[Revue de Presse] Déplacement à Lyon

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LYON ET SA REGION Politique Economie Rédaction : 4 rue Montrochet, 69002 Lyon - 04 78 14 76 00 - [email protected] ; Publicité : 04 72 22 24 37 - [email protected] Claude Bartolone : « L’enjeu métropolitain dépasse les intérêts de chacun » Quelle est au fond la philosophie de ce projet de loi ? Il y a nécessité de clarifier les compétences entre les uns et les autres, d’envisager les péréquations entre collecti- vités, et de mieux répondre par exemple aux questions de transport, de développe- ment économique, de loge- ment. La dernière version du projet de loi renvoi dos à dos la Région et la future Métropole, pour évoquer les répartitions de compétence. Qu’en sera-t-il vraiment ? La loi fait le pari de l’intelli- gence des femmes et des hommes de terrain. Je leur fais confiance pour s’organi- ser et trouver le meilleur équilibre. D’une certaine manière, l’initiative prise par Gérard Collomb et Michel Mercier relève de cette volonté. Il faut maintenant aller au bout des discussions et associer l’ensemble des partenaires, la Région notamment. La Métropole de Lyon ne pourra pas gagner sa dimension européenne qu’avec le seul ajout des compétences sociales du Département. Les arbitrages qui seront effectués ne risquent-ils pas de dénaturer la future loi ? Je ne crois pas. L’enjeu métropolitain dépasse les intérêts de chacun. C’est de l’existence de nos territoires dont il est question, ici dans le Rhône, mais c’est vrai aussi en Ile-de-France, par exemple. Le travail de Marylise Lebranchu [Ndlr, ministre en charge de la Décentralisation] est d’essayer d’installer la con- fiance pour faire tomber les réticences. Aujourd’hui, chacun essaye de trouver les réponses aux conséquences de l’étalement urbain et de la densification. Les habitants demandent que l’on s’occupe de l’emploi, du développe- ment économique, de l’habi- tat. Dépassons nos intérêts personnels et travaillons ensemble. L’État va réduire de 1,5 milliard d’euros par an ses dotations aux collectivités. N’est-ce pas un coup dur justement pour l’investissement ? On ne peut pas faire comme si les quatre blocs budgétai- res [Ndlr, État, protection sociale, collectivités, Europe] n’étaient pas liés. Ce serait impossible de penser à la maîtrise des dépenses de l’État sans penser à celles des collectivités. Privilégions les économies sur le fonctionne- ment plutôt que sur les investissements d’avenir. Comment fait-on pour réduire ces dépenses ? Pour un Département [Ndlr, Claude Bartolone a été prési- dent de la Seine-Saint-De- nis], l’essentiel des dépenses sociales est incompressible. Moi, j’ai fait des coupes sur tout le superflu. J’ai égale- ment eu recours à des parte- nariats public-privé, par exemple, pour la rénovation de collèges. La promulgation de la loi est prévue fin 2013. Le calendrier sera respecté ? Tout doit être fait pour que ce texte soit adopté avant les municipales. C’est le gouver- nement qui a la main sur l’ordre du jour. De nombreux maires sont inquiets de l’emprise que pourraient avoir les métropoles sur leur territoire. C’est une crainte fondée ? Ils vont au contraire conti- nuer à assumer pleinement ce lien de proximité, peut- être encore davantage en cette période de crise. Ils dis- posent d’une formidable palette de compétences. Propos recueillis par Geoffrey Mercier Entretien. Alors que se dessine le projet de loi sur la décentralisation, le président de l’Assemblée nationale est aujourd’hui à Lyon pour évoquer la future métropole lyonnaise. Rappelant la nécessité de sa mise en œuvre, il met en garde contre les blocages liés aux réticences de certains élus. Photo EPA/MaxPPP C’est la version 6 du projet de loi. Autant dire qu’il risque encore de considérablement évoluer. Sans parler du débat parlementaire, pendant lequel devraient pleuvoir les amendements. > Création au 1 er avril 2015 de « La Métropole de Lyon » > Maximum 25 vice-présidences > Instauration de conférences locales des maires > Instauration d’une conférence métropolitaine, instance de coordination entre la Métropole et les communes membres > La Métropole exerce de plein droit, au lieu et place des com- munes la compétence construc- tion, aménagement, entretien et fonctionnement d’équipements culturels, socio-culturels, socio- éducatifs et sportifs d’intérêt métropolitain. Une question qui se pose par exemple pour l’Opéra de Lyon, l’auditorium ou le Palais des Sports de Gerland. > Autres compétences outre celles aujourd’hui exercées : création, aménagement, entretien et ges- tion de zones d’activité indus- trielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuai- re ou aéroportuaire. Prévention de la délinquance, hygiène, santé, police de la circulation et du stationnement. Possibilité de recruter un ou plusieurs policiers municipaux, en vue de les mettre à disposition de l’ensemble de ces communes, video-protection > Possibilité pour les communes de mutualiser leurs CCAS > Réorganisation du Sdis > La Métropole peut demander à bénéficier de délégations de compétences dévolues à la région qui devrait bénéficier d’une clause de compétence générale. La Métropole pourra également prendre part au contrat État-Ré- gion. G. M. Ce qui figure dans le projet 1 er avril 2015 C’est la date à laquelle le Grand Lyon disparaîtra au profit de « La Métropole de Lyon », qui prendra les compétences du Départe- ment. Le Département, lui, se limitera aux communes du Rhône, moins celles de l’actuel Grand Lyon. Groupe chimiste Kem One : réunis à Lyon,

