Retour sur les Euros Prince de cent

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Prince de cent Alain Bernard Numéro 99- janvier/février 2008 - 5 euros www.ffnatation.fr nat’course Retour sur les Euros de Debrecen ˘ Page 10 ÿ vie fédérale ÿ La Nuit de l’Eau ˘ Page 40 Les secrets du haut-vol ˘ Page 34 plongeon ÿ

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Bonne année 2008 !

L’année 2007 s’est achevée comme elle avait commencé, pardes podiums, des records, des médailles, des sourires et lebonheur de toute la natation française qui ne cesse de pro-gresser et de croître depuis les Jeux Olympiques d’Athènes.Début 2007, les Bleus de France nous ont fait vibrer lors deschampionnats du monde de Melbourne en Australie. Neufmois après leurs exploits dans l’hémisphère sud, nos cham-pions nous ont à nouveau servi cette spécialité dont ils ont lesecret : la farandole de victoires !

A l’occasion des championnats d’Europe de Debrecen en bas-sin de 25 mètres (13-16 décembre), Laure Manaudou, AlainBernard et leurs camarades de l’équipe de France de natationcourse ont enlevé la bagatelle de treize médailles continen-tales. C’est plus que l’an passé aux Euros d’Helsinki, où nosnageurs s’étaient illustrés en soulevant onze récompenseseuropéennes. Un bilan comptable historique qui augure, j’ensuis persuadé, de somptueuses promesses pour la nouvelleannée qui commence et qui, je l’espère, sera à la hauteur devos espérances et de vos attentes. Bonne année 2008 !

Un numéro 99 qui vous permettra de déguster à nouveau lessuccès hongrois de nos athlètes. Profitez également de votrelecture pour découvrir les nouveaux noms de l’équipe deFrance de natation : Camille Muffat, Coralie Balmy, BenjaminStasiulis, Antoine Galavtine, Sophie de Ronchi, Clément Lefert,Alexiane Castel... Ils représentent l’avenir de la natationcourse, la relève d’une génération extraordinaire qui rêve deconquérir le monde aux prochains Jeux Olympiques de Pékin.

Dans ce numéro de Natation Magazine, vous pourrez égale-ment découvrir les secrets du haut-vol, discipline spectaculairedu plongeon, ainsi que son ambassadrice nationale : ClaireFebvay. D’ores et déjà qualifiée pour les Jeux, Claire représen-tera la Fédération Française de Natation le lundi 7 avril pro-chain lors du passage de la flamme olympique à Paris.

Enfin, profitez de ce premier numéro de l’année 2008 pourvous familiariser avec la Nuit de l’Eau. Organisé conjointementpar la FFN et l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance)le samedi 1er mars 2008, cet événement vise à sensibiliser legrand public sur la nécessité de respecter cet élément essen-tiel à la vie. L’occasion pour la grande famille de la natationfrançaise de se retrouver autour de nos valeurs et de votrepassion !

Le président,Francis Luyce

éditoédito

NATATION MAGAZINE n°99 � Edité par la Fédération Française de Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.17.70 - Fax : 01. 40.31.19.90 -www.ffnatation.fr � Numéro de commission paritaire 0909 G 8176 � Dépôt légal à parution � Directeur de la publication Francis Luyce � Rédacteur en chef Adrien Cadot� Rédacteurs Mathilde Lizé, Frédéric Ragot, Vincent Hild, Eric Huynh � Comité de rédaction Louis Frédéric Doyez, Marie-Christine Ucciani, Claude Fauquet et les adjoints de laDirection Technique Nationale � Bande dessinée Studio Makma : Stéphan Boschat, Sébastien Hombel � Maquette et réalisation Adrien Cadot, Mathilde Lizé � Impressions3i Services 156 chaussée Pierre Curie 59200 Tourcoing - Tél : 03.20.94.40.62 � Régie publicitaire Horizons Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris Cedex 20 -Tél : 01.40.31.40.35 � Vente au numéro 5 euros � Publicités et petites annonces au journal et tarifs sur demande [email protected]

Sommaire

PLONGEONPLONGEONDans les coulisses du haut-volClaire Febvay, Audrey Labeau et leur entraî-neur nous livrent les secrets de la disci-pline la plus spectaculaire du plongeon

NAT’ COURSENAT’ COURSELes Euros de DebrecenRetour sur les Euros en petit bassin :Laure Manaudou, la nouvelle générationde nageurs tricolores, le bilan du DTN

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� BRÈVES

� NAT’ COURSE - La valse de Laure Manaudou� TENDANCE - La nouvelle vague� CONFIRMATION - Camille Muffat a tout d’une grande� PORTRAITS - Clément Lefert & Antoine Galavtine� INTERVIEW - L’analyse du DTN Claude Fauquet� BILLET - Bataille navale� RENCONTRE - L’Open EDF selon Christine Caron� POSTER - Julien Nicolardot� INTERVIEW - Claire Febvay et la flamme olympique� EVÉNEMENT - La Nuit de l’Eau� MAÎTRES - Henry Vidil, maître hors normes� ARRÊT SUR UN CLUB - Cercle Paul-Bert de Rennes� HUMOUR

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(Ph. Abaca/S. Kempinaire)Alain Bernard

DÉCRYPTAGEDÉCRYPTAGELe cas Alain Bernard au cribleSon entraîneur, les sollicitations média-tiques, son corps, la glisse... retrouvezun décryptage complet d’Alain Bernard

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Le 22 décembre, lorsdes interclubs à Istres(petit bassin), les sprintersdu Cercle des Nageursde Marseille ont battule record du mondedu relais 4x100 mnage libre. Fabien Gilot(photo), GrégoryMallet, Romain Caffetet Frédérick Bousquetont réalisé le temps de3’8’’29, améliorant l’an-cienne référence détenuedepuis le 16 mars 2000par la Suède (3’9’’57).On retiendra égalementde cette étape istréenne,les records de Franceindividuels de FrédérickBousquet sur 50 m nagelibre (21’’02) et FabienGilot sur 200 m nagelibre (1’43’’58).

Les Marseillais concluentl’année 2007 en beauté

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BBrèvesrèves L’Insep sur la toileDepuis le 3 décembre dernier, et à l'instardu pôle France de Font-Romeu présentsur le net depuis 2006, le pôle Francede l'Insep, dirigé par Jean-Lionel Rey,dispose désormais de son site web(www.insep.fr). Outre la découvertedu fonctionnement du pôle, des installa-tions, de l'encadrement, de l'effectif, desformations, des stages, vous pourrez ytrouver des documents techniques ainsique des programmes d'entraînement.

Water-polo : les Bleues aux Euros ALes filles de l’équipe de France de water-polo ont réussi un véritable tour de forceau tournoi d’Amsterdam (4-6 janvier).Aux Pays-Bas, les joueuses de ChristopheBachelier se sont qualifiées pour les pro-chains championnats d'Europe A qui setiendront à Malaga (Espagne) du 4 au13 juillet. En revanche, les garçons restentà quai. Ce sera la troisième édition desEuros sans les Français.

Hanson tire sa révérenceA quelques mois des Jeux de Pékin,l’Australienne Brooke Hanson a décidéde mettre un terme à sa carrière.Hanson, 29 ans, qui se remet tout justed'une électrocution, a déclaré : “Je saismaintenant que mon cœur, mon espritet mon corps ont décidé qu'il est tempsde passer au prochain chapitre de mavie”. Brooke Hanson avait remporté unemédaille d'argent sur le 100 m brasse desJ.O. d'Athènes en 2004 et était un mem-bre de l'équipe australienne qui a rem-porté l'or dans le relais 4x100m 4 nages.

Réputation souilléeL’Australien Ian Thorpe, 25 ans, estconvaincu qu'il ne pourra pas complète-ment restaurer sa réputation suite auxremous provoqués par les allégations dedopage levées contre lui en mars 2007.“J'ai été heureux lorsque tout cela s'estterminé, mais, vous savez, ce n'est pasencore vraiment fini et cela ne le serajamais. Mon nom est pour toujoursentaché… et c'est une chose aveclaquelle je dois encore composer.”

Piscine en inox au HavreLe 30 novembre dernier, Francis Luyce,président de la FFN, Hugues Duboscq,médaillé olympique de bronze aux Jeuxd'Athènes, et Pierre Jean Baudouard,président du Club Nautique Havrais,se sont réunis au Salon des Maires poursigner le parchemin qui sera scellé lorsde l'inauguration le 30 avril 2008 dansla future piscine du Havre. Réalisé parla Société Hsb, le bassin sera le premieréquipement géré par un club à être entiè-rement conçu en inox.

Une info, une annonce,des questionsou des remarques ?Faites-en nous part [email protected]

Laure Manaudou a ajouté une ligne supplé-mentaire à son copieux palmarès. La

Française a reçu le 4 décembre le titre hono-rifique de nageuse de l’année 2007 par lemagazine américain Swimming WorldMagazine.“Je suis très heureuse et très fièrede recevoir ce titre. J’ai travaillé dur pourobtenir des résultats aussi bons et cetterécompense est une reconnaissance de montravail et de mes sacrifices”, a déclaré LaureManaudou au site d’information sportiveSport 24. Première Française à décrochercette distinction, créée en 1980, la grandebrune est récompensée de ses deux titres

mondiaux décrochés en mars 2007à Melbourne (200 et 400 m nagelibre), de ses deux médailles d’ar-gent (800 m nage libre et 100 mdos) ainsi que de sa médaillede bronze avec le relais

4x200 m nage libre. Chez les hommes, c’estl’Américain Michael Phelps qui empoche legros lot. Le Kid de Baltimore avait illuminé lesMondiaux australiens en enlevant la baga-telle de sept médailles d’or et en améliorantcinq chronos internationaux.

�Femmes1. Laure Manaudou2. Katie Hoff (EU)3. Libby Lenton (Aus)4. Kate Ziegler (EU)5. Natalie Coughlin (EU)

�Hommes1. Michael Phelps (EU)2. Ryan Lochte (EU)3. Aaron Peirsol (EU)4. Brendan Hansen (EU)5. Tae Hwan Park (Corée du Sud)

Laure Manaudou et Michael PhelpsLaure Manaudou et Michael Phelpsdésignés nageurs de l’année 2désignés nageurs de l’année 2007007

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Fin octobre, le président du Comitéinternational olympique, Jacques

Rogue, s’est fait une raison, il faudra sansdoute envisager de “déplacer certainesépreuves afin de protéger la santé deathlètes”. En dépit des milliards de dollarsdépensés pour améliorer la qualité de l’air,la capitale chinoise est toujours envelop-pée dans un nuage de pollution. Une situa-tion alarmante qui pousse le CIO à s’in-quiéter, notamment pour les épreuvesd’endurance. Les autorités chinoises ontdonc présenté cinq mesures draconiennespour endiguer la pollution. Certaines

entreprises polluantes seront déplacées oufermées pendant la durée des Jeux, lesnormes d’échappement des voitures serontdurcies, les chaudières à charbon pourrontêtre interdites, une circulation alternativedes voitures selon leurs numéros deplaques d’immatriculation (impairs oupairs) sera adoptée et enfin la capitaledevrait signer des protocoles d’accordavec les villes voisines visant à garantir laqualité de l'air. Les Chinois ont doncencore neuf mois pour améliorer la situa-tion sous peine de voir une tâche grisâtres’afficher au bilan des Jeux 2008.

JeuxJeux Olympiques : Pékin est toujours polluéOlympiques : Pékin est toujours pollué

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Rome prête pour 2020La capitale italienne a abandonnél’idée d’organiser les Jeux Olympiquesde 2016. Elle lorgne désormais versceux de 2020. “Avec le gouverne-ment, nous avons décidé que 2016n'était pas une bonne année pourrecevoir les Jeux, explique le mairede Rome Walter Veltroni. Nous pen-sons cependant qu'avec l'Expo deMilan en 2015 et d'éventuels J.O.en 2020, cela pourrait créer unedouble visibilité internationale.”

Les Jeux boostent la cuisine chinoise Selon un rapport de l’Association decuisine de Chine, les Jeux de Pékinvont générer 20 milliards de yuans(environ 1,8 milliards d’euros) pourl’industrie de la restauration chinoise.“Les Jeux olympiques fourniront uneopportunité sans précédent à l'indus-trie de la restauration de Pékin”,a indiqué le porte-parole de l'associa-tion. Pendant les Jeux, la Chineaccueillera plus de 280 000 athlètes,journalistes ou touristes venus desquatre coins du monde. Or commevous le savez, le sport ouvre l’appétit.

La Chine libère la presse étrangèreLors des prochains Jeux, les partici-pants étrangers ne seront pas dépay-sés, au moins question lecture.Conformément aux pratiques adop-tées par la Grèce, dernier pays hôtedes Jeux Olympiques, les délégationset sportifs étrangers auront accès auxjournaux et magazines de leur proprepays. Pour parvenir à cet objectif,les publications seront imprimées dansleurs pays, ensuite elles seront impor-tées ou accessibles en version électro-nique.

Les J.O. luttent contre le chômageSelon les organisateurs chinois,600 000 emplois ont été crééschaque année depuis le début des pré-paratifs olympiques en 2001. Ajoutéà cela une croissance en hausse etun tourisme qui explose, les JeuxOlympiques ont apporté beaucoupà la capitale chinoise qui en a profitépour améliorer sa planificationurbaine et les réseaux de transport.

Maîtres : record du mondeLors du championnat d'hiver des maî-tres du Nord-Pas-de-Calais en bassinde 25 mètres qui s'est disputé à Auchelle 18 novembre 2007, Jean-ClaudeLestideau (Olympique Grande-Synthe)s'est distingué en s'adjugeant encatégorie C8 (60-64 ans) le recorddu monde du 200 m papillonen 2’32’’76 (ancien 2’34’’65 parl’Américain Robert Poilteman) etles records de France des 1500 mnage libre en 19’05’’60 (ancien20’22’’11 par Jean-Claude Faure)et 800 m nage libre (passage du1500 m) en 10’06’’73 (ancien10’’28’’70 par Jean-Claude Faure).

Nous vous l’annoncions dans le précé-dent numéro de Natation Magazine,

deux membres de la FFN ont été honorésdans le cadre des prix nationaux du fairplay, “les Iris du Sport 2007”. Président dela FFN depuis 1993 et membre du bureau dela Fina, Francis Luyce a reçu le prix Fernand

Sastre qui récompense sa carrière de diri-geant. Virginie Dedieu n’était pas en restepuisque la triple championne du monde denatation synchronisée a été récompensée duprix Colette Besson qui souligne sa créativitéet son travail rigoureux dans un total espritsportif.

Francis Luyce et Virginie Dedieu honFrancis Luyce et Virginie Dedieu honorésorés

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Quatrième l'an passé dans la hiérarchie des dixpremiers sportifs mondiaux d'après l'ensemble desjournalistes de la rédaction de l'Equipe (quotidien,magazine, web, TV) l’égérie de la natation trico-lore figure à la dixième place du classement 2007.Laure Manaudou demeure la première sportive

française de ce top 10. Le Suisse Roger Federer,n° 1 mondial en tennis, occupe pour la troisièmeannée consécutive la tête du classement, devant lenageur américain Michael Phelps. Quant àSébastien Loeb, champion des champions français,il complète le podium international 2007.

Champion des champions ''Monde'' 2007 : Laure Manaudou dixième

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“France” des MaîtresLes prochains championnats de Franced'été des Maîtres se tiendront àMulhouse (Alsace) du jeudi 3 audimanche 6 juillet 2008.

Hackett prend le rythme du 10 kmLe 8 décembre dernier, Grant Hacketta remporté le 1O km des championnatsaustraliens d’eau libre. Le nageur de27 ans n’abandonne pas l’idée de s’ali-gner aux Jeux de Pékin sur la premièreépreuve olympique d’eau libre de l’his-toire. Pour cela, le quadruple championdu monde du 1500 m nage libre doitterminer dans les deux premiers auxchampionnats nationaux de Penrithpuis dans les dix premiers auxMondiaux de Séville qui se disputerontau mois de mai prochain.

L’Amérique, l’Amérique...Début décembre, Frederick Bousquetétait aux Etats-Unis pour prendre partaux championnats nationaux américainsà Atlanta. Les nageurs étrangers nepouvant se qualifier pour les finales A,le Marseillais a réussi la performancede s’imposer deux fois en finales B.D’abord sur 50 yards nage libre en19’’29, dans un temps inferieur auvainqueur de la finale A, puis sur100 yards papillon en 46’’82, soitla troisième performance de lacompétition sur cette distance.Frederick Bousquet s’est égalementclassé deuxième du 100 yards nagelibre en 42’’70, toujours en finale B.

Beaverton sourit aux petits BleusDe jeunes pousses françaises partici-paient fin novembre, au meeting inter-national junior de Beaverton aux Etats-Unis. Giacomo Perez-Dortona s’estillustré en raflant deux médailles d’orsur 50 et 100 m brasse. Avec un chronode 1’01’’91 réalisé le matin en sériessur 100 m brasse, le Marseillais se rap-proche à grand pas du top 10 français.La Picarde Mélanie Henique empocheégalement l’or sur 50 m papillon en27’’71. Enfin, Maéva Bremond a décro-ché la médaille de bronze du 800 mnage libre en 8’43’’09.

MPF en Nouvelle-CalédonieLors de la première compétition deréférence, la “Coupe 1”, à Nouméadébut décembre, Julien-PierreGoyetchede du Cercle des NageursCalédoniens a signé la nouvelle meil-leure performance française des 14 anssur 100 m nage libre en 54’’30(ancienne marque 54’’55).

