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BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2011, N° 310 (4) 57 RÔLE SOCIAL / LE POINT SUR… Photo 1. Fruits de Detarium senegalensis. Le jus de ce fruit est très apprécié au Sénégal et est très présent lors des fêtes et des cérémonies traditionnelles. Photo M. Diop. Mamadou Diop 1 Bienvenu Sambou 1 Assane Goudiaby 1 Idrissa Guiro 1 Fatimata Niang-Diop 1 1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté des sciences et techniques Institut des sciences de l’environnement BP 5005, Dakar-Fann Sénégal Ressources végétales et préférences sociales en milieu rural sénégalais

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Photo 1.Fruits de Detarium senegalensis. Le jus de ce fruit est très apprécié au Sénégal et est très présent lors des fêtes et des cérémonies traditionnelles. Photo M. Diop.

Mamadou Diop1

Bienvenu Sambou1

Assane Goudiaby1

Idrissa Guiro1

Fatimata Niang-Diop1

1 Université Cheikh Anta Diop de DakarFaculté des sciences et techniquesInstitut des sciences de l’environnementBP 5005, Dakar-FannSénégal

Ressources végétales et préférences sociales

en milieu rural sénégalais

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RÉSUMÉ

RESSOURCES VÉGÉTALES ETPRÉFÉRENCES SOCIALES EN MILIEURURAL SÉNÉGALAIS

La connaissance des préférences despopulations rurales en ressources végé-tales forestières est une donnée impor-tante pour la définition des politiques degestion et de conservation des res-sources naturelles et pour la mise enœuvre des plans d’aménagement fores-tier. Cette étude ethnobotanique, essen-tiellement qualitative, a permis, grâce àl’utilisation de la matrice de classifica-tion préférentielle par paire, d’identifierles espèces végétales préférées despopulations riveraines de la forêt classéede Patako (région administrative deFatick, Sénégal). Les résultats de l’étudemontrent que, sur 73 espèces ligneusesrépertoriées, les préférences des popula-tions locales portent sur 34 espèces.Chez les hommes, la possibilité d’en tirerdu bois de service est le critère le plusdéterminant dans le choix des espèces,suivie des possibilités d’utilisation enphytothérapie, dans l’alimentation dubétail et dans l’alimentation humaine.Chez les femmes, les préférences sontplutôt motivées par les possibilités d’ap-provisionnement en fruits et en boisd’énergie. La possibilité d’en tirer desremèdes contre les inconvénients de lamaternité, les maladies infantiles, lepaludisme et l’hypertension artérielle aété de même déterminante dans le choixdes espèces chez les femmes. Cordylapinnata et Parkia biglobosa, malgré leurrégression quantitative significative,sont les deux espèces davantage préfé-rées dans cette partie méridionale duSaloum. Même si, au plan méthodolo-gique, le choix des participants peutconstituer une limite, les résultats del’étude pourront aider à améliorer lespolitiques de restauration du couvertvégétal, surtout en zone de terroir.

Mots-clés : classification préférentielle,ethnobotanique, forêt classée de Patako,Sénégal.

ABSTRACT

PLANT RESOURCES AND SOCIALPREFERENCES IN RURAL ENVIRONMENTWITHIN SENEGAL

Understanding preferences in rural popu-lations regarding forest plant resources isan important factor for the definition ofnatural resource management and con-servation policies and the implementa-tion of forest management plans. Thisprimarily qualitative ethnobotanicalstudy involving a pairwise preferentialclassification matrix, was conducted toidentify the plant species preferred bypopulations living near to the Patakolisted forest (Fatick district, Senegal). Thestudy results show that the local popula-tion tends to prefer 34 out of the 73woody species listed. Among men, themost important criterion in their choice ofspecies is their suitability for construc-tion timber, followed by their possiblemedicinal uses in both animal andhuman food. Among women, preferencestend to be determined by possibilities forgathering fruits and firewood. Choicesamong women are also determined bypossibilities for using plants as remediesfor ailments during pregnancy and inyoung children, and against malaria andhigh blood pressure. Cordyla pinnataand Parkia biglobosa, despite their sig-nificant quantitative decline, are the twospecies mainly preferred in the southernpart of the Saloum district. Although,methodologically speaking, the choice ofparticipants could be a limiting factor,the results of this study could help toimprove policies for restoring plant cover,especially in village zones.

Keywords: preferential classification,ethnobotany, Patako forest reserve,Senegal.

