Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

20
La francophonie par les lycéens d’Antananarivo et les écoliers d’Ambohibary Partenariat Public Privé la preuve par la confiance Médecine humaine La qualité de l’enseignement et des soins

description

 

Transcript of Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

Page 1: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

La francophoniepar les lycéensd’Antananarivoet les écoliersd’Ambohibary

PartenariatPublic Privéla preuve

par la confiance

Médecine humaineLa qualité del’enseignementet des soins

Page 2: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

2

Time for Madagascar is now !Madagascar, c’est maintenant ! Une déclaration du PDG de la Cotona Real Estate, lors de la signature du partenariat public privé pour la réhabilitationde l’aérodrome d’Antsirabe. Après des années d’incertitude, cette phrase de Salim Ismaïl résume, à elle seule, la confiance retrouvée entre l’Etat mal-gache et le secteur privé. Dans cet esprit, ce serait un pléonasme d’écrire que l’efficience d’un 3P se fonde sur la confiance.

La région du Vakinankaratra, et particulièrement l’axe Antananarivo-Antsirabe, estl’un des trois pôles économiques qui ont bénéficié du projet PIC 1. Pour rappel, la dé-marche du Projet PIC visait à allier la mise en place d’un cadre favorable au développementdu secteur privé, la construction et la réha-bilitation d’infrastruc- tures clés dans lespôles de croissance, le renforcement de ca-pacité des collectivités locales, tout en veillantaux volets sociaux et environnementaux.

Huit opérateurs économiques privésd’envergure sont en- gagés aux côtés del’Etat malgache pour réhabiliter la piste de l’aérodrome d’Antsirabe. Les travaux vontcoûter 356 millions d’ariary. Auparavant, le bloc technique, l’aérogare, et un logement,ont été réhabilités sur fonds de l’Etat. Avec ce partenariat, tout devient possible lorsquele Public et le Privé se donnent la main, dans le sens de l’intérêt général. L’Etat assumeson rôle de catalyseur, en créant des conditions favorables à l’investissement, pour quele secteur privé puisse investir, créer de la valeur, et générer des emplois.

Les effets induitsAntsirabe abrite la plus grande concentration industrielle et agro-industrielle du

pays, elle est d’ailleurs la seconde ville de Madagascar, de par le nombre d’habitants. Le

retour de l’AGOA trouve dans cette initiative un appui en termes de facilitation des mou-vements, pour alléger les coûts intermédiaires, et, partant, favoriser les flux induits. Apartir du mois de mai, Air Madagascar ouvrira une liaison Antananarivo-Antsirabe- Fia-narantsoa.

Le 3P pour l’aérodrome d’Antsirabe est appelé à servir de modèle dans d’autresrégions, car c’est un des leviers du développement. Le souci premier est de répondreaux attentes de la population qui demande des résultats palpables, qui impactent surson quotidien. Dans la région du Vakinankaratra, l’initiative d’un autre 3P fait son chemin,il s’agit de la réhabilitation de la route de la pomme.

Les partenaires :Secteur Public :

• Ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie• Aviation Civile de Madagascar

Secteur Privé :• BOA (Bank Of Afrika)• COTONA Real Estate• HOLCIM• STAR Madagascar• BMOI (Banque Malgache de ‘Océan Indien)

Etat-Secteur Privé :la confiance après

l’incertitude

• IMPERIAL TOBACCO AfriqueAustrale et Océan Indien

• Groupe BASAN• LECOFRUIT• SOCOLAIT

Page 3: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

3

Un premier trimestre sous le signe de l’urgence,

après les dégâts laissés par la tempête tropicale

Chedza, et les fortes pluies de février. A quelques

images près, les aînés d’Antananarivo se sont souve-

nus des inondations de 1959. Mais plus de cinq décen-

nies se sont écoulées, la comparaison serait à la limite

énumératrice. Nos regards doivent se focaliser sur le

présent, sur ce qui aurait pu être évité. Pour Antana-

narivo, ville de collines, les fortes pluies de février ont

montré sa vulnérabilité, en laminant les flancs d’un pa-

trimoine géographique et historique à la fois.

La question se pose avec acuité quant à l’avenir,

dans la mesure où ce qui est arrivé en plusieurs en-

droits de cette belle colline ne risque pas de devenir

un danger permanent pour les habitants. Il en est de

même au niveau des digues : l’heure appelle leur réha-

bilitation en profondeur, viser la pérennité, et voir de

quelle manière la coexistence de grandes zones d’ha-

bitations et de l’agriculture s’inscrirait dans cet es-

pace, et dans le temps.

L’heure est venue de donner un sens fort, dans

toute sa rigueur, au plan d’urbanisme. Nous nous pla-

çons désormais sur la voie d’un développement urbain,

structurant, et fondé sur le respect de la loi et des

normes, dans plusieurs domaines, dont celui de l’envi-

ronnement. Dans cette mutation par laquelle la ville

des collines s’achemine, l’Etat de droit doit trouver la

plénitude de son application, par le respect des lois et

règlements, le respect des normes, et un sens accru

du civisme. C’est dans cette vision que la modernité et

les traditions seront les piliers du « Vivre ensemble. »

Le billet de la Revue Tirer les leçons

Eviter ce qui est évitable

La pluie a nettement diminué en intensité depuis la fin de la première semaine de mars sur l’ensemble du pays. La région Analamanga, et celles d’Analanjirofo, Alaotra Mangoro,et Atsimo Atsinanana, demeuraient en alerte jaune, menace de danger d’inondation. Le bilan est de 14 morts, 93 206 sinistrés, et 39 319 personnes déplacées. La région Anala-manga est la plus affectée, avec 64 389 sinistrés, dont 22 313 dans le seul district d’Atsimondrano, et l’équivalent dans la ville d’Antananarivo.

Moins d’un mois après le passage de Chedza, des journées de pluies intenses successives ont exacerbé le sinistre. L’urgence est à l’ordre dujour après dès la nuit du 26 février. Evacuation, aide aux sinistrés et viabilisation des sites d’accueil. Puis les travaux en tous genres, curagede canaux et de buses, destruction des constructions illicites, réhabilitation de routes, de même que l’amorce de solutions pérennes par rap-port à certains cas, comme Avaratr’Ankatso, où en ce qui concerne les digues. Autant d’actions qui devraient permettre la reprise, ainsi quela réhabilitation et la reconstruction sur des bases plus solides. dans le cadre d’une approche holistique, pour éviter ce qui est évitable.

Février 2015 : Antananarivo et sa grande banlieue offraient les images de la grande inondation de 1959. La situation actuelle pause la pertinence du plan d’urbanisme pour la capitalede Madagascar. Les principes de l’Etat de droit doivent combattre l’illégalité, l’incivisme, et l’incurie.

