revue litteraire passerelle vol2n3

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vol2, n3 de la revue litteraire passerelle et litterature maghrébine

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Vol.2, N.1

Dans ce troisiéme numéro du volume deux de la Revue Lit-

téraire Passerelle, nous abordons avec plaisir la nomination sur

la liste du prix Goncourt de l’auteur marocain Fouad Laroui en

catégorie nouvelles pour (Le jour où Malika ne s’est pas mariée)

ainsi que la consecration au Maroc de Mohamed Loakira pour le

grand prix Atlas 2010 pour son texte ( l’inavouable).

Ces nominations instituent, du mieux qu’on peut le dire, la vo-

lonté premiére de tout ces auteurs de cautionner la littérature par

l’idiome du mot, et par le désenclavement des repéres identi-

taires au delà des espaces territoriales.

Le dernier salon du livre de Casablanca, en Fevrier 2010, retient

notre attention. Il a révelé les attentions louables du CCME

quant à la consecration de ces auteurs, à la promotion de la lit-

térature marocaine d’outre mer et à la célebration de notre patri-

moine culturel riche et varié. Nous interpellons aussi pour cette

édition le manifeste de Abdellatif Lâabi adressé à tout les ac-

teurs culturels marocains du monde pour adhérer à une vision

plus intégre du volet culturel au Maroc..

La Culture c’est ce qui reste quant on a tout oublié disait l’autre,

elle restera notre cheville ouvriére pour continuer, chers amis

lecteurs, à lui donner sciemment ses lettres de noblesse, à don-

ner une voie à nos auteurs, et une vie à leurs textes.

Sommaire -Livremoi.ma Page 3 -Loakira, prix Atlas 2010 Page 5 -Mohamed Loakira: poéte marocain Page 7 -Les maisons d’édition au Québec Page 13 -Manifeste de la culture Page 15 -Le CCME honore les au-teurs marocains Page 19

-Dossier Fouad Laroui, Page 21 -E-passerelle agrée par DAM Page 25

ISSN: 1911-4427 Www.e-passerelle.ca [email protected]

REVUE LITTÉRAIRE PASSERELLE,

VOL.2, N.3

Juillet 2010

Éditorial

Par: Kamal Benkirane

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Livremoi.ma: Une bibliothéque numérique au Maroc

Par: Lounes B.

Dans un premier temps, les prix affichés sur ce site incitent à réfléchir deux fois avant de mettre la main dans la poche, mais l’initiative mérite tout les encourage-ment tant elle accompagne le secteur du livre au Maroc dans une approche d’inno-vation et de compétitivité. En France, à titre de comparaison, une loi impose un prix fixe aux livres, et ne laisse que 5% comme marge de manœuvre aux distributeurs. La plupart utilisent ces 5% comme moyen d’attirer et fidéliser les clients. Chez livremoi.ma, les tarifs sont chers et la vision différente. Les raisons varient, et on peut citer entre autres la non rentabilité du marché qui impose des contraintes financières et économi-ques. Même si les livres sont exonérés de droits de douane au Maroc, il y a des coûts logistiques, et on cherche éperdument à compenser entre l’offre et la deman-de. Amazon par exemple applique une stratégie de quantité plutôt que de prix. Les marges sont faibles, mais largement compensées par la quantité phénoménale de livres vendus.

À l’heure ou le service est devenu banal dans les autres pays, le site livremoi.ma est une premiere au Maroc pour ce qui est de livrer une vitrine virtuelle qui oeuvre pour la promotion des livres marocains , mis en ligne pour la vente

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Livremoi.ma: Une bibliothéque numérique au MarocLivremoi.ma: Une bibliothéque numérique au MarocLivremoi.ma: Une bibliothéque numérique au MarocLivremoi.ma: Une bibliothéque numérique au Maroc

Ce n’est pas du tout le cas au Maroc. Le marocain moyen lit très peu, et on ne peut donc compter sur des ventes importantes pour s’assurer une viabilité économique. Mais adapter le prix des livres au pouvoir d’achat des marocains, pourrait peut-être attirer plus de clients lecteurs. La question qu’il faut se poser est : quel type de stratégie pour quelle marge de manœuvre.? Chez Livremoi.ma, il ya aussi la possibilité de payer par carte bancaire à travers la plateforme de Maroc Télécommerce et du CMI. Le client peut également payer par chèque ou virement.

Pour la livraison. Chez Livremoi.ma les délais sont plus longs (1 à 4 semaines), et la livraison est facturée à 30 Dh. Les livres peuvent cependant être retirés, sans frais supplémentaires, du siège social de la société à Casablanca. Les clients d’Amazon apprécient particulièrement la possibilité de livraison gratuite à domicile dans un délai de 2 à 7 jours. C’est ce qui a d’ailleurs fait son succès en France.

La réussite d’une réelle prolifération des bibliothèques virtuelles au Maroc est tributaire d’une volonté réelle de la part des acteurs économiques pour aller de l’avant concernant la diffusion en ligne les livres édités. Ce partenariat doit non seulement incomber à des professionnels du livre mais aussi au ministère de la culture qui doit participer à une réelle dynamique à ce niveau entre partenaires politiques et économiques, en mettant à l’œuvre les technologies de pointe pour diffuser le livre dans les deux versions. Un entrepôt numérique, avec un label marocain, et de concert avec tous les grandes bibliothèques du royaume, jouera le rôle de gardien du patrimoine culturel marocain. On parlera d’une étape première pour jeter les jalons sur l’institution d’un réel avenir des bibliothèques virtuelles au Maroc.

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Le prix Atlas du Maroc 2010 qui est à sa 17 ème édition, a été décer-

né à Mohammed Loakira pour son roman« L'Inavouable» (Marsam,

2009) et Mohammed El Ammar pour sa traduction de l'œuvre «Le livre du

rire et de l'oubli» de Milan Kundera.

Loakira est né à Marrakech. Après des études supérieures en lettres et sciences de l'Information, il a occupé des responsabilités au ministère de l'Enseigne-ment supérieur et au ministère de la Culture.

Le roman L'Inavouable (Marsam 2009) est le récit poétique d'une réalité so-ciale, faite de douleur, de solitude et d'exclusion. Une vie où l'être lutte pour s'évader et échapper à la déchéance. Ce livre relate le quotidien de quelques personnages durant les années de plomb, quotidien fait de joies, de haines et de misères. En dépit des tensions, des peurs, des veuleries et de la perte des plus chers, Mamoun lutte pour demeurer un homme libre. Il est confronté à des événements où l'étrange se mêle au politique et au social.

Loakira a déjà eu une première consécration pour le prix Atlas en 1995 , et ce pour( Grain de nul désert) en catégorie poésie.

