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Revue de presse de Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture de Fabrice Nicolino, Les Échappés.

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Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicolino, Les Échappés. Relations presse : Agence Anne & Arnaud

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8/10/2015 Fabrice Nicolino / L'Arabie saoudite | 28 minutes

http://www.arte.tv/magazine/28minutes/fr/fabrice-nicolino-larabie-saoudite-28minutes 1/4

Revoyez l'émission ! Au programme : une enquête

sur les pratiques douteuses de l'agriculture

intensive, et les droits de l'Homme en Arabie.

Ci-­dessous, visionnez le replay de l'émission en versionenrichie ! Des pastilles vont apparaître : cliquez dessus pouraccéder à des bonus qui vous permettront d'aller plus loin :interviews, vidéos, infographies... Plein écran conseillé !

L'émission du 24 septembre - 28 minutes - ARTE

Fabrice Nicolino : un journaliste démolit l’agro-­business

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8/10/2015 Fabrice Nicolino / L'Arabie saoudite | 28 minutes

http://www.arte.tv/magazine/28minutes/fr/fabrice-nicolino-larabie-saoudite-28minutes 2/4

Après Bidoche, l'industrie de la viande menace le monde, le journalistespécialiste des questions écologiques Fabrice Nicolino signe un nouveaulivre. Dans sa Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenuel’agriculture (https://www.lalibrairie.com/tous-les-livres/lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-qu-est-devenue-l-agriculture-fabrice-nicolino-9782357660847.html), il dénonce les dérives d’une agriculture intensivedevenue incontrôlable : « l’industrialisation de l’élevage et lamondialisation ont conduit droit au chaos ».

Nous recevons Fabrice Nicolino (http://fabrice-nicolino.com/)ce soir à20h05.

Sommes-­nous trop proches de l’Arabie saoudite ?

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21/9/2015 Fabrice Nicolino, rescapé du 7 janvier: "il y a des choses que je ne peux plus faire"

http://www.bfmtv.com/societe/fabrice-nicolino-rescape-du-7-janvier-il-y-a-des-choses-que-je-ne-peux-plus-faire-916356.html 1/4

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BFMTV (http://www.bfmtv.com/) Ý Société (http://www.bfmtv.com/societe/)

2 21/09/2015 à 09h27

ĄFabrice Nicolino, rescapé du 7

janvier: "il y a des choses que je ne

peux plus faire"

Fabrice Nicolino, journaliste spécialiste des questions

d’écologie, blessé dans l’attaque de Charlie Hebdo était

l’invité de Jean-Jacques Bourdin ce lundi. Il publie un livre

à charge contre l’agriculture intensive.

Son livre sur l’agriculture était prêt et aurait dû paraître le 9 janvier. Mais le 7

janvier, Fabrice Nicolino se trouve dans les locaux de Charlie Hebdo lorsque

les frères Kouachi ouvrent le feu. "Je n’en ai vu qu’un des deux, je me suis

jeté par terre, ce qui explique que je suis vivant", raconte le journaliste. "Les

autres malheureux, mes amis se sont malheureusement soulevés sous l’effet

de surprise et ont pris des balles".

Fabrice Nicolino est malgré tout blessé, il est hospitalisé pendant des mois et

reste encore aujourd’hui sous morphine. Et ce n'est pas la première fois qu'il

réchappe à un attentat. En 1985, il avait été blessé dans l'attaque à la bombe

du cinéma Rivoli Beaubourg, lors du Festival international du cinéma juif.

"J'espère que ça ne va pas se produire une troisième fois", sourit le

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Fabrice Nicolino a été blessé lors de l'attaquedes frères Kouachi à Charlie Hebdo en janvier. -

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21/9/2015 Fabrice Nicolino, rescapé du 7 janvier: "il y a des choses que je ne peux plus faire"

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journaliste. De ces deux attentats il garde des séquelles et des éclats de

balles dans le corps. "Il y a des choses que je ne peux plus faire, reconnaît

Fabrice Nicolino, comme "courir après" son fils de 4 ans.

Publicité

Huit mois après les attentats de janvier, Charlie Hebdo a été secoué par

plusieurs polémiques internes. Ces querelles étaient "inévitables", admet le

rescapé. Le journal a également récolté plusieurs millions d'euros de dons

(http://). "Un équilibre a été rompu. C'était un journal petit, pauvre, dans une

sale passe financière et brusquement tout a changé".

Un livre contre l'agriculture intensive

Aujourd'hui, son livre intitulé "Lettre à un paysan sur ce vaste merdier qu'est

devenue l'agriculture" paraît chez Les Échappées, l'éditeur de Charlie Hebdo.

L'auteur y dresse une critique du modèle de l'agriculture intensive en

s'adressant à un paysan fictif de 90 ans.

"J'ai eu envie de lui parler pour lui expliquer parce qu'il a vu la disparition

de sa civilisation. Il a vécu la fin des paysans."

Un plaidoyer de l'agriculture industrielle qui s'oriente aussi vers une critique

des institutions et de Xavier Beulin, dirigeant de syndicat FNSEA. "Quel

personnage épouvantable", lâche Fabrice Nicolino. "Il n'a rien à voir avec le

monde de l'élevage (...) c'est un industriel. Ça veut dire gros tracteurs et

pesticides".

Fabrice Nicolino regrette que la question de l'agriculture ne soit pas

davantage prise en compte, notamment lors de la prochaine conférence sur

le climat de Paris. "La Cop 21, si on voulait qu'elle soit sérieuse, il faudrait

qu'elle s'attaque à l'agriculture industrielle (...) C'est une négociation qui

échouera", regrette-t-il.

Par C. B.

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21/9/2015 Fabrice Nicolino :"La civilisation paysanne a disparu comme une armée en déroute" / France Inter

http://www.franceinter.fr/emission-le-79-fabrice-nicolino-la-civilisation-paysanne-a-disparu-comme-une-armee-en-deroute 1/12

l'émission (ré)écouter à venir contactez-­nous podcast

Le journaliste spécialiste des questions d'écologie signe un livre* en forme de constat d'échecsur une agriculture qu'il estime dévoyée. Fabrice Nicolino était l'invité de Patrick Cohen.

*Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture (Les Echappés)

l'émission du vendredi 18 septembre 2015

Fabrice Nicolino :"Lacivilisation paysanne a

disparu comme une armée endéroute" 79 commentaires

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21/9/2015 Fabrice Nicolino, l'agriculture industrielle, une cape d'invisibilité | NOVAPLANET

http://www.novaplanet.com/radionova/bientot-2h-14-avant-la-fin-du-monde-fabrice-nicolino-l-agriculture-industrielle-une-cape-d-invisibilite 1/3

Le 18/09/2015 dans 2H 1/4 avant la fin du Monde (/radionova/emission-2h-14-avant-la-fin-du-monde)

FABRICE NICOLINO, L'AGRICULTURE INDUSTRIELLE, UNE CAPE

D'INVISIBILITÉLe programme de 2h15

Ce soir dans 2h15 avant la fin du monde, on sera probablement séduit et étonné par :

Fabrice Nicolino

Le journaliste de Charlie Hebdo, spécialiste des questions environnementales et qui a déjà signé de nombreux livres dont le très remarqué

: Bidoche, Qui a tué l'écologie ?, revient avec un livre qui ne plaira probablement pas à la majorité des agriculteurs.Dans sa « Lettre à un

paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture », aux éditions Les Échappés, Fabrice Nicolino enfonce des portes pas encore très

ouvertes et ne ménage pas l'agriculture industrielle, et espère qu'une autre façon de cultiver est possible. Le livre est clair, concis et enervé.

Il sera avec nous à 18h30

Des dossiers fouillés fouillés

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21/9/2015 La Liste sort de l'ombre | NOVAPLANET

http://www.novaplanet.com/radionova/49011/episode-la-liste-sort-de-l-ombre 1/2

16 septembre, 2015 - 21:30

La Liste sort de l'ombreComment l'auteur australien de La Liste de Schindler (http://www.amazon.fr/gp/product/B000EYK160/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=B000EYK160&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) a-t-il entendu parler pour la première fois de cette

incroyable histoire de nazi sauveur de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ? Vous le saurez en écoutant l'émission de ce soir, au cours

de laquelle j'ouvrirai les frontières à tout type de questions :

Certains animaux sont-ils monogames ?

Comment est-il possible qu'un pesticide comme le DDT, dont les effets sur l'organisme sont tels qu'ils menacent la reproduction de

l'espèce, ait eu un si grand succès ?

Comment décrire une spirale ?

Pouvez-vous envisager une sorte de Seigneur des Anneaux en BD (http://www.amazon.fr/gp/product/2847893296/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2847893296&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) dans lequel un fromager remplace Frodo le Hobbit ?

Et enfin : souhaiter être immortel est-il autre chose que le rêve extrême de tout conservateur, un "songe idiot de vieux schnock en croisèrephilosophique" ?

21H40 Fabrice Nicolino, Lettre à un paysan pour lui expliquer le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture(http://www.amazon.fr/gp/product/2357660848/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2357660848&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) .

21H50 Intervention en spirale de Jean-Philippe de Tinguy à propos du Livre de l'intranquilité(http://www.amazon.fr/gp/product/2267021773/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2267021773&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) de

Fernando Pessoa. (http://www.amazon.fr/gp/product/2267021773/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2267021773&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21)

22H00 Wilfrid Lupano & Relom, Traquemage (http://www.amazon.fr/gp/product/2756064645/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2756064645&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) T1 : Le Serment des pécadous.

22H15 Thomas Keneally, (http://www.amazon.fr/gp/product/2355843171/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2355843171&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) La Quête de Schindler(http://www.amazon.fr/gp/product/2355843171/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2355843171&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21)

("La mallette").

22H40 Thomas Keneally, (http://www.amazon.fr/gp/product/2355843171/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2355843171&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) La Quête de Schindler(http://www.amazon.fr/gp/product/2355843171/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2355843171&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21)

("Cette liste était la vie").

NOVA BOOK BOX

Avec Richard GAITET

Lundi-Jeudi 22H00-24H00

Branchez-vous sur le juke-box littéraire de Radio Nova. Une

machine à lire qui balance des morceaux de littérature aussi

variés, exigeants et inattendus que la playlist musicale de la

station… En deux heures, Nova donne à entendre des extraits de

romans, mais aussi des bouts d’essais, des fragments de

nouvelles, de la poésie, de la prose, du classique comme de la

nouveauté, des rééditions ou des manuscrits pas encore publiés,

des bizarreries et de la BD, Borges ou Bukowski, Sartre ou San-

Antonio, James Ellroy aussi bien que Barbara Cartland, Pléiade ou

Harlequin, de l’érotique, des contes pour enfants, des biographies

de stars comme des programmes politiques, des livres de cuisine

comme des manuels de savoir-vivre… Dernier épisode ci-dessous

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21/9/2015 La Liste sort de l'ombre | NOVAPLANET

http://www.novaplanet.com/radionova/49011/episode-la-liste-sort-de-l-ombre 2/2

23H00 Pacôme Thiellement, Le Bal musette des immortels (http://www.amazon.fr/gp/product/2355843171/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2355843171&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) (lisible en intégralité sur Ventscontraires.net).

23H20 Rémy de Gourmont, (http://www.amazon.fr/gp/product/2851973061/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2851973061&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21) Physique de l'Amour(http://www.amazon.fr/gp/product/2851973061/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2851973061&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21)

("Monogamie des vertébrés").

