Reportage Altiplano bolivien La santé par Internet

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Reportage Altiplano bolivien La santé par Internet Forte de son succès en Afrique, la télémédecine genevoise se déploie sur le plateau andin Télémédecine Grâce à un petit échographe portable, le docteur Odon Campero réalise une échographie dans un centre de soins, sur la 's'a del Sol, au coeur du lac Titicaca. ANTOINE GEISSBUHLER La santé par Internet Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Tamedia Publications Romandes 1211 Genève 11 022/ 322 40 00 www.tdg.ch Date: 11.05.2012 Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 51'487 Parution: 6x/semaine N° de thème: 525.4 N° d'abonnement: 1073491 Page: 22 Surface: 103'999 mm² Réf. Argus: 46035644 Coupure page: 1/3

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Reportage Altiplano bolivien

La santé par InternetForte de son succès en Afrique, la télémédecine genevoise se déploie sur le plateau andin

TélémédecineGrâce à un petit échographe portable, le docteur OdonCampero réalise une échographie dans un centre de soins, surla 's'a del Sol, au coeur du lac Titicaca. ANTOINE GEISSBUHLER

La santé par Internet

Observation des médiasAnalyse des médiasGestion de l'informationServices linguistiques

ARGUS der Presse AGRüdigerstrasse 15, case postale, 8027 ZurichTél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01www.argus.ch

Tamedia Publications Romandes1211 Genève 11022/ 322 40 00www.tdg.ch

Date: 11.05.2012

Genre de média: Médias imprimésType de média: Presse journ./hebd.Tirage: 51'487Parution: 6x/semaine

N° de thème: 525.4N° d'abonnement: 1073491Page: 22Surface: 103'999 mm²

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Anne-Muriel Brouet

Avec

ses quelque14 000 habitants, laMunicipalité de Col-cha-K, dans le sud dela Bolivie, atteint lataille de Thônex. Maisau lieu de se confiner

sur 3,84 km2, elle se répand sur 16 000km2, soit 40% du territoire suisse. Dans cedésert, brûlé par le soleil d'altitude etrâpé par des vents violents, ne poussentque les cactus, au rythme d'un centimè-tre par an. Les hommes, indigènes, setuent à trouver de l'argent, du plomb, duborax ou du lithium dans un sous-sol con-voité. Les voies de chemin de fer privéestransportent les minerais mais ne traver-sent pas les hameaux. Sur l'Altiplano boli-vien dépeuplé, l'accessibilité physique etéconomique est un des déterminants es-sentiels du cours de la vie. Au dénuements'ajoute l'isolement.

Plus pour longtemps, grâce à la télé-médecine. Sur le toit de l'hôpital tout neufde Colcha-K trône une parabole rutilante.A fin avril, deux médecins genevois sontarrivés en héros dans le village, avec, dansleurs valises, une borne Wi-Fi, un ordina-teur portable, un échographe et un appa-reil de photo digital. «Il est plus facile dedéplacer les informations que le patient»,résume le professeur Antoine Geiss-buhler, médecin-chef du Service d'infor-matique médicale aux HUG, qui vient enoffrir les moyens. Surtout quand le pre-mier service de soins intensifs se trouve àtrois heures de piste, à Uyuni, pour autantque celle-ci soit carrossable.

Créer un réseau

Lancé l'an dernier grâce au mécénat del'horloger genevois Piaget, via la Fonda-tion Artères, le projet RAFT-Altiplano re-prend une idée simple et géniale qui a faitses preuves en Afrique francophone. «LesHUG disposent d'une expertise pédagogi-que et médicale, rappelle Antoine Geiss-buhler, père du projet. L'idée est de per-mettre à d'autres médecins, dans des zo-nes isolées et déshéritées, d'en bénéfi-cier. La télémédecine est l'outil le moinscher et le plus accessible.» Quand RAFT acommencé, il y a dix ans, des médecins

de Bamako se connectaient tous les jeudisà heures fixes pour suivre un cours donnédepuis Genève. Aujourd'hui, les prati-ciens africains élaborent et diffusent leurscours à travers un réseau de plus de 75hôpitaux du continent noir. Il permetaussi quelque 800 télé-expertises par an.

Le projet bolivien vise le même objec-tif: la création d'un réseau au niveau na-tional entre les petites structures commecelle de Colcha-K (dit de premier niveau),les hôpitaux moyens comme celuid'Uyuni (deuxième niveau) et les centreshospitaliers des grandes villes comme Po-tosf, La Paz, Santa Cruz ou Cochabamba(troisième niveau). Une poignée d'expé-riences de télémédecine ont déjà vu lejour en Bolivie. RAFT-Altiplano est le pre-mier projet qui n'est pas bilatéral entre laBolivie et un pays étranger, mais qui im-plique directement les professionnels lo-caux, à tous les niveaux.

Le principe directeur établit que lespetits centres de soins peuvent demanderconseil à une institution de deuxième ni-veau qui, si nécessaire, pourra en référerà un établissement de troisième niveau.Science et technologie

Technologie et science sont les deux pi-liers de la télémédecine. Ils sont au-jourd'hui aisément accessibles: 90% de lapopulation bolivienne, pourtant l'unedes plus pauvres du continent sud-améri-cain, possède un téléphone portable. Enoutre, la Bolivie ne manque ni de méde-cins ni d'experts.

