Revue Dräger En avant les femmes ! les trouve aussi sous ...transport et de conquêtes. Du fait de...
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Vieux, qui a dit vieux ?
En avant les femmes !Au Colorado, on
les trouve aussi sous terre
AntarctiquePlonger pour découvrir le krill
Travail en équipePlus efficace
au bloc opératoire
Évolution démographique et vie professionnelle : une nouvelle approche
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evue Dräger 9
2èm
e numéro 2014
Évolution dém
ographique
La technologie pour la vie 2014
Revue Dräger 9
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Les hommes ont lutté autant pour l’accès à l’eau potable que pour l’accès à la mer. Pendant longtemps, ils ont considéré les lacs, les mers et les fleuves comme des voies de transport et de conquêtes. Du fait de l’énorme pression, du froid, de l’obscurité et bien sûr, de l’absence d’air respirable qui y règnent, le fond des mers reste encore un monde largement inconnu, dans lequel le Suisse Jacques Picard et son co-équipier, le lieutenant de marine Don Walsh, se sont aventurés pour la première fois en 1960, à près de 11 000 mètres de profon-deur, avec leur bathyscaphe le Trieste. Même avec un équipement de protection, le monde sous-marin est un des lieux de travail les plus isolés et les plus exigeants.
Feu, eau, terre, air : l’homme ne peut pas vivre sans ces quatre éléments. Et pourtant, il doit se protéger de leurs dangers : depuis 125 ans, Dräger « La technologie pour la vie » s’emploie à les maîtriser.
« Dès ses débuts, le travail de l’entreprise Dräger a été de conjurer ces quatre éléments justement quand ils se déchaînaient, avant que leur force et leur énergie n’emportent les vies humaines en péril, et de les maîtriser à nouveau. »Le pasteur Wilhelm Mildenstein, à l’église Sainte-Marie de Lübeck, le 16 janvier 1928, lors des obsèques de Bernhard Dräger
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SOMMAIRE
4 EXPÉRIENCES Nouvelles du monde : Şirin Güven dirige un service de prématurés et nouveaux-nés en Turquie, Serkan Karadayi est capitaine et travaille comme responsable HSE.
6 MOTS CLÉSUn regard différent sur les thèmes de ce numéro : Et tout ce qu’il y a à dire, ça vaut la peine !
8 THÈME Démographie : Nous vivons de plus en plus longtemps. Les raisons et ce qui peut aider les individus et la société. Quelques réponses.
16 DRÄGER Anniversaire : Cette année, le groupe de tech-nologie médicale et de sécurité de Lübeck fête son 125ème anniversaire, le moment idéal pour se pencher sur le passé, qui était alors le présent.
18 MINESAmérique du Nord : On les trouve rarement chez les pompiers des mines : des femmes qui s’imposent dans un domaine typiquement masculin.
22 TRAVAIL EN ÉQUIPE Bloc opératoire : Seul un groupe peut prendre en charge une opération. A la recherche de l’équipe de rêve.
26 PLONGÉEDans l’Antarctique : Le continent blanc reste encore largement inexploré. En visite dans la patrie du krill.
32 POMPIERS Compétition : Cette course verticale s’appelle SkyRun : grimper 61 étages avec tout l’équipement !
34 ENTRAÎNEMENT Simulation d’incendies : A Hambourg, il y aura bientôt une installation permettant de s’entraîner comme dans des stations de métro et de trains de banlieue.
36 MÉDECINE D’URGENCE Sport automobile : Les championnats allemands de voitures de tourisme pro posent d’excellents premiers soins.
40 PROTECTION RESPIRATOIRE Masques & Filtres : Les bombes aérosols transforment les transformateurs en œuvres d’art.
42 EXPLOSIFSFeux d’artifice : Ils expriment la joie de vivre mais les feux de Bengale dans les stades sont très dangereux.
46 NÉONATOLOGIEInterview : Comment les traitements en néonatologie ont évolué au fil du temps.
48 RÉTROSPECTIVEProduction : Les combinaisons de protection chimique permettent de travailler dans des environnements dangereux.
52 HÔPITAL Management : Des investissements tournés vers l’avenir près du Rhin.
56 APERÇU Alcotest : Cet appareil détermine le taux d’alcool, précisément, en toute légalité.
Environ 6 millions d’actifs manqueront en Allemagne d’ici 2025 suite aux changements démographiques. Un défi dans de nombreux pays – lire page 8.
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Des gens qui nous touchent
Dr Şirin Güven, directrice d’un service de néonatologie, Turquie« Le taux de natalité est élevé à Istanbul. Dans notre établissement, nous comptons 350 à 450 naissances par mois. Dans le quartier d’ Ümranyie, les femmes ont en moyenne entre quatre et six enfants : tendance à la hausse ! On y trouve des familles traditionnelles et on épouse souvent des membres de la famille, ce qui occasionne un taux élevé de naissances prématurées et de malformations. J’essaie d’ informer les jeunes filles mais elles connaissent le problème. Il est difficile de lutter contre les traditions. Malheureusement, les femmes ne sont pas suivies régulièrement médicalement. Nous avons une excellente réputation et nous occupons de plus en plus fréquemment des grossesses difficiles de femmes syriennes. A l’ origine, l’ hôpital avait été construit sans service de néonatologie. Un montant de 1,5 million de dollars US a été investi. Je suis enchantée du ventilateur Dräger pour les nouveau-nés. Nous
étions les premiers à en avoir un à Istanbul. Maintenant, nous en avons 14. Parfois, des cas presque désespérés arrivent chez nous d’autres établissements. Ici, ils survivent. Sécurité et hygiène sont nos maîtres mots. J’ai des ongles très courts, je ne porte ni vernis, ni bijoux. Les nourrissons sont très sensibles aux germes. Nous ne voulons pas seulement qu’ils survivent : nous voulons que les parents repartent avec des enfants en bonne santé. La naissance de Nuray a été un moment exceptionnel : sa mère est décédée dans un accident de la route, c’était donc une naissance post mortem durant la 32ème semaine de grossesse. Aujourd’hui, cette fillette a quatre ans. Je ne l’ai jamais revue car la famille a déménagé. Nuray s’amuse probablement quelque part et cette idée me plaît. J’adore les enfants. Ils sont notre avenir. Si c’était à refaire, je choisirais exactement le même métier ! »
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EXPÉRIENCES NOUVELLES DU MONDE
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Serkan Karadayi, capitaine et responsable HSE, compagnie maritime MSC Shipping, Turquie« Autrefois, on emportait des oiseaux sur les pétroliers comme détecteurs de gaz, incroyable ! Une fois les marchandises déchargées, on plaçait les animaux dans les cuves pour tester l’éven-tuelle présence de gaz. Maintenant, nous avons des appareils de mesure. Nous transportons des produits chimiques, du pétrole et du gaz. Une fois capitaine, j’ai navigué sur tous les océans et bien entendu aussi sur le Bosphore. Naviguer la nuit, une tasse de café à la main, entre Asie et Europe, c’est vraiment magnifique. Mais le Bosphore est dangereux : les ferries vont d’une rive à l’autre, les pétroliers les croisent, de la mer Noire à la mer de Marmara et retour. Sans oublier les nombreux bateaux de pêche. Il faut être très attentif ! Je suis originaire de Gelibolu, dans les Dardanelles. Mon oncle était pêcheur et j’ai grandi sur l’eau. Être capitaine, c’est difficile mais intéressant. Je passais quatre mois à bord, même dans
des régions dangereuses. Parfois, je dormais très peu, pas à cause de la houle mais du chargement dangereux. Les consignes sur les pétroliers sont très strictes. Les manuels de sécurité pour les pro-duits chimiques ne comptent pas moins de 50 pages. Nos pétroliers sont tous munis d’équipements Dräger et nous gérons également les bateaux d’autres compagnies maritimes. Nous portons toujours un appareil de détection de gaz. De nombreux gaz sont plus lourds que l’air. On est debout et on ne remarque pas ce qui se passe à nos pieds. Quand un stylo tombe à terre et qu’on se baisse, les gaz sont là et l’alerte se déclenche. J’ai navigué sur toutes les mers pendant dix ans avant que ma famille proteste parce que je n’étais jamais présent. Maintenant, je travaille comme responsable Hygiène Sécurité Environnement (HSE). Ce qui me manque ? Naviguer en haute mer, le ciel étoilé et les dauphins. »
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MOTS CLÉS
DE QUOI S’AGIT-IL
Mots clésSur cette double page, chaque mot clé décrit un nouvel aspect dans un article et le présente selon une perspective différente. Car chaque thème a de nombreuses facettes. Les explications des mots clés se réfèrent à des lexiques, dictionnaires et encyclopédies – et contiennent des aperçus d’autres domaines. Pour voir les choses différemment.
SpécialLors d’anniversaires, on aime se souvenir de ce qui a été accompli. Il en va de même dans les entreprises. Et tout au long des 125 ans d’histoire chez Dräger : page 16
TOUT
Au fondDes champs de blé, un état multi-ethnique, un modèle d’art islamique : les stations de l’unique métro d’Asie centrale, à Tachkent, sont de vrais chefs d’œuvre, décorées de carreaux en céramique de couleur (majolique). On sait peu de choses sur leur protection contre les incendies. Il en va différemment dans le métro et les trains de banlieue : page 34
HAUT EN COULEUR
Sur les mursA l’ère d’Internet, on a du mal à s’imaginer comment fonctionnait autrefois une communication non censurée, par exemple avec des textes et photos sur les murs, appelés graffiti. Pompéi en est remplie et les symboles des gens du voyage forment un langage à part. Les graffiti sur les façades sont un signe de protestation, de rébellion et de culture. Ils peuvent même agacer. Ou bien une curiosité dans un lieu public : page 40
CHECK-LISTS
Organisation du travailRares sont les métiers qu’un héros peut exercer seul. Travailler nécessite souvent une collaboration et une structure sociale, qui exploite de façon optimale différentes composantes professionnelles et différentes qualités. C’est la structure formelle ou informelle qui décide du succès du groupe. Comme dans un bloc opératoire : page 22
ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE
Quel âge ?L’âge des objets et des êtres vivants est mesuré en unités temporelles et se situe entre l’ère de Planck la plus courte d’env. 5 x 10-44 secondes et les quelques 13,8 milliards d’années depuis le Big Bang. Si l’âge n’est pas documenté, il faut procéder à une estimation ou à une mesure. La dendrochronologie détermine par ex. l’âge d’arbres abattus en comptant les anneaux de croissance. Étant donné que la largeur de ces anneaux varie en fonction des conditions environnementales,
on obtient des motifs caractéristiques qui permet-tent de déterminer précisément l’âge exact des
poutres de maisons à colombages. La méthode au radio-carbone profite
du fait que l’isotope 14C absorbé se décompose de façon régulière après la mort. Mais vieillir n’entraîne pas que des anneaux supplémentaires et de la destruction. Cela a encore d’autres conséquences, dont certaines très favorables :
page 8
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GRATTE-CIELS
En avant ! Ils voulaient s’élancer vers le ciel très tôt. Tour de Babel, pyramides, minarets et cathédrales sont une expression du pouvoir, pas toujours réussie. Le terme de « gratte-ciel » a été employé pour la 1ère fois en 1883 pour parler d’immeubles à Chicago. Depuis les années 1900, les terrains très coûteux sont exploités au maximum, ou on veut éblouir les voisins : le plus haut bâtiment du monde mesure 830 mètres (Burj Khalifa à Dubaï). Mais des immeubles plus petits posent également de grands défis : page 32
UNE QUESTION DE DOSAGE
Poisons intelligentsLa toxine botulique, le poison le plus puissant, se forme dans le fromage avarié. Si le poison était un être vivant, il serait capable de s’adapter de façon optimale. Il peut agir sur la peau, les poumons ou l’estomac, rapide -ment (cyanure) ou après 48 heures pour l’amanite. Mais on peut se protéger contre de nombreux poisons : page 48
ÉLÉMENTAIRE
Tout feu, tout flamme Le feu, un des quatre éléments classiques est synonyme de chaleur, de destruction, de vie et d’anéantissement, et c’est aussi un signe : visible de loin, il indique le chemin aux bateaux et, dans l’antiquité, une chaîne de signaux avec des flambeaux, de plus de 555 km de long, avait servi à annoncer la victoire des Grecs sur les Troyens, il y a env. 3 000 ans. Et pour une religion comme le Zoroastrisme, la flamme sacrée symbolise même les déesses que les fidèles adorent. Il traduit la joie, comme lors de feux d’artifice, mais il reste dangereux : page 42
ÉVOLUTION SOCIÉTALE
Les femmes Sur mer et sous terre, elles avaient la réputation de porter malheur, à l’excep-tion de Sainte-Barbe, la patronne des mineurs : les femmes, qui n’ont eu le droit de vote qu’au XIXème siècle (en Allemagne en 1918). Depuis, les choses ont bien changé. Les femmes dirigent des États et travaillent dans des mines : page 18
DÉSERT
Blanc glacéSon équipe a atteint le Pôle Sud quatre semaines après Roald Amundsen : Robert Scott et son équipe sont morts de froid au retour. Début 1912, il écrivait : « A ma veuve – Mon cher trésor, nous sommes en difficulté et doutons de pouvoir nous en sortir. […] S’il devait m’arriver quelque chose, je veux que tu saches ce que tu représentes pour moi et que des souvenirs agréables m’accompagnent. […] Le pire dans ma situation serait de ne jamais pouvoir te revoir. […] » L’Antarctique reste un continent hostile : page 26
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THÈME DÉMOGRAPHIE
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Toujours jeuneLes gens vivent de plus en plus longtemps – avec des CONSÉQUENCES SUR LA VIE
PROFESSIONNELLE et les dépenses publiques, dont on se rend compte peu à peu.
Klaus Cohrs, 53, pompier
Dr Gottfried Hagitte, 83, médecin de campagne
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DÉMOGRAPHIE THÈME
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mais aussi des plus vieux. Si les foot-
balleurs professionnels prenaient leur
retraite directement à la fin de leur
carrière, ils seraient les plus jeunes
actifs à partir à la retraite. A l’âge où
ils se retirent du sport professionnel,
les médecins terminent tout juste leur
formation – et démarrent leur carrière.
Nombre d’entre eux travaillent jusqu’à
70 ans ou plus, volontairement. Si on
en croit les statistiques et évolutions
actuelles, le travail jusqu’à un âge
avancé est ce qui attend la plupart des
actifs, pas toujours volontairement.
6 millions de personnes actives manquent
L’espérance de vie de la plupart des
pays industrialisés augmente, la natalité
baisse. En Allemagne, le nombre d’ actifs
va diminuer de 100 000 par an jusqu’en
2020, lorsque les baby boomers vont
atteindre l’âge de la retraite (1955–
1970). Selon les estimations actuelles,
env. six millions de personnes actives
manqueront en Allemagne en 2025.
L’ espérance de vie augmente et on ne
sait pas où cela va s’arrêter. Depuis
1960, chaque génération a gagné
quasiment trois ans d’espérance de
vie supplémentaire. Ceux qui vivent
plus longtemps touchent leur retraite
plus longtemps si la durée du travail
ne s’allonge pas. Pas besoin d’être un
as en finances publiques pour se rendre
compte qu’un système de retraite par
répartition ne résistera plus très long-
temps à cette pression.
Il y a encore quelques années,
il était difficile pour les personnes
L ors de la coupe du monde de
football 2006, Schweinsteiger et
Podolski étaient les petits jeunes
joueurs de l’équipe allemande. Âgés
de tout juste 22 et 21 ans, personne
ne pensait qu’ils joueraient un rôle
déterminant dans l’équipe, mais ils
sont entrés dans la légende comme
buteurs. Huit ans plus tard, au Brésil,
ces joueurs, avec plus 100 matches
internationaux, faisaient non seule-
ment partie des joueurs confirmés >
Dietmar Kolb, 50, mineur (retraité)
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THÈME DÉMOGRAPHIE
Les maladies spécifiques surviennent plus tardivement – l’espérance de vie augmente, tout comme le nombre d’années en bonne santé
âgées de continuer à travailler. La
retraite à temps partiel a été créée
pour libérer des emplois pour les
jeunes. Pour une fois, employeurs et
syndicats étaient d’ accord pour laisser
des millions de salariés partir en pré-
retraite. Entre-temps, de plus en plus
de gens travaillent jusqu’à atteindre
l’âge officiel de la retraite dans leur
tranche d’âge. La génération de 1945
a par exemple travaillé en moyenne un
an de plus que la génération de 1941
avant de partir à la retraite. C’est ce
qui ressort du rapport sur le départ à
la retraite de 2014 de l’Institut pour le
travail et de la qualification (IAQ) de
l’ Université de Duisburg-Essen. Avec 61
ans, l’âge moyen de départ à la retraite
est encore loin de l’âge légal officiel
mais la tendance de départs de plus en
plus tardifs se confirme déjà.
Deux raisons motivent cette
évolution : étant donné que la retraite
est souvent peu sûre ou ne garantit
que des revenus modestes, nombreux
sont ceux obligés de travailler plus
longtemps. Avec l’augmentation de
l’ espérance de vie, nous restons en
bonne santé plus longtemps. Les
maladies courantes surviennent en
général plus tard. « Avec l’ augmentation
de l’espérance de vie, le nombre
d’ années en bonne santé augmente »,
explique le Prof. James Vaupel, direc-
teur de l’ Institut Max Planck d’études
démographiques de Rostock. Vivre plus
longtemps, vieillir plus tardivement.
Ceux qui ne sentent pas leur âge
aiment travailler plus longtemps. Et un
travail qui nous plaît nous maintient en
pleine forme. Vaupel a calculé que les
personnes âgées ne devraient travailler
que quelques heures par jour pendant
quelques années pour gérer sereine-
ment l’ évolution démographique. Ça
a l’air simple mais il semble que ce soit
un vrai défi.
Vieillir reste un mystère
Aujourd’hui, chaque enfant a
théoriquement une espérance de vie
supérieure à celle de ses parents. C’est
dû en particulier à un meilleur suivi
médical. Au début du XXème siècle, les
infections étaient les principales causes
de mortalité. Aujourd’hui, les gens
meurent de cancer, de maladies cardio-
vasculaires et d’AVC. L’ hygiène freine
la propagation d’ épidémies. Les pro-
grès du suivi médical et des thérapies
prolongent l’âge moyen statistique,
sans oublier l’ amélioration de
l’ alimentation et des apports en nutri-
ments. Cela nous permet d’ atteindre
un âge avancé, période où l’on ressent
les conséquences du vieillissement.
Le vieillissement reste encore un
mystère. Mais les chercheurs compren-
nent mieux ce qui se passe dans notre
organisme. La vue baisse parce que le
cristallin durcit et que les muscles ne
peuvent plus se déformer suffisamment.
