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Casque de pompier Solide à l’extérieur, intelligent à l’intérieur Design Un design bien conçu accélère le processus de guérison Remorqueur de secours Sauvetage en pleine mer La technologie pour la vie Juin 2011 Revue Dräger 2 La prévention est le meilleur remède Opération de protection contre les incendies Revue Dräger 2 Juin 2011 Prévention incendie dans les hôpitaux

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Casque de pompier Solide à l’extérieur,

intelligent à l’intérieur

Design Un design bien conçu accélère

le processus de guérison

Remorqueur de secours Sauvetage en pleine mer

La technologie pour la vie Juin 2011

Revue Dräger 2

La prévention est le meilleur remède

Opération de protection contre les incendies

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räger 2 Juin 2011

Prévention incendie dans les hôpitaux

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Sommaire   

  4 expérience  elle est médecin et travaille « à la limite de l’extrême » au quotidien. il a été parmi les pre-miers lors de la percée du massif du gotthard.

  6 nouvelleS  en bref... Bonne route avec interlock, mise en réseau sans fil à l’hôpital avec Wi-Fi certifié et le Dräger Drugtest 5000 fournit la plus haute précision de résultat dans le cadre d’une étude.

  8 FocuS  La protection contre les incendies en milieu hospitalier pose des exigences élevées. un système complexe composé de plusieurs éléments peut minimiser le risque.

20 protection perSonnelle   Les casques de pompier produits à Chomutov remplissent les exigences maximales.

26 protection antigaz  Le « nor-dic » est le seul remorqueur de se-cours au monde capable d’inter venir en atmosphère toxique ou explosive.

32 teSt de drogueS  une gout-telette de salive suffit pour le test rapide de détection de drogues telles que le cannabis ou la cocaïne.

36 neurochirurgie  Des appareils d’anesthésie spéciaux permettent l’utilisation de procédés d’imagerie sur les patients pendant l’opération.

40 deSign  De nouveaux concepts d’aménagement des lieux de soins et des chambres d’hôpital peuvent contribuer à accélérer la guérison et à diminuer les coûts.

44 recherche  Comment les nou-veautés arrivent-elles dans le monde ? Le centre helmholtz à geesthacht met en réseau recher che, développe-ment, production et recyclage.

48 pharmacologie  La production de médicaments pour le marché mondial exige des mesures de sécu-rité spécifiques.

environ 60.000 fois supérieure au champ magnétique terrestre : telle est la puissance des forces permettant d'examiner le cerveau de patients sous anesthésie – voir page 36. 

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52 Gros plan LalogistiqueassureunfluxefficacedesmarchandiseschezDräger:impossiblen’existepas!

56 Formation continue Lesuc-cèsdesséminairesparInternet.L’expé-riencepratiquedeswebinairesDrägerconfirmelesrésultatsdeschercheurs.

58 imaGerie Latomographieparim-pédanceélectriqueindiqueladistri-butiondel’airdanslespoumons,sansrayonnementetentempsréel.

62 perspectives Lamiseenréseaudecapteursestl’objetdesrecherchesdel’universitédeLübeck.Lesrésultatspourraientrévolutionnerlesconceptsdesécurité.

66 nouveau-nÉs NaissancedejumeauxpandasàMadrid.L’incu-bateurDrägerajouéunrôledécisifdanslespremièressemaines.

70 service Drägerdanslemonde.

72 aperçu Dansunconteneurd’incendie,lespompierss’entraînentenconditionsréalistesetsoushautesurveillance.

6640 aideramÉnaGer

mentions lÉGalesÉditeur :DrägerwerkAG&Co.KGaA,Communicationd'entrepriseadresse de la rédaction :MoislingerAllee53–55,23558Lübeck/[email protected],www.draeger.comRédacteur en chef :BjörnWölke,Tél.+494518822009,Fax+494518823944maison d'édition :TELLUSPUBLISHINGGmbHConseil rédactionnel :NilsSchiffhauerDirection artistique, mise en page et responsable éditorial :Redaktion4GmbHtraduction : TextraFachübersetzungenGmbHImpression :Dräger+Wullenweverprint+mediaLübeckGmbH&Co.KGIssN 1869-7275

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ExpériEncE    DEs hommEs D’action

Toujours en action - Dräger dans le monde

petra Wegermann, médecin-chef du service de soins intensifs de la clinique de Kassel / Allemagne« En fait, je voulais enseigner le latin et les mathématiques. mais mes résultats au bac m’ont finalement amenée à faire médecine. La façon de l’enseigner à l’époque me rebutait : apprendre pour cocher des cases. cela me posait problème, car j’aime faire des choses qui ont un sens. j’ai réussi le deuxième concours de médecine enceinte jusqu’aux yeux. ma fille a 20 ans aujourd’hui. j’ai beaucoup travaillé pendant que j’étais interne et par la suite également : beaucoup d’anesthé-sies, de destins, d’expériences. cela permet d’acquérir une certaine routine. mais en tant que médecin, nous ne devons pas nous laisser submerger par cela mais nous demander chaque jour : que suis-je en train de faire ? Qu’est-ce qui est vraiment bon pour le patient ? Et, un point essentiel en médecine de soins intensifs, comment aider les proches à comprendre et à gérer la situation ? En effet, nous tra-vaillons à la limite de l’extrême, au quotidien. cela peut arriver à tout

moment. je me souviens d’une jeune femme enceinte : elle a subi un décollement prématuré du placenta et a perdu beaucoup de sang. son bébé, un prématuré, a pu être sauvé. mais nous n’avons rien pu faire pour la mère. j’ai dû non seulement soutenir le jeune père, mais également lui demander s’il acceptait le don d’organe, afin de sauver d’autres vies humaines. c’est cela, ma responsabilité. je l’accepte et suis d’ailleurs chargée de la coordination des dons d’organes, ici à Kassel, une cause dont je suis convaincue. aujourd’hui, anesthésistes et réanimateurs ont plus de possibilités techniques que jamais. Les chirurgiens aussi réalisent davantage de prouesses qu’il y a 20 ans. cela sauve des vies mais oblige également à trancher des questions éthiques. La meilleure méthode est de les aborder de façon discipli-née et professionnelle. c’est ma vie. Et ce qui me réjouit particulière-ment, c’est que ma fille va devenir enseignante. »

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Hubert Zistler, ingénieur du bâtiment et chef de projet Coordination, AlpTransit Gotthard AG / Suisse

« Enfin, la percée ! Le 15 octobre 2010, le tunnelier est venu à bout du dernier mètre de roche. Nous étions arrivés de l’autre côté. Nos collègues, qui s’étaient avancés vers nous par le Nord, nous attendaient. Je suis passé de l’autre côté par l’étroit trou d’homme. Armé du drapeau à losanges blancs et bleus bavarois, ma région d’origine, je faisais partie d’une vé-ritable mer de drapeaux : les hommes de plus de 20 nations avaient amené leurs couleurs au fond. Notre construction tra-verse le massif du Gotthard sur une longueur de 57 km, une voie pour les trains express. Dans 5 ans, ils relieront la Suisse alémanique et le Tessin. C’est un projet monumental : des ventilateurs et groupes frigorifiques gigantesques garantis-sent les conditions climatiques nécessaires à ces travaux dif-ficiles. Le température doit être de 28°C, la roche atteignant jusqu’à 55°C à cette profondeur. Outre les vêtements de pro-

tection, notre équipement personnel inclut également un ap-pareil à oxygène de secours individuel. Il protège en cas de fumée ou de gaz et permet de respirer sans danger. Il existe également des abris de secours. La Suisse est diversifiée et pourtant solidaire : quand on vient du Nord, la langue de tra-vail est l’allemand. Moi, je viens du Sud, où l’on parle surtout italien. Ma femme vient du Tessin, ce qui fait qu’aujourd’hui, je suis à l’aise dans les deux langues. J’ai fait de gros chantiers dans le monde entier. Auparavant, j’ai travaillé sur un immense projet de construction de barrage au Lesotho. Et maintenant donc, un bavarois sous le massif du Gotthard. Dans la vie pri-vée, je suis souvent sous la terre aussi : en tant que spéléo-logue, j’étudie les grottes avec mes camarades. L’une d’entre elles va probablement bientôt obtenir le titre de la grotte la plus longue du Tessin. »

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6 REVUE DRÄGER 2 | JUIN 2011

NOUVELLES

Premier numéro commun en quatre languesCette revue Dräger est la première à réunir les revues Dräger consacrées à la technique médicale et de sécurité, séparées après la reprise de l’édition fin 2008. « Partout où nos produits sont utilisés, ils protègent, aident et sauvent des vies. Depuis 5 ans, nous travaillons à réunir les deux branches de l’entreprise, chapeau-tées par notre idée directrice de la « technologie pour la vie », explique Stefan Dräger, PDG de la Dräger-werk Verwaltungs AG. Cela s’applique tout autant à la stratégie de marque, qu’aux produits et aux colla-borateurs. « La vie est l’élément reliant notre entre-prise à nos clients dans le monde entier et ce, dans les domaines d’activité les plus divers. » Cette liaison vitale est maintenant représentée par un magazine client commun, abordant des thèmes multi-ples et donnant des informations complètes sur tous les domaines, dans lesquels les clients de l’entre-prise protègent et se battent pour la vie des autres. « Ce fut passionnant de développer un concept attractif pour tous les lecteurs », déclare Burkard Dillig, attaché de presse de l’entreprise. « Je suis curieux de voir si ce concept vous plaira », dit Stefan Dräger, qui encourage les lecteurs aux commentaires. Écrivez-nous à : [email protected]

Test de drogues : le seul offrant des résultats confirmésLe Dräger DrugTest 5000 utilise la salive pour détecter la présence de drogues, telles que la substance active du cannabis, le tétrahydrocannabinol, entre autres. Ceci permet de réaliser facilement des tests fiables, bénéfi-ciant d’une acceptance élevée. C’est ce qu’a révélé une étude de l’institut de technique policière de l’école supérieure de police allemande (DHPol) à Münster. Il a fait tester le DrugTest 5000 dans neuf régions et a analysé les résultats. L’appareil s’avéra être « le système de pré-test multidro-gues basé sur la salive le plus précis actuellement disponible sur le marché. » Le rapport final l’évalue comme une évolution significative dans le domaine de la détection de drogues, offrant une grande facilité d’utilisation dans la pratique.

Les réactions terrain donnent une évaluation très positive de la manipu-lation, qui est facile, hygiénique et simple, tout en permettant d’obtenir des résultats univoques. Les résultats de toutes les drogues analysées corres pondaient à 95 % avec les résultats des analyses de sang. Ainsi, le Dräger DrugTest 5000 est le seul test de drogues en Allemagne présentant des résultats confirmés par le DHPol pour l’utilisation par la police.

Multiple et complète : la nouvelle Revue Dräger. La fiabilité des deux côtés : le Dräger DrugTest 5000 en service.

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Feuerwehrhelm

Harte Schale, kluger Kern

Krankenhaus-Design

Überlegte Innenarchitektur

steigert Wohlbefinden

Notfallschlepper

Rettung auf hoher See

Technik für das Leben Mai 2011

Drägerheft 387

Vorbeugung ist die beste MedizinOperation Brandschutz

Drägerheft 387

Mai 2011

Brandschutz im

Krankenhaus

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Vorbeugung ist die beste MedizinOperation Brandschutz

Casco de bomberos Inteligente por dentro, duro por fueraDiseño El interiorismo deliberado acelera la recuperación

Remolcador Rescate en alta mar

Tecnología para la vida Junio de 2011

Más vale prevenir que curar

Protección contra incendios

Revista Dräger 3Revista D

räger 3 Junio de 2011

Protección contra incendios en el hospital

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Más vale prevenir que curar

Protección contra incendios

Firemen’s Helmets Hard exterior, smart interior

Design Pleasant hospital architecture

accelerates recovery

Tough Tugboat Rescue on the high seas

Technology for Life May 2011

Dräger Review 102

Prevention is the best medicineOperation Fire Protection

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eview 102

May 2011

Fire Protection in H

ospitals

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Más vale prevenir que curar

Prevention is the best medicineOperation Fire Protection

Casque de pompier Solide à l’extérieur,

intelligent à l’intérieur

Design

Un design bien conçu accélère

le processus de guérison

Remorqueur de secours

Sauvetage en pleine mer

La technologie pour la vie Juin 2011

Revue Dräger 2

La prévention est le meilleur remèdeOpération de protection

contre les incendies

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Prévention incendie dans les hôpitaux

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7Revue DRägeR 2 | juin 2011

Transmission sans fil brevetée avec le Wi-FiPour la transmission sans fil de données vitales, Dräger mise sur la norme Wi-Fi. Ainsi, l’écran des données relatives au patient, l’infinity M300, a reçu au cours du 2e semestre 2010, la certification selon la norme 802.11, attribuée par l’alliance Wi- Fi. Les appareils Wi-Fi peuvent ainsi être raccordés aux réseaux sans fil existant, sans frais de réseau supplémentaires, et corres- pondent à un standard international. Cela offre à tous les utilisateurs un niveau de sécurité maximum lors de la transmission de données et facilite l’installation. Par rapport à d’autres réseaux de radiocommu-nications, tels que le WMTS, le Wi-Fi offre une couverture plus étendue et donc un rayon d’action plus important pour les patients mobiles, dont les données vitales peuvent être surveillées en direct. Les avantages de cette technologie convain-quent de plus en plus de cliniques dans le monde : les applications du Wi-Fi dans le secteur de la santé ont augmenté de 60 % l’année dernière, comparé à 2009.

Bonne route avec InterlockDe plus en plus d’entreprises devant transporter des chargements précieux ou dangereux recourent au dispositif anti- démarrage interlock XT de Dräger. Ainsi Hoyer, transporteur à Hambourg, a équipé 30 de ses camions de transport de marchandises dangereuses, appliquant ainsi sa directive « 0,0 grammes » : ce n’est qu’après avoir soufflé dans l’éthylotest que le chauffeur peut démarrer. Selon le transporteur, ce serait la mesure pré- ventive la plus efficace pour une prise de con science durable des chauffeurs de poids lourds en matière d’alcool au volant. L’entreprise utilise déjà avec succès les interlocks dans plus de 60 véhicules du groupe en Scandinavie. De même, le transporteur voigt, à Lübeck, qui est notamment chargé du transport interne pour l’usine Dräger, intègre l’interlock dans tous ses véhicules neufs. une entreprise de taxis à Lübeck emploie cette technique dans le cadre d’un projet pilote sur les effets sous-évalués de l’alcool résiduel.

Surveillance par réseau radio. Souffler d’abord, démarrer ensuite.

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Jamais à bout de souffle : le SavinaOn le trouve presque partout dans le monde : le Savina de Dräger. Depuis son lancement en l’an 2000, plus de 25.000 unités de ce respirateur ont été vendues. elles totalisent plus de 400 millions d’heures d’assistance respiratoire. grâce au concept de turbines utilisant l’air ambiant pour l’assistance respiratoire, l’appareil fonc-tionne indépendamment d’une alimenta- tion en gaz centrale. De même, l’alimenta-tion électrique indé pendante du réseau et la résistance mécanique de l’appareil permettent de l’utiliser lorsque la fiabilité est requise en conditions difficiles : dans les avions de transport de blessés, tout comme dans les hôpitaux isolés ou encore les zones à risque sismique. Après une phase de perfectionnement, le successeur est sorti sur le marché l’année dernière. Ainsi, le Savina 300 est équipé d’un écran tactile de 12 pouces, indiquant simultanément les courbes de pression, de débit et de volume.

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Le Savina 300 avec son écran 12 pouces.

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FOCUS    Protection contre les incendies

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 Concepts pour les cas d’urgencela fumée épaisse et les flammes sont partout un cauchemar et tout particulièrement dans leS hôpitaUx, où se trouvent de nombreux patients. Pour minimiser le risque, un système complexe composé de différents éléments, et notamment d’entraînements, doit être appliqué.

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L es dispositifs de protection respira-toire, les EPI, équipements radio et lampes sont prêts à l’emploi.

Juste à côté sont placés les ventilateurs haute puissance ainsi que 100 calottes de secours incendie dans des sacs rouges. En effet, de nombreuses vies sont en jeu : l’équipement est chargé sur un conteneur à roulettes, prêt à être utilisé dans le bloc hospitalier du CHU de Cologne. Il s’agit d’un « véhicule d’incendie » particulier, sans peinture rouge ni gyrophare, qui per-met aux pompiers de l’hôpital d’assurer la sécurité des patients et du personnel.

On retrouve également cet équi-pement technique sur les camions de pompiers ordinaires. Cependant, un incendie dans un hôpital est loin d’être un cas ordinaire : de nombreuses per-sonnes sont concentrées sur un espace restreint et beaucoup ne peuvent s’en-fuir d’elles-mêmes devant les flammes, ni évaluer correctement le risque. Une protection efficace, empêchant les incendies ou du moins en minimisant les conséquences, est très importantes dans les hôpitaux, afin de sauver des vies humaines, mais également pour que l’établissement continue à fonctionner et évite les pertes économiques. Cela ne

concerne pas uniquement le bâtiment, mais également l’équipement médical et la paralysie de services entiers après un incendie. Le coût total des dom-mages atteint rapidement des sommes à 7 chiffres en Euros.

Chaque hôpital a son  propre fonctionnement

L’organisation de la protection incendies à l’hôpital distingue, comme c’est tou-jours le cas, la prévention et la lutte. Les détails pour chaque établissement sont réglés par le concept de protection incen-die respectif. Les planificateurs ne peu-vent se suffire d’une solution universelle, car les hôpitaux varient en taille, architec-ture et spécialisations médicales. Chaque concept de protection incendies doit par conséquent être adapté aux risques indi-viduels, découlant des différentes utili-sations des services et des particularités des bâtiments.

L’Allemagne compte près de 2.000 hôpitaux avec un total de plus de 500.000 lits. La palette va d’hôpitaux locaux com-pacts jusqu’aux architectures de cli-niques complexes, avec de grands bâti-ments modernes au milieu de pavillons historiques dispersés. Les services de

soins complets, hautement complexes, concentrées dans un grand bâtiment, constituent cependant un défi particulier.

De plus, un concept de protection incendies couvre rarement l’installation complète, surtout dans les grands étab-lissements. Des mesures individuelles de protection sont alors prises pour les différents bâtiments récents et les pro-jets de rénovation. Ces mesures reflè-tent les différences entre les différentes zones au sein d‘un établissement : la sal-le d’opération exige d’autres mesures de protection incendie que les chambres. De même, la cuisine, les bureaux et le laboratoire présentent leur propre profil de protection. « Le standard le plus élevé est généralement appliqué à la zone de soins, notamment en médecine de soins intensifs et en néonatologie », explique Hans-Georg Walz. Cet ingénieur est res-ponsable de la protection incendies du CHU de Mayence et anime depuis 3 ans la conférence de spécialistes « Protec-tion incendie en milieu hospitalier ». Elle est organisée par le VdS, un des princi-paux instituts de contrôle indépendants en matière de protection incendie et de sécurité en Allemagne. Une fois par an, les professionnels s’y rencontrent pour

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Tout va bien : la protection incendie à l’hôpital rassure dans le cadre du travail quotidien. P

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10 Revue DRägeR 2 | juin 2011

> parler des risques liés à des événements spécifiques dans les hôpitaux et autres établissements de soins.

Au cours des dernières décennies, les hôpitaux ont connu une évolution décis-ive. Cela concerne autant l’agencement des services que le développement de nouvelles thérapies ambulatoires. La technologie médicale et du bâtiment a fait des progrès considérables. En out-re, l’utilisation accrue de matières plas-tiques en tant que matériaux de const-ruction et consommables doit être prise en compte, car elle augmente le risque de formation de fumées et gaz toxiques en cas d’incendie. La protection incen-die doit donc s’adapter à ces évolutions. La même chose s’applique aux fonde-ments juridiques, tout particulièrement significatifs en Allemagne. Le droit de la construction et la protection incen-die sont du ressort des Länder. Il n’existe pas de réglementation relative à la con-struction des hôpitaux au niveau fédé-ral. Au lieu de cela, une réglementati-on type relative à la construction des hôpitaux (MKhBauVO) a été élaborée en 1976 par le groupement des minist-res et sénateurs des Länder chargés de l’urbanisme, du bâtiment et du loge-ment (ARGEBAU).

Elle constitue le fondement de l’or-donnance relative à la construction des hôpitaux (KhBauVO) de Rhénanie-du-Nord-Westphalie de 1978, ainsi que de la directive de la Hesse relative à la construction des hôpitaux. Dans le cadre de la déréglementation fin des années 1990, la plupart des ordonnances ont été annulées sur l’ensemble du terri-

Les concepts de protection incendie évoluent avec les hôpitaux

À plein volume : une alarme dans l’amphithéâtre avertit les étudiants en cas de danger. Le signal est déclenché par le détecteur et retentit à plein volume.

Attentif : normalement, la porte coupe-feu est ouverte. Dès que le détecteur per-çoit de la fumée, le système électromécanique ferme la porte automatiquement.

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Protection contre les incendies     FOCUS

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toire fédéral. Aujourd’hui, l’ordonnance applicable en Allemagne en matière de construction des hôpitaux est celle rela-tive à la construction des hôpitaux et des établissements de soins du Brandebourg (BbgKPBauV) ainsi que la directive rela-tive à la construction et à l’exploitation des hôpitaux en Sarre (KhauBauR) en tant que règlement administratif.

De telles ordonnances n’existaient pas dans tous les Länder. En Bavière par exemple, la preuve de la protec-tion incendies dans les hôpitaux doit depuis toujours être apportée « dans le cadre d’une évaluation des risques spé-cifiques au bâtiment et au cas particu-lier », explique Andreas Bell, directeur des travaux publics au service bâtiments du ministère de l’intérieur de Bavière et directeur du groupe de projet de pro-tection incendies de la conférence des ministres des travaux publics allemands. La protection incendies dans les hôpi-taux en Rhénanie-Palatinat suit le même modèle, selon Hans-Georg Walz.

La sécurité comporte  de nombreux éléments

L’existence d’un concept de protec-tion incendies fait désormais partie de la norme pour les bâtiments hospita-liers neufs et rénovés en Allemagne. Le concept doit non seulement être adap-té aux exigences individuelles de l’hôpi-tal, mais également être rigoureusement appliqué et actualisé régulièrement. C’est la nécessité que Jörg Reintsema et Christoph Hartung posent dans leur ouvrage de référence « La protection incendie dans les hôpitaux ». Au quoti-

dien, cela signifie « maintenir le niveau de sécurité ainsi qu’identifier et élimi-ner les éventuels points faibles », explique l’ingénieur Christoph Lammer, chargé de la protection incendies au CHU d’Aix-la-Chapelle.

En tenant compte de facteurs tels que la spécialisation professionnelle, le corps de bâtiment et l’infrastructure, le concept décrit comment empêcher les incendies ou endiguer précocement leur propagation. L’objectif de protection est atteint grâce à un système composé de la protection préventive, incluant des aspects liés à la construction, au bâti-ment et à l’organisation, et de la protec-tion défensive par les pompiers. Ces diffé-

rents éléments interagissent. Ainsi, dans une zone équipée de détecteurs d’incen-die et de sprinklers, la construction peut être un peu plus simple que dans un sec-teur uniquement équipé de détecteurs de fumée.

