Réflexions - CORE · vrage et en assure le pilotage. Il concerne ensuite le SUNIST (ser-veur...

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Réflexions LE CCN SE MET À TABLE... RONDE* LE Catalogue collectif national des publications en série est, en France, le premier catalogue en ligne opérationnel. Qui plus est, il intègre plusieurs centai- nes de milliers de notices et regroupe près de 2500 établis- sements. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? Voire, car le CCN n'est pas tout à fait une base de données comme les autres: s'abonner ne veut pas dire consommer, mais participer à la mise en oeuvre d'un instrument collectif.Les difficultés du CCN sont donc celles de ses adhé- rents - les difficultés au ni- veau de l'adhésion et du fonc- tionnement se répercutent au niveau de l'utilisation. Plus gé- néralement le CCN pose la question du service rendu à l'utilisateuret de sa facturation; la chose, certes, n'est pas nou- velle et les interrogations de banques de données sont factu- rées depuis belle lurette. Mais le CCN, en focalisant « en un seul lieu» tout le processus de fourniture du document, jette une lumière crue sur des zones d'ombre enfouies sous une lon- gue tradition de silence... BBF. Puisque nous parlons d'un catalogue, autant commencer par le cataloguer... Pour commencer, qui est responsable du CCN ? Catherine Lupovici. Beaucoup de monde; le CCN est collectif dans tous les sens du terme. Il intéresse en premier lieu la DBMIST qui est le maître d'ou- vrage et en assure le pilotage. Il concerne ensuite le SUNIST (ser- veur universitaire de l'information scientifique et technique) respon- sable de la fourniture du service en ligne. Intervient également le CIEPS (Centre international d'en- * Table ronde organisée au mois d'octobre 1985.Y participaient : Sabine Barral (Bibliothèque mteruniversitaire de Grenoble, centre régional du CCN), Jacques Bourgain (Centre national du CCN), Huguette Chetcuti (Bibliothèque interuniversitaire de Lille, centre régional), Geneviève Lamoine (Bibliothèque interuniversitaire de Toulouse-Lettres, service du prêt-inter), Catherine Lupovici (DBMIST, Bureau de la politique documentaire), André Roussel (Bibliothèque interuniversitaire de Rennes-Médecine), Marie-France Rochard (Bibliothèque interuniversitaire de Lyon-Sciences). registrement des publications en série) qui alimente la base de données CCN. Enfin fonctionne tout le réseau des producteurs, organisé sur trois niveaux: le centre national qui est le respon- sable du projet dans ses aspects bibliothéconomiques (coordina- tion des activités d'enregistrement et de vérification bibliographi- ques), techniques (mise à jour et maintenance de la base de don- nées, maintenance des logiciels) et commerciaux (édition et diffu- sion des microfiches et des pro- duits-papier du CCN). Le centre national travaille en liaison avec 34 centres régionaux qui effec- tuent la saisie des notices et su- pervisent la saisie des états de collections transmis par les « ad- hérents de base » du CCN. Ces derniers sont recrutés après si- gnature d'une convention avec le centre régional dont ils dépen- dent - convention par laquelle ils s'engagent à assurer l'accessibi- lité (soit par consultation directe soit par fourniture de photocopies ou d'originaux par le circuit du prêt-inter) des documents signa- lés dans le CCN. Voilà, dans ses très grandes lignes, l'articulation des différents intervenants 1 . J'adhère, un peu, beaucoup BBF. En définitive, le CCN inté- resse combien d'établissements ? Et lesquels ? Jacques Bourgain. On compte 2 451 établissements, de tailles extrêmement diverses puisqu'à côté de la Bibliothèque nationale ou du Centre de documentation scientifique et technique du CNRS, figurent une énorme masse de petits établissements compor- tant des collections de moins de 50 titres - ce sont souvent des collections fort intéressantes car elles correspondent à des sec- teurs de recherche très spéciali- sés. Si on regarde la typologie du RB-CCN (Répertoire des biblio- thèques adhérentes) on constate une orientation très nette de ce réseau vers les activités de re- cherche et d'étude - secteur qui déborde très largement, il faut insister, le secteur de l'université et, a fortiori, celui des bibliothè- ques d'universités. Compte tenu 1. Pour la description détaillée du système, cf. Bull. Bibl. France, t. 29, 1984, no 5 sur les périodiques.

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LE Catalogue collectif nationaldes publications en série est,

en France, le premier catalogue

en ligne opérationnel. Qui plus

est, il intègre plusieurs centai-nes de milliers de notices et

regroupe près de 2500 établis-sements. Tout est pour le mieux

dans le meilleur des mondes

possibles ? Voire, car le CCNn'est pas tout à fait une base de

données comme les autres:

s'abonner ne veut pas dire

consommer, mais participer à lamise en oeuvre d'un instrument

collectif. Les difficultés du CCN

sont donc celles de ses adhé-

rents - les difficultés au ni-

veau de l'adhésion et du fonc-

tionnement se répercutent au

niveau de l'utilisation. Plus gé-

néralement le CCN pose la

question du service rendu àl'utilisateur et de sa facturation;

la chose, certes, n'est pas nou-

velle et les interrogations de

banques de données sont factu-rées depuis belle lurette. Mais

le CCN, en focalisant « en un

seul lieu» tout le processus de

fourniture du document, jette

une lumière crue sur des zones

d'ombre enfouies sous une lon-

gue tradition de silence...

BBF. Puisque nous parlons d'uncatalogue, autant commencer parle cataloguer... Pour commencer,qui est responsable du CCN ?Catherine Lupovici. Beaucoupde monde; le CCN est collectifdans tous les sens du terme. Ilintéresse en premier lieu laDBMIST qui est le maître d'ou-vrage et en assure le pilotage. Ilconcerne ensuite le SUNIST (ser-veur universitaire de l'informationscientifique et technique) respon-sable de la fourniture du serviceen ligne. Intervient également leCIEPS (Centre international d'en-

* Table ronde organisée au mois d'octobre1985. Y participaient : Sabine Barral(Bibliothèque mteruniversitaire deGrenoble, centre régional du CCN),Jacques Bourgain (Centre national duCCN), Huguette Chetcuti (Bibliothèqueinteruniversitaire de Lille, centre régional),Geneviève Lamoine (Bibliothèqueinteruniversitaire de Toulouse-Lettres,service du prêt-inter), Catherine Lupovici(DBMIST, Bureau de la politiquedocumentaire), André Roussel(Bibliothèque interuniversitaire deRennes-Médecine), Marie-France Rochard(Bibliothèque interuniversitaire deLyon-Sciences).

registrement des publications ensérie) qui alimente la base dedonnées CCN. Enfin fonctionnetout le réseau des producteurs,organisé sur trois niveaux: lecentre national qui est le respon-sable du projet dans ses aspectsbibliothéconomiques (coordina-tion des activités d'enregistrementet de vérification bibliographi-ques), techniques (mise à jour etmaintenance de la base de don-nées, maintenance des logiciels)et commerciaux (édition et diffu-sion des microfiches et des pro-duits-papier du CCN). Le centrenational travaille en liaison avec34 centres régionaux qui effec-tuent la saisie des notices et su-pervisent la saisie des états decollections transmis par les « ad-hérents de base » du CCN. Cesderniers sont recrutés après si-gnature d'une convention avec lecentre régional dont ils dépen-dent - convention par laquelle ilss'engagent à assurer l'accessibi-lité (soit par consultation directesoit par fourniture de photocopiesou d'originaux par le circuit duprêt-inter) des documents signa-lés dans le CCN. Voilà, dans sestrès grandes lignes, l'articulationdes différents intervenants1.

