Consultation publique sur le modèle de coûts de réseau mobile ...
Réseau et service mobile
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Projet de fin d’étude i
Cycle de formation des ingénieurs en Télécommunications
Option :
Réseaux et Services Mobiles (RSM)
Rapport de Projet de fin d’études
Thème :
Stratégie d’introduction du concept IMSdans un réseau de télécommunication
Etude de cas Tunisie Télécom
Réalisé par :
Naouel Ghanmi
Encadré par:
M. Jamel Sakka
M. Rached Hamza
Travail proposé et réalisé en collaboration avec
Année universitaire : 2005/2006
i
Dédicace
A ma chère grand-mère
A mon père Abbès et ma mère Chéfia
A mon frère Rami et ma s ur Nouha
A toute ma famille
A toi Amor
A mes amies Sameh, Raja et Refka
A tous ceux qui nous sont chers
Que vous trouvez dans ce modeste travail l'expression de ma
reconnaissance, mon amour, mon amitié et mon estime
Naouel
ii
Avant propos
Ce travail a été réalisé dans le cadre de notre projet de fin d’études à l’école
supérieure des communications de Tunis, en collaboration avec l’opérateur Tunisie
Télécom, pour l’obtention du diplôme d’ingénieur en télécommunication option Réseaux et
Services Mobiles.
Ce stage étant parvenu à terme, je m’aperçois que le temps a vite passé,
heureusement que les connaissances, les bons souvenirs font toujours durer la réjouissance.
Et c’est en aveu du succès de ce stage que mes fervents mercis se vouent, à Mr
Rached Hamza, maître assistant à SUP’COM, pour sa serviabilité et ses hautes qualités
morales, pour son soutien et ses conseils avisés.
Je tiens également à présenter mes sincères remerciements et ma profonde gratitude
à Mr Jamel Sakka, chef division à Tunisie Télécom, pour sa disponibilité, sa collaboration,
sa modestie et sa sympathie, pour ses compétences, sa pédagogie et ses directives fructueux
qu’ils n’a cessé de me prodiguer tout au long de ce projet, qu’il soit avisé ici de mes sincères
mercis.
J’adresse aussi ma plus vive reconnaissance à tous mes enseignants de SUP’COM
pour la formation qu’ils m’ont donné ainsi qu'aux membres de jury qui ont accepté de juger
mon travail.
Finalement, je remercie tous ceux qui n'ont épargné aucun effort, de près ou de loin,
pour me permettre d'accomplir mon travail et j'espère que ça sera le bon départ pour des
travaux ultérieurs.
iii
Résumé
Mots clés : IMS, NGN, réseau c ur, convergence fixe/mobile, voix/data, stratégie
de migration, modèle de trafic, dimensionnement, MGW, MGCF, CSCF.
Face à l’évolution des réseaux de télécommunication vers un concept tout
IMS, les opérateurs sont confrontés, aujourd’hui, à une mutation majeure : le coeur
de leur réseau doit évoluer pour acheminer des trafics variés et être compatible avec
des offres de services régulièrement renouvelées dans un contexte IMS.
Les travaux menés dans le cadre de ce projet ont cerné l'étude des concepts
NGN et IMS, les stratégies de migrations vers ces concepts et les règles de
planification et de dimensionnement des réseaux IMS. Les résultats de cette étude
ont permis le développement d'un outil informatique d'aide au dimensionnement
des réseaux IMS.
En particulier, nous avons arrêté une stratégie optimale pour l’introduction
de ce concept dans le réseau de Tunisie Télécom. Ensuite nous avons appliqué notre
outil de dimensionnement au futur réseau IMS de notre opérateur historique, et on a
fini par la proposition d’une liste de recommandations à prendre en compte lors
d’une migration vers IMS.
iv
Table des matières
Introduction générale ........................................................................................................ 1
Chapitre I: Etude des concepts NGN et IMS .............................................. 3
Introduction ..................................................................................................................... 3
1. Le contexte et les enjeux des réseaux et des services de nouvelle génération ............ 3
1.1. Les évolutions profondes du secteur des télécommunications .................................. 3
1.2. Le développement de nouvelles gammes de services ............................................... 4
1.3. Progressions technologiques d’envergure dans le domaine des réseaux de données . 4
2. Etude du concept NGN................................................................................................ 5
2.1. Approche générale du concept NGN ....................................................................... 5
2.2. Modèle d’architecture en couche ............................................................................. 7
2.3. Evolution des entités et des protocoles du c ur de réseau NGN .............................. 8
2.3.1. Principe général et vue d’ensemble................................................................... 8
2.3.2. Les entités principales du c ur de réseau NGN ................................................ 9
2.3.3. Les familles de protocoles d’un réseau NGN ...................................................11
3. Les réseaux NGN dans le contexte d une autre évolution technologique majeure :
Etude du concept IMS ....................................................................................................13
3.1. Brève définition de l’IMS.......................................................................................13
3.2. NGN/IMS et convergence fixe/mobile ...................................................................14
3.3. Impacts de l’IMS pour les utilisateurs d’un réseau NGN ........................................14
3.4. Architecture IMS ...................................................................................................15
3.4.1. Structuration en couche de l’architecture IMS .................................................15
3.4.2. IMS et SIP.......................................................................................................16
3.4.3. Les principales entités du réseau IMS..............................................................17
Conclusion.......................................................................................................................20
v
Chapitre II: Scénarios de migration vers IMS.......................................... 21
Introduction ....................................................................................................................21
1. Approches de migration: Etat de l art .......................................................................21
1.1. Concept de migration .............................................................................................21
1.2. Principaux scénarios de migration vers les réseaux de nouvelles générations..........22
2. Scénarios de migration vers NGN ..............................................................................23
2.1. Migration des réseaux PSTNs ................................................................................23
2.1.1. Etat actuel du réseau PSTN .............................................................................23
2.1.2. Typologie des scénarios de migration d’un réseau PSTN.................................25
2.1.3. Scénarios de migration du c ur du réseau PSTN/ISDN vers NGN ..................26
2.2. Migration des réseaux mobiles ...............................................................................30
2.2.1. Du GSM 2G vers GPRS 2.5G..........................................................................30
2.2.2. Du GPRS 2.5G vers l’UMTS...........................................................................31
2.2.3. Nouvelle architecture du réseau mobile dans une approche NGN ....................33
2.3. Migration des réseaux à commutation de paquets ...................................................34
2.3.1. Situation actuelle .............................................................................................34
2.3.2. Migration à IPv6 .............................................................................................35
2.3.3. Exigence d’un mécanisme de garantie de qualité de service.............................36
3. Scénarios de migration vers IMS ...............................................................................36
3.1. Etape 1 : Convergence des services fixe et mobile..................................................36
3.2. Etape 2 : Convergence des bases de données des réseaux fixe et mobile .................37
3.3. Etape 3 : Migration vers le tout IMS.......................................................................38
3.3.1. Scénario 1 : à partir du réseau mobile ..............................................................38
3.3.2. Scénario 2 : à partir du réseau fixe ...................................................................39
Conclusion.......................................................................................................................40
vi
Chapitre III: Dimensionnement et stratégie de migration vers IMS - Etude
de cas : Tunisie Télécom............................................................................. 42
Introduction ....................................................................................................................42
1. Développement d une stratégie de migration vers IMS : Etude de cas de Tunisie
Télécom ...........................................................................................................................42
1.1. Topologie du réseau existant ..................................................................................42
1.1.1. Le Réseau IP ................................................................................................43
1.1.2. Le réseau téléphonique classique ...............................................................43
1.1.3. Le réseau mobile GSM................................................................................44
1.2. Règles principales pour une migration optimale .....................................................46
1.3. Migration du réseau de Tunisie Télécom vers IMS.................................................47
1.3.1. Migration vers NGN....................................................................................47
1.3.2. Migration vers IMS .....................................................................................52
2. Evaluation du trafic niveau accès...............................................................................54
2.1. Les classes de service .............................................................................................55
2.1.1. Services de type conversationnel ...............................................................56
2.1.2. Services à flux continu................................................................................56
2.1.3. Services Interactifs ......................................................................................56
2.1.4. Services en mode téléchargement ou background ....................................57
2.2. Modélisation du trafic ............................................................................................57
2.2.1. Modèle de trafic pour le service conversationnel.....................................57
2.2.2. Modèle de trafic pour le service à flux continu ........................................58
2.2.3. Modèle de trafic pour le service interactif ................................................58
2.2.4. Modèle de trafic pour les services d’arrière plan .....................................59
2.3. Scénarios retenus ...................................................................................................59
2.4. Calcul du trafic du réseau d’accès...........................................................................60
2.4.1. Détermination du nombre d’abonnés par technologie..............................60
2.4.2. Détermination du trafic acheminé au niveau accès ..................................62
3. dimensionnement de quelques entités du réseau IMS...............................................65
vii
3.1. Généralité sur le dimensionnement.........................................................................65
3.2. Processus de dimensionnement ..............................................................................65
3.2.1. Dimensionnement des MGWs ....................................................................65
3.2.2. Dimensionnement de MGCF ......................................................................67
3.2.3. Dimensionnement de CSCF........................................................................68
Conclusion.......................................................................................................................68
Chapitre IV: Développement d un outil de dimensionnement du c ur de
réseau IMS et son application au réseau de Tunisie Télécom .................. 69
Introduction ....................................................................................................................69
1. Spécifications de l outil ...............................................................................................69
1.1. Données de dimensionnement ................................................................................69
1.1.1 Données d’entrée ..........................................................................................70
1.1.2 Résultats de sortie.........................................................................................70
1.2. Synoptique de l’interface utilisateur de l’outil ........................................................70
1.3. Outil de développement..........................................................................................72
2. Réalisation de l outil ...................................................................................................72
2.1 Au démarrage..........................................................................................................72
2.2. Spécifications des paramètres généraux..................................................................73
2.3. Configuration du réseau .........................................................................................73
2.3.1. Spécification du modèle de trafic data ......................................................74
2.3.2. Configuration des différentes zones du réseau .........................................75
2.3.3. Spécification des paramètres du codeur audio..........................................76
2.4. Affichage des résultats du dimensionnement ..........................................................77
3. Etude de cas : dimensionnement du réseau IMS de Tunisie Télécom ......................78
3.1. Les paramètres généraux de dimensionnement .......................................................78
3.2. Répartition des abonnés par zone ...........................................................................78
3.3. Spécification des paramètres de la voix classique ...................................................79
viii
3.4. Modèle de trafic data..............................................................................................80
3.5. Résultats et analyse du dimensionnement ...............................................................82
4. Listes de recommandations ........................................................................................84
Conclusion.......................................................................................................................85
Conclusion générale ......................................................................................................... 86
Annexe A: Calcul du débit d accès................................................................................... 88
Bibliographie ................................................................................................................... 91
Glossaire...........................................................................................................................93
ix
Liste des figures
Figure I-1 : Vue globale d’un réseau NGN...........................................................................6
Figure I-2 : Architecture en couche d’un réseau NGN..........................................................8
Figure I-3 : Architecture simplifiée d’un réseau NGN..........................................................9
Figure I-4 : L’architecture de Réseau et de Service IMS.....................................................15
Figure II-1 : Description d’un réseau RTC .........................................................................24
Figure II-2: Scénario 1 .......................................................................................................28
Figure II-3 : Scénario 2 ......................................................................................................29
Figure II-4: Scénario 3 .......................................................................................................30
Figure II-5: Migration du réseau GSM vers GPRS .............................................................31
Figure II-6 Migration vers UMTS release 99......................................................................32
Figure II-7 : Migration vers UMTS release 5 ....................................................................32
Figure II-8 : Convergence des services fixe et mobile ........................................................37
Figure II-9 : Mise en uvre d’un SHLR dans le réseau PSTN............................................37
Figure II-10 : Interfonctionnement entre réseau fixe et réseau mobile ................................38
Figure II-11 : introduction de l’IMS dans le réseau mobile.................................................39
Figure II-12 : migration vers un réseau tout IMS................................................................39
Figure II-13 : Migration du réseau fixe vers IMS ...............................................................40
Figure II-14 : Propagation de l’IMS vers le réseau mobile..................................................40
Figure III-1 : Backbone IP/MPLS de Tunisie Télécom.......................................................43
Figure III-2 : CTNs du réseau fixe de Tunisie Télécom......................................................44
Figure III-3 : Réseau mobile de Tunisie Télécom et interconnexion avec le réseau fixe......45
x
Figure III-4 : Backbone IP/MPLS de Tunisie Télécom dans un concept NGN....................47
Figure III-5 : Interconnexion des MGWs au réseau IP/MPLS.............................................48
Figure III-6 : Premier scénario de migration du réseau de Tunisie Télécom vers NGN.......49
Figure III-7 : Deuxième scénario de migration du réseau de Tunisie Télécom vers NGN ...50
Figure III-8 : Optimisation de la migration du réseau de Tunisie Télécom vers NGN .........51
Figure III-9 : Le réseau c ur de Tunisie Télécom dans une approche NGN .......................53
Figure III-10 : Evolution du softswitch vers IMS ...............................................................54
Figure III.11 : processus de calcul du nombre d’abonnés par technologie...........................61
Figure III.-12 : Calcul du trafic total niveau accès ..............................................................62
Figure III.13 : Dimensionnement de MGW........................................................................66
Figure IV-1 : Synoptique de l’interface utilisateur..............................................................71
Figure IV-2 : Ecran de démarrage ......................................................................................72
Figure IV-3 : Identification de l’administrateur ..................................................................72
Figure IV-4 : Spécification des paramètres généraux du dimensionnement ........................73
Figure IV-5 : Configuration du réseau à dimensionner .......................................................74
Figure IV-6 : Spécification du modèle de trafic data ..........................................................74
Figure IV-7 : Configuration du réseau par zone..................................................................75
Figure IV-8 : Spécification des paramètres des réseaux GSM et POTS par zone ................75
Figure IV-9 : Spécification des paramètres des réseaux ADSL, EDGE et UMTS par zone .76
Figure IV-10 : Paquétisation du flux audio mode circuit ....................................................76
Figure IV-11 : Fenêtre d’affichage des résultats du processus du dimensionnement ...........77
Figure IV-12 : Résultats de dimensionnement du réseau c ur de TT .................................82
xi
Liste des tableaux
Tableau III-1 : Les différentes classes de service................................................................55
Tableau III-2 : Modélisation du trafic.................................................................................59
Tableau III-3 : Répartition des abonnés par service ............................................................60
Tableau III-4 : Services utilisés par chaque technologie .....................................................61
Tableau IV-1 : Répartition des abonnés par zone ...............................................................79
Tableau IV-2 : Modèle de trafic des réseaux en mode circuit .............................................80
Tableau IV-3 : Modèle de trafic des services data ..............................................................81
Tableau IV-4 : Taux d’activité des services par zone..........................................................81
Tableau IV-5 : Résultat de dimensionnement par zone.......................................................83
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 1
Introduction générale
Les télécommunications font partie des technologies qui ont révolutionné notre
mode de vie au vingtième siècle. Du télégraphe à l’Internet, de la téléphonie sans fil au
téléphone cellulaire, les progrès établis en la matière sont spectaculaires. Les informations
transmises étaient tout d’abord codées en morse, puis des techniques de modulation et de
codages analogiques ont permis de transmettre du son, puis des images. Ensuite la venue
des techniques numériques a considérablement augmenté le débit et la qualité des
informations à transmettre d’un point à un autre.
Les réseaux de télécommunications évoluent aujourd'hui vers des nouvelles
générations de réseaux (NGN). Ces derniers ont comme objectifs de faire converger les
services voix, multimédia et données en utilisant un réseau de transport IP ou ATM et
d'offrir des nouveaux services liés à la mobilité des personnes.
De plus, on est face, aujourd’hui, à une palette de services de plus en plus diversifiés.
En effet, le haut débit a bouleversé irrémédiablement l’univers des services en accélérant la
convergence des télécoms avec l’informatique. La connectivité IP généralisée ouvre un
univers toujours plus large de services indépendants de l’opérateur d’accès. La substitution
fixe mobile reste d’actualité et la convergence fixe mobile s’annonce comme une proche
réalité. Dans ce cadre est apparu un nouveau concept : IMS (IP Multimedia Subsystem).
Ce concept est conçu pour répondre à toutes ces exigences en offrant aux utilisateurs
la possibilité d’établir des sessions multimédia et en utilisant tout accès haut débit et une
commutation de paquets IP.
Les opérateurs historiques sont ainsi confrontés à une mutation majeure : le coeur de
leur réseau doit évoluer pour acheminer des trafics variés et être compatible avec des offres
de services régulièrement renouvelées dans un contexte concurrentiel de plus en plus rude.
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 2
L'objectif de ce projet de fin d’étude est d’étudier le concept IMS et de proposer des
scénarios de migration vers ce nouveau concept pour les opérateurs. En particulier, nous
allons arrêter une stratégie optimale pour l’introduction de ce concept dans le réseau de
Tunisie Télécom. Ensuite nous proposons un processus de dimensionnement qui sera
automatisé dans un outil informatique qu’on va appliquer au cas de notre opérateur
historique.
Le présent rapport est organisé en quatre chapitres :
Le premier chapitre présente une vue panoramique sur les concepts NGN et IMS,
leurs principes, leurs architectures de base et l’ensemble des protocoles mis en uvre.
Le deuxième chapitre traite la problématique de la migration des réseaux de
télécommunication vers les réseaux de nouvelles générations. D’abord, on a tracé les
différentes approches d’une telle migration, ensuite, on a proposé des scénarios de migration
vers les NGNs, puis des scénarios de migration vers un concept tout IMS.
Le troisième chapitre sera consacré à l’étude de cas de l’opérateur Tunisie Télécom
D’abord, on va exploiter notre savoir faire pour arrêter une stratégie de migration optimale
vers IMS pour cet opérateur historique. Ensuite, on va passer à dimensionner un réseau de
télécommunication basé sur un concept IMS. De ce fait, on va établir un processus de
dimensionnement basé sur l’évaluation du trafic niveau accès et de la charge des
équipements du réseau coeur.
Finalement, dans le quatrième chapitre, on va présenter les étapes de conception et
d’utilisation d’un outil qui permet l’automatisation du processus de dimensionnement.
Ensuite, on va appliquer cet outil au cas de Tunisie télécom. Et on va finir par
l’interprétation des résultats obtenus et par la proposition de quelques recommandations à
prendre en compte lors de toute migration vers IMS.
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 3
Chapitre I
Etude des concepts NGN et IMS
IntroductionL’évolution progressive du monde des télécommunications vers des réseaux et des
services de nouvelle génération est aujourd’hui une tendance forte qui suscite l’intérêt d’une
majorité d’acteurs. Elle résulte de la conjonction d’un ensemble de facteurs qui ont
fortement excité la migration vers NGN (Next Generation Network) et puis vers IMS (IP
Multimedia Subsystem).
Dans ce premier chapitre, on va commencer par illustrer les différents enjeux et
motivations qui ont poussé à cette migration. Ensuite, on va passer à donner une idée
générale sur les concepts NGN et IMS, leurs principes, leurs architectures de base et
l’ensemble des protocoles mis en uvre. Et on va finir par illustrer les nouveautés apportées
par un réseau IMS et l’importance de son déploiement dans un réseau de
télécommunication.
1. Le contexte et les enjeux des réseaux et des services denouvelle génération
1.1. Les évolutions profondes du secteur destélécommunications
Le secteur des télécommunications a vécu des évolutions importantes aucours de ces
dernières années. Ces évolutions se manifestent par :
• La dérégulation des marchés (du transport longue distance à la boucle locale) : Le
cadre réglementaire actuel tend à encourager la compétition et a permis à un certain nombre
d’opérateurs alternatifs de se positionner par rapport à l’opérateur historique et de le
concurrencer sur les marchés des données, de la voix, des services Internet et plus
récemment sur la boucle locale [1].
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 4
• La recherche d’économies d’échelle est une notion présente dans plusieurs concepts
télécoms qui font aujourd’hui l’actualité : l’évolution de la téléphonie vers l’IP, la
convergence voix/données, la flexibilité réseau, les opérateurs virtuels et le partage
d’infrastructure ou encore les nouvelles générations de réseaux mobiles économes en
ressources spectrales [1].
• L’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux modèles économiques afin de
développer de manière viable et optimisée les services et les contenus : développement du
marché des « purs » fournisseurs de services, partenariats entre les opérateurs de transport /
accès et les fournisseurs de services. Cette tendance est favorisée par les nouveaux standards
(ex. : interfaces OSA – Open Service Architecture – en UMTS, et travaux du groupe Parlay)
[1].
1.2. Le développement de nouvelles gammes de services
L’évolution massive des services constatée ces dernières années est loin d’être
terminée. En effet, le marché des systèmes de communications électroniques s’apprête à
vivre encore de nouvelles révolutions et des évolutions fortes en terme de services proposés:
• L’accentuation du succès mondial d’Internet et l’explosion du volume de données
gérées, stockées et transférées.
• Le besoin toujours plus fort des utilisateurs d’une accessibilité totale aux données et
aux services (Internet mobile, UMTS, WLAN, mobilité entre réseaux d’accès ou terminaux
de technologies différentes, …) potentiellement couplée à des services à haute valeur
ajoutée utilisant la géolocalisation.
