Revue de presse

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La Passerelle Nicole Czarniak Relations presse 10 avenue du Colonel Bonnet – 75016 Paris Tél : 01 42 88 77 50 – Fax : 01 42 88 77 73 email : [email protected] SAISON 2010 / 2011 REVUE DE PRESSE RICHARD III (OU PRESQUE) De Timothy Daly Mise en scène Isabelle Starkier Du 7 au 31 juillet 2010 Théâtre des Halles Star Théâtre / Compagnie Isabelle Starkier 63 place du Docteur Félix Lobligeois, 75017 Paris Résidence : L’Avant-Seine - Théâtre de Colombes 01 56 05 32 04 / [email protected] www.startheatre.fr

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Revue de presse du spectacle Richard III (ou presque) de l'auteur australien Timothy Daly, mis en scène par Isabelle Starkier, à l'affiche authéatre du Lucernaire (75006) jusqu'au 7 novembre 2010.

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La Passerelle – Nicole Czarniak Relations presse

10 avenue du Colonel Bonnet – 75016 Paris Tél : 01 42 88 77 50 – Fax : 01 42 88 77 73

email : [email protected]

SAISON 2010 / 2011

REVUE DE PRESSE

RICHARD III (OU PRESQUE)

De Timothy Daly Mise en scène Isabelle Starkier Du 7 au 31 juillet 2010 Théâtre des Halles

Star Théâtre / Compagnie Isabelle Starkier 63 place du Docteur Félix Lobligeois, 75017 Paris Résidence : L’Avant-Seine - Théâtre de Colombes 01 56 05 32 04 / [email protected] www.startheatre.fr

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PRESSE ECRITE

QUOTIDIENS NATIONAUX

L’Humanité 18 octobre 2010

Shakespeare en modes allegro et fortissimo Présenté dans le off d’Avignon cet été, Richard III (ou presque), de l’Australien Timothy Daly, est repris au Lucernaire à Paris. On ne boude définitivement pas notre plaisir.

Soit deux acteurs, enfermés – on ne saura jamais bien pourquoi mais l’ordre règne à nouveau qui autorise l’arbitraire – et condamnés à jouer Richard III, ad libitum sur injonction d’une sonnerie au timbre d’outre-tombe.

Dans ce face-à-face dont on ne connaîtra jamais l’issue, les thématiques shakespeariennes, la culpabilité, la lâcheté, la quête absolue du pouvoir, prennent ici un relief mystérieux, particulier, projetées en ombres portées par deux acteurs (Daniel Jean et Pierre-Yves Le Louarn) dont les corps et les voix s’enroulent et se déroulent avec une élasticité foudroyante autour de ce texte de Timothy Daly, subversif et drôle à la fois. Cet auteur australien signe-là une fantaisie théâtrale qui questionne notre humanité, quand elle n’est plus enchaînée ou entravée, à travers le personnage emblématique de Richard III, affreux, sale et méchant mais dont la monstruosité dit en creux la souffrance. Et ce n’est pas une mince affaire.

Thimothy Daly retrouve à cette occasion Isabelle Starkier. Entre ces deux-là, une complicité qui éclate sur le plateau d’un théâtre depuis le Bal de Kafka, présenté aussi à Avignon, il y a quelques années, et dont nous avions apprécié la tenue. Isabelle Starkier signe une mise en scène qui ne s’en laisse pas conter, qui évite les subterfuges faciles pour construire, scène après scène, une atmosphère énigmatique, inquiétante qui dessine par à-coups un thriller dont il nous manquerait un morceau du puzzle. C’est bien vu, plutôt libre dans le rapport à l’espace, à l’ambiance, et la noirceur dépasse le psychologisme de bazar. Le propos est contemporain presque sans le vouloir, c’est-à-dire qu’il n’est pas pensé contemporain comme un concept de plus mais la mise en situation, le jeu et la direction des acteurs, la scénographie, comme un cadre de jeu dont on repousserait sans cesse les limites, font de l’ensemble un moment fort appréciable.

