RIOP - Syndicat Mixte de l'Eau et de l'Assainissement 31 · 2017-06-06 · Conformément à...
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31 allées Jules Guesde – CS 38512 – 31685 TOULOUSE CEDEX 6 - Tél : 05 34 31 34 34 – Fax : 05 34 31 34 43 -e-mail : [email protected]
www.ccomptes.fr/midi-pyrenees
TOULOUSE, le 10 avril 2015
Le Président
N/Réf. : DO15 093 09
Monsieur le Président,
Conformément à l'article L. 243-5 du code des juridictions financières, je vous notifie le
rapport d'observations définitives sur la gestion du syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de
la Haute-Garonne (SMEA), au titre des exercices 2010 et suivants, accompagné de votre réponse
écrite qui a été adressée à la chambre.
Il vous appartient de communiquer l'ensemble de ces documents à l'assemblée délibérante
dès sa plus proche réunion.
Conformément à la loi, cette communication doit faire l'objet d'une inscription à l'ordre du
jour de la prochaine réunion de l'assemblée. Le rapport, assorti de la réponse reçue, doit être joint à
la convocation adressée à ses membres. Il donnera lieu à un débat lors de sa présentation.
Vous voudrez bien me tenir informé de la date de la prochaine réunion de l’assemblée
délibérante et, par la suite, par tout moyen à votre convenance, m’adresser une copie d'un extrait du
procès-verbal des débats ou du relevé des délibérations.
Je vous rappelle que ces observations ne sont, selon les dispositions de l'article R. 241-18 du
code précité, communicables aux tiers qu’à l’issue de la première réunion de l'assemblée
délibérante suivant leur réception.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma considération très
distinguée.
Jean MOTTES
Monsieur Pierre IZARD
Président du Syndicat mixte de l’eau
et de l’assainissement de la Haute-Garonne (SMEA)
3, rue André Villet
ZI de Montaudran
31400 TOULOUSE
31 allées Jules Guesde – CS 38512 – 31685 TOULOUSE CEDEX 6 - Tél : 05 34 31 34 34 – Fax : 05 34 31 34 43 -e-mail : [email protected]
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N° réf : DO15 093 09
RAPPORT A FIN D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
SUR LA GESTION DU
SYNDICAT MIXTE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT DE
LA HAUTE-GARONNE (SMEA)
DEPARTEMENT DE LA HAUTE-GARONNE
EXERCICES 2010 ET SUIVANTS
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 3
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
SYNTHESE DES OBSERVATIONS DEFINITIVES
SYNDICAT MIXTE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT DE HAUTE-GARONNE
Créé en 2009, le syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de Haute-Garonne, à
vocation départementale, apparaît comme une réponse adaptée à l’émiettement de la gouvernance
généralement observé dans le domaine de la gestion de l’eau. Dès 2010, il a enregistré l’adhésion de
nombreuses petites collectivités rurales et regroupe aujourd’hui 245 adhérents, représentant près de
400 collectivités de Haute-Garonne. Cette rapide montée en puissance s’est réalisée alors que
l’information comptable et technique de beaucoup de collectivités nouvellement adhérentes était
défaillante, voire inexistante. Il appartient aujourd’hui au SMEA d’opérer les adaptations
nécessaires.
1 – Un faible degré de connaissance du patrimoine
Le SMEA ne dispose pas de descriptif détaillé de ses réseaux d’eau et d’assainissement. Son
indice moyen de connaissance patrimoniale était de 8,4 pour l’eau et de 6,8 pour l’assainissement
(sur une échelle qui va jusqu’à 100) en 2012, alors qu’il était en moyenne respectivement de 57 et
56 pour un échantillon de collectivités à dominante rurale. En conséquence, la performance du
réseau d’eau, c’est-à-dire son rendement qui permet d’évaluer le volume des pertes d’eau, n’est pas
mesurée. Conscient de cette lacune, le syndicat a créé en 2011 une cellule chargée de mettre en
place les outils informatiques, les moyens matériels, et les procédures visant à permettre un
recensement détaillé de ses réseaux.
Faute de connaissance suffisante, la politique d’entretien et de renouvellement des réseaux
est largement empirique : il n’y a pas de programmation des travaux de renouvellement.
2 – Une information comptable lacunaire
Au 31 décembre 2013, les opérations de transfert des droits et obligations des collectivités
adhérentes vers le syndicat n’étaient pas réalisées. En conséquence, le bilan du SMEA n’enregistrait
ni les biens mis à disposition, ni les emprunts et amortissements comptabilisés par les collectivités
pour leurs services d’eau et d’assainissement avant leur adhésion au syndicat : il était donc loin de
refléter la réalité de la situation patrimoniale du syndicat.
Il est vrai que nombre de petites collectivités n’avaient pas identifié de budget annexe d’eau
et d’assainissement, que parfois elles ne pratiquaient pas d’amortissement, ce qui oblige aujourd’hui
le SMEA à reconstituer une comptabilité de toutes pièces.
Les insuffisances héritées du passé ont eu également pour conséquence des retards
importants de facturation (cf. infra §4), ce qui s’est traduit notamment par un mauvais rattachement
des recettes à l’exercice. La chambre observe en outre que le syndicat ne pratique pas
d’amortissements, y compris sur les 44 M€ d’investissements qu’il a lui-même effectué depuis
2009 : cette situation, qui n’a aucune justification, appelle un rapide correctif.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 4
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Au final, compte tenu de ces manquements, les comptes de 2009 à 2013 du syndicat ne sont
pas fiables. La chambre recommande au syndicat de poursuivre et intensifier son effort visant
notamment à reconstituer les comptes des collectivités adhérentes, à dresser un inventaire de ses
biens et à comptabiliser leur amortissement.
3 – De grands retards de facturation
La mauvaise qualité d’assiette des titres de recettes, souvent affectés d’erreurs diverses,
notamment d’adresse, a pour cause principale des retards importants de facturation. Par suite, le
SMEA est en difficulté pour recouvrer les créances des abonnés et a enregistré, en 2012 et 2013,
des taux très élevés de restes à recouvrer (41,5 % pour l’eau en 2013, 50,7 % pour
l’assainissement), ce qui pèse sur sa trésorerie.
La chambre relève que le Département a apporté une aide de trésorerie importante au
syndicat, dont il paye directement les agents issus de l’ancien service départemental, en étant
remboursé tardivement par le SMEA. La situation a été corrigée en 2014.
4 – La complexité de l’organisation et la diversité des tarifs
L’adhésion au syndicat est à la carte : les collectivités peuvent adhérer pour une ou plusieurs
compétences, et bénéficier de prestations du syndicat dans les domaines où elles restent
compétentes.
Il en résulte une gestion très complexe. Le syndicat tient un budget par collectivité, et
calcule un tarif à partir de ce budget. La diversité tarifaire est donc importante, y compris sur un
même territoire. La chambre recommande au syndicat de rechercher une harmonisation tarifaire,
dans un premier temps sur le périmètre d’une commission territoriale.
En conclusion, force est de constater que la création du SMEA 31, en répondant à un réel
besoin de mutualisation de la gestion de l’eau au niveau départemental, a rencontré auprès des
collectivités de la Haute-Garonne un vif succès qui s’est traduit par une montée en charge
particulièrement rapide de ses modalités de fonctionnement.
Cette croissance accélérée exige aujourd’hui une nette consolidation de son niveau de
gestion afin de tirer le meilleur parti d’une structure dont l’intérêt, en termes de gestion publique
locale, est incontestable. La chambre relève que le syndicat s’est engagé, à la suite du contrôle, à un
grand nombre de mesures correctrices.
5- Les recommandations de la chambre
Au terme de son contrôle, la chambre formule les recommandations suivantes :
- fiabiliser au plus tôt les comptes par la mise en place d’un inventaire et d’un bilan intégrant
la reprise de l’actif et du passif des adhérents, par la comptabilisation de l’amortissement des biens
ainsi que celle des stocks, en améliorant les imputations comptables pratiquées ;
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Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
- poursuivre l’acquisition et l’appropriation des outils de pilotage et d’aide à la gestion des
réseaux du syndicat ;
- actualiser les clés de répartition des frais communs en tenant compte du poids respectif des
différentes activités du syndicat ;
- renforcer la capacité d’autofinancement des budgets annexes de l’eau et de
l’assainissement collectif en veillant à améliorer l’efficacité de la fonction de facturation, dont les
délais doivent être réduits, et en appliquant les orientations prévues en matière de maîtrise des
dépenses de fonctionnement ;
- mettre en place à moyen terme un pilotage financier au niveau consolidé des budgets
annexes eau et assainissement ;
- mettre en place à l’horizon 2016 une programmation pluri-annuelle des investissements,
après formalisation d’un schéma de l’eau et de l’assainissement ;
- rechercher une harmonisation des tarifs, dans un premier temps sur le périmètre d’une
commission territoriale.
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Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
S O M M A I R E
1 - UN SYNDICAT REGROUPANT 245 ADHERENTS .............................................................. 8 1.1 - Une structure départementale adaptée à la gestion de l’eau .................................................... 8 1.2 - Un périmètre en extension depuis 2009 ................................................................................... 8
1.2.1 - A l’origine, une forte implication du Département de la Haute-Garonne .................. 8
1.2.2 - Une rapide montée en puissance ................................................................................ 9 1.3 - La gouvernance ...................................................................................................................... 10
1.3.1 - Le conseil syndical ................................................................................................... 11 1.3.2 - Le bureau syndical.................................................................................................... 11 1.3.3 - Les commissions territoriales ................................................................................... 11
1.4 - Un syndicat ouvert ................................................................................................................. 12 1.4.1 - Objet statutaire et compétences ................................................................................ 12
1.4.2 - Les conventions avec les membres .......................................................................... 13 1.4.3 - Des compétences à la carte pour les adhérents, facteur de morcellement ................ 14
2 - UN SUCCES IMMEDIAT, MAIS UNE MISE EN PLACE PROGRESSIVE .................... 14 2.1 - Le défi de la reconstitution de l’information comptable et technique ................................... 15 2.2 - La mise en place d’une organisation administrative .............................................................. 15
3 - UNE GESTION PATRIMONIALE PERFECTIBLE ............................................................ 16 3.1 - Un suivi technique des réseaux à renforcer ........................................................................... 16
3.1.1 - Un enjeu majeur pour le syndicat ............................................................................. 16 3.1.2 - Un degré de connaissance patrimoniale faible ......................................................... 17
3.1.3 - L’absence de la mesure de la performance du réseau d’eau .................................... 19 3.1.4 - Une politique d’entretien et de renouvellement empirique ...................................... 21 3.1.5 - Information de l’usager ............................................................................................ 22
3.2 - Les insuffisances du suivi comptable du patrimoine ............................................................. 22
3.2.1 - Les obligations comptables résultant des transferts de compétence des adhérents .. 22 3.2.1.1 - Les opérations de mise à disposition et de transfert des droits et obligations au
syndicat .............................................................................................................................. 23
3.2.1.2 - Le transfert des excédents ou déficits des adhérents ............................................ 24 3.2.2 - L’inventaire .............................................................................................................. 25 3.2.3 - Les amortissements .................................................................................................. 26
3.2.4 - Les provisions........................................................................................................... 26 3.2.5 - La gestion des stocks ................................................................................................ 26
3.3 - Le suivi juridique du patrimoine ............................................................................................ 27 3.3.1 - Les procès-verbaux de mise à disposition des biens ................................................ 27 3.3.2 - L a possession des titres ........................................................................................... 28
4 - LA SITUATION FINANCIERE .............................................................................................. 29 4.1 - Le pilotage des finances ......................................................................................................... 29 4.2 - La structure du budget principal ............................................................................................ 29
4.3 - Les budgets annexes : des incertitudes sur l’épargne ............................................................ 31 4.4 - Les budgets annexes : dépenses et recettes d’exploitation .................................................... 34
4.4.1 - Le budget annexe de l’eau ........................................................................................ 34 4.4.2 - Le budget annexe de l’assainissement collectif ....................................................... 37
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 7
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
4.5 - L’investissement et la dette .................................................................................................... 40
4.5.1 - Le budget annexe de l’eau ........................................................................................ 40
4.5.2 - Le budget annexe de l’assainissement collectif ....................................................... 41 4.5.3 - Conclusion ................................................................................................................ 43
5 - LES DIFFICULTES DE TRESORERIE ET DE RECOUVREMENT ................................ 44 5.1 - La trésorerie ........................................................................................................................... 44
5.1.1 - Le suivi de la trésorerie ............................................................................................ 44 5.1.2 - La dette vis-à-vis du Département, levier d’ajustement de la trésorerie .................. 45
5.1.2.1 - La situation des budgets annexes .......................................................................... 46 5.2 - Le recouvrement .................................................................................................................... 46
6 - LA POLITIQUE TARIFAIRE ................................................................................................. 47 6.1 - Des disparités tarifaires importantes ...................................................................................... 47
6.2 - Une politique d’ajustement tarifaire ...................................................................................... 48
7 - LES RELATIONS CONVENTIONNELLES AVEC LES ADHERENTS .......................... 49 7.1 - Les conventions de prestations intégrées ............................................................................... 49
7.2 - Les conventions de partage de facturation ............................................................................. 50 7.2.1 - Le cas du SICOVAL ................................................................................................ 50
7.2.2 - Le cas du SIEMN ..................................................................................................... 51
8 - LES MOYENS HUMAINS ....................................................................................................... 52 8.1 - Les effectifs ............................................................................................................................ 52 8.2 - L’absentéisme ........................................................................................................................ 53
8.3 - La formation ........................................................................................................................... 54 8.4 - Les modalités de relève des compteurs .................................................................................. 55 8.5 - L’astreinte .............................................................................................................................. 56
9 - RECOMMANDATIONS........................................................................................................... 56
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 8
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Le syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de Haute-Garonne (SMEA 31) est un
établissement public de coopération intercommunale, né d’une alliance entre collectivités
territoriales.
Il a été créé par un arrêté préfectoral du 23 décembre 2009, qui précise qu’il s’agit d’un
syndicat mixte dit « ouvert ». Sa vocation est départementale.
1 - UN SYNDICAT REGROUPANT 245 ADHERENTS
1.1 - Une structure départementale adaptée à la gestion de l’eau
Le rapport Miquel sur la qualité de l’eau et de l’assainissement soulignait en 2003
l’inadaptation du cadre communal pour la gestion de l’eau1, et préconisait de créer, là où c’est
possible, un syndicat départemental de l’eau sur le modèle des syndicats départementaux des
déchets.
L’émiettement de la gouvernance constitue aujourd’hui encore le problème majeur du petit
cycle de l’eau en terme d’efficience2. Il existe près de 35 000 services d’eau potable et
d’assainissement collectif en France, mais il en existe mille fois moins en Grande-Bretagne. Un
grand nombre d’autorités organisatrices sont de très petite taille et bon nombre d’entre elles
n’atteignent pas une taille critique, ce qui engendre des lacunes techniques.
Dans ce contexte, un syndicat mixte départemental apparaît comme une réponse adaptée à
l’émiettement de la gouvernance observé dans la gestion de l’eau.
1.2 - Un périmètre en extension depuis 2009
Le SMEA 31 a, dès l’origine, assumé des compétences optionnelles dans les domaines de
l’eau potable, de l’assainissement, ainsi que d’autres compétences liées au cycle de l’eau.
Ses statuts organisent l’accès le plus souple possible aux compétences et un ancrage
territorial de la gouvernance.
1.2.1 - A l’origine, une forte implication du Département de la Haute-Garonne
Le Département de la Haute-Garonne était très impliqué dans le domaine de l’eau et de
l’assainissement avant 2009, à travers son service départemental, son laboratoire départemental
d’analyses et ses infrastructures (usine de production d’eau potable et canal de Saint-Martory pour
l’irrigation).
1 « La France ne gagnera pas la bataille de l’eau si elle ne parvient pas à réduire le nombre d’acteurs. En matière
d’environnement et dans le domaine de l’eau en particulier, il faut reconnaître que la commune est probablement un
maillon faible dans l’organisation. Votre rapporteur considère qu’entre les communes et le bassin versant, il y a place
pour une structure intermédiaire : le département (…) ». 2 Evaluation de la politique de l’eau , rapport d’analyse responsable opérationnelle Anne-Marie LEVRAUT- juin 2013
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Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Le service départemental (230 personnes réparties sur 5 centres) intervenait en faveur des
collectivités au moyen de conventions d’exploitation ou de prestations de services : il a constitué le
socle des services techniques et administratifs du syndicat nouvellement constitué en 2009. A ce
titre, les agents départementaux ont été mis à disposition du SMEA 31 à sa création par le
Département. Des postes nouveaux ont par la suite été créés par le syndicat.
Le Département de la Haute-Garonne a adhéré au syndicat pour neuf des dix compétences
optionnelles qu’il exerce.
1.2.2 - Une rapide montée en puissance
Dès sa création, 131 communes et 23 groupements de communes lui ont transféré des
compétences en matière de production, transport et stockage, distribution d’eau potable, de collecte,
transport et traitement des eaux usées, d’assainissement non collectif, d’eaux pluviales, d’irrigation
et d’assistance technique.
Depuis, les adhésions et les transferts se sont poursuivis3. Au 31 décembre 2012, le SMEA
comptait 244 adhérents, dont 16 SIVOM ou SIVU, 4 syndicats mixtes, 7 communautés de
communes, 1 communauté d’agglomération, le Département et 215 communes.
Aujourd’hui, son périmètre s’étend à 245 adhérents représentant environ un ensemble de
400 collectivités. Sa situation peut être rapprochée du syndicat des eaux de la Barousse, important
syndicat d’eau et d’assainissement qui intervient sur le sud du département de la Haute-Garonne, le
Gers et les Hautes-Pyrénées, dont l’expérience démontre la possibilité d’une mutualisation à
l’échelle d’un territoire étendu.
Le SMEA dispose d’environ 340 agents et desservait en 2012, 120 000 habitants pour l’eau
et 174 000 pour l’assainissement, vivant en dehors de l’aire urbaine du Grand Toulouse.
Les budgets sont composés d’un budget principal en comptabilité M 52, de trois budgets
annexes en comptabilité M 49 pour l’eau, l’assainissement collectif et l’assainissement non
collectif, et d’un budget annexe en comptabilité M 4 pour la micro-centrale de Mondavezan.
Son budget principal s’élève en 2014, à plus de 20 M€ en fonctionnement et 3,7 M€ en
investissement. Le budget de fonctionnement de l’eau potable s’élève à 15,5 M€ et celui de
l’investissement à 5 M€. Le budget de fonctionnement de l’assainissement collectif s’élève à
16,7 M€ et son budget d’investissement à 15,1 M€.
Le budget de fonctionnement de l’assainissement non collectif est de 0,5 M€, celui de la
micro-centrale de 63 K€ et 200 K€ en investissement.
3 Arrêtés du préfet de la Haute-Garonne des 2 février 2010, 7 et 31 décembre 2010, 1
er août et 30 décembre 2011,
28 juin et 29 décembre 2012
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 10
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 1 : Périmètre d’intervention du SMEA en juin 2012
(zones colorées et grisées)
1.3 - La gouvernance
Les organes de direction sont le conseil syndical et le bureau syndical, complétés par 15
commissions territoriales.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 11
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
1.3.1 - Le conseil syndical
Le conseil syndical représente l’universalité des membres, qui désignent, au sein de leur
assemblée délibérante, des délégués. Le nombre de délégués par adhérent varie de 2 à 10 en
fonction de la population de l’adhérent.
Pour favoriser l’intégration, le nombre de voix pour chaque délégué varie de 1 à 10 en
fonction du nombre des compétences transférées. Le Département a dix délégués. En juin 2012, le
nombre de délégués était de 636 pour 1 936 voix.
