Revue de presse ChaireEEE

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REVUE DE PRESSE AVRIL 2016

Transcript of Revue de presse ChaireEEE

  • REVUE DE PRESSE

    AVRIL 2016

  • Que faire si vous navez pas de garage pour entreprendre ?Les Echos Startwww.start.lesechos.fr

    Entreprendre sans ide, est-ce possible ? Les Echos Startwww.start.lesechos.fr

    La Donne nouveau carburant de lconomieLe Nouvel Economiste www.lenouveleconomiste.fr

    Start-up et grandes entreprises : qui va influencer qui ? Influencia.net www.influencia.net

    Sallier avec un grand groupe permet aux start-up de faire face lincertitude Les Echos Businesswww.business.lesechos.fr/

    David avec Goliath Lalliance des grandes et jeunes entreprises Maddynesswww.maddyness.com

    Le bruit du cur La Cube Revuewww.cuberevue.com

    La guerre de la donne est dclareLe Nouvel Economiste www.lenouveleconomiste.fr

    Le sommairela Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe dans la presse crite

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  • Open & agile manufacturing : opportunities and obstaclesWithout Modelwww.withoutmodel.com

    LESCP Europe forme et accompagne les entrepreneurs de demainInstitut Sagewww.institut-sage.com

    EntrepreneurSHIP Festival : Apprendre par lexploration, lexprience et la contribution LExpresswww.lexpress.fr

    LESCP Europe organise un festival consacr lentrepreneuriat E-orientationswww.e-orientations.com

    EntrepreneurSHIP Festival : On assiste une forme de crise de la quarantaine ds 25 ansAir of Meltywww.airofmelty.fr

    Comment ESCP Europe met les start-up et lentrepreneuriat lhonneur Challengewww.challenges.fr

    Education reloaded: Disruptive business models in educationWithout Modelwww.withoutmodel.com

    Don participatif : comment donnerplus que de largent aux ONG ? The Huffington Post www.huffingtonpost.fr

    Quand lentrepreneur est un subversifou comment il faut dtruire pour crer Without Modelhttp://www.withoutmodel.com

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    http://www.withoutmodel.com/martin-kupp/open-agile-manufacturing-opportunities-and-obstacles/http://www.institut-sage.com/2014/11/lescp-europe-forme-et-accompagne-les-entrepreneurs-de-demain/http://www.lexpress.fr/emploi/business-et-sens/entrepreneurship-festival-apprendre-par-l-exploration-l-experience-et-la-contribution_1614514.htmlhttp://www.e-orientations.com/actualites/l-escp-europe-organise-un-festival-consacre-a-l-entrepreneuriat-15289http://www.airofmelty.fr/entrepreneurship-festival-on-assiste-a-une-forme-de-crise-de-la-quarantaine-des-25-ans-exclu-a345360.htmlhttp://www.challenges.fr/emploi/20140604.CHA4637/comment-escp-europe-met-les-start-up-et-l-entrepreneuriat-a-l-honneur.htmlhttp://www.withoutmodel.com/martin-kupp/education-reloaded-disruptive-business-models-education/http://www.huffingtonpost.fr/sylvainbureau/don-participatif-comment-donner-plus-que-de-largent-aux-ong_b_4780807.htmlhttp://www.withoutmodel.com/sbureau/quand-lentrepreneur-est-un-subversif-ou-comment-il-faut-detruire-pour-creer/

  • LESCP vous invite la Fte de lentrepreneur le 12 Novembre 2012Maddynesswww.maddyness.com

    Lady Gaga a new business model in themusic industry? Without Modelwww.withoutmodel.com

    Graines dentrepreneursLes Echoswww.lesechos.fr

    Interview de Neil Tamzali Chaire entrepreneuriat ESCP EuropePourquoi Entreprendrewww.pourquoi-entreprendre.fr

    Un tudiant de lESCP Europe lEbootcamp de Stanford (Partie 1)Silicon Studentswww.siliconstudents.com

    Entrepreneuriat - Lart et la littrature au secours des futurs entrepreneurs Le Nouvel Economiste www.lenouveleconomiste.fr

    Comment les entrepreneurs utilisentla subversion pour internationaliser leur offre Les Echos www.lesechos.fr

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    La Chaire Entrepreneuriat de lESCP Europe: rservoir dinnovations pdagogiques ? APCEwww.apce.com

    Implementing a new business model in established companies Without Modelwww.withoutmodel.com

    http://www.maddyness.com/entrepreneurs/calendrier/2012/10/29/escp-fete-entrepreneur-2012-2/http://www.withoutmodel.com/martin-kupp/lady-gaga-a-new-business-model-in-the-music-industry/http://www.lesechos.fr/12/06/2012/LesEchos/21203-063-ECH_graines-d-entrepreneurs.htmhttp://www.pourquoi-entreprendre.fr/interview-de-neil-tamzali-chaire-entrepreneuriat-escp-europe/http://www.lenouveleconomiste.fr/entrepreneuriat-lart-et-la-litterature-au-secours-des-futurs-entrepreneurs-12471/http://www.lesechos.fr/01/09/2011/lesechos.fr/0201600738353_comment-les-entrepreneurs-utilisent-la-subversion-pour-internationaliser-leur-offre.htmhttps://www.apce.com/cid141120/la-chaire-entrepreneuriat-de-l-escp-europe-reservoir-d-innovations-pedagogiques.html?cid=141120http://www.withoutmodel.com/martin-kupp/implementing-a-new-business-model-in-established-companies-3/

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    Emission radio France Culture :www.franceculture.fr

    Emission radio lAtelier :Je networke donc jentreprends

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    la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe la radio

    ESCP Europe les entrepreneurs ont la cte Le Journal des Grandes Ecoleswww.journaldesgrandesecoles.com

    Une formation pour les autoentrepreneurs lESCP EuropeLes Echoswww.lesechos.fr

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    les biographies de lquipe

    Les membres de lquipe :www.chaireeee.eu

    www.franceculture.fr/personne-pierre-jean-benghozi-sylvain-bureau-et-fran%C3%A7oise-massit-foll%C3%A9a.htmlhttp://www.atelier.net/trends/articles/networke-j-entreprends_413058http://journaldesgrandesecoles.com/a-escp-europe-les-entrepreneurs-ont-la-cote/http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/auto-entrepreneur/106938-une-formation-pour-les-autoentrepreneurs-a-l-escp-europe-29391.phphttp://www.chaireeee.eu/

  • Dans laPRESSE ECRITE

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    Que faire si vous navez pas de garage pour entreprendre ?

    Ls Echos Start, le 20 avril 20161

    1 http://start.lesechos.fr/entreprendre/actu-startup/que-faire-si-vous-n-avez-pas-de-garage-pour-entrepren-dre-4386.php#

    Dans la mythologie entrepreneuriale, le garage occupe une place de choix. Sylvain Bureau, co-directeur de la Chaire Entrepreneuriat de lESCP Europe, nous explique pourquoi le garage est si important pour les entrepreneurs et comment faire pour le remplacer si vous vivez en appartement...

    Ils avaient tous un garage : Steve Jobs et Steve Wozniak, William Hewlett et David Packard, Bill Gates et Steve Ballmer, mais aussi des entrepreneurs franais comme Louis Renault. Alors, pourquoi faudrait-il un garage pour entreprendre ?

    http://www.lenouveleconomiste.fr/la-donnee-nouveau-carburant-de-leconomie-30065/http://start.lesechos.fr/entreprendre/actu-startup/que-faire-si-vous-n-avez-pas-de-garage-pour-entreprendre-4386.php#http://start.lesechos.fr/entreprendre/actu-startup/que-faire-si-vous-n-avez-pas-de-garage-pour-entreprendre-4386.php#

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    De limportance de se couper du monde pour bricoler Ce quil vous faut ce nest pas tant un garage quun endroit o vous pouvez crer en toute libert. Si vous navez pas de garage, il vous faut cet univers cach et protg qui vous permet de crer. Un lieu o vous pouvez tre libre dexprimer ce que vous voulez, quil sagisse dun grenier comme Louis Pasteur, dune chambre dtudiant comme Mark Zuckerberg ou encore dune cave pour Ferdinand Porsche. Le dcor, lambiance est la vtre. Range ou dsordonne, avec ou sans ordinateur, peu importe, il faut que cet atelier vous corresponde et que vous puissiez y bricoler.

    Vous navez plus besoin de respecter les rgles, les codes et les valeurs. Vous navez pas la pression du temps, ni celle de vos parents, ni celle de vos collgues. Cest votre univers. Celui o vous pouvez imaginer de nouvelles ralits et jouer faonner des projets mme si vous ne savez pas exactement o vous allez. Votre objectif : crer un monstre dont vous serez fier. Une forme indite et inattendue qui fera ragir. Comment ? En associant des choses qui ntaient pas supposes tre runies, en dessinant une esquisse ou en crant un objet avec trois bouts de ficelle.

    Cela ne cote pas trs cher et on a le sentiment dtre libre dans cet espace, pourtant si petit et contraignant. La cration qui en dcoule est ncessairement imparfaite, moche et sale. Mais votre bricolage a un immense mrite : il existe. Il a pris forme, il se matrialise. Il nest plus simplement une belle ide mais un prototype.

    Avoir un atelier soi pour crer son monstre

    Votre projet bricol est monstrueux : il ne fonctionne pas ou trs mal, il na pas vraiment desthtisme, on ne sait pas exactement quoi il va servir. Bref, cest un brouillon. Si vous avez dj un objet fini et joli, en un mot une perfection, cest que vous navez pas vraiment cr ni bien bricol.

    Lavantage dun monstre ? Il fait ragir, il interpelle, il ne laisse pas indiffrent. Linconvnient ? Il fait peur et risque de produire du rejet. Pour toutes ces raisons, ne prsentez par votre monstre au seul contact stratgique que vous aviez en tte pour votre projet. Ne le prsentez pas non plus seulement votre maman ou votre meilleur ami, vous risquez dtre victime dune raction bahie, comme celle que lon observe la naissance de son enfant o tout le monde le trouve tellement beau alors quil ne lest pas vraiment Non, prsentez votre monstre des contacts pertinents et exigeants qui ont vraiment besoin de trouver une solution leurs problmes et qui verront en ce monstre une potentialit, une nouvelle voie qui mrite dtre explore.

    Pour que le monstre devienne beau

    Pour amliorer votre monstre, il faut sortir de votre atelier car il faut trouver les ressources pour le faire voluer. Grce limplication de chercheurs, de clients, dexperts, votre monstre se transforme, il mrit et sembellit. Hewlett et Packard avaient certes un garage mais ils taient surtout des tudiants de Stanford avec toutes les ressources et les rseaux que cela implique.

