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éditorial

Maria Luisa Sotoca CuestaDirectrice Artistique

Cher public toulousain et d’ailleurs, Tout a commencé au printemps 2002 et depuis, le Festival Flamenco de Toulouse n’a cessé de grandir, à l’image des artistes révélés tels que Miguel Poveda, Rocío Molina, Rocío Marquez… 15 ans d’émotion partagée, 15 pages d’une histoire d’amitié entre le festival et le public. Le Festival Flamenco de Toulouse est aussi un témoin privilégié de l’évolution du flamenco, art vivant par excellence. Il est devenu au fil des éditions un rendez-vous artistique incontournable de la ville rose, qui a su s’approprier cet art sous ses dif férentes formes. C’est aussi plusieurs jours de fêtes, de découvertes et d’émotions, avec une démarche qui met l’accent sur la qualité et l’ouverture à tous les publics. Toujours soucieuse de proposer une pléiade d’artistes aux univers dif férents, je m’évertue chaque année et depuis 15 ans à renouveler sans cesse la programmation, pour que chaque instant soit précieux. Celles et ceux qui me connaissent savent que je mets mon cœur dans tout ce que j’entreprends. 2017 sera une édition en couleur et dans la lumière. Une programmation construite autour d’artistes qui invitent et touchent l’âme. Pendant quinze jours, le flamenco investira Toulouse et sa métropole, l’occasion de découvrir ou

de revoir la jeunesse flamenca, avec la venue d’Alba Molina la fille du couple mythique Lole et Manuel, une artiste qui a colmaté les brèches de son âme avec cet hommage poignant à ses parents. La gaditane Laura Vital nous of frira un récital avec une esthétique et une sensibilité musicales très dif férentes de celle d’Alba, mais tout aussi délectables. La fidélité aux artistes est une partie de ce qui nourrit le choix de la programmation. Ainsi nous retrouverons Gema Caballero et Rosario Guerrero « La Tremendita » dans un duo inédit où elles partageront la même scène pour une soirée unique. Après son vif succès à la dernière biennale flamenco de Séville, c’est à Toulouse que le guitariste Manuel Valencia présentera son premier opus « Entre Mis Manos ». Nous suivrons notre itinéraire flamenco et ferons une pause au théâtre des Mazades pour oublier le désordre du monde et rejoindre l’imaginaire et la poésie de la danseuse Sara Calero. Nous recevons également le merveilleux danseur Manuel Liñan avec son spectacle « Sinergía ». Un artiste audacieux et libre qui apporte un vent nouveau à la danse flamenco. Et enfin, pour compléter cet te quinzaine flamenca, projection, expositions et ateliers sont également proposés.

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presse écrite

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intramurosmensuel d’information culturelle

N°420 - Février 2017

N°421 - Mars 2017

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côté toulousehebdo 100% toulousain

N°86 du 23 Févrierau1er mars

N°87 du 2 au 8 mars

N°89du 16 au 22 mars

N°88du 9 au 15 mars

Les encarts

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côté toulouse (suite)hebdo 100% toulousain

" Toulouse fait la fête au flamenco "Côté Toulouse n°88

du 9 au 15 mars

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clutch guide mensuel d’information culturelle

N°50 - Mars 2017

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la dépêche du midiquotidien régional

" Festuval flamenco, quinze années d’émotion partagée "

15 mars 2017

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toulouscope / toulousespectacles.frguides des sorties à toulouse

5 février 2017Supplément

«La Dépêche»

Version papierDu 8 au 21 mars

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cnews matinquotidien d’information gratuit

N°1607 14 mars 2017

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les échos - weekend supplément du quotidien

N°68 17 et 18 Mars 2017

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autres publications

Sortir n° 135Mars 2017

Guia Flamenca www.guiaflama.com

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autres publicationsprogrammes des salles

La Muse en GoguetteLaunaguet

Altigone Saint-Orens de Gameville

Instituto CervantesToulouse

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autres publicationsprogrammes des salles (suite)

Espace Croix-Baragnon Toulouse

Centre Culturel Henri Desbals Toulouse

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web et autres médias

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en version françaisearticles et annonces

Festival Arte Flamencoarteflamenco.landes.fr

Et aussi :

Ecouter & regarder :

www.flamenco-culture.comwww.toulouse-tourisme.comwww.toulouse.frwww.toulouse.frmwww.culture31.com

Interview sur Radio Mon Païswww.radiomonpais.fr

Interview sur France Bleu www.francebleu.fr

Reportage sur France 3 pluzz.francetv.fr

La Dépêche Web www.ladepeche.fr

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en version françaisele festival vu par claude worms

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Laura Vital - 13 mars 2017

L’auditorium de l’Instituto Cervantes (environ 120 places) est certes un lieu idéal pour un récital de cante en duo traditionnel, mais nous avons rarement eu l’occasion d’assister à un échange aussi chaleureux et at tentif entre deux musiciens et leurs auditeurs, dont les sourires épanouis pendant tout le spectacle, et longtemps après, étaient on ne peut plus éloquents. C’est que Laura Vital et Eduardo Rebollar sont non seulement des artistes de haut niveau, mais aussi des personnalités généreuses et at tachantes, respectueuses d’un public qu’ils savent «recevoir» et mettre à l’aise en quelques mots, mais sans la moindre complaisance quant à la qualité musicale – sans doute est-ce la raison pour laquelle un couple (Mme Françoise Guilbot et M. Andres Pesquera, que nous associons volontiers à l’événement) qui avait entendu Laura Vital à Saintes cet été n’a pas hésité à se déplacer jusqu’à Toulouse pour goûter un nouveau moment de bonheur partagé.

Laura Vital allie, à un degré rare, une maîtrise vocale très «actuelle» à la spontanéité et la faculté d’improvisation propres au cante «à l’ancienne». C’est dire qu’aucun de ses récitals ne ressemble au précédent ou au suivant (si ce n’est par son exigence et son engagement), tant elle est sensible à son humeur du moment comme aux réponses de son partenaire et du public – d’une totale sincérité aussi : pas question pour elle de chanter une letra si elle ne ressent pas profondément,

et dans l’instant, son ethos. C’est dire que chacun de ses concerts nous fait passer du rire (ou du sourire complice) aux larmes en une multitude de gradations intermédiaires – c’est peut de dire que le chant de Laura Vital «transmite». C’est dire aussi qu’elle assume des risques considérables avec une assurance stupéfiante, car cet te transmission ne passe jamais par une surenchère expressionniste, mais toujours par un surplus de raffinement musical.Elle peut aussi se le permettre car elle sait pouvoir compter sur la sécurité que lui apporte en permanence l’accompagnement d’Eduardo Rebollar – une complicité ancienne et rare, qui nous a fait penser à d’autres duos historiques, tels Pastora Pavón et Luis Molina, ou Isabelita de Jerez et Manolo de Badajoz. L’intuition instantanée du guitariste, qui repose aussi sur la connaissance encyclopédique du cante indispensable (ou du moins qui devrait l’être) à tout accompagnateur «de oficio», est particulièrement manifeste et efficace dans son usage des silences dans les cantes «festeros» (tangos, cantiñas, bulerías), qui laissent d’abord au chant tout l’espace nécessaire à son vagabondage ornemental, avant de le recueillir et de le relancer en fin de tercio par de vigoureux rasgueados ou une paraphrase de ses dernières notes mélodiques. Son accompagnement de la malagueña de La Trini («Haciendo por olvidarte…») devrait être étudié dans toutes les écoles de flamenco : ses réponses exactes, quant à leur durée (juste le

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nécessaire à la cantaora) mais aussi quand à leur placement (une infime fraction de seconde avant que la dernière note du chant n’expire) l’ont transformée en un bloc organique au sein duquel chaque tercio se fondait en un vaste arc mélodique dont la guitare éclairait la cohérence à grande échelle. Ajoutons les rasgueados continus sur plusieurs compás «de sa fabrication» qui sont devenus l’une de ses signatures stylistiques et la faculté d’improviser des développements inat tendus à partir de citations historiques (par exemple, une magnifique introduction aux siguiriyas, initiée «por Niño Ricardo» et achevée «por Jerez», non sans plusieurs remates successifs pour faire monter la tension et rendre un fugitif hommage à Parrilla de Jerez) : du grand art.

