BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a...

22
BRGM

Transcript of BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a...

Page 1: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

BRGM

Page 2: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

B. R. G. M. COMITE D'ENTREPRISE DE LA CAISSE GENERALE DE SECURITE SOCIALE DE LA GUADELOUPE

Agence Régionale des Antilles Architecture Urbanisme Paysage pour la

Caraïbe

ETUDE GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE PRELIMINAIRE A LA CONCEPTION D'UN SYSTEME D'EPURATION ET D'EPANDAGE DES EAUX USEES DU VILLAGE VACANCES FAMILLES SITUE AU LIEU-DIT "PIERRE CLAIRE" Commune de Capesterre de Marie-Galante Guadeloupe

Par P. LACHASSAGNE Sous la direction technique de V. PETIT

RAPPORT R 31177 ANT 4S 90

JUILLET 1990

Page 3: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

ETUDE GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE PRELIMINAIRE A LA CONCEPTION D'UN SYSTEME d'EPURATION ET D'EPANDAGE DES EAUX USEES DU VILLAGE VACANCES FAMILLES SITUE

AU LIEU-DIT "PIERRE CLAIRE" Commune.de Capesterre de Marie Galante - Guadeloupe

R 31177 ANT 4S 90 JUILLET 1990

R E S U M E

L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la conception d'un système d'épuration et d'épandage des eaux usées du Village Vacances Famille dent la construction est projetée au lieu-dit "Pierre Claire" (commune de Capesterre de Marie Galante, Guadeloupe).

Les investigations menées (fouilles à la pelle mécani­que et essais de perméabilité) montrent que les caractéristiques du terrain prospecté (épaisseur, perméabilité comprise entre 110 et 220 mm/h, absence de nappe à faible profondeur) sont favora­bles à l'implantation d'un système d'assainissement autonome. Di­verses solutions possibles sont présentées. Nous préconisons ce­pendant la réalisation d'un dispositif permettant de récupérer une partie des eaux traitées au moyen d'une station d'épuration pour l'irrigation par la méthode du "goutte-à-goutte" des espaces verts de l'hôtel tandis que l'excédent serait infiltré, par le biais de tranchées drainantes, en partie haute du terrain.

Par P. LACHASSAGNE Sous la direction technique de V. PETIT

Page 4: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

CONTEXTE GEOLOGIQUE

2.1 - Morphologie du terrain étudié 2.2 - Cadre géologique

2.3 - Description des fouilles à la pelle mécanique

CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

3.1 - Hydrologie - Hydrogéologie 3.2 - Essais de perméabilité

3.3 - Interprétation

SOLUTIONS PRECONISEES POUR L'EPURATION DES EAUX USEES

4.1 - Epandage et infiltration des eaux usées 4.2 - Infiltration des eaux préalablement traitées au

moyen d'une station d'épuration 4.3 - Epuration, arrosage au goutte-à-goutte et infiltra­

tion des eaux CONCLUSION

Page 5: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

FIGURES DANS LE TEXTE

Figure 1 - Carte de localisation de la parcelle étudiée avec report des contours géologiques

Figure 2 - Localisation des fouilles à la pelle mécanique et des essais de perméabilité, partie basse du terrain échelle l/500e

Figure 3 - Localisation des fouilles à la pelle mécanique et des essais de perméabilité, partie haute du terrain échelle l/500e

Figure 4 Schéma récapitulatif des différentes solutions pro­posées

Page 6: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

1. I N T R O D U C T I O N

La construction d'un Village-Vacances-Famille est pro­jetée sur la commune de Capesterre de Marie-Galante (Guadeloupe), au lieu-dit "Pierre Claire", sur une parcelle d'une centaine de mètres de large et d'environ 600 mètres de long implantée perpen­diculairement à la mer, en bordure de la route départementale n' 203 (figure n° 1) .

Du fait de la topographie accidentée du terrain, le village projeté se divisera en deux groupes de bâtiments reliés par une desserte de service et un sentier sportif de promenade :

- en bas, à proximité de l'entrée et de la plage, une moitié des bungalows et les activités communautaires ;

- en haut, sur le plateau qui domine la ner, l'autre moitié des bungalows et les activités sportives.