Les directives du VdS simplifient la planification. S’y ajoutent les réglemen-tations liées à la sécurité du travail du syn-dicat professionnel des services de santé et de l’assistance sociale (BGW). « Dans les concepts actuels de protection incen-dies pour les hôpitaux, il est généralement prioritaire que le patient reste dans la pièce où il se trouve. Un tel concept exige des standards de construction et techniques élevés », insiste M. Lammer.

Entraînement, formation, exercicesun incendie dans le service de néonatologie ! en attendant l’arrivée des camions de pompiers, le médecin-chef ordonne l’évacuation du service des prématurés en raison des fumées importantes. en 20 min seulement, 6 médecins et aide-soignants parviennent à se mettre en sécurité avec 30 prématurés. cette scène s’est déroulée en novembre 2010 durant un exercice au cHu de leipzig. des exercices similaires ont lieu dans de nombreux hôpitaux. « À lübeck, un exercice type à lieu une fois par an dans l’unité pour l’organisation de la protection civile du cHu, ainsi que des exercices communs avec les sapeurs-pompiers de lübeck », explique sven Klempau, chef des pompiers du cHu du schles wig-Holstein. les exercices complexes font depuis plusieurs années partie du concept de protection incendies du cHu de leipzig, explique Britta naumann, chargée de la gestion infrastructurelle du bâtiment de l’hôpital : « ils permettent de vérifier et d’améliorer les consignes et de sensibiliser le personnel en matière d’incidents. » l’entraînement à toutes les mesures d’évacuation dans le cadre d’un workshop de la direction d’intervention de la clinique fut essentiel : alors que ces exercices de grande envergure traitent les déroulements complexes, la formation pratique des employés permet de transmettre les bases. cela concerne surtout les dispositifs d’extinction, tels que les extincteurs et les prises d’eau murales.

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> Quelle est la différence entre le niveau de protection incendies dans les bâti-ments industriels ou publics et les hôpi-taux ? Les hôpitaux doivent disposer d’au moins deux zones de lutte contre les incendies par niveau, reliées par des voi-es de secours protégées contre le feu, plus les issues de secours verticales classiques, via les escaliers. La répartition horizon-tale s’explique par le fait qu’une évacu-ation éventuelle commence toujours par l’horizontale.

Une chaîne d’alarme particulière

Les zones de protection sont séparées par des portes coupe-feu, étanches à la

fumée. Exception faite des accès aux cages d’escaliers, le standard en Allema-gne est un mécanisme de blocage qui est découplé par un détecteur de fumée. Des supports électromagnétiques au mur peuvent servir de fixation. Des por-tes commandées individuellement par un détecteur de fumée au niveau du lin-teau de porte sont un avantage en cas d’évacuation des patients. En effet, si les lourdes portes coupe-feu étaient fer-mées automatiquement par le dispositif de détection d’incendie alors qu’elles ne sont pas touchées par les fumées ou le feu, elles devraient être ouvertes indivi-duellement pour chaque patient en cas d’évacuation.

En matière d’installations de protection incendies, le niveau de sécurité actuel impose un équipement complet en détec-teurs d’incendie. Les capteurs sont dans les chambres ainsi que dans les couloirs et les salles de fonction. Il s’agit généra-lement de détecteurs de fumée optiques. Il existe également des détecteurs ther-miques, des détecteurs de flammes réa-gissant à des longueurs d’ondes spécifiques et des détecteurs de gaz réagissant aux gaz de pyrolyse. « Dans le cadre d’un équipe-ment complet, il est important de poser des détecteurs de fumée également dans les cheminées d’aération et autres zones non-visibles », explique Hans-Georg Walz au sujet du nouveau bâtiment de médecine conventionnelle à Mayence. « Sans oublier une maintenance et un contrôle sans faille », ajoute le responsable de la protection incendie du CHU.

À Cologne, le dense réseau de détec-teurs du CHU fonctionne comme une chaîne d’alarme particulière : lorsque le premier détecteur se déclenche, les pompiers du CHU sont alertés. Dès qu’un deuxième détecteur se déclenche, l’alarme est automatiquement transmise aux sapeurs-pompiers de Cologne. « Cela réduit le temps d’intervention », précise le chef des pompiers, Wilfried Breuer (cf. interview en p. 19). De plus, de nom-breuses zones de l’hôpital de Cologne sont entièrement équipées de sprinklers, dont les gicleurs réagissent à la chaleur. « Ainsi, nous obtenons un standard de sécurité très élevé », déclare M. Breuer. Cependant, la technique des sprinklers ne s’est pas encore généralisée dans les hôpitaux allemands.

Lorsque l’urgence touche l’hôpital« Les exercices permettent aux hôpitaux de se préparer à d’autres situations que les incendies », dit le Dr. Peter Schmiedtchen de Dräger. Les pandémies ou les blessés en grand nombre en font partie. Les services de secours de la région du Rhin-Main se sont entraînés en 2010 avec des hôpitaux et pompiers à la prise en charge médicale d’un grand nombre de personnes. Lorsqu’un hôpital doit être évacué pour cause d’incendie, cela constitue un défi pour les pompiers, les secours et les hôpitaux alentour explique le professeur Leo Latasch, directeur des services de secours de la ville de Francfort. notamment lorsque des patients en soins intensifs doivent être évacués, trans-portés et pris en charge par d’autres cliniques. Les pompiers sont chargés de sauver les patients, puis ils les remettent aux services de secours, qui effectuent la suite de la prise en charge et le transport vers un autre hôpital. Lors de l’exercice à l’aéroport de Francfort, dans le cadre du projet d’étude du professeur Latasch « Secours immédiat en cas d’accident majeur », un système d’information numérique a été testé pour la pre- mière fois, qui pourrait faciliter l’organisation en cas d’évacuation d’un hôpital : un jeu de données numériques est attribué à chaque patient, et peut à tout moment être appelé et actualisé de façon mobile. La répartition des patients dans les hôpitaux de la région est ainsi plus facile à organiser et la situation peut être vérifiée en temps réel.

Les détecteurs d’incendie sont (presque) un standard, tandis que l’équipement en sprinklers est en augmentation

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Protection contre les incendies     FOCUS

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La relation entre la protection incendie en termes d’installation et d’organisa-tion et la probabilité qu’un début d’in-cendie se développe est similaire dans les hôpitaux et les bâtiments industriels : sans protection incendie au niveau de l’installation et sans l’alerte des pom-piers par téléphone, la probabilité est de 10%. Si un dispositif de détection d’incendie avec sprinklers est installé, le risque descend à 1%. Lorsque le dis-positif de détection d’incendie est com-biné à des pompiers propres au site, le risque atteint 0,1 à 0,01%. Le plus sûr est la combinaison d’un dispositif de détec-tion d’incendie, de sprinklers et de pom-piers sur le site : la probabilité est alors inférieure à 0,01%.

L’organisation de la protection incen-die comprend toutes les mesures per-mettant et facilitant le comportement adéquat en cas d’incendie. Cela va des exercices et de la formation du personnel, en passant par la signalisation et l’équipe-ment correct du bâtiment en extincteurs destinés aux employés formés, jusqu’au contrôle du respect des règles de protec-tion incendies. Le responsable de la pro-tection incendie de l’hôpital joue un rôle important. Les assurances recomman-dent systématiquement aux hôpitaux de désigner un tel responsable. La préven-tion des sinistres VdS propose deux fois par an une formation spécialisée pour les responsables de la protection incendie des hôpitaux. L’organisateur de la forma-tion Peter Gülden explique que les confé-renciers sont des experts VdS ainsi que des professionnels de la protection incen-dies des hôpitaux. Chaque année, près de

 La voie de l’avenir : avec les panneaux d’issues de secours, les plans de secours font partie du concept de protection et indiquent la voie d’évacuation la plus rapide.

Convoi exceptionnel : en cas d’incendie, le détecteur d’incendie bloque les ascenseurs. Les ascenseurs de secours sont signalés et commandés par clé.

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7h41 : vérification des calottes de secours sur le véhicule de secours

8h19 : inspection des sprinklers dans le bâtiment d’hébergement

8h43 : discussion des plans d’évacuation et de secours

9h52 : formation avec dispositif d’entraînement

13h14 : intervention après déclen-chement d’un détecteur d’incendie

15h42 : contrôle de l’intallation d’évacuation des fumées

18h02 : formation dans le centre de soins

12h10 : contrôle d’un tableau de commande des pompiers

12h35 : annonce de l’hélicoptère de sauvetage

12h43 : contrôled’un dispositif d’extinction au CO2

15h09 : contrôle d’une prise d’eau murale au sous-sol

15h16 : formation à la clinique ophtalmologique

15h33 : appel via une ligne spéciale

16h30 : pause-café 16h55 : service de garde à l’hôpital

17h13 : en route avec le conteneur de secours

De garde 24h/24 : visite chez les pompiers du CHU Avec une équipe de 25 personnes 24h/24 et 365 jours par an, les pompiers du CHu de Cologne assurent la protection contre les incendies. voici les photos d’une journée typique.

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Protection contre les incendies     FOCUS

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40 personnes participent à la formation, ce qui prouve la demande en personnel qualifié en la matière.

Les exercices sont un élément im- portant de la protection incendies

« Au quotidien, la protection incendie dans les hôpitaux est surtout un défi d’organi-sation », dit le Dr. Peter Schmiedtchen de Dräger. En effet, dans le cadre du plan d’urgence, une clinique doit être prépa-rée à modifier complètement son fonc-tionnement en cas d’incendie ou autre situation d’urgence. Outre la lutte contre les incendies, il s’agit aussi d’organiser l’évacuation éventuelle des patients, leur transport et leur hébergement, de s’occu-per des proches et des visiteurs, d’infor-mer les médias, de canaliser l’accès des secours externes et bien plus encore. « Cela dépasse largement le cadre médical », insiste M. Schmiedtchen qui enseigne éga-lement dans le cadre du cursus « Sécurité et protection » à l’école supérieure Mag-deburg-Stendal et à l’université Otto-von-Guericke à Magdebourg.

« Les exercices et une formation régu-lière des employés sont des éléments importants de la protection incendies », confirme-t-il. Cela concerne autant la théorie que la pratique. Ainsi, à Cologne, les pompiers du CHU forment autant que possible les employés directement sur le site, afin de prendre en compte les risques spécifiques. Au CHU de Mayence, les exercices avec les extincteurs et prises d’eau murales avec tuyaux en plastique indéformables font partie de l’instruc-tion. « Cette formation est obligatoire pour les soignants », mais est également

10h36 : vérification d’un  extincteur à poudre à l’atelier

11h28 : déplacement de  service en voiture.

14h23 : entretien du canon à mousse de l’héliport

14h25 : élaboration du nouveau  plan de service

16h17 : contrôle des équipements de protection respiratoire

16h23 : remplissage des  bouteilles d’oxygène

19h07 : le sport maintient la forme et évite les problèmes de dos

20h19 : faire les lits dans la salle  de garde

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Former et s’entraîner : une formation théorique et pratique à la protection incendie est la clé du succès.

proposée pour le personnel du labora-toire et administratif, explique Hans-Georg Walz.

La protection incendies est une affaire de détails

Ce sont les détails qui conditionnent l’ef-ficacité de la protection incendies. La pyramide des risques, connue en sécurité du travail sous le nom de loi de Heinrich, le montre : statistiquement, 300 petites négligences génèrent 29 incidents évi-tés de justesse et un incident grave. Cette corrélation, décrite en 1931 par le scien-tifique américain Herbert William Hein-rich, a été utilisée par Melanie Pippig en 2005 dans sa dissertation « La gestion du risque en milieu hospitalier », pour décrire statistiquement le terme de sécu-rité du patient (« absence d’événements indésirables »).

Le principe fondamental selon lequel la probabilité d’un événement grave baisse avec le nombre de petites négli-gences évitées, peut être reporté sur la protection incendies : dans ce cas, la pré-vention incendies par l’évitement systé-matique de petites négligences signi-fie que le risque d’un incendie grave est nettement réduit. Des négligences typiques sont les portes coupe-feu blo-quées par des cales, des objets encom-brant les issues de secours et le non-res-pect de l’interdiction de fumer par les patients et les visiteurs. Notamment les portes coupe-feu bloquées constituent un gros risque, non seulement en rai-son de la propagation du feu, mais aus-si de la fumée et des gaz de combustion dans les pièces.

Gaz et passages de conduitsLes hôpitaux sont alimentés en différents gaz, ce qui pose un problème particulier en matière de protection incendies. Tout comme dans le cas de l’alimentation électrique, le fonctionnement des zones critiques doit rester garanti à tout moment.

« Cela concerne surtout l’alimentation en gaz médicaux des services de soins intensifs, des salles d’opération et autres zones », explique Michael Hass, chargé de la protection incendie du Projectengineering Pure gas Systems chez Dräger. C’est pourquoi ces conduits ne doivent pas être auto-matiquement fermés par le détecteur d’incendie, comme c’est normale- ment le cas de l’alimentation en gaz de laboratoire. De plus, une alimenta-tion de secours en gaz médicaux doit être techniquement possible.

On différencie les gaz médicaux favorisant les incendies (par ex. oxy-gène, protoxyde d’azote) des gaz inertes (par ex. dioxyde carbone). Les gaz de labo ratoires sont répartis en gaz favorisant la combustion, combus-tibles et inertes. Les centrales techniques et entrepôts de gaz des hôpitaux sont toujours des sections de sécurité incendie autonomes avec une durée de résistance au feu de 30 à 90 minutes (F30 à F90). Pour le transport et la distribution des gaz aux lieux d’utilisation, le système de fixation Dräger offre une base polyvalente pour la pose de tracés de conduits conforme aux exigences de la protection incendies. Ce système permet les tracés au-dessus des sous-plafonds non-classifiés et classifiés F30/60/90, tout comme l’encastrement ou autres formes de pose, jusqu’à la pose ouverte.

La cassette de protection incendie Dräger BKe dans les tracés sert à sé-curiser les unités de contrôle de zones. jusqu’à présent, le plaquiste evait effectuer une construction complexe de tablettes pour isoler du feu, ce qui coûtait plus cher. La cassette peut être intégrée dans des élé- ments de construction légers et massifs F30/60/90. Les passages des conduits sont équipés de bouchons de cloisonnement intégrés. « un cloison-nement des passages conforme à la protection incendie est crucial », explique Michael Hass. Si des tuyaux traversent les murs, ces zones peuvent être protégées entre autres par des systèmes de cloisonnement spéciaux constitués de coques et de garnitures d’isolation. Les passages peuvent éga-lement être protégés par des matériaux qui moussent au contact du feu et empêchent ainsi la propagation des gaz de combustion et des flammes. Ces matériaux sont notamment disponibles sous forme de tapis anti-feu ou de silicone ignifuge déformable.

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PRotection contRe les incenDies     FOCUS

Souvent, quelques minutes seulement décident de la possibilité d’endiguer le feu ou de la propagation des flammes et surtout de la fumée. Le gain de temps lié à un détecteur de fumée automa-tique par rapport à l’alarme déclenchée par téléphone ou par bouton peut large-ment diminuer les dégâts causés par l’in-cendie. En effet, ces quelques minutes peuvent faire la différence entre les pre-mières flammes suite au contact d’une allumette avec un lit (env. 2,5 min) et le début d’un incendie à égouttement du plafond (env. 8 min).

Pour réduire le délai jusqu’à la pre-mière intervention, plusieurs hôpitaux disposent de leur propre corps de pom-piers. Leur avantage est la disponibilité rapide et la bonne connaissance des lieux. De tels corps de pompiers existaient déjà dans les instituts psychiatriques de cam-pagne. Au cours des dernières décennies, ils ont également été mis en place dans les grands CHU tels que Cologne, Muns-ter, Göttingen et Lübeck.

À Cologne, le corps de pompiers du CHU compte 25 pompiers à temps plein. Leurs conteneurs de secours, station-nés au rez-de-chaussée et au 22e et der-nier étage du bâtiment, sont une création maison. « Ils sont transportés dans l’as-censeur de secours jusqu’à l’étage situé en-dessous du lieu d’intervention. Nous intervenons à partir de là », explique le chef des pompiers.

De courtes distances permettent de secourir plus rapidement

Les pompiers des hôpitaux développent souvent des solutions de lutte contre les >

Avec joystick : il permet de commander la portée, l’orientation et   la forme du jet du canon à mousse. 

Il ne fait pas mousser le lait : l’héliport est équipé de plusieurs  canons à mousse télécommandés.

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Pas de solution standard : la protection incendies dans les hôpitaux est toujours du sur mesure

incendies inhabituelles. Ainsi, la salle d’intervention des pompiers du CHU de Schleswig-Holstein (UK S-H) à Lübeck est située au coeur des services de soins, au milieu du campus. La distance jusqu’à cette salle est courte pour les pompiers, dont beaucoup travaillent dans le bâtiment, et ils peuvent immédiatement commencer à éteindre l’incendie le cas échéant. « Un véhicule n’aurait aucun sens ici », déclare Sven Klempau. L’ingénieur de l’unité de protection du travail et de la santé de l’UK S-H dirige le corps de pompiers du site, créé en 1999. Les pompiers viennent des domaines de la prévention des incendies, du transport de malades et de la sécurité.

La restructuration des pompiers du CHU de Munster a été achevée au prin-temps 2011 : le groupe incluant aupa-ravant des pompiers à temps partiel est maintenant constitué de 43 pompiers à plein temps. Le chef des pompiers du site, Josef Strotmeier, explique qu’en plus des camions, ils utilisent aussi des conteneurs individuels pour les bâtiments d’héber-gement. Les systèmes centraux de voies de secours bénéficient en plus d’une sur-veillance vidéo.

Le CHU d’Aix-la-Chapelle occupe une place particulière, non seulement au niveau de sa construction mais aussi de son corps de pompiers : le plus grand établissement d’Europe, selon les indica-tions du CHU, regroupant la formation, la recherche et les soins dans un bâtiment, fut construit en 1984 et d’abord pris en charge par un seul corps de pompiers. « Les sapeurs-pompiers d’Aix-la-Chapelle ont pris la relève en septembre 2000 », explique le responsable de la protection incendie de

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À côté du détecteur d’incendie classique à bouton (à droite) se trouve l’activation de l’évacuation des fumées.

La pluie sur commande : un gicleur de sprinkler, qui se déclenche automatique-ment lorsqu’une température ambiante critique est atteinte.

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« En cas d’urgence, les pompiers sont là en 2 minutes »

WilFriEd BrEUEr , né en 1952 à lechenich, Allemagne, dirige le corps de pompiers du cHu de cologne. Avec 25 pompiers à temps plein, il assure la protection incendies de l’établissement.

M. Breuer, quand avez-vous intégré le corps de pompiers  du CHU de Cologne ?je suis là depuis sa fondation en 1985 et j’ai participé à son dévelop­pement. je suis pompier depuis 1969. j’étais d’abord pompier bénévole à erftstadt­lechenich, dès l’âge de 17 ans. en 1970, je suis devenu pompier à temps plein. j’ai effectué mes premières missions de service de secours et ai suivi une formation après l’autre. vers 1980, les cHu de cologne, Aix­la­chapelle et Munster ont dû créer leur propre corps de pompiers. j’ai proposé ma candidature à cologne et ai été engagé en 1985 en tant que directeur adjoint. j’ai pris la direction en 2002 lorsque mon prédécesseur est parti à la retraite. Qu’est-ce qui fait la particularité de ce corps de pompiers ?nous faisons partie du cHu, cela influe sur notre travail quotidien. rien que le contact avec les employés, les patients et les visiteurs est différent. les gens sont souvent étonnés que l’hôpital dispose de son propre corps de pompiers. en interne, nous aidons où nous le pouvons. notre devise : « impossible n’existe pas ! ». Y’a-t-il une intervention qui vous a marquée ?oui, par exemple l’évacuation au milieu des années 1990, lorsque des bombes datant de la seconde guerre mondiale ont été trouvées lors de travaux au centre de cardiologie. cela a nécessité des interventions de grande envergure et beaucoup d’organisation. Mais tout s’est toujours bien passé.Quelle a été votre plus grosse intervention sur un incendie jusqu’à présent ?j’ai vécu quelques interventions exceptionnelles, mais les incendies n’ont jamais pris de mesure dramatique. notre équipement technique et la rapidité de notre équipe ont fait leurs preuves sur le site du cHu..Comment les pompiers sont-ils perçus dans la clinique ? les employés savent que quoiqu’il arrive, en cas d’urgence, les pompiers sont là en 2 minutes. Même si au début, l’idée d’un corps de pompiers propre au site a pu faire quelques sceptiques, aujourd’hui, les gens sont fiers de nous.

l’hôpital, Christoph Lammer. 6 pompiers sont disponibles 24h/24, et 6 autres pen-dant la journée. L’équipement des pom-piers du site est jusqu’à présent réservé aux interventions en intérieur sur conteneurs roulants, entrant dans les ascenseurs de secours. Dans la zone de soins fraîchement rénovée en revanche, les services disposent de dépôts pour l’équipement d’extinction et de sauvetage des patients.« Avec des moyens relativement simples, les solutions d’évacuation des patients peuvent avoir un effet considérable », dit Rüdiger Weich, chargé du Customer Pro-cess Monitoring chez Dräger. Cela peut être l’équipement des lits avec des mate-las de secours ou des draps d’évacuation. Ainsi, le patient peut rester allongé et être mis en sécurité à un autre étage, même via les escaliers, par une seule personne.

Les travaux sont régulièrement à l’origine d’incendies. Par conséquent, les concepts de protection incendie insistent beaucoup sur la sécurisation des travaux et surtout des travaux à chaud. « Pour les pompiers, les nombreux travaux en ce moment, demandant beaucoup de coor-dination en matière de protection préven-tive et de lutte contre les incendies, consti-tuent un vrai défi », explique Christoph Lammer, chargé de la protection incendie à Aix-la-Chapelle. Cependant, il faut abso-lument relever le défi. En effet, la protec-tion la plus efficace est celle qui évite la naissance même du feu. Peter Thomas

42 années d’expérience : le chef des pompiers Wilfried Breuer

Plus d’informations sur internet : la protection incendie dans les

hôpitaux en grande­Bretagne et aux usA. www.draeger.com/2/protection

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Solide à l’extérieur, intelligent à l’intérieurle casque est un des principaux éléments de l’équipement de protection personnelle des pompiers et des autres secouristes. il les protège contre les risques tels que les impacts mécaniques, le rayonnement thermique et le contact avec les flammes. la conformité permanente des casques dräger aux exigences élevées est notamment assurée par leS teStS

de qualité régulierS effectués sur le site de Chomutov en République tchèque.

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Boum ! Avec un bruit sourd, la boule métallique vient frapper la calotte du casque. L’instrument

de mesure pèse 5 kilos et effectue 2,5 m de chute libre avant de venir cogner le casque. Ce qui n’est pas visible à l’œil nu se voit plus tard sur la photo : la calotte du casque se déforme et la force de l’impact ponctuel se propage en surface ; de même, à l’intérieur du casque, le système d’amor-tissement atténue le choc.

