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Restauration de la Thure aval BTS gestion et protection de la nature option gestion des espaces naturels D’ORCHYMONT Quentin Session 2010-2012

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Restauration de la Thure aval

BTS gestion et protection de la nature option gestion des espaces naturels

D’ORCHYMONT Quentin

Session 2010-2012

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier les personnes qui m’ont soutenu tout au long de mon stage et sans qui la réalisation de ce travail n’aurait pu être envisageable. Tout d’abord, Monsieur Frédéric Dumonceau, directeur de la Maison Wallonne de la pêche, qui m’a permis de réaliser mon stage au sein de cette association. Je le remercie pour les nombreux contacts dont il m’a fait profiter, des nombreux conseils donnés, de son aide dans l’utilisation du programme ArcGIS et de l’aperçu global des mesures de gestion des espaces naturels qu’il m’a enseigné. Je remercie aussi tout particulièrement Monsieur Julien Gilles, chargé de mission à la Maison Wallonne de la pêche, pour le temps qu’il m’a consacré et pour son aide indispensable tant pour le travail de terrain que pour le travail de recherche ainsi que pour tous les inventaires et études réalisés. Un grand merci à Monsieur Jean Demoitié, secrétaire de la société de pêche « les amis de la Gaule » de Solre-sur-Sambre et à Monsieur Robert Navaux secrétaire de la société de pêche « la truite de Bersillies » de Bersillies-l’Abbaye pour leur disponibilité et les nombreux renseignements concernant le site dont ils m’ont fait part. J’adresse mes remerciements aux personnes qui m’ont apporté leur aide au sein de cette association et notamment Monsieur Bertrand Hoc (ingénieur), pour ses conseils sur la qualité de l’eau et pour son aide dans la réalisation des IBGN, Monsieur Guillaume Godin (ingénieur) et Monsieur Jonathan Plön (ingénieur) pour leur aide dans l’utilisation du programme ArcGIS, Mademoiselle Elise Munoz Torres (juriste) pour son aide dans la connaissance de la législation wallonne, Mademoiselle Bérangère Englebin (secrétaire et comptable), toutes les personnes de la FSPFB (Fédération Sportive des Pêcheurs Francophones de Belgique) ainsi que le conseil de filière wallonne piscicole pour leur aide précieuse dans ma recherche de documentation. Je remercie aussi Monsieur Julien Legrand et Monsieur Olivier Colette (contrat de rivière Sambre et affluents), Monsieur Delaere (agent D.N.F. au cantonnement de Thuin), Mr Devergnies (direction des cours d’eau non naviguables), Madame Marta Martinez Guerra (cellule géologie au service public wallon), Monsieur Jean-Luc Vandepontseele (météorologue) ainsi que Monsieur Didier Jacques. Enfin je tiens à remercier ma famille et mes amis qui m’ont soutenu et aidé au cours de la réalisation de ce travail.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION .......................................................................................................... 1

I/ LA THURE, UN ESPACE RICHE ET DIVERSIFIE ............................................................. 2

A) Ma structure d’accueil la Maison Wallonne de la pêche ................................................ 2 B) Généralités .................................................................................................................. 2

1. Description de la Thure ...................................................................................................... 2 2. Localisation du site ............................................................................................................. 3 3. Statuts du site ..................................................................................................................... 3

C) Environnement et patrimoine naturel ........................................................................... 4 1. Le milieu physique .............................................................................................................. 4 2. La biocénose ....................................................................................................................... 8 3. Le cadre sociologique, économique et culturel ................................................................. 11

II/ LA THURE, UN SITE EN PERIL................................................................................... 14

A) Diagnostic .................................................................................................................... 14 1. Radiers ................................................................................................................................ 14 2. Ouvrages ............................................................................................................................. 15 3. Accès bovins ....................................................................................................................... 16 4. Plantes exotiques envahissantes ........................................................................................ 17 5. Rejets et pompages ............................................................................................................ 18 6. Embâcles ............................................................................................................................. 19 7. Seuils ................................................................................................................................... 20 8. Déchets ............................................................................................................................... 20

B) Evaluation de la valeur patrimoniale ............................................................................. 21 1. Les habitats ......................................................................................................................... 21 2. La faune .............................................................................................................................. 21 3. La flore ................................................................................................................................ 24

C) Fixation des objectifs .................................................................................................... 24

III/ COMMENT AMELIORER LA QUALITE ECOLOGIQUE DE LA THURE DANS UNE REGION OU LES PRESSIONS AGRICOLES ET URBAINES SONT IMPORTANTES ? ........................... 26

A) Propositions de gestion ................................................................................................ 26 1. Conserver les habitats et les espèces patrimoniales ......................................................... 26 2. Améliorer la qualité de l’eau .............................................................................................. 27 3. Eliminer ou limiter la propagation des plantes exotiques envahissantes .......................... 28 4. Restaurer une zone intéressante en milieu agricole .......................................................... 28 5. Responsabiliser les usagers à la protection du site ............................................................ 30

B) Présentation individuelle des actions et aménagements choisis .................................... 30 1. Localisation des aménagements ........................................................................................ 30 2. Les actions et aménagements ............................................................................................ 31

C) Plan de travail et coût de la gestion .............................................................................. 39 1. Plan de travail ..................................................................................................................... 39 2. Coût de la gestion ............................................................................................................... 40

CONCLUSION .............................................................................................................. 42

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INTRODUCTION

« C’est un trou de verdure où chante une rivière, accrochant follement aux

herbes des haillons d’argent… » Ce cadre enchanteur décrit par Arthur Rimbaud dans son poème Le dormeur du Val pourrait très bien s’appliquer à la Thure. En effet, cette petite rivière transfrontalière de France et de Belgique coule paisiblement en traversant prairies, forêts et de charmants petits villages. Malheureusement, l’urbanisation et l’exploitation agricole de plus en plus intensives menacent cet équilibre écologique. Les fédérations de pêche, par le biais de la Maison Wallonne de la Pêche ont pour objectif la revalorisation de la Thure et la restauration de ses habitats. Ce projet pilote s’inscrit dans le cadre de la réintroduction de truites fario de souche « sauvage » dans le bassin de la Thure, et pourrait servir d’exemple pour solutionner des problèmes similaires sur d’autres petites rivières. J’ai trouvé intéressant de m’investir dans cette mission. Après une étude approfondie du site et le constat d’une rivière en péril, j’ai voulu faire des propositions d’aménagements et d’actions à réaliser sur le cours d’eau afin que celui-ci retrouve un bon équilibre écologique.

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I/ LA THURE, UN ESPACE RICHE ET DIVERSIFIE

A) MA STRUCTURE D’ACCUEIL, LA MAISON WALLONNE DE LA PECHE La Maison Wallonne de la pêche est une association sans but lucratif (asbl). Elle a été créée en 2001, et son siège se trouve à Namur. Cette association regroupe 25 fédérations territoriales de Wallonie. Ses objectifs sont aussi bien d’ordres environnemental, social qu’économique : Il s’agit de la protection et la restauration des milieux aquatiques, la protection des espèces sensibles, la formation, la sensibilisation et l’information des pêcheurs, la promotion de la pêche, le développement du tourisme vert etc… Cette association contribue aussi à l’élaboration du dispositif législatif et réglementaire de protection de l’environnement et de développement de la pêche.

B) GENERALITES

1. Description de la Thure

La Thure est une rivière belge et française d’une vingtaine de kilomètres qui prend sa source en Belgique dans la commune de Sivry-Rance. Elle quitte ce pays à Grandrieu et traverse les communes de Cousolre et Hestrud dans le département du Nord en France. Elle retourne ensuite en Belgique à Bersillies-l’Abbaye avant de se jeter dans la Sambre à Solre-sur-Sambre (commune d’Erquelinnes). La Thure est un cours d’eau non navigable classé en première catégorie en Wallonie. C'est-à-dire qu’elle est gérée au niveau régional. C’est aussi une rivière de première catégorie piscicole, en effet, le peuplement piscicole dominant est constitué de salmonidés.

Thure

Voir annexe 1 : La Thure (ci-contre)

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La superficie de son bassin versant est de 76 km² dont 27 km² en Belgique et 49 km² en France. Son régime est pluvial. C’est-à-dire qu’il est caractérisé par des eaux basses en été et hautes en hiver. Les tronçons à courant assez rapide et modéré dominent. La profondeur moyenne est de 50 à 60cm. On rencontre aussi quelques courants superficiels (20cm) et rapides. Les endroits à courant lent et plus profonds (80cm) sont assez nombreux avec de temps en temps un gouffre. Dans sa majorité, le fond de la Thure est graveleux voir caillouteux. Néanmoins, dans les zones lentiques le substrat est sableux voir vaseux.

2. Localisation du site

Le tronçon étudié se situe en Belgique sur la commune d’Erquelinnes entre Bersillies-l’Abbaye et Solre-sur-Sambre, juste en aval du retour en Wallonie de la rivière. Cette partie est étudiée car elle comporte une zone très intéressante sur le point écologique et une zone Natura 2000, malgré des pressions agricoles et urbaines très importantes. Voir annexe 1 : La Thure (à gauche de la p 2)

3. Statuts du site

Natura 2000 Une partie du tronçon étudié est en Natura 2000. La zone d’étude est concernée par une zone spéciale de conservation (ZSC). C’est-à-dire qu’elle repose principalement sur la directive européenne « habitats » 92/43/CEE. Cette ZSC a été créée en janvier 2004, et se nomme « Vallée de la Thure (Erquelinnes) ». Son code est le BE32047B0, et sa superficie est de 10 ha.

La Thure. (Q. d’Orchymont)

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Cette zone Natura 2000 a été mise en place en raison de la présence d’une forêt alluviale à aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et frênes communs (Fraxinus excelsior) relativement bien conservée dans une région où les pressions agricoles et urbaines sont importantes. Mais aussi en raison de la présence du chabot (Cottus gobio). Voir annexe 2 : Localisation de la ZSC de la vallée de la Thure (ci-contre)

SGIB (Site de grand intérêt biologique) La vallée de la Thure est aussi un site de grand intérêt biologique. Les SGIB sont définis s’ils abritent au moins une espèce rare, menacée ou protégée, et/ou un habitat rare, menacé ou protégé, ou se caractérisent par une grande diversité biologique ou un excellent état de conservation. Les SGIB sont définis par la DEMNA (le Département de l’Etude du Milieu Naturel et agricole). Cette désignation ne correspond pas à un statut de protection au niveau légal mais plutôt à un inventaire scientifique du patrimoine biologique. Ce sont l’équivalent des ZNIEFF en France. C) ENVIRONNEMENT ET PATRIMOINE NATUREL

1. Le milieu physique

Topographie La Thure est un cours d’eau de plaine. C'est-à-dire que sa pente est relativement faible : de l’ordre de 3,85%o.

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Climat La Thure est concernée par un climat tempéré océanique dégradé. Celui-ci subi à la fois des influences océaniques et continentales. Il se caractérise par une amplitude thermique importante : il fait relativement froid en hiver, janvier étant le mois le plus froid et chaud en été, le maximum est atteint en juillet et août. Les précipitations sont fréquentes mais de faible intensité. Des pics de précipitations étant observés à la fin de l’été et à l’automne. Le vent est aussi moins violent par rapport au climat océanique.

Ce diagramme ombrothermique a été réalisé à partir des moyennes mensuelles de températures et de précipitations entre janvier 2009 et mai 2011 de la commune d’Hestrud dans le département du Nord. Il est donc basé sur 2 ans ½ de relevés, ce qui est court pour avoir une idée globale du climat, mais il nous donne néanmoins un aperçu de la situation locale.

L’eau

IBGN (indice biologique global normalisé) L’indice biologique global normalisé permet de faire un diagnostic de la qualité biologique de l’eau à partir de l’analyse des peuplements de macro-invertébrés benthiques (Ce sont les invertébrés visibles à l’œil nu et inféodés au substrat de la rivière).

