Renforcer la lutte contre le racisme et la discrimination...

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United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO DE LA CONFÉRENCE MONDIALE DE 2001 CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XÉNOPHOBIE ET L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE À LA CONFÉRENCE D’EXAMEN DE DURBAN DE 2009

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Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion

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RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION :LES RÉALISATIONS DE L’UNESCODE LA CONFÉRENCE MONDIALE DE 2001 CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XÉNOPHOBIE ET L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉEÀ LA CONFÉRENCE D’EXAMEN DE DURBAN DE 2009

Les idées et opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l´UNESCO.

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Publié en 2009 Par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture 7, place de Fontenoy, 75352 PARIS 07 SP

Composé et imprimé dans les ateliers de l’UNESCO

© UNESCO 2009

Imprimé en France

SHS-2009/WS/12

TABLE DES MATIèRES

Page

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

La Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée (Durban, 2001), et le Programme d’action de Durban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

PARTIE I

La Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

PARTIE II

L’action spécifique de l’UNESCO contre le racisme dans ses domaines de compétence : éducation, sciences sociales, culture et communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Sciences sociales et humaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Communication et information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

Commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion 5

INTRODUCTION

La Charte des Nations Unies énonce que toute personne a droit au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion.

La lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance est au cœur même du mandat de l’UNESCO depuis sa création. L’Article premier de l’Acte constitu-tif de l’UNESCO, adopté le 16 novembre 1945, stipule que l’Organisation devra « contri-buer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».

Depuis ses débuts, l’UNESCO observe cette mission en incitant la communauté scientifi-que à réfuter le concept de « race ». A cette fin, elle s’est attachée à élaborer des instruments internationaux établissant des principes, des définitions et des critères universels à l’appui de la lutte contre le racisme et la discrimination. Ces instruments ont valeur normative pour combattre les menaces pesant sur la paix et la stabilité sociale. Le texte le plus important produit par l’UNESCO à cet égard est sans conteste la Déclaration sur la race et les pré-jugés raciaux adoptée en 1978. Cette déclaration a posé un jalon dans le développement d’instruments normatifs internationaux en la matière et reste une référence au regard de la lutte de l’UNESCO contre le racisme.

Dans la poursuite de son combat contre le racisme et la discrimination, l’UNESCO a égale-ment lancé plusieurs programmes et projets. Le Programme spécial pour l’Apartheid a été créé pour défendre les victimes du racisme institutionnel, reconnu dès 1966 par l’UNESCO comme un « crime contre l’humanité ». Le projet « La Route de l’esclave » a vu le jour en

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1993 pour promouvoir la recherche scientifique et la sensibilisation du grand public sur la traite négrière transatlantique.

D’autres formes de discrimination sont apparues avec les progrès de la science et la mondia-lisation. Dans la perspective de contrer ces nouvelles menaces ainsi que l’explosion récente en de nombreux points de la planète de violents conflits interethniques, la communauté internationale a décidé d’organiser en 2001 à Durban, Afrique du Sud, la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée. Cette conférence historique était destinée à donner un nouvel élan au combat contre ces fléaux des sociétés modernes. Elle a offert un forum à l’étude de ques-tions cruciales concernant non seulement la protection des droits fondamentaux de l’être humain, mais le renforcement de la compréhension, de la coexistence et de la coopération entre les individus et entre les peuples. En étroite collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies (HCDH), l’UNESCO a pris une part active à la Conférence de Durban, qui a sans aucun doute constitué l’événement majeur de la troi-sième Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale des Nations Unies, achevée en 2003.

La Conférence d’examen de Durban qui s’est tenue à Genève du 20 au 24 avril 2009 était convoquée pour évaluer les progrès accomplis dans la poursuite des objectifs fixés par la Déclaration et le Programme d’action adoptés à Durban en septembre 2001. Nombre des recommandations du Programme d’action avaient trait au mandat constitutionnel de l’UNESCO, en particulier celles relatives à l’éducation et à la sensibilisation, à l’informa-tion, à la communication et aux médias, y compris les nouvelles technologies, de même qu’à la collecte de données et à la recherche. L’Organisation était expressément appelée à agir dans des domaines spécifiques liés à son mandat. Elle a activement contribué à la prépara-tion de la conférence en assistant à plusieurs réunions de son Comité préparatoire et de son Groupe de travail, auxquelles elle a communiqué ses idées et ses expériences sur la question. A la conférence elle-même, l’UNESCO a exposé ses efforts dans ce domaine, qui ont suscité l’intérêt des Etats participants et d’autres acteurs. Cet intérêt transparaît nettement dans le Document final de la conférence, dont le paragraphe 142 salue et encourage l’action de l’Organisation et en particulier son programme Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance :

7INTRODUCTION

« 142. [La Conférence] Se félicite du rôle important joué par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’encourage à poursuivre ses travaux visant à mobiliser les autorités municipales et l’adminis-tration locale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolé-rance qui y est associée, en particulier à travers la Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance formée à son initiative et sa stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ».

Durant la période écoulée entre ces deux conférences, l’UNESCO a poursuivi et renforcé ses activités contre le racisme et contre toutes les formes de discrimination dans tous ses domaines de compétence. Elle a conforté son combat contre le racisme en adoptant en 2003 lors de sa 32e Conférence générale une Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance.

La Conférence d’examen de Durban a fourni à l’UNESCO une première grande occasion de faire connaître ses résultats en termes de combat contre le racisme et toutes les formes de discrimination obtenus sur ces sept années. Le présent document a pour objet de passer en revue les activités entreprises par l’Organisation dans tous ses domaines de compétence depuis 2001, notamment les réponses spécifiques au Programme d’action de Durban.

LA CONFERENCE MONDIALE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XENOPHOBIE ET L’INTOLERANCE QUI Y EST ASSOCIEE (DURBAN, 2001) ET LE PROGRAMME D’ACTION DE DURBAN

En 1997, l’Assemblée générale des Nations Unies décidait, dans sa résolution 52/111, de tenir la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée. Organisée à Durban, Afrique du Sud, du 31 août au 8 sep-tembre 2001, cette conférence constituait un temps fort dans le combat pour l’éradication de toutes les formes de racisme, appelant, selon les mots du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, un mécanisme de suivi efficace pour vérifier si les gouverne-ments tenaient les promesses faites. Le Haut-Commissaire s’était elle-même engagée à ce que la conférence produise « des actes et pas seulement des mots ». La Conférence mondiale de 2001 apportait une occasion unique de créer une nouvelle vision mondiale pour lutter contre le racisme au 21e siècle.

8 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Troisième rencontre internationale de cette ampleur sur la question, après celles de 1978 et de 1983 à Genève, cette conférence marque la troisième Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale (1993-2003) proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU le 20 décembre 1993 (A/RES/48/91).1

Adoptés à l’unanimité par la Conférence, la Déclaration et le Programme d’action de Durban proposent, sous une forme détaillée et orientée vers l’action, des mesures concrètes pour combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée. Offrant une vision globale, ils abordent un large éventail de questions et formulent des recommandations d’une vaste portée.

La Déclaration et le Programme d’action de Durban expriment l’engagement ferme de la communauté internationale à s’attaquer au racisme, à la discrimination raciale, à la xéno-phobie et à l’intolérance qui y est associée, aux niveaux national, régional et international. Reconnaître qu’aucun pays ne peut se dire libéré du racisme, qu’il s’agit d’un problème mondial et que le combattre exige un effort universel était un grand pas. Si ce document n’a pas valeur contraignante, il constitue une haute référence morale et fonde les efforts déployés en ce sens dans le monde.

Le texte intégral de la Déclaration et du Programme d’action peut être consulté à l’adresse : http://www.un.org/durbanreview2009/pdf/DDPA_full_text.pdf.

Recommandations du Programme d’action de Durban directement liées au mandat de l’UNESCO

Le Programme d’action de Durban est un document complet, formulant des suggestions et appelant à l’action tous les acteurs concernés par la lutte contre le racisme et la discrimi-nation : Etats, organisations internationales, société civile et autres parties prenantes. Un certain nombre de ses recommandations s’adressent spécifiquement à l’UNESCO, car elles entrent précisément dans le cadre de ses activités et de son mandat. Ce sont les suivantes :

119. Invite les États et les organisations internationales et organisations non gouverne-mentales compétentes à prolonger les efforts de l’Organisation des Nations Unies pour

1 Les buts et les objectifs de la troisième Décennie sont similaires à ceux des décennies précédentes et consistent à «promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous, sans distinction d’aucune sorte fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, ... à éliminer les politiques racistes invétérées et à empêcher la formation d’alliances fondées sur l’adhésion commune aux principes du racisme et de la discrimi-nation raciale... à identifier, dégager et dénoncer les croyances, les politiques et les pratiques erronées et fantaisistes qui contribuent au racisme et à la discrimination raciale ; et à mettre fin aux régimes racistes”.