Satisfaite, Kristyna Pösingerova contemple l’écran dans son laboratoire où une courbe de force représente le dérou-lement du test d’amortissement : Le Drä-ger HPS 6200, sorti dans la matinée de la fabrication en cours, a réussi le test. Âgée de 32 ans, la responsable qualité de Dräger Busch Helmets Production s.r.o. à Chomu-tov en République Tchèque, est chargée du contrôle continu des casques de pompiers produits ici. Cet essai d’amortissement n’est pas le seul test que doit subir ici le casque destiné aux pompiers et autres ser-vices de secours. Auparavant, il a été placé sous un panneau rayonnant afin d’être sou-mis à un rayonnement thermique défini. Et maintenant, il va subir le deuxième impact de l’instrument de test : un taquet en acier d’un kilo va lui tomber dessus d’une hau-teur de 2,5 mètres. La pointe laisse une marque à angles vifs dans la calotte, mais ne transperce pas la résine thermodurcis-sable renforcée aux fibres d’Aramide. C’est exactement cet effet de protection que le test de pénétration est censé valider.

Un cycle d’essai complet dure presque deux heures et se compose des tests de cha-leur radiante, d’amortissement, de péné-tration, de bombardement, d’un essai de >

Avant (en haut) et après la pre-

mière coupe : le bord est lissé.

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Fabrication De caSqueS PROTECTION PERSONNELLE

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PROTECTION PERSONNELLE Fabrication de casques

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déformation latérale et, pour finir, d’un test d’ouverture contrôlée de la jugulaire en cas de force de traction trop élevée. Après cette séance de torture, les casques portent quelques cicatrices sur la calotte, sans parler des cloques du vernis dues aux brûlures et jusqu’aux fins anneaux concen-triques se formant autour du point d’im-pact de la bille de 5 kilos. Lorsque l’on voit ces traces, on comprend la règle de base consistant à remplacer un casque après une utilisation intensive.

En partance vers le monde depuis la Tchéquie

Dans le monde entier, des pompiers se fient aux casques venant de Chomutov. C’est là que le joint-venture de Dräger et Busch, où Dräger est majoritaire, pro-duit depuis 2009 des casques de pompiers, dont le développement et la commerciali-sation sont autoréalisés par Dräger. Plu-sieurs milliers d’unités sortent de l’usine chaque année, dont la plupart sont desti-nées au marché européen. « Mais nous avons également livré le Ghana, le Cana-da et Singapour », déclare Markus Lamm, directeur du portefeuille des systèmes de protection de la tête chez Dräger.

« Nos tests documentent qu’en tant que fabricant, nous remplissons toujours les exi-gences élevées de la norme », explique Wer-ner Jumpertz, directeur de l’usine en Répu-blique tchèque. Cet ingénieur en industrie mécanique dirige le service mondialisa-tion et projets chez Dräger. La première condition pour pouvoir commercialiser un casque de pompier en Europe est cepen-dant l’autorisation du produit et la certi-fication du processus de production selon

ISO 9001 ainsi que l’autorisation EPI pré-alable. Ainsi, les tests régulièrement effec-tués dans le laboratoire de l’entreprise ne doivent pas être confondus avec les essais auxquels est soumis le casque lors du pro-cessus d’homologation, explique M. Jum-pertz : l’organisme de contrôle Dekra Exam à Essen soumet alors les nouveaux casques de pompiers, devant être certifiés selon la norme EN 443:2008, entre autres aux flammes lors du « Flame Engulfment Test ». Le casque est chauffé pendant 15 minutes à 90 degrés Celsius puis immer-gé dans les flammes à 950 degrés Celsius pendant dix secondes. Cela correspond aux conditions d’un Flash-over dans la pratique. Les matières plastiques du casque ne doi-vent pas couler, ni brûler ou rester incan-descentes pendant plus de cinq secondes.

En Allemagne, le règlement de la pré-vention des accidents (UVV) relatif aux « pompiers » (GUV-V C53) prescrit l’utili-sation de casques de pompiers avec pro-tection de la nuque selon EN 443:2008. La norme européenne actuelle « Casques de pompiers pour la lutte contre les incen-dies dans les bâtiments ou autres construc-tions » a remplacé il y a trois ans la ver-sion applicable de 1997. Auparavant, des casques conformes à la norme DIN 14940 étaient utilisés en Allemagne. Les exi-gences en matières de casques de pom-piers ont été nettement augmentées dans la mise à jour de la norme européenne 443 en 2008 par rapport aux réglementations applicables précédemment.

Lors de l’homologation d’un nouveau casque, tous les matériaux sont contrôlés. Cela vaut autant pour les éléments de la calotte que pour les différentes pièces et

Une protection intelligente de la tête : développement permanent de fonctions avec des matériaux high-tech.

Test de résistance : la résistance ther- mique de la calotte du casque est testée.

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Chef des casques :

Kristyna Pösingerova

dirige les tests

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les vernis. Il est possible de compléter les autorisations ultérieurement en cas de nou-veaux coloris ainsi que de pièces ou acces-soires modifiés ou nouveaux. Le fabricant reçoit notamment constamment de nou-velles demandes au niveau des coloris. Ainsi, l’offre de vernis autorisés est beau-coup plus large que ne le pense le non-spé-cialiste : outre les casques de pompiers typiques en Allemagne à vernis photolumi-nescent, qui sont d’un blanc à teinte jaune-vert à la lumière du jour, il existe également des casques en blanc pur, jaune, rouge, noir et bleu, et même des vernis argentés ou dorés ont déjà été demandés. Cette grande variété est notamment due au fait que Drä-ger ne livre pas exclusivement les corps de pompiers publics en Allemagne, mais éga-lement les pompiers à l’étranger, les pom-piers d’usine et autres organisations de secours. Ainsi, l’institut fédéral « service de secours technique » a commandé plusieurs milliers de casques en été 2010.

De plus en plus sûr : l’évolution de l’EPI

La croissance des exigences en matière de casques et autres éléments de l’équipe-ment de protection individuelle (EPI) des pompiers reflète également l’évolution des conditions d’intervention : notamment en cas d’intervention de lutte contre les incen-dies en intérieur, les casques doivent être extrêmement résistants au rayonnement thermique. Cette innovation se retrace au niveau de l’évolution historique des maté-riaux utilisés, passant par le chapeau de pompier en feutre, toile cirée et cuir et les premiers casques à calotte métallique en laiton et tôle de fer. Ce n’est que plus tard

Qualité de pointe : instrument avec taquet mé-tallique. À l’écran, la courbe de force d’un test.

Dur à cuire : essai de pénétration de la calotte avec un taquet en métal.

Test de chute : 5 kilos tombent sur le casque d’une hauteur de 2,5 mètres. >

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PROTECTION PERSONNELLE FabRication De casques

qu’apparurent les casques en tôle, puis en aluminium. Au cours de la deuxième moi-tié du 20e siècle, les calottes en duromères (résine thermodurcissable) s’imposèrent.

Les casques étaient tout d’abord sur-tout réalisés en plastique phénolique tex-tile. Actuellement, les plastiques renforcés de fibres de verre sont utilisés de préférence. En effet, les casques à calotte en fibre de verre sont nettement plus résistants au rayonnement thermique ou aux flammes que ceux en plastique phénolique textile. Cela s’est avéré à maintes reprises en cas d’incendies dans des locaux, mais égale-ment lors d’exercices dans des conteneurs à feu, où les plastiques phénoliques textiles étaient fortement endommagés après un temps d’exposition aux hautes températures et aux flammes comparativement court.

100 degrés, 100 tonnes

À Chomutov, le casque testé est mainte-nant serré dans une pince : à chaque tour de volant, la broche de l’installation ser-vant à tester la déformation latérale com-prime de plus en plus l’HPS 6200. Ce test d’écrasement sollicite surtout la struc-ture en fibres de verre. C’est là que l’on peut constater la résistance de la résine thermodurcissable, que Dräger réalise en plaques de préimprégné (SMC). Le SMC est composé de résine artificielle addition-née de fibres, livrée sous forme de masse prête à l’emploi entre deux films de pro-tection. À l’usine, les spécialistes décou-pent les plaques et insèrent un morceau de fibres d’Aramide dans la zone de par-tage ultérieure. Ensuite, le sandwich est roulé en forme de cône et placé dans la presse à casques. La calotte durcit un cer-

Pressé, poli et monté : de l’ébauche au « Head Protection System »

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Avec la presse, on fabrique des coques en plastique renforcé de fibres de verre. Puis, la technique CNC réalise les trous de fixation.

Les employés montent l’équipement intérieur à la main. L’étiquette indique la biographie du casque.

tain temps dans la presse, soumise à plus de 100 degrés Celsius et à plusieurs tonnes de pression. Le casque terminé est contrô-lé par transparence pour vérifier la bonne position de l’insert en Aramide et la pré-sence éventuelle de défauts de structure. À côté, l’unité de fraisage réalise les trous de

fixation pour les éléments et accessoires du casque et dresse les bords du casque. Pour finir, les casques sont polis et nettoyés, puis ils sont transférés via un sas anti-poussière jusqu’à l’atelier de vernissage. À l’aide de robots, les calottes sont vernies à l’intérieur et à l’extérieur selon la demande du client.

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Après le séchage, la visière en polysulfone et l’intérieur du casque sont montés et l’im-pression au tampon est effectuée.

Le montage des éléments amortis-seurs, situés entre la tête et la calotte, est particulièrement important. En effet, ils jouent un rôle central pour absorber l’énergie cinétique lorsque le casque est touché par un objet. Les éléments amortis-seurs pour les deux types de casques HPS 4300 et HPS 6200 sont fabriqués directe-ment à l’usine. Pour ce faire, des ossatures flexibles en tubes et en bandes sont recou-vertes de mousse de polyuréthane. Elles assurent un écrasement défini du système d’amortissement en cas de choc : solide à l’extérieur et intelligent à l’intérieur.

En route pour les archives !

Une fois que le casque est enfin passé par toutes les étapes de production et de contrôle, il est étiqueté, placé dans un sac en mousse d’emballage puis embal-lé dans un carton. Cependant, un certain nombre de casques ne passera pas par cette dernière étape. À la fin de la pro-duction, Kristyna Pösingerova les retire du processus et leur fait passer sa série de tests dans le laboratoire situé au-dessus du hall de production. Lorsque le casque est passé par toutes les étapes du test, il est rangé dans les étagères des archives du laboratoire. Les casques testés au cours des derniers mois s’y trouvent côte à côte. Ils ont tous réussi les tests. Et ain-si, chacun est un signe de la précision, avec laquelle les collaborateurs de l’usine de Chomutov travaillent au service de la sécurité des pompiers exerçant dans de nombreux pays. Peter Thomas

Comme un coup de tonnerreLe coup arriva sans prévenir : le marteau effectua une chute de 30 mètres, avant de venir frapper de plein fouet la tête du pompier belge gert nijs en ce 23 octobre 2010. Le projectile de 1,5 kilos rebondit sur le casque, avant de venir frapper le bras droit du pompier bénévole de 35 ans et de tomber au sol.

Que s’était-il passé ? Les pompiers de grobbendonk, dont gert est membre depuis 1996, avaient été appelés pour l’incendie d’un silo. Afin de permettre une in-tervention d’en haut, les hommes voulaient ouvrir la pointe de ce conteneur de 30 mètres de haut. Pour ce faire, ils avaient besoin d’un marteau. une boucle fut donc fixée à l’extrémité d’une corde et le marteau y fut inséré. Puis, les pompiers tirèrent le marteau vers le haut. Mais ils n’avaient pas tenu compte du vent : celui-ci fit telle-ment balancer la corde, que le marteau se détacha de sa fixation, tourna et tomba tête en avant vers le sol, alors qu’il avait déjà presque atteint le haut du silo.

gert nijs ne le vit pas car il était en train de se pencher pour ramasser quelque-chose. Ainsi, il fut frappé de plein fouet, comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu. « C’est la douleur dans le bras que j’ai ressenti le plus », se souvient le pompier. il a bien perçu le choc sur la tête, mais ne lui a tout d’abord pas accordé beaucoup d’im-portance. Par-contre, le bras droit, qui n’était pas encore tout-à-fait guéri après un accident, le fit souffrir beaucoup et durablement après le coup de marteau. « Mes jam-bes tremblaient à cause du choc, et je ne savais même pas encore les dégâts que le marteau avait fait sur mon casque, et quelle chance j’ai eu finalement », explique gert.

il interrompit l’intervention et se fit conduire à la réserve de matériel par un camarade, pour faire examiner son bras par un médecin. Ce n’est que pendant qu’il attendait le médecin qu’il examina son casque et constata qu’il s’était fissuré sous le choc du marteau. « C’est là que j’ai réalisé à quel point le port du casque avait été important », déclare M. nijs. À part de légères contusions, le médecin ne constata aucune blessure au niveau de son bras : le casque avait absorbé la plus grande partie de l’énergie du choc ; une compresse froide fut suffisante pour le bras. Ce qui étonna le plus le médecin fut la totale absence de blessures à la tête du pompier, con-firmée par l’examen médical, malgré la force énorme subie. Le pompier envoya son casque, son sauveur lors de cet accident, à Dräger en Belgique. entretemps, le cas que du type Dräger HPS 6200 lui a été retourné et a pris une place d’honneur dans la réserve de matériel : en tant que souvenir de ce presque-accident et, en même temps, en tant que rappel de l’importance du port du casque lors d’interventions. Quelle a été votre expérience ? Écrivez-nous : [email protected]

Gert Nijs avec le marteau qui le frappa après une chute de 30 m. Heureusement, il était protégé par un casque solide.

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Le remorqueur de secoursDepuis janvier 2011, le Nordic aide les cargos en détresse. Ce bateau de 23.000 cv est le remorqueur de secours le plus moderne et puissant au monde, et le seul autorisé à intervenir en présence de matières toxiques ou explosives.

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en MeR     PROTECTION CONTRE LE GAZ

C’est la tempête. Les vagues dans le port de Hambourg font tanguer les petits bateaux comme des

boxeurs fatigués. Mais Tobia Pietsch est dans son élément. Le capitaine du remor-queur de secours « Nordic » inspecte le pont en T-shirt, malgré les tempéra-tures en-dessous de 0 et la neige. Aucune importance pour lui, il doit de toute façon retourner dans la salle des machines. Et là, entre deux moteurs MTU à protec-tion antigaz de 11.500 cv chacun, la tem-pérature est tropicale. De l’extérieur, le bateau de 78 m de long se différencie des autres remorqueurs tout au plus de par sa longueur. Ce n’est qu’après sa visite que l’on constate : nous avons affaire à une nouveauté mondiale. Le « Nordic » dispose d’un équipement développé par Dräger, qui en fait un remorqueur unique en son genre. Une citadelle de protec-tion étanche permet de travailler dans une atmosphère toxique, par exemple, lorsqu’un bateau ayant subi une avarie brûle et émet des gaz toxiques.

Mais pour l’instant heureusement, les couloirs ne sentent que la peinture fraîche et le diesel. Tout-à-coup, une alarme se déclenche et M. Pietsch se précipite dans le petit escalier descendant du pont, pour passer devant le carré de l’équipage et atteindre le sas principal sur le pont. Cette alarme d’entraînement fait courir l’équipage toute la journée et simule un cas d’urgence, à savoir l’immersion dans un nuage toxique. « À la sortie de la partie habitation se trouve une des zones de qua-rantaine avec les combinaisons de sécuri-té dont nous avons besoin pour travailler en-dehors de la citadelle », explique-t-il.

En chemin, le capitaine nous montre deux tambours gigantesques dans la salle des treuils. Des câbles aussi gros qu’une jambe et de 1,2 km de long sont enroulés sur les treuils. On comprend alors pour-quoi ce bateau est unique. L’installation a une force de remorquage à la perche de 200 tonnes. « C’est suffisant pour retenir d’énormes pétroliers dans la tempête afin qu’ils ne viennent pas s’échouer près des côtes », déclare le capitaine Pietsch. C’est justement pour ce type de catastrophes navales que le « Nordic » a été construit. Il est chargé par l’État allemand d’assu-rer la sécurité en mer du Nord.

Un nouveau concept de sécurité

Le donneur d’ordre est le groupe de tra-vail (ARGE) chargé de la sécurité côtière, un regroupement entre les compagnies maritimes de remorquage et de sauve-tage Bugsier, Fairplay, URAG Weser et de la compagnie d’hélicoptère Wiking. Grâce à son offre en matière de sécurité,

 Il commande 23.000 cv : le capitaine Tobias Pietsch sur le pont du « Nordic »

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En avant toute :  le « Nordic » navigue 

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ce consortium a pu remporter un appel d’offres européen. Pendant les 10 pro-chaines années, le ministère fédéral du transport, des travaux publics et du déve-loppement urbain va affréter le « Nordic ».

Le « Nordic » est passé par dix années de planification, deux années de construc-tion et deux mois d’essai. Depuis janvier 2011, le nouveau remorqueur spécial cir-cule à partir d’un vent de force 8 entre les chenaux de navigation de la côte près de Norderney. Ce n’est qu’après une catas-trophe que le gouvernement allemand ini-tia le projet de la « prévention des accidents maritimes ». L’échouage du pétrolier « Pal-las » en octobre 1998 engendra le rapport d’une commission d’experts indépendants en février 2000 et marqua la naissance du « Nordic ». Le « Pallas » s’était échoué au large d’Amrum et 90 tonnes de pétrole se déversèrent dans une réserve naturelle d’oiseaux à proximité. C’est aussi pour cela qu’avec le nouveau système de protection, le remorqueur est prêt à intervenir à tout moment. Ces « pompiers de la mer » sont au nombre de 16, travaillant et habitant sur le « Nordic ». Si un bateau avarié dérive vers la côte allemande, le remorqueur peut l’atteindre en 2 heures afin d’éviter qu’il ne s’échoue. Pour garantir cette sécuri-té, tous les hommes restent en mer pen-dant 28 jours, dans l’attente d’un appel au secours ou pour accompagner les grands cargos à travers les eaux dangereuses de la côte. Ensuite, la relève se fait à Cuxhaven.

L’atout de la polyvalence

C’est justement sa grande polyvalence qui rend le « Nordic » tellement inté-ressant pour les secours. « Nous devions

trouver un bon compromis pour de nom-breuses exigences », explique l’ingénieur en chef Robert Nüss au sujet du profil de construction. D’un côté, le remorqueur doit résister aux tempêtes en haute mer. Mais de l’autre, il doit aussi opérer dans les zones de marées peu profondes de la mer du Nord avec 6 m de tirant d’eau seu-lement. Avec sa vitesse impressionnante de 20 nœuds, près de 37 km/h, le remor-queur est en mesure de rejoindre rapide-ment les bateaux avariés. « La construc-tion de la proue fait que, quand le bateau traverse la tempête à pleine vitesse, il coupe les vagues de façon à ce que les masses d’eau ne puissent pas atteindre les fenêtres du pont », explique M. Nüss.

Mais le plus important : en tant que premier remorqueur de secours au monde, le « Nordic » opère également en environ-nement dangereux, où les autres sont contraints d’abandonner. Avec la recrudes-cence du transport par bateau de matières dangereuses, par exemple toxiques ou explosives, les exigences vis-à-vis du remor-queur ne cessent de croître. « En collabora-tion étroite avec Dräger, un concept pour fournir de l’air de sécurité, indépendam-ment de l’air extérieur, a été développé », explique le capitaine Tobias Pietsch. En outre, un deuxième équipage mené par le capitaine Hildebrandt est disponible pour la relève à Cuxhaven.

En cas d’intervention, les sas sur le pont principal et sur le pont A permettent de quitter la citadelle, comportant deux zones de pression : dans la zone A, l’ac-cès est autorisé, dans la zone B non. Pen-dant l’intervention, le bateau complet est en surpression. La réserve d’air pour la

surpression permet d’assurer une inter-vention de 8 h, pouvant au besoin être prolongée grâce à l’air de balayage en réserve. C’est une innovation : le prédé-cesseur « Oceanic », âgé de 40 ans, n’avait pas de protection antigaz. Jens Münzer, le second, explique comment fonctionne cet équipement high-tech : « Cela permet à l’équipage de s’isoler de l’extérieur et de commencer le sauvetage et la stabilisation du bateau avarié. » Un avantage qui peut éviter la catastrophe en cas d’urgence.

Alerte rouge

Cependant la définition de l’espace de sûreté a posé des problèmes complexes aux ingénieurs. En effet, ces mesures ne sont pas comparables à la protection militaire NBC. Les substances toxiques ne peuvent pas, dans ce cas, être rete-nues par des filtres adaptés. En cas d’ava-rie, des produits toxiques ou inflam-mables peuvent se mélanger. Les filtres NBC courants au charbon actif n’assu-rent alors pas une protection suffisante. Les conditions d’intervention pour l’équipage ne sont pas suffisamment connues. Une alimentation en air indé-pendante de l’air extérieur a donc dû être installée à bord.

Étant donné que lors d’un remor-quage d’urgence, les membres de l’équi-page rentrent et sortent de la citadelle et que les sas à gaz doivent être rincés avec de l’air propre, cette nouvelle construc-tion est équipée d’une importante réserve d’air de sécurité. Neuf modules de réserve en air de sécurité, avec res-pectivement 12 bouteilles de 50 l, sont à bord. En cas de remorquage en mode

Le « Nordic » est le seul remorqueur de secours au monde à intervenir en environnement dangereux

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Dans le vestiaire 211 (photo de gauche), ne se trouvent pas uniquement des nettoyants alcalins et acides, mais également  des unités d’alimentation en air frais pour l’équipage, avec des branchements dans et devant le sas (à droite).

  L’homme disparaît presque : dans la salle de treuils, 1.200 m de câbles aussi gros qu’une jambe sont enroulés.   Ils permettent de retenir même des pétroliers dans la tempête : l’installation peut remorquer jusqu’à 200 tonnes.

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Les rideaux d’air diminuent la pénétration de substances nocives

Préparation et sortie : en haut, les hommes déjà équipés de leur ap- pareil respiratoire à air comprimé enfilent une combinaison de protec-tion contre les produits chimiques. En bas, ils sortent sur le pont et paraissent venir d’une autre planète. Ils entrent dans un univers hostile.

Des détecteurs de gaz fixes informent en permanence sur la composition et la concentration des gaz. Ils fournissent ainsi à tout moment des informations actualisées et fiables, pour une sécurité maximum à bord.

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protection antigaz, trois membres de l’équipage passent par la citadelle pour se rendre dans un vestiaire en surpres-sion. Deux autres sont en standby en tant qu’équipe de secours. Ce n’est qu’après avoir enfilé les combinaisons de protec-tion contre les produits chimiques CPS 7900 que l’équipage passe du vestiaire à la salle des treuils sur le pont.

Des rideaux d’air à l’entrée du sas à gaz et de la cabine de treuil minimisent la pénétration de substances nocives. Ces rideaux d’air sont aussi utilisés dans les grands magasins, pour empêcher l’air froid de rentrer pendant l’hiver. Dräger les utilise pour protéger les pompiers et les secouristes des équipes de sauvetage dans les tunnels contre les substances nocives, sans système de sas complexe. L’air ambiant, propulsé par un ventila-teur, passe à côté de l’ouverture de la porte et effectue un demi-tour dans une ouverture réceptrice située du côté oppo-sé pour revenir en boucle vers le ventila-teur. La remise en circulation du rideau d’air se fait par un évent situé au-des-sus de la porte d’entrée. « Grâce à l’ex-périence de Dräger avec les équipes de sauvetage, nous savons que les rideaux d’air minimisent la pénétration de subs-tances nocives durant plusieurs heures », explique l’ingénieur en chef M. Nüss.