RESUMEN

RECURSOS VEGETALES Y PREFERENCIASSOCIALES EN EL MEDIO RURALSENEGALÉS

El conocimiento de las preferencias delos recursos vegetales forestales entre laspoblaciones rurales es un dato impor-tante para concretar políticas de manejo yconservación de recursos naturales ypara la aplicación de planes de ordena-miento forestal. Este estudio etnobotá-nico, esencialmente cualitativo, ha per-mitido, gracias a la utilización de lamatriz de clasificación preferencial porpares, identificar las especies vegetalespreferidas por las poblaciones ruralescolindantes con el bosque reservado dePatako (región administrativa de Fatick,Senegal). Los resultados del estudiomuestran que, de las 73 especies leñosascatalogadas, las preferencias de laspoblaciones locales conciernen 34 espe-cies. Entre los hombres, la posibilidad deobtener madera de construcción es el cri-terio más decisivo para elegir les espe-cies, seguido por las posibilidades deuso fitoterapéutico, la alimentación delganado y la alimentación humana. Entrelas mujeres, las preferencias están másbien motivadas por las posibilidades desuministro de fruta y leña. La posibilidadde obtener remedios contra las inconve-niencias de la maternidad, las enferme-dades infantiles, el paludismo y la hiper-tensión arterial fueron asimismodeterminantes en la elección de las espe-cies por las mujeres. Cordyla pinnata yParkia biglobosa, a pesar de su significa-tiva regresión cuantitativa, son las dosespecies que gozan de mayor preferenciaen esta parte meridional del Saloum.Aunque, a nivel metodológico, la elecciónde los participantes puede suponer unlímite, los resultados del estudio podránayudar a mejorar las políticas de restaura-ción de la cubierta vegetal, sobre todo enuna zona de tierras comunales.

Palabras clave: clasificación preferencial,etnobotánica, reserva forestal de Patako,Senegal.

M. Diop, B. Sambou, A. Goudiaby, I. Guiro, F. Niang-Diop

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Introduction

En Afrique de l’Ouest en général et au Sénégal en par-ticulier, du fait de leurs usages multiples dans les domainesde l’alimentation (fruits, feuilles, fleurs, gomme, racine,etc.), de la construction, de l’énergie domestique et de latechnologie locale (bois), de la médecine traditionnelle(feuilles, fleurs, fruits, racines, écorces, etc.) et de la magie(Bergeret, Ribot, 1990 ; Gautier, 1994 ; Sow, Anderson,1996 ; République du Sénégal, 2005a ; Theilade et al.,2007 ; Zerbo et al., 2011), les ressources végétales occu-pent une place très importante dans l’économie des com-munautés rurales.

Cependant, les formations végétales, surtout cellesdes zones de terroirs, connaissent une dégradation crois-sante (Compagnon, Constantin, 2000 ; Fao, 2005 ;Ariori, Ozer, 2005 ; République du Sénégal, 2005b).Cette dégradation a comme effet induit une diminution desressources végétales. Cet effet, combiné à la pauvreté enmilieu rural dont 57 % des populations vivent avec moinsde 392 francs Cfa (0,59 euro) par jour (République duSénégal, 2006a), augmente la pression sur les rares zonesencore boisées dont l’essentiel est composé d’aires proté-gées. C’est le cas notamment de la forêt classée de Patako,située dans le Sud-Est de la région de Fatick.

D’une superficie de 5 950 hectares (ha), cette forêtclassée en 1934 est constituée d’une végétation de typesavane arbustive à boisée. Sa flore est composée d’aumoins 73 espèces ligneuses. Cette forêt dont les ressourcessont aujourd’hui fortement sollicitées montre des signes dedégradation imputables surtout à l’absence de stratégiesadéquates de gestion (Sambou, 2004).

Pour sauvegarder les ressources dece massif forestier, la priorité a été accor-dée à l’aménagement dans le cadre duprojet «  Tools for Management andSustainable Use of Natural Vegetation inWest Africa », financé par l’Union euro-péenne, et qui concerne le Sénégal, leBurkina Fasso, le Bénin et le Niger.L’expérience a montré que, lorsqu’il s’agitde restauration du couvert végétal, decréation de bois villageois ou d’exploita-tion des ressources végétales forestières,les préférences des populations localesconstituent un critère important de déci-sion (Belem et al., 2008). Connaître cespréférences est indispensable pour parve-nir aux meilleures décisions et aux meil-leures interventions possibles. C’est dansce souci que la présente étude ethnobota-nique se fixe comme objectif l’identifica-tion des espèces végétales ligneuses pré-férées par les populations riveraines de laforêt classée de Patako, en vue de l’élabo-ration d’un plan d’aménagement et degestion participatif pour une utilisationrationnelle des ressources.