Plongeon : rectificationProgrammés initialement les samedi23 et dimanche 24 février 2008,les championnats de France d'hiverdes jeunes auront finalement lieule week-end du 15 et 16 mars 2008,à l'Insep.

18-20 JANVIEREtapes 3 et 4 de la Coupe de France 2008,Chamalières et Mulhouse

2e session du Circuit fédéral 2008, Chalon-sur-Saône, La Rochelle et Sarcelles

Grand Prix Fina, Madrid (Espagne)

26-27 JANVIERInterclubs nationaux des Maîtres,Mennecy (Ile-de-France)

2-3 FÉVRIERChampionnats d’Europe des championsnationaux, Stockholm (Suède)

19-24 FÉVRIER

Coupe du monde, Pékin (Chine)

22-24 FÉVRIEREtapes 5 et 6 de la Coupe de France 2008, Lyon et Toulouse

3e session du Circuit fédéral 2008, Besançon, Lille et Tours

13-17 MARSChampionnats d’Europe, Eindhoven (P-B)

18-24 MARSChampionnats d’Europe, Eindhoven (P-B)

20-23 MARSChampionnats d’Europe, Eindhoven (P-B)

Championnats de France d'hiver des Maîtresen bassin de 25 mètres, Cambrai (Nord)

AGENDA

Natation course

Eau libre

Plongeon

Natation synchronisée

Water-polo

Maîtres

Les athlètes ne sont pas seuls à préparerles Jeux Olympiques de Pékin. Des mil-

liers de supporteurs chinois s'entraînentpour être prêts à acclamer leurs héros, sanshuer les autres... Le gouvernement chinoisveille, en effet, à ce que les incidents surve-nus lors de la Coupe d’Asie defootball en 2004 ne se répètentpas. Après la défaite de leuréquipe en finale face au Japon,des supporteurs chinois avaient déclenchédes émeutes. Selon le journaliste Zhai Yue,les supporteurs chinois devraient imiterleur homologues sud-coréens qui avaient,par leur enthousiasme, aidé leur équipe àatteindre les demi-finales de la Coupe dumonde de football, organisée avec leJapon en 2002. Les journaux, radios etchaînes de télévision diffusent également

des programmes indiquant aux habitantsde Pékin la manière dont ils doivent setenir durant les Jeux. Cet effort, qui s'ins-crit dans une campagne plus large visant àprésenter une image positive du pays, eninterdisant par exemple aux gens de cra-

cher dans les rues, vise à gom-mer les mauvais comporte-ments, selon un responsable duComité d'organisation (Bocog).

“Tout d'abord, les supporteurs devraientêtre enthousiastes, explique Liu Jingmin,vice-président du Bocog. Ensuite, nousvoulons qu'ils soient de bons supporteursqui connaissent les règles. Enfin, nous vou-lons que si les athlètes réussissent de bellesperformances, les fans les applaudissent,quel que soit le pays qu'ils représentent.”

Avec AFP

Jeux Olympiques : supporters chinois en formationJeux Olympiques : supporters chinois en formation

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Ni le vent, ni le froid, ni lesheures de transport entreBudapest et Debrecenn’auront altéré la motivationdes nageurs de l’équipe deFrance. De leur séjour enHongrie, les Bleus ramènenttreize médailles, soit deuxde mieux que le précédentrecord établi en 2006 auxEuros d’Helsinki. De ce péri-ple en Europe de l’Est, lesFrançais rentrent égalementavec quelques certitudes.A commencer par l’émer-gence d’une nouvelle généra-tion de nageurs. Aux Eurosen petit bassin, CamilleMuffat, Coralie Balmy,Benjamin Stasiulis, AntoineGalavtine, Alexiane Castelou Clément Lefert ont faitplus que se confronterà l’élite européenne. Ils sesont clairement positionnésdans la course olympique.En Hongrie, la France a aussieu la confirmation qu’elledétenait dans ses rangs unsprinter de calibre internatio-nal. En décrochant l’or du100 m nage libre, AlainBernard a non seulementempoché sa première cou-ronne européenne, maisil a également lancé un mes-sage fort à ses rivaux. Enfin,comment ne pas s’extasierà nouveau devant les presta-tions de Laure Manaudou.En l’espace de trois courses,la championne olympique adéfinitivement tourné la pageitalienne. En l’espace de troisépreuves, Laure, pourtant enmanque de puissance, a ras-suré ses fans et fait taire lessceptiques qui la pensaientincapable de retrouver unniveau de performancedigne de ce nom.

Adrien Cadot

�Tous les résultats page 49.

Championnats d’Europe en petit bassinDebrecen (13-16 décembre 2007)

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Les Bleusannoncent la couleur

Anne-Sophie Le Paranthoën, Laure Manaudou,Alain Bernard, Malia Metella et Alena Popchankapeuvent afficher des sourires radieux. En Hongrie,les Bleus ont enlevé treize médailles. Deux deplus qu’aux Euros d’Helinski en 2006.

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La valse en de Laure

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En Hongrie, Nicolas et LaureManaudou ont partagé leurquatrième compétition dela saison. Après la coupe dumonde à Berlin, la coupe deFrance à Montpellier, leschampionnats nationauxà Nîmes (petit bassin), lesEuros de Debrecen ont permisau duo Manaudou d’affinerune collaboration entaméeen septembre 2007. “Celafonctionne bien, même sices derniers temps il y a euquelques accrochages, souli-gnait Laure Manaudou à l’is-sue des “France” de Nîmes.Mais c’est parfaitementnormal, c’était pareil avant.L’entraînement ce n’est pastoujours rose et je ne suispas facile à gérer.”

Début décembre, aux cham-pionnats de France de Nîmes,Laure Manaudou a définitive-ment mis un terme à sonexpérience italienne. En s’affi-chant avec le MulhousienBenjamin Stasiulis, triple cham-pion de France en petit bassin,la sportive préférée desFrançais a clairement officialiséla fin de sa relation avecl’Italien Luca Marin. Pasquestion cependant de leverle voile sur cette nouvelleidylle. “J’ai décidé de neplus parler de ma vie privée”,a prévenu la championneolympique. Quant à l’Alsaciende 21 ans, il a confirmé queleur histoire ne s’étaleraitpas dans la presse : “Celane regarde que nous. Je nesouhaite pas en parler”.

C’est ce qui s’appelle entrerdans le vif du sujet. EnHongrie Laure a entamé leschampionnats d’Europe enempochant la médaille d’ordu 100 m dos, rafraîchissantau passage le record continen-tal de la spécialité en 57’’34.“Je ne m’y attendais pas,signale-t-elle. J’ai mené macourse sans m’occuper desautres filles. La médaille d’oret le record d’Europe, c’estbien. Je montre à mes adver-saires que je suis encore làet que je progresse en dos.”La championne olympiquea également tenu à associerson frère Nicolas à ce titrecontinental. “Mon grand frèreconsacre beaucoup de tempsà mon entraînement. C’estnotre premier titre ensembleet j’espère qu’il y en aurad’autres.”

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trois tempsManaudou

Après l’or du 100 m dos,l’égérie de la natation fran-çaise s’est adjugée l’or du400 m nage libre, sa distancefavorite dont elle détient lerecord du monde en petit bas-sin (3’56’’09). La nageuse del’année 2007 a d’entrée prisle contrôle de la course nelaissant aucune chance à sesadversaires. Laure Manaudous’impose finalement en3’57’’43, meilleure perfor-mance mondiale de l’année,et devance l’Italienne FedericaPellegrini (4’00’’78). “Je suissoulagée, admettait-elle endescendant du podium.Je suis proche de mon recorddu monde alors que je visais3’58. Je ne savais pas du toutcomment ça allait se passer,mais les séries du matinm’ont mise en confiance.”

Le 200 m nage libre resteracomme la déception duweek-end hongrois de LaureManaudou. Perturbée dansla chambre d’appel par sonex-petit ami Luca Marin, lagrande brune se lance l’après-midi à corps perdu dans safinale. A court de puissance,la Française se fait dépasserdans le dernier 25 mètres parla Suédoise Josefin Lillhage.“Je suis déçue, consent-elleà l’arrivée. Je voulais gagner,mais j’ai eu du mal à terminerla course. J’aurais aimé bienfinir ces championnats, maisj’étais tracassée par un inci-dent en chambre d’appel.”Reste qu’avec deux médaillesd’or et une d’argent, la ren-trée européenne de LaureManaudou se révèle particu-lièrement convaincante.

Le sourire jusqu’aux oreilles,les yeux étincelants, voilà com-ment Laure Manaudou et sescamarades du relais 4x50 m4 nages (Anne-Sophie LeParanthöen, Alena Popchankaet Malia Metella) se sont pré-sentées devant les journalistesà l’issue de leur finale. Dansle dernier carré, face à uneconcurrence relevée, lesFrançaises ont arraché unesomptueuse médaille de bronzedans le sillage des Suédoiseset des Allemandes, nouvellesdétentrices du record du mondeen 1’46’’67. Première relayeusesur 50 m dos, Laure Manaudoua également effacé son ancienneréférence nationale en 27’’13(ancienne 27’’17). “Je ne m’enétais même pas rendue compte,fait remarquer la championneolympique. Mais le plus impor-tant c’est le relais. Il me faitrêver, il a de l’avenir.”

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J“Je n’ai pas for-mulé d’objectifde médaillespour les Euros

de Debrecen, déclarait leDTN Claude Fauquet à l’is-sue des championnats deFrance de Nîmes en petitbassin (7-9 décembre). J’aienvie d’y voir autre chose.Je souhaite que nos jeunesnageurs se confrontent àl’élite européenne et sebagarrent pour gagner.” Lemoins que l’on puisse dire,c’est que la nouvelle géné-ration de la natation trico-lore a parfaitement entendul’appel du directeur tech-nique national. En Hongrie,la jeunesse n’a pas semblécomplexée ou stressée aumoment d’aborder la pre-mière échéance interna-tionale de la saison surla route des Jeux dePékin. “C’est toute lanatation française quiest en train de sedécomplexer, analyseRichard Martinez,entraîneur national encharge du pôle Francede Font-Romeu. Désormais,nos nageurs osent. Ils s’ex-priment à fond. Cela faitplaisir à voir et cela pro-met.”A l’image de Camille Muffat,18 ans seulement, qui s’estadjugée la médaille d’or du200 m 4 nages et celle debronze sur 400 m 4 nagesaux Euros de Debrecen.Figure emblématique de lanouvelle génération, laNiçoise ne redoute pas laconfrontation, elle l’attend.“C’est mon premier titrechez les seniors, rappelle-t-elle, mais je ne suis pasvraiment surprise, je savaisque je pouvais m’imposer.Deuxième, j’aurais étédéçue.” Benjamin Stasiulis,révélation des champion-nats de France de Nîmes oùil a décroché trois titresnationaux dans lesépreuves de dos, n’a pas

accédé au podium deschampionnats d’Europe enpetit bassin. Le Mulhousiende 21 ans s’est contenté definales instructives sur 100et 200 m dos. “C’est bizarrede se dire que je rentre unorteil dans le niveau inter-national, admet l’Alsacien.C’est ce genre de compéti-tion qui va me faire progres-ser dans l’approche desgrands événements.”Coralie Balmy, 20 ans, s’estglissée dans trois finales,celles des 200, 400 et800 m nage libre. “Sur800 m, je ne me faisais pastrop d’illusions, reconnaît-elle. Les autres nageuses jeles connais, elles ont del’expérience mais j’auraispu nager une ou deuxsecondes plus vite.”

Sur 400 m, la Martiniquaisen’a pas à rougir de sa per-formance. Sixième d’unefinale relevée en 4’04’’06,la jeune nageuse a claire-ment pris date pour l’avenir.Il en va de même sur 200 mnage libre, où Coralie Balmya livré une prestation declasse internationale.Médaillée de bronze en1’54’’43, la Française auraitmême pu s’offrir le scalp deLaure Manaudou en fin decourse (1’54’’15).Le bronze, c’est un métalqu’Antoine Galavtine a frôlésur 100 m 4 nages.Nouveau détenteur durecord de France de la dis-tance aux “France” deNîmes, le Parisien échoueaux pieds du podium euro-péen. Pas de regrets pour-tant pour le Francilien quilorgne sur les sélectionsolympiques avec appétit.

Quant à la ToulousaineAlexiane Castel, 17 ans, elleest en passe de s’imposercomme la grande dossistede demain. Dans le Gard, lanageuse de RichardMartinez au pôle France deFont-Romeu a dominéEsther Baron sur 100 et200 m dos. En Hongrie,alors qu’elle disposait dumeilleur chrono des demi-finales sur 200 m dos,Alexiane a dû se contenterd’une frustrante quatrièmeplace. L’argent est revenueà Esther Baron, preuve quele poids de l’expérience auplus haut niveau internatio-nal ne peut être négligé.“A neuf mois des JeuxOlympiques, c’est normal devoir les jeunes pointer leurbout de leur nez, signale

Olivier Antoine, entraî-neur national et coachde Sophie Huber au CNSarreguemines. Il estencore un peu tôt pourparler de renouvelle-ment générationnel. Il ya du talent avec CamilleMuffat, Alexiane Castel

ou Benjamin Stasiulis. Ilsmontrent de belles chosesmais les performances enpetit bain n’ont rien de com-parables à celles du grandbassin.” Et c’est bien sur50 mètres, la distance olym-pique, qu’ils devront validerleur tonitruant début de sai-son. “A Debrecen, onconstate qu’une nouvellegénération arrive, mais ilsdevront confirmer en bassinde 50 mètres, acquiesceClaude Fauquet. Ils dispo-sent d’un état d’esprit extra-ordinaire et d’une soif devictoires incroyable.” Lesanciens sont prévenus. Illeur faudra batailler fermeaux championnats deFrance de Dunkerque (20-27 avril), où se joueront lessélections olympiques.

A Debrecen, Adrien Cadot

A neuf mois des Jeux dePékin, une nouvelle générationde nageurs tricolores est enpasse de s’imposer en équipede France. Emmenées parCamille Muffat, nouvelle cham-pionne d’Europe du 200 m4 nages, Coralie Balmy,médaillée de bronze sur200 m nage libre, AntoineGalvatine et BenjaminStasiulis, les jeunes poussesont profité des championnatsd’Europe de Debrecen(petit bassin) pour se position-ner dans la course olympique.Reste maintenant à confirmerdans les semaines à veniret surtout aux “France” deDunkerque, en avril prochain,où se disputeront les sélec-tions pour les Jeux.

La nouvelle vague

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“Les jeunes montrentde belles choses,

mais les performancesen petit bain n’ont rien

de comparables à cellesdu grand bassin.”

Alexiane Castel, 17 ans,a terminé quatrième du200 m dos aux champion-nats d’Europe de Debrecen.La Toulousaine appartientà cette nouvelle générationde nageurs en passe de s’im-poser en équipe de France.

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Page 9: Retour sur les Euros Prince de cent

LL’air de rien, sans y paraî-tre, la timide CamilleMuffat des débuts esten passe de s'imposer

comme l'une des figures incon-tournables de la vague bleuequi déferle sur la France depuisla halte athénienne des JeuxOlympiques. Discrète et poséedans le civil, la Niçoise se faitcarnivore et bagarreuse dansles bassins nationaux et interna-tionaux. Une ambivalence déce-lée pour la première fois en mai2005, à l'occasion des cham-pionnats de France de Nancyen grand bassin. Àl'époque, la jeune niçoised'à peine 15 ans, qui adébuté la natation àl’âge de 7 ans, inscrit sonnom dans la rubrique “espoir endevenir”. En l'espace d'unecourse, le 200 m 4 nages,l'élève de Fabrice Pellerin boule-verse le panorama de la nata-tion féminine française.

Souvenez-vous, Camille Muffatdomine une certaine LaureManaudou, championne olym-pique en route vers un sacremondial à Montréal, et s'adjugeau passage la marque nationale(2’15’’30) d'une distance exi-geante, tant sur le plan phy-sique que mental. Un crime delèse-majesté inscrit dans lesannales qui défraya la chro-nique.

Un sacre qui fit d'ailleurs dire àPhilippe Lucas : “Muffat, c'esténorme ! Si elle travaille, ellepeut un jour gagner les JeuxOlympiques.”

À Nancy, la Sudiste s'est révéléeaux yeux d'un public, désormaisimpatient d'assister à l'émer-gence de nouveaux talents.Mais dans l’Est de la France,Camille s'est également révéléeà elle-même : “Je ne me suisjamais dit que je serai nageuseprofessionnelle.

Tout cela s'est fait naturelle-ment, sans sauter les étapes,jusqu'à devenir une évidence.”Calme et posée on vous disait !Championne ou pas, il n'est pasquestion pour la Sudiste d'aban-donner ses études pour seconsacrer entièrement à lanatation. Jusqu’à l’été 2007,date à laquelle elle a passé avecbrio son bac scientifique, elle a

organisé ses journées “entre lesentraînements biquotidiens etles cours. Je n'ai pas beaucoupde temps, j'essaie de me servirau mieux des moments derepos.” Un rythme de vie effréné

qui forge, à l'instar de ses illus-tres aînés de la natation trico-lore, le caractère et la détermi-nation de cette spécialiste dequatre nages, brillante bras-seuse. Reste que dans le sportde haut niveau, le travail et lessacrifices ne sont pas systéma-tiquement récompensés. “J'aieu quelques périodes de creux,comme aux championnats deFrance de Tours en 2006, où jeme suis un peu ratée, admetsans détour l'Azuréenne.

Les Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 ont consacré Laure Manaudou, nageuse d'exception aucaractère bien trempé. Les Jeux de Pékin en 2008 pourrait permettre à la jeune Camille Muffat,18 ans et un copieux palmarès dans la catégorie junior, de s'immiscer dans le gotha de la nata-tion mondiale. Pour l'heure, la Niçoise poursuit son apprentissage du haut niveau au sein d'uneéquipe de France ambitieuse et conquérante.