Page 4: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

4Eviter ce qui est évitable

Le réseau d’évacuation d’eau de la partie basse de la ville d’Antananarivo, déjà vulnérable à chaque saison des pluies, n’a plus supporté le volume d’eau tombé en l’espace dequelques jours seulement. Le constat est sans appel : les remblais et les constructions illégales sont à l’origine de l’inondation, dans plusieurs quartiers de la capitale. Parallèlementaux principes de l’Etat de droit, dans le souci de à l’intérêt commun, des décisions drastiques ont été prises.

• La plateforme d’Andohatapenaka a été aménagée en site d’accueil pour des milliers de sinistrés venant d’Anosizato, d’Ilanivato, et d’autres fokontany. • Assurer la sécurité des sinistrés, et viabiliser les sites d’accueil afin qu’ils disposent de l’eau et de l’électricité, ainsi que des structures sanitaires.

• Dans la ville d’Antananarivo, démolition de 137 maisons construites sur des canaux. Des cas à Andohatapenaka I, Andohatapenaka II et à Ilanivato.• Des travaux HIMO sont entrepris pour le curage des canaux et des buses dans les quartiers où des maisons ont été détruites.• Rues et routes sont réhabilitées. L’interdiction de circulation pour les véhicules lourds est remise en vigueur, une mesure qui existe, mais non appliquée et ignorée.

Page 5: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

5

Dans les districts du Grand Antananarivo, les débordements de la Sisaony, de l’Ikopa, et de la Mamba, ainsi que les ruptures des digues sont récurrents. Aujourd’hui, la réhabilitationen profondeur de tout le réseau se pose avec acuité, autant que celle des voies de desserte. C’est un vaste ensemble qui se présente dans une telle perspective, constitué de grandeszones d’habitation et d’agriculture à la fois. Nous reproduisons en pages 10 et 11 l’état du réseau tel qu’il a été présenté par l’APIPA au lendemain du 26 février 2015.

• La grande plaine d’Antananarivo se présente comme un lac immense, en raison des ruptures sur les digues de la Sisaony, et les rivières Ikopa et Mamba qui ont quitté leurs lits.• Le district d’Antananarivo Atsimondrano, le plus grand en superficie dans le pays, a enregistré plus du tiers des sinistrés de la région Analamanga (22 213).

Antananarivo est une ville de colline. Pour la première fois dans son histoire, les glissements de terrain dans les zones est, sud et ouest de la colline de Manjakamiadana ont dé-montré le danger potentiel qui menace ce patrimoine géographique, et historique à la fois.

• Antananarivo, Ville de Colline : comment conserver ce patrimoine ?• Plusieurs façades de la colline de Manjakamiadana portent les traces de l’usure du temps, exacerbés par l’intensité des pluies de l’actuelle saison.• Après les multiples glissements de terrain, et effondrements de maisons d’habitations, il importe d’apporter les axes de réponses à la situation de vulnérabilité, en termes de

préservation d’habitat humain.

A Avaratr’Ankatso, deux gros blocs de rocher ont menacé une grande zone abritant près d’un millier de personnes. Sachant qu’un mètre cube de granit pèse environ 2,5 tonnes,et que les fissures s’élargissaient chaque jour, il fallait éviter l’inévitable.

• Le BNGRC a examiné les réponses techniques pertinentes à apporter face aux rochers d’Avaratr’Ankatso• Evacuation de la population, accueil dans des sites d’hébergement, sécurisation des lieux par les éléments des forces armées et de la police• Apporter une solution pérenne.

Eviter ce qui est évitable

Page 6: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

6

Eviter ce qui est évitableJamais, de mémoire d’habitant d’Antananarivo, on n’aura vu autant de pluie tomber en l’espace de 24 heures. C’était le 26 février,quelques semaines seulement après le passage de la tempête tropicale Chedza. L’intensité de la pluie, 129,2 mm en 24 heuresseulement, a aggravé la situation déjà critique des sinistrés et des déplacés, ainsi que les dégâts sur les infrastructures.

L’immense plaine d’Antananarivo, traversée par l’Ikopa, la Sisaony et la Mamba, est inondée. Des centaines de villages, des milliers d’hectares de rizières et de cultures, sontsous les eaux, dont certains depuis le passage de Chedza. D’Ampanefy, dans l’Atsimondrano, à Ambohitrimanjaka, dans le district d’Ambohidratrimo, et jusqu’aux contrebas de lacolline d’Ambohimanga, dans l’Avaradrano, c’est le même spectacle de désolation. Les populations, prises au dépourvu, ont, pour la plupart, abandonné leurs maisons précipitamment.Paradoxe, la ville d’Antananarivo, déjà sous les eaux dans la plupart de ses zones basses, est encerclée par les eaux. Autre danger, les éboulements survenus sur les flancs de lacolline de Manjakamiadana, et dans les zones en contrebas, ont provoqué des morts d’hommes. Dans la zone d’Ambolokandrina/Ambatomaro, deux gros blocs de rochers menacentde se détacher, mettant en danger la population vivant dans les quartiers en contrebas. L’évacuation générale, dans les périmètres potentiellement en danger, a été décrétée. Ladestruction des deux blocs de rocher a été effectuée par l’entreprise Colas, sur recommandation du BNGRC, et après le feu vert des autorités.

Prévisions et phénomènes exceptionnelsAu mois de novembre 2014, la Météo Malagasy annonçait la probabilité de précipitations au-dessus de la normale, sur presque la totalité du pays, de décembre à février

2015, en particulier sur la région Analamanga. Effectivement, si la pluviométrie fut assez faible en décembre, elle a gagné en intensité en janvier. Les fortes pluies du 26-27 févrieront dépassé de très loin toutes les prévisions. En l’espace de 24 heures seulement, 129,2 mm de pluie étaient tombées. Par rapport à une saison normale, une telle quantité re-présente 42% de toute la pluie qui devrait tomber sur la région Anlamanga, durant un mois de février.

Les cartes de la Météo Malagasy, ci-dessous, montrent que les fortes pluies tombées en janvier et février étaient concentrées globalement sur les régions des côtes Est etOuest. Les inondations constatées à l’heure actuelle sont les résultats de plusieurs jours de fortes pluies successives, combinées à des facteurs non-météorologiques. Avec uneatmosphère humide, et un sol déjà gorgé d’eau depuis décembre 2014, il n’a fallu que des fortes pluies continues, à partir du 19 février, pour déclencher des inondations.

