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Retour sur les Rencontres de la Peinture Anticorrosion 2017 DÉCAPAGE DES PEINTURES AU PLOMB DÉCAPAGE UHP SUBSTRATS ET PRIMAIRES RICHES EN ZINC PROTECTION DU BÉTON PAR LA PEINTURE UNE PAGE BIEN FRÉQUENTÉE Rendez vous sur LinkedIn ! ANTIC O n°2 - Juillet 2017 La revue de l’ PRÉPARATIONS DE SURFACE : TECHNIQUES ET IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX RPA : le rendez-vous de toute la profession 22 mars 2017

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Retour sur les Rencontres de la Peinture Anticorrosion 2017

DÉCAPAGE DES PEINTURES AU PLOMB

DÉCAPAGE UHP

SUBSTRATS ET PRIMAIRES RICHES EN ZINC

PROTECTION DU BÉTON PAR LA PEINTURE

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ANTICOn°2 - Juillet 2017

La revue de l’

PRÉPARATIONS DE SURFACE : TECHNIQUES ET IMPACTSENVIRONNEMENTAUX

RPA  : le rendez-vous de toute la profession

22 mars 2017

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SOMMAIRE

SIPEV Syndicat national des Industries des Peintures, Enduits et Vernis – Groupement anticorrosion / marine42, avenue Marceau 75008 PARISTél : 01 53 23 00 00www.fipec.org/index.php/accueil-sipev GEPI Groupement des Entrepreneurs de Peinture Industrielle9, rue La Perouse 75784 Paris Cedex 16Tél : 01 40 69 53 [email protected]

LES MEMBRES DE LA FILIÈRE PEINTURE ANTICORROSION

PLUS D’INFORMATIONS SUR LA FILIÈRE : WWW.FILIERE-PEINTURE-ANTICORROSION.FR

OHGPIOffice d'Homologation des Garanties de Peinture Industrielle10 avenue de Salonique 75017 PARISTél : 01 58 05 07 [email protected] ACQPAAssociation pour la Certification et la Qualification en Peinture Anticorrosion10 rue du Débarcadère 75852 PARIS Cedex 17Tél : 01 40 55 12 08 [email protected]

Édito �������������������������������������������������������p 1

Les RPA, une journée pour… �������p 2

La préparation de surface : le point sur les différentes techniques �������������������������������������������p 4

La préparation de surface par UHP �������������������������������������������������p 6Conférence de Joao Azevedo (Sherwin Williams)

Décapage des peintures au plomb : précautions et techniques ��������������������������������������p 9Retour sur l’atelier Intervenants : Sébastien Alexis (SNCF), Serge Charlès (Battaglino), Aude Bogey et Frédéric Mateus (CRAMIF)

Galvanisation, métallisation, primaires riches en zinc : quelle préparation de surface ? ��p 12Intervenants : Rémy Brandel (Geholit), Philippe Cabaret (Carboline)

La marine se met à l’eau - Décapage UHP : retours d’expérience et perspectives ����p 15Intervenants : Fabrice Crolet (DGA Toulon), Damien Prigent (Jotun), Christophe Munch (Sonocar), Christian Favennec (DCNS)

Comment bien aborder la protection du béton par la peinture ? ������������������������������p 18Intervenants : Christophe Le Cloarec (GEPI), Victor Petit (Sixense - IPRS)

Le témoignage : Philippe Brunet, Directeur Technique de la FIPEC �����������������p 22

Dans les coulisses d’un chantier : La passerelle d’Orly �����������������������p 23

Communiqués des exposants : retours sur les présentations faites ����������������������������������������������������p 26

Des nouvelles de la Filière Peinture Anticorrosion ����������������p 28

La page LinkedIn, initiée fin 2016 autour des RPA 2017, a rencontré un vif succès…Rendez-vous sur ! https://www.linkedin.com/in/rencontres-peinture-anticorrosion-3a9361134/

Rédaction : Philippe DONNAES, Dominique LÉVY, représentants de la Filière Peinture Anticorrosion

Conception et réalisation : Obea Communication

Impression : 1 000 exemplaires Crédits photos : iStock, Studio Copernic, Philippe Lassarat, Battaglino, BC Spir, Roth, OHGPI�

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ue ce soit pour de l’acier ou pour des surfaces en béton, la protection anticorrosion repose sur trois piliers : la préparation de surface, le choix du système

à appliquer et la mise en œuvre. La préparation de surface est essentielle pour assurer une bonne tenue et une protection durable, pour les ouvrages neufs comme pour leur entretien.

Cette édition des RPA a permis de faire le point sur certaines techniques de préparation de surface et de répondre à plusieurs questions :

▶ Le décapage à l’eau sous Ultra-Haute Pression (UHP) , associé avec des primaires appropriés, permet-il désormais d’obtenir un état de surface équivalent au décapage à l’abrasif, y compris avec une rugosité faible et des surfaces humides ?

▶ Comment effectuer pour le béton un diagnostic pertinent de l’état de surface initial ?

▶ Quelles sont les problématiques rencontrées pour mettre en peinture une surface galvanisée, métallisée, ou déjà protégée par un primaire riche en zinc ?

▶ Enfin, comment agir dans le cadre d’anciens revêtements susceptibles de comporter des composants critiques comme le plomb, en satisfaisant les exigences toujours plus fortes liées à la protection de la santé des intervenants, des usagers et de l’environnement ?

Autant de sujets abordés qui démontrent tant la technicité de la peinture anticorrosion que la vitalité d’une filière attentive à la fois aux évolutions, aux innovations et au respect de l’environnement. Vous retrouverez au fil des pages de ce second numéro de la Revue de l’Antico des synthèses des ateliers proposés.

Des exposants encore plus nombreux, des témoignages multiples, des démonstrations et des exposés suivis par un nombre croissant de visiteurs… Le succès des RPA 2017, organisées conjointement par le Cefracor et la Filière Peinture Anticorrosion, ne se dément pas.

Notez dès à présent les dates des prochaines RPA, les 20 et 21 mars 2018 ! Des nouveautés seront au rendez-vous...

LA PRÉPARATION DE SURFACE, UN SUJET PRIMORDIALPRÉPARER LES SURFACES DE FAÇON ADAPTÉE SUR LE PLAN TECHNIQUE ET ENVIRONNEMENTAL ÉTAIT LE THÈME CENTRAL DE CETTE 6ème ÉDITION DES RENCONTRES DE LA PEINTURE ANTICORROSION LE 22 MARS DERNIER�

La préparation de surface est essentielle pour assurer une bonne tenue et une protection durable

Édito

Didier Champeval - Président de l’ACQPA et du GEPICharles Mandel - Président du Groupement Antico du SIPEV

Pierre Navarre - Président de l’OHGPI

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Je suis ici en formation puisque cette journée s’inscrit dans mes heures de formation. Expert pour les assurances, j’interviens régulièrement dans le cadre de sinistres en lien avec la corrosion. D’où mon intérêt pour les dernières avancées techniques et la possibilité de discuter avec des professionnels.

CPA Experts - Alain Morin

Je suis ici en tant que prescripteur de solutions techniques. De plus en plus, les maîtres d’ouvrages, publics comme privés, nous demandent de prendre en charge des problématiques spécifiques dans le cadre de marchés en concession-conception-réalisation, pour les gros projets en France et à l’export. C’est un rôle grandissant : pour répondre à cette évolution de nos clients, il nous faut nous tenir informés des évolutions techniques, des innovations, des nouveaux process… Et j’ai ici l’occasion de rencontrer des entreprises compétentes.

VINCI Construction Grands Projets - Tristan Lecomte (Référent technique Structures métalliques)

UNE JOURNÉE POUR …

S’INFORMER

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Pour la partie caténaire, l’anticorrosion est un sujet très important. Ces Rencontres nous permettent de nous documenter sur des nouveautés, produits comme techniques, pour être en mesure de choisir les solutions adéquates.

SNCF RESEAU (Etude et expertise caténaire) - Imen Meziani

Je viens à cette journée car je suis dans l’anticorrosion depuis maintenant 10 ans. Spécialiste dans ce domaine, même si j’ai changé de fonction, je continue à m’intéresser au sujet et je viens donc prendre le pouls des nouveautés et échanger.

SNCF RESEAU (ouvrages d’art) - Aurélie Lebredonchel - Animatrice Qualité et Sécurité du Département des Ouvrages d’Art

Innovation : c’est le maître mot dans notre profession ! C’est pourquoi je suis présent, pour voir ce qui se fait chez mes confrères, et aussi prospecter car je viens de monter mon entreprise.

