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  • Les Cahiers du GERAD ISSN: 07112440 Logistique inverse : revue

    de littrature

    Serge Lambert Diane Riopel

    G200361

    Octobre 2003

    Les textes publis dans la srie des rapports de recherche HEC n'engagent que la responsabilit de leurs auteurs. La publication de ces rapports de recherche bnficie d'une subvention du Fonds qubcois de la recherche sur la nature et les technologies.

  • Logistique inverse : revue de littrature

    Serge Lambert Diane Riopel

    GERAD et Dpartement de mathmatiques et de gnie industriel cole Polytechnique de Montral

    C.P. 6079, Station Centre-ville Montral (Qubec) H3C 3A7, Canada

    Octobre 2003

    Les Cahiers du GERAD G-2003-61

    Copyright 2003 GERAD

  • Rsum

    Ce document prsente une revue de littrature sur la logistique inverse. Dans la littrature, plusieurs termes sont utiliss comme des synonymes, par exemple la distribution inverse ou la logistique verte, bien quil y ait des similarits entre les termes, ils ne veulent pas tous dire la mme chose. Aprs avoir revu les dfinitions, les aspects gnraux, les diffrents lments, les activits et les tapes de la logistique inverse sont abords. De plus, les structures de rseaux que lon retrouve sont traites. Une analyse des modles mathmatiques de la logistique inverse est faite selon les cinq champs dapplications suivants : la localisation, lvaluation du cycle de vie, la planification de la production, la gestion des stocks et la mise en place de routes pour la collecte de produits. Ensuite, les tudes de cas de la logistique inverse rencontres dans la littrature sont regroupes par industries et analyses. Finalement, les axes de recherche suggrs par les articles sont donns.

    Mots-cls : Logistique inverse, revue de littrature, modles.

    Abstract

    This document present a reverse logistics literature review. In the literature, many terms are used as synonyms of reverse logistics, for example reverse distribution or green logistics, when in reality they have similarities but their meaning are different. After a clarification of the definitions, reverse logistics general aspects, elements, activities and steps are discussed. Then network structures are discussed. An analysis of reverse logistics mathematical models grouped under five fields of application (localization, life-cycle assessment, production planning, inventory management and vehicle routing) is done. Then case studies of reverse logistics found in the literature are grouped by industries and analyzed. Finally research areas proposed by the authors are given.

    Keywords: Reverse logistics, literature review, models.

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    1 Introduction

    Les cots de logistique aux tats-Unis sont estims prs de 862 milliards de dollars en 1997 soit 10,7% de lconomie amricaine mentionne Delaney (1998). Pour ce qui est de la logistique inverse, elle est estime environ 4% des cots de logistique soit 35 milliards de dollars en 1997 selon Stock (2001). Rogers et Tibben-Lembke (1998) quant eux, mentionnent quil est difficile den estimer le cot puisque bien des entreprises ne connaissent pas lampleur des activits. Dans Return to sender (2000), les retours annuels totaux sont estims 62 milliards de dollars et entranent des pertes de 10 15 milliards de dollars. Par contre, le commerce lectronique lui seul reprsente 11 milliards de dollars en retour et des pertes de 1,8 2,5 milliards de dollars. Les compagnies de commerce lectronique admettent qu'ils ont 5% de retour bien quon estime plutt 30% ce chiffre. De plus, 45% des compagnies ont une politique de 100% satisfaction. Bien que la logistique inverse soit connue depuis peu sous ce nom, elle traite de problmes qui ne sont pas nouveaux. De plus, de nouvelles lgislations forcent les entreprises revoir leur systme de logistique pour faire place la logistique inverse.

    La littrature peut tre divise en deux catgories, les articles caractre scientifique et les articles provenant de professionnels de lindustrie. Pour ce qui est des articles caractre scientifique, ils proviennent en majorit du domaine de la recherche oprationnelle, de lconomique, de la conception de produit et de la gestion de la chane dapprovisionnement. Quant ceux traitant des dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles, ils proviennent du domaine des sciences de ladministration. La littrature retenue se rpartit dans une bonne proportion en revues jury (pour les articles caractre scientifique), en revues professionnelles (pour les articles provenant de professionnels de lindustrie), en actes de confrences et en quelques thses de doctorat et autres. Le tableau 1 montre la rpartition des crits par anne et type de publication de cette recherche bibliographique. Il est intressant de voir que lattention des chercheurs la logistique inverse est croissante depuis 1999 et que le nombre darticles dans les revues professionnels est lgrement la baisse depuis 2001.

    Tableau 1 : Recension des crits en logistique inverse

    Anne Publication -1990 1991-1995 1996-1998 1999 2000 2001 2002 2003 Grand TotalRevue jury 1 5 14 7 14 21 14 8 84

    Revue profes- sionnelle 12 10 10 13 9 2 56

    Confrence 1 4 9 5 8 11 6 44 Autres 3 1 2 3 9

    Grand Total 2 21 33 25 36 43 25 8 193

    Un autre point intressant considrer est au sujet des cours offerts dans les universits canadiennes avec des programmes de gnie industriel traitant de la logistique inverse. Aprs

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    vrification dans les sites WEB (voir lannexe 1) la logistique est trs peu aborde et encore moins la logistique inverse. Elle napparat pas de faon explicite.

    Parmi les quelques cinquante livres consults, crits entre 1970 aujourdhui, il y a trs peu douvrages qui traitent de la logistique inverse. Les livres de rfrences rcents en logistique commencent en tenir compte mais brivement en y consacrant que quelques paragraphes. La majorit des ouvrages consults, Hutchinson (1987), Lambert et Stock (1993), The logistics handbook (1994), Eymery (1997), Lambert et al. (1998) et Handfield et Nichols (1999), parlent des nouveaux dfis que le mouvement vert impose lentreprise.

    notre connaissance, il existe peu de revues de la littrature compltes de la logistique inverse ce jour. En ralit, plusieurs auteurs ont abords quune portion spcifique de la logistique inverse. Par exemple en 1997, Fleischmann et al. font une revue des modles quantitatifs dans les trois domaines suivants : la planification de la distribution et de la collecte, la gestion des stocks et la planification de la production. Par la suite, Carter et Ellram (1998) ont fait une revue complte mais dans le but dencadrer le personnel de logistique dans la logistique inverse et prsenter un cadre de travail pour les recherches futures. Finalement, de Brito et al. (2002) font le recensement de plus de soixante tudes de cas en logistique inverse publis entre 1984 et 2002.

    La prsente recherche bibliographique sur la logistique inverse est divise en deux parties. Tout dabord, les termes synonymes et les dfinitions rencontres sont donns. Ensuite, une revue de la littrature regroupe les articles traitant de la logistique inverse et donne les axes de recherche suggrs. Finalement, une conclusion sur la logistique inverse est mise.

    2 Dfinitions

    La littrature sur la logistique inverse montre lutilisation de termes diffrents pour reprsenter sensiblement le mme concept. Les expressions couramment rencontres sont la logistique inverse, la distribution inverse ou la logistique verte. Plusieurs auteurs, dont Byrne et Deeb (1993), prsentent ces mots comme tant des synonymes. Par contre, aprs lanalyse de leur dfinition, on remarque que certaines dfinitions se limitent qu une partie bien spcifique de la logistique inverse. Les lignes qui suivent vont dfinir les trois termes les plus rencontrs, soit la distribution inverse, la logistique verte et la logistique inverse. Ensuite, notre dfinition de la logistique inverse est prsente.

    2.1 Distribution inverse

    Une des premires descriptions du concept de logistique inverse est la distribution inverse (Reverse distribution) et fut donne en 1981 par Lambert et Stock. Ils la dcrivent comme aller dans la mauvaise direction sur une voie sens unique tant donn que la grande majorit du flot des expditions est dans une direction . Ils mentionnent que les raisons des retours sont les rparations sous garantie, pour le remplacement ou pour le recyclage. Les auteurs semblent mettre lemphase sur les cots associs ramener les produits du client vers lentreprise et

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    traitent le problme de logistique inverse en terme de limpact sur le systme de distribution. Carter et Ellram (1998) prsentent la distribution inverse comme le retour, mouvement contre-courant dun produit ou de matire dcoulant de la rutilisation, du recyclage ou de la disposition. Ce mouvement contre-courant peut tre associ aux problmes environnementaux, tout comme la qualit et lusure (dgradation dans le temps) et qui sont souvent effectus par des nouveaux membres auxiliaires au systme.

    2.2 Logistique verte

    Rodrigue et al. (2001) prsentent la logistique verte (Green logistics) comme tant un systme de distribution et de transport efficient ami de lenvironnement. Wu et Dunn (1995) mentionnent que la logistique verte cest plus que la logistique inverse car elle cherche conomiser les ressources, liminer des dchets et amliorer la productivit. Hart (1997) va plus loin en ajoutant quelle doit avoir la plus petite empreinte sur lenvironnement.

    2.3 Logistique inverse

    Kroon et Vrijens (1995) proposent une dfinition de la logistique inverse comme faisant rfrence aux talents de la gestion de la logistique et les activits requises pour rduire, grer et disposer les dchets dangereux et non dangereux provenant du matriel demballage et des produits. De plus, elle inclut la distribution inverse . Alors que pour Giuntini et Andel (1995a), cest la gestion par lorganisation des ressources matrielles obtenues des clients . Quant eux, Fleischmann et al. (1997) mentionnent que la logistique inverse contient les activits logistiques, jusquau bout, pour les produits usags qui ne sont plus requis par les usagers jusquaux produits qui peuvent tre rutilisables dans le march . Leur dfinition porte sur les aspects de la planification de la distribution, la gestion des stocks et la planification de la production. Pour Carter et Ellram (1998), la logistique inverse cest la distribution inverse accompagne dune rduction des ressources. Ils dfinissent la rduction des ressources comme tant la minimisation des dchets rsultant en un processus de distribution en amont et inverse. Une autre dfinition allant dans le mme sens est donne par Stock (1998) comme tant le rle de la logistique dans les retours de produits, la rduction de source, le recyclage, la substitution de matriaux, la rutilisation de matriaux, la disposition des dchets, le reconditionnement, la rparation et la remise neuf. Une des dfinitions les plus couramment rencontres fut donne en 1998 par Rogers et Tibben-Lembke. Elle est base sur la dfinition de la logistique faite par le Council of Logistics Management (CLM) et ils dfinissent la logistique inverse comme tant le processus de planification, dimplantation, et de contrle de lefficience, de la rentabilit des matires premires, des en-cours de production, des produits finis, et linformation pertinente du point dutilisation jusquau point dorigine dans le but de reprendre ou gnrer de la valeur ou pour en disposer de la bonne faon . Bien que similaire celle des auteurs prcdents, cette dernire dfinition met laccent sur un point prcis. En effet, elle prcise la source de la logistique inverse, le client. La dfinition de Dowlatshahi (2000) est un processus dans lequel un manufacturier accepte systmatiquement des produits ou des pices prcdemment expdis du point de consommation pour possiblement les recycler, les remettre neuf ou en disposer. Elle est trs similaire celle de Rogers et Tibben-Lembke

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    (1998). Un autre synonyme la logistique inverse est prsent par Beaulieu (2000) comme tant la logistique rebours. La dfinition quil en donne est celle de Rogers et Tibben-Lembke (1998). Finalement en 2002, de Brito et Dekker dfinissent la logistique inverse ainsi : elle est proccupe par les activits associes la manutention et la gestion dquipements, de produits, de composants, de matriaux ou mme un systme technique entier tre repris.