23H40 Don Carpenter, Deux comédiens. (http://www.amazon.fr/gp/product/2264065265/ref=as_li_qf_sp_asin_il_tl?

ie=UTF8&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2264065265&linkCode=as2&tag=novaplanet0c-21)

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Lettre à un vieux paysan imaginaire...Survivant de l'attentat contre « Charlie Hebdo », le journaliste Fabrice Nicolino sort enfin son livre consacré à l'agriculture française. Sonbut? Dénoncer un modèle agro-­industriel à bout de souffle.

Bérangère Lepetit | 20 Sept. 2015, 07h00 | MAJ : 20 Sept. 2015, 08h39

Il a « une béquille », « un truc pour surélever le pied » et ne peut plus courir comme avant après son fils de 4 ans. Mais, même

cahin-­caha, Fabrice Nicolino arrive à marcher, et, au...

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« Nous avons tous besoin d’un plan de reconversion global de l’agriculture, d’un pacte national avec les éleveurs », lance FabriceNicolino. (Rea/Jean-­Paul Guilloteau.)

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Fabrice Nicolino : « Il faut inventer quelquechose de neuf »17 septembre 2015 / Fabrice Nicolino

Fabrice Nicolino a travaillé pendant vingt-cinq dans de multiples journaux, avecchevillé au corps son engagement sans faille pour l’écologie. C’est avec desconvictions toujours aussi fortes qu’il reprend aujourd’hui le combat. Entretienen video.

Politis, Géo, Le Canard enchainé, Télérama, Terre sauvage - et Reporterre… Ce sont quelques-uns desjournaux auxquels Fabrice Nicolino a collaboré ces vingt-cinq dernières années. Il s’exprime sur son blog,Planète sans visa et est chroniqueur à La Croix et Charlie Hebdo où il a été blessé dans l’attentat le7 janvier dernier.

Ces années d’exercice, ce sont également vingt-cinq ans de convictions qui témoignent d’un engagement

Page 21: Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicol

sans faille pour l’écologie. Elles l’ont amené à porter un regard critique sur la réponse politique à la criseclimatique, sur le manque d’engagement des médias. Il publie ces jours-ci Lettre à un paysan sur le vastemerdier qu’est devenue l’agriculture, (éd. Les Echappés, 13,90 €)

Entretien VIDEO.

Dans cette première partie, Fabrice Nicolino revient sur son parcours. Au-delà de sa trajectoireprofessionnelle, il se remémore ses premières rencontres avec l’écologie, ses premières batailles, avant dedresser un constat : « En deux millions d’années, l’homme ne s’est jamais confronté à ce qu’il se passesous nos yeux ébahis. »

« De quoi sont menacées les sociétés humaines ? De dislocation »

Pour Fabrice Nicolino, ce phénomène de dislocation pourrait se traduire par l’effondrement des structuresde solidarité, à l’image de la sécurité sociale en France. Alors, comment faire ? Le défi est de pratiquer dèsà présent la rupture avec nos modes de vie.

« Il faut inventer quelque chose de neuf à la dimension extraordinaire de la criseécologique »

Avant de conclure sur ses espoirs, Fabrice Nicolino aborde la question du rôle des médias face au déficlimatique. Pour ce faire, quelques détours sont nécessaires : l’encyclique du pape François et la sixièmecrise d’extinction des espèces.

- Propos recueillis par Lucas Mascarello

Lire aussi : Fabrice Nicolino : « Un abrazo pour tous les lecteurs de Reporterre »

Source, photo et vidéo : Lucas Mascarello pour Reporterre

Emplacement : Accueil > Editorial > Entretien >

Adresse de cet article :http://www.reporterre.net/Fabrice-Nicolino-Il-faut-inventer-quelque-chose-de-neuf

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17/9/2015 Survivant de l’attentat contre Charlie Hebdo, Fabrice Nicolino sort enfin son livre au vitriol contre l’agriculture intensive | Bibliothérapie | Francetv info

http://blog.francetvinfo.fr/livres-actualite/2015/09/16/survivant-de-lattentat-contre-charlie-hebdo-fabrice-nicolino-publie-une-lettre-sur-le-vaste-merdier-quest-d… 1/4

Publié le 16 septembre 2015 / 2 commentaires Tweeter 54 Partager 13

Survivant de l'attentat contre Charlie Hebdo,

Fabrice Nicolino sort enfin son livre au vitriol

contre l'agriculture intensive

Il en a réchappé deux fois. La première fois, le 29 mars 1985 : une bombe explose au

cinéma Rivoli Beaubourg, lors du Festival international du cinéma juif. L'attentat fait 18

blessés, dont Fabrice Nicolino. La seconde, le 7 janvier 2015, lors du massacre perpétré

par les frères Kouachi à la rédaction de Charlie Hebdo (12 morts). Gravement blessé, le

journaliste a pris trois balles dans le corps. Il a les jambes brisées. Aujourd'hui sorti de

l'hôpital, toujours sous morphine et sous médicaments, il marche avec une béquille.

Interrogé, il "refuse de pleurnicher", même si "ce n'est pas folichon" et qu'il "doit êtreréopéré dans un mois". Il admet néanmoins qu'être victime d'attentats "deux fois dansune seule vie et toujours à Paris, c’est beaucoup".

Au téléphone pourtant, sa voix est tonique. Il nous parle avec enthousiasme de son livre

qui sort le 17 septembre aux éditions Les Echappés, fondées par des dessinateurs de

Charlie Hebdo. Une Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture,

écrite avec un souffle qu’on lui envie. L'ouvrage est imprimé depuis des mois : il aurait dû

paraître le 9 janvier. L'auteur était alors hospitalisé, incapable de bouger. L’éditeur a

attendu qu'il se rétablisse.

"Pourquoi a-t-on fait le choix de ces campagnes sinistrées etde ces banlieues surpeuplées ?"Que contiennent ces 130 pages au vitriol écrites par un journaliste d'investigation

spécialiste des questions écologiques ? La dénonciation d'une agriculture intensive

devenue folle, et menant à l'impasse des éleveurs acculés par la course à la

"compétitivité" exigée par l'industrie agro-alimentaire et la grande distribution. "Je mesuis posé la question, explique le journaliste, de savoir où ont disparu les 10 millionsd'actifs que comptaient encore les campagnes dans la France de 1945. Il en subsiste au

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17/9/2015 Survivant de l’attentat contre Charlie Hebdo, Fabrice Nicolino sort enfin son livre au vitriol contre l’agriculture intensive | Bibliothérapie | Francetv info

http://blog.francetvinfo.fr/livres-actualite/2015/09/16/survivant-de-lattentat-contre-charlie-hebdo-fabrice-nicolino-publie-une-lettre-sur-le-vaste-merdier-quest-d… 2/4

grand maximum un million aujourd'hui, certains disent à peine 500 000. Qu’est-ce qui

peut expliquer que les paysans aient disparu aussi vite, comme des soldats en pleine

débandade, pour reprendre l'expression de l'historien Fernand Braudel, alors qu’il

s’agissait d’une vraie civilisation ? Pourquoi a-t-on fait le choix de ces campagnes

sinistrées et de ces banlieues surpeuplées ?"

Pour raconter cette "révolution", il a trouvé un biais : s'adresser à un personnage

imaginaire, Raymond. Un "petit vieux de 90 ans" qui a assisté à cette disparition, ce

changement brutal en si peu de temps. A Raymond comme au lecteur, Nicolino rappelle

qu'une autre voie était possible, et le reste.

L'agroécologie"peut doubler la production alimentaire

mondiale en dix ans"

Et le journaliste de citer Olivier de Schuitter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le

droit à l'alimentation entre 2008 et 2014, et auteur d'un rapport remarqué intitulé

"Agroécologie et droit à l'alimentation". L'agroécologie, affirme ce juriste belge, "peut

doubler la production alimentaire mondiale en dix ans", "avec des méthodes plus

efficaces que le recours aux engrais chimiques pour stimuler la production alimentaire

dans les régions difficiles où se concentre la faim". Olivier de Schuitter pointe aussi,

comme dans cette interview au Monde, que "notre modèle agricole, fondé sur des

intrants intensifs (engrais et pesticides) et dépendant de l'industrialisation toujours plus

poussée de l'agriculture, est à bout de souffle".

« Est-ce que l'agroécologie peut doubler la production alimentaire mondiale en dix ans?"

rebondit Fabrice Nicolino. "Je n’en sais rien. Est-ce qu’Olivier de Schuitter sait de quoi il

parle ? Oui, c'est un expert archi-reconnu. Mais est-ce qu'on en parle ? Non ! Le débat

est escamoté par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles,

principal syndicat agricole) car c’est un débat meurtrier pour de gros intérêts industriels".

Dans sa Lettre, il rappelle au passage à "Raymond" qui est Xavier Beulin, le tout-puissant

patron de la FNSEA. Loin des champs, Xavier Beulin préside Avril gestion (ex-

Sofiproteol), un groupe oléagineux, semencier et céréalier employant plus de 8500

personnes et pesant plus de 7 milliards de chiffres d'affaires, au siège installé rue de

Monceau à Paris, dans un quartier ultra-chic de la rive droite. Cette holding finance

diverses activités : OGM, génétique animale... et "biocarburants" Vous avez dit

"biocarburants" ? Fabrice Nicolino préfère les baptiser "nécrocarburants". Pour lui, vouer

des terres à des cultures finissant dans les réservoirs d'essence est un scandale, dans un

monde qui compte un milliard d'affamés.

La COP21 ? "Un échec tragique assuré"

Autre sujet qui lui tient à coeur : le coût insuffisamment pris en compte de la pollution liée

à l'agriculture industrielle. "18% des émissions à effet de serre sont causées par l’élevage

industriel, poursuit le journaliste, intarissable. Et lutter contre la crise climatique implique

de lutter contre l’agriculture industrielle". Autant dire que le barnum autour de la COP21

le laisse plus que froid : "C’est un échec tragique assuré, je prends tous les paris du

monde. Les négociations climatiques sont aux mains des défenseurs des industriels. Leur

rôle c’est de fabriquer des objets, de l’énergie, c’est un fait. C’est ce système bloqué par

cette industrie transnationale qui produit la crise climatique. Je suis ces affaires depuis 25

ans, j’en ai vu défiler des sommets climatiques. C’est toujours la même daube."

Décroissant alors ? Il s’insurge contre le mot, "vieux remix des années 70". "Non, pas

décroissant ! Il y a des industries qui devraient disparaître, celles qui produisent à tour de

bras écrans plats et autres iPhone. Et d’autres qui devraient se développer : il faudrait une

croissance sensationnelle de l’agro-écologie !"

Bonne nouvelle, Fabrice Nicolino reprend peu à peu ses activités journalistiques. Il tient

son blog, trait d'union indispensable avec ses lecteurs. En chantier et presque achevé :

un livre pour les enfants sur le loup (à paraître aux éditions La Sarbacane). A venir : une

enquête sur la mer, dont il ne veut pas trop parler, parce qu'elle dérangera certainement.

Puisse Fabrice Nicolino nous déranger encore longtemps.

-> Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, de Fabrice

Nicolino (Les Echappés, 13,90 euros)

Publié par Anne Brigaudeau / Catégories : Actu / Étiquettes : Fabrice Nicolino

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Fabrice Nicolino : être victime d'attentats "deux

fois dans une seule vie et toujours à Paris, c’est

beaucoup" blog.francetvinfo.fr/livres-actuali…

Anne Brigaudeau

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Survivant de l'attentat contre Charlie

Hebdo,Nicolino sort enfin son livre au vitriol

contre l'agriculture intensive

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Survivant de l'attentat contre Charlie Hebdo,

Nicolino publie une"Lettre sur le vaste merdier"

qu'est l'agriculture

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21/9/2015 Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenu l’agriculture | AVES France

http://www.aves.asso.fr/2015/09/lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-quest-devenu-lagriculture/ 1/2

Le nouvel essai de Fabrice Nicolino se présente sous la forme d’une lettre écrite à un paysan

fictif, appelé Raymond.