Le graphique ci-dessous présente la variation annuelle de la pluviométrie à Antananarivo depuis 1983. Les valeurs au-dessus de la ligne verte représentent une quantitéannuelle supérieure à la normale, et celles dépassant la ligne rouge sont classées parmi les valeurs exceptionnelles. La situation de la pluviométrie de 2014-2015 est supérieureà la normale. Ce fut également le cas en 1983-1984, 1994-1995 et 2002-2003. Les origines n’étaient toutefois pas les mêmes.

La sécheresse dans le SudLe paradoxe est très marquant à Madagascar pour la saison 2014-2015. La sécheresse qui sévit dans le

Sud est le résultat d’un déficit pluviométrique depuis le mois d’octobre de l’année dernière jusqu’à fin janvier 2015.La période de soudure a été rendue chronique, provoquant une situation de kere dans les régions Androy et AtsimoAndrefana. Toutefois, le mois de février a apporté des pluies significatives dans les régions Sud du pays.

Page 7: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

7

La Commission de l’Océan Indien et les bailleurs de fonds ont procédé à une granderéunion d’échange sur le thème « Madagascar, grenier de l’Océan Indien », à Antanana-rivo, les 19 et 20 février. L’atteinte de l’autosuffisance alimentaire est un objectif priori-taire. Au stade actuel, il s’agit d’appuyer la reprise, en termes d’infrastructures, desemences, et de renforcement de capacités, entre autres. Le Pré-sident de la République a reconnu que des actions ont été déployéesdepuis des décennies, malheureusement les objectifs sont loin d’êtreatteints. Plusieurs raisons à cela. D’une part, les cataclysmes natu-rels, tels que les cyclones, la sécheresse, et l’invasion acridienne, quiont anéanti les efforts dans plusieurs régions ; d’autre part, il existedes problèmes structurels récurrents, des programmes qui ne ré-pondent pas aux besoins du pays, l’absence de sources de finance-ment, et les crises politiques qui plombent tout projet dedéveloppement.

Madagascar relève le défiFort du soutien de la Commission de l’Océan Indien, Madagascar est prêt à relever

le défi de l’autosuffisance alimentaire, d’autant que le projet de sécurité alimentaire del’Indianocéanie et le redressement du secteur agricole malgache se soutiennent mutuel-lement. La réunion d’Antananarivo s’inscrivait dans cette perspective.

La conférence d’Antananarivo a permis i) d’établir un inventaire complet des projetsde sécurité alimentaire et nutritionnelle menés à Madagascar, ii) de réaffirmer l’engage-ment des bailleurs sur les projets en cours et à venir, et enfin iii) de mesurer les grandesattentes du secteur privé, en particulier des autres Etats de la COI, vis-à-vis de la produc-tion malgache.

Les engagements * Le montant des engagements des bailleurs et des partenaires en faveur de la sé-

curité alimentaire régionale a été précisé :• Sur la région COI, 49 millions d’euros au moins, mobilisés par les partenaires, en

particulier l’Union européenne, la Plateforme régionale de recherche agronomique pourle développement (PReRAD) et le Fonds international de développement agricole (FIDA).La Banque africaine de développement (BAD) a fait part de sa volonté de financer desprojets d’intégration sous régionale à l’échelle de l’océan Indien.

• Sur Madagascar, ce sont 645 millions d’euros qui sont mobilisés. • Au total, et « malgré les contraintes budgétaires qui pèsent sur les bailleurs », ce

sont donc 694 millions d’euros qui sont et seront engagés au service de la sécurité ali-mentaire dans l’Indianocéanie, et en particulier à Madagascar, jusqu’en 2020.

* Source : Commission de l’Océan Indien

La riziculture à Madagascar• La production moyenne de paddy se situe à 2 tonnes à l’hectare, contre 6 tonnes

dans les pays d’Asie (Thaïlande, Vietnam). • Dans la région d’Andapa, la réhabilitation du barrage hydro-

agricole d’Ankaibe a permis de doubler la production de paddy, de2,7 tonnes à 4,4 tonnes à l’hectare.

• En 2013, Madagascar a dû importer 410.000 tonnes de riz,contre 203.800 tonnes en 2012.

Par ailleurs, 50 pour cent des enfants de moins de 5 ans sontencore touchés par la malnutrition dans la Grande Île.

Plus de 60 pour cent de la population malgache évoluent dansles activités agricoles. A l’heure actuelle, 3 millions d’hectares de terres seulement sontexploités, sur une potentialité de 36 millions d’hectares de terres cultivables.

Projets et Régions d’intervention • « Sécurité alimentaire et sécurité nutritionnelle » : Atsimo-Andrefana ; Matsiatra

Ambony ; Amoron’i Mania• « Intensification de la production » : Menabe ; Melaky ; Atsinanana ; Analajirofo ;

Sofia.• « Commercialisation et infrastructures » : Menabe ; Atsinanana ; Analajirofo ; Sofia• « Formation, gestion des connaissances et communication » : Menabe ; Melaky,

Sofia ; Atsinanana ; Analajirofo ; Matsiatra-Ambony ; Amoron’i Mania ; Atsimo-Andrefana.

Agriculture malagasy pour la sécuritéalimentaire de l’Indianocéanie

Le redressement économique à Madagascar sera une étape déterminante pour la réalisation du projet de sécurité alimentaire de l’Indocéanie. Dansla résolution de Moroni, lors de son 4ème sommet, la COI souligne que ce redressement prendra appui sur le projet de sécurité alimentaire, pour que laGrande Île devienne le grenier de l’Océan Indien.

L’agriculture malgacheet la sécurité alimentaire

de l’Indianocéaniesont étroitement liés

Page 8: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

8

L’industrie des assurances,soutien à la croissance économique

« L’Assurance dans une Afrique en mutation », thème de l’assemblée générale de laFANAF, traduit en soi la volonté de l’industrie des assurances de s’adapter au contexte, entermes de couverture des risques. Pour l’Afrique, sur la période 2008 à 2012, le volumedes cotisations émises en vie et non vie aconnu une hausse assez significative de32%. Pareillement, l'in- dustrie malgache desassurances, à travers le Comité des Entre-prises d'Assurances à Madagascar (CEAM),a connu une évolution positive de 52% du-rant les cinq dernières années, avec un pic decroissance de 15,8 % du chiffre d’affaires en2013. Il s’agit certes d’une croissance non négligeable, mais il n’en reste pas moins que desefforts doivent encore être déployés. En 2012 en effet, le marché mondial des assurancesa atteint 4 613 milliards de dollars US, mais la part de l’Afrique n’y représente que 1,6%.Pour Madagascar, la part du secteur des assurances dans le Produit Intérieur Brut avoisineà peine 1%.

Assurances, et croissance économiqueL’évocation de la part du secteur agricole dans les économies des pays africains a

amené le Chef de l’Etat malgache à demander à la communauté de la FANAF de se focalisersur la sécurisation de la production, et, partant, celle des investissements. Il est indéniableen effet que la croissance économique, qui est une source de nouvelles matières assurables,est un gage de croissance pour le secteur des assurances.