Ce processus débute dès l’âge de 20 ans
mais il est très lent et on ne le remarque
donc que tardivement. Les veines sont
moins souples, ce qui occasionne des
Pompiers – vivre sur des échelles Autrefois, la plupart des pompiers allemands partaient à la retraite à 60 ans. Dans quelques Länder, l’âge de la retraite est passé à 62 ans. « C’est lié aux programmes sportifs, qui font partie du travail quotidien de nombreux pompiers mais aussi à de meilleurs équipements, comme par ex. pour les appareils respiratoires, qui sont maintenant plus légers », dit Andreas Herlinghaus du syndicat allemand des pompiers. Les camarades sont plus sensibilisés. Autrefois, il arrivait qu’ils pénètrent dans une maison en feu avec tout leur équipement et que leur chef d’intervention surgisse à leurs côtés avec un mouchoir devant la bouche : « On inspirait de temps en temps des gaz et fumées toxiques. » Après l’intervention, on brossait tout simplement ses vêtements. Aujourd’hui, l’ équipement est nettoyé pour éliminer la poussière toxique et les autres dépôts. Jusqu’à leur 50ème anniversaire, les pompiers passent des tests tous les trois ans pour vérifier s’ils peuvent encore travailler avec leur équipement complet. Ensuite, ce test est effectué une fois par an. Ceux qui échouent ne partent pas forcément en préretraite. Ils sont mutés à d’autres postes : dans des unités de secours ou dans les bureaux, ce qui est parfois un peu difficile après une vie passée sur les échelles.
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ESPACES VITAUXLa pyramide des âges présente la structure d’âge de la population d’un pays. Elle a un aspect très différent dans les pays avec une moyenne d’âge élevée (Japon : env. 46 ans) par rapport aux pays avec une faible moyenne d’âge (Ouzbékistan : env. 27 ans). La forme classique est celle du sapin, comme en Ouzbékistan. Les formes ressemblant à un chêne très feuillu représentent des défis économiques d’envergure.
L’ESPÉRANCE DE VIE AUGMENTEDifférents facteurs, surtout l’hygiène et la prévention, influent sur l’espérance de vie des individus : en Allemagne, elle va plus que doubler (ces 200 prochaines années).
Espérance de vie (ans)
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Hommes Femmes
Âge moyen (ans)
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et plus
JEUNES ET VIEUX L’âge moyen de la population mondiale est légèrement inférieur à 30 ans – une moitié est plus jeune, l’autre plus âgée. L’âge moyen de la population varie fortement en fonction des différents pays :
100+95–9990–9485–8980–8475–7970–7465–6960–6455–5950–5445–4940–4435–3930–3425–29 20–2415–1910–14
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7,5 % 5 % 2,5 % 2,5 % 5 % 7,5 %
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Âge
JaponPopulation : env. 127 millions d’habitants
(État : mars 2014)
OuzbékistanPopulation : env. 30,5 millions d’habitants
(État : mars 2014)
Hommes Femmes
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THÈME DÉMOGRAPHIE
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Nous vieillissons après chaque division cellulaire – mais nous pouvons faire quelque chose
problèmes cardio- vasculaires. La peau
se ride quand l’ élasticité diminue car
les cellules ne se divisent plus aussi sou-
vent en vieillissant. Les cheveux perdent
leur couleur parce que les cellules ont
sans doute de plus en plus de problèmes
pour neutraliser les déchets du méta-
bolisme. Une de ces substances est le
peroxyde d’ oxygène. Ce composé est
relativement agressif et attaque donc
les molécules des cellules, responsables
de la couleur des cheveux, jusqu’à ce
qu’elles ne fonctionnent plus. Mais de
minuscules inflammations pendant des
années peuvent provoquer des maladies
comme le cancer, le diabète et des
infarctus.
Même sans ces attaques chimiques,
des dommages s’accumulent dans le
patrimoine génétique car les molécules
réparatrices de l’organisme perdent
leur précision au fil des ans. L’ouïe
baisse car les cellules ciliées de l’oreille
interne (qui transforment les ondes
sonores en impulsions nerveuses) sont
détruites et non renouvelées. Rhuma-
tisme et arthrite attaquent les articu-
lations. La couche isolante autour des
nerfs est poreuse. Les signaux sont
transmis plus lentement et les réac-
tions sont plus lentes.
Quand les extrémités de protection raccourcissent
La durée de vie des organes est très
variée. Le cerveau est au meilleur de
ses performances vers 65 ans mais les
autres organes sont déjà en plein déclin.
Les différences sont parfois énormes,
y compris d’un individu à l’autre. La
retraite venue, certains s’entraînent
pour un marathon. D’autres, à cet âge,
ont du mal à monter les escaliers. Ces
différences extrêmes s’expliquent par
les gènes mais aussi par le mode de vie :
si on fume, fait du sport, effectue un
travail physique dur, si on est soumis à
un stress dévastateur, ce qu’on mange.
Tout laisse des traces dans l’organisme,
jusque dans les cellules, qui finissent
par ne plus se diviser.
Le raccourcissement des télomères
semble être l’un des mécanismes
centraux. Il s’agit d’extrémités de
protection, situées en haut et en bas des
chromosomes. Avant la division cellu-
laire, les molécules doivent dupliquer le
patrimoine génétique. Ces opérations
de duplication ne sont pas toujours
parfaites et des erreurs surviennent
sur les extrémités. Ainsi, à chaque divi-
sion cellulaire, nous perdons un peu
de substance génétique à l’extrémité
des chromosomes. Mais comme l’ADN
des télomères ne contient pas d’in-
formations importantes, peu importe
qu’ils raccourcissent. Jusqu’à un cer-
tain degré : si une longueur minimale
n’est plus garantie, la cellule cesse de
se diviser et passe en phase de repos.
Elizabeth Blackburn, prix Nobel de
médecine en 2009 avec Carol Greider
et Jack Szostack (pour leurs recherches
sur les télomères et le vieillissement
cellulaire), compare les télomères aux
embouts plastiques, situés à l’ extrémité
des lacets. Tant qu’ils sont intacts, les
lacets ne s’ effilochent pas. Blackburn
et ses collègues tentent de découvrir
pourquoi les extrémités des chromo-
somes fondent à une vitesse différente
en fonction des individus. Les gènes
jouent également un rôle. Certaines per-
sonnes naissent avec des télomères très
longs, d’autres ont des télomères nette-
ment raccourcis dès la naissance. Les
chercheurs ont découvert que le stress
nuisait aux télomères. Événements trau-
matisants, chocs physiques et psychiques
peuvent accélérer la division cellulaire et
dégager des substances, qui endomma-
gent les extrémités des chromosomes.
Fumer est nocif pour les télomères et le
surpoids attaque également les extrémi-
tés. Un manque de sommeil a le même
effet.
Le sport freine le vieillissement
Les causes sont très variées mais elles
prouvent qu’on peut faire quelque chose.
Il n’est pas certain que cela augmente
l’ espérance de vie mais les signes sont
encourageants. Une étude, menée sur
env. 800 personnes, a prouvé que celles
qui avaient des télomères plus courts pré-
sentaient un risque accru de souffrir d’un
cancer et d’en mourir. Il existe aussi une
relation entre la longueur des télomères
et les maladies cardio-vasculaires. Inver-
sement, plusieurs études ont démontré
que le sport et d’autres activités physiques
ralentissent le raccourcissement des
extrémités, si les efforts fournis ne sont
pas exagérés.
La chercheuse américaine en géria-
trie, Carol Greider, a mesuré des télo-
mères, qui suffiraient théoriquement
pour vivre jusqu’à 130 ans. La doyenne
de l’humanité, la Française Jeanne
Louise Calment, est décédée en 1997 à
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012_Draeger_F_09 12 02.10.14 11:43
13REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
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Actifs (temps plein) Inactifs – Inactifs – activité Actifs (temps partiel) malade ou inapte au travail ou obligations familiales
Sans emploi Inactifs – Inactifs – autres raisons en retraite
Formation continue jeunes collaborateurs 85
Soutien à la santé des collaborateurs 60
Postes de travail ergonomiques 56
Marketing RH 49
Modèles d’emplois pour les parents (par ex. temps partiel) 49
Création de places d’apprentissage supplémentaires 48
Prospection d’étudiants/jeunes ouvriers spécialisés 45
Création d’équipes ou de groupes de travail d’âge mixte 45
Intégration de retraités, par ex. comme experts 45
Formations plus intensives pour les collaborateurs âgés 44
Retraite à temps partiel ou règlementations de préretraite 43
Évolution de modèles de carrière pour les salariés plus âgés
Thème « War for Talents/jeunes effectifs »
Thème « Aptitude au travail/Intégration des anciens »
11
LES ACTIONS ENTREPRISESUne espérance de vie plus longue entraîne des dépenses élevées pour les caisses de retraite à âge égal de départ à la retraite mais aussi un manque de personnel qualifié et expérimenté. Les pays industrialisés et pays émergents y réagissent largement. Les mesures se rapportent surtout à une réforme des retraites (âge de départ à la retraite et abaissement du niveau des retraites) si les retraites sont gérées en grande partie par l’État :
ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN FONCTION DE L’ÂGEEn 2010, la moyenne de l’âge légal de la retraite dans l’OCDE était de 63,1 ans et l’âge effectif de la retraite de 63,9 ans. L’espérance de vie plus longue et des retraites de faible niveau vont rallonger la durée du travail.
LES ENTREPRISES AIDENT LES ANCIENSDe nombreuses entreprises réagissent à l’évolution démo-graphique. En Allemagne, un sondage avec les acteurs écono-miques montre les entreprises qui prennent des mesures :
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
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Ancien âge de retraite
Ancien âge de retraite & retraites versées
Montant de la retraite
Aucune mesure
Aucune information
013_Draeger_F_09 13 02.10.14 11:44
THÈME DÉMOGRAPHIE
14 REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
Changement tardif ? Les grandes entreprises peuvent offrir plus d’opportunités aux anciens
Mais même dans ces métiers difficiles,
la durée du travail s’allonge légère-
ment. Cette tendance s’observe aussi
chez les médecins, pompiers et ouvriers
forestiers. Nous sommes aujourd’hui en
meilleure santé et de nombreux travaux
sont moins pénibles et dangereux grâce
aux machines et un meilleur outillage.
Les peintres inhalent nettement moins
de vapeurs toxiques grâce aux masques
de protection. « Ces dernières années,
le secteur tertiaire ou les sociétés de
sécurité sont devenues le lieu où se
retrouvent ceux qui ne peuvent plus
exercer leur métier d’origine », explique
Brussig. Un maçon, qui ne peut plus
exercer ce métier très physique, devient
vigile. Tant que les sociétés privées hési-
tent à embaucher des personnes âgées,
l’État pourrait donner l’exemple en
créant un marché de l’emploi paral-
lèle. « Il existe suffisamment de services
publics pour accueillir de nombreux
salariés. » Des études montrent qu’un
nombre croissant d’entreprises veille à
ce que les salariés plus âgés soient sou-
mis à de plus faibles sollicitations. Un
rapport de l’Institut pour le marché du
travail et de la recherche sur le travail
(IAB) de l’Agence fédérale de l’emploi à
Nuremberg a tiré la même conclusion
l’année dernière.
Dans les domaines où on maque
de personnel qualifié, on permet aux
personnes plus âgées de continuer à tra-
vailler par des mesures ciblées. Il peut
s’agir de formations continues ou de pro-
grammes qui permettent de réduire les
efforts physiques pour les personnes plus
âgées.
Médecins – seuls responsablesSi les mains d’un chirurgien de 63 ans tremblent pendant une opération, il devrait cesser d’opérer. La décision lui incombe ou à son supérieur hiérarchique, s’il en a un. Les médecins s’engagent à ne jamais nuire à autrui. Ils doivent donc évaluer eux-mêmes s’ils peuvent encore exercer leur métier. Dans les hôpitaux très hiérarchisés, il existe par exemple un contrôle externe. Lorsque les mains tremblent, les médecins peuvent passer de la thérapie au diagnostic. La limite d’âge pour les médecins a été repoussée il y a quelques années et bon nombre d’entre eux sont retournés au travail. Sans eux, il n’y aurait quasiment plus de médecins dans certaines régions rurales.
> l’âge de 122 ans. On ne sait pas si cette
exception du XXème siècle deviendra
la norme au XXIème siècle. Pas besoin
d’ aller aussi loin pour voir qu’un chan-
gement sociétal est indispensable. « Les
employeurs doivent revoir leur copie »,
dit Martin Brussig, directeur du ser-
vice de recherche Marché de l’ emploi,
Intégration et Mobilité de l’IAQ. « Les
candidats âgés sont souvent regardés
bizarrement. Ils ne sont pas moins per-
formants que leurs collègues âgés, qui
travaillent pour l’ entreprise depuis des
années mais sont stigmatisés en tant que
vieux. Les anciens semblent moins être
victimes de ces préjugés. »
Préserver l’aptitude de travailler
Malgré ces réticences vis-à-vis des candi-
dats plus âgés, le nombre de personnes
actives, ayant atteint l’âge de la retraite, a
presque doublé entre 2001 et 2011. C’est
ce qui ressort d’une étude de l’ Institut
allemand de recherche économique.
Avec les professions libérales et les per-
sonnes âgées, travaillant dans des entre-
prises familiales, plus d’un million de per-
sonnes travaillent au-delà de l’âge légal de
la retraite en Allemagne. Selon les statis-
tiques de l’Agence fédérale pour l’ emploi,
le nombre des salariés de 55 à 64 ans est
passé de 2,6 à 4,7 millions de 2002 à 2013.
Durant cette période, le taux d’emploi de
60 à 64 ans est passé de 13 à 31,8 pour cent.
Même si la tendance pour l’ allonge ment
de la durée du travail se traduit déjà dans les
statistiques, cela a des retombées diverses
selon les secteurs. Peintres et carrossiers nés
en 1945 travaillent en moyenne un an et demi
de plus que ceux nés en 1941. Ce sont aussi
les professions qui, avec un âge de retraite
moyen de 63,2 ans, s’ approchent le plus de
l’âge légal de la retraite. Pour les métiers
d’usinage métallique, l’âge de la retraite pour
les salariés nés en 1945 a augmenté de trois
ans, passant à 62 ans (par rapport à ceux nés
en 1941). Après les footballeurs, les ouvriers
en bâtiment, salariés du secteur du bois ou
du textile ont le moins de chance de tra-
vailler dans leurs secteurs respectifs jusqu’à
la retraite. La plupart s’arrêtent avant 60 ans.
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15REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
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EL « Il faut avoir des
atomes crochus »DR PHIL. JÖRG HINNER, de l’Institut de gérontologie de l’Université de Heidelberg sur le travail à un âge avancé et le travail d’équipe intergénérationnel.
Quels changements physiques rendent le travail plus difficile pour les anciens ?Dr Hinner : Cela dépend de l’activité et certaines choses s’améliorent avec l’âge. Nous observons une baisse des propriétés liées au vieillissement des organes et c’est surtout la vitesse de traitement des informations qui diminue. Ça ne signifie pas que les jeunes sont toujours plus rapides que les vieux. Tout le monde est nette-ment plus rapide à 20 ans qu’à 60 ans. Mais à 60, on peut encore être assez rapide.Que faire pour ça ?Dr Hinner : Les activités professionnelles sont souvent un excellent entraînement. On peut encore l’améliorer avec des formations ciblées.Dans quels domaines les collaborateurs âgés surpassent-ils les jeunes ?Dr Hinner : La résistance psychique et physique reste souvent constante pendant des années. La créativité ne semble pas non plus changer énormément. Les collaborateurs plus âgés ont souvent une meilleure vue d’ensemble des tâches, sont plus réfléchis et ont un sens inné de la qualité. Quand les conditions sont bonnes, la loyauté vis-à-vis de l’employeur augmente.Les vieux sont-ils plus souvent malades ?Dr Hinner : On le prétend souvent mais les méthodes de recherche usuelles ne le prouvent pas. Les jeunes collaborateurs manquent souvent parce que leurs enfants sont malades, ce qui n’est pas le cas chez les plus âgés.Comment utiliser leur potentiel de façon ciblée ?Dr Hinner : Tout commence par la sensibilisation. Parfois, les salariés de 50 ans ont déjà l’impression de faire partie « des meubles ». Il faut leur faire comprendre quels sont leurs points forts et les soutenir de façon ciblée. En outre, il est important de lutter contre les préjugés vis-à-vis des collègues plus vieux au sein de la société.Le travail d’équipe intergénérationnel fonctionne-t-il ?Dr Hinner : Nous venons de lancer un projet avec des équipes mixtes, appelées tandems. Nous disposons déjà de résultats de recherche mais c’est toujours délicat quand on y regarde de plus près. Le plus vieux doit être prêt à transmettre son savoir sans avoir l’air arrogant. Le plus jeune doit l’accepter et être reconnu comme expert dans d’autres domaines par le plus vieux. Bref, ll faut avoir des atomes crochus.Les tandems collaborent mieux que simplement des jeunes et des vieux ou favorisent-ils surtout les performances des vieux ?Dr Hinner : C’est ce que nous voulons découvrir ! Il devrait y en avoir pour tout le monde. Idéalement, les compétences des membres de l’équipe se complètent pour qu’ils travaillent plus efficacement ensemble. Les vieux ont-ils besoin de plus de pauses ou simplement d’horaires plus courts ?Dr Hinner : C’est difficile à dire globalement. Nous avons tous un biorythme différent. Dans notre société, ceux qui sont en forme le matin sont les grand profiteurs, peu importe qu’ils aient 30 ou 60 ans. Au travail, ceux qui sont plutôt actifs l’après-midi ou le soir sont plutôt désavantagés.
Mais globalement, les entreprises ne
sont pas encore préparées au change-
ment démographique. Selon l’étude de
l’IAB, seul un cinquième des sociétés
propose des mesures spécifiques. Mais
on manque encore d’offres pour les per-
sonnes moins qualifiées. On peut partir
du principe « que dans la pratique entre-
preneuriale, les sociétés en font davan-
tage pour leurs collaborateurs que ce qui
ressort des données collectées », résu-
ment les chercheurs. Dans les grandes
sociétés, les opportunités de trouver un
travail adapté en fonction de l’âge sont
meilleures. C’est pourquoi le médecin
munichois et psychothérapeute Serge
Sulz conseille aux salariés âgés de chan-
ger de poste s’ils s’aperçoivent que leur
entreprise ne leur offre pas de perspec-
tives d’évolution.
« La vie commence à 40 ans »
A ce jour, les RH des sociétés alle-
mandes sont dirigées par des personnes
de 40 ans et peut-être légèrement un
peu plus. James Vaupel, chercheur en
démographie à Rostock, qui a impo-
sé de pouvoir travailler à l’Institut
Max Planck jusqu’à 70 ans, pense que
c’est une erreur : « La vie commence à
40 ans. » D’un point de vue biologique,
un âge de retraite déterminé est sou-
vent une limite aléatoire. Tant que les
performances pour l’emploi sont adap-
tées, la date de naissance du salarié ne
devrait pas être prise en compte. On
n’est vieux que les 10 à 15 années avant
sa mort. Les footballeurs sont peut-être
une exception. Hanno Charisius
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16 REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
DRÄGER ANNIVERSAIRE
Joyeux anniversaire : 12 choses que vous ne savez pas encore sur Dräger« Nous n’avons pas l’intention d’être des inventeurs sans le sou », disait Johann Heinrich Dräger, le fondateur de la société. Il y a eu du nouveau depuis. Cette année, le groupe de technologie médicale et de sécurité de Lübeck célèbre son 125ÈME ANNIVERSAIRE, un an plus tard que prévu.