Marie-José Sirach

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HEBDOMADAIRES

Le Journal Du Dimanche 17 juillet 2010

Avignon: Une semaine dans le Off Surprises, émotions, vitalité… La ville s’affiche comme la plus grande scène du monde avec 1.092 spectacles. Le regard shakespearien, lucide et impitoyable Ce n’est pas le cas d’un autre classique, Richard III (ou presque), revisité sur le mode d’un thriller. Le talentueux auteur australien Timothy Daly a écrit cette œuvre à deux interprètes à la demande de la metteuse en scène Isabelle Starkier. Sans qu’ils sachent pourquoi, deux hommes emprisonnés sont condamnés à jouer indéfiniment des extraits de la pièce de Shakespeare. Un centre de contrôle invisible frappe les trois coups, siffle la fin du jeu et leur transmet de laconiques commentaires. La tension monte entre les deux hommes qui s’échangent les rôles. Insidieusement, l’amoralité de l’usurpateur royal contamine les protagonistes, distillant le cynisme, la lâcheté et la trahison. La monstruosité de Richard III fait tache. Daniel Jean et Pierre-Yves Le Louarn réalisent des prouesses dans leurs interprétations, chacun dans un registre, cérébral ou tout en énergie physique. Nul besoin de connaître l’œuvre dans sa version originelle. Cette petite forme exprime la quintessence du regard shakespearien, lucide et impitoyable. Il s’agit toujours de l’exceptionnel diamant théâtral Richard III, mais sans son écrin.

Jean-Luc Bertet

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La Vie 22 juillet 2010

Festival Off : Richard III (ou presque) De Timothy Daly, mise en scène d'Isabelle Starkier Deux hommes enfermés dans ce qui semble être une prison. Deux acteurs condamnés à rejouer sans cesse des scènes de Richard III de Shakespeare, prises au hasard selon le bon vouloir de leurs bourreaux invisibles. Que font-ils là ? Quelle faute ont-ils commis ? Qui sont leurs geôliers ? Retenus comme deux rats de laboratoire victimes d’une expérience, les deux hommes, incarnés avec talent par Daniel Jean et Pierre-Yves le Louarn, se révèlent sous leur véritable jour. L’un cérébral et rigide, l’autre plus brut de décoffrage. Au fil des scènes et des actes, la cruauté de Richard III semble les gangrener peu à peu. Interrogation sur le pouvoir et l’enfermement, la pièce de l’Australien Timothy Daly, construite comme un thriller psychologique, nous entraîne dans les brumes obscures de l’âme humaine.

Christine Monin

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MENSUELS

La Terrasse Septembre 2010

Richard III ( ou presque ) Une nouvelle collaboration de l’auteur Timothy Daly et du Star Théâtre d’Isabelle Starkier. Un formidable duo d’acteurs burlesque et désespéré. Après le très réussi Bal de Kafka, écrit par Timothy Daly et mis en scène par Isabelle Starkier, la collaboration se poursuit entre l’auteur australien et la metteure en scène parisienne, qui lui a demandé d’écrire une pièce à partir des thèmes de la culpabilité et du châtiment à l’œuvre dans Richard III. Une pièce pour deux acteurs de talent : Daniel Jean et Jean-Yves Le Louarn, ici sous les feux de projecteurs implacables, coincés entre le pouvoir révélateur du théâtre et son étrange illusion, entre le dévoilement ou le masque, jusqu’au dénouement. Etrange et mystérieux huis clos en effet où deux prisonniers-acteurs vêtus de gris, très différents malgré leur aspect de faux jumeaux, sont contraints de rejouer des scènes du célèbre Richard III, chaque fois qu’une sonnerie retentit. Dans cet univers carcéral absurde et infernal, ils créent donc en s’appliquant comme ils peuvent une représentation téléguidée par une autorité supérieure, qui envoie des commentaires écrits sur des feuilles volantes. A l’étroit et aux prises avec un espace de jeu et de lutte en forme d’estrade de verre et miroir, ils se démènent comme des pantins… shakespeariens, affolés et agités sur la scène bancale du monde. Corruption sournoise Ce duo de partenaires de scène burlesque et désespéré, formidablement interprété par Daniel Jean et Jean-Yves Le Louarn, pose de multiples questions. Sont-ils tous deux engagés dans un processus de prise de conscience ? Et pour quels crimes ? Quels rapports concevoir entre eux et Richard, le scélérat monstrueux résolu au mal jusqu’au dégoût ? Quels rapports entre eux et les traîtrises, manipulations et meurtres qui structurent la pièce shakespearienne ? « Qui est responsable : celui qui fait, celui qui le laisse faire ou ceux qui regardent ? » demande Isabelle Starkier, qui reconnaît en la pièce un « Richard III du quotidien ». On ne peut s’empêcher de penser que ces personnages ordinaires et grotesques font effectivement écho à notre monde parfois vide de repères et de valeurs, où la morale s’est de temps à autre laissée gagner par une corruption sournoise. Mais la pièce vaut davantage par le jeu qui s’y déploie, judicieusement mis en valeur par la mise en scène, que par ses questionnements métaphysiques. C’est d’abord une redoutable mise en abyme de la représentation, et une intrigante machine à jouer.