Franchi SAS - Fabien Salas - Chargé d'affaires

DÉCOUVRIR

RENCONTRER

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LA PRÉPARATION DE SURFACES, ENJEUX ET PROCÉDÉS

REVUE ANTICO

Chacun en est convaincu : c’est bien la triade qualité de préparation de surface / qualité du système de peinture retenu / qualité de la mise en œuvre de la peinture qui assure les performances d’ensemble de la qualité d’un revêtement� La préparation, en tant qu’étape préalable, a donc une importance primordiale� En effet, pour qu’il y ait adhérence, il est nécessaire d’avoir des liaisons directes entre le substrat et le revêtement, donc d’éliminer les agents étrangers déposés sur la surface, et qu’une rugosité facilite l’accrochage� Sur ce dernier point, les avis ne sont pas complètement tranchés concernant la rugosité nécessaire, comme il a été possible de le constater durant les RPA� Rappel sur quelques paramètres en lien avec la préparation de surface�

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4 objectifs 1/Élimination des défauts de l’acier

• Bavures• Arêtes vives• Défaut de laminage• Projections de soudage• Porosités

2/Élimination des contaminants visibles• Rouille et produits d’oxydation• Calamine• Graisse et huile• Poussière et salissure• Eau et humidité• Anciens revêtements• Fouling

3/Élimination des contaminants non visibles• Sels solubles dans l’eau

4/ Création d’une rugosité

ACIER : Quels sont les objectifs Retours sur l’atelier de 2016 consacrée aux contaminants

de surface

La perte d’adhérence est bien souvent liée à une propreté défectueuse de la surface, au niveau du support ou entre les couches, et ce tant pour la construction neuve que pour la maintenance, d’autant plus que les contaminants de surface sont de natures diverses et variées : corps gras, poussières, eau, sels solubles���

Pour utiliser les moyens appropriés afin d’établir la propreté, il est nécessaire d’effectuer un certain nombre de contrôles adéquats visant à diagnostiquer la contamination éventuelle�

Pour en savoir plus : www.filiere-peinture-anticorrosion.fr/evenements/ et retour sur l’atelier dans la Revue de l’antico N° 1

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Béton Pour le béton, l’étape de reconnaissance du support est « encore » plus primordiale pour assurer une préparation de surface adaptée, sachant que l’état interne du béton, à la différence de l’acier, peut influencer les performances du revêtement� L’étape de diagnostic préalable comporte notamment l’identification des défauts de surface du béton et la détermination de sa teneur en humidité�(voir en page 18 l’article consacré au béton)

Les traitements mécaniques Des particules abrasives sont introduites dans un jet d'air comprimé ou projetées par une machine centrifuge afin de décaper la surface d'acier. La surface est ainsi nettoyée et la projection d’abrasif, en fonction des qualités d’abrasif choisies, de leur granulométrie, combinées avec leur vitesse, leur distance et leur temps de projection, confère la rugosité propice à l’accrochage « mécanique » de la peinture. Si anciennement, le sable de rivière était très utilisé, aujourd'hui, il existe une gamme très large d’abrasifs utilisables (minéraux, métalliques, synthétiques, …) et le décapage abrasif peut être associé à de l’eau.Lorsque la protection d’abrasif n’est pas retenue, on peut avoir recours : ▶ au nettoyage à la main et aux outils manuels (degrés de

soins St3 ou St2), ▶ au décapage à l’acide (Be),▶ au décapage UHP.Il s’agit de décapage à l’eau : HP pour haute pression, THP pour très haute pression, ou UHP pour ultra haute pression, soit respectivement 70 à 100, 100 à 140 et supérieure à 140 MPa selon la NF T 35-520. Née dans le milieu de la marine, cette technique peut permettre de conserver une partie de l'ancien revêtement ou de l'éliminer complètement. Elle ne peut créer de rugosité comme la projection d’abrasif (sec ou humide) mais restitue la rugosité d’origine.

Quelles sont les techniques de décapage : ce que dit l’OHGPI

Il n’existe pas une seule préparation, mais des préparations en fonction du support, de l’environnement…

C’est notamment ce qu’avait démontré Roberto Malfanti, Managing and Technical Director de IMC Engineering SARL lors de son exposé aux premières Rencontres de la Peinture Anticorrosion en 2012, légèrement amendé ci-dessous.

Pour en savoir plus : www.filiere-peinture-anticorrosion.fr/evenements

Élimination des défauts

de surface de l’acier et

rectification des soudures

Dégraissage

Élimination des sels solubles

Nettoyage et décapage

Dépoussiérage

Quelles sont les différentes opérations ?

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Tout part d’un postulat de départ, comme l’a souligné Joao Azevedo : « Souhaite-t-on mettre en œuvre une préparation de surface

« correcte », avec un choix absolu, ce qui veut dire que l’on vise un décapage par abrasif, ou une préparation de surface « adéquate », prenant en compte le « contexte » et tenant compte du fait qu’il existe désormais des peintures appropriées ? ». Ou pour le dire autrement, faut-il se fier à la seule « doctrine » ou examiner des paramètres complémentaires pour pouvoir arbitrer entre performance, temps et coûts de réalisation,

impact sur les autres travaux se déroulant à proximité. Le choix de la préparation de surface résulte donc d’un arbitrage, pour trouver le mode le plus approprié.

Car le décapage UHP n’en est plus à ses débuts et a désormais fait ses preuves, au fil des chantiers, depuis près de 30 ans. Ses facteurs de succès, tout comme ses avantages et ses limites, sont désormais mieux connus, renseignés et compris. La technologie est désormais plus rapide et plus sûre. Ses avantages certains, et notamment son caractère plus respectueux de l’environnement, n’empêchent pas

LE DÉCAPAGE PAR UHP

REVUE ANTICO

Née dans le milieu de la marine, la technique du décapage à l’eau à ultra-haute pression (UHP) a fait lentement son chemin dans d’autres secteurs� Joao Azevedo est revenu sur les caractéristiques de la préparation de surface par UHP et a exposé, au vu de son expérience au sein de Sherwin-Williams Protective & Marine Coatings (fabricant et fournisseur mondial de systèmes de revêtement protecteur, maritime et de sol haute performance), les solutions aujourd’hui possibles pour supprimer certaines limites de ce type de préparation� Et pour la généraliser aux constructions neuves�

Joao AZEVEDODirecteur Marketing EMEASherwin-Williams

Le choix du décapage abrasif n’est pas toujours pertinent. Tout comme celui du décapage UHP. Mais il faut juger en toute connaissance de cause.

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l’existence de limites en lien avec le phénomène de l’oxydation flash, le possible manque de rugosité… Vraies limites, certes, mais des réponses existent aujourd’hui: de fait, la qualité finale de la protection résulte d’une conjugaison : « Il faut donc sélectionner un système de peinture qui soit compatible avec l’humidité, une rugosité plutôt basse et une oxydation flash, qui ait fait ses preuves en UHP (données d’essai de laboratoire confirmant la compatibilité et historique de performance) et qui puisse mettre en avant des résultats chiffrés concernant les économies de temps et de coût ».

Car bien des « barrières » ont sauté concernant l’utilisation de l’UHP, et l’UHP est devenue une technologie mature sur laquelle plusieurs grands acteurs ont un fort retour d’expérience. Il est désormais démontré que l’on peut dépasser le niveau d’oxydation flash OF1, et une étude, menée par le MAPIEM et dont les résultats avaient été présentés aux RPA 2012, a par ailleurs démontré que « le décapage à l’eau UHP, en conduisant à une excellente propreté, permet une bonne adhérence même avec une rugosité faible. » Les premières certifications sont apparues courant des années 2000. Si désormais, l’UHP gagne aussi la construction neuve, reste peut être une barrière psychologique à dépasser, celle du visuel argenté…

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Le Pont Louis I Le Pont Louis I, à Porto, est un pont en arche à deux tabliers, inauguré le 31 octobre 1886, et inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco� En 2004, il a fait l’objet d’une rénovation, avec un décapage complet à l’UHP� Il a été calculé que ce mode de décapage avait entrainé une réduction des coûts de 35 % concernant le traitement des résidus� Pour le moment, et depuis désormais plus de 12 ans, le pont ne souffre d’aucune corrosion�

La SNCF a réalisé le premier test grandeur nature en UHP en 1994 sur l’ouvrage de Fumay (Ardennes)� En 2001, elle approuve l’UHP, testé sur éprouvettes mouillées� Depuis, la SNCF utilise cette technique pour une grande majorité de ses ouvrages à remettre en peinture�

Ce que dit la circulaire G40 de l’OHGPI sur la maintenance des structures métalliques : revêtement sur décapage UHP Il est admis que, par rapport à une préparation classique par projection d’abrasif, la préparation de surface par UHP, capable d’ôter toute trace d’ancienne peinture et de résidus contaminants, ne peut générer une rugosité de surface autre que celle résultant des préparations de surface antérieures ni, en l’état actuel des technologies, éliminer une calamine très adhérente� De ce fait, l’OHGPI peut homologuer des garanties anticorrosion ou d’aptitudes en fonction de deux cas : avec préparation initiale, sans préparation initiale�

En l’absence de rugosité initiale, des réductions ou des exclusions de garantie sont applicables�

L’OHGPI attire de plus l’attention sur les contraintes résultant des moyens de mise en œuvre suivants :

▶ utilisation de la lance dans des espaces confinés,

▶ emploi éventuel d’inhibiteur de corrosion,

▶ qualité de l’eau utilisée,

▶ évaluation de l’oxydation flash,

▶ utilisation d’un primaire adapté à la préparation de surface par UHP�

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Toutes les présentations faites lors des ateliers sont disponibles sur le site www.filiere-peinture-anticorrosion.fr

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ès 1919, le plomb apparait dans le tableau de reconnaissance des maladies professionnelles, qui atteste d’un lien désormais

reconnu entre l’activité et l’exposition, et certaines maladies ; plusieurs réglementations sont élaborées au cours du 20e siècle, avant l’interdiction en 1949 des peintures à la céruse de plomb. Aujourd’hui classé en tant qu’agent chimique CMR, le plomb, à partir du moment où sa présence

est attestée, implique la mise en place de mesures spécifiques de prévention pour réduire l’exposition des travailleurs au niveau le plus bas possible techniquement. Les travaux exposant au plomb et à ses composés sont soumis aux dispositions du Code du Travail sur la prévention du risque chimique et à celles spécifiques aux substances cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (articles R. 4412-59 à R. 4412- 93).