Nicolino rappelle brièvement les débuts de l’agriculture industrielle, les premiers tracteurs, les

pesticides, le rôle pas innocent de l’INRA (je ne me remets pas du coup des vaches à hublot !!),

le pouvoir grandissant de la FNSEA, et puis surtout, les technocrates se mettent à décider, à

calculer et contrôler le monde paysan. Ce dernier fait figure de dinosaure face à l’agriculture

américaine, qui sert de modèle. Progrès, rentabilité deviennent une obsession au détriment

des bêtes et des gens. Remembrement, attaques répétés contre le bocage, premiers élevages

intensifs. Et le désastre perdure jusqu’à aujourd’hui. Les grandes multinationales, le pouvoir

politique et la FNSEA ont achevé leur mission : la campagne s’est vidée, les petits paysans sont

devenus des esclaves, les végétaux sont utilisés à d’autres fins que de nourrir (les

agrocarburants, entre autres) et partout dans le monde, les terres agricoles sont convoitées,

CHRONIQUE LITTÉRAIRE

LETTRE À UN PAYSAN SUR LE VASTEMERDIER QU’EST DEVENUL’AGRICULTURE11 SEPTEMBRE 2015 | SYLVIE | UN COMMENTAIRE

AVES France

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21/9/2015 Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenu l’agriculture | AVES France

http://www.aves.asso.fr/2015/09/lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-quest-devenu-lagriculture/ 2/2

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achetées, transformées dans les pays les plus pauvres.

L’agriculture s’est déshumanisée, les bêtes sont devenus des outils-machines, et tout cela a pu

se produire car une immense majorité d’agriculteurs a accepté ce système, et souhaite le

maintenir tel quel. Seuls les paysans qui se sont convertis au bio s’en sortent. Humainement et

financièrement. Les autres ont saccagé et détruit la biodiversité animale et végétale, les autres

sont les adversaires du vivant !

L’essai de Nicolino a le mérite de rappeler l’essentiel et d’inciter à la réflexion. Si tous les gens

réduisaient leur consommation de viande et faisaient l’effort d’acheter local et bio,

l’agriculture industrielle serait obligée de plier, et notre vie en serait transformée…

PARTAGER :

UNE RÉFLEXION SUR “ LETTRE À UN PAYSAN SUR LE VASTE MERDIER QU’EST DEVENU

L’AGRICULTURE ”

13 SEPTEMBRE 2015 À 11 H 00 MIN

C’est très intéressant. Merci. Et bonne continuation!

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C’est la guerre (à Notre-Dame-

des-Landes)

Je n'ai pas le temps en ce

moment d'écrire quelque chose

sur cette nouvelle provocation

des adversaires de la vie, je vous

renvoie donc à l'excellent billet

Dans "Billet d'humeur"

Un empoisonnement universel

de Fabrice Nicolino

Dans "Chronique littéraire"

José Bové pour l'extermination

du loup en France

Dans "Grands prédateurs (ours,

loup, lynx)"

Diatrima

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21/9/2015 Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture | Alimentation Générale | AG

http://alimentation-generale.fr/ailleurs-sur-le-web-2/lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-quest-devenue-lagriculture 1/5

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LETTRE À UN PAYSAN SUR LEVASTE MERDIER QU’EST

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21/9/2015 Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture | Alimentation Générale | AG

http://alimentation-generale.fr/ailleurs-sur-le-web-2/lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-quest-devenue-lagriculture 2/5

LETTRE À UN PAYSAN SUR LEVASTE MERDIER QU’ESTDEVENUE L’AGRICULTUREPAR LA RÉDACTION - SAMEDI 19 SEPTEMBRE 2015

Dans ce livre, paru ce jeudi 17 septembre, le journaliste de Charlie HebdoFabrice Nicolino poursuit son engagement face à la crise écologique.Contre les tenants du système, il nomme les responsables de cette énièmecrise agricole : l’industrialisation de l’élevage et la mondialisation qui ontconduit droit au chaos, « les bêtes avant ceux qui les mènent àl’abattoir ».

On aurait tort de réduire Fabrice Nicolino à la tragédie de Charlie. L’homme est un coriace.

La plume journalistique toute dédiée, depuis près de trente ans, à l’écologie. Fondateur de

Politis, collaborateur régulier au Canard enchaîné, chroniqueur pour La Croix, auteur de

l’excellent blog Planète sans visa, Fabrice Nicolino décortique avec une féroce lucidité tous

les rouages d’une agriculture mondialisée qui tue autant les bêtes que les hommes. Des gars

comme ce Raymond, paysan imaginaire de 90 ans, à qui il écrit cette « Lettre sur le vaste

merdier qu’est devenue l’agriculture » qui sortira en librairie ce jeudi 17 septembre aux

éditions Les Echappés.

« Ce livre, je l’avais écrit l’an passé, et il devait sortir en janvier 2015, explique le journaliste

sur son blog. Et puis, il s’est passé que mes amis sont morts, que d’autres ont été charcutés

par les balles. J’ai pour ma part reçu trois balles, et je prends encore de la morphine. Le

livre, bien que sorti de l’imprimerie, est resté en carafe jusqu’à aujourd’hui. Or vous savez

que demain (le jeudi 3 septembre, ndlr) est le grand jour du débarquement. 1000 ou 1500

tracteurs vont bloquer le périphérique parisien pour obtenir des aides encore plus massives

que celles qui sont déjà accordées aux éleveurs. Il va sans dire que je comprends le

désespoir des paysans acculés, endettés, souvent conspués. Je les comprends, mais pardi, je

ne partage aucun de leurs points de vue. Je vais donc, une fois de plus, me faire mal voir.

Très. » Lire la suite

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21/9/2015 Fabrice Nicolino (Charlie) : « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture » | On parle livres à Chalon-sur-Saône | vivre-a-chalon.c…

http://www.vivre-a-chalon.com/lire_Fabrice-Nicolino-Charlie-_---Lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-qu-est-devenue-l-agriculture--,2303c09495d00385ee… 1/3

Entre-­nous : parlons livresVous êtes ici : A la une » entre nous » Parlons LIVRES

18 sept 2015 -­ MA Fabrice Nicolino a failli perdre la vie avec sescopains de Charlie. Il publie le 17 septembreune"Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'estdevenu l'agriculture" (éditions Les Échappés). il achoisi de s'adresser à un vieil homme imaginairede 91 ans, qui va donc bientôt mourir. Et il essaie,sur un mode vif, de lui expliquer pourquoi sonmonde a disparu. Quelles ont été les grandesdates de cette funeste épopée. Qui en sont lesacteurs et les profiteurs. Ce qu'en sont lesconséquences humaines, sociales et bien sûrécologiques.

Extraits de son blog et du livre" :

"Je n’attends plus que le goudron et les plumes.Ou la bouse et et les cornes, faudra voir. Car jevais publier le 17 septembre un livre qui ne plairaguère à l’agriculture industrielle. Oh que non ! Sontitre : « Lettre à un paysan sur le vaste merdierqu’est devenue l’agriculture », aux éditions LesÉchappés. La couverture s’orne d’un dessin demon cher vieil Honoré, flingué le 7 janvier passépar les frères Kouachi. Et cela n’a rien d’un hasard,car Les Échappés sont la maison d’édition deCharlie.

Ce livre, je l’avais écrit l’an passé, et il devait sortiren janvier 2015. Et puis il s’est passé que mesamis sont morts, que d’autres ont été charcutéspar les balles. J’ai pour ma part reçu trois balles,et je prends encore de la morphine. Le livre, bienque sorti de l’imprimerie, est resté en carafejusqu’à aujourd’hui. (...) Il va sans dire que jecomprends le désespoir des paysans acculés,endettés, souvent conspués. Je les comprends,mais pardi, je ne partage aucun de leurs points devue. Je vais donc, une fois de plus, me faire malvoir. Très.

Vous trouverez ci-­dessous un extrait de mon livre, qui vous fera envie, je l’espère, d’en savoir plus. Jecompte évidemment sur vous pour faire connaître son arrivée.Tous les moyens peuvent être utilisés, du simple carnet d’adresses aux désormais fameux réseaux sociaux. ————————————————————–

L’EXTRAIT (un morceau du chapitre 7)

(J’évoque ci-­dessous les ingénieurs du génie rural et des eaux et forêts (Igref), structure qui, sous un nomou un autre, commande)

Je ne peux pas tout te raconter ici, mais je suis sûr que dans ton village ou autour, tu as entendu parler deleurs prouesses. Toute l’architecture du ministère de l’Agriculture – et en partie de celui de l’Environnement,créé en 1971 -­, c’est eux. Toutes les administrations centrales, presque toutes les directionsdépartementales de l’agriculture (DDA), l’Office national de forêts (ONF), et un nombre proprementincalculable de trucs et machins publics ou parapublics ont été, sont ou seront dirigés par cette « noblessed’État » analysée par Pierre Bourdieu dans un livre du même nom. Ils survivent à tous les changements derégime, guerres et révolutions comprises. Comment ne mépriseraient-­ils pas ces ministres qui viennent sepavaner un an ou deux sous des ors dont ils ne savent rien, quand les ingénieurs ont tout pensé, planifié etréalisé depuis des dizaines d’années, sinon des siècles ?

Pour en revenir à ton cas personnel, Raymond, je n’aurai qu’un mot, celui de remembrement. Celui-­là, jesuis certain que tu le connais. Pour les ingénieurs, pour les politiques, pour les « syndicalistes » paysans,pour les chercheurs de l’Inra, il fallait faire exploser le cadre foncier hérité de 1000 ans d’histoire. Je vais tedire : comme c’était chiant ! Comme le lacis des propriétés agricoles était compliqué ! Les héritages et leursinfernales règles, les spoliations, les expropriations, les révolutions avaient transformé la carte du mondepaysan en un labyrinthe dépourvu du moindre fil d’Ariane.

Je me souviens d’une discussion d’il y a vingt ans avec Bernard Gérard, alors délégué en Bretagne duConservatoire du Littoral. Il cherchait à acheter en notre nom à tous des propriétés situées près de la pointedu Raz, dans le Finistère. Et il m’avait montré sur la carte combien c’était difficile. On y voyait les marquesdu passé, sous la forme de bandelettes de terre de quelques dizaines de mètres de largeur, sur peut-­être200 mètres de longueur. Pour chaque bande, un héritier. C’est ainsi que les familles paysannes réglaient lesort de leur bien. En le divisant sans cesse et sans fin entre les héritiers de la maison, jusqu’à rendre l’avenirimpossible.

Ce jour-­là, j’ai compris que les campagnes pouvaient, devaient être changées. Aucune structure ne doitrester trop longtemps dans la poussière du temps. J’en suis bien d’accord. Mais fallait-­il vraiment ravager ?Fallait-­il imposer la loi abstraite des machines et du fric à ce qui était tout de même une fabuleuse manièrede vivre ? Qui étaient ces Igref pour oser détruire le sens d’une présence millénaire, le nom des buttes etdes champs et des chemins creux et des rus ?

On trouve dans un article de Jean Roche, Inspecteur général du Génie rural, paru en 1951 (Les aspectsessentiels du remembrement rural en France) la teneur, et même la saveur de ce qui allait se passer. CitantHenry Pattulo, auteur d’un livre sur l’état de l’agriculture, en 1758, Roche, 200 ans plus tard, note : « Leremembrement des terres n’est pas, en France, un problème nouveau ;; les conséquences néfastes pour laculture du parcellement des exploitations ont été dénoncées depuis fort longtemps (…) Que diraitaujourd’hui Pattullo, en voyant des tracteurs condamnés à évoluer sur nos parcelles de culture actuellesdont la surface moyenne est voisine de 75 ares ? ».