9INTRODUCTION

l’éducation, la science et la culture dans le cadre du projet «La route de l’esclave» et de son thème «Rompre le silence» en mettant en place des centres et/ou programmes multimédias avec des textes et des témoignages sur l’esclavage qui recueilleront, enregistreront, organi-seront, présenteront et publieront les données disponibles sur l’histoire de l’esclavage et de la traite des esclaves à travers l’océan Atlantique, en Méditerranée et dans l’océan Indien, l’accent étant particulièrement mis sur les pensées et les actions des victimes de l’esclavage et de la traite des esclaves en lutte pour la liberté et la justice ;

120. Salue les efforts faits par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture dans le cadre du projet «La route de l’esclave» et demande que les résul-tats en soient communiqués à la communauté internationale dès que possible ;

126. Encourage tous les États, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et d’autres orga-nisations internationales compétentes, à entreprendre et développer des programmes cultu-rels et éducatifs visant à combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, afin d’assurer le respect de la dignité et de la valeur de tous les êtres humains et de favoriser la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et civilisa-tions. La Conférence demande en outre instamment aux États de soutenir et de mener des campagnes d’information et de mettre en œuvre des programmes de formation spécifiques dans le domaine des droits de l’homme, le cas échéant dans les langues locales, pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et promouvoir le respect de ces valeurs que sont la diversité, le pluralisme, la tolérance, le respect mutuel, la sensibilité culturelle, l’intégration et l’inclusion. Ces programmes et ces campagnes devraient viser tous les secteurs de la société, en particulier les enfants et les jeunes ;

156. Engage vivement l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à aider les États à élaborer des matériels et outils pédagogiques pour promouvoir l’enseignement, la formation et les activités éducatives en ce qui concerne les droits de l’homme et la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolé-rance qui y est associée ;

179. Appuie les efforts de la communauté internationale, en particulier les mesures prises sous les auspices de l’UNESCO pour promouvoir le respect et la préservation de la diversité culturelle au sein des communautés et entre celles-ci dans le but d’instaurer un monde mul-ticulturel harmonieux, y compris l’élaboration d’un instrument international éventuel à cet effet, en conformité avec les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ;

10 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

192. Invite l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à continuer d’organiser des réunions de haut niveau et autres consacrées au dialogue entre les civilisations et à mobiliser des fonds et à promouvoir des partenariats à cette fin ;

195. Invite le Haut-Commissariat aux droits de l’homme à mener des consultations régu-lières avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et les organisations non gouvernementales actives dans le domaine de la promotion et de la pro-tection des droits de l’homme, et à encourager des activités de recherche visant à rassembler, à tenir à jour et à adapter les éléments techniques, scientifiques, éducatifs et d’information que toutes les cultures du monde ont mis au point pour lutter contre le racisme ;

202. Exhorte les États, agissant en étroite coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, à promouvoir la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action sur une culture de paix et la réalisation des objectifs de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde qui a été lancée en 2001, et invite l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à contribuer à ces activités.

LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION

Face à l’escalade du racisme et à l’apparition de nouvelles formes de discrimination, ainsi qu’à la montée des idéologies de l’intolérance, l’UNESCO a souhaité prendre des mesures pour revitaliser, compléter et/ou faire ratifier les textes normatifs qu’elle a produits en matière de racisme et de discrimination.

En 2003, à la 32e session de sa Conférence générale, 190 Etats membres de l’UNESCO ont adopté la Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénopho-bie et l’intolérance (32C/13), afin de relever les défis émergents des sociétés modernes et d’assurer le suivi des demandes adressées directement à l’Organisation par les documents de Durban.

Pour mettre au point sa Stratégie, l’UNESCO a entrepris une série d’études sur les aspects et les différentes formes du racisme, de la xénophobie et de la discrimination. Un certain nombre de consultations ont également été organisées dans diverses régions pour examiner les spécificités et priorités régionales. Les domaines d’action suivants ont été retenus comme prioritaires :

11INTRODUCTION

développer la recherche scientifique et la réflexion sur les phénomènes de racisme, •de discrimination et de xénophobie ;réviser et/ou revitaliser les instruments de l’UNESCO sur le racisme et la •discrimination ;développer de nouvelles approches éducatives, élaborer des matériels pédagogi- •ques et définir des indicateurs ;mobiliser les leaders d’opinion et les décideurs politiques contre le racisme et la •discrimination ;préserver la diversité des sociétés multiethniques et multiculturelles, •lutter contre la propagande raciste dans les médias et notamment dans le •cyberespace.

L’adoption de la Stratégie intégrée a renouvelé l’engagement de l’UNESCO en faveur de la lutte contre toutes les formes de discrimination. Sa mise en œuvre devrait représenter l’ac-complissement des objectifs proclamés il y a 60 ans par l’Organisation des Nations Unies et l’UNESCO : assurer à tous le respect des droits et libertés fondamentales de l’être humain, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.

Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion

PartIE I

13

LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE LUTTE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION, LA XÉNOPHOBIE ET L’INTOLÉRANCE

Contexte

1. Par sa résolution A/RES/56/266 adoptée le 27 mars 2002, l’Assemblée générale des Nations Unies a «fait siens la Déclaration et le Programme d’action de Durban et se déclare satisfaite des résultats de la Conférence de Durban qui constituent une base solide pour les mesures et les initiatives qui seront prises dans l’avenir”. La résolution invite notamment «les institutions spécialisées et les organisations apparentées des Nations Unies à renforcer et ajuster, dans le cadre de leurs mandats respectifs, leurs activités, programmes et stratégies à moyen terme afin de tenir compte du suivi de la Conférence de Durban ”.

2. En réponse à cette invitation et aux recommandations spécifiques qui lui ont été adressées, l’UNESCO lors de la 164e session du Conseil exécutif en avril 2002 a étudié le document 164 EX/16 sur le suivi de la Conférence de Durban et a adopté la décision 3.4.2 par laquelle le Conseil «invite en particulier le Directeur général à élaborer … une stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée dans les domaines de compétence de l’UNESCO qui sera présentée à la Conférence générale à sa 32e session …(et) lui faire rapport à sa 166e session sur les progrès qui auront été accomplis dans la mise en oeuvre de la présente décision”. Dans son rapport 166 EX/5 Partie I sur le suivi des décisions adoptées par le Conseil exécutif à ses précédentes sessions, le Directeur général a informé le Conseil exécutif des différentes activités mises

14 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

en oeuvre par l’UNESCO depuis la Conférence de Durban et l’adoption de la décision 164 EX/3.4.2.

3. La Conférence de Durban est intervenue à un moment où la communauté interna-tionale fait face à de nouvelles menaces de confrontation, d’exclusion et de discrimination nées de la montée des nationalismes exacerbés et des idéologies d’intolérance et s’interroge sur les meilleures façons d’encadrer les processus de mondialisation et de progrès des scien-ces et des technologies. Elle offre à l’UNESCO l’opportunité de renouveler et de renforcer, en coordination avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme, son combat contre le racisme, les discriminations et l’exclusion qui est au coeur de son mandat, comme il est stipulé dans le préambule de son Acte constitutif2.

4. En effet, depuis le démantèlement du système d’apartheid en Afrique du Sud, l’action de l’Organisation contre le racisme et la discrimination s’était quelque peu émoussée et avait perdu de sa visibilité. Il importait, par conséquent, de donner une nouvelle dynamique à l’action de l’UNESCO, à la lumière de l’engagement manifesté par la communauté internationale dans les documents de Durban, validés par l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette volonté était motivée par le nouveau contexte mondial né des événements du 11 septembre 2001 marqué par le renforcement de la lutte contre le terrorisme international qui doit être menée dans le respect des droits de l’homme et notamment des instruments internationaux contre les discriminations basées sur la race, la couleur, la descendance ou l’origine ethnique. Le renouvellement de l’action de l’UNESCO répond enfin aux exigences d’ouverture, de tolérance et de compréhension mutuelle du dialogue des civilisations et des échanges interculturels dans un monde plus que jamais interdépendant.

STRATÉGIES ET ACTION DE L’UNESCO DANS LE PASSÉ

5. Avant de présenter les grandes lignes de la nouvelle stratégie intégrée de l’UNESCO, il est utile de rappeler brièvement l’action de l’UNESCO dans le passé. Dès les premiè-res années de sa création, l’UNESCO a démontré son engagement en menant d’abord le combat sur le front scientifique. Elle a su mobiliser la communauté scientifique et faire appel à d’éminents spécialistes pour élaborer des textes scientifiques réfutant les théories

2 L’Acte constitutif de l’UNESCO constate dans son Préambule que «la grande et terrible guerre qui vient de finir a été rendue possible par le reniement de l’idéal démocratique de dignité, d’égalité et de respect de la personne hu-maine et par la volonté de lui substituer, en exploitant l’ignorance et le préjugé, le dogme de l’inégalité des races et des hommes» et stipule dans son Article premier que le but de l’UNESCO est «de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinc-tion de race, de sexe, de langue ou de religion …”.

15PARTIE I – LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE LUTTE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION

racistes. Une série de Déclarations historiques furent ainsi produites qui contribuèrent à démontrer l’inanité des préjugés raciaux : Déclaration sur la race (1950), Déclaration sur la race et les différences raciales (1951), Propositions sur les aspects biologiques de la question raciale (1964). Le point culminant de l’intervention de l’UNESCO fut la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO à sa 20e session en 1978.