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Les oeuvres de Mohamed Loakira :

----L’horizon est d'argile(1971) -Marrakech-poème (1975) -Chants superposés (1977) -L'œil ébréché (1980), -Moments (1981) -Semblable à soif (1986) -Grain de nul désert (1994) -Marrakech : L'île mirage (1997) -N'être (2002), -Contre- jour (2004) -L'esplanade des saints & Cie-récit(2006) -A corps perdu – récit(2008) -Marrakech : L'île mirage, -Folio d'art accompagné d'œuvre de Nabili, (2008)

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M ohamed Loakira

est l'un de nos plus grands poètes maro-cains de langue fran-çaise, qui a beaucoup travaillé et qui travail-le toujours pour la dé-fense de la lecture, de l'écriture, de l'art en général. Il n'a jamais cessé d'interroger la langue, ne s'est jamais lassé de l'enfanter en parole, en poésie pour attirer l'attention de la lecture et du public sur l'humain, le pro-fondément humain. Car l'essentiel demeu-re dans la parole du poète. Celle-ci est ir-remplaçable, irréduc-tible. C'est cette voix-là qu'il faut entendre. Depuis longtemps, Marrak'h est sa ville natale. Tous deux se sont vu grandir. Elle l'écrit comme il l'écrit.

Tous deux se sont en-gendré durant des an-nées, durant des dé-cennies, à travers des parents et des arrières parents, jusqu'à cette non limite où une re-mémoration peut se souvenir. Mieux enco-re, Mohamed Loakira est un Marrakchi vrai. Quelqu'un qui aime de près sa ville natale, qui sait l'aimer, com-me on aimerait une mère, un père, un en-fant, une femme. De manière peut- être ambivalent, mais au-thentique, intérieure-ment, intiment. De manière juste. À la fois passionnée et pa-tiente. Non pas com-me si elle était un cor-don ombilical sacré, un espace-durée figé dans l'absolu, mais plutôt comme une source d'énergie dyna-mique. Comme un champ à la fois physi-que et symbolique, méritant de toujours grandir, et vers le meilleur de ce qu'il peut donner.

Mohamed Loakira: poète marocain

Par: Mohamed Chraibi

et mauvaise, fière et honteuse, lucide et aveugle, prometteuse et prisonnière, sédui-sante et offerte ; hési-tante, eu seuil d'une schizophrénie davan-tage déprimante qu'éclairante. Quand on aime bien, n'est ce pas qu'on châtie bien ? Ai-mer, ce n'est pas dormir sur ses lauriers, c'est à l'inverse s'éveiller, de-meurer lucide, garder le sens de la responsabili-té. C'est comprendre (co-prendre). Aimer, c'est aimer que ça aille toujours mieux. Loakira, poète de la ville Loakira est, par excel-lence, un poète du lieu, de la ville. La ville comme un espace iden-titaire. Comme un repè-re à la fois référentiel et sémiotique. La ville qu'il chante et qu'il dé-chante est une ville-texte, une ville-écriture. Marrak'ch est poétisée. Elle à la fois ce qu'elle est, la cité ocre du sud, Il crie Marrakech avec ses murailles, ses rem-

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Mohamed Loakira: poète marocain (suite)

parts, sa grande place, ses palmiers, ses saints…Mais elle est en même temps ce qu'elle ouvre comme perspective métaphorique : Marrak'ch-ville-pays, devenant, par le travail de l'écriture, un espace qui dépasse les limites du lo-cal. C'est de toute la société Marocaine qu'il s'agit. Une société en mutation, en même temps en régression par rapport à la communauté solidaire d'antan. Marrak'ch-poème, Marrak'ch-utopie, ville rêvée, fantasmée, transformée par les mots. Libéré, l'espace est en quête de sa nostalgie (passée et future). Ani-mé par le Désir et le souffle du langage poétique. Le poète aime sa ville. En même temps qu'il lutte pour défendre sa mémoire culturelle (dans le sens large du terme), ses acquis historiques, son nomadisme, son errance, sa ré-bellion et sa soif de liberté, il n'oublie pas de rejeter, cette volonté de la fol-kloriser, de la vendre aux enchères, de l'offrir à des touristes avides de sa peau et de sa "nonchalance exotique". Le poète rend hommage à la beauté de sa ville. Il la chante, la met en exergue. Mais pas de manière inconditionnel-le ; car ce serait se moquer d'elle. Il reste juste et vigilant. En dehors du slo-gan publicitaire "La meilleure ville du monde", repris à leur compte par tous ceux qui n'ont pas pu couper le cordon avec le sein maternel. Le poète regarde sa ville avec tendresse, mais la regarde également en face. Il la voit en train d'abandonner progressivement son horizontalité, ses lieux de mémoire au nom d'un urbanisme quelquefois sauvage, d'un tourisme mondialisé; au nom d'une modernisation pas toujours réfléchie, bouffeuse des cultures locales et des belles valeurs Loakira et l'identité Quand Loakira évoque la question de l'identité pour mette en valeur les as-pects culturels positifs de sa ville, il le fait dans une perspective ouverte, dé-barrassée de tout attachement phobique aux mythes des origines. Encore une fois, Marrak'ch n'est pas seulement la ville ocre du sud, mais c'est tout le pays. L'identité de Loakira n'est pas un cas pathologique. Elle est une identi-té ouverte, qui vise à l'élargissement de l'esprit humain, et à son orientation vers le global, voire vers l'universel.

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Loakira est le poète de la ville. Comme un Baudelaire (Spleen de Paris) et com-me beaucoup de poètes maghrébins de sa génération. La ville dont il parle est une ville qui a du mal à conserver son identité (al houwiya), et qui risque d'aller vers la dérive (al hawiya). La ville se "verticalise" se mondialise, se déperson-nalise et perd de son âme. Le poète tire le signal d'alarme, lui le rêveur prémoni-toire, qui a vu juste il y a plus de trente ans. Son cri est celui de quelqu'un qui veut qu'on garde la mémoire des choses, des lieux et des êtres. Car, en effet, quand on perd sa culture, ses valeurs nobles et humanitaires, on devient la proie facile des uniformisateurs du globe. Son cri - et ceci n'est nullement une contra-diction - est également celui d'un citoyen du monde qui aspire à l'homme uni-versel et multidimensionnel. Loakira est à la fois un arbre et un oiseau ; des ra-cines et des ailes. Il est le poète d'un ici et d'un ailleurs.

Loakira et la langue Loakira est un grand travailleur de la langue. Un véritable ciseleur. Un poète-potier qui sculpte de langage, le transforme au gré de ses désirs profonds pour en faire un objet d'art. C'est le poète à la fois artiste et artisan, qui sait qu'il n'y a jamais de contenu sans forme. Qui sait que pour prendre forme, tout projet es-thétique doit aiguiser son outil, c'est-à-dire son langage. Notre poète manie la langue, la modèle (comme une pâte), la transforme en langage, puis en une pa-role libre et singulière. Il crée des formes-sens, drainant à la fois et dans le mê-me mouvement interactif, le quoi et le comment, le dire et le faire. D'un autre côté, la manière qui inspire le poète est variée, multidisciplinaire. Àcôté des mots et à l'aide des mots, le texte se fait discours, et ouvre, à l'intérieur d'un mouvement dialogue sur le monde de la musique et sur celui des arts plastiques. Les sons et les lumières font partie de la procession. La marche est polyphoni-que, et la perspective plurielle. La poésie de Loakira est un chant nourri de mal-houn ("de harba"; refrains, reprise, d'un même schéma syntaxique, métrique, rythmique / structures binaires ou ternaires, tout particulièrement, où signifié et signifiant se confondent), de jazz, de musique africaine, donc remplie de ryth-mes, de mesures et de sonorités.

