Revista DACIA nr. 2 - 1925 partea a doua

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VASILE PARVAN nouvelle reconstruction de la ville se servaient pour leurs réparations du matériel trouvé parmi les ruines mê- *fl -y- mes. Nous avons déchiffré ce que l'on voit fig. 27: II () i Histrianorîum civitas ~\i · · · · Ijeg Aug pr. j>/r Il s'agit donc d'un mo- nument dédié à un empe- reur par la ville d'Histria, sous les auspices du gou- verneur de la Mésie Inféri- F »g· 27 · eure. Le matériel, le st\l<· des lettres, les proportions importantes de la plaque originale, témoignent, une fois de plus, de la grande pros- périté d'Histria au ΙΙ-e s., à partir surtout de l'épo- que de Trajan. 18. Autel en pierre calcaire, dont le profil supérieur et une partie du tronc manquent, haut, à l'état, actuel, de 86 cm, large de 37, épais de 32 (v. fig. 28 et 29). Ce bloc avait fait partie du parement de la tour A. Les vagues de la mer qui frappaient ici le mur de la ville avec fureur (c'est la tour du NE, la direction d'où arrivait le terrible vent scythique), ont poli la pierre et presque effacé les lettres. Monument très fruste, oeuvre paysanne, à lettres sans aucun carac- tère, hautes de 4 — 5 cm, à ligatures capricieuses. Langue approximative, orthographe vaccillante. — Les lacunes des deux premières lignes sont les plus difficiles à suppléer. En effet, d'après les restes de lettres de la première ligne, nous avons affaire d'a- bord à un datif du pluriel et à un et. Le datif ne nous assure qu'un tout petit fragment de la racine même du mot: est-ce un S, pour lire MuJsis? Est-ce un H, pour lire Nympjhis? Le premier cas serait trop excep- tionnel. La seconde hypothèse serait très convenable: nous aurions le lecture, bien familière 1 ), Nympjhis et [Silvano ; cependant la trace de lettre conservée sur la Fig. 28. ») V. p. e. CIL. III 9754 ^equum-Dalmatia) et 13187 (Delminium, ibid.); Arch.-epigr. Mitt., XVII, 88, 12: φνλή Λίγικορέων (cTJstria) τυν βωμύν ταΐς Νύμφαις άνέστηαεν. En Scythie Mineure, comme en 214 www.cimec.ro

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Colectia revistei DACIA - seria veche1924-1948.Dacia - Revue d'archéologie et d'histoire ancienne

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VASILE PARVAN

nouvelle reconstruction de la ville se servaient pour leurs rparations du matriel trouv parmi les ruines m-

*fl

-y-

mes. Nous avons dchiffr ce que l'on voit fig. 27: II () i Histrianorum civitas ~\i Ijeg Aug pr. j>/r

Il s'agit donc d'un mo nument ddi un empe reur par la ville d'Histria, sous les auspices du gou verneur de la Msie InfriF g 27 eure. Le matriel, le st\l y > i , cf. p. e. le nom Buzes, Byzes, Bizes, que Tomaschek, p . 1517, essaye d'expli quer de manire errone par des tymologies diffrentes.

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VASILE PARVAN

Dusia Seuti coiux: elle est l'pouse lgitime du pre du dfunt; mais elle n'a pas Pair d'tre aussi la mre du dfunt. Probablement le dfunt avait t le fils de Seutus d'une autre femme. En tout cas c'est la grand"marIre qui parat avoir eu soin des quatre enfants d'Aurelius Erculanus et de Claudia Dusia. En ce qui concerne le nom du grand'pre, le Thrace Seutus, nous avons prfr de rtablir cette forme latine, dont le gnitif est tout naturellement Seuti, au lieu de la forme thrace Seutes, le gnitif de laquelle ne serait Seuti, que dans l'hypothse qu'il aurait eu en thrace plus ou moins le mme traitement grammatical que Posses, dont le gnitif thrace est Possei *), ou Dateizes, dont le gnitif est Dateizei '*), c'est--dire pas tout--fait la mme chose. En effet les Thraces du territoire rural d'Hist ria latinisent leurs noms presque couramment: Mucatralus et Dolus au lieu de Mucatralis et Doles :i), Britius au lieu de Brinis 4 ), Mucatrio, -nis au lieu de Muratra et Seuto, -onis, au lieu de Seuthes r>), etc.Nous devons encore ajouter que l'on pourrait penser, propos du gnitif Seuti, aussi une forme de nominatif Seutius, dont plusieurs exemples nous sont connus de l'O italo-pannonien 6 ). Pour le procs de la romanisation des Thraces du Bas-Danube notre nouvelle in scription, corrobore par les deux autres fragments, devient un document de toute pre mire valeur. 27. Fragment d'un monument funraire en pierre calcaire (base, pistyle ou sarco phage) tabula ansata, haut de 0,245 m. Lettres assez soignes de la fin du -e s., hautes de 3640 mm (v. fig. 47). Trouv dans les dcombres de la rgion mridionale de la ville, prs de la basilique byzantine. Ce qui est con serv de l'pitaphe ne permet aucune restitution plus importante:

fjlio]fpjientfissimo Crispof posufit. vixit XVIII f annis

5

Les noms Crispas, Crisj)inus, Crispa, Crispina, Fig. 47. sont assez frquents dans nos rgions. 28. Fragment de la partie suprieure d'une stle funraire en pierre calcaire, haut de 1,04 m, large de 0,86, pais de 0,25, trouv dans le parement de la courtine k, tout prs de la tour I, la face sculpte en haut. Travail trs naf d'un lapidarius assez malhabile. Contamination intressante des deux scnes symboliques, gnralement rencontres sur les pierres tombales de la Msie Infrieure : le hros cavalier et le banquet funbre. On voit gauche le hros che vauchant vers la droite ; un puer lui offre la couronne. A droite on distingue (la stle a t martele) une femme sur le trne. Au fond, sur la , trois personnages.) Prvan, Ulmetum, I, 1912, p. 65 sq. ) Prvan, Histria, VII, p. 46. 3 ) lbid., p. 68 sq.2 1

6

*) lbid,, p. 66. ) Prvan, Histria, IV, p. 154 sq. ) lbid., p. 155.

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FOUTIJ.ES D'HrSTRIA

L'pigraphe est perdue, sauf les deux premires lignes, lettres hautes de 40 50 mm (v. fig. 48). D(is) M(anibus) Val(eri) Iustini. Iusti[nus, ou -na . . . . fecitj. Ce qui est intressant au point de vue du faste de ces monuments provinciaux, c'est que notre stle tait, en plus, pourvue sa partie suprieure d'une cavit o venait se fixer par une prominence, une fate, trs pro bablement en forme de grand fronton acrotres. Les voies romaines qui dbouchaient d'Histria ont d tre ornes entre 100 et 238 apr. J.-Chr. d'innombrables monuments funraires, qui, tous, aprs le sac de l'an 238, ont t dmolis et transports dans la ville pour servir la rparation de l'enceinte dtruite par les Carpes et les Goths.

N^^^i.v.SU-J-

Fig. 48.

& *a

29. Partie suprieure d'un autel funraire en pierre calcaire, large de 0,95 (0,82) et pais de 0,55 m, conserv jusqu' une hauteur de 1,10 m (fig. 49 et 50 ). Trouv dans le parement de la courtine r, la face crite en bas, dans la range suprieure des blocs, vers le milieu du front de la courtine. Trs endommag en haut, comme en bas. Belle pigraphe, en vers, du -e s.,finement grave et ensuite peinte au minium, dont les traces se sont conserves jusqu' nos jours. Par malheur nous ne possdons plus que les trois premiers hexamtres de l'pitaphe : , . , ', . Sextus nous dit qu'il a fait sculpter sur autel funraire les symboles de son

Fig. 49.

son

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VASILE PARVAN m t i e r : p r o b a b l e m e n t u n n a v i r e , c o m m e sur un a u t r e a u t e l funraire d ' H i e t r i a , dcou v e r t c e t t e a n n e m m e et encore i n d i t , mais une a u t r e e m b l m e aussi est possible. C o m m e t a n t d ' a u t r e s Grecs d u Midi, d o n t les p i t a p h e s en v e r s ont t t r o u v e s T o m i I ailleurs ' ) , S e x t u s , n C o r i n t h e , m e u r t l l i s l r i a . soixante-dix ans, aprs une longue a c t i v i t 8 ) . D ' a p r s le s t y l e des l e t t r e s , le m o n u m e n t est de la b o n n e p o q u e de l ' E m p i r e . Q u a n t la l a n g u e e m p l o y e d a n s c e t t e pil a p h e , l'expression (p. la) 6^'), reste un peu a r c h a q u e (il s'agit v i d e m m e n t de l ' p i t h t e l a u d a t i v e : la d i v i n e C o r i n t h e ) ; , la 3-e ligne, est e m p l o y p o u r : n o u s le c o n n a i s s o n s aussi p a r u n e a u t r e p i t a p h e en v e r s , p u b l i e d a n s n o t r e

Wstria, VII, p. 27 (, pour ),de l ' p o q u e d ' A u g u s t e . 30. A u t r e a u t e l f u n r a i r e p i t a p h e p l u s ou m o i n s p o t i q u e , d ' u n e p o q u e de beaucoup postrieure au prcdent, peut t r e m m e d e la I-re m o i t i d u I l l - e s. B e a u m o n o l i t h e en p i e r r e c a l c a i r e , h a u t de 1,54 m , l a r g e de 0,76 (0,80), pais d e 0,50 0,52 m . , t r o u v d a n s la r a n g e s u p r i e u r e des blocs du p a r e m e n t , s u r le ct s e p t e n t r i o n a l d e la t o u r F. L e t t r e s h a u t e s de 30 35 m m , s a u f la d d i c a c e . ', d o n t les l e t t r e s o n t 60 m m de h a u t e u r , et les e t les , d o n t la b a r r e m d i a n e se p r o l o n g e j u s q u ' 85 m m d e h a u t e u r . C e r t a i n e s l e t t r e s a j o u t e s la fin des lignes, e n t r e les a u t r e s ou a u - d e s s u s , s o n t t r s p e t i t e s . L e c a r a c t r e des l e t t r e s e s t t r s a p p a r e n t celui de l ' p i g r a p h e p u b l i e ci-dessous, n o . 4 2 , d o n t la d a t e p e u t t r e p r c i s e : 235 2 3 8 . L i g a t u r e s q u i a n n o n c e n t la Basse p o q u e , p . e. 0-\- Y de la 3-e ligne. Sous l ' p i g r a p h e u n e a m p h o r e e n t r e d e u x p e t i t s o i s e a u x affronts, a y a n t c h a c u n u n e fleur a u b e c (v. fig. 51 et 5 2 ) . () K (). ..

' * *) Voir en premier lieu l'pitaphe d'F.piphaniu de Tomi, dont le pre et l'poux taient galement du Midi, Arch.-epigr. Mitt., X I X , 1896, p. 228 (Tocilescu), ou celle de Caecilia Artemisia, ibid.. p . 2 2 5 ; cf. pour Histria, p. e. l'inscr. : Arch.epigr. Mitt., V I I I , p. 24 (Tocilescu): , rv, , ?., , xai '/. ht] f, .... V. encore Arch.-epigr

Mitt., V I I I . p . 20 sqq. et 3 eq. ; X I , p. 51 e t s u i v . ; X I V , p . 28, 35 s q . ; X V I I , 204; X , 242 et 163 et t o u t spcialement CIL. I I I 7532 et P r v a n , Nationalitt dvr Kauflcute, p . 100, 85 sq., 107 sq. 2 ) Trs probablement comme : voir la note prc. et Arch.-epigr. Mitt., X I X , 1013 ) Les Corinthiens prtendaient, avec beaucoup d'insistance, tre par le fils de , les descendants du Dieu Pre lui-mme. Cf. Passow, Gr. Wrterb. s. v. &.