Agnès Santi

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QUOTIDIENS REGIONAUX

La Provence 12 juillet 2010

Richard III (ou presque) Qui sont ces deux individus qui jouent Shakespeare, se chamaillent, commentent ce qu’ils jouent, et obéissent aux sonneries et à de mystérieux papiers rouges tombés de nulle part ? Où sont-ils ces deux hommes, en prison ? Et pour quelles raisons ? Quels crimes ont-il commis qui les obligeraient à jouer des scènes de Richard III encore et encore ? Et pourquoi ont-ils tant de mal avec "la scène des assassins" ?

Tout le propos de cette pièce assez étrange semble être de nous interroger sur le mal, le pouvoir, la responsabilité de celui qui voit par rapport à celle de celui qui agit. Les différentes scènes de Richard III sont habilement choisies pour illustrer le propos, elles sont toujours remises en contexte et commentées, ce qui fait que le spectateur n’est jamais perdu.

On peut voir cette pièce comme une variation sur Richard II de Shakespeare, on peut y voir aussi une réflexion sur le mal, on peut y voir aussi une sorte de thriller psychologique, on peut aussi tout simplement y voir deux excellents comédiens qui utilisent au mieux l’exiguïté de la chapelle Sainte Claire pour nous plonger dans l’atmosphère angoissante d’une cellule de prison.

Jean REGAD

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La Marseillaise 18 juillet 2010

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INTERNET

Kouran d’art 12 juillet 2010

Richard III (ou presque) au Théâtre des Halles - Avignon Off - par Marie-Laure Atinault

Shakespeare sur le ring !

Entre Isabelle Starkier et Timothy Daly ce fut un coup de foudre artistique pour Le Bal de Kafka. Le public français a découvert cet auteur australien grâce à cette infatigable déchiffreuse et défricheuse de théâtre qui est allée jusqu’à se payer un luxe de princesse en commandant un texte à Timothy Daly. C’est ainsi qu’est né Richard III (ou presque) !

La pièce est une réflexion kafkaïenne sur le théâtre, le jeu et le pouvoir. Elle commence dans un univers carcéral où deux hommes sont reclus sur une aire de jeu minuscule. Ils sont prisonniers, assujettis aux ordres d’une machine infernale qui leur commande de jouer certaines scènes de Richard III. Le rythme est démentiel. Ils doivent se costumer sommairement de velours rouge. Parfois le cabotinage reprend le dessus et malgré la situation, la scène devient proprement un ring. Mais quel crime ont-ils commis ?

Quel univers ! Mettre les comédiens en prison au lieu de payer des congés spectacles la question est à creuser. Peut-être qu’un jury extraordinaire force les prisonniers à faire un jeu de télé réalité où les voyeurs en tout genre les regardent se préparer et se déchirer. Pendant la première partie de la pièce, on peut se poser toutes sortes de questions : mais qui sont-ils ? que font-ils exactement ? Ils sont tous les deux vêtus d’un uniforme gris anthracite et ils ont les yeux cernés de noirs, à force sans doute de se grimer pour ce training façon Shakespeare express. Tous les thèmes de Richard III de Shakespeare sont abordés comme une thérapie. Alternant les différents rôles, les comédiens prisonniers révèlent leur nature profonde.