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Elle est également une poésie visuelle, qui aiguise le regard et qui ouvre sur la lu-mière. Elle essaie de rendre visible l'invisible, ou du moins, de le dessiner à l'entre-deux du clair et de l'obscur. Le long poème avance comme un ensemble de ta-bleaux ; tantôt paisible, tantôt en irruption, intimement régi par la loi du Désir. Sont également présents, dans le "discours poétique" de Loakira, le théâtre et le conte. Sa poésie est en effet inlassablement nourrie de narration, d'oralité, de mise en scène (espace d'écriture), de récits, de chronique, de mythe… C'est un puzzle où viennent valser différentes formes d'expression artistique. Poésie nourrie égale-ment d'ironie et d'humour, deux armes de dérision massive, qui permettent d'éloi-gner le désarroi et de sublimer le réel. Loakira et la modernité L'écriture de Loakira s'inscrit sans équivoque dans la modernité. Elle opère au-delà des schémas classiques de la langue et de la rhétorique. Sur le plan de ce qu'on appelle "contenu", elle véhicule des valeurs philosophiques et étiques en adéquation avec les représentations cartésiennes et post-cartésiennes, fondées sur la raison, en tant que démythification des archaïsmes de tout genre. C'est une écri-ture qui trace sa voie à contre-courant de tout ce qui s'oppose à la liberté, à la dis-sidence et à la responsabilité de l'esprit humain. C'est également une écriture mar-quée par le tragique, dans le sens nietzschéen du terme (primauté du corps et de la vie) et par le souffle freudien (primauté du désir et de la mémoire inconsciente). Mais il s'agit d'une modernité lucide mesurée, dans la mesure où elle ne rompt pas de manière catégorique avec certaines de nos valeurs socioculturelles spécifiques. Il est question d'une modernité positive et constructive, qui participe d'une maniè-re saine et sereine au dialogue entre les différentes cultures. Sur le plan, mainte-nant, de ce qui est appelé - forme -, c'est une écriture qui s'inscrit en droite ligne dans le sillage de "la révolution du langage poétique" (J.Kristeva), en ce sens qu'elle opère unvéritable coupure épistémologique d'avec la syntaxe normative et la grammaire scolastique qui caractérisent le discours de la métaphysique classi-que. Il s'agit ici d'une langue, au contraire, libérée, ancré dans le corps du sujet et dans celui du monde ; circulant entre ordre et désordre, à l'intersection du diachro-nique et du synchronique, sans prétention de maîtrise. Une écriture aventure (dans le sens noble de terme) qui navigue sans projet prédéterminé dans l'océan de l'in-connu.

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En effet, l'écriture de Loakira est une "forme-sens" (Meschonnic) qui évolue com-me un corps sémiotique d'une interrogation permanente et d'un éternel retour (y compris sur lui-même). Une écriture en dehors du discours dominant Il peut sembler que le discours poétique de Loakira soit un discours au degré Zéro de l'écriture ; une écriture d'effacement et de neutralité. Bien que cela ne soit pas entièrement faux, du moment où, en effet, nous trouvons devant une œuvre qui ne veut ni directement témoigner, ni clairement prendre position pour ou contre telle ou telle idéologie, on remarquera que, malgré tout, il s'agit d'une écriture pourvue de vision et d'engagement. L'écriture de Loakira est loin d'être un manifeste nihiliste, l'expression d'une indif-férence socioculturelle caractérisée. Au contraire - il suffit simplement de bien ou-vrir les yeux -, c'est une écriture qui ne manque ni de désir ni d'engagement. Un lecteur attentif, c'est-à-dire non pressé, ne manquera pas, grâce à son écoute bien-veillante, à sa vigilance et à son esprit éveillé, de reconnaître ici et là, parsemés parmi les mots, les traces/signes d'une insatisfaction existentielle par rapport à no-tre réalité sociale. Il suffit, pour le comprendre, de ne pas prendre en otage cette notion "d'engagement", ni de l'enfermer dans le carcan d'un militantisme politique pur et dur ; car le faire serait faire preuve de naïveté politique, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ainsi que de paresse intellectuelle. Quand Loakira écrit ses poèmes, il ne rédige pas un traité de morale ni des articles de presse; ni ne s'érige comme le défenseur attesté de telle ou telle chapelle cultu-relle ou idéologique. Ce qui l'intéresse avant tout, me semble-t-il, c'est de montrer, de décrire, de raconter, de dénoncer, de détourner, de démythifier, de subvertir, de fantasmer, de projeter, d'ironiser, de sonder, de mettre à nu, d'esthétiser, d'aiguiser des mots contre des maux… et c'est peut-être là le vrai sens de l'engagement. Un engagement par la transformation de la langue. La langue qui est un réservoir d'idées archaïques et de valeurs aliénantes. On ne peut véritablement rien changer si on ne passe pas par la langue. Il faut que la langue y passe. Dans la poésie de Loakira, il y a un engagement pour la liberté de l'individu (L'individu n'est-il pas le pivot de la société?)

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Liberté qui est la voie royale qui mène à la solidarité collective. Il y a un engage-ment pour la défense des valeurs humanistes, qu'elles soient individuelles, locales ou universelle. Et c'est un engagement total et entier, qui se construit à l'intérieur de cet outil majeur qu'est le langage. Écrire est un "acte de parole", un choix, une décision qui font partie de "l'agir communical". La poésie de Loakira chante l'amour, le corps, la mémoire, la joie et la peine, com-me elle chante la vie et la liberté. Elle le fait dans/avec un langage nouveau, éclaté et fragmentaire (comme l'est notre univers d'aujourd'hui), éveilleuse de sens, d'ima-gination et d'intelligente. Donc en dehors du discours dominant.

Source revue MENSUEL (N:11août/septembre)