Oui, Raymond, qu’aurait dit ce Pattulo que l’on convoquait ainsi près de deux siècles après sa mort ?L’horrible situation ne pouvait durer plus longtemps : les machines devaient pouvoir passer librement sanstous ces repères dans le paysage – autant d’obstacles – que les hommes avaient imaginés pendant ce silong apprivoisement des terres de France.

Et passant sans entrave, elles feraient des miracles, ainsi que le précisait un peu plus loin, dans le mêmearticle, l’Inspecteur Jean Roche : « On conçoit donc que les avantages directs du remembrement, qui sontconsidérables, ont fait l’objet de nombreuses études et l’on peut traduire d’une manière simple en indiquantqu’en moyenne l’augmentation de rendement peut atteindre 15 % et la diminution des frais d’exploitation

Fabrice Nicolino (Charlie) : « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'estdevenue l'agriculture »

Page 29: Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicol

21/9/2015 Fabrice Nicolino (Charlie) : « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture » | On parle livres à Chalon-sur-Saône | vivre-a-chalon.c…

http://www.vivre-a-chalon.com/lire_Fabrice-Nicolino-Charlie-_---Lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-qu-est-devenue-l-agriculture--,2303c09495d00385ee… 2/3

30 %. Mais le remembrement ne peut donner son plein effort que s’il tend, à l’intérieur d’une exploitationdéterminée, à donner une structure d’accueil convenable à la traction mécanique ».

Le remembrement avait pu exister et remodeler au passage quelques centaines de milliers d’hectares, maisce qui commence dans les années Cinquante est une révolution des paysages et un incroyable hold-­up surles terres. Je suis bien certain que tu as vu cela de près, et je serai donc rapide, Raymond. Soit unecommune quelconque. Un proprio a l’intuition qu’il a tout à gagner d’une nouvelle répartition des terres. Ilenvoie une demande au préfet, qui réunit une Commission Communale d’Aménagement Foncier (CCAF).Celle-­ci est pleine de proprios triés sur le volet, d’un juge, de trois envoyés de la Chambre d’agriculture, euxaussi triés sur le volet, et de deux représentants de la direction départementale de l’agriculture (DDA), auxmains des Igref. Dans cette sinistre comédie, les Igref sont le moteur et l’accélérateur, car ils ont dans leurtête le schéma d’ensemble : place au neuf !

En théorie, il s’agit d’un échange. Monsieur A donne à monsieur B un bout de terre et reçoit en échange unautre bout de valeur agronomique équivalente. À terme, la carte agricole est redessinée, les propriétésrassemblées, agrandies, et la sacrosainte productivité explose. Une association foncière achève le boulotsous la forme de nouveaux chemins agricoles, de « recalibrage » de ruisseaux, tous travaux sur lesquels lesIgref touchent des « indemnités compensatoires ». C’est l’une des clés de la construction. Ils touchent. Surles installations d’irrigation pour les terres trop sèches, sur le drainage des terres trop humides, sur lemoindre arrachage d’une haie ou d’un arbre. Tout le monde est content, sauf les innombrables victimes duchangement, auxquelles ce dernier est imposé par la loi. Impossible de dire non ! Inutile !

L’histoire de ce colossal désastre technocratique reste à écrire, et ne le sera peut-­être jamais. Où sont lessources ? Mortes sans laisser la moindre adresse à ceux de l’avenir. À l’arrivée, 17 millions d’hectares – 170000 km2 ! – sur 29,5 millions d’hectares de Surface agricole utile (SAU) ont été remembrés. Sur les cartesles plus fines, celles au 1/25 000, le tracé des parcelles est méconnaissable. Bien sûr ! bien sûr, leremembrement a aussi, au passage, amélioré quantité de situations injustes, parfois infernales. Ce n’est pasle principe du mouvement qui est en cause, mais ses objectifs et son déroulement en Blitzkrieg. Prenonsl’exemple affreux de Geffosses, dans la Manche. En octobre 1983 – car cela a duré et dure encore -­,Georges Lebreuilly, petit paysan, apprend qu’un remembrement est prévu. Jusqu’ici père peinard, avec ses25 vaches et ses 20 hectares de prairies naturelles, il va se transformer en activiste.

La réunion de lancement ? Sous la conduite de la DDA bien sûr, et donc des Igref, en présence depropriétaires qui sont aussi conseillers municipaux, le grand chambardement est programmé. Une batailleau couteau commence, qui voit Lebreuilly devenir maire, qui voit Lebreuilly se jeter sous les chenilles desbulldozers, pour sauver un chemin creux. 160 gendarmes rétablissent l’ordre officiel, et pour finir, après ladécouverte par Lebreuilly de singulières pratiques concernant les travaux « publics », un armistice estconclu. D’un côté, l’essentiel du remembrement est fait, avec par exemple le bétonnage de l’ancien chemin-­rivière où Georges allait se promener le dimanche. De l’autre, 80 km de haies ont été sauvés in extremis. Ilaurait fallu 10 000 de ce Georges Lebreuilly, qui fit élever sur place, en 1994, un monument aux victimes duremembrement. On y peut lire : « C’est parce qu’ils sont subi la tyrannie du système administratif que deshommes ont édifié ce monument. Opprimés mais debout pour défendre la liberté et les droits de l’homme ».

Je te parlais plus tôt du monument aux morts de Cazalrenoux, et comme tu le vois, il y a bien des manièresde mourir. On peut même être vivant et transporter avec soi le souvenir de morts anciennes. Il y a huit ans,j’ai rencontré en Bretagne Bruno Bargain, qui est l’un de nos grands ornithologues. Il passe une partie dechacun de ses étés dans la baie d’Audierne, à baguer des piafs de 12 grammes en partance pour l’Afriquetropicale. C’est aussi un Breton, qui fut un gosse du bocage, quand ce mot désignait un équilibre déroutantentre les ressources du lieu, bêtes comprises, et ses fragiles habitants humains.

À Plonéour-­Lanvern, alors que nous étions arrêtés devant une morne étendue, il m’avait dit : « On ne peutpas se rendre compte. La blessure est si profonde ! Est-­ce que tu vois ce champ tout au loin, dont le bouttouche le clocher ? Dans mon enfance, il y avait à la place dix parcelles, peut-­être plus. Avec des centainesde rangées d’arbres dans tous les sens, qui créaient une sorte de mystère. Qu’y avait-­il derrière le talus ? ».

Le dimanche de Pâques, Bruno se levait et partait à pied avec son grand-­père, passant d’un champ depatates à un carré de luzerne, suivant un chemin creux, poussant la porte d’une haie dense, qui ouvrait surun nouveau petit pays. Le but du voyage était de ramener dans la casquette des œufs de merle ou de grive,pour préparer à la maison la grande omelette du jour de fête. Bruno : « Il y avait des nids partout, àprofusion. Chaque parcelle abritait sa compagnie de perdrix grises ». Et question oiseaux, je répète qu’il saitde quoi il parle.

Ainsi disparut la Bretagne. Selon les estimations de Jean-­Claude Lefeuvre, un universitaire de réputationmondiale, 280 000 kilomètres de haies et de talus boisés auraient été arasés dans cette région entre 1950et 1985. 280 000 km. Soit 7 fois le tour de la Terre. Pour la seule Bretagne.

C’est à pleurer, et je te jure bien que certains soirs, pensant à ce merdier si désespérant, je n’en suis pasbien loin. Mais au fait, ces Igref dont je te rebats les oreilles, que sont-­ils devenus dans la tourmente ?Précisons tout de suite que, malgré leur pouvoir immense, ils n’ont jamais été plus de 1500 en activité. Maisquelle activité ! En 2009, l’imagination bureaucratique au pouvoir décide de fusionner le corps des Igrefavec celui des Ponts et Chaussées, ce qui donnera une énorme boursouflure techno appelée corps desIngénieurs des ponts, des eaux et des forêts (Ipef).

Les ingénieurs des Ponts sont une caste voisine, née en 1716, entièrement vouée à la révolutionindustrielle. Ses ingénieurs – un peu plus de 1500 en 2009, année de la fusion – ont démembré la Francecomme bien peu. On leur doit canaux et rivières « rectifiées », équipements touristiques et barrages, routeset autoroutes, ports et aéroports, châteaux d’eau et ronds-­points, et même un peu de nucléaire sur lesbords. Inutile de dire que l’alliance des Igref et des Ponts nous prépare de nouvelles surprises, dont lesnanotechnologies ne sont que l’un des nombreux hors d’œuvres. La droite avant 2012 avait dans sespremiers rangs des Igref de poids, comme Nathalie Kosciusko-­Morizet. La gauche, après 2012, aussi. On neparle pas encore beaucoup de Diane Szynkier, animatrice du pôle écologique du candidat François Hollande.Cela viendra certainement. Elle est jeune, compétente, Igref. Son heure viendra donc.

Raymond, ne va surtout pas croire que je ricane en mon for intérieur d’avoir ainsi ferraillé contre tous ces sibraves gens. Même si je rigole un peu, c’est pour mieux cacher le reste. Allons, n’en restons pas là. Lephilosophe Paul Ricœur a donné au journal Le Monde, dans son édition du 29 octobre 1991 un entretiendont j’extrais ceci : « Il ne s’agit pas de nier l’existence de domaines où des compétences juridiques,financières ou socio-­économiques très spécialisées sont nécessaires pour saisir les problèmes. Mais il s’agitde rappeler aussi, et très fermement, que, sur le choix des enjeux globaux, les experts n’en savent pas plusque chacun d’entre nous. Il faut retrouver la simplicité des choix fondamentaux derrière ces faux mystères». C’est pas si mal résumé.

Source : http://fabrice-­nicolino.com/?m=201509

excellent ce livre, organisons une conférence publique avec un SO ?

par claude chalon le 19 septembre 2015

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Page 30: Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicol

8/10/2015 "Lettre à un paysan sur ce vaste merdier..." - Fabrice Nicolino (MAJ)

http://blogs.mediapart.fr/edition/vert-tige/article/030915/lettre-un-paysan-sur-ce-vaste-merdier-fabrice-nicolino-maj 1/2

ÉDITION : Vert-tige

Cette édition est un espace deparoles pour les passionnésde jardinage et ceux quis’intéressent à l’agriculture. Ilnous faut remettre urgemment l’homme aucentre de tout développementcar son avenir serapolitiquement écologique.Notre espèce ne pourrasurvivre sur une planètesouillée, abimée, irradiée.De l’union de nos initiativespersonnelles, du croisementde nos informations et denotre énergie à dénoncer lesabus, de nos luttes pourexiger de nouvelles loisenvironnementales, naîtra unmonde plus vert, plussolidaire, plus durablementhumain. Ca vous branche ?

Rédacteurs en

chef

Corinne N

la dame du bois-joli

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ARTICLE D'ÉDITION

ÉDITION : VERT-TIGE

"Lettre à un paysan sur ce vaste

merdier..." - Fabrice Nicolino (MAJ)

03 SEPTEMBRE 2015 | PAR CORINNE N

En cette journée d'invasion de tracteurs menés à Paris par la puissante industrie agro-

industrielle personnifiée par la FNSEA, un message bienvenu de la part de Fabrice Nicolino, sur

son blog "Planète sans visa" :

"Je n’attends plus que le goudron et les plumes. Ou la bouse et et les cornes, faudra voir. Car je

vais publier le 17 septembre un livre qui ne plaira guère à l’agriculture industrielle. Oh que

non ! Son titre : « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture », aux

éditions Les Échappés. La couverture s’orne d’un dessin de mon cher vieil Honoré, flingué le 7

janvier passé par les frères Kouachi. Et cela n’a rien d’un hasard, car Les Échappés sont la

maison d’édition de Charlie.