Comme de coutume, on aura pu apprécier une heure et demi durant la fine musicalité des interprétations de Laura Vital - sans artifices superflus, juste ce qu’il faut pour exprimer, dans tous les sens du terme, la moindre gout te du potentiel de chaque cante : caresser la mélodie en en ciselant suavement les contours par le seul placement rythmique et quelques césures ; ou, au contraire, souligner un mot par une brève profusion ornementale ; passer d’un mezza voce merveilleusement soutenu dans les graves à une fulgurance de puissance pour un cierre dramatique ; jouer des contrastes entre le découpage d’un vers en micro-séquences et la liaison sur le souffle de plusieurs vers successifs… Bref, quelque soit le cante et le palo, une sensibilité naturelle apparemment infaillible à l’exacte mesure des moyens vocaux qu’il convient de lui administrer. Les cantes de Laura Vital sont donc à la fois les «cantes de siempre» et ceux d’un «ici et maintenant», irréductiblement à la première personne,

qui jamais ne se reproduira – comme, par exemple, une mariana en trois mouvements dont nous n’avions plus entendu une recréation aussi majestueuse depuis José Menese ; ou encore, une grandiose série de trois siguiriyas d’une extrême tension intérieure, dans une mise à nu poignante des gouf fres d’émotions que peuvent recéler quelques «simples» cellules mélodiques répétitives (El Viejo de la Isla – Manuel Torres / Francisco La Perla / cabal del Fillo).

Nous conclurons donc par un bref résumé du programme, étant entendu qu’on pourra appliquer à sa totalité les quelques remarques qui précèdent : tangos (Enrique Morente / tangos de Triana / tango extremeño / Tía Marina Habichuela) / malagueña de La Trini, rondeña et fandango de frasquito Yerbabuena / marianas / cantiñas (alegría de la Perla de Cádiz / deux cantiñas de Pastora Pavón / rosa / deux cantiñas de Pastora Pavón) / siguiriyas (cf. ci-dessus) / fandangos du Huelva (dont un cante original et de magnifiques versions du fandango «valiente» de Alosno et du fandango de José Rebollo) / bulerías (dont des cantes de Juana Cruz Castro et de La Perla de Cádiz).

Une fois de plus, le Festival Flamenco de Toulouse est le premier en France qui ait of fert à Laura Vital et Eduardo Rebollar l’opportunité d’un récital à la mesure de leur talent. Espérons qu’il sera suivi de beaucoup d’autres.

NB : sonorisation très claire et équilibrée, et lumières à l’avenant. Un grand merci à Stéphan Villières et Christian Moga, techniciens à l’Espace Croix Baragnon.

Laura Vital - 13 mars 2017 (suite)

Entretien avec Laura Vital :www.flamencoweb.fr

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Après le succès de son showcase à l’auditorium de la Fnac la veille, Manuel Valencia a fait salle comble deux soirs de suite à l’Espace Croix-Baragnon, avec un programme identique mais bien agencé qui reprenait la quasi-totalité des compositions de son récent enregistrement («Entre mis manos»), à l’exception de la rumba «Najando» - ce dont nous ne nous plaindrons certes pas…

Si nous avions émis quelques réserves sur l’album (Entre mis manos), sa présentation en concert nous a net tement plus convaincu. L’interprétation de Manuel Valencia y gagne considérablement en dynamique et en subtilité – en «matices». Surtout, la sonorisation s’avéra net tement supérieure à la production du disque, donnant à l’instrument la présence et le mordant adéquats au timbre de la guitare flamenca en général, et au jeu incisif de Manuel Valencia en particulier. Pour n’en prendre qu’un exemple, les deux longs trémolos (minera et rondeña) qui nous avaient paru grêles et pour tout dire un peu insipides à l’audition du disque ont gagné lors de ces deux récitals un relief inédit, du fait d’un bon équilibre sur tout le spectre sonore qui permettait d’entendre parfaitement le chant des aigus et son harmonisation par la ligne de basse, pour une fois sans excès de réverbération et avec juste la rondeur qui convenait. De même, les cataractes d’alzapúa «à l’ancienne» (alternance P / i / P) que le guitariste déchaîne régulièrement dans ses siguiriyas ont bénéficié d’une réalisation sonore très analytique qui en restituait toute la fulgurance rythmique et la moindre nuance d’intensité. Il convient donc d’en remercier une fois encore Stéphan Villières.

Le récital commença par une version en duo (guitare

- percussions) de la bulería por soleá «Gandinga», sans les cantes de l’album. C’est sans doute la raison pour laquelle Manuel Valencia y a ajouté une introduction por soleá très lente, dont le rubato confine parfois au phrasé ad lib. – une très belle utilisation, trop courte à notre gré, des dissonances de secondes et neuvièmes mineures caractéristiques du mode «por granaína» (sixième corde en Si comme pour la célèbre siguiriya de Gerardo Nuñez). Pour la suite, le guitariste se contente de pallier à l’absence de cante par la répétition périodique, légèrement variée quant au phrasé, d’une falseta très dynamique, basée sur une habile alternance arpèges / pulgar – cf. notre transcription : Entre mis manos.Nous avons retrouvé (et déploré) le même refus du développement pour l’introduction por minera au fandango «Velo de flor» : là encore, une superbe idée mélodique qui expose en quelques notes la couleur sonore de la minera, trop vite abandonnée pour le long trémolo qui suit. Le thème du fandango est construit sur la modulation traditionnelle du cante vers la tonalité relative majeure (ici Mi Majeur), non sans quelques détours moins at tendus par le relatif mineur (Do# mineur). L’harmonie de ce matériau mélodique, qui fait usage de refrain, resurgit en filigranes lors de «couplets» en arpèges, conclus par des «remates» spectaculaires en picado – bref, une sorte de «rondo por fandango». Les alegrías («La fuente nueva», tonalité de La Majeur), de structure classique (falseta / remate / compases / llamadas…) mais avec quelques motifs mélodiques récurrents de type leitmotiv, nous semblent avoir beaucoup gagné en cohérence et en swing du fait du choix d’un tempo relativement modéré, et de l’accompagnement exceptionnel de Ángel Sánchez González «Cepillo».

Manuel Valencia - 16 et 17 mars 2017

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Manuel Valencia - 16 et 17 mars 2017 (suite)Les mêmes remarques valent pour la première bulería («Báilame», mode flamenco sur Do#), et notamment pour les deux très longues falsetas «a cuerda pelá», en picado puis au pouce, dont les savantes sinuosités qui nous ont rappelé le style de Manolo Sanlúcar s’appuient confortablement sur les indispensables ponctuations de Cepillo. Un «estribillo pegadizo» encadre quelques cantes de Felipa del Moreno – compás ravageur mais montée progressive vers la limite périlleuse de sa tessiture, d’autant qu’avec un capodastre à la deuxième case, le mode «réel» est en fait le mode flamenco sur Ré#. Avouons que nous ne comprenons toujours pas la fréquence de ces choix extrêmes, qui relèvent plus de l’exploit physique que de la musique, mettent en péril les cordes vocales et nuisent à la musicalité de l’interprétation – intonation approximative, raideur du phrasé et de l’ornementation… La toná et la debla qui suivirent démontrèrent d’ailleurs que l’expressivité du cante se passe aisément de ces surenchères démonstratives : a cappella, la cantaora y choisit spontanément un registre plus raisonnable, pour une interprétation beaucoup plus fluide et tout aussi intense. Entretemps, Felipa del Moreno avait eu tout le loisir de s’exprimer longuement por tango – Camarón («Estoy pasando fatigas…») puis tangos extremeños et de Graná, plus précisément «del camino»). En trois falsetas, Manuel Valencia nous donna un aperçu exhaustif du «toque jerezano por tango» : falseta de pulgar façon Parrilla de Jerez, alzapúa et falseta en arpèges P / m / i alla Moraíto (mécanisme phrasé d’abord en triolets avec les basses sur le temps, puis déphasées par rapport à la pulsation par un passage en doubles croches sur le même arpège de trois notes).Cepillo nous avait déjà donné un aperçu de sa virtuosité lors d’un réjouissant mano a mano avec le guitariste, sur arpèges répétitifs puis accords à contretemps,