Timothy Daly nous égare sur mille pistes afin de nous amener dans la direction qu’il désirait pour mieux nous déboussoler. C’est l’un des charmes de son style : un thriller théâtral digne de Pinter, Ionesco ou Fred Vargas. Isabelle Starkier a choisi de mettre ses comédiens sur une estrade de verre. Une sonnerie impérieuse ordonne aux prisonniers de jouer et plonge d’emblée les spectateurs dans une ambiance étrange. Ce huis clos étonnant est interprété par Daniel Jean et Pierre-Yves Le Louarn qui relèvent le gant de ce défi théâtral qui réjouira autant ceux qui connaissent Richard III que les festivaliers un peu moins rompus au théâtre de Shakespeare.

Marie-Laure Atinault

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Les Trois Coups 22 juillet 2010

« Richard III (ou presque) », de Timothy Daly (critique de Cédric Enjalbert), Off du Festival d’Avignon 2010, Théâtre des Halles à Avignon « Richard III » puissance deux Elle a monté le très esthétisant « Bal de Kafka » de Timothy Daly, l’an passé au Théâtre

des Halles. Isabelle Starkier revient cette année et poursuit son aventure avec le même

auteur australien. Elle met en scène un délirant « Richard III (ou presque) » écrit sur

mesure pour deux comédiens formidables.

Bruit de missiles à la bouche, beuglés dans un micro. Dans le noir, les enceintes saturent.

Attaque en règle façon guerre des étoiles, c’est York versus Lancastre ou la fin de la guerre

des Deux-Roses, en Angleterre, vers 1485. À cette époque le vil Richard III, tyran laid et

difforme, « mal façonné » (au-dedans), monte sur le trône d’Angleterre en assassinant frère,

neveu et femme. Mais la lumière se rallume. Guy-Laurence Martin (alias Daniel Jean) lâche

le micro et quitte la petite scène éclairée, recouverte de miroirs. Il laisse la place à Bernard

Desmoulins (alias Pierre-Yves Le Louarn), son comparse. Tous deux répètent la pièce de

Shakespeare dans une petite cellule, sous l’œil de caméras.

À mi-chemin de la Shakespeare Academy (version Star Théâtre) et du S.T.O., Service théâtral

obligatoire, Richard III (ou presque) a des allures de huis clos. Sur scène, les deux forçats des

planches se prêtent à un jeu qu’ils ne maîtrisent pas : une sonnerie annonce fins et débuts

d’entracte, une lumière rouge nimbe chaque séquence de jeu, et une appréciation leur est

faxée par un jury invisible. Qui joue, qui dirige ? Motus. Quand commence le jeu, quand finit-

il ? Motus. Ou suspens. Car, dans ce jeu de mise en abyme, théâtre dans le théâtre donnant

une perspective critique sur la pièce interprétée (Richard III), les codes de la représentation

sont repris et vidés de leur signification. Ils sont détournés pour armer les ressorts d’un

thriller. On approche lentement la raison de cet étrange jeu sous surveillance : les acteurs

répètent Richard III à l’infini jusqu’à prendre conscience que le rôle du scélérat leur

correspond.

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« Richard III ou presque » | © Jean-Pierre Benzekri

Une sombre histoire lie en effet Guy-Laurence Martin, l’acteur formé au conservatoire

devenu avocat, « connard d’intello » pédant, et Bernard Desmoulins, la crapule touchante

animée par un benoît désir de revanche intellectuelle – son compère lui fait des leçons de

théâtre, qu’il note et recrache consciencieusement. Tous deux possèdent la carrure des néo-

Richard III. Leurs crimes ? Cynisme et corruption, lâcheté, scélératesse, opportunisme.

Satirique et politique, la pièce ? Sans doute. Avec Richard III, « on se trouve dans un monde

de compétition politique sanguinaire. Tous les personnages adultes de la pièce ont commis ou

exploité au moins au meurtre. […] La guerre des Deux-Roses fonctionne comme un système

de rivalité et de vengeance politiques où les participants sont tour à tour tyran et victime »,

relevait René Girard. Bref, Richard III sert la satire d’une époque et de tout un système,

politique et social, plus que d’un homme.