J'adhère, un peu, beaucoup

BBF. En définitive, le CCN inté-resse combien d'établissements ?Et lesquels ?

Jacques Bourgain. On compte2 451 établissements, de taillesextrêmement diverses puisqu'àcôté de la Bibliothèque nationaleou du Centre de documentationscientifique et technique duCNRS, figurent une énorme massede petits établissements compor-tant des collections de moins de50 titres - ce sont souvent descollections fort intéressantes carelles correspondent à des sec-teurs de recherche très spéciali-sés. Si on regarde la typologie duRB-CCN (Répertoire des biblio-thèques adhérentes) on constateune orientation très nette de ceréseau vers les activités de re-cherche et d'étude - secteur quidéborde très largement, il fautinsister, le secteur de l'universitéet, a fortiori, celui des bibliothè-ques d'universités. Compte tenu

1. Pour la description détaillée du système,cf. Bull. Bibl. France, t. 29, 1984, no 5 sur lespériodiques.

de cette orientation la lecturepublique apparaît très en retrait,essentiellement représentée parles bibliothèques municipalesclassées, 48 au total (cf. Tableau).Si on considère les participantsqui ont une entrée secondaire2 -c'est-à-dire ceux qui ont la possi-bilité d'accéder à la base dedonnées pour interroger et pourentrer leurs localisations - lesbibliothèques universitaires re-prennent de l'importance puis-qu'elles représentent à elles seu-les presque la moitié des entréessecondaires. Du point de vue desutilisateurs - si on estime quel'ouverture d'une entrée secon-daire implique a priori une utilisa-tion et une participation minimale- le CCN prend une colorationnettement universitaire, avec 270entrées secondaires (sur 386)dans le secteur des bibliothèquesuniversitaires, des universités etde la recherche publique horsuniversité (sans compter les en-trées en lecture simple du projetde messagerie prêt interbiblio-thèques).Pour compléter l'approche de lacouverture actuelle du CCN àtravers les établissements partici-pants, il faut aussi analyser laparticipation des bibliothèquesdont les localisations ont été « ré-cupérées » lors de la constitutiondu CCN, par intégration de fi-chiers informatisés antérieurs3:AGAPE, CPI et IPPEC. Ces troiscatalogues regroupaient un cer-tain nombre de bibliothèques quiont adhéré au CCN du fait de leurparticipation à ces catalogues an-térieurs. Cependant, avec le re-cul, on s'aperçoit que leur adhé-sion se situe à différents niveauxd'efficience. Cela va de l'adhésionactive où l'intégration des noticeset des états de collections d'ori-gine s'accompagnent régulière-ment de mises à jour sur lesmouvements affectant les collec-tions, à l'adhésion passive où labibliothèque (désintérêt, mécon-naissance du système en ligne ?)reste sur les états de collectionsintégrés au CCN au moment desfusions de fichiers.

2. Entrée secondaire : accès en lignepermettant à une bibliothèque d'interrogerle CCN et d'y écrire ses états de collections.

3. AGAPE : application de la gestionautomatisée aux périodiques; CPI :Catalogue des périodiques informatisé:IPPEC : Inventaire permanent despériodiques étrangers en cours.

Agit-prop pour un CCN

Huguette Chetcuti. Comme laplupart des centres régionaux,celui de Lille connaît ce problèmede l'adhésion symbolique. Mais,en fait, notre préoccupation prin-cipale se situe en amont : récupé-rer pour le CCN les bibliothèquesadhérentes à AGAPE et à l'IPPEC.Or, actuellement, 50 % de cesétablissements restent encore endehors du réseau, avec des moti-vations d'abstention fort diverses :certains, comme les bibliothèquesdes Facultés catholiques, ont étédépassés par l'afflux de deman-des qui a suivi leur adhésion àAGAPE et ont hésité à entrer dansle même engrenage. D'autres

mettent en avant le manque detemps car l'entrée des donnéesreprésente une charge impor-tante. Tous ces arguments sontgénéralement fondés. Cependant,dans certains cas, ils peuvent toutsimplement masquer une ab-sence de motivation...Pour le moment, la promotionconstitue l'axe majeur de nos acti-vités : la participation à des jour-nées ADBS ou à des stages UR-FIST, l'envoi de lettres circulairessuivies d'une prospection télé-phonique sont nos principauxmoyens d'action. Les microfiches,diffusées depuis le mois d'octo-bre, représentent un atout pré-cieux pour convaincre les établis-sements de l'intérêt d'une adhé-sion.

Malgré tout, les établissementsrestent réservés d'abord au stadede l'adhésion, mais aussi quant àla participation4. Dans le secondcas j'ai souvent résolu le pro-blème en participant au travail depointage et en assurant moi-même la mise à jour des états decollections. L'opération est totale-ment justifiée quand il s'agit depetits établissements qui n'ontvraiment pas les moyens de faireeux-mêmes le travail, et j'y airecouru lorsque cela apparaissaitcomme le seul moyen d'assurerune adhésion au réseau. Son op-portunité est sans doute pluscontestable lorsqu'il s'agit de sec-tions de bibliothèques universitai-res...

Les petits ruisseaux

font les grandes rivières

BBF. Avant de discuter du fonc-tionnement et des différentesmodalités d'adhésion, il faudraitparler du contenu du CCN.Jacques Bourgain. Le CCN est àla fois une base de données bi-bliographiques et un catalogue.La base de données, on l'a dit, estissue des trois fichiers d'origine(AGAPE, CPI, IPPEC) qui ont étéfusionnés avec la base de don-nées internationale de l'ISDS (In-ternational Serial Data System) etcontinue à être alimentée par lesnotices de l'ISDS; nous en sommesactuellement à plus de 350 000notices (dont 60 000 françaises).Elle s'accroît actuellement aurythme de quelque 15 000 noticespar trimestre, tant par le biais desmises à jour en provenance del'ISDS que par le biais des créa-tions en provenance du réseaudes producteurs. Au demeurant,tout utilisateur le sait, le CCNcomporte du fait des fusions defichiers signalées précédemmentun certain nombre de doublons,voire de « multiplons » qui coexis-tent tant qu'une notice de l'ISDSqui représente la notice d'autorité,n'a pas « écrasé » une noticepréexistante.