pour la coda de la bulería «Báilame». Il récidiva ensuite pour un court mais impressionnant solo, également por bulería. Le percussionniste a l’élégance de faire oublier sa technique dès qu’il s’agit d’accompagner ses partenaires. L’écouter s’immiscer sur la pointe des pieds dans le compás, faire monter progressivement la tension et enfin «tenir la baraque» avec juste ce qu’il faut de relances, ni trop ni trop peu, est en soit un régal. Avec les meilleurs percussionnistes actuels, l’accompagnement de la guitare a at teint le niveau de complémentarité du duo chant – guitare traditionnel. Ajoutons à ces qualités le tact et la courtoisie : lors du bis por bulería, Cepillo abandonna instantanément le cajón pour les «palmas sordas» dès que Felipa del Moreno chanta sans micro en bord de scène. ¡Arte !Du grand art également avec la rondeña solo «Entre mis manos», et plus encore avec la version de Manuel Valencia du toque por siguiriya de Manuel Morao («Patriarca»), dont il est l’un des meilleurs interprètes actuels : reprises en échos assourdis de motifs mélodiques, brefs éclairs de picado en réponses à des thèmes de pulgar, crescendos, «recortes» et «apagados» millimétrés… Tout pour être heureux. Même bonheur enfin avec sa relecture du style de Moraíto por bulería, pimentée de quelques harmonisations plus contemporaines, en trio avec palmas et percussions («Neferet»).Le public répondit avec enthousiasme à ce récital un peu court (une heure dix environ), mais riche en moments forts. Il en fut remercié d’abord par un bis généreux (cantes por bulería avec l’une des rares variantes entre les deux soirées : falseta de Paco de Lucía pour la première, de Manuel Morao pour la seconde), puis par une brève mais chaleureuse «fin de fiesta», avec Cepillo al toque et Manuel Valencia al baile.

Entretien avec Manuel Valencia :www.flamencoweb.fr

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Il faut le voir (et l’entendre) pour le croire : sans l’image et le son, il est impossible de décrire «Sínergia». Le chroniqueur démuni serait donc fort tenté de jeter l’éponge avant même de commencer à écrire, et de renvoyer ses lectrices et lecteurs à la belle galerie de photographies que nous a of ferte Fabien Ferrer (Manuel Liñan vu par Fabien Ferrer. Otra sínergia). Mais ce ne serait sans doute pas du goût de la Directrice Artistique et du Président du Festival Flamenco de Toulouse…

Tentons donc une première approche du spectacle, sans trop d’illusion quant à sa pertinence. Manuel Liñan est un musicien du mouvement, mais pas au sens où il poserait de la danse sur de la musique. Il compose, ou improvise, des partitions gestuelles dont on jurerait entendre non seulement le rythme, mais aussi les contours mélodiques, jusque dans ses chorégraphies «a cappella». Il serait malséant de parler ici de perfection technique : comme pour Belén Maya ou Rocío Molina, il s’agit là d’un prérequis qui va de soi, sur lequel il est inutile de s’at tarder.

«De la musique avant toute chose» : par exemple dans la mise en espace de la rondeña de Ramón Montoya, en duo avec Victor Márquez «Tomate». Manuel Liñan incarne les ruptures de ton entre les dif férentes sections de la composition, en souligne les articulations ou les transitions, non par un mimétisme platement descriptif, mais par un véritable contrepoint visuel – un chef-d’œuvre. Car le bailaor pratique volontiers l’art de la fugue : il en esquisse le sujet par un bref taconeo, introduit un contre-sujet aérien en quelques volutes des bras, ajoute une troisième voix par le mouvement des poignets et des mains (avec ou sans «pitos»), voire une quatrième par la rotation du torse…

Comme Verlaine, Manuel Liñan «préfère l’impair». Ce sont cet te asymétrie et cet te polyrythmie gestuelles qui lui permettent au début du spectacle, et dans son avant-dernier tableau, de dialoguer avec le «Romance de Flor y Blanca Flor» (un des nombreux avatars de la Chanson de Roland) interprété par Agujetas el Viejo, non seulement avec ses parties psalmodiées mais aussi avec ses récits parlés – autre chef-d’œuvre (l’enregistrement, ancien, est naturellement dif fusé of f. On pourra en écouter d’autres versions par El Negro del Puerto et Dolores la de Cepillo).

Le baile de Manuel Liñan habite intensément l’espace scénique, sans qu’il soit nécessaire de le peupler d’accessoires : six chaises suffisent à en renouveler avec fluidité la géométrie, animée par les positionnements changeants de ses trois partenaires – séparés, en trio compact, à deux contre un… La présence ne s’explique pas… tout de même un peu. La danse «soluble dans l’air», telle que la pratique Manuel Liñan, peuple le plateau d’objets ou de partenaires fictifs en quelques impulsions précises mais inachevées, dont il nous laisse le soin de compléter la trajectoire. Cet te poésie lunaire de gestes en engrenages, dont la mécanique implacable semble parfois lui résister, n’est pas sans évoquer Buster Keaton ou Harry Langdon – nous avons rarement entendu le public rire autant à un spectacle de baile : un rire léger, discret et joyeux à l’image de l’art de Manuel Liñan. Comme le Baptiste Debureau des Enfants du Paradis, il peut aussi passer par des crises de fragilité opiniâtre : il vient alors chercher refuge et secours auprès de ses partenaires, qu’il fixe intensément (supplication ou défi ?) ou dont il saisit les bras, comme si les siens lui faisaient défaut pour continuer à danser. On n’oubliera pas de sitôt

Manuel Liñan - 18 mars 2017

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Manuel Liñan - 18 mars 2017 (suite)

l’image de David Carpio frappant de «nudillos» por siguiriya la semelle de l’une des chaussures du danseur, comme si ce dernier ne pouvait plus suffire à la tâche (carceleras, toná y martinetes).

«Sínergia» peut aussi être compris comme une suite, éminemment personnelle, de la «Edad de oro» d’Israel Galván. Outre un même format traditionnel (chant / guitare / danse), on y retrouve la même musicalité du taconeo, le même usage du corps dansant en corps sonore, le même sens de l’ellipse et le même jeu dilatoire sur les codes du baile traditionnel : de brèves escobillas virtuoses dont nous anticipons vainement le crescendo en arrêts sur images et poses emphatiques qu’il casse immédiatement par quelque mouvement impatient de la pointe du pied, Manuel Liñan joint «l’Indécis au Précis» et semble souvent hésiter entre «dos vereítas iguales». On peut au moins être sûr qu’il ne prendra ni l’une ni l’autre, mais quelque chemin de traverse insoupçonné. Le baile de Manuel Liñan est aussi insaisissable que le cante d’Enrique Morente, son compatriote.Soleares ; alegrías et cantiñas ; carceleras tonás

et martinetes ; tangos (magnifique série : la Pirula / la Repompa, Niña de los Peines, de Triana – dont le modèle mélodique rarement chanté du «Tropezón que yo dí» de Pepe de la Matrona, de Graná… sans oublier le «taratatrán» de El Chaqueta et un fragment d’alboreá por tango en guise de refrain) : il va sans dire que le cante de David Carpio et de Miguel Ortega, souvent en mano a mano, aura été de bout en bout à la hauteur du baile ; avec quelques sommets, dont une soleá de Paquirri et une cantiña de Córdoba a cappella par Miguel Ortega, et les cantes «a palo seco» par David Carpio (cf. ci-dessus). Une suite composée de vidalitas et de milongas, sans danse, nous a aussi permis de goûter à loisir la complémentarité de leurs styles – coda sur la répétition du premier tercio de la vidalita («Mi pena es más grande, vidalita…»), d’abord alternée puis à deux voix. Et la composition por rondeña de Victor Márquez «Tomate» (sans danse également) était digne de celle de Ramón Montoya à laquelle elle préludait.