• Le développement de contenus et services multimédia, de plus en plus interactifs et
temps réel. Ils nécessitent techniquement d’assurer différents modes d’accès, et de
développer de nouveaux terminaux hybrides et multi-fonctions.
• Le développement inévitable du commerce électronique, qui pose des problèmes
techniques liés aux transactions temps réel, au paiement sécurisé, au développement de
solutions de porte-monnaie virtuel [1].
1.3. Progressions technologiques d envergure dans le
domaine des réseaux de données
• L’évolution des réseaux de transport, et notamment des couches optiques, vers le
très haut débit (commutation optique, multiplexage en longueur d’onde WDM).
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 5
• La généralisation du protocole IP et l’émergence de la nouvelle version de ce
protocole, IPv6, qui permettra notamment d’en améliorer les capacités d’adressage et de
gestion et de la sécurité.
• L’arrivée à maturité de technologies nouvelles comme le MPLS, qui permet de
véhiculer de manière différenciée des flux IP avec une meilleure gestion de la qualité de
service.
• Ces évolutions permettent d’envisager de manière souple la diffusion sur IP de
contenus temps réel avec des contraintes de qualité de service fortes [1].
Il résulte de ce contexte le besoin et la faisabilité technique d’une évolution vers un
nouveau modèle de réseaux et de services appelé NGN (Next Generation Networks).
2. Etude du concept NGN2.1. Approche générale du concept NGN
L’ETSI a présenté les réseaux de nouvelle génération comme un concept permettant
de définir et déployer des réseaux évolutifs et favorisant pour les fournisseurs de services et
les opérateurs la création et la gestion de services innovants. Ils reposent sur une
architecture en couches indépendantes (transport, contrôle, services) communiquant via des
interfaces ouvertes et normalisées. Les services doivent être évolutifs et accessibles
indépendamment du réseau d’accès utilisé [2].
Cependant, on constate des variantes suivant l’activité et le positionnement des
acteurs (constructeurs, opérateurs, fournisseurs de service). Notamment, au-delà de la
séparation entre domaine d’origine « télécoms » ou « données », on peut tout naturellement
distinguer des thèmes et des centres d’intérêt privilégiés selon que l’acteur est positionné
principalement sur les couches basses (transport), moyennes (contrôle) ou supérieures
(services, et particulièrement le domaine logiciel). Ces différentes visions ne s’opposent pas
mais se complètent. Pour cela, le concept des NGN s’articule autour de tendances
globalement admises par tous ces acteurs.
Au regard des réponses apportées, l'ensemble des acteurs s'accorde globalement pour
définir les NGN comme un système offrant des services multimédia en s’appuyant sur un
réseau support mutualisé et caractérisé par plusieurs éléments essentiels:
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 6
• Un c ur de réseau unique et mutualisé pour les différents types d’accès et de
services.
• Une architecture de c ur de réseau en 3 couches : Transport, Contrôle et Services.
• Une évolution du transport en mode paquet (IP, ou ATM à court terme avec une
convergence progressive vers IP) permettant la convergence des réseaux
Voix/données et Fixe/Mobile.
• Des interfaces ouvertes et normalisées entre chaque couche, et notamment au niveau
des couches contrôle et services afin de permettre la réalisation de services
indépendants du réseau.
• Le support d’applications multiples, multimédia, temps réel, en mobilité totale,
adaptables à l’utilisateur et aux capacités des réseaux d’accès et des terminaux.
Figure I-1 : Vue globale d un réseau NGN
Il existe trois types de réseau NGN : NGN class 4, NGN Class 5 et NGN
Multimédia. Les NGN class 4 et class 5 sont des architectures de réseau offrant uniquement
les services de téléphonie. Il s’agit donc de NGN téléphonie. Dans le RTC, un commutateur
class 4 est un centre de transit. Un commutateur class 5 est un commutateur d’accès aussi
appelé centre à autonomie d’acheminement. Le NGN class 4 (respectivement NGN class 5)
émule donc le réseau téléphonique au niveau transit (respectivement au niveau accès) en
transportant la voix sur un mode paquet.
Le NGN multimédia est une architecture offrant les services multimédia (exemple :
messagerie vocale/vidéo, conférence audio/vidéo, Ring-back tone voix/vidéo) puisque
l'usager a un terminal IP multimédia. Cette solution est plus intéressante que les précédentes
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 7
puisqu’elle permet à l’opérateur d’innover en termes de services par rapport à une solution
NGN téléphonie qui se cantonne à offrir des services de téléphonie [3].
2.2. Modèle d architecture en couche
Afin de s’adapter aux grandes tendances qui sont la recherche de souplesse
d’évolution de réseau, la distribution de l’intelligence dans le réseau, et l’ouverture à des
services tiers, les NGNs sont basés sur une évolution progressive vers le « tout IP » et sont
modélisés en couches indépendantes dialoguant via des interfaces ouvertes et normalisées :
• La couche « Accès » : regroupe les fonctions et équipements permettant de gérer
l’accès des équipements utilisateurs au réseau, selon la technologie d’accès (câble,
cuivre, fibre optique, boucle locale radio, xDSL, téléphonie commutée réseaux
mobiles). Cette couche inclut par exemple les équipements DSLAM fournissant
l’accès DSL.
• La couche « Transport » : gère l’acheminement du trafic, voix ou données, dans le
ur de réseau vers sa destination. En bordure du réseau de transport, des « media
gateways » et des « signaling gateways » gèrent respectivement la conversion des
flux de données et de signalisation aux interfaces avec les autres ensembles réseau
ou les réseaux tiers interconnectés.
• La couche « contrôle » : gère l’ensemble des fonctions de contrôle des services en
général, et de contrôle d’appel en particulier pour le service voix. L’équipement
important à ce niveau dans une architecture NGN est le serveur d’appel, plus
communément appelé «softswitch », qui gère d’une part les mécanismes de contrôle
d’appel (pilotage de la couche transport, gestion des adresses), et d’autre part l’accès
aux services (profils d’abonnés, accès aux plates-formes de services à valeur
ajoutée).
• La couche « Services » : regroupe les plates-formes d’exécution de services et de
diffusion de contenus. Elle communique avec la couche contrôle du c ur de réseau
via des interfaces ouvertes et normalisées, indépendantes de la nature du réseau
d’accès utilisé. Les services et contenus eux-mêmes sont par ailleurs développés
avec des langages convergents et unifiés.
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 8
Figure I-2 : Architecture en couche d un réseau NGN
Ces couches sont indépendantes et communiquent entre elles via des interfaces
ouvertes. Cette structure en couches est sensée garantir une meilleure flexibilité et une
implémentation de nouveaux services plus efficace. La mise en place d’interfaces ouvertes
facilite l’intégration de nouveaux services développés sur un réseau d’opérateur mais peut
aussi s’avérer essentielle pour assurer l’interconnexion d’un réseau NGN avec d’autres
réseaux qu’ils soient NGN ou traditionnels [1].
2.3. Evolution des entités et des protocoles du c ur de
réseau NGN2.3.1. Principe général et vue d ensemble
On rappelle que les principales caractéristiques des réseaux NGN sont l’utilisation
d’un unique réseau de transport en mode paquet (IP, ATM,…) ainsi que la séparation des
couches de transport des flux et de contrôle des communications, qui sont implémentées
dans un même équipement pour un commutateur traditionnel.
Concernant les équipements actifs du c ur de réseau NGN, ces grands principes se
déclinent techniquement comme suit:
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 9
• Remplacement des commutateurs traditionnels par deux types d’équipements
distincts : D’une part des serveurs de contrôle d’appel dits Softswitch ou Media
Gateway Controller (correspondant schématiquement aux ressources processeur et
mémoire des commutateurs voix traditionnels). Et d’autre part des équipements de
médiation et de routage dits Media Gateway (correspondant schématiquement aux
cartes d’interfaces et de signalisation et aux matrices de commutation des
commutateurs voix traditionnels), qui s’appuient sur le réseau de transport mutualisé
NGN.
• Apparition de nouveaux protocoles de contrôle d’appel et de signalisation entre ces
équipements (de serveur à serveur, et de serveur à Media Gateway).
Le schéma suivant présente le principe d’architecture physique d’un réseau NGN.
Figure I-3 : Architecture simplifiée d un réseau NGN
2.3.2. Les entités principales du c ur de réseau NGN
a) Media Gateway (MG)
Un media gateway constitue un élément essentiel déployé dans un réseau NGN. Il
peut par exemple se positionner entre le réseau de commutation circuit et le réseau de
commutation de paquets. Dans ce cas, les media gateways transforment le trafic circuit
TDM en paquets, la plupart du temps IP ou ATM, pour que ce trafic puisse ensuite être géré
par le réseau NGN. En conséquence, plusieurs types de media gateway sont disponibles sur
le marché, en fonction du type de solution voix choisie par l’opérateur et du rôle de ce
media gateway :
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 10
• Les passerelles VoIP pour convertir des lignes d’accès TDM en flux IP,
• Les passerelles VoATM pour convertir des lignes d’accès TDM en flux ATM,
• Les passerelles VoBB (DSL, câble, …) pour transformer des flux IP en signaux voix
sur un réseau haut-débit câble ou DSL.
D’une manière générale, une passerelle de média a pour rôle :
• Le codage et la mise en paquets du flux média reçu du RTC et vice-versa
(conversion du trafic TDM/IP).
• La transmission, suivant les instructions du Media Gateway Controller, des flux
média reçus de part et d'autre.
b) Signaling Gateway (SG)
La fonction Signaling Gateway a pour rôle de convertir la signalisation échangée
entre le réseau NGN et le réseau externe interconnecté selon un format compréhensible par
les équipements chargés de la traiter, mais sans l’interpréter (ce rôle étant réservé au Media
Gateway Controller). Notamment, elle assure l’adaptation de la signalisation par rapport au
protocole de transport utilisé (ex. : adaptation TDM / IP).
Cette fonction est souvent implémentée physiquement dans le même équipement que
la Media Gateway, d’où le fait que ce dernier terme est parfois employé abusivement pour
recouvrir les deux fonctions MG + SG.
Les Gateways ont un rôle essentiel : elles assurent non seulement l’acheminement du
trafic, mais aussi l’interfonctionnement avec les réseaux externes et avec les divers réseaux
d’accès en réalisant :
• La conversion du trafic (entité fonctionnelle Media Gateway),
• La conversion de la signalisation associée (entité fonctionnelle Signalling Gateway).
c) Le serveur d appel ou Media Gateway Controller (MGC)
Dans l’architecture des réseaux NGN, le serveur d’appel, aussi appelé softswitch ou
Media Gateway Controller (MGC) est le n ud central qui supporte l’intelligence de
communication. Il s’agit d'un serveur informatique, doté d'un logiciel de traitement des
appels vocaux. Il permet de gérer :
• L’échange des messages de signalisation transmise de part et d'autre avec les
passerelles de signalisation, et l’interprétation de cette signalisation.
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 11
• Le traitement des appels : dialogue avec les terminaux H.323, SIP voire MGCP,
communication avec les serveurs d’application pour la fourniture des services.
• Le choix du MG de sortie selon l'adresse du destinataire, le type d'appel, la charge
du réseau, etc.
• La réservation des ressources dans le MG et le contrôle des connexions internes au
MG (commande des Media Gateways).
Physiquement, un softswitch peut être implanté sur un serveur dédié ou bien être
installé directement sur un équipement différent comme un media gateway ou même un
commutateur traditionnel TDM. Dans ce cas, on parlera d’architecture complètement
distribuée [1].
2.3.3. Les familles de protocoles d un réseau NGN
Le fait d’utiliser un réseau paquet pour transporter des flux multimédia, ayant des
contraintes «temps réel », a nécessité l’adaptation de la couche Contrôle. Il faut noter que
ces réseaux en mode paquet étaient généralement utilisés comme réseaux de transport
uniquement, en ce sens, ils n’offraient pas de services permettant la gestion des appels et des
communications multimédia.
Cette évolution a logiquement générée de nouveaux protocoles, principalement
concernant la gestion des flux multimédia, au sein de la couche Contrôle. Nous les
classerons en trois grandes familles : les protocoles de contrôle d’appels qui regroupent
essentiellement H.323 et SIP, les protocoles de commande de Media Gateway constitués par
MEGACO et MGCP et les protocoles de signalisation entre MGC : BICC, SIP-T,
SIGTRAN.
a) Les protocoles de contrôle d appel
Ils permettent l’établissement, d’une communication entre deux terminaux ou entre
un terminal et un serveur ; les deux principaux protocoles concurrents sont H.323, norme de
l’UIT, et SIP, standard développé à l’IETF:
• La recommandation H.323 décrit les procédures pour les communications audio et
vidéo sur des réseaux en mode paquet sans garantie de service. Les principales entités
nécessaires à la réalisation d’un service de communication multimédia sur des réseaux de
données sont :
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 12
o Les terminaux H.323 qui sont des systèmes multimédia (téléphone, PC)
permettant de communiquer en « temps réel » ;
o Le getkeeper qui gère les terminaux H.323 (identification et traduction
d’adresses) et les établissements d’appels ;
o La passerelle H.323 ou Gateway H.323 qui permet d’interfacer le réseau IP avec
le réseau téléphonique classique ;
o L’unité de contrôle MCU (Multipoint Controller Unit) qui gère les connexions
multipoint (exemple : appels de conférence). Il se décompose en un Multipoint
Controller (MC), affecté à la signalisation, et un Multipoint Processor (MP),
dédié à la transmission proprement dite.
• Le protocole SIP (Session Initiation Protocol) de l’IETF, est un protocole de
signalisation pour l’établissement d’appels et de conférences temps réel sur des réseaux IP.
L'architecture de SIP est basée sur des relations client/serveur. Les principales composantes
sont le terminal (User Equipement), le Proxy Server, le Redirect Server et le Registrar. Les
terminaux sont considérés comme clients lorsqu'ils effectuent une requête, et comme des
serveurs lorsqu'ils y répondent. Les terminaux peuvent communiquer directement entre eux
ou par l'intermédiaire d'autres serveurs. Les serveurs SIP intermédiaires peuvent se
comporter comme Proxy Serveur ou Redirect Server.
b) Les protocoles de commande de Media Gateway
Ces protocoles ont été engendrés par la séparation des couches transport et contrôle
et permettent au softswitch de gérer les Media Gateway. MGCP (Media Gateway Control
Protocol) de l’IETF et MEGACO (MEdia GAteway COntroller) ou H.248, développé
conjointement par l’UIT et l’IETF, prédominent actuellement. Ces protocoles sont le canal
de communication utilisé pour coordonner le plan Contrôle et le plan Transport. Les
principales fonctions de ce canal sont :
• La réservation des ressources de la MG par le MGC nécessaire pour satisfaire les
demandes reçues par les messages de signalisation ;
• Le traitement des connexions dans la MG par le MGC ;
• La remontée par la MG des réponses aux actions demandées par le MGC ;
• La notification par le MG d’événements survenus au niveau média (détection DTMF
par exemple) ;
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 13
• Le contrôle du lien MG-MGC (sécurité du lien, basculement vers un autre MGC ou
MG) ;
c) Les protocoles de signalisation entre les Softswitchs
L’interconnexion des réseaux de données avec les réseaux existants TDM utilisant la
signalisation SS7, a nécessité le développement de protocoles dédiés à l’interconnexion des
réseaux et au transport de la signalisation SS7 sur des réseaux en mode paquet. Ces
protocoles permettent la gestion du plan contrôle. Ce sont essentiellement :
• BICC (Bearer Independant Call Control), SIP-T (SIP pour la Téléphonie) et H.323,
au niveau du c ur de réseau ;
• SIGTRAN (SIGnalling TRANsport), à l’interconnexion avec les réseaux de
signalisation SS7, généralement via des passerelles de signalisation ou Signaling.
3. Les réseaux NGN dans le contexte d une autre
évolution technologique majeure : Etude du concept IMS3.1. Brève définition de l IMS
Définie dans la spécification 3GPP Release 5 de l'UMTS, l’architecture IMS (IP
Multimedia Subsystem) constitue une couche logique intermédiaire entre, d'un côté, les
terminaux mobiles et les réseaux de transport orientés IP et, de l'autre, les services
applicatifs télécoms gérés par des serveurs opérés par l’opérateur ou des fournisseurs tiers.
L’IMS fournit un réseau IP multi-service, multi-accès, sécurisé et fiable :
• Multi-services : tout type de services délivrés par un réseau c ur supportant
différents niveaux de QoS pourra être offerts à l’usager,
• Multi-accès: Tout réseau d’accès large bande, fixe et mobile pourra s’interfacer à
l’IMS.
L’IMS n’est pas un unique réseau, mais différents réseaux qui interopèrent grâce à
des accords de roaming IMS fixe-fixe, fixe-mobile, mobile-mobile.
L’IMS est un « enabler » pour les fournisseurs de service afin d’offrir :
• Des services de communication non temps réel, pseudo temps réel et temps réel
suivant une configuration client-server ou entre entités paires.
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 14
• La mobilité des services / Mobilité de l’usager (Nomadisme).
• Plusieurs sessions et services simultanément sur la même connexion réseau.
3.2. NGN/IMS et convergence fixe/mobile
Le 3GPP avait intégré dans le plan d’évolution de ses spécifications techniques la
capacité pour IMS de fonctionner également avec la technologie d’accès WLAN (3GPP
Release 6) puis avec tout type d’accès fixe ou mobile (3GPP Release 7). Le lien avec le fixe
s’est encore accentué avec la collaboration entre le 3GPP et le groupe TISPAN de l’ETSI,
afin de permettre l’intégration d’IMS au sein du travail de standardisation des réseaux NGN
fixes de l’ETSI.
Pour les opérateurs historiques, la convergence fixe/mobile constitue une opportunité
de lutter efficacement contre le phénomène de substitution fixe/mobile et un moyen de
proposer des services à forte différentiation par rapport aux opérateurs alternatifs fixes. Pour
un opérateur ne disposant pas d’activités mobiles, les technologies IP sans-fil comme WiFi
ou WiMAX peuvent être une alternative. D’ailleurs certains opérateurs ont toujours
considéré WiFi comme une technologie clé dans son approche de convergence fixe/mobile
3.3. Impacts de l IMS pour les utilisateurs d un réseau
NGN
Le principal avantage que doit amener IMS aux opérateurs réside dans sa capacité de
facilitation d’implémentation et de lancement de nouveaux services. Sans IMS, la mise en
oeuvre d’un nouveau service implique de lourdes contraintes pour un opérateur sur son
système IT et son réseau : développement et intégration de nouvelles interfaces réseaux, de
nouvelles applications, de nouvelles interfaces de facturation, … Autant d’écueils que
devrait permettre d’éviter IMS grâce à son architecture et l’utilisation d’interfaces ouvertes
standardisées.
A cela s’ajoute les nouvelles capacités liées à l’usage du protocole SIP permettant à
l’opérateur de proposer toute une gamme de services innovants. Au cours des sessions SIP
initiées par IMS, toutes sortes de contenus (voix, images, vidéo et texte) peuvent se coupler
et être échangés entre deux personnes ou avec un groupe d'interlocuteurs.
Aujourd’hui, les premiers services IMS se limitent principalement à la téléphonie sur
IP dans le fixe et à push-to-talk ou video sharing dans le mobile. Voici une liste non
exhaustive de services génériques IMS pouvant être proposés :
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 15
• Services de messagerie instantanée.
• Services d’échanges de contenus (messages, audio, vidéo).
• Services de vidéo téléphonie.
• Jeux multi-joueurs.
• Services Push-To-X (push-to-talk, push-to-view, push-to-video …).
• Services de conférence audio ou vidéo, supportant le partage de fichiers en temps
réel.
3.4. Architecture IMS
L’introduction de l’IMS (IP Multimedia Subsystem) dans les réseaux fixe et mobile
représente un changement fondamental dans les réseaux de télécommunication de type voix.
Les nouvelles capacités des réseaux et des terminaux, l’association entre l ’Internet et la
voix, le contenu et la mobilité donnent naissance à des nouveaux modèles de réseaux et
surtout offrent un formidable potentiel pour développer de nouveaux services. Dans cet
objectif, l’IMS est conçu pour offrir aux utilisateurs la possibilité d’établir des sessions
multimédia en utilisant tout accès haut débit et une commutation de paquets IP [4].
3.4.1. Structuration en couche de l architecture IMS
A la manière de l’approche NGN, l’architecture IMS reprend une approche en
couches représentée par le schéma suivant :
Figure I-4 : L architecture de Réseau et de Service IMS
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 16
Quatre couches importantes sont identifiées :
• La couche « accès » peut représenter tout accès haut débit tel que : UTRAN (UMTS
Terrestrial Radio Access Network), CDMA2000 (technologie d’accès large bande
utilisée dans les réseaux mobiles aux Etats-Unis), xDSL, réseau câble, Wireless IP,
WiFi, etc.