    Comme eux, beaucoup des entrepreneurs qui russissent ont un garage (ou son quivalent) mais aussi une expertise, des rseaux professionnels, un lien facilit avec des investisseurs. Bref, un certain accs aux ressources financires, techniques et humaines. Dans les grandes villes franaises, il est possible de faciliter laccs ces ressources en allant, avec son monstre, dans des tiers-lieux comme les incubateurs, les espaces de travail partags, les fablabs ou simplement un Anti-caf. Cela favorise les rencontres et les collaborations qui permettent daccrotre ses ressources.

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    Un atelier cach du monde qui ne doit pas vous en couper

    Si votre atelier devient une cave o vous travaillez en permanence retranch, il reprsente un danger pour dvelopper un projet. A linverse, si vous navez pas datelier pour bricoler vos rves et que vous ne faites que collaborer dans tous les tiers-lieux la mode, vous ne pourrez jamais crer. Oui, il vous faut dvelopper des rseaux pour trouver de nouveaux partenaires, mais noubliez pas de vous isoler parfois. Cest dans cette tension, entre isolement et socialisation, que vous entreprendrez.

    Qui est lauteur ?Sylvain Bureau est co-directeur de la Chaire Entrepreneuriat (la Chaire EEE) et professeur associ ESCP Europe. Il est spcialiste des sujets lis lconomie collaborative, au digital business pour entrepreneurs et lintrapreneuriat. Au-del de ses activits denseignant-chercheur, il a co-fond Storymakers, une solution de storytelling digital.

    Par Sylvain Bureau, co-directeur de la Chaire Entrepreneuriat de lESCP Europe

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    Entreprendre sans ide, est-ce possible ?Ls Echos Start, le 30 mars 20162

    2 http://start.lesechos.fr/entreprendre/actu-startup/entreprendre-sans-idee-est-ce-possible-4234.php

    Lancer une startup vous fait rver ? Mais vous vous dtes que ce nest pas pour vous car vous navez pas (encore) eu lide lumineuse. Revoyez votre jugement. Ce que Sylvain Bureau, co-directeur de la Chaire Entrepreneuriat de lESCP, a vous dire sur ce sujet va vous tonner...

    On simagine que le point de dpart de tout projet entrepreneurial est une bonne ide. Ces ides, tant recherches lors de sminaires de crativit, sont pourtant ce quil y a de moins essentiel pour entreprendre. Voici pourquoi :

    Etre le seul au monde avoir une ide gniale est la pire des situations !

    Si vous tes le seul avoir une ide cest que vous tes fou ou alors tellement en avance sur le reste de la socit que vous narriverez jamais vous faire comprendre. Cest donc une situation bien dlicate que davoir une ide que personne ne partage.

    Dans les faits, cela narrive (presque) jamais car il y a toujours des gens intelligents qui auront eu des ides similaires aux vtres. Amazon tait le 14me site e-commerce et on ne compte plus les projets de site dauto-partage qui ont t dvelopps avant BlablaCar.

    http://www.lenouveleconomiste.fr/la-donnee-nouveau-carburant-de-leconomie-30065/http://start.lesechos.fr/entreprendre/actu-startup/entreprendre-sans-idee-est-ce-possible-4234.php

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    Les bonnes ides sont souvent celles que lon a voles

    La plupart des bonnes ides ont t voles. Voles ? Non bien sr pas voles dans le sens de plagies, en dehors de tout respect de la proprit intellectuelle, mais bien voles dans le sens de dtournes : vous partez dides et de projets dj existants et vous crez votre propre projet en remixant toutes ces crations.

    Babyloan est un dtournement de la plateforme amricaine Kiva ; Microdon sest inspir dun projet qui existait dj au Mexique et PandaCraft est une nouvelle formule dun projet qui fonctionne aux Etats-Unis. Dans tous ces exemples, il ne sagit pas dun vulgaire copier-coller car tous les entrepreneurs lorigine de ces projets ont accompli un travail immense pour adapter le concept et le faire grandir dans des cosystmes totalement diffrents.

    Autrement dit, le concept initial importe peu, cest bien la ralisation qui compte, car cest dans la mise en uvre quil faut adapter le modle. Voler les ides des autres, en crditant ses sources (dans les trois exemples cits, les entrepreneurs nont jamais cach lorigine de leurs ides), pour en crer de nouvelles, ce nest en aucun cas du plagiat, mais bien la ralit des pratiques entrepreneuriales.

    Mais nayez pas peur de vous faire voler vos ides

    Lide de garder secret son ide est une trs mauvaise ide ! Si vous ne dites rien de votre projet dans loptique de le protger, vous vous privez de conseils et de nouveaux partenaires pour le mener bien.

    Sans compter que vous allez devoir un jour ou lautre vous dcouvrir. ce moment-l, si vous pouvez vous faire copier en quelques semaines par un concurrent plus rapide et puissant que vous, cest que vous naviez pas runi les ressources ncessaires.

    Cest parce quElon Musk avait annonc quil allait dvelopper de nouveaux modles de lanceurs rvolutionnaires avec SpaceX quil a russi attirer des financements et des talents. Bien videmment ces remarques portent sur le concept de votre projet, et non sur les solutions techniques ou le modle daffaires quil ne faut videmment pas dvoiler dans tous ses dtails tout le monde

    Quoi quil en soit, les bonnes ides ne sont jamais celles que lon a eues au dpart

    Les ides que lon a au dbut ne sont jamais celles qui feront le succs de lentreprise. La bonne ide nexiste pas, lide initiale est toujours un peu farfelue. Mark Zuckerberg na jamais eu lide de lancer Facebook. Il a cr une blague avec ses colocataires Harvard, le Facemash, qui consistait voter en ligne pour la personne la plus sexy du campus. En dtournant les trombinoscopes des tudiants de cette prestigieuse universit amricaine et en utilisant le rseau social du campus, il dcouvre alors le potentiel dun rseau en ligne associ des portraits individuels. Trois mois aprs le Facemash sortira Thefacebook.com, qui deviendra ensuite Facebook.

    Cette histoire est loin dtre atypique. Ne vous souciez donc pas trop de votre ide initiale. Vous pourriez faire des choses qui, en apparence nont aucun lien avec lentrepreneuriat (une farce, un service rendu des amis ou des collgues, une passion) qui, de proche en proche, vous conduisent raliser le potentiel de votre initiative et ainsi devenir entrepreneur sans mme vous en tre rendu compte.

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    Ne soyez donc pas la recherche de lide gniale, soyez simplement actif : faites des choses qui vous passionnent, trouvez des solutions simples et concrtes ici et maintenant pour rsoudre des problmes qui vous touchent. Vous verrez les ides viendront toutes seules, et cest bien l toute la force de notre humanit.

    Qui est lauteur ?Sylvain Bureau est co-directeur de la Chaire Entrepreneuriat (la Chaire EEE) et professeur associ ESCP Europe. Il est spcialiste des sujets lis lconomie collaborative, au digital business pour entrepreneurs et lintrapreneuriat. Au-del de ses activits denseignant-chercheur, il a co-fond Storymakers, une solution de storytelling digital.

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    La donne, nouveau carburant de lconomieLe Nouvel Economiste, le 10 mars 20163

    3 http://www.lenouveleconomiste.fr/la-donnee-nouveau-carburant-de-leconomie-30065/

    Matire premire de cration de valeur, levier doptimisation des ressources, et quoiquil en soit, actif dsormais stratgique.

    La donne mange le monde. Partout, sur nos cartes de fidlits, dans nos titres et badges de transport, sur nos smartphones, notre Internet et nos historiques de navigation : achats et consommations, rseaux sociaux et conversations, lhomo numericus laisse ses traces un peu partout. Et demain augure un raz de mare. LInternet des objets va multiplier par 10 ou 100 le nombre de datas et dinformations disponibles. De quoi plonger dfinitivement les individus et les organisations dans cette conomie de la donne dont de plus en plus dentreprises innovantes tirent parti. Derrire les fameux Gafa, matres du genre, elles sont nombreuses, nouvelles comme anciennes, prospecter ce nouvel or noir. La donne est le nouveau ptrole de lconomie, mais en mme temps son exploration fourmille denjeux. La data interpelle les individus sur leur place et leur rle, leur pouvoir et leur libert. Elle met au dfi les acteurs conomiques, en termes dapproche et de gestion oprationnelle. Pour les entreprises tricolores, le bilan dtape savre mitig.

    http://www.lenouveleconomiste.fr/la-donnee-nouveau-carburant-de-leconomie-30065/

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    Les marchands en ont rv, Jeff Bezos la fait. Sur son site, Amazon optimise les prix en fonction des acheteurs. Cest ce qui sappelle vendre ses produits la tte du client. En toute lgalit, le numro 1 mondial du e-commerce fait voluer en temps rel et plusieurs milliers de fois par jour, les tarifs de son catalogue en ligne. Une consommatrice urbaine, presse et fort pouvoir dachat ne se verra pas proposer les dernires sneakers la mode au mme prix quune jeune tudiante branche mais fauche.

    Une consommatrice urbaine, presse et fort pouvoir dachat ne se verra pas proposer les dernires sneakers la mode au mme prix quune jeune tudiante branche mais fauche

    Amazon rserve ses low prices au client les plus sensibles au prix, et donc susceptible daller consommer ailleurs. Cette technique de fixation dynamique des tarifs, galement appele pricing nest pas nouvelle. Le transport arien la popularis dans les annes 90, vendant les titres de voyages des montants diffrents en fonction des taux de remplissage ou de la priode de lanne. Amazon va plus loin en gnralisant un pricing la fois individualis et dynamique. Cette innovation est le fruit de la stratgie dploye depuis maintenant 20 ans autour de lexploitation et de la valorisation de la donne.

    La donne au coeur de la cration de valeur

    La data est partout. Elle est le carburant de lconomie, le nouvel or noir. Lutilisation des donnes est dj au cur des stratgies des gants du numrique. Elle se dploie aussi dans nombre de secteurs traditionnels. Cest une opportunit de dveloppement pour les organisations, mais aussi un sujet dinquitude pour les individus qui voient leurs vies mises en donnes, constatent Simon Chignard et Louis-David Benyayer, co-auteur de Datanomics, les nouveaux business models des donnes*. Quelques chiffres pour caractriser ce monde de donnes baptis par certains big data ou mgadonne : selon IBM, nous produisons chaque jour 2,5 trillions doctets de donnes, et prs de 90 % des donnes dans le monde ont t crs au cours des deux dernires annes. Cette production massive est galement exponentielle, et les milliards dobjets connects attendus ces prochaines annes nous promettent un vritable dluge de data.