Camille Muffat,elle a tout d’une grande

CONFIRMATIONCONFIRMATION

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Mais les chronos que j'ai réalisésau cours de la saison 2006confirment que le travail effectuém'a tout de même fait avancer.”

Preuve en est faite fin août2006 lors de la première éditiondes championnats du mondejuniors de Rio de Janeiro (Brésil)où elle décroche l'argent du200 m 4 nages avec virtuosité.Elle enfonce le clou et fait taireses détracteurs en fin d'année àl'occasion des championnatsd'Europe d'Helsinki en petit bas-sin. Première sortie individuelleen senior et première médaille :l'argent sur 200 m 4 nages. “Jesuis assez contente, analysait-elle calmement à l'issue de sacourse. Je ne connaissais pasmes adversaires, mais je visais

le podium. En enchaînant lesépreuves internationales, j'ap-prends à mieux gérer mescourses, à rester concentréejusqu'au bout, à ne pas m'affoler.Je pense que les championnatsd'Europe 2006 de Budapest

m'ont beaucoup servi.

J'ai pu prendre la tempéra-ture et observer le déroulementd'une grande compétitionsenior. Mais je n'ai participé qu'àune seule course (les séries du4x100 m nage libre, Ndlr). J'étaisdonc plutôt spectatrice, alorsqu'à Helsinki je suis actrice. Cesont deux situations totalementdifférentes, mais j'apprends et jeprogresse.”Pour s’en convaincre, il suffit desuivre la courbe ascendante quil’a menée jusqu’aux récentsEuros de Debrecen en petit bas-sin. Championne de France du

200 m 4 nages aux champion-nats de France de Saint-Raphaël(juin 2007), la Niçoise a récidivéaux championnats en petit bas-sin de Nîmes. Dans le Gard,l’élève de Fabrice Pellerin aempoché l’or sur la distance quil’a révélée, améliorant au pas-sage le record national(2’08’’95). Une entame de sai-son concluante qu’elle a parfai-tement confirmé lors du rendez-vous continental en bassin de25 mètres. En Hongrie, CamilleMuffat a empoché l’or du 200 m

4 nages avec une maîtriseimpressionnante.

“J’ai gagné chez les juniors et jeconfirme à l’étage supérieur,c’est important, déclare-t-elleen descendant du podium. Jesuis contente, mais pas vrai-ment surprise car c’est une vic-toire logique. En tout cas, je m’ypréparais.”

A Debrecen, A. C.

Née le 28 octobre 1989À NiceTaille : 1,80 mPoids : 64 kgClub : ON NiceEntraîneur : Fabrice Pellerin

Palmarès : Championne d’Europe 2007 du 200 m 4 nages(petit bassin), vice-championne d'Europe 2006 du 200 m 4 nages (petit bassin), vice-championne du monde junior2006 du 200 m 4 nages, championne d'Europe junior 2005du 200 m 4 nages.

Camille Muffat

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Camille Muffata lancé sa saison olym-pique par un record

de France et unemédaille d’or

continental sur200 m 4 nages.

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Page 10: Retour sur les Euros Prince de cent

“Je ne m’attendais pas à aller siloin dans la compétition, seréjouit Clément Lefert après lafinale du 100 m papillon de

l’Open de Paris. Je suis arrivé avec le 20e

temps et je me retrouve huitième, c’estgénial !” Dans le bassin de la Croix Catelan,le bleu de l’équipe de France a réussi à sehisser en finale d’une compétition interna-tionale. A 20 ans, le jeune homme a toutl’avenir devant lui. En 2005, ilparticipait aux Euros juniors deBudapest, où il empoche lebronze sur 100 m papillon.Auteur d’une belle saison 2007,où il a nettement progressé, échouantmême à quelques centièmes du podium du200 m papillon aux “France” de Saint-Raphaël (juin 2007), l’Azuréen ne veut pas

s’enflammer. “J’ai gagné une demiseconde cette saison c’est bien”,

lance-t-il humblement. En 2007,Clément Lefert a connu sa pre-

mière sélection avec l’équipe deFrance senior qu’il a rejoint

pour l’Open parisiendébut août. Là-bas, il

n’a pas naviguédans l’inconnupuisqu’il a pucompter sur l’ex-périence de sacoéquipière de

club, CamilleMuffat. “C’est un exemple, elle est rentréeen équipe de France très tôt et a réussi à yrester”, clame le papillonneur. Un parcoursque le Niçois aimerait imiter, même s’il resteréaliste sur ses chances d’intégrer le collec-tif olympique. Alors, soucieux de ne pas aller

trop vite, Clément Lefert mesure le cheminqu’il lui reste à parcourir. “Il faut que je tra-vaille ma technique, notamment lesdéparts, les virages et les coulées. C’est surde petits détails que se fait la différence. Auniveau mondial, les coulées de certainsnageurs sont très impressionnantes, il vafalloir que je les répète tous les jours à l’en-traînement”, constate-t-il. En attendant, lejeune Niçois s’est déjà incrusté dans le

relais 4x100 m quatre nages àl’Open de Paris. Une occasionpour lui d’engranger de l’expé-rience. “Les relais sont toujoursde bons souvenirs, lâche-t-il

dans un grand sourire. En plus, nager avecHugues Duboscq et Fabien Gilot est unechance et comme première expériencec’est parfait.” Des athlètes de renom qu’il aégalement côtoyé aux Euros de Debrecenen petit bassin où le Sudiste s’est frotté àl’élite continentale. Pas de finale enHongrie, mais une quinzième place sur200 m papillon dans le sillage des spécia-listes français et surtout un esprit d’équipeirréprochable.Pour l’heure, les Jeux semblent hors de por-tée. le Niçois rêve néanmoins de décrocherson ticket pour Pékin lors des prochainschampionnats de France de Dunkerque, oùse joueront les sélections olympiques.“Comme tout le monde, j’y pense même siles chances sont minces, avoue le jeunehomme. Je préfère ne pas griller les étapeset réaliser avant un championnat du mondeou d’Europe en grand bassin. Cela me per-mettra de me mesurer un peu plus avec lesmeilleurs. Si je continue à progresser, toutest possible.”

Mathilde Lizé

A 20 ans, le nageur del’Olympique Nice Natationa découvert l’équipe de Francesenior lors de l’Open EDFde natation à Paris. Ambitieuxsans vouloir brûler les étapes,Clément Lefert sait qu’il nepart pas favori pour les JeuxOlympiques de Pékin, maisle Sudiste compte bien gom-mer ses défauts très vite.

Lefert,d’un rêve à l’autre

“Je préfère ne pas grillerles étapes”

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“Il faut vraiment que je prenne de lamasse musculaire, je suis l’undes sprinters les plus minces, cen’est pas bon”, admettait Antoine

Galavtine à l’issue des séries du 50 m nagelibre de l’Open EDF de natation à Paris (2-5août 2007). 1,86 pour 72 kg, le Françaisd’origine russe n’est pourtant pas une cre-vette, mais force est de constater qu’ilest effectivement l’un des moins impo-sants des sprinters en activité. Il le saitet la prise de muscles sera son objectifpour les mois venir, pour tutoyer enfinson rêve olympique. Et pour cela,Antoine Galavtine continue detravailler avec son entraîneurGuennadi Touretski, l’ancienmentor du Tsar AlexanderPopov, avec lequel il a déjànettement amélioré sa tech-nique. “Je n’ai pas beaucouptravaillé la musculation cetteannée mais beaucoup plusla technique de nage

comme la position du coude ou la respira-tion, analyse-t-il. Cela porte déjà ses fruitspuisque j’ai amélioré tous mes temps cetteannée.” Et pour couronner une année deprogression, Antoine Galavtine a empochésa première médaille internationale ensenior avec le relais français du 4x100 mnage libre à l’Open EDF. “C’est toujours unplaisir de gagner avec l’Equipe de Francemême si nous étions un peu déçus de nepas remporter lamédaille d’or”, admet-il.Une course qui lui a per-mis d’évaluer sa progres-sion : “Techniquement, j’ai fait la courseparfaite. J’ai accéléré dans le deuxième50 m et je n’étais pas fatigué en arrivantalors qu’avant j’étais toujours explosé.Maintenant, il faut que j’apprenne à partir

encore plus vite.” Cet été Antoine afêté ses un an de collaboration

avec Guennadi Touretski, coachd’origine russe mais à la natio-nalité australienne. Néanmoins,

et en dépit des progrès réalisés,il a décidé de revenir

s’entraîner à Paris enseptembre 2007. “LeStade Français m’of-fre des conditions

optimales pour travail-ler, mais Touretskicontinue de me supervi-

ser lors de stages.” Unchangement qui n’a nesemble-t-il pas perturbéle jeune sprinter parisien.

Début décembre, aprèsavoir amélioré le record de

France du 100 m

4 nages (53’’07) aux championnats deFrance de Nîmes en petit bassin, leFrancilien a échoué au pied du podium surcette même distance aux Euros deDebrecen. Antoine Galavtine, fort de sonnouveau statut, s’est toutefois consolé endécrochant avec ses camarades du 4x50 mnage libre une médaille d’argent, record deFrance à la clé (1’24’’98), dans le sillaged’un relais suédois nouveau détenteur du

record du monde de laspécialité (1’24’’19).A quelques mois desJeux Olympiques, le

compte à rebours est lancé. La bataille s’an-nonce rude et les places sur 50 m ou 100 mnage libre seront chères. Mais AntoineGalavtine s’y voit bien, notamment sur100 m. “Je préfère le 100 m car c’estl’épreuve reine, celle que tout le mondeattend, lance le jeune homme. Et puis pourgagner cette course, il faut un mélange detechnique, de créativité, avoir une toucheartistique tout en sachant gérer sa course.”Touche artistique, créativité, des mots quipeuvent sembler étrangers à l’univers aqua-tique mais qui s’accordent parfaitement àsa vision de son sport. “Pour moi, la nata-tion est un art, assure Antoine Galavtine.Regarder quelqu’un qui nage bien est unbonheur, c’est quelque chose que j’ai sur-tout développé avec mon nouveau coach.” Ilfaut dire qu’avec Popov, Guennadi Touretskidisposait d’un artiste au sens premier duterme. Espérons qu’un jour AntoineGalvatine parvienne lui aussi à s’exprimertotalement dans son art.

M. L.

La qualification aux Jeuxen ligne de mire, AntoineGalavtine poursuit son appren-tissage du haut niveau. Aprèsla technique, place au phy-sique pour celui qui s’entraînesous la houlette de GuennadiTouretski et qui considèrela natation comme un art.

Galavtine,sprinter artistique

“Pour moi, la natation est un art”

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INTERVIEWINTERVIEW

Quel bilan tirez-vous de la prestation trico-lore aux championnats d’Europe deDebrecen ?En arrivant aux Euros, je me posais desquestions. Je me demandais si après leschampionnats de France de Nîmes aussiperformants, nos nageursn’allaient pas connaître unepetite baisse de régime. Lesperformances réalisées enHongrie démontrent lecontraire. Il y avait mêmeparfois trop de Françaissusceptibles de rentrer enfinale, mais à mon goût iln’y en a jamais assez. Si je devais retenirquelque chose en particulier, ce serait lessourires et la joie affichés par nos athlètestout au long de la compétition. C’est le signeque cette équipe vit bien ensemble et c’estce qu’il y a de plus beau dans le sport.

Vous l’annonciez aux “France” de Nîmes :“Les leaders sont présents et les jeunespoussent”. Cela s’est-il vérifié aux Euros enpetit bassin ?Absolument, nos leaders sont bien là et ilsont profité des championnats d’Europe pourse positionner dans la perspective des Jeux

Olympiques. Je constate également qu’unenouvelle génération arrive. Camille Muffat,Alexiane Castel, Coralie Balmy ou BenjaminStasiulis, ils disposent tous d’un état d’es-prit exceptionnel et d’une extraordinaire soifde victoires.

Après un été tourmenté, Laure Manaudou aréalisé une compétition de haut standing enenlevant l’or sur 100 m dos et 400 m nagelibre et l’argent sur 200 m nage libre. Lapage italienne est-elle définitivement tour-née ?Laure est heureuse de pratiquer son sportcomme elle l’entend. Elle s’engage et elle amontré à ses rivales qu’elle restait lapatronne sur 400 m nage libre. C’est unbonheur pour moi de la voir épanouie de lasorte au sein de l’équipe de France. Quant àses performances, elles sont tout simple-ment exceptionnelles, mais ça on le savaitdéjà.

Depuis septembre 2007, Laure Manaudous’entraîne à Ambérieu-en-Bugey sous lahoulette de son frère Nicolas. Ce change-ment de préparation n’est-il pas risqué dansla perspective des Jeux Olympiques ? Quand on change, il y a toujours un risque,mais lorsque l’on ne change pas, il y a aussiun risque. Il n’y a pas si longtemps, le dan-ger était de ne plus voir Laure Manaudoudans les bassins. Depuis le mois de septem-bre, elle essaie de mettre en adéquation cequ’elle est, sa vie et le sport qu’elle pra-tique.

Comment se passe la collaboration entreLaure Manaudou et son frère Nicolas ?Nicolas Manaudou a une vraie stature, devraies convictions. Il a décidé de construirequelque chose en accord avec le projet desa sœur. Pour l’instant c’est une belle his-

toire, elle peut devenirmagnifique si Lauredécroche l’or olympique.

Cependant, la concurrencese fait aujourd’hui plusmenaçante. Laure doit-elles’inquiéter des progrès deses rivales ?

Ses adversaires peuvent penser qu’elle adonné des signes de faiblesse. Elles se pré-parent tous les jours pour battre LaureManaudou. Mais Laure travaille aussi,notamment sur le plan tactique comme on apu le remarquer aux championnats deFrance de Nîmes en petit bassin. Avant, sastratégie consistait à partir devant, sanss’occuper de ses adversaires. Maintenant,elle gère davantage et tente de gagner à lafin. Dans les deux cas, il y a danger, mais leplus important c’est de ne pas s’enfermerdans un schéma de course. Laure est sansdoute la seule nageuse à pouvoir changerde tactique.

En Hongrie, Alain Bernard a dominé leSuédois Stefan Nystrand, détenteur durecord du monde (45’’83), et l’Italien FilippoMagnini, double champion du monde engrand bassin, pour s’emparer de son pre-mier titre continental sur 100 m nage libre.Quelle impression vous a laissé sa perfor-mance ?La manière dont il a mené sa course m’aimpressionnée. Il a observé Nystrand et amis au point un plan pour le contrer. Mais leplus important c’est qu’il impressionne sesadversaires dans l’optique des JeuxOlympiques de Pékin. Le match n’est pas

Claude Fauquet :“Cette équipe vit bien ensemble”

Début décembre, les nageurs tricolores ontdécroché treize médailles aux championnatsd’Europe de Debrecen en petit bassin (4 d’or,4 d’argent et 5 de bronze). Le record d’Helsinki,où les Français avaient conquis onze breloques(5 d’or, 3 d’argent et 3 de bronze) est amélioré.

Mais plus que le bilan comptable, c’est l’allantet l’esprit d’équipe affichés par les Bleus enHongrie qui ont pleinement satisfait le DTNClaude Fauquet. Retour sur la premièreéchéance internationale d’une saison qui doitconduire les Français jusqu’aux Jeux de Pékin.

“Laure est heureuse de pratiquer son sportcomme elle l’entend. Elle s’engage et elle a

montré à ses rivales qu’elle restait la patronnesur 400 m nage libre.”

Euros de Debrecen (13-16 décembre)

Tableau des médailles

1. Allemagne : 19 médailles (5 or, 7 argent, 7 bronze)

2. Russie : 12 médailles (5 or, 4 argent, 3 bronze)

3. France : 13 médailles (4 or, 4 argent, 5 bronze)

4. Hongrie : 9 médailles (4 or, 2 argent, 3 bronze)

5. Suède : 8 médailles (4 or, 2 argent, 2 bronze)

6. Pologne : 8 médailles (3 or, 3 argent, 2 bronze)

7. Pays-Bas : 8 médailles (3 or, 2 argent, 3 bronze)

8. Italie : 9 médailles (2 or, 3 argent, 4 bronze)

9. Slovénie : 3 médailles (2 or, 0 argent, 1 bronze)

10. Ukraine : 3 médailles (2 or, 0 argent, 1 bronze)

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fini, il va durer toute la saison. Aujourd’hui,Alain est le pendant de Laure Manaudouchez les garçons. Il est gentil, à l’écoute desautres nageurs, ce n’est que du bonheurd’avoir des athlètes comme ça au sein del’équipe de France.

Avec Alain Bernard, Fabien Gilot, FrédérickBousquet et Amaury Leveaux l’équipe deFrance dispose de sprinters de calibre inter-national. Jusqu’aux “France” de Dunkerque,où se joueront les sélections olympiques, lalutte s’annonce rude.Sur 100 m nage libre, nous assistonsactuellement à de véritables luttes d’in-fluences pour savoir qui va s’emparer duleadership. Il faut prendre acte des progrèsde nos sprinters, mais n’oublions pas queleurs adversaires travaillent également.Tout se jouera aux Jeux Olympiques dePékin. En tout cas, je suis persuadé qu’il yaura deux Français en finale du 100 m,mais lesquels ? Je pense aussi, comme l’en-traîneur de Pieter Van Den Hoogenband,que le record du monde du 100 m tomberaaux Jeux.