• La couche « transport » représente un réseau IP. Ce réseau IP pourra intégrer des
mécanismes de QoS avec MPLS, Diffserv, RSVP, etc. La couche transport consiste
donc en des routeurs (edge router à l’accès et en core router en transit) reliés par un
réseau de transmission. Différentes piles de transmission peuvent être considérées
pour le réseau IP: IP/ATM/SDH, IP/Ethernet, IP/SDH, etc.
• La couche « contrôle » consiste en des contrôleurs de session responsables du
routage de la signalisation entre usagers et de l’invocation des services. Ces n uds
s’appellent des CSCF (Call State Control Function). IMS Introduit donc un
environnement de contrôle de session sur le domaine paquet.
• La couche « application » introduit les applications (services à valeur ajoutée)
proposées aux usagers. L’opérateur peut se positionner grâce à sa couche contôle en
tant qu’agrégateur de services offerts par l’opérateur lui-même ou par des tiers. La
couche application consiste en des serveurs d’application (AS, Application Server)
et des MRF (Multimedia resource function) que les fournisseurs appellent serveurs
de média IP (IP MS, IP Media Server).
3.4.2. IMS et SIP
SIP est un protocole de signalisation défini par l’IETF (Internet Engineering Task
Force) permettant l’établissement, la libération et la modification de sessions multimédias.
SIP est utilisé dans l’IMS comme protocole de signalisation pour le contrôle de sessions et
le contrôle de service. Il remplace donc à la fois les protocoles ISUP (ISDN User Part) et
INAP (Intelligent Network Application Part) du monde de la téléphonie en apportant la
capacité multimédia. Il hérite de certaines fonctionnalités des protocoles HTTP (Hyper Text
Transport Protocol) utilisé pour naviguer sur le WEB, et SMTP (Simple Mail Transport
Protocol) utilisé pour transmettre des messages électroniques (E-mails). SIP s’appuie sur un
modèle transactionnel client/serveur comme HTTP. L’adressage utilise le concept d’URL
SIP (Uniform Resource Locator) qui ressemble à une adresse E-mail. Chaque participant
dans un réseau SIP est donc adressable par une URL SIP. Par ailleurs, les requêtes SIP sont
acquittées par des réponses identifiées par un code numérique. D’ailleurs, la plupart des
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 17
codes de réponses SIP ont été empruntés au protocole HTTP. Par exemple, lorsque le
destinataire n’est pas localisé, un code de réponse « 404 Not Found » est retourné. Une
requête SIP est constituée de headers comme une commande SMTP. Enfin SIP comme
SMTP est un protocole textuel.
3.4.3. Les principales entités du réseau IMS
a) Terminal IMS
Il s’agit d’une application sur un équipement de l’usager qui émet et reçoit des
requêtes SIP. Il se matérialise par un logiciel installé sur un PC, sur un téléphone IP ou sur
une station mobile UMTS (UE, User Equipment).
b) Home Subscriber Server (HSS)
L’entité HSS (Home Subscriber Server) est la principale base de stockage des
données des usagers et des services auxquels ils ont souscrit. Les principales données
stockées sont les identités de l’usager, les informations d’enregistrement, les paramètres
d’accès et les informations permettant l’invocation des services de l’usager. L’entité HSS
interagit avec les entités du réseau à travers le protocole Diameter.
c) Call State Control Function (CSCF)
Le contrôle d'appel initié par un terminal IMS doit être pris en charge dans le réseau
nominal (réseau auquel l’usager a souscrit à ses services IMS) car l'usager correspondant
peut souscrire à un grand nombre de services et certains d'entre eux peuvent ne pas être
disponibles ou peuvent fonctionner différemment dans un réseau visité, notamment suite à
des problèmes d’interaction de service. Cela a induit la définition de trois entités CSCF : P-
CSCF (Proxy CSCF), I-CSCF (Interrogating CSCF) et S-CSCF (Serving-CSCF).
Le Proxy-CSCF (P-CSCF) est le premier point de contact dans le domaine IMS. Son
adresse est découverte par le terminal lors de l'activation d'un contexte PDP pour l’échange
de messages de signalisation SIP. Le P-CSCF se comporte comme un Proxy Server SIP
lorsqu'il relaye les messages SIP vers le destinataire approprié et comme un User Agent SIP
lorsqu'il termine l'appel (e.g, suite à une erreur dans le message SIP reçu). Les fonctions
réalisées par l'entité P-CSCF comprennent :
• L'acheminement de la méthode SIP REGISTER émise par le terminal à l'entité I-
CSCF à partir du nom du domaine nominal.
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 18
• L'acheminement des méthodes SIP émises par le terminal au S-CSCF dont le nom a
été obtenu dans la réponse à la procédure d'enregistrement.
• Le routage des méthodes SIP ou réponses SIP au terminal.
• La génération de CDRs (Call Detailed Record).
• La compression / décompression des messages SIP.
L'Interrogating-CSCF (I-CSCF) est le point de contact au sein d'un réseau
d'opérateur pour toutes les sessions destinées à un utilisateur de cet opérateur. Il peut exister
plusieurs I-CSCF au sein d'un réseau. Les fonctions réalisées par l'entité I-CSCF
comprennent :
• L'assignation d'un S-CSCF à un utilisateur s'enregistrant.
• L'acheminement des méthodes SIP reçues depuis un autre réseau, au S-CSCF.
• L'obtention de l'adresse du S-CSCF auprès du HSS.
• La génération de CDRs.
Le Serving-CSCF (S-CSCF) prend en charge le contrôle de la session. Il maintient
un état de session afin de pouvoir invoquer des services. Dans un réseau d'opérateur,
différents S-CSCF peuvent présenter des fonctionnalités différentes. Les fonctions réalisées
par le S-CSCF pendant une session comprennent :
• L'émulation de la fonction Registrar puisqu'il accepte les méthodes SIP
d'enregistrement et met à jour le HSS.
• L'émulation de la fonction Proxy Server puisqu'il accepte les méthodes SIP et les
achemine.
• L'émulation de la fonction User Agent puisqu'il peut terminer des méthodes SIP par
exemple lorsqu'il exécute des services complémentaires.
• L'interaction avec des serveurs d'application après avoir analysé les critères de
déclenchement des services correspondants.
• La génération de CDRs
Avant de pouvoir utiliser les services du domaine IMS, tels qu'établir une session
multimédia ou recevoir une demande de session, un usager doit s'enregistrer au réseau. Que
l'usager soit dans son réseau nominal ou dans un réseau visité, cette procédure fait intervenir
un P-CSCF. Par ailleurs, tous les messages de signalisation émis par le terminal ou à
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 19
destination du terminal sont relayés par le P-CSCF ; le terminal n'a jamais la connaissance
des adresses des autres CSCFs (i.e., I-CSCF et S-CSCF) [4].
d) MGCF, IMS-MGW et T-SGW : Interfonctionnement avec le RTC
Le domaine IMS doit interfonctionner avec le RTCP afin de permettre aux
utilisateurs IMS d'établir des appels avec le RTCP. L'architecture d'interfonctionnement
présente un plan de contrôle (signalisation) et un plan d'usager (transport). Dans le plan
usager, des passerelles (IMS-MGW, IMS-Media Gateway) sont requises afin de convertir
des flux RTP en flux TDM. Ces passerelles ne traitent que le média. Des entités sont
responsables de créer, maintenir et libérer des connexions dans ces passerelles; il s'agit de
contrôleurs de passerelles (MGCF, Media Gateway Control Function). Par ailleurs, ce
même MGC termine la signalisation ISUP du côté RTC qu'il convertit en signalisation SIP
qui est délivrée au domaine IMS. Les messages ISUP provenant du RTC sont d'abord
acheminés sur SS7 à une passerelle de signalisation (T-SGW, Trunking Signaling Gateway)
qui les relaye au MGC sur un transport SIGTRAN.
L'interfonctionnement entre le domaine IMS et le RTCP est donc assuré par trois
entités : L'IMS-MGW (IP Multimedia Subsystem Media Gateway Function), MGCF (Media
Gateway Control Function) et T-SGW (Trunking Signaling Gateway Function).
• L'IMS-MGW :
o Reçoit un trafic de parole du RTCP et l'achemine sur un réseau IP. Le trafic
audio est transporté sur RTP/UDP/IP.
o Supporte généralement des fonctions de conversion du média et de traitement du
média (annulation d'écho, pont de conférence).
o Est contrôlé par le MGCF à travers le protocole MEGACO/H.248.
• Le MGCF
o Comme les entités CSCF, n'appartient qu'au plan de contrôle et non au plan
média.
o Contrôle l'IMS-MGW afin d'établir, maintenir et libérer des connexions dans
l'IMS-MGW. Une connexion correspond par exemple à une association entre une
terminaison TDM (terminaison du côté RTC) et une terminaison RTP/UDP/IP.
Un transcodage de la parole doit aussi avoir lieu au niveau de l'lMS-MGW pour
convertir la parole reçue et qui est encodée à l'aide du codec G.711, en parole
Chapitre I
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 20
encodée en utilisant le codec AMR (UMTS) si le terminal IMS est un mobile
UMTS.
o Assure la conversion des messages ISUP (Signalisation RTC) en des messages
SIP (Signalisation IMS).
o Sélectionne le CSCF approprié afin de remettre la signalisation SIP qu'il génère,
au sous-système IMS.
• Le T-SGW
o Assure la conversion du transport pour l'acheminement de la signalisation ISUP
entre le commutateur téléphonique et le MGCF. La signalisation ISUP est
échangée sur SS7 entre le commutateur et le T-SGW et sur SIGTRAN entre le T-
SGW et le MGCF
o Par contre, n'analyse pas les messages d'application ISUP.
ConclusionGrâce à l’IMS, les réseaux fixes et mobiles ne se contentent plus d’être un réseau
téléphonique classique. L’IMS permet d’établir des communications entre multiples
terminaux / utilisateurs, et il permet d’intégrer des services temps-réel et non temps-réel
dans une même session. De plus, il est possible de créer de nouveaux usages en utilisant des
interactions entre ces services.
L’IMS offre ainsi des solutions pour résoudre les problèmes des réseaux de
télécommunication traditionnels. De ce fait, une migration vers un réseau IMS est devenue
une nécessité pour certains opérateurs. Par ailleurs, l’IMS peut être déployé par un opérateur
mobile pour offrir des services avancés et multimédia à ses usagers GPRS/EDGE/UMTS,
par un opérateur d’accès filaire (xDSL, câble) ou par un opérateur virtuel qui déploie l’IMS
en s’appuyant sur les réseaux d’accès d’opérateurs tiers.
Ces opérateurs peuvent déployer leurs propres services IMS et ouvrir leur
architecture à des ASP qui interfacent alors leur propre serveur d’application. Cependant, la
migration vers IMS doit être progressive et elle varie d’un opérateur à un autre suivant la
stratégie adoptée par l’opérateur. Dans notre étude on va surtout nous intéresser au cas de
Tunisie Télécom et on va essayer dans ce qui suit d’élaborer une stratégie de migration la
plus adaptée à cet opérateur historique.
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 21
Chapitre II
Scénarios de migration vers IMS
IntroductionLes réseaux IMS, avec leur architecture répartie, exploitent pleinement des
technologies de pointe pour offrir de nouveaux services sophistiqués et augmenter les
recettes des opérateurs tout en réduisant leurs dépenses d'investissement et leurs coûts
d'exploitation.
L'évolution d'un réseau existant vers cette nouvelle structure nécessite une stratégie
de migration progressive visant à réduire au minimum les dépenses d'investissement
pendant la phase de transition, tout en tirant parti très tôt des avantages qu'elle présente.
De plus, une migration directe vers IMS est un peu risquée car IMS est un standard
non pas encore mature par rapport à la technologie NGN. D’autre part, une architecture
NGN basée sur des softswitchs peut être facilement améliorée vers IMS. C’est ainsi que le
passage par une phase NGN basée sur des softswitchs est fortement conseillée lors de la
migration vers IMS.
Dans ce chapitre, on va tout d’abord présenter les différentes approches d’une telle
migration. Ensuite, on va présenter quelques scénarios de migration vers les réseaux NGN
en abordant les différentes étapes de migration des réseaux à commutation de circuit, des
réseaux à commutation de paquets et des réseaux mobiles. Et on va finir par proposer un
scénario de migration vers le tout IMS.
1. Approches de migration: Etat de l art1.1. Concept de migration
La migration vers les NGN apparaît comme un processus inévitable du fait de la
double convergence voix/données et fixe/mobile. Elle est déjà enclenchée par un certain
nombre d’acteurs en France, en Europe et sur d’autres continents, et ses impacts doivent
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 22
donc être analysés et anticipés. Cependant elle s’annonce longue (une échelle de temps de
10 à 20 ans semble raisonnable), incomplète (cohabitation inévitable avec les architectures
dites traditionnelles) et difficile à court terme du fait de l’existence de solutions
concurrentes ayant des niveaux de fonctionnalités et de maturité différents, et des
problématiques d’interopérabilité de bout en bout.
La pertinence des solutions NGN est variable selon les types d’acteurs :
• Les opérateurs et fournisseurs de services pour lesquels les solutions NGN semblent
les plus pertinentes sont les futurs nouveaux acteurs (non encore établis), les acteurs
du monde des données souhaitant diversifier leurs activités (notamment les ISP), les
opérateurs anticipant une forte croissance et/ou une diversification rapide de leurs
activités (ex. : opérateurs BLR ou xDSL), les opérateurs prévoyant une forte baisse
de leur trafic voix au profit du trafic données, et les opérateurs mobiles.
• Les acteurs qui semblent les plus en retrait par rapport aux solutions NGN sont ceux
ayant investi fortement et récemment dans des infrastructures de commutation voix
traditionnelle TDM, et les opérateurs ayant déjà un accès boucle locale bas débit et
des commutateurs d’accès.
A noter aussi qu’il n’existe pas d’architecture standard pour un NGN, ni même
d’architecture, qui, de fait, s’impose à tous. Dans la pratique, chaque opérateur adopte une
stratégie NGN en fonction des caractéristiques de son marché fixe, de son positionnement
dans le mobile, du niveau de concurrence et de la vétusté de son réseau.
1.2. Principaux scénarios de migration vers les réseaux de
nouvelles générations
Les gains d’OPEX dépendent du scénario de migration vers les réseaux de nouvelles
générations choisi par l’opérateur. En effet, les coûts de transition varient selon l’approche
retenue. Dans ce cadre, on peut distinguer deux approches :
• Les stratégies d'overlay, consistant à déployer un réseau NGN en parallèle du
réseau commuté existant, sont très coûteuses pour les opérateurs qui les déploient,
même si les gains d’OPEX à terme sont importants. L’opérateur doit faire face à une
augmentation de ses coûts pendant la phase de migration, où le réseau NGN est
déployé et le réseau TDM existant est maintenu. Les gains d’OPEX arrivent ensuite,
lorsque l’opérateur commence à gérer son trafic vocal sur le réseau overlay qu’il a
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 23
construit, tout en diminuant le volume de trafic supporté par son réseau traditionnel,
sur lequel il n’investit presque plus.
• Les stratégies de remplacement, consistant à remplacer progressivement les
commutateurs traditionnels en fin de vie par des softswitchs NGN, présentent un
bénéfice plus immédiat pour les opérateurs qui les retiendront.
La plupart des opérateurs ayant concrètement envisagé de déployer des solutions de
type NGN ont quasiment tous retenu la deuxième approche de migration. C’est ainsi qu’on
va s’intéresser dans ce qui suit des approches basées sur des stratégies de remplacement.
2. Scénarios de migration vers NGNTous les scénarios de migration vers NGN se basent sur la séparation des
fonctionnalités de transport, de contrôle, de service et de gestion. Ces scénarios d’évolution
suggèrent une ou plusieurs étapes dépendant de l’importance et du degré des séparations
implémentées.
Chaque opérateur de réseau, voulant migrer vers le NGN, choisira potentiellement
un chemin de migration différent suivant ses ressources actuelles. Ainsi, suivant les
catégories des opérateurs, on définit différents types de migration :
• Migration des réseaux à commutation de circuit utilisés pour les services de
téléphonie.
• Migration des réseaux mobiles.
• Migration des réseaux à commutation de paquet utilisé pour les services data.
Dans le cas de Tunisie Télécoms, on dispose d’un réseau data, un réseau fixe et un
réseau mobile. Il est donc nécessaire de prendre en considération ces différents types de
migration.
2.1. Migration des réseaux PSTNs
2.1.1. Etat actuel du réseau PSTNLe réseau téléphonique traditionnel utilise la commutation de circuits d’où son nom
de « Réseau Téléphonique Commuté (RTC) » (PSTN en anglais pour Public Switched
Telephone Network).
Aujourd’hui, les réseaux PSTNs peuvent être caractérisés comme suit :
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 24
• TDM et SS7 : Dans ce réseau, le trafic de la voix est transporté sur TDM et contrôlé
par une hiérarchie de commutateurs locaux (LE ou classe 5) et de transit (TE ou
classe 4). La signalisation d’appel (ISUP ou INAP) est supportée par le réseau de
signalisation SS7.
• Services du réseau intelligent : On fournit les services à valeur ajoutée par le biais
du réseau intelligent. Ce dernier propose une gamme très variée de services à savoir
le prépayer et le transfert d’appel.
• accès Internet : Avec l’expansion du nombre des utilisateurs d’Internet, les
opérateurs proposent la connectivité aux fournisseurs d’accès Internet ou ISP
(Internet service provider) soit par le biais des services « dialup » bande étroite
(RTC ou RNIS) soit par l'introduction de services à bande large ADSL (avec voix
détachée comme un service séparé).
On remarque qu’une telle architecture de réseau est similaire à celle du réseau
téléphonique commuté de Tunisie Télécom, ce qui va nous aider énormément lors de
l’élaboration d’une stratégie de migration pour cet opérateur.
Généralement, dans les réseaux à commutation de circuits, les commutateurs sont
reliés entre eux par des circuits et aux abonnés par des lignes d’abonnés. Les commutateurs
sont hiérarchisés. Selon la terminologie de quelques opérateurs, et d’après la figure II-1 le
réseau RTC est ainsi divisé en plusieurs sous-ensembles :
• Les commutateurs de classe 3 qui désignent les centres de transit international.
• Les commutateurs de classe 4 qui désignent les centres de transit régional et
national.
• Les commutateurs de classe 5 qui désignent les commutateurs locaux (LE Local
Exchange).
Figure II-1 : Description d un réseau RTC
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 25
2.1.2. Typologie des scénarios de migration d un réseau PSTNLa mise en place d’architectures NGN dans un réseau PSTN peut se faire avec une
plus ou moins grande ampleur, selon que l’utilisation des technologies NGN s’approche ou
non au plus près de l’utilisateur final. Le choix de déploiement à retenir conditionne en
grande partie les bénéfices à attendre de la mise en place d’un réseau NGN du point de vue
de l’économie de coût. Troix grands scénarios peuvent ainsi être dégagés :
• Scénario 1 : Mise en place de solutions NGN en transit.
• Scénario 2 : Mise en place de solutions NGN jusqu’au classe 5.
• Scénario 3 : Mise en place de solutions tout IP en overlay.
a) Scénario 1 : Mise en place de solutions NGN en transit
Dans ce scénario, l’opérateur applique le concept NGN au niveau de la couche
transport de son réseau, mais dès que l’on s’approche des commutateurs de classe 5, le trafic
continue à être supporté par le réseau traditionnel. Cette démarche est mise en place par un
grand nombre d’opérateurs mondiaux, précisément sur ses fonctions de transit que ce soit au
niveau régional, national ou international. Il s’agit de la première étape de la migration d’un
réseau traditionnel vers un réseau NGN pour nombre d’entre eux.
Concrètement, il s’agit d’installer des passerelles media (Media Gateway) assurant
l’interface entre le réseau IP de transport de données avec le réseau téléphonique TDM
traditionnel. Les passerelles sont alors administrées à distance par un softswitch dans le
cadre d’une architecture centralisée en utilisant en général les protocoles MGCP/H.248.
b) Scénario 2:Mise en place de solutions NGN jusqu au commutateur de classe
5
L’opérateur choisit de mettre en place une architecture NGN qui a vocation
également à agréger le trafic local. Ce scénario constitue une prolongation naturelle du
premier. D’un point de vue architectural, il s’agit de la même solution que pour le scénario
précédent à un niveau différent du réseau plus proche de l’abonné. En effet un commutateur
de classe 5 ne diffère d’un commutateur de classe 4 ou de niveau hiérarchique supérieur
uniquement par sa capacité de traitement de données. Il n’intègre aucune intelligence
réseau.
Les commutateurs de classe 5 constituent le point de raccordement avec l’abonné
pour la fourniture des services voix basiques. Les opérateurs historiques possèdent plusieurs
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 26
milliers de ces commutateurs et de part leur position stratégique dans leur réseau ont été peu
enclins jusqu’à présent à les remplacer par une solution NGN. Toutefois, compte tenu de la
forte progression de la pénétration des services haut débit et du déclin de la demande en
services de téléphonie traditionnelle, les opérateurs considèrent de plus en plus l’opportunité
de faire converger leur infrastructure d’accès vers une plate-forme IP commune.
Dans le cadre d’une migration de classe 5, l’opérateur réalise une migration
complète en remplaçant ses commutateurs locaux TDM par des softswitchs de classe 5.