    Aujourdhui, nous passons de lvolution la rvolution. La rupture technologique a mis plusieurs dcennies arriver. Nous y sommes

    Depuis maintenant 25 ans, et les premires bases de donnes relationnelle, la data joue un rle important dans la vie des entreprises. Aujourdhui, nous passons de lvolution la rvolution. La rupture technologique a mis plusieurs dcennies arriver. Nous y sommes, considre Godefroy de Bentzmann, co-prsident du directoire de la SSII Devoteam. Cette mise en donnes du monde sexplique dabord par la spectaculaire baisse des cots de stockage. Pensez donc : 1 traoctet cotait 1 million de dollars en 1995 ; en 2013, il revenait peine 40 dollars ! Lautre grande nouveaut porte sur la capacit traiter des donnes non structures par des algorithmes selon la rgle des 3 V : volumtrie pour le grand nombre, vlocit pour la vitesse de traitement, et enfin varit pour lhtrognit des donnes. Nous sommes en train de vivre une 4e rvolution industrielle qui place la donne au cur du processus de cration de valeur. Cette rvolution se ralisera sans doute sur une cinquantaine dannes. Mais elle va mtamorphoser en profondeur les rapports conomiques et sociaux, est convaincu Jrme Lecat, le fondateur de lditeur de logiciel Scality.

    Les trois ralits de lconomie de la data

    Tous les secteurs sont concerns par la rvolution de la donne. Ils le sont des degrs divers, mais le rle des datas dans les modles conomiques devient de plus en plus important. Des modles sont nativement centrs sur la donne, certains sont influencs par elle, et enfin, dautres sont

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    contraints de se rinventer par sa faute. Pour Simon Chignard et Louis-David Benyayer, il existe trois ralits de lconomie de la data.

    Il existe trois ralits de lconomie de la data.La premire ? la donne comme matire premire et matriau principal du mcanisme de

    cration de valeur

    La premire ? la donne comme matire premire et matriau principal du mcanisme de cration de valeur. Les exemples ne manquent pas. Les Gafa Google, Amazon, Facebook et Apple viennent immdiatement lesprit. Ces derniers raffinent des milliards dinformations et les mettent en forme dans des moteurs de recherche ou des rseaux sociaux en change de revenus publicitaires. Il y en a dautres. Plus ou moins connus. Uber symbolise aussi cette conomie de la data car pour bnficier des services de la plateforme, il faut partager ses donnes : bancaires, de golocalisation, davis utilisateur Le constructeur automobile Tesla en fait lui aussi parti : son vhicule le Model S senrichit grce des mises jour. Comme sur un ordinateur ou un smartphone. Tesla ajoute des fonctions, amliore la performance et fait progresser lexprience de lutilisateur grce au logiciel. Le dernier upgrade en date permet la voiture de proposer une fonction de conduite sans conducteur ! Le BtoB regorge de modle dentreprises 100 % data : les Amricains Axiome, Experian ou Epsilon sont les plus grands courtiers en donnes du march. Certains dclarent possder plus de 700 millions de profils sur les individus avec un trs grand niveau de dtail. Autre exemple succs, celui du Franais Criteo, dont lactivit repose sur le ciblage publicitaire centr sur la data.

    Deuxime ralit de cette conomie de la donne : son utilisation par les organisations traditionnelles comme levier pour mieux allouer les ressources ou dvelopper ses rsultats

    Deuxime ralit de cette conomie de la donne : son utilisation par les organisations traditionnelles comme un levier pour mieux allouer les ressources ou dvelopper ses rsultats. La banque, lassurance, les tlcoms travaillent depuis longtemps les donnes pour amliorer leur performance. Better data, better decision disent les Anglo-Saxons. Le phnomne du big data est pass par l, comme en tmoigne une tude mondiale dEMC sur le sujet : 70 % des dirigeants dentreprise ont conscience de la possibilit de tirer de la valeur des donnes quils gnrent. De plus en plus dorganisations non nativement numriques utilisent la data pour optimiser les processus, amliorer la relation client ou gnrer des revenus supplmentaires. Comme Orange, qui a pass un contrat commercial avec ASF (Autoroutes du Sud de la France) pour la vente des informations de golocalisation des automobilistes, qui permettent loprateur routier de mieux comprendre les flux de transports.

    Troisime et dernire ralit : la donne comme actif stratgique. La data fait voluer les modles conomiques et les dplace sur la chane de valeur

    Troisime et dernire ralit : la donne comme actif stratgique. La data fait voluer les modles conomiques et les dplace sur la chane de valeur. Aux tats-Unis, une entreprise comme General Electric a lanc GE Digital, une plateforme pour les objets connects ouverte gratuitement tous les industriels. Ils voient la data comme une valeur ajoute exploiter, illustre Florian Douetteau, CEO de lditeur de logiciel Dataiku. Autre exemple, Walmart communique en temps rel ses fournisseurs les donnes de sortie de caisse de ses supermarchs. Il le fait gratuitement mais en change, il dlgue 100 % lapprovisionnement et la gestion des stocks aux marques. La donne est ce point stratgique que dans lindustrie automobile, elle est utilise pour tablir un rapport de force au sein de la filire. Entre les quipementiers et les assembleurs, il y a une bataille autour de la data.

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    Les fournisseurs dquipements sont en premire ligne pour rcuprer les informations des utilisateurs. Ils ngocient cet avantage auprs des constructeurs, souligne Louis-David Benyayer. Les donnes vont jusqu changer les modles daffaires. Chez les assureurs, les premires offres pay as you drive, pas seulement en quantit de kilomtres parcourus, mais aussi en termes de qualit de la conduite, sont en prparation. Selon Pwc, 67 % des consommateurs de 16 pays industrialiss sont prts poser un capteur de donnes dans leur voiture en change dune baisse de leur prime dassurance.

    Lexploitation des donnes personnelles

    Larrive de lInternet des objets va multiplier par 10 ou 100 le nombre de datas et dinformations disponibles. Un raz de mare de la donne est attendre dici 3 5 ans, prvient Godefroy de Bentzmann. Cette data-isation de lconomie pose la question de la proprit des donnes. qui appartiennent-elles ? Au consommateur, au prestataire, loprateur ? On est dans la zone grise. Aujourdhui, la donne appartient surtout celui qui la rcupre, simplifie Simon Chignard. Quelle est la place de lutilisateur dans le traitement de la donne ?

    Larrive de lInternet des objets va multiplier par 10 ou 100 le nombre de datas et dinformations disponibles. Un raz de mare de la donne est attendre dici 3 5 ans

    Tt ou tard, les cosystmes et les grandes plateformes digitales, bref les acteurs conomiques de cette rvolution, devront rpondre cette question. Actuellement, les entreprises ne sont pas suffisamment claires et transparentes sur linformation quelles rcuprent et manipulent. Une attitude qui a pour consquence dentretenir les fantasmes autour du sujet de lutilisation des donnes personnelles. Lconomie de la donne est porteuse dambivalence. Cest un Eldorado empreint despoir et de peurs lies lutilisation des donnes, principalement personnelles, estime Frdrique Agns, PDG de lagence marketing Citizen Republic. Grce la donne, les marques peuvent construire une relation personnalise avec leur public. Si cette relation est construite de faon utile, thique et dans le respect dautrui, elle sera ncessairement fructueuse, plaide-t-elle, optimiste.

    Bilan dtape contrast pour lconomie tricolore

    O en sont les entreprises et les organismes publics franais dans cette rvolution de la data ? LEurope et la France ont pour partie manqu la vague de lInternet, cosystme largement domin par les grandes organisations amricaines. Va-t-on rater celle de la donne et des objets connects ? Une fois nest pas coutume, ladministration publique affiche un surprenant leadership. Le gouvernement en particulier les ministres Macron et Lemaire fait en sorte que ltat accompagne le mouvement de faon positive. Dans le cadre de sa politique Open data, le pays ouvre les donnes publiques aux entreprises.

    Le bilan est plus contrast du ct du priv. Lconomie de la donne est surtout porte par lindustrie du logiciel et par les gants de lInternet de la Silicon Valley. Nous partons avec du retard, reconnat Florian Douetteau. Selon une tude E&Y, les socits franaises sont peu familires avec le concept de mgadonnes.

    84 % dentre elles collectent leurs donnes clients au travers des traditionnels systmes de facturation et peu utilisent les canaux digitaux. Prs de la moiti reconnaissent que leurs donnes clients ne sont pas assez exploites, et seules 30 % ont recrut des profils spcifiques ddis au traitement et la gestion de la data. Les entreprises traditionnelles intgrent encore difficilement cette dimension dans leur modle, notamment en raison du manque de connaissance de leur patrimoine data, observe Godefroy de Bentzmann. Finalement, les entreprises ont une vision trs silote de leurs donnes. Un constat que Simon Chignard et Louis-David Benyayer tiennent

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    relativiser : les grandes entreprises franaises oprent sur des marchs internationaux o la donne est trs prsente. Elles ont compris que ctait un sujet et elles en sont majoritairement au stade des exprimentations. Dans les grands groupes, des quipes data se montent rgulirement pour imaginer des nouveaux services et produits.

    LEurope et la France ont pour partie manqu la vague de lInternet, va-t-on rater celle de la donne et des objets connects ?

    De lavis de tous, la France possde un potentiel norme. ducation, coles mathmatiques et statistiques de haut niveau et formations intellectuelles font des Franais de bons candidats la manipulation et la comprhension des donnes. Nous avons aussi un vivier de start-up extraordinaires ! ajoute Jrme Lecat. Que manque-t-il alors ? Probablement des ressources et du financement tout dabord. La donne est le nouveau ptrole de lconomie mais en mme temps, lexploration cote cher. Aux tats-Unis, les investissements dans les exprimentations ou les tests sont lquivalent des montants investis dans les projets finaux en France ou en Europe, constate Florian Douetteau, qui opre une partie des activits de Dataiku outre-Atlantique. Un question de posture et dapproche de linnovation ensuite. La difficult de la valorisation des donnes est trs chaotique.

    La valeur se rvle chemin faisant. Lenjeu est donc daccepter de se mettre dans une logique dexprimentation pour dcouvrir les bons chemins de valorisation. Ces trajectoires sont plus difficiles mettre en place dans les grands groupes qui ont fond leurs succs sur leur capacit exploiter un modle trs encadr dorganisation ou dinvestissement. Russir dans lconomie de la donne, cest accepter un processus itratif et une vision incertaine du rsultat estime Simon Chignard. Pour mmoire, Amazon a attendu plus de 7 ans ses premiers bnfices. Le numro 1 mondial de la vente en ligne, pass matre dans loptimisation des donnes, capitalise aujourdhui plus de 260 milliards de dollars.

    *Datanomics, les nouveaux business models des donnes, Fyp ditions 2015

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    Start-up et grandes entreprises : qui va influencer qui ?