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FOUILLES D'IIIST.UA

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' Ttala ) ' ', , / ' . ; TtOQO . oib

\ e i j u e i | \ \ ! | jnAYCAueViHBWToio | ^^ ]|10|| pAJAAUOYNONeUo^l jT ) NARl |7! ^ [ / ^ | '^^ jBOYAErRSOlENIKANmU|* **- v a s e en z o n e s ; les a u t r e s raies p a r t e n t ^^r IJV' Jf ' M ''' , , | , r i l ' r horizontale et se dirigent vers l'orifice ou la base du vase (pi. X X X I V , fig. 7, 9 ; pi. X X X V , fig. 2). L a figure n o . 7 de la p l a n c h e X X X I V PI. XXXVII. d o n n e u n dcor plus v a r i , p a r suite d e la combinaison des lignes obliques a v e c les lignes horizontales. Il est u n cas o sur le r e b o r d , u n e raie oblique se t r o u v e au-dessus de la zone des raies verticales (pi. X X X V , fig. 4). U n f r a g m e n t de vase, d c o u v e r t prs de la surface, p r s e n t e , u n dcor form de raies obliques et d i v e r g e n t e s , q u i p a r t e n t du b o r d de la b a s e . A l'intrieur de la zone forme, des lignes courbes, d o n t l'arc se dirige vers le fond, u n i s s e n t les b o r d s de la zone (pi. X X X V , fig. 5). Les b o u r r e l e t s bien plus r a p p r o c h s sur les t e s s o n s de la couche suprieure, s o n t soit alvolaires ou forms de reliefs r s u l t a n t d ' u n evidem e n t , soit dpressions c o n t i n u e s . Ces bourrelets sont disposs de diverses manires sur les flancs d u vase ; ils s o n t parfois i n t e r r o m p u s p a r des p r o m i n e n c e s . Ils ceignent o r d i n a i r e m e n t le v a s e a u - d e s sous du r e b o r d . D a n s ce cas, le dcor se complte p r e s q u e toujours p a r de lignes e n www.cimec.ro 296 relief sur les flancs du vase (pi. X X X V , fig. 6 ; p i . X X X V I , fig. 4 ) . 3i&

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LES STATIONS PRHISTORIQUES DU LAC DE BOAN

Sur des tessons, le bourrelet se rpte deux, trois, quatre fois et mme plus (pi. X X X V I , fig. 5, 6, 8, 9, 13; pi. X X X V I I , fig. 13, 14). Sur un tesson, plusieurs bourrelets alvolaires obliques s'arrtent dans d'autres bourrelets alvolaires, mais disposs horizontalement; ce dcor parat sur tout le vase pi. (XXXVI, fig. 13). Sur un fragment marginal, le bourrelet part vertical de dessous le rebord et fait cro ire qu'il se rptait sur tout le vase (pi. X X X V I , fig. 5). Sur une autre frag ment, un bourrelet vertical se dtache d'un bourrelet oblique (pi. X X X V I , fig. 11). Un tesson de la partie infrieure d'un vase prsente un dcor form de groupes de trois ranges de reliefs, qui rsultent de l'videment de la pte l'aide d'un instrument. Ces groupes sont disposs symtriquement sur les flancs du vase (pi. X X X V I I , fig. 10). Les prominences sont peu prs les mmes dans les deux couches de culture et se prsentent trs frquem ment associes un autre ornement. Les prominences qu'on rencontre le plus souvent sont aplaties et ont le bord arrondi. D'autres fois, elles sont de for me pointue ou rectangulaire; dans ce dernier cas, elles remplissent aussi le rle d'anses. Sur un tesson, il y a une prominen ce la forme d'une pyramide triangulaire, dos plat. Certaines prominences sont vides au milieu et, si l'on a fait deux dpressions, il en rsulte une double ou triple pro minence. D'autres prominences ont la forme de petits boutons (pi. X X X \ r , f. 11 ; pi. X X X V I I , fig. 3 ; pi. X X X V I I I , fig. 10; pi. X X X I X , fig. 13). Deux grandes prominences, dont une haute et l'autre plate, ont le caractre trs net d'anses (pi. XL, fig. 12: pi X X X I , fig. 8). On peut aussi ranger parmi les prominences celles, trouves dans la couche su prieure, qui ont la forme d'une tte d'oiseau (pi. X X X , fig.9 J ). Une prominence plate, dcouverte dans la couche suprieure, a les extrmits allonges comme des petites cornes (pi. XXXV, fig.. 12 2 ).*) Voir plus haut page 293, note 3. *) Cette sorte de prominence, qui sert d'anse, se rencontre en Macdoine, l'poque prmycnienne ( L o n R e y : o p . cit., B. C. H., 1917 1919, p . 186 et pi. II,fig. 5 ; pi. I I I , fig.3 4 et note 5); en Bosnie: Butmir (Die neolit. Station von Bumir, pi, IV, fig. 17), Ripac (Radimsky : Der prh. Pfahlbau von Ripac. Wiss. Mitt. a. B. u. H., 1897, pi. X X X V I , fig. 290, 296, 301, ge du bronze) et en Hongrie, dans la station de bronze de Velem Szent-Vid (dpartement de Vas), Arch. Ertesito, 1897, p. 297, fig. 23.

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V. CHRISTESCU

A signaler deux prominences, de grandeurs diverses, provenant de la couche suprieure; elles sont de forme triangulaire, connues une corne dont la pointe a la direction peu prs verticale. Chacune d'elles porte trois ranges d'incisions, qui di vergent de la pointe pour aller vers la hase de la prominence. Sur la plus grande prominence, les incisions sont en forme de deux cercles concen triques ; sur la plus petite, il y a aussi deux incisions rapproches l'une de l'autre, mais verticales (pi. XL, fig. 10 et 13) *). Les tessons dcor incis provenant de la couche de culture infrieure sont en quantit bien plus rduite que ceux de la couche suprieure. Sur les reboids de deux vases de la couche infrieure, on remarque de profondes raies en creux, irrgulires, qui forment des angles. Quelques traces prouvent que les raies taient pleines d'un ematire blanche (pi. XXXVII, fig. 11, 12) 2 ). Sur un autre fragment, les raies entourent com pltement le vase. Dans ce dernier cas, les incisions, bien que profondes, sont cepen dant imprcises. Enfin, sur un fragment marginal, on voit Une raie profondment incise, qui indique une spirale (pi. XXXVII, fig. 2). Trois autres dcors inciss, d couverts incidemment dans la couche infrieure, ont d'assez nombreux correspondants dans la couche suprieure. Les ornements forms d'entailles se rencontrent sur les rebords de nombreux vases (pi. XXXVIII, fig. 1 3, 5,6 ; pi. X X X I X , fig. 12, 15). D'habitude une range d'entailles entoure le vase la base du col. Les entailles sont parfois interrompues par de petits mamelons (pi. XXXVIII, fig. 1, 3, 6; pi. X X X I X , fig. 2 4 , 10). Mais les entailles varient, car elles sont tantt plus ou moins profondes, tantt plus minces. Dans d'autres cas les incisions sont doubles et constituent une varit ornementale (pi. X X X I X , fig. 11). Sur des tessons, on voit au-dessous du col une double range, de dpressions, r sultant d'une excision l'aide d'un instrument pointu (pi. X X X I X , fig. 3) ; on voit aussi sur les flancs du vase une range de dpressions, obtenues de la mme manire, mais dont la disposition est assez irrgulire (pi. X X X I X , fig.l).') Des prominences identiques en forme de cornes ont t rencontres Troie (sur des vases de forme humaine: Hoernes, Urgesch. d. bild. Kunst, 1925, p. 361, fig.6 et Schliemann, Bios, trad. d'Egger, p. 282, fig. 70; p. 673, fig. 1082); en Bosnie (Curcic, Die Gradina an der Ramaquelle, Wiss. Mitt. a. B. u. H., 1902, V I I I , pi. VI, fig. 9 ; Cungar bei Cazin, Radimsky, ibid., 1896, IV, p. 82, fig. 45); en Bohme, sur des vases type silsien (J. Pic: Die Urnengrbcr Bbhmens, pi. X X V I I I , fig. 3, 13). Ces prominences qui ont la forme de cornes et sont appliques se rattachent troitement aux prominences organiques qui se trouvent sur les vases cornes dont nous avons parl plus haut (p. 43 et note 1); leur aire de dispersion s'tend jusqu'en Lusace et dans le Brandebourg (Voss, Keramische Stilarten. Zeitschrift fur Ethnologie, 1903, p. 177), en Bavire et dans les rgions avoisinantes (Dchelette: Manuel, I I , 1, p. 384). Le dcor form de cercles concentriques, incis sur nos prominences, est fort rpandu dans la pninsulc balkanique: Gonna (tuinulus),en Macdoine (L. Rey, op. cit., B. C. H., 1917 1919, pi. X I X , fig. 1, 2, 3, 4, 6), sur les idoles de Golubac en Serbie (Hoernes: Urgesch. d. bild. Kunst, 1925, p. 411, fig. 4, 5), sur la cramique de Klicevats (Serbie, Vassits: Rev. Arch., 1902, p. 172 190), sur une idole en os dcouverte Troie (Diirpfeld, Troja u. //ton, I, p. 384, fig. 352), en Bosnie ( Ripac, Radimsky, Der prhist. Pfahlbau von Ripac bei Bihac-Wiss. Mitt. a. B. u. H., 1897, V, pi. X X X V I I I fig. 325, 329 toujours sur des objets en os), et jusqu'en Italie (dans la province de Bologne), o ce dcor a paru prcisment l'ge du fer (Montelius, La civilisation primitive en Italie, I, pi. 94, No. 6). 2 ) Pour la cramique incise carpatho-balkanique voir I. Andrieescu, op. cit., p. 78. Pour la technique d'incrustation avec de la matire blanche, voir pag. 260 note l(Wossinsky,op. cit., Berlin, 1904, p. 38 et L. Rey, op. cit., B. C. H., 1917 1919, p. 222).