Ainsi, tout le trafic transitant dans le réseau sera supporté par une architecture NGN. Cette
approche permet la fourniture de bout en bout de services VoIP à condition que l’utilisateur
final utilise un équipement IP.
En conclusion, une migration de classe 5 s’avère être un véritable « big bang » au
niveau du réseau de l’opérateur et cela est d’autant plus coûteux et complexe que le réseau
est important.
c) Scénario 3 : Mise en place de solutions tout IP en overlay
Dans ce cas, l’opérateur déploie une architecture entièrement basée sur IP, qui n’a
pas besoin de se connecter au réseau de commutation existant, ceci en parallèle du réseau
traditionnel, qui continue à vivre sa vie indépendamment. Ce type de solution est
particulièrement adapté aux opérateurs historiques qui sont confrontés à une forte chute des
revenus de téléphonie classique et qui, pour protéger leur base de clientèle, doivent lancer
des solutions innovantes basés sur des technologies alternatives (DSL, FTTH, câble, …).
Le réseau paquet en overlay fournit les services à valeur ajoutée tandis que le réseau
TDM traditionnel continue d’assurer le support des services téléphoniques de base. Les
deux réseaux s’interconnectent via le déploiement de passerelles afin de garantir une
terminaison d’appel sur un téléphone classique alors que l’appelant utilise un téléphone IP et
inversement. Les réseaux VoIP et PSTN restent clairement séparés, au niveau du transport
du trafic et de la signalisation.
2.1.3. Scénarios de migration du c ur du réseau PSTN/ISDN
vers NGN
Pour simplifier notre étude, on va donner une représentation simplifiée du réseau
PSTN/ISDN, celle de la figure II-2, où le c ur de réseau est constitué par un ensemble de
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 27
commutateurs locaux (LEs) et de transit (TEs) auxquels peuvent accéder l’ensemble des
éléments suivants : UAM, PABX et AN
Il n’y a pas une stratégie unique pour la migration de ce réseau vers NGN. Suivant
le choix de l’opérateur, un scénario particulier peut être adopté. Dans ce cadre, trois
scénarios de migration ont été proposés :
a) Scénario 1
Ce scénario, décrit dans la figure II-2, suppose une coexistence entre PSTN/ISDN et
PSN (Paquet Switched Network) durant la période de transition. Cette approche comprend
deux étapes:
Etape 1 :
• Certains commutateurs locaux LEs sont remplacés par des passerelles d’accès AGs
(Access Gateways).
• Quelques éléments d’accès comme les UAMs, les RUAMs, et les PABXs, qui sont
originalement connectés aux LEs supprimés, deviennent directement connectés aux
AGs.
• Des AGs supplémentaires peuvent être déployés pour supporter de nouveaux
abonnés.
• Des TGs et des SGs sont aussi déployés pour assurer l’interconnexion entre le PSN
et les TEs d’autres réseaux PSTNs/ISDNs.
• Les passerelles d’accès et de transit (AGs et TGs) sont tous les deux contrôlées par
le softswitch.
Etape 2:
• Les LEs restants sont remplacés par des AGs.
• les TEs sont enlevés et leurs fonctions de contrôle sont assurées par le softswitch.
• Les passerelles d’accès et de transit (AGs et TGs) sont toutes les deux contrôlées par
le softswitch.
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 28
Figure II-2: Scénario 1
b) Scénario 2
Ce scénario consiste en deux étapes comme illustré sur la figure II-3 :
Etape 1 :
• Le réseau PSTN/ISDN est remplacé par un réseau PSN et les fonctions des TEs sont
assurées par les TGs et les SGs sous le contrôle du softswitch
• Les LEs sont connectés au PSN à travers des passerelles de transit TGs et des
passerelles de signalisation SGs.
• Des TGs et des SGs sont déployés pour assurer l’interconnexion entre PSN et les
PSTN/ISDN d’autres opérateurs.
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 29
Etape 2 :
• les LEs et certains des éléments d’accès comme les UAMs et les RUAM sont
enlevés et leurs fonctions sont assurées par les passerelles d’accès AGs et le
softswitch.
• Les réseaux d’accès (ANs) sont soient remplacés par des passerelles d’accès AGs
soient connectés aux passerelles d’accès AGs.
• Les passerelles de transit et de signalisation (TG et SG) sont déployées pour assurer
l’interconnexion entre PSN et d’autres PSN/ISDN.
• Les passerelles d’accès et de transit (AGs et TGs) sont toutes les deux contrôlées par
le softswitch.
Figure II-3 : Scénario 2
c) Scénario 3
Dans ce scénario, le PSN/ISDN est remplacé par un réseau à commutation de paquet
PSN en une seule étape comme le montre la figure 11-4. Les LEs sont remplacés par des
AGs et leurs fonctions sont divisées entre les AGs et le softswitch. Spécifiquement, les
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 30
fonctions de contrôle d’appel sont toutes transférées au softswitch. Tous les éléments
d’accès comme les UAMs, les RUAMs et les PABXs sont connectées aux passerelles
d’accès AGs. Les réseaux d’accès ANs sont soient remplacés par des AGs soient connectés
à un réseau basé sur paquets à travers des AGs. Les passerelles de transit TGs, sous le
contrôle du softswitch et des passerelles de signalisation SGs, sont déployées pour
remplacer les fonctions de TE et assurer l’interconnexion entre PSN et d’autres
PSTNs/ISDNs.
Figure II-4: Scénario 3
2.2. Migration des réseaux mobiles
2.2.1. Du GSM 2G vers GPRS 2.5G
Comme le réseau PSTN, GSM est un réseau à commutation de circuit,
principalement destiné à fournir des services de téléphonie avec l’ajout de fonctionnalités
d’accès radio et de mobilité. Comme dans le cas des réseaux PSTNs, des sessions de
données ont été rendues possibles, mais avec des contraintes de commutation de circuit
(utilisation faible de la bande passante et bas débits).
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 31
La migration vers GPRS a mené au lancement de plusieurs services GPRS qui
permettent de supporter un trafic de données de manière plus efficace. Comme illustré dans
la figure ci-dessous, l'innovation de GPRS est d’introduire un réseau à commutation de
paquets dans le réseau de l'opérateur mobile, permettant l’activation des sessions de
données basées sur la commutation de paquets [6].
Figure II-5: Migration du réseau GSM vers GPRS
2.2.2. Du GPRS 2.5G vers l UMTSA l'heure actuelle, l'UMTS est phasée en différentes versions ou "releases"
dénommées R3 (ou R99), R4, R5 et R6.
L’architecture UMTS est constituée d’une partie accès (UTRAN) qui repose sur les
principes de l'ATM (Asynchronous Transfer Mode), et d’une partie réseau de base appelée
CN (Core Network). Les trois releases de l’architecture UMTS (R3, R4, R5) considèrent
une même partie accès. Par contre, la partie réseau de base (CN) est différente d’une release
à l’autre [5].
La Release 3 (Aussi appelée Release 99) des spécifications de l’UMTS élaborée
dans le cadre du projet de partenariat de 3ème génération (3GPP, 3rd Generation
Partnership Project) a défini deux domaines pour la partie CN :
• Le domaine de commutation de circuits (CS, Circuit Switched),
• Le domaine de commutation de paquets (PS, Packet Switched).
Le réseau de base UMTS R3 s'appuie sur celui du GSM/GPRS.
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 32
Figure II-6 Migration vers UMTS release 99
L'UMTS R4 concerne l'évolution du domaine CS sur la base du NGN (Next
Generation Network). La R4 présente des avantages pour le réseau de base en termes de
flexibilité et d'évolution. En effet, la R4 peut réutiliser le backbone IP du domaine PS pour
le transport de la voix. Par ailleurs, la R4 dissocie les plans de contrôle et de transport, leur
permettant d’évoluer séparément à la différence des commutateurs voix qui sont des
structures monolithiques. Enfin, la R4 permet l'évolution vers un réseau tout IP où la voix
est directement paquétisée sur la station mobile de l'usager et transportée de bout en bout sur
IP. Avec la R4, la voix est transportée sur IP dans le réseau de base uniquement. Le tout IP
est l'objectif des releases R5 et R6.
Figure II-7 : Migration vers UMTS release 5
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 33
Les Releases 5 et 6 permettent l'établissement de sessions multimédia, un transport
de tout type de média de bout en bout sur IP, et une offre de nouveaux services. Ces
capacités sont prises en charge par un nouveau domaine appelé IMS (IP Multimedia
Subsystem) qui se rajoute aux domaines CS et PS. Le domaine IMS qui se superpose au
domaine PS, s'appuie sur le protocole SIP (Session Initiation Protocol) pour le contrôle de
sessions multimédia. SIP permet aussi l'accès aux plates-formes de services. Ce protocole
est incontournable en raison de sa capacité à s'intégrer aux réseaux mobiles à un coût
minimal.
2.2.3. Nouvelle architecture du réseau mobile dans une
approche NGN
Dans la Release R4, une approche NGN (Next Generation Network) est proposée
pour le domaine CS. Les noeuds MSC et GMSC sont décomposés en deux entités pouvant
être déployées de manière distribuée. Le MSC est décomposé en un MSC Server et un
Circuit Switched Media Gateway (CS-MGW). Le GMSC est décomposé en un GMSC
Server et un CS-MGW.
L'échange de signalisation relatif aux appels téléphoniques a lieu entre le BSC ou
RNC et le MSC Server. La parole est transportée entre le BSC ou RNC et le CS-MGW.
a) MSC Server
Le MSC Server prend en charge les fonctions de contrôle d'appel et de contrôle de la
mobilité du MSC. Il est associé à un VLR afin de prendre en compte les données des
usagers mobiles. Le MSC Server termine la signalisation usager-réseau (BSSAP ou
RANAP) et la convertit en signalisation réseau-réseau correspondante. Par contre, il ne
réside pas sur le chemin du média. Par ailleurs il contrôle le CS-MGW afin d'établir,
maintenir et libérer des connexions dans le CS-MGW. Une connexion représente une
association entre une terminaison en entrée et une terminaison en sortie du CS-MGW. Par
exemple, la terminaison en entrée peut correspondre à une terminaison d’un circuit de
parole (Interface A) alors que la terminaison en sortie peut être assimilée à un port de
communication RTP/UDP/IP ou AAL2/ATM.
b) CS-MGW
Le CS-MGW reçoit un trafic de parole du BSC ou du RNC et le route sur un réseau
IP ou ATM. L'interface Iu-CS (Interface entre RNC et MSC) ou l'interface A (Interface
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 34
entre BSC et MSC) se connecte dorénavant sur l'entité CS-MGW afin que le trafic audio
puisse être transporté sur RTP/UDP/IP ou AAL2/ATM. Le transport sera typiquement
assuré par RTP/UDP/IP afin de réutiliser le backbone IP du réseau GPRS et ainsi minimiser
les coûts.
c) GMSC Server
Pour les appels téléphoniques entrants provenant du RTC, une entité GMSC est
nécessaire, mise en oeuvre dans la R4 par un GMSC Server et un CS-MGW. Le GMSC
Server prend en charge les fonctions de contrôle d'appel et de contrôle de la mobilité du
GMSC. Le GMSC Server termine la signalisation du RTC, i.e., ISUP.
Le GMSC Server interroge le HLR afin d'obtenir un numéro de MSRN et de pouvoir
ainsi acheminer l'appel. Par ailleurs, le GMSC-Server contrôle le CS-MGW afin d'établir,
maintenir et libérer des connexions dans le CS-MGW. Une connexion correspond à une
association entre une terminaison TDM (terminaison du côté RTC) et une terminaison
RTP/UDP/IP ou AAL2/ATM. Un transcodage de la parole doit aussi avoir lieu au niveau du
CS-MGW pour convertir la parole reçue et qui est encodée à l'aide du codec G.711 en
parole encodée en utilisant le codec AMR (UMTS) ou à l'aide du codec GSM, avant de
router le trafic audio à l'autre CS-MGW qui interface les noeuds BSC et RNC.
Le protocole de contrôle (contrôle du média) entre le MSC-Server ou le GMSC-
Server et le CS-MGW est MEGACO/H.248 (Media Gateway Control Protocol) défini
conjointement par l’ITU-T et l’IETF.
Le protocole de signalisation (contrôle d'appel) entre le MSC Server et le GMSC-
Server peut être n'importe quel protocole de contrôle d'appel. Le 3GPP suggère l'utilisation
du protocole BICC (Bearer Independent Call Control) défini par l'ITU-T. Le protocole
BICC est une extension du protocole ISUP pour permettre la commande d'appel et de
services téléphoniques sur un réseau de transport IP ou ATM. L'autre protocole de
signalisation possible est SIP-T (Session Initiation Protocol for Telephones) proposé par
l'IETF.
2.3. Migration des réseaux à commutation de paquets
2.3.1. Situation actuelle
Les réseaux de données à commutation de paquets se basent sur plusieurs
technologies et un certain nombre de piles de protocole sont employés selon le service
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 35
fourni et la fonctionnalité offerte par chaque protocole, par exemple “IP over SDH over
DWDM”, ou “IP over ATM over SDH over DWDM”, ou “IP over Ethernet over SDH over
DWDM”.
La migration vers NGN pour ces types de réseaux signifie une simplification du
réseau et plus de flexibilité. Établir un réseau NGN signifie également que le réseau doit
soutenir des services convergés comme la voix ou les applications temps réel.
La migration des réseaux à commutation de paquets vers NGN peut suivre plusieurs
stratégies qui peuvent être combinées. Une migration a pu également impliquer une
évolution vers la prochaine version du protocole IP, IPv6.
2.3.2. Migration à IPv6
IPv6 est la version améliorée de la version courante IPv4. Il a déjà été entièrement
spécifié par l'IETF, mais n'a pas encore été largement implémenté. Les conducteurs
principaux vers IPv6 sont l'espace adresse fourni et les dispositifs de mobilité implémentés à
IPv6.
Dans un concept IMS, le client doit disposer de la connectivité IP pour accéder aux
services IMS. Par ailleurs, le protocole IPv6 est requis. La raison fondamentale qui justifie
l'usage d'Ipv6 est l'insuffisance d'adresse IPv4 pour permettre à chaque mobile (si l’on
considère l’application de l’IMS aux réseaux mobiles) de disposer d'une adresse IP avec un
mode "accès permanent". Des solutions comme la traduction d’adresse réseau (NAT,
Network Address Translation) ne peuvent être que temporaires. De nouveaux services
comme l’accès permanent, le téléchargement systématique, l’auto configuration, les
applications en temps réel (téléphonie), la sécurité, etc. dépasseront bientôt les possibilités
de la technologie NAT.
• Avec IPv6, les champs d'adresse ont une longueur de 16 octets à la différence des
adresses Ipv4 sur 4 octets. L’IPv6 fournit donc un espace d’adressage élargi
permettant d’attribuer une adresse unique à chaque équipement Internet mobile (une
nécessité pour les équipements «toujours connectés »),
• L’IPv6 permet de configurer automatiquement l’adresse IP de la machine hôte [sans
avoir recours au protocole de configuration dynamique de la machine hôte (DHCP
Dynamic Host Configuration Protocol)], ce qui est intéressant pour les équipements
mobiles,
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 36
• L’IPv6 gère la sécurité de bout en bout.
• Le réseau mobile peut être considéré comme un réseau fermé dont l’inter
fonctionnement avec le réseau antécédent IPv4 peut être assuré à la périphérie du
réseau (avec des routeurs passerelles exécutant des empilages IP doubles avec des
tunnels IPv6-IPv4, etc.).
2.3.3. Exigence d un mécanisme de garantie de qualité de
service
Sur Internet, le type de QoS fourni est best effort. Cela ne sera pas le cas avec l’IMS. Les
réseaux d’accès et de transport de l’IMS fournissent la QoS de bout-en-bout. A travers l’IMS, le
terminal négocie ses capacités et exprime ses exigences de QoS durant la phase d’établissement de
la session avec le protocole SIP. En parallèle le terminal réserve les ressources nécessaires dans le
réseau d’accès en utilisant un protocole de réservation de ressources (RSVP, SM/GTP, etc).
3. Scénarios de migration vers IMSEtant donné un réseau NGN, sa migration vers IMS est basée sur un ensemble
d’étapes qui ont pour objectifs:
• Convergence complète des services fixe et mobile,
• Convergence des bases de données fixe et mobile vers une seule base de données
HSS,
• Introduction des fonctionnalités de l’IMS et amélioration du Softswitch comme un
module du concept IMS.
3.1. Etape 1 : Convergence des services fixe et mobile
On a vu dans les paragraphes précédents quelques scénarios pour la migration des
réseaux PSTNs/ISDNs, et d’autres pour la migration des réseaux mobiles. On n’a pas parlé
de la couche service. Mais, il est nécessaire de noter qu’une convergence des services fixe et
mobile est essentielle pour la migration vers un réseau tout IMS. La figure II-8 illustre cette
convergence.
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 37
Figure II-8 : Convergence des services fixe et mobile
Ainsi, dans une première étape, le réseau de service mobile et le réseau de service
fixe convergent vers un seul réseau de service.
3.2. Etape 2 : Convergence des bases de données des
réseaux fixe et mobile
Les données des utilisateurs du réseau mobile sont enregistrées dans la base de
données nominale HLR. Pour les abonnés du réseau PSTN, on va introduire une nouvelle
base de données (SHLR) qui enregistre leurs données. Ce SHLR va être lié au softswitch via
l’interface MAP (DIAMETER).
Figure II-9 : Mise en uvre d un SHLR dans le réseau PSTN
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 38
Ensuite, on va combiner cette nouvelle base de données avec le HLR du réseau
mobile de façon à intégrer les données utilisateur fixe et mobile dans un seul HLR en
assurant l’interfonctionnement entre le réseau fixe et le réseau mobile.
Figure II-10 : Interfonctionnement entre réseau fixe et réseau mobile
3.3. Etape 3 : Migration vers le tout IMS
La migration vers un réseau tout IMS nécessite l’introduction des fonctionnalités de
l’IMS et l’amélioration du Softswitch comme un module du concept IMS.
Pour atteindre cet objectif, deux scénarios peuvent avoir lieu : le premier consiste à
introduire l’IMS dans le réseau fixe dans une première étape, et le propager vers le réseau
mobile par la suite. Quant au deuxième scénario, il consiste d’abord à introduire les
fonctionnalités de l’IMS dans le réseau mobile puis les propager vers le réseau fixe.
3.3.1. Scénario 1 : à partir du réseau mobile
Ce scénario renferme un ensemble d’étapes :
• Introduction de l'IMS du côté du réseau mobile par l’ajout des fonctionnalités S-
CSCF, I-CSCF, P-CSCF et MGCF.
• Migration du HLR vers HSS (Le HSS peut contenir les données fixes
d'utilisateur).
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 39
Figure II-11 : introduction de l IMS dans le réseau mobile
• Propagation de l’IMS vers le réseau fixe par l’évolution du software du softswitch et
l’apparition des entités CSCF de l’IMS.
Figure II-12 : migration vers un réseau tout IMS
3.3.2. Scénario 2 : à partir du réseau fixeDans ce deuxième scénario, on va suivre les mêmes étapes que le premier scénario
sauf qu’on va commencer par introduire l’IMS dans le réseau fixe, puis le propager vers le
réseau mobile en suivant les étapes suivantes :
• Introduction de l'IMS du côté du réseau fixe par l’amélioration du software du
softswitch.
• Evolution du HLR vers HSS.
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 40
• Interfonctionnement des deux réseaux fixe et mobile.
Figure II-13 : Amélioration du software du softswitch et migration du réseau fixe vers
IMS
Une fois le IMS est déployé dans le réseau fixe, on va le propager vers le réseau
mobile pour obtenir une architecture tout IMS.
Figure II-14 : Propagation de l IMS vers le réseau mobile
ConclusionLa nouvelle architecture IMS ne remplace pas les réseaux existants, mais permet
d’étendre progressivement leurs capacités pour générer de nouveaux revenus grâce à la
convergence voix/données et fixe/mobile. Un scénario de migration vers l’IMS pour un
Chapitre II
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 41
opérateur établi vise à aider ce dernier à capitaliser sur son existant, étendre ses capacités de
commutation et amplifier sa vitesse de transmission.
Les opérateurs qui entrent dans le nouveau monde des télécoms ont des origines, des
inquiétudes et des besoins différents. Vu cette diversification, des feuilles de route (Road
Map) doivent être proposées à ces acteurs pour réaliser la meilleure migration vers les
réseaux de nouvelle génération. Tunisie Télécom est l’un de ces opérateurs qui cherchent à
migrer vers ces réseaux de nouvelles générations. La question est alors de trouver une
stratégie qui permet à cet opérateur de migrer vers IMS de façon la plus optimale possible.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 42
Chapitre III
Dimensionnement et stratégie demigration vers IMS - Etude de cas :
Tunisie Télécom
IntroductionDepuis sa création, TUNISIE TELECOM s'est orienté vers l'exploitation de
son savoir faire pour le suivi des évolutions technologiques et ce, par le
développement des services de télécommunication vers les nouvelles architectures
avec différentes technologies opportunes pour elle en tant qu’opérateur historique.