Ce livre, je l’avais écrit l’an passé, et il devait

sortir en janvier 2015. Et puis il s’est passé que

mes amis sont morts, que d’autres ont été

charcutés par les balles. J’ai pour ma part reçu

trois balles, et je prends encore de la morphine. Le

livre, bien que sorti de l’imprimerie, est resté en

carafe jusqu’à aujourd’hui. Or vous savez que

demain est le grand jour du débarquement. 1000

ou 1500 tracteurs vont bloquer le périphérique

parisien pour obtenir des aides encore plus

massives que celles qui sont déjà accordées aux

éleveurs. Il va sans dire que je comprends le

désespoir des paysans acculés, endettés, souvent

conspués. Je les comprends, mais pardi, je ne

partage aucun de leurs points de vue. Je vais donc,

une fois de plus, me faire mal voir. Très.

Vous trouverez ci-dessous deux choses. D’abord

un extrait de mon livre, qui vous fera envie, je

l’espère, d’en savoir plus. Je compte évidemment

sur vous pour faire connaître son arrivée. Tous les

moyens peuvent être utilisés, du simple carnet

d’adresses aux désormais fameux réseaux sociaux.

Donc, un extrait, suivi d’un papier publié par

Charlie au début du mois passé."

(...)

Cliquer ici pour la suite !

MISE À JOUR DU 17 SEPTEMBRE 2015 :

L'interview sur le site de Reporterre : « Les sociétés sont menacées de dislocation »

"Fabrice Nicolino a travaillé pendant vingt-cinq dans de multiples journaux, avec chevillé au

corps son engagement sans faille pour l’écologie. C’est avec des convictions toujours aussi

fortes qu’il reprend aujourd’hui le combat. Entretien en video." cliquer ici ! :o)

MISE À JOUR DU 6 OCTOBRE 2015 :

Rechercher :

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8/10/2015 Agriculture: «défaire ce qui a été fait» - Journal de l'environnement

http://www.journaldelenvironnement.net/article/agriculture-defaire-ce-qui-a-ete-fait,62430 1/2

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Fabrice NicolinoDR

Sites & Sols

Agriculture: «défaire ce qui a été fait»Le 30 septembre 2015 par Romain Loury

Pesticides, mécanisation, désertification rurale, mais aussi

FNSEA, Inra, FAO… sous forme d’une lettre adressée à un

agriculteur retraité, le journaliste Fabrice Nicolino s’en prend

dans son nouvel ouvrage [1] au «vaste merdier qu’est

devenue l’agriculture». Et pense qu’il n’est pas trop tard pour

s’en détourner. Entretien avec le JDLE.

JDLE: Vous estimez que l’agriculture française telle que nous laconnaissons est née des deux guerres mondiales. En quoi etcomment ces conflits l’ont-­ils transformée?

Fabrice Nicolino: Les deux guerres mondiales ont été un

accélérateur. Pas tellement la première: malgré l’arrivée de quelques tracteurs Renault, cela n’a

pas dépassé le stade préindustriel. En revanche, les Etats-­Unis étaient déjà très en pointe sur la

mécanisation, on ne s’en rendait alors pas bien compte en France. Le vrai changement c’est la

deuxième guerre mondiale, dont le pays sort exsangue. C’est alors qu’une nouvelle génération

d’agronomes et de zootechniciens rencontre de jeunes agriculteurs, tous ayant en commun la

volonté de dynamiter la vieille agriculture. Et ce en accord avec les autorités politiques, dont Jean

Monnet, commissaire au Plan de 1945 à 1952, épaulé par Jean Fourastié, inventeur du terme

«Trente Glorieuses» et qui a introduit celui de «productivité».

Cette coalition informelle reçoit en cadeau le Plan Marshall, dont l’un des objectifs pour les Etats-­

Unis était de reconvertir l’industrie de guerre à des fins civiles: en échange de prêts très

importants, les pays bénéficiaires devaient s’équiper de produits américains. Un véritable cheval

de Troie, qui a permis l’arrivée en masse des tracteurs et des pesticides. De plus, de nombreux

zootechniciens, agronomes et technocrates ont fait le voyage des Etats-­Unis entre 1945 et 1955,

où ils ont vu, en matière de nouvelles techniques, des choses qui leur paraissaient merveilleuses.

Pourtant, ce processus d’industrialisation ne va pas encore jusqu’au bout. Pour cela, il faut

attendre l’arrivée de De Gaulle, en 1958, et son envie de grandeur française et de centralisation,

portée par des technocrates très actifs.

JDLE: Face à cette industrialisation qui s’accélère, de quand datent les premiers doutes, lespremières remises en cause ?

Fabrice Nicolino: 1962 constitue une date-­clé, avec la publication aux Etats-­Unis du livre de

Rachel Carson, «Printemps silencieux» [paru en France en 1963, l’ouvrage révèle les ravages du

DDT, insecticide alors tout-­puissant, sur l’environnement, notamment les oiseaux, ndlr]. Le livre va

s’attirer beaucoup de critiques, notamment d’ingénieurs de l’Inra. C’est la fin de l’époque

d’innocence: l’industrie est devenue tellement puissante qu’au lieu de reconnaître qu’elle fait

fausse route, elle lance des campagnes de désinformation. On entre alors dans une période de

mystification, qui dure toujours.

Outre la dégradation généralisée de l’environnement, cette agriculture va remplacer le monde

«arriéré» des campagnes par des machines. Le tout au nom de l’idéologie du progrès: la

disparition des paysans était perçue comme positive, c’était l’arriération qui disparaissait. Avec

l’arrivée de De Gaulle, on a donc vidé les campagnes de leurs paysans pour remplir les

banlieues, engendrant par la suite un chômage de masse qui n’a jamais disparu. Alors que le

nombre d’agriculteurs est passé de 10 millions en 1945 à 450.000 de nos jours [2], on a rempli les

banlieues d’ouvriers qui n’ont plus de boulot. C’est un mouvement qui a complètement changé la

face de la France.

JDLE: Parmi les promoteurs de ce mouvement, vous citez la Fédération nationale des syndicatsd’exploitants agricoles (FNSEA)…

Fabrice Nicolino: C’est un syndicat que je trouve détestable, il est incroyable de penser qu’il

agisse de manière à ce que les personnes qu’ils représentent disparaissent à la vitesse du feu.

Tous les ministres de l’agriculture, aussi bien de gauche comme de droite, ont cogéré les dossiers

avec la FNSEA, l’agriculture actuelle est donc aussi son bilan. Son actuel président, Xavier

Beulin, est le PDG d’une holding céréalière [le groupe Avril, ex-­Sofiprotéol] qui pèse 7,5 milliards

d’euros par an: il pousse le plus qu’il peut l’industrialisation agricole.

Citons aussi Luc Guyau, président de la FNSEA [de 1992 à 2001], qui est devenu en 2009

président du conseil de la FAO [l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et

l’agriculture], grâce à ses liens étroits avec Nicolas Sarkozy. Ces gens font carrière, ce sont des

bureaucrates qui ne défendent pas leur profession, qui ont décidé que l’agriculture devait aller

jusqu’à la ferme des 1.000 vaches. Il n’y a pas de limite à cette folie, il faut aller toujours plus loin.

On ne peut plus parler de paysans lorsqu’on évoque ces gens-­là: pour ma part je soutiens les

paysans, mais d’aucune manière ceux qu’on appelle les «exploitants agricoles».

JDLE: Autre motif de cette marche forcée, la domination des ingénieurs du génie rural, des eauxet des forêts (Igref), remplacés par les ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts (Ipef) en2009. Vous les accusez d’avoir ruiné le paysage rural, sous couvert de productivité, au détrimentde l’environnement.

Fabrice Nicolino: Dans le domaine agricole, ces personnes tiennent toutes les Draaf [directions

régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt], les structures publiques et

parapubliques. Ils font montre d’une arrogance technique extravagante, et sont dans l’impunité la

Page 32: Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicol

8/10/2015 Agriculture: «défaire ce qui a été fait» - Journal de l'environnement

http://www.journaldelenvironnement.net/article/agriculture-defaire-ce-qui-a-ete-fait,62430 2/2

plus totale: au nom de la productivité, ils ont détruit des centaines de milliers de kilomètres dehaies, ont recalibré des ruisseaux, des petites rivières. D’un point de vue écologique, ceremembrement des terres agricoles a été une immense folie.

Jean-­Claude Le Feuvre, un grand connaisseur français des problèmes d’eau [professeur auMuséum national d’histoire naturelle (MNHN)], m’a raconté un jour qu’il avait procédé en 1970 àdes prélèvements dans le bassin de la Vilaine. Il y avait trouvé un peu de nitrates, et avait alertéla direction régionale de l’agriculture de Bretagne, leur disant qu’on allait vers la catastrophe, quele problème allait grossir. Tous ont éclaté de rire, en lui disant que les ingénieurs s’enoccuperaient, qu’il n’y avait pas à s’en faire. Désormais, la question des nitrates nécessite desmilliards d’euros en matière de restauration des milieux aquatiques.

JDLE: Dans votre livre, vous affirmez que «ce qui a été fait peut être défait», et qu’«il n’est pasinterdit d’imaginer une France de 2050 qui compterait un, deux ou trois millions de paysans enplus de ceux qui croupissent dans les hangars industriels ou les fermes concentrationnaires pouranimaux-­esclaves». La France urbaine a-­t-­elle vraiment envie de revenir travailler la terre?

Fabrice Nicolino: Il ne s’agit pas de recréer la campagne d’antan. C’était un monde difficile, pasidyllique. Mais les gens des campagnes n’ont aucune raison de se priver d’internet, ils pourraientêtre mieux reliés à la ville. On peut tout à fait imaginer que les villages et les petites villes revivent,plutôt que de voir des villages sinistrés, vidés de leurs habitants. Pour cela, il faudrait signer unpacte avec les paysans, susceptible d’entraîner les gens, de les accompagner. Des millions deFrançais souhaitent manger mieux: ce pacte devrait assurer aux paysans, en échange deproduits de qualité, des débouchés, de la considération. Selon moi, il faut un plan de sortie del’agriculture industrielle, au même titre qu’un plan de sortie du nucléaire, sur 20, 30 ou 40 ans. Iln’y a pas d’obstacles techniques à cela, et plein de gens feraient le saut. Il y a une urgenceécologique et démocratique à se bouger.

JDLE: Si l’agriculture industrielle fait l’objet d’un tel consensus gauche-­droite, d’où peut venir un

tel mouvement?

Fabrice Nicolino: Il faut que ce soit la société qui se bouge. Je rêve que naisse en France unmouvement de défense des consommateurs qui se battrait sur le domaine de la santé et del’écologie, au besoin en organisant des boycotts. Si on attend un mouvement politique, on est sûrqu’il ne se passera rien.

[1] «Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture», aux éditions « LesEchappés»

[2] Selon le ministère de l’agriculture, «il y a en France 604 000 chefs d’exploitations et co-­exploitants agricoles», d’après un recensement effectué en 2010. «Un peu plus d’1 million depersonnes participent régulièrement à l’activité des 514 800 exploitations agricoles françaises,

DOM inclus. Entre 2000 et 2010, les exploitations se sont agrandies et leur nombre a diminué de

26%. Le nombre d’exploitants a diminué de 21%», ajoute le ministère.

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Page 33: Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicol

8/10/2015 FAUNE LIBRE / Infos /: La "Lettre à un paysan..." de Fabrice Nicolino

http://faunelibreinfos.blogspot.fr/2015/09/la-lettre-un-paysan-de-fabrice-nicolino.html 1/3

Infos et brèves sur la nature, l'écologie scientifique, la gestion et protection de la nature et la photoanimalière.