4. Ces bibliothèques ont par la suite signéla convention d'adhésion à la fin de l'année85; ce qui les a déterminées, c'est lapossibilité de figurer dans le RB-CCN sousla rubrique « bibliothèque de dernierrecours ». HC

Par ailleurs, le CCN est un catalo-gue collectif qui a pour vocationde donner des localisations : ac-tuellement environ 165 000 titresfont l'objet d'au moins une locali-sation mais nombre de centresimportants n'ont pas encore entrétous leurs titres. On devrait arriverd'ici quelques mois à un chiffrede localisations bien plus élevémais il va de soi que l'écart entreles titres localisés et les titresenregistrés est, et restera, impor-tant.

Lorsque le CCN sera en rythmede croisière et qu'on pourra me-surer l'ampleur véritable de cedécalage il sera temps d'aviser et,peut-être, de reconsidérer la po-litique initiale, politique quiconsiste à intégrer a priori toutesles notices en provenance del'ISDS, que les publications pério-diques correspondantes soientreçues ou non en France.BBF. Comment peut-on caractéri-ser le contenu documentaire duCCN ?

Jacques Bourgain. J'insisterai surun point essentiel : quelle que soitl'information recherchée - noti-ces de périodiques, localisationsou répertoire des établissementsadhérents - la fiabilité de l'en-semble de ces informations estdirectement fonction du sérieuxavec lequel les établissementsparticipent et mettent (ou fontmettre) à jour les données qui lesconcernent.Par ailleurs, il est intéressant desouligner deux points qui, à pre-mière vue, peuvent paraître unpeu contradictoires. Compte tenudu caractère « recherche » desparticipants, les titres recensés

sont plutôt du niveau rechercheavec prépondérance des secteursscientifiques et médicaux. Mais,en même temps un petit nombrede revues très localisées (trop ?)comme La Recherche ou Scienti-fic american qui sont des revuesde culture générale scientifiqueposent des problèmes techniquesau CCN, leurs zones de localisa-tion atteignant ou approchant lasaturation compte tenu descontraintes du logiciel. Peut-êtreserons-nous amenés à « délocali-ser » partiellement ces revuespour ne laisser que les localisa-tions les plus « productives ».

Sabine Barral. Personnellement,je ne suis pas d'accord avec cettehypothèse - pas plus qu'aveccelle qui consisterait à écarter depetits établissements. Car un desavantages majeurs du CCN est deréunir en un seul ensemble toutesles possibilités de coopération : auniveau local, au niveau régional,au niveau national. Il est doncimportant, si on souhaite coopérerefficacement à l'intérieur d'uneuniversité, de pouvoir retrouvertous les titres et toutes les localisa-tions existant au niveau local demanière à réorienter de façonsûre les demandes. Certes LaRecherche est une revue hyper-localisée mais elle est aussi trèsmal conservée car elle est voléeet découpée un peu partout... Iln'est pas question de nier l'inci-dence financière d'un CCN « ex-haustif » - on ne peut pas toutfaire - mais, si on veut obtenirune bonne participation, il estimportant de détailler l'ensembledu processus, de l'adhésion auxdifférents modes d'utilisation, enayant présent à l'esprit la question

des coûts - pour l'adhérent debase, pour le centre régional,pour le SUNIST.

Aide toi, le CCN t'aidera

BBF. Comment se pose l'adhésionen termes financiers ?

Jacques Bourgain. C'est un pro-blème effectivement complexemais qui doit être très clairementposé : si les différents participantsau CCN esquivent, chacun à sonniveau, leurs responsabilités fi-nancières, l'addition au bout ducompte sera à la charge de l'utili-sateur ce qui n'était pas l'objectifde départ...

Disons, pour clarifier la situation,qu'il existe deux cas de figure.Les bibliothèques ou centres do-cumentaires qui ne disposent pasde terminal font saisir leurs étatsde collections par le centre régio-nal. Dans ce cas, pour le momenten tout cas, elles ne supportentpas les coûts de saisie correspon-dants, les dépenses de serveurdes centres étant indemniséesintégralement par la DBMIST. Enrevanche, les bibliothèques quiont un terminal sont en généraldotées d'une entrée secondaire.

Elles sont alors en mesure d'en-trer elles-mêmes leurs états decollections, et, de ce fait, sontfacturés les coûts de saisie cor-respondants. Cependant, pour lesindemniser de cette activité de« producteur », elles bénéficientd'une réduction de 40 % de leurfacture SUNIST jusqu'à un plafondcalculé en fonction du nombred'états de collections qu'elles ontmis à jour pendant le trimestreprécédant. Ce système de factura-tion comporte donc ce qu'onpourrait appeler une « prime àl'adhésion et à l'utilisation ». Restecependant que pour un établis-sement doté pour la première foisd'une entrée secondaire, il estdifficile de prévoir clairement lesdépenses afférentes à son adhé-sion au CCN et de les « budgéti-ser ». Rappelons cependant queles bibliothèques participantes auCCN bénéficient d'un tarif privi-légié pour l'accès en ligne (100 Fde l'heure, contre 300 F pour lesbibliothèques non participantes),d'un exemplaire gratuit de l'édi-tion sur microfiches du CCN(vendu 3 500 F aux non partici-pants) et peuvent obtenir gratui-tement leur catalogue une fois paran.

Marie-France Rochard. Ce pro-blème des coûts d'adhésionconstitue une véritable pierred'achoppement pour le système.Sur Lyon et la région Rhône-Alpesla plupart des établissementsparticipaient au CPI et il régnaitun état d'esprit très favorable à lacoopération. Malgré cet avantageau départ nous avons eu et nousavons encore bon nombre dedifficultés dues à la question fi-nancière qui se pose de différen-tes manières.Il est au départ très difficile d'ex-pliquer aux adhérents disposantd'une entrée secondaire qu'ilsdoivent payer pour entrer leursdonnées. C'est d'autant plus diffi-cile à expliquer que les tarifsd'interrogation d'une part et lesmodalités de compensation d'au-tre part ont évolué d'une année àl'autre puisque le CCN était enpériode de lancement. Par voiede conséquence, il est impossibleau jour d'aujourd'hui de faire unbilan précis du « coût d'adhé-sion » au CCN. On peut donnerdes explications, dresser des hy-pothèses mais nos adhérentsn'aiment guère se lancer à l'aveu-glette sur un coût inconnu.

Sabine Barral. Ils aiment d'autantmoins cela que le coût est in-connu de plusieurs manières : ils'agit certes de dépenses sup-plémentaires très difficilementquantifiables à l'avance mais ils'agit aussi de coûts nouveaux quin'existaient pas auparavant. Jedevrais plutôt dire que ces coûtsn'étaient pas pris en compte : lesheures passées à faire une re-cherche bibliographique ma-nuelle représentaient un investis-sement important mais complè-tement masqué. Maintenant leCCN dévoile ces coûts tout enaccordant en contrepartie un gainde temps et de service apprécia-bles - mais il est difficile d'inté-grer ce type de raisonnementdans les mentalités, les nôtres,celles de notre public, et cellesdes adhérents au CCN.