    La dfinition de la logistique inverse de Rogers et Tibben-Lembke (1998) semble tre la rfrence de plusieurs auteurs mais contient une lacune au niveau de laspect de lutilisation efficace et environnementale des ressources. Ainsi, la dfinition contenant les ajouts proposs de la logistique inverse dans le cadre de cette recherche est celle-ci : Le processus de planification, dimplantation, et de contrle de lefficience, de la rentabilit des matires premires, des en-cours de production, des produits finis, et linformation pertinente du point dutilisation jusquau point dorigine dans le but de reprendre ou gnrer de la valeur ou pour en disposer de la bonne faon tout en assurant une utilisation efficace et environnementale des ressources mises en uvre.

    Suite aux dfinitions prcdentes, on remarque que la logistique inverse englobe la distribution inverse et la majorit de la logistique verte. La partie de la logistique verte qui nest pas incluse dans la logistique inverse traite de la conception du produit. Malgr cela, la logistique va tout de mme tre influence. La figure 1 illustre la relation entre ces trois termes et englobe tous les lments de la dfinition propose. La figure est similaire celle prsente par Rogers et Tibben-Lembke (2001) sauf que la portion de la distribution inverse est incluse en plus de certaines fonctions de la logistique verte quils ont exclues mais qui sont incluses dans la dfinition propose ci-haut. Ces derniers les ont exclues pour la simple raison que ces activits nimpliquent aucun retour vers lentreprise. Bien que vrai, il faut considrer limpact global du systme sur lenvironnement.

    La prochaine section prsente la revue de la littrature sur la logistique inverse.

    3 Revue de la littrature

    La revue de la littrature qui suit recense les articles sur la logistique inverse. Les premiers articles sur la distribution inverse datent de la fin des annes soixante-dix. Quant au terme logistique inverse, il est apparu au dbut des annes 1990. Au cours des six dernires annes, il y a eu une grande quantit de publications faites sur la logistique inverse. La revue de la littrature se divise en six grandes sections. Dans la premire section, les aspects gnraux de la logistique inverse sont revus. Ensuite, les diffrents lments, activits et tapes de celle-ci sont prsents. De plus, les structures et modles de rseaux que lon retrouve sont traits. Par la suite, les diffrentes tudes de cas de la logistique inverse sont analyses et pour terminer, les axes de recherche suggrs par les diffrents auteurs sont abords.

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    Logistique inverse1

    Logistique inverse2

    Distribution inverse Logistique verte - produits de remplacement - recycler - conomiser - substituer les - rparations sous garantie les ressources matriaux - remettre neuf

    Figure 1 : Dfinition de la logistique inverse propose avec ses inter-relations des dfinitions prcdentes.

    3.1 Aspects gnraux

    Dans cette premire section, lanalyse de la littrature sur la logistique inverse cherche mieux comprendre pourquoi les entreprises doivent mettre en place un programme de logistique inverse. Dans un premier temps, la place de la logistique inverse dans le systme logistique est tudie. Ensuite, les lments motivateurs vouloir faire de la logistique inverse dveloppes par les auteurs ainsi que les dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles sont donns. Par la suite, limpact dun programme de logistique inverse est discut de mme que la reconnaissance dun systme en problme. Pour terminer, laspect des besoins en systme dinformation est discut.

    3.1.1 Logistique inverse dans le systme logistique Selon Lu et al. (2001), la logistique inverse est ne suite au besoin des entreprises de

    structurer les retours. Souvent le systme de logistique traditionnel nest pas fait pour soccuper de la logistique inverse et Dawe (1995) rappelle que celle-ci nest pas la premire priorit de lentreprise. De mme, Witt (1995) mentionne que la croissance des ventes hors magasin va augmenter dans les dix prochaines annes et que 15% de ces achats seront retourns. Aussi, il

    - retours de produits - remettre en tat - disposer des dchets matriaux

    - rutiliser les - concevoir pour lenvironnement - amliorer la - rduire les - contenants productivit rutilisables sources - liminer les dchets

    1. Dfinition propose 2. Rogers et Tibben-Lembke(1998)

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    faut prendre en considration que le pourcentage de retour varie en fonction de lindustrie. Dans le sondage de Rogers et Tibben-Lembke (1998), les rsultats montrent un taux de retour de 2-3% pour les produits domestiques chimiques et jusqu 50% pour les revues de publication.

    Le tableau 2, adapt de Rogers et al. (2001), montre les principales diffrences entre la logistique traditionnelle et la logistique inverse dans lorganisation. Une des premires diffrences mentionnes est quil est plus difficile de prvoir les retours car ils sont alatoires. Aussi, la distribution ne se fait plus dun point vers plusieurs mais plutt linverse. Une autre distinction est le manque duniformit de la qualit et de lemballage des retours. Souvent les options de disposition ne sont pas bien dfinies. Il est encore plus complexe de fixer un prix puisque celui-ci dpend de plusieurs facteurs. Il y a aussi un problme de perception quant la vitesse requise du traitement. Ici, elle nest pas considre comme une priorit. Les cots de distribution sont plus difficiles identifier. La gestion des stocks est particulirement complexe. Le cycle de vie du produit est de plus en plus court donc lentreprise doit considrer ce facteur dans le systme de logistique inverse. Pour ce qui touche la ngociation avec le client, elle doit tenir compte dautres considrations. Du point de vue marketing, il est plus complexe de revendre les produits retourns. Finalement, la visibilit sur le processus est moins transparente. Ainsi, la logistique inverse est un systme ractif. Llment dclencheur du processus de logistique inverse est un retour vers lentreprise. Le fait davoir plus de difficult prvoir les retours, savoir do les produits vont revenir et leur qualit rend le processus plus complexe que la logistique traditionnelle.

    Tableau 2 : Diffrences entre la logistique traditionnelle et la logistique inverse

    Aspects Logistique traditionnelle Logistique inverse Prvision Relativement simple Plus difficile Points de distribution Un plusieurs Plusieurs un Qualit des produits Uniforme Non uniforme Emballage des produits Uniforme Non uniforme Destination / route Dfinie Indfinie Options de disposition Claires Mal dfinies Prix Relativement uniforme Dpend de plusieurs facteurs Importance de la vitesse de disposition Reconnue Pas considre comme une priorit

    Cot de distribution Facilement identifiable Moins facilement identifiable Gestion des stocks Cohrence Incohrence Cycle de vie du produit Facile grer Plus complexe grer Ngociation Directe entre les parties Complique Mthodes de marketing Bien connues Compliques par plusieurs facteurs Visibilit du processus Plus transparent Moins transparent

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    3.1.2 Motivations Les motivations se lancer dans la logistique inverse sont varies selon Rogers et Tibben-

    Lembke (1998), Carter et Ellram (1998), Langnau (2001a) et Dowlatshahi (2000). Dans la littrature on retrouve comme principales motivations : les lgislations, laspect marketing et lintrt des consommateurs dsirant des produits sains pour lenvironnement, laspect conomique ainsi que les aspects cologique et environnemental.

    a) Lgislations

    La premire raison de faire de la logistique inverse peut tre de nature lgale. En effet, plusieurs pays ont mis en place des lois pour diminuer la quantit de produits envoys vers les sites denfouissement (Lee et al. (1998) et Langnau (2001a)). En Europe, il y a la directive de la Communaut europenne sur le matriel demballage qui stipule que le client peut le laisser au dtaillant et que ce dernier doit en assurer le recyclage (Fleischmann et al. (1997)).

    Un des plus gros dfis auquel est confronte une entreprise est de connatre et tre jour vis--vis les lois et rglements. Ainsi, Stasiak et al. (1996) proposent une base de donnes de rglementations environnementales qui facilite la recherche par les usagers et dont la mise jour est faite par les agences et gouvernements.

    Les produits de consommation lectronique, tant donn leur court cycle de vie, se retrouvent rapidement au rebut. En 1995, Sony Europa (Scheidt et al.) participe au programme CARE VISION 2000. Le programme cherche augmenter la valeur du recyclage en lectronique en dveloppant des mthodes de dmontage, de sparation de matriel et de rcupration de produit, et alors rendre la rutilisation des pices et modules possibles.

    Le recyclage des vhicules automobiles est en place depuis plusieurs annes. Aux tats-Unis, Gupta et Isaacs (1997) expliquent que le recyclage est fait en deux tapes, la premire consiste dmonter les pices de valeur pour les rutiliser et la deuxime, envoyer le reste de la carcasse au recyclage pour les matriaux. Giuntini et Andel (1995a) mentionnent que BMW conoit une voiture faite pour le dsassemblage et que des pices reconditionnes retrouveront vie dans un nouveau vhicule. Lee (1997) traite de la gestion du recyclage des voitures en fin de vie Taiwan.

    b) Aspect marketing et lintrt des consommateurs dsirant des produits sains pour lenvironnement

    Initialement cr en Allemagne, le programme "Green Dot" permet une entreprise membre dapposer un rond vert sur lemballage du produit. Ce symbole doit tre bien visible et indique aux clients que la compagnie Duales System Deutschland reprendra le matriel demballage pour quil soit recycl. Linitiative a t tendue au reste des pays membres de la Communaut europenne. Un autre facteur qui influence les entreprises faire de la logistique inverse est lintrt grandissant du public pour des produits sains pour lenvironnement selon Byrne et Deeb (1993). Dans Transportation & Distribution en 1993, on mentionne que 80% des rpondants taient prts payer plus cher pour des produits qui ont un impact moindre sur lenvironnement.