1. Prématuré ou date spéciale ?
Johann Heinrich Dräger et son
partenaire commercial, Carl
Adolf Gerling, fondent la société Dräger &
Gerling le 20 décembre 1888. Mais l’ins-
cription au registre du commerce n’est
effectuée que le 1er janvier 1889. Pour fêter
le 125ème anniversaire, c’est la date légale
qui fait foi, nous le fêtons donc en 2014.
2. Le fondateur de la société décide
plutôt par hasard de s’ établir
dans la ville de la Hanse sur les bords de la Trave, lorsque cet horloger
souhaite étendre ses activités : « Je vais
très bien mais j’ai plus d’appétit que de
nourriture ! » Il quitte Vierlanden, au
Sud Est de Hambourg, pour s’installer à
Lübeck. Mais Johann Heinrich Dräger
craint « de ne pas pouvoir s’adapter
aux conditions locales. » Sa femme est
originaire de Lübeck. Et maintenant ?
Les époux concluent un accord tacite : s’ils
sont du même avis, c’est lui qui a raison
et elle dans le cas inverse. « Qu’en est-il de
l’ équité si une femme ne peut pas parfois
imposer sa volonté », se demande-t-il en
arrivant à Lübeck.
3. Hanséatiques : quand aujourd’hui,
Stefan Dräger, arrière-arrière-
petits-fils du fondateur de la
société et président du comité directeur
de Drägerwerk Verwaltungs AG, dit :
« Nous ne sommes pas des Lübeckois de
souche », c’est surtout par respect pour
les plus de 870 ans d’ histoire de la ville, à
côté de laquelle l’histoire de la société n’en
est encore qu’à ses débuts. Des débuts,
que la mère du fondateur avait décrit en
ses termes en dialecte : « Lever Schaden as Schimp. » Depuis la construction du
Forum Dräger en 1974, cette devise trône
fièrement sur le blason familial, accroché
sur la façade du bâtiment, tel un crédo
et un engagement : plutôt accepter une
perte financière que de risquer de nuire à
la réputation et à la confiance des clients
et des collaborateurs.
4. Pour Dräger, une bonne image en tant qu’employeur a toujours
été essentielle : des salaires
au rendement jusqu’à une plus grande
autonomie et responsabilisation des
collaborateurs. L’entreprise a de nouveau
amélioré son score en 2014, lors d’un
sondage réalisé auprès de 14 000 étudiants
dans 130 universités pour se placer au
28ème rang des 100 meilleurs employeurs qui
attirent des ingénieurs (« Graduate Barome-
ter Engineering 2014 » ; trendenc). En 2013,
rien qu’en Allemagne, Dräger a reçu plus de
14 000 candidatures et plus de 400 nouveaux
collaborateurs ont été embauchés.
5. Constance : cela ne suffit pas
à expliquer l’identification
exceptionnelle avec la société et
l’ ancienneté, constatées régulièrement
lors de sondages auprès des employés.
Environ la moitié des quelques 6 200 col-
laborateurs en Allemagne (qui sont plus
de 13 000 à travers le monde) travaille
pour l’entreprise depuis au moins dix ans.
6. Petite mais performante : le
portefeuille de notre entre-
prise se compose de centaines
de produits clés et la contribution de
chacun d’entre eux au chiffre d’affaires
est inférieure à dix pour cent.
7. Parmi ces produits figurent
aussi le masque de plongée Panorama Nova Dive, qui
a permis il y a trois ans à un sportif
de l’ extrême de réaliser un défi
incroyable : cet homme de 38 ans
a parcouru 16,34 km sous l’eau en
24 heures, s’assurant ainsi une place de
choix dans le livre Guiness des records.
Mais il aurait déjà battu tous les records
après seulement 1 000 mètres.
8. Dans les années 1920, un
employé du service courrier
devait parcourir env. douze kilo-
mètres par jour sur le vaste terrain de la
société : mais vite ! La distribution du
courrier et des paquets devait s’effectuer
« sans perdre de temps ». Rien n’a changé
dans ce domaine depuis. Maintenant, le
courrier entrant est scanné. Bizarre :
le 7 décembre 2005, l’écran affiche des
câbles, un détonateur et de la poudre. Une
bombe ? Non, un détecteur de fumée, un
cadeau de Noël pour le directoire ! Même
à l’ère numérique, les collaborateurs du
service postal ont beaucoup de travail : ils
envoient plus de 400 000 lettres dans le monde entier chaque année.
9. Les produits Dräger sont tout
aussi variés : la combinaison de protection chimique CPS 7900
par exemple offre théoriquement plus
d’un million de possibilités de configura-
tions différentes. La production a refusé
016_Draeger_F_09 16 02.10.14 11:24
17REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
de nous dire qui l’avait reçu en taille « S »
et avec la pointure 50.
10. Croître et prospérer : le groupe Dräger a réalisé environ 50 millions de DM
(env. 26 millions d’euros) de chiffre d’ affaires à la fin des années 1950. Plus
d’un demi-siècle plus tard, en 2013, la
société commercialise des produits et
prestations de service pour une valeur
de 2,37 milliards d’euros.
11. Une telle évolution était
inimaginable à la fin de la
Seconde Guerre mondiale.
Les alliés avaient interdit la fabrication
de nos produits. Que faire pour garantir la survie de la société ? La nécessité rend
inventif : nous fabriquons des fourneaux,
baromètres, essoreuses à salade, du
sirop contre la toux, des sacs à main,
condensateurs électrolytiques (pour les
radios), du papier et du lactose. Ici aus-
si : « La technologie pour la vie ». Parfois
pour la survie : l’albumine, issue de la
production du lactose, était enrichie pour
lutter contre la malnutrition généralisée
à l’époque.
12. A cette époque, la revue
Dräger existe depuis
déjà plusieurs décennies.
Publiée régulièrement dès 1912, c’est l’une des toutes premières revues destinée aux clients en Allemagne. Elle
paraît aujourd’hui en quatre langues
(allemand, anglais, espagnol et
français) avec un tirage de plus de
dix mille exemplaires. Björn Wölke
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Pionnière sous terreDes vêtements ignifugés, des bottes avec des embouts en acier et un appareil respiratoire pesant presque 15 kilos. C’est normal pour les pompiers des mines ! Comment une Américaine a dirigé la première équipe au monde de femmes dans un DOMAINE AUTREFOIS RÉSERVÉ aux hommes.
Seule avec des hommes, Nicole Henderson s’y
connaît. La jeune femme de 21 ans a suivi des études
d’ingénieur (spécialisée en technologie minière)
018_Draeger_F_09 18 02.10.14 11:28
AMÉRIQUE DU NORD MINES
19REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
C oup de marteaux et bruits de
scie résonnent dans la mine
Edgar à Idaho Springs, à env.
50 kilomètres à l’Est de Denver. Une
partie de la mine s’est effondrée. Les
pompiers sont sous terre pour stabiliser
le plafond du tunnel (appelé « galerie »
dans le jargon de la mine), pour sauver
des mineurs éventuellement bloqués
et pour aérer les galeries. Des lampes
frontales sur les casques et une longue
barre métallique sont les seuls moyens
d’orientation plusieurs mètres sous
terre. « Attention, chutes de pierre ! »,
crie soudain une voix de femme. Du
métal résonne sur la roche. Nicole
Henderson sonde la surface du tunnel
avec une barre (« barre d’écaillage »)
et détache les blocs de roches lâches du
plafond. Le reste de l’équipe s’arrête.
« Nous devons stabiliser, effectuer des
mesures et scier ! », crie-t-elle.
La jeune femme de 21 ans
s’ agenouille sur une poutre de plus de
trois mètres de long (« soutènement »)
à la lumière d’un projecteur à batterie.
Elle y inscrit les mesures que lui
indiquent ses camarades à l’aide d’une
équerre de charpentier et d’un crayon.
Elle saisit une scie et commence le
découpage. Il y a de la poussière, de la
sueur sur ses lunettes de protection,
l’appareil respiratoire glisse sur le côté
et le casque sur la nuque. Ensuite, elle
se lève et donne un coup de pied dans
la poutre. « Prêt ! Deux mètres 74 ! »
Deux camarades portent le bois vers le
chantier et le cale verticalement entre
le sol et le plafond. « Parfait, très bon
travail : on continue ! », dit Nicole.
Elle se lève, applaudit et remet son
casque en place. « La prochaine fois,
il faudra faire plus vite ! » Tous rient.
Nicole soulève la prochaine poutre et
s’ agenouille à nouveau.
L’ambiance est sérieuse mais
détendue. Car ceci n’est pas une
urgence mais un exercice de l’École des
mines à Golden, dans l’État américain
du Colorado. La School of Mines
forme des géologues et ingénieurs
civils. Depuis cinq ans, elle propose
un programme de pompiers pour les
étudiants et, depuis 2010, elle a sa
première équipe féminine, dirigée par
Nicole Henderson. C’est elle qui décide
jusqu’où les groupes de cinq étudiantes
peuvent s’avancer dans le labyrinthe
de tunnels. Une camarade contrôle la
composition de l’air (« grisou »), une
autre note les mesures sur une carte de
la mine, puis viennent les secouristes
avec une civière et la co-chef d’équipe.
Ce sont les vacances d’été et trois
camarades viennent de terminer
leurs études. L’équipe d’aujourd’hui
est donc mixte. Nicole a décroché son
diplôme d’ingénieur civil spécialisé
dans la technologie minière. Une
autre femme est également de la partie
aujourd’hui : Katherine Jennings, qui
succède à Nicole.
Il faut aussi savoir dire « Non »
La chef d’équipe reste en contact avec
la centrale à l’air libre qui transmet des
instructions par radio pour indiquer
la direction que l’équipe doit suivre
dans la mine. « En dernier ressort, la
décision est prise par la chef d’équipe »,
dit Nicole. « Ma tâche consiste à
garantir que l’équipe est en sécurité.
Si j’ai l’ impression qu’un ordre est
dangereux, ma responsabilité consiste
à dire Non. » Cette ingénieur civil a
appris à assumer cette responsabilité,
même lorsqu’elle est en stress. Même
si cela signifie qu’il faut s’ opposer
aux ordres de la centrale. « Si nous ne
pouvons pas rejoindre une personne
en toute sécurité, nous n’y allons pas. »
Nicole hésite et son sourire a disparu.
« Nous ne pouvons aider personne
si nous sommes blessés. C’est une
lourde décision mais parfois, il faut la
prendre », dit-elle sérieusement.
Nicole Henderson a rejoint les pom-
piers de la mine très tôt. Sa famille aimait
voyager. Dans l’Idaho, ils ont visité des
musées de mines d’argent désaffectées.
Nicole a été fascinée par les mystères,
l’histoire et la construction des mines. >
Membres d’une équipe de pompiers des mines dans l’État américain du Colorado ; appareil respiratoire Dräger (PSS BG 4)
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MINES AMÉRIQUE DU NORD
Plus tard, elle a appris qu’il existe une
filière d’études de technologie des mines.
« Ce qui m’a attiré, c’est qu’il s’agissait
de quelque chose de vraiment différent.
Dans ma famille, personne ne travaille
dans une mine. C’est quelque chose qui
m’est réservé tout spécialement. »
« Il n’y a rien que les femmes ne puissent pas faire »
Une autre étudiante lui a parlé de son
équipe de pompiers des mines et lui a
demandé son aide pour créer la première
équipe féminine. Nicole était curieuse
mais pas vraiment impressionnée. Le
premier exercice, une simulation en
classe, lui semblait trop ludique et pas
réaliste. « Lors du deuxième entraîne-
ment, nous sommes allées dans la mine
et j’ai été enthousiasmée. Les com-
pétitions à Winnemucca, au Nevada,
pendant les vacances d’été, c’est un
vrai plaisir ! Tu rencontres des gens
supers et les membres de l’équipe sont
tes meilleurs amis. » Alors que d’autres
étudiants passent leur week-ends à faire
des randonnées, de l’équitation et du
rafting dans les montagnes du Colorado
ou passent leurs vacances au Mexique
et en Californie, Nicole Henderson était
sous terre. L’ Université de Golden dispose
au total de trois équipes : bleu (pour les
hommes), argenté (pour les femmes) et
blanc (équipes mixtes, débutants).
Nicole est également responsable de
l’entretien de l’équipement. Cela signifie
que chaque dimanche, après les entraî-
nements (on s’entraîne presque tous les
week-ends), elle démonte les appareils
respiratoires. Elle les nettoie et les désin-
fecte, les remonte et contrôle si tout est
étanche et résiste à la pression. Les équi-
pements doivent être prêts à tout moment,
pas seulement pour les entraînements.
L’Université prête aussi ses Dräger PSS
BG 4 aux pompiers locaux lorsqu’ils sont
appelés pour une intervention importante
ou un incendie sous terre.
« Nicole assume cette responsabilité
avec une maturité et fiabilité impression-
nantes », loue Alex Robles, coordinateur
du programme des pompiers de la mine
de l’École des mines. L’ancien adjudant-
chef de l’armée américaine est impres-
sionné par cette jeune femme : « Selon
mes expériences après 27 ans à l’armée
et trois ans avec les étudiants de l’École
des mines, je la considère comme une
des personnes les plus responsables que
j’ai jamais connue. » Son expérience lui
a montré que les femmes fournissent les
mêmes performances sous terre que les
hommes. « C’est une question d’entraî-
nement. Elles peuvent tout faire. Nos
étudiantes reçoivent donc tout le respect
qu’elles méritent de la part des profes-
sionnels lors de compétitions. »
Parler fait du bien !
Mais parfois, elles entendent des choses
bizarres : que les femmes n’ont rien à faire
chez les pompiers des mines et qu’elles
portent malheur sous terre. Nicole
Henderson ignore ces commentaires ou
en rie. Elle ne se rend même pas compte
quand elle est la seule femme dans une
salle, que ce soit lors de séminaires, de
réunions ou sous terre. Les seules diffé-
rences qu’elle constate : il n’existe pas
de vêtements de travail adaptés pour les
Mines US : seuls 13 pour cent des emplois sont occupés par des femmes
L’École des mines à Golden, Colorado/USA, où Buffalo Bill a bu son dernier verre lors de la ruée vers l’or et où Butch Cassidy a dévalisé une banque
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femmes, les étudiantes parlent plus pen-
dant les entraînements et l’ambiance
est professionnelle mais sereine. « Les
femmes parlent plus, s’entraident, ne
campent pas sur leurs positions – ça fait
du bien ! », confirme Katherine Jennings.
Elle a dirigé l’équipe mixte d’étudiants
pendant deux ans et se réjouit de prendre
la direction de l’équipe féminine. Chris
Enright aquiesce. Le géologue fait partie
de l’équipe masculine mais il s’est aussi
entraîné dans des équipes mixtes. « Les
femmes sont aussi compétentes que nous
mais leur dynamique en équipe est diffé-
rente. Les hommes discutent moins et
s’en tiennent à ce qu’ils ont à faire. Ce
n’est ni mieux ni pire - tout simplement
différent. »
Selon les statistiques du Ministère
américain du travail, seuls 13 pour cent
des emplois d’ingénieurs civils vont à
des femmes. Dans le monde entier, cette
branche est la lanterne rouge en matière
de femmes occupant des postes diri-
geants. C’est ce qui ressort d’une étude
de PricewaterhouseCoopers en collabo-
ration avec l’organisation britannique
« Women in Mining ». Nicole Henderson
ne s’en plaint pas. Elle se concentre sur
les opportunités dont elle bénéficie. Étu-
diante, elle a déjà pris la parole lors de
conférences nationales et internationales.
Elle a publié des articles dans des maga-
zines spécialisés et a suivi un programme
d’échange avec l’Académie des mines de
Freiberg, en Saxe, en Allemagne.
Lors de ses apparitions publiques,
la pionnière des pompiers des mines
n’aborde le rôle des femmes qu’en pas-
sant. Elle préfère souligner la nécessité
d’études avec des expériences pratiques
sous terre. Elle sait qu’elle est devenue une
meilleure ingénieur grâce à son travail
et aux échanges avec des mineurs profes-
sionnels lors de diverses compétitions.
« On veille toujours à la sécurité. La pro-
duction et l’argent sont importants mais
finalement, il faut surtout que les cama-
rades soient en sécurité. » Elle a appris
beaucoup de choses. « Travailler sous
pression en équipe et dans des situations
stressantes - mais aussi assumer la direc-
tion et les responsabilités. »
Transmettre le flambeau
Actuellement, elle fait un stage dans une
mine près de Golden. Nicole Henderson
espère ainsi trouver un emploi et devenir
membre à part entière d’une équipe de
pompiers des mines. Mais maintenant, il
s’agit de faire passer le flambeau. Un étu-
diant de l’équipe masculine assumera à
l’avenir la responsabilité pour l’entretien
des équipements. Katherine Jennings a
déjà été chef d’équipe à l’occasion d’un
entraînement. Elle contrôle la sécurité
et communique avec la centrale d’inter-
vention. Nicole a aussi motivé l’équipe
en tant que co-chef d’équipe. « En avant
les gars. Encore deux manches. Plus vite
nous aurons fini, plus vite nous pourrons
prendre notre pause déjeuner ! » Elle
saisit une nouvelle poutre en bois pour la
scier. Kerstin Zilm
Une question d’entraînement : les poutres de presque trois mètres de long (« soutènements ») stabilisent les plafonds peu stables. Des pompiers des mines s’entraînent régulièrement
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A la recherche de l’équipe de rêveLe travail d’équipe est une priorité dans les blocs opératoires. L’utilisation de CHECK-LISTS peut améliorer la collaboration. Pour certains chirurgiens, cela requiert un changement de paradigmes.
L e Prof. Chirag Gandhi se souvient
encore vaguement de chefs de
service tyranniques, qui dirigeaient
les blocs opératoires en solo, lançant par-
fois les instruments, « mais ça arrivait
plutôt rarement, un vestige des temps
anciens », dit le neurochirurgien de l’Uni-
versité Rutgers dans l’État américain
du New Jersey. « Aujourd’hui, un tel
comportement n’est plus accepté et
toléré. Ça engendre des tensions inutiles
et n’aide pas les patients. »
Aucune marge d’erreur
Cela ne signifie pas pour autant que
l’équipe de Gandhi débat longuement
quand ils opèrent un crâne ouvert. « Le
chirurgien-chef prend les décisions et sup-
porte l’ entière responsabilité. Même si
l’ ambiance s’est améliorée, cela n’a pas
changé », dit-il. « La collaboration a ses
limites quand c’est une question de vie
ou de mort. » Gandhi travaille comme
chirurgien depuis sept ans et intervient
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23REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
400 fois par an. Il s’agit souvent d’inter-
ventions complexes, de maladies vascu-
laires comme par exemple des anévrismes
ou des AVC. Quand il opère pendant plu-
sieurs heures, il doit pouvoir compter sur
son équipe. « Une précision maximale est
de mise et il n’y a pas de marge d’ erreur.
Chacun doit fournir sa contribution, pas
seulement le chef. » Le concept d’une
petite équipe bien rodée, travaillant
main dans la main et qui se conforme
aux règles et protocoles fixés sous pres-
sion, n’est pas nouveau. Les pilotes vivent
cette situation au quotidien dans leurs
cockpits. Elle sert uniquement de modèle,
suivie par un nombre croissant de chirur-
giens du monde entier.