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Pour réaliser les prélèvements sur le terrain, il faut attendre que les conditions hydrologiques soient stables. Or, sur la Thure il y a eu de violents orages mi-mai 2011. C’est pourquoi nous n’avons fait les prélèvements que le mardi 31 mai 2011. Pour étudier la rivière, quatre stations stratégiques ont été définies : dans Bersillies-l’Abbaye (en amont du tronçon étudié), dans la zone la plus intéressante pour la faune piscicole (alternance de radiers à courant rapide et de courants lents et profonds), en aval d’une carrière, et enfin, dans Solre-sur-Sambre. Les stations définies ont une longueur correspondant à 10 fois la largeur du lit mouillé. Sur chaque station, un prélèvement est réalisé par habitat trouvé. Un habitat se caractérise par un couple vitesse/substrat. Le maximum d’habitats par station étant de 8. Pour les prélèvements, nous avons utilisé un filet de surber à mailles de 500 µm et de 1/20 m² de surface de prélèvement. La détermination a été réalisée grâce à plusieurs clés de détermination :

Evaluation biologique de la qualité des cours d’eau éditée par le centre technique et pédagogique de l’enseignement de la communauté française.

Invertébrés d’eau douce systématique, biologie, écologie de Henry Tachet, Philippe Richoux, Michel Bournaud et Philippe Usseglio-Polatera édité par le CNRS.

Voir annexe 3 : Tableau synthétique des macro-invertébrés identifiés Le calcul de l’IBGN est ensuite réalisé par station grâce à la formule suivante :

IBGN = groupe faunistique indicateur + classe de variété – 1

IBGN1=3+6-1=8 ; IBGN2=8+7-1=14 ; IBGN3=6+6-1=11 ; IBGN4=3+4-1=6 Pour la cartographie des résultats, chaque station s’est vue affectée d’une couleur, suivant la valeur de l’IBGN, et une classe de qualité :

IBGN ≤ 4 5 à 8 9 à 12 13 à 16 ≥ 17

couleur rouge orange jaune vert bleu

qualité mauvaise médiocre moyenne bonne Très bonne

Voir annexe 4 : IBGN réalisés sur la Thure aval (ci-contre)

Analyse des résultats obtenus

La station 1 se trouve en amont du site étudié, à Bersillies l’Abbaye. Son IBGN est

de 8. L’eau est de médiocre qualité biologique. Cela s’explique par le fait du grand nombre de rejets domestiques et d’un exutoire de route se jetant dans la Thure sur le territoire de la commune. Ces rejets entraînent une dégradation de la qualité chimique de l’eau et donc une diminution de la diversité biologique. En effet, les taxons bio-indicateurs les plus exigeants disparaissent.

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La station 2 est placée juste en amont d’une carrière sur le tronçon le plus

intéressant au niveau écologique. Elle a un IBGN de 14. L’eau est de bonne qualité biologique. En effet, en amont de cette station, la Thure traverse une zone boisée. Celle-ci joue un rôle de filtre : les eaux sont épurées naturellement par piégeage biologique des apports en nitrates et phosphates. De plus, au niveau de la station, il y a une alternance de nombreux radiers et de nombreuses fosses. La Thure a aussi un parcours très sinueux à cet endroit. Il y a donc une grande diversité d’habitats, et ainsi une grande diversité biologique.

La station 3 est située en aval d’une carrière. Elle a obtenu un IBGN de 11. L’eau

est de moyenne qualité biologique. Les sédiments rejetés par la carrière se déposent au fond de la rivière, augmentant ainsi l’envasement. Ils colmatent aussi les zones de frayères. Cela entraîne une diminution de la diversité des habitats et donc une diminution de la diversité biologique de cette station.

La station 4 est localisée en aval du tronçon étudié, à Solre-sur-Sambre. Son IBGN

est de 6. L’eau est de médiocre qualité biologique. En effet, dans la commune, la rivière reçoit des eaux provenant de rejets domestiques ou bien d’exutoires de route. Des embâcles et des accès à la rivière pour les bovins sont aussi présents en amont de la station. De plus, cette partie se situe dans la zone qui subit la plus forte pression agricole (beaucoup de cultures). Tous ces facteurs regroupés participent à la perte de diversité des habitats, et donc à la perte de diversité biologique.

Hydrologie Le potentiel hydrogène (pH) relevé est de 8,2. C’est un pH faiblement basique. Il indique une eau plutôt alcaline et minéralisée. La concentration en oxygène dissout n’a pas été mesurée. Par ailleurs, la présence de nombreux seuils tout au long du parcours de la Thure assure la bonne oxygénation de l’eau de la rivière. La turbidité de l’eau est relativement élevée. C’est à dire que l’eau est chargée de particules en suspension. Ce phénomène est dû en grande partie aux rejets émanant des deux carrières présentes sur le parcours de la rivière. Lors de fortes pluies, le phénomène est d’autant plus marqué. En effet, l’eau prend une couleur blanche, laiteuse et devient complètement trouble.

Rejets de carrière sur la Thure (Q. d’Orchymont)

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La géologie et la pédologie

La géologie La géologie du site est composée par des alluvions modernes d’âges holocène et actuel. Ce sont des galets, graviers, sables, argiles et limons qui sont le résultat de l’érosion du substrat local et régional tout au long de la plaine alluviale. Leur texture est assez variable. On peut observer sur un même profil des couches successives différentes. Voir annexe 5 : Carte géologique

La pédologie Les sols sont de types bruns alluviaux. Ils sont situés généralement à proximité même du cours d’eau et ont pour origine les dépôts réalisés par celui-ci au cours des crues. Ils sont pourvus d’une nappe fortement battante (en relation avec les crues et l’étiage de la rivière). Ce sont des sols riches en limons et bien alimentés en eau. La production d’humus de type « mull » est forte. La partie supérieure du profil reste relativement bien aérée en période sèche mais est suffisamment alimentée en eau par le phénomène d’ascension capillaire, permettant ainsi une bonne minéralisation de la matière organique. De ce fait, la surface du sol ne contient pas une couche humifère trop excédentaire. La bonne oxygénation de l’eau de la nappe, de par sa circulation suffisante, empêche tout phénomène d’hydromorphie.

2. La biocénose

La faune Voir annexe 6 : Liste de la faune présente sur le site La vallée de la Thure possède des milieux naturels diversifiés et préservés comme sa ripisylve. Cet écotone est particulièrement attractif pour une faune variée et joue un rôle de corridor biologique, l’effet refuge jouant également un rôle important en comparaison des milieux assez banals présents aux alentours. J’ai procédé à l’identification de la faune par l’observation directe sur le terrain, mais aussi de façon indirecte à l’aide d’indices de présence (plumes, traces de déplacements, excréments). Certains oiseaux ont également été identifiés grâce à leur chant.

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On trouve dans la vallée de la Thure une diversité importante de l’avifaune : 50 espèces observées. Parmi elles on trouve aussi bien des espèces inféodées aux petites rivières comme le cincle plongeur (Cinlus cinclus) ou encore la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) que des espèces cavernicoles comme la sittelle torchepot (Sitta europaea), mais aussi les espèces de mésanges (Parus sp.).

Cincle plongeur Cinclus cinclus (Q. d’Orchymont) Mésange charbonnière Parus major (Q. d’Orchymont)

Les grands mammifères comme le sanglier (Sus scrofa) et le chevreuil (Capreolus capreolus) peuvent être rencontrés assez fréquemment puisqu’ils sont présents dans les forêts caducifoliées des alentours. Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) et le lièvre brun (Lepus europaeus) sont également communs dans le bocage de la vallée. L’ichtyofaune de la rivière Thure est diversifiée. En effet, on remarque la présence d’espèces piscicoles inféodées aux rivières à courant rapide comme la truite fario (Salmo trutta) ou le chabot commun (Cottus gobio). Ces deux espèces ont des besoins spécifiques : une eau fraîche, bien oxygénée et peu profonde avec un fond graveleux ou caillouteux. De par ses conditions, la Thure est donc un habitat idéal pour ces poissons. Mais on peut également rencontrer des espèces plus généralistes comme les cyprinidés dont fait partie le gardon (Rutilus rutilus) ou encore la perche commune (Perca fluviatilis). Ces derniers sont essentiellement présents dans les zones plus profondes où le courant est moins fort. La truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) est aussi présente. Des individus sont régulièrement déversés dans la rivière pour la pêche.

Chabot commun Cottus gobio (Q. d’Orchymont)

La ripisylve accueille également un grand nombre d’insectes. En effet ceux-ci y trouvent un abri, de la nourriture et un lieu de reproduction. On observe notamment des lépidoptères et des odonates. 10 espèces de papillons ont été vues dont le moiré sylvicole (Erebia aethiops), espèce protégée en Wallonie, ainsi que 2 espèces de demoiselles comme le caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) et une espèce de libellule, la libellule déprimée (Libellula depressa).

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La flore Voir annexe 7 : Liste de la flore présente sur le site La flore présente dans la vallée de la Thure est diversifiée et variée. En effet, on peut trouver aussi bien des plantes inféodées aux milieux humides, d’autres inféodées aux milieux forestiers, d’autres encore qui poussent de préférence dans les prairies et les terrains ouverts. On trouve également des espèces pionnières comme le tussilage (Tussilago farfara) qui s’installe sur les terrains érodés aux alentours des carrières. J’ai procédé à l’identification de la flore de la ripisylve. Pour ce faire, j’ai parcouru la rivière en linéaire en inventoriant toutes les espèces floristiques présentes sur les berges de la rivière et jusqu’à 5 m de la crête de berge. La largeur de la ripisylve ne dépassant pas cette mesure. Cette diversité floristique est liée à la fonction d’écotone de la ripisylve. Celle-ci joue en effet un rôle d’interface entre des milieux humides, ouverts, forestiers ou encore exploités. La ripisylve est caractérisée par des successions végétales, essentiellement dues aux battements de la nappe phréatique. En effet, sur les berges du cours d’eau, on va d’abord rencontrer des hélophytes comme l’iris faux-acore (Iris pseudacorus), le jonc épars (Juncus effusus), la baldingère faux-roseau (Phalaris arundinacea) ou encore la laîche à épis pendants (Carex pendula). Ensuite, viendront les ligneux comme l’aulne glutineux (Alnus glutinosa) et les saules (Salix sp.). En effet, ces espèces résistent bien à l’asphyxie par inondation. Enfin, plus haut sur la berge, on rencontrera le frêne élevé (Fraxinus excelsior), les érables (Acer sp) ou encore le chêne pédonculé (Quercus robur). Ces espèces n’ont pas ou très rarement les pieds dans l’eau.

Iris faux-acore Iris pseudacorus et aulne glutineux Alnus glutinosa (Q. d’Orchymont)

Couple de caloptéryx vierge Calopteryx virgo (Q. d’Orchymont) Moiré sylvicole Erebia aethiops (Google image)

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On peut également trouver un hydrophyte sur la Thure, dans sa partie la plus basse (500 m en amont du château de Solre-sur-Sambre). Il s’agit du myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum). En effet, le cours d’eau à cet endroit est plus profond, le courant y est moins fort, et donc la vase s’y accumule.

(F. et Q. d’Orchymont)

Dans la vallée de la Thure, quatre espèces de plantes exotiques envahissantes sont présentes : la balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera), la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), le séneçon du cap (Senecio inaequidens) et le buddleia de David (Buddleja davidii). Les deux premières étant les plus problématiques car poussant sur les berges du cours d’eau.

3. Le cadre sociologique, économique et culturel

Les acteurs

La maison Wallonne de la pêche : Cette association intervient au niveau régional. Elle a une logique technico-administrative. Elle intervient sur la Thure en travaillant avec les fédérations de pêche sur le projet de restauration de la rivière.

Contrat de rivière Sambre et affluents : C’est un regroupement des acteurs du bassin versant de la Sambre qui a pour but une gestion concertée de la Sambre et de ses affluents. Il intervient au niveau du bassin versant de la Sambre et a une logique technico-administrative.

Fédérations de pêche : Ce sont des regroupements de pêcheurs. Elles ont une logique écologique et interviennent au niveau local. Leur but est d’entretenir le cours d’eau et de conserver ou de favoriser la capacité d’accueil de la rivière pour l’ichtyofaune.

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Pêcheurs : Ils interviennent au niveau local sur la Thure. Ils ont une logique d’usage. Ils pêchent la rivière et se promènent sur ses berges. Certains participent également à la pollution du cours d’eau (déchets) ou encore à son aménagement (création de seuils, d’abris sous berges etc…).

Riverains : Les riverains sont les personnes résidant aux abords de la rivière. Ils interviennent donc au niveau local et ont une logique d’usage. Ils se promènent sur les berges du cours d’eau et participent également à la pollution de celui-ci (déchets, rejets domestiques etc…).