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    c) Aspect conomique

    Laspect conomique est aussi un facteur trs important. Les lgislations viennent souvent obliger les secteurs o il est moins rentable pour lentreprise mettre en place un bon programme de logistique inverse. Selon Byrne et Deeb (1993), la faon de calculer le retour sur linvestissement pourrait tre en cause et serait le premier obstacle pour une compagnie qui veut faire de la logistique inverse. Gnralement, si la reprise dun produit permet de gnrer des conomies par rapport la fabrication dun produit neuf ou lachat de matire premire neuve, il y a un rseau de la logistique inverse de dvelopper (Fleischmann (2001)).

    d) Aspect cologique et environnemental

    Le dernier point concerne laspect cologique, environnemental et la venue de la norme ISO 14000 comme motivateur la logistique inverse. Murphy et al. (1994) font remarquer que les livres rcents en logistique traitent maintenant du mouvement vert et du recyclage. Ils ajoutent que la personne responsable de la logistique a une certaine influence sur le problme de pollution, de congestion, de disposition des dchets et de conservation des ressources naturelles. La gestion efficace et la sensibilisation des implications environnementales des activits de la logistique peuvent rduire de faon significative limpact ngatif selon Wu et Dunn (1995). Carter et Ellram (1998) mentionnent que, mme sans pressions externes, les dirigeants auront de la difficult convaincre les autres membres de lorganisation mettre en place un programme qui sera sain pour lenvironnement. Ils concluent que des pressions externes et internes sont requises pour stimuler limplantation dactivits de logistique inverse.

    3.1.3 Dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles Trs peu darticles prsentent les dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles de la

    logistique inverse regroupes ensemble, sauf celui de de Brito et Dekker (2002). En gnral, la littrature ne traite quune portion la fois, soit des facteurs stratgiques et oprationnels, des exemples de lindustrie, de la planification de lamnagement, de limplantation dun programme et des caractristiques dun bon systme de logistique inverse.

    Les dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles de la logistique sont abordes dans Schmidt et Wilhelm (2000). Le niveau stratgique a trait au long terme, cest--dire les lments qui donnent une direction lentreprise comme la localisation des installations, les technologies de production et la capacit des installations. Le niveau tactique concerne le moyen terme et donne lentreprise les moyens de raliser le niveau stratgique. Finalement, le niveau oprationnel fait rfrence aux lments de la ralisation des activits quotidiennes. Pour construire leur cadre de dcisions stratgiques, tactiques et oprationnelles de la logistique inverse, de Brito et Dekker (2002) sont partis de la revue de littrature sur les rseaux de logistique de Schmidt et Wilhelm (2000) et dune taxonomie sur les recherches au niveau de la chane dapprovisionnement de Ganeshan et al. (1999). Au niveau stratgique, il faut commencer par dcider si lentreprise fera de la rcupration et si oui, de quel type. Linformation recueillie au sujet des retours permettra alors de concevoir un meilleur produit. Ensuite, il faut dfinir le rseau et dcider de sa capacit. Finalement, lentreprise doit se donner des outils pour supporter sa stratgie. En ce qui a trait au niveau tactique, ils plaident pour

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    lintgration des retours de produits au sein de lorganisation entire, cest--dire quils traitent plus particulirement des aspects du transport, de la manutention et de lentreposage des retours et aussi de tout ce qui touche la gestion des stocks, la planification des oprations, au marketing et aux technologies de linformation. Tandis que le dernier niveau se voit attribuer des tches comme lordonnancement et le contrle de la production et la gestion de linformation. Par contre, les auteurs ne vont pas en profondeur sur les lments de leur cadre de dcision. Le tableau 3 prsente leur cadre de dcision.

    Tableau 3 : Cadre de dcision de la logistique inverse de de Brito et Dekker (2002)

    Dcisions stratgiques Stratgie (option) de rcupration Conception du produit Capacit et conception du rseau Outils stratgiques

    Dcisions tactiques Distribution (inverse) Coordination Planification de la production Gestion des stocks Marketing Technologie de linformation

    Dcisions oprationnelles Ordonnancement et contrle de la production Gestion de linformation

    Dans Dowlatshahi (2000) seuls les facteurs stratgiques et oprationnels sont mentionns, tandis que les facteurs tactiques sont oublis. Les facteurs stratgiques que lon retrouve dans cette revue de littrature sont les cots stratgiques, la qualit globale, le service la clientle, les proccupations environnementales et les proccupations lgales. Du ct des facteurs oprationnels, il y a lanalyse cot-bnfice, le transport, lentreposage, la gestion de la chane dapprovisionnement, la remise neuf et le recyclage, et finalement lemballage. Lauteur fait rfrence deux forces qui agissent sur le systme de logistique inverse, le client tant la force externe et les sept facteurs oprationnels comme la force interne. Le poids accord chacun des sept facteurs varie dune entreprise lautre. Carter et Ellram (1998) identifient quatre forces dans la littrature soit : les clients, les fournisseurs, les comptiteurs et les agences gouvernementales. Ils expliquent que les activits de logistique inverse dune entreprise sont soumises une ou plusieurs de ces quatre forces. Selon un sondage de Rogers et Tibben-Lembke (1998), 65% des rpondants croient que la logistique inverse joue un rle stratgique en raison de la comptition qui prvaut suite la libralisation des politiques de retour. Parmi les autres raisons les plus cites, il y a celles de nettoyer les stocks de vieux produits, des implications lgales de la mise au dchet, de rcuprer de la valeur, de la reprise de biens et de la protection de la marge.

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    3.1.4 Dveloppement de programme de la logistique inverse Dans la littrature, il y a plusieurs professionnels de lindustrie qui prsentent leur

    dveloppement de la logistique inverse. Ceci laisse croire quil ny a pas de modle dcisionnel de la logistique inverse bien tabli. Giuntini et Andel (1995a, 1995b, 1995c) prsentent une liste de raisons pour mettre en place un programme de gestion de la logistique inverse, tels les retours de biens pour crdit, les retours sous garantie, les changes, les retours de location, etc. Les modles seront trait en profondeur plus loin. Finalement, ils donnent aussi des exemples de bnfices dans diffrentes industries comme la rduction des stocks, la diminution du cot des matires et laugmentation de la fiabilit pour ne nommer que ceux-ci.

    Dans Trunick (1996), John Williford de Menlo Logistics mentionne que la logistique inverse est une des quatre tendances en logistique. Par contre, il dit peu sur ce que lentreprise doit faire. Freese (2000) parle de planification de lamnagement pour la logistique inverse. Il mentionne que les retours de produits sont souvent une fonction oublie qui demande beaucoup d'espace. Cet espace doit tre planifi et non relgu au quai de rception.

    Giuntini et Andel (1995b) prsentent une mthodologie en six tapes pour russir limplantation dun programme de logistique inverse. La premire tape est la reconnaissance, cest--dire de reconnatre la rception d'une ressource matrielle d'un client interne ou externe. La deuxime tape est daller chercher l'item. La troisime tape est de dcider quelle action prendre vis--vis de litem. Une fois que la dcision est prise, deux possibilits soffre lentreprise soit : tout dabord de remettre neuf, rparer et rutiliser ou encore de retirer litem. Dans le premier cas, la dure de vie du produit ou celle de la matire sera augmente. Tandis que dans le second cas, le produit sera enlev cause de sa condition. La dernire tape traite de la ringnierie. Cette dernire analyse le flot de retour des produits pour revoir les produits et de cette faon rduire les retours long terme. La figure 2 rsume la mthodologie propose.

    Shear (1997) de GENCO donne les meilleures pratiques pour une implantation russie de la logistique inverse. Ces pratiques sont divises en deux composantes principales : la logistique et la gestion des dchets. Du point de vue logistique, il prsente cinq pratiques : la manipulation des retours au niveau du magasin, la gestion du transport, le traitement centralis, la technologie et la gestion des rapports. Quant la gestion des dchets, les cinq pratiques sont le rassortiment, le crdit au dtaillant, le partenariat avec les dtaillants, les marchs secondaires et finalement le recyclage.

    En 1998, Gooley donne cinq points considrer avant de mettre en place un programme.

    1. Lentreprise doit vrifier si le besoin est prsent et quel genre de ressource elle est prte engager en logistique inverse.

    2. Elle doit dcider du comment communiquer avec le client et quelle information aussi.

    3. Elle doit tablir le fonctionnement des oprations de logistique inverse. En effet, les cots de transport peuvent tre trs dispendieux si on laisse au client le choix de dcider pour lentreprise.

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    Reconnaissance

    Cueillette de litem

    Dcision vis--vis litem

    Remettre neuf, rparer ou rutiliser litem

    Figure 2 : Mthodologie en six tapes de Giuntini et Andel (1995b)

    4. Il faut tenir compte des choix de disposition qui soffrent lentreprise : remettre neuf, revendre, recycler, remballer ou dtruire. En quatrime lieu, le dveloppement dun systme d'information pour recueillir l'information est ncessaire.

    5. Lentreprise doit connatre les implications fiscales, financires et de crdits du programme de logistique inverse quelle met en place.

    Lee et al. (2002) disent que les cots et le contrle efficace sont des facteurs cruciaux dans llaboration dun programme de logistique inverse. Le programme quils prsentent comporte six lments. Le premier lment est le contrle de lautorisation de retour de marchandise. Il faut du personnel form pour sassurer que la cause de retour est lgitime, que le client retourne ce quil a command et que le retour est dans les normes de laccord de vente. Le second lment traite du contrle du transport. Ici, ils donnent trois faons : utiliser des dpts rgionaux de consolidation, ngocier des taux prfrentiels avec plusieurs compagnies de transport et enfin utiliser un systme automatis pour la documentation de transport. La configuration des installations et des quipements est un autre lment. Ainsi, il faut un endroit ddi pour faire le traitement de chaque projet majeur. Ceux-ci doivent tre assigns un quai de chargement sauf que les tches ou projets similaires peuvent tre localiss proximit. Il est ncessaire de prendre en compte le flot de traitement. Les tches qui demandent plus dlectricit et dclairage doivent tre prs des services lectriques. Le contrle et la gestion du flot de travail viennent ensuite. En fait, il faut suivre le flot logique des tches du projet, faire la saisie de donnes, avoir du personnel adquat et de qualit, et faire lordonnancement des livraisons, des expditions et du travail. Le cinquime lment traite de la gestion des systmes dinformation. Ils doivent tre flexibles et faciles dintgration, complets quant linformation

    Retrait de litem

    Ringnierie

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    recueillie et la capacit de fonctionner en temps rel. Le dernier lment traite de la gestion de la communication entre les diffrents intervenants.