Participation/coopération

Huguette Chetcuti. Le terme dedifficile me paraît être un euphé-misme si j'en crois mon expé-rience récente. A la suite d'unemauvaise interprétation quant aumontant des subventions de laDBMIST nous avons pensé ne paspouvoir assurer l'entrée et la miseà jour des données des bibliothè-ques n'ayant pas d'entrée propre,et nous avons informé nos adhé-rents que nous leur répercute-rions le coût des prestations effec-tuées - créations de notices oulocalisations. Cela a déclenchéune véritable levée de boucliers,bibliothèques municipales et bi-bliothèques d'UER menant l'as-saut, et nous nous interrogions surl'avenir du centre régional...Après plus ample information surnotre budget nous avons pu ras-surer les esprits et reprendrenotre action mais, de toute évi-dence, les esprits ne sont pasmûrs pour envisager une adhé-sion payée au prix coûtant.Catherine Lupovici. Une tellemesure a pourtant été envisagéepar la Bibliothèque interuniversi-taire de médecine mais celle-cifonctionne dans un contexte trèsparticulier. Il s'agit d'un CADISTqui possède des collectionsconsidérables qui lui donnentdéjà une assiette nationale et dontl'entrée représente une trèslourde charge de travail.Par ailleurs, c'est dans le secteurde la médecine, le plus concernépar le prêt-inter, que les avanta-ges immédiats d'une adhésion auCCN sont les plus évidents. (Ausurplus, les bibliothèques de la-boratoires sont financièrement les

moins démunies). Pour le CDST(Centre de documentation scienti-fique et technique du CNRS) quigère de très gros centres docu-mentaires, les termes financiersde l'adhésion au CCN se présen-tent aussi de manière très spécifi-que. Il faudra tenir compte de lasituation et de la logique propresaux différents centres régionauxavant d'arrêter une politique fi-nancière.

Sabine Barral. Il importe en toutcas de distinguer les centres pari-siens qui ont une vocation théma-tique des centres provinciaux quifonctionnent dans la logique deréseaux locaux, réseaux qui for-ment en partie les futurs servicescommuns de la documentation(SCD). Dans cette optique, jeplaide vigoureusement pour unenon-pénalisation des petites bi-bliothèques (petits producteurs etfaibles utilisateurs) du fait desmodalités financières de l'adhé-sion, au moins pendant la phasede lancement et tant que l'organi-sation de la documentation auniveau local (SCD) n'a pas étéréalisée.

Marie-France Rochard. Il fau-drait aussi réfléchir au rôle jouépar les centres régionaux carcelui de Lyon, du fait de sesactivités CCN, se trouve sollicitéau-delà de ses compétences dedépart et reçoit nombre de de-mandes d'établissements quiécrivent (ou téléphonent) poursavoir où se trouve tel périodique,où se le procurer, etc. Comme lasection sciences de la bibliothè-que a un service de renseigne-ments par téléphone5, le centre luirenvoie les demandes de localisa-tion et a fortiori les demandes envue de prêt-inter. Cependant, unefois fait le tri, il reste un certainnombre de demandes internes auréseau CCN qui ont une inci-dence financière sur le fonction-nement du centre régional. Jus-qu'à présent celui-ci prend tousles frais d'interrogation à sacharge mais cela ne pourra pastoujours durer.

5. Cf. Marie-France Rochard, « SVPDocumentation scientifique à Lyon », Bull.Bibl. France, t. 28, 1983, no 2, p. 193.

André Roussel. En tant que bi-bliothèque universitaire et en tantque fournisseur du prêt-inter, ilme paraît important de délimiterles compétences et de sérier lesrôles.Il est effectivement préférableque le centre régional transmetteles demandes de localisation auxsections de bibliothèque universi-taire - elles ont une entrée se-condaire (ou même une entréePIB) et elles ont aussi la documen-tation nécessaire pour traiter lesdemandes. Ceci dit, dans le do-maine de la médecine où la do-cumentation est très éparpillée, jevois mal comment le centre ré-gional pourrait systématiquementfaire le tour des centres hospita-liers pour superviser leur adhé-sion au CCN. Il me semble que lasection médecine de la bibliothè-que universitaire qui entretientdes contacts plus étroits et plusréguliers, est mieux armée pour lefaire - ou du moins elle devraitl'être.

Sabine Barral. Il faut être vigilantsur ce point, le centre régional etson réseau ne doivent pas devenirdes appendices extérieurs auxbibliothèques d'université. Lors-que le centre régional était le seulà avoir un accès en ligne, il étaitnormal qu'il interroge pour lecompte de ses adhérents maisaussi pour le public en général.Maintenant que presque toutesles sections de bibliothèque uni-versitaire sont pourvues d'un ter-minal, c'est à elles de donner lesrenseignements - d'autant plusqu'elles peuvent souvent répon-dre sans avoir à recourir à l'inter-rogation en ligne. Le centre ré-gional joue le rôle d'un servicetechnique mais il n'a pas à sesubstituer aux sections de la bi-bliothèque pour tout ce quiest information bibliographique,orientation, prêt-inter. Le CCNn'est qu'un moyen d'améliorer cesservices; il n'est pas une fin ensoi...

Le CCN ne s'use pas

si l'on s'en sert

BBF. Ceci nous amène à la ques-tion de l'utilisation qu'on peutaborder sous plusieurs angles : leservice rendu et les usages d'unepart, les coûts des différents pro-duits d'autre part.

Jacques Bourgain. Jusqu'au moisde juillet dernier, le CCN n'étaitconsultable qu'en ligne; nous dis-posons donc d'informations relati-

vement fiables sur son utilisation :de juillet à septembre 1985 (pé-riode creuse) le SUNIST a enregis-tré 2719 heures de connexion(englobant comme je l'ai dit l'in-terrogation et l'écriture de don-nées), le centre national à lui seulreprésente la moitié de ces heu-res de connexion; s'y ajoutent lescentres régionaux, les entréessecondaires et les utilisateurs pri-vés qui interrogent, au tarif fort,sans participer au réseau. Parailleurs le CCN est, de toute évi-dence, très interrogé dans le ca-dre du prêt-inter et il y a un traficimportant via la messagerie élec-tronique. Un trafic important maismalheureusement pas encoremesurable. En définitive nousmanquons d'informations surl'usage véritable du CCN : il fau-dra faire des développementsdans le cadre du projet PIB pourobtenir des informations plus fineset mener des enquêtes ponctuel-les auprès des utilisateurs puis-que ceux-ci disposent maintenantde microfiches donnant l'état de labase au printemps 85.Ces microfiches qui ont été diffu-sées depuis juillet dernier repré-sentent elles aussi une prime àl'adhésion - directe puisquechaque participant a eu droit à unexemple gratuit, et indirecte car laconsultation en ligne est allégéetechniquement et financièrement :comme la grande majorité destitres peuvent être identifiés àpartir de la seule microfiche, il estmaintenant possible d'interrogeren ligne à partir de l'ISSN ou dunuméro d'enregistrement CCN enévitant de passer par les index.Sans doute y aura-t-il des réédi-tions tout comme il peut y avoirdes produits papier.