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LYON ET SA REGION Politique EconomieRédaction : 4 rue Montrochet, 69002 Lyon ­ 04 78 14 76 00 ­ [email protected] ; Publicité : 04 72 22 24 37 ­ [email protected]

12 LE PROGRES - JEUDI 21 FÉVRIER 2013 RHO

ClaudeBartolone :« L’enjeumétropolitaindépasselesintérêtsdechacun »

Quelle est au fondla philosophiede ce projet de loi ?Il y a nécessité de clarifier lescompétences entre les uns etles autres, d’envisager lespéréquations entre collecti­vités, et de mieux répondrepar exemple aux questionsde transport, de développe­ment économique, de loge­ment.

La dernière versiondu projet de loi renvoidos à dos la Région etla future Métropole, pourévoquer les répartitions decompétence. Qu’en sera­t­il

vraiment ?La loi fait le pari de l’intelli­gence des femmes et deshommes de terrain. Je leurfais confiance pour s’organi­ser et trouver le meilleuréquilibre. D’une certainemanière, l’initiative prise parGérard Collomb et MichelM e r c i e r r e l è v e d e c e t t evolonté. Il faut maintenantaller au bout des discussionset associer l’ensemble desp a r t e n a i r e s , l a R é g i o nnotamment.

La Métropole de Lyonne pourra pas gagnersa dimension européenne

qu’avec le seul ajoutdes compétencessociales du Département.Les arbitrages qui seronteffectués ne risquent­ils pasde dénaturer la future loi ?J e n e c r o i s p a s . L’ e n j e umétropolitain dépasse lesintérêts de chacun. C’est del’existence de nos territoiresdont il est question, ici dansle Rhône, mais c’est vraiaussi en Ile­de­France, pare x e m p l e . L e t r a v a i l d eMarylise Lebranchu [Ndlr,ministre en charge de laD é c e n t r a l i s a t i o n ] e s td’essayer d’installer la con­fiance pour faire tomber lesréticences. Aujourd’hui,chacun essaye de trouver lesréponses aux conséquencesde l’étalement urbain et de ladensification. Les habitantsdemandent que l’on s’occupede l’emploi, du développe­ment économique, de l’habi­tat. Dépassons nos intérêtspersonnels et travaillonsensemble.

L’État va réduirede 1,5 milliard d’eurospar an ses dotations auxcollectivités. N’est­ce pas uncoup dur justement pourl’investissement ?On ne peut pas faire commesi les quatre blocs budgétai­res [Ndlr, État, protections o c i a l e , c o l l e c t i v i t é s ,Europe] n’étaient pas liés. Ceserait impossible de penser àla maîtrise des dépenses del’État sans penser à celles descollectivités. Privilégions leséconomies sur le fonctionne­m e n t p l u t ô t q u e s u r l e sinvestissements d’avenir.

Comment fait­on pourréduire ces dépenses ?Pour un Département [Ndlr,Claude Bartolone a été prési­dent de la Seine­Saint­De­nis], l’essentiel des dépensessociales est incompressible.Moi, j’ai fait des coupes surtout le superflu. J’ai égale­ment eu recours à des parte­nariats public­pr ivé, parexemple, pour la rénovationde collèges.

La promulgation de la loiest prévue fin 2013. Lecalendrier sera respecté ?Tout doit être fait pour quece texte soit adopté avant lesmunicipales. C’est le gouver­nement qui a la main surl’ordre du jour.