Le V.V.F. est destiné à accueillir 240 usagers, le vo­lume quotidient total d'effluents (hors eaux pluviales) est donc estimé par le client à 75 m3/j (sur la base de 300 équivalents habitants) pour l'ensemble des installations prévues.

L'étude effectuée a pour but de reconnaître, au moyen de fouilles réalisées à la pelle mécanique, la nature géologique des terrains superficiels et les conditions hydrogéologiques de leur gisement. Elle doit également pernettre de déterminer, au moyen d'essais d'infiltration, la perméabilité des sols. Ces élé­ments sont nécessaires pour analyser la faisabilité puis, si les conditions sont favorables, la conception et le dimensionnenent d'un système d'épuration et d'épandage des effluents du village de vacances.

1

Page 7: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

Figure n° 1 : Carte de localisation de la parcelle étudiée avec report des contours géologiques

R 31177 A NT AS 90

Page 8: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

2. CONTEXTE GEOLOGIQUE

2.1 - MORPHOLOGIE DU TERRAIN ETUDIE

La parcelle étudiée se compose de deux plateaux subho­rizontaux séparés par un glacis beaucoup plus pente.

La partie basse du terrain, d'une superficie d'environ 1,5 ha, présente une pente très légère (inférieure à 5 % ) , entre les courbes de niveau + 5 NGMG au pied du talus et + 3 NGMG au bord de l'actuelle RD.203. On note la présence de quelques buttes et dépressions dont la hauteur ou profondeur n'excède pas le mètre.

La partie haute du terrain forme un plateau (appelé "plate-forme littorale moyenne des galets" et d'âge probable pliocène) légèrement pente vers le Sud dans son secteur sud (pente maximale de l'ordre de 6 %) à partir de la cote + 43 NGMG et orienté vers une ravine située au Nord-Ouest dans sa zone nord. La partie subhorizontale du plateau couvre une superficie d'environ 2 ha et comporte quelques dépressions fermées circulai­res (de 20 à 30 m de diamètre) qui correspondent probablement à d'anciennes mares.

Ces deux secteurs tabulaires sont séparés par un glacis de 30 % de pente moyenne et d'une hauteur totale de 35 m environ. Il présente localement des affleurements de calcaire constituant quelques courts abrupts rocheux.

Les secteurs plans sont occupés par une végétation rase (herbe et rares épineux bas) et par quelques arbres de haute tige isolés (cocotiers en particulier). Le glacis est recouvert de broussailles.

Notre attention au cours des parties ultérieures de ce travail se portera essentiellement sur les zones planes en ex­cluant les secteurs de forte déclivité au sein desquels l'instal­lation de dispositifs d'assainissement autonomes serait un non sens du point de vue technique.

2.2 - CADRE GEOLOGIQUE

La carte géologique au 1/50 000e de Marie Galante mon­tre qu'affleurent sur le terrain étudié la majorité des principa­les formations sédimentaires présentes sur l'île.

o

Page 9: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

On note (fig. 1) du haut vers le bas du site étudié et des terrains les plus anciens vers les plus récents :

- les calcaires miocènes (m).

Ce sont des dépôts subrécifaux très hétérogènes par nature. Les bancs durs succèdent verticalement et latéralement à des bancs tendres ou pulvérulents, sans ordre apparent. Il s'agit de calcaires blancs, blanc crème, plus rarement ocres et de sa­bles coquilliers fortement consolidés. Ailleurs apparaît parfois un faciès franchement récifal constitué d'édifices madréporiques. Ces calcaires ont une puissance qui peut atteindre 200 m.

- les récifs soulevés (qs)

Ce sont des formations madréporiques qui se sont dépo­sées sur le pourtour des calcaires miocènes et affleurent à une altitude constante de 4 à 5 m au-dessus du niveau de la mer. Ces dépôts sont constitués principalement de calcaires à polypiers mais aussi de passées détritiques correspondant à d'anciennes plages soulevées.

- les sables des plages (as)

Il s'agit d'un sable coquillier jaunâtre fin qui forme la plage qui a pris naissance au fond de l'anse protégée par la Pointe de la Feuillère.