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LES STATIONS PRHISTORIQUES DU LAC DE BOAN

Un tesson prsente une file de doubles dpressions disposes obliquement, ce qui fait qu'elles ont l'apparence de petites feuilles implantes sur le mme rameau (pi. X X X I X fig. 7). Ce tesson provient, comme les autres fragments, de la couche sup rieure. Un dcor particulier se voit sur un tesson patine brune, qui a t dcou vert dans la couche suprieure. Il se compose d'une range de dpressions oblongues, disposes horizontalement deux par deux au-dessous du col du vase (Voir aussi le dcor de la pro minence, pi. XL, fig. 10). Au-dessous, une autre range de petites entailles obliques compltent l'ornementation (pi. X X X V I I I , fig. 12). Un fragment prsente sur la surface extrieure une range oblique de dpres sions irrgulirement largies, et, sur la surface intrieure, du ct oppos de la ligne de suture du col, trois raies inci ses. Sur un fragment marginal, prove nant de la couche suprieure, nous dis tinguons des raies obliques incises qui partent de dessous la ligne du col, par dessus laquelle se trouve un groupe de quatre petites prominences, et, un peu plus loin, un groupe de raies verticales incises (pi. X X X V I I , fig. 8). Sur un autre fragment, les raies incises sont dispo ses en angles sur la surface du rebord vas (fig. X X X V I I , fig. 4) Sur la surface d'un petit vase fin, nous trouvons des raies horizontales disposes en angles aigus, et l'on voit deux petits mamelons sur l'espace rest sans dcor (pi. X X X V I I , fig. 3). Un dcor galement form de raies incises, mais un peu plus compliqu, se rencontre sur un fragment provenant de la couche suprieure ; la paroi est mince et la pte fine; les raies incises avec soin sont disposes obliquement pour former trois angles superposs; d'autre part, les lignes des angles se prolongent par en bas, et, parallle ment eux, sont traces trois autres raies verticales; une zone de raies horizontales parallles part de la dernire de ces raies (pi. X X X V I I , fig. 5). Un fragment, de ple plus grossire (pi. X X X V I I , fig. 7) semble indiquer un dcor peut-tre identique. Quelques tessons prsentent comme dcor des sries d'incisions en forme de pa renthses, qui parfois se rptent sur toute la surface du vase (pi. X X X V I I I , fig. 4 et 7 ; pi. X X X I X , fig. 9 ) l ) .*) La prsence de ce dcor a t galement remarque sur les vases dcouverts Sultana (I. Andrieescu, Fouilles de Sullana. Dacia, I, et Gumelnita (VI. Dumitrescu, Gumelnita. Dacia, I I ) .

3* -**-2^* f

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V. CHHISTESCU

A mentionner aussi comme dcor excut par incision, celui qui est form de pe tits cercles concentriques sur la prominence; v. pi. XL, fig. 13 '). Les cannelures sont assez bien reprsentes dans les deux couches. En de hors des cannelures horizontales qui figurent sur l'anse de type Lausitz, de mme que sur les vases mentionns plus haut, on voit aussi sur de grands vases des cannelures courbes ; l'arc de la courbe se dirige vers l'orifice ou vers le fond du vase (pi. XL, fig. 5, 6). Sur un fragment marginal, gris sur la surface extrieure, on distingue un dcor form de cannelures peu profon des et larges ; ces cannelures sont sous le rebord du col, sur lequel se trouve la prominence. Des cannelures hori zontales, parallles la ligne de spa ration du col s'arrtent dans d'autres cannelures verticales, partant de des sous la prominence qui est sur le bord du col (pi. XL, fig. 3). Sur un fragment marginal, on distinsue des cannelures sur les surfaces extrieure et intrieure. Celles qui sont sur cette dernire forment une zone de quatre cannelures, qui commence im PI. XL. mdiatement au-dessous du rebord (pi. X X X , fig. 18). Les cannelures des tessons de la couche suprieure sont bien rendues et prouvent une technique avance (pi. XL, fig. 1, 5, 6, 9). Sur la surface intrieure d'un couvercle, on distingue des cannelures en forme de cercles concentriques ou, peut-tre, de spirale (pi. XL, fig. 4). Le groupe d'ornements spiralo-mandriques est faiblement reprsent par deux fragments qui ont t dcouverts dans la couche suprieure. Ainsi, sur un tesson dont la pte n'est pas cuite, on distingue nettement le relief du bord d'une bande en spirale (pi. XL, fig. 7 ). Le second fragment, marginal, prsente l'ornement mandrique stylis par excision. Une bande en spirale (pi. XL, fig. 8 3 ) est indique, toujours par excision, sur la partie infrieure du vase.

' ) Voir plus haut page 298, note 2. 2 ) Pour l'ornement spiralique dans les rgions carpatho-balkaniques, voir I. Andriesescu: Contri butions la Dacie, p. 80 et suivantes. Pour la spi

rale en relief, voir L. Rey, op. cit., B. C. H., 1917 1919, p. 210 et fig. 27. s ) E n ce qui concerne l'ornement mandrique, voir I. Andriesescu, op. cit., ibidem.

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LES STATIONS P R H I S T O R I Q U E 1)1 LAC DK BOAN

OBJETS EN ARGILE Fusaoles. La premire couche de culture a livr sept fusaoles de grandeurs et ca ractres diffrents (pi. X X I V '). Quatre ont la forme d'un double tronc de cne; Tune d'elles a une forme prcise, elle est plus allonge; hauteur: 0,04 m diamtre: 0,04. Les trois autres sont aplaties et plus larges au centre que hautes ; leurs dimensions varient entre 0,04 0,045 m, pour la hau teur et 0,05 0,06 pour le diamtre. Deux autres fusaoles sont de forme ronde et aplatie; les trous qui le traversent sont plus larges. Diamtre: 0,05 et 0,055 m. Une autre fusaole a la forme d'un cne dont la pointe est perce d'un trou assez troit, qui va jusqu' la base du cne. Hauteur: 0,015 m ; diamtre: 0,04 m, (pi. XXIV, fig. 3). Perles en argile. Le rsultat des trou vailles faites dans les deux couches de culture se totalise par 10 perles entires ou fragmentes, de forme cylindrique. La longueur de celles qui sont entires varie entre 0.07 0,095 m, et leur diamtre entre 0,015 0,035 m (pi. XXIV, fig. 8, 9. 13, 14). Pesons de filet. Il n'en a t trouv que trois dans la couche suprieure. Ils ont PI. M l . la forme d'une prisme rectangulaire, lg rement arrondie sa partie suprieure. L'un d'eux porte sur la surface de la base six petits trous, disposs symtriquement comme les points noirs d'une pice de domino (pi. X X X , fig. 10 2 ). Tous ces pesons ont peu prs la mme hauteur (0,110,12 m) et la mme largeur (0,045 0,05 in; pi. XXVI, fig. 13). Table de culte. Table de forme carre, grossirement travaille ; il lui manque deux pieds (pi. XXV, fig. 4). Un pendantif en argile (pi. XXV, fig. 14). Cuillre. La couche infrieure a livr une cuillre hmisphrique; le bord est brch par endroits de mme que le manche (pi. X X X I , fig. 3, pi. X X X fig. 16). Lingots en argile. Nous en avons dcouvert quatre, dont un bris. De mme que les pesons de filet et les fusaoles, ils ne proviennent que de la couche suprieure. Ils*) Pour cela, ibidem, p. 37 et suivantes. 2 ) L'ornementation avec des trous des pesons de filet se voit aussi dans d'autres contres (Bosnie), cette diffrence prs que le dcor n'est pas sur la surface de la hase, mais sur d'autres parties ( Donja-Dolina, Wiss. Mitth. aus Bosnien und Hercegovina, 1904, I X , p . 36, fig. 15 et pi. X ; ibid., X I , 1909, pi. VI). Ce dcor a t galement remarqu Gradina prs de R a m a (Curcic: Die Gradina an der Ramaquelle im Bezirke Prozor. Wiss. M Ut. a. Bosnien u. Herzegovina, 1902, V I I I , p. 57, fig. 38, 39, poque du bronze).

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V. CHRISTESCU

ont la forme d'une prisme rectangulaire; leurs artes sont prcises. Les dimensions des lingots entiers varient entre 0.045 0,075 m pour la hauteur et 0,013 0,02 m pour la largeur (pi. X X V I , fig. 4, 7, 8). Figurines. ] ) Une petite figurine (0,045 m), assez bien traite, les bras ramens sur la poitrine, provient de la couche suprieure. Les yeux sont indique par deux cavits, et les pieds par un videment la base. Les oreilles sont indiques par deux creux plus petits, en arrire de l'orbite des yeux (pi. XXV, fig. 2) 2 ). De cette mme couche provient aussi une figurine reprsentant un animal incomplet (longueur: 0,065 m (pi. XXV, fig. 3). Comme la tte est brise, il est impossible d'iden tifier l'animal. En ce qui concerne la forme, elle se rapproche de celle de la figurine dcouverte Chiselet 3 ). L'exploration de la couche infrieure a fait apparatre un pied de figurine (pi. XXV, fig. 6). La mme couche a livr une autre figurine statopyge (pi. X X V , fig. I et pi. X X X I , fig. 6), dont il n'existe que la partie infrieure. Les contours de la statopygie sont harmonieux et prciss par une ligne mdiane qui indique aussi les pieds, qui se confondent la base en un seul bloc. La diffrence sexuelle est figure par un triangle trs rgulier, dont la pointe est en bas. Afin de prciser davantage le sexe, le potier a pratiqu une incision verticale qui part du centre du triangle et aboutit sa pointe. La technique du faonnage est assez avance. La moiti reste est longue de 0,08 m ; le milieu de la figurine est large de 0,04 m. D'aprs ces dimensions, la figurine devait tre assez grande, comparativement celle qui a t dcouverte dans la couche suprieure 4 ).

*) Sur les figurines de l'aire carpatho-balkanique, voir: I. Andrieescu, op. cit., p. 97 et sui vantes. 2 ) Telles figurines, avances comme ralisation, mais toujours avec les mains sur la poitrine se rencontrent aussi dans le monde miuoque (Hoernes, Urgesch. d. bildenden Kunst, 1925, p. 389, fig. 5 et Dchelette, Manuel, I I , 1, p . 57, fig. 1 et 2. Petsofa, les statuettes peintes du minoen moyen I et I I ) . C'est encore avec le mains sur la poitrine qu'est reprsente la figurine de pierre aOliaros (figurine ammorgienne) prmycnienne. Dchelette, ibidem, p . 45, fig. 12. Les mains poses sur la poitrine se voient aussi sur les idoles en marbre, dcouverts Stara-Zagora (Bulgarie) et qui varient en ce qui concerne le travail des autres parties du corps et de la tte (Isvestia. Bulletin de la Socit archologique bulgare, 1925, p. 9 1 , fig. 1 (avec le triangle indicateur du sexe). Voir aussi l'idole trouv dans la station nolithique de Sveti Kirilovo (prs de Stara Zagora-Bulgarie), qui ressemble notre figurine ( Reallexikon d. Vorgesch. I I , 1925, art. Bulgarien. pi. 97 fig b.).

Mentionnons deux figurines provenant de Butmir et qui ressemblent la ntre (Fiala-Hoerncs: Die ncolitische station von Butmir, I I , Wien, 1898. pi. I I I , fig. 1 et 2, surtout I). 3 ) Voir Dada, I I I , 1926. 4 ) L'absence de la partie suprieure de cette fi gurine rend impossible la dcouverte d'un cor respondant dans d'autres rgions. Il parat avoir un corespondant dans l'idole en argile (seulement lu partie infrieure) trouv a Cernavoda (Dobroudja. Reallexikon d. Vorgesch,. I I , Berlin 1925, page 295 et pi. 145d. Des figurines statopyges en argile, avec indi cation du sexe, se trouvent dans toute l'aire de culture du SE europen (Andriesescu, op. cit., p. 97 et suiv.). Seul reste acquis le fait que cette figurine est d'un travail suprieur celui de la figurine de la couche suprieure. De mme, le pied de figurine, dont nous avons parl plus h a u t et qui provient de cette couche, montre la supriorit, au moins technique, gale ment dans le domaine de la plastique de cette couche, par rapport la couche suprieure.