    Influencia.net, le 02 mars 20164

    4 http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,etudes,start-up-grandes-entreprises-qui-influenc-er-qui,6112.html

    http://www.cuberevue.com/le-bruit-du-coeur/4092http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,etudes,start-up-grandes-entreprises-qui-influencer-qui,6112.htmlhttp://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,etudes,start-up-grandes-entreprises-qui-influencer-qui,6112.html

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    Mieux vaut tard que jamais : les groupes du CAC 40 sengagent, enfin, auprs des start-up. Preuve que la relation entre les jeunes pousses et les grosses entreprises se confirment et voluent vers un nouveau modle. Tant mieux, car selon David avec Goliath , ltude signe Bain & Company et Raise, la France a un srieux retard rattraper.

    Les nouvelles alliances des grandes et jeunes entreprises simplmentent sous des formes multiples La formule vertueuse, selon laquelle chacun apprend de lautre, semble enfin arriver jusquaux neurones des patrons quil sagisse des groupes du Cac 40 ou des jeunes pousses, tel est le principal enseignement de ltude David avec Goliath (*). Pour les premiers cest le moyen de gagner en ractivit et en comptitivit pour les seconds cest lopportunit de garantir leur prennit et de voir se dvelopper leur ide. En effet, tout en contribuant amliorer la connaissance par les grands groupes des transformations de lcosystme, ces alliances constituent ainsi une parade au fameux tunnel de la mort qui voit disparatre prs de 50% des entreprises franaises au cours de leurs 5 premires annes, cotant cher au pays en termes demplois, de croissance et de progrs.

    Mene par Bain & Company, cabinet conseil en stratgie, Raise , fonds dinvestissement dans lconomie des start-up avec la collaboration de la Chaire Entreprenariat de lESCP Europe, la 2me dition de cette tude rvle une vritable effervescence depuis 2 3 ans autour de ces partenariats. De quels types sont ou doivent-tre ces derniers? Avec quels moyens? Pour quels objectifs poursuivis? Et quels impacts obtenus? sont les thmes abords par cette enqute. Mais aussi quels leviers actionner pour les optimiser, pour acclrer le mouvement qui doit tre plus homogne et aider la France combler son retard et enfin investir pour de bon ce nouveau modle conomique.

    Des forces en pleines effervescence Que ce soit en tant qu incubateurs , investisseurs , parrains , partenaires la moiti de ces rles ntaient pas tenus par les groupes du CAC 40, il y a 3 5 ans. Dsormais, ils se sont tous engags (hors relations classiques client/fournisseur ou prise de participation) auprs de start-up, alors que ce ntait le cas que pour moins dun tiers dentre eux en 2010. Et cest encourageant dans la mesure o une relation avec une grande entreprise impacte positivement la croissance dune jeune entreprise dans 93% des cas. La rapidit et la passion avec lesquelles nos interlocuteurs nous ont rpondu confirme notre intuition , commentent Clara Gaymard et Gonzague de Blignires, cofondateurs de RAISE et co-auteurs de ltude lignorance, voire la mfiance rciproque souvent voques entre les David et les Goliath de France se dissipent au profit dune curiosit grandissante et dun dsir constructif dapprendre lun de lautre . Dans ce contexte, deux autres bonnes nouvelles sajoutent. Dabord, ce mouvement bnficie dun terreau favorable avec des Goliaths surreprsents et des David qui ne manquent pas, comme le souligne lenqute. Avec 8% des entreprises leaders mondiaux qui sont franaises, alors que la France contribue hauteur de 4% du PIB mondial. Et un nombre moyen de cration dentreprises estim 320 000 par an sur les 5 dernires annes. Rapport au stock dentreprises existantes, cela fait un taux de 9%, ce qui situe la France au niveau de la moyenne europenne ou des Etats-Unis. Ensuite, contrairement aux ides reues, les jeunes entreprises impliques ne viennent pas uniquement du monde numrique mais reprsentent un large ventail de secteurs dactivits.

    http://www.bain.fr/http://www.raisefrance.com/

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    De plus, de la prise de participation directe dans le capital la mise en place dincubateurs, du dveloppement de politiques de mcnat au lancement de diverses initiatives RH, les diffrents types dalliance instaurs servent des objectifs multiples. Pour la grande entreprise, il peut par exemple sagir de business dveloppement, de veille technologique, de transformation culturelle, de communication, dinvestissement ou dimpact socital. Pour la jeune entreprise, ces partenariats peuvent faciliter un gain de notorit ou laccs au financement et de nouveaux marchs. Bien plus quune mode, ces pratiques illustrent lmergence dun nouveau modle de gestion. Autrement dit, la problmatique de lentrepreneuriat nest plus rserve aux start-up uniquement. Les grandes entreprises souhaitent rejoindre des communauts o managers et entrepreneurs travaillent ensemble. Cela passe par de nouvelles formations, de nouveaux espaces de travail o le dirigeant prend la posture de lentrepreneur et o lentrepreneur rentre dans le monde du cadre dirigeant, explique Sylvain Bureau, Directeur de la Chaire Entrepreneuriat dESCP Europe.

    des faiblesses mais un potentiel damlioration Pourtant -et cest le premier point un peu mitig relev par ltude- il y a une grande htrognit dans les niveaux de motivation et dengagement, ce qui fait perdre du temps et de lefficacit au march franais. Ainsi avec 93% des grands groupes qui se consacrent aux prix/vnements, 70% aux fondations/mcnats et 59% au venture capital, le podium traduit dabord une forte qute de notorit. Et montre bien des degrs de maturit diffrents dans les initiatives des grandes entreprises ciblant les jeunes pousses. Classes en trois ordres Attentiste , Exploratrice , Experte , seule cette dernire catgorie -soit 15% des entreprises interroges- adopte ainsi vis--vis de leurs partenariats avec les jeunes entreprises une approche structure ou complte inscrite dans leur propre stratgie dentreprise, avec des objectifs dfinis et des outils de suivi grce auxquels elles les accompagnent dans lensemble des phases de leur dveloppement. De ce fait, lcosystme est encore loin de son plein potentiel, ce que confirme lanalyse du niveau de satisfaction des jeunes entreprises vis--vis de ces alliances : trs htrogne, lui aussi, et peu lev en moyenne, ce dernier met ainsi souvent en cause le dsquilibre peru dans le partenariat en faveur du grand groupe (38%), la lenteur (36%) ainis que le manque dimplication (8%) du Goliath , limportance de linvestissement requis pour David (32%) et la diffrence de culture (11%). Rsultat, la question : Recommanderiez-vous une autre jeune entreprise de faire alliance avec une grande entreprise ?, seulement 21% dentre eux sont prescripteurs, 42% restent neutres et 31% sont plus ou moins dtracteurs. Des chiffres qui dmontrent quil y a un fort potentiel damlioration. Deuxime point ngatif : les grandes entreprises franaises sont largement dpasses par leurs homologues amricains dans leurs dmarches de coopration avec les jeunes entreprises. Ainsi, sur les 40 plus grandes capitalisations boursires des deux pays, le nombre dentreprises qui ont des fonds de Corporate Ventures en propre est deux fois suprieur aux tats-Unis quen France. En outre, les montants dinvestissements des Corporate Ventures sont 24 fois plus levs aux tats-Unis quen France (6,9 milliards contre 290 millions deuros en 2015) pour un PIB seulement 6 fois suprieur. De mme, beaucoup de ces grands groupes amricains accompagnent aussi leur bb linternationalisation. Ce qui est loin dtre le cas en France. Le chemin est donc encore long mais il faut lemprunter sans plus dhsitation car le dveloppement de partenariats mutuellement bnfiques entre grandes et jeunes entreprises pourrait contribuer rattraper le retard franais en matire de croissance des jeunes entreprises : lheure actuelle, seulement 5% des entreprises franaises ont plus de 10 salaris, contre 21% aux tats-Unis. Cette coopration est la voie de lavenir , confirme Olivier Marchal, prsident de BAIN & COMPANY lheure o il devient urgent de rattraper le retard franais. Cest le sens de notre tude David avec Goliath, qui a pour ambition daider jeunes et grandes entreprises mieux se comprendre et de favoriser la multiplication de ces collaborations qui constituent un outil majeur de cration demplois .

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    4 leviers actionner autour du matre mot : confiance Nanmoins, les cls de la mise en uvre dalliances fructueuses sont nombreuses. De nombreux exemples dmontrent des impacts business concrets pour les deux parties : acclration du dveloppement pour la jeune entreprise, dveloppement plus rapide de nouveaux produits et services moindre cot pour la grande entreprise. Seuls outils pour btir ces partenariats sucessfull ? La confiance rciproque -on y revient toujours!- et le respect des intrts conomiques de chacun. Deux atouts trs ralistes garants du gagnant/gagnant et des fondations quilibres. Aux grandes entreprises dadapter leur approche aux spcificits des jeunes entreprises, en les laissant par exemple bnficier de procdures plus lgres et en favorisant leur autonomie. Aux jeunes entreprises de comprendre les contraintes des grands groupes, tels quune moindre facilit sadapter en temps rel, des rythmes plus longs et limportance du respect des procdures. Il est fondamental que la grande entreprise ne profite pas dun rapport de force qui est en sa faveur , insistent les 3 co-auteurs De mme, pour les jeunes entreprises, il est important de comprendre que la taille de la grande entreprise ne diminue pas les contraintes sur les investissements ou les ressources. Il ne faut pas tre naf : il ny a pas de cadeaux esprer. Certains aspects du partenariat, comme la proprit intellectuelle, mritent dtre considrs en profondeur (avec la ncessit pour les deux partenaires de protger leurs actifs intellectuels), tout en gardant agilit et rapidit . Une rflexion qui sappuie sur les 6 ateliers de rflexion qui ont galement tay ltude. Organiss pendant 2 jours en fvrier, ils ont runi 20 cadres dirigeants de grandes entreprises et 40 reprsentants des jeunes entreprises autour de thmatiques transversales et complmentaires des relations entre grandes et jeunes entreprises : financement et accompagnement, ressources humaines et culture dentreprise, innovation et R&D, partenariats commerciaux, nouveaux modles dentreprises et opportunits et limites de la disruption. Fonds sur le bilan des expriences des participants, ces changes ont permis de dfinir 81 recommandations destines aux grandes entreprises, aux jeunes entreprises et aux pouvoirs publics. Sil nexiste pas de recette magique applicable tous les modles, quelques facteurs cls de succs se dgagent ainsi autour de 4 axes majeurs pour chacune des parties.