Carrières : Les carrières exploitent les terrains aux abords de la Thure. Elles ont une logique économique et interviennent au niveau local. Elles pratiquent des pompages et des rejets dans la rivière.

Agriculteurs : Les agriculteurs interviennent au niveau local. Ils ont une logique économique. Ils possèdent des terrains sur les berges du cours d’eau. Dans la plupart des cas, les berges ne sont pas protégées (Les bêtes vont boire à la rivière, les clôtures ne sont pas installées etc…).

La direction des cours d’eau non navigables : C’est la région wallonne. Elle intervient donc au niveau régional et a une logique technico-administrative. C’est également le gestionnaire du site. Elle met en place des plans de gestion, elle entretient les berges et la ripisylve (activités sylvicoles), elle met en œuvre des actions de gestion et veille au respect de la loi.

La Thure

Local

Fédérations de pêche

Pêcheurs

Riverains

Carrières

Agriculteurs

Maison Wallonne de la pêche

Logique technico-administrative Logique économique Logique écologique

Logique d’usage

Bassin versant de la Sambre

Contrat de rivière Sambre et affluents

Direction des cours d’eau

non navigables (Gestionnaire)

Régional

Pompages et rejets

Entretien, surveillance

Promenade, pollution

Promenade, entretien, pollution

Entretien, rempoissonnement

Etudes

Erosion des berges

Entretien, études

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Le patrimoine historique du site A l’époque, la Thure portait le nom de Streute à Bersillies-l’Abbaye.

Le patrimoine bâti Aux environs de la Thure ont été trouvés quelques silex et microlithes de l’âge de pierre ainsi qu’une hachette polie à adapter dans du bois de cerf. A Solre-sur-Sambre, une nécropole gallo-romaine a été découverte, ainsi qu’un fragment de vase datant de la fin de l’âge de bronze. La rivière a aussi donné son nom à une abbaye, aujourd’hui disparue, l’abbaye de la Thure, qui se trouvait à mi-chemin entre Solre-sur-Sambre et Bersillies-l’Abbaye. Cette abbaye a été construite au XIIIème siècle. En 1796, Elle cesse d’exister en tant qu’Abbaye. Aujourd’hui, il n’en reste plus que la grange. Le château fort de Solre-sur-Sambre date de la fin du XIIIème et du début du XIVème siècle. On le doit aux Barbençon. C’est l’un des châteaux féodaux les plus remarquables de la province du Hainaut. Il est situé à Solre-sur-Sambre à la confluence de la Thure et de la Sambre. Ses douves sont alimentées par la Thure.

Le patrimoine oral La légende du Gouffre Lannoy, est une histoire destinée à effrayer les petits enfants. En effet, on raconte qu’à Solre-sur-Sambre, la Thure forme un gouffre qui a plus de 25 mètres de profondeur. On raconte également que ce gouffre aspire tout ce qui passe à proximité.

Le château de Solre-sur-Sambre (Q. d’Orchymont)

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II/ LA THURE, UN SITE EN PERIL

A) DIAGNOSTIC J’ai réalisé un diagnostic de la Thure aval en parcourant le tronçon étudié dans toute sa longueur. Grâce à un GPS, j’ai relevé les positions d’un certain nombre d’éléments permettant de comprendre l’état actuel de la rivière : les radiers, les ouvrages, les accès bovins, les plantes exotiques envahissantes, les rejets et pompages, les embâcles, les seuils, ainsi que les déchets. En effet, ces éléments peuvent être des atouts ou des points noirs pour le cours d’eau. J’ai ensuite réalisé des cartographies montrant la répartition de ces différents éléments sur le site, à l’aide d’un logiciel SIG (ArcGIS).

1. Radiers Voir annexe 8 : Radiers de la Thure aval (ci-contre)

Atouts Un radier est une zone du cours d’eau où le courant est rapide, la hauteur d’eau faible (10 à 30 cm), et le fond composé de graviers assez grossiers, c'est-à-dire de la taille d’une noisette à celle d’une noix. Les radiers sont notamment le lieu où viennent frayer les truites fario (Salmo trutta) ou encore les vandoises (Leuciscus leuciscus) présentes sur le site, mais ils sont aussi très riches en invertébrés comme les éphémères ou les trichoptères. Il est donc important de les préserver. Le tronçon de la Thure inventorié est riche en radiers puisqu’il en a été compté 57. La zone la plus intéressante se situe entre les 2 carrières car elle représente près de la moitié des radiers repérés sur 1 km de cours d’eau. De plus, cette partie de la rivière est riche en habitats pour toute la faune aquatique.

Point noir Mais, la majorité des radiers ont un degré de colmatage important. Cela signifie que des sédiments sont déposés sur ceux-ci et entraînent une mauvaise circulation de l’oxygène à l’intérieur du radier. Une des conséquences de ce phénomène est l’asphyxie des œufs de poissons.

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2. Ouvrages Voir annexe 9 : Ouvrages de la Thure aval (ci-contre)

Points noirs Des ouvrages sont parsemés sur la Thure. 4 barrages ont été recensés entre Bersillies-l’Abbaye et Solre-sur-Sambre. Aucun n’est totalement infranchissable. Certains le sont temporairement ou partiellement. Ces ouvrages ne sont pour la plupart plus utilisés et présentent un état dégradé. Seul le barrage du château de Solre-sur-Sambre (en haut sur la carte) sert encore à alimenter les douves de celui-ci. Les obstacles infranchissables sont ceux atteignant une hauteur égale ou supérieure à 45 cm, hauteur que les poissons ne savent pas franchir. La franchissabilité d’un obstacle dépend aussi de la taille du poisson, des caractéristiques du barrage (longueur, pente, débit de l’eau) et de la présence ou non d’une fosse d’appel en aval de l’ouvrage. Les obstacles infranchissables ne sont donc pas en accord avec la décision M (2009) 1 relative à la libre circulation des poissons dans les réseaux hydrographiques Benelux du 16/06/2009 du Comité des Ministres de l’Union économique Benelux.

Le premier barrage (en haut de la carte) qui sert à alimenter les douves du château de Solre-sur-Sambre, n’est franchissable qu’en hiver. En effet, les vannes sont alors ouvertes pour prévenir tout phénomène d’inondation. Le problème de la libre circulation de la faune aquatique se pose alors le reste de l’année.

Le second ouvrage (juste en dessous du premier), est franchissable toute l’année.

En effet, des aménagements y ont été réalisés pour permettre aux poissons de circuler librement. Des seuils successifs ont été mis en place en aval de l’ouvrage ce qui permet de remonter le niveau d’eau et de ramener la hauteur de chute à quelques centimètres.

Le troisième barrage (en dessous du second), est temporairement infranchissable.

En effet, il dispose d’un trop-plein franchissable par la faune aquatique mais celui-ci est complètement obstrué par un embâcle. Une fois celui-ci enlevé, le risque qu’un autre vienne prendre sa place est grand, car la majorité du courant passe par cet espace étroit et si une branche venait se coincer dans le trop-plein, un nouvel embâcle apparaîtrait certainement.

Enfin, le dernier ouvrage (en bas de la carte), est franchissable toute l’année. En

effet, le barrage ne s’étend pas sur toute la largeur de la rivière et un seuil en bêton en pente douce a été réalisé. Celui-ci permet à la faune présente dans le cours d’eau de franchir l’obstacle. De plus, les vannes de l’ouvrage sont régulièrement ouvertes.

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3. Accès bovins Voir annexe 10 : Accès bovins de la Thure aval (ci-contre)

Points noirs Les accès de bovins au cours d’eau sont abondants dans les systèmes prairiaux. On en a recensé 16 sur la Thure entre les deux villages. Plus de la moitié de ceux-ci se trouvent sur une prairie située entre les deux carrières au niveau de la zone la plus intéressante sur le plan écologique. Cependant, dans la législation wallonne, il est mentionné que selon l’article 8 de l’arrêté royal du 5 août 1970 portant le règlement général des cours d’eau non navigables : « Les terres situées en bordure d’un cours d’eau à ciel ouvert et servant de pâtures, doivent être clôturées de telle sorte que le bétail soit maintenu à l’intérieur de la pâture… ». Cette législation reste cependant très peu appliquée. L’existence des accès bovins dans les cours d’eau constitue un risque non négligeable pour les troupeaux de bovins qui se voient directement exposés à des risques sanitaires (pollution des eaux). De plus, le milieu naturel est altéré : dégradation des berges par le piétinement, colmatage du lit du cours d’eau et donc destruction des habitats de la faune aquatique, et problèmes de qualité des eaux superficielles (notamment à cause des déjections bovines).

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4. Plantes exotiques envahissantes Voir annexe 11 : Plantes exotiques envahissantes de la Thure aval (ci-contre)

Points noirs Depuis quelques années, est apparu un nouveau problème concernant les cours d’eau : les plantes exotiques envahissantes. Certaines ont la capacité de coloniser très rapidement le bord des rivières. Parmi elles, deux espèces sont présentes sur les bords de la Thure. Il s’agit de la balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) et de la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum). D’autres espèces invasives colonisent plutôt les carrières. La Thure en compte deux le long de ses berges. On a donc relevé la présence de deux autres espèces exotiques envahissantes sur les rives du cours d’eau : le séneçon du cap (Senecio inaequidens) et le buddleia de David (Buddleja davidii). Ces plantes ont une capacité de colonisation et de développement très importante au détriment des espèces indigènes. Les zones colonisées voient donc leur biodiversité baisser fortement car les espèces locales sont supplantées par l’arrivée de ces nouvelles espèces. Sur la Thure, c’est la balsamine de l’Himalaya qui pose le plus problème car elle a déjà colonisé de larges secteurs de berges. Pour le moment la berce du Caucase ne compte qu’un seul pied sur les rives du cours d’eau, il est donc facile de s’en débarrasser, mais cette situation pourrait très vite changer. Le Buddleia de David et le séneçon du cap restent pour le moment localisés sur certains secteurs proches des carrières.

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5. Rejets et pompages Voir annexe 12 : Rejets de la Thure aval (ci-contre)

Points noirs Les rejets recensés sur la Thure sont en majorité des rejets domestiques. Ils sont donc concentrés au niveau des communes de Bersillies-l’Abbaye et de Solre-sur-Sambre traversées par le cours d’eau. La plupart de ces rejets ne sont plus en activité suite à la création des stations d’épuration. Néanmoins, il en reste encore certains qui fonctionnent toujours. Ils sont au nombre de 6. La qualité de l’eau peut ainsi s’en voir dégradée. Les dispositions réglementaires relatives à l'assainissement ont été regroupées dans le code de l’eau par arrêté du Gouvernement wallon du 03 mars 2005. Certains exutoires de route se jettent aussi dans la Thure. 5 ont été repérés. Ils déversent des eaux qui ont ruisselé sur la route. Celles-ci sont chargées en hydrocarbures. Ce qui dégrade encore la qualité de l’eau. Au niveau des deux carrières on peut aussi repérer 4 rejets. Les eaux qui en sortent sont fortement chargées en matières en suspension. A ces endroits, la turbidité est élevée. Ces rejets peuvent aussi être à l’origine de l’envasement du lit du cours d’eau. Des pompages domestiques sont recensés sur la Thure sans grande importance sur le débit du cours d’eau. Ils n’ont donc pas été cartographiés.

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6. Embâcles Un embâcle est une accumulation de débris (organiques ou artificiels) qui vont obstruer totalement ou en partie le lit de la rivière et perturber le bon écoulement de l’eau. Ils sont créés le plus souvent par un arbre tombé dans le cours d’eau ou bien une clôture placée en travers de la rivière. Ce phénomène est amplifié lors des crues. Certains embâcles peuvent avoir des effets bénéfiques sur le milieu aquatique, d’autres, au contraire perturbent énormément celui-ci. Sur le tronçon de la Thure étudié, il en a été recensé 12 qui perturbent le bon fonctionnement du milieu aquatique.

Atouts Certains embâcles n’obstruent pas totalement le lit de la rivière. Ils présentent un intérêt en termes d’abris pour la faune aquatique. De plus, ils contribuent à l’approvisionnement en matières organiques nécessaires à certains macro-invertébrés benthiques.