2.3 - DESCRIPTION DES FOUILLES A LA PELLE MECANIQUE

Neuf fouilles à la pelle mécanique ont été réalisés sur les deux parties planes de la parcelle étudiée (Fpl à Fp4 en par­tie basse et Fp5 à Fp9 en partie haute (figures n° 2 et 3 ) .

Les coupes observées au niveau des fouilles sont semblables, pour chaque partie du terrain, les unes au autres et seules varient les épaisseurs relatives des divers horizons rencontrés.

Au sein de la partie basse du terrain, la succession type, du haut vers le bas, est la suivante :

- terre végétale gris foncé, faiblement argileuse comprenant une forte composante sableuse ;

- sable de plage jaune, fin, relativement propre ;

- argile de décalcification café au lait à ocre jaune ou brune.

3

Page 10: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

assez plastique en surface et de plus en plus en profondeur. Elle contient souvent des éléments millimétriques à centimétriques ou plus rarement des blocs décimétriques de calcaire blanc, friable, dispersés au sein de la matrice argileuse.

- calcaire blanc cassé, en blocs décimétriques assez friables, plus ou moins dur et argileux selon sa proximité des zones décal­cifiées (argile). Il est en général assez faiblement extrayable à la pelle mécanique sauf à proximité du glacis (fouille n° 3) où il paraît beaucoup plus sain.

La succession observée correspond au complexe d'altéra­tion par décalcification et de ce fait argilisation des calcaires composant ia terrasse prospectée. L'origine de ces calcaires (calcaires miocènes ou récifs soulevés comme le mentionne la car­te géologique) n'a pas pu être déterminée. Les formations ont été recouvertes plus récemment par des sables de plage eux mêmes co­lonisés ensuite par la végétation.

La succession type observée, du haut vers le bas, au sein des fouilles réalisées sur la partie haute du terrain est la suivante :

- terre végétale grise à brun sombre peu argileuse ;

calcaire blanc crayeux, sain, tendre et assez pulvérulent (s'effrite sous les doigts), avec cependant un débit en plaquet­tes lorsqu'on l'extrait à la pelle mécanique (extraction assez facile). Aucun signe de karstification de cette formation n'a été observé au sein des fouilles.

Elle correspond au simple recouvrement par un sol peu épais, des calcaires miocènes sous-jacents. Ceux-ci affleurent d'ailleurs en de nombreuses places sur la partie nord du ter­rain ; on note également la présence de blocs décimétriques épars de calcaire sur toute la surface de la zone nord du terrain.

Nous décrivons ci-dessous la coupe lithologique des fouilles réalisées. La description des terrains rencontrés n'est précisée que lorsqu'elle s'éloigne des coupes types définies ci-dessus .

Partie basse du terrain

Fouille n° 1 :

- 0,0 à 1,25 m : terre végétale avec une coquille de lanbis et quelques blocs de calcaire à 0,90 n de

profondeur 1,25 à 2,00 m : argile de décalcification 2,00 à 2,60 m : calcaire 2,60 à 3,50 m : argile de décalcification 3,50 a 3,60 m : calcaire

4

Page 11: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la
Page 12: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

Les fouilles creusées à proximité pour la réalisation des essais de perméabilité montrent :

- essai n 0,0 - 0,55 m : terre végétale 0,55 : arrêt de la tarière sur zo­

ne plus argileuse (argile de décalcification ?)

- essai n 0,0 0,8

- 0,80 m - 1,40 m

terre végétale (arrêt de la tarière) : ar­gile de décalcification a-vec rares blocs centimétri-ques de calcaire.

Fouille n° 2

- 0 o 1

0 6 50 -

- 0 - 1 - 3

60 50

r00

m m m

3,00 3,40 m

terre végétale sable de plage calcaire en blocs décimétriques avec argile de décalcification subordonnée argile de décalcification.

Fouille n'

- 0,0 0,50 -0,70 -0,90 -

- 0,50 m - 0,70 m - 0,90 m - 1,00 m

terre végétale argile de décalcification blocs de calcaire dans une matrice argileuse (arrêt sur refus de la pelle mécanique) : calcaire blanc sain difficilement extrayable à la pelle mécanique.