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PRÉCAUTIONS ET TECHNIQUES

DÉCAPAGE DES PEINTURES AU PLOMB :

LA MAINTENANCE DES OUVRAGES D’ART PEINTS AU PLOMB EST UN PROBLÈME MAJEUR� CAR SI LE PLOMB N’A ÉTÉ QUE RÉCEMMENT INTÉGRÉ AUX RISQUES CHIMIQUES, SON CARACTÈRE TOXIQUE N’EN EST PAS MOINS AVÉRÉ� INTERDIT AUJOURD’HUI (POUR SES APPLICATION HISTORIQUES, PEINTURE À LA CÉRUSE, CANALISATION D’EAU…), IL A ÉTÉ COURAMMENT EMPLOYÉ DANS LA FABRICATION DES PEINTURES CAR IL OFFRAIT UNE BONNE PROTECTION DES SUPPORTS AINSI QU’UNE BONNE TENUE DES PEINTURES� AUJOURD’HUI, DÉCAPER DES OUVRAGES PEINTS AU PLOMB RÉPOND À UN PROCESS BIEN SPÉCIFIQUE�

Identification nécessaire des anciens revêtements avant travaux

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LES OBLIGATIONS DU MAITRE D’OUVRAGE…

Comme l’indique une plaquette du GEPI réalisée sur le sujet « Les maîtres d’ouvrages doivent réaliser un diagnostic de présence de plomb préalablement à tous travaux de maintenance sur des ouvrages anciens construits avant 1948, voire dans les années suivantes en cas de doute et suivant le principe même du devoir de précaution et d’information, eu égard aux risques importants qu’ils feront encourir aux personnels des entreprises extérieures à qui ils confieront leurs travaux. Le diagnostic a pour objectif d’identifier les revêtements susceptibles de contenir du plomb et de décrire leur état de conservation afin de déterminer les risques pour les opérateurs ». Si la présence de plomb est avérée, au-delà de ce diagnostic, le maitre d’ouvrage est tenu :▶ de faire établir le Plan Général en matière

de Sécurité et de Protection de la Santé (PGCSPS) ou Plan Général Simplifié (CSPS),

▶ de planifier les travaux afin d’éviter toute coactivité avec d’autres corps d’états dans les zones polluées,

▶ d’effectuer, avant le démarrage des travaux, un contrôle initial d’empoussièrement surfacique sur le sol, afin de pouvoir le comparer avec ceux du contrôle réalisé en fin de chantier,

▶ de mettre hors service les installations existantes (gaz, électricité…) situées dans la zone de travail et pouvant présenter des risques pour les intervenants,

▶ d’effectuer un contrôle final d’empous-sièrement surfacique sur le sol avant démobilisation du confinement et restitution de l’ouvrage,

▶ de veiller à l’élimination des déchets et du traitement des eaux polluées (contrôle de son prestataire),

▶ de mettre à jour après travaux le Dossier d’Intervention Ultérieure sur l’Ouvrage (DIUO) selon le cas.

…ET DES ENTREPRISES EN PREMIÈRE LIGNE

L’entreprise doit remplir ses obligations pour protéger ses salariés, les personnes qui interviennent en lien avec le chantier, et protéger l’environnement. Tous les personnels intervenant lors des chantiers de rénovation d’ouvrages anciens sont concernés, et donc à plus forte raison les personnels qui réalisent les travaux de décapage, quel que soit le type de décapage, mais aussi les travaux d’enlèvement des déchets de décapage (abrasifs et traitement des eaux polluées par le plomb). Concernant la protection des salariés, il s’agit pour l’entreprise de : ▶ Choisir la méthode de travail la moins

émissive▶ Capter les émissions de poussières ou de

fumées à la source▶ Ventiler la zone de travail pour abaisser

la concentration de poussières (pas de recyclage)

▶ Éloigner autant que possible les salariés des sources d’émission de plomb

▶ Limiter le nombre de salariés exposés▶ Équiper les salariés exposés de protection

adaptées pour la peau, les muqueuses et les voies respiratoires

▶ Équiper le chantier ou l’atelier d’une unité de décontamination adaptée comprenant un vestiaire en zone « polluée », une douche et un vestiaire en zone propre

▶ Former les salariés aux risques et aux bons gestes de protection et d’hygiène

▶ Transmettre la fiche de poste (mentionnant en particulier le risque d’exposition au plomb) au Médecin du Travail afin qu’il réalise le suivi médical des salariés.

Concernant la protection de l’environne-ment, elle est tenue de :▶ Assurer le maintien de la totalité de la

peinture dans le confinement de la zone de travail

▶ Récupérer ce déchet pour l’évacuer en Installation de Stockage des Déchets Dangereux.

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QUELS SONT LES DANGERS D’UNE EXPOSITION AU PLOMB ? Le plomb peut pénétrer dans l'organisme par le nez (poussières, fumées) ou la bouche (mains sales, aliments souillés). En revanche, il ne passe pas à travers la peau. Il provoque des maladies graves en s’accumulant dans l’organisme, en particulier dans les os, où il peut rester plusieurs dizaines d’années. Il s'élimine très lentement.Le plomb a des effets au niveau du système nerveux (détérioration des capacités intellectuelles, atteinte des nerfs moteurs périphériques…), au niveau des reins (insuffisance rénale chronique), du sang (anémie), du système digestif (coliques...). Il peut également être responsable d'anomalies au niveau de la reproduction chez la femme (avortement, accouchement prématuré…) comme chez l'homme (altération de la production des spermatozoïdes).

Tenue de protection

Confinement sur conduite forcéeUnité mobile de décontamination

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Aude BOGEY,Ingénieur conseil au laboratoire de toxicologie industrielle et

Frédéric MATEUS, contrôleur de sécurité BTP à l’antenne départementale de Paris – service prévention des risques professionnels de la Cramif�

Sébastien ALEXIS,(SEP� EXP� PATRIMOINE) Pôle Expertise et réparation Expertise – Contrôle – Qualité SNCF RÉSEAU / DIRECTION INGENIERIE & PROJETS / DÉPARTEMENT DES OUVRAGES D’ART

L’EXPÉRIENCE DE LA SNCFÀ SNCF Réseau, notre patrimoine est notamment constitué de 41 500 ponts, dont 1/5 de ponts métalliques� Il est aisé de comprendre, au vu de l’âge de notre patrimoine, que nous sommes confrontés de manière plus que régulière à la pro-blématique de la rénovation du système anticorrosion d’ouvrages intégrant des peintures au plomb� D’autant que la main-tenance sur les 30 dernières années a pris du retard et nous sommes aujourd’hui dans une phase de remise en peinture� SNCF Réseau a des contraintes bien spé-cifiques : nous devons intervenir dans des délais courts, pour perturber a minima le trafic, et souvent nos ouvrages sont

situés dans des lieux d’une grande valeur environnementale et riche en matière de biodiversité, des points qui exigent une attention toute particulière notamment pour les rejets� SNCF Réseau a son propre référentiel et ne travaille qu’avec des entreprises agréées� Ceci n’empêche pas d’être aussi très présent sur le chantier, pour vérifier la bonne prise en compte de nos attentes : nous imposons un état des lieux avant et après travaux, nous imposons l’absence de tout rejet dans l’environnement et nous nous assurons tout au long du chantier que les opéra-teurs sont bien équipés, que les niveaux d’empoussièrement respectent les obli-gations… Ces chantiers vont s’échelonner sur au moins 20 ans, voire plus� Et nous redoutons de devoir sous peu relever le défi de chantiers conjuguant la présence de plomb et d’amiante : un cocktail détonnant !

La toxicité du plomb est connue depuis longtemps et le plomb et ses composés sont classés comme agents CMR (agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction)� Si les effets de l’exposition au plomb sur la santé sont désormais mieux connus, notamment pour des plombémies infé-rieures à 100 µg/L de sang, le risque lié à une exposition au plomb lors d’une activité professionnelle est parfois moins perçu par les donneurs d’ordre et les entreprises car les conséquences sont moins directe-ment perceptibles, contrairement aux accidents du travail�Le Code du Travail fixe pour le plomb et ses composés une valeur limite d'exposi-tion professionnelle (VLEP) réglementaire contraignante, à ne pas dépasser en moyenne sur 8 heures dans l’atmosphère des lieux de travail, de 0,1 mg/m3 (article R� 4412-149)� Mais le respect de cette valeur limite d’exposition professionnelle est un objectif minimal de prévention� L’évalua-tion des risques doit conduire au choix des moyens et techniques de prévention et de protections propres à supprimer les expo-sitions� À défaut, il convient de les réduire au plus bas niveau possible et toujours en dessous des valeurs limites d’exposition

professionnelle� Ce qui implique de bien évaluer en amont le risque « plomb » sur chantier pour prendre toutes les mesures techniques nécessaires de protection des salariés�Il est important de noter que les diagnos-tics CREP (constat de risque d’exposition au plomb) et DRIPP (diagnostic de risque d'intoxication par le plomb) consistent à mesurer les concentrations de plomb dans les revêtements, mais ne demandent pas de repérer toutes les autres sources de plomb présentes sur un chantier telles que les canalisations en plomb ou les peintures au plomb sous carrelage (en l’absence de mesure destructive)� En complément, le chantier test présente donc un outil privi-légié pour évaluer les risques et choisir les protections adaptées, collectives comme individuelles (par exemple, niveau de ven-tilation, type de masque)� En tout état de cause, la priorité doit être de prendre toutes les mesures au niveau organisationnel et dans le choix des tech-niques de travail, pour éviter l’exposition, ou à défaut la réduire : les seuls équi-pements de protection individuelle ne constituent pas une réponse appropriée�

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QUELLE QUE SOIT LA SOLUTION DE PROTECTION MISE EN ŒUVRE, L’APPLICATION D’UN SYSTÈME DE PEINTURE COMPLÉMENTAIRE PERMET D’ACCROÎTRE LA DURABILITÉ ET D’ÉLARGIR LE PANEL ESTHÉTIQUE�

QUELLE PRÉPARATION DE SURFACE ?

GALVANISATION, MÉTALLISATION, PRIMAIRES RICHES EN ZINC :

Soumis au milieu ambiant, l’acier se dégrade de manière inéluctable en se transformant en oxydes de fer. Cette destruction

s’opère, bien entendu, à une vitesse directement liée à l’agressivité du milieu (humidité, température, rayonnement UV, exposition chimique), le phénomène étant évidemment plus rapide en bord de mer ou en atmosphère industrielle. La protection est donc un élément indispensable de la durée de vie de l’ouvrage, et la durée et l’efficacité de la protection contre la corrosion est une donnée essentielle pour les maîtres d’ouvrage qui souhaitent, dès la phase de conception, tout à la fois préserver

leur patrimoine et minimiser le budget d’entretien. Dans le secteur du bâtiment et du génie civil, il existe trois techniques principales de protection de l’acier par le zinc, à savoir la galvanisation à chaud, la métallisation et la mise en peinture avec des primaires riches en zinc.