Zone d’étude

L’étude a été menée dans la périphérie de la forêt clas-sée de Patako, dans la région administrative de Fatick,département de Foundiougne, arrondissement deToubacouta (figure 1). Avec une pluviosité de 600 à 700 mmpar an, cette zone appartient au domaine soudanien(Collectif, 2007).

La forêt classée de Patako présente une mosaïque detypes de végétation dont les plus représentés sont lasavane arbustive à boisée au niveau des plateaux et lasavane boisée en bordure des vallées. Dans la zone deconfluence des deux vallées principales, la végétation estune mangrove haute constituée par Avicennia germinans(Sambou, 2004). Sur les plateaux, les espèces ligneusesdominantes sont Combretum glutinosum, Pterocarpus eri-naceus, Bombax costatum, Lannea acida, Cordyla pinnata,Acacia macrostachya et Ozoroa insignis (Sambou, 2004).En bordure des vallées, les espèces dominantes sont Elaeisguineensis, Ficus congensis, Khaya senegalensis,Erythrophleum suaveolens, Afzelia africana et de nom-breuses espèces lianescentes.

Dans les terroirs villageois, les espèces végétales sonten nette régression mais largement dominées par Cordylapinnata, volontairement épargnée par les agriculteurs dufait surtout de l’utilisation des fruits dans plusieurs platslocaux et du rôle de l’espèce dans la fertilisation des terres.

Les deux communautés rurales (Keur Saloum Diané etKeur Samba Guèye) qui jouxtent la forêt avaient déjà àl'époque une population de 48 133 habitants (Républiquedu Sénégal, 2006b). La densité moyenne de 93 habitants

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Photo 2.Charpente d’une case en bois de Terminalia macroptera. Les populations préfèrent cetteespèce car le bois est tendre et léger pour être supporté par les murs en banco.Photo M. Diop.

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au kilomètre carré a comme conséquence une forte pressionsur les ressources naturelles végétales. Cette zone compteune dizaine d’ethnies dont les plus importantes sont lesWolofs (62,5 % des habitants), les Mandingues (19 %), lesSérères, les Peuls et les Bambaras (République duSénégal, 2006b). Les activités dominantes sont l’agricul-ture avec comme principales productions le mil, l’arachide,le maïs, le niébé et la pastèque, ainsi que l’élevage debovins, d’ovins et de caprins.

Méthodes

Les données ont été collectées lors d’une enquêtequalitative auprès des populations riveraines de la forêtclassée de Patako de juin à août 2008, dans 20 villages. Lapremière étape de l’enquête a consisté en des entretiensinformels lors d’une mission de prospection de terrain pourobtenir quelques informations sur les activités d’exploita-tion des ressources forestières des populations riverainesde la forêt et les principales espèces sur lesquelles portentces activités. La deuxième étape a consisté en unerecherche documentaire et un choix des outils de collecteconstitués du focus group (groupe de discussion) et de laclassification préférentielle par paire qui est un outil de la« Méthode accélérée de recherche participative » (Gueye,Freudenberger, 1991). Ces outils ont été testés dans troislocalités choisies de façon raisonnée en tenant compte deleurs similarités avec les localités étudiées, notamment la

proximité avec la forêt classée, les communautés ethniqueset les activités socioéconomiques. Le choix définitif a étéeffectué au hasard dans un rayon de cinq kilomètres en par-tant des limites de la forêt classée vers les zones de terroirs.Dans chaque localité choisie, un groupe de discussion a étéorganisé avec des hommes et un autre avec des femmes.Les groupes comprenaient entre 10 et 20 participants. Lechoix de ces personnes a été fait avec l’appui du chef de vil-lage et de la présidente du groupement des femmes, enfonction de l’âge (35 ans minimum), de l’activité socioéco-nomique (agriculteur, éleveur, artisan), de l’appartenanceethnique et de la connaissance des ressources forestièresligneuses de la zone. Lors des groupes de discussion, leséchanges ont tourné autour de trois principaux thèmes : ▪ ressources végétales ligneuses de la zone (richesse floris-tique, état, dynamique) ;▪ principales espèces végétales ligneuses exploitées ;▪ principales utilisations des espèces végétales ligneuses.