On vous sent confiant, sûr des forces devotre équipe.Mon travail c’est d’être confiant, mais ilreste encore beaucoup à faire d’ici Pékin.Nos adversaires se préparent tous les jourspour nous battre. La clé pour les Jeux, c’estla confrontation. Les Français doiventapprendre à être performant sur troiscourses : les séries, les demi-finales et lafinale.

Recueilli par Adrien Cadot

(1) Sourires et convivialité... Les nageurs del’équipe de France dans les tribunes des cham-pionnats d’Europe de Debrecen.

(2) Le relais féminin 4x50 m 4 nages (Anne-Sophie Le Paranthoën, Laure Manaudou, MaliaMetella et Alena Popchanka) encerclent AlainBernard, champion d’Europe du 100 m.

(3) Nicolas et Laure Manaudou lors de l’étapede coupe du monde à Berlin (17 novembre). Lacollaboration entamée en septembre 2007porte déjà ses fruits.

(4) Claude Fauquet au milieu des nageurs trico-lores à l’occasion des Euros hongrois.

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Page 12: Retour sur les Euros Prince de cent

DDans un futur proche, les nageurs, à l’instar d’un Gary HallJr, devront-ils s’équiper de gant de boxe avant de prendrele départ d’une course ? L’Américain, adepte de la provoca-tion et de l’intox, avait pénétré sur le bassin des Jeux

Olympiques d’Athènes en 2004 vêtu tel un boxeur. Dans le sillagede cette entrée théâtrale, le roi de la déstabi-lisation avait conquis l’or olympique du 50 mnage libre avant de laisser éclater sa joie avecexubérance. Pas sûr cependant que les Bleusacceptent de revêtir pareil accoutrement.Pourtant, lorsque l’on prend le temps dedécrypter les propos des nageurs, des entraî-neurs et autres spécialistes des joutes aquatiques, on constate quele champ lexical du combat est omniprésent. “La natation, c’est uneconfrontation, acquiesce Denis Auguin, entraîneur du sprinter AlainBernard au CN Antibes. Le chrono n’est que le résultat d’un affron-tement. Je tiens à cette notion car elle semble primordiale pourexister au plus haut niveau international. Pas question d’être agres-sif, mais les nageurs français doivent mordre dans leur course ets’engager totalement. C’est en tout cas ce que nous travaillons avec

Alain.” Un point de vu que partage

pleinement Claude Fauquet, directeur technique national. “La cléde la réussite pour les Jeux Olympiques de Pékin, c’est la confron-tation, annonçait-il à l’issue des championnats de France de Nîmesen petit bassin (7-9 décembre 2007). Il faudra impérativement êtreperformant sur trois courses : les séries, les demi-finales et lafinale.” Reste que pour Richard Martinez, coordinateur et entraîneurresponsable du Pôle France de Font-Romeu, “la mentalité desnageurs tricolores est en train d’évoluer. Toute la natation françaisese décomplexe. Nos nageurs osent, ils s’engagent et s’expriment àfond sans regarder dans les lignes d’eau voisines. Je pense néan-moins que le principal adversaire ce n’est pas le concurrent, maissoi-même. Il faut apprendre à se faire violence, mais cela nécessiteune longue et lente formation.” Pour Laure Manaudou, la bagarrec’est dans la tête, pas dans l’eau. “Quand je m’entraîne et que je

travaille le 100 m dos, témoigne la grandebrune, j’imagine que Natalie Coughlin nage àcôté de moi. Cela me motive, cela me donneenvie de la battre, mais c’est quelque chosede personnel.” Cela n’empêche pas lanageuse de l’année 2007 de tester ses rivalesde temps à autre. La finale du 200 m nage

libre des derniers championnats de France de Nîmes en petit bas-sin en est un exemple frappant. Battue la veille par Camille Muffatsur 100 m 4 nages, la championne olympique n’a pas hésité à luitourner le dos le lendemain sur la plage de départ alors que ledépart du 200 m allait être donné. “J’aime bien m’amuser sur leplot, confiait Laure Manaudou à l’issue de sa victoire. J’aime jaugermes adversaires. Ce n’est pas de l’intox, c’est juste ma manière deprocéder… Mais je n’en dirai pas plus car je ne veux pas dévoilertous mes secrets.”

A. C.

Bataille navale“Combat”, “lutte”, “bagarre”, “affrontement”,“rivalité”, “leadership”, “duel”, “confrontation”…La natation moderne serait-elle devenue unchamp de bataille, un no man’s land où sontéchangés les coups et autres politessesde ce genre ?

“La clé de la réussitepour les Jeux de Pékin,c’est la confrontation.”

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Le Sud-AfricainRyk Neethling

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Christine, considérez-vous, comme Francis Luyce,que l’Open constitue une vitrine indispensable pourla natation française ?J’en suis persuadé. Il est temps que la France dis-pose d’une épreuve de renommée internationale.On l’a beaucoup lu et entendu, mais jusqu’à l’OpenEDF 2007 notre pays n’avait plus accueilli de compé-titions internationales depuis les championnatsd’Europe de Strasbourg en 1987. Personnellement,et en tant que marraine de l’équipe de France, jevoulais faire ce cadeau aux nageurs tricolores.J’avais très envie de leur offrir la possibilité de nagerdevant leur public. En termes d’émotions, c’estextraordinaire.

L’Open 2008 se tiendra à la fin du mois de juin.Quelles raisons ont motivé ce choix ?Nous avons pris le tempsde finaliser les dates.Compte tenu de l’annéeolympique et vu les datesdu Mare Nostrum, nousavons jugé intéressant depositionner l’Open dans leprolongement de ces épreuves. Les nageurs interna-tionaux seront en Europe, il sera plus simple de lesfaire venir à Paris. De plus, cela permettra une vasterevue d’effectif de l’équipe de France avant les Jeuxde Pékin.

Contrairement à la première édition, qui s’étaittenue sur quatre jours (2-5 août 2007), le rendez-vous de 2008 se disputera sur deux jours.En effet, deux jours seulement, mais l’état d’espritsera identique au premier Open. Il y a bien entenduun aspect sportif, mais nous souhaitons égalementmaintenir cette chaleur, cette convivialité qui a fait lesuccès de la première édition. L’été dernier, beau-coup de gens présents ont apprécié le village, le sitede la Croix-Catelan et l’ambiance. Sans exagérer,nous avons reçu énormément de retours positifs.

Le public français n’est pas habitué aux compéti-tions internationales de natation. Lors de l’Open

2007, on a parfois remarqué un manque d’expé-rience.Il faut éduquer le public français ! C’est en lui pré-sentant régulièrement de grandes épreuves de nata-tion qu’il prendra goût à ces rendez-vous. L’Openreprésente une porte d’entrée sur la natation. Nousdisposons de nageurs emblématiques, ils doiventpouvoir s’exprimer à domicile, devant leurs suppor-ters.

Comment vous positionnerez-vous personnelle-ment ?J’espère demeurer présidente de l’Open. J’ai contri-bué à ce que cette épreuve soit une réussite et j’en-tends continuer dans cette voie. D’autant quedepuis l’Open 2007, nous disposons d’une équipecompétente, motivée et forte d’un savoir-faire irrem-

plaçable. D’un point de vupersonnel, l’organisationde l’Open représente untremplin dans ma vie.C’est une fête à laquelle jevoudrais convier tous lesamateurs de natation et

plus généralement de sport. C’est une fête pour nosathlètes et ce sera l’occasion de les encourageravant les Jeux de Pékin.

A ce sujet, comment voyez-vous l’équipe de Francede natation aux Jeux Olympiques de Pékin ?Je la vois belle cette équipe de France. Je ne dis pascela seulement parce que j’en suis la marraine, maisje trouve qu’elle regorge de talents. En outre, ils tra-vaillent beaucoup, ils se donnent beaucoup de malpour réaliser de grandes performances dansquelques mois. Quelques individualités peuventsigner de beaux exploits et il ne faut pas oublier lesrelais. De manière générale, nous vivons unepériode historique. Les Bleus doivent vivre les Jeux àfond, sans se poser de questions. C’est après qu’ontirera les bilans.

Recueilli par A. C.

RENCONTRERENCONTRE

“Nous disposons de nageursemblématiques, ils doivent

pouvoir s’exprimer à domicile,devant leurs supporters.”

Le mercredi 24 octobre, Francis Luyce, président de la Fédération Françaisede Natation, a annoncé la tenue d’un second Open EDF de natation à Paris.Les mercredi 18 et jeudi 19 juin, et non plus sur quatre jours, la ville lumièreaccueillera donc une nouvelle épreuve internationale. L’occasion pourl’équipe de France de s’offrir une ultime sortie à domicile avant l’échéanceolympique de Pékin. Natation Magazine a rencontré Christine Caron,présidente de l’Open, pour faire le point sur cette nouvelle édition.

Christine Caron :“L’Open, une porte d’entrée

sur la natation”

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Laure Manaudou et Christine Caron pendantla conférence de presse de l’Open EDF 2007.

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Julien Nicolardot

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Alain Bernard est le nageurfrançais le plus attendu sur100 m, l’épreuve reine de lanatation. Si sous la pressionil trébuche parfois, commece fut le cas lors de l’étapede coupe de France àMontpellier, l’Antibois a prisl’habitude d’atteindre sesobjectifs. Après les Euros deDébrecen, où il a conquisson premier titre international,place désormais aux JeuxOlympiques de Pékin.

Alain Bern“exister,

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PPour les médias, Alain Bernard est nédans de l'eau chlorée en48 secondes et 12 centièmes unsoir de juin 2007. C'était aux

Championnats de France de Saint- Raphaël,sur 100 m. Aussitôt baptisé deuxième per-formeur mondial de tous les temps, plusrapide qu'un Matt Biondi (48’’42) ou qu'unAlexander Popov (48’’21), il commençait sanouvelle vie, celle d'une star médiatique dela natation française. Depuis cet exploitretentissant, tous se sont penchés sur sonberceau pour lui promettre un avenir en or.Long de 1 m 96 de la tête aux pieds, largede 2 m 05 les deux bras écartés, 87 kilos àla pesée, le menton râpeux, de grandesdents, on pourrait le croire proche dutatouage de requin qu'il arbore sur lahanche. A ceci près qu'il n'a rien d’un préda-teur froid et sanguinaire. Sourire chaleureuxpour tous, collègues, journalistes, admira-teurs ou concurrents. Son accessibilité aubord des bassins n'a d'égale que la difficultéà le rattraper dans l'eau. De près, il émanede son grand corps une décontractioninquiétante. À l'heure de l'affrontement c'està peine si on sent naître chez lui un quel-conque stress, alors que ses congénèresregardent au travers de vous sans vous voir,casque vissé sur les oreilles, visages videsde toutes expressions, coupés du monde,déjà dans leur course. Lui, sourit, encouragemême. La bataille ? “Elle se livrera dansl'eau, pas avant”.Attendre il connaît, on ne naît pas sportive-ment parlant à 24 ans sans avoir appris lapatience. À 17 ans, il mesurait 1 m 90 pour72 kilos, autant dire qu'il ressemblait plus àune arrête qu'à un requin. Beaucoup de lon-gueurs de bassin et de musculation plustard, à 19 ans, il obtient ses premièressélections en équipe de France. En 2004, ilcroit éclore aux Jeux Olympiques d'Athènes.C'était sans compter sur un adversaire detaille, la mononucléose, qui le terrassealors, mais pas définitivement.Durant quatre années supplémentaires, ils'acharne dans l'eau, persuadé qu'un jour ilaura son heure de gloire. Beaucoup de genscroient qu'elle lui est assurée depuis qu'ilest devenu champion de France avec cetemps légendaire de 48’’12. Lui sait, qu'une

DÉCRYPTAGE DÉCRYPTAGE

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consécration olympique n'est jamaisacquise d'avance. Déjà, sa marque mon-diale n'est plus que la troisième de tous lestemps depuis les 47’’91 du Suédois StefanNystrand réalisés en août dernier à l’OpenEDF. Ultime piqûre de rappel dernièrementen coupe de France. L'enfant prodige ter-mine deuxième du 100 m à presque uneseconde du vainqueur, Fabien Gilot (49’’36contre 48’’51).Alain incrimine sa tête. “Je visais trop lechronomètre, je voulais ne décevoir per-sonne”, explique le champion atteint dansson humilité. Et pour cause, quand lesautres le voient quasiment marcher surl'eau, lui s'y croit et en oublie les fondamen-taux. “J'ai fait passer la performance avantle plaisir, avant les bonnes sensations,constate-t-il, penaud. Il ne faut pas se leur-rer, tu peux avoir toute la volonté du mondesi tu t'y prends n'importe comment tu n'yarriveras jamais.” Et de poursuivre sur le tonde l'introspection : “Ce n'était pas moi,assure-t-il, c'était un double de moi-même.Je ne suis pas deuxième derrière Fabien, jesuis deuxième derrière moi-même !”C'est selon lui, “une petite claque, unmoment difficile”, dont il veut tirer lesleçons. “C'est un mal pour un bien, estime-t-il néanmoins. J'ai besoin de me sentirmenacé. Cela me rappelle qu'il n'y a pasque moi, il y a Fabien aussi et de nombreuxautres nageurs qui peuvent surgir de nullepart.” Ainsi, derrière le grand sourire de féli-citations qu'adressait Alain à son vainqueurlors de la remise de médailles à Montpellier,peut-être n'y avait-il pas seulement une gra-tification, mais aussi la satisfaction secrètede transmettre un héritage médiatique tropgrand pour lui.“Jusqu’à présent, je suis satisfait de ce quej’ai accompli, répète-t-il, mais on oublie queje n’ai rien fait d'autre.” Désormais, AlainBernard ne veut plus qu'on lui raconte d'his-toires, ni se la raconter, en se voyant projetéchampion d'avance dans la presse ou dansle regard des autres. D'ailleurs chez lui, rienne lui rappelle ce qu'il n'a pas encore fait. Iln'y a pas d'affiches de natation ni de coupesqui ornent les murs. Les médailles, les arti-cles de presse il les donne à sa mère. Marred'être une icône masculine pour la presse,

des interviews incessantes, des sollicita-tions permanentes. Forcément, il avoue unecertaine satisfaction personnelle à êtrereconnu dans la rue, dans son nouveau ber-ceau antibois. Mais désormais, le colosse abesoin qu'on l'oublie un peu, qu'on relâchela pression.Toutefois, ne jetez pas le nouveau-né média-tique avec l'eau du bain. Il ne veut pas qu'onl'oublie totalement, juste éviter les piègesdu star-système. “J'ai envie d'exister, mais jen'ai pas envie d'être tout seul, de devenir unobjet inaccessible”, confie-t-il, tout à la foisvacciné et fasciné par l'isolement que LaureManaudou a dû mettre en place pour sepréserver. “Ça doit être super dur pour elle”,confie-t-il, partagé entre l'envie de luidemander conseil et la peur de s'entendredire de s'isoler comme elle pour réussir.

Lui, pour l'instant, s'en remet à une autrefée, un mage plutôt : Denis Auguin, sonentraîneur. “Denis voit quand quelqu'unpeut devenir le meilleur, assure Alain. Si luime le dit ça doit être vrai, parce qu’il sait lesefforts qu'il faut fournir pour y parvenir.”D'ailleurs, Denis Auguin a une formule qu'ilne cesse de répéter : “exister c'est insister”.Nulle magie dans cet adage, juste de l'exi-gence, de la confiance et une estime réci-proque. “Si je n'y arrive pas, évoque Alainphilosophe, mais que je mets tout enœuvre, il me considérera… alors que pourles autres, si on n’y arrive pas on n’existeplus.”Alors, c'est avant tout pour lui-même, pourses proches et pour son entraîneur, qu'Alaina hâte d'insister. “Je veux continuer à mefaire mal à l'entraînement, évoque Alain ensouriant. Plus ce sera dur et mieux ce sera.”“Comme en musculation où, dit-il, je donnele meilleur de moi-même, je donne tout pouraller le plus loin possible.” L’Antibois est un

élève appliqué, scientifique même. Bac S,Brevet d'Etat 2° en natation, s'il avoue avoiroublié les formules, il affirme en avoirconservé l'esprit. Quand il nage à l'entraîne-ment il cherche toujours le pourquoi de telou tel mouvement. Et chaque répétition estune recherche de perfection. C'est à ce prixqu'il accèdera à nouveau à ce qu'il décritcomme “le plaisir pur du défoulement encompétition”. Ce plaisir pur, cette sensationde défoulement, il les a ressenti dans leseaux hongroises des championnatsd’Europe de Debrecen. En Hongrie,l’Azuréen a livré une partition de virtuose enempochant le titre continental du 100 m.Plus que la victoire, on retiendra surtout lamanière dont le sprinter tricolore a dominéles débats. Sans complexes, le Français adominé Stefan Nystrand et Filippo Magniniavec une maîtrise déconcertante. “Je savaisque Nystrand allait accélérer aux 35mètres, analyse le nouveau championd’Europe du 100 m. J’ai donc démarré fortet quand j’ai vu que j’avais encore de lamarge aux 75 mètres, j’ai maintenu moneffort.” “Ce n’est pourtant pas la course par-faite, nuance son entraîneur au CN Antibes,mais tactiquement Alain a parfaitementmaîtrisé l’épreuve. J’ai bien observé StefanNystrand à la vidéo et je savais à quelmoment il allait lancer son effort. En étantdevant, je savais qu’Alain était en mesurede le déstabiliser. Alain a gagné, mais leplus important ce n’est pas tellement lechrono ou le record de France, c’est le résul-tat de cette confrontation et l’avertissementlancé aux adversaires.” Nul doute que celuilancé en Hongrie devrait retentir un bonmoment. Le Français a, en tout cas, rem-porté la première manche d’un match quidoit le conduire aux Jeux de Pékin, où ilfigure désormais parmi les grands favoris.

