revue de presseLettres de châteaux

déceMBre 2011

Lettres de Châteaux - Marie-Stéphane Malbec 05 56 44 63 50 - marie-stephane.malbec@wanadoo.com

So Figaro - 7 décembre 2011

So Figaro - 7 décembre 2011

So Figaro - 7 décembre 2011

Paris-Match – 15/21 décembre 2011

Paris-Match – 15/21 décembre 2011

Terre de Vins Hors-Série - Décembre 2011

Terre de Vins Hors-Série - Décembre 2011

Cuisine Plaisir - Novembre / Décembre 2011

Marie-Claire Maison (supplément) – Décembre 2011

L’Express Styles – 07/13 décembre 2011

Zeste - Décembre 2011/Janvier 2012

ZESTE HORS SERIE29 RUE DE CHATEAUDUN75308 PARIS CEDEX 9 - 01 75 55 10 00

DEC 11/JANV/FEV 12Parution irrégulière

Surface approx. (cm²) : 520N° de page : 30

Page 1/1

GUIRAUD2211540300507/GNN/OTO/2

Eléments de recherche : CHATEAU GUIRAUD : cru classé de Sauternes (33), toutes citations

Verres bouteilles

VINSIls sont bien nés, avec tout le pedigree vouluet reconnu Par conséquent ils sont souvent chers. . .mais pas forcément ! En revanche, ils (Rassurentet sont toujours chics sur la table !par Lady Jaja

Champagne

Jacquesson,

cuvée 734

i, Pourinre heureux,

\ivom caches » pourrait

etre la devise de

Jacquesson dont ladiscrétion n'a pas d égal

en Champagne Les vraisamateurs ne s j trompentpas, qui connaissent leniveau d'exigence de

cette maison et se regalentde leurs cuvees cousuesmain Li cuvee 734,

par exemple illustre ce

savoir-faire parfait bulleciemeuse chair délicate

ct vineuse, bouche

fraîche, équilibrée, élégante

et complexe en un mot

«magnifique»1 A servir

a l'apentif, dans

des flûtes en cnstal, avec

de simples gougères33 a 35 €, sur Internet

Bourgogne

chardonnay

« Les Séries-2010,

Olivier Leflaive

Vos coquilles Saint-

Jacques vont I adorer '

Tout chardonnay quilsoit, il nen est pas moins

ne sur les prestigieusescommunes de Puligny-Montrachel el deMeursault Excusez dupeu ' Maîs ceci expliquecela Et « cela » est un vmtais aux notes de verveine

rond en bouche, de belle

allonge parfaitementequilibre et temblement

distingue Vos huitres

ne ciadieront pas

dessus à condition

de les passer au four

avec un peu de creme

une etamine de safran

ou une pointe de curry

12 €, chez les cavistes.

Château Guiraud

Sauternes 2006

]' cru classe de Sauternes,adepte de la cultuiebiologique et bio-

dynamique, le Chateau

Guiraud peut et doit êtreun exemple de viticulturedans le Bordelais,Sautemais compnsLes vins ont Id densité,la plénitude et I equilibre

des vrais liquoreuxsans sucies rajoutesLa robe est d'or le ne?

de marmelade d agrumesavec un poil de boisela bouche est grasse

caressante a la saveur

douce et agréablement

miellée la finale longue

et savoureuse Avec une

terrine de foie gras, un

gram de sel et de poivre,

du pain de campagnegrille c'est Noel '

40 €, sur Internet

et chez les cavistes.

Saint-émilion grand

cru 2009, Château

Tour de Capet

^ Saint Emilion il y aceux de la haute,

les « grands crus classes »,ceux den bas, les « toutcourt » m grands ru

classes et encore ceuxqui ont droit au titre de« grand cru » C 'est le casdc celui-ci qui a prixraisonnable offre toutes

les qualites de cette belleappellation I_e vm

est d un beau grenatle nez s épanouit surdes fruits louges bien

murs et epices, la chair

est dense, souple sans

tanins rustiques fruitée

avec une finale savoureuse

Votre dindon en gloussera

d aise et votre verre

en rougira de plaisir15 €, chez Auchan

et E.Leclerc.