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LES STATIONS PRHISTOBIQ1 ES Du LAC DE BOAN

CONCLUSION SUR LA STATION B. D'aprs le matriel qui a t dcouvert, on peut affirmer que la station B fait partie intgrante de l'aire de culture du Sud-Est europen. Cette station, o se rencontrent des lments allant de l'nolithique au IV-me ge du bronze, prsente une continuit de civilisation varie comme formes, qui s'est manifeste en une priode de temps assez respectable. On a constat, ici comme ailleurs, que la couche civilisation plus rcente se montre infrieure la couche plus ancienne. On peut en imputer la cause une invasion d'un peuple plus arrir, qui a implant les lments de sa civilisation sur les anciens lments, dont trs peu se sont conservs. A noter que les vases cornes, qui ont leurs correspondants dans la Vll-me couche de Troie, et, par consquent, au IV-me ge du bronze, ont t trouvs une assez grande profondeur, savoir: entre la couche infrieure, qui est de culture plus ancienne, et la couche suprieure, qui est de civilisation plus rcente. Il n'est pas admissible que ces vases soient sortis des mains des potiers qui ont faonn les vases de la couche suprieure. Il y a en effet entre eux et ces derniers pro duits une grande diffrence du double point de vue de la technique et du style. Ile apparaissent aussi comme des lments distincts par rapport la poterie de la couche infrieure, ce qui fait aboutir la conclusion qu'ils ne sont pas l'uvre des potiers reprsentant cette civilisation. Nous avons vu qu'en dehors du vase cornes, dont la prsence a t galement constate dans la Vll-me couche de Troie, de mme qu' Borsod, en Hongrie, on a galement dcouvert des vases grande anse s'rigeant au-dessus du rebord, qui est parfois tranch (mit abgeschragtem Rand). Ces vases se trouvent galement en Tran sylvanie et Bosnie. Faut-il voir en eux des lments d'importation ? On ne saurait l'af firmer. Le fait suivant est galement noter: bien que cette station appartienne abso lument l'ge du bronze, elle n'a cependant livr aucun objet en mtal.V. CHRISTESCU

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FOUILLES DU LECHINJA-DE-MURELechinta-de-Mure (dpartement de Turda, Transylvanie), situe sur la rive droite du Mures, est une de ces nombreuses stations pr- et protohistoriques dissmines le long des deux rives du Mures, rivire qui, de l'Est l'Ouest, arrose presque toute la Transylvanie.

station. La rive du Mures, qui atteint par endroits 8 m de hauteur domine les alentours. Au Nord, le ruisseau Comlodul, aprs avoir dcrit une courbe d'une large amplitude, en coulant du Nord l'Ouest de la station, isole l'emplacement le long de celle-ci. Vers l'Ouest, o le terrain est bien plus bas, on pourrait admettre que les eaux du Mures ont franchi la rive et que, aprs s'tre confondues avec celles du ruisseau, elles ont form une sorte de pninsule, o, tout au moins, un terrain inondable, marcageux, qui, en ce point, met la station l'abri de toute attaque. La zone Est, en effet, est la seule abordable (fig. 1). Fig. 1. * * *

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FOI'ILLKS ni; LK> 100 moins nombreux 100 >> 115 un peu plus nombreux 115 >> 165 moins nombreux 165 >> 200 en trs petit nombre. 200 > 220 Les traces d'habitations sont si rduites qu'il est impossible de dterminer l'em placement mme d'un seul logis. A 1 m de profondeur, on a trouv un tre en pierre, qui accuse de manire plus prcise le niveau des habitations.

Comme on l'a vu par cet essai de stratigraphie, il ne peut s'agir, pour Lechintade-Mures, de couches de civilisation nettement distinctes, montrant dans l'excavation l'paisseur d'une couche et aidant dduire la dure ainsi que l'intensit d'une civili sation. 308 www.cimec.ro

FOUILLES DK LLCHINJA-DE-MURE U n fait c e r t a i n , c'est q u e n o u s s o m m e s ici en prsence de vestiges de q u a t r e po q u e s t o u t fait distinctes et d ' i n t e n s i t s variables. L a p r e m i r e , la plus a n c i e n n e de t o u t e s , et q u i , m a l g r le mlange irrgulier des f r a g m e n t s de diverses catgories, se t r o u v e n a n m o i n s la plus g r a n d e profondeur, c'est l'ge du b r o n z e . N o u s v e r r o n s quelle p h a s e de cet ge est r e p r s e n t e ici, q u a n d n o u s en t u d i e r o n s les divers t y p e s . L ' p o q u e L a T n e se classe d e u x i m e . Elle p r d o m i n e d a n s la p a r t i e E s t de la s t a t i o n , alors q u ' l'ge d u b r o n z e la vie fut plus i n t e n s e d a n s la zone Ouest. V i e n t e n s u i t e l ' p o q u e r o m a i n e , p r o l o n g a t i o n de celle de L a T n e , p r c d a n t u n t a b l i s s e m e n t q u i a eu lieu a u m o y e n ge et a u q u e l n o u s n e p o u v o n s q u ' a p p l i q u e r l'pitlite d e barbare. Cette dernire p o q u e est r e p r s e n t e p a r d'assez n o m b r e u x f r a g m e n t s de p o t e r i e . C o m m e n o u s l ' a v o n s dj dit au c o m m e n c e m e n t , n o u s a v o n s r e n c o n t r , p r e s q u e t o u t e s les p r o f o n d e u r s , des f r a g m e n t s d a t a n t de cet ge et des trois p o q u e s cites p l u s haut. U n e x e m p l e t y p i q u e de ce dsordre s t r a t i g r a p h i q u e n o u s est fourni p a r le fait q u ' a u p o i n t C, on a t r o u v des f r a g m e n t s de poterie b a r b a r e la surface et des frag m e n t s analogues 2 m , de profondeur. J e crois q u e cet a m a l g a m e de spcimens d ' p o q u e s diverses p r o v i e n t de ce q u e la s t a t i o n a t o u j o u r s t h a b i t e . A u x dbris de poterie de l'ge d u b r o n z e o n t succd c e u x de l ' p o q u e L a T n e ; celle-ci s'est prolonge d a n s l'poque r o m a i n e , sur laquelle s'est i m p l a n t , u n p e u plus t a r d , u n t a b l i s s e m e n t p r o b a b l e m e n t slave, l ' p o q u e barbare. A ces diverses p o q u e s , la c u l t u r e doit avoir eu u n c a r a c t r e peu intensif, car les fragments de p o t e r i e s o n t g n r a l e m e n t en n o m b r e r d u i t p a r r a p p o r t ceux q u i o n t t d c o u v e r t s d a n s d ' a u t r e s s t a t i o n s . L ' e f f o n d r e m e n t t o t a l des h a b i t a t i o n s , ou, p o u r m i e u x dire, l ' t a t p u l v r u l e n t des d c o m b r e s s'explique p a r le fait q u e les h o m m e s d ' u n e p o q u e u l t r i e u r e o n t c o n s t r u i t leurs logis sur les ruines des anciennes h a b i t a t i o n s , e t ceci a v a n t q u e la t e r r e p r o t e c t r i c e se ft tasse. Il en est rsult q u e la t e r r e , t a n t d e fois creuse et r e m u e , n ' a p u conserver les formes des h a b i t a t i o n s .

LES

HABITATIONS

Bien q u e j e n ' a i e p u relever p e n d a n t les fouilles a u c u n p l a n c a p a b l e de d o n n e r u n e ide de la forme des h a b i t a t i o n s de L e c h i n t a ainsi q u e de la t e c h n i q u e q u i a prsid leur c o n s t r u c t i o n , j ' a i affect ce p e t i t c h a p i t r e la description des t r a c e s d ' h a b i t a t i o n s d c o u v e r t e s hors de la zone des fouilles, traces d o n t on p e u t t i r e r certaines con clusions. D a n s l'impossibilit o j ' t a i s d ' e n t r e p r e n d r e des fouilles a u b o r d de la r i v e , puis qu'elle a t creuse p e n d a n t la guerre et q u ' o n a, p a r c o n s q u e n t , d t r u i t , sans d o u t e , t o u t e s les t r a c e s e x i s t a n t e s , j e m e suis b o r n t u d i e r en dtail la rive d u Mures. C e t t e t u d e a d o n n u n r s u l t a t assez satisfaisant, car elle m ' a p e r m i s de dcouvrir, sur d e u x p o i n t s d i s t i n c t s , des t r a c e s d'anciennes h a b i t a t i o n s . Ces t r a c e s , i m p r i m e s d a n s la r i v e , consistent en u n e couche horizontale de larges pierres, couche situe la p r o f o n d e u r d e 1 7 2 m > de la surface. Sous c e t t e couche longue d ' e n v i r o n 2 m , on r e m a r q u e d a n s la

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DORIN 0 . POPESCU

rive les traces verticales de deux pieux minces, fichs en terre leurs deux extrmits et faible distance l'un de l'autre. Ces pieux devaient tre minces et pointus. Les traces qu'ils ont laisses n'tant longues que d'une main, il va de soi qu'on ne voit plus que la forme de la pointe qui pntra dans la terre. Dans la partie gauche, la distance sparant les deux pieux n'est que de 35 cm ; vi^.nt ensuite une distance de 130 cm, jusqu'aux deux autres pieux, qui sont disposs 75 cm, l'un de l'autre. Leur longueur et leur paisseur sont ingales, fait sans impor tance, car, du moment qu'ils taient enfoncs en terre, ils pouvaient tre plus ou moins aigus et plus ou moins longs. Non loin de l, on remarque les traces d'une autre habitation de la mme forme, avec cette diffrence que la distance entre les pieux n'est plus la mme. Dans la bordure gauche de la couche de pierres, le premier pieu a t enfonc 75 cm, du second. L'un et l'autre sont d'gale longueur. A une distance de 75 autres centimtres, on voit les traces de deux pieux un peu plus longs et plus aigus, disposs 10 cm, l'un de l'autre. Il n'y a plus que 60 cm, environ jusqu' l'extrmit de la couche de pierres. Ces traces sont 2 m, de la surface ; elles sont, par consquent, un peu plus profondes, que les premires. Sur les deux points, la couche de pierres est paisse d'environ 10 cm A en juger par ces modestes vestiges qui doivent, remonter l'horizon des ges, le corps du logis devait tre de claies, de ramilles ou de chaume, sur lesquelles on tablis sait ensuite l'aire de terre. Des pieux auxquels se rattachaient les claies taient en foncs en terre distance irrgulire. En ce qui concerne la couche de pierres, dont j ' a i trouv une grande quantit en remuant la terre, je crois qu'elles servaient consolider les pieux fichs en terre. Ce qui renforce cette supposition, c'est que cette disposition a t constate galement ailleurs, par exemple aux habitations de l'ge du fer de Vehlow, Ostprignitz x ), o le socle des maisons reposait sur des pierres, l o se trouvaient des poutres. Les parois du logis taient tayes de poteaux, un chaque coin, avec un ct dedans et un autre dehors. Les autres poteaux s'chelonnaient le long de la paroi. Les habitations de Vehlow taient formes de solives, comme un blockhaus, et il fallait des poutres pour les soutenir. Les habitations de Lechinta tant formes de claies, il suffisait de simples pieux pour remplir le rle de poutres. Voici comment peut s'expliquer le fait qu'une trs petite quantit de bousillage a t dcouverte: Les habitations n'ont probablement pas subi les ravages du feu; en ce cas, le bou sillage n'ayant point brl, il n'a pas pu se durcir la faon d'une brique, mais il s'est mlang avec la terre, sans laisser de trace. Le peu de bousillage qui a t retrouv provenait certainement d'une ou deux habitations dtruites par le feu. En ce qui concerne la grandeur et la forme des habitations, on peut tirer les con clusions suivantes des traces imprimes sur la rive: La distance entre le point de l'extrmit gauche de la couche de pierres et celui de l'extrmit droite tant trs faible (2 m, seulement), on ne peut pas supposer que ces traces soient celles de la faade d'une habitation, car celle-ci aurait eu, en ce cas, dee) Paul Quente, Das germanische II ans von Vehlow, Ostprignitz, 25 Jahre Siedlungsarcheologie, Arbeiten aus dem Kreise der Berlincr Schule, heraus1

gegeben von Prof. Dr. H . H a h n e . Mannus Bibliothek No. 22, Leipzig 1922, p. 67, pi. V I et V I I .