Un système sophistiqué

La décontamination de l’équipage après l’intervention a également été bien pla-nifiée. Plusieurs douches sont prévues dans la cabine de treuil à proximité immédiate de l’entrée du sas à gaz. Le personnel contaminé nettoie d’abord la

combinaison de protection contre les pro-duits chimiques (VPC), avant de péné-trer dans le sas à gaz et de poursuivre le nettoyage. Plusieurs buses haute pres-sion sont placées dans le plafond et les côtés, d’une part pour décontaminer le VPC et de l’autre, pour éliminer les gaz nocifs se trouvant dans l’air du sas à gaz par brouillard de pulvérisation. Après la décontamination intensive, le sas à gaz est rincé à l’air de sécurité, afin d’éli-miner les dernières substances nocives. C’est ensuite seulement que l’équipage arrive à la porte du vestiaire. Si la décon-tamination est insuffisante, le personnel garde le VPC sur lui et reste en quaran-taine dans le vestiaire, jusqu’au port le plus proche où il descendra de bord pour la décontamination.

Sur le pont A, un autre sas à gaz per-met d’accéder à la salle de soin. Elle est située en-dehors de la citadelle et sert aussi de zone de quarantaine. Le capi-taine Pietsch apprécie ces standards de sécurité élevés. « Si nous avons un bles-sé, l’équipe de secours peut le transpor-ter sur une civière à travers ce sas, jusque dans la salle de soin. » Grâce à la réserve d’air du VPC, l’équipe peut y respirer pen-dant 30 minutes maximum. Pour rallon-ger ce délai, des branchements d’air frais sont prévus dans le vestiaire, la salle médi-cale, dans et devant les sas à gaz, dans la salle de treuils, ainsi que derrière et dans le rouf. Le personnel d’intervention peut ainsi se brancher sur l’alimentation d’air frais du bateau. Le dispositif de commuta-tion PAS ASV développé par Dräger bascule automatiquement entre l’alimentation en air frais externe et l’appareil respiratoire

à air comprimé. Ainsi, le délai de séjour peut être prolongé lorsque l’on met et que l’on enlève le VPC, lors de l’entrée et de la sortie du sas et de la décontamination. Un gros avantage de l’unité de régulation est que son fonctionnement est presque entiè-rement mécanique, et quasiment sans éléments électriques ou électroniques. « Même en cas de panne électrique à bord, l’alimentation en air de sécurité est assu-rée », explique Tobias Pietsch. En outre, pendant l’intervention, les membres de l’équipage portent dans leur VPC une veste confort développée par Dräger. Celle-ci abaisse la température du corps de 3 à 4°. À partir d’une température en surface de 28°C, les composants chimiques intégrés dans la veste diminuent la température du corps plus élevée du porteur.

Un poste de travail sûr 

La réserve d’air de sécurité transportée est constamment réapprovisionnée par des compresseurs d’air frais. Cela est effectué en-dehors du lieu d’intervention contami-né, qui doit être quitté par le remorqueur. « Pendant le mode protection antigaz, nous sommes constamment informés du délai restant », explique M. Pietsch. Une horloge sur le pont indique l’heure. Ce n’est pas le cas d’un système d’alimenta-tion en air de l’extérieur filtré, qui, dès lors que les filtres sont saturés, n’assure plus de protection, sans mise en garde. Le capi-taine Tobias Pietsch considère son nou-veau poste comme un défi. Ce trentenaire, qui a déjà travaillé sur un navire de croi-sière. « C’est bien d’essayer des choses dif-férentes. Et les postes de travail sûrs, cela n’existe pas.“ Thomas Soltau

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Témoin de la consommation de stupéfiantsUne goutte de salive suffit au Dräger DrugTesT 5000 pour effectuer un test rapide de détection de stupéfiants. L’analyse dépiste l’intoxication avec les substances actives correspondantes. En effet, la salive reflète la concentration de stupéfiant dans le sang ; seul le cannabis nécessite l’emploi d’une autre méthode.

L’automobiliste à la conduite singu-lière est-il sous l’influence de dro-gues illégales ? De plus en plus

souvent, la police est confrontée à cette question difficile. En effet, le nombre de personnes, arrêtées lors de contrôles de police, et conduisant sous l’influence de stupéfiants, augmente continuellement. « Le danger pour la circulation, et donc la communauté, est important, car les dro-gues altèrent considérablement la forme physique et psychique. Ce n’est pas à prendre à la légère », insiste le professeur à titre privé Dr. Stefan Tönnes, directeur du service de toxicologie légale à l’institut médicolégal de l’université de Francfort.

une acceptation élevée

Sur les routes allemandes, la substance active du cannabis, le tétrahydrocanna-binol (THC), joue un rôle important, mais également les opiacés (héroïne), la cocaïne, les amphétamines, la métam-phétamine ainsi que toutes les drogues à la mode dérivées. Il est d’autant plus important de pouvoir déceler de façon fiable et rapide, si une personne se trouve sous l’influence de substances illégales. La réponse peut être apportée par une simple goutte de salive. En effet, le test rapide détectant la consommation de dro-gues développé par Dräger nécessite seu-lement 0,28 ml de salive pour l’analyse. « Cette petite quantité permet de vérifier en quelques minutes si une personne est sous l’influence d’une ou plusieurs des drogues courantes dans un délai court par rapport à la prise d’échantillon », explique Dr. Stefan Steinmeyer, respon-sable entre autres du développement

C’est assez : une enveloppe couleur indique que la quan- tité de salive est suffisante

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salive     TEST DE DROGUES

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commercial du département détection de drogues chez Dräger. Outre les subs-tances citées plus haut, les bandelettes de test réagissent également aux benzo-diazépines. Pour la médecine de substitu-tion, où l’utilisation de drogues doit être contrôlée, une variante a été développée réagissant à la méthadone au lieu des métamphétamines.

Le gros avantage du test de salive par rapport au très répandu test d’urine réside dans le déroulement du prélève-ment et de l’analyse : l’analyse de la salive est plus agréable pour tout le monde et plus simple à réaliser qu’un test d’urine. Cela concerne autant les contrôles rou-tiers que les tests réalisés en médecine de la toxicomanie. Ainsi, selon les observa-tions du Dr. Andreas Ewald, directeur du service toxicologie de l’institut médicolé-gal de l’université de la Sarre à Homburg, l’acceptation des tests de salive serait éle-vée, autant du côté de la police que des

personnes testées. M. Ewald résume ses observations dans le cadre de contrôles routiers par la police de la Sarre depuis octobre 2009 : « Le pré-test, facultatif, réa-lisé avec la salive représente une violation beaucoup moins importante de l’intimi-té qu’un test d’urine ». De plus, il est en général plus rapide de se procurer de la salive que de l’urine. En tant que procé-dé non-invasif, ce test peut sans problème être réalisé dans la rue, ce qui n’est pas le cas d’un test sanguin.

Il y a salive et salive

Un prélèvement utilisable de salive doit être constitué de sécrétions fraîches, insiste Dr. Ewald. « Le liquide buccal et la salive ne sont pas la même chose. Dans la bouche et la gorge, on trouve des restes d’aliments, de boissons, mais également la flore orale », explique l’expert en toxi-cologie légale et pharmacien spécialisé en analyse pharmaceutique. La meilleure

façon d’effectuer le prélèvement est donc de passer l’échantillonneur le long de la cavité buccale. Celui du Dräger DrugTest 5000 est composé d’un matériau poreux dur, pouvant prélever une quantité de salive exactement définie. La personne testée déplace elle-même l’embout de l’échantillonneur le long des muqueuses dans sa bouche, prélevant ainsi des sécré-tions fraîches à proximité des glandes pro-ductrices. Un indicateur de couleur bleue indique lorsque la quantité nécessaire est atteinte.

Mais comment la drogue arrive-t-elle dans les sécrétions de la bouche et de la gorge ? Les glandes d’un adulte pro-duisent jusqu’à 1,5 l de salive par jour. Il s’agit des glandes submandibulaires (Glandula submandibularis), parotide (Glandula parotis), sublinguales (Glan-dula sublingualis), ainsi que d’une série de glandes accessoires. La production salivaire est assurée à environ 65 pour-

L’échantillonneur est inséré dans le Dräger DrugTest 5000 pour vérifier la présence de drogues. Celui-ci effectue une analyse selon les conditions définies ainsi qu’une évaluation optoélectronique du résultat. 

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cent par la Glandula submandibularis, 23 pourcent par la Glandula parotis et envi-ron 4 pourcent par la Glandula sublingua-lis. Les près de 750 petites glandes sali-vaires réparties dans la cavité buccale et la gorge contribuent à hauteur de 8 pour-cent environ à la production salivaire. En matière de toxicologie, le facteur décisif est que le sang constitue la base de la salive. En effet, cette dernière est com-posée de 99 pourcent d’eau arrivant aux glandes via les vaisseaux sanguins. Diverses substances dissoutes sont trans-portées par ce liquide jusqu’aux glandes salivaires puis dans la cavité buccale et la gorge, entre autres les substances actives des drogues et produits d’élimination.

Salive, sang, urine

Le pré-test de drogue réalisé avec la salive ne se distingue donc pas uniquement au niveau pratique, mais aussi et surtout par le type de révélation obtenue, par rapport au test d’urine habituellement effectué

dans ce type de situation jusqu’à présent. Avec ce dernier, notamment grâce à la haute concentration de produits d’élimi-nation des substances actives dans l’urine, la consommation de drogues peut être éta-blie même après un délai prolongé. Cepen-dant, s’il s’agit de vérifier la consomma-tion et l’influence actuelle des stupéfiants, le test de salive est plus adapté, ce procédé indiquant la concentration des substances actives dans le sang.

Peut-on rechercher directement les substances actives des drogues dans la salive ? La détection des substances illé-gales dans les secrétions buccales n’est tout de même pas aussi simple. « Les dif-férentes drogues sont assimilées de diffé-rentes façons par le corps », explique Ste-fan Tönnes. « Ainsi, le test doit pouvoir détecter la substance active elle-même, mais parfois également les produits d’éli-mination, en fonction de la substance consommée. » Dans le cas de la cocaïne, aussi bien la drogue elle-même que ses produits d’élimination sont détectés. Par-contre, pour l’héroïne, presque unique-ment ses produits d’élimination peuvent être détectés. En effet, quelques minutes après la consommation, la base de dia-cétylmorphine de l’héroïne est métabo-lisée en 6-monoacétylmorphines puis en morphine.

Ces processus se déroulant dans le sang sont révélés par la salive. En raison de la différence de concentration entre le sang et la salive, les substances se répartis-sent toujours en direction de la concentra-tion la plus faible. D’une façon générale, la teneur d’une certaine substance active ou produit d’élimination dans le sang a des

répercussions sur la concentration corres-pondante dans la salive, même s’il n’existe pas de corrélation absolue entre ces deux valeurs. « La salive constitue effectivement le milieu le plus proche du sang pour réa-liser un test rapide », confirme le toxico-logue M. Ewald. Il est important que le test de salive puisse également détecter la consommation de drogues si les subs-tances actives n’ont pas été absorbées par voie orale.

Le défi du THC

Les méthodes courantes de la consomma-tion de drogues sont les piqûres en intra-veineuse, directement dans le sang, ainsi que fumer, priser et avaler. Lorsque l’on fume, de petites particules de drogues sont résorbées dans les poumons ; lorsque l’on prise ou que l’on avale, les substances actives sont absorbées via les muqueuses du nez ou par l’estomac ou l’intestin grêle. La quantité de la substance consommée passant réellement dans le sang et agis-sant ainsi sur le système nerveux central dépend du mode d’absorption : si la dro-gue est avalée, le foie élimine souvent une partie des substances actives dès l’absorp-tion par le tube digestif.

Il existe cependant une exception à la règle selon laquelle les sécrétions buc-cales révèlent la concentration de dro-gue dans le sang : il s’agit justement du THC, la substance active de la drogue la plus courante qui n’est transmise du sang à la salive qu’en quantités minimes. Les développeurs de Dräger ont été aidés par le comportement des molécules de THC lipophiles dans la cavité buccale : les traces de la substance active dans

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Des résultats explicites sur un écran bien lisible

Selon les cas, on cherche soit la drogue directement, soit ses produits d’élimination

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SALIVE TEST DE DROGUES

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Une seule bonne réponse : le principe de la serrure et de la clé de la liaison anticorps-antigènes - Explication...

La détection de drogues grâce aux anticorpsUn test rapide de drogue doit livrer un résultat précis, rapide et sur la base d’un petit échantillon. Des immunoessais sont utilisés pour détecter les substances actives et leurs produits d’élimination. Il s’agit d’un procédé dé-tectant une substance sur la base des anticorps spécifiques à cette sub-stance. Ces anticorps sont des protéines, le mécanisme de défense du sys-tème immunitaire des vertébrés, généralement dirigé contre les agents pathogènes. Leur propriété spécifique consiste à se lier de façon hautement sélective, uniquement aux molécules d’une certaine substance. Cette substance représente l’antigène de cet anticorps.

La réaction entre les anticorps et l’antigène est également utilisée depuis près de 50 ans pour les diagnostics médicaux et autres tests. Les immunoessais d’état solide, où les anticorps sont fixés sur une surface, sont courants. Ce champ est mis en contact avec un échantillon dans le cadre d’un test, visant à détecter la présence de l’antigène (analyte ou substance cible). La réaction entre les anticorps et la substance cible constitue également la base du signal évalué lors de l’analyse. Le Dräger DrugTest 5000 utilise à cet effet des im-munoessais selon le principe de compétition : des molécules de la substance à détecter sont fixées sur la membrane de la bandelette de test. Lors de l’ana-lyse, l’échantillon est mis en contact avec des anticorps, puis il est passé sur la membrane. Si l’échantillon ne contient pas la substance cible, des anticorps colorés s’accouplent aux molécules fixées sur la membrane. Cette réaction s’-observe et s’analyse optoélectroniquement grâce à des capteurs lumineux.

Par-contre, si la substance cible est bien présente dans l’échantillon, les anticorps s’y accrochent immédiatement et il n’y a pas ou peu de réaction au niveau de la zone test sur la membrane. Cela signifie qu’en cas de signal fort (réaction importante), le test est négatif. Avec le Dräger DrugTest 5000, la sensibilité de détection de ce procédé est de l’ordre de quelques nanogrammes de l’analyte par millilitre de salive

les muqueuses après la consommation se vérifient tant que la drogue fait effet dans le corps. « Il s’agit d’une corrélation solide, même si elle est fortuite selon les résultats de recherche actuels », précise Stefan Tönnes. Les études ont en tout cas révélé une concordance entre 85 et 90 pourcent pour les résultats de tests de salive réalisés avec le Dräger DrugTest 5000 et l’analyse de tests sanguins pour la détection du THC.

Des résultats rapides

Les bandelettes de test rangées dans une cassette et l’appareil d’analyse sont conçus par Dräger pour détecter la conta-mination orale au THC de façon fiable. La preuve de la consommation de canna-bis prend 8 minutes ; les autres drogues sont détectées en 5 minutes. Le déroule-ment est toujours le même : lorsque la personne a rempli l’échantillonneur de salive, la cassette est insérée dans l’ap-pareil d’analyse. Une solution tampon entraîne l’échantillon hors de la tête de prélèvement poreuse et l’appareil plonge la bandelette dans la solution. Après quelques minutes, les réactions immu-nochimiques sont soumises à une ana-lyse optoélectronique et les résultats sont indiqués sur un écran éclairé. La clima-tisation de l’appareil de test assure son indépendance par rapport aux conditions météorologiques. L’analyse peut égale-ment se faire par mauvais temps, dans l’obscurité et à l’extérieur, ce qui est notamment important pour les contrôles routiers. Il suffit d’un peu de patience et d’une goutte de salive pour obtenir le résultat. Oskar Meyer

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RepoRtage    Anesthésie

Maîtrise et informations : avant l’opération, le réglage du champ opératoire  est effectué dans la salle  de commande de l’IRM.

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ANESTHÉSIE     NEUROCHIRURGIE

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Une grande force d’attractionLes tomographes à résonance magnétique exercent une grande force d’attraction sur les médecins et les scientifiques. D’une façon générale, plus le champ magnétique refroidi à l’hélium liquide et généré avec des bobines supraconductives est élevé, plus leur définition d’image est précise. La force du champ magnétique est mesurée en Tesla. Le champ magnétique terrestre présente une densité de flux magnétique entre 30 et 60 microtesla. Pour un aimant de tableau d’affichage, elle est d’environ 25 millitesla. Les IRM utilisés pour les diagnostics et thérapies médicales se situent entre 0,25 et 3 Tesla. Les neurosciences utilisent actuellement des IRM jusqu’à environ 10 Tesla, alors que les appareils de pointe en sciences des matériaux atteignent plus de 20 Tesla.

 Des voisins proches En NEUROCHIRURGIE, l’incision doit être extrêmement précise : les plus petits écarts peuvent avoir de graves conséquences. L’examen de patients est pratiqué sous anesthésie, de préférence grâce aux techniques d’imagerie, dans la mesure où l’on dispose d’un équipementd’anesthésie adapté.

A vant le 8 novembre 1895, seuls les anatomo-pathologistes pou-vaient regarder à l’intérieur

du corps humain. C’est alors que Wil-helm Conrad Röntgen découvrit « une nouvelle sorte de rayons » qui, dans un premier temps, projetaient l’ombre (surtout du squelette) sur une couche lumineuse. Cette découverte, récom-pensée en 1901 par le tout premier prix Nobel de physique, révolutionna le dia-gnostic : depuis, le médecin voit en un coup d’œil où se situe la fracture. Cepen-dant, l’interprétation de ces projections en deux dimensions d’une silhouette tridimensionnelle suppose une grande expérience.

L’image s’améliora lorsque le méde-cin berlinois G. Grossmann déposa le brevet de sa « tomographie » en 1934. Celle-ci permit pour la première fois de représenter une image nette d’un plan de coupe unique du corps. Tomographe vient du grec « tomos », la coupe. Des-siner se dit « graphein ». Le contraste élevé permet en outre de bien recon-naître les parties molles. Des évolutions de l’appareil à rayons X furent égale-ment récompensées : pour son tomo-densimètre réalisé pour la première fois sept ans auparavant, Godfrey H. Houns-field obtint le prix Nobel de médecine en 1979. Cette distinction souligne l’impor-tance de ce que l’on désigne aujourd’hui par le terme générique de « procédés d’imagerie ».

Les nouveaux modèles des différents types d’imagerie à résonance magné-tique (IRM) offrent une nouvelle image du corps. Ils se basent tous sur la pro-

priété magnétique, notamment des noyaux d’hydrogène (protons). Géné-ralement, leur mouvement circulaire est déterminé par le champ magnétique terrestre. En principe, le fort champ magnétique d’un appareil IRM force les protons à l’intérieur du tissu devant être examiné, à s’orienter d’après ce champ artificiel. La polarité de ce dernier s’in-verse à une certaine fréquence. Cette « fréquence de résonance » est entre autres déterminée par la puissance de l’IRM et s’élève à 127,7 MHz pour les protons d’eau pour un IRM de 3 Tes-la, tel qu’il est actuellement déjà utili-sé dans certains hôpitaux.

Des protons excités

Si l’on arrête les pulsations après quelques millisecondes seulement, les protons s’orientent à nouveau d’après le champ magnétique terrestre en une seconde maximum. Ce faisant, ils émet-tent un faible champ haute fréquence. >

Main dans la main : l’IRM Fabius permet d’examiner les patients anesthésiés dans le tomographe à résonance magnétique.

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Le type, la puissance et la durée de ce rayonnement dépendent de la teneur en eau du tissu. Des bobines haute sensi-bilité dans l’IRM reçoivent ces signaux en 3 dimensions et les transforment en signaux électriques, à leur tour conver-tis en images par de puissants ordina-teurs. Plus le champ établi auparavant est puissant, plus leur écho est fort et plus la résolution tridimensionnelle des structures est élevée.

Ainsi, chaque tomographe à réso-nance magnétique est lui-même un électroaimant extrêmement puissant ; avec 3 Tesla, il est 60.000 fois plus puis-sant que le champ magnétique terrestre. C’est aussi un récepteur à haute sensi-bilité des champs électromagnétiques faibles qui sont ensuite renvoyés par les protons d’hydrogène excités lorsqu’ils reviennent à leur position initiale.

Des champs magnétiques aussi éle-vés imposent des précautions parti-culières. Avant d’entrer dans la salle d’IRM du CHU d’Erlangen, les patients doivent enlever tout objet métallique : lunettes, clés, montre, ceinture. Georg Wendel, infirmier dans le service, confie une paire de pinces au patient, lui per-mettant de ressentir à distance la force d’attraction de l’appareil d’IRM. Et il ne s’agit-là que du champ de disper-sion : lorsque l’on se retrouve dans le tunnel de 70 cm de diamètre, le pan-talon est soudain attiré vers le haut. « C’est seulement la petite boucle métal-lique de la ceinture », explique M. Wen-del par l’interphone. L’IRM fonctionne assez bruyamment, mais ce n’est pas trop gênant grâce aux bouchons portés

dans les oreilles. En quelques minutes seulement, l’ordinateur enregistre des images de coupes du cerveau.