Le conseil vote principalement les décisions statutaires, budgétaires et financières.
La chambre observe que trois syndicats, qui ont adhéré au SMEA dès la création de celui-ci,
lui ont délégué la totalité de leurs compétences :
syndicat intercommunal des eaux de Malvezie et Génos ;
syndicat intercommunal d'assainissement de Saint-Bertrand-Valcabrère ;
syndicat intercommunal d'assainissement collectif de Cierp-Gaud-Marignac.
Ces groupements, qui n'exercent plus aucune activité et n’ont pas présenté de budget en
2013, n’ont pas été dissous et se trouvent toujours adhérents du SMEA alors que leurs communes
membres devraient l’être.
1.3.2 - Le bureau syndical
Le bureau syndical composé du président, des présidents des commissions territoriales, et de
trois conseillers généraux désignés parmi les délégués du Département, exerce les compétences
déléguées par le conseil et prépare le budget.
L’organe exécutif est le président, élu parmi les membres du conseil syndical pour la durée
de son mandat de délégué. Il prépare et exécute les décisions, ordonne l’exécution des dépenses et
prescrit celle des recettes, assure la représentation juridique.
1.3.3 - Les commissions territoriales
Enfin, la gouvernance s’appuie sur des commissions territoriales, dont le rôle est de formuler
des propositions utiles. Ainsi, l’organisation statutaire fait une place aux territoires ayant transféré
des compétences.
Ces commissions ont un découpage mis en cohérence avec les intercommunalités
préexistantes, et sont une instance de discussion essentielle sur les projets.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 12
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Les délégués représentant les membres situés à l’intérieur du périmètre géographique de la
commission territoriale siègent au sein de la commission territoriale.
Le président de chaque commission territoriale est élu en son sein par les délégués de ladite
commission pour la durée de son mandat de délégué, ainsi que deux vice-présidents.
Pour son territoire, chaque commission recense les besoins locaux, établit le programme
d’investissement annuel et pluriannuel à partir des priorités définies localement, et émet un avis sur
le niveau des redevances et ressources pour assurer la couverture des besoins.
Le syndicat a décidé en février 2014 de créer une commission des finances.
1.4 - Un syndicat ouvert
1.4.1 - Objet statutaire et compétences
Les statuts précisent que le SMEA 31 est constitué en vue de la satisfaction des besoins
communs dans le domaine de l’eau, de l’irrigation et de l’assainissement, d’œuvres ou de services
présentant une utilité pour chacun de ses membres, en fonction des compétences auxquelles ceux-ci
auront adhéré et en vue d’assurer la défense des intérêts de ses membres.
Le SMEA 31, qui s’est doté du nom de marque « Réseau 31 », a été conçu dès l’origine
comme un outil de coopération locale pour ses membres, dans un contexte de mise en commun de
moyens et de solidarité entre collectivités et groupements de collectivités.
Il est doté de quatre grands domaines de compétence qui couvrent l’ensemble du cycle de
l’eau, sachant que l’article L. 2224-7 du code général des collectivités territoriales (CGCT) a scindé
le cycle de distribution et de traitement de l’eau en disposant que « tout service assurant tout ou
partie de la production par captage ou pompage, du traitement, du transport, du stockage et de la
distribution d’eau destinée à la consommation humaine est un service d’eau potable »:
- Eau potable :
production d’eau potable (y compris la protection des captages) ;
transport et stockage d’eau potable (réseau d’adduction constitué par toute
canalisation dont l’extrémité correspond à une unité de production et un ouvrage de
stockage) ;
distribution d’eau potable.
- Assainissement collectif :
collecte des eaux usées ;
transport des eaux usées (réseau de transfert constitué par toute canalisation dont
l’extrémité correspond à un dispositif d’épuration) ;
traitement des eaux usées (élimination des boues incluses le cas échéant).
- Assainissement non collectif :
contrôle, entretien, réhabilitation et réalisation des installations d’assainissement
autonome, au sens de l’article au sens de l’article L. 2224-8 du code général des
collectivités territoriales.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 13
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
- Autres compétences liées au cycle de l’eau :
eaux pluviales (bassins de rétention et réseaux busés séparatifs) ;
canaux, retenues et réseaux à des fins d’irrigation et de fourniture d’eau brute.
Le SMEA assume également diverses responsabilités : il est habilité à intervenir en qualité
de gestionnaire mandataire au sens du code de l’environnement (article L. 214-3 notamment) ou de
mandataire unique au sens notamment des articles L. 211-3 et R211-112 du même code (gestion
collective des volumes prélevables pour l’irrigation).
Le SMEA 31 peut intervenir, sur demande expresse du maire, pour le compte des adhérents
qui lui ont transféré au moins une compétence du domaine de l’eau potable, afin de réaliser
l’installation et l’entretien, sans préjudice des pouvoirs de police du maire concerné, des dispositifs
de lutte contre l’incendie situés sur le réseau d’eau. Cette intervention donne lieu au remboursement
par l’adhérent des frais engagés sur la base de la tarification votée par le SMEA. Une convention
relative aux conditions administratives et techniques d’intervention doit être conclue avec
l’adhérent.
Le SMEA est habilité à réaliser tout ou partie des missions d’assistance technique visées par
l’article L 3232-1-1 du code général des collectivités territoriales sur délégation conventionnelle du
Département. Cette délégation donne lieu à l’élaboration d’une convention approuvée par le bureau
syndical, qui en fixe les conditions techniques et financières.
A titre tout à fait accessoire et sur le territoire du département de la Haute-Garonne et des
départements limitrophes, le SMEA 31 peut se porter candidat en vue de l’attribution de marchés
publics et contrats de délégations de service public ou répondre aux besoins de toute personne
morale ou physique dans l’un de ses domaines de compétences.
Le syndicat assure généralement la gestion des compétences transférées en régie directe pour
les communes à l’exception de délégations encore en vigueur (eau et assainissement collectif :
affermage pour la commune de Salies-du-Salat ; assainissement collectif : affermage du service
public pour Saint-Gaudens et Verfeil).
Il n’a conclu, depuis sa création, aucun contrat de délégation de service public.
1.4.2 - Les conventions avec les membres
La coopération avec les membres s’opère par la contractualisation.
Il peut s’agir de prestations intégrées du syndicat au bénéfice des membres ou de prestations
intégrées de la part des membres au bénéfice du syndicat. Cette contractualisation suppose le
transfert par l’adhérent d’au moins une compétence d’un domaine.
En cas de transfert partiel, le syndicat a également mis en place un budget par adhérent
concerné. Au vu de ce budget, une convention de partage de facturation, prévue par les statuts, leur
est proposée.
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Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
1.4.3 - Des compétences à la carte pour les adhérents, facteur de morcellement
Chaque commune ou intercommunalité adhérente dispose de la possibilité de choisir les
compétences qu’elle souhaite transférer au SMEA 31.
L’adhésion peut donc se faire pour tout ou partie des compétences exercées par le syndicat et
l’adhésion à une des compétences dans un des domaines précédemment définis permet à l’adhérent
de bénéficier des prestations du syndicat au sein du domaine concerné.
Les transferts de compétence dans les domaines de l’eau et de l’assainissement peuvent donc
n’être que partiels, ainsi que l’illustre l’annexe de l’arrêté préfectoral du 28 décembre 2012. Le
syndicat est à la carte : c’est une des raisons de son succès, mais cela favorise le morcellement des
compétences.
Ainsi, au 31 décembre 2012, dans le domaine de l’eau, 8 syndicats n’avaient transféré que la
compétence transport et stockage en conservant les compétences production et distribution d’eau et
deux syndicats intercommunaux et la communauté d’agglomération du Sicoval n’avaient conservé
que la compétence distribution.
Dans le domaine de l’assainissement collectif, 4 groupements et la communauté
d’agglomération du Sicoval n’ont transféré que la responsabilité de transport des eaux usées, et 2
groupements la seule responsabilité du traitement des eaux usées, à l’exclusion de la collecte et du
transport des eaux usées.
Les communes ont, dans l’ensemble, plutôt transféré en bloc les compétences au sein d’un
domaine. Toutefois, dans le domaine de l’eau, huit communes n’ont pas transféré l’intégralité des
compétences. En outre, pour certaines d’entre elles, le transfert ne concerne qu’une partie du
territoire concerné : c’est l’exemple de Fronton.
Dans le domaine de l’assainissement collectif, 15 communes n’ont pas transféré l’intégralité
des compétences, et 13 d’entre elles n’ont transféré qu’une seule compétence.
Dans ces situations qui concernent surtout des syndicats intercommunaux dans le domaine de
l’eau, attachés à conserver un socle de responsabilités, le morcellement de compétences, s’il n’est
pas contraire aux dispositions de l’article L. 2224-7 du code général des collectivités territoriales,
n’est pas propice à la comparaison des coûts, et donc des prix facturés aux usagers sur un territoire
donné, ni à la lisibilité et à la transparence de l’organisation du service.
2 - UN SUCCES IMMEDIAT, MAIS UNE MISE EN PLACE PROGRESSIVE
Dans une première phase de construction, le syndicat à la carte, parce qu’il offrait une
souplesse de fonctionnement, a rencontré un vif succès et suscité dès sa création une adhésion
massive et rapide des collectivités.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 15
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
2.1 - Le défi de la reconstitution de l’information comptable et technique
Les situations de ces collectivités, pour la plupart petites et rurales, étaient hétérogènes,
certaines ne disposant pas de budgets annexes et ne calculant donc pas le coût du service, d’autres
ayant un budget annexe commun à l’eau et à l’assainissement et ne transférant qu’une des deux
activités. Certaines étaient sans tarifs, d’autres dotées d’un tarif forfaitaire.
Pendant la première année, la priorité a consisté à assurer la continuité du service public à
travers les interventions des équipes sur le terrain. Le paiement des factures et des commandes en
cours, le transfert des emprunts, des contrats en cours (EDF, téléphone), des marchés publics pour
la réalisation des investissements, s’est effectué au fur et à mesure de la remontée des informations
financières et comptables.
De 2010 à 2012, le syndicat a vécu une phase de mise en place, durant laquelle il a subi les
conséquences des décisions déjà prises par les adhérents. Ainsi, le budget d’investissement était
essentiellement composé d’engagements pris par les collectivités avant ou au moment de leur
adhésion. Il subsiste encore aujourd’hui des marchés publics directement transférés ou en maîtrise
d’ouvrage unique.
Cette phase a été également marquée par un rattrapage des recettes, encore en cours
aujourd’hui. Si les collectivités ont transféré immédiatement le service et donc les dépenses ou les
marchés en cours, elles ont eu plus de mal à transférer leurs résultats positifs. Le positionnement du
président du syndicat, également président du conseil général, lui a donné les moyens de surmonter
ces difficultés.
La diversité des situations des adhérents a été appréhendée grâce à l’établissement d’un budget
par adhérent. Or l’établissement de ces budgets a nécessité le déploiement d’une organisation
comptable analytique afin d’être en mesure de répartir les coûts sur les comptes des adhérents.
La mise au point d’un budget par adhérent s’est réalisée sur la base des tarifs d’eau et
d’assainissement en cours au moment de l’adhésion, et a permis de mettre au jour, le cas échéant,
leur inadaptation.
2.2 - La mise en place d’une organisation administrative
Le SMEA, qui avait été créé à partir d’un service départemental technique, a dû également
mettre en place une organisation administrative, en vue d’une séparation complète avec le conseil
général et imposant de structurer plusieurs services (ressources humaines, comptabilité,
informatique) et de réaliser les recrutements nécessaires (échelonnés jusqu’à mi-2012).
Face à l’ampleur de l’activité, des logiciels métiers ont dû être acquis et des formations
dispensés aux agents. Le retard de la facturation des usagers estimé entre 2 et 3 M€ pour l’eau et
l’assainissement, trouve son explication pour le SMEA dans ces nécessaires adaptations
structurelles, les données des usagers des anciennes bases devant être, de plus, fiabilisées.
Aujourd’hui, l’organisation est marquée par l’émergence d’un bloc administratif et financier
séparé du bloc technique d’origine. Au sein du bloc administratif, la création très récente d’une
direction adjointe des finances vise à renforcer ce secteur.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 16
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
La direction générale est ainsi assistée de quatre directions adjointes :
- relations usagers et administration générale chargée de la facturation et des relations
usagers, des ressources humaines, relations sociales, affaires foncières, analyses
juridiques, et achats, suivi d’activités ;
- finances chargée du suivi d’activités, comptabilité, budget, prospectives financières,
dépenses, stocks et contrôle de gestion ;
- coordination territoriale chargée de l’exploitation des infrastructures mises à disposition
par les adhérents et les relations avec les élus des territoires ;
- services techniques-hydraulique chargée de l’ingénierie, développement territorial,
télégestion, informatique, base de données territoriales, développement des outils
métiers et service d’irrigation et d’hydrologie.
En conclusion, il apparaît rétrospectivement que le syndicat aurait dû imposer des conditions
techniques pour accepter les adhésions comme, par exemple, celle de disposer d’un budget annexe,
ce qu’il n’a pas fait. La logique de la construction politique a prévalu, mais elle a mis le syndicat au
défi de reconstruire une information comptable et technique qui était, avant le transfert au SMEA,
souvent défaillante et parfois inexistante.
3 - UNE GESTION PATRIMONIALE PERFECTIBLE
3.1 - Un suivi technique des réseaux à renforcer
Les réseaux d’alimentation en eau potable (AEP) et d’assainissement présentent des
caractéristiques très spécifiques et différentes des réseaux des autres grands services publics. A la
différence de la distribution d’énergie ou de téléphonie, les réseaux d’AEP et d’assainissement ont
un caractère local. Ils font partie d’un système plus large qui comprend les installations de
traitement et les réseaux en domaine privé des clients des services. Ces réseaux ont une valeur à
neuf très élevée et constituent généralement la part prépondérante du patrimoine des services.
3.1.1 - Un enjeu majeur pour le syndicat
Sur son périmètre d’intervention, le SMEA gère plus de 700 km de réseau de canalisations
d’eau potable et 635 km de réseau d’eaux usées inventoriés4. Il gère également le fonctionnement
de 16 ouvrages d’eau et de 92 stations d’épuration, de toutes tailles.
La gestion de ce patrimoine constitue donc pour le syndicat un enjeu majeur.
4 Source SMEA 31
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 17
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Une démarche de gestion patrimoniale des réseaux a pour but principal la limitation de la
dévalorisation du patrimoine que constitue le réseau. Elle a un caractère prévisionnel (mieux lutter
contre les fuites), et préventif (prévention des désordres, de la détérioration). Elle vise à
programmer régulièrement le renouvellement des parties vétustes de l’infrastructure, et ne saurait
avoir pour base la seule analyse de l’âge des équipements ou se limiter à une politique se bornant à
pallier les défaillances les plus manifestes des réseaux de distribution.
Le patrimoine d’un service gérant un réseau de distribution d’eau potable et un réseau
d’assainissement nécessite ainsi un suivi régulier afin de maintenir celui-ci en bon état de
fonctionnement. Il convient en effet de s’assurer du bon rendement du réseau, en limitant les fuites
du réseau d’eau potable et en maintenant une qualité suffisante des eaux.
Une démarche de gestion patrimoniale a pour fondement l’analyse de l’état des équipements
et doit s’appuyer sur une connaissance la plus fine possible des infrastructures, accompagnée d’une
analyse détaillée de leurs défaillances : incidents intervenus, opérations de rénovation et d’entretien
effectuées dans le passé. Elle suppose un inventaire exhaustif des équipements et un recensement
précis des incidents. Ces éléments doivent servir à alimenter une banque de données dont la gestion
peut être complétée par une cartographie des défaillances constatées.
L’utilisation d’un SIG (système d’information géographique) est d’une grande utilité pour
localiser les secteurs à problème et permettre une programmation plus affinée des investissements à
réaliser.
3.1.2 - Un degré de connaissance patrimoniale faible
En application des dispositions des articles L. 2224-7-1, et L. 2224-8 du code général des
collectivités territoriales, le SMEA devait disposer au 31 décembre 2013 d'un descriptif détaillé de
son réseau d'eau et de son réseau d’assainissement.
Aux termes de l’article D. 2224-5-1 du même code, ce dispositif inclut d'une part, le plan
des réseaux mentionnant la localisation des dispositifs généraux de mesures, d'autre part, un
inventaire des réseaux comprenant notamment la mention des linéaires de canalisations, la mention
de l'année ou, à défaut de la période de pose, la catégorie de l'ouvrage, la précision des informations
cartographiques ainsi que les informations disponibles sur les matériaux utilisés et les diamètres des
canalisations.
Le descriptif détaillé est mis à jour et complété chaque année en mentionnant les travaux
réalisés sur les réseaux ainsi que les données acquises pendant l'année.
Le SMEA ne dispose pas actuellement de descriptifs détaillés de ses réseaux d’eau et
d’assainissement.
Les valeurs de l’indice de connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d'eau potable
et de collecte des eaux usées mentionnés aux annexes V et VI des articles D. 2224-1, D. 2224-2 et
D. 2224-3 du code général des collectivités territoriales rendent compte de cette situation. Il s’agit
d’un des indicateurs techniques qui, en application de l’article D. 2224-1, doivent être annuellement
présentés à l’assemblée délibérante dans le rapport sur le prix et la qualité du service public de l’eau
potable et de l’assainissement (RPQS). Il évalue sur une échelle de 0 à 100, à la fois le niveau de
connaissance du réseau et des branchements et l’existence d’une politique de renouvellement
pluriannuelle du service d'eau potable.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 18
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
A titre d’exemple, d’après le rapport de la fédération nationale des collectivités concédantes
et régies (FNCCR) relatif à l’analyse comparative des services d’eau potable réalisée en 2012
s’appuyant sur les données fournies par 32 services d’eau potable (représentant 15,3 millions
d’habitants) pour 2011, l’indice de connaissance et de gestion patrimoniale (P-103) pour le groupe
de collectivités à dominante rurale varie entre 40 et 90/100. L’indice moyen de connaissance
patrimoniale s’établit pour 2009 à 575 et celui du SMDEA de l’Ariège s’établit autour de 40/100
pour l’eau potable.
Au cas présent, l’indice de connaissance et de gestion patrimoniale du SMEA est inférieur à
10 : selon le RPQS 2012, il a progressé pour passer de 7,8 à 8,4/100 entre 2011 et 2012. Cet indice
inférieur à 10 témoigne d’un degré de connaissance patrimoniale faible.
Dans son RPQS 2012, le syndicat précise que cet indice est peu représentatif eu égard au
grand nombre de collectivités pour lesquelles le réseau n’est pas inventorié et qu’un travail
important de constitution de plans généraux (en première phase) a débuté en 2013.
Cet indice correspond en fait à une moyenne établie à l’échelle du syndicat, lequel a
transmis les valeurs individuelles sous forme de tableau : alors que pour de nombreux adhérents,
l’indice n’est pas déterminé, il peut être de 70 pour certains.
De la même manière, selon le RPQS 2012, l’indice de connaissance et de gestion
patrimoniale des réseaux de collecte des eaux usées s’établit à 6,8 en 2012 et n’est pas satisfaisant.
A titre d’exemple, l’indice moyen de connaissance patrimoniale s’établit à 566 et celui du SMDEA
ariégeois s’établit autour de 43/100.
Dans le RPQS 2012, il est indiqué que ce « mauvais indice » est dû à l’absence
quasi-systématique de plan général de réseaux et qu’un travail important de constitution de ces
plans généraux a commencé à être entrepris en 2013. Cet indice correspond à une moyenne à
l’échelle du syndicat, dont le niveau de connaissance s’affine grâce à une amélioration du
recensement des documents utiles au récolement. Le syndicat a créé, dès octobre 2011, une cellule
de 3 agents composée d’un ingénieur, d’un technicien et d’un agent administratif visant au
déploiement d’une base de données territoriale. Elle est chargée de mettre en place les outils
informatiques (le schéma directeur informatique et de télécommunication a été finalisé en juin
2014), les moyens matériels et les procédures pour récupérer de l’information et permettre le
recensement.
