RÉVOLTES URBAINES

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p 16 Programmation révolteS UrBAINeS DemI-joUrNéeS tHémAtIqUeS SAmeDI 26 mAI > Après-midi J. Kessel « Un monde nouveau » Auditorium 14h-19h DImANcHe 27 mAI > Après-midi Un monde en crise Vauban 3, 14h30-19h > Matinée Printemps arabes Maison des Associations 10h-13h lUNDI 28 mAI > Après-midi Un monde en crise Auditorium, 14h-18h > Matinée Iran Vauban 3, 10h-13h > Matinée L’Algérie, aujourd’hui Théâtre Chateaubriand 10h-13h leS fIlmS > Dernières nouvelles littéraires de Téhéran (p. 80) > Laïcité, inch’Allah ! (p. 72) > Le printemps de Téhéran (p. 80) > Les chants de la liberté (p. 77) > Mollement un samedi matin (p. 80) > Squat, la ville est à nous ! (p. 81) > Sur la planche (p. 66) > Syrie interdite (p. 66) > Syrie le crépuscule des Assad (p. 72) > Une jeunesse tunisienne (p. 75) leS INvItéS Christophe COELLO / Christos CHRYSSOPOULOS / Sofia DJAMA / Chahdortt DJAVANN / Alaa EL ASWANY / Stéphane HESSEL / Leïla KILANI / Philippe LAFAIX / Manon LOIZEAU / Mana NEYESTANI / Xiaolong QIU / Wassyla TAMZALI / Takis THEODOROPOULOS / Samar YAZBEK p 17 Un vent de liberté a soufflé dès janvier 2010 en Tunisie, en Égypte, puis en Libye, tandis que la répression fait rage dans la corne de l’Afrique, en Syrie, au Yémen, en Iran... Une jeunesse en ébullition, une révolution qui se propage par Internet — comme si nous assistions tout à la fois à un basculement de génération et de civilisation. Un bascUlement De cIvIlISAtIoN cHroNIqUe De lA révolUtIoN Où en sommes-nous, un an plus tard ? Les jeunes en révolte parviendront- ils à se construire un imaginaire pour les temps à venir ? Quelle en sera la traduction politique, alors que dans les pays libérés de leurs dictateurs se préparent les premières élections ? Dans les formes d’être ensemble à inventer, quelle place pour l’Islam ? De l’Algérie à l’Égypte, de l’Iran au Yémen, du Soudan au Pakistan, les écrivains font entendre leur voix... La poétesse syrienne Samar Yazbek, opposante au régime de Bachar El Assad, témoigne dans un livre qui paraît ce printemps, Feux croisés, de la situation en Syrie. Alaa El Aswany nous plonge au cœur de la révolution égyptienne à travers ses chroniques de la place Tahrir... Trois jours de rencontres, de débats, de projections, avec le souci de donner en prio- rité à entendre la voix des intéressés. Et aussi celui de sortir des discours convenus. Alors que le film Le printemps de Téhéran revient sur la « révolution verte » étouffée en Iran en 2009, en mêlant images prises sur le vif et séquences animées, la répression continue de faire rage en Syrie… Photos et témoignages circulent sur le web, les peuples en révolte prennent la parole en direct. L’après-midi Kessel tentera de prendre la mesure de ce bouleversement. SAm., grAND AUDItorIUm, DèS 14H génération INterNet Le travail mais aussi le statut de témoin et de « transmetteur de parole » du journaliste ne s’en trouve-t-il pas modifié ? Nécessaire, pour le tri dans le flux proposé, la mise en perspective, il ne se déroule pas moins sous la sur- veillance constante des intéressés – et c’est à un décentrement du regard, du coup, que nous assistons. Manon Loizeau avait bouleversé le public, l’année dernière, par ses Chroniques d’un Iran interdit, mêlant vidéos clandestines de femmes iraniennes et témoignages de militants : elle nous revient avec un film tourné clandestinement à Homs, au cœur du soulève- ment. Anne Nivat nous fait part de son expérience de grande reporter. Le blog de la poétesse et romancière syrienne Samar Yazbek a marqué les es- prits, tandis que nous suivions jour après