Dans ce chapitre, nous allons décrire le réseau existant de Tunisie Télécom,
puis nous allons proposer une stratégie de migration de celui-ci vers un concept
IMS. Une fois, nous avons fixé une stratégie, nous allons passer au
dimensionnement de quelques entités du nouveau réseau en évaluant le trafic au
niveau du réseau d’accès.
1. Développement d une stratégie de migration vers IMS :
Etude de cas de Tunisie TélécomAvant de proposer une stratégie de migration vers IMS du réseau de Tunisie
Télécom, il est nécessaire de bien étudier le réseau existant de cet opérateur
historique.
1.1. Topologie du réseau existant
Tunisie Télécom dispose actuellement d’un réseau de télécommunication
formé de :
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 43
• Un réseau de transmission de données mode connecté (ATM, FR ; etc) dont on ne va
pas trop s’intéresser du fait qu’on a choisi de mettre en uvre une solution basée sur
IP.
• Deux plates formes de la nouvelle génération pour le service voix. On ne va tenir
compte de ces plates formes qu’au niveau de leur interconnexion avec la nouvelle
architecture de réseaux qu’on va déployer.
• Un réseau IP.
• Un réseau téléphonique classique.
• Un réseau mobile GSM.
Dans ce qui suit, on va s’intéresser seulement de ces trois derniers points qui nous
servira lors de la migration vers les réseaux NGN puis IMS.
1.1.1. Le Réseau IP
Le réseau IP de Tunisie Télécom est essentiellement un réseau IP/MPLS. En effet,
l’implémentation de MPLS dans un réseau de télécommunication d’un opérateur présente
des intérêts majeurs, à savoir la mise en place d’une certaine qualité de service (QoS)
moyennant une puissance de commutation et une flexibilité de routage.
Le réseau IP de Tunisie Télécom se compose essentiellement d’un ensemble de
routeurs Edge et périphériques et de 6 Giga Routeurs formant le niveau Core du réseau dont
l’architecture se présente dans la figure III-11.
Figure III-1 : Backbone IP/MPLS de Tunisie Télécom
1.1.2. Le réseau téléphonique classique
Essentiellement TDM, le réseau téléphonique de Tunisie Télécom est
hiérarchisé en quatre niveaux:
• Le niveau 4 correspond aux centres locaux (centres avec autonomie
d’acheminement).
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 44
• Le niveau 3 correspond aux centres nodaux (centres combinés). Ils sont
placés à la tête de chaque zone urbaine.
• Le niveau 2 correspond aux centres de transit régional et national. Ils sont
placés à la tête d’une ou de plusieurs zones urbaines.
• Le niveau 1 correspond aux centres de transit international.
Vu que l’objectif de notre projet vise, dans une première étape de migration, à
introduire le concept NGN C4 (Classe 4) dans notre réseau de télécommunication, on va
s’intéresser, uniquement, aux centres de transit national CTNs.
En effet, Tunisie Télécom dispose de 16 CTNs qui se trouvent à Hached III,
Ouerdia, Ben Arous, Bardo, Menzeh, Bizerte, Nabeul, Sousse, Moknine, Sfax-nord,
Sfax-centre, Gabès, Médenine, Gafsa, Kairouan et Béja. Ces CTNs sont
interconnectés avec une architecture maillée:
Figure III-2 : CTNs du réseau fixe de Tunisie Télécom
1.1.3. Le réseau mobile GSM
Comme on a mentionné plus haut, étant donné que l’objectif de notre projet
est d’introduire le concept NGN C4 dans notre réseau de télécommunication, dans
toute la suite de ce paragraphe on va s’intéresser seulement au niveau du réseau de
commutation du réseau GSM.
En effet, la couche commutation du réseau mobile GSM de Tunisie Télécom
est constituée de 25 MSCs situés à Hached 1, Hached 2, Ouerdia, Kasbah, Ben
Arous, Marsa, Menzah, Bardo, Bizerte, Béja 1, Béja 2, Nabeul 1, Nabeul 2,
HachedOuerdiaBardoBen Arous
Sousse
Nabeul
Sfax-centre
Sfax-nord
Moknine
Gabès
MedenineGafsa
Kairouan
Béja
Menzeh
Bizerte
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 45
Sousse1, Sousse 2, Moknine 1, Moknine 2, Kairouan, Sfax 1, Sfax 2, Gabès, Gafsa,
Sidi Bouzid, Médenine1 et Médenine2.
Chaque MSC est raccordé à un ou plusieurs MSCs et à un ou plusieurs
centres de transit du réseau RTCP.
Figure III-3 : Le réseau mobile de Tunisie Télécom et son interconnexion avec le
réseau fixe
Ce schéma illustre une partie du réseau existant de Tunisie Télécom, on remarque
bel et bien une certaine complexité de la topologie qui augmente exponentiellement si on
tient compte de tout le réseau de Tunisie télécom. La migration vers IMS va nous permettre
donc de réduire cette complexité.
Ainsi, disposant chacun d’une infrastructure indépendante, la coexistence du réseau
fixe, du réseau mobile et du réseau de transmission de données devient de plus en plus
complexe surtout avec le développement des usages autour des données, le besoin de créer
de nouveaux services et applications et la nécessité de réduire les coûts (CAPEX/OPEX).
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 46
Dans ce cadre, une migration vers IMS permettra de résoudre l’ensemble de ces
problèmes en assurant une convergence fixe/mobile et voix/data.
1.2. Règles principales pour une migration optimaleCertes, la stratégie adoptée par un opérateur dans l’évolution de son réseau vers des
architectures de la nouvelle génération dépend étroitement de plusieurs éléments,
essentiellement, l’architecture du réseau existant et les services à offrir. Dans ce cadre, on a
établi un ensemble de règles qui tiennent compte de ces éléments et qu’on va essayer de
suivre dans notre stratégie de migration vers IMS:
(1) On doit tenir compte des réseaux existants. Essentiellement, il est nécessaire
d’exploiter le backbone IP /MPLS existant qui représente la couche connectivité du
réseau de la nouvelle génération.
(2) On doit déployer une architecture basée sur des softswitchs qui facilitera le passage à
une architecture toute IMS. Pour des raisons de sécurité, on va déployer au minimum
deux softswitchs.
(3) Il est nécessaire de ne plus investir dans la commutation TDM de niveau 2 (CTN). En
effet, une fois on a commencé la migration vers IMS, toute extension du réseau
classique doit faire partie du réseau IMS.
(4) Pour les nouvelles créations de classe 5, au lieu de déployer des commutateurs locaux,
on fera recours à des MSANs qui peuvent supporter tous les types de services
proposés par les commutateurs traditionnels locaux et servir tous les types de
terminaux. Par exemple, les nouveaux abonnés DSL devraient être raccordés à cette
nouvelle plate-forme pour les services vocaux et données.
(5) Dans une approche NGN, les MSANs et les DSLAMs sont connectés au réseau IP
directement ou via une MGW.
(6) La Migration doit être progressive :
a. Phase 1 : Coexistence des réseaux existants avec le réseau NGN.
b. Phase 2 : Intégration des réseaux vers un seul réseau NGN offrant la multitude
des services (voix, données, vidéo, etc.).
c. Phase 3 : Migration vers IMS.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 47
(7) La stratégie qu’on doit déployer doit être optimale. En effet, on doit acheminer le
maximum de trafic en utilisant un nombre minimum de média gateways. Pour cela on
va fixer un seuil de 25 ans qui représente l’âge maximal d’un commutateur.
a. Remplacer les commutateurs très âgés (leur âge est supérieur à 25 ans)
b. Pour un commutateur assez récent (son âge est inférieur à 25 ans):
i. S’il supporte une extension, on le fait évoluer vers un MGW
ii. Sinon, on le garde et on le rattache à un MGW
1.3. Migration du réseau de Tunisie Télécom vers IMSLa migration du réseau de Tunisie Télécom doit être progressive : migration vers
NGN dans une première étape, puis vers IMS.
1.3.1. Migration vers NGNL’opérateur historique Tunisien, voulant introduire le NGN, cherche la rentabilité de
ce projet. Par ailleurs, une architecture qui offre plus de flexibilité et d’efficacité (qui assure
la migration vers tout IP) est la cible de cet opérateur.
Nous avons choisit une solution futuriste qui se base, d’une part, sur la séparation
entre les couches transport et contrôle conformément au concept NGN et d’autre part, sur la
convergence des réseaux fixe et mobile premièrement sur la couche transport et puis sur la
couche contrôle.
a) Extension du réseau IP/MPLS
Figure III-4 : Backbone IP/MPLS de Tunisie Télécom dans un concept NGN
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 48
Puisque Tunisie Télécom dispose déjà d’un réseau IP/MPLS national couvrant tout
le pays, il sera plus facile d’orienter le nouveau réseau NGN vers ce backbone (règle (1)).
Ainsi, on va exploiter le réseau existant et on va gagner au niveau du coût d’investissement
dans ce domaine. Cependant, le réseau IP/MPLS existant ne peut pas supporter tout le trafic
du réseau d’accès. Une extension du backbone IP est donc nécessaire. Elle consiste à ajouter
à la fois des routeurs Core et des routeurs Edge. Les ingénieurs de Tunisie Télécom ont déjà
commencé la conception du nouveau réseau IP/MPLS illustré par la figure III-4.
Le nouvel nuage MPLS est composé de dix-huit routeurs MPLS ou LSRs : neuf se
trouvent dans le grand Tunis et plus précisément à Hached, Menzeh, Marsa, Belvédère,
Ouardia, Badro, Ben Arous, Ariana et à El Kasbah. Les neufs autres sont à Nabeul, Bizerte,
Béja, Moknine, Kairouan, Gafsa, Gabès, Sousse et à Sfax.
Dans ce qui suit, on va s’intéresser à la migration du réseau existant de Tunisie
Télécom au niveau transit et au niveau accès. Ces deux types de migration peuvent se faire
simultanément ou successivement selon le cas.
b) Migration niveau transit et convergence des réseaux fixe et mobile sur le
plan usager
Figure III-5 : Interconnexion des MGWs au réseau IP/MPLS
Ouardi
SfaxSouss
Hache
Kasba
Beleved
Beja Kairouan Gabes
Kasbah
Sfax
Nabeul
Bélévdere
Marsa
Ariana
Béja
Kairouan
GabésGafsaMoknine
Sousse
Bizerte
Ben arous
Ouerdia
BardoHached Menzah
Hached
Ben Arous
Menzeh
Bizerte
Bardo
Sousse
Nabeul
Sfax-centre
Sfax-nord
Moknine
Gabès
MedenineGafsa
Kairouan
Béja
Ouerdia
Sfax1
Sfax2
Gafsa
mednine1Moknine1
Nabeul1
Béja1
Béja2
Nabeul2
Bizerte
Hached2
Ouerdia
BardoMenzahHached
1
Ben arous
Marsa
Kasba
Sidi Bouzid
Gabès
Moknine2 Kairouan
Sousse1Sousse2 mednine2
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 49
Dans notre stratégie de migration du réseau de Tunisie Télécom, on a choisi de
mettre en place une solution NGN de classe 4. Ce choix est dû à la facilité de son
déploiement surtout lors d’une première phase de migration. Il consiste à utiliser des
technologies NGN pour le coeur de réseau, mais dès que l’on s’approche des commutateurs
de classe 5, le trafic continue à être supporté par le réseau traditionnel.
Il s’agit d’installer des passerelles media (Media Gateway) assurant l’interface entre
le réseau IP de transport des données avec le réseau téléphonique TDM traditionnel (GSM
et PSTN) et le réseau data (ADSL), comme c’est illustré dans la figure III-5.
Ainsi, le backbone IP/MPLS va assurer une convergence des réseaux fixe et mobile
au niveau transport pour les services voix fixe, voix mobile et data. Les MGWs permettent
l’accès à ce backbone en convertissant les flux TDM en IP et inversement. De ce fait, à
chaque routeur Edge on va associer un ou plusieurs MGWs.
On distingue plusieurs scénarios pour l’emplacement des MGWs et leur
interconnexion avec les commutateurs de classe 4 du réseau classique :
Scénario 1 :
Figure III-6 : Premier scénario de migration du réseau de Tunisie Télécom vers NGN
Dans ce scénario, on va prendre en compte deux aspects :
Ouardia
SfaxSousse
Hached
Kasbah
Belevedr
Beja Kairouan Gabes
Kasbah
Sfax
Nabeul
Bélévdere
Marsa
Ariana
Béja
Kairouan
GabésGafsaMoknine
Sousse
Bizerte
Ben arous
Ouerdia
BardoHached Menzah
Hached
Bevédaire
Ben Arous
Menzeh
Bizerte
Bardo
Sousse
Nabeul
Sfax-centreSfax-nord
Moknine
Gabès
Medenine
GafsaKairouan
Béja
Sfax1
Sfax2
Gafsa
mednine1
Moknine1
Nabeul1
Béja1Béja2
Bizerte
Hached2
Ouerdia
Bardo
Hached1
Ben arous
Marsa
Kasba
SidiBouzid
Gabès
Moknine2KairouanSousse1
Sousse2mednine2
Ouerdia
Menzah
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 50
• Lors de la migration du réseau mobile vers NGN, le MSC s’éclate en deux
entités : un MSC Server et un MGW.
• Lors d’une migration de classe 4 du réseau fixe, chaque CTN va être remplacé
par un MGW et ses fonctionnalités de contrôle vont être assurées par le
softswitch.
Etant donné un réseau mobile contenant 25 MSCs et un réseau fixe contenant 16
CTNs, leur migration vers NGN va nécessiter 41 MGWscomme c’est illustré dans la figure
III-6.
Le nombre des MGWs peut se réduire en tenant compte de la règle (7) où un MGW
peut être soit ajouté à un ancien commutateur, soit une simple évolution de celui ci. Dans
tous les cas, cette solution s’avère coûteuse et n’est pas optimale car un MGW peut
supporter plus qu’un MSC ou un CTN.
Scénario 2 :
Dans ce scénario, on va utiliser 16 MGWs, chacun est lié à un routeur Edge, comme
c’est illustré²dans la figure III-7. De plus, chacun des MSCs et des CTNs va être connecté
au MGW le plus proche en tenant compte de la topologie du réseau de transmission.
Figure III-7 : Deuxième scénario de migration du réseau de Tunisie Télécom vers NGN
Ouardia
SfaxSousse
Hached
Kasbah
Belevedr
Beja Kairouan Gabes
Kasbah
Sfax
Nabeul
Bélévdere
Marsa
Ariana
Béja
Kairouan
GabésGafsaMoknine
Sousse
Bizerte
Ben arous
Ouerdia
BardoHached Menzah
Hached
Bevédaire
Ben Arous
Menzeh
Bizerte
Bardo
Sousse
Nabeul
Sfax-centre
Sfax-nord
Moknine
Gabès
MedenineGafsa
Kairouan
Béja
Ouerdia
Sfax1
Sfax2
Gafsa
mednine1
Moknine1
Nabeul1
Béja1
Béja2
Nabeul2
Bizerte
Hached2
Ouerdia
BardoMenzahHached1
Ben arous
Marsa
Kasba
Sidi Bouzid
Gabès
Moknine2Kairouan
Sousse1Sousse2
mednine2
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 51
Cette solution peut être encore améliorée en faisant évoluer quelques CTNs en des
MGWs (règle (7)). Dans ce cas, on obtient le schéma de la figure III-8.
Dans une première analyse, cette solution parait beaucoup plus importante de point
de vue topologie. En effet, elle permet de réduire l’encombrement du réseau (moins
d’équipements). Cependant, le coût d’une évolution est assez important et comparable au
coût d’un nouveau MGW. C’est pour cela qu’on a choisi dans notre stratégie d’investir dans
des nouveaux MGWs.
Figure III-8 : Optimisation de la migration du réseau de Tunisie Télécom vers NGN
Dans le cadre d’une architecture centralisée, ces passerelles vont être administrées à
distance par un softswitch en utilisant en général les protocoles MGCP/H.248 (règle (2)).
c) Migration niveau accès et convergence des réseaux fixe et mobile sur les
plans usager et contrôle
Lors de la migration du réseau de Tunisie Télécom vers NGN, notre objectif est de
garantir la continuité des services TDM actuels de cet opérateur historique, et encourager les
services haut débit tout en tirant parti des solutions de softswitch IP.
Dans notre stratégie, on va utiliser des MSANs (Multiservice Access Node) qui
savent gérer aussi bien des lignes haut débit que des accès RNIS ou analogiques. Ces
équipements se connectent au réseau IP de l'opérateur et offrent le service téléphonique sous
Ouardi
SfaxSousse
Hached
Kasbah
Belevedr
Beja Kairouan Gabes
Kasbah
Sfax
Nabeul
Bélévdere
Marsa
Ariana
Béja
Kairouan
GabésGafsaMoknine
Sousse
Bizerte
Ben arous
Ouerdia
BardoHached Menzah
HachedBevédaire
Ben Arous
Menzeh
Bizerte
Bardo
Sousse
Nabeul
Sfax-centre
Sfax-nord
Moknine
Gabès
MedenineGafsaKairouan
BéjaSfax1
Sfax2
Gafsa
mednine1Moknine1
Nabeul1
Béja1
Béja2
Nabeul2
Bizerte
Hached2
Ouerdia
BardoMenzahHached1
Ben arous
Marsa
Kasba
SidiBouzid
Gabès
Moknine2 Kairouan
Sousse1Sousse2 mednine2
Ouerdia
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 52
le contrôle du softswitch de classe 5. De plus, les nouveaux abonnés DSL devraient être
raccordés à cette nouvelle plate-forme pour les services vocaux et données. C’est ainsi que
ces équipements assurent la convergence des services voix fixe et data aussi bien sur le plan
transport que le plan contrôle.
d) Introduction des services hauts débits dans le réseau mobile
Actuellement, Tunisie Télécom dispose d’un réseau mobile GSM qui n’offre que le
service de la voix classique. L’offre des services mobiles à haut débit nécessite la migration
du réseau GSM vers GPRS ou EDGE ou bien l’introduction de l’UMTS. Dans notre
stratégie, on a combiné ces deux approches.
D’abord, pour réduire le coût d’installation du réseau, on va introduire le réseau
UMTS dans les zones à fort trafic (hot spot et les grandes villes). A ce stade, on va
s’intéresser aux releases 4 et 5 de l’UMTS qui permettent d’offrir un réseau tout IP. Il suffit
d’installer un réseau d’accès (UTRAN) qui s’interconnecte au réseau IP via un ou plusieurs
MGWs sans avoir besoin d’installer des SGSNs et des GGSNs.
Ensuite, pour les zones non couvertes par l’UMTS, on va bénéficier du réseau GSM
pour déployer l’EDGE afin d’offrir des services multimédia à des débits acceptables. Pour
ce faire, une mise à jour du sous-système radio du réseau GSM est nécessaire.
e) Interconnexion avec les plateformes NGNs existantes
Une fois le réseau de Tunisie Télécom est migré vers NGN, on doit lui permettre
d’interfonctionner avec l’ensemble des plateformes NGNs déjà existantes. Dans ce cadre il
suffit d’interconnecter les softswitchs des différents réseaux NGN moyennant les protocoles
BICC, SIP-T et H323.
1.3.2. Migration vers IMS
Dans le chapitre précédent, on a discuté deux scénarios de migration d’un réseau
NGN vers un concept IMS :
• Scénario 1 : on commence à introduire IMS dans le réseau mobile, puis on le
propage vers le réseau fixe.
• Scénario 2 : on commence à introduire IMS dans le réseau fixe, puis on le
propage vers le réseau mobile.
Dans le cas de Tunisie Télécom, les deux scénarios sont techniquement applicables.
Cependant, de point de vu marketing, le premier scénario est plus adéquat que le deuxième.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 53
En effet, Tunisie Télécom, le seul opérateur de la téléphonie fixe en Tunisie, est soumis à
une forte concurrence au niveau du réseau et des services mobiles.
C’est ainsi que Tunisie Télécom cherche souvent à innover dans le secteur mobile
pour s’opposer à la concurrence en offrant une gamme complète de services de voix et de
données aux clients résidentiels et professionnels. Alors que toute innovation dans le réseau
fixe ne peut être que supplémentaire.
Dans notre stratégie, on a mis en uvre une solution basée sur des softswitchs pour
l’ensemble des réseaux fixe et mobile. En effet, les fonctionnalités du MSC Server
supportant le contrôle du réseau mobile va être incluse dans le softswitch. De ce fait, un
softswitch assure à la fois le contrôle du réseau fixe et celui du réseau mobile. La migration
vers IMS va être donc simultanée aussi bien pour le réseau fixe que le réseau mobile.
Le réseau c ur de Tunisie Télécom, dans une approche NGN basée sur des
softsitchs, est présenté dans la figure III-9. Il repose sur 16 MGWs au niveau transport,
chacune est liée au réseau IP via un routeur EDGE. Au niveau contrôle, on a mis en uvre
deux softswitchs. Ces derniers assure le contrôle des MGWs, le contrôle des commutateurs
de classe 4 du réseaux traditionnel ainsi que le contrôle des nouveaux MSANs qu’on a
déployé dans le réseau.