    Pour les grandes entreprises il leur faut :

    - ladoption dune approche stratgique long terme (au moins 10 ans voire plus) - la dfinition dobjectifs prcis et la mise en place doutils de suivi (cest--dire entrer dans lge du faire avec des partenaires adapts et des indicateurs de succs pertinents) - une gouvernance lisible et efficace et la constitution dune communaut de start-ups championnes (avec un leadership impliqu dans la dure, des quipes disposant dun fort niveau dindpendance, dautorit ou mme dune responsabilit sur le compte de rsultat et proche avec les oprationnels pour accompagner au mieux le parcours des jeunes entreprises via un bon calendrier et une contagion positive) - la cration de structures ddies favorisant une approche adapte de gestion du risque et de linnovation (lencouragement de la prise de risque par les quipes, la multiplication des exprimentations, une externalisation ventuelle des quipes internes, la prise en compte de son propre niveau de maturit).

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    Pour les start-up, il leur faut : - la rflexion en amont : la clarification des objectifs poursuivis dans les alliances avec les grandes entreprises est souvent mene de faon imparfaite ou trop opportuniste. La jeune entreprise doit dterminer le type de partenaire recherch et le mode de partenariat privilgier - la bonne prparation : clarifier en amont un certain nombre de dimensions permet de maximiser les chances dun premier contact et dun partenariat russis : utilisation de rfrences, comprhension des aspects administratifs, juridiques et financiers, ciblage des bons interlocuteurs, comprhension de leurs besoins et de ceux de lentreprise, adaptation du discours en consquence - des attentes ralistes: il est important de se fixer les limites ne pas dpasser. Cela passe par lestimation raliste des ressources ncessaires pour mener bien le partenariat dun ct et des gains potentiels de lautre. Il peut sagir, par exemple, dun investissement en dmarchage commercial ou de ladaptation de loffre aux besoins spcifiques dune grande entreprise. Si linvestissement devient trop coteux, il est important de savoir sarrter - une offre idalement must have : les partenariats les plus russis sont ceux o la jeune entreprise apporte une brique indispensable la grande entreprise

    sans oublier limplication ncessaire des pouvoirs publics Enfin plusieurs conclusions de ltude insistent sur le fait que pour dvelopper ces alliances et garantir des rgles du jeu simples et quitables, une implication des pouvoirs publics et des autres acteurs de lcosystme est ncessaire. Ceux-ci sont principalement attendus sur la facilitation de la mise en relation des jeunes et grandes entreprises franaises et internationales ainsi que sur laccs aux acteurs de lenseignement, de la recherche et du financement. Ils sont aussi invits se concentrer sur la stabilisation, voire la simplification du cadre fiscal, juridique et rglementaire englobant les engagements des grandes entreprises vis--vis de leurs partenaires. Surtout, la nature plus fragile des jeunes entreprises rendant indispensable la protection de leurs droits, les pouvoirs publics doivent garantir le respect de ce cadre. Une ambition qui se doit dtre partage, donc. (*) compose dentretiens auprs de 40 grandes entreprises franaises et groupes internationaux implants en France, dun sondage men par OpinionWay auprs dun chantillon de 126 fondateurs ou dirigeants des jeunes entreprises qui ont eu ou qui ont des relations partenariales avec les grandes entreprises, et de 15 entretiens approfondis avec les reprsentants de lcosystme : jeunes entreprises, fonds dinvestissements, incubateurs et pouvoirs publics.

    Florence Berthier

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    Sallier avec un grand groupe permet aux start-up de faire face lincertitude

    Les Echos Business, le 01 mars 20165

    5 http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/financer-sa-croissance/s-allier-avec-un-grand-groupe-permet-aux-start-up-de-faire-face-a-l-incertitude-207859.php

    Sylvain Bureau, professeur associ ESCP Europe, directeur de la chaire Entrepreneuriat EY BNP Paribas (EEE) - D.R.

    http://www.cuberevue.com/le-bruit-du-coeur/4092http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/financer-sa-croissance/s-allier-avec-un-grand-groupe-permet-aux-start-up-de-faire-face-a-l-incertitude-207859.phphttp://business.lesechos.fr/entrepreneurs/financer-sa-croissance/s-allier-avec-un-grand-groupe-permet-aux-start-up-de-faire-face-a-l-incertitude-207859.php

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    INTERVIEW. Pourquoi collaborer avec une grande entreprise, quand on est une start-up ? Quels sont les risques dune telle alliance ? Lanalyse de Sylvain Bureau, directeur de la chaire Entrepreneuriat EY BNP Paribas (EEE) ESCP Europe.

    Sylvain Bureau, directeur de la chaire Entrepreneuriat EY BNP Paribas (EEE) ESCP Europe, professeur associ spcialiste de lentrepreneuriat, de linnovation et de lconomie collaborative, interviendra lors de la Confrence David avec Goliath , ce mardi 1er mars 2016 au Collge de France. Cette deuxime dition de lvnement, organis par RAISE, socit dinvestissement et fonds de dotation, le cabinet de conseil en stratgie Bain&Company, et la chaire EEE, aura notamment pour objectif de mettre en vidence les bonnes pratiques au coeur des alliances entre start-up et grands groupes. Pour Les Echos Entrepreneurs, Sylvain Bureau dresse un tat des lieux des collaborations entre start-up et grands groupes, et de leurs enjeux.

    Pour quelles raisons les grandes entreprises cherchent-elles ce point nouer des alliances avec les start-up ?

    Un chiffre montre lnorme enjeu de ces alliances : 50% des entreprises du Fortune 500 ntaient pas prsentes, 15 ans auparavant, dans ce classement des 500 premires entreprises amricaines. Il y a actuellement beaucoup de cration, mais aussi beaucoup de destruction de comptences et dactifs ! La transformation des marchs, sous linfluence du digital et de lconomie collaborative, est si forte, que les grandes entreprises ne trouvent plus en elles les ressources suffisantes pour y faire face. Airbnb ou BlaBlaCar dveloppent en quelques mois des projets que les grandes entreprises narrivent pas faire merger en plusieurs annes. Une alliance avec une jeune entreprise est, pour un grand groupe, le moyen de ragir face aux dfis du digital et de lconomie collaborative. Leroy-Merlin a ainsi conclu une alliance avec lentreprise amricaine TechShop, cre en 2006 San Francisco. Les ateliers Leroy-Merlin de TechShop, qui mettent disposition des machines et quipements professionnels contre un abonnement, sur le modle des salles de sport, constituent un parfait exemple de ces alliances.

    lire aussi : Jeunes et grandes entreprises doivent travailler ensemble

    La France est-elle en retard sur ce terrain ?

    Non, la France nest pas particulirement en retard, surtout si on la compare aux autres pays europens. Elle lest par rapport aux Etats-Unis, qui ont aussi dvelopp lcosystme le plus brutal. La logique dcosystme nest pas seulement un phnomne de mode. Il sinscrit dans un mouvement de fond lchelle mondiale. Nous vivons actuellement une transformation fondamentale : la grande structure ne peut plus fonctionner seule, en-dehors dun modle collaboratif. Aux Etats-Unis, on estime que 50% de la main duvre fonctionnera hors du salariat dici 20 ans : cette main doeuvre sera compose dindpendants, de micro-entrepreneurs Il y a dix ans, au sein de la chaire EEE de lESCP Europe, on sintressait au phnomne des start-up. Actuellement nous tudions les notions de dveloppement dactivits et de business, bien au-del des seules start-up.

    A lire aussi : Exclusif : les 20 recommandations pour russir son alliance avec une grande entreprise

    Sous quelles formes les alliances entre jeunes et grandes entreprises voient-elles le jour ?

    Les formes dalliance sont trs varies, mais elles nont pas toutes le mme objectif. Il y a tout dabord des structures dincubation et des espaces de travail partags, tels que le WAI

    http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/financer-sa-croissance/021719267205-jeunes-et-grandes-entreprises-doivent-travailler-ensemble-207849.phphttp://business.lesechos.fr/entrepreneurs/financer-sa-croissance/exclusif-20-recommandations-pour-s-allier-avec-une-grande-entreprise-207861.php

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    (We Are Innovation) de BNP Paribas, qui propose aux PME, ETI et grands groupes de collaborer avec des start-up, travers un hbergement et un accompagnement spcialis. Il y a des partenariats commerciaux, tels que celui de Leroy-Merlin avec TechShop, que nous avons dj voqu. Les alliances peuvent aussi prendre la forme de prises de participation, limage du fonds Axel Springer Digital Ventures. Cette filiale du groupe de presse allemand a investi dans une centaine de pure players et start-up des mdias digitaux depuis 2005, et mis en place une complmentarit entre cette logique dacquisitions et celle dincubation. Dsormais, plus de la moiti du chiffre daffaires dAxel Springer vient du numrique. Dautres grands groupes ont ainsi cr des branches spcifiques de capital-risque, comme le Groupe Air Liquide ou Renault, afin de reprer les activits les plus prometteuses. Il existe enfin des formes plus lgres de partenariats entre grandes entreprises et start-up : vnements, prix ...

    lire aussi : Start-up : pousser lombre dune grande

    On voit facilement lintrt pour les grands groupes de sallier des structures plus innovantes et agiles. Mais quel intrt les start-up y trouvent-elles ?

    De tels rapprochements permettent aux start-up de faire face lincertitude dans un environnement trs peu stable. Un contrat commercial tire le chiffre daffaires, tout en construisant de la rputation et de limage. Il y a un vritable enjeu, par ailleurs, par rapport aux actifs. La start-up peut travers ces alliances accder des ressources considrables: expertises mtiers, laboratoires, brevets, rseaux de distribution. Aux Etats-Unis, la start-up Quirky, spcialise dans la fabrication dobjets connects invents par sa communaut, a par exemple largement bnfici des ressources apportes par un partenaire comme General Electric.

    lire aussi : Comment GroomBox aide 5sec se digitaliser

    Ny a-t-il pourtant pas de risques, pour une start-up, sengager dans une alliance pousse avec un grand groupe ?

    Il y a en effet un premier risque majeur : lincomprhension mutuelle. Start-up et grande entreprise doivent comprendre comment lune et lautre fonctionnent, sans quoi elles risquent une perte de temps, voire un chec. Il y a aussi des risques rels de prdation. Les start-up, du fait de leur jeunesse, restent trs fragiles. Certains grands groupes adoptent des postures trop dures et peu respectueuses leur gard. A moyen terme, un tel comportement de la part dune grande entreprise nest jamais pertinent. Lun des enjeux de la confrence David avec Goliath est prcisment de rvler les bonnes pratiques qui doivent guider les grandes entreprises dans ces partenariats, et dcrire des recommandations pour elles.