Dynamique, satirique, à suspens, soit, servant de révélateur à la fourberie humaine, « fantaisie

sombre » et « farce noire », parfait… mais plus encore Richard III (ou presque) est une

éblouissante performance d’acteurs. Ondulant sur tous les registres de jeu, Daniel Jean et

Pierre-Yves Le Louarn se distinguent et se complètent impeccablement, l’un en nuances et en

intentions, l’autre en intensité et en expression. De leur jeu commun émane une rare

dynamique. Elle a séduit Timothy Daly dans Monsieur de Pourceaugnac, monté par Isabelle

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Starkier, où l’un joue le Pourceaugnac et l’autre le fourbe Sbrigani. Il a écrit Richard III (ou

presque) – à la dramaturgie perfectible : mise en abyme complexe, déséquilibre entre une

première partie quasi intégralement consacrée à Richard III, une seconde à l’intrigue

policière – pour eux. Leur talent rehausse ce long moment de bravoure, sorte de Richard III

puissance deux.

Cédric Enjalbert

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Théâtrorama 25 juillet 2010

Richard III (ou presque) Ô lâche conscience comme tu me tortures Imaginez un Richard III des plus inquiétants… son soleil d’York nous éblouit, sa figure magistrale nous impressionne, quand, tout à coup… un portable retentit ! Dans la salle ? Non, sur scène ! Un deuxième comédien vient interrompre la célèbre tirade du scélérat, pour laisser place à un thriller métaphysique, dans un univers carcéral des plus surréaliste. Deux comédiens se retrouvent derrière les barreaux. La raison en est tout d’abord obscure. Deux intermittents de moins( !)… condamnés à jouer jour après jour, nuit après nuit, la tragédie de Shakespeare. Surveillés de près, à chaque sonnerie ils se doivent d’interpréter une scène. Programmés pour plaire, malgré tout, petit à petit des questionnements surgissent. Quelle est la véritable nature de cet enfermement ? « Qui se souvient de l’interprète ? » Les ombres s’agrandissent sur les murs de la Chapelle sainte Claire du théâtre des Halles, complétant noblement la scénographie : une scène sur la scène, comme un ring, fait de miroirs et de lumières. « Lequel est le pire ? Celui qui fait le mal, ou celui qui le laisse faire ? » Vaste question, suivie de bien d’autres, sur l’ambition, l’argent, le pouvoir, la corruption, l’arrivisme… Timothy Daly étudie les thèmes de Shakespeare avec drôlerie et profondeur. Mais aussi sur la place du théâtre, le rôle de l’acteur dans la société. Le premier interprète de Richard III ? « – Richard Burbage ! » répond Pierre-Yves Le Louarn alias Bernard, sensé être le moins érudit des deux (inoubliable dans le chat de Richard III ou … le mur !) D’entrée ces deux là nous séduisent par leur formidable énergie, leur plaisir de jouer, leur belle complicité. Daniel Jean compose avec nuance son personnage de Guy Laurence. Il est de ces acteurs dont on se dit qu’il peut tout. La mise en scène d’Isabelle Starkier est rythmée, multiple et pleine d’inattendus.

Aude Crouzatier

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Froggy’s Delight Septembre 2010

Richard III (ou presque) Théâtre du Lucernaire (Paris)

Deux acteurs, enfermés ensemble, sont condamnés à rejouer, encore et encore, la pièce de Shakespeare "Richard III" pour des spectateurs invisibles. Ces spectateurs, mais aussi geôliers, communiquent avec leurs prisonniers par écrit grâce à un système de feuilles de papier rouge qui tombent du plafond. Une sirène qui retentit annonce le début et la fin de la scène de la pièce que les acteurs vont devoir interpréter pour leurs bourreaux. Mais pourquoi leur choix se porte-t-il aussi souvent sur "la scène des voleurs"?

