Risque infectieux lié aux pratiques professionnelles quelle stratégie de maîtrise en EHPAD ?...
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Transcript of Risque infectieux lié aux pratiques professionnelles quelle stratégie de maîtrise en EHPAD ?...
Risque infectieux lié aux
pratiques
professionnelles
quelle stratégie de
maîtrise en EHPAD ?
Hélène SENECHAL-Martine AUPEE- Marie-Alix ERTZSCHEID
11 avril 2006- RENNES
Contexte général
Vigilances sanitaires
Pression réglementaire et médiatique jusqu’alors surtout centres hospitaliers
Exigence sécurité progressivement étendue aux autres structures et secteur libéral
Existence de disparités pour une même prestation ou prise en charge
Origines du risque infectieux en collectivité
Usager(patient, résident, personne aidée
…)
alimentation1 équipe, 1 lieu
linge1 équipe, 1 lieu
pratiques professionnelles
x équipes, x lieux
Communautéair, eau
1 équipe, toute la structure
HACCP
normes
guide bonnes pratiques
maintenance technique
vaccination, suivi médical
multiplesrecommandations
Infection nosocomiale (IN): définition
Infection survenant au cours ou à la suite d’une hospitalisation ou liée aux soins (hébergement ?)
absente à l’admission( ?!)
non en incubation (? ! )
délai d’au moins 48h après admission ou soins
infection site opératoire : jusqu’à 30 j. post-op
si prothèse, implant : jusqu’à 1 an après pose
Infection nosocomiale (IN): définition Infection d’origine EXOGENE Infection évitable
origine nosocomiale à 100%, imputabilité directe
Infection d’origine ENDOGENEorigine nosocomiale à discuter, imputabilité non automatique
Infection EVITABLE
I.N : fréquence
enquête de prévalence 1996
patients infectés : 8 %
enquête de prévalence 2001
patients infectés : 6.9 % taux IN : 7.5%
I.N : fréquence ENP 2001 :
305 656 patients 168 354 patients > ou = 65ans
( 55,1%) 10% immunodéprimés 32% score Mac Cabe à 1 ou 2 10% sondés 20% kt vasculaire dont 15% kt sc 17% sous ATB 19% ATB prophylaxie
Patients infectés :8,8%Taux d’IN 9,6%
SLD : taux plus bas
Siège des I.N ( patients > 65 ans )
Urinaire (31%) Pulmonaire (30%) Peau, tissus mous (18%) Site opératoire (13%) Bactériémies, septicémies (5%) Infections sur kt (3%)
Siège des I.N (patients > 65 ans )
A retenir fréquence élevée des infections à
SARM 20% des IN à SA dont 64 %à SARM
importance des infections du tractus urinaires
Infections sur kt très rares en SLD (utilisation des kt sc )
Stratégie de maîtrise du risque infectieux lié aux pratiques professionnelles
1. Identifier et évaluer le risque• en fonction du type de structure (catégorie
de population prise en charge)• par établissement (atouts ou déficits -
notamment structurels - innés ou acquis)
Diagnostic initialAudit interne ou externe
2. Actualiser les connaissances de tous les professionnels Formation continue
3. Construire les référentiels
Démarche qualité4. Évaluer les pratiques
5. Anticiper, mobiliser Veille minimale permanente
Risque pour qui ?
LES PERSONNES PRISES EN CHARGE ++++++
les professionnels
= Accidents d’Exposition au Sang : A.E.S
les personnes chargées du ménage, de la désinfection du matériel, de la collecte des déchets … (= A.E.S)
Mécanismes de transmission
INFECTION
Réservoir de germes
Voie de transmission
Porte d’entrée
Germes transmissibles
bactéries : staphylocoque, streptocoque, bacille tuberculeux, légionelle
virus : HIV, hépatite B, hépatite C, herpès
levures, champignons : candida
parasites : gale, poux
autres : agent MJC ou prion (risque mal connu)
Voies de transmission
LES MAINS ++++ lors des soins
des produits de soin ou d’hygiène
les aliments, l’eau
l’air : aérosols, sécrétions respiratoires …
les matériels
le linge
les surfaces
les malades:
Ils sontinfectés ou simplement colonisés.