S’agissant de Madagascar, le Gouvernement est disposé à apporter sa contributionau développement du secteur, en réponse aux doléances relatives à l’amélioration du codedes assurances, ainsi qu’à la fiscalité y afférente. Des mesures seront prises afin de faciliterl'accès du plus grand nombre à l'assurance, ainsi qu’à l’institution d’assurances obliga-toires, à l’instar de ce qui est pratiqué dans les pays développés. De telles dispositions vontnon seulement sécuriser les activités économiques, mais elles contribueront aussi à ac-croître le taux de pénétration relativement faible du secteur des assurances dans le PIBmalgache.

Investir dans un environnement favorableMadagascar s’attache à instituer un environnement des affaires devant favoriser et

faciliter les investissements. Ainsi, au-delà des acteurs du secteur des assurances présentslors de la 39ème assemblée générale de la FANAF, le Président de la République a invité lesopérateurs économiques à investir à Madagascar. L’économie malgache doit en effet avoirune croissance supérieure à celle de la population, une croissance accélérée, inclusive etdurable. Les instruments d’une telle volonté sont la réforme du système financier et la fa-cilitation de l’accès des ménages et des PME au crédit, à des conditions avantageuses.Dans la même démarche, l’Etat élabore un nouveau code des investissements, ainsi qu’unepolitique fiscale incitative. Les conditions d’implantation de banques d’investissement, ainsique le renforcement des fonds de garantie sont également à l’étude. Dans ce contexte, lalutte contre la corruption est renforcée, pour assainir l’environnement des affaires, afinqu’il soit plus incitatif, et propice aux investissements. Dans le même temps, l’Etat s’emploieà renforcer le dialogue avec le secteur privé, et c’est dans cet esprit que s’inscrit l’élabo-ration du projet de loi sur le Partenariat Public Privé (3P), qui est actuellement à un stadeavancé.

« En Afrique, le secteur agricole, prépondérant dans nos économies respectives, ne bénéficie pas encore des garanties nécessaires à la sécurisationde sa production et à celle de ses investissements. Pourtant ces garanties devraient faciliter l’accès des agriculteurs au crédit, condition nécessaireà la modernisation du secteur. » C’est le constat délivré par le Président de la République, Hery Rajaonarimampianina, devant la 39ème assemblée gé-nérale de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines. Plus connue sous le sigle FANAF, la fédération a tenu ses assises à An-tananarivo du 16 au 19 février.

Les conditionsd’implantation

de banquesd’investissement

à l’étude.

Page 9: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

9

Santé publique : La qualité du soinet le capital humain

Le capital humain constitue la première richesse, le premier levier du développement dans tous les secteurs. Le corps des pro-fesseurs agrégés en médecine humaine de Madagascar renforce les rangs de ses compétences avec 28 nouveaux professeursagrégés, issus respectivement de la 3ème promotion du Concours national d’Agrégation en Médecine humaine, et du 2ème concoursen odonto-stomatologie de la Faculté de médecine.

Les 28 nouveaux professeurs agrégés ont été chaleureuse-ment félicité par le Président Hery Rajaonarimampianina lors de lacérémonie de leur présentation officielle, au palais d’Iavoloha, le12 mars. C’est la consécration après le long et laborieux chemin quevous avez parcouru, devait notamment souligner le Chef de l’Etat àl’endroit des 28 nouveaux professeurs agrégés en médecine hu-maine qui, de par leurs compétences respectives vont contribuer àrenforcer le capital humain du système de santé malgache. Par lamême occasion, il a appelé les autres secteurs de l’enseignementsupérieur à œuvrer dans la même voie, pour que le pays puisse dis-poser des compétences et des qualités requises pour assurer lesobjectifs que nous nous sommes assignés, notamment à travers leplan national de développement (PND).

Sur les 38 médecins spécialistes et chefs de clinique quis’étaient présentés aux 2 concours, 28 ont été reçus : 26 en spé-cialités diverses de la médecine humaine, et 2 en odontostomatolo-gie. Le Professeur agrégé Stephane Ralandison en est le major. Lejury était présidé par le Professeur Jean de Dieu Marie Rakoto-manga, composé de 42 membres, dont 5 issus de la Conférence in-ternationale des Doyens des Facultés de médecine d’expressionfrançaise. Les nouveaux professeurs agrégés vont rejoindre les 6 Fa-cultés de médecine de Madagascar, et exerceront dans les CHU deces localités.

Le major de deux promotions, le Professeur agrégé Stephane Ralandisonrecevant la félicitation du président Hery Rajaonarimampianina

5 sommités de la Conférence internationale des Doyens des Facultés de médecined’expression française

Les 28 nouveaux professeurs agrégés en médecine enseigneront dans les 6 Facultés demédecine de Madagascar, tout en exerçant dans les CHU

Page 10: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

10

Page 11: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

11

Page 12: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

12

Antananarivo, une ville de collines

La ville des milles est un patrimoine géographique et historique.La vulnérabilité des sols doit être prise en considération pour la sécurité des habitants.

Page 13: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

13

Ambohibary : la francophoniedans la ruralité malagasy

Des collégiens et lycéens de toutes origines, issus des établissements scolaires francophones de la ville d’Antananarivo, étaientvenus à la rencontre des jeunes écoliers du village d’Ambohibary, le lundi 16 mars. C’était à l’occasion de l’ouverture de la Semainede la Francophonie, célébrée à travers une série d’activités à Ambohibary, village situé à 25 kilomètres au sud de la capitale,consacré « Hameau Pilote de la Francophonie. »

Le Président Hery Rajaonarimampianina, accompagné de son épouse, amarqué sa venue à Ambohibary par la plantation de caféiers arabica, et lamise en terre de jeunes plants de Maesopsis. Un reboisement à l’image dela projection vers l’avenir, autant que la pose des portes et des fenêtres dunouveau bâtiment de l’école primaire publique d’Ambohibary, témoignant del’engagement envers les générations futures.

Ambohibary fait partie de la Commune rurale d’Ambalavao, située à la li-mite sud de la région Analamanga. En 2012, cette commune a été primée,au niveau international, pour les « Meilleures pratiques de la participation ci-toyenne. » Ici, le « Tetibolaifarimbonana », est décidé au niveau du Fokonolona,ainsi que les projets de développement à entreprendre.

Le Fokonolona d’Ambohibary a ainsi décidé de construire un nouveaubâtiment pour l’école primaire publique, à partir des propres forcesd’abord, des pierres pour la fondation, puis des briques pour les murs. Al’occasion de la semaine de la francophonie, et la consécration d’Ambohi-bary en tant que « Hameau de la Francophonie », le Président de la Répu-blique est venu remettre les portes et les volets, qui ont été posées ce16 mars.