Maury Mas Amiel

Vintage 2009

A chaque fois c'estle même casse tête queservir avec votre dessert

au chocolat9 Le garçon

est difficile et boudela plupart des vins,

champagne compns 'Or sachez-le, il adOreles rouges torts en gueulegenereux en alcoolen tanins en sucres hpeportos banyuls et mautysDans cette derniere

appellation Mas Armel

s'illustre par la grandequalite de ses vins

appréciée par plus d un

croqueur de chocolat

Son Vintage 2009

riche en fruits rouges et

notre, montie une

bouche large opulente

krrschee, qui fera craqueivotre buche

15,50 €, envchez les cavistes.

Terre de Vins Supplément - Décembre 2011

Terre de Vins Supplément - Décembre 2011

La Dépêche du Midi - 11 décembre 2011

12/12/2011 19:43h Utilisateur: pmathieuPublication : 11 décembre 2011 (dimanche) Rubrique : ACTUALITÉPage : Page 11 week end 4 Édition : GÉNÉRAL

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

12/12/2011 19:43h Utilisateur: pmathieuPublication : 11 décembre 2011 (dimanche) Rubrique : ACTUALITÉPage : Page 11 week end 4 Édition : GÉNÉRAL

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

La Dépêche du Midi - 11 décembre 2011

12/12/2011 19:43h Utilisateur: pmathieuPublication : 11 décembre 2011 (dimanche) Rubrique : ACTUALITÉPage : Page 11 week end 4 Édition : GÉNÉRAL

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

12/12/2011 19:43h Utilisateur: pmathieuPublication : 11 décembre 2011 (dimanche) Rubrique : ACTUALITÉPage : Page 11 week end 4 Édition : GÉNÉRAL

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

12/12/2011 19:43h Utilisateur: pmathieuPublication : 11 décembre 2011 (dimanche) Rubrique : ACTUALITÉPage : Page 11 week end 4 Édition : GÉNÉRAL

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

GÉNÉRAL

week-end / territoires

Dimanche 11 décembre 2011 . LA DÉPÊCHE DU MIDI .11

Sur la carte

des appel-

l a t i o n s

bordelaises, les

vins de graves et

les pessac-léo-

gnan s’offrent à

nous de façon

naturelle, à partir de Langon, à quelques

encablures de la capitale girondine. Dans

les environs de Léogeats (à 2,7 km de

Sauternes, patrie des blancs liquoreux)

on cherche un Domaine de la Chouette

et on n’aperçoit guère de vignes entre les

bois. Propriétaire de cette minuscule ex-

ploitation de graves (6 hectares, « en al-

titude », point culminant à 70 m !) avec

sa compagne Valérie Hulot, Thierry Du-

mas est un vigneron atypique. Vif et ri-

golard, il gagne sa vie comme prof de vi-

ticulture et d’œnologie dans un lycée tout

proche et passe son temps libre à bichon-

ner ses ceps. « On a commencé en 1996

avec 13 rangs de vigne, une tondeuse et

un sécateur, lâche-t-il,

fièrement. On produisait

deux barriques pour les

copains. Et puis, on a ra-

cheté petit à petit quel-

ques parcelles. Et main-

tenant, on vend tout

grâce au bouche à

oreille ». Né « à 5 kilomè-

tres dans une famille de fonctionnaires »,

Thierry Dumas a le vin dans les tripes, un

vin dont « les joyaux sont les raisins », cul-

tivés « sans insecticides ni fongicides »,

juste en pratiquant « le bon sens paysan ».

Changement de braquet et d’ambiance

avec un autre graves, le Château Car-

bonnieux, l’un des grands crus classés si-

tué à Léognan. Ici, la splendeur borde-

laise prend toute sa signification. Le bâ-

timent, dans ses parties les plus

anciennes remonte au XIIIe siècle. Il res-

pire l’opulence mais sans la moindre os-

tentation. Les chais

d’architectes célè-

bres, coûtant une for-

tune pour « faire de

l’image », ce n’est pas

le genre de la maison,

appartenant à la fa-

mille Perrin depuis

1956. « Nous cultivons

un certain classicisme, reconnaît Phili-

bert, l’un des deux fils du fondateur. Nous

aimons la constance, pas l’extrava-

gance. » Autant de qualités qui se retrou-

vent dans des vins d’une régularité lé-

gendaire, produits à parts égales en

rouge et en blanc (une rareté dans tout le

Bordelais).