Les réservoirs de germes à Les réservoirs de germes à l’hôpitall’hôpital
Densité de germes :
103 à 106 / cm2 de peau saine
106 / ml d’urine en cas d’infection
106 / ml de pus dans une plaie infectée
109 à 10 11 / par gramme de matières fécales.
le personnel :
Il va d’un malade à l’autre. Il est le principal responsable de la transmission manuportée. Il peut être colonisé par des micro-organismes.
l’environnement
les visiteurs
Ils sont rarement dangereux sauf pour les grands immuno-déprimés ou lors des épidémies saisonnières
COMMENT PRÉVENIR LES INFECTIONS NOSOCOMIALES?
Les précautions « standard »
Un concept de portée sous estimée
né en France en 1998
socle présent et futur des progrès de la maîtrise du risque infectieux
Protéger les patients et limiter le risque professionnel
A respecter systématiquement
par tout soignant
lors de tout soin
pour tout patient quel que soit son statut infectieux
Les précautions « standard »
servent à …
Eviter la transmission croisée de micro-organismes
de patient à patient
de patient à soignant
de soignant à patient
Visent la sécurité des patients tout en assurant celle des soignants
Visent l’ensemble des produits d’origine humaine et plus seulement le sang
Précautions standard
Références Scientifique « Tout le monde est porteur de tous les germes possibles Réglementaires « 100 recommandations » Circulaire du 20 avril 1998 Politique d ’établissement
Mesures1. Hygiène des mains : avant et après le soin2. Port de gants : contact avec liquides biologiques3. Ports de surblouses, masque et lunettes4. Matériel souillé : aiguilles (conteneur), décontamination5. Surfaces : nettoyage, désinfection6. Transports de prélèvements, linges et matériels7. Contact avec sang et liquides biologiques
Tous les patients, sang, liquides biologiques, toute excrétion ou secrétion, tout contact avec peau lésée ou muqueuse.
VOTRE TENUE
<>
TENUE VESTIMENTAIRE (Cf. Guide de l’Hygiène) Tenue de travail = élément
de protection mais aussi source de contamination
Pas de vêtements civils sous la blouse
Demander des pyjamas et des blouses à manches courtes (Lingerie près des garages)
5 tenues minimum Blouse maintenue fermée Tenue civile exigée au
restaurant des personnels (cafétérias comprises)
Chaussures de travail spécifiques
TENUE VESTIMENTAIRE (Cf. Guide de l’Hygiène) Tenue de travail = élément de
protection mais aussi source de contamination
Pas de vêtements civils sous la blouse
Demander des pyjamas et des blouses à manches courtes (Lingerie près des garages)
5 tenues minimum Blouse maintenue fermée Tenue civile exigée au
restaurant des personnels (cafétérias comprises)
Chaussures de travail spécifiques
I.Le Meur- Hygiène - 2005
RAPPELS
Staphylococcus aureus
Les tenues de 65% des infirmières ayant assuré les soins de malades colonisés ou infectés par un SARM étaient contaminées et 58% des gants. Même en l’absence de contact direct avec le patient, les gants de 5 infirmières étaient contaminés par simple contact avec les objets ou l’environnement.
( Boyce J.M.Infect. Contr. Hospit. Epid. 1997; 18 : 622-627)
TENUE VESTIMENTAIRE Rythme de changement
:
Quotidiennement et chaque fois qu ’elle est souillée.
Mettre sa tenue (à l’endroit!) dans le sac rayé jaune et blanc tous les soirs
Hygiène des mains
Mesure fondamentale, observance médiocre, indications lavage/désinfection, méthode
Erreurs à ne pas commettre : absence ou insuffisance de suivi des
indications, équipements absents ou inadéquats, erreurs de méthode (inefficacité, irritations cutanées)
l ’ Hygiène des mains
mains= r ichesse en ger mes
mains= out il de t r avail
manupor t age= 8 0 % I N
1er moyen de lut t econt r e l' inf ect ion
Efficacité des SHA :illustration (1)
Lavage au savon doux
Efficacité des SHA :illustration (2)
Friction hydro-alcoolique
Port de gants
Rôle de protection professionnel et P.A.D,
indications type gants / geste
Erreurs à ne pas commettre :
majoration du risque épidémique (réutilisation, même
gants pour différents gestes, différents PAD), erreurs de
méthode, sur-protection ou sous- protection du
professionnel
Entretien des sols et surfaces
Classification des locaux, fréquence,
méthode, produits
Erreurs à ne pas commettre :
erreurs de méthode, sur-dosage, confusion