Dans chaque village, les participants commencent parinventorier toutes les espèces ligneuses présentes dansleur terroir, ainsi que les différents usages qu’ils en font.Cela permet d’obtenir une liste d’espèces parmi lesquellesles participants choisissent les six espèces considéréescomme étant les plus importantes en fonction de leur rôlesocioéconomique. Les six espèces retenues sont réperto-riées dans une matrice de classification par paire, un outilpermettant de déterminer les préférences. Deux espècessont présentées aux participants, à qui il est demandé dechoisir l’espèce préférée puis la raison d’un tel choix. Ce

Figure 1.Carte de localisation de la zone d’étude.

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procédé est répété pour toutes les combinaisons d’espècespossibles. Quand le choix d’une espèce ne fait pas l’unani-mité, les participants procèdent à un vote à main levée.Enfin, des scores (0 à 20) sont attribués en fonction de lafréquence et la hiérarchie des préférences est ainsi établie.

En tenant compte du score minimum (0) et du scoremaximum (20), il est distingué trois catégories d’espèces : ▪ les espèces de faible préférence [0 ; 6] ;▪ les espèces de préférence moyenne [7 ; 13] ;▪ les espèces de grande préférence [14 ; 20].

Les données recueillies ont été traitées avec le tableurExcel. Les noms des plantes ont été transcrits des langueslocales à l’aide de documents spécialisés (Berhaut, 1967 ;Adam, 1970) et avec l’assistance de botanistes travaillantdans la zone. Les services d’un médecin ont permis deconnaître les noms en français des maladies traitées avecles produits végétaux tirés de la forêt.

Résultats

Espèces végétales préférées des femmes

Les femmes ont porté leur choix sur 28,7 % des73 espèces ligneuses inventoriées dans cette aire protégée(Sambou, 2004). Ces espèces, au nombre de 21, répondentessentiellement aux trois besoins fondamentaux suivants :alimentation, pharmacologie et énergie. L’exploitation desdonnées collectées auprès des femmes met en évidencetrois catégories d’espèces. La première catégorie est com-posée de Cordyla pinnata, Parkia biglobosa et Combretumglutinosum. Ces trois espèces jouent un rôle fondamentaldans la vie de ces femmes, dans la mesure où les deux pre-mières sont fortement sollicitées dans l’alimentation etl’économie féminine locale, alors que la troisième constituel’espèce dont le bois est le plus exploité pour la satisfactiondes besoins en énergie domestique.

Dans la deuxième catégorie, les préférences ont portésur les espèces à fruits comestibles ; il s’agit notamment deTamarindus indica, Adansonia digitata et Detarium senega-lensis (photo 1). Les deux premières sont utilisées dans desmenus locaux, tandis que la troisième, en plus d’êtreconsommée, fait l’objet d’une commercialisation. Le choixde Pterocarpus erinaceus en quatrième position s’expliquesurtout par ses nombreuses vertus médicinales.

À l’instar de la deuxième catégorie, la troisième estdominée par les espèces dont les fruits sont consomméspar les populations locales. Il s’agit de Ficus sycomorus,Detarium microcarpum, Saba senegalensis, Neocaryamacrophylla, Cola cordifolia, Ziziphus mauritiana, Lanneaacida et Elaeis guineensis. Quant à Sterculia setigera, lesraisons de son choix sont liées à sa résine utilisée commeliant naturel dans la préparation du couscous. Les autresespèces sont préférées principalement pour leur écorce,Ficus iteophylla et Daniellia oliveri, leur utilisation sousforme de tisane pour le petit-déjeuner, Combretum micran-thum, leurs vertus médicinales, Cassia sieberiana, ou leurutilisation comme bois d’énergie, Terminalia macroptera.

Espèces végétales préférées des hommes

Sur les 73 espèces ligneuses répertoriées dans la forêtclassée de Patako, les hommes ont porté leur choix sur38,3 % d’entre elles pour diverses raisons. Leur classifica-tion préférentielle est caractérisée essentiellement par unenette prédominance de trois espèces dont les scores variententre 18 et 20. Il s’agit de : ▪ Cordyla pinnata, principalement pour la place prépondé-rante qu’elle joue dans l’alimentation locale et l’approvi-sionnement en bois de service ;▪ Parkia biglobosa, qui en plus de son rôle dans l’alimenta-tion est très utilisée dans la médecine traditionnelle locale,notamment contre la conjonctivite (feuille), la dysenterie etles vers intestinaux (écorce) ;▪ Pterocarpus erinaceus, pour son bois et les vertus théra-peutiques de son écorce et de ses racines contre la fatigue,l’anémie, l’ulcère et les maux de ventre.