6. Après cette phase de consolidation de l’argumentaire scientifique et des fondements éthiques contre le racisme et les autres formes de discrimination, l’UNESCO orienta son action vers l’élaboration d’instruments internationaux définissant des principes, des concepts et des critères universels pour soutenir la lutte contre ces menaces à la paix et à la stabilité des sociétés. Ainsi plusieurs textes normatifs touchant au problème du racisme et de la discrimination dans les différents domaines de compétence de l’UNESCO ont été adoptés par la Conférence générale (voir annexe).

7. Parallèlement à son action à caractère scientifique et normatif, l’UNESCO a lancé, sur le plan opérationnel, des programmes et des projets pour participer de manière plus concrète à la lutte contre le racisme et la discrimination dans ses domaines de compétence. On peut citer à titre d’exemple les initiatives suivantes qui avaient donné une grande visibi-lité à l’action de l’UNESCO dans ce domaine :

le Programme spécial contre l’Apartheid, qui était qualifié dès 1966 par •l’UNESCO comme “un crime contre l’humanité” ;le Projet “La Route de l’esclave” qui, à travers le développement de recherches •scientifiques et le programme de sensibilisation sur la traite transatlantique des esclaves intitulé “Briser le silence” et initié par le projet des Ecoles associées (ASPnet), a contribué à mieux comprendre la tragédie de la traite négrière et les fondements idéologiques du racisme.

LES GRANDES LIGNES DE LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE L’UNESCO

8. La stratégie intégrée de l’UNESCO prend en considération les orientations impul-sées par la réforme de l’UNESCO préconisant de concentrer ses actions sur les domai-nes où l’Organisation peut avoir un impact réel. Elle répond aux objectifs stratégiques de l’Organisation. Elle s’inscrit également dans le cadre du développement d’une stra-tégie globale de l’UNESCO en matière de droits de l’homme en vue d’accompagner le Programme de réformes du Secrétaire général de l’ONU (résolution A/51/950) visant à mettre les droits de l’homme au coeur du système des Nations Unies et de répondre aux objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire. Elle se propose de

16 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

contribuer à la concrétisation des principes et valeurs définis dans la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle adoptée par la Conférence générale en 2001. La Stratégie intégrée se fonde sur les résultats des études réalisées sur les différentes causes et formes de discrimination ainsi que les recommandations des consultations régionales sur le suivi de la Conférence de Durban organisées par l’UNESCO au cours du biennium 2002-2003 conformément à la décision 164 EX/3.4.2 et auxquelles le Haut Commissariat aux droits de l’homme ainsi que le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ont activement participé3. Ces résultats et recommandations ont été discutés et validés lors du Séminaire international d’experts organisé par l’UNESCO en juin 2003 à Osaka, Japon, avec le soutien de la Commission nationale japonaise pour l’UNESCO.

A. Objectifs de la stratégie intégrée

9. Objectifs généraux :

renouveler l’action de l’UNESCO dans la lutte contre le racisme, la discrimina- •tion, la xénophobie et l’intolérance dans ses différents domaines de compétence;renforcer la coopération avec les autres institutions des Nations Unies, en parti- •culier avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme, l’OIT, l’ONUSIDA et l’UNRISD ainsi qu’avec les organisations intergouvernementales internationales et régionales (UE, UA, OEA, ASEAN, etc.) ;renforcer les actions de sensibilisation sur le terrain et les réseaux de solidarité •en nouant des nouveaux partenariats et en remobilisant les partenaires habituels de l’UNESCO tels que les organisations de la société civile, notamment celles de défense des droits de l’homme, les universités, les centres de recherche et les établissements d’éducation et de formation, les ONG compétentes à travers le monde.

Objectifs spécifiques :

approfondir les connaissances sur l’évolution des discriminations héritées du •passé, notamment celles qui sont liées à la période de l’esclavage et de la colonisa-tion ainsi que celles touchant les peuples autochtones et les minorités culturelles et religieuses ; développer la recherche sur les nouvelles formes de discrimination, notamment •celles liées à la mondialisation et au progrès des sciences et technologies ;

3 Les études et les rapports des consultations régionales sont disponibles sur demande auprès du Secrétariat.

17PARTIE I – LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE LUTTE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION

renforcer les capacités institutionnelles des différents acteurs en la matière afin de •promouvoir la recherche, l’éducation et la communication dans le domaine de la lutte contre le racisme et les autres formes de discrimination ;développer la réflexion sur le phénomène de xénophobie, notamment dans le •contexte des sociétés multiethniques et multiculturelles, soucieuses de construire une citoyenneté démocratique respectant la diversité ;contribuer à la formulation et à la mise en application de politiques et de plans •d’action nationaux, pour lutter contre le racisme et la discrimination aux niveaux appropriés ;collecter, comparer et faire connaître les bonnes pratiques en matière de lutte •contre le racisme, la discrimination, y compris celles affectant les personnes contaminées par le VIH/sida, la xénophobie et l’intolérance.

B. Les grands axes d’action de la stratégie

10. Contrairement aux premières décennies de sa création où l’UNESCO a pu très vite délimiter son champ d’intervention dans le combat contre le racisme et la discrimination et s’imposer comme un partenaire incontournable, le terrain est de nos jours occupé par une multitude d’acteurs sociaux qui déploient toutes sortes d’approches et de stratégies d’action. Face à ce foisonnement d’initiatives, l’UNESCO est appelée à trouver une niche lui per-mettant de marquer sa différence tout en assurant une meilleure complémentarité et syner-gie avec les efforts des autres partenaires. Mais plutôt que définir en avance pour chaque programme de l’UNESCO les activités à mettre en oeuvre, la stratégie intégrée se doit de définir des thèmes et des actions prioritaires couvrant les grands domaines de compétence de l’Organisation qui pourraient par la suite se traduire en activités concrètes dans le cadre des différents programmes en liaison avec les demandes adressées directement à l’UNESCO par la Conférence de Durban.

11. En raison des particularités et des effets cumulatifs du racisme, de la discrimination, de la xénophobie et de l’intolérance dont les femmes sont les victimes, la dimension de genre est prise en considération dans tous les champs d’action proposés par la présente stratégie.

LES DOMAINES PRIORITAIRES ET LES THÈMES CHOISIS

12. Développement de la recherche scientifique et de la réflexion sur les phénomènes de racisme, de discrimination, de xénophobie sur les thèmes suivants :

18 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Héritages du racisme : • l’UNESCO poursuit et renforce la recherche sur le lien entre les formes actuelles de racisme et de discrimination et certains préjugés et discriminations issus des héritages traditionnels. L’étude des conséquences de la traite des esclaves et de la domination coloniale a été intensifiée dans le cadre du projet «la Route de l’esclave», en particulier en liaison avec les événements de l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition (2004).Lien entre discrimination et femmes : • l’UNESCO renforce la recherche sur les processus de cumulation/superposition des discriminations qui empêchent la réalisation de l’égalité entre femmes et hommes et l’amélioration des conditions des femmes dans les différentes sociétés.Lien • entre construction de l’identité et discrimination: l’UNESCO contribue à la réflexion sur la construction des identités dans les sociétés multiculturelles et multiethniques, à l’analyse des discriminations et exclusions qui peuvent en découler et enfin à la recherche de réponses respectueuses de la diversité des aspi-rations identitaires et susceptible de sauvegarder la cohésion sociale.Lien entre progrès des sciences et émergence de nouvelles formes de discrimina- •tion : si la science avait permis à l’UNESCO de discréditer les théories racistes, le développement vertigineux de certaines de ses disciplines, notamment la généti-que, soulève aujourd’hui le risque de nouvelles discriminations. L’UNESCO, en tant qu’organisation de coopération scientifique lance des études appropriées et mobilise les milieux scientifiques et le grand public pour prévenir sur l’apparition de ces nouveaux vecteurs de discrimination. Interaction entre VIH/sida et discrimination : • dans cette recherche sur les nou-velles formes de discrimination, une attention particulière est accordée à la stig-matisation et à la discrimination liées au VIH/sida et aux nouvelles épidémies.Lien entre mondialisation et nouvelles exclusions : • l’UNESCO, en tant qu’or-ganisation de la solidarité internationale s’attache également à améliorer la com-préhension des nouvelles formes de discrimination et d’exclusion pouvant être induites par la mondialisation.

13. La révision et/ou la revitalisation des instruments normatifs de l’UNESCO contri-buant à la lutte contre la discrimination dans ses domaines de compétence et renforcement de la coopération avec les différents acteurs du système des Nations Unies.

Face à l’aggravation du racisme et à l’émergence de nouvelles formes de discrimi-nation et de diffusion des idéologies d’intolérance, l’UNESCO prend des dispositions en vue de revisiter, revitaliser, compléter et/ou faire ratifier ses textes normatifs touchant au problème de racisme et de discrimination.