Contrôle intra-opératoire de l’IRM

Ces coupes virtuelles sont de plus en plus utiles au chirurgien. Notamment en cas d’opération complexe du cerveau, il a besoin d’un moyen de contrôler, par exemple, si l’ablation d’une tumeur est complète. C’est pourquoi à Erlangen, on a choisi la proximité entre l’IRM et l’appareil d’anesthésie : « nous pous-sons le patient encore sous anesthésie dans le tunnel de l’IRM pour contrôler », explique le Professeur Jürgen Schütt-ler, directeur du département d’anes-thésiologie du CHU d’Erlangen. Cette méthode sûre et peu invasive n’est pos-sible que depuis que les appareils d’anes-thésie fonctionnent dans le champ de dispersion d’un puissant IRM. « Avant l’introduction de ce contrôle intra-opé-ratoire », ajoute le Professeur Schüttler, « le patient était opéré, transféré ensuite en soins intensifs, extubé, pour alors seu-lement être emmené à l’IRM afin que l’on vérifie si la tumeur était complète-ment enlevée.» Si ce n’était pas le cas, une nouvelle intervention devait être pré-parée, ce qui était plus compliqué et trau-matisant pour le patient. « En revanche, avec un appareil d’anesthésie adapté », résume M. Schüttler, « l’opération neu-rochirurgicale atteint un niveau de qua-lité nettement supérieur à celui d’une opération conventionnelle. »

Cependant, la route jusqu’à cette sta-tion d’anesthésie fut semée d’embuches, comme put le constater Günter Steppan

Une meilleure qualité pour les interventions neurochirurgicales

> avec le Fabius MRI de Dräger, dont il a accompagné le développement et la mise en place depuis le début : « En nous basant sur un appareil d’anesthésie conventionnel et quelques études préliminaires, nous avons pu livrer les premières machines fin 2007, après 3 années de développement. » Son collègue Joachim Behrje insiste sur deux aspects essentiels : « D’un côté le fonction-nement de l’appareil d’anesthésie ne doit pas être perturbé par le fort champ magné-tique et de l’autre, il ne doit pas à son tour gêner les bobines de réception sensibles de l’IRM. »

Perturbations réciproques

Le plus difficile fut d’empêcher l’appareil d’anesthésie d’émettre des rayonnements électromagnétiques. Ses microproces-seurs sont tellement rapides qu’ils agis-sent comme de petits émetteurs avec des câbles de connexion comme des antennes émettrices. Ce ne fut que lorsque ce rayon-nement involontaire put être réduit plus de 16 fois par rapport à la norme obliga-toire pour les équipements médicaux, que l’autorisation fut accordée. Avant cela, les développeurs rencontrèrent bien des sur-prises qu’ils purent traiter d’une façon générale dans leurs propres laboratoires. Mais pour les réglages de précision, ils durent maintes fois mettre le prototype du futur Fabius MRI en situation d’opéra-tion. « C’est alors que nous avons consta-té », se souvient M. Behrje, « que notre modèle de développement ne perturbait pas les IRM de 3 Tesla, mais les IRM de 1,5 Tesla ! » La solution ne résidait pas dans la force du champ magnétique, mais dans la fréquence de résonance spéci-

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AneSTHÉSie     NEUROCHIRURGIE

fique de l’IRM qui augmente de façon linéaire avec la force du champ magné-tique : afin de provoquer la résonance de protons d’hydrogène, il faut par exemple une fréquence d’environ 63 mégahertz pour 1,5 Tesla. Pour 3 Tesla, il faut donc 126 MHz. De même, si une commutation influe sur l’IRM avec des bobines de 63 MHz, il n’en sera pas nécessairement de même avec 126 MHz.

Des blindages adaptés ont permis de résoudre ce problème. Mais il fallait également protéger des éléments magné-tiques dans l’appareil d’anesthésie, dont la fonction pouvait être perturbée par un champ magnétique externe. C’est le cas des hauts-parleurs ainsi que des pompes et des électrovannes. Là où il n’était pas possible d’utiliser un matériau non-magnétique, le blindage fut réalisé dans un alliage ni-ckel-fer magnétique doux, qui est, dans une large mesure, opaque aux champs magnétiques. Les éléments particulièrement sensibles, tels que la valve PEP contrôlant la pression expira-toire positive et empêchant le collapsus de certaines zones alvéolaires, sont posi-tionnés aussi loin que possible du champ de dispersion, à savoir, dans le cas pré-sent, dans la base de la station d’anes-thésie.

Grâce à toutes ces mesures, le médecin dispose maintenant d’un appareil d’anes-thésie d’utilisation classique à proximité de l’IRM. Le premier patient traité, pour des raisons purement liées à l’ingénierie, fut Joachim Behrje de l’équipe de déve-loppement : « Le scan de mon cerveau en présence d’un Fabius MRI s’est passé sans problème ! » Nils Schiffhauer

 L’anesthésie dans un endroit historiquePROfESSEUR JüRGEN SCHüttLER, directeur du département d’anesthésiologie du CHu d’erlangen, travaille dans un endroit emprunt d’histoire : c’est ici que johann Ferdinand Heyfelder réalisa en 1847 une des premières anes thé­sies à l’éther en Allemagne. Depuis 1986, on y effectue l’anesthésie

de patients, et surtout d’enfants, dans l’iRM. Depuis 2002, le département d’anesthésiologie traite chaque année près de 200 patients dans le cadre d’un iRM intraopératoire sur table pivotante.

QU’aPPORtE l’IRM aux patients sous anesthésie ?il augmente la qualité de l’opération et la sécurité du patient de façon radicale, par exemple en cas de tumeurs au cerveau. nous pouvons alors vérifier durant l’opération, si la tumeur a bien été complètement enlevée.Cela reflète-t-il l’évolution actuelle dans votre domaine ?Absolument. Rien qu’en Allemagne, 11 millions d’opérations sur 14 sont réalisées sous anesthésie générale. Si dans les années 1950 un patient sur 2 680 mourait encore des suites de l’anesthésie, ce chiffre est aujourd’hui descendu à un risque résiduel statistique de 1 sur 250 000, pour des patients sains, sans affections parallèles. « L’anesthésie idéale » existe-t-elle ?L’idéal serait un anesthésique sans aucun effet secondaire et qui endormirait les patients de façon fiable et rapide, mais cela reste une illusion. nos anesthésiques doivent atteindre une efficacité thérapeutique de 100 %. Cela n’est possible qu’avec des médicaments forts et cela s’accompagne obligatoirement d’effets secondaires. Même le gaz anesthésique xénon n’y fait pas exception, d’autant plus que d’autres médicaments sont nécessaires à la préparation de l’anesthésie.Ce qui nous amène au sujet complexe des interactions entre médicaments...... que connaît bien le médecin anesthésiste, d’autant plus que maintenant, grâce à des systèmes tels que « SmartPilot view », il dispose d’une aide efficace que l’on peut comparer à un « gPS » du contrôle de l’anesthésie.Quelles sont les évolutions que vous attendez dans votre domaine ?il s’agit d’une part des soins aux patients âgés et présentant plusieurs pathologies et d’autre part, de la surveillance. un jour, les nouvelles méthodes des technologies de l’information, telles que la reconnaissance de schémas, permettront d’évaluer en temps réel et d’interpréter correctement les signaux biologiques recueillis.Pourra-t-on alors se passer de l’anesthésiste ?en aucun cas ! Chaque année nous formons en Allemagne près de 1 000 anesthésistes hautement qualifiés, dont les compétences approfondies et étendues, même au­delà du domaine médical, continueront à être très recherchées.

Le contrôle par IRM du patient directe ment  après l’opération offre de nombreux avantages.

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Des hôpitaux mettant l’accent sur le bien-êtreLorsque l’on est malade, les médicaments et un traitement adapté sont loin d’être suffisants. il est prouvé que l’attention reçue suffit déjà à accélérer la guérison. De même, l’architecture des hôpitaux ainsi que l’agencement des chambres et des lieux de soins jouent un rôle important.

Les employés de l’hôpital St Josef et de la clinique pédiatrique de Neunkirchen dans la Sarre ont

accompli un véritable exploit en début d’année : avec leurs patients et tous les équipements médicaux, ils ont démé-nagé dans un nouveau bâtiment. Mal-gré les contraintes budgétaires, ce fut l’occasion de repenser et de réagen-cer le bâtiment et les stations de A à Z. Aujourd’hui, lorsque l’on entre dans le bâtiment rouge et blanc, on se retrouve dans un hall d’accueil avec un coin salon et un piano. Les couloirs sont peints dans des tons de jaune chaleureux et les chambres des patients sont beaucoup plus accueillantes et agréables qu’au-paravant. Des rideaux et des armoires mobiles pour les patients accentuent l’ambiance salon.

Même des moyens relativement modestes semblent faire beaucoup d‘effet : « Les patients disent qu‘ils ont tout à coup l‘impression d‘habiter un cinq éto-iles », raconte le Dr. Ernst Konrad, méde-cin-chef du département d‘anesthésie-réanimation. Dans les services de soins intensifs, les médecins et infirmières travaillent mieux et les salles sont plus agréables et colorées. « Nos patients con-scients se sentent beaucoup plus à l‘aise ici », déclare le Dr. Konrad après les pre-mières semaines dans les nouveaux servi-ces. « D‘ailleurs, même les patients sous assistance respiratoire perçoivent leur environnement. »

L’hôpital suit une tendance générale née aux États-Unis, mais qui s’étend de plus en plus aux cliniques européennes : aujourd’hui, en plus du savoir-faire une chambre de malade n’est pas une résidence de vacances, mais quelques détails la rendent déjà plus agréable.

Des couleurs harmonieuses et contrastées qui mettent de bonne humeur : bienvenue dans la clinique Marienhaus St Josef Kohlhof !

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médical, on veut également fournir une atmosphère de bien-être. Même les dis-positifs techniques ne doivent pas se limi-ter à bien fonctionner, mais aussi être agréables à regarder. D’une part, cela correspond à une évolution du rapport entre l’hôpital et les patients, qui ne sont plus seulement perçus comme des demandeurs d’aide, mais aussi comme des clients exigeants. D’autre part, l’in-fluence du mental sur le déroulement de la maladie est incontesté. L’influence de l’environnement du patient sur son bien-être et sa convalescence est non seulement logique intuitivement, mais est également prouvée par une série d’études scientifiques.

La nature aide  à guérir

« Avant, l’hôpital était un endroit où les patients abandonnaient leur personnali-té et leurs besoins individuels à l’entrée », dit Matthias Witt, directeur des soins à l’hôpital de traumatologie de Berlin (ukb). Il dispose de nombreuses années d’expé-rience et a participé activement à la pla-nification et à l’aménagement de l’hôpi-tal de traumatologie, construit dans les années 90. Lui aussi a pensé au bien-être subjectif du patient à travers de nombreux détails. Tout d’abord, il s’est concentré sur le simple fait de l’impression produite par le patient dans une pièce et de sa percep-tion de lui-même. « Quand tout est blanc autour de soi et que l’on est allongé là, tout pâle, on se sent bien plus malade encore », explique M. Witt.

Ce que l’on voit autour de soi, les matériaux qui nous entourent, sont

autant de facteurs influant sur le stress ressenti et pouvant même se mesurer sous forme de réactions physiques. Alors que l’art abstrait est perçu très différem-ment et peut même provoquer une réac-tion négative chez certains, les impres-sions liées à la nature, l’espace ou l’eau sont toujours positives et peuvent avoir une influence bénéfique sur le cœur, la tension ou la perception de la douleur. Une étude de l’université de Delaware a par exemple montré que les patients ayant subi une cholécystectomie (abla-tion de la vésicule biliaire) nécessitaient moins d’analgésiques et pouvaient sor-tir plus tôt, lorsqu’après l’opération, ils occupaient une chambre avec vue sur des arbres, plutôt qu’une chambre équi-pée à l’identique mais avec vue sur un mur de briques. Une autre étude a mon-tré que même chez les victimes de brû-lures, les douleurs peuvent être atté-nuées lorsque les patients regardent des films sur la nature, montrant une chute d’eau, la forêt ou l’océan, lors du chan-gement des pansements.

Afin de redonner vie à l’environne-ment froid et stérile, certains hôpitaux reviennent aux matériaux naturels. Ain-si, Matthias Witt prévoit d’acheter des tables et des chaises en bois massif pour l’ukb. « Le toucher joue un rôle impor-tant, notamment chez les patients âgés ou déments », dit-il. M. Witt ne redoute pas les problèmes d’hygiène dans ce contexte. « Avec les techniques de fabri-cation modernes, l’esthétique et les exigences fonctionnelles ne sont plus contradictoires. » Certains hôpitaux sont même équipés de moquette. L’ukb, pour >Une chambre de malade n’est pas une résidence de vacances, mais quelques détails              la rendent déjà plus agréable.

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sa part, y a rapidement renoncé : c’était devenu beaucoup trop difficile de pous-ser les lits des patients, les tâches de café étaient tenaces et le bruit des aspi-rateurs gênant.

Les proches aussi ont besoin de repos

Pour améliorer le bien-être des patients, le niveau de bruit devait être réduit dans beaucoup d’hôpitaux anciens. À l’ukb, un épais revêtement de caoutchouc au sol amortit les pas. De même, les cha-riots et lits sont équipés de roulettes peu bruyantes. En plus des lourdes portes insonorisantes, le système d’interphone des patients se limite à des signaux lumi-neux dans les couloirs. Sans surprise, des études scientifiques ont démon-tré à plusieurs reprises, que le niveau de bruit moyen régnant dans un hôpi-tal influe sur le sommeil et le niveau de stress des patients. Des chercheurs suédois de l’institut Karolinska ont pu prouver, qu’après l’installation d’une insonorisation, les patients de l’uni-té de soins intensifs dormaient mieux, étaient moins stressés et plus positifs envers leur traitement et que, dans ce groupe, le taux des nouvelles hospitali-sations était un peu plus faible.

Mais les patients ne souffrent pas uniquement du bruit ou de l’ambiance stérile : le sentiment d’être dépendant et de ne pas pouvoir décider soi-même, peut être très pénible. Une maladie grave perturbe l’image que l’on a de soi-même et crée souvent un sentiment de grande insécurité. On se sent littéra-lement déshabillé dans un environne-

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Un minimum d’intimité est également essentiel au bien-être

Ergonomique : poste de travail « sec » et « humide » sont séparés au chevet du patient.

En couleur : le système d’alimentation Ponta peut éclairer en rouge, vert et bleu.

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ment inconnu, que l’on ne comprend pas, où l’on n’a pas de repères et que l’on ne peut quasiment pas contrôler. Des mesures simples peuvent atténuer quelque peu ce sentiment : par exemple, en permettant au patient de comman-der l’éclairage ou la ventilation depuis son lit, d’offrir un simple café à ses visi-teurs ou de disposer ses effets person-nels autour de lui.

En outre, un minimum d’intimité ainsi que le soutien des proches sont également nécessaires au bien-être du patient. L’avantage des chambres individuelles est incontesté, mais de nouveaux concepts émergent. En plus du bien-être du patient, le critère des besoins des visiteurs prend de plus en plus d’importance. « Eux aussi sont plus à l’aise dans des chambres claires et accueillantes », confirme le Dr. Kon-rad. Le nouvel hôpital de Neunkirchen dispose aussi de salles de repos équi-pées d’armoires pour les visiteurs. « Les proches aussi doivent pouvoir se repo-ser. » L’ukb essaye de créer une atmos-phère accueillante dans certaines salles de repos, avec des zones séparées et des canapés. Aux USA, cette tendance va encore plus loin. Dans le nouveau ser-vice de réanimation neurologique du CHU Emory à Atlanta, chaque chambre dispose d’une chambre voisine réservée à la famille, afin de favoriser l’accompa-gnement intensif par les proches.

Même si les hôpitaux deviennent aujourd’hui plus accueillants et agréables, le plus important pour les patients demeure la compétence des médecins et du personnel soignant, un

diagnostic fiable et un traitement opti-mal. Un aménagement moderne des postes de travail et des chambres des patients peut y contribuer. Il devient de plus en plus difficile, notamment dans les unités de soins intensifs, de placer tous les appareils nécessaires autour du patient de façon à ce que les méde-cins et le personnel soignant conservent une bonne vue d’ensemble et puissent accéder rapidement de tous les côtés. « Dans notre ancien hôpital, les appareils étaient alimentés via un système mural à la tête du lit », raconte le Dr. Konrad. « Lorsque l’on voulait faire une bron-choscopie par exemple, on risquait de se prendre les pieds dans tous ces câbles. » Aujourd’hui, l’unité d’alimentation est une poutre plafonnière.

Le système « Ponta » de Dräger intègre toutes les alimentations en gaz, électricité et câbles de données. Les dif-férentes stations de travail y sont fixées et peuvent être déplacées grâce à un système de rails et un bras pivotant. Tous les appareils « humides » pour les perfusions et l’aspiration sont pla-cés du même côté du patient, l’autre côté étant réservé aux appareils « secs », tels que les respirateurs et les moni-teurs. « L’avantage est que nous pouvons maintenant faire le tour du patient et que l’organisation est beaucoup plus nette », dit le Dr. Konrad. « Les pièces paraissent plus grandes grâce au nou-veau système. »

C’est également plus agréable pour les patients et les visiteurs. Le patient n’est plus entouré d’une quan-tité de câbles et de tuyaux. Il peut dis-

tinguer les appareils et identifier où vont les différents tuyaux, par exemple. Les unités d’alimentation plafonnières intègrent aussi de plus en plus de sys-tèmes d’éclairage sophistiqués. À l’ave-nir, la Ponta pourra même être équipée d’un système combinant de la lumière rouge, verte et bleue de façon variable, plongeant la chambre du patient dans des ambiances différentes, stimulantes ou apaisantes, suivant la situation. En cas d’absence de fenêtres, la lumière du jour peut être imitée et un éclairage indi-rect évite qu’un plafonnier n’éblouisse le patient dans son lit.

Un technique qui génère  l’enthousiasme

Le design des appareils a également évolué : « Souvent, les non-initiés ne voient même plus qu’il s’agit de ventila-teurs », dit Matthias Witt. Les anciennes machines, anguleuses et métalliques, ont fait place à des appareils plus petits aux formes arrondies. Les options telles que la « Color-Line » de Dräger permet-tent de choisir l’unité d’alimentation dans différents concepts de couleur, en fonction de la chambre.

Tout cela peut contribuer à ce que les patients réagissent de façon plus détendue à cette situation inha-bituelle. « La technique fait peur aux patients, lorsqu’ils en dépendent entièrement et ne peuvent plus exer-cer leur propre volonté », dit le Dr. Konrad. « Mais ce n’est pas une fata-lité. Souvent, nous avons des réactions enthousiastes par rapport à la tech-nique. » Dr. Birgit Herden

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 Le savoir est bénéfiqueComment les nouveautés arrivent-elles dans le monde ? Ce n’est pas tellement le fait d’une étincelle créative isolée, mais plutôt la mise en Réseau de la recherche, du développement, de la production ainsi que du recyclage, tel que c’est le cas au centre Helmholtz à geesthacht.

Dietmar Letzig passe ses gants de protection contre la chaleur argentés. Le docteur en physique

vient d’ouvrir un clapet, laissant décou-vrir du magnésium liquide. Son collègue Wolfgang Dietzel nous montre ce que l’on peut en faire. Le docteur en ingé-nierie sort un tube de la taille d’une allu-mette, réalisé en ce métal léger, d’une cassette : « On s’en sert pour fabriquer un stent biorésorbable, permettant par exemple de garder ouverte une artère du cœur. » Il explique que le magnésium est résorbé par le corps et qu’il est même pos-sible d’équiper ce stent pharmacologique-ment, par exemple en lui faisant diffuser de façon ciblée des substances anticoagu-lantes, afin que les plaquettes ne puissent pas se déposer sur la structure réticulaire filigrane du stent prêt à l’emploi et pro-voquer des rétrécissements non-voulus. Un fabricant du Land de Mecklembourg-Poméranie grave au laser la structure réti-culaire dans le tube, qui est ensuite livré avec cathéter à ballonnet, prêt à l’emploi en salle d’opération.

Le magnésium,  un métal magique

Ceci n’est qu’un exemple de recherche fondamentale sur de nouveaux produits dans le centre Helmholtz de Geesthacht. De même, le Magnesium Innovation Centre (MagIC) fait partie des nom-breux domaines étudiés par ce centre de recherches sur les matériaux et les côtes, situé à 30 km au sud-est de Hambourg. Plus de 800 collaborateurs effectuent des recherches dans le site historique où Alfred Nobel construisit en 1865 sa première

fabrique de dynamite hors de Suède. S’y trouve également le réacteur expérimen-tal inauguré en 1958, qui, au cours des 30 dernières années, a servi entre autres aux recherches sur les alliages de construc-tion légères et les soudures. « Le réacteur a été mis hors service en 2010 et est main-tenant en phase de post-exploitation », explique Heidrun Hillen chargée des rela-tions publiques du centre de recherches. « Les travaux de recherches scientifiques sur les matériaux ont été transférés aux antennes du réacteur expérimental FRMII à Garching et au synchrotron à électrons allemand DESY à Hambourg. »

Cela montre également comment, conformément à la devise « Le savoir est bénéfique », est traité l’ensemble de la chaîne de la recherche fondamentale via le processus de production et jusqu’au développement de prototypes. Il s’agit sur-tout de sujets auxquels la politique de la recherche et économique allemande accorde une importance stratégique, mais qui, pour diverses raisons, ne sont pas trai-tés par les universités, ni par les entre-prises. Le magnésium en est un exemple

idéal, comme l’explique Wolfgang Dietzel : « C’est le 8e élément le plus fréquent, sa quantité est quasiment illimitée et il pèse environ un tiers moins lourd que l’alumi-nium. » Il montre des voitures miniatures de même taille en acier, aluminium et magnésium, justement. Lorsqu’on les sou-lève, on constate avec surprise la légèreté du magnésium. Mais pourquoi le magné-sium n’a-t-il pas encore remplacé l’alumi-nium ? « Il y a plusieurs raisons à cela », déclare Dietmar Letzig.

Des métaux mélangés  et non soudés

Le chef du département des alliages de magnésium corroyés se tient à côté d’une emboutisseuse, permettant d’em-boutir des tôles pour carrosserie en dif-férents métaux. Une des raisons serait que les tôles de magnésium ne se façon-nent facilement qu’au-dessus de 250°C. « Cela coûte plus d’énergie lors de la pro-duction, les processus doivent être adap-tés et de nouveaux alliages développés. » Par-contre, les voitures ainsi réalisées sont plus légères, ce qui permet d’économiser de l’énergie au cours de leur cycle de vie, grâce à une consommation de carburant réduite. Le risque de corrosion fut égale-ment un souci au départ. M. Letzig saisit deux taille-crayons, l’un étant recouvert de la couche d’oxyde grise typique, qui peut également prendre la forme d’efflores-cences blanches. « Nous évitons ceci », dit-il en indiquant le 2e taille-crayons, « grâce à une très fine couche de céramique que nous appliquons avec un plasma généré dans une solution. » Cela protège le métal de la corrosion. Le magnésium ne brûle-t-il

capot moteur : les voitures  actuelles comportent déjà env. 5 kg  de magnésium.

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La recherche sur les polymères à Geesthacht : dans des autoclaves de laboratoire, les chercheurs règlent avec précision et doigté les paramètres décisifs pour la synthèse, tels que la disposition des unités de répétition, les monomères.

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pas ? Les photographes amorçaient bien le flash au magnésium autrefois... M. Letzig approche une flamme du taille-crayons : « En tout cas, vous ne ferez pas brûler une pièce à usiner comme cela ! »

Convaincus des avantages de ce métal léger, ils étudient le procédé MagIC, afin de l’intégrer davantage dans le proces-sus de production industrielle et de le recycler également en tant que déchet. À l’aide de microscopes électroniques, ils étudient les structures, telles que la dura-bilité d’alliages « soudés par mélange et frottement » pour le secteur aéro-nautique, où 2 pièces métalliques sont

mélangées par pression circulaire et ain-si reliées aussi solidement que par des rivets ou une soudure. Ils ont développé une lamineuse de coulée continue qui, en 2 étapes, coule des barres d’alliage de magnésium et en fait ensuite des bandes de 5 mm d’épaisseur, qui, dans une autre machine équipée de rouleaux chauffés par induction, sont transformées en tôles d’un millimètre d’épaisseur. « À partir de là, nous pouvons par exemple former un élément de toit d’une décapotable », explique M. Letzig. Ce sont-là des proces-sus complexes, avec une infinité de vis de réglage, pour lesquelles la partie spé-

ciale, appelée « Tip », de la buse de sortie du métal liquide est déjà tout un secret.