FAUNE LIBRE / Infos /

vendredi 4 septembre 2015

La "Lettre à un paysan..." de FabriceNicolino

Fabrice Nicolino va sortir le 17/9/2015 un nouveau livre au titre évocateur et...diablement d'actualité. Au moment même où le gouvernement soutien une fois de plusun modèle agricole (celui de la FNSEA) à bout de souffle, sans avenir et dangereux tantdu point de vue sanitaire qu'écologique.

Sortie le 17/9/2015

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Naturaliste en voie de professionnalisation,

titulaire d'un BTSA-GPN (2015).

Observation de la faune sur le terrain,

participation à des suivis et inventaires

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Page 34: Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicol

8/10/2015 Lettre à un paysan sur ce vaste merdier - Altermonde-sans-frontières

http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article29287 1/5

dimanche 6 septembre 2015 popularité : 1%

Lettre à un paysan sur ce vaste merdier

Par Fabrice Nicolino

Je n’attends plus que le goudron et les plumes. Ou la bouse et les cornes,faudra voir. Car je vais publier le 17 septembre un livre qui ne plaira guère à

l’agriculture industrielle. Oh que non ! Son titre : « Lettre à un paysan sur le vastemerdier qu’est devenue l’agriculture », aux éditions Les Échappés. La couvertures’orne d’un dessin de mon cher vieil Honoré, flingué le 7 janvier passé par lesfrères Kouachi. Et cela n’a rien d’un hasard, car Les Échappés sont la maisond’édition de Charlie.

Ce livre, je l’avais écrit l’an passé, et il devait sortir en janvier 2015. Et puis il s’est passé

que mes amis sont morts, que d’autres ont été charcutés par les balles. J’ai pour ma part

reçu trois balles, et je prends encore de la morphine. Le livre, bien que sorti de

l’imprimerie, est resté en carafe jusqu’à aujourd’hui. Or vous savez que demain est le

grand jour du débarquement. 1 000 ou 1 500 tracteurs vont bloquer le périphérique

parisien pour obtenir des aides encore plus massives que celles qui sont déjà accordées

aux éleveurs. Il va sans dire que je comprends le désespoir des paysans acculés,

endettés, souvent conspués. Je les comprends, mais pardi, je ne partage aucun de leurs

points de vue. Je vais donc, une fois de plus, me faire mal voir. Très.

Vous trouverez ci-dessous un extrait de mon livre, qui vous fera envie, je l’espère,d’en savoir plus. Je compte évidemment sur vous pour faire connaître son arrivée.Tous les moyens peuvent être utilisés, du simple carnet d’adresses aux désormaisfameux réseaux sociaux.

L’EXTRAIT(un morceau du chapitre 7)

(J’évoque ci-dessous les ingénieurs du génie rural et des eaux et forêts (Igref),structure qui, sous un nom ou un autre, commande)

Je ne peux pas tout te raconter ici, mais je suis sûr que dans ton village ou autour, tu as

entendu parler de leurs prouesses. Toute l’architecture du ministère de l’Agriculture – et

en partie de celui de l’Environnement, créé en 1971 -, c’est eux. Toutes les

administrations centrales, presque toutes les directions départementales de l’agriculture

(DDA), l’Office national de forêts (ONF), et un nombre proprement incalculable de trucs

et machins publics ou parapublics ont été, sont ou seront dirigés par cette « noblessed’État » analysée par Pierre Bourdieu dans un livre du même nom. Ils survivent à tous

les changements de régime, guerres et révolutions comprises. Comment ne

mépriseraient-ils pas ces ministres qui viennent se pavaner un an ou deux sous des ors

dont ils ne savent rien, quand les ingénieurs ont tout pensé, planifié et réalisé depuis des

dizaines d’années, sinon des siècles ?

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Pour en revenir à ton cas personnel,Raymond, je n’aurai qu’un mot, celui deremembrement. Celui-là, je suis certain que tule connais. Pour les ingénieurs, pour lespolitiques, pour les « syndicalistes » paysans,pour les chercheurs de l’Inra, il fallait faireexploser le cadre foncier hérité de 1 000 ansd’histoire. Je vais te dire : comme c’étaitchiant ! Comme le lacis des propriétésagricoles était compliqué ! Les héritages etleurs infernales règles, les spoliations, lesexpropriations, les révolutions avaienttransformé la carte du monde paysan en unlabyrinthe dépourvu du moindre fil d’Ariane. Jeme souviens d’une discussion d’il y a vingt ansavec Bernard Gérard, alors délégué enBretagne du Conservatoire du Littoral. Ilcherchait à acheter en notre nom à tous despropriétés situées près de la pointe du Raz,dans le Finistère. Et il m’avait montré sur lacarte combien c’était difficile. On y voyait lesmarques du passé, sous la forme debandelettes de terre de quelques dizaines demètres de largeur, sur peut-être 200 mètresde longueur. Pour chaque bande, un héritier. C’est ainsi que les familles paysannesréglaient le sort de leur bien. En le divisant sans cesse et sans fin entre les héritiers de lamaison, jusqu’à rendre l’avenir impossible.

Ce jour-là, j’ai compris que les campagnes pouvaient, devaient être changées. Aucunestructure ne doit rester trop longtemps dans la poussière du temps. J’en suis biend’accord. Mais fallait-il vraiment ravager ? Fallait-il imposer la loi abstraite des machineset du fric à ce qui était tout de même une fabuleuse manière de vivre ? Qui étaient cesIgref pour oser détruire le sens d’une présence millénaire, le nom des buttes et deschamps et des chemins creux et des rus ? On trouve dans un article de Jean Roche,Inspecteur général du Génie rural, paru en 1951 (Les aspects essentiels duremembrement rural en France) la teneur, et même la saveur de ce qui allait se passer.Citant Henry Pattulo, auteur d’un livre sur l’état de l’agriculture, en 1758, Roche, 200 ansplus tard, note : « Le remembrement des terres n’est pas, en France, un problèmenouveau ; les conséquences néfastes pour la culture du parcellement des exploitationsont été dénoncées depuis fort longtemps (…) Que dirait aujourd’hui Pattullo, en voyantdes tracteurs condamnés à évoluer sur nos parcelles de culture actuelles dont la surfacemoyenne est voisine de 75 ares ? ».

Oui, Raymond, qu’aurait dit ce Pattulo que l’on convoquait ainsi près de deux sièclesaprès sa mort ? L’horrible situation ne pouvait durer plus longtemps : les machines

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devaient pouvoir passer librement sans tous ces repères dans le paysage – autant

d’obstacles – que les hommes avaient imaginés pendant ce si long apprivoisement des

terres de France. Et passant sans entrave, elles feraient des miracles, ainsi que le

précisait un peu plus loin, dans le même article, l’Inspecteur Jean Roche : « On conçoit

donc que les avantages directs du remembrement, qui sont considérables, ont fait l’objet

de nombreuses études et l’on peut traduire d’une manière simple en indiquant qu’en

moyenne l’augmentation de rendement peut atteindre 15 % et la diminution des frais

d’exploitation 30 %. Mais le remembrement ne peut donner son plein effort que s’il tend,

à l’intérieur d’une exploitation déterminée, à donner une structure d’accueil convenable à

la traction mécanique ».

Le remembrement avait pu exister et remodeler au passage quelques centaines de

milliers d’hectares, mais ce qui commence dans les années Cinquante est une révolution

des paysages et un incroyable hold-up sur les terres. Je suis bien certain que tu as vu

cela de près, et je serai donc rapide, Raymond. Soit une commune quelconque. Un

proprio a l’intuition qu’il a tout à gagner d’une nouvelle répartition des terres. Il envoie

une demande au préfet, qui réunit une Commission Communale d’Aménagement

Foncier (CCAF). Celle-ci est pleine de proprios triés sur le volet, d’un juge, de trois

envoyés de la Chambre d’agriculture, eux aussi triés sur le volet, et de deux

représentants de la direction départementale de l’agriculture (DDA), aux mains des Igref.

Dans cette sinistre comédie, les Igref sont le moteur et l’accélérateur, car ils ont dans

leur tête le schéma d’ensemble : place au neuf !

En théorie, il s’agit d’un échange. Monsieur A donne à monsieur B un bout de terre et

reçoit en échange un autre bout de valeur agronomique équivalente. À terme, la carte

agricole est redessinée, les propriétés rassemblées, agrandies, et la sacrosainte

productivité explose. Une association foncière achève le boulot sous la forme de

nouveaux chemins agricoles, de « recalibrage » de ruisseaux, tous travaux sur lesquels

les Igref touchent des « indemnités compensatoires ». C’est l’une des clés de la

construction. Ils touchent. Sur les installations d’irrigation pour les terres trop sèches, sur

le drainage des terres trop humides, sur le moindre arrachage d’une haie ou d’un arbre.

Tout le monde est content, sauf les innombrables victimes du changement, auxquelles

ce dernier est imposé par la loi. Impossible de dire non ! Inutile !

L’histoire de ce colossal désastre technocratique reste à écrire, et ne le sera peut-être

jamais. Où sont les sources ? Mortes sans laisser la moindre adresse à ceux de l’avenir.

À l’arrivée, 17 millions d’hectares – 170 000 km² ! – sur 29,5 millions d’hectares de

Surface agricole utile (SAU) ont été remembrés. Sur les cartes les plus fines, celles au

1/25 000, le tracé des parcelles est méconnaissable. Bien sûr ! bien sûr, le

remembrement a aussi, au passage, amélioré quantité de situations injustes, parfois

infernales. Ce n’est pas le principe du mouvement qui est en cause, mais ses objectifs et

son déroulement en Blitzkrieg. Prenons l’exemple affreux de Geffosses, dans la Manche.

En octobre 1983 – car cela a duré et dure encore -, Georges Lebreuilly, petit paysan,

apprend qu’un remembrement est prévu. Jusqu’ici père peinard, avec ses 25 vaches et

ses 20 hectares de prairies naturelles, il va se transformer en activiste.

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La réunion de lancement ? Sous la conduite de la DDA bien sûr, et donc des Igref, en

présence de propriétaires qui sont aussi conseillers municipaux, le grand

chambardement est programmé. Une bataille au couteau commence, qui voit Lebreuilly

devenir maire, qui voit Lebreuilly se jeter sous les chenilles des bulldozers, pour sauver

un chemin creux. 160 gendarmes rétablissent l’ordre officiel, et pour finir, après la

découverte par Lebreuilly de singulières pratiques concernant les travaux « publics », un

armistice est conclu. D’un côté, l’essentiel du remembrement est fait, avec par exemple

le bétonnage de l’ancien chemin-rivière où Georges allait se promener le dimanche. De

l’autre, 80 km de haies ont été sauvés in extremis. Il aurait fallu 10 000 de ce Georges

Lebreuilly, qui fit élever sur place, en 1994, un monument aux victimes du

remembrement. On y peut lire : « C’est parce qu’ils ont subi la tyrannie du systèmeadministratif que des hommes ont édifié ce monument. Opprimés mais debout pourdéfendre la liberté et les Droits de l’Homme ».