    Les caractristiques dun bon systme de logistique inverse envisages par Dawe (1995) sont dutiliser des sous-traitants spcialiss en logistique inverse, de prendre la dcision de disposition le plus prs possible du client, davoir un systme de mesure de performance, de capturer rapidement les donnes pour faire l'analyse de la panne, davoir une communication entre le systme d'information et l'quipement de test et de donner du pouvoir au personnel du service la clientle.

    Byrne et Deeb (1993) identifient quatre caractristiques autour desquelles le systme de logistique inverse doit tourner. La premire caractristique est que la logistique inverse est un processus embarqu et continu. La seconde caractristique implique un examen dtaill du cycle de vie du produit pour dterminer la quantit d'nergie ou de dchet produit durant chaque stade. La troisime caractristique est que le systme doit supporter la mission environnementale de la compagnie. Enfin, la dernire caractristique est la conscience accrue du client pour des produits sains pour lenvironnement ainsi que les lgislations.

    Rogers et al. (2001) donnent les points cls pour un bon systme. Le premier mentionn est dviter les retours en concevant un systme efficace. Le deuxime point est la rduction du temps de cycle pour la disposition. Le point suivant est le systme dinformation de la logistique inverse. Le systme doit tre suffisamment flexible afin de sadapter aux changements futurs et doit contenir linformation requise pour le manufacturier et le dtaillant. Il y a un avantage conomique utiliser des pices remises neuf ou en tat. Finalement, ils mentionnent que limpartition est prfrable et permet lentreprise de se concentrer sur ses comptences lmentaires.

    Limpact de la logistique inverse sur lentreprise se fait ressentir plusieurs niveaux : conomique, gestion et environnemental. Shear (1997) indique quun bon programme de logistique inverse permet daugmenter la performance financire dun dtaillant. Quant Goldsby et Closs (2000), ils utilisent la comptabilit par activit pour dterminer les vrais cots associs aux activits de logistique inverse. Ils ajoutent que plusieurs entreprises ignorent le vrai cot de leur programme. Gentry (1999) fait le compte rendu de la 6th Reverse Logistics Product Life Cycle Management Conference o Dale Rogers rappelle que cest le total des cots cachs qui vient rduire la marge de profit. De plus, Gentry (1999) cite Clay Valstad de Sears, Roebuck and Co. qui explique la diffrence entre la politique de retours du manufacturier et du dtaillant. Le premier regarde les retours du point de vue technique tandis que le second le regarde du point de vue de satisfaction la clientle. Un autre enjeu considrer par lentreprise est de dterminer le niveau de stock de scurit quelle doit garder pour pallier lincertitude des retours. Minahan (1998) rapporte quun bon programme permet de rduire les stocks et damliorer la productivit des ingnieurs de service. Minner (2001) mentionne quil y a des raisons conomiques et cologiques de rutiliser les pices rcupres de vieux produits, soit pour les utiliser dans de nouveaux produits ou sen servir comme pices de rechange pour le service aprs vente. Afin dtre bnfique pour lenvironnement, Wu et Dunn (1995) prcisent que les grants de logistique doivent revoir le flot des retours pour la collecte et le transport des

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    matriaux recyclables tout en augmentant lutilisation de matriaux recycls dans les activits de logistique.

    3.1.5 Problmatiques de la logistique inverse Le dernier point discut dans cette section est de savoir reconnatre un systme de logistique

    inverse problmatique. En 1995, Dr Richard Dawe du Fritz Institute of International Logistics numre six symptmes qui montrent que le systme est en difficult. Ces indications sont :

    1. lorsque les retours arrivent plus rapidement que le temps que a prend pour les traiter ou en disposer,

    2. la prsence dun gros stock de retour en entrept,

    3. la prsence de retours non identifis ou non autoriss,

    4. lorsque le temps de cycle pour traiter le retour est trs long,

    5. le cot de traitement dun retour est inconnu, et

    6. le client a perdu confiance dans le processus de rparation.

    En 2001, Stock nonce les sept pchs mortels de la logistique inverse. Les pchs sont les suivants.

    1. Ne pas reconnatre que la logistique inverse peut tre un facteur qui donne un avantage comptitif.

    2. Croire que la responsabilit de l'entreprise se termine la livraison du produit.

    3. Lincapacit de faire concorder les systmes interne et externe et le processus de commerce lectronique avec l'aspect de la logistique inverse concernant les retours de produit.

    4. Penser que des efforts temps partiel sont suffisants pour traiter les activits de la logistique inverse.

    5. Croire que le temps de cycle pour un retour de produit peut tre plus long et plus variable que pour un nouvel item vendu ou distribu.

    6. Penser que les retours de produits, le recyclage et la rutilisation d'emballage vont se rgler par eux-mmes si on leur donne suffisamment de temps.

    7. Penser que les retours sont peu importants en terme de cots, d'valuation d'inventaire et en revenus potentiels.

    3.1.6 Besoin en systme dinformation La logistique inverse a des besoins en systme dinformation assez varis. En effet, pour

    bien fonctionner il faut un systme de gestion des retours, un rseau de communication efficace entre les diffrents intervenants et un moyen didentifier et de dcider ce quil advient dun produit rapidement et efficacement. Concernant le premier point, Herb Shear dans Witt (1995) mentionne que la plus grosse barrire pour la gestion des retours est au niveau des systmes

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    dinformation. Le processus demande beaucoup de main-duvre et de temps. Il poursuit en ajoutant que le traitement de linformation est une tche qui fait partie de la logistique inverse. Witt (1995) mentionne quun systme de gestion des stocks est ncessaire et que lchange de donnes lectroniques (EDI) devient obligatoire. Langnau (2001b) mentionne quil faut un systme de communication avec les dpartements internes, les clients, les fournisseurs, et dans le cas de la mise au rebut, les gouvernements. De plus, il fait remarquer que lvolution dans les systmes dinformation en logistique, la traabilit, les systmes de manutention et lquipement de gestion de donnes permettent damliorer lefficience. Kokkinaki et al. (1999) expliquent limportance du commerce lectronique dans lexcution des tches de la logistique inverse. Ses applications sont au niveau du marketing, de lapprovisionnement, de la vente et du service aprs vente.

    Klausner et al. (1998) expliquent quil faut tre en mesure de dterminer la qualit des pices rutilises lorsque la rutilisation des composants est conomiquement plus avantageuse que le recyclage. Lentreprise doit tre en mesure dobtenir l'information sur l'utilisation faite du produit en cours de vie. Les auteurs proposent une petite pice lectronique pour enregistrer cette information, quils nomment Electronic Data Log (EDL). Le cot de celle-ci doit tre minime parce qu'elle doit tre ajoute chaque produit et la pice assez petite pour tre intgre aux produits existants. En fin de vie, linformation contenue est transmise laide dune diode mettrice de lumire.

    3.2 Sources, tapes et activits de la logistique inverse

    Dans cette section les sources, les activits et les tapes de la logistique inverse sont traites en dtail.

    3.2.1 Sources de la logistique inverse En se basant sur les dfinitions prsentes, les sources ou origines de la logistique inverse

    concernent les retours vers lentreprise. Selon Rogers et Tibben-Lembke (2001), les retours peuvent tre diviss en deux classes : les produits et lemballage. Quant Light (2000), elle mentionne trois lments soit : la gestion des retours, le retour d'emballage et rutilisation, et finalement les campagnes de rappel. Elle ajoute que le dernier lment est un processus trs dispendieux et une source de stress pour lentreprise. Pour plus de dtails, Smith et al. (1996) prsentent un cadre de travail pour bien grer une campagne de rappel et font ressortir limportance de la logistique inverse dans le processus. Les deux premiers lments que Light (2000) donne sont les mmes que Rogers et Tibben-Lembke (2001). La gestion des retours devra composer avec les retours en fin de vie, les retours commerciaux, les retours sous garantie et les rejets et rebuts de production. Dans le cas des retours commerciaux, il y a plusieurs raisons qui expliquent leur existence. La fin de contrat de location est une des raisons les plus courantes (Fleischmann (2001)) puisque le retour du produit est implicite la nature de la transaction.

    Les retours sous garantie sont une autre source dactivits de la logistique inverse. Les produits dfectueux sous garantie qui sont retourns lentreprise peuvent tre rpars ou remplacs. Ces deux activits seront revues plus en dtail plus loin. Il existe plusieurs modles

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    pour trouver la stratgie optimale pour tablir la dure de la priode de garantie. Pour plus dinformation voir Blischke et Murthy (1994, 1996) et Jack et Van der Duyn Schouten (2000).

    Les retours commerciaux dcoulent des politiques de service la clientle misent en place par lentreprise. Les politiques varieront en fonction du type dentreprise et du type de client. Les secteurs de la vente par catalogue et du commerce lectronique font face est des niveaux de retour levs. En 1998, Rogers et Tibben-Lembke (1998) mentionnent que le taux de retour pour la vente par catalogue se situe entre 18% et 35%. Selon Coletto (2000), 10 30% des livraisons sont retournes dans le secteur du commerce lectronique. Les raisons mentionnes par Lee et al. (2002) qui expliquent le haut taux de retour sont le produit ne rpond pas au attente du client, le client change dide, les erreurs dans la commande, lors du prlvement en prparation de commandes, dans lexpdition, dommage dans le transport,

    Les rejets et rebuts de production doivent eux aussi tre traits par le systme de logistique inverse. Ici, lentreprise cherchera obtenir la valeur maximum par la rparation, le recyclage, lenvoi lenfouissement, etc. Finalement, le matriel demballage peut tre retourn lentreprise pour tre directement rutilis ou pour tre recycl. Lorsque le matriel est rutilis, il faut mettre en place un systme pour collecter le matriel. Kroon et Vrijens (1995) rpondent quatre questions soit : Combien de contenants doivent tre disponibles dans le systme? Combien doit-on avoir de dpts de contenants et quelle est leur localisation? Comment doit-on organiser la distribution, la collecte et la relocalisation des contenants? Quels sont les cots de service, de distribution et de collecte? Tout cela doit tre examin afin de minimiser le cot total de la logistique. De plus, Jimison et al. (2000) ont vrifi que l'augmentation de la consommation d'essence qui sensuit est moindre en terme dimpact environnemental que l'utilisation des matires premires. Le tableau 4 montre la classification des sources qui peut tre faite.