Vincent Hild(avec A. C.)

ard, c'est insister”

“Je donne le meilleurde moi-même,

je donne tout pour allerle plus loin possible.”

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“Lorsque je rentre dans la piscine, je regardepartout et nulle part à la fois. La plupart dutemps, je ne sais même pas où est Denis. C’estseulement au moment où le speaker prononcemon nom que j’entends les encouragements duclan français. Mais je suis déjà dans la course etje ne distingue personne. Quant à mes adver-saires, je ne les regarde jamais directement. Lecôté intox ne m’intéresse pas. C’est dans l’eauque ca se règle. Lorsque je monte sur le plot,je vérifie une dernière fois que mes lunettessont bien ajustées. Une fois dans l’eau, je mesers des drapeaux positionnés aux quatre coinsde la piscine comme repères lorsque je prends

une respiration. Mais c’est toujours un peuflou. C’est plutôt un regard dans le vide.Sauf au virage ou lors de quelques respirations,notamment dans la dernière longueur, où jeprofite d’avoir la tête hors de l’eau pour jeterun coup d’œil rapide sur mes adversaires etsavoir où j’en suis exactement. Et il y a lafameuse ligne des 75 mètres (rouge ou bleue)au fond de l’eau qui représente pour tous lesnageurs un cap psychologique. Je sais, en lavoyant, que ce sont les derniers 25 mètres,les plus délicats à gérer. Et c’est là où je doisrester fluide et ne pas me crisper, ce que j’aiencore un peu de mal à faire.”

Mes yeux

“Lorsque je suis arrivé à Marseille et que j’aicôtoyé le haut niveau avec deux entraînementspar jour au lieu de deux par semaine, j’étaisencore nageur de 400 m 4 nages et 400 mnage libre. Mais Denis a très vite décelé chezmoi des qualités de sprinteur. Pour gagner envitesse, il fallait que je sois plus fort, plus mus-clé et que je passe donc sous la barre ! Je sou-levais à mon arrivée 65-70 kg et en un an, jesuis passé à 95 kg. Je me suis pris au jeu. J’aieu envie de montrer ce que j’étais capable defaire. Le groupe à Antibes peut s’appuyer surun préparateur physique qui cible chaqueathlète selon ses spécificités. Depuis que je mesuis mis à la musculation à sec, c’est devenubeaucoup plus dur dans l’eau. Les sensationssont différentes. En l’espace de deux ans, j’aipris beaucoup de muscle mais aussi plus depoids et dans l’eau, il faut tirer la bête (rires) !En squat, je suis très mauvais. Si je suis capablede soulever 120 kg au développé-couché, jesuis loin d’être aussi performant que d’autresnageurs. Je dois aussi progresser en traction,avec des poids de 20 kg accrochés à une cein-ture, pour prendre encore plus de force. Maispas trop non plus. Car parfois je me demande

si je fais de l’haltérophilie ou de la natation.L’entraînement à sec m’a amené de la puis-sance. C’est un passage obligé aujourd’hui dansle haut niveau. J’ai commencé vraiment à m’ymettre sérieusement en 2006, avant les cham-pionnats d’Europe de Budapest et je com-mence tout juste à en retirer les premiers béné-fices. La musculation m’a permis de dévelop-per les triceps, les trapèzes, les pectoraux, lesabdominaux... Le gainage est important pourrester le plus indéformable possible dans l’eau,le plus rigide. Mon seul handicap est monmanque de souplesse de la chaîne postérieureet des membres inférieurs. Ça me tire dans ledos dès que je le sollicite trop. Depuis lesMondiaux de Melbourne, je passe encore plusde temps chez le kiné et je fais des étirementspoussés selon la méthode Mézières. Le kinévient et me tord en deux pour essayer dem’assouplir. J’en ai vraiment besoin car pen-dant l’entraînement, je ne peux pas toujoursy aller à fond à cause de mon mal au dos.J’ai une certaine raideur au niveau des épauleset un dos bizarre. Je dois composer avec. Etpourtant je ne suis pas loin d’avoir le gabaritidéal pour un nageur (1,96 m, 89 kg).”

La musculation

“C’est la partie de mon corps que j’ai le plusde mal à développer. En musculation, rien detel que le squat mais je suis vite limité à causede mes problèmes de dos et je me blesse assezsouvent, notamment des élongations derrièrela cuisse. Je pourrai aussi essayer de les muscleren faisant du footing mais pour mon dos, cen’est pas non plus l’idéal. Mes jambes ont plusun rôle d’équilibre que de propulsion. Commeun athlète avec ses bras musclés. Souvent àl’entraînement, je dis qu’elles ont suivi le mou-vement en étant traînées plutôt qu’autrechose. De toute façon, un nageur qui met desjambes pour aller vite, il n’avance pas. En tout

cas, pour moi, c’est ce qui se passe. La particu-larité d’un nageur est d’avoir des pieds trèsflexibles. On est rarement sur terre et les ten-dons sont d’autant plus souples. Thorpe, avecsa pointure 51, était impressionnant. Surtoutpar la largeur de ses pieds. Moi, je ne chaussequ’un petit 46. Question fréquence de batte-ment, je suis adepte du six temps. Lorsquej’étais nageur de 400, je faisais du deux temps,beaucoup plus économique. Et j’ai gardé cettefréquence un long moment sur 100 m. Maisle jour où je me suis mis au six temps, j’aiexplosé tous mes records.”

Mes jambes

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“La musique d’entrée est importante pour moi. Lorsque jel’entends, je sais que ca y est, ca commence enfin. Je m’ensers aussi pour me détendre. Pendant la présentation, j’es-saie de rester concentré et j’ai même du mal à entendre lespeaker prononcer mon nom tellement je suis dans mabulle. C’est le cas également pendant la course. Je suisdans mon monde et j’entends ce que je veux entendre.La plupart du temps, c’est un brouhaha en permanence.Sauf en juin dernier à Saint-Raphaël où là, j’ai été surpris

car j’entendais clairement la piscine entière me porter etca m’a transcendé. J’ai compris aussi à ce moment précisque j’étais en train de réaliser un truc. L’eau tremblait, lit-téralement. J’avais ressenti la même chose aux Mondiauxde Melbourne lors de la finale du 4x100 m. Quand dansle dernier relais, l’Australien, alors 4 e, a repris le Japonaisà quelques mètres du mur, les 12 000 personnes onttellement fait de bruit que l’eau était en ébullition.Malheureusement, ce n’était pas pour nous (rires).”

Mes oreilles

“Quand je suis dans l’eau,mes mains sont mes cap-teurs et mes doigts mesyeux pour savoir si je suisbien positionné ou non.Quand je rentre ma maindans l’eau, je sais tout desuite si mon placement estcorrect. Visuellement jen’ai pas d’autres indica-tions. Et bien sûr mesmains jouent aussi un rôledans la traction. Mesdoigts doivent rester relâ-chés, pour ne pas perdretrop d’énergie en course.Et je fais en sorte de gar-

der les doigts fermés etle pouce vers l’extérieur.Mes premiers coups debras sont les plus impor-tants. Je sens tout de suitesi j’ai de bons appuis ounon. J’allonge, je vaischercher l’eau le plus loindevant et je tire l’eau. Jen’oublie jamais que l’eauest mon alliée et que je nedois pas me battre contreelle. À grande vitesse, legrand public peut avoirl’impression que je frappel’eau. Mais c’est beaucoupplus subtil.”

Mes mains

“En course et à l’entraînement, lors desséances à haute intensité, je peux monterjusqu’à 198-200 pulsations par minute. Maisil y a des périodes d’entraînement tellementdures que je reste bloqué à 180 maximum.Et au repos complet, j’ai une fréquence car-diaque assez basse : 38 pulsations parminute. Mais je ne redescends pas très vite.En revanche, j’ai un seuil très élevé – 165-170 pulsations par minutes - en raison demon passé de nageur de 400 m. C’est unezone dans laquelle je suis capable de resterprès d’une heure, ce qui est assez rare pourun sprinteur, et qui me permet de travaillerlongtemps à de hautes intensités. Toutes mesannées d’entraînement en endurance medonnent la possibilité de résister à de lourdescharges de travail dans l’eau alors qu’il y a denombreux sprinteurs qui aujourd’hui privilé-gient la musculation au détriment de la nata-tion pure.”

Mon coeur

“Comme tout sportif, j’ai un rapport particu-lier avec mon corps. C’est mon outil de travail.Le moindre petit « bobo » peut prendre degrandes proportions et avoir des répercussionssur mon entraînement. C’est la raison pourlaquelle j’en prends soin et que je passe beau-coup de temps chez le kiné et l’ostéopathe. Etpuis je respecte l’adage : « Bien dans son corps,bien dans sa tête. » La première fois où on m’adit que j’avais pris du muscle, j’en ai été assezfier. En 1999, lorsque je suis arrivé à Marseille,

je ne pesais que 72 kg pour 1,90 m. La méta-morphose est assez flagrante mais elle a étéprogressive. Ça flatte forcément un peu l’egoquand les autres vous regardent, notammentles filles. Quand je sors d’une séance de muscu-lation et que je me regarde chez moi dans laglace, ma copine me chambre et me dit : « Tuentretiens ton fan-club ! » Je suis pourtant d’unnaturel plutôt timide mais assez ouvert d’espritet prêt à discuter avec tout le monde ! Commetout bon méditerranéen.”

Mon corps

Textes et photo :Frédéric Ragot

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La confiance“Depuis quelques mois, j’ai beaucoup plusconfiance en moi. J’ai emmagasiné de l’expé-rience en compétition et mes résultats ont aussicontribué à me donner une forme d’assurance etde maturité que je n’avais pas auparavant. Jesais désormais que je suis capable de faire un« truc » au plus haut niveau. Au fond de moi, j’aitoujours eu le sentiment que je pouvais rivaliseravec les meilleurs. Mais je disais souvent à Denis(Auguin, son entraîneur) que je ne faisais pas ce

qu’il fallait pour cela. J’en avais conscience. Il memanquait un déclic. Et c’est à Budapest, lors deschampionnats d’Europe 2006, que j’ai senti quequelque chose se passait. Malgré ma septièmeplace sur 100 m (49”47 en finale et 49”22 endemie), j’ai compris au cours de cette épreuveque je n’étais plus très loin et que je pouvais fran-chir la dernière étape. Je n’ai jamais fait appel àun préparateur mental. C’est venu avec le tempset les performances.”

En chambre d’appel“En chambre d’appel, j’arrive aujourd’hui à resterconcentré et détendu. Mais cela n’a pas toujoursété le cas. Je me rappelle que j’étais plus stresséil y a 5 ans pour une coupe de France qu’auxMondiaux cette année. La confiance que j’ai accu-mulée ces derniers mois me permet d’être plusserein. Et je vois aussi que le regard de mes adver-saires a changé. Je l’avais déjà remarqué endébut d’année. Après avoir réalisé 49”02 encoupe de France, les autres nageurs se sont ditque je devais être particulièrement en forme alorsque j’étais en période de travail et ils m’ont encoreplus surveillé dans les compétitions qui ont suivi.Et depuis Saint-Raphaël, c’est au niveau interna-

tional que je sens que je suis un peu plus pris ausérieux. Pour ma part, j’évite de regarder lesautres nageurs directement. Le côté intox ne m’in-téresse pas. C’est dans l’eau que ca se règle.Bizarrement, c’est aux championnats de Franceque l’atmosphère est la plus électrique. AuxMondiaux ou aux championnats d’Europe, malgrél’enjeu, il y a une forme de respect entre les cou-reurs et puis, c’est l’objectif ultime. Alors qu’auxchampionnats de France, la tension est palpable.Si on se rate, la saison est finie. Et il y a en plusune telle densité que la moindre défaillance sepaie cash.”

Mon entraîneur“Cela fait plus de 7 ans qu’on se connaît et unerelation de confiance s’est instaurée entre nousdès le départ. Je n’avais que 17 ans lorsqu’il m’apris en main. Je ne me voyais pas aller si loin,mais lui croyait déjà en moi. Il sait me mettre enconfiance, quels conseils me donner aux bonsmoments. Il m’a appris à savoir comment et pour-quoi je nageais. Et nous n’avons pas grillé lesétapes. Encore aujourd’hui, on prend une demi-saison l’une après l’autre, tranquillement, en sefixant des objectifs encore plus élevés. Une anec-dote m’a marquée, en 2003 lors de la finale de lacoupe de France, à Caen. Je nageais alors 51”20et je lui demande avant la course quel chrono ilme pense capable de réaliser. Il m’annonce50”50. Je me dis qu’il est fou et à l’arrivée, je fais50”43. Comment il arrive à prédire ce genre de

chose, ça reste un mystère. Comme le jour où ilm’a annoncé : « Tu as le potentiel pour fairemoins de 49 secondes ». Je ne sais pas s’il enétait vraiment sûr. En tout cas, je suis content carà Saint-Raphaël, lors de ma course record, c’estmoi qui l’ai surpris et c’était bien la premièrefois (...) La seule chose qui aurait pu m’inciter àchanger d’entraîneur aurait été de fuir les difficul-tés. Car avec Denis, j’en ch… vraiment. Mais aumoins je sais pourquoi. Et nous sommes en plussi proches du but tous les deux. C’est quelquechose que je veux absolument partager avec lui.Le seul piège, c’est peut-être justement qu’on seconnaît trop. Quand il « balance » une série à l’en-traînement, il sait comment je vais réagir. Et par-fois, avant même qu’il n’annonce le programme,je le fais à sa place et ça fait rire tout le groupe.”

Mon entraînement“Je nage entre 50 et 60 kms par semaine, soit11 kms par jour environ. Peu de sprinteurs avalentautant de kilomètres à l’entraînement en plus desséances de musculation (3 par semaine). Unesemaine type pour moi se décompose ainsi : deuxséances dures de jambes les lundi et vendredimatin ; du travail d’aérobie et vitesse les lundi etvendredi soir après la musculation ; du travail au

seuil le matin et mixte le soir les mardi et jeudi etun dernier entraînement le samedi matin assezvarié. Les grosses séances sont programmées lematin pour voir comment mon corps réagitlorsqu’il est en difficulté. Les plages de repos sontplacées le mercredi après midi, le samedi aprèsmidi et le dimanche toute la journée.”

L’eau“C’est mon élément, celui dans lequel j’évolue80% de mon temps. Pourtant, je n’aime pas êtreen profondeur. Dès que je dois faire de l’apnée,j’ai une véritable phobie. Et comme beaucoup denageurs de piscine, lorsque que je me retrouveen mer, je suis paumé. En piscine, j’adore nagerquand il n’y a personne, que l’eau est bien plate.Je suis moins aquatique que d’autres nageurs etc’est un handicap, au virage notamment. Lorsqueje prends l’impulsion pour repartir, je dois tenircompte de la vague que j’ai créée et ne pas la

prendre de plein fouet au moment où je ressorsde l’eau. Alors que la plupart des nageurs excel-lent en coulée et gagnent des centièmes à cemoment-là, moi c’est le contraire. Ce n’est pas ledomaine dans lequel je suis le plus à l’aise. Jevais beaucoup moins vite sous l’eau qu’en sur-face. Si je pouvais rester une demi-seconde deplus sous l’eau pour sortir après la vague et récu-pérer immédiatement les bons appuis, je gagne-rai en efficacité. C’est l’un des domaines qu’il mereste encore à travailler.”

Alain Bernard avec sonentraîneur Denis Auguin.

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Avant le départ“Lorsque j’arrive derrière le plot, je me dis : « Vas-y, tu es là, tout ce que tu as fait ces dernièresannées, c’est pour ce moment-là, tu es prêt. »J’essaie toujours de m’en convaincre mêmelorsque je sais pertinemment que je ne suis pasvraiment au top. Mais c’est ma manière à moi deme motiver une dernière fois. Et j’essaie d’en pro-fiter au maximum. Le DTN canadien a dit à Denis(Auguin, son entraîneur) lors de l’Open de Paris :« Alain, on voit que c’est un grand jouisseur, qu’ilaime ce qu’il fait. » Alors qu’il y a deux-trois ans,Denis me disait au contraire de ne pas faire lagueule derrière le plot tellement j’étais tendu.Mais j’ai réussi à faire la part des choses depuis.

J’ai notamment eu une discussion avec LaureManaudou à Budapest qui m’a fait du bien. Ellem’a dit que derrière le plot, parfois, elle avaitenvie de danser. Et oui ! Qu’elle en profitait àfond. Ça m’a fait prendre conscience que jedevais me relâcher et profiter de l’événement. Etnon le subir. À ce moment précis, il me revientaussi en tête tout ce que Denis m’a dit à l’entraî-nement, ses conseils, etc… Je n’ai pas de gris-grisou de rituels avant course, contrairement àFranck (Esposito) par exemple qui, s’il étaitdécalé de 5 cm par rapport à sa position habi-tuelle, pouvait perdre tous ses moyens (rires). Jene veux pas me rattacher à ces petits détails.”