Je te parlais plus tôt du monument aux morts de Cazalrenoux, et comme tu le vois, il y a

bien des manières de mourir. On peut même être vivant et transporter avec soi le

souvenir de morts anciennes. Il y a huit ans, j’ai rencontré en Bretagne Bruno Bargain,

qui est l’un de nos grands ornithologues. Il passe une partie de chacun de ses étés dans

la baie d’Audierne, à baguer des piafs de 12 grammes en partance pour l’Afrique

tropicale. C’est aussi un Breton, qui fut un gosse du bocage, quand ce mot désignait un

équilibre déroutant entre les ressources du lieu, bêtes comprises, et ses fragiles

habitants humains. À Plonéour-Lanvern, alors que nous étions arrêtés devant une morne

étendue, il m’avait dit : « On ne peut pas se rendre compte. La blessure est si profonde !Est-ce que tu vois ce champ tout au loin, dont le bout touche le clocher ? Dans monenfance, il y avait à la place dix parcelles, peut-être plus. Avec des centaines de rangéesd’arbres dans tous les sens, qui créaient une sorte de mystère. Qu’y avait-il derrière letalus ? ».

Le dimanche de Pâques, Bruno se levait et partait à pied avec son grand-père, passant

d’un champ de patates à un carré de luzerne, suivant un chemin creux, poussant la porte

d’une haie dense, qui ouvrait sur un nouveau petit pays. Le but du voyage était de

ramener dans la casquette des œufs de merle ou de grive, pour préparer à la maison la

grande omelette du jour de fête. Bruno : « Il y avait des nids partout, à profusion. Chaqueparcelle abritait sa compagnie de perdrix grises ». Et question oiseaux, je répète qu’il sait

de quoi il parle. Ainsi disparut la Bretagne. Selon les estimations de Jean-Claude

Lefeuvre, un universitaire de réputation mondiale, 280 000 kilomètres de haies et de

talus boisés auraient été arasés dans cette région entre 1950 et 1985. 280 000 km. Soit

7 fois le tour de la Terre. Pour la seule Bretagne. C’est à pleurer, et je te jure bien que

certains soirs, pensant à ce merdier si désespérant, je n’en suis pas bien loin. Mais au

fait, ces Igref dont je te rebats les oreilles, que sont-ils devenus dans la tourmente ?

Précisons tout de suite que, malgré leur pouvoir immense, ils n’ont jamais été plus de 1

500 en activité. Mais quelle activité ! En 2009, l’imagination bureaucratique au pouvoir

décide de fusionner le corps des Igref avec celui des Ponts et Chaussées, ce qui

donnera une énorme boursouflure techno appelée corps des Ingénieurs des ponts, des

eaux et des forêts (Ipef).

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Les ingénieurs des Ponts sont une caste voisine, née en 1716, entièrement vouée à larévolution industrielle. Ses ingénieurs – un peu plus de 1 500 en 2009, année de lafusion – ont démembré la France comme bien peu. On leur doit canaux et rivières« rectifiées », équipements touristiques et barrages, routes et autoroutes, ports etaéroports, châteaux d’eau et ronds-points, et même un peu de nucléaire sur les bords.Inutile de dire que l’alliance des Igref et des Ponts nous prépare de nouvelles surprises,dont les nanotechnologies ne sont que l’un des nombreux hors d’œuvres. La droite avant2012 avait dans ses premiers rangs des Igref de poids, comme Nathalie Kosciusko-Morizet. La gauche, après 2012, aussi. On ne parle pas encore beaucoup de DianeSzynkier, animatrice du pôle écologique du candidat François Hollande. Cela viendracertainement. Elle est jeune, compétente, Igref. Son heure viendra donc.

Raymond, ne va surtout pas croire que je ricane en mon for intérieur d’avoir ainsi ferraillécontre tous ces si braves gens. Même si je rigole un peu, c’est pour mieux cacher lereste. Allons, n’en restons pas là. Le philosophe Paul Ricœur a donné au journal LeMonde, dans son édition du 29 octobre 1991 un entretien dont j’extrais ceci : « Il nes’agit pas de nier l’existence de domaines où des compétences juridiques, financières ousocio-économiques très spécialisées sont nécessaires pour saisir les problèmes. Mais ils’agit de rappeler aussi, et très fermement, que, sur le choix des enjeux globaux, lesexperts n’en savent pas plus que chacun d’entre nous. Il faut retrouver la simplicité deschoix fondamentaux derrière ces faux mystères ». C’est pas si mal résumé.

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Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture

« Mon vieux Raymond, (...) ne me dis surtout pas que tu ne regrettes rien. Moi, si. Une autrehistoire était possible. Un autre monde reste à construire. » Dans ce texte percutant, FabriceNicolino nous bouscule et appelle à retrouver la raison ainsi que, pour citer Paul Ricoeur, « lasimplicité des choix fondamentaux ».

Editions BrochéFévrier 2015Auteur : Fabrice Nicolino260 pages

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http://www.thierry-jaccaud.com/2015/09/16/lettre-a-un-paysan-le-nouveau-livre-de-fabrice-nicolino/ 1/1

Lettre à un paysan… : le nouveau livre de Fabrice NicolinoPosted on September 16, 2015 by Thierry Jaccaud

C’est court. C’est tonique. C’est à lire. Titre complet: Lettre à un paysan sur levaste merdier qu’est devenue l’agriculture. Le paysan auquel s’adresse FabriceNicolino, c’est Raymond : il est né en 1924. Il a connu « une civilisation pleinede formes vivantes » où l’on habitait le monde « de mille manières différentes ».Raymond a supporté, toléré, accepté mais peut-être pas approuvé le gigantesquechangement qui a détruit les campagnes, vidé des milliers de villages et mené leprincipal syndicat agricole à se choisir comme président depuis 2010 l’industrielXavier Beulin, président du groupe Avril (anciennement Sofiprotéol, 7 milliardsd’euros de chiffre d’affaires) et également céréalier sur 500 hectares dans laBeauce.

Raymond ne parle pas. Fabrice Nicolino lui parle. Raconte un siècled’industrialisation forcenée de l’agriculture française. Avec les noms et l’œuvredes principaux responsables. L’apostrophe pour finir. « Mon vieux Raymond, neme dis surtout pas que tu ne regrettes rien. Moi, si. Une autre histoire étaitpossible. Un autre monde reste à construire. »

Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture (Editions Les ‘Echappés, 124 p., 13,90 €) sortjeudi 17 septembre 2015 dans toutes les bonnes librairies.

*

A l’automne 2014, Fabrice Nicolino livrait une véritable somme sur L’Empoisonnement universel. Comment lesproduits chimiques ont envahi la planète. En 2007, il avait publié une formidable enquête : Le Scandale despesticides sur l’histoire de l’industrie des pesticides en France avec François Veillerette.

*

Le dossier du numéro 45 en cours de L’Ecologiste porte sur “Les petites fermes peuvent-elles nourrir le monde ?”.Soutenez la presse indépendante: abonnez-vous ou achetez-la au numéro en kiosque ou en ligne !

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Thierry JaccaudLe blog du rédacteur en chef deL'Ecologiste

Thierry Jaccaud

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The far side of the blog

Lettre à un paysan… Fabrice Nicolino

Publié le 11 septembre 2015 par folfaerie

(https://labibliothequedefolfaerie.files.wordpress.com/2015/09/cvt_lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-quest-dev_4842.gif)Suite de mes lectures sur l’agriculture industrielle. Le nouvelessai de Fabrice Nicolino se présente sous la forme d’une lettre écrite à un paysan fictif, appeléRaymond.

Nicolino rappelle brièvement les débuts de l’agriculture industrielle, les premiers tracteurs, lespesticides, le rôle pas innocent de l’INRA (je ne me remets pas du coup des vaches à hublot !!), lepouvoir grandissant de la FNSEA, et puis surtout, les technocrates se mettent à décider, à calculeret contrôler le monde paysan. Ce dernier fait figure de dinosaure face à l’agriculture américaine,qui sert de modèle. Progrès, rentabilité deviennent une obsession au détriment des bêtes et desgens. Remembrement, attaques répétés contre le bocage, premiers élevages intensifs. Et ledésastre perdure jusqu’à aujourd’hui. Les grandes multinationales, le pouvoir politique et laFNSEA ont achevé leur mission : la campagne s’est vidée, les petits paysans sont devenus desesclaves, les végétaux sont utilisés à d’autres fins que de nourrir (les agrocarburants, entre autres)et partout dans le monde, les terres agricoles sont convoitées, achetées, transformées dans lespays les plus pauvres.

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L’agriculture s’est déshumanisée, les bêtes sont devenus des outils-machines, et tout cela a pu se

produire car une immense majorité d’agriculteurs a accepté ce système, et souhaite le maintenir

tel quel. Seuls les paysans qui se sont convertis au bio s’en sortent. Humainement et

financièrement. Et à mes yeux, seuls ceux-là méritent d’être aidés.

L’essai de Nicolino a le mérite de rappeler l’essentiel et d’inciter à la réflexion. Si tous les gens

réduisaient leur consommation de viande et faisaient l’effort d’acheter local et bio, l’agriculture

industrielle serait obligée de plier, et notre vie en serait transformée…

Le billet de l’écrivain-naturaliste Yves Paccalet

Violences paysannes : ça suffit !

Posted on 2 September 2015 by Yves Paccalet

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8/10/2015 Lettre à un paysan… Fabrice Nicolino | The far side of the blog

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2 septembre 2015

Il fut un temps où « agriculture » et « harmonie » étaient synonymes. Hésiode rédigeait Les Travaux etles jours, Virgile composait Les Bucoliques, Bernardin de Saint-Pierre ou Jean-Jacques Rousseaucélébraient l’union de la nature et du laboureur. On appréciait la douceur des campagnes et la paix deshameaux. On entonnait « Il pleut, bergère ! » ou « La Chanson des blés d’or »…

Je sais, bien sûr, que la réalité quotidienne était différente, et la vie au village pénible et incertaine : jel’ai connue dans mon enfance. J’ai labouré à la sueur de mon front et mangé mon pain sec. Mais uncertain bonheur d’exister s’était emparé des esprits. La civilisation rurale (une année bonne et l’autrenon) avait trouvé son point d’équilibre, depuis que les hommes avaient inventé l’agriculture etl’élevage, il y a 10 000 ans, lors de la révolution néolithique.

C’est fini. Cette civilisation s’effondre… Happés par le tourbillon de l’agriculture industrielle et del’accroissement perpétuel des rendements, les paysans ne maîtrisent plus leur outil de travail. Ilscourent derrière une impossible utopie productiviste, devenus les serfs taillables et corvéables del’agroalimentaire et de la grande distribution. La douceur millénaire des « fils de la terre » a fait place àla colère éruptive de ceux qui n’ont plus que le statut d’« exploitants agricoles ». La violence gagne lesprés, les champs, les routes et les villes. Nos provinces ne semblent plus que brutalités, tracteurs dansles rues, lisier devant les préfectures, destructions de centres d’impôts, saccages de grands magasins oude fast-foods, menaces et voies de fait.

À l’heure où j’écris ce texte, les « paysans en colère » convergent vers Paris avec leurs bétaillères etleurs tracteurs (on parle de plus de mille). Ils promettent de « tout ravager dans la capitale » si on neles écoute pas. Qui, « on » ? Nous… Nous tous ! L’État, les régions, les départements, les communes,nos impôts, notre porte-monnaie…

Existe-t-il encore des paysans calmes ? Maîtres de leurs nerfs ? Prêts à discuter plutôt qu’à faire peuret à détruire ? Je sais que oui. Mais ces agriculteurs-là sont inaudibles, perdus dans le vacarme et lesvociférations des enragés… J’ignore quels sont les plans des manifestants pour demain, mais je lessoupçonne. Pour qu’on les entende enfin (autrement dit, qu’on leur attribue davantage de subventions,lesquelles iront droit dans la poche des plus gros), ils vont bloquer le périphérique, menacer le ministèrede l’Agriculture, saccager celui de l’Écologie (ils l’ont déjà fait sous Dominique Voynet : aucun d’euxn’a été inquiété). Ils vont brûler des pneus (merci, la pollution aux particules fines ; bien la peine qu’onveuille réduire le diesel !). Ils vont hurler leur haine des écolos, qui les empêchent de polluer à leur guiseet réduisent leur chiffre d’affaires : qu’importent la mort des rivières, les pesticides dans l’assiette, lesmarées vertes sur les côtes, les nitrates dans l’eau du robinet, les gaz à effet de serre, la stérilisation dessols, le pompage effréné des nappes phréatiques et tant d’autres catastrophes environnementales,pourvu qu’on ne gêne pas la production des denrées et qu’on n’affecte pas les récoltes !