    Tableau 4 : Classification des sources de la logistique inverse

    Classes Sources Production Rebuts de production

    Rejets de production Emballage Retours Produits Retours sous garantie et rappel

    Retours en fin de vie Retours commerciaux

    3.2.2 tapes de la logistique inverse Le deuxime point trait dans cette section touche les tapes de la logistique inverse. Dans la

    littrature, la plupart des auteurs dont Rogers et Tibben-Lembke (1998), Schwartz (2000), Marcoux et al. (2001) et Giuntini et Andel (1995b) semblent proposer principalement quatre tapes : la porte dentre (barrire), la collecte, le tri et le choix de disposition comme montr la figure 3.

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    Barrire

    Collecte

    Tri

    Choix de disposition

    Figure 3 : tapes de la logistique inverse

    La premire tape est le point dentre dans le systme de logistique inverse ou la reconnaissance du retour. Rogers et Tibben-Lembke (1998) mentionnent que cette premire tape est cruciale pour russir grer le systme et assurer sa profitabilit. Ils ajoutent quil faut faire la sparation des produits dfectueux ou sans garantie ds leur arrive. Giuntini et Andel (1995b) vont plus loin. Ils parlent de limportance de linformation sur le flot de transactions en support au retour. Le fait de recevoir un retour entrane des transactions comptables sur les stocks et les ventes.

    La deuxime tape, la collecte, permet de rcuprer le produit auprs du client peu importe quil soit externe ou interne. Ici, la collecte peut tre faite de plusieurs faons. Giuntini et Andel (1995b) soulvent plusieurs questions considrer pour la collecte. La premire est de savoir ce quil arrive si le client ne retourne pas le produit dans un dlai raisonnable. Par exemple lui charge-t-on une pnalit? Aussi, lentreprise utilise-t-elle un contenant rutilisable dans le processus de retour? Enfin, qui incombe la responsabilit des cots de transport pour laller et le retour?

    Ltape de tri consiste dcider vers o le produit ira pour la prochaine tape. Cette tape demande que le produit ait t pralablement reu. Tout dabord, le produit doit tre examin ou test pour dterminer son tat. Ensuite, une dcision concernant sa disposition sera prise.

    Dans Giuntini et Andel (1995b), deux choix de disposition sont prsents soit : le renouvellement ou le retrait. Pour le renouvellement, les deux options possibles sont lextension de la dure de vie utile du produit ou celle de la matire. Dans le premier cas, lentreprise peut remettre neuf, rparer ou rutiliser le produit. Dans le deuxime cas, lentreprise peut recycler des pices du produit en matire premire, rutiliser des pices du produit ou encore reconfigurer

  • Les Cahiers du GERAD G-2003-61 17

    le produit pour tre utilis dans une autre application. partir de linformation de Giuntini et Andel (1995b) et celle de Rogers et Tibben-Lembke (1998), nous obtenons la reprsentation des diffrents choix pour le renouvellement comme illustr la figure 4. Il est noter que la majorit des activits de renouvellement gnreront aussi des rebuts. Finalement Giuntini et Andel (1995b) mentionnent que les donnes recueillies chaque tape peuvent aider lentreprise amliorer son produit.

    Choix de disposition

    Renouvellement Retrait

    Figure 4 : Choix de disposition

    3.2.3 Activits de la logistique inverse Les activits de la logistique inverse sont en support aux tapes de la logistique inverse soit

    la porte dentre (barrire), la collecte, le tri et le choix de disposition. Rogers et Tibben-Lembke (2001) divisent les activits en deux groupes : les produits et le matriel demballage tel que montrs au tableau 5. Lorsque le produit est revenu lentreprise, celle-ci doit choisir quelle option prendre avec le produit. Elle peut donc le retourner au fournisseur. Si le produit na pas t utilis, elle peut le revendre normalement ou par lintermdiaire dun magasin entrept. Cependant, si le produit ne peut tre vendu sans intervention, lentreprise doit valuer sa condition et dcider de la meilleure option, soit de le remettre en tat, ou bien de le remettre neuf ou encore de le reconditionner. Si aucune des options prcdentes nest possible cause de la condition du produit, lentreprise peut rcuprer des pices ou alors des matriaux et les recycler avant denvoyer le reste lenfouissement. Concernant ce dernier point, lentreprise doit valuer quelle est la dcision qui lui cotera le moins cher. Une autre possibilit est de donner les produits des organismes de charit. Quant au matriel demballage, il y a moins de possibilits. La premire est la rutilisation du matriel demballage. Parfois, il se peut quon ait

    Matire

    Remettre neuf

    Rparer Rutiliser

    Reconfigurer le produit

    Rcuprer Recycler

    Produit

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    remettre en tat pour continuer le rutiliser. Lorsque la rparation nest plus possible, il y a toujours loption de rcuprer une portion du matriel et denvoyer le reste un site denfouissement.

    Tableau 5 : Activits de la logistique inverse de Rogers et Tibben-Lembke (2001)

    Matriel Activits de la logistique inverse Retourner au fournisseur Revendre Vendre via magasin entrept (Outlet) Reconditionner Remettre en tat Remettre neuf Rcuprer certains matriaux Rcuprer tous les matriaux Recycler Donner

    Produits

    Enfouir Rutiliser Remettre en tat Rcuprer certains matriaux Rcuprer tous les matriaux Recycler

    Emballage

    Enfouir

    Light (2000) pour sa part nomme comme principales activits : relocaliser les marchandises, donner des organismes de charit, remanufacturer, revendre et vendre aux magasins escompte. Jusquici les activits prsentes traitent plus des aspects oprationnels et tactiques des dcisions de la logistique inverse. En ce qui concerne les activits stratgiques, il y a tout ce qui se rapporte aux problmes de localisation des installations, la capacit des installations et au nombre dinstallations pour traiter les produits (voir Barros et al. (1998), Krikke et al. (1999a) et Fleischmann (2001)).

    Les principales activits tudies dans la littrature sont : impartir, inspecter les retours, remettre en tat, remettre neuf, grer les stocks, recycler, laborer les routes de camions et mettre au rebut.

    a) Impartir

    Dans la littrature, plusieurs articles proviennent de lindustrie et plus particulirement de firmes spcialises en impartition des services de logistique inverse. Cottrill (2000) mentionne que plusieurs entreprises de commerce lectronique sous-traitent la gestion de leurs retours. Les raisons mentionnes sont multiples dont la complexit de la gestion de la taxation. Dans une tude faite auprs de douze compagnies disposant de rebuts ferreux, Johnson (1998) prsente limpact des activits de logistique inverse lorsque lentreprise le gre elle-mme

  • Les Cahiers du GERAD G-2003-61 19

    comparativement celle qui le donne lexterne pour trois classes diffrentes de volume de rebuts. Selon ltude, il en cote plus cher dadministrer un systme de logistique inverse, peu importe le volume, que davoir recours limpartition. Coletto (2000) dcrit comment Xerox utilise le service dune firme pour collecter les quipements en fin de location devant tre rpars ou tre remplacs et les envoyer rapidement vers un centre de triage. Il explique une procdure similaire pour les rfrigrateurs de la compagnie Gatorade. Ici, le dnominateur commun est la rapidit avec laquelle le service est effectu.

    b) Inspecter les retours

    Une autre activit de la logistique inverse est linspection des retours afin de savoir ce qui sera fait avec le produit. Il faut valuer la condition du produit pour dcider sil sera remis neuf, recycl ou mis au rebut. Dans le cas o la dcision qui est prise est de recycler un produit, Wright et al. (1998) proposent de mesurer lutilisation de l'nergie pour simplifier l'analyse du choix faire avec de vieux tlphones cellulaires.

    c) Remettre en tat (rparer)

    Une autre activit importante de la logistique inverse est la rparation. Klausner et al. (1999) mentionnent que le but de la rparation est de ramener un produit un tat fonctionnel. Ils proposent la remise neuf comme alternative la rparation. Lors de la remise neuf, le produit est dmont et plusieurs pices sont remplaces au lieu de ne rparer que le problme. Ceci permet d'avoir un procd mieux contrl puisque le temps de diagnostic reprsente la majeure partie du temps de rparation. Les auteurs noncent huit critres pour qu'un programme de remise neuf soit une russite.

    d) Remettre neuf

    La remise neuf de produits usags est un domaine trs abord dans la littrature sur la logistique inverse. Les sujets traits concernent les problmes de prvision de la qualit, lincertitude de la demande, la gestion des listes de pices, la dsutude des produits, le design du produit, la planification et la gestion des stocks.

    Guide et Jayaraman (2000) prsentent un cadre de travail pour la gestion de l'acquisition de produits (PrAM). Ils commencent par numrer les sept caractristiques de la remise neuf. La premire touche la nature incertaine de la quantit de retours et le moment du retour de ceux-ci. De plus, le taux de rcupration ne sera pas de 100% cause des dommages possibles en service, ou au dmontage, ou simplement parce que le client ne la pas retourn. Ce point est aussi mentionn par Krupp (1992). La deuxime caractristique des auteurs montre le besoin dquilibrer la demande avec les retours. Ceci sera fait en fonction de la vie du produit et du taux d'innovation technologique. La caractristique suivante est le besoin de dsassemblage les produits retourns afin de savoir ce qui sera fait. Une autre caractristique est de ne pas connatre davance ce qui sera rcuprable des retours. Encore une fois, ces deux dernires caractristiques sont notes dans Krupp (1992). En effet, le taux des pices rcupres varie en fonction de l'ge du produit, de son environnement et de lusage fait. La cinquime caractristique est la reconnaissance du besoin d'un rseau de logistique inverse pour reprendre les produits. Ici, il

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    faut savoir comment les produits sont retourns par le client et quel systme les ramne. La sixime caractristique a trait la restriction de la correspondance de matriel. Finalement, la dernire traite du problme des routages stochastiques pour rparer ou reconditionner et de la nature et dure trs variable des temps de traitement.