Francophonie et ruralité malagasyPar sa représentativité de la ruralité malagasy, et le dynamisme de la

population, le projet est de mener à Ambohibary une série d’activités origi-nales, et porteuses de sens, pour célébrer la semaine de la Francophonie2015, ceci à une année de la tenue du Sommet de la Francophonie dans laGrande Île.

Les perspectives d’avenir pour la commune d’Ambalavao, et pour Am-bohibary en particulier, sont axées en premier lieu sur la riziculture, pour uneaugmentation de la productivité, le développement de la rizipisciculture, et laculture du café arabica, projetée sur 1000 ha. Mais la principale activité, etqui fait la renommée d’Ambohibary, ce sont les pépinières de plants à fleurs,70% de la population vivent de cette activité.

Les écoliers de l’EPP d’Ambohibary à l’heure de la célébration de la Semaine de la Francophonie

• Le Chef de l’Etat à l’écoute des enfants• La Francophonie qui rassemble• Ambohibary se lance dans la culture du café arabica

Page 14: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

14MTTM - OACI

Transport aérien en Afriqueet développement durable

Le développement durable du transport aérien en Afrique sera à l’ordre du jour du 25 au 27 mars, à Antananarivo, à l’occasion d’uneréunion organisée par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), le Ministère du Tourisme, des Transports et de la Météorologie,et l’Aviation Civile de Madagascar. L’objectif de ces assises est de définir les initiatives nécessaires, devant optimiser le cadre réglementairepour le développement durable du transport aérien en Afrique.

Une participation multidisciplinaire

Pour Madagascar, pays insulaire, la tenue d’une telleréunion est l’affirmation d’une volonté de conférer à l’aviationcivile et à l’industrie du transport aérien un rôle encore plusdynamique dans le contexte du redressement national, et des’inscrire dans la dynamique internationale. La réunion d’An-tananarivo rassemblera les experts de l’aviation civile et del’industrie du transport aérien, des consultants du secteur,des universitaires ainsi que des juristes. Les travaux porte-ront sur des questions clés telles que les synergies entre letransport aérien et le tourisme ; la connectivité et le déve-loppement de cette industrie, les mesures réglementairesconcernant les passagers, et le rôle des accords internatio-

naux dans le contexte d’une libé-ralisation équilibrée.

Quatre sessions sont pré-vues, dont une sera notammentconsacrée au transport aérien etau tourisme, un thème qui toucheau plus haut point Madagascar.Chaque année, au niveau mondial,plus de 500 millions de touristesprennent l’avion. Au-delà de l’iden-tification des défis communs, l’ob-

jectif est de dégager les synergies possibles entre ces deuxsecteurs, par rapport aux intérêts des voyageurs. Il seraaussi question, des préoccupations des passagers, et desréponses réglementaires apportées. Celle de savoir notam-ment si les règles de sûreté et de protection servent correc-tement les passagers. Il s’agira également d’identifier lesactions que les Gouvernements et les industriels doivent en-treprendre dans ce sens, et comment les principes fonda-mentaux de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationaleen matière de protection du consommateur doivent permet-tre de favoriser la convergence des politiques

Les conférenciers seront notamment de hauts repré-sentants d’États, d’organisations internationales, de trans-porteurs aériens, d’aéroports, d’avionneurs, de transitaireset d’institutions financières.

• Renforcer les synergiesentre le transport aérien

et le tourisme. • 500 millions de touristes

voyagent en avionchaque année.

La sûreté et la sécurité sont deux éléments clés du transport aérien.La réunion d’Antananarivo doit définir les initiatives nécessaires pour optimiser le cadre réglementaire.

Page 15: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

15MINFOP

Etat de droit : respect des lois etde la dignité humaine

Inimaginable, inconcevable. Les mots manquent pour qualifier ce qui a été découvert dans des usines implantées dans la prochebanlieue d’Antananarivo, et encore si on peut qualifier de telles bâtisses « d’usine ». Le contrôle fait partie des outils de régulation.Lorsqu’il est inopiné, il peut aussi révéler toutes sortes de pratiques qui sont aux antipodes de la légalité.

Dans trois sociétés sises à Miadapahonina, commune d’Ambohibao Ante-hiroka, un contrôle inopiné, dirigé par le Ministre du travail et des lois sociales, amis à nu des pratiques relevant de la pure traite de personnes, et toute une ky-rielle d’autres illégalités. Il s’agit des sociétés Li Yuan Printing Sarlu, Yong XinPlastics Sarl, et Profits. Peu avant l’arrivée des contrôleurs, les responsables deces sociétés ont quitté précipitamment les lieux, après avoir verrouillé les locaux.Les inspecteurs ont dû recourir aux forces de l’ordre pour pouvoir pénétrer dansles bâtiments, en vertu des dispositions de l’article 239 du Code de travail.

Première découverte, il y avait 120 travailleurs, séquestrés dans des sallesinsalubres, sans aucune aération, et où des produits toxiques étaient égalemententreposés. Ensuite, il a été constaté que ces sociétés s’adonnaient aussi à desactivités clandestines, en l’occurrence le traitement de pierres précieuses, ainsique la production de packs en polyester pour le conditionnement de crabes des-tinés à l’exportation. Ce qui est bien loin des activités officiellement déclarées.

Dans l’illégalité totaleLe contrôle technique a permis d’élaborer toute une liste d’infractions. Entre

autres, l’absence de registre de l‘employeur, l’inexistence de contrats de travail,des salaires dérisoires, l’absence de bulletin de paie, le défaut de tableau d’horairede travail visé par l’Inspection du travail, la non-affiliation des salariés auprès dela CNAPS, et des services de santé. Pire, dans des locaux déjà insalubres, il n’y aaucun dispositif de sécurité, et encore moins d’hygiène. Des lettres de mise endemeure ont été envoyées aux responsables de ces trois sociétés chinoises, pour

une régularisation rapide de leurs situations. Dans pareils cas, c’est la fermeture,et l’expulsion de ces investisseurs sans scrupules, mais il n’en fut rien, pour pré-server les 300 emplois au sein de ces trois sociétés.

La situation de ces trois sociétés implantées dans la proche banlieue mêmede la capitale est révélatrice de la conjugaison de deux faits. D’une part l’absencede contrôle préalable, et de suivi périodique par les services compétents, et, d’au-tre part, l’utilisation de l’arme de l’emploi par des investisseurs peu soucieux deslois et des droits des travailleurs. Ce scénario se traduit par l’exploitation pure etsimple de la force de travail de personnes vulnérables, car en situation de dépen-dance totale.