Photo 3.Palissade supportée par des piquets en bois de Prosopisafricana, espèce à bois dense non attaqué par les termites. Photo M. Diop.

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Les espèces de préférence moyenne ont été choisiespour diverses raisons dont principalement leurs vertus thé-rapeutiques, Ficus iteophylla, et leur utilisation dans l’ali-mentation, Adansonia digitata. Hormis ces cinq espèces quicomposent les deux premières catégories, toutes les autres(23) ont un score relativement faible (inférieur ou égal à 6).Ces espèces ont été choisies pour leur rôle dans la construc-tion des habitations, Acacia macrostachya, Afrormosia laxi-flora, Anogeissus leiocarpus, Avicennia germinans, Bombaxcostatum, Combretum glutinosum, Combretum nigricans,Daniellia oliveri, Elaeis guineensis, Piliostigma reticulatum,Prosopis africana, Rhizophora mangle, Terminalia macrop-tera, l’alimentation, Cola cordifolia, Detarium microcarpum,Detarium senegalense, Ficus sycomorus, Tamarindusindica, Sterculia setigera, la médecine traditionnelle, Apha-nia senegalensis, Psorospermum senegalense, Swartziamadagascariensis, et enfin la fertilisation des terres de cul-ture, Faidherbia albida.

La comparaison des préférences des hommes et desfemmes (figure 2) a permis de mettre en évidence uneconvergence des préférences sur quinze espèces. C’est pourle bois et les fruits sauvages que la différence des préfé-rences entre les femmes et les hommes est nettement per-ceptible. Il est apparu également que seulement quatreespèces, parmi les 34 espèces choisies, présentent un scoresupérieur à 10. Il s’agit de Cordyla pinnata, Parkia biglobosa,Pterocarpus erinaceus et Combretum glutinosum. Cordylapinnata est l’unique espèce ayant atteint le score maximum(20) aussi bien chez les femmes que chez les hommes.

Discussion

Les 34 espèces ligneuses choisies par lesfemmes et les hommes sur un total de 73 invento-riées par Sambou (2004) dans cette forêt traduisent,d’une part, le niveau de connaissance des res-sources forestières végétales des populationslocales. D’autre part, elles révèlent l’importance deces ressources dans l’existence des riverains de laforêt qui y satisfont l’essentiel de leurs besoins enproduits ligneux et non ligneux (tableau I). Ce rôleprépondérant des ressources végétales dans le quo-tidien des populations locales transparaît nettementdans les raisons des choix.

Chez les hommes, la forte proportion d’espècesutilisées pour le bois de service (17 sur 28) obéit àune certaine logique, vu la nature des habitations etle rôle de l’homme dans leur édification et leur réfec-tion. À l’instar d’autres milieux ruraux africains(Bernus, 1967 ; Ganaba et al., 2004), l’habitat detype traditionnel reste étroitement lié aux ressourcesnaturelles végétales qui fournissent l’essentiel desmatériaux de construction (piquets, perches, tra-verses, supports, paille, chaume, cordes, etc.).Puisqu’une bonne partie de l’habitat est constituéede cases en paille ou en banco couvertes par un toitde chaume (photo 2), le tout entouré d’une clôturefaite de paille et de branches, l’entretien se faitannuellement à la fin de la saison des pluies, du faitsurtout du caractère précaire des matériaux. Ce qui

entraîne une importante consommation de bois de service.Parmi les espèces les plus utilisées figurent Bombax costa-tum et Terminalia macroptera pour la faible densité de leurbois considéré comme étant le plus facile à travailler et leplus léger pour les constructions en banco. Prosopis afri-cana, dont le bois est réputé dense et non attaqué par lestermites, est généralement utilisé comme piquet pour lespalissades (photo 3). Cette préférence pour les bois solideset les bois faciles à travailler a été notée chez les nomadesburkinabé qui sélectionnent les plantes selon divers para-mètres. Il s’agit notamment de la perception de la solidité dubois, de la résistance à la pourriture, aux termites et auxautres insectes foreurs, ainsi que de la qualité de droiture etde la facilité à travailler du bois (Ganaba et al., 2004 ).