Si le dispositif de départ de "Richard III ou presque..." rappelle "Huis-clos" de Sartre, ou "Nos amis les humains" de Bernard Werber, la mise en abyme du jeu de théâtre dans le théâtre permet à Timothy Daly d'aborder, sous forme d'hommage au plus grand dramaturge anglais, des thèmes comme la mise en scène ou les différents styles de jeu des acteurs.

Dans un second temps, la complicité entre les acteurs tourne à l'affrontement, sous la forme d'un thriller psychologique ou comme dans une émission de télé-réalité. Les extraits qu'interprètent les deux acteurs servent de révélateur à l'âme humaine. Ils prennent alors conscience que leurs rôles entrent en résonance avec les méfaits qui les ont amenés en ce espace coupé du monde.

La scène sur laquelle les acteurs jouent les scènes de Shakespeare, conçue par Jean-Pierre Benzekri, est un plateau de verre éclairé par en-dessous. La mise en scène d'Isabelle Starkier déborde d'inventions et réserve de beaux effets, comme le début et la fin de chaque scène que les prisonniers doivent interpréter qui voit le plateau nimbé d'une fantomatique lumière rouge. Effet qui rappelle, là encore, que "Richard III" est hanté par les morts qui ont jalonné son accession au trône.

Les lumières de Bertrand Llorca et l'habillage sonore de Michel Bertier viennent souligner, avec force et élégance, les intentions de la mise en scène. Quant à Daniel Jean et Pierre-Yves le Louarn, leur jeu se complète efficacement, autant comme personnages enfermés ensemble que comme acteurs de Shakespeare.

Mais les mots les mieux adaptés pour parler de cette pièce se trouvent dans l'œuvre de Shakespeare : "Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles."*

*In "Comme il vous plaira"

Laurent Coudol

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Theatrauteurs.com 30 Septembre 2010

Richard III (ou presque) de Timothy Daly

De l'endroit où ils se trouvent (ce qu'ils préciseront plus tard) ces deux là vont attaquer Richard III au hachoir et passer les morceaux à la moulinette de leur introspection aussi personnelle que critique. Certes, le mode d'expression est excessif mais les deux comédiens font preuve d'une indéniable expérience et d'un incontestable talent. Pour expliquer leur présence en cet endroit pour le moins étrange, l'un prétendra que c'est la conséquence des réformes en cours, les autorités gouvernementales ayant décidé de les parquer en ce lieu, ce qui au final reviendrait moins cher que de les prendre en charge au titre des indemnités auxquelles ont droit les intermittents du spectacle. O ironie ! Cela dit, ils ne sont pas mécontents de leur sort : logés, nourris et apparemment, on leur fournit même quelques accessoires afin de leur permettre de se livrer à leur occupation favorite : jouer. Atmosphère à la Orwell car d'évidence, ils sont surveillés, pire canalisés. Au signal, démarrage d'une scène puis brusque et péremptoire intervention sonore; là, ils arrêtent pour reprendre un peu plus tard avec toujours à disposition ce micro insolite lequel il est vrai, a permis l'explosion de ces bruitages et autres onomatopées dont on le sait, les bambins raffolent ... Les comédiens ne sont ils pas de grands enfants ? Ils vont faire preuve ici de tous les excès dont ces derniers sont capables mais avec en plus, la cruauté des adultes. Bref, ils se défoulent comme des mômes et s'affrontent comme des grands. La musique de Stockhausen vient un temps, parfaire l'ambiance ... Il leur est impossible de sortir et resteront donc coincés en ce lieu où leur comportement pourrait presque nous faire croire qu'ils sont dans un asile de fous. Mais non, tout va s'expliquer à la fin et cette plongée dans le monde actuel justifiera ce qui a précédé. En tout cas, on ne peut dire qu'une chose, ils ont OZ...é !

Simone Alexandre

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Notre Scène 30 septembre 2010

Le syndrome Richard III

Isabelle Starkier a mise en scène l’œuvre de Timothy Daly plus particulièrement connue sous le nom de « Richard III (ou presque) ». Fortement inspirée de la pièce de Shakespeare, Timothy Daly nous propose une mise en abyme aux relents de téléréalité. Cette composition pour le moins originale met aux prises deux comédiens contraints de jouer Richard III jusqu’à plus soif. Cette association de fait est le résultat officiel d’une politique gouvernementale pour piéger les comédiens au lieu de les subventionner ! Mais la vérité est toute autre. Et peu importe la vérité si les clés de cette pièce sont introuvables.

