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28 avril 2007// presse écrite// actualité quotidienne La Voix du Nord, Roubaixà propos du projet “Saprophyte à l’Alma” avec le centre social de l’Alma

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02 Mai 2007// presse écrite// actualité quotidienne La voix du Nord, Roubaixà propos du projet “Saprophyte à l’Alma” avec le centre social de l’Alma

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07 avril 2009// presse écrite// actualité quotidienne Nord Eclair, Roubaixà propos du projet “portraits d’objets” dans le cadre des “fenêtres qui parlent”

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19 avril 2009// presse écrite italienne// actualité quotidienne La Repubblica, Milanà propos du projet “Children only” lors du Public design festival à Milan

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LILLE/DESIGN

Une cabane de clown dans les rues milanaises : ça profite aux Saprophytes

Publié le dimanche 24 mai 2009 à 16h00

La cabane éphémère est restée 8 jours dans les rues mila-naises. Huit jours pendant lesquels elle a été investie par de nombreux passants.

Une cabane sur une place de parking ouverte aux passants. Voilà le concept qui a hissé les saprophytes, collectif poé-tico-urbain, en première place du concours de design de Milan.

Une récompence pour ces “terriens engagés”

L’aventure a commencé il y a quelques mois, presque par hasard. “On a reçu un mail qui nous invitait au concours de design de Milan, on a jamais su comment ils avaient eu notre adresse”, se souvient Damien grava, l’un des architectes du projet.Alors, quelque peu curieux, ils ont cherché à en savoir plus sur le sujet proposé. “On s’est rendu compte que notre travail était en total adéquation avec la thématique du concours, alors on s’est lancé!” continue-t-il. C’est peu dire, il fallait créer un espace public sur une place de parking et, l’essentiel du travail des saprophytes, ces drôles de terriens engagés, est lié à la réflexion sur la place de l’homme dans l’espace public.

Faites comme chez vous

Rapidement, l’équipe composée d’architectes, de plasticiens, de coloristes et de paysagistes s’est mise au bou-lot.“Nous avons voulu rendre le côté abrupt et impersonnel de la place de parking, plus attrayante et plus accueil-lante”, raconte pascaline Boyron, paysagiste.Au coeur de tout leur projet se retrouve une même caractéristique : “nous voulons que nos oeuvres soient inves-ties par les gens, qu’elles vivent, s’abîment même”, précise Damien grava. Bien loin de l’art que l’on ne peut toucher, sur lequel on peut tout juste poser les yeux, ici, ils ont souhaité démocratiser le contact à l’oeuvre, à la matière.“Pour le concours, notre axe de réflexion était de créer une extension de l’espace privé à l’espace public”, dé-taille Damien Grava. C’est pour cela qu’ils ont choisi de construire la cabane d’un clown.“le clown est un personnage qui voit de l’onirisme, de la poésie un peu partout, explique Claire bonnet, archi-tecte. de tous les candidats, ils sont les seuls à avoir utilisé des matériaux recyclés. Bien loin du plastique con-stamment utilisé dans les créations design. C’est cette cabane qui a su charmer le jury parmi les 800 projets présentés. “L’économie de moyens fait partie de notre politique de création, insiste Claire Bonnet, on veut parler de recyclage urbain et montrer que l’on peut donner une deuxième vie à des projets inutiles”.Ainsi, tubes en carton, palettes de bois, boites de tétras pack en guise de cabanes à oiseaux, composites s’assemblent pour donner vie à un espace de rencontre “c’est ça le plus important”, conclut-il.

Céline Masfrandwww.les-saprophytes.org

24 mai 2009// internet// Nord éclair, www.nordeclair.frà propos du projet “Children only”, pour le Public Design Festival de Milan

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30 Mai 2009// presse écrite// actualité quotidienne La voix du Nord, Roubaixà propos du projet “Pas et Repas” avec l’association Danse à Lille

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30 Mai 2009// presse écrite// actualité quotidienne Nord Eclair, Roubaixà propos du projet “Pas et Repas” avec l’association Danse à Lille

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07 juin 2009// presse internet// La Voix du Nord, lavoixdunord.frà propos du projet “potagers mobiles” dans le cadre de “Pile au Rendez-vous” avec La Condition Publique