Manuel Liñan, ou un «Art poétique» du baile. «Et tout le reste est lit térature».

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1975 : le premier disque du duo Lole y Manuel, opportunément intitulé «Nuevo día», (Movieplay) annonce ef fectivement une nouvelle époque, non seulement du flamenco mais plus généralement de la musique populaire andalouse. L’audience de l’album, y compris à la radio et dans les juke-boxes, dépassa largement les milieux flamencos. A tel point que cet te même année, le festival de Mairena del Alcor, haut-lieu du purisme intégriste s’il en fut, ne put éviter de programmer Lole y Manuel – à trois heures du matin, devant un public plutôt hostile… (Camarón y avait reçu le même accueil cet te même nuit).

Manuel Molina Jímenez, Manuel Molina (Ceuta, 1948 – San Juan de Aznalfarache (Sevilla), 2015) n’était déjà plus un novice. Il avait enregistré dès 1971 un album de rock progressif avec Gualberto. «El Garrotín», l’un des titres au programme, avait fait grand bruit - beaucoup plus que quatre chansons qu’il avait ensuite enregistrées seul, en deux EPs singles, produits déjà par Ricardo Pachón, qui passèrent totalement inaperçues mais entrèrent ensuite dans le répertoire du duo. Ses collaborations épisodiques avec Smash lui donnèrent l’idée de former un trio de flamenco-rock, que la défection du guitariste Changuito réduisit au duo historique. Dolores Montoya Rodríguez «Lole» (Triana (Sevilla), 1954) était à l’époque bailaora professionnelle. Sa voix, alliée au talent d’auteur-compositeur et de guitariste de Manuel Molina, assura le succès immédiat de compositions qui avait été rodées quelques semaines au tablao La Trocha de Séville avant leur enregistrement . Certaines des chansons de «Nuevo día» étaient tellement en phase avec l’air du temps que deux cinéastes les utilisèrent dans la bande sonore de leurs films : Gonzalo García

Pelayo (coproducteur du disque avec Ricardo pachón) pour «Manuela» (1975 – «Nuevo día»)) et Carlos Saura pour «Deprisa, deprisa» (1981 – «Un cuento para mi niño»)

«Pasaje del agua» (LP CBS, 1976) et «Lole y Manuel» (LP CBS, 1977) achevèrent d’imposer un répertoire constitué pour l’essentiel de canciones por bulería (on y trouve cependant quelques rares détours por tango et por alegría) - des canciones por bulería d’un genre radicalement nouveaux. D’une part parce qu’il ne s’agissait pas de chansons déjà connues adaptées à la bulería, mais bien d’œuvres originales d’un cantautor (Manuel Molina) dont les textes et les mélodies en épousaient le compás avec un merveilleux naturel. D’autre part, parce que le duo y inventait, sinon un palo, du moins une variante promise à un bel avenir, la bulería lenta (¡pero muyyy lenta !) – subsidiairement parce que pour les albums, le duo utilisait ça et là la guitare électrique, la basse ou le mellotron (pour «Nuevo día», Carlos Cárcano, claviériste du groupe Granada).2016 : quarante ans plus tard, paraî t un album intitulé «Alba Molina canta a Lole y Manuel» (Universal). La fille de Lole Montoya et Manuel Molina y rend un vibrant hommage à ses parents, qu’elle n’aurait sans doute jamais osé entreprendre du vivant de son père. Pour un répertoire aussi connu et des chansons aussi parfaites, deux options seulement étaient envisageables : des arrangements radicalement dif férents, notamment quant à l’instrumentation, ou une sorte de reconstitution historique. La longue amitié d’ Alba Molina avec le guitariste Joselito Acedo l’a conduite à choisir la seconde option, en strict duo chant - guitare. C’est que Joselito Acedo, formé par son père puis par son oncle, Rafael Riqueni, a longuement travaillé avec

Alba Molina - 22 mars 2017

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Manuel Molina et en a parfaitement assimilé le style - Lole et Manuel Molina figurent d’ailleurs séparément au casting de son premier album, «Andando» (2015). Certains de nos lectrices et lecteurs se souviendront sans doute également de son accompagnement impeccable pour Lole, lors du spectacle «Álala» programmé par la dernière Biennale de Séville (2016).

Le concert présenté au Centre Culturel Henri-Desbals reprenait tous les titres du disque d’Alba Molina, choisis essentiellement parmi les trois premiers albums de Lole y Manuel, avec quelques emprunts à «Casta» (LP CBS – 1984). Dans l’ordre du programme : «Díme» (1976), «Recuerdo escolar», pour le texte duquel nous avons une tendresse particulière – entre «El florido pencil» d’Andrés Sopeña Monsalve et la bande dessinée «Paracuellos» de Carlos Giménez (1977), «Romero verde» (1977), «Al Mutamid» (1984), «Desde Córdoba a Sevilla» (1984), «Todo es de color» - quelques larmes d’Alba Molina pour une chanson «qui pourrait être un hymne mondial» (1975), «Balcón», dont l’introduction (une séquence de power chords sur les trois cordes graves, por taranta) a sans doute inspiré Diego Carrasco (1984), «Nuevo día» (1975), «El río de mi Sevilla» (1975), «Tu mirá» (1976) et un magnifique

«Cuento para mi niño», avec une introduction originale de Joselito Acedo (1975) pour finir. Ajoutons à cet te liste, qui aurait largement suffi à nous combler, un titre du deuxième disque d’Alba Molina («Para mí»), un hommage por bulería à la familia Montoya (introduction ad lib. por taranta du guitariste, avec quelques arpèges sur de savoureux accords alla Pink Floyd) et surtout, en bis, une longue série de letras por bulería inédites de Manuel Molina, avec deux longues falsetas «a cuerda pelá» de Joselito Acedo que nous ne sommes pas près d’oublier.

Le répertoire de ce concert était inscrit dans la mémoire de la majorité des spectateurs, au point que certains les fredonnaient avec Alba Molina – c’était la bande sonore d’une partie de leur vie. Elles rappelaient évidemment aussi des «vivencias» intimes à Alba Molina, qu’elle partagea avec le public en présentant chaque chanson avec émotion. Il serait donc sacrilège de nous livrer ici à une dissection musicale. Disons simplement que les interprétations d’Alba Molina et Joselito Acedo sont à la fois fidèles aux originaux et suffisamment personnelles pour nous dissuader de nous livrer au vain exercice de la comparaison (cf. Galerie sonore).

Alba Molina - 22 mars 2017 (suite)

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Flamenco Web : depuis combien de temps travaillez-vous sur cet te seizième édition du Festival Flamenco de Toulouse ?

Pascal Guyon : nous préparons chaque édition au moins une année à l’avance. Il nous faut d’abord trouver des salles. Nous ne sommes pas une institution qui disposerait de lieux de spectacle dédiés. Il nous faut donc trouver des accords avec des directeurs de salle, puis ébaucher un premier calendrier coordonné des dates du festival, en prenant en compte les vacances scolaires, les autres événements musicaux et culturels sur Toulouse, les autres événements flamencos en France et en Espagne, tout en essayant de construire une programmation cohérente.

María Luisa Sotoca : comme nous avons tout de même, au bout de seize ans, des partenaires fidèles, comme par exemple l’Espace Croix-Baragnon, l’Instituto Cervantes ou plus récemment le Centre Culturel Henri Desbals, nous connaissons bien la configuration des lieux, et nous tenons à toujours présenter des spectacles en cohérence avec les salles. Pour les scènes de petite jauge comme les trois que je viens de citer, nous avons l’habitude de mettre en avant le cante ou la danse en petite formation. Ce sont des espaces propices à la réciprocité entre les artistes et le public, et nous y programmons donc des duos ou des trios, pour rester sur des spectacles intimistes.Pour les têtes d’affiche comme Rocío Molina, Estrella Morente ou Niña Pastori, nous louons le Théâtre Casino Barrière ou la Halle aux Grains. Nous adaptons toujours nos choix artistiques aux salles dont nous pouvons disposer.