Points noirs D’autres, au contraire, obstruent totalement le lit du cours d’eau et ont une hauteur infranchissable pour la faune aquatique. Ils sont donc des obstacles à la libre circulation de la faune et notamment de l’ichtyofaune. Les embâcles peuvent également provoquer des inondations en augmentant le niveau d’eau en amont causé par un ralentissement de l’écoulement de l’eau. Enfin, ils peuvent créer un envasement du lit de la rivière. En effet, en ralentissant le courant, les embâcles favorisent le dépôt de sédiments et ainsi le colmatage du lit du cours d’eau (comme les radiers).

Exemples d’embâcles sur la Thure aval (Q.d’Orchymont)

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7. Seuils

Atouts Un seuil est un affleurement rocheux en travers de la rivière qui modifie la hauteur de la lame d’eau. Le tronçon du cours d’eau inventorié en est très riche. En effet, il en a été recensé près de 58. Ce sont pour la plupart, des seuils créés par l’Homme afin d’augmenter la hauteur de la ligne d’eau en amont et de créer des petites fosses à poissons, facilitant la prise pour les pêcheurs. Mais certains sont naturels, créés par les affleurements rocheux. Ces seuils ont plusieurs intérêts. Premièrement, ils assurent la bonne oxygénation du cours d’eau car la lame d’eau est sans cesse remuée. Deuxièmement, ils cassent la monotonie du courant et permettent une diversification du faciès de la rivière. En effet, ils créent des courants plus forts, des contre-courants, des fosses en aval et assurent ainsi une diversification des habitats propices à l’installation d’une faune diversifiée.

8. Déchets

Points noirs Quelques zones de concentration des déchets ont été repérées sur la Thure. Principalement au niveau de deux villages. Il s’agit pour la plupart de déchets domestiques (pneus, cannettes…), qui se retrouvent coincés en grand nombre dans les embâcles. Un amas de déchets verts a également été trouvé à Solre-sur-Sambre. Celui-ci pourrait être emporté par les crues et former rapidement des petits embâcles qui augmenteraient le niveau de l’eau et donc le risque d’inondations. Les amas de déchets sont également contraires à toute notion de paysage. En effet, ils entraînent une pollution du cours d’eau, mais également une pollution visuelle. Le rejet de tout déchet dans les cours d’eau est sanctionable par les autorités communales.

Déchets sur la Thure aval (Q.d’Orchymont)

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B) EVALUATION DE LA VALEUR PATRIMONIALE

1. Les habitats

Voir annexe 13 : Carte des habitats de la Thure aval La vallée de la Thure est une zone urbanisée, mais elle subit également une forte pression agricole. En effet, de grandes cultures céréalières se trouvent dans cette vallée ainsi que beaucoup de pâtures où bovins et équins s’y rencontrent en nombre. Néanmoins, on peut remarquer que certains habitats très intéressants sur le plan écologique sont aussi présents dans cette vallée.

Cours d’eau rapide (code WalEUNIS : C2.2, code CORINE biotope : 24.1). Ce milieu se caractérise par un courant rapide, une pente plus ou moins forte et une température plutôt fraîche. Il abrite des espèces comme le chabot, la truite fario, ou encore le cincle plongeur et le caloptéryx vierge.

Forêt alluviale (linéaire dégradée) à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (code WalEUNIS : G5.1aa, code CORINE biotope : 44.3, code Natura 2000 : 91E0* habitat prioritaire, Annexe 1 Directive Habitats-Faune-Flore). Ce milieu possède une grande richesse floristique et faunistique. Il est caractérisé par la présence d’aulnes glutineux (alnus glutinosa) et de frênes communs (fraxinus excelsior). La strate herbacée est également d’une grande richesse. Il abrite de nombreuses espèces d’insectes (lépidoptères, odonates…), mais aussi d’oiseaux. De plus, cette végétation rivulaire a de nombreux rôles comme le maintien des berges ou encore la lutte contre l’érosion des sols et la pollution de l’eau. Le système racinaire développé présente aussi des zones de refuge et d’alimentation pour de nombreuses espèces aquatiques ou terrestres.

2. La faune

Tableau récapitulatif de la faune classée et protégée

Nom scientifique Nom vernaculaire Mondial Européen Régional

Poissons

Cottus gobio Chabot commun Liste rouge UICN (LC) Directive Habitats-Faune-

Flore : Annexe II

Décret du 06/12/01 : Annexe IV et IX

Liste rouge Wallonie (VU)

Barbus barbus Barbeau Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe IV

Liste rouge Wallonie (VU)

Salmo trutta Truite fario Liste rouge UICN (LC) Liste rouge Wallonie

(VU)

Leuciscus cephalus Chevaine Liste rouge UICN (LC) Liste rouge Wallonie

(VU)

Leuciscus leuciscus Vandoise Liste rouge UICN (LC) Liste rouge Wallonie

(VU)

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Mammifères

Erinaceus europaeus Hérisson d’Europe Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe III

Liste rouge Wallonie (LC)

Sciurus vulgaris Ecureuil roux Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe III

Liste rouge Wallonie (LC)

Capreolus capreolus Chevreuil Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

Liste rouge Wallonie

(LC)

Lepus europaeus Lièvre brun Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

Liste rouge Wallonie

(LC)

Oryctolagus cuniculus

Lapin de garenne Liste rouge UICN (NT) Liste rouge Wallonie

(LC)

Amphibiens

RANA esculenta Grenouille verte Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

Directive Habitats-Faune-Flore : Annexe V

Décret du 06/12/01 : Annexe II b

Liste rouge Wallonie (DD)

Rana temporaria Grenouille rousse Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

Directive Habitats-Faune-Flore : Annexe V

Décret du 06/12/01 : Annexe III

Liste rouge Wallonie (LC)

Salamandra salamandra

Salamandre tachetée Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe II b

Liste rouge Wallonie (LC)

Lépidoptères

Erebia aethiops Moiré sylvicole

Décret du 06/12/01 : Annexe II b

Liste rouge Wallonie (CR)

La plupart des espèces avifaunistiques étant protégées en Wallonie, je ne présente ici que celles bénéficiant de la meilleure protection.

Oiseaux

Alcedo atthis Martin-pêcheur

d’Europe

Convention de Berne : Annexe II

Liste rouge UICN (LC) Directive Oiseaux : Annexe I

Décret du 06/12/01 : Annexe I et XI

AGW du 14/07/94 : Annexe I, XI liste rouge et

XII liste noire Liste rouge Wallonie (VU)

Pernis apivorus Bondrée apivore

Convention de Berne : Annexe II

Convention de Bonn : Annexe II

CITES : Annexe A Liste rouge UICN (LC)

Directive Oiseaux : Annexe I

Décret du 06/12/01 : Annexe I et XI

AGW du 14/07/94 : Annexe I

Liste rouge Wallonie (LC)

Buteo buteo Buse variable

Convention de Berne : Annexe II

Convention de Bonn : Annexe II

CITES : Annexe A Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I

Liste rouge Wallonie (LC)

Cinclus cinclus Cincle plongeur Convention de Berne :

Annexe II Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I et XI liste rouge Liste rouge Wallonie (LC)

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Motacilla flava Bergeronnette

printanière

Convention de Berne : Annexe II

Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I et XI liste rouge Liste rouge Wallonie (VU)

Phoenicurus phoenicurus

Rougequeue à front blanc

Convention de Berne : Annexe II

Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I, XI liste rouge et

XII liste noire Liste rouge Wallonie (NT)

Luscinia megarhynchos

Rossignol philomèle Convention de Berne :

Annexe II Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I, XI liste rouge et

XII liste noire Liste rouge Wallonie (NT)

Emberiza citrinella Bruant jaune Convention de Berne :

Annexe II Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I et XI liste rouge Liste rouge Wallonie (NT)

Saxicola rubetra Tarier des prés Convention de Berne :

Annexe II Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I et XI

AGW du 14/07/94 : Annexe I et XI liste rouge Liste rouge Wallonie (VU)

Phalacrocorax carbo Grand cormoran Convention de Berne :

Annexe III Liste rouge UICN (LC)

AGW du 14/07/94 :

Annexe XII liste noire Liste rouge Wallonie (RA)

Picus viridis Pic vert Convention de Berne :

Annexe II Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I et XII liste noire Liste rouge Wallonie (LC)

Hirundo rustica Hirondelle rustique Convention de Berne :

Annexe II Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I et XII liste noire Liste rouge Wallonie (NT)

Anthus trivialis Pipit des arbres Convention de Berne :

Annexe II Liste rouge UICN (LC)

Décret du 06/12/01 : Annexe I

AGW du 14/07/94 : Annexe I

Liste rouge Wallonie (NT)

Liste Rouge :

CR (en situation critique), RA (rare), VU (vulnérable), NT (quasi menacée), DD (données déficientes), LC (préoccupation mineure)

Protections Wallonnes :

- Le décret du 6 décembre 2001 relatif à la conservation des sites Natura 2000 ainsi que de la faune et de la flore sauvages.

- L’arrêté du gouvernement wallon (AGW) du 14 juillet 1994 sur la protection des oiseaux en Région wallonne.

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Certaines espèces sont particulièrement intéressantes pour le site car elles se rencontrent principalement dans ou aux abords du milieu qui nous intéresse, le cours d’eau rapide. J’ai donc repéré un certain nombre d’espèces patrimoniales :

Chabot Truite Fario Vairon (Phoxinus phoxinus)

Martin-pêcheur d’Europe Cincle plongeur Bergeronnette des ruisseaux

Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo)

Caloptéryx vierge Calopteryx virgo (Q.d’Orchymont)

3. La flore La flore que l’on rencontre aux abords du cours d’eau et dans le cours d’eau est une flore ordinaire qui se trouve en forêt, en lisière ou encore dans les prés. Lors des inventaires, je n’ai trouvé aucune espèce protégée en Wallonie. Néanmoins, dans la ripisylve, on peut trouver une espèce intéressante pour le site : l’aulne glutineux (Alnus glutinosa). En effet, ce ligneux se rencontre typiquement dans ce genre d’habitat, à savoir, les rives d’un cours d’eau de plaine. Il est souvent associé au frêne commun (Fraxinus excelsior). Ils forment ainsi l’aulnaie-frênaie alluviale. Dans le cas de la vallée de la Thure, cet habitat est cité dans la ZSC. C) FIXATION DES OBJECTIFS La mauvaise évolution du paysage (intensification de l’agriculture, pressions urbaines plus fortes), la dégradation des habitats et la diminution de la richesse du site, sont autant de raisons qui poussent à s’occuper de sa restauration. La politique de la maison wallonne de la pêche et des fédérations de pêche étant de revaloriser la Thure et de retrouver une bonne qualité écologique, j’ai donc voulu m’investir dans ce projet.

Comment améliorer la qualité écologique de la Thure dans une région où les pressions agricoles et urbaines sont importantes ?

Poissons

Oiseaux

Odonate

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Tableau des objectifs

Pour une raison pratique, j’ai numéroté les différents objectifs de 1 à 5. Cette numérotation correspondra à la hiérarchisation des titres à venir

Objectifs à long terme Atouts et contraintes Objectifs à moyen terme

1) Conserver les habitats et les

espèces patrimoniales

- Quelques stations colonisées par les plantes exotiques envahissantes

- Présence d’une aulnaie-frênaie rivulaire

- Inventaires (faune /flore/habitats) réalisés

- Frayères colmatées - Présence d’ouvrages et

d’obstacles infranchissables pour la faune aquatique

Gérer les plantes exotiques envahissantes

Entretenir les berges et la ripisylve

Assurer la libre circulation de la faune aquatique

Restaurer les zones de fraie

Suivre la dynamique des habitats et des espèces patrimoniales

2) Améliorer la qualité de l’eau

- Présence d’espèces patrimoniales

- Rejets domestiques recensés ainsi que des rejets de carrière et des exutoires de route

- Présence importante de seuils (bonne oxygénation de l’eau)

- IBGN réalisés

Supprimer ou limiter l’impact des rejets

Suivre l’évolution de la qualité de l’eau

3) Eliminer ou limiter la propagation des plantes exotiques

envahissantes

- Quelques stations colonisées par les plantes exotiques envahissantes

- Présence d’habitats et d’espèces patrimoniales menacés

Gérer les plantes exotiques envahissantes

Suivre l’évolution des plantes exotiques envahissantes

4) Restaurer une zone intéressante en milieu agricole

- Le piétinement du lit de la rivière ainsi que des berges par le bétail a un impact négatif sur l’ensemble du cours d’eau

- Présence d’habitats et d’espèces patrimoniales menacés

Réaliser des aménagements de protection adéquats

5) Responsabiliser les usagers à la

protection du site

- Présence d’habitats et d’espèces patrimoniales menacés

- Accès facile au site - Présence de déchets sur

le tronçon inventorié

Informer les riverains du statut du site et de la gestion

Sensibiliser et faire participer le public

Surveiller le site régulièrement

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III/ COMMENT AMELIORER LA QUALITE ECOLOGIQUE DE LA THURE DANS UNE REGION OU LES PRESSIONS AGRICOLES ET URBAINES SONT IMPORTANTES ?

