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CARLES SANTOS

LA GRENYA DE PASQUAL PICANYA

( Assessor Juridic-Administratiu )

du jeudi 13 au lundi 24 octobre 1994

CONCERT VOIX ET PIANOmercredi 26 octobre 1994

rEçriVAD'A NEA PAKIS 1994

Coproduction American Center/Festival d'Automne à Paris

avec le concours du COPEC, Generalitat de Catalunya Département de la Culture

CgPECConso. Caulà de Promocid E.,edor de la Cul..

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LA GRENYA DE PASQUAL PICANYA(Assessor Juridic Administratiu)

Spectacle musical de Caries Santos

Musique, mise en scène et scénographie, Caries Santos

Costumes et accessoires, Mariaelena RoquéLumière, José Luis Alvarez/Xavier Gil

Conception du son, Jordi Vidal

avecUma Ysamat, soprano

Caries Santos, voix et pianoRamon Torramilans, percussion

et

Mariaelena Roqué et Carme Vidal

Régisseur lumière, José Luis AlvarezRégisseur son et décors. Jordi Tarrida

Régie plateau. Pilar Solà

Réalisation des décors et accessoires, Rocambole.Castells Planas de Cardedeu.

Structures métalliques. Pascualin Pep Codina

Réalisation des costumes. Valeria Civil, Antonia Marquès

Production initialeCaries Santos Production et Mercat de les Flors (Ajuntament de Barcelona)

création mondiale à Barcelone le 5 mai 1993Chargée de production, Pilar Solà

durée, une heure et dix minutes, sans entracte

Le Programme Musical de France Culture, partenaire du Festival d'Automne à Paris,consacrera son Opus du samedi 11 mars, à 22h35

à Caries Santos et à la diffusion d'extraits musicaux du spectacleProducteur délégué, Gérard Gromer

IsquItirréEPROGRAMME MUSICAL

Photo : Marc Enguerand

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CARLES SANTOSELEMENTS BIOGRAPHIQUES

Né à Vinar6s (Castell6n. Espagne) en 1940.Caries Santos étudie le piano et la composition auConservatoire Supérieur de Musique du Liceo deBarcelone, où il suit les cours en auditeur libre etobtient un Premio Extraordinario de Piano. Il pour-suit ses études à Paris, puis complète sa formationavec différents maîtres en France et en Suisse.Lauréat du Premio Jaén et de nombreux prix inter-nationaux en Amérique Latine et en Europe, il faitses débuts en 1961, devient dès 1963 l'interprètede Bart6k, Schoenberg et Webern. alors peu connusen Espagne. et manifeste un profond intérêt pour lamusique contemporaine.A cette époque. il compose et interprète la partiemusicale du Concert irregular, une création dethéâtre musical sur un scénario de Joan Brossa. En1968. une Bourse de la Fondation March lui permetde s'installer aux Etats-Unis, où il étudie la composi-tion avec les personnalités les plus importantes del'avant-garde musicale américaine.Dès 1975. il enregistre un premier disque composéd'ceuvres de Cage. Webern et Stockhausen. De 1976à 1979. il dirige le Grup Instrumental Català, et seconsacre exclusivement, à partir de 1978, à la com-position et à l'interprétation de sa musique. et à lacréation de spectacles où alternent piano, voix, films,mouvements et actions théâtrales.En 1981. il enregistre à New York un nouveaudisque. Voice Tracks, consacré à ses oeuvres vocales,et en 1984, Piano Track, avec ses oeuvres pourpiano les plus récentes.Boursier de la DAAD en 1986. il est compositeur enrésidence à Berlin, et enregistre la même annéePerturbacién inesperada. En 1990, il obtient lePremi Nacional de Composicid de la Generalitat deCatalunya.. puis en 1994, le Prix de la Ville deBarcelone ( Ajuntament de Barcelona ), le PrixSebastia Gasch. le Prix Daniel Montorio (SGAE).