Quoi qu'il en soit - version enligne, sur microfiche ou sur pa-pier - le CCN n'est jamais ce queses participants y ont mis. Sansdoute les centres régionaux et lecentre national ont-ils un rôle decoordination et de vérification,mais il ne faut pas attendre d'euxqu'ils rectifient des états de col-lections dépassés... Par ailleurs, lacollaboration avec l'ISDS imposequelques règles de conduite ri-goureuses dont celle-ci : la noticeISDS représente dans tous les casla notice d'autorité qui se substi-tue systématiquement aux noticesprovisoires tirées des fichiersd'origine ou créées par les cen-tres régionaux. Comme tout prin-cipe, celui-ci crée des difficultéscar il peut arriver que des noticesISDS soient moins bonnes que lesnotices provisoires; mais il est

nécessaire de s'y tenir sous peined'entrer dans un engrenage decorrections en cascade.

Sabine Barral. Jamais on n'auraitpu constituer un instrument decette ampleur et en aussi peu detemps si on était parti de zéro;mais il n'est pas niable que leproduit CCN reste encore entachéde doublons, de localisations er-ronées et de notices provisoiresplus ou moins douteuses, tousdéfauts qui nuisent à son imagede marque. Il est très regrettablequ'il n'y ait pas eu davantaged'effectifs pour faire ce travaild'épurement des fichiers d'ori-gine. En tant qu'utilisateurs nousaurions quelques aménagementsà proposer au produit diffusé.Tout d'abord la microfiche devraitcomporter un index par collectivi-tés éditrices car il s'agit là d'unmode de recherche très usuel.Ensuite et surtout, nous souhaite-rions disposer d'index permutés àl'exemple des KWIC index duCDST qui sont le moyen le plusefficace pour retrouver le libellédes titres souvent rédigés demanière approximative, par lesmots principaux.Il est par ailleurs essentiel, et il lesera encore plus à l'avenir, desensibiliser les adhérents à lanécessité de faire des mises àjour régulières, car, si le CCN estpour le moment un instrument àusage interne, servant surtoutpour le prêt-inter, sa diffusion survidéotex permettra une consulta-tion directe par le grand public :d'où la nécessité encore plusgrande qu'il soit un instrumentfiable. Si les étudiants ou ensei-gnants qui l'utilisent sont obligésde nous soumettre les résultats deleurs recherches pour s'assurerde la validité des données re-cueillies, on aura dépensé beau-coup de temps et d'argent pourpas grand chose !

Microfiche en première ligne

André Roussel. Mon analyse estassez proche pour ce quiconcerne les services secondai-res de la microfiche : un index desabréviations normalisées des ti-tres serait fort utile car les utilisa-teurs remplissent souvent leursbulletins de demandes des titresen abrégé.La microfiche elle-même a étébien acceptée - bien mieuxqu'on aurait pu le penser au dé-part car ses utilisateurs redou-taient' la fatigue visuelle. Al'usage, elle s'avère lisible et très

supportable mais nous souhaite-rions néanmoins une sortie-papierdu CCN médecine si la chose estpossible.

Jacques Bourgain. Deux des de-mandes qui viennent d'être formu-lées seront exaucées: la pro-chaine édition sur microfichescomportera une table des collec-tivités éditrices et un cataloguecollectif des périodiques médi-caux et paramédicaux sera éditédans le courant de l'année 1986.S'il est bon de pouvoir satisfaireaux demandes encore faut-il quecelles-ci soient cohérentes: unlisting papier « passe » plus faci-lement que la microfiche... àcondition de ne pas avoir plu-sieurs mètres d'épaisseur. Onpense rarement au départ à cecritère de maniabilité qui estpourtant fondamental et quiconstitue un des atouts de lamicrofiche. Celle-ci, bien sûr,n'est acceptée et utilisée qu'unefois atteint un certain seuil d'ac-coutumance : l'équipe du Centrenational, qui partage son tempsentre la consultation en ligne et laconsultation microfiche, plébiscitecette dernière pour sa facilité deconsultation. Mais ce verdict n'in-tervient qu'après une bonne ac-coutumance ; en-deçà de ce seuilla microfiche peut susciter desréactions contradictoires de lapart des utilisateurs.Geneviève Lamoine. C'est le casà la Bibliothèque interuniversitairede Toulouse; personnellement, entant qu'utilisateur de la microficheCCN pour le prêt-inter, j'appréciebeaucoup ce support, facile d'uti-lisation et plus lisible que lesmicrofiches de thèse, alors quemes collègues du centre régionalla jugent incommode et peu lisi-ble. Cependant, une fois expri-mée cette réserve, tout le mondese retrouve d'accord pour récla-mer plusieurs exemplaires decette microfiche (au moins unepar section) et pour demanderune actualisation aussi fréquenteque possible.

André Roussel. Si le CCN médi-cal s'avère plus maniable surmicrofiche que sur listing nousnous rallierons à la microfiche...Pour résumer la situation à Ren-nes, je dirais que la microfiche estacceptée mais pas encore inté-grée - nous avons encore ten-dance à consulter en priorité leCOLMED-papier avant le CCN(microfiche ou en ligne). Lorsquele CCN-microfiche s'avérera plusperformant que le COLMED-pa-pier celui-ci sera abandonné.

Jacques Bourgain. La premièreédition sur microfiche aura desprolongements mais les modalitésn'en sont pas encore fixées. Per-sonnellement il me semble qu'uneréédition annuelle constituerait unrythme satisfaisant mais la politi-que d'édition des microfiches esten cours de définition : entrent enjeu les notions de contenu (faut-ilentrer toutes les notices CIEPScomme on vient de le faire ou selimiter aux seules notices locali-sées), de tarification (pour lesparticipants et les utilisateurs pri-vés), et de prix - car il n'est paspossible de prolonger indéfini-ment une diffusion gratuite auxparticipants alors que le prix devente à « l'extérieur» » est de3 500 F. Il faudra trouver unmoyen terme entre ces deux ta-rifs. Il est très vraisemblable quela prochaine édition comporterades index et tables complémen-taires (collectivités, numéro ISSN)mais, pour des raisons de coût, lesaccès par mots du titre n'y figure-ront pas; ils sont en revancheprévus sur la version vidéotex duCCN.