Le travail de recensement suppose un partage de tâches entre services centralisés et
déconcentrés et avec les territoires concernés. Pour le référentiel géographique, des
conventionnements permettent l’accès au référentiel à grande échelle et aux cadastres vectorisés.
Pour le référentiel territorial, le développement d’outils simples et temporaires a répondu aux
besoins. Un marché de topographie a également été conclu en septembre 2014 et des conventions
d’échange de données avec des collectivités sont en cours d’élaboration. Pour l’inventaire des
réseaux, canaux, ouvrages et équipements, des informations utiles existent sous diverses formes :
papier, fichiers, listings, connaissances orales, relevés GPS.
5 Source : eau France : les synthèses n°4 février 2012 Sispea(Onema) 2009
6 Source : eau France : les synthèses n°4 février 2012 Sispea(Onema) 2009
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 19
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Mais, pour certains adhérents (en particulier, les communes du sud du département), aucun
élément cartographique relatif aux ouvrages mis à disposition n’est disponible. La situation apparaît
contrastée entre la zone péri-urbaine pour laquelle les documents sont à jour, les collectivités
pouvant avoir des réseaux numérisés et de petites communes rurales de moins de 500 habitants pour
lesquelles le syndicat n’a parfois pas de documents, pas de plans, et seulement un procès-verbal de
mise à disposition incomplet.
Le syndicat a acquis un outil SIG (système d’information géographique) temporaire de
gestion des données en septembre 2013 pour une durée d’un an et une autorisation de programme
de 300 000 € a été créée au budget 2014 pour la mise en place d’un outil SIG visant à la
modernisation de la gestion des données. Un assistant à maîtrise d’ouvrage a été désigné en mai
2014. Cet outil de cartographie et de stockage de données suppose une alimentation en données.
Ce vaste programme SIG doit permettre, une fois achevé, d’avoir un état détaillé du réseau,
d’établir des statistiques sur son état, et d’y stocker tous les évènements l’affectant (incidents,
interventions) et ainsi avoir une bonne connaissance de l’état du réseau.
A ce jour, le syndicat a une connaissance variable de l’état de ses différentes installations
qui repose notamment sur les connaissances de terrain de ses agents, et il ne dispose pas d’outil
fiable l’aidant à programmer ses investissements.
La mise en place du SIG à l’horizon de la fin 2015 répond donc à une nécessité. Il devrait,
une fois alimenté en données, permettre d’aider à une programmation rationnelle des
investissements.
3.1.3 - L’absence de la mesure de la performance du réseau d’eau
Dans le domaine de l’eau, le rendement est un indicateur réglementaire lié aux
consommations. Il correspond plutôt à un bilan d’eau, représentatif des consommations d’une année
considérée.
A titre d’exemple, pour le bassin Adour Garonne, le rendement moyen du réseau de
distribution d’eau en 2009 s’élève à 73 % (76 % pour le réseau français), ce qui signifie que le
volume des pertes d’eau est estimé à 27 %, soit un peu plus d’un litre sur quatre mis en
distribution.7
Le décret n° 2012-97 du 27 janvier 2012 relatif à la définition d'un descriptif détaillé des
réseaux des services publics de l'eau et de l'assainissement fixe un niveau minimal de rendement à
atteindre, et l’obligation de déployer un plan d'actions pour la réduction des pertes d'eau du réseau
d’eau potable lorsque ces objectifs ne sont pas atteints. Or, le rendement du réseau de distribution
d’eau potable du SMEA n’est pas connu (voir le RPQS 2012).
7 Rapport juillet 2012 Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement Panorama des services et de leurs
performances
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 20
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Par ailleurs, l’article L. 2224-7-1 du code général des collectivités territoriales prévoit
l’obligation d’un plan d’actions lorsque le taux de perte en eau du réseau excède un taux fixé par
décret selon les caractéristiques du service et de la ressource.
Au cas d’espèce, l’indice linéaire de pertes en réseau, autre indicateur réglementaire pour
évaluer la performance du réseau n’est pas davantage déterminé, pas plus que l’indice linéaire des
volumes non comptés ou le taux d’occurrence des interruptions de service non programmées (un
nouveau logiciel de gestion permettant le suivi d’activités et donc le suivi des interventions devrait
être mise en service en septembre 2014, permettant d’approcher partiellement le nombre
d’interventions suscitées par des coupures).
En définitive, le SMEA n’a pas produit en juin 2013 les indicateurs relatifs à la performance
de son réseau d’eau. Sa connaissance patrimoniale ne lui permettait pas de transmettre des valeurs
correctes et donc de mesurer cette performance. Par ailleurs, les transferts partiels de compétence
rendent nécessaire un travail en commun avec les adhérents afin de récupérer des informations sur
les compétences non transférées.
En réponse aux observations provisoires de la chambre, le syndicat a indiqué que la mesure
de la performance du réseau d’eau dépendait également de la connaissance des volumes produits et
des volumes facturés. Selon lui, la connaissance des volumes produits est très parcellaire sur les
communes du sud du département qui représentent le plus grand nombre d’adhérents dans ce
domaine de compétences (aucune mesure de l’eau prélevée et donc produite n’était réalisée dans
36 unités de distributions). Le syndicat a engagé un programme échelonné sur 2 ans pour équiper
ces points de production de compteurs généraux. La connaissance des volumes facturés est
également incomplète, principalement dans le sud du département : absence de compteurs abonnés
et absence de comptabilisation de volumes très importants. Le syndicat a engagé un programme
pluri-annuel de pose de compteurs abonnés.
Enfin, le syndicat est confronté au défi de la nécessaire prise en compte dans le calcul du
rendement du réseau, des volumes des fontaines publiques alimentées à partir du réseau public
d’eau potable. Cette prise en compte conditionne l’obtention des rendements requis (85%). La pose
de compteurs se heurte à la difficulté d’identifier un titulaire de l’abonnement et l’accord de la
commune concernée est nécessaire pour prendre en charge le coût de cette consommation.
L’absence des indicateurs relatifs à la performance du réseau d’eau n’est pas conforme à la
réglementation. Même si le syndicat est de création trop récente pour porter l’entière responsabilité
de cette lacune, il se trouve de facto privé d’outils de pilotage et d’aide à la gestion.
La chambre invite donc le syndicat à poursuivre l’acquisition et l’appropriation des outils de
pilotage et d’aide à la gestion de ses réseaux.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 21
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
3.1.4 - Une politique d’entretien et de renouvellement empirique
Les canalisations subissent des dégradations tout au long de leur exploitation, ce qui
accélère le processus de vieillissement et réduit la performance du réseau. Des travaux réguliers
d’entretien ou de maintenance et le renouvellement des équipements doivent être programmés.
Les travaux d’entretien et de maintenance sont comptabilisés en charges d’exploitation
tandis que le renouvellement constitue des dépenses d’investissement pour les services de l’eau et
d’assainissement, d’où la nécessité de les programmer dans le temps et de dégager les enveloppes
budgétaires nécessaires à leur réalisation.
A ce jour, le SMEA n’a pas engagé de travaux de renouvellement programmé des réseaux.
L’inventaire des travaux dressé à sa création doit être complété des investissements préventifs
utiles.
Les décisions d’investissement sont prises au cas par cas en fonction des besoins des
adhérents et de leur capacité financière puisque, dans le processus de décision, sont mis en
perspective le budget de l’adhérent et le tarif du service.
La réfection des réseaux est réalisée en même temps que les travaux de réfection de
chaussées prévus par un adhérent. Les travaux de voierie ne sont pas en soi un critère de
renouvellement, mais il est de bonne administration que les interventions soient réalisées en
coordination avec eux.
Le syndicat a fixé un ordre de priorité pour l’engagement des opérations en eau potable et en
assainissement : le renouvellement des réseaux n’est pas prioritaire puisqu’il intervient aux rangs de
priorité 4 et 5 dans le domaine de l’eau et aux rangs 7 et 8 dans le domaine de l’assainissement
(décisions AEP/ Assainissement).
La priorité est donnée à la qualité et à la salubrité de l’eau (70 opérations de protection des
captages d’eau lancées) et à la mise en conformité des stations d’épuration (43 STEP sont à
construire).
Il apparaît que la politique de rénovation des installations est empirique et fondée sur des
actions au coup par coup. Même si cette méthode peut provisoirement fonctionner, elle ne peut
suffire à fonder une programmation du renouvellement des investissements, d’autant qu’une bonne
partie des canalisations sont anciennes.
Sur un plan national, le taux de renouvellement moyen des réseaux sur les 5 dernières années
est estimé à 0,61 % pour l’eau et 0,71 % pour l’assainissement. Cela signifie qu’il faut
respectivement 160 et 150 ans pour renouveler entièrement les réseaux. Le syndicat n’a, quant à lui,
pas pu déterminer en 2013 les indicateurs sur le renouvellement des réseaux d’eau et
d’assainissement compte-tenu des incertitudes affectant les longueurs totales des réseaux.
La chambre recommande au syndicat de se doter à moyen terme (horizon 2016) d’un
programme pluri-annuel d’investissements, après la formalisation d’un schéma de l’eau et de
l’assainissement.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 22
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
En réponse aux observations provisoires de la chambre, le SMEA a précisé qu’il réalise des
schémas directeurs d'assainissement par collectivité adhérente dès lors que les zonages sont à créer
ou revoir. Depuis la création de la cellule aménagement et prospective territoriale constituée de
3 agents en décembre 2012, 29 zonages ont été approuvés par le SMEA. En matière d'eau potable,
le SMEA envisage d'étudier la sécurisation des réseaux en complément des schémas directeurs
locaux réalisés par les adhérents partiels et des schémas départementaux.
3.1.5 - Information de l’usager
Le SMEA respecte les dispositions de l’article L. 1413-1 du code général des collectivités
territoriales8 : il est doté d’une commission consultative des services publics locaux (CCSPL)
régulièrement réunie pour étudier les rapports annuels de 2010 à 2013.
Cependant, alors que l’observatoire piloté par l’ONEMA est censé offrir un accès national
en ligne de l’ensemble des données publiques, et notamment des indicateurs de performance, les
données publiques concernant le syndicat ne seront pas accessibles avant la rentrée 2014.
Enfin, le site internet du SMEA devrait être mis en ligne le 1er
janvier 2015.
3.2 - Les insuffisances du suivi comptable du patrimoine
3.2.1 - Les obligations comptables résultant des transferts de compétence des adhérents
Les dispositions de l’article L. 5721-6-1 du code général des collectivités territoriales
prévoient les conditions de transfert de patrimoine à un EPCI9.
8 « Les régions, les départements, les communes de plus de 10 000 habitants, les établissements publics de coopération
intercommunale de plus de 50 000 habitants et les syndicats mixtes comprenant au moins une commune de plus de
10 000 habitants créent une commission consultative des services publics locaux pour l'ensemble des services publics
qu'ils confient à un tiers par convention de délégation de service public ou qu'ils exploitent en régie dotée de
l'autonomie financière. Les établissements publics de coopération intercommunale dont la population est comprise
entre 20 000 et 50 000 habitants peuvent créer une commission consultative des services publics locaux dans les mêmes
conditions.
Cette commission, présidée par le maire, le président du conseil général, le président du conseil régional, le président
de l'organe délibérant, ou leur représentant, comprend des membres de l'assemblée délibérante ou de l'organe
délibérant, désignés dans le respect du principe de la représentation proportionnelle, et des représentants
d'associations locales, nommés par l'assemblée délibérante ou l'organe délibérant. En fonction de l'ordre du jour, la
commission peut, sur proposition de son président, inviter à participer à ses travaux, avec voix consultative, toute
personne dont l'audition lui paraît utile ».
9 « Le transfert de compétences à un syndicat mixte entraîne de plein droit l'application à l'ensemble des biens,
équipements et services publics nécessaires à leur exercice, ainsi qu'à l'ensemble des droits et obligations qui leur sont
attachés à la date du transfert :
1° Au moment de la création du syndicat : des dispositions des trois premiers alinéas de l'article L. 1321-1, des deux
premiers alinéas de l'article L. 1321-2 et des articles L. 1321-3, L. 1321-4 et L. 1321-5. Le syndicat mixte est substitué
de plein droit, à la date du transfert des compétences, aux collectivités territoriales et établissements publics de
coopération intercommunale dans toutes leurs délibérations et tous leurs actes. Les contrats sont exécutés dans les
conditions antérieures jusqu'à leur échéance, sauf accord contraire des parties. La substitution de personne morale aux
contrats conclus par les collectivités et établissements n'entraîne aucun droit à résiliation ou à indemnisation pour le
cocontractant. La collectivité ou l'établissement qui transfère la compétence informe les cocontractants de cette
substitution ; ».
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 23
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
En pratique, le transfert de compétences relevant d’un SPIC emporte la mise à disposition
à titre obligatoire des immobilisations nécessaires à l’exercice de ce service ainsi que la substitution
de l’EPCI dans les contrats en cours, notamment les emprunts. En revanche tout autre transfert
juridique ou financier ne peut se faire que dans le cadre d’un accord entre la collectivité qui
transfère la compétence et le SMEA, accord exprimé par chacune des assemblées délibérantes. Il en
est ainsi :
- du transfert des résultats du service : il est en effet d’usage de transférer ces résultats à
l’EPCI exploitant le service, mais un tel transfert n’a pas un caractère obligatoire, il ne
peut relever que de la négociation entre les parties.
- du transfert des subventions non amorties. En l’absence de ce transfert, il appartiendra
au SMEA de financer intégralement sur les ressources du service l’amortissement des
biens, la base de l’amortissement étant la valeur nette comptable de l’actif transféré.
3.2.1.1 - Les opérations de mise à disposition et de transfert des droits et obligations au
syndicat
Au 31 décembre 2013, la reprise de l’actif (biens mis à disposition) et du passif (notamment
emprunts et amortissements) des adhérents et de l’ancien service départemental (SDEA 31) n’avait
pas été effectuée au bilan du SMEA.
Le passif du bilan des budgets annexes Eau et Assainissement du SMEA présente ainsi un
encours de dette négatif sur la période 2010-2011. Ces budgets ont en effet remboursé des emprunts
qui ne sont pas inscrits dans leurs bilans respectifs.
tableau n° 2 : Tableau de l’évolution du solde du compte 16 et des emprunts nouveaux
Exercices 2010 2011 2012 2013
BUDGET ANNEXE EAU
Emprunts nouveaux 115 450 131 215 67 432 1 862 523
Encours de dette au 31 décembre -83 110 -472 237 -784 490 -80 491
BUDGET ANNEXE ASSAINISSEMENT
Emprunts nouveaux 1 181 878 188 161 6 604 800 7 863 368
Encours de dette au 31 décembre -1 222 360 -4 247 489 384 098 5 563 374 Sources : Comptes de gestion- compte de gestion 2013 provisoire
L’ordonnateur et le comptable ont évoqué les obstacles à la réalisation de la mise à
disposition au plan comptable : certaines petites communes ne disposaient pas de budget annexe et
n’avaient pas pratiqué d’amortissement ; les durées d’amortissement pouvaient être très disparates à
l’intérieur d’une même collectivité ; pour des collectivités de taille modeste ou celles ayant opté
pour un transfert partiel de compétence, il est parfois difficile d’identifier la part des subventions
antérieurement obtenues devant être mise à disposition du syndicat.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 24
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Le syndicat a également saisi les services de la DGFIP en juillet 2013, de la question du
traitement comptable de la sortie d’actif de certaines stations d’épuration jamais amorties mais
devant faire l’objet de démolition. Ce courrier est resté à ce jour sans réponse.
Afin de suppléer à l’obligation d’amortissement des biens, en accord avec le comptable, des
provisions semi-budgétaires ont été pratiquées dès 2012, sur les budgets annexes eau et
assainissement.
Un appel d’offre a été lancé en 2013 dans le cadre d’un marché à procédure adaptée en vue
de faire établir un état de l’inventaire, ainsi que la gestion comptable des immobilisations et une
assistance comptable et fiscale.
L’objectif était de pouvoir externaliser à la fois :
- le paramétrage de l’outil de gestion des immobilisations (Immos32) pour en assurer la
supervision et le contrôle des saisies ;
- la chaîne de calcul et de saisie des amortissements dans les différentes applications
comptables dédiées. Cette phase passe par l’identification de famille de biens et la
détermination pour chaque bien d’un centre de coût analytique permettant de fixer son
taux d’amortissement.
Cette consultation n’a pu aboutir. L’ordonnateur a indiqué n’avoir reçu que deux offres, la
première en dehors de l’enveloppe fixée et la seconde ayant été jugée insuffisamment sérieuse.
Il affiche tout de même pour objectif en 2014, l’intégration de l’ensemble de l’actif et du
passif des adhérents, préalable à la comptabilisation des amortissements de biens et des subventions
intégrées.
La chambre invite le SMEA 31, à se doter au plus tôt de moyens lui permettant de mettre en
œuvre ce recensement essentiel au pilotage de l’activité, qui affiche actuellement un retard de
quatre ans.
3.2.1.2 - Le transfert des excédents ou déficits des adhérents
Ce transfert suppose des délibérations concordantes du syndicat et de la commune
concernée10
. A ce titre, le SMEA 31 a pu récupérer des sommes importantes sur la période
2010-2013.
Pour le budget annexe de l’eau, la ressource a été de 6,2 M€ en exploitation et 2,7 M€ en
investissement, le Département étant le plus gros contributeur avec 5,57 M€ en exploitation et
1,027 M€ en investissement.
10
Les opérations budgétaires et comptables de transfert des résultats sont des opérations réelles. Pour le syndicat, le
transfert d’un excédent ou d’un déficit de fonctionnement mouvemente le compte « 778 - Autres produits
exceptionnels » ou « 678 - Autres charges exceptionnelles ». Le transfert d’un solde positif ou négatif de la section
d’investissement s’effectue au compte « 1068 – Excédents de fonctionnement capitalisés » en recettes ou dépenses
d’investissement.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 25
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Le budget annexe assainissement a bénéficié au titre des transferts de résultats sur la période
2010-2013 de 5,17 M€ en fonctionnement et 2,32 M€ en investissement, les restitutions du
Département ont été de 0,92 M€ en fonctionnement et 0,78 M€ en investissement.
Les situations ne sont pas uniformes : certaines collectivités ont pu décider de ne pas
transférer de déficit et d’autres de garder une part de leurs excédents. Cette dernière situation se
retrouve surtout en assainissement, les crédits conservés par les collectivités représentent environ
0,48 M€. En eau, ces montants se limitent à 0,03 M€.
Quand les transferts d’excédents sont réalisés, ils ne sont pas toujours payés.
Le transfert des résultats aurait dû aller de soi, mais les collectivités ont été réticentes à y
procéder quand il s’agissait d’excédents. Le SMEA a décidé la suppression de travaux concernant
ces collectivités : cette mesure a permis de débloquer des impayés. Au bout d’une période de quatre
ans, le traitement de ces transferts arrive enfin à son terme.
Il subsiste encore quelques communes pour lesquelles l’opération est en cours de
finalisation. Deux communes de la Haute-Garonne refusent de transférer leurs résultats, l’une pour
l’eau et l’autre pour l’assainissement. Le retrait de ces adhérents serait envisagé ou, à défaut, le
report des travaux d’investissement et de maintenance. Cette mesure apparaît difficile à appliquer
au cas d’une collectivité dont les travaux de dépollution en sortie de station sont à programmer à
brève échéance : une augmentation unilatérale du prix sera appliquée.