produits, mauvaise utilisation des centrales
de dosage, absence de traçabilité de
l’entretien périodique
Elimination des déchetsarrété du 7 septembre 1999
Réglementation, classification des déchets (DASRI, DAM), conditionnements agréés, importance du tri, stockage et circuits, sécurité des personnels chargés de la collecte
> 100 kg / semaine = 72 h
5 kg / mois et 100 kg / semaine = 7 jours< 5kg/ mois = 3 mois
Erreurs à ne pas commettre : insuffisance de tri, erreurs de conditionnement
Techniques de soins et de nursing
Listing des gestes (soins de plaies, toilette, changes …), qualité et sécurité du geste : exigences d’hygiène ou d’asepsie, prévention des AES …
Erreurs à ne pas commettre :
absence de référentiels, variabilité des pratiques, erreurs d’hygiène ou d’asepsie
Utilisation des produits
Listing des produits utilisés, risque de contamination, indications (quel produit pour quel geste)
Erreurs à ne pas commettre : risque de constitution de réservoirs
microbiens (non individualisation, excès de choix, absence date ouverture, erreurs d’asepsie lors de l’utilisation), non respect des indications
Désinfection des matériels
IDE, AS, kiné., ergo., pédicure, coiffeuse Classification des matériels (hôteliers,
dispositifs médicaux), exigences de désinfection
Erreurs à ne pas commettre : absence ou insuffisance de
désinfection entre 2 PAD, erreurs de produits de désinfection, non sécurité du professionnel
Classe dematériel
Niveaude risque
Niveau detraitement
Spectred’activité
Critique(introductiondans cavitéstérile )
haut stérilisation ouu. uniqueou désinfection
haut niveau
SporicidieMycobactéricidieVirucidieFongicidieBactéricidie
Semi-critique(contact peaulésée oumuqueuses)
médian Désinfectionniveauintermédiaire
TuberculocideVirucidieFongicidieBactéricidie
Noncritique(peau intacteou 0 contact)
bas Désinfectionbas niveau
Bactéricide
Précautions standards et particulières si infection
Mesures minimales pour toute PAD, 3
catégories de mesures particulières,
faisabilité de leur mise en place
Erreurs à ne pas commettre :
insuffisance des précautions standards,
excès ou insuffisance des mesures en
cas d’infection, matériels de protection
inadéquats
« isolement » réfléchi
Nécessaire peu souvent Concertation avec l’ensemble de
l’équipe Toujours penser au coût-bénéfice
pour la PAD et la collectivité
Objectifs d’un isolement
Prévenir la transmission croisée Entre patients par l’intermédiaire des personnels
ce sont essentiellement les mains Entre patients par l ’intermédiaire de l ’environnement
Surfaces, eau, air..
Isolement : 2 catégories Isolement septique :
protection des «autres» (personnels et autres patients)
Isolement protecteur : protection d’un patient (oncologie, immuno-dépression..)
Décisions d’un isolement
Indication médicale Raisons de l ’isolement =
début Ré-examen périodique Fin ++++
Mise en œuvre Cadre, infirmières, aide-
soignants,ASH
Aide et conseils techniques
Equipe opérationnelle d’hygiène
Isolement : ensemble de moyens destinés à …
Soit à s’opposer à la transmission d ’agents infectieux d ’une personne infectée ou colonisée à une autre personne
isolement septique
Soit à protéger des patients immunodéprimés
isolement protecteur
Précautions « particulières » «Air» [Tuberculose]+
Particules < 5 En suspension dans
l’air Aux efforts de toux En permanence
«Gouttelettes»++ Particules > 5 Près du malade Efforts de toux
«Contact» ++++ Germes au contact du
malade Selles, peau, urines, redon,
drains.. Lors des soins uniquement
Gants, blouse
Masques
Principales mesures
Matériels Fiche de commande de
matériels nécessaires (gants, sacs, tabliers…)
Emballage étanche et fermé des déchets, du linge
Vaisselle traitée en machine, ou à usage unique
Matériel nécessaire pour 24h Nettoyage et désinfection de
la chambre tous les jours, “à fond” à la sortie du patient.
Informations Equipe, Patient, famille Signalisation Programmation des examens Informations des services
receveurs. Consignes aux services de
transports Fiches de liaisons
Les précautions contact
Exemples d’indications :
•Hépatite A pour patient incontinent•Herpès sévère•Impetigo•Infections à BMR•Plaies cutanées infectées•Ulcères, escarres infectés•Drainage de pus, diarrhées à C. difficile•Rotavirus•...