pour francopolis recherche Ali Iken

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L’édition au Québec a franchi des étapes importantes pour s’exporter dans l’hexagone au nom du rayonnement de la littérature québécoise. Cette présence n’exclue pas, dans sa dimension géographique, le reste du canada français, tel qu’en Ontario, Manitoba, Nou-veau Brunswick, etc. il va sans dire que l’apport de l’entrepôt numérique, conçu il y a un an, par Clément Laberge, Vice président directeur des éditions LaMarque, a donné aussi une nouvelle dimension à l’essor de l’industrie du livre au Québec. Or, grâce à ce concept, et de concert avec 125 membres de l’ANEL, (association nationale des éditeurs du livre), on a pu numériser 2500 romans et essais qu’on peut feuilleter dans les sites des principaux libraires au Québec. Dans ce contexte, il est judicieux de se demander quelle place occupent les auteurs québécois issus des communautés culturelles dans toutes ces parutions. Deux lectures Deux lectures peuvent prêter à contraste, dans un premier temps, si on se réfère d’une part, à la consécration récente des québécois issus des communautés culturelles tels que Danny Laferriére (prix Médicis pour l’énigme du retour), Rawi Hage (prix des libraires 2008 pour Parfum de poussière), Adam Awumey (nominé dans la liste du prix Goncourt 2009 pour Les pieds sales), et d’autre part, en ce qui a trait aux parutions des auteurs qué-bécois auprès des maisons d’édition québécoises. À ce niveau, et selon des statistiques rapportées par Cyberpresse en 2009 sur l’édition du livre au Québec, les auteurs multieth-niques ne représentent pas moins de 2% dans l’ensemble de ces parutions. En d’autres termes, cela revient à dire que pour la majorité des maisons édition québécoises, publiant annuellement une moyenne de 20 titres, on ne publie pas moins de deux parutions signées par des auteurs multiethniques, sans distinction pour le genre littéraire bien entendu. En dépit de ces consécrations, on ne peut prétendre à une éclosion de ces auteurs à l’intérieur de l’industrie du livre puisque déjà l’étape la parution de leurs livres achoppent sur des contraintes d’ordre socioculturelle, ostracisés par cette institutionnalisation du volet «subventions» où des profiteurs grenouillent à qui mieux-mieux, et dont les critères lais-sent supposer que la créativité littéraire ne doit point se dissocier d’un certain «espace vi-tal québécois» comme référence culturelle. Repères spatio-temporels Certains arguments entrent sciemment en jeu lorsqu’on considère que pour l’ensemble des auteurs, une proportion de plus de 65% ne s’adresse pas à la bonne maison d’édition quant au genre littéraire à publier, et les 35% restants sont départagés entre les probations des manuscrits et les refus justifiés dans des arguments relatifs à l’attente générale des lecteurs, à la tendance actuelle des genres d’écrits à paraître, et finalement à la sensibilité littéraire qui ne puise pas dans les mêmes repères spatio-temporels. Bref, en tenant comp-te du fait que le ministère du patrimoine canadien et la SODEC (la société de développe-ment des entreprises culturelles), qui demeurent les principaux bailleurs de fonds en ce qui a trait à l’édition du livre, et malgré le fait que les coupures fédérales ont secoué relativement ce secteur, le compromis ne peut être centré seulement sur le volet matériel. L’apport fédéral n’est pas inexistant

LES MAISONS D’ÉDITION AU QUEBEC ET LES AUTEURS ISSUS DES COMMUNAUTÉS CULTURELLES : LA REALITÉ ET LE COMPROMIS .

PAR: K AMAL BENKIRANE

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conseil des arts du Canada présente, entre autres, un ambitieux programme d’aide pour tous les éditeurs au Canada. À titre d’exemple et juste pour ce qui est des traductions, mention-nons qu’en 2008, l’ANEL - d’après son communiqué du16 avril 2009 - a accueilli favora-blement une mesure décidée par le gouvernement fédéral: ( la mise en place par le ministére du patrimoine canadien de la feuille de route pour la dualité linguistique: 2008-2013 ( agir pour l’avenir), le programme national de traduction pour l’édition du livre) et d’une enve-loppe de 5 millions de dollars pour 4 ans qui doit permettre aux éditeurs d’augmenter l’offre des livres dans les deux langues officielles du pays. La mention de la littérature étrangère francophone, rarement émise dans ces déclarations, inclue des généralisations à caractère tendancieux et qui prêtent souvent à confusion. Au niveau du Québec, pour autant que les approches différent des critères d’octroi des sub-ventions, à défaut de lire entre les lignes et mise à part cette tendance «sur papier» d’inclu-re les voies étrangères à la littérature québécoise francophone, n’a-t-on pas le sentiment qu’on cherche à cantonner les auteurs francophones, citoyens canadiens, dans une collecti-vité qui relègue la créativité multiethnique dans la périphérie d’une francophonie étrangère et qui ne peut se compléter avec la québecité française ou canadienne française? Identités «trop minces» L’écrivain ontarien Patrice Desbiens, qui avait comparé son destin de franco ontarien à ce-lui de l’homme invisible, a bien raison de parler de son identité vue trop mince à l’Ouest, et par ailleurs également trop mince au Québec. Une telle minceur est un constat à établir en dépit de la langue de bois des éditeurs et en dépit de l’éclosion de certaines maisons d’édi-tion dont «Humanitas» entre autres, dont l’objectif est de donner une voix à ces auteurs francophones multiethniques. Ainsi, on ne peut continuer de passer sous silence la réalité alarmante de la mise en marge de cette frange de créateurs qui se trouve obligé de se ven-dre ailleurs qu’au Québec. L’argument des quotas Du moment que la réalité n’est pas celle qu’on tente de faire miroiter aux yeux de ces au-teurs, il ne suffit pas de faire valoir une certaine dynamique de compétitivité pour l’accès à la publication. Il suffit en revanche d’imbriquer l’expression littéraire francophone dans l’expression littéraire québécoise et ce, dans un esprit de complémentarité. Une prospection qualitative et quantitative est nécessaire sur les tenants et aboutissants d’une nouvelle dyna-mique auprès des maisons d’édition québécoises afin de leur permettre de s’ouvrir plus aux auteurs multiethniques. L’argument des quotas ne peut être revendiqué comme un moyen de survie, et même s’ils peuvent équilibrer la donne, ils ne sont pas forcément plausibles dans un espace ou la di-versité des champs culturels doit garantir, de prime abord, la reconnaissance des expres-sions artistiques diverses comme étant une composante intrinsèque de la nouvelle identité culturelle québécoise. Le compromis gagnera plus à œuvrer à ce que l’altérité fusionne avec la créativité dans un Québec francophone vital et fédérateur.

LES MAISONS D’ÉDITION AU QUEBEC ET LES AUTEURS ISSUS DES COMMUNAUTÉS CULTURELLES : LA REALITÉ ET LE COMPROMIS .

(SUITE)