Pauvres campagnes, métamorphosées en usines à fabriquer du blé, de la viande ou d’autres matièrespremières alimentaires ou industrielles ! Malheureuses terres agricoles, défoncées à grands coupsd’engins monstrueux et avides de pétrole ! Tristes champs sans bornes, ni haies, ni insectes, ni oiseaux,et qui absorbent à eux seuls 70 % des eaux douces disponibles…

À l’heure où j’écris ces lignes, non seulement les paysans de Bretagne et d’ailleurs marchent sur Paris,mais les éleveurs de moutons de Savoie séquestrent (à Bramans) trois personnalités du parc national dela Vanoise : son président, Guy Chaumereuil ; son directeur, Emmanuel Michau ; et l’un de ses gardes,Franck Parchou. Les preneurs d’otages se disent excédés par les attaques de loups contre leurstroupeaux. Ils exigent que le préfet de la Savoie décide que soient sur-le-champ abattus cinq de cesprédateurs, s’il le faut en allant les traquer jusqu’au cœur du parc national. Ces éleveurs « en colère »

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violent trois fois la loi : en séquestrant des personnes ; en réclamant qu’on « prélève » (une litote pourdire « massacre ») des sujets d’une espèce protégée (les loups le sont, notamment par la Conventioneuropéenne de Berne, dont la France est signataire) ; et en demandant qu’on aille fusiller ces animaux àl’intérieur d’un sanctuaire de la nature, créé il y a plus d’un demi-siècle par et pour l’ensemble de lanation française.

Imposer par la force son point de vue et ses intérêts corporatistes aux dépens de l’intérêt général : nousen sommes là. Nombre de paysans pensent qu’un bon coup de poing vaut mieux qu’un long discours. Jele sais pour avoir failli me faire casser la figure il y a deux ans, à Lanslebourg, près de Bramans, lorsquej’y avais présenté ma « Pétition pour la Vanoise ». (Je rappelle qu’on peut encore la signer.)

Tuer, détruire, séquestrer, massacrer, saccager : on jurerait que les agriculteurs n’ont plus que ces motsà la bouche. Mais de tels dénis de démocratie ne sont plus supportables. Pour paraphraser NicolasSarkozy quand il parlait d’environnement, je dirais que les violences paysannes, ça commence à bienfaire ! Les agriculteurs et les éleveurs ne sont pas les seuls à souffrir des monstrueux excès dulibéralisme dans la sphère de l’économie et de l’égoïsme dans la sphère du cœur. Je rappelle surtoutqu’ils ont d’autres solutions que de casser des vitrines à Paris ou la gueule des responsables de parcsnaturels. Ces solutions sont économiquement et écologiquement adaptées, et immédiatementpraticables. Elles ont un nom : le « bio ». L’agriculture et l’élevage « bios », sains, beaux, bons etdurables…

Je ne perds pas espoir. Ces dernières années, le « bio » a fait un bond en France, en Europe et dans lemonde. Je rêve qu’un jour prochain, grâce aux progrès d’une pratique agricole apaisée, rentable et apteà faire bien vivre des paysans débarrassés de toute pulsion de violence, de prise d’otages ou de carnageparmi les loups, un nouveau Virgile puisse composer Les Bucoliques du XXIe siècle.

Catégories : Lire pour agir | 2 Commentaires

2 réflexions sur “Lettre à un paysan… Fabrice Nicolino”

12 septembre 2015DixieEt bien, je ne regrette pas d’avoir fait un détour vers ton blog et merci pour m’avoir faitdécouvrir ce billet !Il n’est pas toujours simple de « ne pas perdre espoir »…

Réponse12 septembre 2015folfaerieGrand merci d’être passée « chez moi » Quand je regarde ce qui se passe un peupartout dans le monde, c’est sûr que les raisons d’espérer ne sont guère nombreuses. Etpourtant, il a des gens qui s’attellent, chacun à leur petit niveau, à changer ce monde.J’écris des billets sur ce type de livres, dans l’espoir que ça intéresse ceux qui, a priori, nese sentent pas concernés

Réponse

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Comprendre l’environnement et ses enjeux

(http://www.goodplanet.info/)

ACTU FONDATION (HTTP://WWW.GOODPLANET.INFO/C/ACTUFONDATION/) AGRICULTURE(HTTP://WWW.GOODPLANET.INFO/T/AGRICULTURE/), FRANCE(HTTP://WWW.GOODPLANET.INFO/T/FRANCE/)

On a lu Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est

devenue l’agriculturePublié le :23/09/2015Last updated:23/09/2015 16h43

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Dans son dernier livre, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture, le journalisteFabrice Nicolino continue à dénoncer les travers et les scandales de l’agriculture industrielle. Vouloirproduire beaucoup à bas coût se fait au détriment non seulement de l’environnement mais aussi despaysans. Paru en septembre, cet ouvrage revient sur les origines de l’agriculture industrielle qui s’estdéveloppée dans la France de l’après-guerre. Il décrit comment progressivement les paysans sontremplacés par des agriculteurs. Ils sont, au nom du progrès, incités à revoir leurs pratiques pour produire

English (http://www.goodplanet.info/en/)

Page 46: Revue de presse, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, Fabrice Nicol

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plus. Ce qui conduit au final à la création d’un vaste secteur agro-industriel qui s’imbrique dans la politique

industrielle et commerciale du pays, qui permet à de grandes entreprises chimiques ou automobile de

trouver des débouchés.

Fabrice Nicolino revient sur la manière dont la mécanisation, la modernisation des cultures, l’essor des

intrants et des pesticides ont été rendu possible. Il met en lumière la naissance puis le rôle croissant du

ministère de l’agriculture, des syndicats agricoles officiels et de l’INRA. Tous assurent la promotion d’une

agriculture productiviste au détriment du maintien de la paysannerie.

Aujourd’hui, selon lui, l’agriculture ne répond pas à la mission de nourrir le monde, malgré tous les progrès

relatifs des rendements, la faim dans le monde perdure. Et l’agriculture est devenue une machine

industrielle coupée des réalités de la terre, elle épuise les sols, empoissonne les terres, l’eau, les

consommateurs ainsi que les agriculteurs et les paysans. Il détaille le cas de l’Inde. Il fustige la FAO pour

avoir failli à ses engagements d’éradiquer la faim dans le monde, qu’elle réitère depuis plus de 60 ans. Il

s’attarde aussi longuement dans son dernier chapitre sur le land grabbing ou accaparement des terres,

dernier symptôme d’une agriculture néo-colonialisme qui favorise les plus riches au détriment des petits

paysans locaux. Le land grabbing prive de terres de nombreux petits exploitants et traduit une

appropriation de plus en plus croissante des terres aux mains de grandes entreprises.

Le livre montre plaisant à lire, la plume de l’auteur y est pour beaucoup. Toutefois, le choix de rédiger ce

livre comme une lettre, en fait un dialogue à sens unique entre l’auteur et Raymond, un paysan fictif

français de 90 ans qui a participé à toutes ces transformations, est assez étonnant. On se dit que pour

écrire son histoire de la naissance de l’administration agricole française, Fabrice Nicolino aurait pu s’y

prendre autrement, surtout que ce choix laisse entendre que le livre s’adresse à un lectorat déjà au fait des

problèmes traités et dénoncés dans le livre. Mais, c’est sans doute pour mieux montrer que l’agriculture

moderne a perdu la tête et la raison. Fabrice Nicolino espère qu’il n’est pas encore trop tard et qu’on peut

encore inverser les choses, il écrit : « Ce qui a été fait peut-il être défait ? Oui, jurent quelques siphonnés,

dont je suis, écrit-il. (…). Pour les besoins d’un projet industriel amoral, on a vidé des milliers de villages et

rempli les banlieues de millions de prolétaires, dont beaucoup devenus des chômeurs perpétuels. (…) Mon

vieux Raymond, (…) ne me dis surtout pas que tu ne regrettes rien. Moi, si. Une autre histoire était possible.

Un autre monde reste à construire. »

Pour lire un extrait, tiré du 7e chapitre sur le remembrement agricole, se rendre sur le site de l’auteur –>

http://fabrice-nicolino.com/?p=2038 (http://fabrice-nicolino.com/?p=2038)

Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture de Fabrice Nicolino, 123 pages,Editions Les Echappés, 13,90 euros.

Julien

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Tags AGRICULTURE (HTTP://WWW.GOODPLANET.INFO/T/AGRICULTURE/), FRANCE(HTTP://WWW.GOODPLANET.INFO/T/FRANCE/)

Vos réactions

Francis DIT :Les paysans sont devenus agriculteurs à partir du moment où ils ont appris leur métier à l’école.

Répondre (http://www.goodplanet.info/actufondation/2015/09/23/on-a-lu-lettre-a-un-paysan-sur-le-vaste-merdier-quest-devenue-lagriculture/?replytocom=713402#respond)

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8/10/2015 Y’a t-il encore un agriculteur dans le pré ? • Néoplanète

http://www.neo-planete.com/podcast/ya-t-il-encore-un-agriculteur-dans-le-pre/ 1/8

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LIVRE :Y’a t-il encore un agriculteur dans le pré ?Publié le 23 septembre 2015

La plupart des agriculteurs ont aujourd’hui disparu, étouffés par une industrialisation galopante

loin de rimer avec santé… Voilà pourquoi Fabrice Nicolino publie « Lettre à un paysan sur le vaste

merdier qu’est devenue l’agriculture ». L’auteur s’adresse à un personnage fictif, Raymond, un

agriculteur retraité âgé aujourd’hui de 90 ans, à l’aube de sa vie : Raymond doit maintenant

savoir la vérité sur la mort des paysans pour mourir lui-même en paix…

© Agence Anne & Arnaud

Bien sûr cet ouvrage passionnant pointe du doigt la guerre, l’après-guerre mais également des racines

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SUR LA PLANÈTE

Quand Tchernobyl devient une réserve naturelle ! Près de 30 ans après l’accident nucléaire en Ukraine, la faune est florissante dans la zone d’exclusion où élans, cerfs, chevreuils, sangliers et loups sont de nouveau abondants, selon une étude internationale publiée dans la revue

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8/10/2015 Y’a t-il encore un agriculteur dans le pré ? • Néoplanète

http://www.neo-planete.com/podcast/ya-t-il-encore-un-agriculteur-dans-le-pre/ 2/8

Bruno Lorenzi

plus profondes qui remontent au…19 siècle ! Aussi incroyable que cela puisse paraître les prémices

de l’industrialisation de l’agriculture remontent à il y a plus de cent ans… Détails avec Fabrice Nicolino

auteur de « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture »…

En 1945 après 5 années de disette il faut manger ! Des jeunes, portés par l’élan de la résistance,

veulent révolutionner le système agricole. Il s’avérera plus tard qu’il s’agissait là du germe de la mort

de l’agriculture…Explications avec Fabrice Nicolino auteur de « Lettre à un paysan sur le vaste merdier

qu’est devenue l’agriculture »…

Peut-on revenir aujourd’hui à une agriculture vertueuse avec une production bio foisonnante ? Fabrice

Nicolino auteur de « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture » y croit dur

comme fer…ou plutôt comme terre !

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