Cutanées et gastro intestinales
Précautions «Contact» Chambre individuelle si possible Port de gants
dès l’entrée dans la chambre pour les soins proches du malade
Désinfection des mains par friction ou par lavage avant le soin et avant les gants après le soin : ôter les gants,
Surblouse lors des contacts avec le patient Utilisation maximale de matériel à usage
unique, à patient unique Limitation des déplacements
Les précautions Type Air
Pour les transmissions par voie aéroportée par de fines particules inférieures à 5 microns (Droplet nucléi, poussières )
Masque protecteur pour tous avant d’entrer dans la chambre : norme EN 149 , masque type P1
Masque de type chirurgical pour le patient en cas de déplacement
Principale indication : Tuberculose pulmonaire
Les précautions type Gouttelettes
Infections transmises par des particules supérieures à 5 microns - gouttelettes de salive, secrétions bronchiques ou rhino-pharyngées, toux dirigée -
Exemples d ’indications :
Infections à Heamophilus influenzae B, Méningococcies, Diphtérie,Infections à Mycoplasme, Parvovirus, Rubéole...
Précautions «Gouttelettes» Chambre individuelle si possible Masque pour le personnel
(périmètre de 1m à1,5m) circulations proches (distance
risque de projections) au moment des soins proches
Désinfection des mains par frcition ou par lavage en fin de soins
Autres Masque pour le malade lors des
sorties Matériel à patient unique, à
usage unique
Masque dit « de soins » ou chirurgical
Isolement et relation
Le soin est un échange, une relation
Acte spécifique des soignants
contractuel technique éthique
Lieu de la transmission croisée
Relativité des risques Trois niveaux
actes simples : relation actes invasifs : sécurité actes intermédiaires : ?
Ce que peut ressentir un patient en isolement infectieux
Mise en quarantaine Restriction de la liberté
individuelle Privation relationelle Sentiment de dépendance
augmenté Culpabilité Sentiment d’injustice, d’être
l’objet d’une faute professionnelle...
Manifestations
Troubles du comportement. Difficultés d’adaptation. Perte de contrôle sur les
évènements. Sentiments de rejet, de
persécution, d’aléniation . Atteinte de l’estime de soi ...
Les répercussions liées à l’isolement pour le patient
:
Les répercussions liées à l’isolement pour la famille ce qui peut être observé :
Comportements traduisant
une détresse psychologique
Fuite, attitudes phobiques, évitement.
Réactions agressives… Réaction dépressive,
épuisement émotionnel, indifférence...
Problèmes relationnels, dans le cadre de son travail
Sentiment de culpabilité.
Sentiment de révolte vis-à-vis des soignants.
Rapprochement de la famille, prise de conscience de la gravité de la maladie.
Les répercussions liées à l’isolement pour les soignants
Existence d’impératifs médicaux d’efficacité.
Intérêt collectif supérieur à l’intérêt du patient.
Respect des règles médicales et de l’institution.
Sentiments complexes d’impuissance, de culpabilité, d’agressivité.
Risque de démotivation par surcharge de travail.
Attitude phobique en cas d’information insuffisante.
Risque de se limiter au soin technique au dépend de la relation et de la communication.
Réflexion sur la nécessité d’isolement en terme d’éthique.
Besoin d’évaluation des connaissances du soignant.
Information et éducation et du patient.
Evaluation de l’anxiété et de la dépression du patient.
Aides pratiques...
Favoriser la communication avec la famille
Proposer au patient : TV, vidéo, téléphone
Maintenir la présence d’effets personnels.
Emplacement de la Chambre Encourager la visite des
proches. Aider le patient à garder une
certaine maîtrise sur les évènements.
Respect et amélioration de la qualité de vie du patient :
Prendre en compte les aspects psychologiques et relationnels.
Evaluation de la qualité de l’isolement :
Ajouter des paramètres “psychologiques” , anxiété, dépressions…
Conclusion : Isolement
Conception en évolution Isolement géographique (rare) Isolement technique (fréquent)
Observance Indication médicale : début et
fin Mise à disposition de moyens Respect des consignes :
personnels, visiteurs
Obstacles Formations des soignants Confidentialité Relation soignant-soigné
Précautions standard ++++Conditions nécessaires
Anticiper, mobiliser
Veille minimale permanente Quick audits Informations ponctuelles dans les unités Surveillance épidémiologique en lien
avec le laboratoire Réactivité ++ si cas suspects Mémoire des situations infectieuses
Anticiper, mobiliser
Choisir les indicateurs d’un tableau de bord « hygiène et prévention du risque infectieux » :
Consommation de gants, de produits d’hygiène des mains
Nombre de personnels formés Nombre d’infections …..