Figure III-9 : Le réseau c ur de Tunisie Télécom dans une approche NGN
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 54
La migration de ce réseau vers IMS intéresse surtout la couche contrôle. Ceci se
manifeste par l’évolution du software du softswitch pour supporter les modules de l’IMS, et
par l’introduction de nouveaux éléments pour supporter les nouveaux services et
fonctionnalités de ce concept. Dans ce cadre, on introduit une base de données HSS qui
enregistre les informations sur les abonnés et qui interagit avec les entités du réseau à
travers le protocole Diameter. On introduit aussi le CSCF qui permet de gérer les services
broadband du réseau et le MGCF qui permet l’interconnexion du réseau RTC avec le réseau
IMS.
Sur le plan service, on peut intégrer de nouveaux serveurs d’application SIP qui
permettent de fournir de nouveaux services multimédia à valeur ajoutée.
Le principe de cette migration est illustré par la figure III-10.
Figure III-10 : Evolution du softswitch vers IMS
Par la migration vers un concept IMS, on a terminé notre stratégie de migration. On
doit donc passer à l’étape suivante qui consiste à :
• Déterminer le trafic niveau accès
• Dimensionner les différentes entités du réseau
Dans ce qui suit, on va essayer de détailler chacun de ces points.
2. Evaluation du trafic niveau accèsPour étudier et évaluer le trafic du réseau d’accès, il faut tout d’abord définir un
ensemble de classes de services, ensuite les modéliser.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 55
2.1. Les classes de service
La croissance exponentielle des services mobiles a été alimentée par plusieurs
facteurs, en particulier les grandes évolutions technologiques dans le domaine des
télécommunications : de ce fait, on touche de nos jours une diversité au niveau des services
mobiles.
Selon les spécifications 3GPP, on distingue quatre classes de services en se basant
sur la qualité offerte :
• La classe de trafic conversationnel (Conversational class),
• La classe de trafic à flux continu (Streaming class),
• La classe de trafic interactif (Interactive class),
• La classe de trafic en mode téléchargement (Background Class).
Le tableau III-1 résume les caractéristiques de ces différentes classes de services :
Classe de traficClasse
conversationnelle
Classe
streaming
Classe
interactive
Classe
background
Caractéristiques
essentielles
- Conversation en
temps réel
- Préserve le
séquencement
entre les entités
d’information
dans le flot
- Délai non
perceptible
- Diffusion en
temps réel
- Préserve le
séquencement
entre les entités
d’information
dans le flot
- Mode
interactif au
mieux
- Motif de
requête/réponse
- Préserve le
contenu
- Pas de
contraintes
sur le temps
d’arrivée
- Préserve le
contenu
Applications
- Voix
- Visiophonie
- Vidéo en
diffusion
continue en
temps réel
- Navigation
sur le web
- Chargement
de message
électronique
Tableau III-1 : Les différentes classes de service
Le critère de classification le plus prépondérant est la sensibilité au délai de
transmission. Les deux premières classes sont prévues pour les services du type temps réel
alors que les deux autres classes concernent les applications non temps réel, ces dernières se
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 56
caractérisent par une tolérance aux délais de transmission. L’autre contrainte à respecter
essentiellement pour les deux dernières classes de service est le seuil du BER (Bit Error
Rate).
2.1.1. Services de type conversationnel
C’est l’ensemble des applications permettant la conversation directe entre plusieurs
utilisateurs (voix, vidéoconférences,…). Cette classe de services est caractérisée par :
• Faible délai de transmission,
• Taux de distorsion du signal limité,
• Conversion des relations temporelles du flux multimédia.
Pour ce type de service, la qualité de service est spécifiée par référence à la
perception de l’utilisateur qui permet de dégager des seuils d’appréciation du service tels
que la distorsion maximale tolérée du signal audio/vidéo reçu et le retard maximal à la
réception.
2.1.2. Services à flux continu
C’est l’ensemble des applications temps-réel caractérisées par un flux de données
quasiment continu dans le temps, de grandes contraintes de QoS relatives à la sensibilité aux
erreurs et synchronisation entre les entités. Les applications relatives à cette classe de
service sont en général du type multimédia en mode diffusion. Parmi les exemples typiques
de telles applications figurent les séquences vidéo : clips, extraits de film…, et audio :
extraits de morceaux musicaux…
2.1.3. Services Interactifs
Il s’agit de l’ensemble des applications interactives classées non temps réel, c’est à
dire qui ne présentent pas des contraintes temporelles sévères ou qui sont insensibles aux
délais de transmissions et aux contraintes de synchronisation. Dans cette classe de services,
on trouve toutes les applications faisant intervenir la transmission de données en mode
interactif telles que les consultations de bases de données distantes, navigation sur
Internet…
Pour ce genre d’applications, la contrainte prépondérante est la reconstitution sans
erreurs du message global à partir du flux de données transmises. Pour un taux d’erreurs
binaire déterminé à l’avance, il est impératif de mettre en oeuvre toutes les procédures de
protection contre les erreurs, en particulier les procédures de retransmission.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 57
2.1.4. Services en mode téléchargement ou background
Cette classe de services inclut l’ensemble des applications non temps réel et qui ne
sont pas interactives. Cela signifie que la transmission a lieu dans un seul sens de
transmission et donc elle se caractérise par un flux très asymétrique (Mode téléchargement).
Au niveau de la qualité de service, la seule contrainte à respecter est de pouvoir
reconstituer à la réception, le message transmis sans erreurs (en respectant un BLER seuil).
Et à l’inverse des applications interactives, aucune contrainte temporelle n’est imposée.
Dans cette classe on trouve des applications comme le courrier électronique, le transfert de
fichiers, transfert de mesures etc…
2.2. Modélisation du trafic
L’évaluation du volume de trafic total dans le réseau coeur nécessite une étude
préalable des modèles de trafic de chacune de ces classes de services. Dans ce paragraphe,
nous allons donner un bref aperçu sur les lois qui régissent ces classes de services pour
pouvoir retenir un scénario pour chaque classe et calculer par la suite la charge de trafic
dans le réseau c ur.
La modélisation classique des services par des processus de poisson n’est pas valide
dès qu’il s’agit de la transmission des données. Cette modélisation a été longtemps adoptée
pour le calcul de la charge des réseaux téléphoniques, et qui reste toujours valable pour les
communications de type voix.
Pour les autres classes de services, d’autres modélisations sont définies spécifiques
aux caractéristiques de l’application. Par conséquent, l’évaluation de la charge du réseau
nécessite la connaissance des différentes statistiques décrivant l’activité de chaque type
d’application pour ne pas s’écarter de la réalité.
2.2.1. Modèle de trafic pour le service conversationnel
Un exemple typique d’un service conversationnel est la communication
téléphonique. Les communications téléphoniques constituent le service le plus classique
dont le comportement statistique a été maîtrisé. Le comportement d’un utilisateur exploitant
ce service au cours du temps est modélisé par un processus markovien du type ON-OFF.
Les caractéristiques de ce modèle sont [14] :
• L’occurrence des appels téléphoniques est un processus de poisson caractérisé par un
taux moyen d’appel de valeur typique 0.8 appels par heure.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 58
• La durée d’un appel suit un processus exponentiel de moyenne typique α telle que
1/α =150 s [14].
• La durée de l’appel est une alternance de périodes d’activité et de périodes de
silence. Ces périodes suivent chacune une distribution exponentielle. La valeur
typique pour le taux d’activité des sources est 0.5.
2.2.2. Modèle de trafic pour le service à flux continu
Un exemple typique d’un service à flux continu est le téléchargement d’une
séquence vidéo. Le flux des séquences vidéo correspond à une série de trames de données
de même durée à raison de 25 trames par secondes. Il existe neuf types différents de trames.
L’occurrence de ces différents types de trames est gérée par un processus de Markov à neuf
états. La distribution de la durée de chaque classe de contenu suit une loi Gamma d’ordre 2.
Nous avons retenu pour ce modèle les caractéristiques suivantes [14] :
• L’occurrence des sessions 0.17 appels/ heure.
• La durée d’une session 120 s.
• Le taux d’activité de la source est de 0.58.
2.2.3. Modèle de trafic pour le service interactif
L’exemple typique de ce service est la consultation des pages Web. Le flux de
données, selon ce modèle, peut être décomposé en plusieurs sessions de consultation du
Web.
Pendant chaque session, l’utilisateur consulte un ensemble de sites Web se ramenant
à un appel des pages HTML correspondantes. Le téléchargement de ces pages HTML est
matérialisé par la transmission de plusieurs datagrammes de tailles variables. Un temps de
lecture est nécessaire avant d’amorcer la consultation d’une autre page Web.
Les caractéristiques statistiques de ce modèle sont les suivantes [14] :
• L’occurrence de sessions est un processus de poisson de valeur typique 0.17
appels/heure.
• Pour chacune des sessions :
o Le nombre d’appels de pages HTML suit une distribution géométrique de
moyenne typique 5 appels/session.
o Le temps de lecture suit une distribution exponentielle de moyenne α et de
valeur typique 1/α = 4 à 12 s.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 59
o Le nombre de datagrammes par appel suit une distribution géométrique de
moyenne typique 10 datagrammes/appel.
o La durée d’inter-arrivée de datagrammes suit une distribution exponentielle
dont la moyenne est en fonction du débit.
o La taille des datagrammes suit une distribution de Pareto.
2.2.4. Modèle de trafic pour les services d arrière plan
Les services d’arrière plan sont caractérisés par un taux d’erreurs binaires sévère,
d’autre part, ils sont insensibles au délai de transmission. Les modèles précédents ne
peuvent pas être appliqués sur ce genre d’applications. Lors de l’évaluation du volume de
trafic au niveau de réseau coeur, leur contribution en terme de trafic peut être ignorée car ils
sont des services BE (Best Effort). Le réseau coeur transmettra ces charges de trafic lors des
périodes d’inactivités enregistrées dans les autres services. D’une autre manière, ses services
ne contribuent pas à la charge du réseau.
2.3. Scénarios retenus
Les modèles de trafic, décrits dans le paragraphe précédent, correspondent aux
services typiques de Tunisie télécom.
Pour la vidéo téléphonie, qui appartient à la classe conversationnelle, nous allons
prendre le modèle de trafic du service vidéo en tenant compte du taux d’activité dans les
deux sens, montant et descendant.
Nous allons récapituler, ces différents modèles de trafic dans le tableau suivant :
Service voix Service vidéo Service web
Description du
modèle
Un appel correspond
à une
communication
téléphonique
Un appel correspond
à une séquence
vidéo complète
Un appel
correspond au
téléchargement
d’une page web
Taux d appel par
utilisateur0.8 appels/heure 0.17 appels/heure 0.85 appels/heure
Durée moyenne
un appel150s 120s Dépend du débit
allant de 1 à 5sTaux d activité de la
source0.5 0.58 0.48
Tableau III-2 : Modélisation du trafic
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 60
La spécification des modèles de trafic pour chaque service nous a permis de retenir
un profile utilisateur pour chaque service. Ce profile constituerait des valeurs typiques que
nous allons prendre pour déterminer la contribution de chaque service dans la charge total
du trafic dans le réseau coeur.
2.4. Calcul du trafic du réseau d accès
2.4.1. Détermination du nombre d abonnés par
technologie
On dispose des données suivantes :
Paramètre Désignation
Nombre d abonnés dans le réseau mobile ( )abonnésNb Mobile
Pourcentage des abonnés GSM par rapport aux abonnés
mobiles
( / )abonnésP GSM Mobile
Pourcentage des abonnés EDGE par rapport aux abonnés
mobiles( / )abonnésP EDGE Mobile
Pourcentage des abonnés UMTS par rapport aux abonnés
mobiles( / )abonnésP UMTS Mobile
Nombre d abonnés dans le réseau PSTN ( )abonnésNb PSTN
Pourcentage des abonnés MSAN par rapport aux abonnés
PSTN( / )abonnésP MSAN PSTN
Pourcentage des abonnés POTS par rapport aux abonnés
PSTN
( / )abonnésP POTS PSTN
Pourcentage des abonnés POTS par rapport aux abonnés
MSAN( / )abonnésP POTS MSAN
Nombre d abonnés haut débit ( )abonnésNb ADSL
Pourcentage des abonnés ADSL par rapport aux abonnés
MSAN( / )abonnésP ADSL MSAN
Nombre d’abonnés ADSL 1( )abonnésNb ADSL
Tableau III-3 : Répartition des abonnés par service
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 61
L’utilisation des services varie selon la nature du service (conversationnel, interactif,
streaming) d’une part et selon la technologie utilisée d’une autre part (GSM, EDGE,
UMTS, POTS, ADSL). Ils sont répartis suivant le tableau suivant :
ServicesTechnologies Conversationnel Streaming Interactif
GSM ü
EDGE ü üMobileUMTS ü ü ü
ADSL ü ü üFixePOTS ü
Tableau III-4 : Services utilisés par chaque technologie
La première étape consiste à déterminer le nombre d’abonnés par
technologie comme suit:
Figure III.11 : processus de calcul du nombre d abonnés par technologie
• ( ) ( ) ( / )abonnés abonnés abonnésNb GSM Nb Mobile P GSM Mobile= × (III.1)
• ( ) ( ) ( / )abonnés abonnés abonnésNb EDGE Nb Mobile P EDGE Mobile= × (III.2)
• ( ) ( ) ( / )abonnés abonnés abonnésNb UMTS Nb Mobile P UMTS Mobile= × (III.3)
• 1 2( ) ( ) ( )abonnés abonnés abonnésNb POTS Nb POTS Nb POTS= + (III.4)
o 1( ) ( ) ( / )abonnés abonnés abonnésNb POTS Nb PSTN P POTS PSTN= × (III.5)
o 2 ( ) ( ) ( / )abonnés abonnés abonnésNb POTS Nb MSAN P POTS MSAN= × (III.6)
o ( ) ( ) ( / )abonnés abonnés abonnésNb MSAN Nb PSTN P MSAN PSTN= × (III.7)
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 62
• 1 2( ) ( ) ( )abonnés abonnés abonnésNb ADSL Nb ADSL Nb ADSL= + (III.8)
o 2 ( ) ( ) ( / )abonnés abonnés abonnésNb ADSL Nb PSTN P ADSL MSAN= × (III.9)
2.4.2. Détermination du trafic acheminé au niveau accès
Figure III.-12 : Calcul du trafic total niveau accès
Modèle detrafic du serviceconversationnel
Modèle de traficdu servicestreaming
Modèle detrafic du service
interactif
Paramètres des abonnés par technologie
Trafic généré par leservice conversationnel
de la technologie I
Trafic généré par leservice interactif de la
technologie I
Trafic généré par leservice streaming de la
technologie I
Paquétisation
Trafic total acheminéniveau accès
Trafic total acheminéniveau core
POTS
ADSL
UMTS
GSM
EDGE
ADSL
UMTS
EDGE
ADSL
UMTS
TraficUMTS
TraficADSL
TraficEDGE
TraficPOTS
TraficGSM
RE (GSM)RE (POTS) RE (ADSL) RE (EDGE) RE (UMTS)
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 63
Le diagramme de la figure III-12 montre les différentes étapes à suivre pour
déterminer le trafic acheminé au niveau accès qui va servir pour le dimensionnement des
différentes entités du réseau:
D’abord, on détermine le trafic généré par chaque service et chaque technologie en
appliquant un modèle de trafic adéquat pour chacun :
• Pour le POTS et le GSM, on n’a que le service de téléphonie classique (en mode
circuit). Leur trafic, exprimé en erlang, est déterminé par l’équation suivante :
/( ) ( ) ( )généré abonnés moyen abonnéTrafic I Nb I Trafic I= × (III.10)
Avec
o I : désigne GSM ou POTS
o / ( )moyen abonnéTrafic I désigne le trafic moyen par abonné de la technologie I
(POTS ou GSM).
• Pour les technologies ADSL et UMTS on dispose des services conversationnel,
streaming et interactif. Alors que pour EDGE, on ne dispose que des services
conversationnel et interactif. On doit tout d’abord déterminer le nombre des abonnés
actifs par service et par technologie. Le nombre d’abonnés actifs est donné par
l’équation (III.11) :
( , ) ( ) ( , )abonnés abonnés activitéNb I J Nb I J Iτ= × (III.11)
Avec
o I désigne EDGE, UMTS ou ADSL.
o J désigne le service Conversationnel, Interactif ou Streaming.
o ( , )activité J Iτ désigne le taux d’activité du service J de la technologie I.
o ( , )abonnésNb I J désigne le nombre d’abonnés I actifs du service J.
Dans ces conditions, le trafic généré par le service J dans une technologie I est
généralement modélisé par l’équation suivante :
max _( , ) ( , ) ( , ) ( , ) ( , ) ( , )généré abonnés appel appel activité sTrafic J I Nb I J J I T J I D J I J Iτ τ= × × × × (III.12)
Avec
o( , )généréTrafic J I désigne le volume de trafic généré par le service J du réseau
I (exprimé en Kb/s)
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 64
o ( , )appel J Iτ est le taux d’appel/heure/abonné du service J pour la technologie I
(en appel/heure).
o ( , )appelT J I est la durée d’appel du service J pour la technologie I (en
s/appel).
o max ( , )D J I est le débit max du service J pour la technologie I (en Kb/s).
o _ ( , )activité s J Iτ est le taux d’activité de la source du service J de la technologie
I.
Généralement, on calcule le trafic du service généré en utilisant les paramètres
correspondants à la technologie utilisée.
Ensuite, on calcule le trafic généré par chaque technologie (POTS, GSM, ADSL,
EDGE, UMTS) :
{ }( ) ( , )généré généré
J conversationnel,interactif,streaming
Trafic I Trafic J I∈
= ∑ (III.13)
On suppose toujours que :
o généré généréTrafic (interactif,GSM)= Trafic (streaming,GSM)= 0
o généré généréTrafic (interactif,POTS)= Trafic (streaming,POTS)= 0
Enfin, et après avoir exprimer l’ensemble des valeurs des trafics générés par chaque
technologie en Kb/s, il suffit d’effectuer leur somme pour déterminer la charge totale du
réseau d’accès (en Kb/s).
{ }_
, , , ,
( )total généré généréI POTS GSM ADSL EDGE UMTS
Trafic Trafic I∈
= ∑ (III.14)
Cependant, pour le dimensionnement des entités du réseau on va s’intéresser
seulement au trafic sortant. En effet, ce n’est pas tout le trafic qui va être acheminé à travers
le Media Gateway. Ainsi, si on dispose du coefficient de routage externe pour chaque
technologie I ( )REC I , le trafic acheminé par chacune est déterminé par l’équation suivante :
( ) ( ) ( )acheminé généré RETrafic I Trafic I C I= × (III.15)
Ainsi, le trafic total acheminé est la somme des trafics acheminé par chaque
technologie.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 65
{ }total_acheminé acheminé
I Î POTS,GSM,ADSL,EDGE,UMTS
Trafic = Trafic (I)∑ (III.16)
3. dimensionnement de quelques entités du réseau IMS3.1. Généralité sur le dimensionnement
Le but du dimensionnement est de déterminer la qualité exacte de Hardware et la
capacité nécessaire des interfaces qui satisferont la qualité de service requise. Le
surdimensionnement est une perte pour l’opérateur car il aboutit à une utilisation inefficace
des équipements. Aussi, le sous-dimensionnement cause la congestion, engendre les délais
et détériore les performances des services. Les entrées pour le dimensionnement sont les
données concernant les abonnés, y incluent le modèle de trafic ; les informations sur le
réseau, la qualité de service (QoS) requise, et les informations sur les performances et les
limites des équipements. Il est donc essentiel d’avoir un modèle de trafic le plus réaliste
possible, se fixer une architecture exacte et avoir des connaissances sur les produits offerts
par le fournisseur d’équipement : configurations possibles, paquetages disponibles,
performances et limites ainsi que connaître les différentes versions software et hardware.
La complexité du dimensionnement est fortement liée a l’irrégularité au niveau des
caractéristiques du trafic de données (taux d’arrivées, débits,…). C’est ainsi que le
dimensionnement du trafic multimédia est plus complexe que le dimensionnement du trafic
de parole. Le trafic de données est traité en mode paquet : les informations sont envoyées en
datagrammes. La taille de ces datagrammes est variable en fonction du volume des données,
débit, etc…
L’étape de dimensionnement est une étape très importante puisqu’elle nous permet
d’évaluer le coût de l’infrastructure à déployer. Cette partie va être consacrée au processus
de dimensionnement des différentes entités d’un réseau c ur IMS.
3.2. Processus de dimensionnement3.2.1. Dimensionnement des MGWs
Le dimensionnement d’un MGW consiste à déterminer sa capacité de
commutation ce qui revient à déterminer la capacité de ses interfaces niveau accès et niveau
core. La capacité de l’interface niveau accès est égale au trafic total acheminé à travers ce
MGW, déterminé par l’équation (III.16).