A chaque sonnerie, nos deux compères doivent déterminer quelle scène ils vont interpréter. L’adaptation de cette pièce dans un registre postmoderne crée les conditions d’un bâti complètement décalé. Mais les comédiens demeurent enchainés à leur ouvrage, amenés à jouer sans cesse pour une production invisible et inhumaine. A force de travailler et de revisiter le rôle de Richard III, ils finissent par s’imprégner de la texture même du personnage qu’ils revendiquent. Ils fondent leurs personnalités au travers d’une volonté de puissance.

L’un d’eux, Bernard, le plus benêt, entreprend de consigner le cheminement intellectuel des déductions faites par son ami sur la pièce. Mais à chaque fois qu’ils progressent dans leur réflexion, le signal retentit et le moment de choisir une scène intervient à nouveau. Les ressorts comiques de la pièce sont évidents malgré une tension palpable et étouffante.

Mais le voile se déchire et Richard III apparaît davantage comme le révélateur d’une société moderne où le quotidien n’est plus qu’une «conscience qui s’exonère de ses crimes ». Notre éthique morale a vacillé et Richard III est devenu le reflet de l’homme politique avide de pouvoir et fin manipulateur. A travers cette pièce conçue comme un thriller, nos deux bouffons à la faveur du coup théâtre final se posent la question d’un pouvoir dénué de sens. Mais peu importe si ce pouvoir n’est rien sans une intention marquée. Richard III triomphera toujours et profitera de la chute de l’innocent qui renforcera son succès et donc son pouvoir.

En soulignant notre faiblesse humaine, Timothy Daly nous rappelle que nous sommes tous à un moment donné des Richard III en puissance. Les deux comédiens sur scène (Daniel Jean et Pierre-Yves Le Louarn) défendent avec générosité et talent cette belle pièce.

Laurent Schteiner

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RADIOS

Radio France Vaucluse 13 juillet 2010 à 18h30

Interview d’Isabelle Starkier en direct

Fréquence Protestante

16 octobre 2010 à 14h

Interview d’Isabelle Starkier diffusée le samedi 16 octobre à 14h dans l'émission culturelle « Atmosphère » présentée par Gaëlle About.

Podcast disponible sur le site internet : www.fréquenceprotestante.com

Lien direct :

http://www.frequenceprotestante.com/index.php?id=47&user_radio_pi1[program]=23453

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Radio Aligre

30 septembre 2010

Chronique Théâtre Aligre FM

Dans la France de Sarkozy – ce pays sans futur à construire et au passé détruit – la pièce de Timothy Daly est d’une cruelle et savoureuse actualité. Complices d’un crime qui leur a valu la prison, deux hommes enfermés essaient de se trouver ailleurs, de s’y retrouver, de trouver un sens à leur vie. Quel meilleur chemin pour ce faire que celui du théâtre ? Et tout spécialement celui de Shakespeare. Du statut de complices, ils passent à celui de partenaires et ne cessent de jouer, de répéter dans le désordre des scènes de Richard III. Les deux interprètes – fantastiques – Daniel Jean et Pierre-Yves Le Louarn – effacent peu à peu toute frontière entre théâtre et réalité, entre les personnages qu’ils jouent et eux-mêmes, entre le monde de Richard III et le nôtre. Le théâtre de la vie et la vie dans le théâtre se mettent l’un l’autre en perspective, en abîme – un abîme où explose la vanité inhérente à tout exercice du pouvoir.

Exception faite, en l’occurrence des pouvoirs exercés, avec autant de retenue que de maestria, par la metteuse en scène Isabelle Starkier et par Michel Lederer, traducteur de l’australien Timothy Daly.

Jean-Marc Stricker

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TELEVISION

France 24 7 juillet 2010

VIDEO FESTIVAL OFF