LES PEINTURES CONTENANT DU ZINC

La solution peinture se décline selon deux typologies : inorganiques (principalement solvantées) ou organiques. Les inorganiques sont caractérisées par leur très haute durabilité sous conditions atmosphériques (très bonne résistance à la température), l’effet de protection cathodique du zinc étant maximisé du fait du liant conducteur (alkyl silicate) qui optimise donc l’effet de pile. Alors que la norme française distinguait le taux de zinc des deux familles de peintures, son remplacement par l'ISO harmonise ce taux. Le coût entre les deux est plus proche, ce qui pénalise de facto les peintures inorganiques, plus techniques à appliquer. Elles offrent la même plage de résistance

aux acides et bases (5 < pH <10) que les deux autres techniques de protection par le zinc et réclament également une préparation de surface poussée, et ce contrairement aux peintures organiques qui sont moins sensibles au profil de rugosité. Ces dernières sont donc plus faciles à appliquer (recouvrement plus rapide et diminution du risque de bullage), tout en offrant des propriétés mécaniques supérieures. Quel que soit le revêtement utilisé il est recommandé, en fonction des ambiances, de revêtir les substrats au moyen d’un système de peinture adapté (3 ou 4 couches avec intermédiaire époxy et finition polyuréthane ou polysiloxane) afin de prolonger l’effet de protection anticorrosion par effet barrière sur les couches suivantes, d’améliorer la résistance chimique et, bien entendu, d’assurer l’intégration paysagère, en donnant à la structure l’esthétique finale (teintes) souhaitée par l’architecte ou le maître d’ouvrage. La mise en peinture liquide ou en poudre de la galvanisation (systèmes Duplex) permet, de plus, d’éviter le risque d’infiltration de la rouille blanche, sels de zinc nuisibles à l'environnement.

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2. PRÉPARER UNE SURFACE GALVANISÉE

Rappel sur la galvanisation à chaud : elle consiste à revêtir la surface des pièces métalliques d’un revêtement assurant, tout à la fois, la protection physique et électrochimique en les plongeant dans un bain de zinc en fusion (température > 420°C). Ce process industriel nécessite

l’enchaînement de différentes phases pour obtenir des épaisseurs de zinc variables suivant la nature de l’acier. Principale limite : la taille des pièces, les éléments de grandes dimensions ne pouvant, bien entendu, pas être immergés dans les bains de galvanisation. Autre écueil technique : la présence de points singuliers (trous, filetage) qui doivent être obstrués, ce qui nécessite un perçage ultérieur et donc de possibles zones

de dégradation. Il faut également prendre avec précaution l’argument commercial quelque peu fallacieux qui consiste à associer la durabilité avec l’importance du revêtement protecteur car, au-delà d’une certaine épaisseur, la couche de galvanisation devient cassante. Les résistances mécaniques plus faibles peuvent engendrer d’autres pathologies, le rôle de protection cathodique n’étant dès lors plus assuré. ▼

Préparation de surface de la métallisation

▶ Protection de la métallisation avant peinture pour éviter une contamination ou une oxydation due à de la condensation

▶ Application d'un bouche-pore (généralement dans les 4 heures qui suivent pour une hygrométrie de 70 % max) : 3 cas de figure :• Produit appliqué à une épaisseur < 20µm• Produit appliqué à une épaisseur > 20µm- Application préalable du primaire dilué fortement - Application du primaire par la méthode du voile de dégazage (mist-coat)

▶ Le bouche-pore est généralement de type époxydique (t°<120°C) ou de type silicone (t°>120°C)

Systèmes de peinture recommandés

▶ Métallisation- En général, en ambiance C3/C4, systèmes bicouches avec primaires époxys

et finitions polyuréthanes ou polysiloxanes- En ambiance C5, systèmes tricouches avec primaires époxys et finitions

polyuréthanes ou polysiloxanes

1. PRÉPARER UNE SURFACE MÉTALLISÉE

Rappel sur la métallisation : elle consiste, quant à elle, à fondre le zinc (ou zinc aluminium), présenté sous forme de fil, puis à le projeter en fines particules sur les pièces en acier à l’aide d’un pistolet à flamme ou à arc électrique. Les particules de métal fondu se lient entre elles au contact du support en formant alors une pellicule protectrice. Le procédé réclame une préparation de surface maximale (Sa3) ainsi qu’une rugosité importante afin d’assurer la cohésion parfaire entre le métal fondu et l’acier, l’épaisseur pouvant varier de 100 à 250 µm selon les ambiances et les spécificités requises.

LE RÔLE DU ZINC

La corrosion des métaux est un phénomène naturel, résultant d’une réaction électrochimique (effet de pile) entre la pièce métallique exposée et son environnement� Le zinc, présent dans le revêtement mis en œuvre (galvanisation, métallisation, peinture) assure le rôle de protection cathodique, par anode sacrificielle, en étant consommé (oxydation) à la place de l’acier et ce à une vitesse plus lente (cinétique environ 25 fois moins rapide)� En s’affranchissant des impuretés, les revêtements obtenus par galvanisation ou métallisation sont composés pratiquement de 100% de zinc� Quant aux peintures riches en zinc, la présence obligatoire d’un liant fait qu’il est impossible d’aller au-delà d’un certain taux� La norme européenne IS0 12944 impose un pourcentage supérieur à 80 % de poussière de poudre de zinc, alors que la norme américaine SSPC PAINT 20 comporte trois catégories : Niveau 1 (>85%), Niveau 2 (entre 77 et 85%) et Niveau 3 (<77%)� À noter l’existence d’un second référentiel SSPC PAINT 29 dans lequel le pourcentage de zinc est supérieur à 65%� Les standards britanniques distinguent quant à eux deux limites inférieures, à savoir 90% pour la 5493 et 85% pour la 5462�

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La principale erreur des acteurs du monde de la peinture est de ne pas avoir fait de véritable distinguo entre les solutions organiques et inorganiques, là où les cahiers des charges parlent de peintures riches en zinc� Alors qu’il existe des diffé-rences de qualité très importantes entre les deux et qu’il s’agit de deux chimies totalement différentes� Si les peintures organiques se révèlent plus faciles à appliquer (préparation de surface moins exigeantes et risques de bullage faibles),

avec des propriétés mécaniques supé-rieures (adhérence, impact), elles sont en revanche moins performantes en termes de durabilité� Les peintures inorganiques sont, dans la pratique, très proches de la galvanisation, les études comparatives entre les deux techniques ayant démontré des résultats très similaires au niveau résistance et durabilité� La galvanisation se heurte bien entendu aux limites de fai-sabilité (dimensions des bains) inhérentes à la technique�

Préparation de surface

▶ Elle est définie en fonction de la nature des formulations des peintres, du degré d’oxydation de la galvanisation, des éventuelles salissures superficielles et du lieu d’application (atelier ou chantier).

▶ Les principaux procédés : • Sans préparation.• Lavage à eau chaude (simple ou HP) + séchage.• Lavage avec une solution ammoniacale ou dégraissante

+ séchante.• Grattage, brossage et ponçage.• Dérochage mécanique.• Dérochage chimique chromatation. • Phosphatation.

▶ Une attention particulière doit être apportée à la rouille blanche (notamment si transport ou stockage sous plastique, qui entraine une condensation).

Mise en peinture

▶ Les peintures, liquides ou en poudre, destinées à l’application sur la galvanisation sont spécialement formulées (liste restreinte de liants / combinaison liants-pigments-solvant)

▶ Pour les systèmes de peintures liquides, il peut s’agir : • De peintures à 1 ou 2 composants• De peintures solvantées ou hydrodiluables• De peintures appliquées en 1 ou 2 couches pour tous les modes• De peintures à séchage air.

▶ La couche de peinture doit être appliquée au plus tard dans les 24 heures qui suivent la préparation. La formation ou la présence de produits de corrosion du zinc doit être évitée en toutes circonstances. Pour les couches de zinc prétraitées chimiquement, le délai limite et les circonstances spécifiées par le fournisseur (de produits chimiques) doivent être respectées.

▶ À noter que des orientations sont données concernant l’épaisseur du système de peinture par la norme ISO 12944-5.

Philippe CABARET, Directeur Général de CARBOLINE France

Qu’est-ce qu’une peinture dite duplex ?

On entend par système Duplex, le système obtenu par l'application d'un revêtement organique (peintures liquides ou peintures en poudre) sur l'acier galvanisé à chaud, avec un effet synergétique qui permet de renforcer la protection de l’acier, la peinture protégeant la galvanisation des incidences environnementales et évitant son oxydation. Peindre l'acier galvanisé à chaud contribue ainsi à prolonger la durée de vie de l’ouvrage, à embellir l’ouvrage et à répondre à des impératifs de signalisation ou de camouflage�

3. PRÉPARER UNE SURFACE REVÊTUE D’UN PRIMAIRE RICHE EN ZINC

Comme pour la surface métallisée, la préparation de surface pour peindre avec une peinture inorganique – poreuse – requiert l’application d’un primaire soit en faible épaisseur (20 à 40 µm) soit appliqué suivant la méthode du voile de dégazage (mist-coast). Auparavant, l’hydrolyse complète doit être vérifiée par la méthode du test à la méthyl éthyl cétone (ASTM D4752). A contrario, les peintures organiques ne nécessitent pas systématiquement de précaution particulière en préparation de surface si ce n’est l’élimination des éventuels sels de zinc et la vigilance sur les couches de fortes épaisseurs pouvant causer du bullage.