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FOUILLES DE LECHINTA-DE-MURE dimensions t r o p p e t i t e s . La seule explication admissible de ce fait est q u e ces h a b i t a tions t a i e n t disposes de m a n i r e q u ' u n de leurs cts troits d o n n t sur la rivire et q u e leurs faades se fissent vis--vis ou bien encore q u e la faade de c h a c u n e d'elles ft face a u ct p o s t r i e u r de l ' a u t r e . Cette m a n i r e d ' o r i e n t a t i o n des h a b i t a t i o n s p o u r r a i t tre a t r i b u e , au besoin q u ' o n p r o u v a i t d'difier le plus g r a n d n o m b r e possible de logis sur la r i v e ; mais c o m m e la p a r t i e h a u t e de celle-ci la plus propice u n t a b l i s s e m e n t t a i t t r o i t e , les h a b i t a t i o n s o n t d t r e disposes c o m m e on l'a v u ci-dessus. D ' u n a u t r e ct, il est clair q u e leur forme ne p o u v a i t tre q u e r e c t a n g u l a i r e , car si elles a v a i e n t eu la forme d ' u n c a r r les cts n ' a u r a i e n t p u avoir q u e 2 m , de long. J e ferai aussi u n e m e n t i o n , ce p r o p o s , d ' u n a m a s de pierres d c o u v e r t d a n s l'ex c a v a t i o n C, la p r o f o n d e u r de 1 m et qui c o n s t i t u a i e n t p r o b a b l e m e n t u n t r e . Les pierres s o n t disposes en forme de r e c t a n g l e , d o n t les plus longs cts sont d a n s la di rection E O U . L a p l u p a r t d ' e n t r e elles sont de forme p l a t e , lgrement allonge, et elles s o n t fiches en t e r r e p a r u n de leurs longs cts. A u c e n t r e de ces pierres, on r e m a r q u e u n e dpression. Au-dessus du p o u r t o u r de c e t t e range de pierres, on voit, u n cercle d ' a u t r e s pierres d o n t le rle semble avoir t de consolider les premires. Il rsulte de c e t t e disposition q u e l'tre r e v t la forme d ' u n rectangle compris d a n s u n cercle. Les cts c o u r t s du rectangle n ' o n t pas plus de 60 c m . ; q u a n t a u x cts longs, bien qu'ils soient bouls, ils n ' o n t pas d avoir plus de 80 90 c m . J ' a j o u t e l ' a p p u i de m o n affirmation, q u e t o u t e s ces pierres formaient u n t r e , le fait q u e certaines d ' e n t r e elles p o r t a i e n t des traces de fume et q u ' a u t o u r d'elles on a t r o u v u n peu de cendre.

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E n ce qui concerne la d a t e de la c o n s t r u c t i o n des h a b i t a t i o n s de L e c h i n t a , m o n e m b a r r a s est g r a n d , car le matriel des q u a t r e poques t a n t m l a n g , on n e p e u t p a s affirmer, en t o u t e c e r t i t u d e quel n i v e a u de civilisation il doit t r e a t t r i b u . Bien q u e les vestiges d ' h a b i t a t i o n s se rvlent u n e profondeur o la poterie de l'ge du b r o n z e semble p r d o m i n e r , il serait i m p r u d e n t d ' a v a n c e r qu'elles r e m o n t e n t ce t e m p s - l ; or, on n e p e u t tablir une d a t e q u ' e n se b a s a n t sur le m a t r i e l circonvoisin, lequel est t r o p m l a n g , p o u r q u ' o n puisse risquer u n e affirmation. CRAMIQUE Cramique de Vge du bronze. P o u r faire la description chronologique d u m a t r i e l r e n d u la lumire, j e parlerai t o u t d ' a b o r d de la c r a m i q u e de l'ge d u b r o n z e , laquelle est la m i e u x r e p r s e n t e d a n s cette s t a t i o n . Sa prsence se dcle irrgulirement diverses profondeurs ; m a i s , c e r t a i n e p r o f o n d e u r , elle la p r m i n e n c e sur t o u t e s les a u t r e s poteries, a u p o i n t de v u e n o n seule m e n t de la q u a n t i t , m a i s encore de la v a r i t des formes et des o r n e m e n t s . L a t e c h n i q u e q u i a prsid la fabrication des diffrents vases p r s e n t e assez d e v a r i t . O n d i s t i n g u e , en p r e m i e r lieu, des fragments faits d ' u n e p t e fruste, de t e i n t e t e r r e u s e . La p t e est g r e n u e , m a l cuite, d ' h a b i t u d e m i n c e , mais o n en t r o u v e aussi d'paisse, et, d a n s ce cas, elle p a r a t encore plus fruste. E n dehors de ce spcimen, il est aussi d ' a u t r e s f r a g m e n t s de la m m e p t e , m a i s elle est m i e u x c u i t e , et l ' a s p e c t i n d i q u e plus de consistance.

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F o n d u e s en u n e seule pice, les poignes des trois premires o n t d u t r e trs pro b a b l e m e n t pareilles. E n t o u t cas les d e u x t r o u s l a t r a u x s o n t disposs e x a c t e m e n t de la m m e m a n i r e . Leurs l a m e s s o n t t r s s e m b l a b l e s , p r e s q u e i d e n t i q u e s , c h a c u n e d e u x t r a n c h a n t s parallles e t renforce d ' u n e a r t e m d i a n e ( f o r m a n t d e u x g o u t t i r e s s a n g ) . L a l a m e se t e r m i n e la poigne p a r d e u x p r o l o n g e m e n t s l a t r a u x en f o r m e de cornes. P o u r t o u t e s les trois la l a m e e s t large e t d r o i t e . E n ce q u i concerne les frag m e n t s s u i v a n t s , il est certain q u ' a u m o i n s p o u r d e u x les poignes t a i e n t s e m b l a b l e s (pi. I, fig. 4 e t 7). L a section d ' u n e setilc l a m e est p l u s c o m p l i q u e (pi. I, fig. 5) ' ) . U n e seule des lames f r a g m e n t a i r e s a conserv u n e belle p a t i n e v e r d t r e ; signaler p o u r c e t t e l a m e les fines n e r v u r e s parallles entailles d ' u n c t e t d e l ' a u t r e d e l ' a r t e m d i a n e . L ' p e entire a u r a t d ' u n e forme plus l g a n t e q u e celle des a u t r e s , d e m m e qu'elle e s t d ' u n e t e c h n i q u e s u p r i e u r e celle d e t o u t e s les a u t r e s . J u g e a n t d ' a p r s les trois p r e m i r e s pices d o n t les p a r t i e s suprieures o n t t assez bien conserves, il e s t clair q u e notis a v o n s faire D r a j n a - d e - j o s ce t y p e d'pes signal p a r e x e m p l e Mycnes d a n s les h a b i t a t i o n s de basse p o q u e m y c n i e n n e e t en Crte d a n s le cimetire d e M o u l i a n a , t o m b e d e la fin du m i n o e n r c e n t I I I , d o n t n o u s parle dj D c h e l e t t c 2 ) e t il y est d ' a u t a n t plus a u t o r i s q u ' i l p o s s d a i t t o u t le m a t r i e l m i n u t i e u s e m e n t r u n i a n t r i e u r e m e n t p a r le D r . J u l i u s N a u e d a n s son o u v r a g e : Les pes p r r o m a i n e s en c u i v r e , en b r o n z e et en fer (Die vorroinischen Schuerter aus Kupfer, Bronze und Eisen) : i ). lia ressemblance des pes d e D r a j n a a v e c*) Comparable par exemple celle de Peringrad en Bosnie ,trouve de plus galement dans u n dpt de l'poque du bronze, dans le voisinage d ' u n autre fragment d'pe similaire ; il en est de mme des faucilles ( Peringrad toutes sont du type languette, Drajna une seule a p p a r t i e n t ce t y p e ) et d'une hache douille longitudinale (d'une autre forme que celle des ntres de Drajna, mais ce-ci a moins d'importance). V. Mitteilungen aus Bosnien und Herzegovina, I V , 1896, pag. 180 182. *) Dchelette: Manuel, I I , 1, p a g . 213, d'aprs la chronologie actuellement en usage, ceci signifie: 14001100. V. Ren D u s s a u d : Les civilisations pr hellniques, Paris, 1914, ou bien 140012501200 (1120); Dietrich Fimmen, Die kretisch-mykenische Kultur, Leipzig u. Berlin, 1 9 2 1 ; G. Glotz: La civilisation genne, Paris, 1923, et Histoire ancienne, Paris, 1925. 3 ) Miiiichen, 1903.

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NOUVELLES CONTRIBUTIONS SUR L'GE DU BRONZE EN ROUMANIE

les pes soie plate aux bords relevs et rivets, c'est--dire, d'aprs lette, semblables l'une des pes les plus communes durant l'ge du l'Europe occidentale et centrale, est pareillement vidente. Ce type, dit lette, se rencontre dans la Grce continentale, dans l'Italie centrale, en

le mme Dchebronze IV dans plus loin DcheHongrie et dans

les Balkans. Il est possible, conclut-il, que, contrairement aux autres modles, il ait t import de l'Europe centrale sur le territoire grec, d'o il aurait chemin jusqu'en E g y p t e . M. Arthur Evans a montr que les premires pes de fer de la priode go mtrique ou dipylienne, en Grce et Chypre ont eu ce modle pour prototype *). Naue avait peu prs dit la mme chose: Aprs de longues tudes et un examen approfondi, je suis arriv la conviction qu'en ce qui concerne l'pe trouve dans l'Acropole de Mycnes, considre jusqu' prsent comme une pe plus rcente de Mycnes, elle ne peut tre considre comme un prototype apport d'Egypte en Grce, ni comme s'tant rpandu d'ici en Europe centrale et dans le Nord de celle-ci. Il est indubitable que l'Egypte ne peut tre mis en discussion, d'aprs ce qui vient d'tre dit plus h a u t . De mme l'le de Chypre ne peut avoir donn naissance au proto type ; sans cela, aprs les nombreuses fouilles qui y ont t faites, on aurait dcouvert *) Dchelette, loc. cit. 351 www.cimec.ro