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La scène culturelle a connu récemment une véritable crispation. Au-delà de ses manifestations conjoncturelles (la levée de boucliers dans le milieu intellectuel contre certaines décisions intempestives prises par le nouveau ministre de la Culture), cette crise a eu pour effet positif de ranimer le débat sur la situation et les enjeux réels de la culture dans notre pays. Je m’en réjouis personnellement, car je n’ai cessé, au cours des dernières années, d’attirer l’attention de l’opinion publique et des responsables politiques sur le paradoxe qui consiste à parler d’option démocratique, de modernité, de développement humain, voire de nouveau projet de société, tout en faisant l’impasse sur la place de la culture dans ce processus et le rôle déterminant qu’elle pourrait y jouer. Partant de là, j’ai plaidé en faveur d’un renversement de perspective permettant d’appréhender la culture comme une priorité, une cause méritant d’être placée au centre du débat national. Le peu d’écho que mes appels ont suscité m’a conduit à une conclusion dont je mesure la gravité : le déni persistant de l’enjeu de la culture met en danger les quelques acquis à forte portée symbolique de la dernière décennie et peut conduire, à terme, à la panne du projet démocratique dans son ensemble. Mais, contrairement à ceux qu’une dérive de la sorte conforte dans leurs prévisions les plus pessimistes ou arrange dans leurs intérêts les plus sordides, je continue à croire que les jeux ne sont pas faits. J’ose croire qu’une autre feuille de route est possible si le besoin et la conviction s’imposent d’un changement de cap, d’une refondation de la Maison marocaine sur des bases humanistes, porteuses de progrès social, matériel et moral, d’une gouvernance au service du bien public, d’un choix sans ambiguïté de la modernité et de l’ouverture sans complexes sur le monde. Une telle perspective n’est pas une vue de l’esprit car, malgré l’impasse politique qui est en train de se dessiner, le Maroc a profondément changé. Dorénavant, qu’on le veuille ou non, il fait partie intégrante du village planétaire. Les besoins vitaux et intellectuels d’un nombre toujours croissant de Marocains, à l’intérieur du pays comme dans la diaspora, ont tendance à s’aligner sur ceux des 2 citoyens des pays avancés. L’archaïsme persistant dans les mentalités, la forte pression exercée sur les moeurs et les comportements par les mouvements passéistes, sont contrebalancés par l’attrait aussi fort d’autres modèles où la conquête des libertés et des droits, l’accès à la modernité et la jouissance de la prospérité ont été préparés par une révolution des connaissances, des techniques, et de grandes avancées dans le domaine des idées. Sur le plan de la culture proprement dite, la situation a bougé elle aussi. Bien que ce chantier soit en grande partie déserté par les pouvoirs publics et les élus locaux, les initiatives émanant de la société civile et des créateurs au premier chef sont en train de secouer la léthargie dominante. Alors que son lectorat de proximité se rétrécit, la production littéraire se renouvelle dans ses formes, se diversifie quant à ses langues d’expression, et les femmes y font une percée remarquable. Nombre de revues sur papier ou consultables sur le Net ont vu le jour récemment et entreprennent une véritable valorisation de la création contemporaine. Dans le milieu associatif littéraire et culturel, un changement s’opère visant à mettre fin à l’instrumentalisation partisane qui était en vigueur dans le passé. Ici ou là, dans les universités, souffrant pourtant d’un manque chronique de moyens, la recherche s’active et des filières innovantes se créent.

Pour un pacte national de la culture Par Abdellatif Lâabi

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Pour un pacte national de la culture (suite)

L’offre en matière de galeries s’est accrue considérablement, et la bulle spéculative entourant depuis peu le marché de l’art ne saurait, malgré ses effets pervers, occulter la grande vitalité du mouvement des arts plastiques. Des jeunes ont réussi, en comptant d’abord sur eux-mêmes, à créer de nouvelles musiques, à se faire entendre et apprécier d’un large public. Dans cette liste, le cinéma représente un exemple à part, hautement significatif. Son décollage incontestable est dû, il faut en convenir, à l’aide massive de l’État. Mais, au-delà des intentions qui ont présidé à ce choix de la part des pouvoirs publics, ce que je retiens de cette heureuse avancée, c’est par-dessus tout la marque du talent et de la créativité dont sont capables nos artistes quand on leur donne les moyens d’exercer normalement leur métier et d’honorer leur fonction. Dans le même ordre d’idée, il serait malhonnête de passer sous silence une réalisation exemplaire, mais orpheline, celle de la nouvelle Bibliothèque nationale à Rabat, un joyau dans sa conception, la haute technicité de ses moyens et l’esprit civique de son fonctionnement. L’exception, en quelque sorte, qui confirme malheureusement la règle et nous renvoie à l’état d’abandon où se trouve la quasi-totalité des domaines de la création, de la recherche, de la pensée, sans 3 oublier celui, majeur, de l’éducation, où la réforme de fond, sans cesse promise, se fait toujours attendre. Les petits pas en avant que nous y avons observés et loués ne sauraient donc à eux seuls changer la donne. Ils s’apparentent à un bricolage en temps de pénurie. Même dans les sociétés avancées, où l’initiative privée et le mécénat prennent leur part dans le développement culturel, l’État ne peut pas dégager sa responsabilité. Son investissement s’avère indispensable dans la mise en place des infrastructures et des institutions adéquates, dans la conduite de la politique visant l’accès de tous aux connaissances, la promotion de la culture du pays et son rayonnement à l’échelle mondiale. Je pense que le moment est venu pour tous les protagonistes de la scène nationale (décideurs politiques, partis, syndicats, élus, entrepreneurs, acteurs associatifs, et bien sûr intellectuels et créateurs) de se prononcer clairement sur l’état alarmant de notre réalité culturelle et sur le train de mesures à prendre pour y remédier. Outre qu’il est improductif, l’immobilisme conduit logiquement à la régression, qui à son tour fait le lit de tous les obscurantismes. Je plaide ici en faveur du mouvement et de la voie des lumières. D’un projet où nous déciderons de mettre au centre de nos préoccupations la dignité et l’épanouissement de l’élément humain, préparant ainsi l’avènement d’une société plus juste et fraternelle, donc plus pacifiée et ouverte, moins exposée aux démons de la fermeture identitaire et de l’extrémisme. Je suis conscient qu’il s’agit là d’une oeuvre de longue haleine. Mais, au vu des urgences, je prends aujourd’hui la responsabilité d’en poser les préalables dans cet appel pour un Pacte national de la culture que je soumets au libre débat et, pourquoi pas dès maintenant, à l’approbation de celles et ceux qui y reconnaîtraient peu ou prou leurs propres analyses et attentes. Pacte national pour la culture Appel Le Maroc se trouve de nouveau à la croisée des chemins. Après l’éclaircie du début de la précédente décennie et les espoirs qu’elle a soulevés, l’heure est aux interrogations, voire au doute. La cause en est le flou qui affecte le projet démocratique et la conception même de la démocratie. Celle-ci ne saurait se limiter à l’instauration d’un type déterminé de pouvoir politique, de 4 rapports sociaux, de production et de redistribution des biens matériels. Elle est tout aussi bien un choix civilisationnel qui consiste à miser sur l’élément humain. L’éducation, la recherche scientifique et la culture sont au centre de ce choix, le moteur sans lequel aucun développement d’envergure et durable n’est possible.