La check-list est un composant
essentiel de ce travail d’équipe, où il s’agit
aussi de gérer les égos de spécialistes : un
condensé succinct et général de principes
fondamentaux facilement compréhen-
sibles. Les médecins disposent de deux
ouvrages rédigés par des collègues, qui
ont étudié l’importance de ce fait appa-
remment bénin et qui attestent de leur
importance pour le travail clinique quo-
tidien. On peut citer ici Atul Gawande de
New York, spécialiste en chirurgie endo-
crinienne. Le titre de son ouvrage, paru
en 2009, donne le ton : « Le manifeste
des check-lists. Comment procéder cor-
rectement. » Sur env. 200 pages, Gawande
explique pourquoi même des spécialistes
devraient utiliser une telle check-list.
« Nous disposons d’un savoir-faire impres-
sionnant mais l’étendue et la complexité
de nos connaissances dépassent les com-
pétences d’un seul individu pour les appli-
quer correctement et fiablement. » Afin
d’opérer de façon sûre et de sauver plus
de vies, ce médecin argumente qu’une
liste répond à la question de savoir com-
ment utiliser les connaissances de façon
optimale, tout en compensant les déficits.
« La check-list est un instrument de sécu-
rité cognitif qui peut compenser des pro-
blèmes de mémoire et de concentration. »
Réseau de sécurité cognitif
Gawande a rassemblé des exemples
concrets dans le secteur de l’avia tion
et sur les chantiers modernes. Ce qui
compte pour piloter un avion ou mener
à bien un chantier de plusieurs milliards
dans les délais impartis, est également
important lorsqu’on travaille avec le
corps humain : une première check-list
pour les principes fondamentaux, une
deuxième pour les crises, qui incite les
membres de l’équipe à communiquer et
à réagir de façon optimale aux nuances et
aux imprévus. Ce professeur de Harvard
ne parle pas seulement ici d’une liste de
questions techniques, à cocher automati-
quement pour garantir qu’il s’agit du bon
patient, de la bonne opération et des ins-
truments adaptés dans le bloc opératoire.
Il s’agit ici d’opérer un changement de
paradigme : aborder le travail différem-
ment au sein de l’équipe pour mettre
en place des canaux de communication
permanents. « Les chirurgiens pensent
fréquemment avoir évolué et fonctionner
parfaitement en équipe. Mais les obser-
vations prouvent que tous les membres
des équipes ne connaissent pas les risques
pour le patient. » Le plus grand obstacle
à une vraie collaboration n’est plus le
chirurgien de la vieille école mais le fait
que le reste de l’équipe ne s’occupe plus
des nombreuses autres étapes néces-
saires, une conséquence inattendue de
la spécialisation croissante. Gawande a
pu appliquer ses principes pour une sécu-
rité accrue dans les blocs opératoires en
tant que président d’un groupe de travail
de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Cet organe de l’OMS a mis au point une
check-list de 19 points, publiée en janvier
2009. Environ dix pour cent des hôpitaux
des États-Unis et des chirurgiens dans
plus de douze pays différents utilisent cet
outil. Selon les premières enquêtes, son
utilisation a permis de réduire le nombre
de complications sérieuses de 36 pour
cent et les décès de 47 pour cent. Dans
des sondages anonymes, neuf collabora-
teurs d’hôpitaux sur dix ont indiqué qu’ils
aimeraient qu’il y ait une check-list s’ils
devaient se faire opérer.
Mais cette liste n’est pas acceptée
unanimement car elle restreint la marge
de manœuvre et l’autorité du chef. C’est
aussi ce que concède Gawande : « Travail
d’équipe et discipline se heurtent à la
culture traditionnelle de la médecine
et à l’audace des experts. » Mais se fier
principalement aux connaissances et
au raisonnement d’un chirurgien, qui
prend les décisions seul, peut avoir des
conséquences négatives, argumente
Gawande au vu des statistiques. Environ
cinq millions de patients arrivent chaque
année dans les services d’urgence des
hôpitaux américains. Chaque année, il
y a environ 50 millions d’opérations aux
États-Unis et environ 150 000 patients
décèdent de leurs suites. Les opérations
provoquent donc un taux de mortalité >
Sans effets secondaires,
bracelet d’identifica-tion (à dr.) ;
marquage de la jambe à
opérer
OPÉRATIONS TRAVAIL EN ÉQUIPE
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trois fois supérieur à celui du trafic
routier. Un des plus grands défis sont les
infections qu’on peut attraper à l’hôpital
et qui coûtent la vie à env. 30 000 patients
chaque année aux USA, soit presque
autant que les cancers du sein. Réduire
les infections grâce au travail d’équipe
et aux check-lists, c’est aussi l’objectif
que s’est fixé le Dr Peter Pronovost. Pro-
novost dirige le Center for Innovation in
Quality Patient Care de l’Université John
Hopkins à Baltimore et, depuis 2001, il
effectue des travaux de pionnier pour la
>
Les opérations aux États-Unis tuent trois fois plus de personnes que le trafic routier
saisie de données sur les infections au
Michigan. Il a fait la une des journaux
avec une étude qui a prouvé pour la pre-
mière fois en 2006 qu’une check-list
innovante, respectée par toute l’équipe,
réduit le taux d’ infection de deux tiers
et a permis de sauver la vie de plus de
1 500 patients dans un État américain
en un an et demi. Trois ans plus tard, il a
publié un ouvrage très remarqué (« Safe
Patients, Smart Hospitals. »). Il y exige
une nouvelle approche, surtout de la part
des médecins. « La plupart des indus-
tries mettent l’accent sur la sécurité et
la violation des règlements entraîne un
licenciement. Ce type de responsabilité
n’existe pas dans le secteur sanitaire. »
Les médecins, qui dirigent une équipe au
bloc mais qui travaillent aussi à titre pri-
vé, ne sont pas suffisamment formés aux
règles de bonne collaboration et ils sont
« exagérément confiants » quand il s’agit
de leur travail. « Il reste encore beaucoup
à faire mais la prise de conscience est là.
Toute l’équipe doit tenir compte de cette
nouvelle approche, également valable
L’utilisation de check-lists peut réduire nettement le nombre de complications sérieuses après une opération
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pour la collaboration entre différentes
équipes car les patients passent souvent
d’un service à l’autre. »
Les capteurs perçoivent les émotions
Pour les médecins de l’ Université
Johns Hopkins, Pronovost emploie
trois techniques pour garantir plus de
transparence. Il forme des coaches qui
enseignent à collaborer. Le programme
a été conçu par des experts sanitaires
du Ministère Américain de la Défense.
Les thèmes abordés incluent la capacité
à communiquer et la façon d’aborder
les conflits. « Nous avons actuellement
40 formateurs. Avec env. 44 000 sala-
riés, cela ne peut fonctionner qu’avec
des formations selon le principe de la
boule de neige dans tous les services
et toutes les disciplines », explique-t-
il. Le travail en équipe doit faite partie
des conditions requises pour travailler
comme médecin. « Les pilotes doivent
en attester à côté de leurs compétences
techniques depuis longtemps. » Deux
expériences, avec lesquelles Pronovost
collecte des données qualitatives
et quantitatives à Baltimore sur la
collaboration dans les blocs opératoires
et en soins intensifs, sont particuliè-
rement innovantes. Un observateur
est désigné dans chaque équipe. Il
doit noter les erreurs commises et la
façon dont l’équipe les gère. En paral-
lèle, collaborateurs et médecins ont
été équipés de « social sensors » dans
le cadre d’un test. Ces petits appareils,
équipés d’un micro, déterminent
qui parle à qui et qui écoute et parle
pendant combien de temps. En outre,
le logiciel reconnaît les émotions dans
les entretiens. A la fin de la journée de
travail, les donnés sont collectées par
réseau sans fil et évaluées. « Nous col-
laborons avec notre personnel pour voir
comment lui présenter les résultats de
façon optimale », explique Pronovost.
Comme pour les check-lists, les méde-
cins préfèrent des rapport succincts,
où figurent les principaux chiffres-
clés : est-ce que j’écoute, laisse parler
les autres ? Suis-je compatissant(e) ou
hautain(e) ? « Les médecins se font une
grande concurrence », dit Pronovost.
« Ils veulent savoir s’ils sont meilleurs
que leurs collègues. Cela motive pour
mieux travailler en équipe. » Le test
doit s’achever fin 2014 et nous aurons
des résultats un an plus tard.
Mais les bons comportements
pendant les opérations peuvent
être appris sans capteurs, pense le
Dr Todd Moyerbrailean, professeur de
gynécologie à la Michigan State Uni-
versity. « La médecine est devenue
collaborative. L’équipe s’entretient
avant une opération et consulte la
check-list. Les nouveaux se présentent
pour que tout le monde connaisse le
nom et la fonction des personnes pré-
sentes. » Les experts parlent de phéno-
mène d’activation. Une astuce simple,
qui garantit que tout est à sa place.
Moyerbrailean est sceptique en
ce qui concerne les check-lists. Elles
aident d’une part à éviter les erreurs
simples et à focaliser toutes les parties
impliquées sur les interventions. « Le
passage aux dossiers électroniques pour
les patients a fait que nous travaillons
avec des check-lists automatiques et
que nous nous conformons à la logique
de leur auteur. » Les membres du bloc
opératoire doivent souvent procéder à
des corrections, par ex. pour les instru-
ments ou les denrées consommables.
« Ce sont des erreurs qui doivent être
éliminées, non seulement en temps
réel mais aussi dans le système, avant
l’intervention suivante, si on s’en sou-
vient et si on a le temps. »
« Nous n’en sommes encore qu’au début. »
Un autre élément s’est également
amélioré, dit Moyerbrailean : « Le
chirurgien-chef rencontre les patients
lorsqu’ils sont encore éveillés. Nous
avons appris cette forme de commu-
nication avec les infirmières et les
aides-soignants. » Pour un chirurgien,
qui effectue 200 opérations à l’abdo-
men par an, le temps des décisions
solitaires est révolu. « Nous avons éta-
bli des « Best Practices » au fil des ans
et chaque membre de l’équipe sait ce
qu’il doit faire. J’ai encore le dernier
mot, car je dirige l’opération mais il
y a plus d’échanges pour que toute
l’équipe puisse faire de son mieux. »
Le Prof. Gandhi est tout aussi opti-
miste. Il résume que toutes les valeurs
de référence se sont améliorées.
« Les résultats pour les patients sont
meilleurs, la mortalité a baissé. » L’am-
biance s’est améliorée. Les chirurgiens
et le reste du personnel sont plus satis-
faits de leur travail. « Et ce n’est qu’un
début », ajoute-t-il. Steffan Heuer
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OPÉRATIONS TRAVAIL EN ÉQUIPE
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PLONGÉE ANTARCTIQUE
Menu fretin pour gros poissons
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L‘ANTARCTIQUE PLONGÉE
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vêtements spéciaux (testés dans la
recherche spatiale) ainsi que des élé-
ments du Dräger PSS Dive, un système
particulièrement adapté aux eaux
froides (voir l’interview : p. 29). Freier
ne plonge pas pour la première fois
mais le saut dans le trou noir de la glace
reste toujours un moment passionnant
et émouvant. Il se recueille un instant
avant de se laisser glisser dans une eau
à moins 1,8 degrés Celsius. L’eau se
referme sur lui avec de petites vagues
et des tourbillons. Et après ? Un silence
de mort ! Freier se met au travail. Son
attention se reporte sur des créatures
minuscules : les larves de l’Euphausia superba, le krill antarctique.
Opération « Wisky »
Freier et 50 autres chercheurs et
techniciens de neuf pays différents
ont participé l’année dernière à
l’ expédition « Wisky » de l’Institut Alfred
Wegener de Bremerhaven, du centre
Helmholtz pour la recherche polaire et
marine (AWI). Le nom de cette mission
de deux mois signifie « Winter Sea Ice
Study on Key Species » (« Étude sur les
espèces clés sous les mers polaires en
hiver »). En biologie, les espèces clés
sont des plantes et animaux dont la
diminution ou disparition aurait des
conséquences fatales pour les autres
espèces ou pour l’écosystème dans son
Ils ont parcouru la moitié du globe :
de l’Allemagne à travers l’ Atlantique,
soit environ 14 000 kilomètres
jusqu’à la Patagonie. A Punta Arenas,
ils ont embarqué à bord du brise-glace
« Polarstern » (« Étoile Polaire ») pour
se rendre à l’Est, à travers le détroit
de Magellan, et rejoindre la zone
antarctique. Ils se sont aventurés encore
plus loin dans l’Antarctique, cet uni-
vers infini, parfois scintillant, parfois
gris. Ils ont fini par trouver ce qu’ils
cherchaient : un iceberg adapté à leur
mission, où ils pourraient installer leurs
trois toiles de tente. Une tente chauffée,
pour se réchauffer et se changer, une
pour les générateurs et la plus grande et
plus importante pour effectuer des mis-
sions de plongée de plusieurs jours. Ils
ont creusé un trou dans l’iceberg avec
une pelleteuse. Ce trou mesure deux
mètres ; c’est un orifice noir qui s’ouvre
dans la glace. Le Dr Ulrich Freier le
compare à l’ accès au légendaire enfer
de la mythologie grecque. Ici, l’océan
atteint une profondeur de 4 000 mètres.
En Europe, c’est encore l’été
indien et ce scientifique indépendant,
originaire de Wittmund, en Frise
orientale, se retrouve devant cet
antre glacé de l’enfer en compagnie
de deux collègues. Freier porte une
combinaison de plongée en néoprène
de sept millimètres avec, dessous, des
Glacé, extrême, fascinant : L’ANTARCTIQUE impressionne touristes et scientifiques. En visite dans la patrie du krill !
L’ambiance fascinante sous la calotte glacière
ressemble à une cathédrale. Ici, l’océan atteint une profondeur d’environ 4 000 mètres
Embarqués sur un iceberg au cœur du désert blanc.
Trois tentes abritent le camp. Le trou de plongée se trouve
sous le dôme
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l’équilibre de cet écosystème est en
danger : « Au cours de ces dernières
années, les populations de krill ont
nettement baissé dans l’Antarctique »,
explique la responsable de l’ expédition,
le Prof. Bettina Meyer de l’AWI. Selon
des études à long terme, les populations
ont baissé de 50 % depuis le milieu des
années 1970. Le lien existant avec une
réduction de l’étendue de glace dans
l’Antarctique reste vague. « La glace
est très importante, surtout en hiver,
quand les larves de krill grandissent.
Elles doivent en permanence trouver
de la nourriture. Mais en hiver, il n’y
a pas beaucoup de nourriture dans
l’eau et la glace avec ses algues joue
un rôle central pour leur survie », dit
Meyer. Comment se comportent les
larves de krill sous la glace ? Comment
survivent-elles aux mois d’hiver et au
manque de nourriture ? Quelles sont
les conséquences du changement
climatique sur leur population ? Le
travail des scientifiques doit permettre
de répondre à ces questions. Ils ont mis
l’accent sur l’observation des larves
de krill sous la glace. Outre des biolo-
gistes, des chimistes et des physiciens,
un groupe de huit plongeurs scien-
tifiques, placés sous la direction du
biologiste moléculaire, le Dr Ulrich
Freier, avait également embarqué à
bord du « Polarstern », un des rares
brises-glace à pouvoir s’aventurer aussi
loin dans l’ Antarctique en hiver. Freier
travaille dans la recherche polaire
depuis 15 ans. En 2006, il a plongé
dans l’ Antarctique en hiver pour des
travaux de recherche sous la glace du
Phoques et baleines se nourrissent de 173 millions de tonnes de krill a
ensemble. Parmi ces espèces figurent
le krill antarctique.
Ces crabes, d’une longueur pouvant
atteindre six centimètres et pesant envi-
ron deux grammes, sont la principale
nourriture des baleines, des phoques et
des pingouins. Les gigantesques bancs
de krill peuplent les eaux antarctiques.
Souvent, on retrouve 30 000 ou davan-
tage de ces crabes dans un seul mètre
cube d’eau. Avec une biomasse totale de
350 millions de tonnes, le krill surpasse
toutes les espèces animales.
Courants et animaux sauvages
Phoques et baleines mangent chaque
année plus de 170 millions de tonnes
de krill antarctique, qui se nourrit
de plancton et d’algues formant de
gigantesques tapis sous la glace. Mais
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La maison en vue : le « Polarstern », mesurant 118 mètres de long et équipée de quatre moteurs d’une puissance totale de 14 000 kilowatts (soit 20 000 CV) est un des rares navires de recherche construit comme un brise-glace
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kilos pendant l’ expédition. Il y a en
permanence des dangers sur et sous la
glace, par exemple avec des phoques
agressifs. Les plongeurs expérimentés
redoutent surtout les léopards de
mer. « S’ils sont là, nous arrêtons tout
immédiatement », dit Freier. Ils sont
imprévisibles, comme tous les animaux
sauvages. « Il y a eu des cas où des
personnes ont été gravement blessées
par des léopards de mer. »
Des drapeaux noirs indiquent la voie
La sécurité est donc une préoccupation
centrale pour les camps de plongée qui
durent dix jours. Il n’est pas facile de
trouver un iceberg adapté. Il doit être
assez résistant et suffisamment grand
pour y travailler sans risque, forer le trou
de plongée et permettre une utilisation
pendant plusieurs jours (tout en résis-
tant aux vagues et au vent). L’équipe
de chercheurs s’est donc servie de la
technologie des satellites modernes.
« Le centre allemand d’ aéronautique
à Cologne nous a envoyé des photos en
haute résolution, sur lesquelles on pou-
vait voir la dimension et la structure
des surfaces. Ces informations nous
ont permis de cibler la zone correspon-
dante. Une mesure électromagnétique
depuis un hélicoptère a permis à nos
physiciens de déterminer l’épaisseur
de la glace », explique Bettina Meyer.
L’équipe a installé son camp
de plongée à env. 500 mètres du
« Polarstern » avec un igloo chauffé
( surnommé « tomate rouge » en raison
de sa couleur), une tente Scott (du nom
du chercheur antarctique homonyme)
et une grande tente blanche pour la
plongée avec un trou de plongée pour
accéder aux eaux glacées. L’équipe-
ment a été transporté par motoneige et
hélicoptère. Les hommes ont balisé l’iti-
néraire entre le camp et le bateau avec
des drapeaux noirs pour éviter de perdre
complètement le sens de l’orientation
dans un « white out ». « C’est toujours
un grand risque dans l’Antarctique »,
dit Ulrich Freier, quand les giboulées
de neige, les particules de glace dans
l’air et la lumière du soleil forment un
mur blanc avec un phénomène clima-
tique semblable au brouillard. Pendant
les quatre plongées quotidiennes, une
motoneige de premiers secours était
toujours à proximité mais, en cas d’ur-
gence, il peut s’ avérer vital de rejoindre
le « Polarstern » rapidement. Le bateau
dispose d’un bloc opératoire complet :
« On peut tout y faire, de l’extraction de
dents à une opération à cœur ouvert »,
dit Ulrich Freier.
