Rêves et Activités mentales -...
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Très Brève histoire de la recherche sur le rêve
• LFAlfred Maury : le rêve n’est pas un phénomène continu au cours du sommeil, il est phasique (1878)
• Hans Berger : neuro psychiatre allemand: activité EEG (1929) lente pendant le sommeil:
• Kleitman, Aserinski et Dement : découverte des mouvements oculaires rapides, périodiques au cours du sommeil (1953) et leurs associations avec le rêve
• Jouvet : découverte de l’atonie musculaire en sommeil paradoxal (1959) et localisation du générateur du SP dans le tronc cérébral
SP = Rêve: l’impossible équation
Activité onirique - processus cognitif /substrat biologique
Découverte des MOR Associe SP/Rêve
Rêves rapportés très préférentiellement au sortir du SP : 74% de reports après le SP vs 10% après le SL (Dement, 1957)
Alors que dans le même temps, de nombreuses études mettent en évidence une activité mentale en sommeil lent (Foulkes, Vogel, 1962, 1965; Foulkes et Vogel, 1985) Déception des chercheurs?
SP = Rêve : l’impossible équation
Selon la question, pas le même pourcentage de reports d’activité mentale collecté!
« Avez-vous rêvé? » vs « qu’est ce qui vous passait par la tête au moment où je vous ai réveillé? » (Foulkes) % de rappel de rêves post-SP ou post-
SL dans 39 études entre 1953 et 2004 (Nielsen, 2000)
Le rêve, un processus continu au cours du sommeil
Diapo D Oudette
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Stade 1 Stade 2 Stade 3-4 Sommeil paradoxal
STADES DE SOMMEIL
RÊV
ES
(%
)«Jemesouviensd’avoirrêvé»
Arnulf2002
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Stade 1 Stade 2 Stade 3-4 Sommeil paradoxal
STADES DE SOMMEIL
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DU
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IT D
E R
ÊV
ELongueurdesrécitsderêves
Recueil des rêves
De nombreux paramètres influencent les reports de rêves (fréquence, longueur, contenu émotionnel, bizarrerie…) :
Lieu de l’expérience (maison vs labo) Nature du réveil (spontané vs évoqué) Moment du réveil (début vs fin de nuit) Stade du sommeil (léger, profond, SP) Moment du stade (début, milieu, fin) Durée de l’expérience (une ou plusieurs nuits) Style du report (écrit vs dicté) Intervention de l’expérimentateur (présent ou non, posant
des questions ou non)
Diapo D Oudette
Comment analyse-t-on le contenu mental?
Echelles de qualification du contenu mental :
Echelle de Hall et Van de Castle (1966) : éléments du rêve classés par catégories (personnages, interactions sociales, émotions, objets, décors…)
Permet d’avoir des normes par âge, sexe, culture… Des comparaisons avec les normes sont donc possibles.
Comment analyse-t-on le contenu mental?
Echelle de Hall et Van de Castle : Principales différences des rêves hommes/femmes
Adapté de Domhoff, 2008
Norme des hommes
Norme des femmes
Hommes/Femmes 67% 48%
Familiarité 45% 58% Agression physique 50% 34%
Intérieur (décor) 49% 61%
Lieu familier 61% 77%
Comment analyse-t-on le contenu mental?
Echelles ordinales : se concentrent sur des variables d’intérêt (ex : bizarrerie)
Echelle de bizarrerie adaptée de Revuonso,1995
Comment analyse-t-on le contenu mental?
Un exemple d’étude de rêves : l’étude de Snyder (1960-1967)
- 58 jeunes participants des deux sexes
- 250 nuits, 635 récits de rêves post-SP collectés (« toute perception imagée, complexe et organisée »)
- Cotation des rêves en fonction de leur cohérence narrative, leur qualité dramatique, leur crédibilité et leur bizarrerie
- Recherche de rêves « typiques » (perdre ses dents, sortir tout nu en public, tomber dans le vide, repasser un examen…)
Comment analyse-t-on le contenu mental?
- Prototype de rêve : « clair, cohérent, compte rendu détaillé de situations réalistes entraînant le rêveur et les autres personnes dans des activités et des préoccupations ordinaires dont ils parlent entre eux…»
Gros contraste avec la vision populaire du rêve! Sommes-nous victimes d’un biais de rappel?