De nombreux mairessont inquiets de l’empriseque pourraient avoirles métropoles sur leurterritoire. C’est unecrainte fondée ?Ils vont au contraire conti­nuer à assumer pleinementce lien de proximité, peut­être encore davantage encette période de crise. Ils dis­posent d’une formidablepalette de compétences.

Propos recueillispar Geoffrey Mercier

Entretien. Alors que se dessine le projet de loi sur la décentralisation, le président de l’Assemblée nationale est aujourd’hui à Lyon pour évoquerla future métropole lyonnaise. Rappelant la nécessité de sa mise en œuvre, il met en garde contre les blocages liés aux réticences de certains élus.

Photo EPA/MaxPPPC’est la version 6 du projet de loi.Autant dire qu’il risque encore deconsidérablement évoluer. Sansparler du débat parlementaire,pendant lequel devraient pleuvoirles amendements.> Création au 1er avril 2015de « La Métropole de Lyon »> Maximum 25 vice-présidences> Instauration de conférenceslocales des maires> Instauration d’une conférencemétropolitaine, instance decoordination entre la Métropoleet les communes membres> La Métropole exerce de pleindroit, au lieu et place des com-munes la compétence construc-tion, aménagement, entretien etfonctionnement d’équipementsculturels, socio-culturels, socio-éducatifs et sportifs d’intérêtmétropolitain. Une question quise pose par exemple pour l’Opérade Lyon, l’auditorium ou le Palaisdes Sports de Gerland.

> Autres compétences outre cellesaujourd’hui exercées : création,aménagement, entretien et ges-tion de zones d’activité indus-trielle, commerciale, tertiaire,artisanale, touristique, portuai-re ou aéroportuaire. Préventionde la délinquance, hygiène,santé, police de la circulation etdu stationnement. Possibilité derecruter un ou plusieurs policiersmunicipaux, en vue de les mettreà disposition de l’ensemble de cescommunes, video-protection> Possibilité pour les communesde mutualiser leurs CCAS> Réorganisation du Sdis> La Métropole peut demanderà bénéficier de délégations decompétences dévolues à la régionqui devrait bénéficier d’uneclause de compétence générale.La Métropole pourra égalementprendre part au contrat État-Ré-gion.

G. M.

Ce qui figure dans le projet

Jean­Louis Borloosera aujourd’huià LyonJean-Louis Borloo, président del’UDI, sera aujourd’hui présent àla convention territoriale de l’UDIsur les « solidarités actives »,organisée à Lyon. Il sera notam-ment accueilli par Michel Mer-cier, coordinateur départementalde l’UDI, et Jean-ChristopheFromantin, député-maire deNeuilly-sur-Seine, vice-présidentdu parti centriste en charge duProjet. Il devrait en parallèle être

question des municipales demars 2014 et d’une éventuellealliance avec l’UMP.

G. M.

À SUIVRE

Photo archives Maxime Jegat

1er avril 2015C’est la date à laquellele Grand Lyon disparaîtraau profit de « La Métropolede Lyon », qui prendra lescompétences du Départe-ment. Le Département,lui, se limitera aux communesdu Rhône, moins cellesde l’actuel Grand Lyon.

Réunis pendant deux joursen comité central d’entre­prise à Lyon, les syndicats

du groupe Kem One annon­çaient hier qu’ils exerceraientleur droit d’alerte, l ’ayantdécidé à l’unanimité.Une procédure mise en œuvreq u a n d l e c o m i t é c e n t r a ld’entreprise a connaissance defaits de nature à affecter las i tuat ion économique del’entreprise. Or, selon l’inter­syndicale CGT­CFDT­FO­CGC,

depuis la cession par Arkemade son pôle vinylique au finan­cier américain Gary Klesh, lessalariés des sites de Balan, dansl’Ain, et de Saint­Fons, ont tou­jours douté des intentions deleur actionnaire. « On vientd’apprendre que les fournis­seurs ne sont plus payés, lescotisations Urssaf ne sont pasversées depuis des mois etaucun investissement pourpérenniser les usines du groupen’est programmé », explique

Rémy Lasnet, secrétaire dépar­t e m e n t a l d e l a C F D T. E tArkema a versé 100 millionsd’euros de trésorerie, lors de lacession à Kem One. « Sauf quecette somme se trouve aujour­d’hui sur le compte d’une socié­té dénommée Kem One Tréso­r e r i e b a s é e e n G r a n d e ­Bretagne », selon la CGT.La destinée de Kem One pour­rait impacter toute la filièrechimie en Rhône­Alpes.

Régis Barnes

Groupe chimiste Kem One : réunis à Lyon,les syndicats exercent leur droit d’alerte

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Bron :22 février 2013

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22 février 2013