Sabine Barral. Cette solution neme paraît pas complètement satis-faisante car elle implique laconsultation en ligne chaque fois

que le titre est mal libellé (donctrès souvent), c'est-à-dire descoûts d'interrogation supplémen-taires à la charge, soit de la biblio-thèque, soit de l'utilisateur. Laversion vidéotex ne peut pasremplacer un KWIC index surmicrofiche.Pour .ce qui est de la microficheelle-même, elle a été tout de suiteadoptée et est le premier instru-ment auquel nous recourons cha-que fois que nous avons une re-cherche, l'interrogation en lignevenant... en deuxième ligne. L'ins-trument papier n'est pas à regret-ter car les impératifs de maniabi-lité sont tout à fait fondamentauxet un instrument comme le CPIatteignait déjà ce seuil critique demaniabilité. Il est tout de même unoutil-papier dont nous souhaite-rions disposer c'est le RB-CCNqu'on aimerait avoir constammentsous la main de manière à éviterles va-et-vient d'une microfiche àl'autre6.

6. [NDLR] : cette édition du RB-CCN surpapier est en voie de diffusion.

Information nationale,

diffusion locale

Marie-France Rochard. Sur Lyonaussi nous souhaitons une sortie-papier : il s'agirait de lister l'en-semble des périodiques disponi-bles sur Lyon. Ce type de docu-ment, diffusé à tous les universi-taires, leur est fort utile et consti-tue aussi un excellent outil promo-tionnel... Comme le corpus depériodiques concernés reste rela-tivement restreint, nous tironsnous-même pour l'instant cetteliste dans le cadre de nos activitésCADIST.La dimension locale et régionaleme paraît personnellement devoirêtre privilégiée lorsque sera miseen place la politique de commer-cialisation des produits CCN.D'ores et déjà, nous souhaiterionspouvoir transférer sur micro-ordi-nateur, consultable en local, lesdonnées CCN concernant la ré-gion. Ce micro-ordinateur serait àla libre disposition des cher-cheurs qui, d'évidence, sont trèsintéressés par un tel produit. Saconsultation devrait donc être trèsaisée - d'autant plus aisée quece produit intéresserait aussi desbibliothèques publiques commela Bibliothèque municipale de laPart-Dieu.

Sabine Barral. Cette analyse re-joint tout à fait les nôtres. Il estimportant dans l'immédiat depouvoir proposer un produit-pa-pier aux universitaires grenoblois.Il faut avoir présent à l'esprit quel'Université de Grenoble ne dis-pose actuellement que de 22minitels pour plusieurs milliers dechercheurs : tant que le minitel nesera pas généralisé le produit-papier restera indispensable.

Un CCN régional consultable surmicro-ordinateur me paraît aussiune perspective intéressante àcondition - j'insiste là-dessus -que le logiciel de consultation soitidentique à celui du CCN national.Tout le monde le sait, la difficultéde l'interrogation en ligne ne tientpas tant au maniement d'un logi-ciel qu'à la nécessité de sauterd'un logiciel à l'autre en quelquesminutes; si on veut mener desrecherches rapides et efficaces ilfaut pouvoir passer très facile-ment de la consultation sur mi-crofiche à l'interrogation en local,puis sur le SUNIST. Sans préjugerdes décisions qui pourront êtreprises, il me semble qu'une miseà jour annuelle de cette baselocale représenterait, à l'exemplede la microfiche, un rythme detravail satisfaisant.

Il y a aussi un point sur lequel leCCN devrait comporter des amé-liorations que ce soit au niveaurégional ou national. Comme nousl'utilisons pour notre politiqued'abonnements (et, hélas ! dedésabonnements), il serait inté-ressant d'avoir les affichages CA-DIST, de manière à être certainqu'un périodique donné est réel-lement disponible (obligation deconservation et de fourniture dansun délai minimum). La Bibliothè-que interuniversitaire de Greno-ble est elle-même CADIST dephysique mais il est de nombreuxtitres, aux franges de la physique,pouvant intéresser davantage lesCADIST de mathématiques ou dechimie; nous aimerions être cer-tains, avant de prendre des déci-sions de désabonnements, queces titres sont bien acquis au titrede CADIST par nos collègues.

Geneviève Lamoine. Il faudraitaussi pouvoir afficher les établis-sements qui se refusent auprêt-inter. Je pourrais citer plu-sieurs centres documentaires ad-hérents au CCN et emprunteursdu prêt-inter mais qui renvoientsystématiquement toutes les de-mandes qui leur sont faites.

Impossible n'est pas françaisAndré Roussel. Puisque nousévoquons le prêt-inter nous sou-haiterions vivement, à Rennes,une connexion directe entre laconsultation et la demande deprêt-inter par messagerie de ma-nière à pouvoir coupler instanta-nément les deux opérations; ac-tuellement il faut taper le numérode code de la bibliothèque sollici-tée, il s'agit en soi d'une opérationsimple mais qui scinde les deuxprocessus et, de ce fait, freinel'intensité d'utilisation.Catherine Lupovici. Toutes cesdemandes posent des problèmestechniques mais surtout politi-ques. Tout est possible mais...Disons tout d'abord qu'il est faciled'afficher les titres achetés au titredes CADIST mais il devient aussi-tôt nécessaire de distinguer car ily a des CADIST qui affirment leurvocation de fournisseurs deprêt-inter tandis que d'autres affi-chent leur vocation de recours(du premier au dernier...). Paral-lèlement des adhérents tels leCDST prétendent également autitre de fournisseur privilégié.Toutes ces données signifient ladéfinition d'une politique trèsclaire à tous les niveaux7.Pour ce qui est de la demandeprécise d'interface consultation-demande de prêt interbibliothè-ques, il est prévu d'y répondredans le cadre de l'informatisationdu prêt-inter; l'interface sera pos-sible dans les deux sens : faireune interrogation dans le CCN etenchaîner directement sur unedemande de prêt-inter à partird'une demande déjà saisie et faireune vérification dans les catalo-gues collectifs avant de la valider.Cette application est prévue maiselle s'inscrit en aval du dévelop-pement de la gestion du prêt-in-ter ; nous en sommes à la phase deconsultation pour une réalisationqui doit démarrer en 1986. Il n'estpas possible à l'heure actuelle, dedonner un échéancier plus précis.La demande de gestion d'unsous-fichier CCN sur serveur localpeut être exaucée beaucoup plusvite si on s'est bien entendu au

7. [NDLR] : il est prévu d'ici la fin del'année 1986 de différencier à l'affichagepar des signes diacritiques les différentstypes de services offerts, par exemplefourniture intensive ou dernier recours.

départ : le CCN local ne pourraitêtre qu'un sous-produit du CCNnational par lequel continueraientà transiter les mises à jour et sonactualisation ne serait pas perma-nente comme celle du CCN natio-nal. On aboutirait ainsi à deuxproduits conçus et utilisables entermes de complémentarité et nonde substitution. Enfin, avant demettre en place une politiqued'édition (microfiches ou papier)il me paraît nécessaire d'analyserles différents produits, et de défi-nir des produits standard en fixantdes priorités : catalogues particu-liers, établissement par établis-sement, catalogues collectifs auniveau d'un campus, d'un dépar-tement, d'une région, cataloguesthématiques. Tout est possiblemais... les coûts seront fonction dutirage.