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Aussi la prise en compte d’un tel enjeu devrait-elle relever pour nous de l’urgence nationale. Le chantier de la culture, dans son acception la plus large, nécessite de grands travaux dont la réalisation dépend à la fois de la volonté politique des gouvernants et de la mobilisation citoyenne. Pour me limiter aux besoins pressants et à des mesures-phares, je proposerai ce qui suit : 1. L’impulsion d’un plan d’urgence pour éradiquer définitivement la plaie de l’analphabétisme, avec obligation de résultats dans un délai ne dépassant pas les cinq ans. Ce plan fournirait à l’occasion une solution au drame des milliers de diplômés chômeurs qui, tout en étant salariés et mobilisés pour une noble cause, se verraient offrir des formations appropriées en vue de leur réinsertion ultérieure dans le marché du travail. 2. La constitution d’un Haut Comité scientifique interdisciplinaire auquel sera confiée la mission, d’une part, d’établir l’état des lieux et des besoins dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la recherche scientifique, d’autre part d’étudier pour s’en inspirer les différents modèles et expériences ayant cours dans les autres pays du monde et qui ont acquis un statut d’exemplarité. Ce Comité aurait enfin la vocation d’une instance de proposition dont l’avis devrait imprimer la politique gouvernementale. 3. Le lancement d’un plan visant à doter le pays (des grandes villes aux petites en passant par le milieu rural) des infrastructures culturelles qui manquent cruellement : bibliothèques publiques, maisons de la culture, salles de cinéma, théâtres, conservatoires de musique, écoles de formation des gestionnaires et des animateurs des structures précitées. Si l’État doit en être le maître d’oeuvre, ce plan nécessite un partenariat avec les acteurs de la société civile présents sur le terrain, ainsi que l’encouragement, par des mesures fiscales et autres, de l’initiative privée et des mécènes qui voudraient s’y investir. Enfin, les assemblées lues et l’exécutif en leur sein devraient impérativement assumer leur part dans la 5 réalisation de ces infrastructures, et obligation leur serait faite d’inscrire cet engagement dans leur cahier des charges. 4. L’institution d’un Centre national des arts et des lettres qui aura pour mission de tisser les liens avec les créateurs, d’être à leur écoute, de leur faciliter le contact avec leur public potentiel et d’oeuvrer à la bonne circulation de leurs oeuvres. Cela pourra se traduire par : - l’octroi de bourses d’aide à la création et à la traduction pour une durée déterminée allant jusqu’à l’année sabbatique ; - la mise à leur disposition de résidences saisonnières tant au Maroc qu’à l’étranger ; - la création en son sein d’un Bureau du livre chargé de l’aide à l’édition, de la surveillance du marché du livre (notamment pour en réguler le prix), de l’incitation au partenariat indispensable en vue de mettre fin à l’anarchie et l’inefficacité qui règnent dans le domaine de la distribution ; - l’organisation dans tous les établissements scolaires (du public et du privé), dans les grandes écoles, les centres de formation, les hôpitaux, les prisons, les entreprises, etc. d’interventions d’écrivains, d’artistes, de chercheurs et de grands témoins de l’histoire immédiate, permettant ainsi aux publics les plus divers d’acquérir de nouvelles connaissances, de s’initier à la création artistique, de s’ouvrir à la réflexion et de découvrir simplement leur propre culture. 5. La création d’une Agence pour la promotion de la culture marocaine à l’étranger tant en direction du public international que des communautés marocaines. Elle aurait pour charge de créer les conditions d’une meilleure diffusion de nos

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es conditions d’une meilleure diffusion de nos productions intellectuelles et artistiques et de leur assurer une vraie représentativité dans les manifestations d’envergure. En synergie avec les départements ministériels concernés, elle jouerait un rôle créatif dans une politique de coopération culturelle fondée sur les principes d’équité et de réciprocité. 6. La mise en chantier d’un plan de sauvetage de la mémoire culturelle marocaine comprenant au moins deux volets : - celui de la mémoire contemporaine, aujourd’hui en péril suite à la disparition récente d’un grand nombre de nos écrivains, artistes et intellectuels majeurs, ceuxlà mêmes qui ont forgé depuis l’indépendance la pensée et la création modernes, 6 et porté au-delà de nos frontières le message de l’imaginaire et de l’humanisme proprement marocains. Le patrimoine qu’ils nous ont légué et les traces de leur activité (manuscrits, correspondance, archives diverses) devraient, pendant qu’il en est encore temps, être répertoriés, rassemblés, traités et préservés par un Institut créé à cet effet, dont le rôle serait de les vivifier en les mettant à la disposition de tous et en organisant autour d’eux diverses activités afin d’assurer la pérennité de leur message. De la même manière, l’Institut accueillerait et traiterait les archives que les intellectuels et créateurs vivants voudraient bien lui confier ; - celui de la mémoire du passé. Ce chantier, autrement plus vaste, concerne des domaines variés : archives nationales (écrites, sonores et filmées), monuments historiques, patrimoine architectural urbain, lieux chargés de mémoire, fouilles archéologiques, musées, patrimoine oral… Sans parler de la tâche énorme qui incombe aux historiens, à condition de leur donner les moyens de l’accomplir, la formation d’experts dans de multiples disciplines techniques et scientifiques s’avère indispensable si nous voulons mener à terme l’entreprise de sauvegarde, de reconstruction et de revitalisation de notre mémoire culturelle, puis sa transmission aux générations futures. Est-il besoin de souligner que la traduction en actes des six propositions précédentes pourrait révéler que le domaine de la culture, estimé par préjugé coûteux et de peu de rapport, est au contraire, grâce aux métiers innombrables qu’il suscite, une mine considérable d’emplois, qui n’a rien à envier à d’autres secteurs dont la rentabilité est reconnue. 7. La redynamisation de la réforme de l’enseignement, car il est certain que le train de mesures précédemment développées dépend d’une locomotive pour être tiré et de rails pour être acheminé vers la destination souhaitée. Aussi la refonte de notre système éducatif devra-t-elle être la pierre de touche de ce Pacte national pour la culture. Le temps est venu d’en finir avec la valse-hésitation et les changements brutaux qui ont été opérés depuis l’indépendance. La question épineuse de la ou des langues d’enseignement devra trouver une solution à la fois pragmatique, pédagogiquement performante, et tenant compte des différentes composantes de notre identité nationale et de notre choix déterminé de la modernité. Il est temps de réhabiliter ce premier service public, de le rendre attractif et réellement productif. Il est temps aussi qu’il offre à ses bénéficiaires l’occasion de découvrir la pensée et la culture vivantes de leur pays et à ces dernières les bases de leur rayonnement. 7 La crédibilité du choix démocratique, si tel est notre choix, dépend de la façon dont nous préparerons nos enfants et nos jeunes à devenir des citoyens à part entière et à la personnalité affirmée, instruits des réalités de leur pays et de celles du monde, imprégnés des idées de justice, d’égalité et de tolérance, conscients des nouveaux défis que l’humanité entière doit relever pour préserver l’environnement et assurer la survie de l’espèce. En retour, notre pays y gagnera les artisans de sa renaissance intellectuelle, de sa prospérité matérielle et morale, de la reconquête de sa pleine dignité au sein des nations. Mars-avril 2010 Pour soutenir cette initiative, écrire à l’adresse suivante :

[email protected]

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Le CCME honore les marocains du monde à la 16 édi-tion du salon international du livre, février 2010 Pour la 16 éme édition du livre qui a eu lieu à Casablanca du 12 au 21 février 2010, les marocains du monde étaient à l’honneur à l’initiative du conseil de la communauté marocai-ne à l’étranger et du ministère chargé de la communauté marocaine résident à l’étranger avec le concours du ministè-re de la culture. L’initiative est de taille il faut dire. Une trentaines de publications et de traductions inédites avec plus de mille livres exposés présentant la plus grande bibliothèque de l’immigration jamais conçu au Maroc, une trentaine de tables rondes et de débats thématiques sur la question migratoire Il faut dire que pour cette première édition, louable à plus d’un titre, les représentants de la littérature marocaine d’ex-pression française basés en Europe se sont taillés la part du lion en ce qui a trait aux tables rondes, invitations et cock-tails. Or, cet intérêt, est il expliqué par le nombre substantiel d’auteurs dans la société d’accueil ou plutôt par la géogra-phie du pays en question? Les auteurs de l’Amérique du nord quant à eux ne se sont pas vus servir de la même louche. Volet gestion oblige! les organisateurs promettent déjà monts et vaux aux auteurs du Canada et des Etats-Unis dans la prochaine édition. Gageons que la prochaine édition comblera, sans ambages, toutes les attentes.