19PARTIE I – LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE LUTTE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION

Une attention spéciale est portée à la Convention concernant la lutte contre la •discrimination dans le domaine de l’enseignement de 1960 en vue de sa ratifica-tion par tous les Etats membres de l’UNESCO et de sa revitalisation.L’UNESCO renforce sa collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de •l’homme et le CERD (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale) en vue d’une meilleure application de la Convention internationale pour l’élimina-tion de la discrimination raciale dans les domaines de compétence de l’Organisa-tion en conformité avec le mémorandum signé le 5 février 2003 par le Directeur général de l’UNESCO et le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme qui mentionne le combat contre le racisme et la discrimination comme un des domaines prioritaires de coopération.Dans le cadre du suivi de la Conférence de Durban, l’UNESCO intensifie éga- •lement sa coopération avec le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolé-rance qui y est associée, le Groupe de travail intergouvernemental sur le suivi de Durban, le Groupe de travail sur les populations d’ascendance africaine et enfin le Groupe d’éminentes personnalités indépendantes4 désignées par le Secrétaire général de l’ONU pour suivre la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Duban.

14. Le développement de nouvelles approches éducatives, élaboration de matériels péda-gogiques et la définition des indicateurs statistiques sur le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance. (Voir le détail des activités en Partie II.)

L’UNESCO concentre ses efforts sur les activités suivantes :

l’élaboration • d’études comparatives sur les différentes approches et méthodolo-gies éducatives utilisées dans l’éducation civique sur la prévention du racisme et de la discrimination, de la xénophobie et de l’intolérance ;la formation des formateurs • et enseignants à la prévention de conflits de nature raciste et xénophobe, dans la classe et dans tous les milieux éducatifs à travers notamment l’élaboration d’outils concrets basés sur les droits de l’homme ;le renforcement des échanges entre écoles de pays et de cultures différentes via •divers réseaux, notamment celui des écoles associées dans le cadre du projet « Rompre le silence » lié a «La route de l’esclave » ;

4 Les cinq éminentes personnes nommées par le Secrétariat général de l’ONU le 16 juin 2003 were: Martti Ahtisaari (ancien Président de la Finlande, winner of the UNESCO Houphouët-Boigny Peace Prize, and Laureate of the Nobel Peace Prize), Son Altesse Royale le Prince El Hassan bin Talal (Jordanie), Edna Maria Santos Roland (Brésil), Salim Ahmed Salim (Tanzanie, ancien Secrétaire général de l’OUA) et Hanna Suchocka (ancien Premier Ministre de la Pologne).

20 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

la création d’espaces de dialogue et de discussion via Internet sur le racisme •à l’école s’appuyant sur l’utilisation de plus en plus massive de l’Internet par les jeunes ;la production de guides pour l’élaboration de nouveaux manuels scolaires • sur le racisme et les autres formes de discrimination tenant compte des spécificités régionales et nationales ;la définition de critères et orientations pour la révision des manuels • , notam-ment d’histoire, en vue d’éliminer les préjugés, les attitudes racistes et la discrimination ;a production d’une publication pour combattre le racisme et favoriser la tolé- •rance à l’usage des professeurs d’université, des jeunes chercheurs et des étu-diants, en collaboration avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme ;le développement d’un manuel de formation et matériels pédagogiques • sur la stigmatisation et la discrimination liées au VIH/sida à destination des jeunes, en coopération avec l’ONUSIDA et les organisations de jeunesse ;l • a définition des indicateurs statistiques capables de mesurer la prévalence du racisme et de la discrimination en collaboration avec l’Institut de statistiques de l’UNESCO.

15. La mobilisation des leaders d’opinion et des décideurs politiques contre le racisme et les discriminations.

L’expérience a montré que la lutte contre le racisme et la discrimination en dehors de la recherche, de l’éducation et de la communication est une importante action de terrain dont l’efficacité dépend de la sensibilisation du grand public à travers notamment les «leaders d’opinion». C’est aussi une action qui interpelle les décideurs politiques et nécessite l’adop-tion de réglementations législatives, judiciaires et administratives pour protéger contre les actes et attitudes de racisme et de discrimination.

L’UNESCO lance des initiatives auprès des décideurs politiques (gouvernements, •parlementaires, municipalités, etc.) pour encourager l’élaboration et la mise en place de réglementations antiracistes et antidiscriminatoires. (Voir la description de la Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance à l’encadré 1.)De même, elle entreprend des campagnes de sensibilisation et de mobilisation •bien ciblées s’adressant à divers publics tels que les jeunes, les artistes, les sportifs, les journalistes, les scientifiques, les enseignants, les leaders religieux, à l’occasion d’événements spéciaux (journées internationales et notamment la Journée inter-nationale pour l’élimination de la discrimination raciale du 21 mars et la Journée

21PARTIE I – LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE LUTTE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION

internationale de la tolérance du 16 novembre, différents festivals, rencontres sportives, célébrations, etc.). L’UNESCO tire également parti de l’influence des ambassadeurs de bonne volonté, qu’elle fait intervenir dans ces campagnes.

22 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Encadré 1 – Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance

Les gouvernements sont légalement tenus, en vertu des conventions qu’ils signent, de veiller que le racisme et la discrimination raciale soient interdits par leur législation et que tout acte de racisme et de discrimination soit consi-déré comme un crime et puni en tant que tel par leur justice. Néanmoins, l’obligation légale ne suffit pas ; nous savons tous que les gouvernements ne peuvent à eux seuls combattre le racisme et la discrimination, parce que ceux-ci sont présents à tous les niveaux de nos sociétés, dans le monde entier. C’est pourquoi l’ONU considère que les acteurs sociaux doivent être mobili-sés à tous les échelons : organisations non gouvernementales, éducateurs, leaders religieux, chefs d’entreprise, politiciens, parlements et, de plus en pus, villes.

Dans quelques années, la moitié de l’humanité vivra dans des villes. C’est en milieu urbain que l’on observe la plus grande diversité. Lorsqu’ils arrivent dans un pays, les immigrants s’installent dans les villes, non dans les zones rurales. Les villes sont des lieux où des personnes de différents milieux, origines, reli-gions, classes sociales, groupes ethniques et nationalités vivent et travaillent ensemble. Elles peuvent être des lieux où règnent la peur, la haine et la discri-mination, ou bien des espaces d’intégration, d’harmonie et de respect mutuel. En dépit des responsabilités et des obligations légales des gouvernements, les villes, par conséquent, peuvent jouer un rôle décisif dans la construction de sociétés intégratrices.

De plus en plus, les villes du monde deviennent des acteurs internationaux, développant leurs propres relations internationales. Elles ont en outre des capacités croissantes pour formuler leurs propres politiques en matière sociale, éducative, de police, de logement, de transports, etc. Les politiques munici-pales influent sur la vie des gens et sur les interactions entre personnes vivant au même endroit. Ainsi, les mesures prises par les villes, de concert avec celles prises par les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les éducateurs, les écoles, les universités et d’autres acteurs, peuvent nous faire avancer beaucoup dans la construction de sociétés intégratrices.

Devant ce constat s’est fait jour l’idée de créer une Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance,

23PARTIE I – LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE LUTTE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION

dont l’objectif soit d’aider les municipalités à mettre en place et renforcer des politiques pour améliorer l’intégration sociale urbaine. Le réseau ainsi créé est mobilisé pour encourager l’instauration de partenariats contre la discrimina-tion et l’exclusion dans les villes du monde.

A partir de 2004, en fonction des spécificités de chaque région, l’UNESCO s’est attachée tout d’abord à faciliter la mise en place de l’initiative au niveau régional :

La Coalition européenne des villes contre le racisme, créée en 2004, rassemble une centaine de villes. L’accueil favorable qu’elle reçoit de nom-breuses collectivités locales est très encourageant. Depuis sa création, elle a adopté des mesures déterminantes, et doit en prendre prochainement d’autres pour devenir un réseau opérationnel.

La Coalition des villes contre la discrimination en asie et Pacifique a été lancée à l’occasion du 2e Congrès mondial des cités et gouvernementaux locaux unis (CGLU) organisé en République de Corée au mois d’octobre 2007. A ce jour, une trentaine de villes et d’organisations régionales de 13 pays en font partie.

En amérique du Nord, la Coalition canadienne des municipalités contre le racisme et la discrimination a été lancée en 2005, en étroite collaboration avec la Commission canadienne pour l’UNESCO et la Fédération canadienne des municipalités. Plus de 20 municipalités ont rejoint le réseau.

La Coalition africaine des villes contre le racisme et la discrimination a vu le jour en septembre 2006 à Nairobi, Kenya, lors du 4e sommet Africités ; 55 villes y sont déjà associées. L’initiative concentre ses efforts dans la sous-région de l’Afrique australe, où elle suscite l’intérêt le plus fort.

La Coalition des villes latino-américaines et caraïbes contre le racisme, la discrimination et la xénophobie a été officiellement lancée à Montevideo en octobre 2006. Plus de 200 municipalités font partie de ce réseau, qui possède déjà ses propres statuts, son comité directeur et son comité technique, ainsi que ses projets contre le racisme et la discrimination.

Enfin, une coalition régionale pour les Etats arabes a été lancée à Casablanca, Maroc, en juin 2008, et se développe rapidement auprès des villes de cette vaste région.