Les sollicitations“Depuis les championnats de France, ca s’agitepas mal autour de moi, j’en ai conscience. Lapresse, les sponsors… J’essaie de mettre un peutout ça de côté pour rester concentrer sur l’entraî-nement, surtout à quelques mois des JeuxOlympiques. Je veux rester fidèle à mes habi-tudes : entraînement, kiné, études, repos. Je mesuis entouré de conseillers, d’un avocat et Franck(Esposito) gère les demandes médias. Il en a l’ha-bitude. Je me suis aussi inspiré de ce qui estarrivé à Laure, toutes proportions gardées, carnos situations ne sont pas comparables. Mais jesais que toutes ces sollicitations demandent dutemps et « bouffent » de l’énergie. J’ai déjà refusé

pas mal de choses car je risquais d’y consacrertous mes week-ends. Je ne peux dire non à tout.En revanche, je ne veux pas nager pour l’argent.Franck m’a dit un jour : « L’argent, si ca doit venir,ca viendra tout seul. » Pour l’instant, je vis grâceà mon club avec qui j’ai un contrat à l’annéedepuis 2005. J’ai arrêté mes études au baccalau-réat, j’ai passé le BESAN en 2004 et je fais de lasurveillance à mi-temps. Le contrat avec monclub me permet de me concentrer à 100% sur lapréparation olympique. Et la fédération m’aideaussi. Cette situation me permet d’être plusserein et je considère que c’est aussi un mini-mum de reconnaissance.”

Pendant la course“Après le plongeon, je ne pense plus qu’à uneseule chose : « 1-2-3-4, je respire. 1-2-3-4, je res-pire. Bientôt, le virage. Applique-toi. Reste enligne. » À force de répéter chaque jour la mêmechose à l’entraînement, ca revient naturellement.Je fais en sorte que rien d’autre ne vienne polluermon esprit pendant que je nage. Dans l’idéal. Caril m’arrive encore parfois de me dire lorsque jemène la course : « Je suis devant mais pasassez ». Et c’est une source de crispation inutile.Surtout lorsque je sens un de mes adversairesrevenir peu à peu. Je ne pense plus à la course, à

ma technique, je me désunis et c’est fini pourmoi. J’ai perdu un nombre important de courseainsi. Pendant longtemps, j’étais dans les meil-leurs jusqu’aux 80 mètres mais pas jusqu’aumur. C’est l’un des domaines où j’ai le plus pro-gressé. À intensité maximale, je suis désormaiscapable de rester lucide. À la fin de la course, jepeux dire à Denis où j’ai respiré, combien defois, etc… J’essaie désormais de maintenir ceplus haut degré de lucidité jusqu’à la touche àchaque course. Car le secret, le vrai, c’est deprendre le temps pour aller vite.

A l’arrivée“Après avoir touché le mur, je me retourne biensûr toujours pour voir ma place et mon tempsmais je suis à ce moment-là encore dans macourse. Indépendamment du résultat, j’analysetrès vite ma performance. Je sais tout de suite sij’ai été fluide, bien en place ou si j’ai commis degrosses erreurs. Sauf à Saint-Raphaël où j’ai étépris dans un véritable tourbillon. J’étais tellementsurpris. Je pensais avoir fait 48”3-48’4. Je sen-tais bien pendant la course que j’avais un peuplus d’avance que d’habitude, mais à voir FabienGillot si près (48”85 à l’arrivée), je ne pensais pasfaire un tel chrono (48”12). Quand je me suis

retourné et que j’ai vu mon temps, je me suis dit« Qu’est ce qui m’arrive ? J’en ai ch… mais ca amarché. » J’ai savouré. J’ai pensé à tous mesamis, ma famille, mon entraîneur. La claquereçue aux championnats du monde deMelbourne (9e temps, non qualifié pour la finale)a été un mal pour un bien. Je me serai peut-êtrecontenté d’une place de finaliste. Alors que là,même si je considère encore que j’avais ma placeavec les meilleurs, j’ai compris que je devais meremettre en question et que rien n’était acquis.J’étais peut-être trop confiant aux Mondiaux etj’ai retenu la leçon.”

Textes et photo :Frédéric Ragot

La glisse“L’objectif en course est d’avoir le meilleur rende-ment, d’être le plus efficace en très peu de mouve-ments et d’aller le plus loin et le plus vite possible.Mais plus on va vite, plus on rencontre de résis-tance. Le placement est donc primordial. Pour lemême effort, on va plus loin à chaque mouvementde bras. C’est comme quand on apprend à nager,gamin, avec une frite devant soi et qu’on essaie derester bien placé. C’est ce qu’on recherche nousaussi à l’entraînement ! Mais la fatigue aidant,après plusieurs longueurs, on peut être moins

attentif et il nous faut un regard extérieur. Unnageur ne peut pas s’entraîner tout seul. Denis estlà pour me corriger. D’autant plus quand je reviensde congés où pendant deux trois jours, je suisperdu dans l’eau. Si les sensations sont impor-tantes, je compte aussi mes coups de bras. Quandj’en fais 25 sur une longueur, je sais que ce n’estpas trop mal. 22, c’est super. Avec 29 ou 30, jesuis « à l’arrache ». Je me suis fait une vidéothèque,histoire de voir mes courses de l’extérieur et repé-rer mes petits défauts.”

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Une plateforme en béton surplombant un bassinà 10 mètres de hauteur, le haut-vol est, sansconteste, la discipline la plus spectaculaire duplongeon. Techniquement, les différences avecles tremplins à un et trois mètres sont infimes.La grande spécificité réside dans la force men-tale qui habite les spécialistes du haut-vol.

Car si les risques de rater un saut sont lesmêmes qu’aux autres hauteurs, la mauvaisechute, elle, est nettement plus traumatisante.Les plongeuses internationales Claire Febvayet Audrey Labeau ainsi que leur coach à l’InsepGilles Emptoz-Lacôte ont accepté de nousprésenter les ficelles du métier.

Le haut-vol sous toutes les

C’est au départ du saut que se situe la plusgrande différence entre le haut-vol et lesautres tremplins. Contrairement aux plon-geoirs de 1 et 3 mètres, le 10 mètres est uneplateforme en béton. Les plongeurs ne peu-vent donc pas “attendre le tremplin” pourenchaîner les bras, c’est-à-dire s’aider durebond de la planche pour amorcer leursmouvements et prendre de la vitesse. Unecontrainte que la Lyonnaise Claire Febvayjuge plutôt positive. “Je trouve la coordina-tion plus facile à 10 m. Pour le départ, jen’ai que mon corps à contrôler. Je sais que

la plateforme restera à la même place, alorsqu’aux tremplins inférieurs, le plongeur doitaussi prendre en considération les mouve-ments de la planche.” Et contrairementà ce que l’on pourrait croire, la prise d’élann’est pas plus impressionnante à dix mètresqu’à un ou trois. “En général, il n’y a pasde différence même si cela dépend despiscines. Les fosses à plongeon, c’est uneimpression un peu étrange, lorsqu’ons’élance pour sauter on ne voit pas l’eauet on a un peu l’impression de sauter dansle vide”, rapporte la voltigeuse française.

Le plongeur de haut-vol doitêtre fin et fort afin d’exécuterson programme rapidement.Son rapport tronc-jambes nedoit pas être déséquilibré.“Un plongeur avec de grandesjambes et un petit tronc aurason centre de gravité décalé.Il ne pourra donc pas tournersuffisamment vite”, expliqueGilles Emptoz-Lacôte, l’entraî-neur des plongeurs de l’équipede France.

Le départ

PLONGEONPLONGEON

Le physique

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coutures

“Les principes restent les mêmes à toutes les hau-teurs, souligne le coach de l’Insep. L’objectif étantde toujours respecter la trajectoire idéale d’unplongeon.” Si les points de repère que les plon-geurs prennent pour savoir à quel momentenchaîner leurs mouvements ne bougent pas,les styles de plongeon varient selon les hauteurs.En général, à 3 mètres les sauts sont plus simplesqu’au départ d’une plateforme. “Les plongeonsque j’effectue à 10 mètres, seuls les meilleursgarçons sont capables de les faire à 3 mètres carils vont plus haut et sont plus rapides”, constateClaire Febvay.

C’est en forgeant que l’on devient forgeron. L’expression s’appliqueparfaitement au haut-vol où la confiance s’acquière au fil des entraî-nements et des sauts. “Plus tu pratiques et plus tu es à l’aise danston plongeon”, confirme Gilles Emptoz-Lacôte qui rajoute dans unsourire : “Avec près de 200 sauts par an, les plongeurs finissent parmaîtriser la hauteur et la peur de la blessure”. Audrey Labeauacquiesce : “Ce n’est pas vraiment de la peur mais plus une appré-hension. Le plongeon à 10 mètres est beaucoup plus traumatisant

que les autres. En 2007, lors d’une étape de coupe du monde, uneItalienne a raté son saut, je crois qu’elle n’est toujours pas remontéesur une plateforme.” Un traumatisme que les Français chassent deleur tête dès leur entrée dans une piscine. “La veille d’un entraîne-ment en haut-vol, je ne sors jamais, confie la jeune plongeuse. Lesamedi soir, je ne fais jamais d’excès si je sais que j’ai un entraîne-ment de haut-vol le lundi. A 10 mètres, il faut être à 100 % deses moyens et surtout ne pas être fatiguée ou déconcentrée.”

C’est peut-être l’élément le plus important du spécialistedu 10 mètres. “Il doit être plus courageux que les autres,souligne l’entraîneur fédéral. Beaucoup de plongeurspourraient être bons à 10 mètres, mais ils préfèrent resteraux tremplins inférieurs car ils savent qu’ils ne dépasse-ront jamais leur appréhension.” Car une fois là-haut,hors de question de se lancer pour faire n’importe quoi.“Bien que le risque de rater un plongeon à 1, 3 ou10 mètres soit très proche”, nuance le technicien trico-lore. Seulement, plus le plongeoir est haut et plus unechute mal maîtrisée est douloureuse. Ne nous y tromponspas, l’appréhension fait aussi partie du folklore et lesplongeurs avouent volontiers y devenir “accros”.

Illustrations : Studio Makma

Le mental La technique

Traumatisme et confiance

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Plonger en haut-vol implique de gravirl’escalier qui vous mène dix mètres plushaut à la plateforme de départ. “Les habi-tudes varient selon les personnes. Le plon-geur sait qu’il y a trois arrêts (3, 5 et7 mètres) avant d’arriver à la plateforme”,indique Gilles Emptoz-Lacôte. Chaqueathlète occupe donc ce temps de la façonqu’il estime la meilleure. Entre le séchage,la visualisation du saut, la concentration,chacun a sa préférence. Ces instants person-nels, quand ils ne renferment pas supersti-tion ou gris-gris, soulignent les habitudespropres à chaque plongeur. Pour ClaireFebvay, la montée des marches est surtoutun instant important pour la concentration.C’est le moment où la Lyonnaise visualiseson saut dans les moindres détails.

Lors de l’entrée dans l’eau, les plongeursde haut-vol peuvent atteindre une vitessede 60 km/h. Certaines piscines sont équi-pées de “machines à bulles” qui peuventêtre enclenchées lors des entraînementsà 10 mètres. Les remous provoqués parune grande quantité d’air envoyée par uncompresseur rendent l’eau moins dense.Les chocs sont donc amortis et les plon-geurs peuvent tenter de nouveaux sautssans appréhension.

Sur la plateforme, les plongeurs ne tententpas un saut s’ils ne sont pas certains de leréussir. En haut-vol, les erreurs se paientcash. Comment faire alors pour essayerde nouveaux plongeons ? Les voltigeursenchaînent de nombreux exercices avantde le tenter à 10 mètres. Les sauts sontdécoupés en plusieurs phases qui sont tra-vaillées indépendamment les unes desautres. Par exemple, les départs sont répé-tés au sol, les vrilles au trampoline et lesautres parties à des hauteurs moins impor-tantes. “Chaque unité du plongeon estapprise et maîtrisée avant d’être testéà 10 mètres, révèle Gilles Emptoz-Lacôte.Si le saut est bien travaillé en amont,le plongeur a 99 % de chance de le réussirlorsqu’il le tentera pour la première foisà 10 mètres.”

La montéedes marches

L’entréedans l’eau

Les nouveauxplongeons

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Claire vous avez été choisie pour porter laflamme olympique le 7 avril 2008 à Paris.Quelle a été votre réaction quand vous avezappris votre désignation ?J’ai été très surprise (rires). C’est moncopain qui m’a annoncé que PhilippeDumoulin (adjoint au DTN) avait téléphonéet que je devais le rappeler. Lorsqu’il m’aproposé de porter la flamme olympique, jen’y croyais pas. C’est un immense honneurqui me touche profondément.

Outre la flamme olympique, vous allez éga-lement représenter la Fédération Françaisede Natation… C’est bien cela le plus surprenant. Je pen-sais que les instances fédérales auraientplutôt opté pour Virginie Dedieu, LaureManaudou, Hugues Duboscq ou MaliaMetella, en tout cas un athlète médailléolympique ou qui s’était illustré sur la scèneinternationale. Mais Philippe Dumoulin m’adit que j’ai été choisie pour plusieurs rai-sons, et notamment parce que je suis déjàqualifiée pour les Jeux Olympiques de Pékin.

Il semble que votre parcours étudiant aitégalement pesé au moment de la désigna-tion (Claire est diplômée d’un Master deMarketing et de Gestion à l’université amé-ricaine de Tucson, Ndlr).Aux Etats-Unis, ils reconnaissent aussi bien

le sportif que le scolaire. Il n’y a pas vrai-ment de distinction. En France, c’est plusrare… On reconnaît surtout les athlètes dehaut niveau pour leurs performances spor-tives. Or, il me semble que les études sonttout aussi importantes. Ça me réjouit d’êtreégalement retenue pour mon parcours étu-diant, mais je n’oublie pas non plus lessacrifices consentis pour aller s’entraînerou pour partir en compétition.

Vous semblez réellement surprise qu’uneplongeuse ait été désignée pour porter laflamme olympique et représenter la FFN ?Il ne faut pas se voiler la face, le plongeonest, au sens populaire, un “petit” sport. Cen’est pas la discipline la plus médiatisée enFrance. On le voit bien lors des champion-nats nationaux, le public ne se déplace pasen nombre. Je constate également que lesinfrastructures sont très insuffisantes, cequi n’incite pas forcément les jeunes géné-rations à découvrir cette discipline. Encoreune fois, j’aurais imaginé un athlète plus

médiatique pour assurer ce relais olym-pique.

Cette désignation ne peut-elle pas permet-tre au plongeon de gagner en notoriété ?Je ne sais pas comment le système fonc-tionne, mais je doute cependant que le faitde porter la flamme puisse changer leschoses. Je prends surtout cela comme ungeste très sympa de la Fédération.

Après plusieurs années au plus haut niveauinternational, n’avez-vous jamais souffertde cette absence de médiatisation, dereconnaissance ?Je suis partie aux Etats-Unis en 1998, à lafois pour les études et le plongeon. Là-bas,les données sont totalement différentes.Les gens s’intéressent à cette discipline, ilsassistent aux compétitions. Mon expérienceest donc quelque peu tronquée, mais pourêtre franche, je me reconnais dans lecontexte actuel. J’aime ce côté familial. Lorsdes épreuves internationales, les athlètesse saluent et se respectent. Nous sommestrès éloignés du sport business comme lefootball, sans cesse gangréné par desaffaires de dopage ou d’argent.

Vous êtes déjà qualifiée pour les Jeux dePékin. Comment aborde-ton sa préparationolympique dans ces conditions ?

“J’aurais imaginé unathlète plus médiatique

pour assurer ce relaisolympique.”

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INTERVIEW INTERVIEW

Pour l’instant, je suis sereine. Pékin c’estencore loin, j’ai le temps de travailler tran-quillement, de reprendre les bases. Lesautres athlètes de l’équipe de France qui nesont pas qualifiés ont déjà refait tous leursplongeons. De mon côté, la situation meconvient parfaitement. Je monte progressi-vement en puissance, sans stress et sanspression.

Justement, cette absence de pression nepeut-elle pas devenir préjudiciable ?Le stress de la compétition va revenir avecles premières compétitions. Cette année, jevais disputer des coupes du monde ainsique les championnats d’Europed’Eindhoven. Je ne vais donc pas me repo-ser sur mes acquis. Je profite pour l’instantd’être sereine pour prendre des risques àl’entraînement et tenter de nouveaux plon-geons. Je sais désormais qu’il est préférablede viser haut, quitte à tomber un peu endessous, plutôt que de se fixer des objectifsmodestes.

On vous sent forte, en confiance. Pensez-vous au podium olympique ?Ça me trotte dans la tête en permanence,mais je garde aussi en mémoire les mau-vaises expériences des Jeux de Sydney etAthènes (en Australie et en Grèce, Claireavait été éliminée dés les éliminatoires).

En début de saison vous avez rejoint GillesEmptoz-Lacôte à l’Insep. Comment s’estopéré ce changement ? Après les Mondiaux de Melbourne, j’ai com-mencé à travailler avec Gilles. Je vivaisencore à Lyon, j’ai donc multiplié les allers-retours entre Paris et Lyon. Comme cela sepassait très bien et puisque j’ai trouvé dutravail à Paris, j’ai décidé de m’installerdans la capitale. Toutes les conditionsétaient réunies pour que mon intégration sedéroule parfaitement.

Votre collaboration avec Gilles Emptoz-Lacôte vous satisfait-elle ?Absolument, Gilles est un entraîneur ouvertet attentif à ses athlètes. Il est jeune et il aarrêté sa carrière il y a peu de temps. Celalui permet d’être proche de nous, de dispo-ser d’un excellent feeling. En plus, dernieratout à mettre à son crédit, il était plongeurde 10 mètres. Il sait ce que je vis et com-prend ce que je tente.

Comment faites-vous pour conjuguer sportde haut niveau, qui plus est en année olym-pique, et travail ?Je suis employée à mi-temps au servicemarketing de la société EDF, partenaire dela Fédération Française de Natation. Il mereste donc suffisamment de créneauxhoraires pour m’entraîner sérieusement et

préparer les Jeux de Pékin. Avant, lesétudes me prenaient plus de temps, je nesuis pas inquiète. En plus de préparerl’après plongeon, cela me permet de ne pasm’enfermer dans mon sport, de m’aérerl’esprit.