    Heisig et Fleischmann (2001) analysent laugmentation de lincertitude dans la demande en ajoutant les retours de produits dans le modle de planification. Les rsultats quils ont obtenus sont similaires la stabilit des modles de gestion des stocks conventionnels. Quant Minner et Kleber (2001), ils optimisent les stratgies de production, de remise neuf et de disposition dans un contexte de demande et de retour dynamiques dans un modle de cot linaire. Inderfurth et al. (2001) examinent limpact de plusieurs options de rutilisation. Teunter (2001a) regarde limpact dajouter la logistique inverse au modle conomique de commande (EOQ) et fait lhypothse que la demande et les retours sont dterministes. Teunter et Van der Laan (2002) comparent la mthode des flux montaires actualiss par rapport la mthode des cots moyens pour trouver les dcisions de disposition et de remise neuf optimales.

    Lentreprise fait face un problme de gestion des listes de pices lorsquelle rinsre des produits quelle a rcuprs des clients dans son processus de production. Krupp (1993) mentionne que la remise neuf est trs courante dans lindustrie aronautique, arospatiale, automobile et militaire. Suite aux problmes prcdemment mentionns, il propose de maintenir trois nomenclatures de produit dans le systme MRP de lentreprise pour tenir compte de trois sources dapprovisionnement possibles. La premire nomenclature est pour les produits rcuprs des clients. La seconde nomenclature est pour les pices remettre neuf achete de marchs secondaires (courtier). La troisime nomenclature servira pour la fabrication de produits neufs s`ils ne sont pas achets. Gupta et Veerakamolmal (2000) proposent un systme de planification des besoins en composants (CRP) par priode et expliquent son fonctionnement. Krupp (1992) mentionne deux facteurs qui contribuent la dsutude des produits remettre neuf. tant donn que la demande nest pas synchronise avec les retours, ce ne sont pas toutes les ventes qui vont avoir des retours et aussi que le rendement des retours sera infrieur 100%, ainsi lentreprise devra acheter des units sur le march secondaire ou fabriquer de nouveaux produits pour compenser. De plus, certains produits continueront de revenir bien aprs que le produit ait atteint sa fin de vie.

    Un autre aspect important pour dcider si le produit peut tre remis neuf concerne son design. Shu et Flowers (1995) prsentent un modle de cot pour faire la slection de moyen dassemblage (mthode d'attache et de jonction) de faon faciliter la remise neuf du produit. Ainsi, le recyclage en sera facilit. Clegg et al. (1995) mentionnent que concevoir un produit pour le dsassemblage, pour lentretien et pour le recyclage est fondamental afin de mettre en place un programme de recyclage et de remise neuf. La planification des oprations de production dans un systme avec remise neuf est semblable. Guide et al. (1997) valuent des politiques dordonnancement dans ce contexte. Quant Voutsinas et Pappis (2002), ils tiennent compte de la dtrioration de la valeur dans leur algorithme dordonnancement. Lvaluation de la relche des commandes est revue dans Guide et Srivastava (1997a). Kizilkaya et Gupta (1998) proposent un systme Kanban flexible pour contrler le flot de matriel et lordonnancement

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    dans un environnement de dsassemblage. Voir Guide et al. (1999) pour une revue de littrature sur le contrle et la planification de la remise neuf.

    e) Grer les stocks

    Un autre point dintrt est au niveau de la gestion des stocks. Guide et Srivastava (1997b) exposent des modles de gestion des stocks et des applications pour les biens rparables. Teunter (2001b) introduit un modle dvaluation des stocks plus gnral pour la logistique inverse. Kleber et al. (2002) ont cr un modle optimal pour dterminer la production, la remise neuf et la disposition. Fleischmann et al. (2002) prsentent un modle de gestion des stocks de base avec une demande et des retours suivant une distribution de Poisson. Ils comparent le modle obtenu avec le modle traditionnel (s, Q). Korugan et Gupta (1998) suggrent un systme de gestion des stocks multi-chelons. Vlachos et Tagaras (2001) proposent un modle de gestion des stocks qui tient compte de deux sources dacquisition. De plus, ils prennent en compte la capacit dune source dapprovisionnement durgence.

    f) Recycler

    Quant au recyclage, Reijnders (2000) indique les principaux ingrdients pour une stratgie de choix des ressources soutenables et le recyclage. Les ingrdients sont : faire le choix de la ressource selon la destination du produit et les dchets du produit, ralentir la perte de qualit du produit et du matriel, mettre en place des procds de recyclage assurant la conservation de la qualit de la matire, galer la production de non-produits et du recyclage avec les intrants de l'conomie et prvenir l'accumulation de contaminants dans les produits. Il poursuit en disant quen plus de conserver les ressources naturelles, le recyclage a le bnfice additionnel d'viter les dchets associs avec la production de matire premire limitant ainsi la pollution.

    g) laborer les routes de camions

    Une autre activit est llaboration de route de camions pour rcuprer les produits en fin de vie. Fleischmann (2001) mentionne que transporter un produit de B vers A nest pas tellement diffrent de le dplacer de A vers B surtout lorsque lentreprise fait limpartition du transport.

    h) Mettre au rebut

    La dernire activit est la mise au rebut. Elle est la moins dsirable pour lenvironnement mais malheureusement elle demeure encore la plus utilise. Grogan (1998) mentionne que 70% des rebuts en Amrique du Nord ne sont pas recycls. Les raisons qui justifient la mise au rebut sont multiples, le produit nest pas conomique recycler ou nest pas conu pour tre recycl. De plus, Shear (1997) ou Fleischmann et al. (1997) mentionnent que les cots denfouissement sont la hausse en mme temps que la capacit des sites est la baisse.

    3.3 Structures de rseau de la logistique inverse

    Dans la littrature, deux types de structure de rseau de la logistique inverse sont rencontrs, le rseau en boucle ferme et le rseau en boucle ouverte (Fleischmann et al. (1997), Beaulieu

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    (2000), Fleishmann (2001)). Jayaraman et al. (1999) dfinissent un rseau en boucle ferme comme tant un systme dans lequel du nouveau matriel est requis seulement lorsque la demande excde la disponibilit des produits retourns. Par contre, dans Beaulieu (2000) et de Brito et al. (2002), un rseau en boucle ferme est un rseau dans lequel le produit retourn sera rutilis/recycl pour donner un nouveau produit dans la mme industrie. Dans le cas dun rseau boucle ouverte, le produit dorigine est tout simplement redirig vers dautres industries.

    3.4 Modles mathmatiques de la logistique inverse

    Dans cette section, les modles mathmatiques rencontrs dans la littrature sont discuts. La majorit des modles rpertoris parle de la logistique inverse. Dans un premier temps, les champs dapplications des modles sont prsents et ensuite les types de modles.

    Les modles mathmatiques peuvent tre regroups dans les champs dapplications suivants : les problmes de localisation, lvaluation du cycle de vie, la planification de la production, la gestion des stocks et la mise en place de routes pour la collecte des produits. Les types de modles mathmatiques sont les modles dterministes (la programmation linaire en nombres entiers et mixte, la programmation non linaire), les quations diffrentielles, les modles analytiques, les modles stochastiques priodiques et continus, les chanes de Markov, les modles multi-chelons et la simulation.

    3.4.1 Modles de localisation Kroon et Vrijens (1995) cherchent minimiser le cot total de logistique pour le traitement

    de contenants rutilisables en utilisant un cas spcial dun modle classique de localisation. Par ce modle, ils cherchent localiser des dpts parmi les centres de distribution existants. Quant Barros et al. (1998), ils prsentent un modle multi-niveaux de localisation dentrepts capacit finie pour le traitement de sable us de sites de construction au Pays-Bas. Krikke (1998) examine le problme dassigner la stratgie optimale de rcupration et de disposition de produit. Krikke et al. (1999a) donnent un modle comme support la dcision pour concevoir un rseau physique dun systme de logistique inverse multi-chelons. Ce modle est utilis pour valuer si la dcision prise par une entreprise est optimale. Jayaraman et al. (1999) font remarquer que plusieurs modles proposs traitent majoritairement du recyclage et non pas de systme manufacturier rcuprable. Leur modle comporte deux hypothses simplificatrices, lentreposage/distribution est situ la mme place que l'installation de remise en tat et il ny a aucune contrainte de capacit. Le modle est test pour un problme qui traite dix sites de remise neuf, cinq zones de collecte de produits, dix zones de clients pour cinq diffrentes lignes de produits. De plus, ils mentionnent que la demande pour les produits remis en tat joue un grand rle dans la dcision de localisation, de collecte des units rparer et aussi dans la stratgie de distribution.

    Fleischmann (2001) aborde les problmes de localisation selon deux approches. La premire consiste ajouter la logistique inverse un rseau de logistique existant tandis que la deuxime consiste faire un nouveau rseau de logistique (avant et inverse). Fleischmann et al. (2001)

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    ajoutent au problme classique de localisation dun entrept les caractristiques spcifiques dun rseau de rcupration. De plus, ils considrent que seulement une partie des produits rcuprs pourront servir et les autres sont disposs. Les deux modles prcdents ne tiennent pas compte de la capacit dentreposage. Finalement, Shih (2001) propose un modle pour minimiser le cot total (cot de transport, cot des oprations, cots fixes, cots de traitement, et cots denfouissement) et maximiser les revenus de la vente des matriaux rcuprs. Le modle permet de dterminer le nombre et l'emplacement des nouvelles installations pour le recyclage d'appareils mnagers et d'ordinateurs personnels Taiwan. Ce modle exclut les options de rparation ou de remise en tat. Le tableau 6 prsente un rsum du champ dapplication, du type de modle et de la mthode de rsolution pour chacun des travaux cits ci-haut.