. ANDKIEESCU

un plus grand nombre d'pes en bronze de la mme espce. De la Grce nous ne con naissons que deux pes en bronze trouves Mycnes, Tune de la maison eyelopenne, l'autre du trsor de l'Acropole. J e me rallie pour cette raison l'opinion de Montlius, c'est--dire que l'pe mycnienne a d tre apporte de l'Europe centrale en Grce, parce que ce type, que nous rencontrons partout dans certains pays de l'Europe moyenne et du Nord, en Grce ne se trouve pas dans son milieu *). Un an aprs l'apparition de l'ouvrage de Naue, l'occasion de l'apparition de la publication des matriaux de Donja Dolina, sur les rives de la Sava (en Bosnie) 2 ), le Dr. Ciro Truhelka prsentait parmi d'autres objets de cet endroit, deux pes (il n'en reproduit qu'une) ressemblant comme type aux ntres de Drajna, mais plus anciennes. Avec une lame plus svelte, les pcs ont de chaque ct de la poigne un trou (non point deux comme Drajna), la soie de la poigne ayant seulement deux trous (et non pas trois, comme Drajna). Se reportant Montlius, le seul qu'il cite 3 ), Trubelka classe les pes de Donja Dolina dans la mme poque, s'appuyant sur le fait qu'en mme tempe que les pes de Donja Dolina il a t trouv galement un poignard dont la forme, d'a prs Montlius, driverait de celle d'un poignard italien, courte et triangulaire, de la premire priode de l'poque italique du bronze. Les deux pes, dit-il, appartiennent la mme poque. Elles reprsentent l'une des formes les plus rpandues de l'poque du bronze, de Mycnes jusqu'en Scandinavie, de l'Espagne jusqu'au Caucase ; elle s'tend mme au-del de la Mditerrane, en Egypte et probablement dans des rgions plus cartes vers l'Est de notre continent, car on a trouv des formes semblables d'pes et de couteaux dans des stations transcaucasiennes et sibriennes. Ce vaste territoire d'expansion de l'une des formes les plus habituelles de l'poque du bronze est la meilleure preuve de l'uniformit et de la puissance d'expansion de la culture de l'poque du bronze, qui, en cette circonstance, a dpass de beaucoup l'poque grcoromaine. G. Kossinna est du mme avis que Montlius, Artbur Evans, Naue, Truhelka et Dchelette, en ce qui concerne l'origine et la direction de l'influence culturelle nordsud (quoique non seulement pour les cas isols, comme celui des pes du type indiqu) ; il encadre aussi mais avec plus de minutiosit leur typologie dans son systme complet stylistique et chronologique qui souvent prsente d'importantes diffrences de style et de chronologie par rapport aux prdcesseurs, Dchelette avait place l'pe de Mycnes purement et simplement ct de celle de Mouliana *).) N a u e , Die vorromischen Schiverter, pag. 15. Les pes de Mycnes sont classes par N a u e , d a n s son t y p e I I . Dans une notice il cite n o u v e a u l'opinion de Montlius qui donne pour d a t e l'pe de l'Acropole de Mycnes l'an 1200 av. J . Ch., mais aussi la contradiction de celui-ci lorsqu'il donne l'pe pour contemporaine de t o m b e a u x qu'il considre comme t a n t du XV-e sicle a v . J . Ch. 2 ) Mitteilungen aus Bosnien u. Herzgovine^, I X , 1904, pag. 69 et fig. 40 de la page 68. 3 ) L'pe mycnienne, semblable aux ntres de Drajna, est reproduite dans son o u v r a g e : Die1

Chronologie der ltesten lronzezeit in Deutschland u. Skandinavien, Braunschweig, 1900, pag. 168, fig. 405 (avec trois troux latraux comme Drajna mais avec 4 trous de rivets a la soie de la poigne et non pas 3, comme a Drajna). *) N a u e avait fait la mme chose, lorsqu'il m e t t a i t l'pe de Sulmoua de l'Italie m o y e n n e , ct de l'pe des rives du lac Trasimne. Cette pe est en tous points semblable a u x ntres de Drajna, mais plus ressemblable l'pe mycnienne ; sur les cts il y a toujours trois t r o u x et la soie de la poigne est toujours q u a t r e t r o u s . Il en est de mme d ' u n e a u t r e pe des bords du m m e

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NOl M i l I S CONTRIUl TIONS SI M I/GE DU BRONZE EN ROUMANIE

Pour des considrations de style, qui rclament une diffrentiation claire entre ce que les archologues allemands appelent Schwerter mit Griffzunge ') ou Griffzungenschtverter et les pes qui en plus ont un appendice (mit obrent Zungenfortiatx), Kossinna attribue l'pe de Mycnes 2) la -e priode a de l'poque du bronze; l'pe de Mouliana, rpondant la dernire variante du mme type, appartient toute fois d'aprs lui, la 111-e priode 6, ce qui, dans ses prcisions de chronologie absolue, constitue la diffrence entre 14001300 (-e priode a) et 1300 1150 (Ill-e priode b) 3) av. J.-Chr. Insistant davantage sur la typologie de ces pes, G. Kos sinna dit : Les pes soie plate germaniques apparaissent pour la premire fois dans la priode du bronze germanique -e b (ce qui pour Kossinna signifie 1750 1550 av. J.-Chr.) et nous montrent qu' ce temps-l la poigne de la soie plate qui devait tre en bois, en corne ou en os (aujourd'hui gnralement pourrie depuis longtemps) tait consolide la base de la soie, largie cet effet en demi-cercle, seulement l'aide de deux rivets de chaque ct, tandis que la soie mme en faisait tout--fait d faut. Dans la -e priode c germanique (Kossinna: 1550 1400 av. J.-Chr.), la soie de la poigne reoit dj trois rivets de chaque ct. On trouve souvent maintenant mme un seul rivet ou, d'aprs le modle antrieur, deux rivets de chaque ct; ce pendant dans ce cas la soie ou la lame de la poigne reoit un ou deux rivets. C'est peine pendant la Ill-e priode (Kossinna: 1400 1300) que nous voyons apparatre des soies dont la base largie est traverse de trois, rarement de deux rivets de chaque ct ; simultanment, la lame ou la soie de la poigne elle-mme, est traverse par trois ou quatre rivets 4) et l'auteur donne comme exemple une pe jutlandaise, ressemblant aux ntres avec cette diffrence toutefois que la lame de l'pe jutlandaise est, comme la lame mycenne, plus lance. Fig. 2.lac, encore plus semblable aux pes de Drajna, mme quant au nombre et la distribution des trous. Il en est de mme aussi d'une autre pe de l'Apulie (mit etwas kiirzerem oberen Zapfen). Die vorromischen Schwerter, pag. 25 et Album pi. V I I , fig. 1 et 2 ; pag. 1 6 ; Album pi. V I I , fig. 4 et 6. Que Naue ne les distingue pas comme poque, cela se voit aussi par ailleurs: Dit; Mehrzahl der Schwerter bezeigt hornerartige Grifffliigel (comme la premire de Drajna) seltener kugelformige, diinne Zapfen und noch seltener nagelartige Aufsatze, pag. 17. *) V. aussi, J . Schlemm: Worterbuch zur Vorgcschichte, Berlin, 1908, pag. 191. 2 ) Mise en comparaison avec les similaires du Nord, spcialement les pes hongroises: Unsed, tudes sur Vge de bronze de la Hongrie, Christiania, 1880, pag. 148 et fig. 19, plus in extenso et avec un cadre de classification stylistique et chronolo gique de Julius N a u e : Die vorromischen Schwerter, pag. 12 et suiv., pi. VI, fig. 3 ; ce n'est d'ailleurs pas la seule ; il y en a une autre trouve par Tsountas dans le trsor de l'Acropole de Mycnes et publie par lui dans: Tsountas, de . . 1891, pag. 2 6 ; Naue la cite aussi, l. c , note 3. Voyez aussi plus haut.a ) G. Kossinna: Deutsche Vorgeschichte, etc., 3-e d. Leipzig, 1921, p. 127. *) Op. cit., p . 126.

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I. ANDRIEESCU Si les prcisions ci-dessus ') (de s t y l e et de chronologie) s ' a p p l i q u e n t aussi chez n o u s , il e s t clair q u e les trois p r e m i r e s pes de D r a j n a , - d e - j o s , d r o i t e s et p l a t e s , soie p l a t e , sans c r o c h e t s , p o s s d a n t d e u x t r o u s de c h a q u e ct de la l a m e largie, d ' a u t r e s trois orifices t r a v e r s a n t la soie de la p o i g n e , d o i v e n t t r e i n t e r c a l e s t y p o l o g i q u e m e n t , aprs celles d e D a h m s d o r f , B r e s l a u (Silsie) et a p r s celles d u c o m i l a t h o n g r o i s de B k s ( d e u x orifices de c h a q u e ct de la l a m e largie, la soie t a n t c o m p l t e m e n t p r i v e de pareils t r o u s , a p p a r t e n a n t d a n s la chronologie d e K o s s i n n a , la - e p riode b) ; a p r s aussi celle d e T e m p l i n (Marche de B r a n d e b o u r g ) a v e c s e u l e m e n t trois t r o u s l a t r a u x , a p p a r t e n a n t d ' a p r s la m m e chronologie la p r i o d e I I c; a p r s e n c o r e celle de D o n j a Dolina (avec u n t r o u l a t r a l e t d e u x t r a v e r s a n t la soie de la poigne) 2 ) et c e r t a i n e m e n t atmnt c o m m e t y p e et c o m m e p o q u e , celles de Mycnes ( I l l - e p r i o d e a) et celle d e M o u l i a n a ( - e p r i o d e b) 3 ) . Mais a v e c t o u t cela, les e x e m p l a i r e s d ' p e s similaires a u x n t r e s d e D r a j n a - d j o s , les u n e s d a v a n t a g e , les a u t r e s m o i n s , m a i s t o u t e s s t r i c t e m e n t d u m m e t y p e , s o n t loin d ' a v o i r t puises. N o t o n s e n c o r e : u n e pe s e m b l a b l e la n t r e de p a r le n o m b r e de t r o u s e t de leur d i s t r i b u t i o n ( q u o i q u e p l u s c o m p l i q u e c o m m e section) , a t t r o u v e en I t a l i e m o y e n n e , s u r les b o r d s du lac T r a s i m n e 4 ) ; u n e a u t r e t r s r e s s e m b l a n t e celle-ci est d e Zlebic ( S t y r i e ) ) . N a u e en c i t e e n c o r e u n e a u t r e d e Suisse, d ' E s t e v a y e r (mais a v e c 2 + 4 t r o u s d a n s la poigne) B ). L ' p e cite p a r G. e t A . de Mortillet, e t t r o u v e B l i g n y ( F r a n c e ) , est g a l e m e n t 2 t r o u s -f et 4 t r o u s d a n s la poigne 7 ) . N a u e cite encore u n e a u t r e pe, t r o u v e en B a v i r e , c e t t e fois-ci d a n s u n t o m b e a u : u n v a s e plus g r a n d possde u n o r n e m e n t a v e c u n e ceint.urette, fait a v e c le b o u t d u d o i g t ; u n a u t r e v a s e noir, l g r e m e n t pass au g r a p h i t e , a s u r le v e n t r e d u v a s e q u a t r e p r o m i n e n c e s d i a m t r a l e m e n t e t s y m t r i q u e m e n t opposes 8 ) , forme e t o r n e m e n t s q u i n e s o n t nulle p a r t p l u s familiers q u e d a n s n o t r e S u d - E s t , e x p r e s s i o n s t y l i s t i q u e a n c i e n n e e t o r g a n i q u e ici, p l u s q u e p a r t o u t ailleurs. T o u t e f o i s le fait est t r o p isol p o u r q u e l'on puisse en d d u i r e u n influence de l ' E s t , qui m a l g r t o u t s'en d t a c h e , d u moins pour moi, d'une manire remarquable.