jour les événements – son texte En attendant ma mort a fait le tour du monde : elle publie ce printemps Feux croisés, journal de la révolution syrienne. Qiu Xiaolong, dont le dernier polar explore le monde des web-dissidents chinois, explique le rôle joué en Chine par les images venues du monde arabe. Le philosophe iranien Daryush Shayegan apporte un témoigne unique sur la société iranienne depuis la révolution khomeiniste. Au-delà du monde arabe, partout, une jeunesse en ébullition, dont les mots d’ordre et la culture se propagent par Internet, tente de se construire un imaginaire pour les temps à venir. Des docu- mentaristes et des cinéastes nous offrent les images, grisantes, de ce bouillonnement plané- taire. À Tanger, la réalisatrice Leïla Kilani a filmé l’energie folle et la rage de vivre de la jeunesse marocaine (Sur la planche). Sofia Djama signe avec Mollement un samedi matin, un pam- phlet drôle et percutant contre la léthargie de la société algérienne. Dans les squats de Barcelone, une génération nouvelle d’utopistes invente mille façons de repousser les murs du possible (Squat, la ville est à nous ! de Christophe Coello). Tandis qu’à Caracas, les Saints-Noirs filmés par Philippe Lafaix rêvent de faire du hip-hop une arme contre la misère et la violence, une véritable « ligue arabe de la musique » accompagne les révo- lutions de ses Chants de la liberté (Jean-Michel Vecchiet et Catherine Cattaruzza). monde en crise JeUnesse eN éBUllItIoN révoltes UrBAINeS Manifestants anti Moubarak sur la Place el-Tahrir. Février 2011. Twitter, Facebook et Youtube permettent l’échange d’informations pour se coordonner, se rassem- bler et échapper à la répression policière. Samar Yazbek Yahia Belaskri Wassyla Tamzali Alaa El-Aswany Sur la planche, un film de Leïla Kilani, qui raconte avec force le quotidien, fait de galères et de débrouille, d’une jeunesse marocaine éprise de liberté. À l’envers de tous les clichés, un film noir et rageur. F ormidable. Le rêve des Saints noirs de Philippe Lafaix © Alain Buu © Marc Melki © G. Le Ny © C. Hélie / Gallimard © Manaf Azzam © Magic Films Figure phare de la révolution égyptienne, Alaa El Aswany rassemble ses chroniques de l’époque qui se concluaient toutes par : « La démocratie est la solution », parodie du slogan des Frères musulmans, « L’Islam est la solution ». Traître à son régime, mais aussi « traître à son clan » (elle est, comme les Al Assad, de confession alaouite), Samar Yazbek livre avec Feux Croisés le récit à vif des premiers mois du soulèvement en Syrie. UN AN plUS tArD À l’heure où l’islamisme semble por- té au pouvoir par la démocratie, une matinée pour dresser un premier bilan de ces Printemps multiples et complexes, en compagnie de l’écri- vain égyptien Alaa El Aswany, du Lybien Hisham Matar, finaliste du Booker Prize 2007 et fils d’un oppo- sant disparu sous Kadhafi, de la jeune réalisatrice algérienne Sofia Djama et de l’avocate algérienne Wassyla Tamzali, à l’initiative de « L’appel des femmes arabes pour la dignité et l’égalité » lancé en mars 2012. DIm., mAISoN DeS ASSocIAtIoNS, 10H l’AlgérIe D’AUjoUrD’HUI Autour de Yahia Belaskri, prix Ouest- France-Étonnants Voyageurs 2011 et directeur du recueil Algérie 50, les intellectuelles Alice Cherki et Wassyla Tamzali, témoins engagés de la lutte pour l’indépendance et des premiers pas de la République algérienne, les écrivains Anouar Benmalek, Caroline Boidé, Ab- delkader Djemaï, et la jeune réa- lisatrice Sofia Djama évoqueront les pesanteurs et les espoirs de l’Al- gérie contemporaine. lUN., tHéâtre cHAteAUBrIAND, 10H le Programme dU festival révolteS UrBAINeS