    Par Graldine Dauvergne

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    http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/aides-reseaux/dossiers/start-up-comment-pousser-a-l-ombre-d-une-grande-structure/start-up-pousser-a-l-ombre-d-une-grande-205553.phphttp://business.lesechos.fr/entrepreneurs/racheter-fusionner/comment-groombox-aide-5asec-a-se-digitaliser-205735.php

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    RAISE et Bain & Company, en partenariat avec la Chaire EEE de lESCP Europe, crent Paris un premier rendez-vous David avec Goliath pour lalliance des grandes et jeunes entreprises de croissance.

    Les nouvelles alliances des grandes et jeunes entreprises simplmentent sous des formes multiples pour soutenir les diffrentes phases de dveloppement : laccompagnement (mise disposition de ressources humaines, de moyens logistiques, matriels ou technologiques), linvestissement (fonds de Corporate Venture Capital ou acclrateurs), des partenariats commerciaux ou encore des programmes dopen innovation sur la R&D.Limpact de ces alliances est rel : pour les grandes entreprises, une culture nouvelle de linnovation et de la ractivit induit une nouvelle organisation, dune part pour soutenir sans craser les jeunes sous leur ombrelle, dautre part, pour infuser cette nergie cratrice au sein de la structure. Pour les Jeunes, cest laccs en grand au dploiement optimum.En prsence du Ministre de lEconomie, de lIndustrie et du Numrique, Emmanuel Macron et de dirigeants de grandes entreprises (Carlo dAsaro Biondo Google, Philippe Houz Galeries Lafayette, Georges Plassat Carrefour, Nicolas de Tavernost M6, ), cette confrence rassemblera plus de 400 reprsentants de grandes entreprises, de Jeunes Entreprises de Croissance (JEC) ainsi que des leaders et relais dopinion.Venez rflchir, analyser, dbattre et proposer des recommandations aux grandes entreprises, aux JEC et aux pouvoirs publics pour amliorer lcosystme entrepreneurial franais.

    David avec Goliath Lalliance des grandes et jeunes entreprises

    Maddyness, le 01 mars 20166

    6 http://www.maddyness.com/evenement/david-goliath-lalliance-grandes-jeunes-entreprises/

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    http://www.maddyness.com/evenement/david-goliath-lalliance-grandes-jeunes-entreprises/

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    Jai le souvenir dune rdaction que javais eu faire, il y a plus de 15 ans, lorsque jtais au collge. Lintitul disait : Un extra-terrestre arrive sur Terre et dbarque Paris, racontez. Je me rappelle avoir t dsempare pour dcrire avec tonnement et navet ce qui me paraissait si quotidien. Aujourdhui aussi, le mot dordre est ce regard dcal pour enclencher linnovation, le changement, le re-nouveau. Les mthodologies se multiplient pour disrupter les anciens modles et penser outside-the-box. Mais aurions-nous besoin de nous efforcer penser en dehors de la bote si nous ny tions pas encore, si nous tions extra-box ? Puisquil nous faut imaginer un nouveau modle de socit, pourquoi ne pas solliciter ceux qui ne la connaissent pas encore trop bien ?

    Nos extra-terrestres, ce sont les tudiants. Ce sont eux que nous devrions encourager et questionner pour retrouver ltonnement, la curiosit et la crativit qui nous aidera identifier les leviers pour lmergence dun monde nouveau. Cest en cela que lunivers tudiant est fascinant. Parce quil est prcisment ce moment o lindividu oscille entre la bote et sa rinvention. De la mme faon que les entreprises ont lhabitude, lorsquelles accueillent un nouveau collaborateur, de lui demander de rdiger un rapport dtonnement sur leur organisation, nous devrions demander aux nouvelles gnrations de partager leur rapport dtonnement sur le monde dans lequel nous leur proposons de vivre et leur permettre de lamliorer ici et maintenant. Il est temps de compter sur la jeunesse, non pas seulement pour son nergie fougueuse, mais pour sa candeur quant ce que le monde doit tre afin de contrecarrer le formatage de formations qui portent intrinsquement les limites de linnovation tant recherche.

    Le bruit du curLa Cube Revue, dcembre 2015 7

    7 http://www.cuberevue.com/le-bruit-du-coeur/4092

    http://www.cuberevue.com/le-bruit-du-coeur/4092

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    Et les tudiants nattendent que cela ! Adolescents au cur de la crise financire de 2008, ils ont pleinement conscience des dfis que leur gnration va devoir relever et du dcalage acclr entre le contenu des formations qui leur sont proposes et la ralit de lincertitude de leur vie professionnelle. Alors, ils veulent contribuer ds prsent et trouver des alternatives durables et gnreuses pour changer le monde. En tmoigne le succs rapide dinitiatives telles que Ticket For Change, un voyage de 10 jours pour rvler lentrepreneur social qui sommeille en chacun, de MakeSense qui permet chacun daider un porteur de projet engag ou dEnactus qui accompagne les tudiants entrepreneurs sociaux. Au NOISE, une association dinnovation socitale multi-coles que jai cofonde, cest plus dun tiers de la nouvelle promotion dune cole de commerce qui a particip aux recrutements de la nouvelle quipe cette anne. Plus quune tendance, cest un vritable mouvement.

    Si lon osait prendre la mesure de cette nergie en puissance et du potentiel cratif des nouvelles gnrations, il serait alors possible dimaginer une ducation mme daccompagner lmergence dun monde nouveau. Mais par o commencer ? Face linconnu, si nous commencions tout simplement par leur faire confiance ces tudiants ? Par voir en eux, non pas seulement des pages blanches complter, mais plutt des kalidoscopes de possibles ? Cest un peu comme si, avec le temps, ils avaient t dbranchs, et quils attendaient quon leur redonne la permission doser.

    Il est temps de mettre en place des dispositifs dmancipation et dexpression au sein mme des tablissements denseignement. L o lhabitude est la transmission de mthodologies prtes--lemploi , il sagit douvrir des terrains dexploration, dincertitude et dambigut. L o lapprentissage se fait partir de cas prouvs, il sagit dy ajouter lexprimentation indite. En cela, lentrepreneuriat, qui arrive enfin au cur des enjeux stratgiques de certains tablissements, est un sujet idal. Car aucune mthodologie ne peut lenvelopper. tel point que les dbats acadmiques vont bon train quant la possibilit mme de pouvoir lenseigner. Enfin un sujet qui ne rentre pas dans une boite et commence incarner les frmissements du vivant, du rel, de la complexit. Et les tudiants sy prcipitent ! Depuis 2007, anne de la cration de la Chaire Entrepreneuriat de ESCP Europe, le nombre dtudiants aspirants entrepreneurs est pass de 20 plus de 200 par an.

    http://www.ticketforchange.org/https://www.makesense.org/http://enactus.fr/http://www.the-noise.org/http://www.chaireeee.eu/en/http://www.chaireeee.eu/en/

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    Or, si lentrepreneuriat est si plbiscit par les tudiants, ce nest pas tant quils veulent tous monter leur boite, mais parce que ce type de formation intgre deux des trois composantes essentielles de leur aspiration : laction et limpact, soit la possibilit dtre acteur ici et maintenant, et de concrtement mesurer lenjeu de leurs tudes. Et pas besoin de grands programmes pour initier cette dynamique de manire transversale dans tout type de formation : commenons par crer, dans chaque tablissement, au mme titre quune bibliothque permet dtudier, une fabricathque ddie au passage laction !

    Enfin, indissociable de laction et de limpact, la troisime composante qui qualifie les aspirations de ces nouvelles gnrations est la recherche de sens. Et elles ne sont pas seules sur ce chemin. Je suis toujours stupfaite et ravie par le puissant enthousiasme qui les portent lorsquils dcouvrent les initiatives extraordinaires qui, de par le monde, sont dj dans cette dynamique dinnovation socitale. Lentrepreneuriat social, lconomie collaborative, la dmocratie participative, les modles dinnovation ouverte prendre connaissance de ces nouvelles tendances cre chez eux un dclic irrversible, comme autant de signes que lon pourrait faire autrement et mieux. Avis aux tablissements douvrir leurs tudiants sur ces nouveaux modles a plat !

    Nanmoins dans cette recherche de sens qui frmit en toute notre socit, le dfi est bien de ne pas remplacer un modle par un autre. Et malgr ce tableau enthousiaste, il reste que ces nouvelles gnrations en action ne sont pas pour autant encore libres dinventer des modles absolument nouveaux. En ralit, leur arrive luniversit, les tudiants, mme les plus engags, sont dj profondment empreints dune ducation balise depuis lenfance : tre le premier, faire mieux quun autre, russir, dpasser. Lentre dans le moule de ces valeurs, que nous ne souhaitons pas faire rimer avec le XXIe sicle, commence tt et se mle aux idaux humanistes pouvant aller parfois jusqu une comptition surprenante qui changera le plus le monde.

    La rvolution positive est un appel voluptueux ltudiant curieux qui se love en chacun de nous. cette partie qui refuse de se figer, qui stonne, joue, cr, apprend, offre, aime Et qui ne demande qu ce quon la laisse battre.

    Mava TordoREVENIR AU SOMMAIRE

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    La guerre de la donne est dclareLe Nouvel Economiste, le 05 aot 2015 8

    8 http://www.lenouveleconomiste.fr/la-guerre-de-la-donnee-est-declaree-27779/?utm_con-tent=18544367&utm_medium=social&utm_source=twitter

    Les data sont partout. Opportunit de dveloppement pour les uns, elles sont aussi une menace pour les autres. La concurence peut maintenant provenir dacteurs issus de filires autrefois trs loignes. Extraits du livre datanomics.

    Notre concurrent principal, cest Google. Ces propos ne sont pas tenus par le dirigeant dun journal ni de Yahoo!, mais bien par Guillaume Pepy, le patron de la SNCF57. Comment un oprateur de transport peut-il considrer quun moteur de recherche reprsente la principale menace pour son activit ? Cet exemple illustre linfluence de lconomie de la donne sur des secteurs non numriques. Renversement des hgmonies par de nouveaux acteurs, extension des territoires concurrentiels, redistribution des cartes reprsentent autant de tensions qui sont lobjet de ce chapitre. Tout change dans cette bataille : le territoire, les armes, les positions, les stratgies, les alliances et les rapports de force.

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    Les nouvelles arnes concurrentielles

    Le territoire concurrentiel redefini

    Traditionnellement, les territoires concurrentiels taient tablis par zone gographique, par type de client, par produit ou par position sur la chane de valeur. Les dcisions stratgiques stablissaient comme une suite de choix successifs sur ces diffrents critres : o vendons-nous nos produits ? Privilgions-nous les clients particuliers ou professionnels ? Sommes-nous fabricants ou distributeurs ?