Beaucoup plus petite et homogène que

les vins de graves, l’appellation pessac-

léognan est aussi le beau « terrain de jeu »

des investisseurs extérieurs. A Canéjan,

Laurent Cisneros a racheté il y a deux ans

le magnifique château de Rouillac, créé

par le baron Haussmann (36 hectares

dont 22 plantés). Ce passionné d’équita-

tion a joué au football à un bon niveau

dans les Charentes et gagné pas mal d’ar-

gent en développant une société de

chauffage, vendue pour s’offrir ce bijou

de propriété. A Léognan depuis 1987, la

famille Gervoson (Andros, Bonne Ma-

man) a réveillé un Château Larrivet

Haut-Brion (60 hectares) qui mérite éga-

lement la visite. L’endroit est magique et

les infrastructures, ultramodernes, par-

faitement adaptées à l’eonotourisme

d’aujourd’hui. Dans les deux cas, ce sont

les jeunes générations qui sont désormais

à la manœuvre, mettant le cap sur l’ave-

nir avec ce qu’il faut de remise en cause

et d’idées fortes.

Jean-Marc Le Scouarnec

Si près de BordeauxLes Châteaux Larrivet-Haut-Brion et Olivier, au milieu de vignes dont les graves (petits cailloux) donnent d’excellents vins./Photos Philippe Roy, V. Bengold et DR

gironde

EMILIE GERVOSON PROPRIÉTAIRE D E VIGNOBLES LÉOGNAN « Je suis origi-naire de Briars, dans le Lot. Après des études de commerce et de communication, j’ai travaillé 5 ans à Paris dans l’événemen-tiel. Je suis venue ici en 2008 à la demande de mes parents, propriétaires du Château Larri-vet-Haut-Brion. Il y avait beau-coup à faire sur le site Internet, l’identité de la marque, la pro-motion du château. J’avais des craintes par rapport à l’accueil des Bordelais. Je pensais qu’ils allaient me fuir, me détester ! Pas du tout. A titre personnel, je suis fan des blancs que j’aime boire à l’apéritif ou sur des fromages ».

SOPHIE BURGUET MAÎTRE DE CHAI CANÉJAN « Je suis arri-vée au châ-teau de Rouillac en 2002. Je viens de Bourgogne. Ma passion du vin s’est déclenchée à 15 ans. Je voulais déjà être maître de chai, participer à la transfor-mation du raisin, jouer avec les assemblages. Les vendanges ne m’angoissent pas : je les at-tends toujours avec impa-tience ! L’aboutissement, c’est la mise en bouteille, comme un enfant qu’on a élevé, qui grandit et qu’on voit partir. J’aime beaucoup la vie ici, aller faire du vélo et des rollers dans les bois autour du Moulin de Rouillac. Dans le coin, il y a vrai-ment de belles balades. »

« Nous cultivons un certain classicisme.

Nous aimons la constance, pas

l’extravagance. » Philibert Perrin,

Châteaux Carbonnieux

ELLES EN PARLENT

16 GRANDS CRUS CLASSÉS > En pessac-léognan. Parmi les vins issus du classement de 1855 figurent Haut-Brion, Bous-caut, Couhins, Fieuzal, Latour-Martillac, Pape-Clément, Smith Haut Lafitte, etc.