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04 juillet 2009// presse écrite// actualité quotidienne La Voix du Nord, Roubaixà propos du projet “potagers mobiles” dans le cadre de “Pile au Rendez-vous” avec La Condition Publique

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09 décembre 2009// presse écrite// actualité quotidienne du Nord éclair, Lille, à propos de la résidence des Saprophytes à la Maison Folie de Moulins

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18 décembre 2009// internet// actualité quotidienne du Nord éclair, Lille, www.nordeclair.frà propos de la résidence des Saprophytes à la Maison Folie de Moulins

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08 janvier 2010// presse internet// actualité quotidienne La voix du Nord, www.lavoixdunord.fr à propos de la résidence des Saprophytes à la Maison Folie de Moulins

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Avril 2010// presse écrite Lille magazine, n°65, Le défi de Lille durableà propos du travail de l’association

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10 Mai 2010// presse internet// actualité quotidienne La voix du Nord, www.lavoixdunord.frà propos du projet “Le mémorial de la Couplole”

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29 Mai 2010// presse écrite// actualité quotidienne La voix du Nord, Roubaix à propos du projet “le bal des voisins” avec l’association Danse à lille

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25 août 2010// presse écrite// actualité quotidienne La Voix du Nord, Roubaixà propos du projet “le jardin des potes âgés” avec la résidence Dampierre

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25 août 2010// presse internet// actualité quotidienne La voix du Nord, www.lavoixdunord.frà propos du projet “le jardin des potes âgés” avecla résidence Dampierre à Roubaix

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17 juillet 2010// presse internet// actualité quotidienne Nord Eclair// www.nordeclair.frà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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19 juillet 2010// presse internet// actualité quotidienne La voix du Nord, Roubaix// www.lavoixdunord.frà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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20 août 2010// internet// actualité quotidienne La Voix du Nord, www.lavoixdunord.frà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

Les Saprophytes s’affairentactuellement à transformer laCondition Publique enchampignonnière.

À la « Condi », les Saprophytes appuient sur le champignon !

Changement d’échelle pour Les Saprophytes. Ce collectif artistique lillois improbable passe duchariot à roulettes germeur, découvert dernièrement dans la rue couverte de La Condition Publique,à la champignonnière géante, cette fois installée dans la halle B. Leur « unité de productionfongique », ou ferme agri-culturelle, inaugurée lors des Journées du patri-moine, réservera bien dessurprises gustatives, auditives et visuelles dont une « Nuit hallucinée ». PAR BRIGITTE [email protected] PHOTOS « LA VOIX »

Dans l’immense halle B à la Condition publique, ambiance laborieuse, remake de pub Manpower.Deux grandes et étranges structures ont germé dans l’espace cet été, l’une longiligne, espèce de long tunnel de 200 m², et les deux autres aux formes géodésiques. Quatre personnes vêtues de salopettes rouges s’y affairent, scie sauteuse ou tournevis à la main. Le lieu, le bruit, le geste évoquent l’activité de « bradeux de l’art » en décembre, mais il s’agit de tout autre chose. La matière qui sera bientôt exposée dans ces drôles de structures ne sera pas du « récup’art » mais un médium bien vivant, du champignon.Les petits bonshommes rouges bricoleurs projettent en effet de transformer la halle B en champignonnière géante. Vous pensez que ces gentils « fermiers urbains » ont abusé de ces savoureux végétaux, volontiers hallucinogènes ? Vous avez tort ! Leur chantier démarré début juillet est bien réel. « C’est un projet de ferme agri-culturelle, on espère récolter une à deux tonnes de champignons de Paris et de pleurotes,nous explique très sérieusement Damien Grava, architecte de son état et membre actif des Saprophytes. Ce collectif artistique pluridisciplinaire lillois est composé d’architectes, d’urbanistes et de paysagistes, et instruit la métropole le temps d’événementiels étonnants en terme d’écologie urbaine pour « recycler et inventer une autre manière de concevoir la place de l’homme et de la nature dans l’espace urbain. » Cette ferme agri-culturelle, cette « unité de production fongique » ou « Mushroom City » vivra in situ du 18 septembre au 16 octobre, « à la fois comme espace de production, de fiction, de promenadeslittéraires, de concert, de cinéma.» L’espace ouvrira pour les Journées du Patrimoine avec un programme varié : brunch, bal, visitesmusicales et littéraires, projection cinéma. Les champignons récoltés seront à voir et à manger car is serviront à des re-pas de quartier mais aussi de base d’échange dans le cadre d’un SEL (système d’échange libre) animé par les Sapro-phytes dans l’une des deux géodes, tandis que l’autre servira d’espace-ressources avec projections de vidéos et livres sur la thématique évidemment... du champignon !Cette mise en ambiance et en condition de la halle B, plongée dans le noir, sera spectaculaire pour le visiteur, capté dès l’entrée et entraîné dans un lieu confiné et humide, éclairé au néon, le tunnel à champignons. « La découverte sera à la fois visuelle et auditive, avec ici et là des conteurs placés dans des “alcôves” éducatives et artistiques. On veut les plonger définitivement dans le trip champigno ns ! », conclut Damien avec un large sourire. •Du 18 septembre au 16 octobre, du mardi au samedi de 14 h à 18 h sauf le 24 septembre. Entréelibre, sauf événements exceptionnels. Les Saprophytes seront aussi présents au marché du Pile lessamedis après-midis et géreront un espace de transformation, dit « cuisine »