Fouille n'

- 0 1 1

0 00 -20 -

- 1 - 1 - 1

00 20 40

m m m

(essai de perméabilité n8 3)

terre végétale sable de plage (arrêt sur refus de la tarière) : argile de décalcification avec nombreux éléments cen-timétriques de calcaire

Partie haute du terrain

Foui lie n'

- 0,0

0r 5

- 0,5m

- 1,2 m

elle est réalisée au centre d'une dépression fer­mée (ancienne mare ?)

: terre noire, argileuse, très riche en matiè­re organique, voire tourbeuse

: argile brune couleur café au lait assez plas­tique

5

Page 13: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

•• r , :l

r Figure n° 3 : Localisation des fouilles à la pelle mécanique et des

essais de perméabilité, partie haute du terrain

W m Fpl : fouille à la pelle mécanique

0 Per 1: essai de perméabilité

affleurenent de calcaire

échelle :/500e,

\ Accès existbfft

R 31177 ANT «S 90

Page 14: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

1,2 - 1,90 m : calcaire altéré friable 1,90 - 2,20 m : (arrêt sur fort ralentissement de l'extrac­

tion à la pelle mécanique) : calcaire sain massif.

Fouille n" 6 (essai de perméabilité n° 4)

-0,0 - 0,40 m : terre végétale 0,40 - 1,00 m (arrêt de la fouille) : calcaire blanc cra­

yeux

Fouille n° 7

- 0,0 - 0,40 m : terre végétale 0,40 - 1,30 m : (arrêt de la fouille) : calcaire blanc cra­

yeux

Fouille n" 8

- 0,0 - 0,50 m : terre végétale 0,50 - 0,70 m : (arrêt de la fouille) calcaire blancs cra­

yeux

Fouille n° 9

- 0,0 - 0,55 m : terre végétale 0,55 - 0,80 m : (arrêt de la fouille) : calcaire blanc cra­

yeux .

6

Page 15: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

3. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

3.1 - HYDROLOGIE - HYDROGEOLOGIE

La surface du terrain prospecté ne montre pas, même dans sa partie la plus déclive, de traces de ravinement intense. Le couvert végétal (herbe rase et buissons dans la zone la plus pentue) mais surtout la relativement bonne perméabilité des hori­zons supérieurs du sol ne permettent donc vraisemblablement que de faibles ruissellements non générateurs d'une forte érosion. On note cependant la présence, dans une des plus profondes dépres­sions fermées des parcelles voisines de la zone haute du terrain, d'une mare encore en eau à la date des investigations de terrain (20/07/90) qui doit recueillir une partie des eaux de ruisselle­ment de son mini bassin-versant. Des riverains de la zone basse du terrain nous ont par ailleurs signalé l'absence totale de sta­gnation d'eau sur cette zone, même en période de fortes précipitations.

L'absence de sources sur le site et dans son environne­ment immédiat ainsi que l'absence de venues d'eau lors du creuse­ment des fouilles permettent d'exclure la présence d'une nappe à faible profondeur.

3.2 - ESSAIS DE PERMEABILITE

Quatre essais de perméabilité ont été réalisés sur le site afin d'estimer la capacité d'infiltration des divers hori­zons composant les sols étudiés (fig. n' 2 et 3 ) . Le principe des mesures consiste à étudier la vidange d'une fouille creusée dans l'horizon à tester en fonction du temps. La perméabilité K se dé­duit du rapport entre le débit évacué mesuré après la phase de saturation et la surface d'infiltration. Le calcul permet de prendre en compte la diminution de cette surface avec la baisse du niveau de l'eau dans le trou.

Les trois premiers essais (per.l, per.2 et per.3) ont été réalisés dans la partie basse du terrain et au sein de trous creusés à la tarière à main. Les valeurs obtenues sont les sui­vantes :

- per.1 : • horizon testé = terre végétale sableuse entre 0,15 et 0,55 m de profondeur

• perméabilité déduite de 1'essai : K = 220 mm/h = fi . ÎO"5 m.s- 1

7

Page 16: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

Cette valeur constitue une estimation grossière de la perméabilité de la terre végétale sableuse et par extension et par défaut de celle du sable de plage rencontrés dans les fouilles. Le trou à la tarière ne peut en effet être rempli com­plètement à l'aide de seuls jerrycans d'eau tant le débit de fui­te est important.