Le choix des hommes s’explique aussi par l’utilisationdu bois de service dans le secteur agricole. Les manchesdes outils aratoires locaux sont fabriqués avec du bois dePterocarpus erinaceus ou de Cordyla pinnata. C’est ainsiqu’une grande préférence est notée pour les racines dePterocarpus erinaceus considérées par les populationscomme plus résistantes. Dans chacune des localitésproches de la forêt, existe une personne, généralement unLaobé (photo 4), qui est un bûcheron itinérant aux originespeules ayant un lien socioculturel très particulier avec l’ar-bre qu’il utilise pour confectionner divers produits (usten-siles de cuisine, bancs, manches à outil) destinés à lavente. Le bois de ces deux espèces est aussi utilisé pour lafabrication de jougs, éléments indispensables pour la trac-tion bovine (labour et transport).

Figure 2.Synthèse des classifications préférentielles des femmes et des hommes.

0 5 10 15 20 25

Cordyla pinnata Parkia biglobosa

Pterocarpus erinaceus Combretum glutinosum

Adansonia digitata Tamarindus indica

Ficus iteophylla Detarium microcarpum Detarium senegalense

Ficus sycomorus Sterculia setigera

Terminalia macroptera Daniellia oliveri

Bombax costatum Cola cordifolia

Saba senegalensis Elaeis guineensis Prosopis africana Faidherbia albida

Neocarya macrophylla Avicennia germinans

Combretum micranthum Swartzia madagascariensis

Psorospermum senegalense Acacia macrostachya

Rhizophora mangle Combretum nigricans

Aphania senegalensis Piliostigma reticulatum Anogeissus leiocarpus

Pericopsis laxiflora Ziziphus mauritiana

Lannea acida Cassia sieberiana

Classification des femmes

Classification des hommes

Scores

Espèces

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En outre, si le bois de service a largement influé sur lechoix des hommes, cela est aussi dû à son usage dans l’éle-vage et le transport. Sur les places publiques et même à l’inté-rieur des concessions, ce sont des troncs de Cordyla pinnatacreusés latéralement qui servent d’abreuvoir pour le bétail(photo 5). Du fait de la proximité de la forêt et la présence defauves (hyènes, chacals, etc.), les petits ruminants sont systé-matiquement confinés dans des enclos de bois d’un diamètrerelativement important, afin d’en limiter la prédation.

Dans le transport, les arbres sont utilisés pour la fabri-cation de charrettes et de pirogues qui demeurent les prin-cipaux moyens de déplacement dans cette zone.

En dehors du bois de service, les préférences deshommes répondent aussi à des préoccupations d’ordresanitaire. Le choix de plusieurs espèces a été essentielle-ment justifié par leurs nombreuses vertus thérapeutiques etleur forte sollicitation dans la médecine traditionnelle. Ficusiteophylla (photo 6) et Swartzia madagascariensis sontpréférées pour leur usage contre la fatigue, Detarium micro-carpum contre les mycoses et les diarrhées et enfinPsorospermum senegalense contre les maux de ventre. Lesparties utilisées à cet effet sont respectivement l’écorce etla racine pour les deux premières espèces et la racine et lafeuille pour les deux autres.

D’autres espèces ont été choisies du fait de leur utili-sation dans l’alimentation ou comme aliment pour le bétail.C’est le cas de Adansonia digitata, Bombax costatum, Colacordifolia, Cordyla pinnata, Faidherbia albida, Ficus syco-morus, Pterocarpus erinaceus, Prosopis africana, Terminaliamacroptera et Sterculia setigera. Les feuilles de ces espècessont utilisées comme fourrage pour les bovins, les ovins etles caprins en cas de retard des pluies, de mauvaise pro-duction arachidière ou de destruction du tapis herbacé parles feux de brousse. Ce faisant, les espèces que les popula-tions exploitent le plus à cet effet sont Adansonia digitata,Bombax costatum et Pterocarpus erinaceus.

Les femmes, plus préoccupées par la famille et lamaternité, ont vu leurs choix fortement influencés par lesrôles qu’elles jouent dans la société rurale traditionnelle(Tobith, Cuny, 2006). C’est ainsi qu’elles ont porté leurchoix sur des espèces ligneuses dont le bois est utilisécomme combustible (13 sur 21). Parmi ces espèces,Combretum glutinosum est la plus exploitée (photo 7).

L’importance de cette espèce dans la satisfaction desbesoins en bois de chauffe a été notée au Burkina Faso parGanaba et al. (1998) et Ouedraogo (2007), au Mali parNouvellet et al. (2003), au Bénin par Lawani (2007), auNiger par Brondeau (2001). En outre, l’abondance desespèces fournissant du bois de chauffe dans cette classifi-cation s’explique, d’une part, par l’utilisation de ce boiscomme principale source d’énergie pour la cuisson des ali-ments en milieu rural sénégalais et, d’autre part, dans cettezone par le fait que les tâches ménagères qui nécessitentl’usage du bois d’énergie sont dévolues aux femmes, mêmesi les hommes contribuent à sa collecte.