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05 septembre 2010// internet// Maison à part, www.maisonapart.comà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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< 16’10’10 >Les champignons poussent la culture à la Condition publique de Roubaix

(Roubaix, envoyée spéciale)La culture des champignons pour relancer un lieu de culture(s)… L’annonce avait de quoi surprendre : la Condition publique, ce site chargé d’histoire industrielle devenu manufacture culturelle en pleine euphorie Lille 2004, transformée pendant un mois, du 18/09 au 16/10, en véritable champignonnière. Le tout scénographié pour en faire une « au-tofiction »… C’est aujourd’hui jour de fermeture officielle de « l’Unité de production fongique V2.0 », en fanfare. Ou presque : l’intégrale des mazurkas de Chopin y sera donnée sur l’estrade entourée de champignons géants (qui, eux, n’ont rien d’authentiques).

L’espace « clairière » clôt de fait le parcours gustativo-culturel mitonné par une Condition publique régénérée par ce projet fongique. Etrange, intrigant, il mélange la nature et la culture, l’industrie culturelle et le bricolage, les systèmes d’échanges locaux (une recette de cuisine contre un panier de champignons), la poésie, la vidéo et même une pincée de théâtre impromptu. Frais et piquant à la fois, ce projet doit beaucoup à la nouvelle directrice de la Condition publique, qui, « à deux ans de la cinquantaine », explique la pétillante Anne-Isabelle Vignaud, a posé sa candidature « pour faire de la médiation culturelle plutôt que de la diffusion ». L’ex-directrice du centre culturel Saint-Exupéry de Reims a été choisie « à l’unanimité pour l’originalité de son dossier d’intention », selon le quotidien régional « la Voix du Nord ».

La mission est des plus délicates, après un turn-over de directeurs pour ce site magique réputé « difficile », comme l’ont pudiquement prévenue collègues et amis. La Condition publique est un lieu géant mais hybride, inscrit dans un ter-ritoire lui-même marqué par l’histoire de la crise industrielle : Roubaix, banlieue plutôt chic de Lille, où résidaient les lainiers et autres patrons du textile, est aujourd’hui peuplée à 40% de moins de 18 ans. Tant mieux ? Encore faut-il les convaincre de pénétrer l’enceinte de cette « manufacture culturelle » en plein quartier du Pile, où le chômage est roi, eux qui préfèrent filer à Lille faire la fête. Bref, d’autres, et non des moindres, s’y sont cassé les dents avant elle (on pense notamment à Manu Baron, plus à l’aise au Social Club à Paris que sur les 4000 m2 de l’ancienne usine de condi-tionnement de la laine rénovée et transformée avec tout le talent de l’architecte Patrick Bouchain).

Paille, mycélium, terreau et gobetageAnne-Isabelle Vignaud a donc invité le collectif lillois les Saprophytes, « du grec sapro, pourri, et phyte, plante, un nom prônant le recyclage, comme les plantes qui repoussent sur du pourri », explique Claire Bonnet, en salopette rouge. Formé depuis quatre ans, ce mélange d’architectes, urbanistes et musicien mitonne un substrat bio-do-it-yourself-uto-pie douce très dans l’air du temps. Ce sont eux qui ont imaginé de transformer la Condition en champignonnière, avec paille, mycélium, terreau et gobetage, comme chez les pros de Comines, pas loin de là. La ferme de Gontière, deux-ième producteur français de champignons de Paris (100 tonnes par semaine) ont aidé avec amusement nos apprentis mycologues à monter cette fiction réaliste.