- per.2 : • horizon testé = argile de décalcification avec rares éléments centimétriques de calcaire rencontrée entre 0,8 et 1,40 m de profondeur

• perméabilité déduite de l'essai : K = 3,5 mm/h = 9 . 10-7 m. s"1

per.3 : • horizon testé = argile de décalcification avec nom­breux éléments centimétriques de calcaire rencontrée entre 1,2 et 1,4 m de profondeur

• perméabilité déduite de l'essai : K = 4 mm/h 1,1. 10~s m.s —a.

Le dernier essai (per.4) a été réalisé sur la partie haute du terrain au sein d'une fouille cubique (0,71 x 0,40 m) creusée à la pelle mécanique (la tarière ne pouvant pénétrer dans les calcaires) dont la forme a été affinée manuellement au mar­teau :

- per.4 : • horizon testé = calcaire blanc crayeux entre 0,87 et 1,00 m de profondeur,

• perméabilité déduite de l'essai : K = 110 mm/h = 3 . 10~s m.s"1

3.3 - INTERPRETATION

Les valeurs de perméabilité déduites des essais réali­sés montrent que seuls les formations sableuses rencontrées en partie basse du terrain et les calcaires de la partie haute sont dans l'intervalle de validité de l'épandage (6 à 500 mm/h). Les argiles de décalcification ont une perméabilité trop faible pour pouvoir être utilisées à cette fin.

8

Page 17: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

4. SOLUTIONS PRECONISEES POUR L'EPURATION DES EAUX USEES

Les deux secteurs du terrain étudié présentent des ca­ractéristiques qui permettent d'envisager divers scénarios pour l'élimination des eaux usées du V.V.F. Ceux-ci se basent sur les trois hypothèses de travail suivantes :

1 - épandage et infiltration des eaux usées ;

2 - traitement des eaux usées par une station d'épuration comme prévu a priori puis infiltration de l'eau traitée ;

3 - ou mieux encore, solution mixte permettant de récupérer une partie des eaux épurées à la sortie de la station d'épuration pour l'irrigation, par la méthode du goutte à goutte, du parc du V.V.F. et d'infiltrer l'excédent éventuel.

Nous allons envisager ci-dessous et en fonction des ca­ractéristiques des deux secteurs prospectés les possibilités de mise en oeuvre de ces diverses solutions.

4.1 - EPANDAGE ET INFILTRATION DES EAUX USEES (figure n" 3)

C'est la solution la plus simple, elle consiste à tirer parti des propriétés d'autoépuration du sol pour le traitement des effluents et leur élimination simultanée par infiltration.

La partie amont du terrain présente une perméabilité adaptée pour une autoépuration des eaux issues de fosses septiques. Le long cheminement des eaux, soit vers une nappe d'eau souterraine dont la surface piézométrique ne doit pas se situer à moins de 35 m sous la surface topographique (notons qu'aucun point d'eau n'a été relevé à l'aval hydraulique de ce secteur), soit vers un lieu de baignade (plage du Sud de la Poin­te de la Feuillère), permet de supprimer tout risque de pollution. On veillera toutefois, dans l'hypothèse de la réalisa­tion de cet aménagement, à ce qu'aucune karstification des cal­caires ne puisse permettre des cheminements préférentiels qui se­raient préjudiciables à une bonne épuration des eaux usées.