Animaux sauvages, froid, manque
d’orientation – quand on demande à
Freier quel est le plus grand problème
pour un plongeur, il répond : « La
tension psychique est énorme. Nous
sommes des plongeurs expérimentés
mais se trouver seul sous une épaisseur
de glace de 1,20 mètre, c’est autre
chose. Ça demande de se surpasser. »
Et c’est utile de pouvoir compter sur le
masque intégral de Dräger Panorama
Nova Dive, équipé d’une connexion
phonique avec la personne qui se tient
à côté du trou de plongée. Le plongeur
reste ainsi en contact permanent avec
antarctique, chaque année
>
Euphausia superba ces petits crabes, ressemblant à des crevettes, mesurent jusqu’à six centimètres. Le krill antarctique est la principale nourriture des baleines, phoques et pingouins et de différents poissons et oiseaux
lac Lazarev et il fait donc partie d’un
cercle très fermé. « D’après ce que je
sais, seule une dizaine de personnes
ont effectué des plongées de plusieurs
jours sous la glace de l’Antarctique en
hiver », raconte-t-il. « Les personnes
à être allées sur la lune sont plus
nombreuses. »
Rien d’étonnant, car les conditions
sont extrêmes. Des températures
ambiantes de moins 30 degrés et une
eau à moins 1,8 degrés, que seule sa
teneur en sel empêche de geler. Il y
a aussi les courants, les tempêtes et
l’ équipement de 40 kilos qu’il faut
porter sur le dos. Les plongées de
30 minutes sont donc très fatigantes.
Malgré une alimentation très calo-
rique préparée par les trois cuisiniers
du « Polarstern », Freier a perdu sept
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30 REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
PLONGÉE L‘ANTARCTIQUE
une cathédrale gothique », s’ extasie
Freier. Outre des résultats optiques
impressionnants, nous avons surtout
collecté des résultats scientifiques. Les
travaux des plongeurs sur la structure
de la glace, la propriété des surfaces,
la répartition du phytoplancton, des
séries d’ observations standardisées à
différentes heures de la journée sur
le comportement des larves de krill
et le prélèvement d’échantillons de
glace permettent de tirer des conclu-
sions statistiques claires qui, complé-
tées d’autres données biologiques et
physiques, fournissent des résultats
exceptionnels. « Nous avons observé
intensivement la patrie du krill », dit
Bettina Meyer, chercheuse à l’AWI.
« Nous avons constaté qu’en journée,
les larves restaient directement
sous la glace pour se nourrir. Au
crépuscule, elles plongent plus pro-
fondément. Elles ont apparemment
un rythme influencé par la lumière et
l’ obscurité. Ce comportement a pu être
observé et décrit pour la première fois
scientifiquement. »
Mais de nombreuses questions
demeurent. Personne ne sait
exactement ce qui se passe quand
la glace antarctique s’étend ou se
rétracte. Une chose est sûre : tout
changement dans cet écosystème com-
plexe peut avoir des conséquences
fatales. Le monde, au cœur duquel les
plongeurs s’enfoncent, n’a l’air d’un
monde sous-marin obscur que vu de
l’ extérieur. Cet univers abrite en fait
un écosystème fragile, plein de lumière
et de vie. René Weihrauch
le monde extérieur. Le surveillant
contrôle la respiration du collègue
sous l’eau et peut donner l’alerte si
nécessaire. Un autre plongeur se tient
à disposition à côté du trou de plongée.
Il porte un équipement complet et peut
porter secours immédiatement en cas
d’urgence.
Des résultats impressionnants
Quand on prend son courage à deux
mains et qu’on plonge pour franchir « la
porte des enfers » au-delà de la glace,
on est récompensé par un spectacle
éblouissant : « La glace forme des
grottes sous l’eau, ce qui ressemble à
des récifs. La lumière, qui s’infiltre par
le haut, fait scintiller l’océan en bleu et
vert. Cela donne naissance à un monde
unique et majestueux, comme dans
Tout changement dans cet écosystème complexe peut avoir des
La plongée est un travail d’équipe, même dans l’Antarctique : le personnel de surveillance contrôle la respiration du collègue et un plongeur de sécurité se tient à disposition
Derniers préparatifs pour l’inter-vention, dans une combinaison en néoprène de sept millimètres
>
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Plonger dans l’AntarctiqueUn équipement sur lequel on peut compter : le DR ULRICH FREIER À PROPOS DE SES EXPÉRIENCES AVEC LE PSS DIVE DE DRÄGER, les particularités techniques et les évolutions futures.
Quel genre d’appareil est le PSS Dive ?Il s’agit d’un appareil professionnel, utilisé principalement par la police et les pompiers. Il est adapté pour des travaux techniques sous l’eau, à de grandes profondeurs et pour des exigences spécifiques de transport de l’air. Les plongeurs sportifs ne le connaissent guère. Ce système se compose d’une bouteille, d’un support et d’une combinaison d’appareil respiratoire et de masque de plongée. Tout est confortable à utiliser, solide et d’une finition excellente.Pourquoi est-il adapté pour une utilisation en eaux froides ? Dans le domaine de la plongée très exigeante, le PSS Dive présente l’avantage d’une finition excellente, alliée à la combinaison d’un masque intégral et d’un appareil respiratoire. Dans les eaux froides de l’Antarctique, il est en outre très important de pouvoir raccorder deux appareils respiratoires indépendants sur le même masque : deux premiers niveaux sur la bouteille, deux autres sur le masque, qui peuvent être actionnés simultanément ou séparément. Les deux appareils ont une vanne d’arrêt, en principe un commutateur de mise en et hors service, qui se situe juste avant le deuxième niveau. En cas de « freeflow », une décharge d’air, le plongeur peut déconnecter le premier appareil principal pour empêcher la vidange rapide et incontrôlée de la bouteille et un givrage du masque. Ensuite, il peut commuter sur le deuxième appareil pour continuer et terminer la plongée.Quelles sont les autres particularités techniques ?Il y a la possibilité d’une connexion phonique avec le personnel de surveillance sur la glace. Une telle connexion est nécessaire et prescrite pour les plongeurs de recherche qui travaillent dans des conditions extrêmes. Il existe aussi des connexions sans fil. Mais comme nos plongeurs sont de toute façon équipés d’une ligne de sécurité, nous avons utilisé un système fonction-nant par câble. Le masque intégral Panorama Nova Dive contient un micro. Ainsi, le plongeur peut parler et entendre le personnel de surveillance dans ce masque rempli d’air. C’est très utile pour des interventions avec une tension psychique énorme.Quelle évolution serait imaginable ?Avec ce système de communication, on peut théoriquement imaginer une communication entre deux plongeurs via le personnel de surveillance. Ça n’a pas encore fonctionné à cent pour cent et une optimisation serait souhaitable.
conséquences fatales
Science glacée : le Prof. Bettina Meyer, res-ponsable de l’expédition, de l’Institut Alfred Wegener et le Dr Ulrich Freier, également plongeur
Le continent blanc est enserré dans la calotte glacière. Le brise-glace « Polarstern » emmène les scientifiques vers les sites de recherche et abrite un bloc opératoire complet pour les urgences
Punta Arenas
Neumayer
itinéraire prévu itinéraire effectif
Le Cap
40° W
25° S
30° S 20° E
30° E
40° E
50° E
60° E
70° E
35° S
40° S
45° S
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55° S
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32 REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
L es trois vainqueurs se dépensent
sans compter sur les derniers
mètres et montent les escaliers
avec leurs lourdes bottes sous un
éclairage jaune pâle. Les appareils
respiratoires émettent des sifflements.
Après avoir franchi la ligne d’ arrivée,
ils retirent leurs masques, inspirent
de grandes bouffées d’air frais et
rayonnent de joie : Marcell Büttner,
Aron Geisel et Christian Rausch
viennent de remporter la discipline
Élite du Fire-Fighter’s Cup lors du
SkyRun à Francfort-sur-le-Main. Les
pompiers de la brigade locale ont mis
environ 13 minutes pour grimper au
sommet d’un gratte-ciel avec tout leur
équipement (y compris les appareils
respiratoires). En tout, ils ont mis
38 minutes et 13 secondes. Cela a suffi
à ce trio pour remporter de justesse la
victoire face aux sapeurs-pompiers de
Saragosse, en Espagne (38 minutes et
14 secondes). Le SkyRun normal dans
ce building de 256 mètres de haut est
déjà un sport de haut niveau. Mais alors
que les athlètes montent les escaliers
(du plus haut bâtiment d’Europe
jusqu’en 1997) en baskets et en tenue
de sport légère, les pompiers grimpent
au sommet avec plus de 20 kilos
d’ équipement : 61 étages, 222 mètres
de haut et 1 202 marches.
Combattants et élites
Une demi-heure avant le coup
d’ envoi, Marcell Büttner a distribué
des bouteilles d’air comprimé aux
camarades espagnols et a plaisanté avec
les collègues suisses. Pour les pompiers
de Francfort, le soutien mutuel
avant la compétition est une question
d’ honneur. Les participants étrangers
apprécient ces gestes. Cet après-midi
là, les spectateurs veulent surtout assis-
ter à la compétition sportive entre
les différentes brigades de pompiers
dans les catégories Élite et Fighter, où
les sapeurs-pompiers courent avec un
équipement complet mais sans masques
respiratoires branchés. Pour le SkyRun
2014, au total 54 pompiers ont concurru
dans la catégorie Fighter : 186 pompiers
ont même réussi à franchir la ligne
d’ arrivée avec leur masque respiratoire.
Mais il n’y a pas que l’ enthousiasme spor-
tif. Cette compétition est très sérieuse,
souligne le professeur Reinhard Ries,
chef des sapeurs-pompiers de Francfort :
« Les édifices comme celui de Franc-
fort disposent d’un ascenseur pour les
pompiers mais s’il est en panne, les
secouristes doivent être en mesure de
grimper au sommet en empruntant les
escaliers. » Cette course reflète donc le
quotidien des pompiers. « Récemment, il
y a eu une fausse alerte dans un bâtiment
dont l’ascenseur était en panne. Les
collègues ont donc dû monter 30 étages
à pied », raconte Marcell Büttner.
« Forme physique, force et endurance
sont indispensables ! »
Cette compétition est une excellente
publicité pour le travail fourni par les
sapeurs-pompiers. Rien qu’à Franc-
fort, où l’équipe compte environ
1 000 hommes équipés d’appareils
respiratoires, huit équipes ont pris le
départ cette année dans la catégorie
Élite. Qu’en est-il de la concurrence au
sein de votre propre brigade ? « On court Prêts avec tout l’équipement etles appareils respiratoires
A l’assaut des sommets Entraînement sérieux ou défi sportif ? Les deux ! Lors du SKYRUN à Francfort-sur-le-Main, les pompiers escaladent 61 étages. C’est très justifié :en cas d’urgence, c’est ce qu’ils devront faire.
POMPIERS COMPÉTIT ION
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d’abord contre soi-même et pas contre
les autres », dit Büttner. C’est comme
pour un marathon. Le trio parle en
toute décontraction des ses entraîne-
ments dans l’édifice Trianon. « Lors du
coup d’envoi, il y a une grande décharge
d’adrénaline ! » Le défi physique lors de
cette compétition est important. Il y a
d’un côté les efforts physiques avec la
chaleur dans les vêtements de protec-
tion et de l’autre, l’air froid de l’appareil
respiratoire autonome à air comprimé.
Marathon à la verticale
Le SkyRun nécessite une bonne con-
dition physique et aussi une tactique
adaptée : « Le mental est extrêmement
important », dit Aron Geisel, « c’est
pourquoi on compte en permanence. »
Il faut ménager ses forces, contrôler
sa technique respiratoire et ne pas
perdre des yeux les autres membres
de l’équipe. Cette année, les trois pom-
piers de Francfort ont fait tout ce qu’il
fallait et ils ont même doublé plusieurs
équipes de la catégorie Fighter et des
sportifs amateurs. Arrivés au 61ème étage
de l’édifice, ils ont été accueillis par
des applaudissements mérités. Après
une courte pause, ils sont redescendus
à pied. L’ascenseur n’a besoin que de
quelques secondes. Peter Thomas
Une course à 222 m de hauteur (à gauche). En haut, les heureux vainqueurs Christian Rausch, Marcell Büttner et Aron Geisel, de la brigade de pompiers de Francfort (de gauche à droite)
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ENTRAÎNEMENT SIMULATION D’ INCENDIES
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P lus de 450 millions de passagers
empruntent chaque année les
métros et RER à Hambourg avec
plus de 150 gares et stations. A l’ exception
d’une gare : celle sur le terrain d’entraî-
nement de l’Académie des pompiers de
Hambourg. « Selon nos informations,
nous construisons la première station
de métro et de RER au monde servant
de terrain de simulation d’ incendies
en dimensions réelles », dit Ingo
Sandmann, chef de projet chez Dräger
qui a remporté l’ appel d’offre pour le ter-
rain d’ entraînement avec l’entreprise de
construction Kathmann de Brême. Réa-
liste et sûr : deux caractéristiques qui ont
marqué le premier parcours d’entraîne-
ment respiratoire de Dräger, construit
sur le terrain de la société à Lübeck en
1931. Le parcours d’obstacles, long de
135 mètres, était enfumé avec un four
ou rempli de gaz lacrymogènes. Une
machine produisait du bruit pour plus
de réalisme et, pour plus de sécurité, les
porteurs d’appareils respiratoires res-
taient en contact avec les formateurs
via des interphones.
Quand le feu se propage
Des contacts au sol permettaient aux
formateurs dans la salle de contrôle de
suivre le parcours de leurs protégés,
d’ interrompre à tout moment l’ exercice
et de désenfumer l’installation en très
peu de temps. Cela se passait déjà ainsi
il y a 83 ans et les choses n’ont pas beau-
coup changé depuis. La pratique : dans
la nouvelle gare d’entraînement à Ham-
bourg, il y aura resp. une rame de métro
et de RER accessible aux handicapés
dès le début 2015. « Pour cela, nous
devons d’abord retirer les rails exis-
tants et les remettre en place à des
niveaux différents », dit le chef de projet
Sandmann. Les rames seront équipées
d’un poste de conduite avec une instal-
lation de communication, comme les
wagons normaux. Et sur le quai, il y aura
Très dangereux ! Chaque année, jusqu’à un million de personnes compose le numéro d’urgence 112. Être pompier ici, c’est exigeant et éprouvant. A l’Académie des pompiers, ils peuvent s’entraîner dans des conditions réalistes et, à partir de l’année prochaine, même dans un SIMULATEUR D’INCENDIES DANS UN MÉTRO.
Simulateur d’incendies à Hambourg : dans cette gare, les pompiers pourront s’entraîner dès 2015 Module II : un incendie dans
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35REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
des bancs et des panneaux publicitaires.
Il y aura un kiosque dans un endroit
difficilement accessible et des escaliers
pour accéder à la station et la quitter.
Donc une vraie gare de RER et de métro.
Quand la simulation d’incendie
démarre, les participants sont surpris par
les flammes, qui envahissent rapidement
l’espace et jaillissent des sièges. Ou il y a
un feu qui couve, qui jaillit des poubelles,
envahit les rames et empêche les pompiers
de voir clair. Le propane, qui brûle de
façon écologique, vient d’un réservoir de
2,8 tonnes. Un système de tuyaux le dirige
vers les sources d’incendie, ressemblant
aux brûleurs d’une cuisinière à gaz. Ils
sont commandés à distance par le chef
de l’opération et peuvent être éteints avec
les interrupteurs d’urgence. L’installation
est alors immédiatement désenfumée et
éclairée automatiquement pour que les
participants puissent s’orienter.
La commande intégrale depuis la
salle de contrôle ainsi que la surveillance
constante de l’installation par vidéo et
caméra thermique garantissent la sécurité.
Ce hall de gare à Hambourg, long de
54 mètres, repose sur des pilotis de jusqu’à
15 mètres, comme la quasi- totalité de la
ville. Nous construisons le quai et les rails,
le tunnel pour ramper et l’écoulement
des eaux d’extinction vers la citerne. Les
incendies sont éteints avec de l’eau. « Les
wagons sur le terrain d’ entraînement de
l’Académie des pompiers ont été victimes
d’actes de vandalisme », se souvient Ingo
Sandmann, « et le nouveau hall est conçu
comme construction en acier zingué
avec un revêtement en bacs acier avec
une isolation et des matériaux résistant
à la chaleur. » La sortie de secours et les
portes du hall pour la connexion à une ins-
tallation de tunnel permettront une éven-
tuelle extension ultérieure, avec entre
autre des systèmes d’accouplement per-
mettant de déplacer les wagons.
Feux de brides et fuites
Mais Hambourg n’est pas seulement un
grand centre pour le trafic mais aussi
un site industriel. Nous avons modifié
deux colonnes de raffinerie, utilisées
à ce jour pour des entraînements en
hauteur, pour effectuer des simula-
tions d’ incendies. Ici, nous pourrons
déclencher des incendies, mettre le feu
à des pompes et brides ou provoquer des
fuites d’eau et d’air comprimé. Éteindre
les incendies ne suffit pas : « les partici-
pants doivent se faire une idée de l’ins-
tallation et stopper l’écoulement avant
de pouvoir procéder à une extinction
ciblée », dit Ingo Sandmann. Et puis,
pendant la simulation, certaines parties
de l’installation sont refroidies avec de
l’eau de pluie récupérée, qui ne manque
pas à Hambourg.
Mais ce qui est encore mieux, c’est
« que notre simulateur garantit une
formation élaborée, proposant deux
scénarios supplémentaires, très diffi-
ciles », dit Bernd Herrenkind, directeur
de l’Académie des pompiers de Hambourg.
Pour protéger bien plus que les 450 mil-
lions de passagers. Nils Schiffhauer
une raffinerie ? L’extinction seule ne suffit pas La gare fera plus de 50 mètres de long et l’entraînement sera enregistré sur vidéo
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36 REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
MÉDECINE D’URGENCE SPORT AUTOMOBILE
Arrêt au stand dans la catégorie reineDans le sport automobile, tout est une question de secondes, non seulement pour les coureurs mais aussi pour les premiers soins médicaux. LE CENTRE MÉDICAL est le centre névralgique du circuit Red Bull en Autriche.
Une question de secondes : pour les coureurs des
championnats de voitures de tourisme (DTM), ce qui compte,
c’est la vitesse. Les urgences sont aussi une question
d’urgence quand le Medical Car avec le médecin et les
ambulanciers filent sur le circuit
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L ’ombre noire et blanche se lance
dans le virage en faisant vrombir
le moteur. Le véhicule dérape
et va s’écraser dans les barrières
latérales. Le public retient son souffle.
Dans le « Race Control », une cabine
technique obscurcie sur le circuit
Red Bull de Spielberg, en Autriche, il
faut réagir très vite : dix paires d’yeux
ont vu le carambolage du bolide sur
l’écran. Maintenant, chaque seconde
compte. Des ordres précis résonnent
dans la salle et sont transmis sur le
circuit par radio. Le Dr Walter Huber,
médecin-chef du circuit en Styrie, alerte
le Medical Car. Le break de 400 CV
file sur le circuit avec, à son bord,
tout l’équipement d’une ambulance,
un médecin et des ambulanciers. Le
directeur médical des championnats
allemands de voitures de tourisme
(DTM), le Dr Michael Scholz, est
assis aux côtés de Huber dans le Race
Control. Les médecins suivent ce qui
se passe sur le circuit et des caméras,
qui pivotent à 360 degrés, transmettent
l’action sur les écrans de contrôle.