) C e t A. de Mortillet classaient (1903) le type d'pes, du genre des ntres (pour prciser type II Naue), dans le morgien, ct des faucilles du type bouton ( Drajna-de-jos une seule), dis tinctes de celles du larnaudien, sa deuxime et dernire priode de l'poque du bronze ; ces pes ont t ensuite comprises par Naue dans le type I I a et suivants. G. et A. de Mortillet: Muse prhistorique, 2-e d., Paris, 1903, pi. LXXV, fig. 856 et pi. LXXXVII, fig. 1068. 2 ) Trouve avec le poignard du type caract ristique italien, (voyez plus baut les rfrences de Truhelka), elle se place, cause de cela, ct, des plus anciennes pes italiques du type A Naue ce qui, de l'avis de ce dernier, signifie, comme d'ailleurs d'aprs Truhelka, la premire priode de l'poque du bronze italique de Montlius (en viron 17001650 av. J. Ch.). (Naue: Vorrmische

1

Schwerler, page 43 et suiv. avec 112). Cependant d'aprs tout ce qui prcde, aussi bien dans la pninsule des Balkans, que dans l'Europe centrale et dans celle du Nord, les pes de notre type ont une plus grande anciennet que celle d'Italie, ce qui s'oppose assez srieusement l'ad mission d'une origine italienne, prconise par Naue (ibid., p. 17). Nous reviendrons encore plus tard sur cette question. 3 ) En ce qui concerne Kossinna, op. cit., p. 126, fig. 251, 253. 4 ) Naue, op. cit., p. 26; Album pi. VU, fig. 4. 6 ) Cf. Naue, p. 19. ) Ibid. ") Muse prhistorique, pi. LXXV, fig. 856. 8 ) Naue, op. cit., p. 19 et 108; Album pi. XL, fig. 37.

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\ o r \ i : u . i ; s CONTRIBUTIONS SUR L'GE DU BRONZK EN ROUMANIE Plus prs de nos frontires sont les fragments d'pe de Pringrad, publis par Fiala l), et mentionns aussi par Naue 2 ). Ce qui prsente pour nous un intrt particulier, indiqu aussi partiellement plus haut, c'est que ces fragments ont t trouvs dans un dpt et que ce dpt comprend en dehors de fragments d'pes, plusiers faucilles (toutes languette, une seule Drajna de ce type) et mme une hache douille: mme si la forme du tranchant diffre totalement de celle de nos haches de Drajna, on la rencontre toutefois frquemment dans les rgions occidentales de notre Dacie et en Hongrie 3 ). En Bulgarie on n'a trouv que la soie d'une pe, tout--fait semblable aux ntres. Prsentant deux trous de rivets sur les cts de sa partie infrieure, la lame de la soie elle-mme en a quatre 4) et non point trois comme Drajna. Quoique fragmentaire, par la rgion laquelle elle appartient, elle remplit un vide de manire caractristique, ct des pices similaires dj mentionnes. Beaucoup plus nombreux, quoique prsentant quelquefois un caractre de variante, mais toutefois intressants, sont les exemplaires trouvs l'Ouest de nos rgions. Parmi trois pes de notre type, trouves dans le comitat hongrois de Borsod, sur le ct droit de la Theiss du Nord-Ouest, l'une a de chaque ct deux trous latraux et trois dans la lame de la soie (comme les ntres de Drajna), une autre a de chaque ct deux trous latraux et quatre ; sur une troisime, n'tant pas droite, mais chancre la base, on ne peut apercevoir que les deux trous latiaux de chaque ct 5 ). Il faut ajouter que toujours en cet endroit, semblable celle que nous avons cite- en dernier lieu, il en a t trouv une autre 6 ), qui, plus chancre encore la base (avec deux trous latraux de chaque ct et un seul la base) prsente une res semblance frappante avec une pe trouve au Sud du Danube, en Bosnie Buzija (publi par Fiala) 7 ). Un autre exemplaire similaire retrouv dans la Drina, not par Fiala H) est aussi consign par Naue comme une variante ultrieure des pes de son type II ! ) ) qui constitue le type de nos pes. La correspondance des types du Nord au Sud du Danube est encore une fois docu mente et, se trouvant dans une aire relativement troite, elle ne peut mon avis manquer de la signification, qui se rapproche le plus de la certitude d'une ressemblance de manifestations culturelles croises, ayant une plus grande importance comme va leur dductive que d'autres manifestations semblables de par ailleurs, plus isoles ou moins convergentes. Revenant ce qui a t trouv dans le comitat hongrois cit, nous trouvons remar quable non seulement une cinquime pe, qui, du type E Naue, appartient, d aprs toutes les donnes, la fin de l'poque du bronze plus rcente 1 0 ), mais le fait qu on a conserv une srie entire de pointes de lance, du mme endroit, les uns trs') Wissensch. Milleil aus Bosnien u. Herzegovina, IV, 1896, p . 180182. *) P . 17. *) E n plus de ce que cite Fiala (p. 180), v. J . H a m p e l : A bronzkor emlkei magyarhonban, II, B u d a p e s t , 1892, p . C L I , fig. 2 et 4 ; pi. C L X X I I , fig. 15 et 1 8 ; I I I , 1896, pi. CCXIV, fig. 2 1 . 4 ) Bulletin de la Socit archologique bulgare, I I I , 1913, p . 293 et fig. 217. *) H a m p e l , op. cit., I I I , pi. CCXVI, fig. 24. *) Idem., pi. CCXVI, fig. 1. ) Wissensch. Mitteilungen aus B. u. H., V I , 1899, p . 142, fig. 10, et p . 143. 8 ) Wiss. Mitt. aus B. u. IL, V I , p . 143 (publi dans le vol. I, 1893, p . 318, fig. 4). 9 ) N a u e : Die vorromischen Schuerter, p . 17, note 1 eine Weiterbildung des Typus II. 10 ) Hampel, pi. CCXVI, fig. 5 ; N a u e , op. cit. et Atlas passim.7

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I. WDKIKSKSCU

ressemblants celles trouvs Drajna (voyez plus bas) ; de mme, plusieurs haches douille, toutes avec la ligne du tranchant plus ou moins concave *), ressemblant du reste la seule hache en ce genre trouve Drajna. Nous signalons nouveau la similitude des inventaires, caractristique par les diffrences mme qu'ils prsentent. Certaines diffrences sont dues sans doute aux diffrences de rgions, d'autres auront aussi une signifi cation de chronologie absolue qu'il faudra avoir en vue dans l'avenir. Toujours du ct Ouest de la Dacie, citons encore les exemplaires du comitat hongrois Bereg dont l'un avec deux orifices latraux de chaque ct et trois sur la soie de la poigne (comme Drajna, mais moins droite, ce qui lui donne un aspect de variante) ; la deuxime a deux trous de chaque ct et cinq trous dans la soie de la poigne 2 ). Parmi deux autres 3 ), l'une est large et droite comme les ntres ( deux trous de chaque ct et un seul dans la soie de la poigne), l'autre quoique du mme type, a une silhouette d'pe du type II a Naue prononce, type qui, d'aprs Naue, a volu partir du type de nos pes et se trouve fr quemment dans toute la seconde moiti de l'poque du bronze 4 ). A signaler ici un exemplaire similaire de la Pologne occidentale (ayant deux trous de chaque ct et deux dans la soie de la poigne) 5 ). Du grand dpt-fonderie de Splnaca, (Tiansylvanie), quelques frag ments au moins sont srement du type des ntres 6 ), ajoutant encore une note de similitude d'inventaire, qui, comme on le verra, n'est pas unique, mais compte au contraire parmi les nombreuses notes qui font que ce dpt-fon derie soit des plus resemblants au ntre. Voici dans quel cadre de faits il convient, mon avis, de prsenter de suite l'pe qui, sans tre de Drajna, est quand mme d'en de des Carpathes, de Bucium, prs de Iassy, pe qu'une chance heureuse m'a permis d'identifier pour la premire fois, il y a 9 ans, mais que je n'ai pu malheuresement acqurir pour notre Muse, faute des fonds ncessaires (fig. 3) ' ) . D'une longueur de 0,785 m. et d'une largeur maximum de 0,050, avec deux rivets de chaque ct et cinq autres traversant la soie de la poigne mme, pesant 625 gr., l'pe des environs de Iassy, par l'lgance de sa forme et sa perfection technique (sa surface est recouverte d'une splendide patine verdtre), occupe une place spciale et significative parmi toutes celles prsentes plus haut. Un peu moins que les pes similaires de Drajna et d'ailleurs, cites par nous, avec la soie de la poigne plus longue, l'pe Fig. 3. de Bucium a sa nervure mdiane encadre par deux autres nervures paral lles et d'une grande finesse. ') Ibid., pi. CCXVII, fig. 19. ) Hampel, II, pi. CLXXI, fig. 4 et 3. 3 ) Ibid., pi. CLXXX, fig. 13 et 10. *) Naue, op. cit., p. 20; Atlas, pi. IX, fig. 2. 5 ) Dr. Josef Kostrzewski : Wirlkopolska w czasach przedhistorycznych, Poznan, 1919, p. 61, fig. 174. ) Cf., par exemple, Hampel, II, pi. CXLIV, fig. 2224 avec les premires de nos pes, ou Hampel, fig. 5 et 6 avec ntre fragment 3; de mme fragment 1 et 19 de Hampel avec ntre fragment no. 4. 7 ) L'pe, considre alors comme une falsifie

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NOUVELLES CONTRIBUTIONS SUR L'GE Dl BRONZE EN ROUMANIE

Un peu plus rcente, par consquent, que les ntres de Drajna-de-jos, elle me semble, par dessus tout, un nouvel exemple des surprises que nous rserve encore le sol et l'avenir. Ceci jette une lumire spciale, indiquant le provisoire, sur les thories que l'on met, tant que le matriel affrent de tant d'endroits est encore aussi rduit ou fait compltement dfaut. * De beaucoup plus nombreuses et presque toutes entires, ont de-jos les lances au nombre de 16. S'il faut en croire notre que les faucilles (de la seconde dcouverte) taient arranges en lance se trouvaient ranges au milieu. Leurs dimensions ainsi que leurs donnes principales sontB

t trouves Drajnainformateur, pendant cercle, les pointes de les suivantes:

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belle patine verte les 2 trous briss

un des trous fort bris un des trous briss l'un des trous bris : largeur quand elle tait entire deux brisures prs des trous un trou bris et un creux deux brisures sur les cts. le trou unique est bris

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Pointe brise Brise la douille

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Nous sommes en prsence, je crois, de deux types de lances et d'une forme part qui toutes, si elles n'apportent rien d'exceptionnel dans l'entire l'tendue de la Dacie et de l'Europe du Sud-Est, sont d'autant plus caractristiques, que nous les trouvons, pour la premire fois, en plus grand nombre au Sud des Carpathes, de mme en une compagnie d'inventaire qui, encore une fois, consolide notre dpt comme t e l 1 ) .cation sans valeur par le titulaire de la chaire d'ar chologie de Jassy, M. O. Tafrali, qui elle avait t tout d'abord prsente, a t immdiatement achete. Elle constitue aujourd'hui un bel ornement de la collection de notre numismate bien connu, le Dr. Severeanu. x ) Un modle d'inventaire tre, par exemple, le dpt ticeu (Pnczlcseh), district (Hampel, I I , pi. C X L I I I ) , o similaire me semble de bronze de Pande Solnoc-Dobca, de semblables lances