- Seulement 1% de rêves typiques
- 90% des rêves recueillis sont une réplication fidèle de la vie réelle
Principales différences des rêves de sommeil paradoxal vs sommeil lent
Sommeil paradoxal
Sommeil lent
Rappel de rêves >80% 5-74%
Longueur des rêves
Scénario prolongé
Récit plus court
Emotions Intenses Plus neutres
Types de rêves Marquants, beaucoup de perceptions, éventuellement bizarreries
Plus liés à la vie réelle; pensées
Prévalence des différents sens dans les rêves non stimulés
Visuels = majorité des personnes voyantes Perte de la vision < 5 ans: ne « voient » pas leurs rêves 5 – 7 ans: image visuelle variable > 7 ans: imagerie visuelle présente mais s’estompe avec le
temps
Sons: 55 à 60% des rêves quotidiens (entendre la circulation; écouter musique, conversations…)
Malentendants congénitaux: rêves hauts en couleurs
D’après Zadra
Prévalence des différents sens dans les rêves non stimulés
Odeurs: 1% des rapports de rêves; femmes; Très déplaisantes: ordures, vomissures Plaisantes: parfums, odeurs de pain fraichement cuit
Gustatif: 1% Plutôt référence à la nourriture qu’aux boissons
D’après Zadra
Prévalence des différents sens dans les rêves non stimulés
Douleur: Possible dans rêves non stimulés 50% a expérimenté une douleur physique à un moment de la
vie Affect négatif le plus souvent associé: peur, confusion,
frustration, colère. 30% récits de rêves en SP recueillis > stimuation par pression
de longue durée sur la jambe
D’après Zadra
Rêves et stimuli sensoriels: Dormir les yeux ouverts
• Rechtschaffen et Foulkes 1965 • Sujets avec paupières bloquées, pupille
dilatée • Sommeil normal • Présentation objets (cafetière, livre) pendant
le SP • Réveil des sujets 10 min après : récit de rêves • Aucune relation avec les objets « vus »
pendant le SP
Rêves et stimulis sensoriels
Lampe clignottante: incorporé au rêve dans 23% des cas; rêves avec éclairs et étoiles filantes
Stimuli auditif: incorporés dans 29% des cas
Stimuli olfactifs incorporés dans 20% des cas
Activités mentales et sommeil
Hallucinations hypnagogiques Rêves vivaces
Hallucinations hypnopompiques
rêves
cauchemars
Hallucinations hypnagogiques : 37 % de la population
Hallucinations hypnopompiques : 12,5 % de la population D’après Ohayon, 1996
Chute abyssale
présence
attaqué
incendie
Cauchemar
Définition DSM IV Affectent 20 à 39% des enfants entre 5 et 12 ans (Terr,
1987)
Plus rares chez l’adulte; incidence en population générale : 5 à 8% (Bixler, 1979); 4-8% pop générale (Nielsen et Zadra, 2000)
Peur, anxiété (61.6%); autres émotions négatives: colère, grief: 38.4% (Zadra 2004)
Prévalence: + de femmes (Ohayon, 1996), décline avec âge (?).
Etiologies: cauchemars et médicaments
Béta bloquants ISRS Agonistes dopaminergiques GABA Anticholinergiques
Rêves et syndrome d’apnées du sommeil
Plus de cauchemars chez patients SAS (Scredl, 2008)
Cauchemars non liés aux désaturations en oxygène (Schredl, 2006)
Rêves des patients avec SAS sévères sont plus longs et plus négatifs (composante violente et anxiogène
=> normalisation des rêves avec le traitement par PPC (Carrasco, 2006)
Etat de stress post traumatique (ESPT)
Aspects cliniques du sommeil Augmentation de la latence d’endormissement Diminution du TST Augmentation du nombre et de la durée des éveils nocturnes
avec une difficulté à se rendormir après un éveil Augmentation de l’activité motrice nocturne Diminution des rappels de rêves lors des réveils en SP Altération de la perception du sommeil
Survenue de rêves traumatiques (56-60% des cas) Répétitifs de l’événement, éprouvants Activation végétative, sueurs… (entre TN et rêve d’angoisse)
Tableau comparatif ESPT-Rêve d’angoisse
- Fin de nuit - SP ou stade 2 - Rêves élaborés, de longue durée, réalistes, complexes, vécu angoissant, thèmes de mort, attaques, mutilations…
- Début de nuit - Stades 2,3 et 4;SP de début de nuit - Rêves répétitifs spécifiques de l’ESPT; aussi terreurs sans contenu - Diminution des rappels de rêves lors des réveils en SP - Aspects polygraphiques non constants (architecture du SP: LSP;MOR;durée du SP;TST)
cauchemar ESPT