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LE DÉCAPAGE PAR UHP A PRIS CES DERNIÈRES ANNÉES UNE GRANDE AMPLEUR DANS LA MARINE� ALORS MÊME QUE JUSQU’AU DÉBUT DES ANNÉES 90, LE DÉCAPAGE PAR ABRASIF ÉTAIT MAJORITAIREMENT - SI CE N’EST EXCLUSIVEMENT - UTILISÉ, L’ÉVOLUTION DES TECHNOLOGIES UHP, DES CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES, LA RECHERCHE SYSTÉMATIQUE DE RÉDUCTION DES DÉLAIS (AUTANT POUR L’ENTRETIEN QUE POUR LA CONSTRUCTION NEUVE) ET DES COÛTS AINSI QUE LA MISE EN PLACE DE STANDARDS ONT PERMIS DE DÉVELOPPER L’USAGE DE L’UHP�

LA MARINE S’EST MISE À L’EAU…

MARINE ET DÉCAPAGE UHP

ais cette technique, comme toute autre, présente des avantages ainsi que des inconvénients et ne convient

pas dans tous les cas de figure. Désormais utilisée depuis plusieurs années, il est possible de prendre en compte des retours d’expérience multiples concernant l ’UHP qui permettent tout à la fois d’en mesurer les limites mais également de juger sur pièce des résultats en matière de performance et de mieux sélectionner les revêtements de peinture anticorrosion adaptés à ce mode de préparation.

M QUE DIT LA NORME ?Différentes normes traitent de l’UHP : l’ISO, l’AFNOR, le NACE. Si on se réfère à la norme ISO 8501-4, il convient comme l’a noté Damien Prigent (TSS Manager - Jotun Performance Coatings) de noter que les performances suffisantes sont obtenues avec une préparation au degré de soin minimum Wa 2 (3 degrés de soin en Wa, le Wa 2 correspondant au niveau intermédiaire avec un décapage minutieux à l’eau sous haute pression), que dans tous les cas, le degré maximum pour l’oxydation flash accepté est M (soit sur 3 degrés celui correspondant à une oxydation flash moyenne) et que pour les surfaces de type DP I (surface revêtue

d’une couche primaire d’atelier en epoxy oxyde de fer qui a subi des dégradations) et DP Z (surface d’une couche primaire d’atelier en silicate de zinc qui a subi des dégradations) le degré de soin Wa 2 est accepté.

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QUEL REVÊTEMENT ?Si on raisonne dans l’idéal, la couche primaire idéale devrait présenter les caractéristiques suivantes : compatible avec tout type de profil de rugosité, avec tout type de degré de soin, applicable sur de l’oxydation flash, compatible avec les peintures existantes, recouvrable par tout type de revêtement et de peinture, facile d’emploi, ayant un fort pouvoir mouillant complété par une faible tension de surface, acceptant une application sur des surfaces condensantes non ruisselantes et enfin applicable dans des conditions extrêmes. Ce sont donc des produits dits « Surfaces Tolérantes » qui sont le plus adaptés, revêtements épais que l’on désigne comme des Époxy-Mastics. Avec deux inconvénients néanmoins notés par Damien Prigent : « ces revêtements offrent une faible rétention de la couleur et parfois, on constate des remontée d’amines, ce qui nécessite un nettoyage avant recouvrement ».

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L’UHP : UN PROCÉDÉ COMPÉTITIFLe décapage UHP a aujourd’hui fait ses preuves dans la construction et la maintenance navale� Les évolu-tions des technologies UHP, couplées aux évolutions des exigences environ-nementales et à différentes études de caractérisation et de qualifica-tion démontrant ses performances et cadrant son utilisation ont conduit à son développement et à des chan-gements industriels� Pour ce qui nous concerne, dans les années 90, le décapage était réalisé quasi exclu-sivement par projection d’abrasif… et aujourd’hui, quasi exclusivement par UHP en maintenance comme en construction� Il reste bien entendu quelques limites au décapage UHP : les critères concernant l’oxydation flash ne sont pas encore compléte-ment objectifs, ce qui peut laisser place à l’interprétation… un élément peu appréciable� Pour nous le décapage UHP est utilisé principale-ment pour les surfaces en extérieur : pas question en effet d’introduire de l’eau dans un navire� Enfin, s’il est pertinent pour des surfaces simples

et d’accès direct, il l’est beaucoup moins pour des zones exigües ou complexes : il faut un certain recul à l’opérateur pour pouvoir le mettre en œuvre en toute sécurité et se posent alors des problèmes d’accessibilité des zones à décaper� On ne peut également pas traiter les retours de profilés qui peuvent l’être par contre grâce au rebond lors d’un décapage par projection d’abrasif� Si avec l’UHP, le confinement n’est pas toujours nécessaire, ce qui représente un avantage certain en temps et en coût, la collecte des eaux de décapages peut parfois s’avérer complexe� Les coûts de retraitement des eaux polluées s’avèrent cependant géné-ralement moins coûteux que celui de l’abrasif contaminé� Le traite-ment des eaux peut aujourd’hui être réalisé directement sur chantier par la mise en place de filtration à étage (filtre à ruban, décantation, résines ioniques)� Le développement de l’assistance mécanisée permet aujourd’hui également de mieux collecter à la source lorsque les surfaces sont relativement simples�

Christian FAVENNEC, Expert senior peinture DCNS

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Cette étude a pris en compte 1: Connaissance de l'agressivité des conditions

environnementales et d'exploitation des navires.

2: Etats de surface obtenus par décapage à l’eau UHP, comportement des systèmes de peinture appliqués.

D’où il ressort que : ▶ Le décapage à l’eau UHP ne crée pas de

nouvelle rugosité ; ▶ Le primaire d’atelier au zinc n’est jamais

complètement éliminé ; ▶ Le comportement des systèmes de

peinture testés est similaire à ce qui a lieu après décapage à l’abrasif (degré de soin Sa 2 ½) si la concentration surfacique en oxydes de fer est inférieure à 1 g/m2.

Mise au point d’un mode opératoire de détermination in situ de la concentration en oxyde de ferLe niveau de propreté semble être un critère de tenue et de durabilité aussi important que le profil d’ancrage d’un système de peinture sur une surface.Fabrice Crolet, de la DGA de Toulon, a souligné que sur l’ensemble des navires de la DGA, peu sont touchés par des problèmes liés au décapage UHP, et l’UHP est acceptée sur de nombreuses localisations. Mais plusieurs points restent néanmoins à améliorer, notamment la mesure des fers solubles, la qualification de la peinture primaire d’atelier (PPA), la formation des opérateurs, ce qui fait que la révision des normes apparait de plus en plus comme une nécessité.

LES GRANDS ENSEIGNEMENTSD’UNE ÉTUDE UHP menée entre 2006-2009 par DCNS sous financement DGA

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Nous pratiquons depuis désormais plus de 20 ans le décapage UHP et le constat est le suivant : les points positifs l’emportent sur les points négatifs. Les évolutions ont en effet permis de pallier à ce qui pouvait constituer des freins aupa-ravant : les systèmes de peinture sont adaptés, les techniques ont évolué, le matériel est plus per-formant, la robotisation offre de multiples avantages et les condi-tions de sécurité n’ont plus rien à voir. On est ainsi passé d’opérateurs qui intervenaient - en caricaturant à peine - avec des cirés pour se protéger de l’humidité, à des opé-rateurs certifiés qui ont une grande connaissance de leur métier, dotés d’équipements de protection indi-viduelle efficaces. Mais il ne faut pas nier que le décapage UHP ne

convient pas dans tous les cas, pour toutes les surfaces. Un point est à prendre en compte : on ne crée pas de la rugosité avec l’UHP, on « revient » au support initial. Mais concernant la rugosité, est-elle à ce point essen-tielle ? Je pense que le principal frein reste culturel. Les peintures ont évolué pour être plus tolérantes, elles s’appliquent sans avoir besoin d’un niveau élevé de rugosité, sur des zones comportant de la « fleur de rouille » (mais non mouillées)… néanmoins les craintes subsistent. Seuls la diffusion de retours d’ex-périence positifs peut contribuer à mieux faire accepter cette technique, ainsi qu’une harmonisation des normes et le développement d’outils permettant de quantifier le degré de fleur de rouille.

Christophe MUNCH, Responsable technique Sonocar

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on décret d’application n’est toujours pas paru mais le Fascicule 65 revu n’en constitue pas moins déjà « la » référence

désormais pour les maitres d’œuvre et les maîtres d’ouvrage. Intégré au Cahier des Clauses Techniques Générales (CCTG), le Fascicule 65 est applicable aux marchés publics de travaux et réglemente l’exécution des ouvrages de génie civil en béton armé, précontraint ou non armé. Ce Fascicule a été révisé pour devenir un texte d’application de la norme NF 13670/CN sur l’exécution des structures en béton, ainsi qu’un complément à la norme NF EN 206/CN pour la prescription, la formulation, la

fabrication et le contrôle des bétons. Son décret d’application devrait prochainement être promulgué. Si la durabilité du béton tient à sa formulation même et à certaines propriétés mécaniques, il apparait qu’il est nécessaire de prendre en co m p te l ’e n v i ro n n e m e n t et l e s conditions environnementales dans lesquels l’ouvrage s’intègre, il sera mis en service et utilisé, au vu également des attentes du maître d’ouvrage en terme de durabilité. Car les risques de dégradation du béton sont multiples : corrosion des armatures en premier lieu (carbonatation et pénétration des chlorures), effets du gel et du sel

(écaillage et gel interne), réactions de gonflement interne et enfin attaques chimiques.

Le Fascicule 65 revu intègre un chapitre 11, « Peintures », et traite des points suivants : ▶ Certification ACQPA ou équivalent

exigée, fonction de protection selon la NF EN 1504-2 optionnelle ;

▶ Critère de peignabilité d’un parement (bullage moyen, planéité, cohésion de surface) ;

▶ Points d’arrêt : convenance, accepta-tion du subjectile, réception ;

▶ Epaisseur minimale pour une garantie d’aspect de 10 ans.

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COMMENT BIEN L’ABORDER ?