Recueilli par Adrien Cadot

Née le 16 juillet 1982A Oullins (69)Taille : 1,72 mPoids : 63 kgEntraîneur : Gilles Emptoz-Lacôte

PalmarèsSixième du 10 mètres aux championnatsdu monde 2007 de Melbourne (Australie)

Septième du 10 mètres aux Mondiaux 2003de Barcelone (Espagne)

Septième du 10 mètres aux Euros 2006de Budapest (Hongrie)

Cinquième du 10 mètres aux championnatsd’Europe des champions nationaux 2003

Six titres nationaux en haut-vol et troiscouronnes nationales au tremplin 3 mètres

Claire Febvay

Claire Febvay :“Un immense honneur”

Le 7 avril prochain, la plon-geuse Claire Febvay sera l’unedes relayeuses de la flammeolympique lors de son passagedans la capitale française.Désignée pour représenterla grande famille de la natationtricolore, la Lyonnaise, déjàqualifiée pour les Jeux dePékin, a accepté de nous fairepartager sa surpise, sa joie,ses ambitions et les coulissesde sa préparation olympique.Entretien.

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EVENEMENTEVENEMENT

Créé en 1946, l’Unicef est entière-ment dédié à la protection de l’enfance.

Son rôle est d’assurer à chaque enfant, santé,éducation, égalité et protection. L’Unicefs’emploie à améliorer l’approvisionnement eneau et les installations sanitaires des écoles,des collectivités et à promouvoir une bonnehygiène. L’Unicef en matière d’eau et d’assai-nissement applique trois principes : la promo-tion de technologies appropriées et peu coû-teuses, la concentration des activités dans leszones rurales et péri urbaines, le recours à lagestion communautaire et le développementdes capacités nationales. L’Unicef intervientdans plus de 150 pays. Trente-sept comitésnationaux le représentent dans les pays indus-

trialisés, dont l’Unicef France. Le comitéFrançais pour l’Unicef est une association quia pour mission d’informer le public sur le pro-blème des enfants dans les pays en développe-ment. Sa mission est de collecter des fondspour alimenter le programme de l’Unicef etd’informer le public sur ses actions en faveurdes enfants. Il regroupe plus de 120 comitésdépartementaux et près de 3500 bénévolesqui relaient l’action de l’Unicef. La LigueEuropéenne de Natation et l’Unicef ont décidéd’élaborer un partenariat intitulé “LEN pourUnicef”. Ce partenariat vise à sensibiliser legrand public sur toutes les problématiquesliées à l’eau et comprend trois objectifs :éduquer, communiquer et collecter.

Le samedi 1er mars 2008, la Fédération Française de Natationet l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) s’associentpour organiser la première Nuit de l’Eau. Un événement élaboréautour de la thématique de l’eau destiné à sensibiliser le publicsur la nécessité de respecter cet élément essentiel à la vie.

Après l’Open EDF de natation, place àla Nuit de l’Eau. La FédérationFrançaise de Natation n’en finit plusd’élargir ses horizons et de diversi-

fier ses champs d’investigations. L’Openvous a séduit ? La Nuit de l’Eau devrait vouscombler. “Organisée dans des piscines deFrance et de Navarre, cette première éditiondoit nous permettre de faire de la natationun centre de vie, annonce le présidentFrancis Luyce le 24 octobre 2007 lors de laconférence de presse de rentrée de la FFN.“Nous souhaitons faire dece rendez-vous une ani-mation comparable à lafête de la musique ou auxNuits blanches pari-siennes.” Si le concept est sensiblementidentique, la thématique, elle, est totale-ment dédiée à l’élément aquatique. “LaFédération privilégie la performance et lacitoyenneté, explique en guise de préam-bule Francis Luyce. L’eau, milieu d’expres-sion des activités que nous développons,est un univers particulièrement importantpour nous. Toutes les occasions qui nouspermettent de sensibiliser sur la nécessitéde préserver cet élément de vie, mais ausside promouvoir ses bienfaits notamment parla pratique de la natation sont autant d’oc-casions d’être fidèles à notre politique. Noscomités régionaux, nos 1300 clubs et nos

260 000 licenciés forment un réseau dyna-mique qui nous permet de faire passer nosmessages et de jouer ainsi notre missionsociale.”Un événement réalisé conjointement avecl’Unicef (cf. encadré), nouveau partenairede la Ligue Européenne de Natation, quidéfend depuis 1946 les droits des enfantset plus spécifiquement leur accès à l’eau.“La première édition de La Nuit de l’Eausera pour nous l’occasion de créer unesynergie avec les familles et les jeunes des-

tinée à les sensibiliseraux problématiques liéesà l’eau potable, prometJacques Hintzy, présidentd’Unicef France. Dans le

monde près d’1,4 milliard de personnesn’ont pas accès à l’eau potable. Près de376 millions d’enfants doivent marcher plusde quinze minutes pour accéder à un pointd’eau.”“La rencontre avec l’Unicef nous a permisde donner encore plus de sens à la Nuit del’Eau et d’en faire maintenant une réalité,conclut le président de la Fédération fran-çaise. Nous avons pour ce projet, unegrande ambition, et nous espérons réunirde nombreux partenaires et personnalitésdésireux de défendre les valeurs de la vie etde l’homme.” (suite page 42)

La Nuit de l’Eaumode d’emploi

L’Unicef France

“Faire de la natationun centre de vie.”

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Les acteurs de l’événement�La FFN, l’Unicef et leurs partenaires prennent en charge l’ensemble de la campagne depromotion et mettent à la disposition des différents centres qui participent à l’événementles kits supports d’informations et d’animations.

�Les collectivités locales ouvrent leurs centres aquatiques et sensibilisent leurs conci-toyens à la tenue de l’événement.

�Les comités départementaux de l’Unicef et les clubs FFN s’impliquent dans l’organisationde la Nuit de l’Eau afin de mettre en lumière les sports aquatiques et la défense des res-sources en eau et l’accès à l’eau potable pour tous.

Un parrain et une marraine

Deux personnalités incontournablesont accepté de parrainer la Nuit de

l’Eau : Laure Manaudou, icône de la nata-tion mondiale et sportive préférée desFrançais, et le journaliste Patrick Poivred’Arvor, ambassadeur de bonne volontéde l’Unicef pour les pays francophones.

Patrick Poivre d’Arvor (journaliste etécrivain) : “C’est bien volontiers queje parraine cette Nuit de l’Eau. L’Eau,un bien si précieux pour qui en manque,c’est-à-dire près d’un être humain surdeux ! Je suis heureux d’être aux côtésde l’Unicef pour cette magnifique opé-ration. Chaleureusement.”

Laure Manaudou :“C’est formidable de met-

tre l’eau à l’honneuret d’ouvrir les piscines

au public la nuit.On oublie trop sou-vent l’importancede l’eau sur notre

planète et combienc’est essentiel de pré-server cette ressource.Cette nuit de l’eau seraaussi l’occasion de rap-peler l’importance d’ap-prendre à nager pour les

enfants et tous les bien-faits de la natation pour

l’organisme. Pour toutesces raisons, je suis très fièred’avoir été choisie commemarraine de cette premièreNuit de l’Eau et j’espère que

le public ira très nom-breux découvrir lamagie de la baignade

nocturne !”

Le conceptDes centres aquatiques seront ouverts de20h00 à minuit. Ils proposeront diversesanimations dans et autour des bassins, ladiffusion d’informations et la collecte defonds. L’objectif pour la première édition est

d’obtenir l’adhésion de 300 villes, de300 clubs affiliés à la Fédération Françaisede Natation et d’accueillir avec les comitésdépartementaux de l’Unicef entre 30 000 et50 000 personnes.

Les objectifsLa Fédération Française de Natation etl’Unicef France s’unissent autour de la thé-matique de l’eau. Qu’il s’agisse de l’accès àl’eau potable ou de la promotion des bien-faits de l’eau sur la santé, la Nuit de l’Eaupropose des informations et animations quivisent à attirer l’attention sur la nécessitéde respecter cet élément essentiel à la vie.Pour la Fédération française l’enjeu de laNuit de l’Eau est simple : il s’agit de promou-

voir ses disciplines et ses actionscitoyennes. Engagée dans la promotion dusport de compétition, la FFN s’implique éga-lement sur le terrain du sport pour tous :natation santé, bébés nageurs, seniors…L’objectif de l’Unicef vise à sensibiliser et àrécolter des fonds afin de financer ses nom-breuses actions de lutte pour l’accès à l’eaupotable dans le monde.

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MAÎTRESMAÎTRES

Henry, vous n’êtes plus un “novice” dans lemonde de la natation…En effet, j’ai fêté ma cinquantième licenceau Cercle des Nageurs de Marseille il y aquelques années ! J’ai commencé la nata-tion dans les années 1950. A cette époque,le sport de haut niveau ne se concevait pasde la même façon. Nous pratiquions diffé-rentes disciplines, parmi lesquelles la nata-tion. Je m’entraînais quatre à cinq fois parsemaine. Pour moi, le Cercle était un peuma deuxième famille.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de nata-tion course ?Ma participation aux Jeux Olympiques deRome, en 1960. Une participation aux Jeuxreprésente toujours un événement excep-tionnel dans la vie d’un sportif. En outre, cefurent les derniers Jeux où tous les sportsse disputaient dans la même ville. J’y ainagé le 200 m papillon, c’était sensation-nel. Mais j’ai surtout eu l’opportunité depouvoir mener de front une carrière en nata-tion et une autre en water polo. En natation,j’ai été recordman de France du 400 m4 nages et j’ai remporté une dizaine de

titres sur 200 m papillon, en 4 nages… J’aiégalement été sélectionné une vingtaine defois en équipe de France et à la mêmepériode, entre 1960 et 1974, j’ai été plu-sieurs fois champion de France de waterpolo avec le CNM. J’ai d’ailleurs été sélec-tionné une vingtaine de fois en équipe deFrance de water-polo. Je ne pense pas quece serait encore possible de mener deuxcarrières parallèles.

Et qu’en est-il de votre passage chez lesmaîtres ?Les maîtres sont une spécialité assezrécente en France. Je nage dans cette caté-gorie depuis une douzaine d’années. Je mesouviens de ma première compétition maî-tre, c’était à Vichy, lors des championnatsde France.

Jusqu’à Kranj, cet été, où vous avez décro-ché la bagatelle de cinq titres européens.Les championnats d’Europe de Kranj m’ontlaissé un grand souvenir. C’était parfaite-ment bien organisé avec de somptueuxéquipements pour une ville de taillemoyenne (deux bassins de 50 mètres pourune cité de 40 000 habitants, Ndlr). C’estsurtout l’eau libre qui m’a apporté beau-coup de satisfaction. Il faut dire que jem’étais tout particulièrement préparé pourcette épreuve. D’un côté, j’ai dû me battrepour gagner mes autres courses (les 400 et800 m nage libre, le 200 m 4 nages et le200 m papillon, Ndlr). En eau libre, je mesuis vraiment fait plaisir. Ca n’a été que dubonheur tout au long de l’épreuve. Je suisparti assez vite, pour assurer une avanceconfortable et ensuite j’ai déroulé. Je n’étaispas si fatigué que cela à l’arrivée. J’ai mêmefini en papillon, mais ce n’est pas le plus durpour moi. Au début de l’été, j’ai bouclé enpapillon les 5 000 mètres de la traverséeMonté Cristo, entre le château d’If et laplage du Prado.

Henry Vidil,maître hors normes

Avec cinq titres conti-nentaux décrochés auxchampionnats d’Europede Kranj (Slovénie),fin août, le MarseillaisHenry Vidil, 66 ans,a été le grand pour-voyeur de médaillesde la délégation trico-lore. L’occasion pourNatation Magazinede s’entretenir aveccet amateur de défisimprobables.

“J’aimerais couvrirun 10 000 m papillon

en 2008.”

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Natationmagazine

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Les défis hors norme, c’est un peu votremarque de fabrique. En 2005, vous avezainsi réalisé 50 triathlons olympiques en50 jours.Ça a été une belle aventure, tant sur le planhumain que sportif. J’ai relevé ce challengeentre le 28 avril et le 6 juillet 2005. Un tourde France conclu à Lausanne, le jour mêmeet à l’endroit de la désignation de la villeorganisatrice des Jeux de 2012. En effet, leCNOSF, par le biais d’Henri Sérandour, a uti-lisé mon tour de France pour promouvoirl’image de Paris 2012. Et Francis Luyce(président de la Fédération Française deNatation, Ndlr) a fait en sorte que laFédération soit partenaire de mon défi.Mais l’idée de base, c’était de récolter del’argent pour le Rotary (*). Il s’agissait demener des actions en faveur du sport handi-capé et de faire passer un message contrele dopage.

À quoi ressemblait une journée type de cetour de France ?On voyageait en voiture d’une ville à l’autre,avec ma femme. À l’arrivée, on étaitaccueilli par les rotariens. Souvent, on pas-sait la nuit chez l’un d’entre eux. Le lende-main, vers midi, je m’élançais pour montriathlon : 1 500 m de natation – je les aitous faits en papillon. La plupart du temps,la natation se faisait en piscine, mais j’ai punager dans le lac d’Annecy. Puis 40 km envélo ; ça me prenait environ 1 heure si leparcours était plat. Et pour finir, 10 km decourse à pied pour revenir à la piscine. Adeux reprises, j’ai pu faire le triathlon ausein d’une épreuve “officielle”. Parfois,j’étais accompagné de triathlètes locauxmais le plus souvent j’étais seul. Ensuite,une réception était organisée par le Rotary,avec, parfois, une conférence sur le sportoù j’avais à cœur de parler du dopage. Etpuis nous reprenions la route pour notreprochaine destination.

Aujourd’hui, quels sont vos prochains objec-tifs ?Je serai à Cambrai pour les “France” d’hiverdes maîtres (20-23 mars 2008). J’aimeraisaussi couvrir un 10 000 m papillon en2008. Mais au-delà de la performance, lesport me permet surtout de rester en forme.C’est quand même cela le premier objectif.La natation, c’est sensationnel, ça main-tient en forme et ça ne prend pas beaucoupde temps. Avec ma femme, nous nageons45 minutes chaque jour. Quel bonheurd’être en forme pour pouvoir aller chercherses petits-enfants à l’école et gambaderavec eux.

Recueilli par Eric Huynh

(*) Le Rotary est un mouvement de plus d'1,2 mil-lion d’individus représentatifs de l'ensemble desdomaines d'activités. C'est le plus ancien desclubs service internationaux et le plus présentdans le monde. Il est à ce jour implanté dans170 pays. Ces membres revendiquent la valorisa-tion d'une haute éthique civique et développentdes programmes dédiés à l'intérêt général.

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ARennes, chaque quartier a ses sec-tions, sportives ou non, du CerclePaul-Bert. Avec les 10 000 per-sonnes qui participent tous les jours

à la centaine d’activités omnisports, c’estl’une des plus grosses associations deFrance. Et parmi les différents sports, lesdisciplines de la Fédération Française deNatation sont bien représentées. Pour lanatation, sportive ou synchronisée, le water-polo ou le plongeon, il faut se diriger vers lesud de la ville, dans le quartier Bréquigny.Fort de ces 500 licenciés, rien que pour lanatation sportive, le CPB surfe sur la vaguedu succès et ce malgré la fermeture de lapiscine Bréquigny, en rénovation pour unan. “Cela faisait plusieurs années que nousen entendions parler, il fallait bien que celaarrive un jour”, relativise Olivier Saget, l’undes entraîneurs du club. Depuis septembre,les Rennais s’entraînent donc dans un bas-sin découvert sans que les températuresbretonnes ne semblent les déranger.

Depuis 1971 et la création de la sectionnatation au sein du Cercle Paul-Bert, l’asso-ciation nautique a bien évolué. Aujourd’hui,ils sont trois entraîneurs, deux à plein tempset une qui se partage entre natation spor-tive et synchronisée, à prendre en charge unnombre d’adhérents toujours plus impor-tant. “En cinq ans, nous sommes passés dela 150e à la 23e place au classement natio-nal des clubs. Le CPB est en train de vivreses meilleures années”, souligne avec fiertél’éducateur.

Bien représenté dans les catégories jeunes,le Cercle a un peu plus de mal à entre-tenir la flamme chez les

seniors. “Nous repartons cette saison avecun effectif presque entièrement composéde jeunes, acquiesce le coach breton. C’estune année de reconstruction, mais il y a ungros potentiel à Rennes.” Effectivement, laville de l’Ouest accueille chaque année plusde 60 000 étudiants dont certains n’ontqu’une envie : plonger dans les bassins ren-nais. “Pour l’instant, quand les étudiantsviennent à Rennes, la plupart arrête denager”, remarque Olivier Saget. Alors, pourleur permettre de continuer à pratiquer leursport favori, le CPB réfléchit à trouver lameilleure solution. Une solution qui viendrasans doute de la réouverture du bassinBréquigny. Avec une piscine flambant neuveet une volonté implacaple de faire grandir leclub de la part des dirigeants, la ville de plusde 300 000 habitants espère ainsi concur-rencer le voisin brestois.

Mathilde Lizé

ARRÊT SUR UN CLUBARRÊT SUR UN CLUB

Quartier Bréquigny, à Rennes la natation faisait bon vivre avant que la piscine ne ferme ses portes pour rénovation. Alors, au Cercle Paul-Bert, on prend son mal en patience en attendant des jours meilleurs. Mais une chose est sûre,Rennes pourra toujours compter sur ses jeunes,et c’est bien là l’essentiel.