A) PROPOSITIONS DE GESTION

1. Conserver les habitats et les espèces patrimoniales La vallée de la Thure compte plusieurs habitats et espèces patrimoniales comme j’ai pu vous le montrer dans le chapitre précedent. En effet, on peut citer notamment l’aulnaie-frênaie alluviale et le chabot (Cottus gobio) qui sont inscrits dans la ZSC de la vallée de la Thure. On peut également trouver la truite fario (Salmo trutta) qui est l’espèce de poisson emblématique des cours d’eau rapides. Ces habitats et ces espèces sont néanmoins soumis à un certain nombre de menaces qui sont :

La formation d’embâcles dans le lit de la rivière. Ils sont créés par une accumulation de débris végétaux (branches mortes…) et qui gênent le bon écoulement de l’eau. Certains embâcles sont également infranchissables pour la faune aquatique de par leur hauteur.

La présence d’ouvrages partiellement infranchissables ou infranchissables qui entravent la libre circulation de la faune aquatique.

Le colmatage des zones de fraie (les radiers) par des particules fines et des sédiments qui s’installent entre les graviers et empêchent la bonne oxygénation de la frayère.

Toutes ces menaces risquent à moyen terme de mettre en danger voir de faire disparaître certaines espèces ou certains habitats. Les objectifs de la gestion sont donc de limiter voir de supprimer ces menaces.

Propositions de gestion : La levée des embâcles gênants peut-être réalisée en parallèle avec un entretien régulier de la ripisylve (débroussaillage, élagage, abattage) pour prévenir la chute de branches mortes ou autres dans le cours d’eau. De la même manière, le décolmatage des radiers peut se faire en parrallèle avec une chenalisation de la rivière au niveau des radiers. De cette façon, le débit d’eau est concentré sur le radier qui s’auto-entretien tout seul. La franchissabilité des ouvrages peut-être également améliorée par la création de seuils successifs en aval de l’obstacle ou encore par l’aménagement d’une passe à poissons. Le suivi à moyen terme de l’évolution des habitats peut se faire par l’installation de champlats sur les radiers pour évaluer au fil des ans leur degré de colmatage et ainsi ajuster la gestion. Le suivi des populations de poissons peut, quant à lui se faire par des pêches électriques ainsi que par la distribution de carnets de captures aux pêcheurs.

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2. Améliorer la qualité de l’eau

Tout le long de la rivière sur le tronçon étudié, des rejets ont été repérés. Ils sont de 3 types : rejets domestiques, rejets de carrières et exutoires de routes. Les rejets domestiques repérés sont des particuliers qui ne sont pas raccordés aux systèmes d’épuration collectifs d’Erquelinnes ou de Cousolre en France. Ces particuliers ont jusqu’à 2015 pour installer chez eux un système d’assainissement individuel. Les rejets de carrières sont problématiques dans le sens où les eaux de lavage sont rejetées à la rivière. Ces eaux sont chargées en particules fines qui viennent ensuite colmater les zones de frai des poissons. Les poissons très sensibles comme les jeunes truites peuvent également être touchés (colmatage des branchies). Le rejet le plus problématique se situe au niveau de la carrière française. En effet, une grosse quantité d’eau de lavage en sort en permanence. Voir annexe 12 : Rejets de la Thure aval (à gauche de la p 18)

Rejet de carrière (Q.dorchymont)

Le problème des exutoires de route est que les eaux rejetées sont chargées en hydrocarbures. Le plus important se trouve juste en aval du village de Bersillies- l’Abbaye. Voir annexe 12 : Rejets de la Thure aval (à gauche de la p 18) Les différents IBGN réalisés confirment l’impact négatif que les rejets peuvent avoir sur le cours d’eau. L’objectif de la gestion est donc de limiter voir de supprimer l’impact de ces rejets et de suivre l’évolution de la qualité de l’eau.

Propositions de gestion : Pour commencer, une gestion des rejets les plus problématiques par la création de bassins de décantation peut être envisagée. Pour l’exutoire de route, l’installation d’un séparateur d’hydrocarbures peut également s’ajouter à la création d’un bassin de décantation. La gestion des rejets peut se faire en parallèle avec le suivi de la qualité de l’eau. Celui-ci peut se faire par la réalisation régulière d’IBGN et d’analyses d’eau. Ce suivi peut également permettre d’adapter la gestion.

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3. Eliminer ou limiter la propagation des plantes exotiques envahissantes Le tronçon de la Thure étudié compte quatre espèces de plantes exotiques envahissantes : La berce du Caucase, le buddleia de David, le séneçon du Cap et la balsamine de l’Himalaya. Les deux espèces les plus problématiques sur la Thure sont la berce du Caucase et la balsamine de l’Himalaya. En effet, ces deux plantes se développent principalement aux abords du cours d’eau et supplantent les espèces locales. Elles représentent donc une menace pour les habitats. Au niveau de la Thure, je n’ai repéré qu’un pied de berce du Caucase. Mais cette situation pourrait très vite changer. De plus, cette plante est dangereuse. En effet, sa sève provoque des brûlures assez graves en cas de contact avec la peau. Sa gestion doit donc être faite avec une combinaison intégrale, des lunettes et des gants pour protéger la personne d’éventuelles éclaboussures de sève. C’est la balsamine de l’Himalya qui pose le plus de problèmes sur la Thure. En effet, elle est déjà largement répandue sur les berges du tronçon étudié. L’objectif de la gestion est donc de limiter la propagation de ces plantes voir d’éliminer totalement ces espèces du site.

Propositions de gestion : Pour la berce du Caucase, je propose un arrachage manuel. Il doit se faire de préférence avant la floraison. Les racines doivent être sectionnées à l’aide d’une bêche à une profondeur d’environ 20cm sous la surface du sol afin d’éviter une reprise de la croissance des tiges. Pour la balsamine de l’Himalaya, je propose également un arrachage manuel des plantes avant la floraison. La balsamine s’arrache facilement car elle pousse généralement dans des terrains mous et son enracinement est superficiel. Cette gestion doit se répéter sur plusieurs années consécutives pour mettre à mal le stock de graines. Et un contrôle plusieurs fois par an doit-être réalisé.

4. Restaurer une zone intéressante en milieu agricole Comme j’ai pu vous le montrer dans les chapitres précédents à travers les IBGN et le diagnostic, le tronçon de la Thure étudié possède une zone très intéressante au niveau écologique. Cette zone mesure environ 600m et est située entre les 2 carrières. A cet endroit, le parcours de la rivière est très sinueux et ce n’est qu’une alternance de nombreux radiers et de fosses. De plus, la ripisylve est variée et on trouve une alternance de zones d’ombre et ensoleillées. Cette zone comporte donc une grande diversité d’habitats pour la faune aquatique.

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Néanmoins, cette zone est soumise à une forte pression agricole. En effet, elle traverse une pâture occupée par un important troupeau de bovins. Et on y recense donc beaucoup d’accès bovins.

Exemple d’un accès bovins

Ceux-ci ont plusieurs conséquences sur la Thure et notamment une forte érosion des berges. De plus, le piétinement du lit du cours d’eau provoque la mise en suspension de sédiments qui vont colmater les zones de frai. Ces accès bovins sont normalement interdits par la législation Wallonne, mais celle-ci est très peu respectée. Après un entretien avec l’agriculteur, il a été convenu que des aménagements pourront être réalisés sur sa parcelle afin de protéger cette zone de la rivière et de servir d’exemple pour des aménagements similaires sur d’autres parcelles.

Propositions de gestion : Tout d’abord, je propose l’installation d’une clôture électrique amovible sur les deux rives de la Thure pour empêcher l’accès à la rivière au bétail. Ensuite, je propose l’installation de 2 pompes à nez (une de chaque côté du cours d’eau) pour permettre au bétail de s’abreuver sans descendre le long des berges et ainsi accroître l’érosion. Enfin, je propose L’installation d’une passerelle au-dessus de la rivière pour permettre au bétail de passer d’une rive à l’autre sans piétiner le lit de la Thure.

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5. Responsabiliser les usagers à la protection du site J’ai également repéré de nombreux déchets dans la Thure. Ils sont notamment situés au niveau des deux villages et dans les embâcles. Ils sont de deux types : déchets organiques et déchets artificiels. Ces déchets peuvent provoquer une pollution du cours d’eau et créer ou aggraver les embâcles. L’objectif est donc d’informer les riverains de la gestion et de les sensibiliser à la protection du site.

Propositions de gestion Je propose la réalisation d’un feuillet d’information traitant de l’importance de la protection de la Thure et du projet de restauration de la rivière à distribuer aux riverains et aux pêcheurs. Celui-ci permettra de sensibiliser les usagers à la protection du site. Une journée « rivière propre » peut également être réalisée régulièrement. Au cours de celle-ci, des écoles et des usagers de la rivière peuvent se mobiliser pour ramasser les déchets qu’ils trouvent dans et sur les berges de la rivière. B) PRESENTATION INDIVIDUELLE DES ACTIONS ET AMENAGEMENTS CHOISIS

1. Localisation des aménagements Voir annexe 14 : Cartographie des aménagements (ci-contre)

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2. Les actions et aménagements

Création de seuils successifs (GH01)

Ouvrage concerné par l’aménagement (Q.d’Orchymont)

L’ouvrage se situe en aval de la carrière belge. Il est muni d’un trop-plein franchissable pour la faune aquatique, mais celui-ci est obstrué par un embâcle. Même si celui-ci est enlevé, le risque qu’un autre vienne prendre sa place est grand car la majorité du débit passe dans cet espace réduit. L’objectif de l’aménagement est de remonter le niveau d’eau pour que les poissons puissent franchir la petite chute d’eau. Un aménagement similaire a déjà été réalisé sur l’ouvrage en aval de celui-ci. Voir annexe 9 : Ouvrages de la Thure aval (à gauche de la p 15) Pour ce faire, des enrochements vont être réalisés sur plusieurs niveaux en aval de la chute d’eau. Ceux-ci vont remonter le niveau de l’eau par paliers qui vont pouvoir être franchis par la faune piscicole. Cet aménagement sera réalisé par la Direction des cours d’eau non navigables.

Schéma de l’aménagement (Q.d’Orchymont)

Création d’une passe à poissons (GH02) L’ouvrage concerné par cet aménagement se situe en aval du tronçon étudié. Il sert à alimenter les douves du château de Solre-sur Sambre. Le problème de sa franchissabilité ne se pose qu’en été car les vannes sont alors fermées pour garantir un niveau d’eau convenable pour l’alimentation des douves.

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Ouvrage concerné par l’aménagement (Q.d’Orchymont)

L’objectif de l’aménagement est de garantir la libre circulation de la faune aquatique tout au long de l’année. C’est pourquoi la création d’une passe à poissons en contournement du barrage peut être envisagée. Elle sera réalisée par la Direction des cours d’eau non navigables. Cet aménagement est très lourd et complexe, c’est pourquoi sa réalisation nécessite une étude plus approfondie du site.

Mise en place de clôtures électriques amovibles (GH03) Cet aménagement est envisagé dans le cadre de la restauration de la zone intéressante traversant une parcelle agricole. L’objectif étant d’interdire l’accès au cours d’eau pour le bétail. Une clôture électrique amovible est préférable à une clôture fixe car elle peut être retirée en période de crue lorsque les bovins ne sont plus dans la pâture pour prévenir tout phénomène d’embâcles (branches qui viendraient se prendre dans les fils barbelés). Cette zone est en effet inondable. De plus, le coût de la clôture électrique est inférieur au coût de la clôture fixe. La clôture doit-être placée à une distance de 0,75m à 1m de la crête de berge vers l’intérieur des terres. Cet aménagement sera réalisé par l’agriculteur et la Direction de cours d’eau non navigables.