Un domaine de prédilection pour l’espionnage industriel ? Oui, en prin-cipe. Ainsi, au début, l’équipe du MagIC n’eut pas accès à certains sites de pro-duction et laboratoires, tels qu’en Corée. « Mais lorsque nous avons invité nos col-lègues », se souvient M. Letzig, « et que nous les avons informés de nos recherches et développements de processus, ils nous ont ouvert leurs portes en retour. » Cet exemple montre comment la recherche de pointe financée par l’État (90% du bud-get de « Helmholtz » sont financés par le contribuable) peut constituer un germe de cristallisation pour les innovations.

Des membranes en plastique séparent les mélanges gazeux

Torsten Brinkmann, ingénieur diplômé et docteur, voit les choses de la même façon dans son domaine. Il dirige le service de technologie polymère à Geesthacht et s’oc-cupe actuellement surtout de membranes, des films perméables pour certaines subs-tances uniquement. Pour un passe-thé, c’est simple : ses trous sont si petits, que les feuilles de thé sont retenues et que seul le thé filtré coule dans la tasse. « Mais ici, nous nous concentrons surtout sur la sépa-ration de gaz », explique M. Brinkmann. Et là, le principe du tamis ne fonctionne plus. On utilise un procédé de diffusion de solution.

helmholtz – la communauté de recherchesla communauté de Helmholtz est un regroupement entre 17 centres de recherches en sciences naturelles et technique ainsi qu’en médecine et biologie en Allemagne. elle poursuit des objectifs de recherche à long terme de l’État et de la société, contribuant à maintenir et à améliorer les fondements de vie des hommes. Près d’un tiers des 30.000 collaborateurs environ (début 2011) sont des scientifiques, qui se consacrent à la recherche de pointe dans les domaines suivants : énergie, terre et environnement, technologies clés, structure de la matière ainsi qu’aéronautique, aérospatiale et circu la-tion. les deux tiers de leur budget annuel d’environ 3 milliards d’euros proviennent des fonds publics, le tiers restant est procuré par les différents centres eux-mêmes, dans le domaine public et privé.

la communauté porte le nom de Hermann von Helmholtz (1821–1894), un des derniers savants universels. les travaux de recherche novateurs de ce médecin de formation reliaient la médecine, la physique et la chimie, en théorie tout comme au travers de développements pratiques.

Grand dans le monde du petit aussi : à gauche, des scientifiques de Geesthacht étudient des structures dans le domaine nano sur une Beamline du synchrotron à électrons allemand DeSY, et à droite, ils effectuent la vérification mécanique dans le domaine atomique.

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en modules avec des espacements chan-geants respectivement et précisément calculés en fonction de l’écoulement des fluides. Cela augmente la surface de mem-brane efficace lors d’un passage et amé-liore la séparation du mélange gazeux envoyé. Les membranes sont également testées en interne. De nombreux gaz dif-férents sont disponibles à cet effet via des conduites de gaz équipées de soupapes de réduction de pression Dräger. Une centrale de détection de gaz (type : Drä-ger Regard 3900) décentralisée et mise en réseau assure notamment la sécurité grâce à différents capteurs et transmet-teurs dans la salle des chercheurs et déve-loppeurs.

« La technologie des membranes a un bel avenir devant elle », déclare Torsten Brinkmann et indique que les experts s’attendent à ce que les besoins en la matière doublent tous les dix ans. Les recherches à Geesthacht contribuent également à la création d’applications nouvelles et élargies. De même, on peut être sûr qu’ils parviendront également à rendre le magnésium concurrentiel dans le domaine de la construction automo-bile, d’autant plus qu’il est déjà utilisé pour les moteurs et certaines jantes de luxe en métal ultra-léger. Ces exemples sont également la preuve que la promo-tion de la recherche par l’État a pris le bon chemin avec la communauté de Hel-mholtz. Nils Schiffhauer

Cela fonctionne en raison de la différence des pressions dites partielles. Il s’agit de la pression d’un mélange gazeux qui serait exercée par un composant de ce mélange s’il remplissait l’espace à lui seul. D’après la loi de Dalton, la pression totale d’un mélange gazeux est la somme des pres-sions partielles de ses différents éléments gazeux. En principe, un élément du gaz se dissout dans le plastique du côté où la pression partielle est plus élevée, jusqu’à ce que l’équilibre de la solution soit établi. Le gaz se diffuse à l’état dissout, passant du côté où la concentration est plus forte au côté où elle est plus faible. Cela ne se passe pas par des trous perforés auparavant dans la membrane, mais par des interstices qui sont créés par les mouvements ther-miques de ses segments moléculaires et qui disparaissent à nouveau. Le gaz se dissout à nouveau du côté où la pression partielle est plus faible. Contrairement au passe-thé, une telle membrane ne se remplit pas et ne doit donc pas être changée comme un filtre ordinaire, mais peut être utilisée de façon stationnaire, ce qui réduit le tra-vail de maintenance nécessaire pour une telle installation. Ce qui en théorie déjà ne semble pas simple, s’avère être vraiment compliqué dans la pratique.

Le biogaz a besoin  de membranes

Une des premières applications impor-tantes pour les membranes en plas-

tique fut dans le secteur pétrochimique, jusqu’aux stations essence, où elles ser-vent à récupérer les vapeurs d’essence dans l’air d’évacuation. La recherche, comme à Geesthacht, permet tou-jours de nouvelles applications. « Ainsi, aujourd’hui, nos filtres polymères contri-buent à éliminer le CO2 dans le biogaz, afin de pouvoir alimenter le réseau de gaz naturel directement et donc plus éco-nomiquement, puisqu’une seule infras-tructure suffit alors ». À ce premier exemple, le constructeur-mécanicien M.Brinkmann en ajoute immédiatement un deuxième : « Avec nos membranes, l’industrie des matières plastiques récu-père des monomères qui dégagent encore des gaz après la production de granulat de polymères. »

L’institut de recherche sur les poly-mères poursuit le même concept concer-nant le magnésium que l’institut de recherche sur les matières premières. Là aussi, beaucoup de détails doivent être pris en compte, permettant d’élargir les champs d’application ou d’optimiser l’effi-cacité. Les fines couches de séparation de la membrane en polymère, par exemple, sont stabilisées par un support poreux en céramique, dont la perméabilité vers la membrane décroît de façon ciblée. Cette combinaison résiste à une forte pression et permet ainsi un débit de gaz élevé. Pour les applications techniques, différentes combinaisons de filtres sont montées

cette lamineuse de coulée continue, permettant d’étudier les tôles de magnésium à Geesthacht, a coûté plusieurs millions d’euros.

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Un monde sans germesAu cours des dernières années, la branche pharmaceutique internationale s’est réorganisée à travers une série d’acquisitions et de fusions. Ceci a également eu un impact sur les nombreux fabricants de la branche, comme l’illustre l’exemple de la LichtenheLdt Gmbh.

L a petite localité de Wahlstedt, située à 50 km au Nord de Hambourg, compte près de 10.000 habitants, un théâtre

et un corps de pompiers bénévoles. Ce n’est pas exactement la ville que l’on croirait capable de conquérir les marchés pharma-ceutiques mondiaux. Et pourtant, elle joue un certain rôle dans le domaine de la fabri-cation des médicaments. La Lichtenheldt GmbH, implantée depuis 1948 à Wahlstedt dans le secteur de Schleswig-Holstein, fait partie, avec ses 200 collaborateurs, des cen-taines d’entreprises fabriquant des médica-ments et produits pharmaceutiques en Alle-magne. Une tâche impliquant également la fiabilité et la discrétion. Cinq des dix prin-cipaux groupes pharmaceutiques mon-diaux font produire leur « Bulkware » (« bulk » signifiant « masse » en anglais) par Lichtenheldt, tels que des bains de bouche, désinfectants médicaux, teintures, émul-sions, suspensions ou crèmes . Ces pro-duits sont généralement directement des-tinés au consommateur final. Parfois, ils sont transformés ou valorisés ultérieu-rement. « Auparavant, nous produisions divers médicaments de façon autonome ; aujourd’hui, nous nous concentrons sur les fluides pauvres en germes et les formes semi-solides », explique Jens Paulig, direc-teur de la production des produits de masse à Lichtenheldt.

L’homme, un facteur d’insécurité

Les sites de production sont soigneuse-ment protégés, comme tous les domaines de l’industrie pharmaceutique où les plus petites contaminations de saleté peuvent avoir des conséquences graves. Par consé-quent, l’accès suppose une autorisation

spéciale et est, pour ainsi dire, presque impossible. Pour entrer, une combinai-son de protection, un masque, une char-lotte et des surchaussures sont indispen-sables. « Le principal facteur de risque dans la production pharmaceutique est l’homme », explique M. Paulig. En effet, il constitue le plus grand danger de conta-mination microbiologique.

M. Paulig sait de quoi il parle. Ce pré-parateur et agent de maîtrise en pharma-cie travaille depuis plus de 15 ans chez Lichtenheldt. L’entreprise fut fondée en 1745 par J. N. Lichtenheldt à Meuselbach en Thuringe, alors que l’art de la méde-cine basé sur la combinaison scientifique cause-effet n’en était encore qu’à ses débuts. Après la deuxième guerre mon-diale, l’entreprise déménagea à Wahls-tedt. Depuis 1984, Lichtenheldt propose à ses clients, dont environ dix pourcent sont à l’étranger, une offre complète : produc-tion, mise en bouteille, confection, stoc-kage et expédition des produits pharma-ceutiques et ce également pour les lots de petite à moyenne taille. « Actuellement, nous pouvons produire des quantités de 18 à 20.000 litres, pour des emballages contenant entre 6 millilitres et 30 litres », explique M. Paulig. Les produits sont livrés soit dans des bouteilles en verre ou plas-tique classiques, soit dans des tubes en alu-minium ou en plastique, mais également sous forme de dosages individuels appelés bâtons. « Tout médicament liquide devant être embouteillé, peut également très faci-lement être livré sous forme de bâtons », explique M. Paulig. C’est plus hygiénique qu’une bouteille, dont le goulot peut rapi-dement devenir collant.

Attention, fragile : mise en bouteil- les opaques.

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PRODuCTiOn     PHARMACOLOGIE

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Une propreté impeccable : les 

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acier.

Grande respon-sabilité, grandes quantités : Jens Paulig, directeur de production des produits de masse.

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PHARMACOLOGIE    PRODUCTION

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Au début de toute chaîne de production se trouve le « produit ouvert » et le col-laborateur devant la balance, à proximi-té immédiate des différents composants de matière première. Il suffit d’éternuer ou de tousser un bon coup pour déclen-cher un cauchemar ici, comme dans tout site de production pharmaceutique. Les germes peuvent être transmis et consti-tuer un risque important pour le patient. Cela rappelle vaguement une opéra-tion à cœur ouvert, mais c’est un pro-cédé essentiel. Selon la recette, les diffé-rentes matières premières sont réunies dans un réservoir initial sur une bas-cule stationnaire, dont le spectre varie entre 0,02 grammes et 1.200 kg, en fonc-tion du principe actif et de la taille ini-tiale. « La pesée est un moment délicat », confirme M. Paulig. Cela se complique

toujours lorsque le nombre et la quanti-té des matières premières dépassent les mesures habituelles. Parmi les centaines de matières de base se trouvent également quelques raretés nécessitant plusieurs heures d’expansion et de repos et ne pou-vant être utilisées qu’après avoir atteint une certaine viscosité. Elles sont compa-rables à l’enduit pour papiers peints, ne devant être ni trop épais, ni trop liquide. Mais alors que la préparation à domicile se fait souvent « au pif », la précision est de mise dans la production pharmaceu-tique. La plage de tolérance à la pesée est de 0,5 % maximum par matière première.

Une atmosphère explosive

La mise au point peut s’avérer dange-reuse, notamment lors de la fabrication de teintures utilisant de l’alcool pur ou de

Aperçu du stock de matières brutes : des produits thérapeutiques.

 Un dispositif polyvalent pour  la surveillance de zoneLa Dräger X-zone 5000 utilise les avantages de la technique de détection portable et fixe des gaz : le détecteur de zone s’utilise à l’endroit précis où un danger lié au gaz est envisageable : dans les zones de production, lors de travaux de maintenance d’installations industrielles ou dans le cadre de la production du gaz et du pétrole. Partout, il protège l’homme et les équipements. Pour la prise de mesure, un appareil portable de mesure du gaz (Dräger X-am 5000/5600) est branché sur le détecteur de zone. Les appareils peuvent alors « communiquer » entre eux. La X-zone 5000 peut détecter simultanément six gaz explosifs, inflammables et toxiques et donne l’alerte dès que l’un d’entre eux est présent dans l’air ambiant. Le détecteur de zone a une autonomie de 120 heures sans alimentation électrique externe. Il déclenche une alarme optique et acoustique sur un rayon de 360 degrés. Son volume > 108 dB à une distance de 1 m est clairement audible. L’appareil surveille dans un rayon allant jusqu’à 20 mètres. Ce rayon peut être large- ment étendu en raccordant plusieurs appareils pour former un réseau d’alarme sans fil.

Un produit toxique peut devenir curatif  en combinaison avec d’autres substances

l’acétone, un liquide incolore à l’odeur sucrée, se mélangeant bien à l’eau et à d’autres solvants organiques, mais qui est également facilement inflammable. Des vapeurs, plus lourdes que l’air, peuvent se former et un mélange explosif peut alors se créer. Mais M. Paulig se veut rassurant : « Nous travaillons partout en zones de protection antidéflagrante ». C’est égale-ment ce qui distingue Lichtenheldt, dit-il, en indiquant cinq détecteurs de gaz por-tables (type : Dräger X-am 5000) incluant un détecteur de zone (Dräger X-zone 5000), grâce auxquels l’entreprise assure la sécurité de ses collaborateurs. Si, mal-gré l’installation centrale d’aspiration, un mélange gazeux dangereux se formait, la X-zone 5000 déclencherait une alarme acoustique et optique. « C’est un dispositif de sécurité rassurant », déclare M. Paulig.

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Une alarme qui se fait entendre : sur- veillance de zone 

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Complément d’information sur internet : Comment les détecteurs de zone

participent aux concepts de sécurité et peuvent réduire les frais d’exploitation. www.draeger.com/2/xzone5000

Ce qui l’inquiète plutôt sont les fourchettes des prix des matières brutes, qui arrivent à l’usine au moment précis où elles sont nécessaires (« juste-à-temps »), dans l’idéal au jour le jour. Les fourchettes des prix des différentes matières actives sont énormes : la matière active végétale pour un remède homéopathique prescrit en cas d’obésité coûte près de 200 Euros le kilo, alors que la matière active synthétique pour le traite-ment d’une bronchite chronique atteint 40 fois ce prix. S’y ajoute l’augmentation qua-si quotidienne du prix des matières brutes. Ceux-ci peuvent-ils être répercutés direc-tement sur le prix de vente au gros ? « En principe, nous disposons d’une certaine marge de manœuvre. Cependant, le client exige parfois des rabais de plusieurs pour-cent, malgré l’augmentation des coûts », explique M. Paulig. Les temps sont plus durs et les rapports également. De plus en plus souvent, les prix sont définis au travers d’appels d’offres publics, comme c’est déjà le cas dans de nombreux autres domaines. Un exemple de ces appels d’offres fut la commande par le gouvernement du sérum pour le vaccin contre la grippe aviaire, où il s’agissait d’obtenir de très grandes quanti-tés pour le prix le plus bas possible.

Il y a eau et eau

Pour en revenir à la production : il y a matière première et matière première. « Un produit de base peut être toxique sous sa forme d’origine, mais développer un effet thérapeutique en combinaison avec d’autres substances », explique le direc-teur de production. Souvent, les atomes d’hydrogène et d’oxygène jouent un rôle, de nombreux produits étant à base d’eau.

L’automatisation des processus de la production jusqu’à l’emballage et au stockage garantit autant l’efficacité que la qualité des produits pharmaceutiques : une des raisons essentielles de la bonne position de Lichtenheldt sur le marché.

Mais là encore, il y a eau et eau. « Nous utilisons de l’eau purifiée, afin d’éliminer tout risque lié aux bactéries et germes », explique M. Paulig. Contrairement à l’eau potable, l’eau purifiée ne contient pas de minéraux tels que le calcium, le magné-sium ou le sodium. La qualité des diffé-rentes eaux distillées et déminéralisées est mesurée électriquement : plus l’eau est pure, moins elle est conductrice. Pour certaines substances, elle doit être quasi-ment stérile. Pour ce faire, Lichtenheldt utilise l’osmose inverse. Avec ce procédé technique complexe, l’eau est passée à plu-sieurs reprises sous haute pression à tra-vers une fine membrane, désionisée élec-triquement et exposée en permanence aux rayons UV. Cela permet d’obtenir une sté-rilisation presque totale.

L’hygiène est un principe absolu, même lors de la dernière étape de produc-tion. Les médicaments sont alors condi-tionnés, fermés et étiquetés, les acces-soires de goutte-à-goutte ou verseurs sont ajoutés par une machine et les bouchons sont vissés selon des couples de serrage prédéfinis. L’emballage est effectué direc-tement à la suite dans le cartonneur, géné-ralement dans des cartons pliables, avec la notice, la référence et les accessoires de dosage. Sur toutes les lignes de produc-tion, des échantillons de conservation et de laboratoire sont régulièrement préle-vés et leur aptitude à la mise en circula-tion est examinée : est-ce que tout cor-respond aux exigences du protocole de fabrication et de contrôle ? La marchan-dise est ensuite stockée et livrée aux diffé-rents centres de distribution aux clients. En cas d’imperfection ou de problème en

cours de production, la rapidité d’inter-vention et la flexibilité s’imposent.

L’atout de la flexibilité

Les questions vraiment complexes, telles que les autorisations auprès de l’institut fédéral des produits pharmaceutiques et médicaux (BfArM), les nouvelles idées ou optimisations de produits et les contrôles de stabilité, sont du ressort du service Develop-ment & Support chez Lichtenheldt. La plu-part des collaborateurs de ce service sont des préparateurs chimistes, les autres sont chimistes ou pharmaciens. Ce sont surtout les tests de stabilité qui prennent beaucoup de temps. Le contrôle continu de la quali-té des produits pharmaceutiques selon les « bonnes pratiques de production » a pour objectif de prouver que les produits présen-tent bien la stabilité nécessaire à la durée de conservation indiquée et que les com-posants sont contenus dans la concentra-tion nécessaire. Selon le produit et la taille du paquet, cela peut prendre plusieurs semaines. « Le respect des délais est le b.a.-ba », insiste M. Paulig. « Ce que nous pro-duisons aujourd’hui, n’est pas compliqué en soi. Tout l’art consiste à livrer un pro-duit complet et à réagir avec flexibilité aux demandes des clients. » C’est aussi pour cela qu’à Wahlstedt, un plan de production détaillé dépasse rarement un délai d’un ou deux mois. En tout cas, les carnets de com-mande sont bien remplis. Björn Wölke

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Entreposage à grande  hauteur chez Dräger  à lübeck. C’est alors  que la logis tique  prend en charge.

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 Impossible n’existe pas !La livraison de la commande est une des dernières étapes de la production et l’une des premières dans la chaîne de création de valeur du client. Avec le supply ChaIn ManaGeMent, Dräger assure un flux sans difficultés des marchandises, tel que le montre l’exemple du transport.

Ils sont toujours dans la ligne de mire : les logisticiens. « Notre entreprise s’est engagée », explique Jan F. Römer, « à

livrer des appareils à la date confirmée lors de la réception de la commande, et ce de façon fiable. S’il y a des retards au niveau de l’approvisionnement en matériau ou de la production, on peut éventuellement rat-traper quelques jours. »

Sa carte de visite indique : Head of Trans-port & Warehouse Management. Avec ses 70 collègues à Lübeck, il est un maillon de la « Supply Chain » Dräger, la chaîne d’appro-visionnement couvrant les deux domaines d’activité de l’entreprise, et qui décrit le che-min du produit depuis le fabricant jusqu’au client. Des jalons marquent les différentes étapes. Et tout tourne toujours autour du fait que les bonnes pièces doivent être au moment prévu à l’endroit convenu. C’est aussi la description concrète d’un terme quelque peu complexe : le Supply Chain Management, c’est-à-dire la gestion d’un approvisionnement à temps en marchan-dises. « Dans la mesure du possible, ce pro-cessus doit rester invisible. Alors, c’est que cela fonctionne bien », explique M. Römer.

Son travail commence avec la com-mande et finit avec la livraison (Outbound) ou le montage chez le client. La logistique est aussi étendue que la responsabilité de ceux qui s’en occupent. La responsabilité

de Jan F. Römer commence dans l’entre-pôt de sortie des marchandises. Grâce à une coordination étroite avec l’équipe gérant les commandes, son équipe est informée dès l’arrivée de la commande, et même dès la phase du devis en cas de grosse commande, et peut ainsi planifier toutes les étapes du transport ultérieur. Rien que l’année pas-sée, cela représentait bien plus de 20.000 livraisons d’appareils dans le monde, aux-quelles se sont ajoutées de nombreuses petites pièces et pièces détachées.

Des délais vraiment utiles

Chez Dräger, presque tous les appareils sont fabriqués sur commande et selon les spécifications du client. Cela inclut égale-ment la combinaison avec différents acces-soires, effectuée en partie juste avant l’ex-

avec son équipe de 70 collègues, Jan F. römer assure le flux des marchandises.

pédition dans le centre de distribution des marchandises. L’emballage y est effectué sur des palettes en partie développées en interne et équipées en fonction des appa-reils, par exemple avec des amortisseurs. Les colis à expédier sont ensuite remis au transporteur avec les papiers nécessaires.

Avant ses études à l’académie allemande du commerce extérieur et des transports, il a suivi une formation de transporteur et a voyagé, en travaillant 1 an à Hong-Kong. Ain-si, il réunit la théorie et la pratique. « Impos-sible n’existe pas » est, selon lui, la maxime de sa branche. « Mais cela dépend toujours du prix et des besoins réels du client ! » Cela aussi, M. Römer doit souvent le décou-vrir lui-même : « Si le client nous donne un délai, nous pouvons généralement le tenir. Mais si le coût du transport est dispropor-tionné, nous proposons des alternatives plus économiques. » Ainsi, le client a le choix. En effet, souvent, une livraison juste un peu plus rapide entraîne une grosse différence de prix, sans que cela ne soit utile.

Une fois ces questions clarifiées et les appareils produits et emballés, ils sont récu-pérés chez Dräger par camion. Si, comme c’est souvent le cas, ils sont transportés par avion, les transporteurs doivent être certi-fiés et les véhicules audités pour des rai-sons de sécurité. C’est au plus tard à ce moment-là que la relation de confiance >

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entre le fabricant et le transporteur entre en jeu. « En logistique, tous les rouages doi-vent tourner », explique Jan F. Römer. Kai Beckmann, directeur de l’école de logis-tique de Kiel, compare ces exigences à une course de relais : une course de relais de 4x100 mètres est plus rapide que si l’on multiplie par 4 le record du monde du 100 mètres. Le passage du relais se fait dans le flux, comme en logistique, où les entre-prises qui livrent et qui reçoivent sont déjà préparées et participent sur la base de leur expérience et de leur professionnalisme.