Le Ministre chargé du Travail et des Lois Sociales discutant avec les employés séquestrésdans les locaux de la société.

Le dilemne des employés face à la préservation de leurs emplois dans des conditions difficiles et illégales.

Page 16: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

16MINCOMMERCE

Commerce : L’UE appuiele secteur prive

Le lancement officiel du PROCOM a eu lieu le 18 février. L’Union européenne renforceainsi son appui au secteur privé malgache en vue d’améliorer sa compétitivité et son ou-verture au commerce régional et international en tirant pleinement parti des avantagesaccordés par l'Accord de Partenariat Economique intérimaire (APE-i). Le secteur privépourra ainsi être à même de contribuer à la relance économique, à la création d’emploiset à la réduction de la pauvreté. PROCOM vise à favoriser une croissance économique in-clusive et durable, tirée par le commerce, avec pour objectif spécifique de renforcer les ca-pacités du secteur privé à se développer, et accroître sa compétitivité sur le marchénational, régional, et international.

Axées sur le marché national et international, les actions du PROCOM sont décentra-lisées ; multisectorielles, le programme couvre l’agro-industrie, le textile, le Bâtiment et lesTravaux Publics – métiers sous-traitants -, l’artisanat, le tourisme et les Technologies del’Information et de la Communication. PROCOM a aussi pour objectif de catalyser les initia-tives en cours et programmées en matière d’appui au secteur privé de la part d’autresbailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux. La mobilisation des ressources de PROCOMest initiée à la demande, dans le cadre d’Appels à Propositions de projets, dont le premiersera lancé au cours du second semestre de cette année 2015.

Lors de l’atelier de lancement de PROCOM, le Ministre du commerce et de la consom-mation, Henri Rabesahala, a relevé que la Fédération des Chambres de Commerce et d’In-dustrie constitue une plateforme de dialogue entre le secteur privé et l’Etat, tout en étantun espace de dialogue entre les acteurs du privé. Pour une meilleure efficacité de l’aide,tous les outils de bonne gouvernance seront mis à profit, afin d’asseoir le changement decomportement, et la redevabilité à tous les niveaux. Ainsi, les micro, petites et moyennesentreprises devraient profiter pleinement du PROCOM car plusieurs facteurs jouent en fa-veur de la compétitivité, et l’expérience a démontré que la main d’œuvre à bon marché neconstitue pas, à elle seule, un élément déterminant pour mener vers le développement.

Contrôle économique et défense des consommateursLes contrôles économiques vont reprendre, notamment à l’approche des fêtes pas-

cales. Le Ministère veillera à ce que les actions soient menées avec rigueur, et selon lesrègles de la transparence et de la bonne gouvernance.

Haro donc sur les produits périmés, mais aussi contre la commercialisation desproduits avariés. Ce faisant, l’objectif du Ministère est de protéger les consommateurs,protéger ce qui est légal, faire respecter la loi, renflouer les caisses de l’État, et luttercontre la corruption. Parallèlement, les lois sur la protection des consommateurs serontrenforcées, de même que le suivi de l’obligation de déclaration des stocks par les com-merçants. Au niveau du laboratoire d’analyse, de nouveaux équipements sont prévus, demême, le bureau des normes sera renforcé.

PROCOM, axes d’intervention : • Renforcement des Organisations Intermédiaires : Chambres de Commerce et

d’Industrie, Associations professionnelles sectorielles et transversales, autresorganisations d’appui au secteur privé,

• Appui au renforcement des compétences techniques, managériales et com-merciales des Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME), à traversl’appui aux Organisations Intermédiaires;

• Facilitation et sécurisation des transactions commerciales des MPME sur lesmarchés intérieur et extérieur, avec accent sur le renforcement de l’intégra-tion régionale.

Le PROCOM est lancé. Programme d’appui à l’emploi et à l’intégration régionale, il accompagne la relance économique et le développement du secteurprivé malgache. Destiné aux pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), le PROCOM est financé par le Fonds Européen de Développement, à hauteur de8 millions d’euros, sur une période de 5 ans. Pour Madagascar, le PROCOM est mis en œuvre par la Fédération des Chambres de Commerce et d’In-dustrie laquelle bénéficiera à ce titre d’une assistance technique.

ENERGIE

Carburants : vers le retourà la vérité des prix

Pour la première fois depuis quelques années, les prix des carburants à la pompe ontconnu une baisse, de l’ordre de 78 ariary par litre. Cette baisse amorce le retour à la véritédes prix. En 2011, l’Etat avait pris une série de mesures, pour subventionner le manque à ga-gner des sociétés pétrolières, d’une part, mais également pour éviter une inflation liée à lahausse du prix des carburants.

L’administration des prix à la pompe s’achèvera en juin. Ce sera la fin d’une longue périodede subvention des sociétés pétrolières, très coûteuse pour les caisses de l’Etat, et réclaméepar les partenaires techniques financiers (PTF). Le financement de projets sociaux sera favo-risé par l’économie faite avec l’arrêt des subventions aux sociétés pétrolières. Dans une cer-taine mesure, le retour à la vérité des prix devrait alléger la facture pétrolière, baisser l’inflation,et elle permettra d’engager la réforme des subventions énergétiques.

Sur le marché international, les prévisions sur l’évolution du prix du brut en 2015 laissentprésager le maintien des cours du baril autour de 60-70 USD, avec le ralentissement de laconsommation en Chine, et des niveaux de stocks très élevés aux Etats-Unis.

Page 17: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

17MIDSP

AGOA : 115 000 tonnes déjàexportées

Dans le cadre du processus d’obtention du certificat d’éligibilité,3 entreprises sont actuellement sur le point de régulariser leurs pro-fils, tandis qu’une quatrième est dans l’attente d’une visite de sesinstallations par les responsables. La régularisation de la situationde ces entreprises auprès de la CNAPS est l’un des critères requis,ainsi que tout ce qui concerne l’amélioration des conditions de travaildes employés.

Jusqu’ici, 3 entreprises franches ont commencé à exportervers les Etats Unis, pour un volume de 114 182 tonnes de produits,dont 3808 tonnes ont été expédiées par voie aérienne, et le restepar bateau. Toutes ces entreprises évoluent dans le textile, et la valeur de leurs exporta-tions s’élevait à 899 374 USD. Les entreprises qui ont reçu jusqu’ici leurs certificatsd’éligibilité emploient 19 315 personnes, sans compter les emplois indirects.

Doing business : Madagascar 163ème sur 189La Banque Mondiale va appuyer Madagascar pour améliorer le climat des affaires.

