Revue de Paris. Autres Femmes

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Anonyme. La Revue de Paris. 1915 . Mars-avr.. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Anonyme. La Revue de Paris. 1915 . Mars-avr..

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits labors ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la proprit de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code gnral de la proprit des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis un rgime de rutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protgs par un droit d'auteur appartenant un tiers. Ces documents ne peuvent tre rutiliss, sauf dans le cadre de la copie prive, sans l'autorisation pralable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservs dans les bibliothques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signals par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invit s'informer auprs de ces bibliothques de leurs conditions de rutilisation.

4/ Gallica constitue une base de donnes, dont la BnF est le producteur, protge au sens des articles L341-1 et suivants du code de la proprit intellectuelle. 5/ Les prsentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont rgies par la loi franaise. En cas de rutilisation prvue dans un autre pays, il appartient chaque utilisateur de vrifier la conformit de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage respecter les prsentes conditions d'utilisation ainsi que la lgislation en vigueur, notamment en matire de proprit intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prvue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute dfinition, contacter [email protected].

LA REVUE DE PARIS

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REVUE

DE

PARIS

VINGT-DEUXIME

ANNE

TOME SECOND

Mars-Avr~~fS l'

PARISBUREAUX DE LA REVUE DE PARIS 85~ 85~, FAUBOURG SAINT-HONOR, 1915

LES

SOLDATS

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1914

LES MORTS POUR LA PATRIELes morts pour la Patrie ont la gloire plnire. Ce long haltement des curs vers la lumire, O le gnie humain puise son effort, Ceux-l n'en ont pas eu besoin ils sont bien.'morts D'un coup ils ont rejoint l'ternit des sicles Artisans du futur, ils ont prs d'eux les aigles Et la colombe avec l'olivier en son bec. Ils dorment sous la vaste pitaphe des Grecs Dont le monde jamais s'ennoblit et s'tonne Passant, regarde, et va dire Lacdmone. Ces mots-l sont plus beaux qu'avoir vingt ans encor. Nul ne mourra jamais aussi bien qu'ils sont morts. L'ode, la symphonie et les nobles muses Ne peuvent galer ces mes amuses A jeter, comme un bl dbordant le semeur, Les astres qu'un hros lance aux cieux quand il meurt. Ils ont rendu la nue pique et surhumaine, L'espace, imprgn d'eux, perptue et ramne Leurs souffles, leurs regards et leurs fiers mouvements. Ils ne sont plus des corps, ils sont des lments. Ils nous laissent la mort restreinte et solitaire, L'angoisse de descendre, amoindris, sous la terre.lM~li)i-sl915. 1

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C'est par la solitude et sou manque d'amour Qu'il est dur de quitter la lumire du jour. Nous, dans notre agonie anxieuse et chtive, Nous saurons qu'il est vain que l'on meure ou qu'on vive Puisque pendant des jours et des nuits les combats Volaient de jeunes corps qui ne murmuraient pas. Mais eux, foule hroque parse dans la brise, Cavalcade emporte, escadrons, pelotons, Ils ont cercl l'azur d'une immortelle frise Et fait l'univers un sublime fronton Les mondes priront avant qu'ils ne prissent. Mourants, nous envierons leur turbulent destin, Nous dirons, en songeant leur grand sacrince L'azur brillait, c'tait quelquefois le matin Quand il fallait partir au feu le frais feuillage Se mouvait comme l'eau drainant ses coquillages. On voyait s'veiller le doux monde animal. L'odeur de la fume et du chaume automnal Rpandait son secret et pntrant bien-tre Les volets dans le vent battaient sur les fentres Le village tait gai, sentant qu'il serait fier, On respirait l'odeur de la gloire, dans l'air Parfois, on entendait tomber les glands des chnes, Jets par l'cureuil; la pierreuse fontaine De son jet mesur, distrait et persistant Lavait, dsaltrait ces visages contents, Qui laissaient sans regret une dernire alcve. Les femmes apportaient les glaeuls et les mauves Du verger. Les enfants se faisaient signe entre eux Que ces ans partaient pour d'ineffables jeux. On s'empressait, nouant la hte, aux armures, Les fleurs, prtes dj pour des tombes futures. Les soldats se mettaient en marche. Leur maintien Semblait prendre cong du joug quotidien Dont nulle me ici-bas, si Dieu l'a faite altire, N'a support sans pleurs le pain et la litire. Ils partaient, ils taient hardis, chacun voulant tonner son ami par un plus noble lan,

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Leurs mes, en montant, se bousculaient sans doute Sur la cleste voie o les hros font route. Ils riaient. En riant, ils savaient que l'on meurt Quand on accepte avec cette royale humeur De courir l'assaut comme la promenade. Ils mettaient leurs gants blancs devant la canonnade Et tendaient cette main de fianc joyeux A la vierge d'airain qui leur broyait les yeux Jusqu' ce que le jour sombrt sous leurs paupires. 0 morts, assistez-nous notre heure dernire Prenez piti de nous, sachez combien vraiment Nous vous avons aims firement, humblement! Dites-nous, pour qu'un peu de force nous soutienne J'eus la mort des lus, sache endurer la tienne' Avec ce qu'elle a d'pre, et de pauvre et d'amer. Oui, j'ai got le feu, j'ai march sur la mer, J'ai cri Lve-toi des ttes penches, Et ma voix rveillait les morts dans les tranches. J'ai nou sur mon cur frmissant et muet Une chane d'acier que le soupir rompait. J'ai tenu dans ma main une moisson de lances Et mani un fer plus dur la patience. J'ai bu mon sang. J'ai pris, il le fallait aussi, De l'ennemi bless un fraternel souci. Oui, j'ai fait les travaux d'Alexandre et d'Hercule. Le soir, quand le coteau bleuit au crpuscule, Je me suis souvenu des doux mots que disait Jsus parmi les lys, car il parle aux Franais. 0 toi, qui n'a pas pu mourir dans cette gloire, Apaise-toi. Je suis un ange dans l'Histoire, L'Histoire, que tout tre implore les doigts joints, Mais je commande encor, chre me, et je t'enjoins De poser doucement ton front dans ma blessure. Je n'tais pas cruel quand je tuais. Mesure, Dans ce cur entr'ouvert d'o s'panche le sang, Combien la haine est faible et l'amour est puissant. Nous fmes les soldats de Hamour, ceux qui disent Nous faisons l'avenir, et nos terres promises

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La libert, l'espoir, l'orgueil loyal et droit, Nous ne permettrons pas, barbares, que vos rois En fassent un dsert o de serviles hordes Enchaneraient la Paix et la Misricorde