Au niveau international, la première phase de l’initiative, qui était de créer une coalition dans chaque région du monde, est donc achevée. L’UNESCO

24 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

16. La préservation de la diversité dans les sociétés multiethniques et multiculturelles.

L’UNESCO renforce sa contribution à la réflexion sur les conditions sociopo- •litiques et culturelles susceptibles de faciliter la construction d’une citoyenneté démocratique respectueuse de la diversité dans les sociétés multiethniques et multiculturelles.Par ailleurs, elle réalise des études approfondies sur les différents processus de •discrimination qui stigmatisent et excluent les «minorités» de certaines sphères de la vie sociale, notamment dans le domaine de l’audiovisuel.

17. La lutte contre la propagande raciste dans les médias et dans le cyberespace. (Voir en Partie II.)

est passée à la deuxième phase, visant à établir une coalition internationale conformément aux objectifs initialement fixés.

La Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance, fédérant les six coalitions régionales, a été lancée le 30 juin 2008 à l’occasion du 3e Forum mondial des droits de l’homme, dans la ville de Nantes (France).

Les coalitions existantes sont régionales ou sous-régionales, chaque région ou sous-région ayant ses particularités et ses propres défis à relever dans un certain contexte culturel et politique. La création d’une Coalition interna-tionale apporte une dimension supérieure avec la possibilité de mettre en commun expériences et informations d’une région à l’autre.

La Coalition permet aux villes d’échanger leurs données et leurs expériences, de tirer des leçons l’une de l’autre, de voir ce qui donne des résultats ou non, d’évaluer ensemble l’impact de certaines politiques, et de s’engager à entre-prendre collectivement certaines actions. Ainsi fédérées, elles sont davantage incitées à formuler, mettre en œuvre et évaluer des politiques qui garantissent une coexistence pacifique de différents groupes au sein d’une même société.

25PARTIE I – LA STRATÉGIE INTÉGRÉE DE LUTTE CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION

Face à la possible utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, notamment l’Internet pour diffuser des idées racistes, intolérantes ou dis-criminatoires, l’UNESCO intensifie son action de sensibilisation pour un meilleur respect des règles déontologiques par les professionnels et une meilleure application par les pouvoirs publics des réglementations dans ce domaine.

En particulier, l’UNESCO encourage les organisations professionnelles à déve- •lopper une réflexion éthique pour renforcer l’engagement des professionnels des médias, notamment ceux travaillant avec l’l’Internet, dans la lutte contre le racisme et la discrimination dans le cyberespace.Elle lance des campagnes de sensibilisation et de mobilisation des décideurs poli- •tiques et professionnels contre la propagande raciste à travers les nouvelles tech-nologies de l’information.

MISE EN OEUVRE DE LA STRATÉGIE INTÉGRÉE

18. Outre son action « en amont » en vue de favoriser la réflexion sur l’évolution des phénomènes de racisme et de discrimination et sur l’élaboration de normes universelles, l’UNESCO mène des interventions en aval pour contribuer au développement des capa-cités des victimes, à la mobilisation des leaders d’opinion et des décideurs politiques et à la sensibilisation du grand public. Dans cette action opérationnelle, l’UNESCO renforce, d’une part, sa coopération avec ses partenaires traditionnels tels que les Commissions natio-nales, les clubs UNESCO, les écoles associées, les chaires UNESCO, les milieux éducatifs et scientifiques, les ONG, les associations des femmes, etc., et d’autre part, instaure de nouveaux partenariats avec d’autres acteurs sociaux pouvant l’aider à renforcer sa présence et sa visibilité sur le terrain, à savoir :

les organisations de jeunesse pour lancer des initiatives d’échanges et de rencon- •tres sur la question ;les mairies pour la mise en place d’un réseau des villes unies contre le racisme et •l’exclusion (voir encadré 1) ;les organisations sportives, notamment le Comité olympique international (COI), •la Fédération internationale du football (FIFA) pour organiser régulièrement des manifestations sportives dédiées à la lutte contre le racisme et la discrimination ; les artistes pour l’organisation d’événements culturels dénonçant le racisme ; •

26 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

le secteur privé et notamment les entreprises qui ont adhéré au projet • Pacte Mondial (Global Compact) de l’ONU5, pour l’application des mesures antidis-criminatoires et la sponsorisation d’activités et de campagnes contre le racisme et la discrimination.

19. Les thèmes, domaines d’action et les priorités régionales retenus par la stratégie impliquent l’intervention des différents Secteurs de programme (sciences sociales et humai-nes, sciences naturelles, éducation, culture et communication). La Stratégie intégrée a été conçue comme un effort transdisciplinaire exigeant une coopération et une coordination intersectorielles étroites. Elle existe depuis plus de six ans, chaque secteur, division ou unité fixant pour chaque exercice biennal (depuis l’exercice 2004-2005) les thèmes, domaines d’intervention et activités prioritaires à mettre en œuvre. Le détail des activités menées par chaque secteur fait l’objet des chapitres ci-après.

5 Le Pacte mondial, qui a été lancé en 2000 par le Secrétaire général de l’ONU, se propose de regrouper les entre-prises et les organismes des Nations Unies, le monde du travail et la société civile autour de neuf principes universels relatifs aux droits de l’homme, aux normes du travail et à l’environnement. S’appuyant sur le pouvoir de l’action collective, le Pacte mondial s’attache à promouvoir la responsabilité civique des entreprises et la participation du monde des affaires à la recherche des solutions pour résoudre les problèmes posés par la mondialisation. Le principe n° 6 du Pacte concerne notamment l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.

Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion

PartIE II

Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion 29

L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE : ÉDUCATION, SCIENCES SOCIALES, CULTURE ET COMMUNICATION

L’UNESCO est l’une des premières institutions à avoir abordé la question du racisme. Elle a dans ce domaine fait œuvre de pionnière. Dès 1952, elle confiait au célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss la mission d’accompagner cette démarche, mission qui aboutit en 1952 à la publication de l’ouvrage fondateur Race et histoire, suivi en 1971 de Race et culture. Plus récemment, en novembre 2005, l’UNESCO organisait à l’occasion de son 60e anniversaire une série de tables rondes sur « Les idéaux à l’épreuve de l’histoire ». L’une d’elles était entiè-rement consacrée à « La notion de race ».

Race et histoire – Claude Lévi-Strauss, 1952

« L’exclusive fatalité, l’unique tare, qui puisse affliger un groupe humain et l’empêcher de réaliser pleinement sa nature, c’est d’être seul . »

Il y a donc plus d’un demi-siècle que l’UNESCO s’attache à la réflexion sur le racisme, pro-gressivement enrichie par la recherche sur la diversité culturelle. Il était évident, en consé-quence, que chacun de ses grands programmes soit imprégné de cet esprit de lutte contre les multiples formes revêtues par le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’into-lérance qui leur est associée. Tous les programmes de l’UNESCO reflètent la place accordée

30 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

à ce principe fondamental. Mieux, ils cherchent à apporter des réponses claires, à trouver des solutions, voire à anticiper, face aux nouvelles formes que prennent ces fléaux dans les bouleversements provoqués par la mondialisation, mais aussi sous l’impact des crises mondiales entraînées par les inégalités, le changement climatique et d’autres problèmes de même ampleur.

L’action menée sur de multiples fronts par les programmes de l’UNESCO est illustrée dans cette Partie II, qui présente pour chaque domaine de compétence de l’Organisation les acti-vités concrétisant ses lignes éthiques et, dans de nombreux cas, répondant directement aux recommandations de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

I. ÉDUCATION

(a) Politique générale et activités de l’UNESCO dans le domaine de l’éducation, à la lumière de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée

Le droit à l’éducation est au cœur de la mission de l’UNESCO et inscrit dans son Acte constitutif. Celui-ci traduit la volonté de ses fondateurs d’assurer « à tous le plein et égal accès à l’éducation (...) afin de réaliser graduellement l’idéal d’une chance égale d’éducation pour tous », idéal reflété par six objectifs de l’Education pour Tous (EPT) adoptés au Forum mondial de l’éducation de Dakar en 2000.

Au-delà, l’UNESCO envisage l’éducation comme un moyen de permettre aux enfants et aux adultes de participer activement à la transformation de leur société. Cela suppose qu’ils apprennent aussi les valeurs, les attitudes et les comportements qui les rendront aptes à vivre ensemble dans un monde caractérisé par la diversité et le pluralisme.

En 1960, l’UNESCO adoptait la Convention concernant la lutte contre la discrimina-tion dans le domaine de l’éducation, reconnaissant le rôle décisif de celle-ci dans l’égalité des chances entre les membres de groupes raciaux, nationaux ou ethniques différents. Pour la première fois, un instrument officiel du système des Nations Unies apportait une défi-nition complète du terme de DISCRIMINATION, entendue comme « toute distinction, exclusion, limitation ou préférence qui, fondée sur la race (…) a pour objet ou pour effet de détruire ou d’altérer l’égalité de traitement en matière d’enseignement ». La Convention appelait les Etats à prendre des mesures immédiates en faveur de l’égalité dans l’éducation et, en outre, à associer le concept d’éducation à celui de droits de l’homme.

31PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

En ce sens, l’UNESCO vise à renforcer constamment son action dans le domaine éducatif en développant de nouvelles approches pour lutter contre toutes les formes de discrimi-nation. Le principe fondamental de l’égalité des chances pour tous dans ce domaine sans discrimination ni exclusion aucune constitue le pivot des stratégies adoptées en application de cette convention, approuvée par le Conseil exécutif de l’Organisation en tant que pilier de l’EPT.

Outre la mise en œuvre de la Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimina-tion, la xénophobie et l’intolérance (document 32 C/13), le Secteur de l’éducation a axé ses efforts sur deux aspects : promouvoir le droit à l’éducation et la lutte contre la discri-mination dans l’enseignement ; intégrer l’éducation aux droits de l’homme et l’éducation interculturelle en tant que moyen de combattre le racisme et la discrimination et de prévenir la violence à l’école. Le Secteur de l’éducation s’est employé également à faire avancer le dia-logue politique sur ces aspects, ainsi que sur l’élaboration et/ou la révision des programmes d’enseignement, manuels scolaires et matériels pédagogiques, la promotion de la formation enseignante et la recherche et la collecte de bonnes pratiques. L’UNESCO entend aider les pays à mettre au point des manuels scolaires soutenant la paix, les droits de l’homme et le dialogue entre les peuples. A cette fin, elle établit des principes directeurs pour l’instauration de politiques et de normes de qualité relatives tant au contenu qu’à la conception de tous les matériels et aux nouvelles technologies appliquées dans l’enseignement. Ces normes et politiques sont destinées à améliorer les supports utilisés en classe, de façon à aider les enseignants à cultiver chez leurs élèves les valeurs et les compétences requises pour vivre ensemble. Les livres de classe peuvent être des outils extrêmement efficaces pour former des citoyens responsables et respectueux ouverts aux autres cultures, soucieux de la dignité humaine et capables de mener à bien le développement durable.http://portal.unesco.org/education/en/ev.phpURL_ID=53411&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

(b) Activités du Secteur de l’éducation de l’UNESCO directement liées au Programme d’action de Durban

Les questions relatives à la discrimination raciale ont été notamment abordées •lors de la conférence internationale comparative sur l’égalité des chances dans l’enseignement « Brown v. Board of Education at 50 and 10 Years of Freedom in South Africa » tenue à Johannesburg en avril 2004, à laquelle l’UNESCO a activement participé. Cette réunion commémorative a donné lieu à la publi-cation d’une étude intitulée Equal Education Opportunities : comparative perspective in Educational Law (l’égalité des chances dans l’enseignement : perspective comparative de la législation sur l’éducation) et de l’ouvrage Equal

32 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Educational Opportunities. Un chapitre de cet ouvrage est consacré aux activités de l’UNESCO sous le titre « non-discrimination et égalité des chances dans l’en-seignement : l’action normative de l’UNESCO » ; il analyse les obligations des Etats en matière de lutte contre la discrimination, en particulier raciale, celle-ci étant la première interdite par tous les instruments internationaux. La diffusion de cet ouvrage contribue à l’action en faveur de l’éradication de la discrimination raciale. (Durban, Rec. 195)La septième Consultation des États membres sur les dispositions prises pour •l’application de la Convention et de la Recommandation concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement récemment organi-sée a traité de questions liées à la discrimination raciale. Les rapports reçus des Etats membres ont apporté des informations sur la situation dans les pays à cet égard. Ces résultats ont été soumis au Conseil exécutif et à la Conférence générale de l’UNESCO en 2007. L’UNESCO a entrepris une action de suivi conformé-ment à la décision du Conseil exécutif et à la résolution émise par la Conférence générale. Le rapport analytique (177 EX/36) est centré sur (i) l’élimination de la discrimination dans le domaine de l’enseignement, (ii) la promotion de l’éga-lité des chances en matière d’éducation et (iii) l’accès universel à une éduca-tion de bonne qualité, ainsi que les défis persistants auxquels sont confrontés les États membres. Les principes directeurs définis pour la préparation des rapports insistaient spécialement sur les mesures légales et administratives adoptées pour mettre en application les dispositions de l’Article 3 de la Convention, y compris celles concernant la non-discrimination dans l’admission des élèves dans les éta-blissements d’enseignement, l’interdiction de toute différence de traitement, les aides accordées par les autorités publiques aux établissements d’enseignement, et le traitement des ressortissants étrangers, ainsi que sur les droits des minorités nationales. Ainsi, les mesures prises par les gouvernements sur ces points ont été mises en évidence dans leur rapport par de nombreux Etats membres. (Durban, Rec. 195)http://portal.unesco.org/en/ev.php?URL_ID=57303&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201

L’UNESCO a pris une part active à la mise en œuvre du Programme mondial •en faveur de l’éducation aux droits de l’homme adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2004. L’UNESCO prône l’intégration des principes et valeurs des droits fondamentaux de l’être humain dans les systèmes éducatifs et encourage les Etats membres à élaborer et appliquer des plans d’action sur l’éducation relative à ces droits. Dans ce cadre, une table ronde intitulée « Mettre les droits de l’homme en pratique : le rôle de l’éducation » s’est tenue au siège de l’Organisation en janvier 2008. Les représentants d’Etats membres, de centres de

33PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

recherche, d’associations d’enseignants et d’ONG y ont partagé leur expérience de l’intégration de l’éducation relative aux droits de l’homme dans leur propre contexte. Les résultats de cette table ronde viennent enrichir la préparation d’une déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme. (Durban, Rec. 156)http://portal.unesco.org/education/en/ev.php-URL_ID=57292&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

Organisme spécialisé de l’UNESCO pour les structures et méthodes éducati- •ves et contenus de l’enseignement, le Bureau international d’éducation (BIE) fait de l’éducation aux droits de l’homme la dimension essentielle de son pro-gramme éducatif Apprendre à vivre ensemble (LTLT), qui a, conformément à sa nouvelle stratégie, rang de priorité dans tous ses projets (http://www.ibe.unesco.org/en/global-news-archive/single-news/news/just-published-ibe-strategy-2008-2013/106.html). Il y a quelques années, le BIE a, en coopération avec GTZ, mis sur pied une base de données des pratiques de LTLT et créé un cadre et des outils conceptuels et méthodologiques pour surveiller et évaluer l’efficacité des programmes scolaires et extra-scolaires (http://www.ibe.unesco.org/en/learn-to-live-together.html). A la demande de gouvernements et d’organismes internatio-naux, le BIE apporte également une assistance technique aux pays qui veulent renforcer la place et l’impact de l’éducation aux droits de l’homme dans leur système éducatif (http://www.ibe.unesco.org/en/curriculum-development/tech-nical-assistance.html). Plusieurs publications du BIE, notamment Perspectives, revue d’éducation comparative internationale, sont consacrées à la promotion et l’amélioration de l’éducation aux droits de l’homme et du programme LTLT par des contenus et des stratégies innovateurs d’enseignement-apprentissage. (Durban, Rec. 156)http://www.ibe.unesco.org/en/services/publications.html

Le document • Une approche de l’Education pour tous fondée sur les droits de l’homme : cadre pour la réalisation du droit des enfants à l’éducation et de leurs droits au sein de l’éducation est une réalisation conjointe de l’UNESCO et de l’UNICEF qui associe la théorie et la pratique actuelles en matière d’approches du secteur édu-catif fondées sur les droits de l’homme. Il aborde les thèmes et problèmes prin-cipaux relevant des approches fondées sur les droits et propose un cadre pour la conception de politiques et de programmes du niveau de l’école jusqu’aux niveaux national et international. (Durban, Rec. 126)http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001548/154861E.pdf

34 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Les Principes directeurs de l’UNESCO pour l’éducation interculturelle • ont vu le jour à l’issue de la Réunion d’experts sur l’éducation interculturelle organisée au siège de l’UNESCO du 20 au 22 mars 2006. Cette réunion rassemblait des experts d’Afrique du Sud, d’Australie, de Bolivie, de Corée, d’Egypte, de Finlande, de Hongrie, du Liban, du Mexique, du Nigeria et du Royaume-Uni, dont des titulaires de chaires UNESCO et des universitaires, ainsi que des représentants d’ONG, des Commissions nationales pour l’UNESCO et de différents secteurs de l’Organisation.