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Les grands thèmes du festival 2012

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p 16

ProgrammationrévolteS UrBAINeS

DemI-joUrNéeS tHémAtIqUeS

SAmeDI 26 mAI > Après-midi J. Kessel « Un monde

nouveau » Auditorium 14h-19h

DImANcHe 27 mAI> Après-midi Un monde en crise

Vauban 3, 14h30-19h> Matinée Printemps arabes

Maison des Associations 10h-13h

lUNDI 28 mAI> Après-midi Un monde en crise

Auditorium, 14h-18h> Matinée Iran

Vauban 3, 10h-13h> Matinée L’Algérie, aujourd’hui

Théâtre Chateaubriand 10h-13h

leS fIlmS> Dernières nouvelles littéraires de

Téhéran (p. 80)> Laïcité, inch’Allah ! (p. 72)> Le printemps de Téhéran (p. 80)> Les chants de la liberté (p. 77)> Mollement un samedi matin (p. 80)> Squat, la ville est à nous ! (p. 81)> Sur la planche (p. 66)> Syrie interdite (p. 66)> Syrie le crépuscule des Assad (p. 72)> Une jeunesse tunisienne (p. 75)

leS INvItéS

Christophe COELLO / Christos CHRYSSOPOULOS / Sofia DJAMA / Chahdortt DJAVANN / Alaa EL ASWANY / Stéphane HESSEL / Leïla KILANI / Philippe LAFAIX / Manon LOIZEAU / Mana NEYESTANI / Xiaolong QIU / Wassyla TAMZALI / Takis THEODOROPOULOS / Samar YAZBEK

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Un vent de liberté a soufflé dès janvier 2010 en Tunisie,

en Égypte, puis en Libye, tandis que la répression fait rage

dans la corne de l’Afrique, en Syrie, au Yémen, en Iran...

Une jeunesse en ébullition, une révolution qui se propage

par Internet — comme si nous assistions tout à la fois à un

basculement de génération et de civilisation.

Un bascUlement De cIvIlISAtIoN

cHroNIqUe De lA révolUtIoN

Où en sommes-nous, un an plus tard ? Les jeunes en révolte parviendront-

ils à se construire un imaginaire pour les temps à venir ? Quelle en sera

la traduction politique, alors que dans les pays libérés de leurs dictateurs

se préparent les premières élections ? Dans les formes d’être ensemble

à inventer, quelle place pour l’Islam ? De l’Algérie à l’Égypte, de l’Iran au

Yémen, du Soudan au Pakistan, les écrivains font entendre leur voix...

La poétesse syrienne Samar Yazbek, opposante au régime de Bachar El

Assad, témoigne dans un livre qui paraît ce printemps, Feux croisés, de la

situation en Syrie. Alaa El Aswany nous plonge au cœur de la révolution

égyptienne à travers ses chroniques de la place Tahrir... Trois jours de

rencontres, de débats, de projections, avec le souci de donner en prio-

rité à entendre la voix des intéressés. Et aussi celui de sortir des discours

convenus.

Alors que le film Le printemps de Téhéran revient sur la « révolution

verte » étouffée en Iran en 2009, en mêlant images prises sur le vif et

séquences animées, la répression continue de faire rage en Syrie… Photos

et témoignages circulent sur le web, les peuples en révolte prennent la

parole en direct. L’après-midi Kessel tentera de prendre la mesure de

ce bouleversement.

SAm., grAND AUDItorIUm, DèS 14H

génération INterNet Le travail mais aussi le statut de témoin et de « transmetteur de parole » du

journaliste ne s’en trouve-t-il pas modifié ? Nécessaire, pour le tri dans le

flux proposé, la mise en perspective, il ne se déroule pas moins sous la sur-

veillance constante des intéressés – et c’est à un décentrement du regard,

du coup, que nous assistons. Manon Loizeau avait bouleversé le public,

l’année dernière, par ses Chroniques d’un Iran interdit, mêlant vidéos

clandestines de femmes iraniennes et témoignages de militants : elle nous

revient avec un film tourné clandestinement à Homs, au cœur du soulève-

ment. Anne Nivat nous fait part de son expérience de grande reporter. Le

blog de la poétesse et romancière syrienne Samar Yazbek a marqué les es-

prits, tandis que nous suivions jour après jour les événements – son texte

En attendant ma mort a fait le tour du monde : elle publie ce printemps

Feux croisés, journal de la révolution syrienne. Qiu Xiaolong, dont le

dernier polar explore le monde des web-dissidents chinois, explique le rôle

joué en Chine par les images venues du monde arabe. Le philosophe iranien

Daryush Shayegan apporte un témoigne unique sur la société iranienne

depuis la révolution khomeiniste.