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 66
Figure III.13 : Dimensionnement de MGW
Le trafic mode paquet passe directement à travers le MGW alors que le trafic mode
circuit doit être paquetisé au niveau du MGW. Selon le débit généré par le codec audio et en
tenant compte des différentes possibilités des périodes de paquétisation, on peut obtenir la
taille des données audio. Ces données audio vont subir des encapsulations au niveau des
différentes couches commençant par la couche transport jusqu’à arriver à la couche liaison
de données (Annexe A).
Ainsi, la formule qui permet de calculer le débit par appel est la suivante :
/ /( ) /appel codec p RTP UDP IP liaison liaison pD Débit T entête entête enqueue T= × + + + (III.16)
Avec
o appelD : débit par appel en Kbit/s
o codecDébit : débit généré par le codec en Kbit/s
o pT : la période de paquétisation en ms
o / /RTP UDP IPentête : la taille l’entête RTP/UDP/IP à ajouter en bits
o liaisonentête : la taille de l’entête du protocole de couche liaison en bits
o liaisonenqueue : la taille de l’enqueue du protocole de couche liaison en bits
Appliquons cette formule au trafic mode circuit (GSM et POTS), leur somme va être
additionnée avec l’ensemble des trafics mode paquet. On obtient ainsi la capacité de
l’interface du MGW niveau core.
acheminéTrafic (EDGE)
acheminéTrafic (UMTS)
acheminéTrafic (GSM)
acheminéTrafic (POTS)
acheminéTrafic (ADSL)
MGW
pTPériode de paquetisation ( )
Capacitéde commutation
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 67
On peut aussi déterminer la capacité d’un MGW en terme de nombre de châssis. En
effet si on dispose de la capacité du châssis, le nombre de gateways sera déterminé comme
suit :
MGWMGW
châssis
CapacitéNbCapacité
= (III.17)
3.2.2. Dimensionnement de MGCF
Le MGCF est une passerelle (Gateway) qui assure les communications entre l’IMS
et les usagers du domaine circuit (CS). Tout le trafic de signalisation (contrôle d’appels ou
session) généré par les utilisateurs du domaine circuit vers l’IMS passe par le MGCF. Ce
dernier assure la conversion entre protocoles ISDN User Part (ISUP) et Bearer Independent
Call Control (BICC) vers le protocole SIP.
Le dimensionnement de cet équipement se traduit en terme de capacité de traitement
de son processeur. Il suffit donc de déterminer le nombre d’appels à véhiculer exprimé en
cps (call per second) ou en BHCA (Busy Hour Call Set up) tel que :
charge(en BHCA)=charge (en cps)×3600 (III.18)
Généralement, un MGCF fonctionne dans les deux cas suivant :
o L’appel est initié par le mode circuit.
o L’appel est initié par le mode paquet et destiné vers le mode circuit. Ce type
d’appel ne peut être que du conversationnel.
D’où la formule suivante :
{ , }
arg [ ( ) ( )]MGCF abonné appelI GSM POTS
Ch e Nb I Iτ∈
= ×∑
_{ , }
[ ( , ) ( , ) ( )]abonné appel RE circuit
I ADSL UMTSNb I conversationnel I conversationnel Iτ τ
∈
+ × ×∑ (III.19)
Avec
o ( , )abonnéNb I conversationnel désigne le nombre d’abonnés du réseau I activant
le service conversationnel.
o ( , )appel conversationnel Iτ désigne le taux d’appel du service conversationnel
dans la technologie I.
o _RE circuitτ est le taux de routage externe vers le mode circuit.
Chapitre III
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 68
Certains de ces paramètres sont généralement donnés, les autres peuvent être déduits
à partir d’autres. Par exemple, le taux d’appels par abonné est déterminé en fonction de la
durée moyenne d’un appel et le trafic moyen par abonné par la formule suivante :
/moyen abonnéappel
appel
TraficDurée
τ = (III.19)
3.2.3. Dimensionnement de CSCF
Comme le MGCF, le dimensionnement d’un CSCF se traduit par la capacité de
traitement de son processeur qui s’exprime en cps. La seule différence est que le MGCF
traite des services narrow band (mode circuit), alors que le CSCF traite des services broad
band (large bande). C’est pour cela qu’on ne va s’intéresser qu’aux technologies EDGE,
UMTS et ADSL qui offrent des services data voir même multimédia. Ainsi la charge d’un
CSCF s’exprime comme suit :
{ , , }
arg [ ( ) ( )]CSCF abonné appelI EDGE ADSL UMTS
Ch e Nb I Iτ∈
= ×∑ (III.18)
Avec ( )abonnéNb I est le nombre d’abonnés simultanés utilisant la technologie I
ConclusionLe dimensionnement est une étape importante dans le déploiement du réseau IMS.
Elle intervient dans le cadre de l’aide à la décision pour l’introduction du concept IMS. Pour
atteindre notre objectif, nous avons mené un travail de dimensionnement de ce réseau en
tenant compte de son aspect multi-services. Cette tâche consiste à évaluer le volume de
trafic véhiculé au niveau du réseau coeur ainsi que la détermination de la capacité nécessaire
des différentes entités du réseau pour supporter ce trafic.
Notre objectif est la migration du réseau de Tunisie Télécom vers IMS et l’évaluation de son
impact. On a déjà proposé une stratégie de migration dans ce chapitre, la réalisation d’un
outil de dimensionnement et son application au réseau de Tunisie Télécom sera l’objectif du
chapitre suivant.
.
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 69
Chapitre IV :
Développement d’un outil dedimensionnement du c ur de réseau IMS
et son application au réseau de TunisieTélécom
IntroductionNotre objectif une fois on a détaillé le processus de dimensionnement du réseau c ur
IMS, est la conception et la réalisation d’un outil qui implémente les différentes phases du
processus. En effet, le dimensionnement est une tache assez complexe et un tel outil peut
simplifier et automatiser cette tache aux administrateurs de réseau.
Dans ce dernier chapitre, nous allons tout d’abord spécifier l’outil de
dimensionnement qu’on a développé en décrivant ses fonctionnalités, son approche
conceptuelle, et la méthodologie de son utilisation. Ensuite, on va utiliser cet outil pour
dimensionner le réseau c ur de Tunisie Télécom dans un concept IMS. On va définir les
différents paramètres du processus de dimensionnement, et on va finir par l’interprétation
des résultats obtenus et la proposition d’une liste de recommandations qui serviront lors du
déploiement du concept IMS.
1. Spécifications de l outil1.1. Données de dimensionnementNotre outil « TunTel » applique les règles d’ingénierie de dimensionnement sur les
données d’entrée de l’outil, afin d’évaluer la capacité des équipements au niveau du c ur du
réseau et établir l’architecture finale du réseau dimensionné.
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 70
1.1.1 Données d entrée
L’outil « TunTel » a pour entrées les données suivantes :
• Le nombre d’abonnés fixe et mobile dans le réseau à dimensionner.
• Le nombre de zones dans le réseau à dimensionner
• Caractérisation des différents modèles du trafic data
• Description des différentes zones du réseau : Les technologies supportées par chaque
zone et les caractéristiques de chacune.
1.1.2 Résultats de sortie
L’outil « TunTel» a pour sorties :
• Les équipements nécessaires pour la migration vers un concept IMS.
• Le trafic total acheminé par technologie et par classe de service.
• L’architecture finale du réseau IMS dans la zone dimensionnée.
1.2. Synoptique de l interface utilisateur de l outil
L’outil « TunTel » fournit une interface utilisateur simple pour l’aide au
dimensionnement des réseaux IMS. L’utilisateur de l’outil doit suivre une démarche
hiérarchique pour le dimensionnement de tout son réseau. Il doit tout d’abord définir les
caractéristiques de son réseau : le nombre d’abonnés (fixe et mobile) et le nombre de zones
à desservir. Pour chaque zone, l’utilisateur de l’outil doit préciser les différentes
technologies utilisées et le profil des abonnés dans cette zone. Enfin, il passe à la
caractérisation de quelques données relatives à la politique de l’opérateur (codeurs audio
utilisés, période de paquétisation…) afin de déterminer la capacité de commutation des
MGWs, le débit total à écouler et la capacité des équipements niveau contrôle (MGCF et
CSCF).
Cet outil permet à un opérateur de fixer la plus part des paramètres de
dimensionnement qui traduisent sa situation et sa politique d’offre de services. De même,
cet opérateur bénéficie de la liberté de choix du modèle du trafic du réseau d’accès selon ses
études et ses estimations. Cet outil permet aussi une grande précision au niveau du
dimensionnement : En effet, le réseau est découpé en domaines, où chaque domaine
représente, généralement, une zone géographique ayant des caractéristiques bien précises.
Les paramètres du réseau sont détaillés donc par domaine.
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 71
Figure IV-1 : Synoptique de l interface utilisateur
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 72
1.3. Outil de développementNous avons choisi de travailler avec le langage Java. Les compilateurs les plus
célébrés de ce langage sont le J2SDK, le Jbuilder et le NetBeans. Nous avons éliminé le
J2SDK de la liste de nos choix parce qu’il est un compilateur très simple, il n’intègre pas un
éditeur propre à lui, il convient juste pour le développement des applications simples, par
contre le NetBeans est plus qu’un compilateur, c’est tout un environnement de
développement. En fait, NetBeans assure le support de l’intégrité des langages pour le
développement en Java.
2. Réalisation de l outil2.1 Au démarrage
Lors du lancement de l’outil «TunTel» l’administrateur se trouvera devant un écran
de démarrage, présentant l’application développée.
Figure IV-2 : Ecran de démarrage
Après le démarrage de l’outil, l’administrateur est face à une interface d’accès à
l’application, il doit s’authentifier à l’aide d’un identifiant et d’un mot de passe.
Figure IV-3 : Identification de l administrateur
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 73
Le programme vérifie l’identité tapée par l’administrateur, si l’un des champs est
incorrect alors un message d’erreur apparaît pour que l’administrateur vérifie ses
identifiants, sinon il accède à l’interface de la première fenêtre de l’outil. Cette interface est
celle présentée sur la figure VI-4.
2.2. Spécifications des paramètres généraux
Figure IV-4 : Spécification des paramètres généraux du dimensionnement
Face à cette interface, l’utilisateur est invité à saisir les paramètres généraux du
dimensionnement à savoir le nombre d’abonnés du réseau mobile, le nombre d’abonnés du
réseau fixe et le nombre de zones dans le réseau à dimensionner. Les valeurs des deux
premiers paramètres sont estimées et prévues par des statistiques (nombre d’abonnés futur et
actuel). Le troisième paramètre, désignant le nombre de zones dans le réseau, est déduit lors
de l’établissement de la stratégie de migration. En effet, on désigne par zone un ensemble de
sous réseaux de différents technologies (POTS, GSM, EDGE, UMTS, ADSL) qui sont gérés
par un MGW.
Dans notre cas, on a adopté une stratégie de migration qui se base sur 16 MGWs et
donc on va diviser le réseau en 16 zones dont on doit définir les caractéristiques de chacune.
Une fois l’utilisateur a fixé ces trois paramètres, il appuie sur le bouton « suivant »
pour passer à la fenêtre suivante où il est invité à configurer son réseau.
2.3. Configuration du réseau
Dans la phase de configuration du réseau, l’utilisateur doit spécifier :
• Le modèle de trafic data du réseau d’accès.
• Les caractéristiques des différentes zones.
• Les caractéristiques du codeur audio utilisé dans le mode circuit.
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 74
Figure IV-5 : Configuration du réseau à dimensionner
2.3.1. Spécification du modèle de trafic data
A travers cette interface, l’utilisateur est amené à fixer les paramètres du modèle de
trafic data du réseau d’accès. Chaque type de service a ses propres paramètres en terme de
taux d’appel/abonné, durée d’un appel et taux d’activité de la source. De plus, pour un
même service, la valeur d’un même paramètre peut changer d’une technologie à une autre
(EDGE, UMTS et ADSL).
Figure IV-6 : Spécification du modèle de trafic data
Ce modèle de trafic est commun pour l’ensemble des zones du réseau et va nous
servir pour le calcul du trafic data au niveau accès de chacune de ces zones.
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 75
2.3.2. Configuration des différentes zones du réseau
Pour chaque zone, l’utilisateur est amené à lui assigner un nom, fixer le nombre
d’abonnés mobile et le nombre d’abonné fixe. Il fixe aussi les taux d’activités des services
conversationnel, streaming et interactif pour cette zone.
Figure IV-7 : Configuration du réseau par zone
Ensuite, l’utilisateur de l’outil passe à déterminer l’ensemble des technologies
actives dans cette zone en cochant les cases correspondantes. Puis, il passe à la
configuration de chacune de ces technologies en appuyant sur le bouton correspondant.
Figure IV-8 : Spécification des paramètres des réseaux GSM et POTS par zone
Vu que les technologies GSM et POTS sont en mode circuit, elles vont être traitées
de la même manière, et de ce fait, elles nécessitent les mêmes paramètres. Ainsi, pour
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 76
chaque technologie, l’utilisateur de l’outil est invité à fixer le pourcentage en nombre
d’abonnés, le trafic moyen par abonné et le taux de routage externe.
Figure IV-9 : Spécification des paramètres des réseaux ADSL, EDGE et UMTS par
zone
En ce qui concerne la configuration des technologies ADSL, EDGE et UMTS,
l’utilisateur de l’outil est invité à fixer le pourcentage en nombre d’abonné pour chaque
technologie, le taux de routage externe et les différents débits disponibles ainsi que leurs
caractéristiques.
Ainsi, l’utilisateur fixe les paramètres de chaque technologie l’une après l’autre et il
les valide en appuyant sur le bouton « valider ». Une fois tous les paramètres de la zone sont
fixés, l’utilisateur passe à la zone suivante en appuyant sur le bouton « suivant ».
Une fois toutes les zones sont spécifiées, l’utilisateur valide ses données et revient à
la fenêtre principale (celle présentée dans la figure IV-5). Il passe ensuite à la fixation des
paramètres du codeur audio.
2.3.3. Spécification des paramètres du codeur audio
Figure IV-10 : Paquétisation du flux audio mode circuit
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 77
Face à cette interface, l’utilisateur de l’outil est invité à fixer le type du codeur audio
utilisé dans le mode circuit (G.711, G.723 ou G.729). Le flux TDM audio va être traduit en
un flux RTP/UDP/IP, il est ainsi paquetisé et encapsulé niveau liaison (Annexe A). A
travers cet outil, on laisse à l’utilisateur le choix du protocole utilisé niveau liaison et de la
période de paquétisation.
Pour le cas d’étude, on utilise généralement un codeur G.711 qui offre un débit de 64
Kb/s. Et on va choisir l’Ethernet comme protocole du niveau liaison.
2.4. Affichage des résultats du dimensionnement
Après la fixation de tous les paramètres de dimensionnement, on appelle le module
de calcul de manière transparente tout en effectuant les différentes étapes nécessaires du
processus de dimensionnement.
Une fois tout le calcul est fait, il ne reste qu’afficher les résultats obtenus du
processus de dimensionnement. Ils sont présentés dans la fenêtre de la figure IV-11.
Figure IV-11 : Fenêtre d affichage des résultats du processus du dimensionnement
Pour valider notre outil de dimensionnement, une étude de cas permettant le
déploiement du concept IMS dans le réseau de Tunisie Télécom fera l’objet de la partie
suivante.
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 78
3. Etude de cas : dimensionnement du réseau IMS de
Tunisie TélécomL’étape de dimensionnement des réseaux est généralement précédée par une étape de
définition de la stratégie à déployer. En effet, celle-ci est très importante pour la
spécification de la topologie du nouveau réseau, ce qui facilite la tache de dimensionnement.
Dans le cas de Tunisie Télécom, on a déjà proposé une stratégie de migration. Celle-
ci est basée sur un c ur de réseau unifié IP/MPLS, composé de 9 routeurs Core et 16
routeurs Edge. A chacun de ces routeurs est connecté un MGW qui assure la convergence
niveau transport des réseaux fixe et mobile en interconnectant les centres de transit régional
du réseau fixe et les MSCs du réseau mobile.
Ce MGW achemine aussi le trafic data haut débit provenant des MSANs et des
DSLAMs du réseau ADSL. On a aussi envisagé de déployer un réseau UMTS dans les
grandes villes pour bénéficier des services haut débit mobile.
3.1. Les paramètres généraux de dimensionnement
Vue que Tunisie Télécom a tendance à étendre ses réseaux fixe et mobile, on a fixé
le nombre d’abonnes mobiles à 5 000 000 et le nombre d’abonnés fixes à 3 000 000 bien
que le nombre actuel est déjà inférieur.
En effet, le nombre d’abonnés mobiles inclut les abonnés GSM actuels et les
abonnés EDGE et UMTS futurs. Alors que le nombre d’abonnés fixes inclut les abonnés
POTS et ADSL actuels et estimés dans le futur.
Du fait que le déploiement de l’IMS n’est pas homogène dans tout le réseau, on va
adopter une approche par zone. De plus, en se basant sur notre stratégie de migration, le
territoire tunisien est décomposé en 16 zones : Hached, Menzah, Kasba, Marsa, Sfax,
Gabès, Gafsa, Kairouan, Moknine, Sousse, Béja, Bizerte, Nabeul, Ben Arous, Ouerdia et
Bardo. Chacune est gérée par un MGW. Vue que chaque zone a ses propres caractéristiques
(répartition des abonnés, taux d’activité des services, répartition de trafic, etc. . .),
l’approche par zone parait très intéressante.
3.2. Répartition des abonnés par zone
Le nombre d’abonnés fixe et mobile diffère d’une zone à une autre suivant sa nature
(urbaine, rurale, hotspot…). Les valeurs de ces paramètres sont approximées par l’opérateur
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 79
Tunisie Télécom et sont exprimées en pourcentage par rapport au nombre total d’abonnés
fixes et mobiles pour le futur réseau IMS de cet opérateur.
Réseau Mobile Réseau FixeZone
% Mobile % GSM % EDGE % UMTS % Fixe % POTS % ADSL
1 Hached 16,40% 75% 40% 25% 7% 60% 40%2 Menzah 2,60% 83% 30% 17% 6% 80% 20%3 Ouardia 6,87% 85% 30% 15% 4% 87% 13%4 Kasbah 9,40% 88% 30% 12% 4% 73% 27%5 Ben Arous 4,15% 85% 25% 15% 6% 80% 20%6 Marsa 4,15% 83% 48% 17% 4% 65% 35%7 Bardo 2,60% 100% 18% - 7% 73% 27%8 Bizerte 1,81% 100% 25% - 4% 87% 13%9 Béja 4,64% 100% 12% - 6% 77% 23%10 Nabeul 8,36% 92% 20% 8% 7% 77% 23%11 Sousse 8,50% 80% 20% 20% 8% 73% 27%12 Moknine 4,75% 100% 12% - 5% 73% 27%13 Kairouan 1,81% 100% 13% - 5% 83% 17%14 Sfax 10,51% 77% 40% 23% 12% 60% 40%15 Gabès 8,25% 82% 32% 18% 11% 60% 40%16 Gafsa 5,20% 100% 23% - 4% 83% 17%
Tableau IV-1 : Répartition des abonnés par zone
De plus, la répartition des abonnés par technologie diffère suivant la zone. Par
exemple, dans notre stratégie, on a choisi de déployer l’UMTS uniquement dans les zones à
haut trafic : Hached, Menzah, Ouardia, Ben Arous, Marsa, Nabeul, Sousse, Sfax et Gabès.
Ainsi, pour chaque zone, une étude approximative nous donne le pourcentage en
nombre d’abonnés GSM, EDGE et UMTS par rapport au nombre d’abonnés mobiles dans
cette zone, et le pourcentage en nombre d’abonnés POTS et ADSL par rapport au nombre
d’abonnés fixe.
A partir des pourcentages inscrits dans le tableau IV-1, on calcule le nombre
d’abonnés par zone et par technologie.
3.3. Spécification des paramètres de la voix classique
Le service de la voix classique est un service de base pour toutes les zones du réseau.
Il représente essentiellement le service de la téléphonie mobile GSM et le service
téléphonique analogique traditionnel POTS (Plain Old Telephone Service). Le
dimensionnement du trafic généré par ce service nécessite la connaissance de certains
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 80
paramètres à savoir, le trafic moyen par abonné (en erlang), la durée moyenne d’un appel
(en seconde) et le taux de routage externe de ce trafic.
• Le trafic moyen par abonnés varie entre 0.09 et 0.12 Erlang/abonné pour le réseau
fixe et entre 0.02 et 0.04 pour le réseau mobile.
• La durée moyenne d’un appel est généralement égale à 150s.
• Plus de 60% du trafic dans chaque zone est destiné vers l’extérieur.
Le tableau de la figure IV-2 illustre les valeurs de chacune des zones avec plus de
précision.
Tableau IV-2 : Modèle de trafic des réseaux en mode circuit
3.4. Modèle de trafic data
Le trafic du réseau d’accès est modélisé par type de service (conversationnel,
streaming et intéractif) et par technologie ( EDGE, UMTS et ADSL). Cette différentiation
est très importante du fait qu’elle permet le calcul du trafic avec une haute précision. Ainsi,
les paramètres de chaque modèle sont indiqués dans le tableau IV-3.