Facturation au coup par coût ?

BBF. Puisque nous voilà revenusau problème des coûts, commentles lecteurs «vivent-ils » ce nou-veau service, qui est un servicepayant ?Geneviève Lamoine. Est-cevraiment un nouveau service auxyeux des utilisateurs ? Nos lec-teurs acceptent facilement depayer pour une recherche docu-mentaire informatisée car l'affi-chage de références bibliogra-phiques à l'écran garde encore uncaractère magique; mais l'interro-gation CCN est beaucoup plusprosaïque et est bien perçuecomme un succédané de laconsultation des catalogues ma-nuels. Lorsqu'ils étaient initiale-ment usagers de ces catalogues,les lecteurs renâclent et exigentdes explications détaillées sur lesfactures d'interrogations qui de-vraient être plus explicites; la fac-turation du service prêt-interconstitue un autre problème biendistinct - il me paraît personnel-lement difficile de répercuter soncoût sur le lecteur.

Jacques Bourgain. Il est évidentque les nouvelles technologiesobligent à reconsidérer la politi-que de gratuité mais les appro-ches peuvent être très différen-ciées ; par exemple, la bibliothè-que de l'Université de Laval auQuébec prend à sa charge lamajeure partie du coût des inter-rogations de banques de donnéesmais facture au lecteur l'intégra-lité du coût de fourniture desdocuments. Je précise tout desuite que cette politique se définità partir d'un volant de disponibi-lité en personnel - disponibilité

due au développement des cata-logues collectifs qui libère lepersonnel et lui permet de sespécialiser dans les tâches derenseignement et d'orientationbibliographiques.

Sabine Barral. À Grenoble nousne partageons pas ce point devue et nous facturons les interro-gations de banques de donnéescar il s'agit autant d'un servicenouveau, au sens de supplémen-taire, que d'une nouvelle techno-logie. La recherche bibliographi-que a toujours été le fait deschercheurs qui ne demandaient àla bibliothèque qu'un minimumd'initiation aux instruments de tra-vail ; par contre la bibliothèqueétait sollicitée pour les servicesd'accès au document : localisationet fourniture. Les banques dedonnées modifient ce schémapuisque l'interrogation déchargele chercheur de la recherchebibliographique. Lorsqu'il y a desrécriminations sur le coût d'uneinterrogation je rappelle auxchercheurs que ce service leurévite des heures ou des journéesde recherche...

Une fois affirmé ce principe nousnous posons cependant beaucoupde questions quant aux modalitésde la facturation. Il est clair qu'uneinterrogation CCN permet souventd'épargner des heures de recher-che manuelle dans des catalo-gues ; mais la microfiche le permetaussi, sans parler du fait qu'il nousarrive de connaître par coeur laréponse à une question donnée !Je crois qu'il est impossible deraisonner uniquement en termesde canaux et de facturer (ou dene pas facturer) le renseignementen fonction du moyen utilisé pourle trouver.

Marie-France Rochard. Tant quele CCN n'est pas directementaccessible en ligne au lecteur,son utilisation ne lui apparaît quecomme un des moyens techni-ques utilisés par le personnel dela bibliothèque pour satisfaire sademande. C'est pourquoi, à Lyon,nous préférons fixer un prixmoyen pour tout document quelleque soit la méthode qui nous apermis de le localiser. Il ne fautpas que le budget de la biblio-thèque soit pénalisé lourdementpar ces nouvelles techniques;mais il ne faut pas non plus quele lecteur soit découragé par descoûts trop variables : le personnelchoisit pour le satisfaire, les outilsqui lui paraissent les plus effica-ces tout en veillant à l'équilibreinterne du budget.

Qui paye le plus

peut le moins ?

Jacques Bourgain. Il est bienévident qu'une facturation au prixréel, en fonction des seuls canauxutilisés, peut conduire à des résul-tats aberrants; il a pu se produireque deux lecteurs, posant lamême question à quelques joursd'intervalle dans un même éta-blissement, aient eu droit à untraitement tout différent : le pre-mier a payé pour l'interrogationen ligne tandis que le second aété renseigné gratuitement grâceà l'arrivée de l'édition sur microfi-ches. Mais il existe des cas defigure encore plus paradoxaux : sile lecteur demande une interroga-tion simple du CCN, celle-ci luisera facturée au prix fort; mais sicette interrogation est faite à l'oc-casion d'une demande de prêt-inter, elle le sera à un tarif moin-dre. Autrement dit le lecteur paiele prix maximum pour le serviceminimum ! Il me semble qu'il fautposer le problème en termes deservice rendu, calculer le coûtglobal du circuit - de la locali-sation du document à l'établisse-ment des photocopies remises aulecteur.

Geneviève Lamoine. Une telleanalyse serait également néces-saire pour les monographies; letraitement des demandes demonographies signifie pour labibliothèque emprunteuse l'éta-blissement de plusieurs deman-des de prêt - par poste ou parmessagerie - qui, en définitive,lui reviennent beaucoup pluscher qu'un périodique pour le-quel il aura fallu faire simplementdeux interrogations en ligne -localisation et demande.

Catherine Lupovici. La politiquede la DBMIST en matière deprêt-inter prévoit une tarificationdes reproductions. Les tarifs ontété établis sur la base du coût defourniture pour la bibliothèqueprêteuse (temps de recherchedans les catalogues et dans lesmagasins compris). En contrepar-tie la DBMIST attribue aux établis-sements qui dépendent d'elle unesubvention calculée sur la basede leurs emprunts. Les établisse-ments emprunteurs ont à déter-miner par eux-mêmes quel ser-vice ils rendent à leurs clients età quel coût. Comme la plupart desbibliothèques sont à la fois prê-teuses et emprunteuses, il existe

un certain flou sur cette questiondes tarifs. Par ailleurs le prêtd'originaux n'est actuellement pasfacturé bien que les recherchespour les localiser représentent uncoût masqué important. Il est ce-pendant fort possible que ce ser-vice-là soit un jour tarifié : leCentre de prêt de la Bibliothèquenationale envisage cette mesure.André Roussel. À partir du mo-ment où l'on commence à factu-rer, il faut le faire sur la base duservice rendu, sans s'égarer dansle détail des supports utilisés pourla demande (bulletins de prêt oumessagerie) ou pour la fourniture(originaux et photocopies). Enrevanche il faudrait mettre enplace un système de subventionsde compensation pour les établis-sements emprunteurs d'originauxtout comme il en existe pour lesemprunteurs de photocopies.Jacques Bourgain. Cette notionde service rendu devrait s'appli-quer en tenant compte de la clien-tèle, plus que du moyen utilisé. Sides centres documentaires refu-sent de jouer la règle du jeu, ilconvient d'appliquer le prix fort,tout comme les tarifs d'interroga-tion en ligne et de vente desmicrofiches ont été modulés enfonction des critères de participa-

tion au CCN. Un tarif de connexionà 300 F de l'heure, une série demicrofiches à 3 500 F sont des prixbeaucoup moins prohibitifs qu'onpourrait le croire; l'acceptation deces tarifs, moyennant une non-participation au CCN, peut cor-respondre à un raisonnementéconomique. Si un centre a réa-lisé des économies en temps depersonnel et en temps deconnexion sur l'entrée des don-nées et sur la fourniture de docu-ments dans le cadre du prêt-inter,il acceptera de payer le prix fortpour bénéficier des services duCCN car l'opération restera renta-ble.