PROTECTION DU BÉTON

PEINDRE LE BÉTON POUR LE PROTÉGER… UNE IDÉE QUI FAIT SON CHEMIN� LA PEINTURE ANTICORROSION OFFRE UNE RÉPONSE ADAPTÉE, AVEC AUJOURD’HUI DES PRODUITS CERTIFIÉS, DES CERTIFICATIONS OPÉRATEURS EN DÉVELOPPEMENT ET UN RECUL GRANDISSANT SUR LES CHANTIERS�

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Concernant le béton, on pense encore trop, concernant son revête-ment par des systèmes de peinture, uniquement en termes d’extension de ce qui se fait sur le métal� Or, le béton est très spécifique, c’est un matériau composite� Il est de plus très présent en France puisqu’on estime, pour vous donner un ordre d’idée, qu’il recouvre en gros une surface équivalente à 6 % de notre territoire ! Aujourd’hui, les enjeux sont multiples : au-delà de protéger le béton contre les agents agressifs et d’en renforcer l’étanchéité, comment faire en sorte que les revêtements du béton répondent à d’autres fonctions, telles que la lutte

contre la pollution, la réduction des îlots de chaleur ? La ville gagne du terrain, et le béton également : dans le même temps, on voit bien que les enjeux environnementaux sont au cœur de toutes les réflexions et de toutes les attentions� Je crois qu’il y a là un potentiel gigantesque, pour réfléchir aux fonctions spécifiques qui pourraient être adjointes à la peinture du béton, des fonctions qui intéressent l’ensemble des donneurs d’ordre, et notamment les villes� C’est une piste à creuser, pour sortir d’une approche « uniquement » basée sur la protection qui a du mal à être pleinement audible dans un contexte tendu au niveau financier�

Victor PETIT, Responsable Direction Technique & Région SUDSixense - IPRS

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La rapidité de la corrosion de l’acier fait que tout ouvrage d’art métallique, dès sa construction, doit être protégé par un revêtement peinture� Par contre la dété-rioration d’un ouvrage béton est plus lente� Cette dégradation du béton n’est pourtant pas nulle, car si les propriétés physico-chimiques du béton sont bien différentes de celles de l’acier, leur parti-cularité est d’évoluer, de se modifier dans le temps, rendant le béton assimilable à un matériau vivant�Les propriétés d’un béton neuf confèrent naturellement une protection aux armatures métalliques qu’il contient� Avec le temps et l’exposition aux intem-péries, aux pollutions (pluies acides, dioxyde de carbone, sels de déneige-ment), ses caractéristiques évoluent et les armatures ne sont plus aussi bien protégées� Elles commencent à s’oxyder et à gonfler, entrainant alors une dégra-dation mécanique du béton, et font rentrer béton et armatures dans un cercle vicieux de dégradation�

Pendant les phases de préparation de surface et d’application d’un revêtement de protection sur béton, il est, là aussi, nécessaire de mesurer et d’analyser ses caractéristiques physico-chimiques afin d’éviter tout futur risque de sinistre� Par exemple, Il est recommandé d’attendre un minimum de 28 jours avant toute application de revêtement, afin de laisser le temps au béton de sécher et d’évacuer l’excédent d’eau qui a été nécessaire à son coulage� Un béton neuf sera très basique, ce pH haut est propice à la pro-tection des armatures, mais préjudiciable à certains revêtements…Le traitement des bétons demande ainsi une maitrise de ses propriétés, une technicité élevée pendant les phases de préparation de surface et d’appli-cation, des revêtements techniques et spécifiques, qui ensemble permettent d’augmenter la longévité des ouvrages d’art en béton�

Christophe LE CLOAREC, Délégué Général du GEPI

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Pour en savoir plus : consulter l'ACQPA ou l’OHGPI

1/ ÉTUDE SUR LA PÉNÉTRATION DES CHLORURES

Paramètres de l’étude▶ Classes d’exposition concernées :

permettant une garantie d’aspect à 10 ans en lien avec l’OHGPI, avec des systèmes d’épaisseurs définies, pour des paramètres de préparation et d’application appropriés.

▶ Systèmes mis en œuvre : éprouvette témoin + 10 systèmes, certains de faible épaisseur (inférieure à la prescription du Fascicule 65), d’autres adaptés aux différentes classes d’exposition.

▶ Référentiel de base : CEN/TS 12390-11.

Résultats 1 / L’ensemble des résultats, à l'image

de ce qui apparaît sur le graphique de pénétration unidirectionnelle des ions chlorure, établit l’efficacité

d’une protection de surface en béton de génie civil contre la pénétration des chlorures au moyen d’un système de peinture approprié, par rapport à l’absence ou l’insuffisance d’une telle protection.

2 / VÉRIFICATION DES AUTRES PERFORMANCES EN VUE D’UNE CERTIFICATION Cela concerne la protection pour la fonction principale de base (limiter le phénomène de carbonatation) et à une autre fonction principale optionnelle (cycles gel - dégel).

Paramètres de l’étude▶ Tests effectués selon le référentiel

produit construit par l’ACQPA à partir de normes, avec un niveau d’exigence encore accru par rapport au niveau 2 (élevé) du GA P18-902.

▶ Mesures de perméabilité à la vapeur d'eau et au CO2, d'absorption capillaire, d’adhérence, test de compatibilité thermique, sans sels de déverglaçage sur 20 cycles pour les systèmes de 300 µm, avec sels de déverglaçage sur 25 cycles pour les systèmes de 500 µm, et avec sels de déverglaçage sur 50 cycles pour les systèmes de 1 000 µm.

Résultats À nouveau, les systèmes mono-composants de faible épaisseur ne satisfont pas aux exigences de performance, contrairement aux systèmes respectant l’épaisseur sèche nominale du Fascicule 65. Les tests sont discriminants sur l’efficacité de la protection par les systèmes de peinture.

CONCLUSION GÉNÉRALELa mise en lumière de la pénétration des chlorures dans le béton, source s i g n i f i ca t i v e d e co r ro s i o n d e s armatures, et la réalisation d’autres tests pour la fonction principale de base (empêchement de la carbonatation) et d’une autre fonction principale o p t i o n n e l l e ( c y c l e s ge l - d ége l ) permettent de distinguer l’efficacité des systèmes de peinture selon la prescription du Fascicule 65. Ceci valide la pertinence de la certification ACQPA de systèmes de peinture pour la protection de surface du béton de génie civil.

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017 ÉTUDE DE LA PROTECTION DES BÉTONS ARMÉS PAR DES

SYSTÈMES DE PEINTURE VIS-À-VIS DE LA PÉNÉTRATION DES CHLORURES ET DU PHÉNOMÈNE DE CARBONATATIONPour le béton, la prescription de systèmes de peinture certifiés par l’ACQPA résulte entre autres d’une vérification de leur performance notamment pour éviter ou réduire la pénétration d’agents agressifs (CO2, Cl-) vis-à-vis de la corrosion des aciers présents dans le béton. Peu de données existent sur l’efficacité réelle de systèmes de protection mis en œuvre. D’où la mise en place d’une étude pilotée par l’OHGPI.

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Plus d’infos • Sur la certification opérateurs : http://www.acqpa.com/operateurs_demarche.php • Sur la certification produits : http://www.acqpa.com/pageLibre00010454.php • Sur le fascicule 65 : http://www.piles.setra.developpement-durable.gouv.fr/publication-

fascicule-65-version-provisoire-a1697.html

Revue ANTICO : La révision du Fascicule 65 a été le point de départ de ces évolutions ?

A. Pinon : Tout à fait. Il nous a servi de fil conducteur au travers de son chapitre 11 consacré à la mise en peinture des bétons de génie civil. Consultable, il est certes encore dans l’attente de signature de son arrêté d’application, mais de fait déjà utilisable.

Revue ANTICO : Parlons d’abord de la certification des opérateurs, toute récente. Pourquoi l’avoir mise en œuvre ?

A. Pinon : Parce qu’il existe un vrai besoin. L’application de peinture sur béton demande des compétences confirmées, différentes des interventions sur acier, qui plus est pour les travaux de protection de surface des ouvrages de génie civil. Le béton a ses particularités propres selon sa composition et sa mise

en œuvre : il faut donc mettre en pratique une connaissance précise du subjectile en termes de critères d’acceptation (bullage, planéité, porosité, humidité, cohésion, …), et de modes de préparation de surface pour obtenir un résultat de qualité. Si le béton est très dégradé, le peintre interviendra après des travaux de réparation du support (béton et armatures le cas échéant). Nous venons ainsi de lancer la certification, finalisée fin 2016, avec deux niveaux de qualification, le premier pour applicateur exécutant, le second comme chef de chantier.

Revue ANTICO : Et concernant les produits ?

A. Pinon : Nous avons revu notre référentiel, qui existait depuis 2005, avec la volonté d’élargir son domaine d’application à d’autres structures de génie civil en béton. Nous y intégrons

une nouvelle approche performantielle avec la notion de protection de surface des ouvrages en béton selon les spécifications de la norme EN 1504-2 et les exigences du guide d’application GA P18-902. Enfin nous y introduisons un programme de certification de la stabilité de couleur des peintures de finition. Pour résumer, si nous avons conservé les caractéristiques certifiées depuis 2005, nous sommes passés un « cran » au-dessus, avec désormais trois gammes d’épaisseur selon les classes d’exposition visées selon la norme NF EN 206, et une certification de la stabilité des couleurs sur la base de 23 teintes. Les premières certifications de systèmes vont sortir au second semestre 2017.