Pascal Guyon : en fait, nous sommes ou bien directement producteurs, ou bien partenaires de directeurs de théâtres avec lesquels nous signons des accords pour entrer directement dans la programmation de leur saison. Ils nous font une entière confiance quant aux choix artistiques. Le but du festival est de présenter une grande diversité de spectacles de qualité, bien sûr, mais aussi d’en assurer une bonne accessibilité tarifaire. Nos partenariats avec les centre socio-culturels toulousains nous permettent d’of frir des spectacles à des tarifs exceptionnellement bas – par exemple, cet te année, nos spectateurs pourront voir Alba Molina, ou Gema Caballero et La Tremendita, pour des tarifs compris entre 3 et 9 euros. C’est vraiment un privilège pour le public toulousain de pouvoir découvrir des artistes de ce niveau à ce prix-là.

María Luisa Sotoca : c’est d’ailleurs ce que nous avait dit Leonor Leal en novembre dernier lorsqu’elle est venue à Toulouse pour la session automnale. C’est une artiste qui s’intéresse à tout, y compris aux tâches administratives et techniques, et qui connaî t bien nos difficultés. Elle était très surprise et très admirative du fait que nous rendions le flamenco si accessible.

Flamenco Web : comment choisissez-vous les artistes que vous programmez ?

María Luisa Sotoca : c’est mon travail, et je fais donc beaucoup de recherche sur internet. Mais ça ne s’arrête évidemment pas là. Je parle avec les artistes, nous partageons nos connaissances ; souvent, ils mentionnent de jeunes collègues dont on commence à parler dans le milieu… Je lis les critiques de dif férents

Entretien avec María Luisa Sotoca (directrice artistique) et Pascal Guyon (président)

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sites web, en Espagne comme en France. C’est tout simplement un travail permanent. Et comme le festival a maintenant une certaine notoriété, nous sommes directement contactés par les artistes ou leurs agents, nous recevons des disques, des dossiers de presse…Nous nous déplaçons également beaucoup pour voir des spectacles, en France comme en Espagne, à Nîmes, Paris, Barcelone, Madrid, Séville, Jerez… Quand nous le pouvons financièrement, ou bien quand on nous invite. Cela dit, ce n’est pas forcément déterminant quant à nos choix, parce que mon travail de programmatrice est de me tenir en permanence informée sur l’actualité du flamenco, les talents émergents, les dernières parutions discographiques. Il est vrai qu’en France on voit et on entend souvent les mêmes artistes. Nous nous ef forçons donc aussi de faire découvrir au public des flamencos moins connus mais tout aussi talentueux.

Pascal Guyon : l’originalité de certaines de nos programmations est aussi liée à notre souci de présenter autant que possible toute la variété du flamenco actuel sans exclusives – que les artistes soient gitans ou non, de telle ou telle région d’Espagne, émergents ou confirmés… Le but est vraiment de présenter toute la palet te flamenca, des stars aux artistes qu’on n’a pas encore vus en France. A ce point de vue, la programmation de cet te année est vraiment exemplaire, puisque quasiment toutes les propositions sont des exclusivités françaises ou régionales. Nous pensons diriger un festival précurseur. D’ailleurs, cet te recherche artistique que mène María Luisa nous a permis d’avoir Miguel Poveda avant qu’il ne soit «Miguel Poveda», dès 2003 ; Rocío Molina il y a presque dix ans, en 2008…

Flamenco Web : comment construisez-vous la cohérence de vos programmations ? Par exemple, quatre femmes pour les trois concerts de cante…

María Luisa Sotoca : c’est vrai qu’il y a beaucoup de femmes, mais je m’en suis aperçue après coup. Ce

n’était pas un propos délibéré. Je dirais également que nous avons des artistes confirmés, certes, mais qui ne sont pas encore des «figuras», bien que certains portent des noms illustres - Alba Molina ou Manuel Valencia par exemple.

Pascal Guyon : pour nous, ce sont tous des artistes qui méritent d’être mis en vedet te. Beaucoup sont déjà venus à Toulouse pour de précédentes éditions, et notre travail est aussi de suivre leur évolution, leurs nouvelles propositions artistiques.

María Luisa Sotoca : presque tous les artistes programmés cet te année sont des gens que nous connaissons bien, personnellement. Nous fonctionnons aussi aux coups de cœur, avec notre af fect. Ce sont des personnes pour lesquelles nous avons une tendresse toute particulière…

Pascal Guyon : … et ce sont des artistes jeunes, talentueux et qui ont des choses à dire.

Flamenco Web : il n’y a donc pas de recherche de cohérence à priori. Vous suivez votre pente naturelle, et il en résulte forcément une cohérence à posteriori…

Pascal Guyon : ce que nous voulons, c’est présenter le flamenco en tant qu’art vivant dans son évolution actuelle. Un flamenco du XXI siècle respectueux de la tradition mais ouvert sur le monde. Les artistes d’aujourd’hui sont dans internet, dans les réseaux sociaux, à l’af fût de ce qui se fait dans d’autres genres artistiques, et tout cela rejaillit naturellement sur scène. C’est à notre avis ce qui peut permettre au flamenco d’aller au-delà de son cercle «naturel».

María Luisa Sotoca : j’ai l’impression que les programmations françaises tournent un peu en rond, non seulement autour de quelques noms, mais aussi par la prépondérance de la danse sur le chant ou le flamenco instrumental. Notre originalité et notre cohérence tient aussi à ce que nous nous ef forçons de trouver un équilibre entre les disciplines flamencas, entre artistes jeunes et

Entretien avec María Luisa Sotoca (directrice artistique) et Pascal Guyon (président) (suite)

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Entretien avec María Luisa Sotoca (directrice artistique) et Pascal Guyon (président) (suite)

artistes bien installés…

Pascal Guyon : … et toujours en cohérence avec les spécificités de chaque salle. Je crois qu’avec l’expérience, nous avons maintenant ce savoir-faire de programmateurs.

Flamenco Web : en termes de pur timing, à quelles dates avez-vous finalisé les contrats des cinq spectacles de cet te édition ?

María Luisa Sotoca : aujourd’hui par exemple, nous avons encore dû modifier un contrat.

Pascal Guyon : il est vrai que les relations avec les artistes, ou plus souvent avec leurs managers, peuvent s’avérer compliquées. De ce point de vue, le flamenco a encore beaucoup de progrès à faire en terme de professionnalisme, par rapport à d’autres genres artistiques. Pour ces problèmes contractuels, nous perdons souvent beaucoup de temps et d’énergie qui pourraient être mieux employés ailleurs. Dans les cas extrêmes, cela peut conduire à des renoncements parce que tel ou tel artiste ou agent provoque des problèmes qui, cumulés, finissent par rendre les choses impossibles. Il nous est arrivé de préférer renoncer à un projet plutôt que de nous mettre dans des situations intenables.Mais la réalisation de spectacles n’est pas une science exacte. Nous travaillons sur de l’humain et l’accueil est pour nous un autre aspect très important de notre travail. Il est fondamental que les artistes se sentent comme chez eux, bien accueillis, respectés et aimés. Ils nous le rendent toujours sur scène.

María Luisa Sotoca : nous choisissons aussi des gens que nous apprécions humainement. Parce qu’il existe aussi d’excellents artistes avec lesquels nous ne travaillerons jamais, pour beaucoup de raisons…

Pascal Guyon : … ce qui réduit d’ailleurs le champ

des possibles. Le flamenco est tout de même une niche, et si nous évitons certains agents, managers ou flamencos, il est vraiment indispensable d’aller à la découverte de nouveaux talents pour ne pas tourner en rond. Il arrive souvent que tel jeune artiste reçoive un prix important entre le moment où nous l’avons engagé et son spectacle à Toulouse : par exemple, récemment, Alfonso Aroca à La Unión ou Sara Calero à Jerez. Cela nous conforte naturellement dans nos choix artistiques.