Centre névralgique : la salle de déchocage
L’équipe du centre médical se tient
prête à l’étage inférieur. En ce week-
end de DTM, onze médecins et plus de
20 ambulanciers se tiennent prêts. La
salle de déchocage est le centre névral-
gique des soins médicaux. Elle permet
d’accueillir deux blessés graves et
l’ accent est mis sur la traumatologie.
Ici, les patients peuvent être stabilisés
pour le transport qui les évacuera vers
l’ hôpital le plus proche en hélicoptère.
En outre, des blessés légers peuvent
être soignés dans deux autres salles.
L’équipement du box de déchocage
se compose d’ appareils à ultrasons,
de défibrillatreurs, sans oublier des
respirateurs d’urgence (de type Dräger
Le legs du professeurLe haut niveau de sécurité dans le sport automobile a beaucoup évolué au cours des 40 dernières années. Pendant des décennies, décès et blessures faisaient partie du quotidien : ce n’est qu’au début du XXème siècle que ceintures de sécurité et casques ont été introduits. Au-jourd’hui, les coureurs sont protégés par un châssis monocoque extrêmement solide avec une ceinture de sécurité multipoints, un casque intégral et des vêtements ignifuges. En outre, les incendies sont plus rares grâce à des réservoirs spéciaux. Les centres médicaux, leurs équipes et les ambulances ont nettement contribué à améliorer les soins d’urgence sur le circuit. Tout cela fait que (depuis la mort d’Ayrton Senna il y a 20 ans), plus aucun coureur de Formule 1 n’a trouvé la mort sur un circuit. Cette évolution a été fortement marquée par Sid Watkins (1928–2012). Ce britannique a rendu la Formule 1 plus sûre et, en tant que médecin-chef, il a sauvé la vie de nombreux coureurs. Watkins a été médecin de course de Formule 1 de 1978 à 2004. Ce neurochirurgien a misé dès le début sur de meilleurs équipements et une meilleure organisation de la médecine d’urgence. Il est entre autre considéré comme l’inventeur du Medical Car moderne. Watkins, que les coureurs surnommaient affectueusement « Professeur », a également dirigé le comité d’experts, mis en place en 1994 par la Fédération Internationale Automobile après la mort d’Ayrton Senna, qui a mis en place depuis de nombreuses nouvelles mesures de sécurité.
Toutes ces évolutions ont permis aux coureurs de survivre à des collisions avec une décélration pouvant atteindre 75 fois la force de gravité (Robert Kubica en 2007). Actuellement, le nouveau défi à relever par les secouristes est la façon d’aborder les entraînements hybrides, alliant moteurs à combustion et moteurs électriques. Les tensions élevées, occasionnées par des batteries endommagées, sont critiques.
Oxylog 3000 plus). La salle de décho-
cage permet également de soigner les
brûlés, autrefois les blessures les plus
fréquentes. Le centre médical dispose
d’équipements supplémentaires pour
les manifestations internationales. En
2014, pendant la course de Formule 1 >
Secouristes zélés : le Medical Car dispose d’équipements ressemblant à ceux d’une ambulance. Avec sa super motorisation, ce break est éga-lement prévu pour une utilisation dans le sport automobile
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38 REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
MÉDECINE D’URGENCE SPORT AUTOMOBILE
pour le Grand Prix d’Autriche, les urgen-
tistes étaient équipés d’un appareil
d’anesthésie et d’un respirateur de
soins intensifs de Dräger. Un ratio de
28 médecins de course pour 24 pilotes
est également le garant de standards
de sécurité élevés pour les courses de
Formule 1.
Entre sport automobile et médecine
L’alerte est levée sur le circuit DTM :
le coureur a pu se dégager de sa voiture
tout seul. On le transporte au centre
médical pour l’examiner. Il s’agit du
principal centre névralgique qui coor-
donne l’action sur le circuit et les soins
médicaux. Les médecins examinent le
coureur. Le téléphone du Dr Huber
sonne quelques minutes plus tard.
Le coureur n’a pas été blessé. Il y a
encore quelques décennies, il aurait
été impensable qu’un coureur auto-
mobile survive à un tel choc. Depuis,
la sécurité dans ce sport s’est amé-
liorée de façon décisive, notamment
grâce à l’action des médecins de course
(cf. l’encadré à la page 37).
« La situation la plus critique de
chaque course est le départ et le premier
tour de circuit », dit Huber. Ce sont les
instants où les voitures se suivent de
près et doubler est particulièrement
dangereux. Les médecins ont donc
mis au point une procédure spéciale
pour le départ, selon laquelle ils accom-
pagnent le départ de chaque course.
Un Medical Car suit par exemple
les bolides pendant le premier tour.
Ainsi, les secouristes sont sur place
« La situation la plus critique de chaque course est le départ et le premier tour de circuit »
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Le cœur du centre médical : la salle de déchocage peut accueillir deux patients. Elle est équipée de défibrillateurs et d’appareils respiratoires. Les équipements sont encore plus importants pour les grandes manifestations internationales
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en quelques secondes en cas d’acci-
dent. L’assistance médicale d’urgence
sur le circuit Red Bull est assurée par
l’Emergency Medical Service Sports
Austria (EMS). Cette association, avec
plus de 80 médecins urgentistes et de
nombreux ambulanciers, a été fondée
en 1996. L’activité de l’association se
concentre sur le traditionnel circuit
Red Bull de Styrie, réinauguré en 2011
après d’importants travaux.
Les médecins et ambulanciers sont
présents dans le centre médical et sur
le circuit : pendant un week-end de
course comme la course DTM début
août, l’EMS met à disposition deux
Medical Cars et quatre ambulances.
Vient s’y ajouter une « Extrication
Team » sur le circuit, spécialisée dans
le sauvetage de pilotes blessés. « Nous
nous entraînons au sauvetage des cou-
reurs blessés sur toutes les courses, qui
se déroulent ce week-end, des courses
voitures de tourisme au Monoposto »,
explique le Dr Huber.
Soudain, un autre accident se pro-
duit. Cette fois, il s’agit d’un coureur
participant à la course pour le Scirocco
R-Cup. Le coureur est transporté dans
le centre médical, dont l’entrée, pro-
tégée par deux portes sectionnelles,
est reliée aux stands et au « paddock »,
une enceinte réservée aux différentes
équipes. Cet accident a entraîné un fort
dégagement de fumée et les médecins
contrôlent surtout les fonctions respira-
toires. Le Medical Car retourne sur le cir-
cuit, alors que le concert tonitruant des
moteurs ne parvient plus que sous forme
d’écho dans le bâtiment. Peter Thomas
Bénévolat dans le sport automobileLE DR WALTER HUBER, 56 ans, a grandi dans le Murtal et s’est très tôt passionné pour le sport automobile. En 1991, il est devenu Chief Medical Officer (CMO) sur l’ancien circuit d’Autriche, appelé circuit Red Bull depuis sa réinauguration en 2011. Huber est médecin-chef à l’hôpital de Leoben.
Dr Huber, qu’est-ce qu’un médecin de course ?En Autriche, notre association regroupe 80 médecins actifs, qui ont suivi des formations spéciales. Ces ambulanciers et médecins sont passionnés de courses automobiles. C’est la base de leur engagement bénévole. Je suis de la partie depuis presque 25 ans.Quel est votre rôle ?J’assume surtout des fonctions de coordination. Mais en cas d’accidents graves, je vais sur le circuit à bord du Medical Car. Notre travail sur le circuit Red Bull ne diffère pas vraiment de mes fonctions de médecin-chef.Quels sont les plus grands défis pendant une course ? Notre travail se caractérise par des mesures spéciales de médecine d’urgence. Notre équipe s’entraîne régulièrement et les conducteurs des Medical Cars avec licence dédiée en font également partie. La collaboration avec les secouristes est également très importante. Mais nos tâches sont encore plus vastes car le centre médical s’occupe des coureurs, des équipes des différentes écuries et des visiteurs dans le paddock. Ainsi, nous nous occupons de tout : des entorses aux chevilles, aux réactions allergiques après une piqûre d’abeille, sans oublier les problèmes circulatoires, les infarctus ou les AVC. Nos médecins décident si un coureur peut prendre le départ. Les conséquences d’un accident apparemment anodin peuvent par exemple influer sur les réactions et nuire à la sécurité du coureur et à celle des autres coureurs automobiles.
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Tous les regards tournés vers l’action sur le circuit : Dr Walter Huber,médecin-chef du circuit Red Bull de Spielberg
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PROTECTION RESPIRATOIRE MASQUES & FILTRES
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Un transformateur décoré peut faire plaisir – comme ici à Rötz/Bavière
Idées fulgurantesOn les surnomme concepteurs média : les artistes de la société ART-EFX embellissent des édifices, qui dans leur aspect extérieur, tendent à enlaidir les espaces publics. Tout a commencé avec des transformateurs électriques.
O n se retourne pour les regarder
et il y a même des fans clubs :
« Il existe des excursions à vélo
pour découvrir les transformateurs que
nous avons décorés », se réjouit Ronny
Bellovics. Avec son ami d’ enfance
Markus Ronge (« Nous nous connaissons
depuis 30 ans ! »), ce diplômé en ges-
tion a fondé ART-EFX en 2003 et, avec ses
16 collaborateurs, il propose maintenant
des agencements de façades créatifs. Ils
le font aussi pour des transformateurs
plutôt ennuyeux, qui sont souvent la
cible de « tagueurs », auxquels les créa-
teurs d’ART-EFX (à Potsdam, près de
Berlin – à côté des studios cinémato-
graphiques de Babelsberg) ne veulent à
aucun prix être comparés : « Nous modi-
fions l’ espace public en accord avec les
propriétaires des bâtiments ou autres,
même pour les services publics »,
souligne Bellovics.
3 000 petits chefs d’œuvre
Nous investissons énormément de temps
dans les préparatifs, nous dit le direc-
teur artistique de l’entreprise, Markus
Ronge : « Décorer des transformateurs
avec des graffiti ne prend qu’une seule
journée avec une équipe de deux per-
sonnes. » Lors de la planification, les
collaborateurs s’ informent précisément
sur le bâtiment et son environnement.
« Nous ne nous penchons pas seule-
ment sur l’environnement », explique
Bellovics, « mais aussi sur l’histoire du
lieu où cela se passe. » Ainsi, rien qu’en
Allemagne, nous avons créé environ
3 000 chefs œuvres d’art sur des trans-
formateurs. Ils jouent souvent de façon
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Mario Schuster, collaborateur
d’ART-EFX et le mythe de
l’histoire du filmallemand. A
droite : illusion d’optique à
Großburgwedel, en Basse-Saxe
réaliste avec leur environnement, avec
des illusions d’optique époustouflantes.
La nitropeinture et les peintures
acryliques très couvrantes permettent
de créer bien plus que des œuvres
artisanales. Il s’agit de décorations
agréables, qui nous réjouissent et nous
surprennent et qui tiennent leurs
promesses lorsque nous les observons
longtemps et souvent. « Pas de politique,
de sexe, de violence », ce sont des thèmes
tabous selon les dires de Bellovics. C’est
ainsi qu’un univers avec des dino-
saures prend forme dans la crèche d’un
magasin anglais. Vus avec des yeux d’en-
fants, les dinosaures ont presque l’air
apprivoisés. Cette idée a remporté un tel
succès que le client, parmi les 6 000 à
ce jour, l’a également fait réaliser dans
d’autres pays. Jeu d’ombres, perspective
et le tableau tagué du personnel allie
illusion et humour. « Nous nous consi-
dérons comme des illusionnistes », dit
l’artiste Ronge.
Graffiti et mondes imagés
Le « trompe l’œil » est un mouvement
artistique, connu dès l’antiquité, où
on passe avec une fascination grandis-
sante d’une sensation réelle à une sen-
sation imagée. Mais avant de décorer un
espace public ou privé, même en inté-
rieur, des préparatifs importants sont
nécessaires. « Nous analysons surtout les
souhaits du client », dit Ronny Bellovics.
Nous présentons deux ébauches, qui
tentent de tenir compte de ses exigences
et qu’il ignorait peut-être encore lui-
même. C’est presque toujours un succès
garanti. Mais l’œuvre doit également
faire ses preuves dans l’ espace public,
par exemple quand il s’agit de décorer
entièrement une maternelle. « Il y a
parfois jusqu’à 20 personnes autour
de la table, médecins, aides- soignants,
patients », dit Bellovics. Ils se mettent
d’accord sur un concept où chaque
étage représente un continent, auquel
les concepteurs médiatiques donnent
vie avec des dessins d’ animaux locaux.
Les peintres expérimentés garantis-
sent un support stable et les œuvres
d’ART-EFX tiennent dix ans et plus. La
première couche utilise le même type de
couleurs que la future œuvre, figurant
sur une feuille A4. Ensuite, les artistes
déballent leurs bombes aérosols. Ils
portent des masques et des filtres de
protection respiratoire et vaporisent
directement les peintures sur le mur,
par ex. (pour une régie de l’eau) l’his-
toire de Robinson Crusoé, qui sort des
flots encore rasé de frais et qui, avec
une barbe de plus en plus longue, finit
par créer sa propre civilisation. Une
fontaine d’eau potable avait aussi été
intégrée.
Souvent, les dessins d’ART-EFX
racontent des histoires qu’on aime
réentendre et revoir le plus souvent
possible. « Mais nous nous penchons
aussi intensément sur l’orientation dans
l’ espace », dit Bellovics. Nous peignons
tout ce qui peut l’être, des camions
poubelles aux spas, sans oublier les façades
de bâtiments et les transformateurs,
avec lesquels tout a commencé. « Il y
en a quatre millions en Allemagne », dit
Bellovics. « Il reste encore beaucoup de
travail. » Nils Schiffhauer
Quel masque pro-tège contre quoi ?La plupart des sprays contiennent des solvants, nuisibles pour la santé. Les masques et filtres de protection respiratoire offrent une protection adaptée. Le type de filtre dépend du point d’ébullition du solvant : s’il est supérieur à 65 degrés Celsius (« points d’ébullition élevés »), nous conseillons le lot Dräger X-plore 3300 (pour les carrossiers), composé d’un masque de protection respiratoire X-plore 3300 et du filtre A2 P3 R D. Si le point d’ébullition est inférieur à 65 degrés Celsius (« faible point d’ébullition »), le masque Dräger X-plore 4340 avec le filtre AX est parfaitement adapté. Alternativement, il est possible d’utiliser des appareils filtrants à ventilation assistée ou des appareils respiratoires autonomes. Les applications et restrictions d’utilisation de différents masques et filtres respiratoires sont décrites dans les notices d’utilisation respectives. Il est important de toujours porter la protection respiratoire adaptée à l’usage concerné. De plus amples informations sur : www.draeger.com (Mot clé : Dräger Voice Banque de données des substances dangereuses)
Diaporama : D’autres dessins fascinants du monde entier d’ART-EFXwww.draeger.com/9/xplore
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Tout feu, tout flamme Le foot, c’est l’émotion. Le football a donné naissance à une culture qui inclut également la PYROTECHNIE. Les feux de Bengale incontrôlés peuvent occasionner des brûlures et des problèmes respiratoires. C’est inévitable ?
Autrefois tolérés, aujourd’hui strictement interdits : les feux
de Bengale dans les stades. Les flammes, qui dégagent des
températures de plus de 1 000 degrés Celsius, sont
dangereuses
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FEUX D’ARTIF ICE EXPLOSIFS
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V ous vous souvenez de Hans-
Peter Briegel ? Cet homme, âgé
de 58 ans, a joué pour le 1. FC
Kaiserslautern dans les années 1970/80.
Ce joueur, plutôt rustique, était
surnommé le « rouleau compresseur
du Palatinat ». Briegel, qui ne portait
jamais de protèges-tibias, a même été
élu joueur de l’ année en Allemagne en
1985. Mais on connaît moins le rôle
qu’il a joué pour la culture actuelle des
fans dans les stades : avec son trans-
fert au club italien Hellas Verona, il est
associé à l’utilisation des premiers feux
de Bengale dans les stades allemands.
Le journaliste sportif Uli Hesse pense
pouvoir dater au jour près le début de
cette coutume pyrotechnique après
le transfert de Briegel : « Le match
d’adieu pour ce joueur du Palatinat a
eu lieu le 2 août 1985 à Kaiserslautern »,
explique le journaliste dans le magazine
de football « 11 Freunde ». Les témoins
oculaires disent que c’est là que le
spectacle pyrotechnique dans les stades
a vraiment commencé.
Éteindre avec de l’eau ? Ça ne sert à rien !
Les fans italiens avaient apporté des
grenades lacrymogènes de couleur et
les fans de Kaiserslautern ne se sont pas
faits prier. Nombre d’entre eux avaient
été à Vérone l’année précédente pour
y voir jouer Briegel. Ils y ont découvert
le show avec des feux de Bengale, déjà
très à la mode dans les stades italiens :
flammes, fumée et lumières dans les
couleurs du club. Ils étaient très impres-
sionnés. Au retour, ils ont emporté de
nombreux ustensiles dans leurs valises.
C’était le début de la propagation géné-
ralisée de la pyrotechnie dans les stades
allemands.
Tolérés au début par les clubs, ces
feux d’artifice sont maintenant stric-
tement interdits dans tous les stades.
Allumer les feux de Bengale, avec des
flammes à plus de 1 000 degrés, est trop
dangereux car une fois allumés, on ne
peut quasiment plus les éteindre. « L’eau
ne sert à rien », dit Hendrik Frese, porte-
parole des pompiers de Hambourg. « Les
feux de Bengale brûlent avec du magné-
sium et d’autres produits chimiques, qui
fournissent l’ oxygène pour alimenter la
flamme. C’est pourquoi les flambeaux
au magnésium sont utilisés par exemple
pour des travaux sous-marins ou comme
lampes de signalisation pour la naviga-
tion fluviale. »
Protection contre les feux de Bengale Outre la chaleur dégagée par les feux Bengale, le plus grand danger pour les personnes résulte de la fumée nocive occasionnée par la combustion du magnésium et des nitrates métalliques ajoutés. Les forces de l’ordre et les vigiles peuvent se protéger, par exemple avec les masques respiratoires complets de Dräger (X-plore de la série 6000) et les filtres adaptés (X-plore série Rd40 ; EN148 ; 1ère partie). Cet ensemble protège contre la quasi-totalité des matières dangereuses – des vapeurs organiques aux gaz nitreux. Particulièrement adaptés pour une utilisation avec des fumées pyrotechniques : X-plore 1140 A2B2E2K2 Hg NO P3 R D / CO20 P3 R D – ce filtre combiné protège contre les gaz nocifs et les particules en suspension.
Aujourd’hui, chaque personne majeure
peut commander de la pyrotechnie
par Internet. L’achat, la possession et
l’ allumage de feux de Bengale ne sont
pas interdits s’ils portent un numéro
de l’ office allemand de recherche de
matériaux. La loi d étermine où et par
qui ils peuvent être utilisés. Ils sont
souvent utilisés légalement pour les
manifestation en plein air, les concerts
ou l’éclairage d’ ambiance de fêtes à ciel
ouvert.