Mise en place de 2 pompes à nez (GH04)

Cet aménagement rentre également dans le cadre de la restauration de la zone intéressante et sera donc réalisé par l’agriculteur et la Direction des cours d’eau non navigables. L’objectif étant de garantir un approvisionnement en eau pour les bovins sans que ceux-ci n’aillent à la rivière. Je privilégie l’utilisation de pompes à nez plutôt qu’un autre type d’abreuvoir car ce système est peu coûteux, simple d’installation et les bovins apprennent très vite à s’en servir.

Pompe à nez (Google images)

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Mise en place d’une passerelle pour le bétail (GH05) Cet aménagement se trouve également sur la zone à restaurer. Son objectif est de permettre au bétail de passer d’une rive de la Thure à l’autre sans piétiner le lit de la rivière. Cet aménagement est très lourd et complexe, c’est pourquoi sa réalisation nécessite une étude plus approfondie du site. Il sera réalisé par l’agriculteur et la Direction des cours d’eau non navigables.

Décolmatage de 4 radiers (GH06) La plupart des radiers recensés sur le tronçon du cours d’eau étudié sont colmatés par des particules fines et des sédiments. Ceux-ci empêchent la bonne circulation de l’eau à l’intérieur du radier et donc sa bonne oxygénation. L’objectif de la gestion est de décolmater quelques radiers sur une trentaine de cm de profondeur pour permettre une bonne circulation de l’eau à l’intérieur de celui-ci. Pour commencer, j’ai sélectionné 4 des plus gros radiers, répartis sur la totalité du tronçon étudié. La gestion sera faite manuellement avec du petit matériel comme des râteaux de l’amont vers l’aval, et devra être renouvelée tous les ans. Elle sera réalisée par la Maison Wallonne de la Pêche.

Chenalisation de la rivière (GH07) En parallèle avec la gestion précédente, une chenalisation de la rivière au niveau des radiers décolmatés peut permettre à ceux-ci de s’auto-entretenir en concentrant tout le débit de la rivière dans les radiers. Le courant plus important enlève donc les sédiments colmatant les radiers et participe donc à une meilleure oxygénation de ceux-ci. Le débit d’eau est concentré dans le radier grâce à des enrochements réalisés sur les côtés du radier. De plus, les roches peuvent être fournies par les carrières situées à proximité du site. Cet aménagement peut être réalisé par la Direction des cours d’eau non navigables.

Schéma de l’aménagement (Q.d’Orchymont)

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Entretien de la ripisylve (GH08) Sur la Thure, la ripisylve est en bon état. Néanmoins, un entretien régulier de celle-ci est à réaliser pour maintenir le bon état de conservation sans envahir le cours d’eau et entraîner un ombrage trop permanent. Il est nécessaire de conserver une bande rivulaire boisée pour protéger le cours d’eau des activités polluantes (rôle de filtre). De plus cette ripisylve joue le rôle d’écotone et crée des habitats diversifiés pour la faune. Elle stabilise également les berges. L’entretien passe par plusieurs actions :

Débroussaillage des berges : Une partie de la végétation sera débroussaillée pour maintenir une bonne alternance ombre/lumière.

Elagage : Cette opération consiste à supprimer des branches d’un arbre afin de limiter son développement. Les branches menaçant de tomber dans le cours d’eau peuvent également être supprimées.

Abattage : Cette opération se fait quand les arbres menacent de tomber dans le cours d’eau (arbres morts ou inclinés)

Dans le cas où le cours d’eau traverse une propriété (par exemple une parcelle agricole), les berges du cours d’eau où se trouve la ripisylve appartiennent au propriétaire de la parcelle. La ripisylve lui appartient donc également. Une autorisation d’entretien devra donc lui être demandée et le bois coupé restitué s’il le souhaite. Autrement, les résidus d’entretien peuvent être broyés. Cette gestion sera réalisée par la Direction des cours d’eau non navigables.

Levée des embâcles infranchissables ou gênants (GH09) Les embâcles gênant le bon écoulement de l’eau, entravant la libre circulation de la faune aquatique ou encore comportant de gros déchets seront enlevés par la Direction des cours d’eau non navigables. L’objectif de cette opération étant d’assurer la libre circulation de la faune et la prévention d’éventuelles inondations. Les petits embâcles n’obstruant pas totalement le lit de la Thure et ne risquant pas de grossir peuvent être laissés. En effet, ils servent d’abris pour de nombreuses espèces et cassent la monotonie du courant en créant des zones plus calmes ou des contre-courants.

Gestion des plantes exotiques envahissantes (GH10) La berce du Caucase et la balsamine de l’Himalaya sont deux espèces présentes sur les berges de la Thure. Elles concurrencent et supplantent les espèces floristiques autochtones. Elles sont donc une vraie menace pour les habitats et il convient donc d’intervenir.

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Un seul pied de berce du Caucase est présent le long du cours d’eau. Néanmoins, il convient de le supprimer car d’autres pourraient pousser. De plus, cette plante est dangereuse pour la santé humaine car sa sève provoque de graves brûlures. L’arrachage manuel est le plus adapté. En effet, les produits chimiques sont à proscrire en bordure de rivière, et un arrachage mécanique risque d’envoyer des graines ou encore de la sève tout autour. L’arrachage doit se faire de préférence au printemps (avant la floraison) à l’aide d’une bêche. Il faut sectionner les racines le plus bas possible dans le sol (au moins 20cm) afin d’éviter une reprise de la croissance. La plante coupée doit être enfermée dans un sac plastique hermétique et séchée au soleil. Le sac peut ensuite être mis en décharge. La balsamine de l’Himalaya a, quant à elle, colonisé une bonne partie des berges inventoriées. Néanmoins un arrachage manuel est à privilégier pour les mêmes raisons que pour la berce du Caucase. De plus, la balsamine pousse principalement sur des terrains mous avec un enracinement superficiel, donc l’arrachage est aisé. La gestion se pratique également au printemps avant la floraison. Les plantes arrachées peuvent ensuite être brûlées. Cette gestion est à renouveler plusieurs années de suite pour diminuer le stock de graines présent dans la terre et est accompagnée d’un suivi régulier (plusieurs fois par an). Elle est à réaliser par le Contrat de rivière Sambre et affluents.

Création de 2 bassins de décantation (GH11) Cet aménagement rentre dans le cadre de la gestion des rejets. En effet, il concerne les rejets de carrières et les exutoires de route. Il sera réalisé par la Direction des cours d’eau non navigables. J’ai sélectionné pour commencer le rejet de carrière et l’exutoire de route les plus problématiques. En effet, ces rejets transportent une grosse quantité de matières en suspension dans la rivière. Ces particules fines vont ensuite se déposer dans les radiers et ainsi colmater les zones de frai des poissons. L’objectif de la création de bassins de décantation est donc que la sédimentation des particules en suspensions se fasse avant que l’eau ne soit rejetée dans la rivière. L’entretien du bassin de décantation s’effectue régulièrement par curage. Une étude plus approfondie du site et des rejets est nécessaire pour déterminer la taille de ces bassins.

Installation d’un séparateur d’hydrocarbures (GH12) En parallèle avec l’aménagement précédent concernant les bassins de décantation, un séparateur d’hydrocarbures peut être installé à la sortie du bassin de décantation de l’exutoire de route.

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Ce rejet transporte en effet une grosse quantité d’hydrocarbures en plus des particules fines. Ces hydrocarbures se retrouvent ensuite à la rivière et la polluent.

Schéma d’un séparateur d’hydrocarbures (Google images)

Le séparateur d’hydrocarbures fonctionne en jouant sur la différence de densité entre l’eau et les huiles. L’installation du séparateur d’hydrocarbures et son entretien chaque année doivent être effectués par une entreprise.

Distribution de feuillets d’information pour les riverains (COM01) L’objectif de cette action est d’informer les riverains et les pêcheurs de la gestion de la Thure et de les sensibiliser à sa protection. Les feuillets seront distribués par la Maison Wallonne de la Pêche. Voir annexe 15 : Feuillet d’information pour les usagers du site

Organisation d’une journée « rivière propre » (COM02) Lors de la réalisation du diagnostic sur la Thure, une certaine quantité de déchets ont été repérés tout au long de la rivière. Cette action peut se réaliser en parallèle avec la précédente et consiste en l’organisation d’une journée au cours de laquelle riverains, pêcheurs, bénévoles, et pourquoi pas des écoles se mobilisent pour parcourir les berges de la Thure et enlever les déchets qu’ils trouvent dans et sur les rives du cours d’eau. Cette opération a pour but la sensibilisation des usagers et des plus jeunes à la protection du site. Elle sera organisée par les sociétés de pêche locales.

Distribution de carnets de captures (COM03/SE01) Dans le cadre de la restauration des habitats et des zones de frai, des carnets de captures peuvent être distribués aux pêcheurs. L’objectif de ceux-ci est de suivre l’évolution de la population de truites fario (poisson n’étant plus rempoissonné dans la rivière) au travers des captures. Et ainsi voir si des reproductions ont lieu dans la rivière. Ce suivi peut permettre d’évaluer l’efficacité des opérations de gestion. Les carnets seront distribués par les sociétés de pêche locales.

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Installation de champlats (SE02)

L’installation des champlats rentre dans le cadre d’un suivi écologique du colmatage des radiers. L’objectif est d’évaluer sur les radiers grattés et chenalisés l’efficacité de la gestion en essayant de déterminer jusqu’à quelle profondeur les radiers sont oxygénés. La meilleure période de pose se situe à la fin de l’automne et à l’hiver, juste avant le frai de la truite fario. On peut ainsi savoir dans quels radiers la reproduction du poisson a les meilleures chances de réussite. Le principe est d’enfoncer verticalement des bâtons de pins d’environ 30cm de longueur à l’intérieur du radier à l’aide d’une barre à mine et d’un tube métallique comme le montre le schéma ci-dessous :

Le bâton reste ainsi 3 semaines dans le substrat. Lorsqu’il est sorti, on remarque 2 zones de couleurs différentes sur le bâton (clair en haut et foncé en bas). La limite de séparation des couleurs correspond à la limite d’anoxie du substrat. Pour déterminer jusqu’à quelle profondeur le radier est oxygéné, on mesure donc la partie la plus claire. C’est une opération à renouveler tous les ans afin de suivre l’évolution du colmatage. Elle sera réalisée par la Maison Wallonne de la Pêche.

Analyses d’eau (SE03)

La réalisation d’analyses d’eau permet de suivre l’évolution de la qualité de l’eau. Elles peuvent être réalisées parallèlement et sur les mêmes stations que les IBGN. Différentes mesures comme la concentration en oxygène dissout, la concentration en nitrates, en phosphates et en hydrocarbures sont à privilégier pour évaluer l’impact des pressions agricoles et urbaines sur la Thure. Ces mesures sont à réaliser au moins une fois tous les ans pour suivre l’évolution de la qualité de l’eau et évaluer l’impact de la gestion sur celle-ci. Elles seront réalisées par la Maison Wallonne de la Pêche.

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Réalisation d’IBGN (SE04) Des IBGN ont été réalisés sur 4 stations stratégiques sur la rivière pour évaluer l’impact de l’urbanisation, de l’agriculture et de l’industrie sur le milieu. Ces études sont à renouveler chaque année pour suivre l’évolution des populations de macro-invertébrés sur la rivière et en déduire l’évolution de la qualité du milieu. Ces IBGN seront réalisés par la Maison Wallonne de la Pêche.

Réalisation de pêches électriques (SE05) La réalisation de pêches électriques permet d’évaluer et de suivre l’évolution des populations ichtyologiques d’un cours d’eau. Cette pêche se réalise sur un tronçon représentatif du cours d’eau d’une longueur égale à 20 fois la largeur de la rivière. On utilise un appareil électrique léger et portatif, alimenté par une batterie. Le principe de cette pêche est de soumettre les poissons à un faible champ électrique qui les tétanise temporairement. Ils sont ensuite capturés à l’épuisette et font tous l’objet de dénombrements et de mesures qui vont permettre d’évaluer la composition du peuplement piscicole et sa dynamique par l’étude des différentes classes d’âge. Sur la Thure, ce suivi peut être réalisé sur la zone la plus intéressante qui va être restaurée. Il peut permettre de suivre l’évolution du peuplement piscicole sur cette zone (qui a le meilleur potentiel) et également d’évaluer l’efficacité de la restauration. Ce suivi sera réalisé par la Maison Wallonne de la Pêche et les sociétés de pêche locales.