SI LA CERTIFICATION ACQPA POUR LES SYSTÈMES DE PEINTURE APPLIQUÉS SUR LES STRUCTURES EN BÉTON DE TYPE PONTS ET TUNNELS EXISTE DEPUIS 2005, ELLE A RÉCEMMENT ÉVOLUÉ EN LIEN AVEC LES TRAVAUX DE RÉVISION DU FASCICULE 65 SUR L’EXÉCUTION DES TRAVAUX SUR OUVRAGES DE GÉNIE CIVIL DES MARCHÉS PUBLIC� QUANT AUX OPÉRATEURS, LA CERTIFICATION ACQPA « OPÉRATEUR PEINTURE SUR BÉTON » DANS LE DOMAINE DES TRAVAUX DE GÉNIE CIVIL EST TOUTE RÉCENTE� LE POINT AVEC ALAIN PINON, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE L’ACQPA�

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Alain PINON, Délégué Général de l’ACQPA

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Côté environnement, la peinture n’a en effet pas à rougir de ses performances ! La profession a engagé depuis déjà plusieurs

décennies des programmes pour respecter, et même devancer, les règlements et établir des bonnes pratiques en matière de protection de l’environnement� Et ce pour l’ensemble de la « chaîne », de la fabrication du produit à sa mise en œuvre sur les chantiers� Tour d’horizon avec Philippe Brunet, responsable technique et réglementaire de la FIPEC�

Revue ANTICO : La protection de l’envi-ronnement est-elle aujourd’hui bien prise en compte ?

P. Brunet : Notre prise de conscience environnementale ne date pas d’hier ! Nous avons pris le virage « environnemental » avant même que les législateurs ne commencent à agir. Dès 1950, nous avons commencé à travailler sur des peintures à l’eau et les fabricants ont très vite pris en compte la nécessité d’éliminer dans la production des substances sujettes à

suspicion concernant leur nocivité pour l’homme et l’environnement. Aujourd’hui, avec la généralisation des produits bi-composants, l’augmentation des extraits secs (limitant les émissions de Composés Organiques Volatils) et des produits non solvantés, l’utilisation de matières premières biosourcées, la mise en place de process stricts de récupération des déchets… nous pouvons dire sans rougir que nous avons accompli un énorme travail. Et ce dans le domaine de l’environnement mais aussi pour la santé. Le SIPEV a signé dès avril 2008 une convention avec le Ministère du Travail pour éradiquer les CMR dans les peintures et a élaboré en 2010 un guide « CMR – Du repérage à la substitution » avec l’INRS et les CARSAT.

Revue ANTICO : Pensez-vous que la thé-matique environnementale va induire des changements complémentaires ?

P. Brunet : Dans le cadre de ces RPA, nous avons parlé de l’UHP. Cette technique de préparation de surface rencontre un succès croissant car elle réduit considérablement le volume de déchets,

et l’eau, filtrée, est recyclée. Je pense que d’ici quelques années, notre profession sera tenue à des règles drastiques concernant les déchets dits ultimes. Dans un autre d’ordre d’idées, le zinc, qui lui est utilisé pour la galvanisation, pourrait être mis sur la sellette car on enregistre des concentrations trop importantes de zinc dans les eaux de surface et l’eau alimentaire. À suivre.

Revue ANTICO : L’exigence environne-mentale, frein ou levier d’action ?

P. Brunet : L’exigence environnementale est pour nous un puissant levier d’action, toute la filière est engagée… mais parfois, on peut s’interroger sur le bien-fondé de certaines réflexions. Disons qu’il faut faire la part des choses. Aujourd’hui, on montre du doigt le dioxyde de titane, le pigment blanc qui permet toute la palette de couleur des peintures, aussi présent dans l’alimentaire, les dentifrices… On déforme un peu tout, on met en avant les dangers qu’il pourrait représenter s’il était présent en tant que nanoparticule. Mais le législateur va vouloir ouvrir le « parapluie », histoire de se protéger…

RENCONTRE

Responsable technique et réglementaire de la FIPEC

Philippe BRUNET

Notre prise de conscience environnementale ne date pas d’hier !

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V ide depuis 2005, elle fait l’objet de travaux colossaux qui doivent donner vie à un programme conjuguant sur 70 000 mètres

carrés grand magasin, hôtel de luxe, restaurant gastronomique, logements sociaux, crèche et bureaux. 

Ce chantier de rénovation, restruc turation et construction neuve, mélange donc rénovation des structures anciennes, pour la plupart classées à l’inventaire des Monuments Historiques, et éléments neufs, particulièrement pour le nouveau bâtiment situé rue de Rivoli. Un tel chan-tier par phase implique des renforcements

successifs des parties travaillées, et les protections anticorrosion sont réguliè-rement reprises et mises en conformité selon ce phasage.

La charpente existante voit sa protection anticorrosion rénovée et une protection intumescente y est sélectivement posée pour assurer la stabilité au feu. Quant aux éléments décoratifs, ils sont démontés, rénovés, et après que la charpente qui les supporte a été traitée, remis en place afin de garder l’aspect ancien Art Déco - l’esthétique étant primordiale pour ce monument du patrimoine national.

LA NOUVELLE SAMARITAINE

DANS LES COULISSES D'UN CHANTIER

ENTRE SEINE ET RIVOLI, LA SAMARITAINE EST BIEN CONNUE DES PARISIENS.

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LA PASSERELLE PIÉTONNE D’ORLY

DANS LES COULISSES D'UN CHANTIER

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Cette passerelle piétonne vitrée à ossature métallique relie le terminal Sud de l’aéroport Paris-Orly au nouveau quartier

d’affaires Cœur d’Orly. L'ouvrage cumule des caractéristiques hors-normes pour une passerelle : 800 tonnes de charpente métallique et 200 tonnes de vitrages, 270 mètres de longueur pour 7,5 mètres de largeur et 5,5 mètres de hauteur. Elle se compose de 10 éléments de platelage avec des anneaux reliés par des barres en fer (sections tonneaux). Elle enjambe les accès routiers ainsi que la ligne du tramway et héberge 6 tapis roulants.Les 10 éléments de 27 m de long ont été peints en atelier (système C4ANV916 – certifié ACQPA) avant leur transport en convoi exceptionnel, de nuit, et leur installation à la grue. Des reprises ont ensuite eu lieu sur chantier, notamment pour les jointures. Le système (RAL alu) a été posé au rouleau brosse, et

non au pistolet, pour tenir compte des contraintes liées à l’environnement (carrefour d’autoroutes, parterre de taxis), qui auraient exigé un confinement pour une intervention au pistolet. Un coût supplémentaire que le Maître d’ouvrage ne souhaitait pas engager, tout en restant très exigeant sur la qualité du rendu et notamment pour les parties intérieures, visibles par les piétons empruntant la plate-forme et mis en valeur par un dispositif LED (les parties extérieures ne seront pas visibles). Si le chantier ne présentait pas de difficultés techniques spécifiques, il a exigé une grande disponibilité (travail en coactivité avec l’ensemble des corps de métier intervenant sur la passerelle) pour répondre aux exigences du client, ADP, très attentif également à la qualité esthétique du rendu. La passerelle a ouvert courant avril 2017. Une structure sophistiquée à

protéger avant sa couverture externe

UN NOUVEAU LIEN ENTRE ORLY SUD ET CŒUR D’ORLY

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Pour voir la passerelle :

https://www.youtube.com/watch?v=DZ0s5ZYWOBA

LA PEINTURE

2 000 m2

de surfaces recouvertes

Chantier de septembre à

décembre 2016

11 000 litresde peinture

De 2 à 4 personnes sur

chantier, avec un

chef de chantier

CHIFFRES CLÉS

Poids total de la passerelle

1 000 tonnes

6 trottoirs roulants installés pour circuler d’un bout à l’autre

Des vitrages sur une surface de

4 300 m², soit l’équivalent de 22 terrains

de tennis

LA PASSERELLE

Détail de la jointure

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EXPOSANTS

CETTE ANNÉE, LES RPA ONT ACCUEILLI 50 SOCIÉTÉS ET ASSOCIATIONS, INSTITUTIONNELS COMME PRESTATAIRES D’ÉQUIPEMENTS ET FOURNITURES, INTERVENANTS DE L’EXPERTISE ET DE LA FORMATION, ET, POUR LA PREMIÈRE FOIS, PLUSIEURS FABRICANTS DE PEINTURE ET ENTREPRISES D’APPLICATION� AUTRE NOUVEAUTÉ CETTE ANNÉE : CERTAINS EXPOSANTS ONT PU PRÉSENTER EN SALLE UNE INNOVATION PRODUIT OU PROCESS� IL S’AGISSAIT DE PLASTOCOR, POLYGON, BLASTRAC, RIVARD, DUMOND CHEMICALS ET GO2M� RETOUR SUR 3 DE CES PRÉSENTATIONS�

Plastocor France dispose de la licence exclusive de distribution sur le marché français de la méthode de décapage par induction développée par RPR, une société norvégienne� Ce système breveté, basé sur le chauffage par induction (effet lié à un champ magnétique), offre différents avantages comme le note Gauthier Perrin, chargé d’affaires Plastocor France : « propre, sans bruit, il ne libère pas de fibre, permettant le plus souvent de réduire les exigences en matière de confinement (niveau 3 à niveau 1 pour l’amiante), et limite le volume de déchets »� Simple d’utilisation, il réduit les risques pour l’hygiène et la sécurité des opérateurs, diminuant les coûts en matière d’EPI et EPC (protections individuelles et collectives)� Au-delà de la location et vente des machines à induction et des transformateurs, Plastocor France propose toute une gamme d’accessoires personnalisables, la formation des opérateurs et la maintenance� « Nous sommes dans une démarche d’accompagnement, note Gauthier Perrin, nous pouvons réaliser des outils sur mesure, contribuer à l’étude de cas particuliers »� La méthode RPR est largement utilisée partout dans le monde mais peine encore à se faire connaître en France�

Pour plus d’informations : ▶ www�plastocor-international�com/fr/rpr

RPR TECHNOLOGIES, LE DÉCAPAGE PAR INDUCTION DE PLASTOCOR FRANCE

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Le point de rosée, élément essentiel à maîtriser dans le domaine de l’anticorrosion, est bien connu de Polygon, spécialiste en traitement de l’air et contrôle climatique� Qu’est-ce que le point de rosée ? Il s’agit du terme technique désignant la température à laquelle l’eau contenue dans l’air arrive à saturation et se transforme en vapeur d’eau, donnant lieu à condensation… Or, peindre une surface en évitant la formation de condensation au cours tant du processus d’application que de séchage (voire de préparation) est essentiel : la réglementation en vigueur préconise une température de surface idéale au minimum supérieure de 3°C au-dessus du point de rosée� Il faut donc calculer ce point de rosée, à l’aide du diagramme de Mollier, valider des hypothèses de départ, pour dimensionner avec méthode les qualités et quantités d'air en mode INLET et, en fonction, valider le type de traitement d'air et dimensionner les puissance AIR SEC / AIR CHAUD� « Un travail que Polygon réalise pour maitriser les conditions climatiques requises en conjuguant cycle déshydrateur / prédéshumidificateur + déshydrateur / mélange AIR SEC + AIR CHAUD… » résume Thierry Gigarel, Département industrie (THC) POLYGON�

Pour plus d’informations : ▶ www�polygongroup�com

La gamme de décapants chimiques SMART TRIP de Dumond Chemicals constitue une solution alternative aux techniques abrasives de décapage� Comme le note Cyrille Masson, Business Developpement Manager de la société, « avec l’interdiction du chlorure de méthylène en 2012, le marché des décapants chimiques s’est renouvelé et de nouveaux produits sont apparus, alliant sécurité, moindre pénibilité et efficacité »� La gamme SMART TRIP, à base d’eau, est biodégradable (à 96%), non inflammable, dégage une très faible odeur et très peu de COV voire aucun (pour SMART TRIP 1)� Utilisable pour les petites comme les très grandes surfaces, le décapant, qui produit peu de poussière et limite le volume de déchets, est, note Cyrille Masson, « parfaitement adapté pour les chantiers sensibles (peintures au plomb ou amiantées) et peut être utilisé sur toute surface, aussi bien acier que béton, bois… »� Utilisé pour les travaux au Ministère de l’Intérieur, pour ceux de la Poste du Louvre (en intérieur et en extérieur, notamment pour les colonnes métalliques externes proches de grandes baies vitrées), le décapant SMART TRIP a été récemment intégré dans le référentiel d’EDF�

Pour plus d’informations : ▶ www�dumondchemicals�fr

BIEN MAÎTRISER LE POINT DE ROSÉEAVEC POLYGON

LA GAMME SMART TRIP DE DUMOND CHEMICALS

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UN NOUVEAU DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL POUR LA FILIÈRE

J ea n - M a r i e Ro s s e l l e , D é l é g u é G é n é r a l d e l’OHGPI, a pris sa retraite fin avril 2017, après les Rencontres, en passant le relais à Philippe Zarka,

arrivé au début novembre 2016. De for-mation Ingénieur Chimie Paris Tech et ESSEC, Philippe Zarka a mené sa carrière dans l’industrie chimique durant plus de

vingt ans sur des fonctions essentielle-ment commerciales et managériales, chez Elf Atochem (devenu Arkema), à la SNPE (Société Nationale des Poudres et Explosifs), en tant que directeur commer-cial avec une part significative de clientèle dans les métiers de revête-ments, d’encres et de peintures, et enfin chez Solvay sur des projets de réorgani-sation de réseau de distribution. Après avoir exercé en tant que conseil indépen-dant durant deux années, Philippe Zarka rejoint la filière et sera également, en tant

que Directeur du Développement, en charge d’animer, de développer et de d y n a m i s e r l a F i l i è r e P e i n t u r e Anticorrosion, en plus de sa fonction de Délégué Général de l’OHGPI.

UN NOUVEAU DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL POUR LE GEPI

Patrick Robert, ancienne-ment Délégué Général du GEPI depuis 15 ans, est parti à la retraite en mai 2017. Il est remplacé par Christophe Le Cloarec, qui a fait toute sa carrière chez P r e z i o s o L i n j e b y g g , passant par le Congo,

l’Angola et le Brésil avant de revenir en France en 2014. Christophe Le Cloarec a pris ses fonctions au GEPI en avril 2017.

UN NOUVEAU DÉLÉGUÉ À LA COMMISSION PEINTURES DU CEFRACOR

La Commission Peintures du CEFRACOR, Centre Francais de l’Anticorrosion, est partenaire de l’OHGPI, puis de la Filière Peinture Anticorrosion, dans l’orga-nisation des Rencontres de la Peinture Anticorrosion

depuis le début. Jusque là présidée par Emmanuel Aragon, cette commission est désormais présidée, depuis mai 2017, par Christian Favennec, expert anticorrosion à la DCNS Naval Group (dont vous pouvez lire l’intervention en lien avec Décapage UHP et Marine (en page 15). Le CEFRACOR lui-même vient de voir une nouvelle page s’ouvrir avec l’élec-tion d’un nouveau Président, Philippe Marcus, Directeur de recherche au CNRS et du laboratoire de physico-chimie des surfaces de Chimie Paris Tech. Il remplace Marcel Roche, qui avait fortement contri-bué au développement des Rencontres.

UN NOUVEAU PROTOCOLE POUR LA FILIÈRE PEINTURE ANTICORROSIONLa Filière Peinture Anticorrosion, initialement créée en 2006, vit une nouvelle dyna-mique avec la signature en décembre 2016 d’un nouveau protocole qui a précisé ses objectifs, autour de la promotion, valorisation et représentation de la profession et du développement d’un noyau d’expertise et de ressources, ainsi que d’un annuaire professionnel en support aux acteurs du secteur. Pour accroître la visibilité de la filière et contribuer à son animation, un Directeur du Développement a été nommé - en l’occurrence le Délégué Général de l’OHGPI. Le protocole a été signé par les pré-sidents des quatre instances fondatrices : Didier Champeval, Président de l’ACQPA et du GEPI, Charles Mandel, Président du Groupement Anticorrosion du SIPEV et Pierre Navarre, Président de l’OHGPI, accompagnés de leurs Délégués Généraux.

INFO FILIÈRE

De gauche à drotie : V� Christien, P� Brunet, C� Mandel, M� Aubry, A� Pinon, V� Roudier, J�-P� Lamige, D� Champeval, L� Divet, C� Fouqueray, P� Robert, P� Navarre, C� Kalita, J�-M� Rosselle, E� Petrova

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UNE NOUVELLE CLASSE DE DURABILITÉ VA VOIR LE JOUR

Il existe jusqu’ici trois classes : la classe L (pour durabilité limitée), jusqu’à 7 ans ; la classe M (pour durabilité moyenne), courant de 7 à 15 ans, et la classe H (pour durabilité haute), supérieure à 15 ans. Dans la future norme ISO 12944-1, une classe VH (pour très haute durabilité) va voir le jour, pour une durabilité supérieure à 25 ans, la classe H (haute) étant désormais comprise entre 15 et 25 ans. Cette classe ne sera pas valable pour la nouvelle classe de corro-sivité CX. Qu’apporte cette nouveauté ? Cette durabilité est une indication tech-nique qui permet aux maîtres d’ouvrage de planifier leurs actions de maintenance. Dans les faits, la classe H intégrait poten-tiellement cette durée, mais l’apparition d’une nouvelle classe permet de valoriser spécifiquement cette durabilité.

UNE NOUVELLE CLASSE DE CORROSIVITÉ

La CX (corrosivité extrême) va faire son apparition dans la future norme ISO 12944-2. Elle s’appliquera pour des atmosphères dont le degré de corrosi-vité dépasse les 1500 g/m2/an, un degré déjà observé dans la réalité, notamment pour l’offshore, mais pas uniquement. Dans le même temps, les classes C5I et C5M sont fondues en une seule classe C5, avec exclusion de la prise en compte des attaques chimiques.

BIENVENUE À L’IM4

Dans la future norme ISO 12944-2, l’Im4 apparait, il s’agit ni plus ni moins que de l’Im2 (structures immergées en eau de mer ou eau saumâtre) en lui adjoignant une protection cathodique. Cela peut

ainsi concerner des zones portuaires avec écluses, des jetées ou encore des structures offshore.

DES CHANGEMENTS À VENIR POUR LES ESSAIS

Des essais cycliques sont en effet envisagés pour certaines des classes de corrosivité et durabilité C4 VH, C5 H et C5 VH. Les discussions sont encore en cours à la date de cette édition. À suivre...

PARLONS ÉPAISSEUR

Dans la future norme ISO12944-5, une annexe normative sera introduite concer-nant les exigences minimales en termes de préparation de surface et épaisseurs. Le principe est acté, reste à valider les données concernant les épaisseurs.

UNE PAGE BIEN FRÉQUENTÉE https://www.linkedin.com/in/rencontres-peinture-anticorrosion-3a9361134/

La page LinkedIn, initiée fin 2016 autour des RPA 2017, a rencontré un vif succès, avec plus de 900 abonnés qui ont découvert, au fil des posts, le programme des RPA 2017. Une page LinkedIn propre à la Filière Peinture Anticorrosion a été mise en place suite aux RPA . Cette nouvelle présence sur les réseaux sociaux devrait permettre à la Filière de démontrer, via ses interventions, son expertise et ses savoir-faire, et d’ouvrir le dialogue avec toutes les personnes qui s’intéressent à cette filière.

Rendez-vous sur LinkedIn pour consultez également la page Filière ! https://www.linkedin.com/in/filiere-peinture-anticorrosion-83b193141/

NORMALISATION

DANS LES MÉDIAS

LA FILIÈRE ANTICORROSION A FAIT PARLER D’ELLE DANS LA PRESSE Articles dans : • L'Ingénierie Territoriale, en octobre

2016• Galvano-Organo, de décembre 2016• L'Essentiel, le magazine de la Fédé-

ration des industries des Peintures, Encres, couleurs colles et adhésifs et préservation du bois de février 2017

• Maintenance & Entreprise, de février-mars 2017

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