111 Professeur AntoineGeissbuhlerDirecteur du RAFT,HUG

CC Etablir la connexion Internet est lapartie la plus facile. Il faut maintenants'assurer qu'elle est utilisée!!

Dr Ramiro NarvaezPrésident de laSociété boliviennede télémédecine

CC Connecter un hôpital isolé à unréseau, c'est lui offrir bien davantageque de la télémédecine. C'est lui ouvrirl'accès à la connaissance!!

Dr Odon CamperoDirecteur du centrede santé de SanPablo de Tiquina

CC La télémédecine nous permet demieux trier les patients quand il y a descas difficiles, de ne pas leur infliger desvoyages inutiles et d'avoir de l'aide poursavoir comment agir!!

«Etablir la connexion Internet est lapartie la plus facile. Il faut maintenants'assurer qu'elle est utilisée», insiste An-toMe Geissbuhler. Qui revient pour ladeuxième fois en un an dans le pays,pour étendre le réseau à quatre nouveauxhôpitaux, dont celui de Colcha-K etd'Uyuni, mais aussi pour assurer le «ser-vice après-vente» de la structure mise enplace l'an dernier autour du lac Titicaca.Avec Reynaldo Vargas, coordinateur enBolivie du projet RAFT-Altiplano, et sonneveu Alejandro Vargas, responsable duprojet, Antoine Geissbuhler s'attache à engarantir la pérennité avec la finesse et laprécision d'un horloger.Consolidation de toutes parts

II

Le système ne peut toutefois fonctionnerque s'il y a quelqu'un à l'autre bout de laligne quand un médecin de Colcha-K setrouve face à un cas compliqué. Les res-ponsables de RAFT-Altiplano s'attellentdonc à créer ces liens non seulement nu-mériques et virtuels, mais aussi humainset institutionnels pour que le courantpasse. Cela passe par des voies très diver-ses, comme la tenue du premier Congrèsinternational de télémédecine et d'infor-matique médicale qui a eu lieu les 23 et24 avril à La Paz. Il a réuni des interve-nants de tout le continent sud-américainafin de permettre de partager des expé-riences entre voisins.

Le congrès a aussi été l'occasion d'offi-cialiser la création de la Société boli-vienne de télémédecine et d'informati-que médicale (Sobotim), qui permet deréunir tous les acteurs nationaux intéres-sés. «L'appui politique au projet est indis-pensable et nous allons faire pressionpour que l'accès et l'égalité en matière desanté soient inscrits à l'agenda, ajoute ledocteur Ramiro Narvaez, président de la

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Sobotim et directeur de l'hôpital privéArco Iris de La Paz, membre du réseau. Leprojet doit être institutionnalisé pour bé-néficier d'un soutien économique. Piagetne sera pas toujours là pour nous aider eton ne peut pas se permettre que le projets'arrête.»

Bien plus qu'une connexion

Encore jeune, le projet RAFT-Altiplano seconcentre d'abord sur la santé maternelleet infantile. «En Bolivie, les maladies car-dio-vasculaires sont la première cause demortalité. Viennent ensuite les affectionspérinatales et de l'enfant», justifie le doc-teur Alejandro Vargas. C'est ainsi qu'une

Le réseau de télémédecine en Bolivie

OcéanPacifique

Yumani

il 1,A

oc,Copacabana

San Pablo de Tiquina

LA PAZ

Pataca maya

Oruro

Cochabamba

Llica POTOSi

UyuniColcha-K

dizaine d'échographes portables ont déjàété offerts, permettant non seulement defaire des examens dans les centres desoins mais aussi lors des visites chez lespatients éloignés. «Cela nous permet demieux trier les patients quand il y a descas difficiles, de ne pas leur infliger desvoyages inutiles et d'avoir de l'aide poursavoir comment agir», témoigne le doc-teur Odon Campero, responsable du cen-tre de santé de San Pablo de Tiquina, surla Isla del Sol, au cur du lac Titicaca,équipé depuis six mois.

Mais déjà le réseau se renforce et sediversifie. Le dermatologue genevoisMarc Péchère, fondateur de Dermatolo-gues sans frontières, a trouvé un finance-

ARGENTINE

0 100 200

[4 Kilomètres

Santa Cruzde la Sierra

V

O.C. SOURCE RAFT/ HUG

ment privé pour offrir des appareilsphoto numériques aux membres du ré-seau. «Le dermatologue touche très rare-ment la peau. Une photo suffit souvent àposer un diagnostic, donner un deuxièmeavis ou même suivre l'évolution d'uneplaie. Des choses qui se pratiquent dureste de plus en plus à Genève», justifieMarc Péchère.

Enfin, «connecter un hôpital isolé à unréseau, c'est lui offrir bien davantage quede la télémédecine, estime le docteurNarvaez. Internet va permettre au méde-cin de communiquer. Et la communica-tion permet de savoir. Et quand on sait,l'on peut faire valoir ses droits.»

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