María Luisa Sotoca : sans citer de noms, certains artistes ont tout de même tendance à se conduire en enfants gâtés. Nous essayons d’anticiper au maximum leurs demandes, et de les entourer au mieux, mais sans en faire trop non plus, pour ne pas tomber dans un engrenage de surenchères. J’ai rencontré d’autres programmateurs de festivals de flamenco européens en mai dernier à Málaga, à l’initiative de la Fondation de la SGAE. Nous nous sommes retrouvés à l’automne pour la Biennale de Séville, qui nous avait invités, nous avons noué des liens et depuis nous échangeons des informations entre nous. Je me suis aperçue que nous avions tous les mêmes problèmes avec les mêmes agents, les mêmes artistes… Je pense qu’il serait important que nous soyons plus solidaires, que nous communiquions plus régulièrement entre nous et que cela se sache. De manière à ce que certains agents et artistes comprennent qu’ils ne peuvent pas être toujours en demande, sans jamais faire aussi quelques ef forts vis à vis de celles et ceux qui, en définitive, achètent leurs spectacles.Il faut vraiment aimer le flamenco pour continuer à le programmer en dépit de tous ces problèmes. Ce n’est pas un milieu facile.

Pascal Guyon : quand nous avons commencé à chercher des partenariats avec des théâtres, beaucoup de directeurs étaient réticents parce qu’ils avaient déjà tenté l’expérience et avaient été confrontés à trop de problèmes. C’est dommage, car le flamenco est évidemment un art digne d’être programmé dans les

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plus grandes salles, ce qui n’est pas toujours le cas à cause de comportements de ce genre.

Flamenco Web : quelles sont vos difficultés les plus importantes ?

María Luisa Sotoca : sans hésitation les problèmes de financement. Nos limites budgétaires nous empêchent de communiquer comme nous le souhaiterions, c’est-à-dire pas seulement localement, mais au moins au niveau national. La quasi-totalité du budget part dans la production artistique.

Pascal Guyon : pour nous, le cœur du festival est la programmation. Il est hors de question de transiger sur sa qualité pour baisser les coûts. Partant de là, nous ne pouvons pas mettre dans le communication ce que nous mettons dans l’artistique.Notre programmation artistique n’est pas en rapport avec notre budget. Le budget moyen des deux sessions d’automne et de printemps tourne autour de 100000 euros. La proportion des subventions est en gros d’un tiers, et la billet terie de deux tiers, ce qui est atypique pour un festival. Normalement, c’est plutôt l’inverse. Le succès public est donc une condition sine qua non à la survie du festival. Heureusement, il ne nous a pas manqué jusqu’à présent. Mais toutes les

associations ont vu leurs subventions baisser ces deux dernières années, par exemple de 10% puis 4% pour la ville. Par contre, pour la première fois cet te année, la Junta de Andalucía va nous soutenir financièrement – modestement, mais c’est un premier pas et surtout une formidable reconnaissance du travail accompli.

María Luisa Sotoca : tout cela obère le développement du festival. Nous ne pouvons pas inviter des journalistes, ni créer les emplois qui nous seraient pourtant indispensables (webmaster, at taché de presse…). Il nous est impossible de pérenniser sur l’année mon propre poste de directrice, et il est même arrivé que je ne sois pas rémunérée du tout. En fait, nous sommes chaque année sur le fil.

Pascal Guyon : paradoxalement, quand nous voyageons en Espagne, nous nous rendons compte que le festival y est plus valorisé qu’ici, à Toulouse. C’est certes flat teur, mais tout de même illogique… Il va donc nous falloir trouver d’autres solutions, d’autres modes de fonctionnement, et réfléchir à l’évolution du festival pour les prochaines années.

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Agenda de Noticiaswww.agenciadenoticias.es

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16 Festival Flamenco Toulouse (14.03.2017)Desde el 13 al 26 de marzo se celebra la 16 edición del Festival Flamenco de Toulouse con las propuestas más frescas del flamenco actual.

La cantaora sanluqueña Laura Vital inauguró el Festival este 13 de marzo en el Instituto Cervantes de la ciudad francesa. Otro de los jóvenes que están triunfando, el guitarrista Manuel Valencia presentará los días 16 y 17 de marzo su concierto de guitarra flamenca “Entre mis manos” tras su éxito del Festival de Jerez.

La propuesta de Alba Molina “Canta a Lole y Manuel” junto al Joselito Acedo pasará por el festival el día 21 de marzo. Otra de los conciertos interesantes será el que protagonizará dos cantaoras en plena forma Gema Caballero y Rosario la Tremendita que compartirán escenario en una actuación inédita hasta ahora.

En lo que respecta al baile, actuaciones importantes la del 18 de marzo con el bailaor Manuel Liñán que presentará su espectáculo “Sinergia”. También la bailarina/bailaora Sara Calero presentará su recién estrenado “Petisa Loca” el siguiente fin de semana 24 de marzo en el Théatre des Mazades de Toulouse.

A la programación artística hay que añadir cine flamenco “Sacromonte… los sabios de la tribu”, talleres de baile con los artistas programados en el festival y exposiciones fotográficas y de pintura. Los aficionados del sur de Francia tienen una excelente oportunidad para acercarse al flamenco más fresco y actual. Y, por qué no, una buena oportunidad para acercarse a conocer Toulouse, ciudad flamenca.

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Mujeres en Toulouse (26.03.17)El 23 y 24 de marzo -el mes de las mujeres- tres flamencas han tomado por asalto el Festival Flamenco de Toulouse (creado y dirigido por otra mujer, M. Luisa Sotoca), y lo han hecho por partida doble.Sara Calero y Gema Caballero pusieron el alma en una exquisitez de espectáculo titulado Petisa Loca. Y, por su parte, Gema Caballero y Rosario La Tremendita estrenaron un proyecto al alimón titulado «CantAhora». Propuestas ambas con una altísima carga de originalidad que confirman la preponderancia actual de las mujeres en la creatividad flamenca.

‘PETISA LOCA’, LA INTELIGENTE DELICADEZA DE SARA CALERO

No vamos a descubrir a estas alturas que Sara Calero es una excelente bailarina/bailaora. Ya lo viene demostrando desde hace mucho, cuando por ejemplo destacaba en formaciones de élite como el Ballet Nacional de España o la Compañías Andaluza de Danza, entre otras. Pero Sara Calero necesitaba hablar en nombre propio, desarrollar su lenguaje personal y crear desde la nada sus propios discursos. Desde la ‘nada’ porque todas sus obras, hasta la fecha, han sido originales: nada de versiones, nada de reinterpretaciones. Tras Zona Cero, el Mirar de la Maja y Cosmogonía ahora llega la última entrega de su mundo: Petisa Loca.

Petisa Loca es una historia de vida. La Guerra Civil fue para muchos españoles un dramático punto de inflexión y en este caso marcó el destino de la protagonista de la narración. El espectáculo comienza con versos de Explico algunas cosas de Pablo Neruda: un número estremecedor que logra incorporar al espectador de golpe en la historia. Avisamos: hay que hacer esfuerzos por contener las lágrimas. La música electrónica de The Lab va subrayando la dureza de aquella existencia, pese a que tras la contienda, los vencedores quisieran sumergir a España en una complaciente estampa tradicionalista y bienpensante. Pero aquella sociología de pastel del franquismo y del catolicismo dejó a su paso muchas vidas rotas. La ambientación sonora de The Lab contribuye decisivamente a expresar esa tragedia soterrada que Sara Calero dibuja sutilmente con sus inquietantes interpretaciones incluso de bailes de fiesta.