Dans le classement Doing Business 2015, Madagascar se classe 163ème sur 189 éco-nomies, perdant 6 rangs par rapport à l’année 2014.

Pour établir ce classement, la Banque mondiale passe au crible le cadre réglemen-taire s'appliquant aux entreprises dans 189 économies, en évaluant notamment dansquelles conditions elles peuvent lancer leurs activités, avoir accès à l'électricité, au crédit,ou payer leurs taxes et impôts.

La Banque Mondiale va octroyer un crédit de 14 millions de USD pour aider le sec-

teur privé malgache à relever les défis du redressement. Sur cetteenveloppe, 11millions de USD seront utilisés pour le financementde l’assistance technique et le renforcement du partenariat public-privé, tandis que 3 millions de USD sont destinés à l’amélioration duclimat des affaires. Il s’agira notamment de renforcer la protectiondes investissements, la sécurisation de l’accès au foncier, et le ren-forcement du système judiciaire. L’EDBM (Economic DevelopmentBoard of Madagascar) bénéficiera aussi d’un appui pour renforcersa capacité de guichet unique.

Dialogue public-privéAprès la rencontre de Iavoloha entre le Chef de l’Etat et les représentants des en-

tités du secteur privé, un comité de pilotage est en place, présidé par le ministère de l’In-dustrie et du développement du secteur privé.

Des ministères et les représentants des 7 groupements professionnels représen-tatifs siègent au sein de ce comité de pilotage qui se réunit tous les trois mois. Le comitéétablira, sur une base trimestrielle, un contrat-programme qui sera réalisé par l’Etat et lesecteur privé. Outre le comité de pilotage, des commissions techniques seront chargéesd’étudier des dossiers précis, en l’occurrence les doléances formulés par le secteur privé.La plateforme a déjà commencé à travailler à partir des 20 mesures de relance à courtterme proposées par le secteur privé, dont certaines ont été déjà résolues. ( ?). Dans lemécanisme mise en place, les acteurs du privé ont la possibilité de porter leurs sujets depréoccupation auprès de l’EDBM, qui assure le secrétariat exécutif de la plateforme.

Depuis la réintégration de Madagascar au sein de l’AGOA, 13 entreprises franches ont obtenu leurs certificats d’éligibilité. Trois entreprisesont procédé à leurs premières expéditions durant le mois de décembre, pour une valeur totale de 899 374 USD.

AGOA, pour3 entreprises :

114 182 tonnesexportées pour899 374 USD

Les créations d’emplois commencent timidement mais sûrement. Un comité de pilotage pour le dialogue public-privé.

Page 18: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

18MINSUPRES

L’assainissement avanceà l’Université de Toamasina

La reprise s’effectue à l’Université de Toamasina, après 6 mois de situation critique, suite à la suspension des cours, et l’évacuationde tous les occupants des cités universitaires. L’assainissement se poursuit, l’incertitude s’estompe.

En dépit d’une situation difficile, les cours n’ont jamais cessé à la facultéde médecine, de l‘Université de Toamasina. Suite à la décision du Comité scien-tifique, les cours ont repris depuis la semaine du 9 mars à la Faculté des lettreset des sciences humaines, et au département d’économie, de gestion et de so-ciologie. La ministre Monique Rasoazananera, chargée de l’enseignement su-périeur et de la recherche scientifique, a contribué à la résolution desproblèmes, en rencontrant respectivement le Comité scientifique, et les étu-diants.

Quant aux travaux de réhabilitation, ils ont pu commencer, et devraientêtre achevés début mai. Il s’agit notamment de la réfection des salles de cours,de la dotation en mobiliers divers, et, surtout, la réhabilitation des cités univer-sitaires. Conçues pour 3000 personnes, lors de leur construction en 1977,les cités universitaires de Barikadimy avaient accueilli le double jusqu’à leur éva-cuation totale en septembre 2014. Ces cités n’ont jamais fait l’objet de travauxde réhabilitation en profondeur. Les installations de l’électricité et de l’eauconstitueront encore le gros des travaux à Barikadimy.

Madagascar dans le Projet SKALe radiotélescope géant du grand projet SKA (Square kilometer Array)

sera finalement installé dans le désert de Karoo, en Afrique du Sud. Capablede détecter tous les noyaux galactiques actifs, ce sera l’instrument d’obser-vation radioastronomique le plus sensible qui ait jamais été conçu. Des étu-diants malgaches suivent actuellement des formations à l’Université de CapeTown, dans le cadre du projet SKA. Madagascar a toujours été représentédans les ateliers pour sa mise en œuvre. Le projet devrait être totalement opé-rationnel en 2024.

Jeunes universitaires et emploiLe “Pole stage et job” est fonctionnel à l’Université d’Antananarivo. Il s’agit

d’un espace de proximité entre les étudiants et les entreprises. Des offres destage et d’emploi sont mises à la disposition des étudiants, et, pour ce faire,des bornes tactiles ont été installées pour la connexion sur internet. Mis enplace à l’Université d’Antananarivo dans un premier temps, « Pôle stage et job» est aussi destiné à conforter le partenariat public-privé au niveau de l’ensei-gnement supérieur.

Lolita Andriamanohera, conceptrice du Pole stage et job à l’Université d’Antananarivo.Le Projet rapproche l’enseignement supérieur, les jeunes étudiants, et les entreprises.

Construit en 1977 les salles de cours et les cités universitaire de l’Université de Barikadimy non jamais l’objet de travaux de réhabilitation en profondeurLes travaux doivent être achévé au plus tard le 6 mai 2015

Page 19: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

19

Editée parLa Direction de la CommunicationPrésidence de la République

Palais d’Etat Ambohitsorohitra

www. presidence.gov.mg

www.facebook.com/compresidencemadagascar

Foncier : un logiciel pourla transparence

LISOM, un logiciel pour le traitement des documents fonciers, a été mis en service à la Circonscription domaniale et topographique d’Anta-nanarivo Avaradrano. Toutes les circonscriptions seront bientôt équipées de ce logiciel, conçu par des jeunes techniciens malgaches.

La Circonscription domaniale et topographique d’Antananarivo Avaradrano està un niveau avancé en matière d’informatisation foncière, et, c’est pour cette raisonqu’elle a été choisie comme centre pilote. A titre d’exemple, le logiciel LISOM permetde traiter une demande de plan en 7 jours. D’autres travaux topographiques peuventégalement être effectués, tels que le bornage ou la réfection, le traitement des titresfonciers, la transformation de cadastre en titre foncier, ou encore les demandes decertificat de situation juridique.

L’emploi de ce logiciel a pour avantage d’assurer un suivi des dossiers traités entemps réel. La transparence dans le traitement des dossiers est également une façonde lutter contre la corruption. La conception du logiciel LISOM est l’œuvre de Quacks-MG, une entreprise gérée par des jeunes malgaches, sur financement de la BanqueMondiale, à travers le PGDI.