POTS GSMZone Trafic
moyen/abonné (Erg)
Duréemoyenne d'un
appel(s)
Taux deroutageexterne
Traficmoyen/
abonné (Erg)
Duréemoyenne d'un
appel(s)
Taux deroutageexterne
1 Hached 0,12 150 0,7 0,035 150 0,752 Menzah 0,12 150 0,8 0,04 150 0,83 Ouardia 0,12 150 0,6 0,03 150 0,74 Kasbah 0.11 150 0,56 0,025 150 0,625 Ben Arous 0,11 150 0,65 0,02 150 0,76 Marsa 0.12 150 0,8 0,027 150 0,87 Bardo 0,12 150 0,7 0,025 150 0,758 Bizerte 0,11 150 0,65 0,025 150 0,659 Béja 0,09 150 0,7 0,028 150 0,7610 Nabeul 0,11 150 0,68 0,029 150 0,7311 Sousse 0,12 150 0,58 0,03 150 0,6712 Moknine 0,11 150 0,67 0,027 150 0,7213 Kairouan 0,09 150 0,81 0,025 150 0,6814 Sfax 0,11 150 0,62 0,032 150 0,7815 Gabès 0,11 150 0,72 0,026 150 0,7516 Gafsa 0,09 150 0,66 0,028 150 0,7
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 81
EDGE UMTS ADSLConv Stream Interac Conv Stream Interac Conv Stream Interac
Taux d'appel/H 0,7 - 0,75 0,8 0,2 0,75 0,6 0,3 0,8Durée appel (s) 150 - 6 150 120 6 180 125 5Activité source 0,5 - 0,48 0,5 0,58 0,48 0,5 0,58 0,48
Tableau IV-3 : Modèle de trafic des services data
Pour faciliter la tache de dimensionnement, on va appliquer ces modèles pour toutes
les zones du réseau. On va juste différencier ces zones par le taux d’usage de chacun de ces
services. En effet, chaque zone dispose de ses propres taux d’activité des services puisque le
comportement des abonnés envers les services diffère d’une zone à une autre. Dans notre
étude, on va utiliser les taux du tableau IV-4.
Taux d'activité des services (%)Zone
Conversationnel Streaming Interactif
1 Hached 35% 15% 38%2 Menzah 50% 16% 40%3 Ouardia 30% 8% 35%4 Kasbah 35% 15% 26%5 Ben Arous 25% 12% 23%6 Marsa 45% 23% 35%7 Bardo 15% 12% 16%8 Bizerte 8% 10% 10%9 Béja 10% 7% 20%10 Nabeul 27% 13% 36%11 Sousse 40% 18% 43%12 Moknine 15% 9% 21%13 Kairouan 10% 5% 12%14 Sfax 45% 16% 43%15 Gabès 14% 8% 38%16 Gafsa 11% 3% 20%
Tableau IV-4 : Taux d activité des services par zone
On note aussi que chaque flux en mode paquet peut être généré avec des différents
débits. Généralement, les débits des services EDGE ne dépassent pas 256 kb/s. Les services
de l’UMTS peuvent atteindre un débit de de 2 Mb/s et ceux de l’ADSL peuvent atteindre un
débit de 4 Mb/s.
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 82
Chaque groupe d’abonnés, dans une zone, utilisant le même débit dans une
technologie bien déterminée (EDGE, UMTS, ADSL) est caractérisé par un taux de
pénétration par rapport au nombre total d’abonnés utilisant la même technologie dans la
zone considérée et un taux de simultanéité. La valeur de ces deux derniers paramètres peut
varier d’une zone à une autre. Par exemple, on a plus tendance à utiliser des débits élevés
dans une zone industrielle que dans une zone rurale où les services conversationnels
suffisent pour répondre aux besoins des abonnés.
3.5. Résultats et analyse du dimensionnement
Figure IV-12 : Résultats de dimensionnement du réseau c ur de Tunisie Télécom dans
un concept IMS
Les résultats généraux de dimensionnement sont donnés par la fenêtre de la figure
IV-12. En effet, les abonnés fixes (POTS et ADSL) et mobiles (GSM, EDGE et UMTS)
génèrent un trafic total de l’ordre de 272186501 Kb/s au niveau accès. Il est réparti entre les
trois services de la manière suivante :
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 83
• Le service conversationnel : 236729687 Kb/s
• Le service streaming : 26826796 Kb/s
• Le service interactif : 8630016 Kb/s
Au niveau Core, ce trafic augmente pour atteindre une valeur de 307764296 Kb/s.
Cette augmentation est due à la paquétisation du trafic conversationnel en mode circuit,
celui de GSM et POTS (Annexe A).
Concernant la répartition par technologie des abonnés, on a 1447255 abonnés
EDGE, 4285019 abonnés GSM, 714978 abonnés UMTS, 2164797 abonnés POTS et
835200 abonnés ADSL. Cette répartition donne une idée sur la politique de l’opérateur qui
consiste à augmenter les services data tout en gardant les services de la voix classique.
Les résultats spécifiques pour chaque zone sont présentés dans le tableau IV-5 :
Tableau IV-5 : Résultat de dimensionnement par zone
A priori on connaît le nombre de MGWs dans le réseau (16 MGWs). Ce nombre est
déterminé pendant la phase de l’élaboration de la stratégie de migration.
Nombre d abonnés TraficZone
GSM EDGE
UMTS
POTS ADSL Total GSM EDGE UMTS POTS ADSL Total
AccèsTotalCore
1 Hached 615000 328000 205000 126000 84000 1030000 1422038 7779332 23243748 9988951647742949921444 53246446
2 Menzah 107900 39000 22100 144000 36000 310000 285134 1306533 36555741141594 9639383 16028220 17987743
3 Ouardia 291974 103050 51525 104400 15600 463500 578673 2101609 4817004 827656 2487953 10812897 12744404
4 Kasbah 413600 141000 56400 87600 32400 590000 683107 3299008 6388977 636597 6291613 17299303 19111835
5 Ben Arous 176375 51875 31124 144000 36000 387500 233042 873081 26267021046461 5105837 9885126 11642446
6 Marsa 172225 99600 35275 78000 42000 327500 307204 3000358 5355583 6183631078762320069134 21340345
7 Bardo 130000 23400 0 153299 56700 340000 214709 237673 1492541215314 5352773 7169726 9133775
8 Bizerte 90500 22625 0 104400 15600 210500 149470 123446 25665 758684 893882 1951150 3198446
9 Béja 232000 27840 0 138600 41400 412000 429155 195448 136224 824088 2591995 4176913 5898165
10 Nabeul 384560 83600 33440 161699 48300 628000 736767 1544490 31768281175082 7490642 14123811 16749617
11 Sousse 340000 85000 85000 175200 64800 665000 673858 2303011 1127271013889401462598830264508 33097633
12 Moknine 237500 28500 0 109500 40500 387500 423638 293277 139926 795747 3630281 5282871 6957622
13 Kairouan 90500 11765 0 124499 25500 240500 149470 80083 50343 740246 1467906 2488051 3710023
14 Sfax 404635 210200 120865 216000 144000 885500 855424 6376960 1797494215696923529702462074045 45404792
15 Gabès 338250 132000 74249 198000 132000 742500 581004 1332602 421584714388851134441418912753 21686945
16 Gafsa 260000 59800 0 99600 20400 380000 480949 458611 671251250204 1219529 3476421 5854053
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 84
Le dimensionnement permet d’évaluer la capacité de commutation de chaque MGW,
présentée dans les deux dernières colonnes du tableau IV-5. On remarque, ainsi, une
concentration de trafic dans la zone de Hached. De plus cette zone renferme le plus grand
nombre d’abonnés. On peut donc envisager d’installer les serveurs de la couche contrôle
dans cette zone.
En ce qui concerne le MGCF et le CSCF, ils présentent respectivement une capacité
de traitement de 8947657 BHCA et 8553235 BHCA. En cps (call per second), ces capacités
sont de l’ordre de 2485.46 cps pour le MGCF et de 2375.8 cps pour le CSCF.
L’importance des capacités de ces entités permet une concentration de trafic de tout
le réseau. En effet, ces composants seront en commun entre les divers services offerts par
l’opérateur, ce qui nous permet de réduire le nombre d’équipements à déployer dans le
réseau et donc réduire le coût de l’infrastructure à installer.
Certainement, Les résultats obtenus ne sont pas définitifs notamment on a négligé
pas mal d’aspects dans le processus du dimensionnement et dans le fonctionnement du
réseau (Interconnexion avec le réseau intelligent, la mobilité des abonnés, la charge de
signalisation, etc. . .).
4. Listes de recommandationsSuivant les résultats obtenus lors de l’étape du dimensionnement, et en tenant
compte des hypothèses faites, notre opérateur historique pourra aisément migrer vers un
concept IMS en suivant plusieurs recommandations :
• Commencer par l’élaboration d’une stratégie de migration la plus optimale possible
en partageant le réseau en différentes zones.
• Faire une étude statistique bien détaillée sur l’ensemble de ces zones ce qui permet
de dimensionner le réseau avec plus de précision.
• Equiper chaque zone par un MGW qui permet la convergence des réseaux fixe et
mobile niveau transport. Les équiper aussi par des MSANs qui permettent tout type
d’accès (POTS, ADSL, RNIS).
• Pour réduire les coûts de transmissions, placer les MGWs le plus près possible du
point de concentration de réseau d’accès (RNC, BSC).
Chapitre VI
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 85
• On peut mettre en commun certains MGWs entre deux ou trois zones pour des
raisons de sécurité en cas de la surcharge du réseau.
• Installer les serveurs d’applications et le HSS de l’IMS dans la zone la plus dense en
terme de trafic. Dans notre cas, c’est la zone de Hached qui va supporter ces
serveurs.
• Encourager les services multimédia par le déploiement de l‘UMTS dans les zones à
haut trafic.
• Evoluer le réseau GSM existant pour qu’il supporte le EDGE.
• La téléphonie classique doit aussi migrer vers la téléphonie sur IP.
• Utiliser la technologie Wimax pour les zones peuplées et à forts trafics. Cette
solution assure des débits plus importants, une meilleure qualité et une capacité plus
importante que la couverture UMTS. Wimax est pleinement compatible avec le
réseau UMTS à travers l’indépendance du concept IMS de la technologie d’accès.
ConclusionLe dimensionnement des réseaux IMS est une tâche délicate et complexe, surtout
que cette technologie n’est pas très adoptée dans le réseau Tunisien. L’opérateur doit donner
une grande importance à la tâche de dimensionnement de son réseau. Il doit faire les
prévisions exactes pour satisfaire les besoins de ses abonnés en terme de débit et de QoS à
long terme.
L’outil « TunTel », présenté dans ce chapitre, a pour rôle d’automatiser la tâche de
dimensionnement du c ur de réseau IMS d’un opérateur, et précisément il permet d’évaluer
la capacité des équipements à déployer.
A l’aide de notre outil « TunTel » on a pu dimensionner le c ur de réseau de Tunisie
Télécom dans le cadre de sa migration vers un concept tout IMS. L’analyse des résultats de
dimensionnement obtenus nous a permis de dégager une liste de recommandations à prendre
en considération lors de l’implémentation de l’IMS.
Ainsi, cette étude de cas simple et réelle nous a permis d’une part de valider notre
outil de dimensionnement, et d’autre part d’évaluer l’impact d’introduction de l’IMS dans le
réseau de Tunisie télécom.
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 86
Conclusion générale
Dans le cadre du besoin de plus en plus urgent des services multimédia, plusieurs
opérateurs dans le monde ont testé ou commencé à déployer des architectures IMS qui
permettent de satisfaire les besoins de leurs abonnés. C’est dans ce cadre que s’intitule notre
projet de fin d’études, dans lequel, on a proposé une stratégie d’introduction du concept
IMS dans le réseau de télécommunication de Tunisie Télécom.
Nous avons commencé dans le premier chapitre par étudier les concepts NGN et
IMS, leurs principes, leurs architectures de bases et les protocoles mis en uvre. Ensuite,
nous avons proposé des scénarios de migrations vers ces deux concepts
Par la suite, nous avons proposé une stratégie de migration du réseau de l’opérateur
Tunisie Télécom en fonction des caractéristiques de son marché fixe et de son
positionnement dans le mobile tout en exploitant au maximum son réseau existant. Cette
stratégie est basée sur une migration en douceur du réseau actuel vers NGN, puis vers IMS.
La migration vers NGN est basée sur la séparation des couches transport et contrôle.
En effet, la couche contrôle est gérée par deux softswitchs pour des raisons de sécurité. En
ce qui concerne la couche transport elle se base sur un c ur de réseau IP/MPLS unifié qui
constitue une extension du réseau IP existant de Tunisie Télécom. De plus, on a adopté dans
notre stratégie une solution basée sur 16 MGWs assurant la convergence des réseaux fixe et
mobile. Elle est basée aussi sur le déploiement des MSANs, permettant tout type d’accès du
réseau fixe, et sur l’introduction de l’UMTS dans les zones à haut trafic et l’introduction de
l’EDGE dans le réseau GSM existant pour bénéficier des services haut débit de ces deux
technologies.
Pour la migration de notre réseau vers IMS, on a envisagé l’évolution du software
des softwitchs déployés et l’introduction de nouveaux équipements pour supporter de
nouveaux services multimédia.
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 87
Et pour évaluer notre stratégie, nous avons passé au dimensionnement du futur
réseau IMS de cet opérateur historique. En effet, nous avons commencé par la modélisation
du réseau d’accès en mode paquet, qui représente une étape indispensable pour le
dimensionnement. Puis nous avons réalisé un outil de dimensionnement et on l’a appliqué
dans le cas de Tunisie Télécom en se basant sur la connaissance de la répartition spatiale du
trafic fixe et mobile et la répartition géographique des abonnés.
A travers les résultats obtenus, nous avons dégagé les gains de la migration vers IMS
en termes de performance et d’optimisation des coûts.
C’est ainsi qu’on insiste sur l’importance du concept IMS et la nécessité de son
déploiement aux seins du c ur de réseau de tout opérateur dans le cadre d’une convergence
fixe/mobile et voix/data et pour faciliter le déploiement de nouveaux services.
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 88
Annexe A: Calcul du débit d accès
On peut calculer le débit d’accès à un site en suivant les étapes suivantes :
• Calculer le débit par appel
• Calculer le nombre de circuits
1. Débit par appel
Le débit d’accès peut être calculé en tenant compte des éléments suivant :
• Les codecs audio utilisés au niveau de la couche application
• Les différentes encapsulations aux niveaux des différentes couches (transport,
réseau)
• Les protocoles au niveau de la couche liaison.
1.1. Les codecs audioLes codecs les plus utilisés pour la compression/décompression de la voix sur IP
sont :
• G.711 offrant un débit de 64 Kbit/s
• G.723 offrant un débit de 6.3 et 5.3 Kbit/s
• G.729 offrant un débit de 8 Kbit/s
Selon le débit généré par le codec et en tenant compte des différentes possibilités des
périodes de paquétisation, on peut obtenir la taille des données audio. Ces données audio
vont subir des encapsulations au niveau des différentes couches commençant par la couche
transport jusqu’à arriver à la couche liaison de données.
1.2. Les encapsulations au niveau transport et réseauLes données audio de la couche application sont affectées au niveau de la couche
transport d’une entête RTP ayant une taille minimale de 12 octets, puis d’une entête UDP
avec 8 octets enfin la mise en paquet au niveau de la couche réseau ajoute 20 octets pour
l’entête IP. La figure suivante illustre le principe de la mise en paquet.
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 89
Figure A-1 : Encapsulation RTP /UDP/ IP
Les 20 octets du protocole IP qu’on a considéré ne tiennent pas compte des champs
Options et Padding.
1.3. Les protocoles utilisés au niveau de la couche liaisonL’encapsulation doit tenir compte des différents protocoles en niveau de la couche liaison.
• Ethernet
La technologie Ethernet est la technologie la plus répondue dans les réseaux
d’entreprises (LAN). La structure de la trame Ethernet est donnée par la figure suivante :
Figure A-2 : Format de trame Ethernet
La signification des différents champs n’est pas aussi importante que la taille des
données qu’ajoute chaque protocole. Le débit généré sur le support physique varie avec la
variation des différents paramètres cités ci-dessus.
Pour chaque site, on suppose qu’on a un choix uniforme entre les différents
utilisateurs des différents paramètres : codec, période de paquétisation, protocole de couche
liaison.
La formule qui permet de calculer le débit par appel est la suivante :
/ /( ) /appel codec p RTP UDP IP liaison liaison pD Débit T entête entête enqueue T= × + + + (A.1)
Avec
o appelD : débit par appel en Kbit/s
IP UDP RTP Payload
20B 12B8B 20B40B
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 90
o codecDébit : débit généré par le codec en Kbit/s
o pT : la période de paquétisation en ms
o / /RTP UDP IPentête : la taille l’entête RTP/UDP/IP à ajouter en bits
o liaisonentête : la taille de l’entête du protocole de couche liaison en bits
o liaisonenqueue : la taille de l’enqueue du protocole de couche liaison en bits
2. Calcul du nombre de circuits
L’algorithme de la formule d’Erlang inverse permet de déterminer le nombre de
circuits à mettre en oeuvre pour supporter un trafic donné avec une probabilité de blocage
fixe [17].
On peut calculer la bande passante nécessaire à partir du nombre de circuits et le
débit par appel.
appel circuitBande Débit nb= × (A.2)
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 91
Bibliographie
[ 1 ] Cabinet Arcome « Etude technique, économique et réglementaire de l’évolution vers
les réseaux de nouvelle génération (NGN, Next Generation Networks) », ART,
septembre 2002.
[ 2 ] Rapport de l’ETSI-NGN Starter Groupe, « compte-rendu de l assemblée GA38 »,
20-21/11/01.
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Téléphonie au NGN Multimédia », EFORT.
[ 4 ] Simon ZNATY et Jean-Louis DAUPHIN, « IP Multimedia Subsystem : Principes et
Architecture », EFORT.
[ 5 ] Simon ZNATY, « Next Generation Network (NGN) dans les réseaux mobiles »,
EFORT.
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networks and other new developments in electronic communications», 16th May
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[ 16 ] Study group 13, « NGN FG Proceedings Part II », ITU-T 2005
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11.txt, work in Progress, IETF.
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 93
Glossaire
A
ATM Adaptation Layer2
ADSL Asynchronous Digital
Subscriber Line
AS Application Server
ASP Application Service
Provider
ATM Asynchronous Transfer
Mode
B
BCP Basic Call Process
BICC Bearer Independant Call
Control
BSC Base Station Controller
BTS Base Transciever Station
C
CAMEL Customized Applications
for Mobile network Enhanced Logic
CAP Camel Application Part
CCAF Call Control Agent
Function
CDRs Call Detailed Record
COPS Common Open Policy
Service
CS Capability Set
CS Circuit Switched
CSCF Call Session Control
Function
D
DHCP Dynamic Host
Configuration Protocol
DSLAM DSL Access Multiplexer
E
ETSI European
Telecommunications Standards Institute
F
FR Frame Relay
G
GGSN Gateway GPRS Support
Node
HLR Home Location Register
GPRS General Packet Radio
Service
GSM Global System for Mobile
Communications
HSS Home Subscriber Server
H
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HSS Home Subscriber Server
I
IETF Internet Engineering Task
Force
IMS IP Multimedia Subsystem
IN Intelligent Network
INAP Intelligent Network
Application Protocol
IP Internet Protocol
IP MS IP Media Server
ISC IMS Service Control
M
MAP Mobile Application Part
MC Multipoint Controller
MCU Multipoint Controller Unit
MEGACO MEdia GAteway COntrol
MG Media Gateway
MGC Media Gateway Controller
MGCF Media Gateway Control
Function
MGCP Media Gateway Control
Protocol
MIC Modulation par Impulsion
Codage
MPLS Multi Protocol Label
Switching
MRF Multimedia resource
function
MRFC Multimedia Resource
Function Controller
MRFP Multimedia Resource
Function Processor
MSC Mobile Switching Center
N
NAT Network Address
Translation
NGN Next Generation Protocol
O
OSA/Parlay Open Service Architecture
P
PSTN Public Switched Telephon
Network
PS Packet Switched
R
RADIUS Remote Access Dial In
User Service
RI Réseau Intelligent
RNC Radio Network Controller
RNIS Réseau Numérique à
Intégration de Services
RTC Réseau Téléphonique
Public
S
SCP Service Control Point
SDH Synchronous Digital
Hierarchy
SG Signalling Gateway
SGSN Serving GPRS Support
Node
Projet de fin d études - N. Ghanmi - © Juin 2006 95
SIB Service Independent
Building Block
SIGTRAN SIGnalling TRANsport
SIP Session Initiation Protocol
SIP-T SIP-Telephony
SS7 Signalling System N°7
SSP Service Switching Point
T
TDM Time Division
Multiplexing
U
UE User Equipment
UIT Union International des
Télécommunications
UMTS Universal Mobile
Telecommunication System
UTRAN UMTS Terrestrail Radio
Access Network
V
VLR Visitor Location Register
VoIP Voice over IP
VoP Voice over Packet
VPN Virtual Private Network
W
WDM Wavelenght Division
Multiplex
X
XML eXtensible Markup
Langage