    Lanalyse des forces en prsence sur le territoire identifi (les clients, les fournisseurs, les organismes de rgulation, etc.) permettait de dgager des facteurs-cls de succs. Celle des comptences propres lentreprise aidait aussi dfinir des ressources sur lesquelles construire un avantage concurrentiel. Par exemple, il a longtemps t admis que la matrise de loutil industriel tait dterminante pour tre performant sur le march des biens de consommation. Cette vision compartimente et organise de la structure concurrentielle a vcu : les frontires entre territoires sont poreuses et les avantages concurrentiels sont devenus moins durables.

    Il y a dix ans, un constructeur automobile tait dj confront la concurrence directe de ses homologues. Aujourdhui, il doit faire face de nouveaux entrants comme un oprateur de covoiturage ou un service dauto-partage et composer avec lambition de Google ou dApple sur le sujet de la voiture connecte. Il sagit bien l dune couche additionnelle de concurrence : la liste des produits et services substituables sest allonge. La bataille qui est en train de se jouer dans lautomobile est celle du leadership auprs du client final. La voiture peut tre vue comme un composant dun service de mobilit, une extension du tlphone, comme une nouvelle source de collecte de la donne ou encore une ressource externe organiser. Quest-ce quune voiture ? Un smartphone avec des roues, blague-t-on dans la Silicon Valley. Google et Apple ont entam des discussions avec les constructeurs automobiles pour installer leur systme dexploitation en premire monte dans les vhicules neufs. la fin de lanne 2014, ces accords conduisaient une couverture de 93 % du parc de nouveaux vhicules.

    Les donnes jouent un rle dterminant dans la redistribution des cartes au niveau des chanes de valeur, des filires et des secteurs dactivit. Elles permettent aux entreprises de se placer comme intermdiaire incontournable ou dattaquer de nouveaux marchs hors de leur territoire naturel. Ces opportunits sont aussi une menace : la concurrence peut maintenant provenir dacteurs issus de filires autrefois loignes.

    Lintermdiation, larme absolue

    Trois types dentreprises saffrontent pour sapproprier la valeur cre par les donnes : les entreprises historiques, les grands du numrique et les nouveaux entrants. Ils nont pas les mmes leviers ni la mme faon de concevoir et de semparer des opportunits offertes par les donnes. Les nouveaux entrants sont ceux qui ont rendu tangible cette volution du territoire concurrentiel. BlaBlaCar, Airbnb ou Uber en sont les meilleurs exemples. Le dveloppement du covoiturage en France a remis en cause les positions acquises par la SNCF. La prise de part de march par le covoiturage est significative. Cette concurrence a amen la SNCF investir dans une start-up de covoiturage, 123envoiture.com, puis dvelopper son propre service de covoiturage, iDVROOM. Lambition est de proposer une solution de porte--porte qui allie le train et la voiture.

    Il y a dix ans, un constructeur automobile tait dj confront la concurrence directe de ses homologues. Aujourdhui, il doit faire face de nouveaux entrants comme un oprateur de covoiturage ou un service dauto-partage et composer

    avec lambition de Google ou dApple sur le sujet de la voiture connecte

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    Ces nouveaux entrants construisent leur activit en remettant en cause, parfois de manire radicale, certaines hypothses communment admises dans leur industrie. Dans lhtellerie, la dtention dactifs immobiliers situs dans les meilleurs quartiers a toujours t considre comme llment central du modle. Le facteur de performance principal tenait la rentabilisation de ces actifs : capacit produire le service un niveau de cot le plus bas, optimiser loccupation des chambres. Airbnb sest tabli sur une hypothse exactement inverse : ne pas dtenir les actifs et ne pas investir dans leur gestion. Les donnes jouent un double rle dans le succs de la plateforme.

    Dune part, les traces numriques des utilisateurs constituent une ressource sur laquelle la plateforme sappuie pour proposer loffre. Ensuite, elles permettent de renforcer lintimit du service et la qualit de lexprience utilisateur. Cest ce qui explique la trs forte croissance de la plateforme : un niveau dinvestissement plus faible, en comparaison celui requis pour acheter les actifs immobiliers, et une viralit du service facilite par lutilisation et la collecte de donnes. Les intermdiaires existent tant quils crent de la valeur. Les grands du numrique, grce aux donnes quils collectent et utilisent permettent la ren contre entre loffre et la demande dans un univers de profusion des informations et des offres.

    Stratgies dalliance et daffrontement

    Les mouvements intersectoriels, et non pas uniquement entre acteurs dun mme secteur, sont nombreux et portent les remises en cause les plus fortes. Les relations entre les entreprises historiques, les grands du numrique et les nouveaux entrants naviguent entre affrontement et alliance. Les oppositions peuvent tre fortement marques, limage des relations conflictuelles entre les producteurs et les diffuseurs de contenu. Les entreprises de presse accusent Google dutiliser les articles sans contrepartie financire et les diteurs se plaignent des conditions que leur impose Amazon. Menaces ou actions de drfrencement se succdent, chacun tente de construire un rapport de force qui lui soit plus favorable. La mme logique daffrontement se retrouve dans le domaine de lhtellerie, avec lopposition entre les grands groupes hteliers et Booking ou Airbnb.

    On la trouve aussi dans la mobilit, avec les compagnies de taxis versus Uber. Paralllement ces logiques daffrontement, des alliances se construisent entre acteurs. Certains grands du numrique utilisent leur capacit financire pour accompagner le dveloppement de nouveaux entrants. Google a ainsi investi prs de 300 millions deuros dans Uber. Cet investissement rpond plusieurs logiques. La premire est de disposer dune source de donnes complmentaires, les donnes de mobilit en ville. Ensuite, prendre une position qui pourrait terme se rvler utile pour renforcer la capacit logistique de loffre Google Fresh. Aprs le transport dindividus, Uber pourrait proposer le transport de colis et disposer dun terrain dutilisation pour ses voitures sans conducteur.

    Les acteurs historiques, issus de secteurs trs diffrents, peuvent aussi sallier pour saisir les opportunits offertes par les donnes, limage du partenariat entre Veolia et IBM autour de la gestion de leau dans les villes. Veolia apporte son savoir-faire oprationnel dexploitant et IBM sa capacit dployer et grer des infrastructures connectes. Les donnes deviennent centrales pour une gestion performante de leau : comprendre les cycles de consommation, identifier rapidement des dysfonctionnements, si possible les prdire et les anticiper, rajuster en temps rel les ressources de production ou de maintenance. Tout cela ncessite la combinaison de comptences et de mtiers diffrents, ce qui justifie pleinement ce type dalliances.

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    Open & agile manufacturing : opportunities and obstacles

    Without Model, le 06 mars 2015 9

    9 http://www.withoutmodel.com/martin-kupp/open-agile-manufacturing-opportunities-and-obstacles/

    shortly before the start of production. This is also supported by research and has of course tremendous impact on the manufacturing process. With last minute requirement changes it becomes more difficult to secure enough lead time for manufacturing.

    A second trend is smaller order sizes. With a lot more product variations being introduced in a short time, order sizes shrink and the manufacturing process has to be more agile to react. The so-called long-tail effect is one example for this. The german company Drxlmaier is an extreme case. They are producing customer-specific wiring harnesses for the automotive industry. Customer-specific means that there are no two cars produced on the same day or even week with exactly the same wiring harnesses. Each wiring harness is produced to the specifications of the end-user !

    With traditionally faster development cycles for software, companies have to come up with ways to adjust the hardware development cycles accordingly.

    Last but not least, we observe that the distinction between hardware and software is becoming obsolete with more and more software being integrated in hardware. Nest, the company that builds thermostats and smoke alarms and was bought in January 2014 by Google for a mere 3,2 billion US dollar, is on the one hand a hardware company building home appliances but at the core is a software company allowing the seamless integration of these devices with the internet of things and services.

    In this article published in Open Models, les business models de lconomie ouverte, Martin Kupp addresses a typical question when talking about open manufacturing for big corps : can the elephant dance ?

    When talking to executives from manufacturing companies, especially large industrial goods companies like Siemens, Bosch, or Schneider Electric, they seem to have one common question : how can we gain speed, become more agile in a fast changing environment and, last but not least, become more open for new developments, both in technology and customer needs ?

    It is important to understand the drivers of this development. For the last five years since I have been working closely with companies on the challenges of becoming more agile and open, I have heard mainly three reasons why these topics have become so important. First of all, many large companies that have built excellence in producing large volumes up to detailed specifications observe that requirement changes during the product development process are becoming more and more common.

    With last minute requirement changes it becomes more difficult to secure enough lead time for manufacturing.

    The german automotive supplier Bosch, for example, is experiencing this in China where not only the lead-time is dramatically shorter than in Europe or the United States, but Chinese car manufacturers are also frequently changing their requirements

    http://www.withoutmodel.com/martin-kupp/open-agile-manufacturing-opportunities-and-obstacles/

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    With traditionally faster development cycles for software, companies have to come up with ways to adjust the hardware development cycles accordingly.

    This raises an interesting question : is manufacturing going full cycle? Are we going back to what manufacturing was at the beginning ? What I mean by this is that, when we look into the history of manufacturing, the beginnings were what we would call today agile and often also open. Order sizes were typically rather small, customization common, partnerships with suppliers and customers normal. It was only during the industrialization and especially with the invention of the assembly line and the popularity of Henry Ford, that we saw large scale manufacturing and finally mass manufacturing.

    Agility and openness cannot be forced on people.

    There are, of course, some technical answers to the above mentioned challenges. Companies have developed technologies like the standard for the exchange of products (STEP), concurrent engineering, virtual manufacturing, lean manufacturing, object oriented architecture of products, agile product development and also found new ways of working together like scrum. Apart from these more technical solutions I would like to share three success factors that I have seen in companies tackling successfully agility and openness:

    People over processFor good reasons, the mantra people over process is also the first value of the agile manifesto, developed in 2001 by a group of software developers. Companies have to think about new ways of making work stimulating and self determined. Agility and openness cannot be forced on people.

    Involving supplier and customer and community managementI truly believe that companies should start with their suppliers and customers when opening more up. They are not only the closest to the company but also the most crucial for success. This is a big difference to software companies where suppliers are often not as important. Key to successfully managing suppliers and customers is to start giving before asking

    (proactive attention) and to be very responsive once you do get feedback (reactive attention).

    Good quality dataLast but not least, the quality of the data that companies collect and analyze during this process will determine their ability to react quickly and effectively to changing markets and technologies, smaller order sizes, and an ever faster innovation cycle often driven by software developments.

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    LESCP Europe forme et accompagne les entrepreneurs de demain

    Institut Sage, le 06 novembre 2014 10

    10 http://www.institut-sage.com/2014/11/lescp-europe-forme-et-accompagne-les-entrepreneurs-de-demain/

    Institut Sage : Sylvain Bureau, vous tes Directeur de la Chaire Entrepreneuriat et Professeur Associ ESCP Europe. Pourquoi lESCP Europe a-t-elle dvelopp la premire Chaire ddie lEntrepreneuriat ?