« Le champignon est un point d’accroche pour aller à la rencontre des gens, et partager ces espaces de convivialité autour de la cuisine, qui sont généralement privés mais peuvent à l’occasion devenir festifs (on est très forts en repas de quartiers, dans le Nord) », explique Damien Gravat, en salopette rouge lui aussi, histoire de marquer la présence

L’Unité de production fongique produite par le collectif d’architectes et urbanistes lillois Les Saprophytes, à la Condition publique de Roubaix. © Les Saprophytes

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des Saprophytes en « fermiers urbains ». Objectif : faire pousser les champignons, les cueillir, les cuisiner, les offrir dans la ville (via une cuisine mobile), les faire déguster autour de la table lustre dessinée pour l’occasion (immense, en bois brut, avec ses luminaires en gouttes d’eau disposés avec soin par l’éclairagiste Annie Leuridan).

Cuisine de l’extraordinaire et concert de légumes fraisC’est que cette champignonnière féérique a été transformée en « autofiction » par toute une équipe. Les Saprophytes ont revisité le tunnel agricole (les pleurotes poussent à la verticale sur des ballots de substrat, les champignons de Paris à l’horizontale), le marionnettiste David Girondin Moab a conçu un personnage de paille et de vidéo dans le cou duquel pousse un « champignon au pédoncule ombilifère » (« Chant de Maldoror IV », Lautréamont), le comédien et metteur en scène Jean-Michel Guérin y a lu des textes choisis pour leur résonance mycologique, Eric Van Osselaer y a fait un concert de légumes frais. La réalisatrice Marie-Laure Cazin y a programmé des vidéos d’art lorgnant du côté hallucinogène de la thématique fongique, la plasticienne culinaire Caroline Valette y a mitonné des recettes inédites (confiture de champignons sur tranche de radis noir, meringues aux champignons, rouleaux de printemps d’automne…), tandis que le cuisinier invité du restaurant l’Alimentation (à l’intérieur de la Condition publique), Gérard Vives, spéciali-ste des poivres et des épices, y a conçu une « cuisine de l’extraordinaire autour des champignons ».

Le champignon, cet inconnu aux mille sexes…Au rayon découvertes, papilles et pupilles sont donc servies. Et c’est tout naturellement qu’on découvre l’incroyable pro-priété du règne fongique, telle qu’expliquée par Sylvain Billiard, du Laboratoire de génétique et évolution des popu-lations végétales de l’Université de Lille. Figurez-vous que le champignon préexiste à l’homme, qu’il n’est ni animal ni végétal et qu’il a la particularité d’avoir, selon les espèces, jusqu’à mille sexes différents… « A l’intérieur de l’espèce, certains ont un seul sexe et peuvent se reproduire avec n’importe quel individu, d’autres en ont des milliers. » Mais « pourquoi le sexe », alors ? Hélas, la science n’a pas encore la réponse. Le sexe n’est pas indispensable à la reproduc-tion, puisque certains n’ont pas besoin d’une différenciation sexuelle pour se reproduire. Le sexe n’est pas non plus conçu pour le seul plaisir, les champignons n’ayant pas de terminaisons nerveuses. On en est réduits aux hypothèses (« brassage génétique », avance Sylvain Billiard).

Ajoutez à cela un Freud totalement mycophile, des cultures hallucinogènes prisées des sociétés primitives, une pincée d’Alice au pays des merveilles… Barquette de champignons en poche, vous repartez alors de la Condition publique, bardé de non-certitudes : grande culture, culture des champs, prototype de « ferme agri-culturelle »… Et si la Condi-

16 septembre 2010// internet// Poptronicsà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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18 septembre 2010// presse internet// actualité quotidienne La voix du Nord// www.lavoixdunord.frà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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18 septembre 2010// presse internet// actualité quotidienne Nord éclair, Roubaix// www.nordeclair.frà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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21 septembre 2010// presse internet// actualité quotidienne La voix du Nord// www.lavoixdunord.frà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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septembre 2010// presse internet// actualité de la LMCU// www.lillemetropole.frà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique

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La Condition Publique de Roubaix, lieu d’art et de culture, a accueilli une très étonnante installation. De champignons !