Enfin, près du quart des collectivités ayant transféré leur compétence assainissement ne
disposaient pas de budget annexe assainissement. Aussi faute de résultat constaté, il n’a pas pu être
transféré.
3.2.2 - L’inventaire
Conformément aux articles R. 2221-36 et R. 2221-78 du code général des collectivités
territoriales, l’instruction budgétaire et comptable applicable aux services publics locaux industriels
et commerciaux n° 07-053-M4 du 31 décembre 2007, qui régit aussi les services d’eau et
d’assainissement, précise que « la responsabilité du suivi des immobilisations incombe, de manière
conjointe, à l’ordonnateur, chargé plus spécifiquement du recensement des biens et de leur
identification, et au comptable chargé de leur enregistrement et de leur suivi à l’actif du bilan ».
L’inventaire détaillé des biens dont le service est propriétaire ou qu’il a reçu à disposition ou
en affectation doit, pour chaque bien ou groupe de biens, retracer notamment sa localisation, son
coût d’acquisition, sa durée d’amortissement, permettant de dresser l’état de l’actif coproduit
périodiquement par l’ordonnateur et le comptable à l’appui du compte de gestion.
A ce jour, le syndicat ne dispose pas d’un état de l’inventaire. Il doit établir des fiches
d’immobilisations. Le travail d’inventaire physique est en cours ainsi que celui sur les
immobilisations.
Comme le constate le rapport du 26 février 2014 sur le budget primitif, la mise en place d’un
inventaire des biens mis à disposition afin d’appliquer les règles d’amortissement est indispensable
pour une gestion rigoureuse. Selon le syndicat, il devrait être établi en 2014 et 2015, en parallèle de
la mise en place progressive des amortissements.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 26
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
3.2.3 - Les amortissements
Comme il a été indiqué au § 3.2.1.1, les amortissements des biens mis à disposition n’ont
pas été constatés. Le syndicat n’a pas davantage pratiqué l’amortissement des biens acquis et des
subventions d’investissement reçues sur la période 2010 à 2013, alors qu’il a effectué près de
44 M€ d’investissements.
La chambre relève que cette situation ne se justifie pas, et qu’elle appelle un rapide correctif
dans la mesure où la qualité des comptes du syndicat est fortement altérée.
En réponse aux observations provisoires de la chambre, le syndicat a précisé qu’il avait
commencé la saisie des biens à amortir en juillet 2014 (biens acquis et travaux effectués depuis la
création) et qu’une partie des amortissements ferait l’objet d’écritures comptables dès 2014, les
provisions du budget principal et des budgets annexes pouvant être reprises à compter de 2015.
3.2.4 - Les provisions
Des provisions ont été comptabilisées dans les budgets annexes en 2012 et 2013 et tiennent
lieu d’amortissement. Au budget principal, elles n’ont été enregistrées qu’en 2013.
Les provisions constatées au 31 décembre 2013 s’élèvent à :
145 000 € - budget principal ;
2 084 950 € - budget annexe eau ;
2 691 870 € - budget annexe assainissement.
Il s’agit de provisions semi-budgétaires. Seule la charge d’exploitation est constatée au
budget. Les opérations de crédit aux comptes 15 ne sont pas budgétisées en section
d’investissement, alors que les dotations (compte 68) sont budgétisées en section de
fonctionnement.
Les provisions constituent une charge d’exploitation qui a un effet sur le niveau des tarifs.
Or, leurs montants ne reposent pas sur une évaluation précise. Le provisionnement correspond à une
estimation globale de l’ensemble des amortissements qui auraient dû être pratiqués (biens mis à
disposition compris). Elles doivent être reprises lors du constat des amortissements, afin de lisser
l’effet de l’amortissement sur les prix.
Si la mise en place des amortissements est une priorité du SMEA pour l’année 2014, la
chambre observe que les provisions constatées risquent d’être insuffisantes pour couvrir le retard
d’amortissement.
3.2.5 - La gestion des stocks
La comptabilité et les documents budgétaires ne font apparaître aucun compte de stock. Un
inventaire a pu être établi fin 2013.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 27
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
En 2014, il appartiendra au syndicat d’inventorier et de valoriser ses stocks et de passer les
écritures correspondantes dans les comptes de classe 3. La chambre prend acte de ce que des crédits
doivent être inscrits à cette fin par décision modificative du budget 2014. Une fois mis en place, le
futur logiciel de suivi d’activité permettra à terme une gestion de stocks non plus annuelle mais
quotidienne.
3.3 - Le suivi juridique du patrimoine
3.3.1 - Les procès-verbaux de mise à disposition des biens
Aux termes de l’article L. 1321-1 du code général des collectivités territoriales : « le
transfert d'une compétence entraîne de plein droit la mise à la disposition de la collectivité
bénéficiaire des biens meubles et immeubles utilisés, à la date de ce transfert, pour l'exercice de
cette compétence. Cette mise à disposition est constatée par un procès-verbal établi
contradictoirement entre les représentants de la collectivité antérieurement compétente et de la
collectivité bénéficiaire. Le procès-verbal précise la consistance, la situation juridique, l'état des
biens et l'évaluation de la remise en état de ceux-ci. Pour l'établissement de ce procès-verbal, les
parties peuvent recourir aux conseils d'experts dont la rémunération est supportée pour moitié par
la collectivité bénéficiaire du transfert et pour moitié par la collectivité antérieurement compétente.
A défaut d'accord, les parties peuvent recourir à l'arbitrage du président de la chambre régionale
des comptes compétente. Cet arbitrage est rendu dans les deux mois. ».
L’établissement de ces procès-verbaux sert de base à la prise en charge comptable des
différents biens transférés et à l’arrêté des plans d’amortissement des biens en question.
L’article 8 des statuts du SMEA précise que le transfert de compétence au syndicat mixte
entraîne de plein droit la mise à disposition de l’ensemble des biens, équipements et services publics
nécessaires à leur exercice, ainsi que le transfert de l’ensemble des droits et obligations qui leur sont
attachés, dans les conditions prévues à l’article L. 5721-6-1 du code général des collectivités
territoriales et que la liste des biens et ouvrages transférés par les membres fait l’objet d’un
procès-verbal de mise à disposition établi contradictoirement.
L’article 34 des statuts ajoute que cette liste des biens fait l’objet d’un premier procès-verbal
établi contradictoirement et provisoirement entre les membres et le syndicat et qu’un procès-verbal
définitif est établi à l’issue d’une période de trois ans suivant la création du syndicat mixte.
Sur ces bases, sur 245 adhérents, 76 procès-verbaux n’ont pas d’objet soit en raison d’un
transfert exclusif de compétence en assainissement non collectif (39 adhérents), soit en raison de
services inexistants entièrement à créer (37 adhérents).
Si 109 procès-verbaux avaient été signés en février 2014, 60 sont encore en cours
d’élaboration, de validation ou de signature, alors que l’article 34 des statuts fixait comme limite le
31 décembre 2013 pour l’établissement du procès-verbal définitif.
En cas de transfert partiel de compétences, le procès-verbal doit identifier la part d’actif,
d’emprunt et de subventions revenant au SMEA.
La chambre ne peut qu’inviter le SMEA à hâter la conclusion des procès-verbaux de
transfert non encore établis, et à y inclure le cas échéant, l’obligation de transfert des résultats et des
subventions non amorties.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 28
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Pour intégrer ces dernières, le syndicat a précisé, en réponse aux observations provisoires de
la chambre, qu’il s’attachait à passer des avenants aux procès-verbaux de mise à disposition.
3.3.2 - L a possession des titres
Les canalisations d’eau potable du syndicat sont, pour partie, situées dans le sous-sol de
parcelles privées, le syndicat bénéficiant alors d’une servitude de passage.
La loi n°62-904 du 4 août 1962, codifiée aux articles L.152-1 et L.152-2 du code rural a
institué, au profit des collectivités publiques et de leurs concessionnaires « …qui entreprennent des
travaux d’établissement de canalisations d’eau potable ou d’évacuation d’eaux usées ou pluviales
une servitude leur conférant le droit d’établir à demeure des canalisations souterraines dans les
terrains privés non bâtis… ».
Jusqu’à la parution de ce texte, ce domaine n’était pas réglementé, l’établissement des
canalisations se faisant sans autre cadre juridique que les dispositions du code civil, prévoyant
l’acquisition de servitudes par titre (généralement par convention), notamment pour le passage de
canalisations, cette acquisition nécessitant bien entendu l’accord du propriétaire du fonds devant
supporter la servitude. La loi du 4 août 1962 prévoit donc la possibilité de créer une servitude de
passage de canalisation, même en cas de refus du propriétaire.
Suivant les dispositions de l’article 691 du code civil, « les servitudes continues non
apparentes, et les servitudes discontinues apparentes ou non apparentes, ne peuvent s'établir que
par titres». Les canalisations souterraines relèvent des servitudes non apparentes. Les droits
spécifiques accordés aux collectivités publiques pour le passage de canalisations ne les dispensent
pas de l’obligation d’établir un titre, indispensable pour régler la question de l’éventuelle indemnité
à accorder au propriétaire. Surtout, l’établissement d’un acte, et sa publication à la conservation des
hypothèques, rend ce droit opposable aux tiers, et notamment aux acquéreurs successifs de la
parcelle.
Le syndicat a hérité d’une situation où, dans la majorité des cas, aucune convention de
servitude n’a été formalisée : pour les canalisations antérieures à la loi de 1962, aucun acte de
servitude n’était établi puisque l’accord verbal du propriétaire suffisait et par la suite, la majorité
des poses a continué à se faire sans formalisme.
Une telle situation peut constituer une source de contentieux avec un propriétaire notamment
dans le cas où celui-ci voudrait réaliser des travaux, les contraintes liées au passage de canalisation
n’ayant pas été actées par un titre.
Le syndicat est prêt à amorcer, au cas par cas, des démarches de régularisation pragmatique
lorsque des interventions techniques l’exigeraient en privilégiant la solution amiable et il s’attache à
passer des conventions de servitude pour toutes les nouvelles canalisations. Celles-ci donnent lieu à
un acte enregistré et publié par le service de publicité foncière de la DGFIP.
Ainsi, le syndicat use d’une démarche pragmatique pour faire face à ses obligations en terme
de possession des titres.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 29
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
4 - LA SITUATION FINANCIERE
Les budgets sont composés d’un budget principal en comptabilité M 52, de trois budgets
annexes en comptabilité M 49 pour l’eau, l’assainissement collectif et l’assainissement non
collectif, et d’un budget annexe en comptabilité M 4 pour la micro-centrale de Mondavezan.
4.1 - Le pilotage des finances
Le syndicat ne se livre pas à une analyse rétrospective des données de ses budgets annexes
et ne dispose donc pas d’un pilotage financier au niveau desdits budgets. Un début de prospective a
été engagé, qui a permis de définir des orientations dans le but de dégager des marges de manœuvre
pour l’investissement, telles que la maîtrise de la masse salariale et des charges courantes, le
développement de la maîtrise d’œuvre en interne et des travaux en régie.
Le syndicat procède en outre à un pilotage budgétaire en tenant un budget par adhérent.
Dans ce cadre individualisé, il a mis en place une prospective financière à horizon de 7 ans pour des
adhérents demandant des investissements, qui met en œuvre des indicateurs financiers tels que
l’épargne nette et le fonds de roulement.
S’il est indispensable de mettre en place un pilotage financier au niveau « consolidé » des
budgets annexes, la chambre souligne à nouveau que le syndicat doit d’abord fiabiliser ses comptes
et ses résultats.
La chambre prend acte que le syndicat mettra en place en 2015 des outils de prospective,
après l’identification précise de l’ensemble des recettes et le rattrapage de la facturation.
4.2 - La structure du budget principal
Le budget principal n’a pas de recettes propres liées à une fiscalité ou une redevance. Il
comprend la prise en charge des frais de personnel (chapitre 12), des frais communs de structure,
mais aussi des dépenses liées à ses compétences (pluvial, irrigation). Les charges à caractère général
regroupent l’ensemble des frais de fonctionnement liés aux activités irrigation, eaux pluviales et les
frais de gestion communs à tous les budgets. Les dépenses de personnel regroupent des frais de
formation, de déplacement, les traitements, cotisations et charges liées à la masse salariale. Le
montant inscrit au chapitre 12 représente le total des frais de personnels de tous les budgets, c’est-à-
dire le total des frais de personnels spécifiques et de la participation aux frais communs de
personnels de chacun.
Ces charges de personnel sont ensuite refacturées puisque les budgets annexes et budget
principal participent aux frais communs de personnel et de gestion.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 30
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 3 : Charges de personnels et refacturation
Comptes Libellé 2010 2011 2012 2013
provisoire Evolution
012 Charges de Personnel (-atténuation) 8 300 969 10 645 309 12 568 148 13 576 502 51,41%
70841 Mise à dispo personnel facturée aux BA 5 783 430 7 516 630 8 939 239 9 739 139 54,57%
70848 Mise à dispo personnel facturé autres org (CG) 1 512 000 3 326 000 4 577 420 4 611 935 202,74%
S/Total Refacturation de personnel 7 295 430 10 842 630 13 516 659 14 351 074 85,28%
Différence entre charges et produits de personnel 1 005 539 -197 321 -948 511 -774 572 -140 293
Taux de participation des BA aux Frais de Personnel 69,67% 70,61% 71,13% 71,74%
Taux de participation du CG aux Frais de Personnel 18,21% 31,24% 36,42% 33,97% Sources : Comptes de gestion 2010-2013- compte de gestion 2013 provisoire
Les recettes du budget principal sont liées à l’activité irrigation et à la facturation des
travaux réalisés dans le cadre de la compétence eaux pluviales. Elles incluent, d’une part, la
participation des budgets annexes aux frais communs de personnel retracée au compte 70841 (et
aux frais communs de gestion – compte 70872) (voir tableau ci-dessus) et d’autre part, la
participation du Département pour les frais de personnel spécifique irrigation et les frais communs
de personnel et de gestion au titre de la compétence irrigation (compte 70848)11
.
Deux clés de répartitions approuvées par le conseil syndical interviennent pour répartir les
frais communs de personnel et de gestion supportés par le budget principal, sur les autres budgets
de la manière suivante 12
:
tableau n° 4 : Clés de répartition des frais communs de personnel et de gestion
Libellé
Budget
Principal
(CG31)
Budget
Eau
Budget
Assainissement
Budget
SPANC
Budget
Micro Centrale
Frais Communs Généraux 44,5% 32% 22% 1% 0,5%
Frais Communs Budgets Annexes 0% 61% 39% 0% 0 %
Source : SMEA 31
Elles sont basées sur le temps de travail des agents estimé par budget.
11
En 2012, cette contribution s’élève à 4 577 420 €, dont 1 220 000 € de frais de personnel spécifique, 2 756 420 € de
participation aux frais communs de personnel et 601 000 € de participation aux frais communs de gestion (rapport BP
2012 conseil syndical du 1er
mars 2012). 12
Après application de ces clés, une répartition par adhérent est effectuée en fonction des compétences transférées
d’une part, et d’autre part du nombre d’abonnés et des volumes facturés.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 31
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Le syndicat s’est interrogé sur l’évolution de la clé de répartition des frais communs
généraux de personnel et de gestion, en particulier sur les parts respectives incombant aux budgets
assainissement et assainissement non collectif (SPANC) : il a augmenté de 20 à 22 % la clé du
budget assainissement et diminué de 3 à 1 % celle du SPANC pour l’exercice 2014.
La chambre constate que les budgets annexes eau et assainissement ne participent
globalement qu’à concurrence de 54 % aux frais communs généraux de personnel et de gestion.
Compte tenu du poids respectif des activités correspondantes dans l’activité générale du syndicat, il
apparaît qu’ils devraient participer davantage à ces frais.
Elle constate en outre que les parts respectives incombant aux budgets annexes de l’eau
(32 %) et de l’assainissement (22 %) sont déséquilibrées : il conviendrait d’augmenter la part
assainissement au détriment de celle de l’eau.
Les clés actuelles sont encore proches de celles correspondant à l’activité de l’ancien service
départemental, alors que la nouvelle structure a changé de nature, puisqu’elle a fortement développé
son activité dans le domaine de l’assainissement. Il serait donc utile de mener une réflexion sur la
pertinence des clés actuelles de répartition.
En conclusion, la chambre recommande au syndicat d’actualiser les clés de répartition des
frais communs en tenant compte du poids respectif de ses différentes activités. Cette actualisation
devrait, selon le syndicat, être effective en 2016.
4.3 - Les budgets annexes : des incertitudes sur l’épargne
L’analyse financière des budgets annexes de l’eau et de l’assainissement collectif porte sur
un périmètre qui n’est pas constant du fait de l’augmentation des adhérents, et sur des exercices
transitoires ou de mise en place du syndicat qui ne peuvent servir de référence.
Les chiffres de l’exercice 2013 du présent rapport proviennent du compte de gestion
provisoire. En effet, le compte de gestion définitif ne présente pas un résultat d’exécution fiable (en
raison du défaut de comptabilisation en section d’investissement de remboursement d’emprunts
alors que ces dépenses ont bien été réglées par le syndicat sur cet exercice). Les principaux écarts
entre ces comptes figurent pour information en annexe du rapport : pour le BA de l’eau, résultat de
fonctionnement et CAF brute s’améliorent de 900 K€ au compte de gestion définitif par rapport au
compte de gestion provisoire et de 300 K€ pour le budget de l’assainissement collectif.
Les recettes de facturation sont encore imprécises et le syndicat ne connaît pas ce que
représentent exactement les produits d’une année de facturation. Cette situation affecte la fiabilité
des indicateurs d’analyse financière.
La capacité d’autofinancement (CAF) ne peut donc être exactement déterminée puisque le
niveau de produits d’une année n’est pas stabilisé.
En outre, l’analyse des évolutions des recettes et des dépenses doit tenir compte de
paramètres nombreux :
- les comptes de produits exceptionnels comportent divers rattrapages de recettes
d’exercices antérieurs (par exemple, recettes du partage de facturation en cas de transfert
partiel) ;
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 32
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
- des recettes encaissées sur des exercices antérieurs n’ont donné lieu à l’émission de titres
qu’en 2013 (régularisation des P 503) ;
- les charges exceptionnelles d’un exercice peuvent comprendre le remboursement à des
adhérents de dépenses qu’ils ont réglé sur des exercices antérieurs («dépenses à tort ») ;
- des charges à caractère général relatives à 2011 sont comptabilisées en 2012 ;
- des dépenses réglées en 2010 et 2011 n’ont été mandatées qu’en 2013.
La CAF d’un exercice considéré est donc formée à partir de produits et de charges qui
peuvent concerner des exercices antérieurs. Elle n’est pas significative de l’excédent réel dégagé sur
l’exercice en cause. Le non-respect de la règle du rattachement à l’exercice fausse les comparaisons.
Pour les mêmes raisons, les taux d’épargne peuvent difficilement faire l’objet d’une analyse. Tout
au plus peut-on relever des taux moyens d’épargne faibles pour les budgets annexes de l’eau et de
l’assainissement.
tableau n° 5 : Taux moyen d’épargne eau
2011 2012 2013
provisoire taux moyen
Taux d'épargne de gestion 9,24% 5,43% 15,18% 9,95%
Taux d'épargne brute 7,76% 4,59% 14,11%13
8,82%
Taux d'épargne nette 3,31% 1,92% 6,59% 3,94%
tableau n° 6 : Taux moyen d’épargne assainissement
2011 2012 2013
provisoire taux moyen
Taux d'épargne de gestion 54,12% 40,95% 33,76% 42,94%
Taux d'épargne brute 44,09% 30,39% 20,47% 31,65%
Taux d'épargne nette 21,22% 17,31% 3,16% 13,90% Sources : CRC 31 – tableau DELPHI
Le taux d’épargne de gestion du budget annexe de l’assainissement, qui exprime le rapport
de l’excédent brut de gestion sur les recettes réelles d’exploitation, est sur toute la période en
moyenne plus élevé que celui de l’eau. Cela s’explique par un écart plus favorable entre les produits
de gestion et les charges (en 2013, l’excédent brut de fonctionnement est de +4,4 M€ pour
l’assainissement contre seulement +1,1 M€ pour l’eau).