LE PIANO COMME SUPPORT DETERMINANT

Le piano occupe une place essentielle dans la carriè-re de Carles Santos, interprète et compositeur : l'ins-trument est également intégré à ses spectacles ou àses créations cinématographiques, ainsi qu'entémoigne le titre d'un film qu'il réalise en 1977. Elpianista i el conservatori, satire de sa conditiond'élève.S'il est certain qu'une partie de la critique et dupublic a montré. au début de sa carrière, une certai-ne incompréhension quant au sens de sa création etde son attitude d'interprète et de compositeur, cettesituation n'a cessé de réjouir son esprit original.

Caries Santos a souvent déclaré que le piano est àl'origine de sa formation artistique et au centre detoutes ses activités musicales, bien que n'étant qu'unsupport parmi d'autres. A l'occasion de la présenta-tion du disque Piano Track, il expliquait ainsi : "Enjouant du piano. j'ai représenté 74 personnages dif-férents, parmi lesquels l'homme invisible, j'ai poussél'instrument dans les rues de Barcelone, un jour, jel'ai même emmené en haute mer pour être seul aveclui dans mon espace favori. En résumé nous avonsdécidé de vieillir ensemble. Ma musique, et dans cecas, ma musique pour piano ( bien qu'ayant été unpassionné et fidèle interprète de la dite "musiquecontemporaine"), prétend se démarquer de ce mou-vement déjà caduc. et s'inscrire dans une nouvelleligne de récupération de l'instrument, exploitanttoutes ses possibilités expressives. le "plaisir" de joueret de donner du "plaisir" en jouant" r. A cetteépoque, il ressentait un profond désir d'offrir uneinterprétation aussi authentique qu'originale de sespages pour piano, loin des traditionnelles manipula-tions et de la froideur impersonnelle dont souffretout enregistrement réalisé en studio.Avec Armandino 77, La nuit américaine, Una nitavant de la nit américaine, Pianolerolerolero-lale-ro, ou de la très célèbre page Bujaraloz by night( définie par la critique comme "le nocturne le plusnocturne après ceux de Chopin"). le pouvoir de com-munication que Santos veut en définitive transmettrepeut être synthétisé par l'une de ses affirmations lesplus catégoriques, preuve de la force et du sens quecet instrument acquiert dans son oeuvre : "Avec ou

sans piano, il y a toujours le piano !':

PREMIERES MANIFESTATIONS RADICALES

Les connotations politiques et l'opposition à l'avant-garde officielle ne peuvent être ignorées dès l'instantoù l'on considère la personnalité artistique, créatriced'un compositeur indissociable de son oeuvre.L'impact causé par sa conduite lors du concert "his-torique" donné en mars 1970 à l'Institut français deMadrid, fut considérable, puisqu'il n'est aucun articleou semblant d'article traitant de la personnalité deSantos qui n'y fasse allusion : deux heures durant, ilinterpréta la célèbre Piano-Phase de Steve Reich,sous toutes ses formes possibles. tout en se limitant àune exécution fidèle de la partition complète deReich, de sorte que le pianiste Claude Helffer ne putinterpréter le Névil II de Luis de Pablo. Finalement,dans un climat de scandale, mêlé d'euphorie et d'in-dignation. il fut jeté hors de scène. L'attitude deSantos semblait s'expliquer alors par un désir de pro-testation contre ravant-garde officielle" dans tousles cas. et ainsi que l'annonçait la critique le jour sui-vant : "L'avant-garde institutionnelle tombait, blesséeà mort".

Ce type de réponse, de prise de position très clairedevint l'un de ses gestes les plus fréquents, sorte derévulsif, ayant une signification très concrète, dans unmoment très précis. Selon sa perspective actuelle,cette étape est entrée dans la mémoire de son pro-tagoniste comme une expérience assumée, avec lasignification réelle qu'elle eut alors, à une époque dethéorisation de la pratique de l'art, "très critique ettrès salutaire, si l'on veut" - ainsi que Santos le dit lui-même - mais qui préfère aujourd'hui l'abandonnercomme un fait révolu.Cependant, l'attitude de Santos maintient tout aulong de sa trajectoire un tempérament si riche ennuances qu'il lui permet de combiner ses deuxvisages complémentaires : un créateur ingénieux,audacieux et provocateur, toujours disposé à sur-prendre, à pousser son public à l'action, mais aussiun Santos sérieux, réfléchi, absolument rigoureuxenvers sa propre création.