Ainsi, lors de la négociation des contrats entre Dräger et les transporteurs, les coûts jouent bien sûr un rôle central. Mais la fia-bilité et la performance du prestataire sont encore plus importantes. Ce dernier se base sur des pronostics de commande de Dräger et conclut des contrats standards avec des entreprises de fret aérien. L’un des secrets d’un bon transporteur est d’uti-liser de façon optimale le volume réservé.

L’offre et la demande déterminent le coût du transport

Plus que tout autre, ce marché est déter-miné par l’offre et la demande. Cela se voit au niveau du coût de fret, extrêmement asymétrique. Ainsi, l’année dernière, un kilo de fret aérien de l’Allemagne vers la Chine coûtait moins de 10 cents, alors que dans l’autre sens, il fallait compter 2 Euros minimum. M. Römer commente cette dif-férence, qui n’est étonnante qu’au premier abord et qui existe également dans le sens inverse pour le fret entre l’Allemagne et le Brésil : « Les Chinois exportent beau-coup et importent relativement peu. » Les catastrophes causent des hausses de prix

imprévisibles : « Presque tout l’espace aérien européen s’est retrouvé bloqué par le nuage de cendres du volcan islan-dais Eyjafjallajökull pendant près d’une semaine. Ensuite, nous avons dû rattra-per le retard, ce qui s’est répercuté sur les délais et les prix », se souvient M. Römer.

Lorsque l’appareil est arrivé dans son pays de destination, la douane constitue le « dernier obstacle à franchir » avant la livrai-son au client. M. Römer explique l’une des difficultés : « Les fonctions de nos appa-reils doivent être très précisément décrites. En effet, les tarifs des douanes dépendent aussi de la marchandise en question. » La marchandise doit être accompagnée de l’ensemble des papiers nécessaires au dédouanement. Les documents en ques-tion peuvent varier : « Nous devons en per-manence actualiser nos informations pour chaque pays », précise M. Römer. Les tra-casseries au passage des frontières sont-elles courantes ? M. Römer est diplomate et n’évoque que quelques particularités entraî-nant un supplément de travail. Ainsi, depuis le 11 septembre, toutes les livraisons vers les États-Unis doivent être annoncées avant même d’avoir quitté l’Allemagne. « Et le dédouanement en Chine était un peu long durant l’EXPO à Shanghai, probablement en raison du surcroît de travail », explique-t-il.

L’administration des douanes dispose en outre de la possibilité de vérifier les marchandises. Dans ce cas, chaque appa-reil peut être vérifié jusqu’à la dernière vis, dans le vrai sens du terme, le but pouvant être de constater l’adéquation entre sa fonc-tion et celle indiquée dans les documents d’expédition. Après le dédouanement, l’ap-pareil arrive enfin chez le client. « Bien évi-

demment, ce dernier ne veut pas qu’on le lui dépose simplement sur une palette. L’ap-pareil doit être installé et prêt à fonction-ner », explique M. Römer. Son équipe coor-donne par conséquent les rendez-vous avec les techniciens des filiales Dräger dans les pays en question, qui réceptionnent, débal-lent, branchent et mettent en service l’ap-pareil. Pour finir, le transporteur remporte l’emballage. Pour les pièces de rechange, la livraison va beaucoup plus vite, et heureu-sement d’ailleurs, car souvent le fonction-nement d’appareils en dépend, notamment dans les hôpitaux. Dräger dispose de deux entrepôts de livraison centraux, à Memphis pour l’Amérique du Nord et à Francfort pour le reste du monde, qui livrent les pièces de rechange, souvent du jour au lendemain.

Directement dans le coffre du technicien de maintenance

C’est par exemple le cas pour 17 pays en Europe, où les commandes passées en fin d’après-midi sont livrées dès le lendemain matin. Cela est assez fastidieux, le « der-nier kilomètre » étant le plus significatif, alors que le transport aérien de Francfort au pays de destination est le trajet normal. Lorsque la pièce de rechange est arrivée à l’aéroport de destination, le transpor-teur la charge de nuit dans son coffre de voiture ou dans un coffre de nuit du tech-nicien Dräger. « Il a une clé, inutile de le réveiller », explique M. Römer. Pour que rien ne manque en fin de compte, la livrai-son est parfois plus importante que cela ne paraît tout d’abord nécessaire. Le trans-porteur récupère ensuite le surplus.

Le fret à lui seul coûte chaque année plusieurs millions d’Euros à Dräger ; les

La logistique doit constamment être à jour, également au niveau des réglementations douanières

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la logistique mise aussi sur la logique et l’attention humaine.

les accessoires et les pièces de rechange exigent une concentration particulière.

coûts logistiques atteignent 2 à 3 pourcent en moyenne par appareil. Est-il possible d’économiser sans que la qualité en pâtisse ? Jan F. Römer le pense et l’a d’ailleurs prouvé à maintes reprises au cours des der-nières années : « Négocier les prix avec les transporteurs est certainement un moyen« , résume-t-il, « mais il faut surtout réduire les stocks, éviter les transports inutiles et surtout les changements de processus. » Cela paraît moins abstrait, lorsqu’il donne quelques exemples concernant les pièces de rechange : « Au départ, nos filiales accumu-laient des stocks. Outre le coût de maintien des stocks, le vieillissement de beaucoup de pièces de rechange, telles que les tubes Drä-ger, devait être contrôlé. » (cf. Revue Dräger 385, p. 28 et suivantes). Grâce aux entrepôts centraux à Francfort et Memphis (« Chaque année, nous sommes tentés d’en ouvrir éga-lement un en Asie »), les coûts sont considé-rablement réduits, la qualité augmente et le client est livré tout aussi vite.

Le travail de Jan F. Römer et de son équipe n’est jamais fini. Les conditions dans lesquelles ils travaillent, changent quasiment en permanence. Ils doivent gérer cela et élaborer constamment des solutions optimisées en fonction de nom-breux critères. Cependant, dans ce sec-teur entièrement rationnalisé, pour M. Römer, le facteur principal reste l’homme : « Une grande partie du savoir-faire logis-tique est dans les têtes, dans les nôtres ain-si que dans celles de nos partenaires. » En effet, ce n’est qu’en reliant à tout moment entre elles les informations actuelles pro-venant de nombreuses liaisons, que l’on peut livrer ses clients de façon fiable, rapide et économique. Imme Ubben

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FORMATION CONTINUE WEBINAIRE

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« La conférence vient à vous »Échanger des connaissances, créer des communautés professionnelles, dépasser les frontières : LEs séMINAIREs sUR INTERNET s’avèrent être une innovation précieuse. Les nouveaux webinaires Dräger confirment les résultats des chercheurs en matière d’éducation.

Un de nos chirurgiens spécialiste du cœur dit toujours : « Fais-le mainte-nant ! » Le docteur Dirk Schädler

de Kiel est anesthésiste, mais la devise de son collègue lui plaît. Ainsi, il a saisi l’occa-sion de s’attaquer à un domaine nouveau : prendre la parole devant un auditoire invi-sible. Certains des auditeurs se trouvent à l’autre bout du monde.

Une conférence de spécialiste, un sujet que le docteur Schädler maîtrise parfaite-ment, le sevrage automatique de la ventila-tion mécanique, et des auditeurs intéressés et chevronnés en la matière : finalement, cela ressemble à une conférence de congrès, non ? « C’est très différent », dit le médecin. « Lors d’une conférence, je regarde dans la salle, je vois des visages familiers et je m’adapte aux réactions. » Cette fois-ci, le docteur Schädler parlait devant dans un microphone à Lübeck, dans le vide : en direct, sans montage ni possibilité de recommencer. Exactement comme la radiodiffusion il y a plusieurs décennies de cela, internet révolutionne le monde d’aujourd’hui, avec ses possibi-lités de communication illimitées. Notam-ment dans le domaine du savoir, de la for-mation et du transfert de connaissances.

Dirk Schädler a tenu un webinaire médical, en réseau, comme les pompiers

américains, qui avaient eu beaucoup de succès l’année dernière en parlant des dan-gers liés aux fumées toxiques (cf. revue Dräger 386, p. 32 et suivantes). De même, le professeur Wolfram Windisch de Fri-bourg a présenté récemment dans le cadre d’un webinaire les nouveautés techniques en matière d’assistance respiratoire non-invasive pour les patients atteints d’insuf-fisance pulmonaire chronique (voir : www.draeger.com/customer-webinar).

Dépasser les frontières

Les présentations numériques sont deve-nues un complément précieux des formes de transmission des connaissances et des informations habituelles au plan interna-tional : plus de 250 universités renommées proposent des cours et conférences sur internet, de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology de Boston jusqu’au African Virtual University de Nairobi. Et l’« iTunes Store » d’Apple, le plus grand vendeur de médias au monde, propose avec beaucoup de succès un service gra-tuit de formation, appelé « iTunes Universi-ty ». La différence avec le webinaire Dräger : on ne peut pas y assister en direct. Le télé-chargement comporte toujours un aspect différé. Le webinaire, en revanche, offre à ses auditeurs dans le monde du temps pour

poser des questions, comme lors d’une « vraie conférence ». Ce n’est qu’après cet événement interactif en direct que les contenus sont disponibles en ligne : les webinaires peuvent à tout moment être téléchargés sur le site web de Dräger.

Lorsque Dirk Schädler a pris la parole devant le microphone en septembre 2010, ses collègues en Thaïlande, au Vietnam, en Afrique, en Amérique et en Europe pou-vaient l’entendre. « Tous les continents étaient représentés », dit Berna Meyer, directrice marketing chez Dräger. L’ex-périence utilisateur est comparable à une conférence lors d’un congrès, avec des dia-positives : l’expert les a préparés, il les com-mente et les explique via le réseau.

C’est une forme de présentation implantée depuis de nombreuses années déjà en interne dans les entreprises. Les études le confirment : c’est efficace ! Des spécialistes de la didactique l’ont notam-ment étudié dans les établissements d’en-seignement supérieur aux États-Unis, qui se sont très tôt servis de cet outil. Ils ont pu constater que les connaissances nou-velles sont le mieux intégrées, lorsque l’au-diteur suit la présentation tout en prenant des notes personnelles. L’assimilation est encore renforcée lorsque l’on peut poser des questions sur la base des notes prises.

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Et cette possibilité est offerte par le webi-naire en direct, tout comme en salle de conférence. « C’est pour cela que nous disons : la conférence vient à vous », explique Stefan Mixa, responsable pro-duit chez Dräger, qui a encadré la confé-rence du docteur Schädler. Cela touche aussi au contenu : « Dräger rend cet évé-nement possible : nous sommes pour ainsi dire le facilitateur », déclare M. Mixa. « En ce qui concerne les contenus, en revanche, ce sont des médecins qui s’adressent à des médecins. » Karin Deden, la collègue de M. Mixa participant au webinaire du profes-seur Windisch, ajoute : « Pour notre confé-

rencier, c’était fascinant de parler à une communauté intéressée, s’étendant de l’Es-pagne au Japon, en passant par l’Arabie Saoudite ». Le domaine d’activité commun permet de dépasser toutes les frontières.

Le système réunissant des profession-nels du monde entier est conçu de façon à simplifier au maximum l’aspect technique pour l’auditeur : pour limiter le transfert de données, il n’y a aucune vidéo, seules les dia-positives et le son sont transmis. Pour pou-voir poser des questions à la fin, une possibi-lité très appréciée autant lors du webinaire du docteur Schädler que du professeur Win-disch, micro et webcam sont inutiles, le cla-

vier suffit. Selon les études réalisées, cela présente des avantages : parler, surtout dans une langue étrangère, constitue un frein plus important que de taper une question.

Les réactions au sondage réalisé après le webinaire reflètent cet enthousiasme : 98 % sont prêts à recommencer et presqu’au-tant veulent le recommander à leurs collè-gues. Des conditions techniques instables ne constituent pas forcément une barrière : « des pays asiatiques nous ont demandé de graver les webinaires sur DVD, en rai-son des problèmes de connexion lors de la conférence », explique Berna Meyer, « Nous l’avons fait avec plaisir. »� Silke�Umbach�

Tous�ensemble�:�tel�un�système�nerveux,�les�webinaires�relient�les�participants�entre�eux.�Ainsi,�ces�derniers�ne�profitent�pas���uniquement�ensemble�de�la�conférence,�mais�également�de�l’expérience�de�cas�spécifiques�issus�de�la�pratique�au�plan�mondial.

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IMAGERIE    MÉDECinE inTEnSiVE

 Un aperçu non-invasif de   l’intérieur des poumonsPour utiliser les ventilateurs de façon adaptée aux patients, les médecins ont besoin de données sur la dIstRIbUtIon dE l’AIR dans les poumons. Avec la tomographie par impédance électrique, Dräger fournit ces informations directement au chevet du patient, sans rayonnement et en temps réel.

Que se passe-t-il à l’intérieur du corps ? Et comment mesurer ces processus rapidement et en dou-

ceur ? Ces informations essentielles sont surtout obtenues par les processus élec-tromédicaux.

Par exemple la pulsoxymétrie permet de déterminer la saturation du sang arté-riel en oxygène. Pour cela, il suffit d’une pince fixée à un doigt de la main, du pied ou à l’oreille qui détecte l’atténuation de la lumière de certaines longueurs d’ondes traversant ces parties du corps. Il y a seu-lement 25 ans, cette méthode était encore inconnue. Aujourd’hui, elle est la norme en médecine d’urgence, intensive et en néonatologie et est également utilisée en aviation de loisir et par les alpinistes pour prévenir le mal de l’altitude. Ou encore mesurer la bioimpédance chez les sportifs de haut niveau pour contrôler leur forme.

Cette méthode détermine la résis-tance électrique du corps (« impédance ») en apposant simplement une électrode au pied et à la main. Ces mesures permet-tant de déterminer en quelques secondes la proportion de graisse et de muscles, les concepts d’entraînement et d’alimenta-

tion peuvent ainsi être adaptés rapidement à la prochaine compétition.

De son côté, Diederik Gommers était à la recherche d’un outil aussi efficace depuis de nombreuses années. Ce doc-teur en anesthésiologie est le vice-prési-dent des soins intensifs pour adultes de l’Erasmus Clinical Center à Rotterdam. Il s’est penché en détail sur le moyen de répa-rer les dommages des poumons humains. En théorie, le « concept Open Lung » four-nit des schémas d’application importants dans ce domaine. Il décrit comment, dans des parties du poumon ayant subi un collapsus (« atélectasie »), l’échange gazeux peut être rétabli en les gonflant de manière ciblée avec une compression res-piratoire brève et intense. Un niveau de compression « de fin d’expiration » infé-rieur permet ensuite de les stabiliser. Le volume pulmonaire de fin d’expiration correspond au volume d’air restant dans les poumons après l’expiration.

des informations grâce aux techniques nouvelles

Cependant, la mise en pratique a long-temps posé des problèmes : « Pour que

le médecin puisse appliquer la bonne pression respiratoire au bon moment, il doit pouvoir mesurer en temps réel com-ment le poumon réagit aux manœuvres de recrutement », explique Diederik Gommers. Les méthodes de mesure clas-siques ne le permettent pas. La tomoden-sitométrie (TDM) donne une image très précise de la morphologie du poumon. Mais pour cela, le patient doit être trans-porté exprès jusqu’au service de radiolo-gie. De plus, des mesures continues sont exclues, car la TDM utilise les rayons X qui sont nocifs.

La méthode de la « capacité rési-duelle fonctionnelle (CRF) » n’offre pas non plus suffisamment d’informations. Elle indique uniquement comment le volume pulmonaire est modifié par les manœuvres ciblées de respiration artifi-cielle. Pour ce faire, le volume de gaz en fin d’expiration est mesuré à intervalles définis. Une question essentielle demeure : un volume pulmonaire trop élevé est-il lié à la réouverture de zones pulmonaires atélectatiques ou à un gonflement exces-sif et dangereux d’alvéoles déjà ouvertes ? Cette méthode fournit des indications

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au médecin, mais elles sont insuffisantes pour la prise de décision.

Dräger décide d’emprunter une nou-velle voie et, en collaboration avec Diede-rik Gommers et d’autres médecins renom-més spécialisés en soins intensifs, de tester la tomographie par impédance électrique (EIT*). Ce fut un succès : « L’EIT* a déjà été utilisée en clinique et s’est avérée trai-ter efficacement les personnes atteintes d’affections pulmonaires graves sans qu’il n’y ait de dommages consécutifs », explique M. Gommers. « Surtout dans les cas graves, où le médecin doit agir vite, cette méthode fournit des informations immédiates dont nous ne disposions pas jusqu’à présent. »

16 électrodes de mesure

L’EIT* se base sur le fait que la teneur en air des tissus pulmonaires influe sur les caractéristiques bioélectriques de ces tis-sus. Plus les tissus pulmonaires contien-nent d’air, plus l’impédance est grande. Et plus encore : des mesures continues per-mettent de déterminer la répartition de la ventilation dans les poumons, aussi bien dans le temps que dans l’espace. Cela per-

PulmoVista 500 Design épuré, utilisation intuitive et visualisation claire : du concept de mesure jusqu’à l’appareil médical, beaucoup de recherches furent nécessaires.

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met de tirer des conclusions immédiates quant à ce qui se passe dans les poumons. Pour mesurer l’impédance, la cage thora-cique du patient est ceinturée de 16 élec-trodes. Une paire d’électrodes envoie un très faible courant dans le corps, tandis que les autres paires d’électrodes mesurent les tensions qui en résultent. La position de l’impulsion électrique étant déplacée autour de la cage thoracique durant l’EIT*, les endroits où sont mesurées les tensions changent également. Conséquence : après un tour de 360°, les mesures prises permet-tent d’établir une image « tomographique », fournissant des informations sur la répar-tition de l’air dans les zones pulmonaires ventrales et dorsales.

Le temps réel est un avantage

Pour restituer l’évolution de la répar-tition de l’air, l’EIT* ne se limite pas à un instantané. Jusqu’à 50 photogra-phies sont prises par seconde et mises bout à bout comme dans un dessin ani-mé. En un cycle respiratoire d’environ 3 secondes, jusqu’à 150 images sont ainsi réalisées, représentant la ventilation du poumon. Le concept de l’EIT* est connu depuis un certain temps déjà. Depuis les années 80, plusieurs tentatives ont été faites pour utiliser cette méthode au quotidien. Cependant, plusieurs décen-nies furent nécessaires avant que l’idée ne soit transformée en solution commer-cialisable.

Comment s’explique cette réussite de Dräger ? « Lors du développement du nou-veau PulmoVista 500, nous avons accor-dé une grande importance au confort d’utilisation », explique le chef de produit

Eckhard Teschner. « Cela va de la cein-ture d’électrodes facilement manipulable jusqu’à la représentation claire des résul-tats mesurés, que nous avons constam-ment optimisés, notamment grâce à une collaboration étroite avec des utilisateurs internationaux. »

La valeur d’utilisation des mesures de l’EIT* dépend de l’exactitude de pose des électrodes. Sur les premiers prototypes, les 16 électrodes étaient fixées séparément à la cage thoracique du patient. Il en résul-tait un fouillis de câbles et les électrodes risquaient de se détacher de la peau. En outre, la procédure prenait souvent plus d’une demi-heure. Dräger rassembla donc les électrodes sur une ceinture en plas-tique, ce qui offre 2 avantages essentiels : la ceinture standardise l’ordre de mesure et ramène le temps de pose des accessoires à quelques minutes. Il suffit de soulever le haut du corps, de glisser la ceinture sous le dos du patient et de la fermer sur le devant. La prise de mesure peut commencer.

De plus, les signaux émis par les appa-reils de mesure et d’analyse devaient pou-voir être bien distingués de signaux para-sites. Le problème était que le changement du volume d’air dans les poumons provo-quait des modifications d’impédance qui pouvaient être faibles comparées aux effets pouvant se produire à l’extérieur des pou-mons. Dräger s’est beaucoup investi dans le développement d’un système de mesure électronique sensible et résistant, avec un logiciel correspondant. De plus, la vitesse de calcul de l’impédance joue un rôle impor-tant. Enfin, la représentation en temps réel des mesures augmente considérablement la valeur d’usage pratique de l’EIT*.

La même chose s’applique à la présen-tation compréhensible des résultats. L’équipe de Lübeck a ainsi tout d’abord visualisé chaque tomogramme sous forme d’image codée dans les couleurs : noir, bleu et blanc. Le blanc représente la zone des poumons où la ventilation est impor-tante, le noir les zones non ventilées. Les surfaces bleues indiquent les parties se trouvant en stade intermédiaire entre le noir et le blanc ou inversement.

La mise bout à bout des différents tomogrammes permet d’obtenir un film en couleurs, montrant la croissance et le rétrécissement de ces surfaces au rythme de la respiration artificielle. En exami-nant de nombreux cycles respiratoires, on peut ainsi détecter une tendance, indi-quant si et comment se déroule la gué-rison des poumons. Sur les premiers prototypes, la représentation de cette ten-dance ne pouvait se faire qu’avec l’aide d’ordinateurs externes, ce qui retardait beaucoup l’interprétation des résultats, enregistrement, copie et traitement des données inclus. Avec PulmoVista 500, cette représentation se fait par pression d’un bouton, directement auprès du patient.

L’indication de tendance : une aide précieuse

Les tests beta, effectués par Dräger à l’au-tomne 2010, ont montré l’importance pour les utilisateurs d’une indication rapide de la tendance. Il s’agissait surtout de savoir si l’appareil était adapté à l’utilisation quo-tidienne en clinique. Helena Odenstedt, médecin anesthésiste membre de l’une des équipes ayant pratiqué les tests, dirige

L’indicateur de tendance informe en un coup d’œil sur le processus de guérison

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MÉDECinE inTEnSiVE     IMAGERIE

La suite sur internet, entre autres sous : informations produit

www.draeger.com/2/pulmovista500

le service de réanimation chirurgicale au CHU Sahlgrenska à Göteborg. Son service traite près de 2 500 patients par an, devant être mis sous respiration artificielle suite à des interventions chirurgicales lourdes. La difficulté est de régler les ventilateurs de réanimation individuellement pour chaque patient.

L’indicateur de tendance du Pulmo-Vista 500 constitue une aide précieuse. « Cet appareil nous donne des informa-tions complètement nouvelles sur ce qui se passe dans les poumons », déclare le médecin après le test. « De plus, il nous permet d’optimiser les réglages de préci-sion des ventilateurs directement au che-vet du patient. »

Un investissement souhaitable

Le mode à 15 électrodes, permettant de réaliser les images de l’EIT* avec 15 élec-trodes au lieu de 16, fut également une bonne surprise pour elle. Cette option est utile lorsque le médecin doit apposer un pansement sur la cage thoracique du patient, par exemple après un drainage. Dans ce cas, une électrode de la ceinture se trouve exactement sur le pansement fixant le tuyau de drainage et n’est pas en contact avec la peau. Utilisera-t-elle l’ap-pareil lorsqu’il sortira sur le marché au milieu de l’année ? « C’est toujours une question d’argent », répond Mme Odens-tedt. « Mais si nous pouvons nous le per-mettre, ce serait certainement un bon investissement. » Frank Grünberg 

Une aide pour ceux qui aident : le mode à 15 électrodes réalise une EIT* avec 15 au lieu de 16 électrodes. C’est utile lorsque le médecin doit poser  un pansement sur la cage thoracique du patient. 