Sur le dernier exercice, le taux d’épargne nette du budget annexe de l’assainissement n’est
plus que de 3,16 % contre 6,59 % pour le budget annexe de l’eau : en effet, l’amortissement du
capital de la dette a affaibli son épargne nette.
13
Taux d’épargne brute calculé à partir du CG définitif : 3 080 153/15 420 133 =19,97 %, soit un taux moyen de
10,77 % pour l’épargne brute entre 2011 et 2013.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 33
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 7 : Evolution du niveau d’épargne du budget annexe eau
2010 2011 2012 2013
provisoire Evol/période
2010-2013
Evol/an 2010-2013
Produits de gestion 8 505 354 11 411 700 13 098 042 12 945 489 52,20% 15,03%
Charges de gestion 9 859 788 10 566 142 13 401 667 11 809 026 19,77% 6,20%
Excédent brut de fonctionnement -1 354 434 845 558 -303 625 1 136 463 -183,91% -194,32%
Produits exceptionnels 6 415 441 276 422 1 133 142 2 452 488 -61,77% -27,42%
Charges exceptionnelles 50 543 42 140 56 714 1 250 807 2374,75% 191,41%
Epargne de gestion (ou excédent brut de gestion) 5 010 464 1 079 841 772 802 2 338 145 -53,33% -22,44%
Produits financiers 710 0 1 681 2 452 245,31% 51,15%
Intérêts des emprunts + Autres charges financières 113 478 172 985 121 794 167 376 47,50% 13,83%
Capacité d'autofinancement brute 4 897 697 906 855 652 690 2 173 220 -55,63% -23,73%
Amortissement du capital de la dette14
198 560 520 342 379 686 1 158 524 483,46% 80,03%
Capacité d'autofinancement nette 4 699 137 386 513 273 004 1 014 697 -78,41% -40,01%
Recettes réelles d’exploitation 14 921 505 11 688 123 14 232 865 15 400 429 3,21% 1,06%
Taux d'épargne de gestion 33,58% 9,24% 5,43% 15,18%
Taux d'épargne brute 32,82% 7,76% 4,59% 14,11% Taux d'épargne nette 31,49% 3,31% 1,92% 6,59% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
tableau n° 8 : Evolution du niveau d'épargne du budget annexe de l'assainissement
2010 2011 2012 2013
provisoire Evol/période
2010-2013 Evol/an
2010-2013
Produits de gestion 5 745 596 10 820 836 12 684 270 12 918 989 124,85% 31,01%
Charges de gestion 5 732 928 6 327 949 8 439 390 8 513 329 48,50% 14,09%
Excédent brut de fonctionnement 12 668 4 492 887 4 244 880 4 405 659 34676,71% 603,23%
Produits exceptionnels 1 844 077 3 228 940 2 398 669 2 581 019 39,96% 11,86%
Charges exceptionnelles 108 530 118 729 465 374 1 752 447 1514,72% 152,75%
Epargne de gestion (ou excédent brut de gestion) 1 748 216 7 603 099 6 178 175 5 234 231 199,40% 44,13%
Produits financiers 108 0 4 821 4 745 4286,82% 252,68%
Intérêts des emprunts + autres charges financières 1 111 265 1 408 259 1 597 707 2 065 534 85,87% 22,95%
Capacité d'autofinancement brute 637 059 6 194 839 4 585 289 3 173 442 398,14% 70,79%
Amortissement du capital de la dette15
2 404 238 3 213 289 1 973 214 2 684 091 11,64% 3,74%
Capacité d'autofinancement nette -1 767 179 2 981 550 2 612 075 489 351 -127,69% -165,18%
Recettes réelles de fonctionnement 7 589 781 14 049 776 15 087 760 15 504 752 104,28% 26,89%
Taux d'épargne de gestion 23,03% 54,12% 40,95% 33,76%
Taux d'épargne brute 8,39% 44,09% 30,39% 20,47% Taux d'épargne nette -23,28% 21,22% 17,31% 3,16% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
14
Ce poste inclut le compte 1687 qui est utilisé depuis le SDEA pour rembourser la TVA aux communes en DSP ayant
choisi de transférer au SMEA l’assujettissement à la TVA 15
Poste incluant le compte 1687.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 34
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Enfin, la fiabilité des résultats est susceptible d’avoir été affectée par les recettes perçues
avant émission de titres, et les dépenses engagées dont le mandatement a été différé de plusieurs
exercices, placées en compte d’attente.
Pour les recettes perçues avant émission de titres, les écritures ont été régularisées en 2013, à
l’exception de 5 encaissements en assainissement et d’un pour l’eau.
Au titre de l’exercice 2012, il a été constaté à l’état de développement des soldes du compte
4713, qu’une somme de 2,5 M€ concerne l’annulation d’un titre au compte 1641.
Selon l’ordonnateur, en dehors des recettes inscrites sur les P 503, des emprunts encaissés en
fin d’année sans avoir fait l’objet de l’émission d’un titre peuvent expliquer les soldes du compte
4713.
tableau n° 9 : comptes 4713 et 4721
Assainissement- Solde au 31/12 2010 2011 2012 2013
provisoire
4713 - Recettes perçues avant émission titres 446 069 5 681 283 2 569 365 2 468 979
4721 - Dép sans mandatement préalable 589 474 925 301 731 537 22 583
Eau- Solde au 31/12 2010 2011 2012 2013
provisoire
4713 - Recettes perçues avant émission titres 314 005 892 016 0 33 805
4721 - Dép sans mandatement préalable 415 969 349 500 92 617 84 401 sources : Comptes de gestion
Au 31 décembre 2012 le solde du compte 4721 (731 537 €) du budget annexe de
l’assainissement comptabilisait des opérations payées sans mandatement préalable datant des
exercices 2010 et 2011 pour un montant de 463 609 €. Ces dépenses ont été régularisées en 2013.
Certaines portaient notamment sur des remboursements d’emprunt (295 899,79 € payés en 2010 et
140 300,93 € payés en 2011 – ces sommes ont été mandatées en 2013).
4.4 - Les budgets annexes : dépenses et recettes d’exploitation
4.4.1 - Le budget annexe de l’eau
Les produits des services comprennent les recettes liées à la vente d’eau et autres prestations
(notamment branchement), celles des prestations intégrées délivrées par le syndicat aux adhérents et
celles liées aux marchés (le syndicat est prestataire de ces marchés, la part de cette activité tendant à
diminuer).
En 2013, le poste « autres recettes » comprend les produits du partage de facturation en cas
de transfert partiel, auparavant imputées dans le chapitre « 70 ».
Le poste « dotations et participations » enregistre des subventions en annuités du
Département et la participation exceptionnelle des adhérents pour les travaux d’investissement. A
cet égard, la chambre relève l’imputation erronée en section de fonctionnement de la partie en
capital des subventions en annuité reçues du Département16
.
16
Le compte 1383 « subventions non transférables du département » aurait dû être mouvementé, le compte 7413 ne
servant qu’à comptabiliser la partie intérêts.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 35
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
La participation exceptionnelle des adhérents entre, quant à elle, dans le cas dérogatoire
prévu à l’article L.2224-2 du code général des collectivités territoriales : peut être admis le
financement d’un SPIC par un autre moyen que les redevances sur l’usager lorsque son
fonctionnement exige d’importants investissements ne pouvant être financés sans augmentation
excessive des tarifs.
Le principe de ce mode de financement du service n’appelle pas d’observations.
Le poste des produits exceptionnels (1,1 M€ en 2012, 2,4 M€ en 2013) enregistre non
seulement le transfert des excédents de fonctionnement des adhérents, mais aussi des rattrapages de
recettes d’exercices précédents. L’importance du poste en 2010 est liée au transfert de l’excédent de
fonctionnement de l’ancien service départemental. L’activité « eau » de ce service était plus
importante que l’activité assainissement.
De leur côté, les charges de gestion du budget annexe de l’eau ont augmenté en moyenne de
6,20 % par an, entre 2010 et 2013, sous l’effet de l’évolution des charges de personnel et des
charges à caractère général.
Les charges de personnel, qui correspondent à la quote-part versée au budget général selon
les clés de répartition déjà évoquées, sont en progression de 63,91 % et les charges à caractère
général de près de 25 %.
Ces charges concernent l’activité du syndicat auprès de ses adhérents dans le cadre des
transferts de compétence et contrats de prestations intégrées, mais aussi auprès d’autres collectivités
du département dans le cadre de marchés ou DSP conclus avec elles. Les dépenses les plus
significatives concernent en 2012 les achats d’eau, les fournitures industrielles et non stockables, les
produits de traitement et les redevances sur les prélèvements des membres à reverser à l’agence de
l’eau.
L’évolution de ces charges est liée à l’augmentation du périmètre du syndicat.
L’année 2013 constitue un niveau de référence pour ces charges et le BP 2014 a prévu
4,9 M€ pour ce poste, soit une légère diminution malgré la hausse des matières premières.
Le syndicat porte l’effort sur la maîtrise de ses coûts de fonctionnement. En 2013, il a initié
une réflexion sur l’optimisation des contrats EDF qui se sont multipliés avec le nombre d’adhérents
et par ailleurs, compte sur le renouvellement de son parc automobile pour faire des économies sur
les frais d’entretien et les locations.
Des charges exceptionnelles ont été constatées en 2013 pour 1 250 807 € au compte de
gestion provisoire. Ce poste comprend l’annulation de titres d’années antérieures, le remboursement
de dépenses payées par les adhérents sur des exercices antérieurs (dépenses à tort) et les déficits
transférés.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 36
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Le compte 678 « autres charges exceptionnelles » affichait au grand-livre un solde de
996 395,84 €, réparti comme suit :
tableau n° 10 : BA Eau – Exercice 2013- Solde débiteur du compte 678
Annulation de recettes -
SDEA(2009) Dépenses à tort
Remboursement emprunts
Transfert déficit de fonctionnement
3 320,53 14 513,03 973 358,41 5 203,87
Total 678 - BA EAU - EXERCICE 2013 996 395,84 Sources : CRC 31 – Grand livre 2013 – Mandats compte de gestion
Des remboursements d’emprunts de 0,973 M€ ont été imputés au compte 678.
Au compte de gestion définitif de l’année 2013, en section de fonctionnement, le solde du
compte n’est plus que de 22 114 €, des annulations ayant été constatées pour un montant de
0,974 M€. Toutefois, la régularisation en section d’investissement n’a été que très partielle en 2013
et s’est trouvée reportée sur l’avenir (variation de +186 K€ de l’amortissement du capital de la dette
et de +31 K€ intérêts d’emprunts).
Sur ce point, le syndicat a précisé que les débits d’office relatifs aux remboursements
d’emprunts ont été ré imputés sur les chapitres 66 et 16 par décision modificative 1 du budget 2014.
La comparaison apparente des produits et des charges d’exploitation est plutôt favorable au
syndicat si l’on fait abstraction de l’exercice 2010, le taux de croissance annuel des recettes
d’exploitation étant alors supérieur à celui des dépenses :
tableau n° 11 : Comparaison produits et charges d’exploitation 2011/2013
2011 2012
2013 Provisoire
Evol/période 2011-2013 Evol/an 2011-2013
Recettes réelles d'exploitation 11 688 123 14 232 865 15 400 429 31,76% 14,79%
Dépenses réelles d’exploitation 10 781 268 13 580 175 13 227 208 22,69% 10,76%
Sources : CRC31 - tableaux DELPHI
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 37
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 12 : Evolution des dépenses et recettes d’exploitation du budget annexe de l’eau
(2010-2013)
2010 2011 2012 2013
provisoire Evol/période
2010-2013
Evol/an 2010-2013
Autres dotations, subv. et participations 23 702 0 221 694 1 036 220 4271,95% 252,28%
Produits des services et du domaine 8 275 791 11 161 733 12 841 145 7 343 860 -11,26% -3,90%
Autres recettes 205 862 249 967 35 203 4 565 410 2117,71% 180,95%
Produits de gestion 8 505 354 11 411 700 13 098 042 12 945 489 52,20% 15,03%
Produits financiers 710 0 1 681 2 452 245,31% 51,15%
Produits exceptionnels 6 415 441 276 422 1 133 142 2 452 488 -61,77% -27,42%
Recettes réelles d'exploitation 14 921 505 11 688 123 14 232 865 15 400 429 3,21% 1,06%
Reprises sur Amortissement et Provisions 0 0 0 0
Quote-Part des subventions versées au compte de résultat 0 0 0 0
TOTAL RECETTES D’EXPLOITATION 14 921 505 11 688 123 14 232 865 15 400 429 3,21% 1,06%
Charges de personnel 3 427 826 4 332 618 5 182 281 5 618 474 63,91% 17,91%
Charges à caractère général 3 959 379 3 762 971 5 689 919 4 947 724 24,96% 7,71%
Subventions 0 0 0 0
Autres charges 2 472 583 2 470 553 2 529 467 1 242 829 -49,74% -20,49%
Charges de gestion 9 859 788 10 566 142 13 401 667 11 809 026 19,77% 6,20%
Intérêts des emprunts 113 478 172 985 121 794 167 188 47,33% 13,79%
Autres charges financières 0 0 0 188
Charges exceptionnelles 50 543 42 140 56 714 1 250 807 2374,75% 191,41%
Dépenses réelles d’exploitation 10 023 809 10 781 268 13 580 175 13 227 208 31,96% 9,68%
Dotations aux Amortissements et aux Provisions 0 0 1 284 950 800 000
TOTAL DEPENSES D’EXPLOITATION 10 023 809 10 781 268 14 865 125 14 027 208 39,94% 11,85% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
4.4.2 - Le budget annexe de l’assainissement collectif
Comme pour le budget de l’eau, les produits des services comprennent les recettes liées à la
redevance et aux prestations d’assainissement auprès des usagers, celles des prestations intégrées et
celles liées aux marchés (le syndicat étant prestataire).
Le poste « autres recettes » enregistre les produits de transfert partiel et ceux en qualité de
délégataire de service public.
Le poste « dotations et participations » enregistre notamment les primes épuratoires versées
par l’agence de l’eau, ainsi que subventions en annuité et participations exceptionnelles demandée
aux adhérents pour des travaux d’investissement.
Le poste des produits exceptionnels enregistre également, outre le transfert de résultats des
adhérents divers rattrapages de recettes d’exercices précédents.
Du côté charges, les dépenses de gestion progressent de 14 % par an sous l’effet des charges
de personnel et des charges à caractère général.
Les charges de personnel sont en progression de 77,61 % et les charges à caractère général
de plus de 40 %. Ces charges concernent l’activité du syndicat auprès de ses adhérents dans le cadre
des transferts de compétence et contrats de prestations intégrées mais aussi auprès d’autres
collectivités du département dans le cadre de marchés ou DSP conclus avec elles.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 38
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Comme pour l’eau, l’évolution de ces charges est liée à l’augmentation du périmètre du
syndicat.
L’année 2013 constitue un niveau de référence pour ces charges et le BP 2014 a prévu
4,2 M€ pour ce poste, soit une légère augmentation.
Des charges exceptionnelles ont été constatées en 2013 pour 1 752 447 € au compte de
gestion provisoire. Ce poste comprend, comme pour le budget eau, l’annulation de titres d’années
antérieures, le remboursement de dépenses payées par les adhérents sur des exercices antérieurs et
les déficits transférés.
Au compte 678 « autres dépenses exceptionnelles », figuraient nombre d’opérations qui
n’ont pas un caractère exceptionnel, certains portant sur de l’investissement.
tableau n° 13 : Budget annexe Assainissement – Exercice 2013 – compte 678
Transfert Résultat Fonctionnement
Rattachement des charges année : 13
Annulation de recettes - SDEA(2009)
Dépenses à tort Débit
d'office Emprunts
112 095,11 25 698,83 49 446,85 70 736,63 7 805,19 463 327,62
Total 678 - BA ASSAINISSEMENT - EXERCICE 2013 729 110,58
Sources : Grand livre – Liasses mandats au compte de gestion
Au compte de gestion définitif de l’année 2013, en section de fonctionnement, le solde du
compte n’est plus que de 187 262 €, des annulations ayant été constatées pour un montant de
0,541 M€. Toutefois, la régularisation en section d’investissement n’a été que très partielle en 2013
et s’est trouvée reportée sur l’avenir.
Sur ce point, le syndicat a précisé que les débits d’office relatifs aux remboursements
d’emprunts ont été ré imputés sur les chapitres 66 et 16 par décision modificative 1 du budget 2014.
En faisant abstraction de l’exercice 2010 pour lequel le niveau des produits de gestion et des
recettes d’exploitation n’est pas significatif, la comparaison apparente entre produits et charges
d’exploitation est défavorable. Il est vrai qu’elle ne tient pas compte par définition des retards de
facturation.
tableau n° 14 : Comparaison des produits et charges d’exploitation 2011/2013
2011 2012
2013 Provisoire
Evol/période 2011-2013 Evol/an 2011-2013
Recettes réelles d'exploitation 14 049 776 15 087 760 15 504 752 10,36% 5,05%
Dépenses réelles d’exploitation 7 854 937 10 507 292 12 336 055 57,05% 25,32% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 39
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 15 : Evolution des dépenses et recettes d’exploitation du budget annexe de
l’assainissement (2010-2013)
2010 2011 2012 2013
provisoire Evol/période
2010-2013
Evol/an 2010-2013
Autres dotations, subv. et participations 704 611 548 176 2 051 623 2 011 117 185,42% 41,85%
Produits des services et du domaine 4 197 133 9 567 600 9 574 023 9 428 562 124,64% 30,97%
Autres recettes 843 852 705 061 1 058 624 1 479 310 75,30% 20,58%
Produits de gestion 5 745 596 10 820 836 12 684 270 12 918 989 124,85% 31,01%
Produits financiers 108 0 4 821 4 745
Produits exceptionnels 1 844 077 3 228 940 2 398 669 2 581 019 39,96% 11,86%
Recettes réelles d'exploitation 7 589 781 14 049 776 15 087 760 15 504 752 104,28% 26,89%
Reprises sur Amortissement et Provisions 0 0 0 0
Quote-Part des subventions versées au compte de résultat
0 0 0 0
TOTAL RECETTES D’EXPLOITATION 7 589 781 14 049 776 15 087 760 15 504 752 104,28% 26,89%
Charges de personnel 2 037 733 2 711 390 3 556 738 3 619 222 77,61% 21,10%
Charges à caractère général 2 791 132 2 974 076 4 293 027 3 962 158 41,96% 12,39%
Subventions 0 0 0 0
Autres charges 904 063 642 483 589 625 931 949 3,08% 1,02%
Charges de gestion 5 732 928 6 327 949 8 439 390 8 513 329 48,50% 14,09%
Produits financiers 108 0 4 821 4 745 4286,82% 252,68%
Intérêts des emprunts 1 111 265 1 408 259 1 597 707 2 060 081 85,38% 22,84%
Autres charges financières 0 0 5 453
Charges exceptionnelles 108 530 118 729 465 374 1 752 447 1514,72% 152,75%
Dépenses réelles d'exploitation 6 952 831 7 854 937 10 507 292 12 336 055 77,42% 21,06%
Dotations aux Amortissements et aux Provisions 0 0 1 220 470 1 471 400
TOTAL DEPENSES D’EXPLOITATION 6 952 831 7 854 937 11 727 762 13 807 455 98,59% 25,69% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
En 2013, le poste « autres charges », comprend une somme de 600 000 €, mandatée le
18 octobre 2013 qui correspond à une subvention vers le budget principal. Or, dans ce dernier, est
également constatée au compte 65736 une subvention de 600 000 € à destination du budget annexe
de l’assainissement non collectif mandatée le 16 octobre 2013.