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I. AINDRIESESCU

Ces types sont les suivants: 1. Les lances simples en forme de feuille, normale ou plus longue et troite, avec une douille perce de trous une destination facile reconnatre. Elles constituent, la majorit de celles de Drajna, avec une variation de dimensions qu'il faut mentionner 2. Les lances qui maintenant le type prcdent, en constitue un autre assez part, d'abord par la forme de leur lame, beaucoup plus lance; de plus celle-ci acquiert un ou deux fillets en saillie qui lui donne une toute autre apparence que celle des lances simples du type antrieur. A ces deux divisions on peut ajouter: 3. Unique et tout--fait part est Drajna-de-jos la lance en forme de feuille trs effile et troite, sans douille et renforce par une arte trs saillante et massive, destine augmenter sa rsistance (pi. II, fig. 7). Elle tait utilise probablement en la fixant par la partie oppose la pointe une perche en bois l'extrmit de laquelle elle tait attache. En forme de feuille normale, la lance reprsente dans la pi. II, fig. 1, a le pro longement de la douille au-dessous de la lame beaucoup plus courte que toutes les autres(fig. 5 et 6) ont t trouves, comme Drajnade-jos, a ct de faucilles bouton (fig. 1418) Drajna une seule, et des faucilles languette (fig. 12) Drajna aussi une seule; ct aussi de trois haches douille (fig. 24) Drajna, 1 8 , dont une (fig. 3), de mme qu' Drajna, avec la ligne de l'embouchure concave. Il est certain toutefois que le plus riche et le plus complet inventaire est toujours celui de palnaca, district Alba-de-jos o, quoique en petit nombre, les lances ne font pas dfaut, quelques-unes assez ressemblantes aux ntres. Hampel, II, pi. CXLIV, fig. 3032 et 3344. Des fers de lance, des haches douille et des faucilles ( languette, du type desquelles une seule Drajna) ont aussi t trouvs ailleurs, dans les comitats de Tolna et Zala (Ilampel, I I , pi. CLI et CLV) ; une lance simple avec une hache (la ligne de l'ouverture longitudinale, concave) et plusieurs faucilles bouton, aussi a Bezdad en Zabal{i (pi. CLVI); pour /.iliaiti voir aussi Hampel, I I I , pi. CCXXIX CCXXXIV, avec une srie com plte de lances, une pe du type des ntres, de nombreuses faucilles (la plupart languette, mais une toutefois bouton), de nombreuses haches douille (les unes avec la ligne de la douille concave). Que l'on compare galement les riches inventaires similaires de Borsod (Hampel, I I I , pi. CCXVI et CCXVII: beaucoup de lances et de haches avec la douille longitudinale concave) et Vas., ibid., pi. CCXXXV CCXL: lances et haches douille lon gitudinale, faucilles et fragments d'pes. Nagydem, dans le comitat de Veszprm, les lances persis tent accompagner les haches douille et les faucilles dans un milieu hallstattien (Hampel, I I I . pi. CXC.V). De semblables exemplaires ne manquent ni au Sud du Danube. Nous pouvons noter le dpt de Mackovac, en Bosnie du Nord, avec un fragment de lance en bronze, accompagn de quatre faucilles ( languette, deux entires et deux fragmentaires), ainsi que de quatre haches douille de forme hongroise (ungarischer Form) s'exprime Fiala, qui publie le dpt (Wissensch. Mitteil. v. B. u. II., V I , 1899, p . 141 et 142 avec pi. VI). De mme la lance et la hache douille, trouves, cette fois-ci dans un tombeau avec d'autres objets, parmi lesquels un poignard en bronze, dans la localit de Tesanj, en Bosnie ( Wissensch. Mitleilungen aus B. u. H., X I , 1909, p . 60 et suiv.,fig, 11 et 10 (26 et 27). La manire vague de dater de Truhelka acquiert, je crois, dans le cadre des faits prsents par nous, un point d'appui d'une utilit plus relle, que la seule poursuite comparative des motifs ornementaux, qui dcorent galement la belle hache douille, le morceau de bronze, conserv dans une gaine en bois (pourrie), de l'intressant poignard, qui, comme un autre, de Debelo brdo (Wissensch. Mitt. aus B. u. H., IV. 1896, p. 61, fig. 162), en nul cas ne peuvent tre trangers notre milieu (dtermin par le type d'pes cites plus haut), ainsi que le disque ornemental (Zicrbuckel) ou les fragments de vases conservs du mme tombeau. Ce n'est pas le lieu convenant de pa reilles discussions. Nous nous dispensons de citer des lances trouves isoles, mme semblables avec l'un des types de lances trouves Drajna, parce qu'elles ne disent presque rien pour l'encadrement stylistique ou chronologique de notre dpt.

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NOUVELLES CONTRIBUTIONS SUR L'GE DU BRONZE EN ROUMANIE

lances retrouves Drajna-de-jos. C'est une pointe de lance vraiment solide quoique de petites dimensions. Perfore par deux trous, la douille conique, dans laquelle se fixe le bois de la lance se prolonge presque jusqu' l'extrmit de la pointe. De dimensions variables, notes plus haut, les lances suivantes (pi. I I , fig. 26, 8 et 9) appartiennent en tout au mme type, que la lame soit plus ou moins effile et troite ou que le prolongement de l'orifice dans lequel pntre la hampe de la lance ait quelquefois des dimensions assez grandes par rapport la longueur de la lame. Ce qu'il faut mentionner, de plus, c'est que les deux lignes du contour latral de la lame se prolongent le long de la douille, non seulement jusqu'aux trous de rivets par lesquels on fixait la lance la hampe, mais jusqu' son bord. Le profil de la douille a ainsi la forme d'un cercle lgrement cras dans la direction des bords du contour de la lame ' ) . Une seule fois, Drajna-de-jos, la lame en forme de feuille ne se pro longe pas du tout le long de la douille qui, dans ce seul cas, a un contour de cercle parfait (pi. I I , fig. 11). De forme plus gracieuse en ce qui concerne le contour de la lame, les lances que nous avons ranges dans le type 2 ont un ou deux filets sur les cts de la nervure mdiane (pi. I I , fig. 13 15 et 12). Le dernier fer de lance (pi. I I , PI. IL fig. 12) est le plus grand parmi ceux trouvs Drajna. L'arte mdiane, avec un relief prcis, nervures parallles par tiellement l'arte mdiane, partiellement avec la rotondit prominente de la lame, se distingue fort bien. De mme et toujours pour ce fer de lance, quoique la ligne du contour de la lame se prolonge jusqu'au bord infrieur de la douille qui recevait la hampe., cette douille a quelquefois un contour circulaire plus exact que les fers de lance du type 1. Une seule parmi les pointes de lance trouves Drajna (pi. II, fig. 7), quoiqu'elle ait le contour des fers de lances no. 2, et mme avec un rtrcissement de la feuille vers sa pointe, n'a aucune espce de nervure.l ) Les 2 trous de rivets de la lance (fig. 3) se sont r o m p u s et largis irrgulirement, certai n e m e n t cause de l'usage. De mme quelques-uns des trous des lances reprsentes dans les fig. 6, 9 et 1 1 . L a douille d a n s laquelle s'enfonait la h a m p e de la lance pi. I I , fig. 4, a un profil de cercle

parfait, mais les parois de la douille sont plus paisses, constituant un profil du cercle aplati lg r e m e n t dans la direction de la largeur de la lance ; c'est le mme cas pour le fer de lance reprsent d a n s la pi. I I , fig. 6 et 10, mais avec des parois de la mme douille beaucoup plus minces.

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I. ANDRIEESCU

Sans doute les 13 haches douille, 1rs 2 haches douille transversale, les 2 hachesmarteaux douille transversale, enfin l'exemplaire auquel nous ne t r o u v o n s p a s d ' a u t r e douille transversale, dnomination approprie q u e celle de sceptre de commandement sont beaucoup plus caractristiques q u e les pointes de lance, a u t a n t pour l'encadrement, plus prcis de n o t r e dpt, q u e pour le caractre spcial de son inventaire. Nous les dcrirons tour de rle, en p r s e n t a n t d'abord dans le tableau ci-joint leurs dimensions et leurs donnes principales.No. d'inven taire de l'ob jet Largeur du tranchant en mmE

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IV b IV c IV a III IV c IV b III IV b IV c III III IV a III III IV b IV b IV c IV c IV a IV a IV b IV c IV a IV b IV a IV c IV c IV c IV b IV b IV b IV b IV b III IV c IV b IV b IV b II IV c IV c IV b III

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I. ANDRIESESCUVM

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faucille crochet patte crochet ) > > patte > crochet patte crochet patte crochet patte croc lift patte bouton crochet patte > crochet > patte > > crochet patte

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faucille patte > > > crochet patte crachet patte crochet patte crochet

129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173

25 33 28 40 29 24 43 27 28 37 46 37 26 26 48 53 24 44 49 42 47 44 28 47 48 41 41 39 39 35 35 45 50 35 26 47 30 44 48 52 28 24 29 24 28

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IV a IV c IV c III IV b III IV b IV b III III IV a IV b III III IV b III IV a IV b III III

vu, fig . 20X, X, VI,

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IX, VI, IX, IX, % VI, VI, > VII, ix, VI, VI, IX, VI, ) vu, > IX, VI, VI,

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20 21 30 15 31 16 17 32 33 21 18 34 35 20 36 22 19 37 38

Vu les classifications des faucilles de l'poque du bronze, besogne accomplie trs minutieusement depuis longtemps il nous faut citer au premier chef l'tude de M. H . Schmidt de l'Universit de Berlin, entreprise l'occasion de la publication du dpt des faucilles de bronze de Oberthau, Merseburg (40 pices) la classification des fau cilles de Drajna-de-jos fut pour nous une tche relativement peu difficile. 1 ) Nous avons t o u t d'abord et nous pouvons ranger sous le type I la faucille (inv. n o . 112 pi. V, fig. 5) qui est une faucille bouton circulaire ou cylindrique, du t y p e connu comme tel dans toutes les classifications existantes. Avec la lame assez fortement') E . Chantre: L'ge du bronze, I, 66 et suiv.. I I , 125 (faucilles bouton, f. talon, f. languette, f. rivets, f. ctes transversales). E. Desor et L. F a v r e : Le bel ge du bronze lacustre en Suisse, 1874, p . 2 2 ; S c h u m a n n : Boit. Stud., N . F. IV, 1900, p. 1 4 8 ; Die Kultur Pommerns in vorgeschichtlicher Zeit, p. 39 et s u i v . ; Cp. E v a n s : Bronze Implements, p. 194 et s u i v . ; L i n d e n s c h m i d t : Ait. unser. heidn. Vorze.it, I, 12, 2 ; K e m b l e : Horae ferales, p. 162 s u i v . ; Mortillet: Muse prhistorique, p. L X X et L X X V I I I (se ralliant plus troitement la classification de Chantre). Cf. H u b e r t S c h m i d t , Der Bronzesichelfund v. Oberthau, Kr. Merseburg, dans Zf. fur Ethnologie, 1904, p. 416 et s u i v . ; H . Schmidt cite l'dition plus ancienne de Mor tillet; dans l'dition de 1903 les planches corres pondent aux planches L X X V e t L X X X I I I . Montelius, en 1900 (Die Chron. d. ltest. Bronzezeit, Braunschweig) s'occupe des faucilles e n passant et seulement de quelques exemplaires d e l'Europe orientale. L a classification de H . S c h m i d t a t adopte ensuite par J . S c h l e m m : Wort. zur Vorgeschichte, p. 550 et suiv., art. Sicheln et prise en considration par J. D c h e l e t t e : Manuel d,archol. prhist., II, 2, 1910, p. 267.

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I. ANDRIESESCU

recourbe et munie d'une seule nervure longitudinale lui affermissant le dos, notre faucille correspond parfaitement au type II dtermin par H. Schmidt que l'on rencontre en maint endroit de l'Europe septentrionale et centrale. Diffremment d'autres trois variantes, le bouton a la forme habituelle et se trouve au coin de droite de la partie infrieure de la faucille '). Phis intressante pour nous que la dispersion en