Au-delà du monde arabe, partout, une jeunesse

en ébullition, dont les mots d’ordre et la culture

se propagent par Internet, tente de se construire

un imaginaire pour les temps à venir. Des docu-

mentaristes et des cinéastes nous offrent les

images, grisantes, de ce bouillonnement plané-

taire. À Tanger, la réalisatrice Leïla Kilani a filmé

l’energie folle et la rage de vivre de la jeunesse

marocaine (Sur la planche). Sofia Djama signe

avec Mollement un samedi matin, un pam-

phlet drôle et percutant contre la léthargie de la

société algérienne. Dans les squats de Barcelone,

une génération nouvelle d’utopistes invente mille

façons de repousser les murs du possible (Squat, la ville est à nous ! de Christophe Coello).

Tandis qu’à Caracas, les Saints-Noirs filmés par

Philippe Lafaix rêvent de faire du hip-hop une

arme contre la misère et la violence, une véritable

« ligue arabe de la musique » accompagne les révo-

lutions de ses Chants de la liberté (Jean-Michel

Vecchiet et Catherine Cattaruzza).

monde en crise

JeUnesse eN éBUllItIoN

révoltes UrBAINeS

Manifestants anti Moubarak sur la Place el-Tahrir. Février 2011. Twitter, Facebook et Youtube permettent l’échange d’informations pour se coordonner, se rassem-bler et échapper à la répression policière.

Samar Yazbek

Yahia Belaskri

Wassyla Tamzali

Alaa El-Aswany

Sur la planche, un film de Leïla Kilani, qui raconte avec force le quotidien, fait de galères et de débrouille, d’une jeunesse marocaine éprise de liberté. À l’envers de tous les clichés, un film noir et rageur. F ormidable.

Le rêve des Saints noirs de Philippe Lafaix

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Figure phare de la révolution égyptienne, Alaa El Aswany

rassemble ses chroniques de l’époque qui se concluaient toutes

par : « La démocratie est la solution », parodie du slogan des

Frères musulmans, « L’Islam est la solution ».

Traître à son régime, mais aussi « traître à son clan » (elle est,

comme les Al Assad, de confession alaouite), Samar Yazbek

livre avec Feux Croisés le récit à vif des premiers mois du

soulèvement en Syrie.

UN AN plUS tArDÀ l’heure où l’islamisme semble por-

té au pouvoir par la démocratie, une

matinée pour dresser un premier

bilan de ces Printemps multiples et

complexes, en compagnie de l’écri-

vain égyptien Alaa El Aswany, du

Lybien Hisham Matar, finaliste du

Booker Prize 2007 et fils d’un oppo-

sant disparu sous Kadhafi, de la jeune

réalisatrice algérienne Sofia Djama

et de l’avocate algérienne Wassyla Tamzali, à l’initiative de « L’appel

des femmes arabes pour la dignité

et l’égalité » lancé en mars 2012.

DIm., mAISoN DeS ASSocIAtIoNS, 10H

l’AlgérIe D’AUjoUrD’HUI Autour de Yahia Belaskri, prix Ouest-

France-Étonnants Voyageurs 2011

et directeur du recueil Algérie 50,

les intellectuelles Alice Cherki et

Wassyla Tamzali, témoins engagés

de la lutte pour l’indépendance et

des premiers pas de la République

algérienne, les écrivains Anouar Benmalek, Caroline Boidé, Ab-delkader Djemaï, et la jeune réa-

lisatrice Sofia Djama évoqueront

les pesanteurs et les espoirs de l’Al-

gérie contemporaine.

lUN., tHéâtre cHAteAUBrIAND, 10H

le Programme dU festival révolteS UrBAINeS