    Ainsi, ces modles sont tous bass sur un modle classique de localisation dentrept auquel sont ajouts un ou deux lments pour couvrir la logistique inverse. Les modles prsentent les contraintes suivantes : conservation de flot, conservation de masse, capacit, nombre dinstallations ouvertes, de non-ngativits et binaires pour les variables de dcisions. De plus, chacun de ces modles cherche minimiser le cot total en tenant compte des cots fixes, des cots de transport, etc.

    Tableau 6 : Modles rencontrs dans les problmes de localisation

    Auteurs Applications Types de modles Mthodes de rsolution Kroon et Vrijens (1995)

    Contenants rutilisables (Cas spcial dun modle de localisation)

    Programmation linaire mixte

    Branch & Bound

    Barros et al. (1998) Multi-niveaux, localisation dentrept capacit finie

    Programmation linaire mixte

    Procdure darrondissement dans un heuristique cyclique (Relaxation linaire)

    Krikke (1998) Multi-produits, multi-chelons, localisation, transbordement

    Programmation linaire mixte

    Procdure en 2 tapes (ouverture dinstallation et change de capacit entre installations)

    Krikke et al. (1999a) Rcupration et disposition (Localisation et routage)

    Programmation linaire mixte

    Branch & Bound avec LINDO

    Jayaraman et al. (1999)

    Localisation et transport Programmation linaire mixte

    Branch & Bound avec GAMS

    Fleischmann (2001) Localisation de centre de rcupration

    Programmation linaire mixte

    Branch & Bound avec CPLEX 6.0

    Fleischmann et al. (2001)

    Localisation de centre de rcupration

    Programmation linaire mixte

    Branch & Bound avec CPLEX 6.0

    Shih (2001) Localisation Programmation linaire mixte

    Non spcifi

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    3.4.2 Modles dvaluation du cycle de vie Muller (1999) value les cots associs un produit en fin de cycle de vie. Il fait le calcul de

    la valeur actuelle nette aprs impt partir de trois tableaux de rfrences dans un chiffrier lectronique. Le premier contient lanalyse du recyclage en fin de vie. Le second contient les hypothses et les intrants. Le dernier tableau sert calculer le cot de retrait du produit en fin de vie. Dans Seo et al. (2001), un algorithme gntique est utilis pour trouver la squence de dsassemblage optimale dun produit en considrant les aspects conomique et environnemental. Finalement Lee et al. (2001) cherchent obtenir le niveau optimal de dsassemblage dun produit en tablissant un graphique de dsassemblage en fin de vie. Ce graphique value le cot et limpact environnemental en fonction du temps. Le tableau 7 prsente un rsum de ce paragraphe.

    Chacun des modles value les aspects conomique et environnemental du cycle de vie du produit. Aussi, ils permettent dobtenir de linformation sur lamlioration de la conception du produit. Par contre, leur plus gros dfaut, cest que laspect conomique lemporte sur laspect environnemental.

    Tableau 7 : Modles rencontrs dans lvaluation du cycle de vie

    Auteurs Applications Types de modles Mthodes de rsolution Muller (1999) valuation des cots Valeur actuelle nette

    aprs impt Fonctions financires dun chiffrier lectronique

    Seo et al. (2001) Squence de dsassemblage

    Modle d'optimisation Algorithme gntique

    Lee et al. (2001) Niveau de dsassemblage Modle analytique Mthodologie multi-objectifs

    3.4.3 Modles en planification de la production Clegg et al. (1995) proposent un modle de systme de production avec la capacit de

    remettre neuf pour voir leffet de diffrents modles de demande, de cot de production et de cots de disposition. Par contre, ils nont aucun scnario de dvelopper pour tester le modle. Gupta et Veerakamolmal (2000) prsentent une mthode pour dterminer le nombre de composants requis pour remettre neuf les produits chaque priode de temps de lhorizon de planification. La mthodologie propose "Components Requirements Planning" (CRP) est une adaptation de la technique MRP. Son objectif principal est de donner au manufacturier une faon conomique de rcuprer des produits pour les remettre neuf. Minner et Kleber (2001) regardent le problme de la coordination de la production lorsque la demande et les retours sont dynamiques avec une fonction de cot linaire. Le modle ne tient pas compte de limpact de la capacit et des conomies dchelle. Finalement, Sodhi et Reimer (2001) prsentent un modle conomique pour le recyclage de produits lectroniques. Les auteurs font une dcomposition du

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    rseau et donnent des modles pour chacun des intervenants dans le recyclage de produits lectroniques soit : la source, le recycleur et le fondeur.

    Tableau 8 : Modles rencontrs en planification de la production

    Auteurs Applications Types de modles Mthodes de rsolution Clegg et al. (1995) Plan de production tenant

    compte de la remise neuf Programmation linaire Non spcifi

    Gupta et Veerakamolmal (2000)

    Dtermination du nombre de composants requis pour remettre neuf les produits

    Modle analytique Components Requirement Planning (CRP). (Procdure en 8 tapes)

    Minner et Kleber (2001)

    Coordination de la production lorsque la demande et les retours sont dynamiques

    Modle analytique Principe du maximum de Pontryagin

    Sodhi et Reimer (2001)

    Rseau de recyclage de produits lectroniques

    Programmation non linaire

    CPLEX/GAMS avec dcomposition de Benders

    La majorit des modles cherchent maximiser le profit ou minimiser le cot sauf pour Gupta et Veerakamolmal. Les modles prennent en compte les contraintes de capacits, respect de la demande, quilibre des stocks, etc. Le tableau 8 rsume les modles en planification de la production.

    3.4.4 Modles de gestion des stocks Krupp (1992) propose deux modles, un modle simple et un complexe, pour tenir compte

    de la dsutude lorsquil y a des oprations de remise neuf. Lobjectif des modles est de calculer et de guider dans l'acquisition de pices uses, de donner un outil de mesure et de contrle des excs de pices uses, de prdire la dsutude et d'valuer la valeur de la dsutude. Korugan et Gupta (1998) prsentent un modle de gestion des stocks multi-chelons avec retours dont la demande est indpendante du taux de retour. Heisig et Fleischmann (2001) regardent limpact des retours stochastiques sur la stabilit de planification dun modle de gestion des stocks traditionnel pour un seul produit. Fleischmann (2001) donne un modle stochastique priodique de gestion des stocks standard sauf que la demande peut tre autant positive que ngative. Minner (2001) ajoute la logistique inverse au problme de dtermination du niveau de stock de scurit. Il conclut en disant que les activits de rutilisation et de remise en tat ou neuf augmentent le niveau des stocks. Fleischmann et al. (2002) dveloppent une extension au modle traditionnel de gestion des stocks pour un seul item avec une demande et un taux de retours suivant une distribution de Poisson. Ce modle tient compte dun laps de temps pour la rutilisation du produit.

  • Les Cahiers du GERAD G-2003-61 26

    La plupart des modles font lanalyse dun seul produit. De plus, ils considrent que la demande des produits est indpendante des retours ce qui reprsente bien la ralit. La demande et les retours suivent diffrents types de distribution (exponentielle, Poisson, etc.) Un autre point important, cest quen gnral le temps de remise en tat nest pas considr. Finalement, les modles ngligent la capacit dentreposage. Le tableau 9 rsume les diffrents modles en gestion des stocks.

    Tableau 9 : Modles rencontrs en gestion des stocks

    Auteurs Applications Types de modles Mthodes de rsolution Krupp (1992) Calcul du nombre de

    pices uses, de contrle et suivi des stocks de pices uses et de prvision de la dsutude

    Modle analytique Calcul direct

    Korugan et Gupta (1998)

    Gestion des stocks multi-chelons avec retours

    File dattente Mthode dexpansion

    Heisig et Fleischmann (2001)

    Gestion des stocks traditionnels pour un seul produit

    Modle analytique Analyse de sensibilit

    Fleischmann (2001) Gestion des stocks avec retours

    Modle stochastique priodique

    Chane de Markov

    Minner (2001) Stock de scurit Modle analytique Heuristique avec ajustement pour les retours internes et externes

    Fleischmann et al. (2002)

    Extension dun modle traditionnel de gestion des stocks pour un seul item

    Modle analytique Dcomposition du niveau des stocks en deux composantes indpendantes (taux de retour et paramtres de contrle)

    3.4.5 Modles de mise en place de routes pour la collecte de produits Toth et Vigo (1999) proposent un algorithme pour solutionner un problme de routage de

    vhicules avec transport de retour en deux tapes. Tout dabord, lassignation des points aux camions et ensuite la dtermination des routes. Dethloff (2001) regarde le cas particulier du problme de livraison et collecte o le point dorigine ou bien la destination de chaque demande de transport correspond au dpt. De plus, les requtes se produisent en paire seulement, cest--dire, vers et du mme client. Sa formulation tient compte de la capacit du camion dans ltablissement de la route. Aussi, il utilise une heuristique deux tapes.

    Ici, seulement les articles qui font mention de logistique inverse sont revus. Il est important de souligner que ces modles ne regardent pas leffet de limpartition et des dlais de livraison

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    ou de collecte. Les modles sont rsolus par heuristique programme en langage FORTRAN. De plus amples dinformations sur les problmes de mise en place de routes de vhicules peuvent tre obtenues dans la revue de littrature de Laporte et Osman (1995). Le tableau 10 prsente un compte-rendu.

    Tableau 10 : Modles rencontrs pour la mise en place de routes pour la collecte de produits

    Auteurs Applications Types de modles Mthodes de rsolution Toth et Vigo (1999) Routage de vhicules avec

    transport de retour Modle d'optimisation Heuristique avec

    relaxation (bas sur TSP et change darcs)

    Dethloff (2001) Routage de vhicules avec collectes et livraisons simultanes

    Modle d'optimisation Heuristique en 2 tapes (Regroupement de clients suivi de ltablissement de route (TSP))

    3.5 tudes de cas de la logistique inverse

    Dans la littrature traitant de la logistique inverse, il y a un trs grand nombre darticles sur des problmes spcifiques de lindustrie. Dans ce travail, les tudes de cas sont regroupes selon les secteurs dactivits puisque la littrature semble trs cible par secteur. Lanalyse des cas est faite selon le domaine particulier, les objectifs et motivations et les auteurs. Les secteurs retenus sont les produits lectroniques, les appareils lectromnagers, lautomobile, les contenants retournables et les autres secteurs.