Ainsi, par l’intermédiaire du budget principal, c’est en réalité le budget annexe de
l’assainissement collectif qui subventionne celui de l’assainissement non collectif.
La chambre rappelle que l’assainissement collectif ne peut financer l’assainissement non
collectif en vertu de la règle d’équilibre des recettes et des dépenses énoncée par l’article L.2224-1
du code général des collectivités territoriales.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 40
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Le Conseil d’État a rappelé que les redevances versées par les usagers de l’un des services
ne peuvent être affectées au financement de l’autre17
.
Ce financement n’apparait donc pas régulier. L’ordonnateur a indiqué qu’il s’agissait d’une
régularisation de charges de personnel supportées par le budget annexe de l’assainissement non
collectif au bénéfice de celui de l’assainissement collectif.
4.5 - L’investissement et la dette
4.5.1 - Le budget annexe de l’eau
D’un niveau très modeste en 2010 et 2011, les dépenses d’investissement ont triplé entre
2011 et 2012 pour atteindre plus de 3,5 M€ en 2013 (+31,43 % par rapport à 2012).
Le syndicat n’a pas mis en place de prospective, contrairement à ce qu’il a fait pour
l’assainissement. Les besoins d’équipement sont liés à une obligation de qualité et de salubrité de
l’eau, avec des opérations de protection des captages.
Même s’il a doublé entre 2012 et 2013, le financement propre disponible diminue
globalement de 18,45 % sur la période 2011/2013.
Alors qu’en 2011, ce financement était constitué pour l’essentiel du transfert des résultats
d’investissement des adhérents, l’épargne nette et les subventions en deviennent les composantes
essentielles en 2013.
tableau n° 16 : Financement propre disponible du budget annexe de l’eau
2011 2012
2013 provisoire
Evol/période 2011-2013
Evol/an 2011-2013
Capacité d'autofinancement disponible 386 513 273 004 1 014 697 162,53% 62,03%
subventions (réel) 21 499 488 047 759 803 3434,10% 494,48%
Recettes d’équipement et remboursement de créances (réel) 0 130 000 130 000
Autres recettes - transfert d'un excédent d'inv adhérents 1 892 506 26 236 17 729 -99,06% -90,32%
Autres recettes (ordre) 0 2 444 0
ICNE 54 494 -5 205 -1 773 -103,25%
Financement propre disponible 2 355 013 914 526 1 920 456 -18,45% -9,70% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
Depuis 2012, le besoin de financement s’établit autour d’1,7 M€.
17 Avis du Conseil d’État relatif au statut de l’assainissement non collectif, 10/04/1996, n°358783 : « Aucune
disposition législative ne s’oppose à ce que, pour leur gestion administrative, le choix du mode d’exploitation, et le cas
échéant de l’opérateur, les services municipaux d’assainissement collectif et non collectif soient organiquement unifiés.
Pour leur financement, en revanche, il résulte de l’article L. 372-7 du code des communes (repris à l’article L. 2224-12
du code général des collectivités territoriales), que les services d’assainissement ne sont habilités à percevoir, en
dehors des sommes dues par les propriétaires mentionnées aux articles L. 33 et L. 35-5 du code de la santé publique,
que des redevances ayant le caractère d’un prix versé en contrepartie d’un service rendu, et effectivement affecté à ce
service.
Il importe donc que les redevances versées par les usagers de l’une des formes d’assainissement ne puissent être
affectées au financement de l’autre, et que les mesures nécessaires soient prises à cet effet sur le plan de la
comptabilité. »
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 41
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Pour le satisfaire, le syndicat a puisé dans le fonds de roulement en 2012, qui atteignait près
de 7 M€ au 1er
janvier 2012, et a eu recours à l’emprunt à concurrence d’1,8 M€ en 2013.
tableau n° 17 : Dépenses d’investissements et besoin de financement du budget annexe
de l’eau (2010-2013)
2010 2011 2012 2013
provisoire Evol/période
2010-2013 Evol/an
2010-2013
Dépenses totales d'inv. (hors emp.) 643 473 841 718 2 740 268 3 641 538 465,92% 78,20%
Financement propre disponible 5 835 992 2 355 013 914 526 1 920 456 -67,09% -30,96%
Besoin ou capa. de fint après rbst Dette -5 192 519 -1 513 295 1 825 742 1 721 083 -133,15% -169,21%
Emprunts nouveaux de l'année 115 450 131 215 67 432 1 862 523 1513,27% 152,68%
Variation du fonds de roulement 5 307 969 1 644 510 -1 758 310 141 440 -97,34% -70,13% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
En volume, la dette représente environ 52 % des recettes d’exploitation en 2013. Le taux de
charge de la dette reste inférieur à 6 %, même s’il progresse. Sa soutenabilité (indicateur inférieur à
4 années en 2013) n’appelle pas de remarque particulière.
tableau n° 18 : poids de la dette dans le budget annexe de l’eau (2012-2013)
2012 2013
provisoire
Encours de dette au 31 décembre 5 281 869 8 012 393
Annuité de la dette bancaire 467 363 897 557
Recettes réelles d'exploitation 14 232 865 15 400 429
Capacité d'autofinancement brute 652 690 2 173 220
Taux d'endettement (encours/recette expl.) 37,11% 52,03%
Taux de charge de la dette (annuité/recette expl.) 3,28% 5,83%
Ratio de désendettement (en années- encours/CAF B.) 8,09 3,69
Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données transmises par la paierie départementale pour 2012 et pour 2013 document 13-22 transmis par le syndicat
L’ensemble de ces indicateurs ont été établis à partir de données non stabilisées (CAF,
recettes).
4.5.2 - Le budget annexe de l’assainissement collectif
Les dépenses d’investissement oscillent entre 6,7 M€ et 9,6 M€ par an, soit un niveau
beaucoup plus important que dans le domaine de l’eau. De 2010 à 2012, le SMEA a dû prendre en
compte le transfert de marchés de travaux conclus par les adhérents.
Les besoins sont liés aux travaux de mise en conformité des stations imposés au syndicat par
l’administration ainsi qu’aux demandes d’édification de nouvelles stations d’épuration des
adhérents (communes rurales sans assainissement). Ils peuvent encore concerner l’extension de
stations en zone urbaine.
Le syndicat a une connaissance exhaustive des travaux à venir, car il dispose d’un stock
chiffré par collectivité des travaux à effectuer.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 42
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
S’il n’existe pas de plan pluriannuel d’investissement, la programmation des investissements
s’effectue depuis 2013 dans le cadre de la mise en place d’autorisations de programme et de crédits
de paiement (AC/CP) (36 autorisations de programme en 2013). Cette mise en place doit se
généraliser à tous les budgets en 2014 en vue de la création d’un plan pluriannuel.
Le financement propre disponible est stable autour de 8 M€ (2011 et 2013).
Alors qu’il se répartissait en 2011 entre autofinancement, subventions et transfert d’un solde
positif de la section d’investissement des adhérents, le financement propre disponible était constitué
pour l’essentiel de subventions en 2013.
La part des subventions dans l’ensemble du financement propre a cru de 60 % par an sur la
période passant de 2,8 M€ à 7,4 M€ entre 2012 et 2013. La part de l’épargne nette diminue en 2013
et passe de 40 à 6 %.
En 2013, les subventions proviennent pour 4,7 M€ de l’agence de l’eau et pour 2,2 M€ du
Département.
tableau n° 19 : Financement propre disponible du budget annexe de
l’assainissement collectif
2010 2011 2012 2013
provisoire Evol/période
2010-2013
Evol/an 2010 -2013
Capacité d'autofinancement disponible -1 767 179 2 981 550 2 612 075 489 351 -127,69% -165,18%
subventions (réel) 1 809 308 2 598 004 2 803 509 7 417 033 309,94% 60,04%
Recettes d’équipemt et remboursemt créances (réel) 0 91 067 25 060 5 060
Autres recettes -transfert solde positif inv 2 035 449 2 273 936 945 747 173 158 -91,49% -56,02%
Autres recettes (ordre) 92 451 0 79 444 113 676 22,96% 7,13%
ICNE 370 916 201 147 146 760 11 229 -96,97% -68,83%
Financement propre disponible 2 540 944 8 145 704 6 612 595 8 209 507 223,09% 47,83% Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
Le besoin de financement est faible en 2012 (176 K€) et le syndicat dégage une capacité de
financement en 2013.
Malgré cette évolution, il a recouru à l’emprunt pour un montant qui excède de 7,7 M€ le
besoin de financement de la période 2010 - 2013.
Cet écart a permis en 2013 de reconstituer le fonds de roulement du syndicat, qui était
jusque-là négatif, et de solder le déficit de trésorerie du budget annexe envers le budget principal.
tableau n° 20 : Dépenses d’investissements et besoin de financement du budget annexe de
l’assainissement collectif (2010-2013)
2010 2011 2012 2013
provisoire Evol/période
2010-2013 Evol/an
2010 -2013
Dépenses totales d'inv. (hors emp.) 9 189 074 9 631 755 6 789 397 8 006 639 -12,87% -4,49%
Financement propre disponible 2 540 944 8 145 704 6 612 595 8 209 507 223,09% 47,83%
Besoin ou capa. de fint après rbst Dette 6 648 130 1 486 051 176 802 -202 868 -103,05% -131,25%
Emprunts nouveaux de l'année 1 181 878 188 161 6 604 800 7 863 368 565,33% 88,08%
Variation du fonds de roulement -5 466 252 -1 297 890 6 427 998 8 066 236 -247,56% -213,85%
Ecart sur la période 2010-2013 entre Besoin de financement et Emprunts nouveaux 7 730 091
Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données DELPHI
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 43
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Les transferts de services d’assainissements collectifs sont allés de pair avec des transferts
de dette des collectivités nouvellement adhérentes.
La dette est élevée en volume puisqu’elle représentait 285 % des recettes d’exploitation en
2013.
Le budget annexe a consacré 27 % de ses recettes d’exploitation au remboursement de la
dette en 2013.
Le ratio de désendettement, qui mesure la soutenabilité de la dette atteint 9 années en 2012
et plus de 13 ans en 2013. Son interprétation est délicate en raison de l’incertitude sur la CAF et le
montant de l’encours qui interviennent dans le calcul du ratio.
En outre, deux emprunts structurés contractés avec la banque Dexia en 2010, dont le capital
restant dû s’établit globalement à 1,6 M€ en 2013 ont été repris par le SMEA. Ils pourraient justifier
la constitution d’une provision. Le syndicat a précisé sur ce point dans sa réponse aux observations
provisoires de la chambre avoir ouvert une négociation auprès de la société de financement local
(SFiL) pour sécuriser ces emprunts.
tableau n° 21 : poids de la dette dans le budget annexe de l’assainissement collectif
(2012-2013)
2012 2013
provisoire
Encours de dette au 31 décembre 41 261 433 44 209 041
Annuité de la dette bancaire 3 452 428 4 256 234
Recettes réelles de fonctionnement 15 087 760 15 504 752
Capacité d'autofinancement brute 4 585 289 3 173 442
Taux d'endettement (encours/recette expl.) 273,48% 285,13 %
Taux de charge de la dette (annuité/recette expl.) 22,88% 27,45%
Ratio de désendettement (en années- encours/CAF B.) 9,00 13,93 Source : CRC Midi-Pyrénées, d’après données transmises par la paierie départementale pour 2012 et pour 2013 document 13-22 transmis par le
syndicat
4.5.3 - Conclusion
Les nombreuses erreurs d’imputation, le retard de facturation et le non-respect de l’annualité
pour l’enregistrement des produits et des charges font obstacle à une analyse précise et détaillée des
budgets annexes de l’eau et de l’assainissement collectif.
Le rattrapage de produits et de charges, qui s’imputent sur des exercices auxquels ils ne sont
pas rattachés, est la traduction comptable des difficultés de fonctionnement du syndicat. Le retard
de facturation représenterait a minima entre 2 et 3 M€ pour les deux budgets annexes. Ce retard, qui
peut atteindre jusqu’à 4 années dans quelques cas isolés, est dû au fait que la reprise de données
suppose une reprise manuelle des index, et donc un important travail de saisie.
De plus, pour des petites collectivités, le nombre d’abonnés et leur consommation sont
incertains. Ainsi, dans certains cas, le SMEA ne dispose pas des index et pour l’assainissement, les
relevés d’eau qui lui sont nécessaires pour facturer peuvent ne pas lui être transmis.
La chambre souligne que ce retard est extrêmement préjudiciable pour l’image du SMEA et sa
situation financière, et qu’il engendre en outre des difficultés de recouvrement.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 44
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
L’investissement du budget de l’eau, s’il est en hausse, reste à un niveau modeste au regard
des dimensions et des besoins d’un réseau encore mal connu du syndicat.
Les dépenses d’équipement du budget annexe de l’assainissement collectif sont d’un niveau
plus important, grâce aux subventions. Le syndicat a recouru à l’emprunt au-delà du besoin de
financement sur l’ensemble de la période, ce qui lui a permis de reconstituer en 2013 un fonds de
roulement jusqu’alors négatif. Le transfert de dette des adhérents pèse sur ce budget, dont le ratio de
désendettement atteignait 9 ans en 2012.
Les besoins d’investissement vont demeurer importants compte tenu des impératifs de
salubrité de l’eau et de mise en conformité ou d’extension des stations d’épuration (les orientations
budgétaires 2014 affichent l’ambition de poursuivre le programme d’investissement volontariste).
Afin de répondre aux besoins d’investissement tout en limitant le recours à l’emprunt, la
chambre souligne la nécessité d’accroître l’épargne dégagée par les budgets annexes, en améliorant
de manière urgente l’efficacité de la fonction facturation côté produits, et en veillant, côté dépenses,
à la stricte application des orientations budgétaires pour 2014 visant à la maîtrise des charges de
fonctionnement (personnel et charges générales).
En réponse aux observations provisoires de la chambre, le syndicat qui espère être en
mesure de connaître ses recettes en fin d’année 2014, a souligné que les décisions d’investissement
seront subordonnées à la révision des tarifs, à une identification des emprunts et à la nécessité de
dégager un autofinancement.
5 - LES DIFFICULTES DE TRESORERIE ET DE RECOUVREMENT
Puisque les deux budgets annexes de l’eau et de l’assainissement ne disposent pas de
l’autonomie financière, le syndicat dispose d’une trésorerie unique.
Le SMEA effectue un suivi journalier de sa trésorerie, qui est excédentaire sur toute la
période du contrôle, grâce à des ajustements par des lignes de trésorerie soldées en fin d’exercice et
au report de dettes sur les exercices suivants, principalement vis-à-vis du Département qui accorde
une avance de salaires au syndicat.
Le besoin d’ajustement provient des déficits de trésorerie des budgets annexes, qui
comportent un volume important de créances clients.
L’ordonnateur relève une amélioration de la trésorerie depuis décembre 2013, puisque la
situation est positive sans recours à une ligne de trésorerie.
5.1 - La trésorerie
5.1.1 - Le suivi de la trésorerie
Afin d’équilibrer ses besoins de trésorerie, le SMEA a signé une convention avec la caisse
régionale du crédit agricole mutuel de Toulouse et la banque de financement et de trésorerie (BFT)
pour une ligne de trésorerie de 5 000 000 € à échéance au 10 avril 2014. Sur toute la période du
contrôle, les lignes de trésorerie mouvementées ont été remboursées en fin d’exercice.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 45
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Parallèlement, un plan de trésorerie a été établi dès mars 2011.
Initialement, les états n’enregistraient que le solde débiteur journalier du « compte au
trésor » (515). A partir de juin 2013, les échéanciers mensuels de suivi de la trésorerie établis par la
collectivité, intègrent les recettes et dépenses journalières attendues. Leur rapprochement avec le
solde du compte 515, a permis de mouvementer la ligne de trésorerie ou de la rembourser. Cette
amélioration de gestion se traduit dans l’évolution de la trésorerie sur la période.
Le syndicat a précisé, en réponse aux observations provisoires de la chambre que la
trésorerie est devenue positive en 2014 grâce aux actions mises en œuvre auprès des adhérents, sans
mobilisation de la ligne de trésorerie tout en étant à jour des paiements au Département de
Haute-Garonne pour la rémunération des personnels (cf. infra § 5.1).
5.1.2 - La dette vis-à-vis du Département, levier d’ajustement de la trésorerie
La procédure de rattachement consiste à intégrer dans le résultat annuel toutes les charges
correspondant à des services faits et tous les produits correspondant à des droits acquis au cours de
l’exercice considéré qui n’ont pu être comptabilisés en raison, notamment pour les dépenses, de la
non-réception par l’ordonnateur de la pièce justificative.
A la clôture de l’exercice, les dépenses de fonctionnement régulièrement engagées mais non
mandatées et correspondant à un service fait avant le 31 décembre (factures non parvenues) donnent
lieu, pour chacun des articles budgétaires concernés, au débit des comptes de classe 6 concernés par
le crédit de l’un des comptes 408, 4286, 4386, 4486 ou 4686. Au cours de l’exercice suivant, les
comptes 408, 4286, 4386, 4486 et 4686 sont débités par le crédit des comptes de classe 6 débités
lors du rattachement. Cette opération de contrepassation de l’écriture de rattachement est opérée au
vu du mandat d’annulation sur exercice courant établi par l’ordonnateur.
Sur toute la période 2010-2012, il est relevé au compte administratif un taux élevé de
charges et de produits rattachés en comparaison des opérations réelles.
Le rattachement de charges porte pour l’essentiel sur le chapitre 012 « charges de personnel
et frais assimilés ».
Le SMEA a une dette vis à vis du Département qui correspond aux rémunérations des
personnels de l’ancien service départemental détachés dans l’actuel SMEA. Le traitement salarial
de ces personnels est avancé par le Département, puis remboursé par le SMEA.
Il utilise la procédure de rattachement de charges pour différer le règlement de sa dette
salariale vis-à-vis du Département.
La procédure de rattachement apparaît ainsi détournée de son objet, utilisée non pas en
raison de la non-réception de la pièce justificative de la dépense, mais uniquement parce que les
dettes salariales ne peuvent être honorées sur l’exercice. Le report de dettes est intervenu dès 2010
et s’est poursuivi jusqu’en 2012 à un niveau moyen annuel de 9,398 M€, pour s’atténuer en 2013
avec un report de charges de personnel de 2,374 M€.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 46
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Les plans de trésorerie témoignent de l’étalement des prévisions de ces règlements
(cf. tableau n°22 ci-dessous).
tableau n° 22 : Extraits des plans mensuels de trésorerie exercice 2013
Dates Prévisions de dépenses
11/06/2013 Paiement CG31 salaires 3 trim 2012 8 118 489
08/10/2013 Paiement CG31 solde 2012 2 278 151
10/10/2013 Paiement CG31 1 trim 13 2 367 708
31/12/2013 Salaires CG31 2° et 3° trim 2013 4 628 990 Sources : Plan de trésorerie SMEA 2013
La dette auprès du Département a été utilisée comme levier d’ajustement de la trésorerie du
SMEA. Ces difficultés de trésorerie sont dues pour l’essentiel aux déficits de trésorerie des budgets
annexes eau et assainissement, eux-mêmes en relation avec le retard de facturation constaté.
L’avance de trésorerie consentie de fait par le Département constitue une aide indirecte
irrégulière à un SPIC, à concurrence des frais financiers non facturés.