UNE CONCEPTION PERSONNELLE DU MINIMALISMEA cheval entre deux générations, Caries Santos tendtoujours vers de nouvelles propositions et devientl'une des figures centrales de "l'avant-garde" desannées 70. Sa ligne de conduite se situe entre les dif-férents mouvements qui se développent à cette

époque. Tom Johnson a qualifié de "minimalismeromantique" le travail de Santos. Mais, comme le ditSantos à propos des jugements émis sur son oeuvre :parler de minimalisme n'est pas tout à fait juste ; les

Suites de Bach sont du minimalisme pur". une affir-mation très proche de celles exprimées par ceux quile considèrent comme le plus "bachien" des compo-siteurs actuels'.Son minimalisme soigne beaucoup les aspects

expressifs. pour ne pas les mécaniser, puisque c'estsur eux que s'appuient sa dynamique et son travaild'interprète. Si l'on peut estimer que ses thèmes sedoublent d'une inspiration romantique qui lui per-met de leur imprimer un degré optimal d'émotivitéà partir d'un matériau "minimal", il faut aussi tenircompte d'une nuance importante, signalée par AngelMédina, qui situe le minimalisme de Santos, par rap-port à celui de Juan Hidalgo par exemple, dans uneperspective plus fiévreuse et plus narrative.Tout ceci s'affirme dans ce que Carles Santos nousoffre de plus insolite : ses récitals pour piano solo.

LES SPECTACLES

Il s'avère impossible de faire une synthèse des diffé-rentes réalisations de Caries Santos. Chacune d'entreelles requiert son propre espace. Même si

Tramuntana Tremens, sur douze séquences quin'ont aucun lien entre elles - rompant ainsi toutevariation possible sur le concept classique du spec-tacle musical -. pourrait s'en détacher. Ici, Santos

réussit à sauver le choeur du second rôle qu'il jouehabituellement dans l'opéra et la musique sympho-nique, en transformant ses musiciens en acteurs etdanseurs qui chantent et jouent, suspendus en l'air,pendant que le compositeur chante et plonge sa têtedans l'eau. Tramuntana Tremens, présenté àBarcelone en 1990, puis au Festival d'Automne àParis (Théâtre de l'Odéon), a été décrit comme uneallègre furie, une énorme secousse...Visca et piano, Qué no donaria jo per una miquetade sol, Ninimalet-Ninimalot, ou Arganchulla,Arganchulla-Gallac ne sont que quelques titres despectacles conçus et réalisés par Santos durant lesannées 80.Promenade concert, créé à la Fondation Mir6 deBarcelone, présente un Santos installé sur un écha-faudage à l'extérieur de l'édifice, à partir duquel ildirige dix-huit professeurs répartis dans l'espace scé-nique, et qui suivent les directives par moniteurs indi-viduels interposés. La longue trame de la robe de lasoprano se transforme de plus en un superbe tapisrouge.La 6renya de Pas qua! Picanya (Assessor juridic-administratiu ), une de ses plus récentes créations,est un spectacle plein d'ironie. caractéristique habi-tuelle dans son oeuvre scénique.Enfin, son opéra Asdrdbila se présente comme undrame circulaire, se répétant à l'infini, les person-nages - comme l'a dit Santos - étant aussi anciens etintemporels que les passions qui les dominent.

Deux définitions de Caries Santos souligne l'amplitu-de de son sens de l'humour et l'essence même de sapersonnalité : "un Wagner sous l'effet d'amphéta-mines", et "c'est un musicien vingt-quatre heures survingt-quatre".

d'après Marta Curesesadaptation Laurent Feneyrou

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