    Pour le secteur des produits lectroniques (voir tableau 11), les produits discuts sont majoritairement des ordinateurs personnels, des photocopieurs, des camras jetables et des tlviseurs et crans dordinateurs. Le tableau 12 montre les tudes de cas faites dans le domaine des appareils lectromnagers trouvs dans la littrature en prsentant en premier les articles dordre gnral et ensuite ceux traitant des rfrigrateurs. Pour le secteur de lautomobile, le tableau 13 montre les articles. Les deux groupements sont soit au niveau de lautomobile, soit des pices remises neuf. Quant aux contenants retournables, ils sont diviss comme suit : gnral, les produits demballage, contenants pliables et bouteilles consignes (voir le tableau 14). Le dernier tableau (tableau 15) prsente les autres secteurs. Ces secteurs sont le sable de chantier de construction, l'industrie de l'acier, le couvre-plancher (tapis) et l'industrie des ptes et papiers.

    Finalement, il y a de Brito et al. (2002) qui prsentent une bonne revue de cas. Ils les regroupent dans les catgories suivantes : structure de rseau, relation, gestion des stocks, planification et contrle de la production et technologie de linformation. Ils dcomposent chacun des cas selon trois aspects : le produit, la chane dapprovisionnement et les motivations. La prochaine section prsente les axes de recherche contenus dans les articles.

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    Tableau 11 : tudes de cas en lectronique

    Domaines Objectifs/Motivations Auteurs Gnral Recycler les composantes lectroniques.

    valuer lconomie la rutilisation. Veerakamolmal et Gupta (1998)

    Rduire le temps de cycle pour la rparation. Rduire les stocks.

    Giuntini et Andel (1995a)

    Dterminer le nombre de chaque type de produit dsassembler pour rencontrer la demande avec le cot de dsassemblage et de disposition minimum.

    Gupta et Veerakamolmal (2000)

    Amliorer le service la clientle. Grenchus et al. (2000)

    Amliorer le service la clientle chez Printronix. Schwartz (2000) Estimer le nombre dappareils en fin de vie, dterminer les cots fixes et dopration, les revenus de la revente des matriaux rcuprs, la composition des appareils en matriaux et la capacit de linstallation.

    Shih (2001)

    Ordinateurs personnels

    Maximiser le profit de chaque intervenant dans le dsassemblage et le recyclage dun vieux PC.

    Sodhi et Reimer (2001)

    Comparer la solution du modle de localisation avec la dcision prise par Oc.

    Krikke et al. (1999a)

    Augmenter la valeur des matires rcupres (Enfouissement Zro chez Xrox).

    DeJong et al. (1999)

    Analyser un systme de remise en tat bien tabli en suivant le cycle de vie du produit pour gnrer des donnes afin daider mesurer la rduction de la consommation des ressources et la gnration de dchets.

    Kerr et Ryan (2001)

    Photocopieurs

    Analyser un rseau avec la remise en tat et les options de recyclage et de disposition.

    Fleischmann et al. (2001)

    valuer limpact de la logistique inverse par rapport la rutilisation.

    Nagel (1997) Camras jetables

    Dvelopper et analyser un modle de la chane dapprovisionnement de Kodak.

    Toktay et al. (1999)

    Tlviseurs et crans

    Analyser la viabilit conomique du recyclage de moniteurs et valider la viabilit pratique des modles. Mettre au point un modle pour le recyclage de moniteurs et comparer la solution optimale cologique celle conomique.

    Krikke et al. (1999b)

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    Tableau 12 : tudes de cas dappareils lectromnagers

    Domaines Objectifs/Motivations Auteurs Planifier un rseau de logistique l'aide du logiciel EDS-RLog en tenant compte des distances de transport pour recycler diffrents matriaux et de la circulation locale et longue distance.

    Hansen (2000) Gnral

    Estimer le nombre dappareils en fin de vie, dterminer les cots fixes et dopration, les revenus de la revente des matriaux rcuprs, la composition des appareils en matriaux et la capacit de linstallation.

    Shih (2001)

    Avancement dans la planification du retrait d'un produit. Dvelopper une mthodologie de groupage de produits, analyser la compatibilit des groupes avec leur intention d'aprs vie et dvelopper un outil informatique de conception pour le recyclage.

    Di Marco et al. (1994)

    Dvelopper des outils et une mthodologie pour analyser, dcrire et optimiser les systmes en fin de vie.

    Nagel et Meyer (1999)

    Rfrigrateurs

    tablir les bases thoriques pour pouvoir recycler de la meilleure faon pour l'environnement les produits lectriques.

    Istvn et Garamvlgyi (2000)

    Tableau 13 : tudes de cas du secteur automobile

    Domaines Objectifs/Motivations Auteurs Maintenir la profitabilit des intervenants dans le recyclage dune voiture.

    Gupta et Isaacs (1997)

    Vhicules

    Dterminer la localisation dinstallations de recyclage et de rutilisation de pices de voitures selon diffrentes conditions.

    Krikke et al. (1999b)

    Pices remises neuf

    Dvelopper un modle pour calculer le nombre de pices uses, de contrle et suivi des stocks de pices uses et de prvision de la dsutude.

    Krupp (1992)

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    Tableau 14 : tudes de cas de Contenants retournables

    Domaines Objectifs/Motivations Auteurs Monoteneur Prvenir le dsquilibre de loffre et de la demande de

    monoteneurs Postes Canada Duhaime et al. (2001)

    Produits demballage

    Vrifier si l'augmentation de la consommation d'essence est moindre que l'utilisation des matires premires pour la rutilisation dune partie de lemballage chez Quantum.

    Jimison et al. (2000)

    Contenants pliables

    Dvelopper un modle quantitatif afin de minimiser le cot total de logistique au Pays-Bas pour les contenants rutilisables. Le modle doit pouvoir dterminer combien de contenants doivent tre disponibles dans le systme, combien de dpts de contenants et leur localisation, comment doit-on organiser la distribution, la collecte et la relocalisation des contenants et quels sont les cots de service, de distribution et de collecte?

    Kroon et Vrijens (1995)

    Bouteilles consignes

    Dmontrer comment la comptabilit par activit peut tre utilise pour identifier les vrais cots des oprations de la logistique pour mieux allouer les ressources et concevoir un systme amlior.

    Goldsby et Closs (2000)

    Tableau 15 : tudes de cas des autres secteurs

    Domaines Objectifs/Motivations Auteurs Sable Dterminer quel type et combien d'installations doivent tre

    implantes. Dterminer o doit-on implanter les nouvelles installations et la capacit.

    Barros et al. (1998)

    Dterminer quel procd de recyclage doit tre dvelopp pour chacun des produits rsiduels, la capacit de recyclage requise, la localisation des installations et lassignation des produits rsiduels vers un site.

    Spengler et al. (1997)

    Acier

    Dterminer la responsabilit de la logistique inverse dans l'organisation et pourquoi. Obtenir quelles stratgies doivent tre utilises par les compagnies pour grer les activits de la logistique inverse.

    Johnson (1998)

    Tapis Dvelopper un modle pour tenir compte de la rutilisation du tapis.

    Louwers et al. (1999)

    Appliquer la thorie des contrles et des systmes la chane de produit incorporant les aspects physique et conomique.

    Kleineidam et al. (2000)

    Papier

    Mesurer limpact dimplanter la logistique inverse sans changer le rseau existant compar un nouveau rseau qui tient compte de la logistique inverse.

    Fleischmann et al. (2001)

  • Les Cahiers du GERAD G-2003-61 31

    3.6 Axes de recherche suggrs

    Cette section donne les axes de recherche de la logistique inverse qui sont proposs par les diffrents auteurs. Les tableaux qui suivent donnent les propositions selon six catgories : la remise neuf ou en tat, la distribution, le recyclage, la rcupration, lvaluation du cycle de vie et lentreposage. Le tableau 16 traite de la remise neuf ou en tat. Les sous-secteurs dactivits sont la planification, la localisation et lacquisition. La vente par catalogue est le sous-secteur regroup dans le tableau 17 pour le domaine de la distribution. Le tableau 18 donne des axes de recherche pour le recyclage, en particulier les secteurs de la conception, les mtaux ferreux, l'environnement et l'automobile. Les domaines de recherche de la rcupration qui figurent dans le tableau 19 sont au niveau des rseaux et de questions conomiques. Le tableau 20 montre que de la recherche au niveau des cots est requise pour lvaluation du cycle de vie. Finalement, le tableau 21 donne la recherche en gestion des stocks de la logistique inverse. La prochaine section prsente les conclusions de cette recherche bibliographique.

    Tableau 16 : Axes de recherche pour la remise neuf ou en tat

    Sous-secteur Recherche Auteurs Dvelopper des scnarios valuer comme la variabilit des temps de commandes et permettre au modle de dterminer quand ajouter ou enlever de la capacit.

    Clegg et al. (1995)

    Comprendre les mcanismes de pannes et les intgrer au modle.

    Shu et Flowers (1995)

    Tenir compte de plusieurs priodes avec des conditions diffrentes. Rduire l'incertitude des retours.

    Jayaraman et al. (1999)

    Planification

    Utiliser une fonction de cot concave des activits. Minner et Kleber (2001)

    valuer linfluence du flux des retours sur la gestion de la chane dapprovisionnment, limpact de lutilisation de systme dinformation moderne et linteraction du flux traditionnel et inverse dans le dveloppement dun rseau logistique (Rponse dans Fleischmann 2001).

    Fleischmann et al. (1997)

    Localisation

    Dvelopper un modle qui tient compte de la logistique avant et inverse.

    Krikke et al. (2001)

    Acquisition tudes de cas dtailles de PrAM. Modles conomiques des bnfices potentiels de PrAM. Modles pour prvoir les retours. Leffet du cycle de vie du produit sur les retours. Application et efficience des systmes entreprises (ERP) dans la gestion de la complexit et la rduction de la variance.

    Guide et Jayaraman (2000)

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    Tableau 17 : Axes de recherche pour la distribution

    Sous-secteur Recherche Auteurs Vente par catalogue

    Refaire la mme tude entre industries. valuer limpact de limpartition sur la performance du programme et la satisfaction.

    Autry et al. (2001)

    Tableau 18 : Axes de recherche pour le recyclage

    Sous-secteur Recherche Auteurs Conception tendre la base de donnes de compatibilit des matriaux.

    Modle de dgradation des matriaux. Mesures pour le dmonta