re p è re s

pra t i q ue

D’UN DOMAINE À L’AUTRE > Vins à déguster. Domaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la ChouetteDomaine de la Chouette, Léo-geats. Tél.05 56 76 62 54. Rosé : 4 €, blanc sec : 7,50 €, rouge : 8,50 €, liquoreux : 10 € (50 cl). Château CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau CarbonnieuxChâteau Carbonnieux, Léo-gnan. Tél.05 57 96 56 20 (www.carbonnieux.com). Rouge 2008 : 22 €, blanc 2009 : 25€. Egalement Tour Léognan rouge 2009 : 12 €, Tour Léognan blanc 2010 : 10 € et un autre domaine créé par Phili-bert Perrin : Château Lafont Me-naut : environ 10 € le rouge et le blanc. Sur place, belle collection de voitures anciennes. Château Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-BrionChâteau Larrivet Haut-Brion, 84, route de Cadaujac, Léognan. Tél.05 56 64 99 87 (www.larri-vethautbrion.fr). Forfaits visite-dégustation : de 7 € à 16 € selon les formules. Dans les chais, au milieu des barriques, curieux œuf en béton brut mis à l’essai par le directeur Bruno Lemoine pour l’élevage des vins. Château de RouillacChâteau de RouillacChâteau de RouillacChâteau de Rouillac, 12 chemin du 20 août 1949, Canéjan. Tél.05 57 12 84 63 (www.cha-teauderouillac.com). Rouge 2009 : 25 €, blanc 2009 : 23€. Cuvée Le Baron de Rouillac rouge 2009 : 15 €, cuvée Le Dada de Rouillac rouge 2009 : 14€. Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vinothèque de la Maison des Vins de GravesVins de GravesVins de GravesVins de Graves, 61, cours Maré-chal Foch, Podensac. Tél. 05 56 27 09 25. 200 références à prix château en A.O.C. graves, pessac-léognan et crus classés de graves. Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur Plus de renseignements sur www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.vins-graves.com et www.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.comwww.pessac-leognan.com

Dans le Bordelais, les « châ-teaux » sont souvent de simples maisons de pierre, solides mais sans attrait particulier. Mais il existe aussi nombre de vastes demeures anciennes où l’archi-tecture compte tout autant que la qualité du vin. Au cœur des appellations graves et pessac-léognan, il est impos-sible de manquer deux monu-ments historiques : le château château château château de La Brèdede La Brèdede La Brèdede La Brède, dont le donjon (par-tie la plus ancienne) remonte au XIVe siècle et le château de Ro-château de Ro-château de Ro-château de Ro-quetailladequetailladequetailladequetaillade, une forteresse dont la construction a débuté au XIIe siècle. Pour associer goût des vieilles pierres et des belles bou-teilles, l’idéal est de suivre les routes des vins.

En graves, on trouve de belles chartreuses du XVIIIe siècle, épi-centres de domaines viticoles, comme celle du Château de Château de Château de Château de CastresCastresCastresCastres à Castres-sur- Gironde (tél.05 56 67 51 51, visites des chais tous les jours) ou du Châ-Châ-Châ-Châ-teau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquetteau Le Tuquet, à Beautiran (tél.05 56 20 21 23, visites des chais sur rendez-vous). Monuments historiques Les demeures de pessac-léo-gnan sont souvent plus majes-tueuses. On en citera deux, si-tués à Léognan et classées Mo-nument historique : le Château Château Château Château OlivierOlivierOlivierOlivier et le Château La Louvière. Le premier est une très ancienne seigneurie, dont on trouve trace dans le haut Moyen Age (fin XIe-

début XIIe siècle). Le Prince Noir (prince de Galles), aimait venir y chasser, tant les forêts alentours étaient riches en gibier. Habi-tant bordeaux, il adorait le vin qu’il faisait transporter outre-Manche. Le domaine appartient depuis XIXe siècle à une vieille famille bordelaise, les Bethmann (tél.05 56 64 73 31, visites-dégus-tation du lundi au vendredi sur rendez-vous : 8 €). Le Château La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière hâteau La Louvière fait par-tie du groupe André Lurton. Le bâtiment a été édifié à la fin du XVIIIe siècle dans le style néo-classique très en vogue alors (tél.05 56 64 75 87, dégustation du lundi au vendredi).

v is i t e s

LES BEAUX CHÂTEAUX DES GRAVES ET DE PESSAC-LÉOGNAN

Le Château La Louvière, un des plus beaux domaines d’André Lurton./Photo DR

Centre Presse - 07 Décembre 2011

Centre Presse (Le Magazine) – 02 décembre 2011

Centre Presse Magazine - 1er Décembre 2011

http://www.fou-rgeot-de-vin.com - 23 décembre 2011

http://www.fou-rgeot-de-vin.com - 23 décembre 2011

Decanter - Décembre 2011

Decanter - Décembre 2011