K.B

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L’académie Goncourt pour cette année 2010 a sélectionné

cinq nouvelles en nomination, dont celle de l’auteur maro-

cain Fouad Laroui,Fouad Laroui,Fouad Laroui,Fouad Laroui,pour son œuvre intitulée "Le jour où

Malika ne s'est pas mariée" éditée chez Julliard.

Les autres nouvelles en nomination sont "Cinquante histoi-

res fraîches" de Régine Detambel (Gallimard), "Avis de dé-

molition", de Frédéric Monlouis Félicité (Arléa), "Concerto à

la mémoire d'un ange", d'Eric Emmanuel Schmitt (Albin

Michel) et "Mickey Mouse Rosenberger et autres égarés"

de Dorothée Janin (Denoël).

"Le jour où Malika ne s'est pas mariée" est l’histoire de

jeunes désœuvrés Casablancais qui tentent de refaire le

monde à partir de leurs aspirations profondes.

C’est le désir d’émancipation d’une jeunesse tiraillée entre

tradition et modernité.

Fouad Laroui est romancier, poète et essayiste. Il Ingé-

nieur et économiste de formation et professeur de littéra-

ture à l'Université d'Amsterdam.

Les dernières nouvelles nous apprennent que le jury de

l’académie Goncourt a finalement octroyé au mois de juin

le prix Goncourt de la nouvelle à Eric Emmanuel Shmitt

pour "Concerto à la mémoire d'un ange".

K.B

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Honni soit qui mal y pense ! La bouffée de fumée en question sortait de la bouche d’une dame dans un pub anglais avec cette phrase liminaire qui donne le coup d’envoi à un récit hilarant : «Je suis la femme la plus riche du Yorkshire ». Adam Serghini serait le double de Fouad Laroui dans les péripéties de ce roman intitulé «La Femme la plus riche de Yorkshire» publié aux éditions Julliard en 2008 et sorti récemment en édition de poche («Pocket», 2009). Les indices autobiographiques ne manquent pas dans le texte. Sur un ton badin, avec beaucoup d’humour et un décalage re-marquable, Laroui scrute via le regard d’Adam les sujets de la couron-ne britannique tout en analysant son propre vécu et celui des siens. Na-tif du Maroc, comme Laroui, Adam se retrouve chercheur en économé-trie dans le royaume britannique et désire jouer à l’ethnologue. Oui, étudier l’indigène. Pourquoi pas ? Les Anglais avaient bien étudié des sociétés un peu partout dans le monde (surtout le tiers !) ; il était temps qu’ils deviennent à leur tour objet de laboratoire. Mais ce projet ne manque pas d’affronter des propos d’indignation et d’étonnement de-vant l’audace d’Adam: «Vous venez de […] Rabat pour nous étudier ? Comme si nous étions une tribu africaine» (p.60). Adam (il faut le dire) est un peu candide. Un profil dont raffole Fouad Laroui dans son oeuvre. Le récit avance donc sous forme d’un bras de fer, parfois tacite parfois déclaré, entre Adam et la femme la plus riche du Yorkshire. Cette dernière est en effet orgueilleuse, mystérieuse et énigmatique ; un vrai personnage de roman : «Vieille cocotte richissi-me, mante religieuse, momie excentrique, monstre d’ambiguïté, elle se raconte». La langue de Laroui cède à l’english et se fait parsemer de mots anglais où est surtout récurrent le mot « nothing » qui détermine l’identité d’A-dam au regard de la Cruelle. C’est ainsi que le Marocain a baptisé la British qui se nomme aussi Cruella, Cordelia. Une sorte de complicité inamicale s’installe entre ces deux personnages antinomiques. La Cruelle répond volontiers aux questions d’Adam mais elle tient absolu-ment à mener le jeu. Voici un échantillon de leurs échanges : «- Cordelia (may I call you Cordelia ?), vous m’intriguez. Depuis ce jour où je vous ai rencontrée au Blue Bell, je me demande qui vous êtes vraiment. Une chose est sûre : vous êtes trop grande pour York ! (You are larger than York !) Elle lui répondit, tirant sur sa cigarette : Tu ne te trompes pas. I am larger than life… Si tu savais… Je ne demande qu’à savoir. » (p.38). Le roman maintient de bout en bout le décalage entre trois composan-tes : les anglais avecleurs préjugés et leur univers confiné au pub, à la mode et à l’ignorance de l’altérité ;

Comment Fouad Laroui fut inspiré par une bouffée de nicotine

Par :Abdellah Baida

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Adam qui tente de comprendre cette société en ethnologue maladroit et en face de ce duo se positionne le lecteur et le narrateur, deux complices qui jubilent in petto. Tout en gardant son ton badin et léger, le texte dénonce le malentendu entre les cultures et critique de manière virulente la société de consom-mation qui sévit un peu partout. D’abord à Casablanca, du temps où Adam était élève au lycée Lyautey, c’était un seul individu qui imposait et influençait la tendance et tous les autres suivaient niaisement : « Daniel Marrache, un juif très sympathique », «l’arbitre des élégances au lycée» (p.85). Un vécu qui aide à démonter la machine de la mode et à expliquer candi-dement ses rouages. Ensuite, à Paris, ville où on se «rue sur des petits riens qui coûtaient la peau des reins» (p.83). Enfin, chez les Anglais, le gaspillage atteint son apogée au point où «les poubelles de York nourri-raient un village de l’Ide…» (p.84). Loin de sombrer dans la désolation et la consternation à cause de la gravité et du sérieux de ces sujets, la ca-ricature et l’humour avec lesquels Fouad Laroui présente les situations font que le lecteur prend conscience de ces difformités sociétales sans en être rembruni. A travers ce portrait d’une femme bien occidentale, Laroui compose une figure contrastant avec l’héroïne de son roman «La fin tragique de Philo-mène Tralala » (Ed. Julliard, 2003). Celle-ci, loin d’être sujet de la cou-ronne d’Angleterre, est une métisse, berbère, lesbienne et émigrée en France issue d’un trouble lignage : orpheline d’une mère esclave et d’un père concierge doublé d’alcoolique. Son nom bouffon et burlesque, Phi-lomène Tralala, cache son «vrai» patronyme qui crie ses origines : Fati-ma Aït Bihi ! Cependant, Tralala partage avec Cordelia certains points communs : ex-travagante, combattante et fin tragique. Il est loisible d’avancer que La-roui a réussi deux portraits féminins haut en couleur et magistralement enlevés ! Le dernier livre de notre auteur (en attendant «Des Bédouins dans le polder» qui sortira dans quelques jours aux éditions Le Fennec) est un recueil de nouvelles qui arbore une fois de plus un prénom fémi-nin : «Le jour où Malika ne s’est pas mariée» (Ed. Julliard, 2009). Ce-pendant, nous ne sommes plus au pub Blue Bell de Yorkshire mais au café l’Univers de Casablanca, un milieu évidemment machiste où des Hommes font et défont le monde à force de deviser en consumant oisive-ment leur vie et leurs clopes. Décidément, Fouad Laroui a l’art et la manière de tirer d’une bouffée de fumée grisâtre un univers bien en couleur. Source: Le Soir Échos