Cercle Paul-Bert de Rennes

Bien représenté chez les jeunes

Des jeunes en attendant les seniors

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Création : 1971Président : Ronan Lebretron Adresse : 12, boulevard Albert Ier,35200 Rennes Tél : 02.99.31.75.02

Cercle Paul-Bert de Rennes

Page 25: Retour sur les Euros Prince de cent

Natation courseChampionnats d’Europe (25 mètres)Debrecen (Hongrie), 13-16 décembre�Femmes50 NL: 1. Veldhuis (PB) 23.77; 2. Steffen (All) 23.80;3. Schreuder (PB) 24.29; 4. Metella 24.44;8. Couderc 24.75. En series: 18. Lorgeril Shcherba25.40; 31. N'Guessan 25.71; 1100 NL: 1. Steffen (All)52.20; 2. Veldhuis (PB) 52.30; 3. Lillhage (Sue)52.84; 4. Popchanka 53.60; 5. Metella 53.62. Enséries: 15. Couderc 54.57; 20. Mongel 55.11;200 NL: 1. Lillhage (Sue) 1:53.55; 2. Manaudou1:54.15; 3. Balmy 1:54.43; En séries: 4. Popchanka1:55.65; 12. Lazare 1:57.46; 4400 NL: 1. Manaudou3:57.43; 2. Pellegrini (Ita) 4:00.78; 3. Mutina (Hon)4:02.35. En demi: 6. Balmy 4:04.06; en séries:8. Etienne 4:05.61; 13. Huber 4:06.83; 8800 NL:1. Friis (Dan) 8:12.27; 2. Villaecija Garcia (Esp)8:12.40; 3. Filippi (Ita) 8:12.84; 5. Balmy 8:17.65;8. Huber 8:23.43; 550 dos: 1. Jovanovic (Cro) 26.50(RM, ancien 26.83 par Li); 2. Pietsch (All) 27.11;3. Nadarajah (Aut) 27.50. En demi: 9. Castel 28.30;12. Baron 28.61; en séries: 20. Putra 28.97;100 dos: 1. Manaudou 57.34 (RE, ancien 57.75 parHlavackova); 2. Jovanovic (Cro) 57.94; 3. Pietsch (All)58.15; en demi: 11. Putra 1:00.09; en séries:10. Castel 1:00.53; 16. Etienne 1:01.43; 2200 dos:1. Carman (Slo) 2:05.20; 2. Baron 2:05.57;3. Amshennikova (Ukr) 2:05.98; 4. Castel 2:07.02;en séries: 7. Putra 2:09.34; 12. Etienne 2:10.97;50 brasse: 1. Efimova (Rus) 30.33; 1. Schaefer (All)30.33; 3. Poewe (All) 30.80; en séries; 17. DeRonchi 31.85; 18. Le Paranthoen 31.86; 27. Babou32.68; 1100 brasse: 1. Efimova (Rus) 1:04.95 (RE,ancien 1:05.11 par Igelstrom); 2. Jukic (Aut)1:06.57; 3. Bogomazova (Rus) 1:06.72; 8. LeParanthoen 1:08.16; en séries: 27. Dobral 1:09.50;29; Babou 1:09.76; 2200 brasse: 1. Efimova (Rus)2:19.08 (RE, ancien 2:19.64 par Igelstrom); 2. Jukic(Aut) 2:20.92; 3. Poleska (All) 2:22.66; en séries:9. Dobral 2:26.11; 21. Babou 2:30.60; 550 pap:1. Kammerling (Suè) 25.70; 2. Dekker (PB) 25.74;3. Schreuder (PB) 25.90; 21. Mongel 27.76;100 pap: 1. Dekker (PB) 56.82; 2. Popchanka57.55; 3. Jedrezejczak (Pol) 58.40; en demi; 16. DeRonchi 1:01.47; en séries: 11. Mongel 59.27;12. Metella 59.29; 2200 pap: 1. Jedrezejczak (Pol)2:03.53 (RM, ancien 2:04.04 par Yang); 2. Kovacs(Hon) 2:05.41; 3. Mehlhorn (All) 2:06.53; 6. Mongel2:07.94; en séries: 13. Rousseau 2:13.36; 1100 4N:1. Seppala (Fin) 1:00.23; 2. Urbanczyk (Pol)1:00.53; 3. De Ronchi 1:00.66; 5. Muffat 1:00.86;en séries: 18. Vabre 1:03.52; 2200 4N: 1. Muffat2:09.05; 2. Baranowska (Pol) 2:09.25; 3. Verraszto(Hon) 2:09.83; 5. De Ronchi 2:10.44; en séries:15. Andraca 2:14.17; 4400 4N: 1. Filippi (Ita)4:30.46; 2. Belmonte Garcia (Esp) 4:31.06;3. Muffat 4:31.38; 8. Vabre 4:42.22; en séries:9. Andraca 4:39.06; 16. Neufcoeur 4:50.94; 44x50NL: 1. Pays-Bas 1:34.82 (RM, ancien 1:36.27 parles Pays-Bas); 2. Allemagne 1:36.74; 3. Suède1:36.81; 4. France (Popchanka, Couderc, Lorgeril-Shcherba, Metella) 1:38.33; 44x50 4N: 1; Allemagne1:46.67 (RM, ancien 1:47.44 par les Pays-Bas);2. Suède 1:48.07; 3. France 1:48.39 (Manaudou, LeParanthoën, Popchanka, Metella).

�Hommes50 NL: 1. Nystrand (Sue) 21.11; 2. Draganja (Cro)21.23; 3. Bernard 21.57; 7. Maitre 21.97; en séries:16. Galavtine 22.33; 1100 NL: 1. Bernard 46.39;2. Nystrand (Sue) 46.73;3. Magnini (Ita) 46.90;8. Leveaux 47.97; en séries: 8. Galavtine 48.20;26. Maitre 49.15; 2200 NL: 1. Magnini (Ita) 1:43.50;2. Biedermann (All) 1:43.60; 3. Korzeniowski (Pol)1:44.05; en séries: 12. Leveaux 1:46.50; 4400 NL:1. Korzeniowski (Pol) 3:38.72; 2. Biedermann (All)3:39.52; en series: 10. Rostoucher 3:44.37;18. Pannier 3:47.92; 11500 NL: 1. Sawrymowicz (Pol)14:24.54; 2. Kis (Hon) 14:29.58; 3. Colbertaldo (Ita)14:31.31; 7. Pannier 14:55.84; 550 dos: 1. Rupprath

(All) 23.43; 2. Meeuw (All) 23.59; 3. Wildeboer-Faber (Esp) 23.75; en demi: 10. Stasiulis 24.48; enseries: 25. Lacourt 25.81; 30. Dufour 26.49;100 dos: 1. Donets (Rus) 50.61; 2. Rogan (Aut)51.12; 3. Meeuw (All) 51.56; 7. Stasiulis 52.62;8. Roger 52.75; en séries: 23. Lacourt 54.64;30. Dufour 56.01; 2200 dos: 1. Rogan (Aut) 1:49.86(RE, ancien en 1:49.98 par Vyatchanin), 2. Donets(Rus) 1:51.94; 3. Wildeboer-Faber (Esp) 1:52.12;4. Roger 1:52.72; 5. Stasiulis 1:53.08; en série:15. Dufour 1:57.16; 550 brasse: 1. Lisogor (Ukr)26.75; 2. Hetland (Nor) 26.95; 3. Terrin (Ita) 27.09;en séries: 28. De Pellegrini 28.25; 38. Nicolardot28.79; 1100 brasse: 1. Falko (Rus) 58.57; 1. Borysik(Ukr) 58.57; 3. Alexandrov (Bul) 58.75; en demi:9. Duboscq 59.37; en séries: 30. Nicolardot1:01.18; 37. De Pellegrini 1:01.68; 49. Horth1:03.14; 2200 brasse: 1. Gyurta (Hon) 2:05.49 (RE,ancien 2:09.52 par Komornikov); 2. Bossini2:05.82; 3. Alexandrov (Bul) 2:06.91; en séries:13. Duboscq 2:10.25; 15. Nicolardot 2:10.71;17. Horth 2:11.20; 28. De Pellegrini 2:14.37;50 pap: 1. Cavic (Ser) 22.89;2. Korotyshkin (Rus)22.90; 3. Dietrich (All) 22.94; en séries: 33. Sassot24.69; 37. Lefert 24.91; 1100 pap: 1. Cavic (Ser)50.53; 2. Korotyshkin (Rus) 50.59; 3. Mankoc (Slo)50.62; en séries: 20. Leveaux 53.07; 22. Lebon53.13; 24. Lefert 53.20; 27. Sassot 53.61; 2200 pap:1. Cseh (Hon) 1:51.55; 2. Korzeniowski (Pol)1:51.61; 3. Drymonakos (Gre) 1:54.28; 4. Lebon1:55.08; en series: 10. Roger 1:56.95; 15. Lefert1:57.79; 27. Sassot 2:01.56; 1100 4N: 1. Mankoc(Slo) 52.88, 2; Rupprath 53.46; 3; Fesikov (Rus)54.12; 4. Galavtine 54.18; en séries: 18. Horth55.99; 2200 4N: 1. Cseh (Hon) 1:52.99 (RM, ancien1:53.31 par Lochte); 2. Impric (Cro) 1:57.48;3. Tikhonov (Rus) 1:57.59; en series: 13. Horth2:00.03; 17. Lefert 2:00.44; 25. Henri 2:02.89;400 4N: 1. Cseh (Hon) 3:59.33 (RM, ancien 4:00.37par lui-même); 2. Luca Marin 4:04.10;3. Drymonakos (Grè) 4:05.08, en séries: 11. Henri4:12.96; 14. Rostoucher 4:14.94; 18. Pannier4:23.99; 44x50 NL : 1. Suède 1:24.19 (RM, ancien1:24.87 par la Suède); 2. France 1:24.98 (Galavtine,Bernard, Maitre, Leveaux); 3. Allemagne 1:26.46;4x50 4N : 1. Allemagne 1:34.39; 2. Russie 1:34.99;3; Pays-Bas 1:35.35, en séries: 11. France 1:38.67(Lacourt, Duboscq, Lebon, Galavtine).

Championnats de France (25 mètres)Nîmes, 7-9 décembre�Femmes50 NL: 1. Metella (Dauphins TOEC) 24.75;2. Couderc (CN Cévennes Ales) 24.81; 3. Popchanka(CS Clichy 92) 25.11; 1100 NL: 1. Metella (DauphinsTOEC) 53.51; 2. Couderc (CN Cévennes Ales) 53.88;3. Manaudou (Canet 66) 53.93; 2200 NL:1. Manaudou (Canet 66) 1:53.88; 2. Muffat (O.Nice)1:54.89; 3. Balmy (Dauphins TOEC) 1:55.97;400 NL: 1. Popchanka (CS Clichy 92) 4:00.80;2. Potec (Rou/Canet 66) 4:02.11; 3. Balmy(Dauphins TOEC) 4:02.52; 4. Etienne (DauphinsTOEC) 4:07.09; 8800 NL: 1. Fagundez (Swe/Canet66) 8:19.28; 2. Huber (CN Sarreguemines) 8:22.81;3. Potec (Canet 66) 8:23.74; 4. Etienne (DauphinsTOEC) 8:24.99; 5. Fabre (Canet 66) 8:31.08; 550 dos:1. Bui Duyet (Rouen Vikings) 27.86; 2. Baron (Canet66) 28.62; 3. Castel (Dauphins TOEC) 28.64;100 dos: 1. Castel (Dauphins TOEC) 59.79; 2. Baron(Canet 66) 1:00.03; 3. Leger (Sarcelles 95) 1:01.45;200 dos: 1. Castel (Dauphins TOEC) 2:06.67;2. Baron (Canet 66) 2:08.69; 3. Etienne (DauphinsTOEC) 2:10.90; 550 brasse: 1. Le Paranthoen (CNMarseille) 31.76 (RF, ancien 31.52 par elle-même);2. Bogomazova (Rus/Canet 66) 31.90; 3. Babou(CNS St-Estève) 32.28; 4. Williams (O. Nouméa)32.46; 1100 brasse: 1. Le Paranthoen (CN Marseille)1:07.42 (RF, ancien 1:08.04 par elle-même);2. Bogomazova (Rus/Canet 66) 1:08.06; 3. Babou(CNS St-Estève) 1:08.70; 4. Dobral (Canet 66)1:08.72; 2200 brasse: 1. Dobral (Canet 66) 2:24.98(RF, ancien 2 :25.97 par Brémont); 2. De Ronchi (ES

Massy) 2:25.19; 3. El Bekri (Mar/Lyon N) 2:28.44;4. Babou (CNS St-Estève) 2:29.20; 550 pap: 1. BuiDuyet (Rouen Vikings) 26.48; 2. Popchanka (CSClichy 92) 26.60; 3. Parra (NC Echirolles) 27.41;100 pap: 1. Bui Duyet (Rouen Vikings) 57.80 (RF,ancien 58.27 par Popchanka); 2. Popchanka (CSClichy 92) 58.80; 3. Mongel (Mulhouse ON) 58.96;200 pap: 1. Mongel (Mulhouse ON) 2:07.96;2. Rousseau (Canet 66) 2:09.61; 3. Andraca (ACHyères) 2:09.86; 1100 4N: 1. De Ronchi (ES Massy)1:00.34 (RF, ancien 1:01.42 par Manaudou);2. Manaudou (Canet 66) 1:00.68; 3. Muffat (O.Nice)1:01.21; 2200 4N: 1. Muffat (O.Nice) 2:08.95 (RF,ancien 2 :09.20 par Manaudou); 2. De Ronchi (ESMassy) 2:09.69; 3. Vabre (Lyon N) 2:12.14; 4400 4N:1. Muffat (O.Nice) 4:31.66 (RF, ancien 4 :33.73 parManaudou); 2. Vabre (Lyon N) 4:37.07; 3. Andraca(AC Hyères) 4:40.71.

�Hommes50 NL: 1. Bernard (CN Antibes) 21.24; 2. Leveaux(Mulhouse ON) 21.56; 3. Maitre (CS Clichy 92)21.84; 1100 NL: 1. Bernard (CN Antibes) 46.44 (RF,ancien 46.79 par lui-même); 2. Leveaux (MulhouseON) 47.51; 3. Gilot (CN Marseille) 47.56; 2200 NL:1. Leveaux (Mulhouse ON) 1:44.68; 2. Bernard (CNAntibes) 1:45.93; 3. Mallet (CN Marseille) 1:46.12;400 NL: 1. Rostoucher (CS Clichy 92) 3:44.50;2. Pannier (CN Braud St-Louis) 3:45.52;3. Mathlouthi (Tun/Amiens M) 3:47.76; 4. Madelaine(CN Antibes) 3:49.08; 11500 NL: 1. Rostoucher (CSClichy 92) 14:44.83 (RF du 800 m en 7:47.25,ancien 7:47.71 par Cros); 2. Pannier (CN Braud St-Louis) 14:48.74; 3. Henri (Canet 66) 14:49.54;50 dos: 1. Stasiulis (Mulhouse ON) 24.33 (RF,ancien 24.60 par Schott); 2. Roger (Lagardère ParisR) 24.97; 3. Lacourt (Canet 66) 25.29; 1100 dos:1. Stasiulis (Mulhouse ON) 52.22 (ancien 52.86 parRoger); 2. Roger (Lagardère Paris R) 52.28;3. Lacourt (Canet 66) 53.72; 2200 dos: 1. Stasiulis(Mulhouse ON) 1:52.11 (RF, ancien 1:54.14 parDufour); 2. Roger (Lagardère Paris R) 1:52.49;3. Lacourt (Canet 66) 1:57.05; 550 brasse: 1. Gibson(GB/CN Marseille) 27.53; 2. Duboscq (CN Le Havre)27.72; 3. De Pellegrini (A. Bayonnais) 28.13;4. Sudrie (Lille M) 28.28; 1100 brasse: 1. Duboscq(CN Le Havre) 59.54; 2. Gibson (GB/CN Marseille)1:00.16 1364 pts 3. Sudrie (Lille M) 1:00.87;4. Nicolardot (Mulhouse ON) 1:00.94; 2200 brasse:1. Duboscq (CN Le Havre) 2:08.70; 2. Nicolardot(Mulhouse ON) 2:09.18; 3. Miquelestorena (ESMassy) 2:10.42; 550 pap: 1. Galavtine (StadeFrançais Courbevoie) 23.43 (RF, ancien 23.45 parBarnier et Bousquet); 2. Lefert (O. Nice) 24.35;3. Lebon (CN Antibes) 24.47; 100 pap: 1. Leveaux(Mulhouse ON) 52.19; 2. Lefert (O. Nice) 52.59;3. Lebon (CN Antibes) 52.82; 2200 pap: 1. Roger(Lagardère Paris R) 1:55.06; 2. Lebon (CN Antibes)1:56.03; 3. Lefert (O. Nice) 1:56.87; 1100 4N:1. Galavtine (Stade Français Courbevoie) 53.07 (RF,ancien 54.14 par Barnier); 2. Miquelestorena (ESMassy) 56.22; 3. Soulier (Montpellier ANUC) 56.42;200 4N: 1. Horth (AC Pontault-Roissy) 1:59.04;2. Mathlouthi (Tun/Amiens M) 1:59.90; 3. Soulier(Montpellier ANUC) 2:00.04; 4. Henri (Canet 66)2:01.36; 4400 4N: 1. Rostoucher (CS Clichy 92)4:09.94; 2. Henri (Canet 66) 4:10.04; 3. Pannier(CN Braud St-Louis) 4:16.34.

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