Les feux d’artifice, utilisés dans les
stades, sont souvent des feux de Ben-
gale cylindriques ou des flambeaux au
magnésium. Légalement, ils sont consi-
dérés comme de petits feux d’artifice
et comptent parmi les objets pyrotech-
niques de la catégorie II (voir la case :
p. 45). Les feux de Bengale, souvent de
la taille d’un cigare, contiennent un >
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EXPLOSIFS FEUX D’ARTIF ICE
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mélange pyrotechnique. Ce dernier se
compose de magnésium aux flammes
claires, de différents nitrates métal-
liques (« salpêtre ») et d’un agent d’oxy-
dation pour approvisionner la flamme
en oxygène. En fonction de leur compo-
sition, il en existe différents types : ceux
avec un fort dégagement de fumée et
ceux qui dégagent peu de fumée et qui
peuvent même être utilisés dans des
espaces clos.
Légal, illégal
Ils sont si appréciés des fans de football
en raison de leur luminosité exception-
nelle et de leurs couleurs. Les métaux
contenus sont décisifs pour la cou-
leur de la flamme. Les préférées sont
le rouge (nitrate de strontium), bleu
(nitrate de cuivre) et vert (nitrate de
baryum). Outre la chaleur élevée et les
problèmes pour les éteindre, le pom-
pier Frese cite un danger supplémen-
taire, la fumée parfois extrêmement
toxique, occasionnée lorsque les feux de
Bengale brûlent. Les flambeaux lumi-
neux au magnésium, très appréciés,
sont plus grands que les feux de Bengale
classiques. Ils sont munis d’une poi-
gnée de sécurité en matière plastique,
qui permet une prise en main lorsque
les flambeaux brûlent. Comme les feux
de Bengale, ils se caractérisent par
une lumière éclatante mais dégagent
moins de fumée. On ne les allume pas.
Ils disposent d’un allumeur.
Reste le risque de se brûler grave-
ment : « Surtout pour les matchs de
foot avec la foule, en combinaison avec
l’ alcool », dit le pompier Frese. Vient s’y
>
Si on veut être sûr à cent pour cent, il faudrait transformer les stades en zones de haute sécurité
Très appréciés : feux de Bengale en rouge, bleu et vert
(Mauvaise) habitude : feux d’artifice et forces de l’ordre toujours en alerte
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ajouter le fait que les flambeaux consu-
més restent extrêmement chauds très
longtemps. Les experts en sécurité,
comme le commissaire divisionnaire
de Cologne, Volker Lange (responsable
entre autre pour les matchs à domicile
du 1. FC Köln), estiment qu’utiliser
des objets pyrotechniques est interdit
« à juste titre ». Légal, illégal – Les lois
seules ne forceront pas les fans de foot
à renoncer à la pyrotechnie. Mais com-
ment les faire entrer dans les stades
malgré des contrôles très stricts ? Les
fans sont toujours très inventifs. Autre-
fois, ils faisaient entrer la pyrotechnie
en cachette dans l’entrejambe de leurs
pantalons parce cette zone n’était pas
contrôlée lors des fouilles corporelles.
Mais cela a changé suite aux mesures
de sécurité accrue. « Si on voulait être
sûr à cent pour cent, il faudrait faire
des stades des zones de haute sécurité
et effectuer des contrôles comme dans
les aéroports. Cela signifierait aussi :
veuillez venir au stade trois heures
avant le coup d’envoi ! », dit Wolfgang
Osinski du groupe Klüh de Düsseldorf,
qui se charge de la sécurité dans des
stades de foot.
Entre-temps, les partisans de pyro-
technie cachent leur matériel dans le
stade plusieurs jours avant le match.
Très apprécié également : cacher de la
poudre, qui est difficile à détecter au
toucher. Dans les stades, la pyrotechnie
est souvent allumée derrière de grands
poteaux pour empêcher une identifica-
tion ultérieure des coupables. En outre,
il est toujours possible d’introduire en
cachette des feux d’artifice dans les
hampes de drapeaux, les chaussures
ou des aliments comme les sandwichs.
Les conséquences juridiques affectent
surtout les clubs. Ils doivent payer des
amendes pour les spectacles pyrotech-
niques de leurs fans, parfois des amendes
à cinq chiffres. Mais on trouve rarement
les vrais responsables. L’utilisation de
la pyrotechnie est controversées, même
chez les fans. Les ultras continuent à uti-
liser des feux de Bengale, des pétards et
des fusées lumineuses. Le mouvement
des ultras est né au milieu des années
1990. Contrairement aux « fans en tri-
cots de foot » avec des vestes brodées, les
quelques 25 000 ultras allemands (selon
des estimations policières) n’arborent
pas une tenue spéciale. Ils se considè-
rent comme l’élite des fans, qui soutient
son club coûte que coûte. Les ultras sont
parfaitement organisés, critiquent la
commercialisation du football et inves-
tissent beaucoup de temps et de créa-
tivité à imaginer des banderoles, des
drapeaux et des chants destinés à moti-
ver leurs équipes respectives. Les ultras
sont souvent impliqués dans des affron-
tements et continuent à utiliser la pyro-
technie dans les stades.
Les ultras : l’élite des fans
Dans les années 1980, il y a eu des
incidents avec des grenades lacrymo-
gènes, des pots à brouillard ou des
fusées de feux d’artifice. Lorsque les
premiers feux de Bengale sont appa-
rus, les clubs ne les ont pas seulement
tolérés mais même encouragés. A cette
époque, les billets du club des Offen-
bacher Kickers étaient ornés d’une
photo avec une mer de flammes avec
des feux de Bengale avec le slogan :
« La montagne en feu » (en parlant
du stade d’Offenbach sur la montagne
« Bieberer Berg »). Pendant la saison
1991/92, les fans du 1. FC Nürnberg
pouvaient mettre de l’ambiance dans
le stade avec des flambeaux.
On s’est rendu compte des dangers
plus tard, notamment parce que des
feux d’artifice étaient dirigés sur le
terrain, un geste que même la plu-
part des ultras dénoncent de nos
jours. Ainsi, la fédération allemande
de football (le DFB) a interdit les feux
de Bengale après le passage à l’an
2000. En 2011, on a essayé de légaliser
ce spectacle pyrotechnique dans cer-
taines zones mais les négociations
entre les ultras et le DFB ont échoué.
Mais le problème n’est pas résolu. Ce
que les représentants de 150 groupes
ultras ont formulé à l’époque ne laisse
guère de place à l’optimisme : « Les
feux de Bengale et les diverses couleurs
de la fumée font partie de la culture
des fans », peut on lire. « Nous n’y
renoncerons pas. » René Weihrauch
Catégorie I Articles de divertissement/Très faible danger
fontaines de table, mini-pétards, cierges magiques …
Catégorie II Articles de divertissement/Danger faible
par ex. pétards, feux de Bengale, fusées détonantes, soleils …
Catégorie III Articles de divertissement/Danger moyen
Cascades horizontales, tourbillons, pots, fontaines brillantes …
Catégorie IV Articles de divertissement/Danger élevé
Batteries prêtes à tirer, bombes comètes …
Catégorie T Autres objets pyrotechniques
Fusées de détresse, poudre fumigène, feux d’artifice scéniques …
Loi sur les explosifsLes objets pyrotechniques sont classés en cinq catégories, en fonction des risques et/ou de leur utilisation :
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NÉONATOLOGIE INTERVIEW
« Maintenant, nous sommes plus critiques »Le PROFESSEUR EGBERT HERTING s’exprime sur les évolutions de la néonatologie, les attentes et les premiers moments d’une vie proche de la mort.
Revue Dräger : Nous avons tous
entendu parler des soins de médecine
intensive pour les prématurés mais
nous avons du mal à nous imaginer à
quoi ils ressemblent. Nous pensons que
l’ atmosphère est « plus douce » qu’aux
temps des pionniers : c’est ça, le progrès ?
Herting : C’est ce qu’on entend souvent.
Mais présenter la notion de « soins
doux » comme une nouveauté n’est
pas tout à fait exact. Je travaille dans
la médecine pédiatrique depuis 1985
et les infirmières étaient tout aussi
douces et attentives avec les bébés
autrefois qu’elles le sont aujourd’hui.
Nous avons amélioré en permanence
nos stratégies de soins, grâce à de
meilleures connaissances et une tech-
nologie améliorée. Nous comprenons
mieux les aptitudes et les besoins des
prématurés et pouvons aujourd’hui
améliorer leur développement et les
traiter de façon nettement plus ciblée
et individuelle.
Revue Dräger : Dans quelle mesure le
quotidien du service a-t-il changé au
cours de ces dernières décennies ?
Herting : Le premier service où j’ai
travaillé, le service de néonatologie, était
interdit aux parents. Ils ne pouvaient
pas toucher leur enfant et ne le voyaient
qu’à travers une vitre. Aujourd’hui, c’est
impensable ! Mais à l’époque, on pensait
qu’il existait de bonnes raisons de pro-
téger les enfants contre les infections.
Aujourd’hui, nous connaissons les avan-
tages d’une participation précoce des
parents aux soins de leur enfant. Les
prématurés peuvent ainsi développer
des aptitudes comme la respiration
autonome ou une alimentation précoce
au lait maternel. Les parents ne sont
plus des visiteurs mais des membres de
l’équipe. C’est essentiel pour l’ évolution
et les progrès des prématurés.
Revue Dräger : Dans quelle mesure la
technologie a-t-elle joué un rôle ?
Herting : Elle reste vitale, comme autrefois
mais nous l’utilisons de façon plus dosée
et critique. Il y a quelques décennies,
nous avions l’impression de devoir agir
sans cesse : « Maintenant, nous assurons
la respiration », « Mieux vaut compter
sur une perfusion que sur le système
digestif ! ». Aujourd’hui, nous sommes
plus critiques vis-à-vis de la technologie.
Nous préférons assister les fonctions des
organes plutôt que de les remplacer par
une technologie invasive risquée.
Revue Dräger : A-t-on surestimé les
risques d’infection ?
Herting : Les germes représentent un réel
danger et nous en sommes plus conscients
que jamais. Il faut ici tenir compte
de tous les facteurs. Une minorité de
microorganismes est dangereuse mais les
autres sont indispensables. Les bactéries
doivent coloniser les prématurés, tout
comme chacun d’entre nous. Nous en
avons besoin pour la digestion et pour
pouvoir assimiler certaines vitamines.
Nous ne pouvons pas (sur)vivre sans bac-
téries sur la peau ou dans les intestins.
Il semble donc logique de laisser dès le
début le prématuré être colonisé par les
germes des parents, avec lesquels il va
vivre de toute façon, plutôt que de laisser
la place aux germes de l’hôpital.
Revue Dräger : S’agit-il d’une sorte
de stratégie écologique dans laquelle
les bons germes supplanteraient les
microbes étrangers ?
Herting : On peut dire ça, oui. Pour résu-
mer, je pense qu’il est judicieux que les
parents restent près de leurs enfants
dès la naissance et qu’ils participent
aux soins.
Revue Dräger : Quels sont les points
importants ?
Herting : Il faut d’abord se mettre à
la place des parents. En général, ils
s’ attendent à une naissance normale
avec un bébé en parfaite santé avec
lequel ils pourront rapidement quitter
la maternité. Mais dans le cas d’une
naissance prématurée, ils se font des
soucis, sont confrontés à des défis
émotionnels difficiles et à la nécessité
de passer plusieurs semaines en milieu
hospitalier. Si l’ accouchement préma-
turé est prévisible, nous préparons les
parents dans notre centre périnatal en
compagnie de nos gynécologues obs-
tétriciens, avec des entretiens et des « La technique n’est pas une fin en soi – elle doit aider les enfants à progresser »
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brochures, qui expliquent la médecine
pour les prématurés. Et nous présentons
notre service aux futurs parents, ce que
nous y faisons et ce que nous allons faire
ensemble avec leur bébé.
Revue Dräger : En quoi le principe
de l’intégration des familles a-t-il une
influence sur l’aménagement du service
et votre travail au quotidien ?
Herting : L’environnement est un facteur
essentiel car les familles passent beau-
coup de temps ici. La plupart des petits
prématurés restent chez nous entre trois
et six mois. La technologie est présente
partout mais nous sommes très attentifs
à l’environnement : par exemple au bruit
et à une lumière agréable. Comme dans
de nombreux pays, nous pratiquons les
« soins kangourou », moment où le bébé
est réchauffé par la chaleur corporelle
des parents et non dans un incubateur.
Cette intimité requiert une atmosphère
adaptée.
Revue Dräger : Comment parvenez-vous
à intégrer les parents dans les soins de
développement ?
Herting : La difficulté réside dans le
fait qu’ils doivent s’habituer à cette
situation inattendue. Les futurs parents
sont souvent très exigeants vis-à-vis d’eux-
mêmes et ont tendance à refouler leurs
sentiments. On ne sait pas assez qu’un
enfant sur dix, qui vient au monde en Alle-
magne, naît avant la 37ème semaine. Après
la naissance, environ 13 pour cent des nou-
veau-nés sont hospitalisés dans un service
de néonatologie. Les parents doivent tout
d’abord assumer le fait que leurs attentes
sont soudain déçues. D’un autre côté, nos
possibilités de traitement se sont nette-
ment améliorées et nous pouvons donner
confiance et courage aux parents en ce
qui concerne le développement de leur
enfant. L’ implication précoce dans les
soins permet à ces derniers de se sentir
mieux et de pouvoir faire concrètement
quelque chose pour leur enfant.
Revue Dräger : La technologie doit donc
s’adapter aux exigences des bébés, des
parents et des professionnels ?
Herting : C’est à cela que sert la techno-
logie. La CPAP nasale nous permet par
exemple de ne plus intuber immédiate-
ment les prématurés et de ne plus leur
imposer un rythme de respiration fixe.
Même les petits patients respirent très
tôt de façon autonome. L’alimentation
est également adaptée aux besoins et aux
capacités des prématurés pour qu’ils puis-
sent développer rapidement une diges-
tion naturelle avec du lait maternel. On
se rend ainsi compte que l’évolution dans
notre domaine est très dynamique. Nous
avons évolué et nous pouvons mainte-
nant répondre de façon plus individuelle
aux besoins et aux aptitudes de tous les
prématurés. La technologie offre bien
entendu les meilleures possibilités mais
les experts définissent aussi de nouvelles
exigences auxquelles les fabricants doi-
vent répondre. C’est ce que traduisent les
appareils modernes : la technologie n’est
pas une fin en soi. Elle fonctionne parfai-
tement si elle reste discrète grâce à un
agencement optimal, si elle assiste les apti-
tudes des enfants et si les patients restent
au cœur des préoccupations.
L’entretien a été mené par SilkeUmbach.
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TEgbert Herting est professeur de médecine pédiatrique au CHU du Schleswig-Holstein/site de Lübeck. Il travailledans ce secteur depuis presque 30 ans
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RÉTROSPECTIVE PRODUCTION
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Un soupçon de haute coutureIl y a un air haut de gamme et de « Haute Couture », comme on dit en France, pour la fabrication de COMBINAISONS DE PROTECTION CHIMIQUES. Elles permettent de travailler dans un environnement avec des gaz, des bactéries ou des produits chimiques dangereux.
P renez la fuite si vous voyez
quelqu’un dans ce genre de
combinaison ! », conseille
Marco Lange en pointant du doigt une
combinaison de protection chimique
partiellement gonflée. Lange est
coordinateur d’équipe chez Dräger et
responsable de la production de milliers
de combinaisons high-tech chaque
année, qui permettent de travailler
dans une atmosphère hostile. Quand
on les voit, les gaz, produits chimiques
ou bactéries dangereux ne sont jamais
bien loin. Il conseille donc de toujours
prendre la fuite rapidement quand on
voit ces combinaisons. Mais ceux qui
affrontent le danger dans cette combi-
naison sont protégés dans des tenues à
Enveloppe de protection Dräger développe, fabrique et commercialise une série de combinaisons de protection chimique dans différentes classes de protection. A la pointe de la technique, les CPS 7800 et 7900. Elles sont réutilisables, protègent contre les produits chimiques industriels, les armes chimiques, les virus et particules radioactives. Elles sont adaptées pour des travaux avec des gaz liquéfiés (à jusqu’à -80 °C). Avec les accessoires adaptés, elles peuvent être employées pour les usages respectifs et sont cousues sur mesure. La coupe ergonomique près du corps garantit plus de liberté de mouvement, ce qui permet de réduire le stress et les accidents. Une combinaison tient jusqu’à 15 ans.
la pointe de la technique. On peut s’en
convaincre en suivant les étapes de pro-
duction des supers modèles CPS 7800
et 7900 pas à pas.
Cinq couches de protection
Les combinaisons se distinguent par un
point essentiel : avec le CPS 7800, on porte
l’appareil respiratoire à air comprimé
sur la combinaison et avec le CPS 7900,
on le porte en-dessous. Le 7900 se carac-
térise par sa grande visière alors que le
7800 se caractérise par son masque res-
piratoire ou sa manchette pour le visage.
Les deux combinaisons se composent du
même tissu, développé entre autre avec
le soutien de Dräger et fabriqué en exclu-
sivité pour notre société.
Ce matériau, appelé D-mex, est com-
posé d’un tissu résistant disposé de
façon symétrique et intégré dans une
couche de films résistant aux produits
chimiques. Ce tissu est étanchéifié à
l’extérieur et à l’ intérieur avec une
couche d’ élastomère auto extinctible,
difficilement inflammable, garantis-
sant une protection contre les coupures
et les aiguilles. Ça a l’air facile mais
ça ne l’est pas. « Le matériau doit être
léger mais solide », dit Lange, « il doit
être agréable à porter et s’ adapter sans
problèmes aux mouvements de celui
qui le porte. » En outre, la combinaison,
qui ne pèse que 35 000 grammes dans
sa forme la plus légère, résiste à des
gaz liquéfiés de jusqu’à -80 °Celsius.
Le matériau, livré en rouleaux de dif-
férentes couleurs, se porte presque
comme des vêtements outdoor. Ces
combinaisons de protection chimique
sont fabriquées sur commande. Les
modèles sont trop variés. Il y a trop de
possibilités de combinaisons d’équipe-
ments spéciaux pour des utilisations
spécifiques. « Il en existe plus d’1,5 mil-
lion pour le CPS 7900 », souligne
Lange. C’est pourquoi l’ histoire d’une
combinaison de protection chimique
commence par une commande et >
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L’air ne s’échappe pas et ne pénètre pas : essai de pression pour le contrôle de l’étanchéité des combinaisons
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50 REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
SCHULTERBLICK THEMA
l’ enveloppe d’un pneu qui, après la
réparation du boyau, est réinsérée très
précisément dans la jante.
Attention à la porte qui claque !
Avant le contrôle final de la combinai-
son, elle doit passer la nuit à une tem-
pérature d’environ 50 ° Celsius. « Ce
vieillissement artificiel durcit la colle
et le matériau dégaze », dit Lange, coor-
dinateur d’équipe. Suit la dernière
étape décisive : la combinaison est-elle
étanche ? Le test est effectué en expo-
sant la combinaison à un gonflage à
une surpression de 17 millibars pour
vérifier si elle résiste. « Les instruments
de mesure sont si sensibles qu’ils détec-
tent même un claquement de porte »,
fait remarquer Lange. Une fois enfilées,
les combinaisons nous entraînent dans
un autre monde, avec un appareil
respiratoire autonome et un masque
respiratoire. « Normalement, on tra-
vaille en combinaison pendant 20 à
30 minutes », nous dit Lange. En mar-
chant et en courant, en soulevant des
charges et en se baissant, c’est très posi-
tif d’avoir une coupe près du corps et ça
fait partie des choses à améliorer. On
sent au poids réduit et à la plus grande
liberté de mouvement que le matériau
est plus fin, mais aussi plus résistant.