Politique foncière et politiques sectoriellesLe processus de consolidation de la Politique Foncière se poursuit, en vue d’harmo-

niser la Lettre de Politique Foncière avec les politiques sectorielles. Un forum national aété tenu en février pour consolider les résultats des consultations régionales et secto-rielles. Ces résultats devront adaptés à un cadre international de référence en matièrefoncière, notamment les directives de l’Union Africaine.

L’adoption de la Lettre de Politique Foncière devra permettre de réduire les litiges

fonciers, d’attirer les investisseurs, et, surtout, d’exploiter les terres de façon rationnelleet sécurisée pour le développement du pays. Pour l’heure, l’acquisition et la désaffecta-tion des domaines privés de l’Etat sont maintenues, pour effectuer l’inventaire physiqueafin d’identifier les réserves foncières, ainsi que pour éviter les spéculations. Les dos-siers des investisseurs nationaux et internationaux pourront toutefois être examinésen Conseil des ministres, sous réserve de la présentation de leurs plans d’affaires.

TRANSPORTSL’aérien

• Le plan de redressement d’Air Madagascar a été validé. Le renouvellement dela flotte sera entamé ce mois de mars avec l’acquisition d’un ATR 72-600 neuf, etd’un second appareil du même type en avril.

• Sur le réseau régional, un accord de partage de codes entre Air Madagascaret Air Seychelles institue un vol hebdomadaire direct entre Mahé et Antananarivo. Unaccord de partage similaire avec Air Austral programme 2 vols hebdomadaires An-tananarivo – Saint Denis – Guangzhou, avec l’Airbus 340-300 d’Air Madagascar.Le maritime

Accord entre la KRAOMA et la SMMC (Société de Manutention des Marchan-dises Conventionnelles) du port de Toamasina pour l’augmentation de la capacité demanutention. En janvier 2015, la KRAOMA a exporté 54 000 tonnes de chrome. L’ob-jectif fixé pour cette année est de 300 000 tonnes.

Transport routierLe système de compensation pour les transporteurs/propriétaires de Taxibe

est fonctionnel. s transporteurs achètent le carburant au prix en vigueur. La différenceavec le prix de référence, du mois de juillet 2014, est compensée par une quantitéde carburant au préalable. Le paiement se fait par Mobile Banking.

JUSTICELa grâce présidentielle décrétée à l’occasion du nouvel an 2015 touche

5 547 détenus. Ainsi, 1 706 personnes ont été libérées immédiatement, tandis que3 841 autres restent en détention pour purger leurs peines. Actuellement, le tauxd’occupation des établissements pénitentiaires est de l’ordre de 199,14%, soit unepopulation carcérale de 20 649 détenus.

REPERES

Page 20: Revue de la Présidence de la République de Madagascar - Février 2015

20MAE

L’économie bleue pourla croissance de l’Afrique

Dans l’Agenda de l’Union Africaine pour 2063, il est stipulé que l’Economie Bleuede l’Afrique représente trois fois la taille de sa masse terrestre, et devrait être le contri-buteur majeur à la transformation et à la croissance du continent. Placée sous le thème« Valoriser l’économie bleue pour le développement de l’Afrique de l’Est », la session aété axée sur les discussions portant sur le potentiel de développement de l’économiebleue dans la région. Cette évolution vise à créer la croissance sociale et économique,indispensable pour combattre la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire, ainsi quepour aider à atteindre les objectifs de développement au niveau national. Etant un Etatinsulaire, l’importance de l’économie bleue est évidente pour Madagascar.

Pour les experts de l’UNECA, la productivité provenant des secteurs liés à l’EconomieBleue en Afrique de l’Est, de façon directe ou indirecte, est souvent plus élevée que l’en-semble de l’économie. A titre d’exemple, le secteur de la pêche est de 26% plus productifque la moyenne générale en Tanzanie, environ 150% en Ouganda, et plus de 500% àMadagascar. Compte tenu de ces performances, il est opportun de relier les secteursde l’Economie Bleue, à fort potentiel de productivité, et accélérer ainsi la transformationstructurelle, surtout dans les Etats insulaires, et les régions côtières.

Les potentiels malgachesPour Madagascar, les richesses côtières et marines sont immenses. La superficie

des mangroves est de l’ordre de 300 000 ha* et elles offrent plusieurs opportunités ;

toutefois, en l’espace d’une décennie, la superficie des mangroves a diminué de 21%, enraison notamment de la coupe illicite. Aussi, l’Etat a décidé d’interdire toute forme d’ex-ploitation du bois de mangroves afin de préserver le stock halieutique de cet écosystème.La Grande Île possède également un autre atout avec ses lacs. A part le lac Alaotra,220 km², les quatre autres ont tous une superficie supérieure à 30 km² ; quand au com-plexe de lacs de Manambolomaty, sur la région Ouest, il offre de grandes ressources entermes de pêche, tout en étant un sanctuaire de la biodiversité.

La session du Comité intergouvernemental d’experts de l’UNECA a permis deséchanges en termes de capitalisation et de valorisation des ressources naturelles mal-gaches. Des axes d’exploitation ont été dégagés dans les domaines de la pêche, la nutri-tion, l’eau, l’énergie, le commerce, le transport, la gouvernance maritime. Il en a été ainside la mise en valeur des 5000 km de côtes de Madagascar, et l’exploitation des1.140.000 km2 de zone économique exclusive, des fonds marins, des minerais, des res-sources génétiques entre autres.

*Source FAO, « Evaluation des ressources forestières mondiales », 2005.

Le concept d’économie bleue englobe, entre autres, l’exploitation minière, les ressources énergétiques, la pêche et la vie marine, le tourismeet le transport maritime, ainsi que le commerce et plusieurs autres secteurs de développement. Lors de sa réunion, tenue à Antananarivo,le Comité intergouvernemental d’Experts de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique s’est penché sur toutes ces op-portunités afin d’accélérer la transformation des pays de l’Afrique de l’Est.

• Présidence de Mme Béatrice Atallah, Ministre malgache des affaires étran-gères, et présence du Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Estde l’UNECA, Antonio Pedro ;

• L’Afrique de l'Est comprend 14 pays : Burundi, Comores, République Démocra-tique du Congo, Djibouti, l'Ethiopie, l'Erythrée, le Kenya, Madagascar, le Rwanda,les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda.

• Le PIB réel de l’Afrique de l’Est a augmenté de 6,6% de 2009 à 2014. Cetteaugmentation est 3,7% plus rapide que la moyenne africaine, et trois fois plusvite que la moyenne mondiale de 2%.