A la fin 2013, le rattachement des charges de personnel avait beaucoup diminué par rapport
à 2012 (2,3 M€ contre 10,5 M€) et ne concernait plus que le 4ème
trimestre 2013 (le syndicat a
précisé que la facture lui est parvenue après l’arrêt des mandatements).
5.1.2.1 - La situation des budgets annexes
La situation des budgets de l’annexe de l’eau et de l’assainissement a fortement influé la
trésorerie du budget principal, par l’intermédiaire du compte de rattachement 451.
Au final, le budget annexe de l’eau a alimenté la trésorerie du budget principal en 2010 et
2011, et compensé les besoins en trésorerie du budget annexe de l’assainissement. Si en 2012, les
deux budgets annexes ont contribué à dégrader la trésorerie du SMEA, la situation a été rétablie en
2013 grâce à un emprunt de 7,8 M€ du budget de l’assainissement.
5.2 - Le recouvrement
Le contrôle de la chambre sur le recouvrement des créances des abonnés a mis en évidence
une mauvaise qualité d’assiette des factures émises par le syndicat.
L’ordonnateur partage ce constat qu’il relie à plusieurs facteurs :
- la gestion des bases de données clients a fait l’objet de mutation vers deux logiciels
depuis 2010, une première fois dans l’urgence en raison de nécessaires adaptations dues
à la loi sur l’eau. Les limites de ce logiciel ont été rapidement atteintes. Un appel d’offre
a été lancé en 2012, avec une nouvelle application.
Les changements de logiciels ont donné lieu à des formations des agents et des transferts
de données. A chaque changement d’application, il a été constaté des pertes de données
ou des décalages entre les noms des abonnés et les adresses de facturation ;
- l’absence de données transmises par les adhérents et, lorsque les informations sont
délivrées, leur nécessaire fiabilisation ;
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 47
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
- le retard de facturation, facteur principal d’explication car trop de temps s’écoule depuis
la relève, qui entraine une perte de la qualité des informations, avec des problèmes
d’identification des abonnés en cas de déménagement, ou de méconnaissance des lieux
de consommation (nouveaux lotissements).
Les titres sont affectés d’erreurs diverses, notamment d’adresses (beaucoup de courriers de
factures et de relance ne sont pas remis). Pour une grande part, les factures font l’objet de
contestation et de rectification en phase amiable. Les réclamations sont elles-mêmes traitées avec
retard et deviennent un moyen de gestion et d’actualisation.
Le SMEA doit en priorité rapprocher la date de facturation de celle de la relève.
Afin de fiabiliser la facturation et sécuriser ses recettes, le syndicat envisage de rapprocher en
2015 son service de facturation de l’usager et des territoires par un déploiement de personnels dans
les centres territoriaux et de revoir, en la simplifiant, sa procédure d’émission des factures.
6 - LA POLITIQUE TARIFAIRE
Contrainte par la situation héritée, la politique tarifaire est marquée par l’existence d’écarts
de tarifs entre adhérents parfois importants et leur nécessaire ajustement.
6.1 - Des disparités tarifaires importantes
Le syndicat ne poursuit pas une politique de prix unique :
s’agissant de l’eau, selon le dernier débat d’orientation budgétaire, le prix du m3 d’eau
potable est facturé entre 0,234 € HT et 1,43 € HT, le prix moyen s’établissant à 0,72 € HT.
La part fixe est facturée entre 0 € et 137,44 € HT, le prix moyen s’établissant à 52,90 € HT,
pour une facture type correspondant à une facturation de 120 m3 (consommation moyenne annuelle
d’un ménage) de 139,72 € (hors taxe et hors agence de l’eau).
Il a été relevé sur le RPQS 2012 quelques cas isolés dans lesquels le tarif, qui ne comporte
qu’une part fixe n’est pas conforme à la réglementation, qui impose que l’abonnement ne représente
pas plus de 40 % du prix. Cela concerne des communes où les habitants sont dépourvus de
compteurs.
s’agissant de l’assainissement, le prix du m3 assaini est facturé entre 0,42€ HT et 2,04 € HT,
le prix moyen s’établissant à 1,02 € HT.
La part fixe est facturée entre 18,398 € et 117,96 € HT, le prix moyen s’établissant à
56,19 € HT, pour une facture type correspondant à une facturation de 120 m3 (consommation
moyenne annuelle d’un ménage) de 178,86 € (hors taxe et hors agence de l’eau).
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 48
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
6.2 - Une politique d’ajustement tarifaire
A sa création, le SMEA a repris les tarifs 2009 appliqués par les collectivités avant leur
adhésion.
La mise au point d’un budget par adhérent s’est réalisée sur la base des tarifs eau et
assainissement en cours au moment de l’adhésion, qui se sont révélés a postériori inadaptés dans la
mesure où, même pour les communes dotées d’un budget annexe, certaines dépenses demeuraient à
tort imputées sur le budget principal.
Les années 2012 et 2013 ont permis de mener un important travail d’ajustement des tarifs
des adhérents ayant des travaux à effectuer en fonction de leurs choix d’investissement et des
transferts de résultats opérés.
Entre 2012 et 2013, le prix moyen du m3 d’eau est passé de 0,48 € à 0,72 € HT et celui de
l’assainissement de 0,32 € à 1,02 € HT.
Durant l’année 2013, le syndicat a mis en place une démarche de prospective, qui doit être
généralisée en 2014. Pour chaque adhérent qui demande la réalisation de travaux d’investissement,
une prospective à 7 ans est mise en oeuvre qui détermine l’équilibre de son budget. Cet équilibre
passe par l’augmentation des tarifs, la contractualisation des emprunts et éventuellement la
participation financière de l’adhérent qui peut s’effectuer sous certaines conditions. Plusieurs
hypothèses sont présentées aux adhérents avec l’objectif d’atteindre une épargne nette positive à
l’issue des sept années de prospective et un fonds de roulement positif afin de réaliser les
investissements. Ces prospectives sont validées par les adhérents avant le lancement des travaux.
Le syndicat doit également mettre en place une augmentation des tarifs pour les communes
n’ayant pas augmenté leur prix dans le cadre de la réalisation de travaux. Cette augmentation
s’effectuera pour l’eau sur la base d’un indice des prix à la consommation d’eau et pour
l’assainissement sur la base d’un indice des prix à la consommation d’assainissement distribuée
pour l’ensemble des ménages.
Au demeurant, si les écarts de tarifs, sur un même territoire, sont admis par la jurisprudence
du juge administratif, notamment pour tenir compte des contraintes spécifiques de certaines zones
(contraintes géographiques, ou de consommation dans les secteurs touristiques), une trop grande
dispersion ne se justifie pas et un rapprochement progressif est souhaitable pour une meilleure
lisibilité.
La chambre ne peut qu’encourager l’effort de détermination d’une tarification adaptée au
coût et au besoin de financement du service, qu’il convient de poursuivre.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 49
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
7 - LES RELATIONS CONVENTIONNELLES AVEC LES ADHERENTS
Les transferts de compétences sont prolongés, le plus souvent, par des conventions.
7.1 - Les conventions de prestations intégrées
Les statuts du SMEA prévoient la réalisation de prestations intégrées par le syndicat pour
permettre l’exercice des compétences des membres. Le syndicat peut aussi bénéficier de prestations
intégrées de la part des membres. Des conventions déterminent alors les modalités techniques et
financières de réalisation de ces prestations intégrées à titre onéreux. Les membres peuvent
également mettre à disposition du syndicat des services, par voie de convention.
Le bénéfice des prestations du syndicat pour une compétence suppose que le membre a
transféré au moins une responsabilité dans le domaine de compétence concerné. Le syndicat a
bénéficié depuis sa création de mise à disposition de services de la part de ses membres.
31 conventions ont été conclues en 2012 (1 en 2013) portant sur les années 2010 à 2012 ayant pour
objet pour la plupart, l’entretien de STEP.
En 2013 et 2014, 11 conventions annuelles et non reconductibles ont été signées (sauf pour
celle concernant le syndicat des eaux de la montagne noire portant sur l’entretien d’espaces verts de
STEP et la vérification de poteaux d’incendie s’appliquant pour 2013 et 2014). En ce qui concerne
les prestations intégrées rendues aux membres, 33 conventions ont été établies depuis la création et
s’appliquent, selon les cas, depuis 2011, 2012, 2013 ou 2014.
Les prestations commandées par les adhérents leur sont facturées selon un bordereau de prix
adopté en conseil syndical.
Le syndicat délivre donc des prestations pour une ou des compétences dans un domaine où
l’adhérent lui en a au moins transféré une. Ainsi, par exemple, dans le domaine de l’assainissement,
la commune de Saint-Lys, qui a adhéré pour la compétence traitement des eaux usées, bénéficie
depuis janvier 2012, par convention, des prestations du syndicat pour la collecte et le transport des
eaux usées.
Ce montage mêlant transfert partiel de compétences et exercice par le syndicat d’une partie
(exploitation) de la ou des compétences restantes par voie de convention concerne :
- pour l’eau : Aspet, Francazal, Miramont de Comminges, Villaudric, SI Eaux de la Rive
droite du Tarn, SI eaux potable de la plaine de Rivière, SI d’alimentation en eau potable de
la région de St Béat ;
- pour l’assainissement : Caraman, Fronton, Gardouch, Montgaillard Lauragais, Vallègue,
Villemur-sur-Tarn, Sivom de la Saudrune ;
Dans de telles situations, plutôt que l’exercice direct d’une ou de deux compétences par le
syndicat et l’exercice de la partie exploitation de la ou des responsabilités restantes par le syndicat
par la voie conventionnelle, le transfert par l’adhérent des compétences restantes au syndicat
pourrait être privilégié, ce qui représenterait un gain de gestion.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 50
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
L’ordonnateur indique que désormais, le transfert intégral de compétences des nouveaux
adhérents sera une condition de l’adhésion.
7.2 - Les conventions de partage de facturation
L’article 30-1 des statuts prévoit, en cas de transfert partiel, que, pour chaque domaine de
l’eau et de l’assainissement collectif, la part de redevance revenant au syndicat mixte est calculée au
prorata du coût réel de la compétence transférée.
L’objectif du partage de facturation est de définir pour une compétence déterminée, son coût
au m3. La base de l’évaluation est la mise en place d’un budget en fonctionnement et investissement
par adhérent partiel, qui a permis d’établir des conventions de partage de facturation. D’une
manière générale, celles-ci ont été établies avec retard et sont venues régulariser, dans la plupart des
cas en 2013, des exercices antérieurs (exercices 2010, 2011 et 2012). Lorsqu’elles ont été enfin
établies et signées, elles ont pu donner lieu à des impayés.
Le SMEA doit présenter en commission des finances à la fin de l’année 2014 le principe de
calcul d'un prix au m3 pour les adhérents partiels. Ce prix comprendra un volume d'investissement à
réaliser pour la compétence transférée sur plusieurs années et permettra à l'adhérent de voter un tarif
qui comprendra la part SMEA et la part collectivité. Les propositions seront ensuite étudiées en
commission territoriale et en conseil syndical.
Le SMEA mène actuellement une réflexion sur les modalités de facturation des transferts
partiels de compétence (création d’une ligne de facturation SMEA sur la facture) qui permettrait de
faciliter le recouvrement, mais cette avancée suppose un accord de l’adhérent.
7.2.1 - Le cas du SICOVAL
La communauté d’agglomération du SICOVAL a transféré au SMEA dès sa création, pour
l’ensemble de son territoire, les compétences de production et de transport et stockage d’eau.
La compétence production recouvre la production de l’usine PSE et l’achat d’eau aux autres
fournisseurs. Le transport comprend la gestion du réseau des lieux de production jusqu’aux
réservoirs et la gestion de ces réservoirs.
La communauté d’agglomération a conservé la compétence « distribution », mais a confié au
SMEA l’organisation de la distribution d’eau potable, l’exploitation des réseaux de distribution
ainsi que la gestion des abonnés et des compteurs sur son territoire, hors un périmètre relevant du
Syndicat intercommunal de la Montagne Noire (SIEMN).18
.
Cet exemple illustre la complexité des relations entre les différents acteurs.
Le syndicat a produit trois conventions établies au titre du partage de facturation avec le
SICOVAL.
18
Sur ce périmètre, SICOVAL et SIEMN ont conclu une autre convention de coopération portant sur exploitation du
réseau, investissements sur le réseau, gestion de la relation avec les usagers, relève des compteurs et facturation
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 51
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
La première, établie et signée le 25 janvier 2012, a pour objet de préciser notamment les
conditions de reversement au SMEA au titre des services qu’il assure en tant que détenteur des
compétences production et transport et stockage d’eau. Elle prévoit en son article 3 que « le Sicoval
reversera au SMEA le produit du tarif unitaire par les volumes d’eau distribué ». Elle ne précise
pas le montant de ce reversement, ni le tarif unitaire et ses modalités de détermination.
Ce contrat est établi pour la durée d’adhésion et a pour prise d’effet la date des transferts de
compétences (soit début 2010).
Les deux autres conventions sont intitulées « convention de reversement partiel des
redevances d’eau perçues ». Elles ont été signées le 21 novembre 2013.
L’une fixe un solde de service dû au syndicat pour les exercices 2010 et 2011, l’autre un solde
dû pour l’exercice 2012 ainsi que l’acompte pour 2013 d’un montant de 3 888 847,04 €, sans
précision sur leurs modalités de détermination.
Il n’apparaît pas avec certitude que l’acompte versé par le SICOVAL pour l’année 2012 pour
3 690 000 € a fait l’objet d’un accord formalisé dès lors que cet acompte ne semble pas avoir fait
l’objet, comme celui de l’année suivante, d’une convention spécifique de reversement partiel des
redevances perçues et que, d’autre part, la convention signée en janvier 2012 ne fait pas référence à
des acomptes.
Aucune des conventions produites ne précise les modalités de détermination du coût par m3
calculé par le SMEA. L’établissement d’une convention de partage de facturation sans limitation de
durée est en préparation.
Les modalités de calcul du coût au m3 étant complexes, il serait utile pour améliorer la
transparence qu’elles soient présentées de manière synthétique dans une annexe de la future
convention compte tenu de leur importance, de manière à préciser les conditions financières du
transfert partiel de compétences.
7.2.2 - Le cas du SIEMN
Le syndicat intercommunal de la montagne noire (SIEMN), compétent en matière de
transport, stockage et de distribution d’eau a transféré au SMEA dès 2010, le transport et le
stockage de l’eau potable.
Or, le contrôle de ce syndicat par la chambre a permis de relever que les parties n’avaient pas
arrêté le cadre contractuel de leur coopération.
Le SIEMN ne s’est pas acquitté au titre des années 2010 à 2012 d’une redevance transport au
SMEA, qui a bénéficié de mise à disposition de personnel par le SIEMN pour assurer la gestion du
réseau sans régler les sommes correspondantes, les parties ayant seulement convenu que le SIEMN
prenait à sa charge les dépenses du SMEA sur son territoire, minorées des recettes réalisées, pour
équilibrer les comptes du SMEA.
La chambre a recommandé au SIEMN et au SMEA de formaliser au plus vite le cadre
juridique de leur collaboration afin de déterminer leurs engagements respectifs et, tout
particulièrement, le juste prix du transport dû par le SIEMN au SMEA et les charges du personnel
mis à disposition par le SIEMN au SMEA.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 52
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
A ce jour, cette recommandation est d’ores et déjà suivie en ce qui concerne la détermination
du prix du transport dû au SMEA qui vient de faire l’objet de deux conventions de partage de
facturation signées le 19 décembre 2013 fixant le prix du service pour les années 2010 à 2012.
Les charges de personnel bénéficiant au SMEA ne font en revanche pas encore l’objet d’une
convention.
L’établissement d’une convention de partage de facturation entre les deux syndicats sans
limitation de durée est également en préparation.
8 - LES MOYENS HUMAINS
8.1 - Les effectifs
Le nombre d’équivalents temps pleins (ETP) pour 1 000 abonnés est supérieur au ratio
d’1 agent pour 1 000 abonnés19
pour l’eau à compter de 2011. Pour l’assainissement, le nombre
d’ETP pour 1000 abonnés est toujours légèrement supérieur au ratio.
tableau n° 23 : Évolution de l’effectif de l’eau pour 1 000 abonnés
Années ETP (1) Nombre d’abonnés20
(2) ETP/1000 abonnés (3) = (1) / (2) x 1 000
2010 78 90786 0,859163307
2011 100 89099 1,122347052
2012 135 91473 1,475845331
2013 139 101721 1,36648283
Source : données SMEA
tableau n° 24 : Evolution de l’effectif de l’assainissement pour 1000 abonnés
Années ETP (1) Nombre d’abonnés (2) ETP/1000 abonnés (3) = (1) / (2) x 1 000
2010 76 74688 1,01756641
2011 88 78330 1,123452062
2012 89 85592 1,039816805
2013 93 85759 1,084434287
Source : données SMEA
Pour l’eau et l’assainissement, les dépenses de personnel augmentent sensiblement plus vite
que le nombre d’abonnés.
19
Ratio habituellement constaté pour une régie gérant complètement les deux services 20
Décompte qui prend en considération les adhérents en transfert total et ceux en transfert partiel (compétence
production transport et stockage)
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 53
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 25 : Évolution des dépenses de personnel et des produits d’exploitation par rapport aux
abonnés (eau)
2010 2011 2012
2013
(provisoire) Variation
Dépenses de personnel
3 427 826 4 332 618 5 182 281 5 618 474 64 %
Produits d’exploitation (c/70 à 75)
8 505 354 11 411 700 13 098 042 12 945 489 52 %
Nombre d’abonnés
90 786 89 099 91 473 101 721 12 %
tableau n° 26 : Évolution des dépenses de personnel et des produits d’exploitation par
rapport aux abonnés (assainissement)
2010 2011 2012
2013
(provisoire) Variation
Dépenses de personnel
2 037 733 2 711 390 3 556 738 3 619 222 78 %
Produits d’exploitation (c/70 à 75)
5 745 596 10 820 836 12 684 270 12 918 989 125 %
Nombre d’abonnés
74 688 78 330 85592 85 759 15 %
Source : données SMEA
Pour l’ensemble du syndicat, l’évolution du chapitre 12 (voir tableau n°3 : +51 %) est liée à
l’augmentation des effectifs. Le syndicat assume des tâches auparavant effectuées par le
Département (par exemple la gestion du personnel), ce qui a induit des créations de services et de
cellules, notamment administratifs.
D’autre part, la structure a changé de nature par rapport à l’ancien service départemental et a
dû faire face à une arrivée massive de collectivités adhérentes, ce qui a suscité le développement de
l’activité et des services offerts.
Ainsi, direction générale et directions adjointes ont bénéficié de création et renforcement de
services ainsi que de la création de cellules par la création de 79 postes ainsi qu’un recours au
recrutement d’agents non titulaires (2011 - 3 agents, 2012 et 2013 - 15 agents, 2014 - 11 agents).
Le syndicat prévoit une maîtrise de sa masse salariale (vote au BP 2014 : chapitre 12 :
13,9 M€), malgré les augmentations liées au GVT, et aux cotisations sociales. Il a prévu le non
renouvellement de contractuels et réfléchit sur une déconcentration des services permettant de
gagner en efficacité sur le plan technique ou administratif.