Le travail en combinaison est éprou-
vant. Mais l’idée qu’elle protège au
maximum celui qui le porte ne l’est
pas. Nils Schiffhauer
étanches au gaz. Les techniques utili-
sées sont les coutures, les soudures et
le collage. Chacune de ces techniques
a ses secrets, qui ont un effet sur la
fiabilité, la résistance et l’ utilisation
du produit. Si une pièce découpée doit
devenir une manche, on coût les côtés
avec une double piqûre. Étant donné
que le matériau doit résister aux
dommages mécaniques, les machines
à coudre industrielles ont fort à faire.
« Ceux qui font de la couture à domi-
cile et pensent que chez nous, c’est
pareil, seront surpris », dit Marco
Lange.
La soudure étanche au gaz pour
les coutures est une alliance complexe
entre technique et savoir-faire. La
bande de soudure est menée dans un
angle précis par rapport à la couture et
soudée avec un flux d’air chaud de plus
de 300 °Celsius avec une large buse.
Le collage s’effectue avec une colle à
deux composants, sous des hottes aspi-
rantes spéciales : « Cette colle ne peut
être travaillée que pendant un quart
d’heure. » Les composants onéreux
sont donc pesés au gramme près pour
les prochaines étapes afin de réduire
les pertes à un strict minimum. Une
machine de formage à pression élevée
garantit que les pièces collées adhèrent
parfaitement les unes aux autres. La
combinaison commence à prendre
forme. Mais l’équipe de production
doit relever différents défis lors des
étapes finales, par exemple en ajustant
les gants, les bottes ou les visières, qui
doivent être fixés à la combinaison pour
être étanches au gaz. Cela rappelle
une liste détaillée des composants
nécessaires pour la production pour ne
pas oublier la languette pour le mano-
mètre de la bouteille d’air comprimé
ou le D-Connect : une manille pour
accrocher des appareils de mesure, uti-
lisable pour des sauvetages d’ urgence.
Les découpes représentent un grand
défi pour la production des combinai-
sons. « Les coupes sont effectuées de
façon à réduire les pertes de matériaux
pour les tailles S à XXL », nous montre
Lange sur un modèle de coupe sur un
écran CAO.
Coutures, soudures, collage
La coupe est effectuée automatique-
ment avec une lame qui doit être
remplacée env. toutes les 1 000 com-
binaisons. Les découpes sont mar-
quées sur la face intérieure, par ex.
pour y apposer les languettes. Puis on
imprime le tissu. « Nous apposons le
logo de notre société par procédé de
transfert thermique avec un film très
fin, flexible et résistant à l’ abrasion
et nous répondons aussi aux souhaits
des clients, par exemple avec des
désignations et numéros. » Cela permet
à ceux qui portent les combinaisons
de se reconnaître pendant les inter-
ventions et de toujours retrouver leur
propre combinaison. « Il faut les net-
toyer et les désinfecter professionnel-
lement après chaque intervention, ce
qui est effectué avec un produit spécial
dans une machine à laver industrielle,
entre 30 et 60 ° Celsius », dit Lange.
Les étapes suivantes transforment
les pièces découpées en combinaisons
Ceux qui connaissent seulement des machines à coudre normales seront étonnés
>
Diaporama : La fabrication d’une combinaison de protection chimiquewww.draeger.com/9/cps
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PRODUCTION RÉTROSPECTIVE
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Marco Lange, coor-dinateur d’équipe ; plusieurs milliers de combinaisons de protection chimique pour le marché mon-dial – chaque année
L’ajustement des visières est la dernière étape de production
Les fermetures éclairs doivent être étanches au gaz et le métal ne doit pas provoquer d’étincelles
Ça a l’air simple mais ça demande beaucoup d’expérience : souder les coutures
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Un nouveau bâtiment, quel bonheur !Environ un tiers des hôpitaux allemands sont déficitaires. Comment, avec des investissements dans des bâtiments, appareils et processus, on peut investir durablement DANS L’AVENIR.
L e passé est révolu : l’avenir a déjà
commencé à l’hôpital Florence
Nightingale de Düsseldorf. Les
vieux appareils ont été remplacés par
de nouveaux équipements, presque tous
du même fabricant. La confusion de
douzaine d’appareils (avec différentes
interfaces utilisateurs) est révolue.
Patients et soignants y ont gagné en
sécurité et les trajets sont plus courts.
Maintenant, plus besoin de déplacer les
patients hâtivement des urgences au
rez-de-chaussée au service de radiologie
du premier étage. Maintenant, ces deux
secteurs sont voisins. L’ établissement
économise ainsi des dépenses
courantes. Ce ne sont que quelques
exemples des avantages de ce nouveau
bâtiment fonctionnel, mis en ser-
vice récemment. Un des plus grands
nouveaux bâtiments de Rhénanie du
Nord-Westphalie. La construction de
l’édifice de quatre étages n’a duré que
24 mois et tout a été terminé dans les
délais. La deuxième phase des travaux
débute maintenant. Ils auront finale-
ment coûté 48 millions d’euros. Avec
la rénovations des anciens bâtiments,
les investissements s’élèveront même
à 80 millions d’euros. La Diakonie de
Kaiserswerth, propriétaire de l’hôpi-
tal, a choisi de travailler avec un seul
fabricant pour certains domaines
précis : Dräger.
Le groupe de Lübeck a fourni les
appareils d’anesthésie et de ventilation,
les éclairages des blocs opératoires et
les systèmes plafonniers. Il fournit
aussi le monitoring patient et la gestion
des données, le centre névralgique de
l’ hôpital.
Univers numérique : toujours et partout
Le suivi des patients est assuré pour
la première fois électroniquement.
Autrefois, on les débranchait briève-
ment des appareils de contrôle avant
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MANAGEMENT HÔPITAL
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Hôpital Florence Nightingale à Düsseldorf : un des plus grands nouveaux bâtiments de Rhénanie du Nord-Westphalie. La construction de l’édifice de quatre étages n’a duré que 24 mois, au lieu de 20 postes d’anesthésie différents plus ou moins récents, il n’y en a plus que deux
Les données des patients du bloc opératoire et en soins intensifs sont saisies en informatique
l’intervention, avant d’entrer en salle
d’opération. Il en était de même après
l’intervention, avant de passer en
salle de réveil. Les données médicales
n’étaient pas saisies intégralement.
Les données du patients au bloc
opératoire et en soins intensifs sont
maintenant saisies électroniquement.
Le dossier informatique propose
de nouvelles options qui étaient
autrefois impossibles ou difficiles
car les données étaient documentées
manuellement et de façon moins
détaillée. Le dossier contient les don-
nées recueillies pendant les opérations
ainsi que le type et le dosage des médi-
caments. Les informations et clichés
sont accessibles en différents endroits
pour les médecins et le personnel soi-
gnant. Ainsi, le chef de service peut les
consulter depuis son bureau et don-
ner des recommandations à l’équipe
d’anesthésie sans être présent au bloc
opératoire. Cela permet de gagner du
temps et ça pourrait fonctionner même
à domicile. Des spécialistes peuvent
également se connecter à distance.
Différents spécialistes de l’ hôpital
sont ainsi connectés les uns avec les
autres. Ils peuvent échanger leur avis,
le patient change moins souvent de
service. L’informatisation des données
permet d’évaluer plusieurs opérations
de façon centralisée. Quelle est la durée
des différentes étapes, quelles sont les
principales complications, quels sont
les médicaments les plus prescrits ?
Autant de questions auxquelles le
système peut répondre.
Les médecins de l’hôpital Florence
Nightingale profitent d’un autre
avantage avec le nouveau bâtiment :
étant donné que de nombreux appa-
reils et systèmes sont fournis par un
seul fabricant, leur utilisation est plus
facile. On peut appliquer la même
philosophie d’exploitation. Au lieu de
20 postes d’anesthésie différents plus
ou moins récents, il n’y en a mainte-
nant plus que deux. « Les personnels
commettent moins d’erreurs et sont
moins stressés. Ils peuvent mettre les
appareils en service plus rapidement »,
dit le Prof. Wolfgang Weyland, chef du
département d’anesthésie, des soins
intensifs et de traitement de la dou-
leur. Les appareils sont parfaitement
adaptés les uns aux autres. Il n’y a pas
de problème de transfert de données au
niveau des interfaces. Dräger se charge
également de la maintenance des appa-
reils, même pour les équipements qui
n’ont pas été fournis par le groupe.
Bénéficier d’un système unique
« Ces avantages ont été si décisifs que
certains médecins étaient prêts à
renoncer à l’appareil qu’il souhaitaient,
s’il n’était pas fourni par Dräger. Ils
bénéficient de ce système unique », dit
le Prof. Weyland. Les convaincre a été
un des plus grands défis. Chaque ser-
vice veut ce qu’il y a de mieux, même si
cela ne cadre pas avec le concept global.
Certains directeurs de départements >
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HÔPITAL MANAGEMENT
Fréquence élevée : les blocs opératoires sont
utilisés de manière intense. Les arrêts
entre deux opérations ont presque été réduits
de moitié, de 45 à 25 minutes
finissent par céder pour avoir la paix
et renoncent à la possibilité d’être plus
efficaces. A début, à l’hôpital Florence
Nightingale, on aurait également accep-
té de sélectionner différents fabricants.
On s’est vite rendu compte qu’il serait
plus judicieux de faire assurer le suivi
et de commander tous les appareils
importants auprès du même fournis-
seur pour utiliser au mieux l’instal-
lation. « Les personnels ont reconnu
l’ importance de la standardisation et
tous sont confiants », dit le directeur de
l’hôpital, le Dr Holger Stiller.
Maintenant, le nombre de blocs
opératoires, de salles de travail et d’en-
doscopie a augmenté d’environ 50 %. Les
médecins opèrent moins souvent le soir.
En général, ils s’arrêtent vers 18 heures.
Il reste encore assez de capacités pour
une future expansion. Les locaux ont
été réorganisés. Outre les urgences et le
service de radiologie, les services pulmo-
naires et de médecine interne sont situés
à côté du service d’obstétrique et de
chirurgie pédiatrique. En cas d’ urgence,
les trajets intra-hospitaliers sont plus
courts et cela accélère les procédures.
Les enfants bénéficient de leur propre
salle de préparation et de réveil, ce qui
permet aux parents de rester plus long-
temps à leurs côtés. On réalise des éco-
nomies parce que les blocs opératoires
sont plus utilisés. Les arrêts entre deux
opérations ont presque été réduits de
moitié, de 45 à 25 minutes. On y parvient
en préparant le matériel et les appareils
pour l’opération suivante pendant celle
qui est en cours. Tout est placé dans le
bloc opératoire en même temps. C’est
plus facile lorsque tous les appareils sont
suspendus au plafond. Plus aucun câble
ne gêne par terre. Cela augmente la sécu-
rité et facilite le nettoyage. Les blocs
opératoires sont polyvalents et de nom-
breux services les utilisent. Le person-
nel travaille davantage en équipe et avec
d’autres services. C’était un défi pour
les personnels car les anciennes struc-
tures et procédures ont beaucoup chan-
gé. Mais ils ont eu ainsi une opportunité
d’étendre leur domaine de compétence.
Les nouvelles opérations permettent
de réduire le personnel, qui a plus de
temps pour les patients. Le nombre d’in-
terlocuteurs pour les patients diminue
également. Les appareils Dräger, ins-
tallés aux chevets, peuvent être com-
mandés de façon centralisée (en dehors
de la chambre). C’est important pour
les patients en quarantaine avec des
« germes problématiques ». Cela permet
de réduire nettement les transmissions
de germes.
Nouveau bâtiment plus rentable
Les rénovations seront achevées en 2016
lorsque la deuxième étape permettra de
rénover l’ancien bâtiment et de créer
une nouvelle entrée principale. Dräger
est également partenaire de ce projet.
Le nouveau bâtiment, achevé en août, a
été le premier de ce type depuis l’inau-
guration de l’hôpital en 1975. « Main-
tenant, nous devons être parés pour les
>
Les trajets du personnel et des patients sont plus courts, les procédures plus rapides
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55REVUE DRÄGER 9 | 2 / 2014
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www.draeger.com
prochaines 30 à 40 années. Seuls les
appareils seront remplacés plus rapide-
ment », dit le directeur Stiller. Les locaux
fonctionnels auraient également pu être
rénovés. La dernière rénovation date de
1985. Mais il est difficile de continuer
à travailler, notamment en raison des
exigences d’hygiène dans les blocs opé-
ratoires, incompatibles avec la saleté
d’un chantier. La nouvelle construction
a permis de modifier la disposition des
salles pour gagner du temps et de l’ar-
gent. Cette amélioration de la rentabi-
lité a été un critère important car les
ressources étaient limitées. « Le Land
de Rhénanie du Nord-Westphalie a réduit
les subventions de moitié l’année der-
nière. Les caisses d’assurance mala-
die paient des forfaits par patient et pas
la qualité et les rendements accrus »,
explique le directeur. L’hôpital de la
Diakonie de Kaiserswerth est rentable,
comme environ un tiers des hôpitaux
allemands. Pour le Dr Stiller, les risques
d’être dépendant d’un fournisseur sont
négligeables : « Il y a parfois des pro-
blèmes quand l’un d’entre eux change
de mains ou fusionne avec une autre
entreprise. » Dräger est une entreprise
familiale, ce qui est un atout incontes-
table. Pour Dräger, ce projet est l’un des
plus importants en Allemagne. « Nous
voulions prouver que nous étions en
mesure d’équiper un établissement de
cette envergure, où on ne voit que nos
nouveaux appareils », commente Dirk
Birrenbach, responsable commercial
chez Dräger en Rhénanie du Nord-West-
phalie. Cet établissement est tout proche
du parc des expositions de Düsseldorf ; il
s’agit donc d’un projet de référence pour
Dräger dans le cadre du salon MEDICA
(cette année, du 12 au 15 novembre).
Pendant ce salon, les clients intéressés
pourront s’informer des applications
pratiques dans les hôpitaux. Les deux
parties, la Diakonie de Kaiserswerth
et Dräger, profitent du nouveau bâti-
ment fonctionnel de l’hôpital Florence
Nightingale. Dyrk Scherff
Les articles dans la revue Dräger vous informent des produits et des possibilités d’application en général. Ils n’ont pas pour objet de garantir certaines propriétés des produits ou leur aptitude pour une utilisation concrète. Tous les spécialistes sont exhortés à appliquer exclusivement les connaissances acquises dans le cadre de formations continues
ainsi que leurs expériences pratiques. Les opinions, avis et propos des personnes citées nommément et des auteurs externes, exprimés dans les textes, ne correspondent pas nécessairement à l’opinion de la Drägerwerk AG & Co. KGaA. Il s’agit uniquement de l’avis des personnes respectives. Tous les produits, cités dans la présente revue, ne sont pas disponibles dans le monde entier. Les packs d’équipements peuvent varier en fonction des pays. Sous réserve de modification des produits. Votre représentant Dräger compétent vous fournira les informations actuelles. © Drägerwerk AG & Co. KGaA, 2014. Tous droits réservés. La publication ne doit être restituée, mémorisée dans un système de données ou être cédée sous quelque forme que ce soit, ni électroniquement, ni mécaniquement, par photocopies, reproductions ou autres, entièrement ou en partie, sans l’autorisation préalable de la Drägerwerk AG & Co. KGaA.
La Dräger Safety AG & Co. KGaA, Lübeck /Allemagne, fabrique les produits suivants : Panorama Nova Dive, CPS 7900 (page 16) ; PSS BG 4 (page 19 et sui-vantes) ; PSS Dive (page 26 et suivantes) ; installation de simulation d’incendie (page 34 et suivantes) ; Dräger X-plore 3300, Dräger X-plore 4340 (page 40 et suivantes), série X-plore 6000 [et les filtres cités] (page 42 et suivantes) ; CPS 7800/7900 (page 48 et suivantes) et l’Alcotest 9510 DE (page 56). La Dräger Medical GmbH, Lübeck/Allemagne, fabrique l’Oxylog 3000 plus de Dräger (page 36 et suivantes).
Information pour les professionnels de santé Classe Oxylog 3000 plus : IIbOrganisme notifié : TÜV SÜD Product Service GmbHMerci de prendre impérativement connaissance des instructions disponibles dans la notice d‘utilisation du produit.Date de réalisation : octobre 2014
MENTIONS LÉGALESÉditeur : Drägerwerk AG & Co. KGaA,Communication entrepreneuriale Adresse de la rédaction : Moislinger Allee 53–55, 23558 Lübeck, Allemagne/[email protected],www.draeger.com Rédaction en chef : Björn Wölke, Tél. +49 451 882 20 09, Fax +49 451 882 39 44 Conseils rédactionnels : Nils Schiffhauer Direction artistique, agencement, rédaction-photo et coordination : Redaktion 4 GmbHRédaction finale : Lektornet GmbHImpression : Dräger+Wullenwever print+media Lübeck GmbH & Co. KG ISSN 1869-7275Référence : 90 70 383
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APERÇU ALCOTEST
Plus d’excuse : deux capteurs dans l’Alcotest 9510 DE de Dräger analysent l’air expiré afin déterminer le taux d’ alcoolémie, valable devant les tribunaux. Ce cliché, réalisé avec un scanner, présente la structure de l’appareil : il suffit de souffler dans un embout buccal échangeable, 1 fixé sur un tuyau renforcé par une spirale métallique 2 . Un fil chaud 3 empêche l’air expiré de condenser. L’air traverse le capteur optique 4 . Un volume d’air défini est véhiculé vers le capteur électrochimique 5 . Les deux capteurs mesurent la teneur exacte en éthanol de l’échantillon de façon sélective.
Le capteur électrique se compose de deux électrodes, séparées par une membrane imprégnée d’un électrolyte. Les matériaux sont choisis de façon à ce que l’éthanol produise un courant de capteur spécifique. Le capteur optique tire parti du fait que chaque gaz absorbe des longueurs d’ondes de lumière
spécifiques. Plus il y a d’éthanol dans l’air expiré, plus la lumière est absorbée – cette valeur forme la base pour calculer le taux d’alcool.
Les capteurs de température intégrés mesurent la température du flux d’air et la compare à une valeur nominale de 34 degrés Celsius. Cela permet d’obtenir des résultats incontestables devant les tribunaux, indépendamment de la température ambiante et de la technique de souffle au moment du test. Les résultats s’af-fichent sur un écran tactile couleur 6 quelques secondes plus tard. Ils sont imprimés via une imprimante thermique à des fins de documentation 7 . Un haut-parleur 8 garantit des signaux sonores. La pompe 9 permet une circulation en air frais à travers l’appareil après utilisation. La poignée 10 garantit la mobilité de l’équipement et le bloc d’alimentation intégré 11 permet le raccordement au réseau de 230 volts.
A votre santé !
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