    Sylvain Bureau : La chaire est ne de la sollicitation danciens lves de lESCP Europe en 2007. Cette Chaire Entrepreneuriat (ChaireEEE) forme et accompagne les entrepreneurs de demain, quils soient futurs crateurs, entrepreneurs ou dirigeants dentreprise (internationale ou PME), successeurs dentreprise familiale, repreneurs, auto-entrepreneurs, conseillers et/ou managers publics. Il existe deux types principaux de formation : initiale et continue. Dans le premier cas, les tudiants veulent se

    former pour devenir entrepreneur ou dvelopper de nouvelles activits au sein de grands groupes. Cest le cas de loption entrepreneuriat qui a lieu sur le campus de Paris en franais et sur le campus de Madrid en anglais. Dans le deuxime cas, il sagit dentreprises, par exemple Airbus Defence & Space, Alcatel-Lucent, GSK, qui souhaitent mettre en place des programmes sur-mesure pour dvelopper une dynamique entrepreneuriale en leur sein.

    Institut Sage : Quelle est la vocation de la ChaireEEE ?

    Sylvain Bureau : La Chaire Entrepreneuriat forme et accompagne les entrepreneurs de demain en sarticulant autour de quatre piliers. Le premier concerne la recherche acadmique dans le domaine de lentrepreneuriat et de linnovation pdagogique. Le deuxime porte sur les activits de formation avec des programmes adapts (Master in Management, Master Spcialis, executive education). Le troisime pilier est lacclration et lincubation qui accompagne les entrepreneurs qui ne sont plus sur les bancs de lcole, laide de deux dispositifs : Blue Factory, lincubateur de lESCP Europe prsent Paris, Berlin et Madrid ; Paris Factory, le programme dacclration pour les entrepreneurs de tous horizons. Enfin, nous organisons chaque anne de nombreux vnements. Lensemble de nos activits permet de crer une communaut et un

    http://www.institut-sage.com/2014/11/lescp-europe-forme-et-accompagne-les-entrepreneurs-de-demain/http://www.escpeurope.eu/nc/fr/faculte-recherche/corps-professoral-escp-europe/professor/name/bureau/-/biography/http://www.escpeurope.eu/fr/http://www.chaireeee.eu/http://www.chaireeee.eu/http://www.blue-factory.eu/fr/

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    cosystme entre les entreprises et les tudiants, en France mais galement linternational. La chaire a vocation de crer des relations linternational pour permettre aux PME de grandir. Nous sommes bel et bien sortis du mythe quune entreprise est juste le fruit dune ide et dun homme gnial, mais que la qualit de lcosystme riche et vari permet de sortir de terre et de grandir. Nous sommes, en quelque sorte, une plateforme qui permet tous les acteurs dentrer en relation.

    Institut Sage : Sur quoi repose votre dmarche pdagogique ?

    Sylvain Bureau : Elle repose sur trois tapes : dabord, apprendre entreprendre par la pratique artistique. Sur un thme donn, les tudiants crent une uvre dart qui pose un regard indit, dcal, subversif sur notre socit. Les uvres sont prsentes lors dun vernissage ouvert au public. A la suite de cette cration qui pose la problmatique principale, les tudiants crent un vnement innovant lors de lEntrepreneurSHIP Festival ; cela leur permet de faire merger une communaut, des partenaires, un logo, une identitTroisime et dernire tape, utiliser toutes les ressources gnres par lvnement (connaissances, rseaux, crations) pour concevoir un modle conomique prenne. En suivant ces trois tapes, ils vitent lide fabuleuse mais qui repose le plus souvent sur pas grand chose. A chaque tape, les tudiants apprennent et crent de la valeur pour leur cosystme. De cette faon, nous les plongeons dans la ralit et vitons ainsi la fiction de lentrepreneuriat. Il faut en effet que les tudiants apprennent chouer et en tirer les leons.

    Institut Sage : Comment sarticule la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe ?

    Sylvain Bureau : ESCP Europe a t cre en 1819. Le cur historique est Paris mais depuis de nombreuses annes elle est base sur quatre autres campus : Berlin, Londres, Madrid, et Turin. La Chaire permet de crer du lien entre les campus grce un coordinateur par campus, et les diffrents programmes de formation. Par ailleurs, nous faisons travailler ensemble les diffrentes parties prenantes : professeurs, administratifs et tudiants, un peu sous le mode start-up.

    Institut Sage : Quel est le profil des crateurs dentreprises diplms dESCP Europe ?

    Sylvain Bureau : Tout lenjeu vise garantir la diversit des groupes au travers, dune part, de cursus diffrents comme le droit, le design, la comptabilit, la philosophie Dautre part, grce des profils culturels varis et des dnominateurs communs : lenvie de sinvestir, de travailler en quipe et de sengager dans laction.

    Institut Sage : Depuis sa cration seriez-vous en mesure de dire quelles sont les entreprises qui sen sortent le mieux ?

    Sylvain Bureau : A partir de notre chantillon, il est difficile dtablir un profil type. Les trajectoires sont si diffrentes. En revanche, laccompagnement augmente les chances de russite tout comme le rseau quils ont russi tisser. Nous leur apprenons non pas appliquer les rgles mais les changer. Les entrepreneurs innovants remettent, en effet, en question les valeurs et les normes tablies. La seule rgle dune certaine faon est de crer, et en crant ils apprennent mme de leurs checs.

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    Institut Sage : Comment ces entreprises sont-elles gres ? Sont-elles la pointe des outils de gestion existants comme ceux que propose Sage ?

    Sylvain Bureau : La pratique entrepreneuriale permet de dvelopper des comptences recherches par les grands groupes. Tout simplement parce que, dans ces start-ups, on utilise bon nombre doutils innovants et performants ; plus la pointe que ceux manis dans les grands groupes. Ces start-ups sont, en quelque sorte, des laboratoires. Les grands groupes ont besoin delles pour faire face aux rvolutions technologiques et conomiques actuelles.

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    EntrepreneurSHIP Festival: Apprendre par lexploration, lexprience et la contribution

    LExpress, le 23 octobre 2014 11

    EXPRESS YOURSELF

    En quipe, les tudiants vont devoir crer un dispositif original pour partager et confronter au rel la solution concrte quils proposent. @ChaireEEE

    11 http://www.lexpress.fr/emploi/business-et-sens/entrepreneurship-festival-apprendre-par-l-explora-tion-l-experience-et-la-contribution_1614514.html

    Jusquau 23 octobre, ESCP Europe accueille lEntrepreneurSHIP Festival, 15 vnements interactifs et dcals, crs par 50 tudiants et ddis lconomie de demain.

    Ne demandez pas la permission... sortez dici, suivez votre passion, crez des projets, vous demanderez pardon aprs! Cest ce qua dit un jour un professeur, alors que jtais tudiante, en plein milieu dun cours. Jen suis reste surprise et ravie. Combien de fois depuis le dbut de mes tudes mavait-on invite sortir explorer le monde extrieur pour y contribuer et y apporter mes talents? Cest pourtant ce quattendent de plus en plus dtudiants, impatients de prendre part concrtement une socit en pleine mutation. Des tudiants dune gnration nouvelle ayant dsormais un accs indit aux connaissances et aux outils de cration, en mme temps que lvidence dun futur aussi incertain quexaltant soffre eux.

    http://www.lexpress.fr/emploi/business-et-sens/entrepreneurship-festival-apprendre-par-l-exploration-l-experience-et-la-contribution_1614514.htmlhttp://www.lexpress.fr/emploi/business-et-sens/entrepreneurship-festival-apprendre-par-l-exploration-l-experience-et-la-contribution_1614514.html

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    Nous sommes de plus en plus nombreux essayer dinventer de nouvelles manires denseigner pour accompagner les tudiants dans cette dmarche dapprentissage par laction fonde sur lexploration, lexprience et la contribution.

    LEntrepreneurSHIP Festival qui investit ESCP Europe ces 22 et 23 octobre fait partie de ces dispositifs pdagogiques dun nouveau genre. Organis par 50 tudiants - designers, business, ingnieurs, artistes - ce festival leur offre la fois un formidable espace de cration en mme temps quil invite le grand public prendre part plus de 15 vnements originaux et interactifs.

    Le principe: laisser les tudiants semparer de sujets qui les touchent et leur donner les moyens de crer leurs propres solutions tout en les confrontant au rel.

    Quel va tre le sens de votre action? Quelle valeur ajoute souhaitez-vous apporter la socit? Cest la source mme de la motivation des tudiants qui est ici interpelle dans le cadre de leur sminaire de rentre. Il leur revient donc de choisir le thme sur lequel ils travailleront parmi 10 enjeux socitaux contemporains: ducation ouverte, nouveaux mdias, conomie collaborative, design, street food etc.

    Accompagns par des artistes, leur premire mission est de crer une oeuvre dart, en quipe, rvlant la problmatique essentielle quils souhaitent rsoudre, et de la prsenter lors du vernissage Improbable ouvert au public. Ces problmatiques font le socle des vnements qui composent lEntrepreneurSHIP Festival. En quipe, les tudiants vont devoir crer un dispositif original pour partager et confronter au rel la solution concrte quils proposent. Pour cela ils nont quun mois, un mois dune intensit peu commune les obligeant sortir de leur zone de confort, impliquer des partenaires pluriels, prototyper, tester, oser. Loin de la confidentialit de la salle de classe, cest le public mme du festival qui leur permettra dvaluer la cration de valeur vritable quils auront produite. Il sagit enfin pour eux de dpasser cette parenthse vnementielle pour rellement crer un projet entrepreneurial, conomiquement prenne et fidle limpact socital initialement recherch.Les apprentissages du festival et la

    communaut quils auront commenc fdrer leur seront prcieux dans ce travail de long terme Ceux qui le souhaiteront pourront par la suite dvelopper leur projet au sein du sublimateur Blue Factory qui accompagne les entrepreneurs de ESCP Europe, linstar dautres coles de plus en plus nombreuses mettre en place ce type de dispositifs devenus aussi essentiels quune salle dinformatique.

    15 vnements pour prs de 2000 participants, organiss en 1 mois, cest ce quil savre possible de raliser en librant le potentiel cratif et crateur des tudiants. Des tudiants qui nattendent pas mme quon leur en donne la permission, limage du NOISE, association cre par des tudiants au sein de leurs tablissements pour changer le monde leur chelle en se formant eux-mmes aux enjeux et pratiques de linnovation socitale.

    Un tat desprit que lon voit sveiller au sein mme des entreprises avec la dmocratisation de lintrapreneuriat qui invite les collaborateurs librer le