9

Page 18: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

Figure n° 4 : Schéma récapitulatif des différentes solutions proposées

Partie haute du terrain filtre à sable

Fosse septique

Aire occupée par les tran­chées d'épandage

Station d'épuration

\

Zone de la )lus pentue

Tabouret de .distribution

Réservoir avec pompe de relèvement "eaux chargées"

Partie basse du terrain

Arrosage au "goutte à goutte"

Citerne de tockage

Epandage

R D 203 H D 203 R D 2 03

Solution n° 1 : Epandage et infiltration'des eaux usées

Solution n° 2 : Epuration puis infiltration des eaux épurées

Solution n° 3 : Epuration, arrosage au goutte à goutte et infiltration des eaux épurées

R 31177 ANT 4S 90

Page 19: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

Les eaux usées issues des fosse septiques seront épan-dues de manière gravitaire dans des tranchées de drainage dont la superficie totale devra être supérieure ou égale à 2500 m2 (calcul réalisé sur des propositions du CEMAGREFF avec une charge de 30 l/m2/j). Leur pente ne devra pas excéder 1 %. Elles ne de­vront pas être creusées à moins de 20 m des zones les plus pen-tues du terrain (pente > 10 %) pour éviter tout risque de résur­gence le long de celles-ci. L'emprise au sol d'un linéaire de 3125 ml de tranchées de 30 m de long, 0,8 m de large et espacées de 1,50 m atteint les 7000 m2 (60 x 120 m par exemple).

Les caractéristiques techniques de ces tranchées seront les suivantes :

• Tranchées

- profondeur maximale : 0,6 m - largeur minimale : 0,6 m - longueur maximale : 30 m - espace minimal entre deux tranchées : 1,50 m - mise en place de tabourets de distribution - garnies de 10 à 20 cm de sable puis 30 à 40 cm de gravier pro­

pre et recouvertes de terre végétale

• Tuyaux de distribution (placés à 20 cm de profondeur au sein des graviers)

- diamètre : 10 cm - orifices : fentes de 5mm espacées de 30 cm.

La mise en oeuvre de cette solution conduit à mener les eaux issues de toutes les fosses septiques situées dans la partie basse du terrain (une fosse septique peut servir pour une ou deux unités d'habitation par exemple) à un réservoir à partir duquel elles seront relevées vers les tranchées drainantes du secteur haut. Le linéaire de tranchées étant relativement important un épandage basse pression par rampes perforées pourrait également être envisagé.

La partie basse du terrain présente une perméabilité plus forte que celle du secteur haut. Le sol qui la compose (sable et terre végétale) reste dans le domaine de validité de 1'épandage. La présence rapprochée d'un lieu de baignade (plage au Sud de la Pointe de la Feuillère) nous conduit cependant, pour conserver de manière sûre une bonne qualité des eaux, à décon­seiller 1'épandage des eaux usées en partie basse du terrain.

10

Page 20: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

4.2 - INFILTRATION DES EAUX PREALABLEMENT TRAITEES AU MOYEN D'UNE STATION D'EPURATION

Cette solution consiste à infiltrer les eaux épurées issues de la station d'épuration prévue a priori. Le rejet direct des eaux dans le milieu naturel ne peut être envisagé du fait du risque important de dissémination de germes pathogènes.

L'infiltration des eaux épurées au sein de la formation la plus perméable (terre végétale de la partie basse du terrain) nous paraît par contre possible. Cette solution conduirait à un dimensionnement moins onéreux du dispositif d'épandage puisqu'il pourrait être réduit, pour un débit de 75 m3/j correspondant à 300 équivalents habitants, à une superficie de 1500 m2 (soit un linéaire de 1875 mètres de tranchées de 0,8 m de large). L'empri­se au sol d'un tel linéaire de tranchées dépasse les 4000 m2 (60 x 72 m par exemple). Les caractéristiques techniques des tran­chées sont les mêmes que celle proposées en 4.1 pour la solution précédente. Elles devront être réalisées au sein de la terre vé­gétale sableuse ou des niveaux de sable de plage qui sont plutôt rencontrés dans la zone située à proximité de la RD 203.

On vérifiera alors que le soubassement de la route dé­partementale n'est pas imperméable car il pourrait constituer une barrière à l'écoulement des eaux infiltrées. On veillera égale­ment à s'assurer du bon fonctionnement et entretien de la station d'épuration et à ne pas implanter de tranchées drainantes à moins de 5 mètres des fossées non étanches qui pourraient être creusés pour recueillir les eaux pluviales.

Le client prévoit la mise en place de la station d'épu­ration en partie haute du terrain ce qui conduit à relever les eaux usées.