Les soins post-accouchement et les maladies infantilesont été aussi déterminants dans le choix des femmes, demême que les soins contre l’hypertension artérielle et lepaludisme. À l’exemple des hommes, la préférence de cer-

taines espèces n’a été justifiée que par leurs vertus médici-nales. Il s’agit de Pterocarpus erinaceus contre l’anémie,l’ulcère et les maux de ventre, de Ficus iteophylla contre lafatigue et les œdèmes, de Lannea acida contre les maux deventre, l’hypertension artérielle, les parasitoses et les dou-leurs ou complications périnatales et enfin de Cassia siebe-riana, utilisée contre les parasitoses.

Photo 4.Un Laobé sculptant des manches d’outils aratoires. Photo M. Diop.

Photo 5.Abreuvoir fait à partir d’un pied de Cordyla pinnatade gros diamètre. Photo M. Diop.

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64 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 1 0 ( 4 )

FOCUS / SOCIAL ROLE

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Page 10: Ressources végétales et préférences sociales en milieu ...bft.cirad.fr/cd/BFT_310_57-68.pdf · Patako (región administrativa de Fatick, Senegal). Los resultados del estudio muestran

Le fait que les préférences des femmes soient marquéespar une abondance des espèces à fruits comestibles sembles’inscrire dans une logique d’autosubsistance qui les affecteplus que les hommes. D’après la Fao (1989), en milieu ruralafricain, les femmes sont davantage tributaires que leshommes des arbres et des produits forestiers alimentaires.C’est le cas des femmes des localités périphériques de

Patako. Elles sont plus présentes dans la cueillette des fruitssauvages que les hommes. Ces fruits constituent ainsi un élé-ment important du régime alimentaire, surtout pour lesenfants. En plus de cela, ces fruits ont une fonction socialetrès importante dans le raffermissement des liens avec leurutilisation comme cadeaux lors des déplacements en milieuurbain ou lorsque ces femmes reçoivent un hôte citadin. Dansun autre registre, la place prépondérante qu’occupent lesespèces fruitières dans les classifications féminines résulte deleur contribution à l’économie féminine locale. La plupart desfruits sont commercialisés dans le village ou dans les luuma(marchés hebdomadaires traditionnels) et les revenus tiréspermettent de satisfaire les besoins domestiques (générale-ment imposés par la pauvreté), tels que contribuer à ladépense quotidienne, participer aux tontines ou gérer lespetites charges de fonctionnement du ménage. Au demeu-rant, ce rôle déterminant des fruits sauvages dans l’existencedes femmes en milieu rural a été noté dans plusieurs paysafricains (Easton, Ronald, 2000), notamment chez les KelTamasheq du Niger (Bernus, 1967), au Zimbabwe (Campbell,1987), en Zambie (Packham, 1993), chez les Karugu de Tan-zanie (Theilade et al., 2007), chez les habitants de Dem et deWédsé au Burkina Faso (Belem et al., 2008), dans le Sud duCameroun (Lescuyer, 2010). Leurs travaux ont démontré queces fruits, plus qu’un simple complément alimentaire, permet-tent de compléter une ration parfois largement insuffisantedurant les périodes de disette et de soudure.

Ce ne sont pas seulement les fruits sauvages qui inter-viennent dans l’économie féminine locale, mais aussi lesécorces de Daniellia oliveri (photo 8) et les résines deSterculia setigera. L’écorce de Daniellia oliveri intéresse par-ticulièrement la plupart des femmes des localités riverainesde la forêt de Patako qui l’utilisent comme encens, ainsi quepour chasser les moustiques et les mauvais esprits.

Le nombre d’espèces préférées par les femmes estrelativement moins important que celui des espèces préfé-rées par les hommes (21 contre 28). Cela s’explique par lefait que les femmes ont des besoins en ressources végétalesgénéralement concentrés sur trois préoccupationsmajeures : l’énergie, l’alimentation et la santé. Ainsi, toutesles ressources exploitées par ces dernières servent à lasatisfaction de ces principaux besoins.