LE PALAIS DES SPORESpar Alain Dreyfus

A Roubaix, les champignons sont au menu d’une performance atypique et culinaire.

Et si le champignon était le truchement idéal pour réaliser une performance réussie ? Il en a, en tous cas, le caractère éphémère : surgi de nulle part, il apparaît aussi vite qu’il disparaît. Il est, soit dangereux, soit savoureux, il possède quelquefois des vertus hallucinogènes et sa texture ressemble au toucher à celle de la peau humaine.

L’exposition qui a surgi et s’installe pour un mois à la Condition publique, un ancien entrepôt de 10 000 m2 autrefois consacré à l’examen et au conditionnement de balles de laines, de coton et de soie, au temps où la région était le royaume d’une industrie textile depuis tombée en déshérence, est, dans tous les sens du terme, une première. Imaginée par le collectif les Saprophytes, qui réunit architectes, paysagistes et plasticiens, ce projet devenu réalité s’inscrit dans la filiation des projets agri-culturels, tel la transformation l’été dernier des Champs Elysées en champ de blé. La Condi-tion publique, devenue manufacture culturelle, entame son projet de se rêver en fiction et se transforme cette fois ci en champignonnière géante, un espace utopique sous tunnel et géodes, qui produira quelques trois tonnes de pleurotes et de champignons de Paris (mis à la disposition des visiteurs), tout en proposant des promenades littéraires, des concerts et des séances de cinéma, sans oublier des dégustations et autre opérations d’alchimie culinaire.

Pour aboutir à ce résultat, on n’a pas lésiné sur les moyens : il a fallu bâtir dans une des halles un tunnel de 36 mètres de long, 2 dômes géodésiques de 6 et 8 mètres de circonférence, fixer 1320 boulons, utiliser quelques 2640 rondelles pour assujettir le tout, assembler 500 mètres de chevrons, 12 tonnes de structure acier, 500 m2 de tissus, épandre 17 tonnes de substrats, et consommer lors de la construction, nous précisent les Saprophytes, qui sillonnent nuit et jour leur parcours vêtus de salopettes rouges tendance Mario Bros, 53 tablettes de chocolat.

Le parcours proposé tient de l’aventure, tant la pousse de champignons nécessite une atmosphère spéciale : chaude, sombre, humide, et riche en odeurs. Le couloir que l’on doit arpenter se nappe quelquefois d’un brouillard si épais qu’il rend toute rencontre fantomatique et délicieusement inquiétante. Surtout, lorsque se devine dans une niche la silhouette d’un homme, tel un Job sur son tas de fumier. Assis nonchalamment sur un monticule de terre grasse, souillé de lichens et autres parasites, il murmure pour lui-même et en clignant des yeux des paroles puisées dans Les Chants de Maldoror de Lautréamont, incarnation semi- vivante de « l’homme pris de racines depuis quatre siècles et dans le cou duquel pousse un champignon au pédoncule ombilifère » dont parle de poète adulé par les surréalistes.

Ceux qui cherchent l’hallucination pourront avec profit s’installer dans l’un des confortables fauteuils disposés dans une des géodes, et laisser voguer leurs regards dans les images hypnotiques mises aux points par les pionniers du cinéma avec leurs lanternes magiques, ici réunies dans un petit film, projeté, comme il se doit, en boucle. Parmi les nombreuses manifestations qui ponctuent ce mois fongique qui sollicite cinéastes, scientifiques, écrivains, conteurs, acrobates et par-ticipation active des publics (voir vidéo), on signalera le concert d’Eric Van Osselaer, interprété uniquement avec des instruments en fruits et légumes-frais.

Unité de Production Fongique V2.0 a Mushroom City par le collectif les SaprophytesJusqu’au 17 octobre 2010La Condition publique, manufacture culturelle14, place Faidherbe - 59100 RoubaixEntrée libre et cueillette à volonté

12 octobre 2010// internet// artnet// vidéo sur : http://www.artnet.fr/magazine/expositions/DREYFUS/ConditionPublique.aspà propos du projet “l’Unité de production fongique V2.0”, avec La Condition Publique