4.3 - EPURATION - ARROSAGE AU GOUTTE-A-GOUTTE ET INFILTRATION DES EAUX

Une solution alternative ou plutôt complémentaire à la simple infiltration des eaux épurées issues de la station consis­te à profiter des possibilités d'évapotranspiration importantes, de l'ordre de 5 à 10 mm/jour en moyenne pour Marie Galante, et de mettre en place un système d'arrosage des espaces verts de 1'hôtel.

Un système d'irrigation par la méthode du goutte-à-goutte est le mieux indiqué. Il limite le risque de dissémination de germes pathogènes. L'eau issue de la station d'épuration devra cependant être filtrée pour éviter tout risque de colmatage des conduites. Cette eau filtrée sera ensuite dirigée vers une citer-

11

Page 21: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

ne tampon (implantée à l'extrême amont du terrain). Cette citerne sera dimensionnée en fonction des surfaces respectives affectées à l'irrigation et à 1'épandage et de manière à pouvoir contenir le volume d'eau correspondant à deux jours consécutifs sans arro­sage (les jours où des précipitations importantes se produisent et limitent les potentialités d'évapotranspiration). Une citerne de 90 m3 par exemple permettrait de stocker les 45 m3/j qui ne pourraient pas être évapotranspirés en période de pluie au sein d'un système d'arrosage de 9000 m2 de surface (sur une hypothèse pressimiste d'une ETP moyenne quotidienne de 5 mm/j). Les 30 m3/j d'effluents restant seraient alors infiltrés par un linéaire de 1600 ml de tranchées drainantes dans la partie haute du terrain (solution la plus sûre) ou de 940 ml dans le secteur bas.

Le dimensionnement de l'ensemble du dispositif pourrait être réalisé en fonction d'une estimation des volumes d'eau né­cessaires pour l'arrosage du parc du V.V.F. fournie par le paysagiste.

On veillera cependant à une pas superposer les zones affectées à l'évapotranspiration et celles destinées à l'infil­tration pour ne pas limiter l'efficacité de chacun des dispositifs.

12

Page 22: BRGMinfoterre.brgm.fr/rapports/RR-31177-FR.pdfRESUME L'Agence régionale des Antilles du B.R.G.M. a procédé à une étude géologique et hydrogéologique de faisabilité pour la

5. C O N C L U S I O N

Les investigations de terrain, fouilles à la pelle mé­canique et essais de perméabilité, menées au lieu-dit "Pierre Claire", sur la commune de Capesterre de Marie-Galante (Guadeloupe), montrent l'existence, sur les deux secteurs plans de la parcelle prospectée, d'horizons permettant la mise en place d'un assainissement autonome pour le traitement et l'élimination des 75 m3/j d'eaux usées du V.V.F. dont la construction est projetée. Il s'agit, dans le secteur bas du terrain, des niveaux de terre végétale sableuse et/ou de sable de plage rencontrés en­tre 0 et 0,8 à 1,5 m de profondeur et dont la perméabilité est de l'ordre de 220 mm/h. Dans la partie haute du terrain, il s'agit des calcaires subaffleurants, d'une perméabilité d'environ 110 mm/h. Aucune nappe dont le toit serait situé à faible profondeur n'a été mise en évidence.

Les caractéristiques physiques de ces terrains permet­tent d'envisager diverses solutions pour l'élimination des eaux usées :

- épandage et infiltration de toutes les eaux usées en partie hau­te du terrain au sein de tranchées drainantes ;

- infiltration en partie basse ou haute du terrain des eaux préa­lablement traitées comme prévu a priori au moyen d'une station d'épuration ;

- solution mixte permettant de récupérer, pour une irrigation au goutte-à-goutte des espaces verts de l'hôtel, une partie des eaux épurées au moyen de la station et d'infiltrer l'excédent au sein de tranchées drainantes.

Nous préconisons la troisième possibilité, alliant éco­nomie (gain sur l'eau d'arrosage et le linéaire de tranchées à creuser) et sûreté surtout si la plage d'infiltration est réali­sée en partie haute du terrain.

13