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C) PLAN DE TRAVAIL ET COÛT DE LA GESTION

1. Plan de travail

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2. Coût de la gestion Suite à mes propositions de gestion, j’élabore un budget reprenant le coût total des différentes gestions et de leur mise en œuvre. Ces coûts sont des estimations et peuvent varier notamment pour les aménagements nécessitant une étude plus approfondie.

Le coût de l’aménagement de la parcelle agricole est à prendre en charge par l’agriculteur. Des aides peuvent lui être octroyées par le Service Public de Wallonie (SPW) et le Fonds piscicole de Wallonie.

Autres aménagements et actions

Création de seuils successifs

Enrochements : 50€/T ; 14Tx50=700€ Location pelle hydraulique : 500€/jour

Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 2 techniciens ; 8h de travail ; 2x8x20=320€ 1 520€

Création d’une passe à poissons

Signalisation routière + état des lieux : 500€ Terrassement rivière de contournement + évacuation des déchets : 380€ Fournitures : 225€ Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 3 techniciens ; 16h de travail ; 3x20x16=960€

2 215€

Décolmatage de 4 radiers

Matériel : 300€

Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 1 technicien ; 8h de travail/an ; 5 ans

8x20x5=800€ 1 100€

Aménagement de la zone passant dans la parcelle agricole

Mise en place de clôtures

électriques (1200m)

Fournitures : 2 batteries : 2x150€=300€ ; 240 piquets (tous les 5m) : 2,5€x240 piquets=600€

Fil électrique (2 lignes : 2400m) : 2x66€=132€ ; plaques signalétiques : 10€

Petit matériel : 100€

Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 2 techniciens ; 8h de travail/an ; 5 ans ; 20x2x8x5=1 600€

2 742€

Mise en place de 2 pompes à nez

Achat des pompes : 2x210€=420€

Installation des pompes (matériel + fournitures) : 2x200€=400€

Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 2 techniciens ; 8h de travail ; 2x20x8=320€ 1 140€

Mise en place d’une passerelle

pour le bétail (longueur 10m, largeur 2,5m)

Installation de chantier : 2 000€

Déblais en terrain meuble pour réalisation des structures béton : 200€/m3

15m3x200=3 000€

Réalisation de structures en béton : 600€/m3 ; 15m

3x600=9 000€

Béton de propreté 10cm mini : 250€

Fournitures + pose de passerelles métalliques avec tablier en bois et garde-corps : 27 000€

Remise en état des lieux : 1 500€

42 750€

46 632€

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Chenalisation de la rivière

Enrochements : 50€/T ; 2T/radier ; 4 radiers ; 2x50x4=400€

Location pelle hydraulique : 500€/jour ; 1 jour ; 500x1=500€

Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 2 techniciens ; 8h de travail ; 2x20x8=320€ 1 220€

Entretien de la ripisylve

Matériel : 50€/jour ; 5 jours/entretien ; 2 entretiens ; 50x5x2=500€

Location broyeur : 50€/h ; 8h/entretien ; 2 entretiens ; 50x8x2=800€

Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 2 techniciens ; 40h/entretien ; 2 entretiens

20x2x40x2=3 200€

4 500€

Levée des embâcles

Matériel : 50€/jour ; 1 jour/entretien ; 3 entretiens ; 50x3=150€

Main d’œuvre : Coût salarial : 20€/h ; 2 techniciens ; 8h/entretien ; 3 entretiens

20x2x8x3=960€

1 110€

Création et entretien de 2

bassins de décantation

Location pelle hydraulique : création : 70€/h ; 4h/bassin ; 2 bassins ; 70x4x2=560€

Entretien : 70€/h ; 2h/bassin ; 2 bassins ; 4 entretiens ; 70x2x2x4=1 120€

Mise en décharge : 200€

Location camion : 70€/h ; 8h la première année 4h les suivantes ; (8+16)x70=1 680€

Main d’œuvre : 20€/h ; 1 technicien ; 24h de travail ; 20x24=480€

4 040€

Gestion des plantes exotiques

envahissantes

Matériel : 40€

Main d’œuvre : 20€/h ; 1 technicien ; 32h de travail la première année et 16h les années

suivantes ; 20x(32+64)=1 920€ 1 960€

Installation d’un séparateur

d’hydrocarbures

Achat : 1 500€

Installation : 1 500€

Entretien : 500€/an ; 500x4=2 000€ 5 000€

Distribution de feuillets

d’information Frais d’impression : 500€ 500€

Distribution de carnets de capture Frais d’impression : 150€/an ; 150x5=750€ 750€

Installation de champlats

Matériel : 300€

Main d’œuvre : 20€/h ; 1 technicien ; 4h/an ; 20x4x5=400€ 700€

Echantillonnages d’eau Main d’œuvre : 20€/h ; 1 technicien ; 4h/an ; 20x4x5= 400€ 400€

Réalisation des IBGN Main d’œuvre : 20€/h ; 1 technicien ; 16h/an ; 20x16x5=1 600€ 1 600€

Réalisation des pêches électriques

Location matériel : 1500€/jour ; 2 jours/pêche ; 2 pêches ; 1500x2x2=6 000€

Main d’œuvre : 20€/h ; 4 techniciens ; 16h/pêche ; 2 pêches ; 20x4x16x2=2 560€ 8 560€

Administration Frais administratifs : 40€/an ; 40x5=200€ 200€

35 375€

Le coût total de la gestion (aménagement de la parcelle agricole compris) sera de 82 007€. Cette étude va permettre l’élaboration d’une demande de subvention au Service Public de Wallonie (SPW).

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CONCLUSION

Lors de mon stage à la Maison Wallonne de la Pêche réalisé sur la Thure, j’ai pris connaissance du projet concernant la gestion de la rivière : « améliorer la qualité écologique du cours d’eau » J’ai donc décidé de m’investir pleinement pour atteindre cet objectif et j’ai proposé des actions de gestion concrètes et précises. Dans ce sens, mes propositions se basent sur une restauration ou un entretien des différents habitats ainsi qu’une sensibilisation des usagers à la protection du site. Il faut espérer que ces différentes actions vont permettre à la faune et à la flore menacées par l’intensification de l’agriculture et de l’urbanisation de retrouver les conditions optimales à leur développement. Le budget nécessaire à la réalisation de mes propositions pourrait être un frein à la mise en œuvre de ce projet. Cependant, l’éventuelle obtention de subventions me laisse espérer sa faisabilité. Je pense que ce stage m’a offert une bonne préparation à mon insertion professionnelle car il fut pour moi une expérience enrichissante et complète qui me conforte dans le désir d’exercer mon futur métier dans le domaine du diagnostic, de la gestion et de la protection des espaces naturels.

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BIBLIOGRAPHIE

Internet

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http://www.maisondelapeche.be/Fr/

http://inpn.mnhn.fr/accueil/index

http://www.iucnredlist.org/

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http://old.biodiversite.wallonie.be/cgi/sibwn2005des.pl?CODE=BE32047

http://environnement.wallonie.be/cartosig/cartegeologique/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal

Livres

Le guide ornitho ; Lars Svensson, Killian Mullarney, Dan Zetterström et Peter J. Grant ;

Delachaux et niestlé ; 2009 ; 400 pages

Guide des fleurs sauvages ; Richard Fitter, Alastair Fitter et Marjorie Blamey ;

Delachaux et niestlé ; 2009 ; 352 pages

Insectes de France et d’Europe occidentale ; Michael Chinery ; Flammarion ; 2005 ;

320 pages

Guide des insectes ; Dr. Wolfgang Dierl et Werner Ring ; Delachaux et niestlé ; 2009 ;

237 pages

Flore forestière française Tom 1 ; J.C Rameau, D.Mansion et G.Dumé ; IDF ; 2009 ;

1785 pages

Flore forestière française Tom 2 ; J.C Rameau, D.Mansion et G.Dumé ; IDF ; 2008 ;

2421 pages

La Thure ; étude de Timmermans

Evaluation biologique de la qualité des cours d’eau ; édité par le centre techniqueet

pédagogique de l’enseignement de la communauté française.

Invertébrés d’eau douce, systématique, biologie, écologie ; Henry Tachet, Philippe

Richaux, Michel Bournaud, Philippe Usseglio-Polatera

Guide juridique relatif aux cours d’eau non navigables ; Ministère de la région

Wallonne

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ANNEXES

Annexe 1 : La Thure (à gauche de la p 2)

Annexe 2 : Localisation de la ZSC de la vallée de la Thure (à gauche de la p 4)

Annexe 3 : Tableau synthétique des macro-invertébrés identifiés

Annexe 4 : IBGN réalisés sur la Thure aval (à gauche de la p 6)

Annexe 5 : Carte géologique

Annexe 6 : Liste de la faune présente sur le site

Annexe 7 : Liste de la flore présente sur le site

Annexe 8 : Radiers de la Thure aval (à gauche de la p 14)

Annexe 9 : Ouvrages de la Thure aval (à gauche de la p 15)

Annexe 10 : Accès bovins de la Thure aval (à gauche de la p 16)

Annexe 11 : Plantes exotiques envahissantes de la Thure aval (à gauche de la p 17)

Annexe 12 : Rejets de la Thure aval (à gauche de la p 18)

Annexe 13 : Carte des habitats de la Thure aval

Annexe 14 : Cartographie des aménagements (à gauche de la p 30)

Annexe 15 : Feuillet d’information pour les usagers du site

*Annexes en pages de gauche dans le rapport

*Annexes ci-après

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Localisation de la ZSC de la vallée de la Thure Annexe 2 :

N

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STATIONS 1 2 3 4 TOTAL

TAXONS Nbr total

d’individus Abondance relative %

Nbr total d’individus

Abondance relative %

Nbr total d’individus

Abondance relative %

Nbr total d’individus

Abondance relative %

Nbr total d’individus

Abondance relative %

Trichoptères

hydropsychidae 3 1 40 5.3 27 7.5 4 2 74 4.5

Odontoceridae 19 2.5 2 0.6 1 0.5 22 1.3

Rhyacophilidae 2 0.6 1 0.1 3 0.2

Sericostomatidae 12 1.6 16 4.4 28 1.7

Ephéméroptères

Baetidae 65 20.8 139 18.3 19 5.3 5 2.5 228 14

Ephemerellidae 114 36.4 272 35.8 69 19.2 18 9 473 29

Ephemeridae 1 0.3 10 1.3 7 1.9 18 1.1

Coleoptères

Elmidae 20 6.4 23 3 42 11.7 1 0.5 86 5.3

Diptères

Ceratopogonidae 1 0.3 1 0.1

Chironomidae 59 18.8 28 3.7 5 1.4 114 57.3 206 12.6

Tipulidae 13 4.2 40 5.3 25 6.9 28 14.1 106 6.5

Rhagionidae 2 0.6 29 3.8 28 7.8 8 4 67 4.1

Odonates

Calopterygidae 2 0.3 2 0.1

Amphipodes

Gammaridae 4 1.3 88 11.6 53 14.7 15 7.5 160 9.8

Isopodes

Asellidae 7 2.2 1 0.1 8 0.5

Bivalves

Sphaeridae 4 1.3 5 0.7 26 7.2 35 2.1

Gastéropodes

Ancylidae 3 1 10 1.3 6 1.7 1 0.5 20 1.2

Bithynidae 3 0.4 9 2.5 12 0.7

Limnaeidae 1 0.3 13 1.7 6 1.7 1 0.5 21 1.3

Neritidae 2 0.6 16 2.1 15 4.2 3 1.5 36 2.2

Planorbidae 1 0.1 3 0.8 4 0.2

Achètes

Erpobdelidae 12 3.8 8 1.1 2 0.6 22 1.3

TOTAL 313 100 760 100 360 100 199 100 1632 100

Annexe 3 : Tableau synthétique des macro-invertébrés identifiés

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Annexe 5 : Carte géologique

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Annexe 6 : Liste de la faune présente sur le site