Parmi les espèces préférées par les riverains de la forêt,seulement Detarium microcarpum, Combretum glutinosum,Combretum nigricans et Pterocarpus erinaceus présententune structure normale, encore que la régénération naturellede Pterocarpus erinaceus soit relativement faible (Sambou,2004). Quant à Cordyla pinnata et Parkia biglobosa, qui sontles espèces de grande préférence, leurs populations présen-tent une structure nettement dégradée du fait surtout de pro-blèmes de survie de la régénération naturelle (Sambou,2004 ; Niang-Diop, 2005). Ces espèces, malgré leur impor-tance socioéconomique, ne font pas l’objet d’une protectionparticulière de la part des populations riveraines. Hormisune sacralisation relative de Adansonia digitata, Khayasenegalensis et Tamarindus indica, les rares initiativeslocales sont des interdictions de coupe en zone de terroir, selimitant essentiellement à Cordyla pinnata et Parkia biglo-bosa et très peu respectées surtout par les allochtones.

Photo 6.Pied de Ficus iteophylla écorcé à l’intérieur de la forêt classée. Photo M. Diop.

Photo 7.Bois de Combretum glutinosum stocké à côté d’une concession. Ce bois fait de plus en plus l’objet d’une commercialisation.Photo M. Diop.

66 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 1 0 ( 4 )

FOCUS / SOCIAL ROLE

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Conclusion

Il apparaît que, en matière de ressources forestièresvégétales ligneuses, les préférences des hommes et desfemmes des localités périphériques de la forêt classée dePatako sont influencées par les préoccupations quoti-diennes, les rôles sociaux et les maladies les plus fréquentesdans cette zone. Si le bois de service a largement déterminéle choix des hommes, celui des femmes a été amplementinfluencé par les fruits sauvages, éléments essentiels dansl’alimentation et l’économie féminines locales. Au-delà despréférences des femmes et des hommes, le nombre d’es-pèces (34) retenues dans les choix traduit une certaineconnaissance des ressources végétales de la forêt, avecaussi une large utilisation de ces dernières qui constituent,entre autres, un soutien financier important des villageoiscomplétant la ration alimentaire et les revenus par du petitcommerce très localisé. Toutefois, l’implication de per-sonnes-ressources comme le chef de village et la présidentedu groupement des femmes dans le choix des participantspeut constituer une limite car, malgré la définition de cri-tères, elle ne garantit pas une bonne représentativité desparticipants. En outre, les classifications préférentielles ontété faites en fonction du sexe uniquement, alors que l’âge etla catégorie socioprofessionnelle pouvaient être des varia-bles de comparaison. Enfin, l’étude a porté uniquement surles espèces ligneuses, alors que les espèces non ligneusesnotamment les plantes de sous-bois jouent un rôle prépon-dérant en milieu rural et, de ce fait, doivent être préservéeslors de la reprise en main de la gestion des forêts.

Cependant, le fait que Cordyla pinnata et Parkia biglo-bosa aient obtenu les scores les plus élevés dans les deuxclassifications préférentielles traduit toute leur importancepour les populations locales. D’où la nécessité pour tout pro-gramme ou projet de gestion des ressources forestières danscette zone de leur accorder une attention particulière. Au-delà de cette attention, qui ne doit pas se limiter à ces deuxespèces, la connaissance des préférences doit aider (auxprises de décisions) et accompagner les différents acteurs dela gestion des ressources naturelles, pour un choix judicieuxdes espèces dans les activités de restauration du couvertvégétal. Ainsi, au lieu de favoriser en premier les espècesexotiques, les gestionnaires doivent surtout accorder la prio-rité aux espèces locales préférées pour renforcer l’arbre dansles terroirs à travers des activités de plantation, d’agrofores-terie et de régénération naturelle assistée. Cela dans le but deréduire la pression exercée sur la forêt classée et d’amoindrirles risques de pression démographique ; sachant que dansles années à venir, la demande énergétique domestiquecroissante perturbera l'équilibre du milieu naturel actuel.

RemerciementsCe travail a été réalisé grâce au Projet régional « Tools forManagement and Sustainable Use of Natural Vegetation inWest Africa » (EU FP6 031685). Nous remercions aussitoutes les bonnes volontés qui ont aidé à l’améliorationde cet article de par leurs observations, leurs contribu-tions et leurs suggestions.

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 1 0 ( 4 ) 67RÔLE SOCIAL / LE POINT SUR…

Photo 8.Individu de Daniellia oliveriécorcé. Les écorces sontvendues dans les luuma(marchés hebdomadairestraditionnels) entre 100 et 300 francs Cfa le sachet.Photo M. Diop.

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