Esos dos discursos opuestos, el de la España oficial y el de la España real, presiden el primer acto de la obra. La salida de la protagonista –como la de tantos otros en aquella situación- es la emigración a América. Y ahí nos quedamos: no seguimos con el argumento porque lo mejor es que el espectador lo siga por sí mismo.

Nos centramos ahora en el plano artístico donde tenemos que destacar que estamos ante una nueva delicia del tándem Calero-Caballero. Es difícil destacar este o aquél número en una obra tan magistralmente construida de principio a fin. Musicalmente es impecable. Gema Caballero ha demostrado nuevamente sus dotes no solo de interpretación (inapelable en esta obra), sino también de creación, porque la dirección musical es suya. Ha contado, eso sí, con excelentes colaboradores como los mencionados The Lab y el magnífico guitarrista José Almarcha. Se nota el intenso trabajo conjunto de la compañía porque el resultado tiene una coherencia casi férrea: la iluminación, la puesta en escena, el vestuario, las letras de los cantes… hasta el más mínimo detalle está sobradamente pensado y reflexionado. En realidad es la marca de la casa. Sara Calero sabe muy bien lo que quiere en cada espectáculo y es consciente de que el verdadero valor está en la conjunción de todos los elementos artísticos. Con su baile, con el cante, con la música, con la escenografía, con el atrezo, con la iluminación… con todo logra poner verdaderamente en pie una obra que, en este caso, nos cuenta la vida de una mujer que es víctima de su tiempo, pero sin un ápice de sensiblería.

En Petisa Loca Sara Calero demuestra una vez más su altísima calidad como bailarina y su gran talento para construir espectáculos de bellísima factura. Esta obra tiene pasajes de gran exigencia técnica que la Sara solventa con delicadeza y exquisitez. Además, vuelve a poner de relieve su destreza interpretativa defendiendo personajes dramáticos complejos (donde conviven la supervivencia y la ingenuidad) y, sobre todo, aplica una mirada inteligente a sus argumentos. La obra está perfectamente estructurada y tiene un ritmo muy acertado. En un montaje así ni cabe un final feliz ni se puede caer en la tentación de la fatalidad. No, porque se trata de la vida misma: un río de adversidades y dichas que cargan el depósito emocional que cada ser humano lleva consigo. Petisa Loca es un auténtico melodrama que Sara Calero resuelve en la danza con la maestría que Douglas Sirk, Bertolucci o Almodóvar han aplicado en el cine.

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Mujeres en Toulouse (26.03.17)El 23 y 24 de marzo -el mes de las mujeres- tres flamencas han tomado por asalto el Festival Flamenco de Toulouse (creado y dirigido por otra mujer, M. Luisa Sotoca), y lo han hecho por partida doble.ROSARIO LA TREMENDITA Y GEMA CABALLERO: CANTAORAS Y CREADORAS

No es gratuita la adjetivación de “creadoras” en estas dos mujeres. En los últimos tiempos el marketing del flamenco está enarbolando la palabra “revolucionario” para aplicarla impunemente a artistas que a día de hoy no pasan de la categoría de intérpretes. La revolución es una cosa muy seria que está solo al alcance de unos pocos genios cuya inquietud expresiva ha pasado previamente pos alcanzar un dominio absoluto de la materia artística con la que trabajan y que, después, se encargan de transformar. Así ha pasado con Paco de Lucía, con Manolo Sanlúcar, con Camarón o con Morente.

En el caso que nos ocupa no hablamos de revolución, pero sí de evolución, porque nos encontramos ante dos mujeres cuyo camino de crecimiento –sin impostura y sin marketing- les está llevando de forma natural a la elaboración de discursos auténticamente creativos. Gema Caballero y Rosario La Tremendita tienen estéticas muy distintas pero han seguido caminos paralelos en cuanto a formación y compromiso con el flamenco. Conocen al milímetro los cantes, las escuelas, las emociones... Ambas no solo son unas excelentes intérpretes sino que cada una de ellas –a su respectiva manera- ha desarrollado una identidad propia que hace que los estilos le suenen distintos. Y además, ambas llevan años ejerciendo la dirección musical de espectáculos de danza. En definitiva: dos mujeres muy diferentes que tienen en común su talento, su inquietud investigadora, el haberse construido una identidad propia y con vocación y capacidad para la creación. Así lo han demostrado en su propuesta conjunta: ellas, modestamente, la titulan Cantaoras, pero en vista del resultado bien podría titularse Creadoras.

Si de Cantaoras decimos que el repertorio está formado por fandangos, bambera, soleá, tangos, malagueña, sevillanas, tanguillos, etc., no estaríamos reflejando la verdadera esencia del espectáculo. Esos cantes están, sí, pero no como un recital al uso, sino como en forma de pequeños universos elaborados en torno a cada estilo: que cada uno de esos palos –y otros más- son presentados después de un exhaustivo trabajo de creación. Cada número no es un tipo de cante, sino una construcción musical en toda regla elaborada a partir del estilo concreto. Nadie puede decir que no canten “por derecho”, pero nada suena a tradicional… Y todo suena a gloria.

Es muy interesante comprobar el trabajo de investigación que hacen en cada pieza del espectáculo: exploraciones melódicas, diferentes patrones rítmicos dentro de un mismo compás, hacen que convivan formas flamencas que tienen vidas independientes, etc. Su propuesta no da tregua y eso les exige lo mejor de sí mismas en cada momento. Ambas se miran, se escuchan, se esperan, se cantan –a veces a dos voces-, se animan, se complementan: Como diría Ricardo Solfa, mujeres imán.

Y en cuanto al planteamiento escénico las dos artistas se muestran sin más compañía que los múltiples instrumentos: guitarra, bajo eléctrico, cajón y cascabeles. Rosario acompaña a Gema –por cierto, excepcionalmente por soleá- y se acompaña a sí misma con la guitarra y con en bajo en un alarde de triple salto mortal. Con una cuidada puesta en escena -sobria pero eficaz- La Tremendita y Gema Caballero exponen el fruto de su trabajo en común: dos

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Cuéntanos sobre el origen del Festival Flamenco de Toulouse.

El Festival Flamenco de Toulouse vio la luz en 2002 como una valiente apuesta que se ha ido enriqueciendo y ampliando en cada edición, en primavera.Cuyo objetivo es defender el valor del arte flamenco como expresión fundamental de la cultura andaluza y española en todos los ámbitos y especialmente en el de las artes escénicas.Cante, baile y toque conviven en él, complementándose con otras actividades como talleres, exposiciones, encuentros, charlas o películas. En sólo quince años, el Festival Flamenco de Toulouse se ha convertido en unas de las citas culturales más importantes de la región Occitanie. El Festival Flamenco de Toulouse también posee una ampliación en otoño desde el año 2010.Más que un simple acontecimiento musical, tiene como objetivo afirmar la identidad de la cultura española en la ciudad rosa, el festival es un testimonio de amistad entre la región de Occitanie y la diáspora de muchos españoles asentados en la ciudad desde hace casi un siglo. Nuestro objetivo es desarrollar cada año el mejor festival posible. El Festival Flamenco de Toulouse cuenta desde el inicio a Parrilla de Jerez como padrino, y se unen a él cada año las instituciones locales, el Instituto Cervantes de Toulouse, los teatros municipales y

Entrevista a María Luisa Sotoca, directora del Festival Flamenco de Toulouse (22.03.17)En pleno desarrollo del Festival Flamenco de Toulouse hablamos con su directora y principal mentora María Luisa Sotoca, nos cuenta su historia personal de cómo llegó al flamenco y sobre el origen y filosofía del veterano festival francés, que este año cumple su 16 edición.

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nacionales, cines, expertos e intelectuales, escuelas de baile flamenco y sevillanas…

¿Cómo ha ido la primera semana del festival?

Muy bien la verdad, un éxito rotundo, con entradas agotadas para los recitales de cante de Laura Vital y el de guitarra flamenca de Manuel Valencia, y una sala al 95% llena para Sinergía con la Cía. de Manuel Liñán. Y dentro de las actividades paralelas, la presentación del documental “Sacromonte… los sabios de la tribu” con aforo lleno y un éxito total en el taller de baile con Manuel Liñán.

