la prise de décision.

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système (conducteur d’électricité par exemple) vont se mélanger. À ce stade la modélisation numérique en amont est essentielle.

D’ici 10 à 20 ans, ces évolutions pour-raient amener des fermes de robots autonomes qui vont se déplacer pour former une chaîne éphémère et appel-leront si nécessaire des opérateurs. Le travail en essaim se développera, ce qui donnera une extrême flexibilité au système de production. »

L’humain Revient au cœuR des pRocessus

Et la place de l’homme dans tout ceci ?

Pour François Bichet, sur le lieu de production, « le rôle de l’homme dans l’atelier sera d’être un mini-entrepreneur. L’homme comme ressource sera aug-menté : par la force physique avec des exosquelettes, des casques à réalité aug-mentée pour avoir des instructions et des informations en temps réels. L’homme sera responsable d’organiser et vérifier que tout se passe bien. »

Pour Damien Lyant de PTC, « le rapport au travail va changer, car les tâches les moins nobles vont être automatisées à outrance, dégageant du temps pour la prise de décision.

La responsabilité de l’opérateur et du consommateur va également évoluer : en mélangeant robots et humains, la chaîne de responsabilité est totalement transformée. Et la relation au travail va changer également. Demain, on aura accès en tant qu’opérateur quasiment en continu, donc votre relation au travail est où ? On sera peut être plus dans du contract as a service, que des heures de présence classique. Cette transformation

numérique va tous nous faire sortir de notre zone de confort, de notre cadre de référence. »

Il faut également tenir compte des pos-sibilités de désintermédiation massive qu’apportent le big data, l’intelligence artificielle et l’IoT. Pour François Bichet, « avec plus de pouvoir à l’utilisateur, l’économie sera centrée sur les usages. Les entreprises ne doivent plus se voir comme des chaînes de fabrication de produit, mais des chaînes de fabrica-tion de services pour les utilisateurs, avec une customisation de plus en plus importante.

Et la chaîne de valorisation des données va devenir de plus en plus importante avec des problèmes juridiques : à qui on la cède et pour en faire quoi ? Nous entrons dans un monde ouvert et incer-tain avec une grande variété de l’offre et de la demande. On va choisir à travers deux choses : des expérimentations fonctionnelles pour vérifier que telle ou telle combinaison de robots produit bien les demandes, et des expérimen-tations émotionnelles. Il va falloir voir la fabrication en masse, la fabrication à la demande ou le manufacturing-as-a-ser-vice et il y a des sociétés disruptives qui font une combinaison des trois. »

À moins que d’ici là, une nouvelle évo-lution technologique ou sociologique vienne à nouveau bouleverser la donne.

Il faut également tenir compte des possibilités de désintermédiation massive

qu’apportent le big data, l’intelligence artificielle

et l’IoT.

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