8.2 - L’absentéisme
Dans la période sous revue, l’absentéisme est très élevé, autour de 32 à 33 jours par agent. Il
a connu une évolution défavorable à partir de 2012.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 54
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 27 : Évolution de l’absentéisme en nombre de jours calendaires eau
2010 2011 2012 2013
Maladie ordinaire (+ accident de service et de trajet)
1395 1232 3003 3090
Longue maladie 101 171 414 281
Autres motifs (congés exceptionnels, absences
syndicales…) 568 719 1171 1284
Soit un nombre de jours d’absence par agent
26,46 21,22 33,99 33,49
Source : données SMEA
tableau n° 28 : Évolution de l’absentéisme en nombre de jours calendaires
assainissement
2010 2011 2012 2013
Maladie ordinaire (+ accident de service et de trajet)
1078 1004 1499 1608
Longue maladie 63 191 626 541
Autres motifs (congés exceptionnels, absences
syndicales…) 504 567 733 836
Soit un nombre de jours d’absence par agent
21,64 20,02 32,11 32,10
Source : données SMEA
8.3 - La formation
Le nombre de jours de formation augmente nettement sur la période pour le service eau,
faiblement pour l’assainissement. Le coût des formations s’élève à 16 K€ en 2013. Le ratio « jour
de formation par agent » évolue favorablement sur la période pour l’eau et celui concernant
l’assainissement est en recul en 2013 par rapport à l’année précédente.
Le ratio du coût des formations par rapport aux dépenses de personnel est stable et très
faible.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 55
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
tableau n° 29 : Évolution des jours de formation par agent (eau)
2010 2011 2012 2013
Nombres de jours de formation (1) 120 219 298 290
Nombre d’agents (ETP au 31/12) (2)
78 100 135 139
Ratio (3) = (1) / (2) 1,5385 2,19 2,2074 2,0863
Source : données SMEA
tableau n° 30 : Évolution des jours de formation par agent (assainissement)
2010 2011 2012 2013
Nombres de jours de formation (1) 160 177 222 185
Nombre d’agents (ETP au 31/12) (2)
76 88 89 93
Ratio (3) = (1) / (2) 2,1053 2,0114 2,4944 1,9892
Source : données SMEA
tableau n° 31 : Évolution du coût des formations par rapport aux dépenses de personnel
2010 2011 2012 2013
Coût annuel des formations (1) 0 6 187 19 232 16 742
Dépenses de personnel (2) 8 280 282 10 667 986 12 681 027 13 840 668
Ratio (3) = (1) / (2) x 100 0,00 0,06 0,15 0,12
Source : d’après SMEA
8.4 - Les modalités de relève des compteurs
Le mode de fonctionnement choisi est celui de la télé-relève. Il peut arriver ponctuellement
et en cas de renfort du service qu’une personne effectue la relève de manière manuelle. La
fréquence de la relève est d’une fois par an pour les particuliers. Sept agents et un technicien
d’encadrement se consacrent à cette tâche.
Pour les compteurs de prélèvement en milieu naturel, la relève est hebdomadaire ou
mensuelle. Elle est effectuée par les agents des territoires chargés de l’entretien du réseau.
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 56
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
8.5 - L’astreinte
Le syndicat n’a pas organisé un système de permanence mais a mis en place un système
d’astreinte. Le planning des agents d’astreinte est réalisé par trimestre.
Les appels arrivent sur les numéros des centres qui figurent notamment sur les factures et
sont redirigés vers le téléphone portable de l’agent d’astreinte.
9 - RECOMMANDATIONS
Au terme de son contrôle, la chambre formule les recommandations suivantes :
1 - fiabiliser au plus tôt les comptes par la mise en place d’un inventaire et d’un bilan intégrant la
reprise de l’actif et du passif des adhérents, par la comptabilisation de l’amortissement des
biens ainsi que celle des stocks, en améliorant les imputations comptables pratiquées ;
2 - poursuivre l’acquisition et l’appropriation des outils de pilotage et d’aide à la gestion des
réseaux du syndicat ;
3 - actualiser les clés de répartition des frais communs en tenant compte du poids respectif des
différentes activités du syndicat ;
4 - renforcer la capacité d’autofinancement des budgets annexes de l’eau et de l’assainissement
collectif en veillant à améliorer l’efficacité de la fonction de facturation, dont les délais
doivent être réduits, et en appliquant les orientations prévues en matière de maîtrise des
dépenses de fonctionnement ;
5 - mettre en place à moyen terme un pilotage financier au niveau consolidé des budgets annexes
eau et assainissement ;
6 - mettre en place à l’horizon 2016 une programmation pluri-annuelle des investissements, après
formalisation d’un schéma de l’eau et de l’assainissement ;
7 - rechercher une harmonisation des tarifs, dans un premier temps sur le périmètre d’une
commission territoriale ;
Telles sont les observations définitives que la chambre a décidé de formuler sur la gestion du
syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de Haute-Garonne (SMEA).
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 57
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
ANNEXES
Annexe 1 : Budget annexe de l’eau
SMEA 31 - BUDGET ANNEXE EAU
2010 2011 2012
2013 Provisoire
2013 Définitif
Ecart 2013 (définitif/
provisoire)
Evol/ 2010-2013 provisoire
Evol/an 2010-2013 provisoire
CALCUL DE L'AUTOFINANCEMENT
Autres dotations, subv. et participations
23 702 0 221 694 1 036 220 1 036 220 0 4271,95% 252,28%
Produits des services et du domaine 8 275 791 11 161 733 12 841 145 7 343 860 7 354 472 10 612 -11,26% -3,90%
Autres recettes 205 862 249 967 35 203 4 565 410 4 565 410 0 2117,71% 180,95%
Produits de gestion 8 505 354 11 411 700 13 098 042 12 945 489 12 956 101 10 612 52,20% 15,03%
Charges de personnel 3 427 826 4 332 618 5 182 281 5 618 474 5 627 565 9 092 63,91% 17,91%
Charges à caractère général 3 959 379 3 762 971 5 689 919 4 947 724 4 988 797 41 073 24,96% 7,71%
Autres charges 2 472 583 2 470 553 2 529 467 1 242 829 1 248 493 5 664 -49,74% -20,49%
Charges de gestion 9 859 788 10 566 142 13 401 667 11 809 026 11 864 854 55 828 19,77% 6,20%
Excédent brut de fonctionnement -1 354 434 845 558 -303 625 1 136 463 1 091 247 -45 216 -183,91% -194,32%
Produits financiers 710 0 1 681 2 452 2 452 0 245,31% 51,15%
Charges financières 0 0 0 188 188 0
Intérêts des emprunts 113 478 172 985 121 794 167 188 198 412 31 224 47,33% 13,79%
Produits exceptionnels 6 415 441 276 422 1 133 142 2 452 488 2 461 580 9 092 -61,77% -27,42%
Charges exceptionnelles 50 543 42 140 56 714 1 250 807 276 525 -974 282 2374,75% 191,41%
Dotations aux Amortissements et aux Provisions
0 0 1 284 950 800 000 800 000 0
Résultat de fonctionnement 4 897 697 906 855 -632 260 1 373 220 2 280 153 906 933 -71,96% -34,55%
Capacité d'autofinancement brute 4 897 697 906 855 652 690 2 173 220 3 080 153 906 933 -55,63% -23,73%
Amortissement du capital de la dette 198 560 520 342 379 686 1 158 524 1 344 823 186 300 483,46% 80,03%
Capacité d'autofinancement disponible
4 699 137 386 513 273 004 1 014 697 1 735 330 720 633 -78,41% -40,01%
FINANCEMENT PROPRE DISPONIBLE
Capacité d'autofinancement disponible
4 699 137 386 513 273 004 1 014 697 1 735 330 720 633 -78,41% -40,01%
FCTVA et subventions (réel) 25 025 21 499 488 047 759 803 759 803 0 2936,13% 211,97%
Recettes d’équipement et remboursement de créances (réel)
0 0 130 000 130 000 130 000 0
Autres recettes -1068 1 071 471 1 892 506 26 236 17 729 17 729 0 -98,35% -74,52%
Autres recettes (ordre) 0 0 2 444 0 0 0
ICNE 40 359 54 494 -5 205 -1 773 -1 773 0 -104,39% -135,29%
Financement propre disponible 5 835 992 2 355 013 914 526 1 920 456 2 641 089 720 633 -67,09% -30,96%
DEPENSES D'INVESTISSEMENT
Dépenses d'équipement (réel) 489 591 711 622 2 546 682 3 445 903 3 496 426 50 523 603,83% 91,64%
Dépenses d'équipement (ordre) 0 0 2 444 0 0 0
Immo. financières (réel) 130 000 0 130 000 190 283 190 283 0 46,37% 13,54%
Autres dépenses - 1068 23 882 130 096 61 142 5 352 5 352 0 -77,59% -39,26%
Autres dépenses (ordre) 0 0 0 0 0 0
Dépenses réelles d'inv. (hors emp.) 643 473 841 718 2 737 824 3 641 538 3 692 061 50 523 465,92% 78,20%
Dépenses totales d'inv. (hors emp.) 643 473 841 718 2 740 268 3 641 538 3 692 061 50 523 465,92% 78,20%
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 58
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
BESOIN OU CAPACITE DE FINANCEMENT
Dépenses totales d'inv. (hors emp.) 643 473 841 718 2 740 268 3 641 538 3 692 061 50 523 465,92% 78,20%
Financement propre disponible 5 835 992 2 355 013 914 526 1 920 456 2 641 089 720 633 -67,09% -30,96%
Besoin ou capa. de fint après rbst Dette
-5 192 519 -1 513 295 1 825 742 1 721 083 1 050 972 -670 110 -133,15% -169,21%
VARIATION DU FONDS DE ROULEMENT
Emprunts nouveaux de l'année 115 450 131 215 67 432 1 862 523 1 862 523 0 1513,27% 152,68%
Besoin ou capa. de fint après rbst Dette
-5 192 519 -1 513 295 1 825 742 1 721 083 1 050 972 -670 110 -133,15% -169,21%
Fonds de roulement au 31/12/N 5 307 969 6 952 480 5 194 170 5 335 610 6 005 720 670 110 0,52% 0,17%
Variation du fonds de roulement 5 307 969 1 644 510 -1 758 310 141 440 811 551 670 110 -97,34% -70,13%
Contrôle de la variation du fonds de roulement
1 644 511 -1 758 310 141 440 811 551 670 110
Ecart 1 0 0 0 0
ENDETTEMENT
Encours de dette au 1er janvier 0 -83 110 -472 237 -784 490 -784 490 0
Encours de dette au 31 décembre -83 110 -472 237 -784 490 -80 491 91 782 172 273 -3,15% -1,06%
Variation de l'encours -83 110 -389 127 -312 254 703 999 876 272 172 272 -947,07% -303,85%
Intérêts des emprunts 113 478 172 985 121 794 167 188 198 412 31 224 47,33% 13,79%
Amortissement du capital de la dette 198 560 520 342 379 686 1 158 524 1 344 823 186 300 483,46% 80,03%
Annuité de la dette bancaire 312 038 693 327 501 479 1 325 712 1 543 236 217 524 324,86% 61,96%
TRESORERIE AU 31/12/N
Comptes débiteurs 250,77 28,34 734 2 268 2 268 0
Dont comptes au trésor 0 0 0 0 0 0
Dont avances à des SEM 0 0 0 0 0 0
Crédit de trésorerie 0 0 0 0 0 0
Trésorerie 250,77 28,34 734,45 2267,53 2267,53 0
2010 2011 2012 2013
2013 définitif
Ecart 2013 (définitif-
provisoire)
Résultat d'exécution à la clôture N-1 0 5 267 610 6 857 626 3 819 570 3 819 570 0
ICNE et provisions non budgétaires N-1 0 40 359 94 854 1 374 599 1 374 599 0
Fonds de roulement à la clôture N-1 0 5 307 969 6 952 480 5 194 170 5 194 170 0
Résultat d'exécution à la clôture N 5 267 610 6 857 626 3 819 570 3 162 784 3 832 894 670 110
ICNE et provisions non budgétaires N 40 359 94 854 1 374 599 2 172 826 2 172 826 0
Fonds de roulement à la clôture N 5 307 969 6 952 480 5 194 170 5 335 610 6 005 720 670 110
Variation du fonds de roulement 5 307 969 1 644 511 -1 758 310 141 440 811 551 670 110
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 59
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
Annexe 2 : Budget annexe de l’assainissement collectif
SMEA 31 - BUDGET ANNEXE ASSAINISSEMENT
2010 2011 2012
2013 Provisoire
2013 Définitif
Ecart 2013 (Définitif/ Provisoire)
Evol/ 2010-2013 provisoire
Evol/an 2010-2013
provisoire
CALCUL DE L'AUTOFINANCEMENT
Autres dotations, subv. et participations
704 611 548 176 2 051 623 2 011 117 2 011 117 0 185,42% 41,85%
Produits des services et du domaine
4 197 133 9 567 600 9 574 023 9 428 562 9 428 562 0 124,64% 30,97%
Autres recettes 843 852 705 061 1 058 624 1 479 310 1 479 310 0 75,30% 20,58%
Produits de gestion 5 745 596 10 820 836 12 684 270 12 918 989 12 918 989 0 124,85% 31,01%
Charges de personnel 2 037 733 2 711 390 3 556 738 3 619 222 3 715 428 96 206 77,61% 21,10%
Charges à caractère général 2 791 132 2 974 076 4 293 027 3 962 158 4 003 206 41 048 41,96% 12,39%
Autres charges 904 063 642 483 589 625 931 949 955 634 23 684 3,08% 1,02%
Charges de gestion 5 732 928 6 327 949 8 439 390 8 513 329 8 674 267 160 938 48,50% 14,09%
Excédent brut de fonctionnement 12 668 4 492 887 4 244 880 4 405 659 4 244 722 -160 938 34676,71% 603,23%
Produits financiers 108 0 4 821 4 745 4 745 0 4286,82% 252,68%
Charges financières 0 0 0 5 453 9 460 4 007
Intérêts des emprunts 1 111 265 1 408 259 1 597 707 2 060 081 2 157 886 97 805 85,38% 22,84%
Produits exceptionnels 1 844 077 3 228 940 2 398 669 2 581 019 2 616 162 35 143 39,96% 11,86%
Charges exceptionnelles 108 530 118 729 465 374 1 752 447 1 210 599 -541 848 1514,72% 152,75%
Dotations aux Amortissements et aux Provisions
0 0 1 220 470 1 471 400 1 471 400 0
Reprises sur Amortissement et Provisions
0 0 0 0 0 0
Résultat de fonctionnement 637 059 6 194 839 3 364 819 1 702 042 2 016 283 314 241 167,17% 38,76%
Capacité d'autofinancement brute
637 059 6 194 839 4 585 289 3 173 442 3 487 683 314 241 398,14% 70,79%
Amortissement du capital de la dette
2 404 238 3 213 289 1 973 214 2 684 091 2 789 597 105 506 11,64% 3,74%
Capacité d'autofinancement disponible
-1 767 179 2 981 550 2 612 075 489 351 698 086 208 735 -127,69% -165,18%
FINANCEMENT PROPRE DISPONIBLE
Capacité d'autofinancement disponible
-1 767 179 2 981 550 2 612 075 489 351 698 086 208 735 -127,69% -165,18%
FCTVA et subventions (réel) 1 809 308 2 598 004 2 803 509 7 417 033 7 417 033 0 309,94% 60,04%
Recettes d’équipemt et remboursemt créances (réel)
0 91 067 25 060 5 060 5 060 0
Autres recettes - 1068 2 035 449 2 273 936 945 747 173 158 173 158 0 -91,49% -56,02%
Autres recettes (ordre) 92 451 0 79 444 113 676 113 676 0 22,96% 7,13%
ICNE 370 916 201 147 146 760 11 229 11 229 0 -96,97% -68,83%
Financement propre disponible 2 540 944 8 145 704 6 612 595 8 209 507 8 418 242 208 735 223,09% 47,83%
Chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées 60
Rapport d’observations définitives – SMEA (31) – exercices 2010 et suivants
DEPENSES D'INVESTISSEMENT
Dépenses d'équipement (réel) 7 483 296 8 391 655 6 603 254 7 846 064 7 846 559 495 4,85% 1,59%
Dépenses d'équipement (ordre) 92 450,80 0 79 444 113 676 113 676 0 22,96% 7,13%
Immo. financières (réel) 25 060 0 5 060 31 320 31 320 0 24,98% 7,72%
Autres dépenses -1068 1 588 267 1 240 100 101 639 15 580 15 580 0 -99,02% -78,59%
Dépenses réelles d'inv. (hors emp.)
7 508 356 8 391 655 6 608 314 7 877 384 7 877 879 495 4,91% 1,61%
Dépenses totales d'inv. (hors emp.)
9 189 074 9 631 755 6 789 397 8 006 639 8 007 135 495 -12,87% -4,49%
BESOIN OU CAPACITE DE FINANCEMENT
Dépenses totales d'inv. (hors emp.)
9 189 074 9 631 755 6 789 397 8 006 639 8 007 135 495 -12,87% -4,49%
Financement propre disponible 2 540 944 8 145 704 6 612 595 8 209 507 8 418 242 208 735 223,09% 47,83%
Besoin ou capa. de fint après rbst Dette
6 648 130 1 486 051 176 802 -202 868 -411 108 -208 240 -103,05% -131,25%
VARIATION DU FONDS DE ROULEMENT
Emprunts nouveaux de l'année 1 181 878 188 161 6 604 800 7 863 368 7 863 368 0 565,33% 88,08%
Besoin ou capa. de fint après rbst Dette
6 648 130 1 486 051 176 802 -202 868 -411 108 -208 240 -103,05% -131,25%
Fonds de roulement au 31/12/N -5 466 252 -6 764 142 -336 145 7 730 091 7 938 331 208 240 -241,41% -212,24%
Variation du fonds de roulement -5 466 252 -1 297 890 6 427 998 8 066 236 8 274 476 208 240 -247,56% -213,85%
Contrôle de la variation du fonds de roulement
-1 297 890 6 427 998 8 066 236 8 274 476 208 240
Ecart 0 0 0 0 0
ENDETTEMENT
Encours de dette au 1er janvier 0 -1 222 360 -4 247 489 384 098 384 098 0
Encours de dette au 31 décembre -1 222 360 -4 247 489 384 098 5 563 374 5 457 868 -105 506 -555,13% -265,72%
Variation de l'encours -1 222 360 -3 025 128 4 631 586 5 179 277 5 073 771 -105 506 -523,71% -261,82%
Intérêts des emprunts 1 111 265 1 408 259 1 597 707 2 060 081 2 157 886 97 805 85,38% 22,84%
Amortissement du capital de la dette
2 404 238 3 213 289 1 973 214 2 684 091 2 789 597 105 506 11,64% 3,74%
Annuité de la dette bancaire 3 515 503 4 621 549 3 570 922 4 744 172 4 947 483 203 311 34,95% 10,51%
TRESORERIE AU 31/12/N
Comptes débiteurs 4 896 7 786 21 439 17 422 17 422 0
Dont comptes au trésor 0 0 0 0 0 0
Dont avances à des SEM 0 0 0 0 0 0
Crédit de trésorerie 0 0 0 0 0 0
Trésorerie 4 896 7 786 21 439 17 422 17 422 0
2010 2011 2012
2013 Provisoire
2013 Définitif
Ecart
Résultat d'exécution à la clôture N-1 0 -5 837 168 -7 336 205 -2 275 438 -2 275 438 0
ICNE et provisions non budgétaires N-1 0 370 916 572 063 1 939 293 1 939 293 0
Fonds de roulement à la clôture N-1 0 -5 466 252 -6 764 142 -336 145 -336 145 0
Résultat d'exécution à la clôture N -5 837 168 -7 336 205 -2 275 438 4 308 169 4 516 409 208 240
ICNE et provisions non budgétaires N 370 916 572 063 1 939 293 3 421 922 3 421 922 0
Fonds de roulement à la clôture N -5 466 252 -6 764 142 -336 145 7 730 091 7 938 331 208 240
Variation du fonds de roulement -5 466 252 -1 297 890 6 427 998 8 066 236 8 274 476 208 240