Analyse de tendance : avec PulmoVista 500, la comparaison d’images de ventila-tion réalisées à des moments différents, permet de tirer des conclusions quant à la guérison des poumons, sur simple pression de bouton et au chevet du patient.

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L’esprit d’équipe numériqueCe que nous savons depuis longtemps sur les êtres humains s’applique aussi aux machines : elles ont beau être puissantes isolément, mais l’union décuple la force. L’université de Lübeck cherche à mettre en réseau ad-hoc les capteurs en environnement hostile, dans l’objectif de mieux protéger la vie humaine grâce à des informations ciblées.

L a chimie signifie beaucoup de bruit et des mauvaises odeurs. Cette phrase qui peut amuser les écoliers est un

avertissement quotidien pour les adultes travaillant sur les plateformes pétrolières, les raffineries ou dans les parcs chimiques. Lorsque le détecteur de gaz donne l’alerte, cela signifie : sauve qui peut ! Cependant, cette information est très limitée dans l’es-pace et dans le temps. Aucune indication sur la direction du vent amenant les gaz toxiques ni d’où peut venir l’éventuel incen-die. Dans le pire des cas, l’information vient

trop tard pour pouvoir se sauver. Stefan Fis-cher, professeur à l’université de Lübeck, cherche des alternatives : « Nous étudions les réseaux de capteurs qui pourraient don-ner l’alerte de façon précoce et détaillée en cas de danger. »

Passer du combattant solitaire à l’équipe

Âgé de 43 ans, il dirige l’institut de téléma-tique et s’est spécialisé dans la transforma-tion des combattants numériques solitaires en équipes performantes. L’idée : des cap-

teurs mettent leur capacité individuelle à disposition d’un réseau supérieur, qui peut ainsi fournir des informations plus nom-breuses et précises que ne le pourraient les composants isolés. Les informaticiens parlent de « réseaux de capteurs sans fil » (Wireless Sensor Networks; WSN). Les pro-tocoles de logiciels, algorithmes et applica-tions, nécessaires au fonctionnement de ces réseaux de capteurs, sont développés entre autres à l’institut de télématique.

La technique de sécurité peut en bénéficier. Les WSN pourraient rendre

PersPectives Mise en Réseau De CapteuRs

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Mise en réseau de capteurs     PersPectives

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encore plus sûr le travail dans l’indus-trie chimique et pétrochimique. Même si actuellement des systèmes de détection de gaz stationnaires sont déjà utilisés, ils ne sont généralement pas mis en place sur des chantiers à durée limitée. Les capteurs mobiles sont souvent équipés de câbles plus ou moins longs, permettant leur ali-mentation ainsi que l’envoi des informa-tions. Ainsi, ils ne sont pas toujours adap-tés aux terrains accidentés. « Afin d’obtenir une flexibilité maximale », explique le Dr. Fischer, « les réseaux de capteurs doivent pouvoir s’organiser de façon autonome et communiquer sans fil. Au pire, il doit être possible de les jeter d’un avion et ils s’oc-cupent du reste. »

Les avantages sont évidents. Les réseaux de capteurs à organisation auto-nome peuvent être installés rapidement, pour une durée limitée et dans tous les environnements. Ils permettent de rallon-ger le délai d’alerte et augmentent la qua-

lité de l’information en cas de danger. Le premier appareil détectant des gaz toxiques ou un incendie, transmet l’alarme à l’en-semble du réseau qui la complète ensuite par des informations importantes. Chaque capteur peut y contribuer avec ses propres données mesurées : le premier la teneur en oxygène, le deuxième le sens du vent et le troisième la force du vent. Cela permet au centre de contrôle d’établir rapidement un plan d’urgence et de transmettre des consignes de secours aux employés concer-nés. Voilà pour la théorie. Cependant, le désir est encore loin de devenir une réali-té. Le problème essentiel est que les cap-teurs autonomes et mobiles, communi-quant sans fil, ont besoin d’énergie. Bien sûr, il n’existe pas de prise leur permet-tant de se recharger. Quant aux cellules solaires, collées sur le capteur, elles ne sont d’aucune aide si le capteur est dans l’ombre. Normalement, les capteurs sont donc alimentés par des accumulateurs ou

Un grand nombre de données est généré. c’est une fois mises en réseau 

que l’on obtient une image globale.

batteries. Mais leur capacité est limitée, ce qui augmente le risque de panne du cap-teur et diminue donc la sécurité de fonc-tionnement. Ainsi, les experts développent des capteurs radio à haute efficacité éner-gétique.

Un réseau sans  interruption

Mais c’est loin d’être tout. Les exigences sont également les suivantes : les capteurs radio doivent être faciles d’utilisation et satisfaire un niveau de sécurité élevé. Le système électronique doit également fonc-tionner en environnement hautement explosif. Le cryptage doit être à l’abri d’un piratage et les brouilleurs ne doivent pas pouvoir provoquer une panne. En outre, les transfert des données par le réseau doit être assez flexible pour qu’un signal d’alarme ne soit pas perdu, même si un nœud isolé tombe en panne. Enfin, la production et la maintenance de l’équipement technique >

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doivent être économiques. Cela inclut par exemple la maintenance à distance, permet-tant d’exécuter des programmes de répara-tion et d’installer de nouvelles versions de logiciel à partir du centre de contrôle de façon centralisée, via les liaisons radioélec-triques, évitant de devoir faire appel à des spécialistes onéreux.

Pour l’instant, les questions sont encore plus nombreuses que les réponses, mais cela évolue peu à peu. Ainsi, le comi-té international de standardisation « Inter-net Engineering Task Force » (IETF) a adopté le « 6Lowpan », un protocole Inter-net spécifique pour la transmission de données radio entre ordinateurs minia-tures mobiles. Le protocole Internet lar-gement répandu TCP/IP, dans sa version de base, n’est d’aucune aide pour la ges-tion de réseaux de capteurs à organisation autonome, car il se base sur des routines, nécessitant relativement beaucoup d’élec-tricité et de capacité de mémoire.

Un diagnostic plus efficace

En outre, de plus en plus d’équipes de chercheurs cherchent à rendre accessible à un large public le potentiel des réseaux WSN. Ainsi, les commandes des capteurs, programmées dans un code machine éco-nomique en énergie mais difficilement compréhensible, sont représentées sur des interfaces utilisateur facilement compré-hensibles. « Car au final, ce sont avant tout les secours sur place qui doivent s’en ser-vir. », explique M. Fischer. Avec ses collabo-rateurs, il a monté un réseau test compo-sé de plusieurs centaines de capteurs sur le campus de l’université de Lübeck. Des développeurs du monde entier s’y connec-

tent pour tester leur logiciel. Dräger s’en sert également afin de poursuivre le déve-loppement de ses systèmes de détection de gaz mobiles basés sur le WSN. Le rôle de la mise en réseau de capteurs prend éga-lement de l’importance dans la recherche en technique médicale menée par l’entre-prise. La raison : les salles d’opération sont équipées de plus en plus d’appareils géné-rant de grandes quantités de données dif-férentes. Mais le potentiel de ces données ne peut être exploité complètement que si elles sont compilées rapidement et systé-matiquement pour obtenir des informa-tions utilisables.

Ainsi, la combinaison des données issues de la surveillance des patients, de l’analyse des gaz respiratoires et du dosage du gaz anesthésique, mais aussi des écho-graphies et de l’imagerie à résonance magnétique, pourrait fournir au méde-cin traitant de nouvelles indications pour le diagnostic et la thérapie d’un patient. Il serait également pensable de coupler directement les données issues du micros-cope d’opération avec la commande à dis-tance d’un outil chirurgical. Le problème : suivant l’appareil et le fabricant, les don-nées ont des formats très différents, ce qui rend très difficile la communication des machines entre elles. Des interfaces de données isolées ont bien été développées, mais en raison du grand nombre de for-mats, aucun de ces « concepts d’interpré-tariat » n’a pu s’imposer pour l’instant.

Afin de chercher de nouvelles approches pour résoudre ce problème, un grand nombre d’entreprises et d’organisa-tions ont participé avec Dräger et l’univer-sité de Lübeck au projet TeKoMed (com-

À l’avenir, les données vitales seront trans-mises au personnel soignant via un « Body Area Network ».

Réseau de test sur le site de l’université de Lübeck : ce n’est que combinés que les capteurs développent tout leur potentiel. Le professeur Dr. Stefan Fischer étudie les réseaux de l’avenir avec son équipe.

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Mise en Réseau De capteuRs     PersPectives

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patibilité technologique en technique médicale). L’approche étudiée en priorité est une architecture à orientation de ser-vice (SOA), où chaque appareil propose sa fonctionnalité de façon standardisée sous forme de service à l’extérieur. Grâce à la standardisation, les appareils s’y intéres-sant savent exactement comment utiliser le service. Le projet, lancé en 2007 et se terminant fin 2011, a pour objectif d’étu-dier comment mettre en réseau de façon sûre et en temps réel des sources de don-nées différentes sur la base des technolo-gies SOA, comment les SOA contribuent à automatiser les processus, en salle d’opé-ration par exemple, et quel peut être le rôle des technologies de service Internet courantes dans ce contexte.

Le nouveau réseau de corps

L’objectif de TeKoMed est d’obtenir des résultats constituant le début d’une longue chaîne d’innovations. Cela per-mettrait non seulement d’améliorer la communication numérique en salle d’opération ou dans les raffineries, et donc la sécurité des personnes, mais constituerait également la base de nou-veaux « Body Area Network (BAN) ». Le BAN est composé de capteurs qui mesu-rent par exemple la tension, le pouls et l’oxygène dans l’air et transmettent ces données directement au personnel soi-gnant. Cela paraît encore bien loin. Mais selon M. Fischer : « Ces réseaux de cap-teurs disposent eux aussi du potentiel pour créer des applications et des ser-vices complètement nouveaux dans le domaine médical et de la technique de sécurité. » Frank Grünberg

Des réseaux de capteurs : plus de sécurité, même sur les plateformes de forage.

c’est rassurant lorsque la sécurité peut s’appuyer sur un réseau de capteurs.

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Nouveaux-Nés    BÉBÉS AniMAUX

 une grande portéeDes jumeaux paNdas sont nés au zoo de Madrid. Pour que les deux petits survivent, le personnel a dû jouer à cache-cache avec la mère, avec la participation essentielle d’un incubateur Dräger. Cette histoire est une première en Europe.

une star salue son public : les bébés pandas font fondre les cœurs.

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L’heureux événement fut double : deux heures après le premier, le deuxième bébé panda vit le jour.

Hua Zui Ba est une star : elle joue le rôle principal dans diverses vidéos sur YouTube. Elle a plu-

sieurs employés de maison et reçoit même la visite de la famille royale espa-gnole. Mais au fond, la femelle panda du zoo de Madrid, âgée de 7 ans, se pré-occupe bien peu de tout cela. Hua Zui Ba, ou « Bouche Fleurie », a des besoins très simples et, comme tous ses congé-nères, est plutôt une solitaire. Cepen-dant, il y a quelques mois, elle est sor-tie de son isolement et a mis au monde deux bébés, en septembre 2010. La nais-sance fit grand bruit en Espagne et même au plan international, car les pandas res-tent une espèce en voie de disparition. D’après les dernières estimations, il ne reste plus que 2 000 pandas vivant en liberté dans le monde. Ils sont tous dans les réserves naturelles de leur pays d’ori-gine, la Chine. Les zoos européens héber-gent actuellement 8 pandas : les 4 pan-das madrilènes, un couple avec un bébé à Vienne ainsi que Bao Bao, le senior, âgé de 33 ans, du zoo de Berlin.

Une double bénédiction malgré un phlegme indéniable

« La naissance fut un événement tou-chant et significatif à la fois », explique Maria Delclaux, conservatrice respon-sable des mammifères du zoo de Madrid. « Pour la première fois en Europe, nous sommes parvenus à ce que les deux bébés d’une portée de jumeaux survivent. Un succès dû à des mois de travail acharné ! » Après une pause, elle ajoute : « Il ne faut pas oublier que la naissance de pan-das en elle-même est déjà une chance. »

La période de rut des ours ne dure que 2 à 3 jours par an, entre mars et mai. La femelle émet une odeur et un appel par-ticuliers. Sur les 1 200 mètres carrés de l’enclos des pandas à Madrid, ces signaux n’ont pas échappé au mâle de 10 ans appelé Bing Xing (« Étoile de glace »). Et pourtant, comme les années précédentes, son phlegme fut le plus fort. « Impossible de faire bouger le mâle », raconte Mme Delclaux, « c’est un comportement cou-rant de panda macho. » Hua Zui Ba dut être inséminée artificiellement.

Chez le panda, la grossesse débute par une période d’incertitude de 2 à 3 mois. C’est ensuite seulement que la cellule fécondée s’accroche à la paroi de l’utérus. Après cette étape, le personnel du zoo de Madrid put commencer à se réjouir. Deux semaines avant la date de la mise bas, la mère était surveillée 24h/24 par camé-ra vidéo. Cependant, à aucun moment, il ne fut découvert que Hua Zui Ba por-tait des jumeaux. « À un stade avancé de la grossesse », se souvient Mme Delclaux, « elle s’est retirée de plus en plus. Ainsi, nous ne pouvions plus faire d’échogra-phie. La naissance des jumeaux nous a tous surpris. »

Lorsque l’on n’y est pas préparé, le film paraît plutôt dramatique. En effet, par rapport à la mère qui fait plus de 90 kg, le bébé panda ne pèse presque rien : la petite chose nue, blanche et brillante ne pèse guère plus de 100 grammes et atteint en moyenne un huit-centième du poids de sa mère, une différence record dans le monde des grands mammifères. Les femelles pandas transportent par-fois leur petit en le prenant en travers de

leur gueule, ce qui peut donner des fris-sons d’effroi au spectateur. Cependant, la mère pose rapidement son petit sur sa poitrine d’une façon qui paraît presque humaine.

« Le deuxième petit est né deux heures après le premier », explique Mme Del-claux. « Ce fut donc une surprise, une bonne surprise. Mais nous avons dû inter-venir immédiatement et le lui enlever. » Les mères pandas élèvent seules leur petit et n’ont généralement pas assez de res-sources pour en élever plus d’un à la fois. Dans la nature, en cas de naissance de jumeaux, l’un des deux ne survit pas. Ain-si, le deuxième petit s’est retrouvé dans une couveuse du zoo, quelques minutes seulement après sa naissance. Elle fut bientôt échangée contre un incubateur Dräger. « La température et l’humidi-té de l’air se déterminent et se régulent beaucoup plus facilement avec le Caleo », explique Mme Delclaux, « et nous vou-lions absolument minimiser les risques pour ce bébé panda très fragile. »

Les deux ont survécu

Cet appareil, normalement destiné aux humains, est également parfaitement adapté aux animaux. Il suffit d’adap-ter la température et l’humidité à l’es-pèce en question. Le personnel du zoo de Madrid a immédiatement prélevé un peu du premier lait maternel pour le second bébé. Puis commença l’élevage « maison » réussi des jumeaux. Le bébé fut alors échangé toutes les 3 à 4 heures pour téter, ceci bien sûr, sans que Hua Zui Ba ne s’en aperçoive. Pendant les >

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Les yeux dans les yeux avec la reine d’Espagne : les pandas sont toujours aussi une affaire d’État

courtes phases sans bébé, la mère était distraite par du miel et des raisins, une friandise appréciée, bien que ne faisant pas partie de l’alimentation naturelle des pandas. « Nous devions faire diver-sion », avoue Mme Delclaux. « Toute seule, elle ne peut pas s’occuper de 2 petits. Mais nous pouvons faire en sorte que les 2 bébés survivent. » Trois mois après la naissance, Hua Zui Ba n’avait toujours pas découvert le subterfuge mis au point pour le bien de son espèce et qui doit sa réussite à l’existence d’une

couveuse moderne. Les minuscules dif-férences entre les frères jumeaux sont d’ailleurs bien plus visibles pour le per-sonnel que pour la mère panda.

Les pandas restent toujours chinois

Le 7 octobre 2010, un mois après la naissance, le Caleo contenant les bébés panda fut présenté officiellement. Les visiteurs du zoo ont pu admirer les petits à deux mètres de distance, à tra-vers une paroi en verre. Chacun pesait

alors déjà près d’un kilo et avait revê-tu ses couleurs caractéristiques : pattes noires, bande noire sur les épaules, oreilles noires et yeux cerclés de noir. En revanche, ils n’étaient pas encore en mesure d’observer le public en retour. Ce n’est qu’après 40 à 50 jours que les bébés pandas ouvrent les yeux. Cepen-dant, quand ils reçurent la visite de la reine d’Espagne, ils purent la regar-der dans les yeux. Le 5 novembre, la reine Sofia se rendit dans la poupon-nière en verre, caressa les deux petits

Comment est-ce, d’être un panda ? Le philosophe Thomas Nagel s’est posé la même question pour les chauve-souris et en est venu à la conclusion que l’homme et l’animal vivent dans des univers fondamentalement différents, ignorant tout l’un de l’autre. Mais tout de même : une belle illusion.

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BÉBÉS AniMAUX     Nouveaux-Nés

pandas dans leur couveuse et les soule-va brièvement à l’intention des camé-ras de l’autre côté de la paroi en verre. Cette tendresse sincère de la reine a ses raisons. Le transfert du couple de pandas Hua Zui Ba et Bing Xing en sep-tembre 2007 vers l’Espagne est notam-ment dû à un voyage officiel du couple royal en Chine au mois de juin de la même année. C’est dans la « Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding », un centre d’élevage et de recherche situé près de la capitale du Sichuan, que le transfert des pandas fut décidé à l’époque. Lorsqu’ils arrivèrent 3 mois plus tard par vol spécial à Madrid, près de 200 journalistes les attendaient à l’aé-roport. Le zoo s’était enrichi de deux stars et enregistra une augmentation de ses visiteurs de plus de 10 pourcent l’an-née suivante. Une tête de panda a été intégrée dans le logo du zoo dès 2007.

Malgré toute la fierté locale, les pan-das demeurent la propriété de l’État chinois. Et cela ne s’applique pas seu-lement aux parents, mais également aux 2 bébés. Depuis les années 1990, les pandas ne sont plus que « prêtés » par leur pays d’origine. Les zoos souhai-tant accueillir un ou deux pandas, doi-vent réaliser des projets de recherche ou de formation, ainsi que payer une taxe annuelle à six chiffres. Cette somme est utilisée par la Chine pour la préserva-tion de la population de pandas et de leur environnement naturel. Ce n’est donc pas étonnant que deux experts de Chengdu se soient déplacés pour la nais-sance et les soins aux jumeaux du zoo de Madrid.

Trois mois après leur naissance, les petits de Hua Zui Ba ont quitté le Caleo pour emménager dans un berceau en bois plus spacieux. Ils ont continué à s’alterner au contact de leur mère et étaient nourris au lait maternel ainsi qu’au biberon, avec du lait spécialement préparé. Ce n’est qu’à la fin de l’hiver qu’ils ont pu quitter l’intérieur chauf-fé du zoo et sortir avec leur mère dans l’enclos. Les premières dents ont déjà fait leur apparition, indispensables au passage à l’alimentation spécifique des

pandas, le bambou. Et une fois que, au début de leur troisième année, les petits auront véritablement pris leur indépen-dance et qu’ils commenceront à dévelop-per leur côté solitaire, ils devront entre-prendre le long voyage du retour vers la patrie de leurs parents. L’avenir mon-trera s’ils deviendront un jour des stars comme leurs parents, dans un autre zoo de la planète, ou s’ils pourront peut-être même retourner à la vie sauvage, une vie difficile mais libre dans les hautes terres de Chine. Merten Worthmann

 La diplomatie du pandaÀ l’origine, les pandas peuplaient une grande partie de la Chine actuelle et de la Birmanie. Aujourd’hui, leur habitat se limite à quelques zones des provinces chinoises Sichuan, Shaanxi et gansu. Les pandas se nourrissent presque exclusivement de bambou. Celui-ci n’étant pas très nutritif, ils doivent en manger environ 30 kilos par jour. De nombreuses forêts, autrefois sources de nourriture, ont été déboisées ; les sur- faces sont utilisées pour l’agriculture. La population restante est estimée à près de 2 000 individus vivant dispersés à l’état sauvage. ils ne sont pas seulement menacés par la disparition de leur habitat naturel, mais également par la consanguinité et le faible taux de naissances. Les programmes pour restituer à la vie sauvage quelques ani- maux élevés en captivité sont récents. Actuellement, environ 250 pandas vivent dans des zoos ou centres de recherche.

Les pandas font partie de la famille des grands ours, mais n’hibernent pas contrai-rement aux autres espèces, car ils ne sont pas en mesure d’emmagasiner assez de réserves de graisse. jusqu’en 1984, la République Populaire de Chine a offert 23 pandas à d’autres États, dans le cadre de ladite diplomatie du panda. Maintenant, ces animaux ne sont plus que « prêtés » au plan international, sous des conditions sévères et contre le paiement d’une taxe élevée. Après avoir négligé la protection des pandas pendant des décennies, la législation actuelle soutient activement la préservation de l’espèce. La réserve naturelle des pandas au Sichuan fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2006.

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Aperçu    SimulAtion D’ incenDie

Sur les 40 mètres carrés de surface d’exercice de ce conteneur d’in-cendie mobile, les pompiers s’entraînent à la tactique d’intervention. l’intérieur peut être aménagé en fonction de l’objectif de l’exercice. un exemple : le formateur 1 commande les foyers d’incendie ali-mentés au propane et surveille l’ensemble de l’installation depuis sa cabine à double paroi, visuellement à travers les vitres résistantes à la chaleur 2 , mais également via des micros, des caméras vidéo et des capteurs de gaz et de température. le scénario de l’exer-cice peut être modifié à chaque fois ou répété à l’identique, chose qui ne serait pas possible avec des combustibles solides.

Dans la configuration montrée ici, les pompiers pénètrent par la lucarne 3 , où un incendie 4 les attend dès la descente 5 d’es-calier. une fois le feu éteint, ils doivent s’orienter à l’aide d’une ca-méra thermique en raison de la fumée et du brouillard 6 . celle-ci permet également de voir des mannequins grandeur nature à la

température du corps, qui doivent être secourus en premier lieu. ensuite, les pompiers pénètrent dans le salon 7 , afin de com-battre l’incendie ayant touché un canapé et la cloison. une fri-teuse dont l’huile est en flammes, et ne pouvant s’éteindre à l’eau, peut également être mise en place ici. les pompiers peuvent aus-si se retrouver dans un environnement industriel en flammes. un « Flashover » 10 peut être généré de façon contrôlée. le conte-neur d’exercice est conçu pour un entraînement en conditions réa-listes. un bouton d’arrêt d’urgence à chaque entrée de la pièce ainsi que des capteurs thermiques à un mètre de hauteur sur les murs font partie de l’équipement. le succès de l’intervention des pompiers est également contrôlé par des capteurs thermiques au niveau des foyers d’incendie. Pendant les exercices, entre 5 et 200 kilos de propane sont utilisés par jour, suivant l’intensité de l’en-traînement et le nombre de foyers d’incendie activés.

 Dans le feu de l’action : un entraînement réaliste

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