Poissons Oiseaux

Cottus gobio Chabot commun Alcedo atthis Martin-pêcheur d’Europe

Barbus barbus Barbeau Pernis apivorus Bondrée apivore

Salmo trutta Truite fario Buteo buteo Buse variable

Leuciscus cephalus Chevaine Gallinula chloropus Gallinule poule-d’eau

Leuciscus leuciscus Vandoise Anas platyrhynchos Canard colvert

Rutilus rutilus Gardon Corvus corone Corneille noire

Phoxinus phoxinus Vairon Cinclus cinclus Cincle plongeur

Scardinius erythrophthalmus Rotengle Carduelis carduelis Chardonneret élégant

Barbatula barbatula Loche franche Phylloscopus collybita Pouillot véloce

Gobio gobio Goujon Phylloscopus trochilus Pouillot fitis

Perca fluviatilis Perche commune Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine

Onchorynchus mykiss Truite arc-en-ciel Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon

Erithacus rubecula Rougegorge familier

Mammifères Streptopelia decaocto Tourterelle turque

Erinaceus europaeus Hérisson d’Europe Columba palumbus Pigeon ramier

Sciurus vulgaris Ecureuil roux Turdus merula Merle noir

Capreolus capreolus Chevreuil Parus caeruleus Mésange bleue

Lepus europaeus Lièvre brun Parus major Mésange charbonnière

Oryctolagus cuniculus Lapin de garenne Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire

Sus scrofa Sanglier Motacilla cinerea Bergeronnette des ruisseaux

Talpa europaea Taupe d’Europe Motacilla alba Bergeronnette grise

Vulpes vulpes Renard roux Motacilla flava Bergeronnette printanière

Rattus norvegicus Rat surmulot Sitta europaea Sittelle torchepot

Phoenicurus ochruros Rougequeue noir

Amphibiens Phoenicurus phoenicurus Rougequeue à front blanc

RANA esculenta Grenouille verte Luscinia megarhynchos Rossignol philomèle

Rana temporaria Grenouille rousse Fringilla coelebs Pinson des arbres

Salamandra salamandra Salamandre tachetée Carduelis spinus Tarin des aulnes

Carduelis chloris Verdier d’Europe

Lépidoptères Passer domesticus Moineau domestique

Erebia aethiops Moiré sylvicole Emberiza citrinella Bruant jaune

Pararge aegeria Tircis Muscicapa striata Gobemouche gris

Polygonia c-album Robert-le-diable Saxicola rubetra Tarier des prés

Maniola jurtina Myrtil Ardea cinerea Héron cendré

Aphantopus hyperantus Tristan Phalacrocorax carbo Grand cormoran

Limenitis camilla Petit sylvain Dendrocopos major Pic épeiche

Inachis io Paon du jour Picus viridis Pic vert

Pieris rapae Piéride de la rave Sturnus vulgaris Etourneau sansonnet

Vanessa atalanta Vulcain Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins

Tyria jacobaeae Ecaille du séneçon Garrulus glandarius Geai des chênes

Carduelis cannabina Linotte mélodieuse

Odonates Pica pica Pie bavarde

Coenagrion puella Agrion jouvencelle Cuculus canorus Coucou gris

Calopteryx virgo Caloptéryx vierge Alauda arvensis Alouette des champs

Libellula depressa Libellule déprimée Turdus philomelos Grive musicienne

Apus apus Martinet noir

Hirundo rustica Hirondelle rustique

Anthus trivialis Pipit des arbres

Anthus pratensis Pipit farlouse

Falco tinnunculus Faucon crécerelle

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Annexe 7 : Liste de la flore présente sur le site

Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Adoxaceae Viburnum opulus Viorne obier

Apiaceae

Anthriscus sylvestris Cerfeuil des bois

Daucus carota Carotte sauvage

Heracleum mantegazzianum Berce du Caucase

Heracleum sphondylium Berce commune

Pimpinella saxifraga Petit boucage

Tordylium maximum Tordyle majeur

Araceae Arum maculatum Gouet tacheté

Araliaceae Hedera helix Lierre grimpant

Asparagaceae Polygonatum multiflorum Sceau de Salomon multiflore

Aspleniaceae Asplenium trichomanes Capillaire des murailles

Asteraceae

Achillea millefolium Achillée millefeuille

Arctium nemorosum Bardane des bois

Artemisia vulgaris Armoise commune

Centaurea jacea Centaurée jacée

Cirsium arvense Cirse des champs

Eupatorium cannabinum Eupatoire à feuilles de chanvre

Hypochoeris radicata Porcelle maculée

Inula conyza Inule conyze

Jacobaea vulgaris Séneçon jacobée

Lapsana communis Lampsane commune

Leucanthemum vulgare Marguerite commune

Senecio inaequidens Séneçon du cap

Senecio vulgaris Séneçon commun

Taraxacum sp. Pissenlit

Tripleurospermum inodorum Matricaire inodore

Tussilago farfara Tussilage

Balsaminaceae Impatiens glandulifera Balsamine de l’Himalaya

Brassicaceae Alliaria petiolata Alliaire officinale

Hesperis matronalis Julienne des dames

Betulaceae

Alnus glutinosa Aulne glutineux

Betula pendula Bouleau verruqueux

Betula pubescens Bouleau pubescent

Carpinus betulus Charme commun

Corylus avellana Noisetier commun

Campanulaceae Campanula persicifolia Campanule à feuilles de pêcher

Caprifoliaceae

Centranthus ruber Centranthe rouge

Dipsacus follonum Cardère sauvage

Dipsacus pilosus Cardère poilu

Lonicera caprifolium Chèvrefeuille des jardins

Valeriana officinalis Valériane officinale

Caryophyllaceae

Saponaria officinalis Saponaire officinale

Silene dioica Compagnon rouge

Silene latifolia Compagnon blanc

Silene vulgaris Silène enflé

Convolvulaceae Calystegia sepium Liseron des haies

Cornaceae Cornus sanguinea Cornouiller sanguin

Cyperaceae Carex pendula Laîche à épis pendants

Dennstaedtiaceae Pteridium aquilinum Fougère aigle

Dryopteridaceae Dryopteris filix-mas Fougère mâle

Equisetaceae Equisetum telmateia Grande prêle

Euphorbiaceae Mercurialis perennis Mercuriale vivace

Fabaceae

Medicago lupulina Luzerne lupuline

Trifolium pratense Trèfle rose

Trifolium repens Trèfle rampant

Fagaceae Quercus robur Chêne pédonculé

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Geraniaceae Geranium robertianum Géranium herbe à Robert

Grossulariaceae Ribes rubrum Groseillier rouge

Haloragaceae Myriophyllum spicatum Myriophylle à épis

Hypericaceae Hypericum sp. Millepertuis sp.

Iridaceae Iris pseudacorus Iris faux acore

Juglandaceae Juglans regia Noyer commun

Juncaceae Juncus effusus Jonc épars

Luzula sylvatica Luzule des bois

Lamiaceae

Clinopodium vulgare Sariette commune

Galeopsis tetrahit Ortie royale

Lamium album Lamier blanc

Nepeta cataria Herbe aux chats

Origanum vulgare Origan commun

Prunella vulgaris Brunelle commune

Stachys sylvatica Epiaire des bois

Melanthiaceae Paris quadrifolia Parisette à quatre feuilles

Oleaceae Fraxinus excelsior Frêne élevé

Onagraceae Circaea lutetiana Circée de Paris

Epilobium angustifolium Epilobe en épi

Papaveraceae Chelidonium majus Grande chélidoine

Papaver rhoeas Coquelicot

Pinaceae Picea abies Epicéa commun

Plantaginaceae

Plantago lanceolata Plantain lancéolé

Plantago major Plantain majeur

Veronica chamaedrys Véronique petit chêne

Poaceae

Arrhenatherum elatius fromental

Dactylis glomerata Dactyle aggloméré

Elytrigia repens Chiendent commun

Phalaris arundinacea Baldingère faux-roseau

Phleum pratense Fléole des prés

Poa annua Pâturin annuel

Polygonaceae Rumex acetosa Oseille des prés

Rumex acetosella Petite oseille

Primulaceae Lysimachia vulgaris Lysimaque commune

Primula veris Primevère officinale

Ranunculaceae

Anemone nemorosa Anémone des bois

Ranunculus acris Renoncule âcre

Ranunculus repens Renoncule rampante

Rosaceae

Crataegus monogyna Aubépine monogyne

Filipendula ulmaria Reine-des-prés

Prunus avium Merisier

Prunus spinosa Prunellier

Rosa canina Eglantier commun

Rubus fruticosus Ronce commune

Sorbus aria Alisier blanc

Sorbus aucuparia Sorbier des oiseleurs

Rubiaceae Galium mollugo Gaillet commun

Galium palustre Gaillet des marais

Salicaceae

Populus tremula Peuplier tremble

Salix alba Saule blanc

Salix caprea Saule marsault

Sapindaceae Acer campestre Erable champêtre

Acer pseudoplatanus Erable sycomore

Scrophulariaceae Buddleja davidii Buddleia de David

Linaria vulgaris Linaire commune

Tiliaceae Tilia platyphyllos Tilleul à grandes feuilles

Typhaceae Typha latifolia Massette à larges feuilles

Ulmaceae Ulmus minor Orme champêtre

Urticaceae Urtica dioica Grande ortie

Woodsiaceae Athyrium filix-femina Fougère femelle

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Restauration de la Thure

Rue Lucien Namêche, 10 5000 NAMUR Tel. : +32(0)81 41 15 70 Fax : +32(0)81411590

La Thure est une rivière qui prend sa source en Belgique, traverse le département du Nord en France et retourne en Belgique pour se jeter dans la Sambre à Solre-sur-Sambre. Cette rivière offre des milieux intéressants, tant sur le plan paysager que sur le plan écologique. C’est pour cela que nous nous devons de la respecter et de la protéger.

Le projet de restauration de la rivière s’inscrit dans le cadre de la réintroduction de la truite fario dans le bassin de la Thure. En effet, celle-ci constitue l’habitat de la truite fario, mais aussi d’autres poissons comme le chabot, le vairon ou encore le chevaine. Elle abrite également une incroyable biodiversité et notamment le martin-pêcheur d’Europe, le cincle plongeur, et des insectes comme les demoiselles et les éphémères.

Deux problèmes de la Thure sont la présence de déchets et de rejets domestiques. Cela entraîne une diminution de la qualité de l’eau, ainsi que la gêne du bon écoulement de l’eau, augmentant alors le risque d’inondations.

Certains poissons comme la truite fario ou l’anguille effectuent des migrations dans les rivières : soit pour se reproduire, soit pour s’alimenter. Ce comportement fait partie du cycle naturel. Quelques barrages présents sur la partie aval de la Thure font obstacle a la libre circulation de ces poissons et de toute la faune aquatique. C’est pourquoi des aménagements appropriés sont envisagés sur ces ouvrages.

Annexe 15 : Feuillet d’information pour les usagers du site

Q. d’Orchymont

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Résumé

A la frontière franco-belge, se trouve une petite rivière de plaine : La Thure. Celle-ci se

jette dans la Sambre après avoir traversé les villages de Bersillies-l’Abbaye et de Solre-sur-

Sambre.

Elle offre à qui sait le voir un paysage atypique et un patrimoine riche. En effet, ses eaux

ont nourri de nombreuses légendes et les premiers hommes habitaient déjà ses berges.

Depuis le XIIIème siècle et aujourd’hui encore, elle coule dans les douves du château fort de

Solre-sur-Sambre.

Elle abrite également, une nature riche et diversifiée. On peut citer notamment

l’emblématique truite fario, dont des spécimens « sauvages » nagent encore dans ses eaux. On

peut également y rencontrer le discret martin-pêcheur d’Europe et l’élégant caloptéryx vierge.

Ce petit coin de paradis se trouve désormais menacé par une urbanisation et une

agriculture toujours plus intensives.

Alors comment améliorer la qualité écologique de la Thure dans une région où les pressions

agricoles et urbaines sont importantes ?

Après une étude approfondie du site, les moyens mis en œuvre pour répondre à ce

problème furent divers.

En effet, mes propositions se basent aussi bien sur une restauration des habitats que sur

une sensibilisation des usagers à la protection de la rivière.

Le but est donc de retrouver un bon état écologique de la Thure malgré des menaces de

plus en plus nombreuses.