Il importe d'intégrer totalementcette notion de service rendudans toutes ses composantes si onveut mettre en place une politiquede facturation rationnelle. On enarrive, en fin de compte, à unerègle du jeu un peu complexe caril faut distinguer non seulementles non-participants des partici-pants mais aussi, parmi ces der-niers, leur degré d'adhésion(participation au prêt-inter). Il fautenfin différencier le réseau publicdu réseau privé au niveau duprêt-inter qui, pour le moment,représente le principal usage duCCN.

Approche SICOB...Catherine Lupovici. À terme,j'imagine que les usages du CCNdéborderont le cadre du prêt-in-ter et seront beaucoup plus diver-sifiés, surtout lorsque la versionvidéotex, consultable sur minitelsera disponible. Une telle diversi-fication devrait permettre d'élargirla clientèle et, aussi, de donner auCCN sa dimension d'instrumentbibliographique, dimension queles vicissitudes du démarragesemblent avoir quelque peugommée.BBF. C'est un phénomène qu'il estpossible d'observer au niveau dela formation initiale et du CAFB :les étudiants ont des réactionssignificatives lorsqu'on les inter-roge en bibliographie, ne citant leCCN qu'occasionnellement et in-sistant beaucoup plus sur lesmerveilles de l'outil informatiqueque sur ses services bibliogra-phiques...

Jacques Bourgain. Former desélèves du CAFB au CCN est,disons le, un exercice des pluspérilleux lorsqu'on dispose d'uneseule journée de démonstrationavec quatre terminaux pour 120élèves. Est-il possible à ce stadede parler de « formation » ?

Geneviève Lamoine. Il serait bonde disposer de quelques heuresd'interrogation gratuite pour pou-voir organiser de véritables séan-ces. Personnellement, il m'estparfois arrivé de prendre quel-ques élèves avec moi pour lesfaire assister à une recherchemais ce bricolage ne représentepas une véritable initiation. Uneentrée gratuite « enseignement »permettrait de résoudre le pro-blème en donnant aux élèves lapossibilité de manier le CCN toutcomme ils manipulent catalogueset bibliographies imprimés.

Huguette Chetcuti. À Lille8,nous travaillons en liaison étroiteavec le Centre régional de for-mation professionnelle, l'URFISTet l'Université de Lille III. Il a étéaussi possible d'organiser dessessions de formation pour lesétudiants du DESS Informatique etdocumentation et du CAFB, cha-que étudiant passant de vingtminutes à une demi-heure devantle terminal. Cette solution est loinde résoudre tous les problèmes,d'autant plus que l'initiation auCCN s'inscrit dans le cadre duprogramme « accès au docu-ment » et n'est pas forcément re-liée aux enseignements de bi-bliographie.Catherine Lupovici. La formationau CCN souffre de ce que j'appel-lerais pompeusement un « hiatustechnologique et conceptuel ».Toute demande d'heures d'inter-rogation gratuite faite au titre de laformation devrait, du moins je lepense, être étudiée dans un sensfavorable. Encore faudrait-il que

8. Par convention avec la DBMIST, le DEUGLettres, art, expression et communication deLille III bénéficie de 20 heuresd'interrogation gratuite du CCN quiserviront à la formation de ses étudiants.

de telles demandes soient formu-lées...

Le décalage conceptuel est à mesyeux beaucoup plus préjudicia-ble : l'enfermement du CCN dansdes sessions plus proches duSICOB que de la pédagogie ris-que de déboucher sur une disso-ciation sclérosante avec un ensei-gnement bibliographique tradi-tionnel figé sur les catalogues-papier tandis que se développe-rait en parallèle un enseignement« technologique » comportant laformation au CCN et aux banquesde données. Il est fondamentald'insister sur l'unité du produit, demontrer que le CCN est à la foisun outil d'identification et de lo-calisation. Un des avantages del'édition sur microfiches est quecette dernière permettra - dumoins je l'espère ! - de réinté-grer le CCN dans l'enseignementde bibliographie.

...ou approche usagers ?

BBF. D'un point de vue « utilisa-teurs », la formation au CCNpose-t-elle des difficultés ?

Huguette Chetcuti. On n'insisterajamais assez sur son importance.Personnellement j'ai organisé denombreuses séances d'initiation,je présente régulièrement unecassette de démonstration mais jem'aperçois que, même formés, laplupart de mes correspondants nemaîtrisent bien qu'une partie duprocessus et que les recherchesà fin d'identification ne sont querarement faites à partir du CCN; lerecyclage est vraiment une né-cessité permanente.

Sabine Barral. À Grenoble, nousavons été surpris de l'intensitédes besoins en formation. Alorsque nos correspondants travail-laient pour la plupart dans des

bibliothèques scientifiques etétaient familiarisés avec les ter-minaux, ils étaient « traumatisés »,craignant de faire des erreurs demanipulation et de dépenser del'argent. On a donc très vite dûrépéter les séances de formationpour les aider à surmonter cetteappréhension. Par ailleurs, la for-mation au CCN (et à la message-rie) doit s'inscrire dans un recy-clage plus général sur la biblio-graphie et sur le catalogage car ily a toujours des détails qu'onoublie et il faut sans cesse seremettre à jour.

Jacques Bourgain. Le recyclagesemble effectivement être appeléà devenir un axe majeur desactivités du Centre national. Plutôtque d'organiser des sessions demasse sur Paris, nous comptonsnous déplacer fréquemment enprovince et toucher nos interlocu-teurs (centres régionaux ou utili-sateurs) sur place de manière àvoir avec eux les différents pro-blèmes qui peuvent se poser aujour le jour.Du point de vue du Centre natio-nal je vois un avantage supplé-mentaire à cette procédure; ellenous permettra de mieux cernerl'utilisation véritable du CCN, carnous nous retrouvons à la têted'un très bel outil mais qui nesemble pas encore totalement in-tégré dans les pratiques quoti-diennes. Jusqu'à présent le phé-nomène n'a rien que de très nor-mal puisqu'on en est encore à laphase de démarrage. Mais il vaêtre bientôt temps passer à laphase de pénétration, de mesurerl'adéquation du produit aux be-soins et de raisonner en termesd'usage. Le bilan d'aujourd'hui apu donner une première informa-tion ; il devrait être suivi de beau-coup d'autres auxquels les utilisa-teurs du CCN, heureux ou mal-heureux, sont conviés à s'associer.