¿Qué grandes actuaciones recuerdas en el Festival ?

Hay unas cuantas: En el 2003, en la segunda edición, vino Paquera de Jerez, un día espectacular. Te podría contar la tarde que pase con ella por las calles de Toulouse y luego el concierto pero seria muy largo. Era muy amiga de Francisca, ella me quería mucho y nos veíamos mucho también por Jerez. El día del concierto estaba como en su casa, canto con muchas ganas, al final ya estaba en chanclas y cantado como si estuviera en su cocina. Y con una gran reciprocidad por parte del publico, algo muy fuerte, que se vive muy pocas veces en el flamenco.En el 2004 fue con el ultimo de los mohicanos, Agujetas de Jerez, esa noche la que habría el telón fue Tomasa La Macanita. Una noche que, para mí, entró en la

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Entrevista a María Luisa Sotoca, directora del Festival Flamenco de Toulouse (suite)

historia del cante flamenco. Lo vivido posteriormente con Agujetas fue toda una aventura. Esa noche, se paró el tiempo en el teatro, como suspendido. El publico salió llorando. Precisamente le tocaba el padrino del festival, mi amigo Parrilla de Jerez, el fue el que me presento a esas figuras tan grandes. Otros espectáculos que fueron muy potentes, donde se siente que esta pasado algo grande, fue con Los Farrucos en el año 2008, o con Rocío Molina en el 2013, Estrella Morente en el 2014. Realmente podría escribirte un libro con todo lo que he vivido durante el festival.¿Cuáles son los criterios en la programación de artistas? Imagino que estáis pendientes de lo que se hace en La Bienal, Festival de Jerez.

Desde su inicio, el festival ha contando con las máximas figuras del flamenco como el año pasado con La Niña Pastori, o en años anteriores: Estrella Morente, José Mercé, Miguel Poveda, La Paquera de Jerez... A estas figuras, siempre intentamos sumar a los jóvenes valores del flamenco actual (David Carpio, Jesús Méndez, Gema Caballero, Antonio Molina “El Choro”, Daniel Casares, Sara Calero…) muchos de ellos presentando por primera vez en Francia sus primeros discos o sus nuevas creaciones. Otro ejemplo mas cercano, en noviembre de este pasado 2016, dentro del marco de nuestra sesión de otoño, tuvimos al pianista Alfonso Aroca, que fuera premiado con el “Filón” en el Festival del Cante de las Minas de La Unión, un artista que descubrimos en la muestra Flamenco con Eñe organizada por la Fundación SGAE en mayo del año pasado.Para esos artistas emergentes el Festival Flamenco de Toulouse también sirve de escaparate, sabiendo que el FFT es seguido por los demás actores culturales de festivales similares en Francia. La ambición del FFT es de aportar una nueva manera de promover y difundir el Flamenco, buscando un

equilibrio entre cante, baile y música, entre flamenco tradicional y propuestas mas vanguardista. El convenio que tenemos con los centros municipales socioculturales de la ciudad, nos permiten de acercar el flamenco a todos los públicos practicando una política de taquilla muy atractiva. Un ejemplo las funciones con Alba Molina o con el dúo Rosario La Tremendita y Gema Caballero para los cuales los precios de entrada van de 3 a 9 Euros.La programación es construida con mis “coup de cœur” pero también por los encuentros artísticos y humanos, algo que le doy una gran importancia.Ciertamente, el momento de elegir, es muy difícil, si pudiera programaría a mas, hay tantos artistas maravillosos en España. Al final, lo que queremos es que todos los festivaleros vuelven a su casa maravillados, pensando en haber disfrutado de algo verdaderamente mágico. El programa tiene que ser variado para que todo el mundo pueda encontrar allí su cuenta y acercar cada vez mas el publico al flamenco.

¿Cómo llegaste al Flamenco, como te atrapó?

Nací en París en 1967, de padres españoles procedentes de la inmigración económica y de familia humilde. Desde su llegada, mis padres tuvieron empeño de integrarse en su país de acogida y de enseñarles a sus hi jas y hi jos los valores simples tales como el respeto, la apertura de mente y la tolerancia.Como hi jos de inmigrantes, es difícil de saber a cual cultura se pertenece, en Francia me llamaban «la española» y en España «la francesa». Así que me lo tomé como un valor, construyéndome alrededor de esta cultura doble, forjándome particularmente mi propia educación musical.La música, así como el baile, entraron muy temprano en mi vida, crecí rodeada por la música y siempre tuve la copla y el flamenco a mi lado. Mis padres influyeron muchísimo sobre mí. Mi padre no era artista

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de profesión, si de corazón. El cantaba junto a su padre, -mi abuelo- en las tabernas. El arte en general siempre tuvo un sitio importante en nuestra familia. Un universo que siempre formó parte de mí. En la casa, teníamos un tocadiscos siempre funcionando. Mi padre fue intimo amigo de Antonio Molina y se escuchaba a Antonio, Marifé de Triana, Juanito Valderrama, La Paquera, Rafael Farina, etc. En Paris había una discoteca llamada “El Globo” donde venían a actuar los mas grandes de la época, como Lola Flores, yo iba siempre con mi padre. Así que la pasión que le tengo al flamenco la heredé de mi padre, un bonito regalo, ¿no?.

¿Se establecen buenas relaciones con los artistas y entre ellos?

Si, aunque muchas veces, los que llegan el día anterior no suelen quedarse a ver lo de esa noche, la mayoría quiere descansar para poder dar lo mejor el día que les toca actuar. Si es cierto, según me cuentan ellos, que se sienten como en casa, que en pocos festivales les dan tanto cariño. Yo no creo

Entrevista a María Luisa Sotoca, directora del Festival Flamenco de Toulouse (suite)

tratarlos mejor o peor que cualquier otra persona, los artistas necesitan sentir que se les quiere. En fin!¿Cuál es la afición al Flamenco en Toulouse? Peñas, aficionados, … como es el público habitual.Por una parte, están los fieles, el público que reservan su billetes nada mas abrir la taquilla. Vienen para “alimentarse de flamenco” me dicen algunos. Existe un entusiasmo que se confirma de un año para otro. Y es que Toulouse, tiene el alma latina, una ciudad que cultiva el sentido de la acogida, de la fiesta. La proximidad geográfica con España, la emigración política y económica de españoles hacia Toulouse, facilita el desarrollo de los intercambios entra las regiones de Pirineos, Cataluña, Aragón, todo esto contribuye y hace que Toulouse sea la ciudad más hispánica de las francesas.A lo largo del año, además del festival tenéis también actividad flamenca.Los dos tiempos fuertes son la sesión otoñal del festival flamenco de Toulouse y ahora en estos días la sesión de primavera. Aparte, también existen muchas escuelas de baile, pero no existen lugares flamencos como tal, como puede tener Sevilla o Madrid.

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le festival hors les murs

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de Toulouse !

« Merveilleux spectacle ! Quel danseur magnif ique et expressif ! Les chanteurs et le guitariste excellents ! Merci Maria Luisa pour ces moments de bonheur » - Hélène Bat tut

« Ha sido un honor tener la responsabilidad de cerrar el Festival Flamenco de Toulouse este año con nuestra Petisa Loca. Todo mi cariño para el público que nos brindó su aplauso con tanta generosidad. » - Sara Calero

« Un très beau spectacle. Merci pour la qualité de votre programmation ! » - Muriel de Azevedo

Encore un très grand moment. Merci ! - Iris Fernandez

« Un festival exceptionnel qui enchante chaque année les passionnés de Flamenco, avec toujours des chanteurs, des danseurs et des musiciens de très grand talent. Bravo et merci aux «deux amoureux» del «duende» qui nous font partager leur chaleureuse passion! » - Yves Temblador

témoignages

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[email protected] 05.34.25.81.21

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Festival Flamenco De Toulouse