Comment Fouad Laroui fut inspiré par une bouffée de nicotine (suite)

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Œuvres de Fouad LarouiŒuvres de Fouad LarouiŒuvres de Fouad LarouiŒuvres de Fouad Laroui

-Les dents du topographe (Ed. Julliard 1996) -De quel amour blessé ( Ed. Julliard 1998) -Méfiez vous des parachutistes, (Ed. Julliard, 1999) -La fin tragique de Philomène Tralala (Ed Julliard, 2003). -Tu n’as rien connu à Hassan II, recueil de nouvelles (Ed. Julliard, 2004), recueil de nouvelles -De l'islamisme. Une réfutation personnelle du totalitarisme religieux (éditions Robert Laffont, 2006) -L'Oued et le Consul (Julliard 2006), recueil de nouvelles ; -La femme la plus riche de Yorkshire, (Éd. Julliard, 2008) -Le jour où Malika ne s’est pas mariée (Ed. Julliard, 2009). -Des Bédouins dans le polder ( Ed. Zellige, 2010)

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E-PASSERELLE AGRÉE COMME ORGANISME A BUT NON LUCRATIF

AU SEIN DE DAM ( DIVERSITÉ ARTISITIQUE MONTRÉAL)

E-passerelle, anciennement (Association Culturelle Passerelle), organisme sans but lucratif, dont l’objectif est l’édition électronique et la promotion des littératures francophones et maghrébines au sein de la francophonie québécoise, vient d’être officiellement agrée dans le répertoire des organismes qui offrent des services aux artistes issus de la diversité culturelle au Québec, et qui est mandaté par Diversité artistique Montréal. Ainsi, DAM fait désormais partie d’une communauté d’intérêt qui se dédie à la question de la diversité culturelle au Québec. Cette communauté englobe les organismes les plus divers qui œuvrent à la promotion d’une société plurielle dans laquelle des personnes issus de plusieurs héritages culturels, leurs pratiques artistiques et leurs créations contemporaines trouvent une égalité de chances à se faire entendre. Or, reconnaissant les changements démographiques survenus au Québec et la contribution des artistes issus de différents horizons culturels au milieu artistique québécois, le bureau de l’équité du conseil des arts du canada ( CAC) a mis sur pied un partenariat avec Diversité artistique Montréal (DAM) visant à dresser le portrait de l’offre de services offertes aux artistes et créateurs multiethniques, et donc de constituer une base de donnée susceptible de représenter sciemment les artistes issus de la diversité culturelle québécoise et canadienne. Sur ces entrefaites, l’organisme E-passerelle au nom de son fondateur Mr Kamal Benkirane réitère son ambition d’aller de l’avant en continuant d’offrir les services d’édition électronique pour la promotion de littérature maghrébine et francophone, et remercie tout ceux qui continuent, sans condition aucune, de soutenir l’organisme

Site web : www.e-passerelle.ca E-mail : info @e-passerelle.ca

[email protected]

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Diversité artistique Montréal (DAM) est née de la Délégation sur la diversité cultu-relle dans les arts, un groupe formé suite à la tenue, en mars 2004, d'une journée de concertation sur la diversité culturelle dans les arts, organisée par le Conseil des arts de Montréal composée d'une trentaine de personnes des différents milieux des arts à Montréal, la Délégation s'est donnée comme mandat principal d'identifier des moyens d'accroître la présence des artistes, des organismes et des publics issus des communautés ethnoculturelles dans le paysage artistique montréalais. Le groupe a travaillé à des réalisations concrètes dont la présentation, en février 2005, d'un mémoire à l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) à l'oc-casion de la consultation publique sur le projet de politique de développement cultu-rel de la Ville de Montréal. En septembre 2005, la Délégation déposait également ses recommandations auprès du Conseil des arts de Montréal (CAM) : • mettre en place une politique sur l'équité et la diversité, • assurer une représentation systématique des personnes issues des communautés culturelles dans les jurys et les comités, • engager une personne responsable de rejoindre et d'accompagner les artistes des communautés culturelles. Le Conseil a répondu favorablement à ces propositions avec l'adoption de plusieurs mesures telles que la mise en place d'un comité consultatif sur la diversité culturelle, l'embauche d'une agente de liaison et de développement de la diversité culturelle ain-si que la rédaction d'une Politique de promotion de la diversité culturelle. En janvier 2006, la délégation a décidé de devenir un organisme indépendant afin d'élargir son champ d'action. Un comité de fondation a été mis sur pied, puis le jeudi 7 décembre 2006, près de 100 personnes se rassemblaient à la Maison du Conseil des arts de Montréal pour donner naissance officiellement à l'organisme Diversité artisti-que Montréal, une nouvelle structure vouée à la promotion de la diversité ethnocultu-relle dans les arts. La mission de DAM se décline comme suit : − Promouvoir la diversité culturelle dans les arts et la culture. −Maintenir une présence vigilante et critique dans les politiques et les actions des instances artistiques et culturelles.

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Pour mettre en oeuvre cette mission, les membres de DAM se sont donnés les objectifs suivants : • Favoriser le rapprochement entre les artistes de la diversité et les institutions culturelles montréalaises • Favoriser le maillage entre les artistes par la mise sur pied d'activités de réseautage et de mentorat • Sensibiliser le milieu culturel aux obstacles systémiques qui empêchent le développement équitable des artistes et des organismes artistiques de la diversité • Faire connaître les besoins de ces artistes et de ces organismes auprès des instances gouvernementales, des promoteurs culturels (publics et privés) et des médias • Inciter les associations professionnelles, les institutions culturelles et les instances publiques à diversifier la composition de leurs membres et de leur personnel • Inciter les producteurs et les diffuseurs à diversifier leurs programmations, leurs distributions et leurs publics

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DERNIÉRES PARUTIONS DE E-PASSERELLE

SAINT JOHN KAUSS (POÉSIE HAITIENNE CONTEMPORAINE) I SBN:9782923564180 Pr ix : $15.00

LAMIA MAZOUZ ( FRAGILE SOLITUDE) ISBN: 978-2-923564-19-7 Prix: 12$

Www. E-PASSERELLE.ca

[email protected]

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DERNIÉRES PARUTIONS DE E-PASSERELLE

Méli-mélo ( Isabelle Gauthier ) ISBN: 9782923564166 Pr ix : $12.

Coeursuprême ( Abdelmajid Benjelloun) ISBN:9782923564173 Pr ix : 15$

Www. E-PASSERELLE.ca

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WWW.E-PASSERELLE.CA

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Conception et infographie: KAMAL BENKIRANE

Révision: PASCAL DESROSIERS

ISSN: 1911-4427

BIBLIOTHÉQUE ET ARCHIVES CANADA

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