Ces principes directeurs ont été conçus pour aider les responsables politiques à appréhender les points clefs de l’éducation interculturelle. S’appuyant sur les grands instruments norma-tifs et les conclusions de nombreuses conférences, ils énoncent des concepts et des principes susceptibles d’orienter les activités et politiques à venir en la matière. (Durban, Rec. 179)

Rapport de la réunion :http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001475/147539e.pdf

Principes directeurs :http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001478/147878e.pdf

35PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

Apprendre à vivre ensemble : un programme interculturel et interreligieux pour l’en- •seignement de l’éthique est un outil pédagogique récemment publié à l’intention des éducateurs par l’UNESCO, l’UNICEF et la Fondation Arigato, dans le but d’apprendre aux jeunes à respecter et comprendre les autres croyances religieuses et éthiques. Il s’agit d’aider enfants et adolescents à développer des compéten-ces éthiques en matière de prise de décision ainsi qu’un sens de l’appartenance à une collectivité et à ses valeurs et, au-delà, de forger des attitudes pacifiques par l’enseignement de la tolérance et de la compréhension mutuelle. (Durban, Rec. 156)http://unesdoc.unesco.org/images/0016/001610/161059E.pdf

Encadré 2 – Vers une éducation de qualité pour les enfants roms: la transition entre le préscolaire et primaire

En collaboration avec le Conseil de l’Europe, l’UNESCO œuvre en faveur de l’éducation des enfants roms, qui subissent une discrimination non seule-ment du point de vue de l’accès à une éducation de base mais également en classe. L’entrée de ces enfants à l’école primaire et la poursuite de leur scolarité primaire est facilitée par un enseignement intégrant les principes et valeurs des droits de l’homme tels que la non-discrimination, l’éducation intercultu-relle et la tolérance. Considérant que l’éducation reçue dans la petite enfance accroît significativement le bien-être physique, les compétences cognitives et le développement social et affectif, l’UNESCO et le Conseil de l’Europe s’atta-chent à améliorer l’accès des enfants roms au système préscolaire et leur tran-sition vers une éducation primaire de qualité. Dans ce contexte s’est tenue en septembre 2007 une réunion d’experts qui a soulevé trois enjeux cruciaux : le rôle déterminant des parents, des éducateurs et de la communauté ; l’amé-lioration des processus d’apprentissage (contenus, outils, formation, etc.), et le développement et la mise en pratique de politiques éducatives en faveur des enfants roms. L’UNESCO et le Conseil de l’Europe sont en train de finaliser des principes directeurs destinés à faire du droit des Roms à une éducation réussie de la petite enfance une réalité, avec une transition sans heurts vers l’enseignement primaire.

http://unesdoc.unesco.org/images/0016/001611/161164E.pdfhttp://unesdoc.unesco.org/images/0016/001611/161164E.pdf

36 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Des principes directeurs pour améliorer la qualité de l’éducation grâce aux •manuels scolaires et aux ressources didactiques (Guidelines for Enhancing Quality Education through Textbooks and Learning Resources) ont été préparés conformé-ment aux recommandations de la réunion d’experts tenue sur le thème « Penser et construire la paix par la conception de manuels scolaires novateurs » (Paris, 14-15 juin 2007). Ces principes reflètent les délibérations et les rapports du groupe de rédaction réuni à Doha, Qatar, du 17 au 19 mars 2008. Leur objectif premier est de contribuer à la conception et à la sélection de manuels et d’autres matériels innovants et efficaces, afin d’améliorer la qualité de l’éducation dans toutes les régions du monde. (Durban, Rec. 156)Dans le cadre du suivi du Rapport mondial sur la violence à l’encontre des enfants •et en partenariat avec des experts et des organismes compétents tels que l’Obser-vatoire international de la violence à l’école, l’UNESCO promeut la recherche, la collecte de données, la sensibilisation et le plaidoyer, ainsi que la consolidation et l’application de mécanismes juridiques et politiques, en vue de protéger les droits des enfants face à la violence en milieu scolaire. La dimension sexiste de ce phénomène est un sujet de préoccupation tout particulier. L’UNESCO mène des activités de sensibilisation, de renforcement des capacités nationales et de diffu-sion et de mise en commun de bonnes pratiques. (Durban, Rec. 126)http://portal.unesco.org/en/ev.php?URL_ID=57561&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201

Au titre du dialogue euro-arabe « Apprendre à vivre ensemble », l’UNESCO •a apporté son concours à la planification et à la mise en œuvre de deux pro-grammes interrégionaux, l’un de révision de manuels scolaires et l’autre d’études comparatives sur ces manuels. Les deux programmes ont pour finalité d’accroître la compréhension mutuelle moyennant l’exactitude des informations et de la vision de « l’autre » dans les livres d’histoire et de sciences sociales et les médias en Europe et dans les Etats arabes. (Durban, Rec. 156)http://portal.unesco.org/education/en/ev.phpURL_ID=53717&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

37PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

Les Etudes comparatives des manuels scolaires ont été réalisées par la Commission •nationale française pour l’UNESCO en coopération avec la Commission natio-nale marocaine. Des experts d’Allemagne, d’Egypte, de France, de Hongrie, du Koweït, du Maroc, d’Oman, de Pologne, de Slovénie, de Suisse, de Tunisie et de Turquie, ainsi que l’ALECSO, le Conseil de l’Europe et l’UNESCO assistaient à la réunion de lancement en juin 2005. (Durban, Rec. 156)http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/commission-francaise-pour-unesco_3962/les-activites-commission_11372/activites-intersectoriel-les_11378/dialogue-euro-arabe_21818.html

Le • Premier recueil de bonnes pratiques pour une éducation de qualité a été préparé en réponse à la Stratégie et au Plan d’action 2004-2009 du Réseau des Ecoles asso-ciées de l’UNESCO (réSEAU). Il rend compte de projets et d’initiatives récents

Encadré 3 – Dialogue euro-arabe

De nombreuses Ecoles associées de l’UNESCO participent à des •projets sur le dialogue euro-arabe en coopération avec des ONG et avec les Commissions nationales pour l’UNESCO d’Europe (Allemagne, Slovénie, Suède, etc.) et des Etats arabes (Emirats arabes unis, Oman, par exemple). Parmi ces projets, l’initiative Connecting Cultures a été conçue pour réunir des jeunes du Royaume-Uni, de Jordanie, d’Oman et d’autres pays par la sensibilisation culturelle et la compréhension mutuelle et environnementale. L’ONG suédoise Life-Link, financée par SIDA, promeut le dialogue euro-arabe en expérimentant des matériels didactiques sur l’eau et la culture de la paix. L’éducation pour le développement durable est à l’ordre du jour de ces initiatives, comme en témoigne l’atelier du réSEAU sur l’apprentissage de la durabilité dans un monde de diversité cultu-relle (Learning about Sustainability in a World of Cultural Diversity – Taking Responsability for the Future) organisé par les Commissions nationales pour l’UNESCO d’Allemagne et d’Oman à l’intention des élèves des Ecoles associées arabes et européennes, à Barka, Oman, du 7 au13 novembre 2008.

38 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

en faveur de la qualité de l’éducation, et offre un aperçu du travail de liaison du réSEAU de l’échelon local à l’échelon mondial. Il contient une section sur l’édu-cation relative au dialogue intercuIturel en faveur de l’unité dans la diversité et du dialogue entre cultures et entre sociétés. (Durban, Rec. 179)http://unesdoc.unesco.org/images/0016/001627/162766e.pdf

Sous le titre • Human Rights Education in the School Systems of Europe, Central Asia and North America. A Compendium of Good Practice, une initiative inte-rinstitutions de l’OSCE/ODIHR, du Conseil de l’Europe, de lOHCHR et de l’UNESCO, à paraître au printemps 2009, présente une centaine d’exemples de bonnes pratiques dans le domaine de l’éducation aux droits de l’homme, de l’éducation à la citoyenneté et de l’éducation pour le respect et la compréhension mutuels relevés dans des écoles primaires, établissements secondaires et instituts de formation enseignante. (Durban, Rec. 126)La 48 • e session (25-28 novembre 2008) de la Conférence internationale de l’édu-cation, consacrée à « L’éducation pour l’inclusion : la voie de l’avenir » a invité quelque 1 500 participants – ministres, spécialistes de l’éducation et représen-tants d’ONG et d’institutions des Nations Unies, à mettre en commun leurs idées et leur expérience sur la question. La conférence s’est attachée notamment à identifier un système éducatif qui réponde aux besoins d’un groupe d’élèves varié et favorise le potentiel de chacun en portant une attention particulière à ceux qui sont privés de leur droit à l’éducation en raison de différences raciales, ethniques, culturelles ou nationales. L’exposition « Pratiquer l’inclusion » orga-nisée dans le cadre de la conférence illustrait des services et bonnes pratiques en matière d’inclusion sociale et d’éducation pour l’inclusion, démontrant à tous les participants que celles-ci sont possibles dans divers contextes. A l’occasion de cette conférence, l’UNESCO a lancé le Rapport mondial de suivi sur l‘éducation pour tous 2009 évaluant les progrès accomplis dans la poursuite des objectifs de l’EPT. (Durban, Rec. 195)http://www.ibe.unesco.org/en/ice/48th-session-2008.html

En détaillant les avancées relatives aux six objectifs de l’EPT, Le • Rapport mondial de suivi sur l‘éducation pour tous 2009, intitulé « Vaincre l’inégalité : l’importance de la gouvernance » met l’accent sur les inégalités. Il souligne entre autres les lacunes en matière de déploiement des enseignants là où il est difficile de les recruter dans des groupes minoritaires ou sous-représentés, ainsi que dans l’édu-cation de la petite enfance et l’enseignement primaire, qui restent inaccessibles aux enfants des familles pauvres, des zones rurales, des bidonvilles et d’autres groupes socioculturels défavorisés. Le rapport affirme qu’une bonne gouvernance éducative devrait s’engager à réduire les disparités liées à la santé, au lieu de vie, à

39PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

l’appartenance ethnique, au sexe et à d’autres facteurs de handicap, placer l’équité au centre des stratégies de financement pour atteindre les enfants défavorisés et les plus marginalisés, et offrir des incitations à inclure les plus vulnérables et défa-vorisés, en mettant l’équité au service de l’éducation. (Durban, Rec. 126)http://www.unesco.org/en/education/efareport/

Le projet sur la Traite négrière transatlantique (TST) du réSEAU de l’UNESCO •a été lancé en 1998 pour briser le silence entourant ce chapitre de l’histoire et permettre aux jeunes de bien connaître le passé, comprendre le présent et prépa-rer ensemble un avenir meilleur dans un monde libéré de tous les stéréotypes et préjugés et de toutes les formes d’esclavage, d’injustice et de discrimination. Le projet TST vise à améliorer l’enseignement de l’histoire en y intégrant pleine-ment celle de la traite négrière transatlantique. Il met en lumière son importance, les souffrances qu’elle a causées et son impact social, culturel et économique sur le monde atlantique. C’est le premier effort international de mobilisation d’éta-blissements scolaires en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes et en Europe pour créer de nouvelles approches éducatives tout en encourageant le dialogue interculturel entre les jeunes. (Durban, Rec. 119) Le concours scolaire • Mondialogo sur le dialogue interculturel et la promotion de la diversité culturelle, lancé en 2003, est organisé en partenariat entre Daimler et l’UNESCO. Des élèves d’établissements secondaires de différents continents apprennent à se connaître et s’apprécier autour de projets concrets réalisés à deux. Ces échanges font de Mondialogo le plus vaste dialogue interculturel entre jeunes existant. Depuis sa création, plus de 100 000 élèves de 144 pays y ont parti-cipé. Les finalistes du concours ont assisté au Symposium Mondialogo, tenu à Barcelone, Espagne, en 2004, à Rome, Italie, en 2006 et à Beijing, Chine, en 2008. Ces symposiums sont l’occasion d’exposer les réalisations des candidats et de proposer des ateliers, des tables rondes, des débats et une remise de prix. (Durban, Rec. 126)http://www.mondialogo.org/

Les réseaux existants et plus particulièrement le réseau UNITWIN-Chaires •UNESCO sur le dialogue interculturel, créés dans différents pays et régions culturelles, jouent le rôle d’une communauté virtuelle de pratique du dialogue interculturel et interreligieux. Cette communauté offrira un forum à la mise en commun des meilleures pratiques entre universitaires et praticiens. (Durban, Rec. 179)http://portal.unesco.org/education/en/ev.php-URL_ID=7029&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

40 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

(c) Futures stratégies et perspectives

Le Secteur de l’éducation de l’UNESCO est appelé à poursuivre son travail dans les domai-nes suivants :

Lutter contre la discrimination dans l’éducation • , en particulier par le suivi de la mise en œuvre de la Convention et de la Recommandation concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement (1960).

Intégrer l’éducation aux droits de l’homme et l’éducation interculturelle en •tant que moyens de combattre le racisme et la discrimination, tant dans les structures éducatives formelles que non formelles, d’autres mesures devant être prises au titre des grands cadres et instruments internationaux, dont le Programme mondial en faveur de l’éducation aux droits de l’homme (lancé en 2005), la Recommandation sur l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales (1974), et la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme (en préparation).

Mobiliser les partenaires de l’UNESCO • , notamment par le truchement de son Réseau des écoles associées (réSEAU). De nombreux établissements du réSEAU ont déjà pris part à des projets scolaires contre le racisme et la discrimination, dans le cadre de campagnes internationales comme la campagne « Tous égaux dans la diversité » du réSEAU, mobilisant les écoles contre le racisme, la discri-mination et l’exclusion, et de concours internationaux basés sur le dialogue et les échanges interculturels tels que Mondialogo. Des efforts peuvent être faits pour recueillir les bonnes pratiques aux niveaux local, national, régional and international.

41PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

II. SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES

Jeunesse

(a) Politique générale et activités de l’UNESCO dans le domaine des sciences sociales et humaines, à la lumière de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée

Forts de leur 1,2 milliard, les jeunes peuvent devenir des acteurs essentiels de l’agenda inter-national en matière de changement climatique et de développement, aussi bien que de lutte contre le racisme et la discrimination. Etre jeune aujourd’hui, c’est vivre une multitude de situations et d’expériences dans les années fondatrices comprises entre 15 et 24 ans. L’UNESCO regarde l’énergie et la motivation de la jeunesse comme des atouts de poids pour entreprendre des changements positifs, en particulier dans l’effort en vue de combattre toutes les formes de discrimination.

Travailler en partenariat, avec et pour les jeunes, a toujours constitué pour l’UNESCO une priorité. L’Organisation fonde sa stratégie à cet égard sur le Programme mondial d’action pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1995. Afin de promouvoir la responsabilisation des jeunes et faciliter la reconnais-sance de leurs contributions, l’UNESCO encourage leur participation à la gouvernance, à l’élaboration de programmes, à la formulation de politiques publiques, à la défense de leur cause et au suivi des initiatives lancées.

La participation des jeunes aux choix les concernant est absolument cruciale, car les muta-tions sociétales actuelles peuvent les toucher de façon disproportionnée. La nécessité d’amé-liorer la communication avec les jeunes et d’accorder l’attention requise à leurs besoins et leurs propres formes d’interaction n’a probablement jamais été aussi grande.

(b) Activités du Secteur des sciences sociales et humaines directement liées au Programme d’action de Durban

Dans le but de promouvoir la participation des jeunes à la formulation de poli- •tiques à différents niveaux, l’UNESCO organise tous les deux ans, peu avant sa Conférence générale, un Forum de la jeunesse qui rassemble des représen-tants des jeunes venus du monde entier. Le quatrième Forum de la jeunesse de l’UNESCO, tenu en 2005, avait pour thème « Les jeunes et le dialogue entre

42 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

les civilisations, les cultures et les peuples – proposition d’action dans les domai-nes de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication ». Suite aux recommandations présentées à l’issue de ce forum par les jeunes délégués, l’UNESCO a organisé ou co-organisé en 2006-2007 une série de forums régio-naux de la jeunesse pour le Pacifique, la région euro-méditerranéenne, l’Asie, les Amériques et l’Afrique. Tous ces forums avaient pour thème général « Les jeunes et le dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples », et leurs sous-thèmes portaient notamment sur « l’éducation en vue du dévelop-pement durable » et « l’éducation interculturelle et interreligieuse pour assurer la paix ». L’organisation de ces forums régionaux s’inscrivait dans l’action de l’UNESCO pour la promotion du dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, en conformité avec le Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en novembre 2001. (Durban, Rec. 192)Conformément aux recommandations relatives à la formation, l’éducation et la •sensibilisation adoptées par le premier Forum euro-méditerranéen de la jeunesse de l’UNESCO sur le « Dialogue interculturel et interreligieux pour assurer la paix » (Chypre, 16-19 novembre 2006), le Centre d’information pour l’UNESCO de l’Université de Wroclaw (Pologne) a organisé avec le soutien de l’UNESCO une conférence libre sur le thème « Education interculturelle, civique et pour la paix » (Wroclaw, 4-8 juillet 2007). Cette conférence a rassemblé 80 jeunes formateurs, travailleurs, militants et représentants d’organisations de jeunesse de 28 pays de la région euro-méditerranéenne, d’Ukraine, de Biélorussie et d’Azer-baïdjan. Ses participants ont ouvert le débat sur les moyens de mettre l’éduca-tion interculturelle, civique et pour la paix au service du changement, et ont convenu des premières étapes de la création d’une plate-forme d’échange d’ex-périences et de mise en réseau de jeunes travailleurs et formateurs exerçant dans le domaine de l’éducation non formelle. Par ailleurs, huit propositions concrètes sur des aspects comme la citoyenneté, les arts en tant qu’outils pour le travail des jeunes et la promotion des activités des ONG se sont dégagées de leurs discus-sions. (Durban, Rec. 192)« Tous différents, tous uniques » • est une publication produite par l’UNESCO en coopération avec le Parlement international des jeunes (Oxfam Community Aid Abroad). Proposée en version bilingue anglais-français et en format magazine, elle commente chaque article de la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle et suggère des initiatives pratiques à mettre en œuvre par des jeunes. Il s’agit d’un recueil de propositions faites par les jeunes de 10 pays diffé-rents au cours d’ateliers préparatoires organisés par l’UNESCO et le Parlement international des jeunes (Argentine, Australie, Colombie, Fidji, Guatemala, Indonésie, Italie, Jordanie, Kenya et Togo). (Durban, Rec. 179)

43PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

Ce document est disponible en ligne à l’adresse suivante : http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001345/134556e.pdf

L’UNESCO coopère avec le Centre permanent de rencontre de la jeunesse de •Méditerranée orientale (CREJMO) récemment créé à Chypre (2007) par l’ONG Brigades Internationales pour la Paix afin d’offrir aux jeunes des formations dans les domaines de la promotion de la paix et du dialogue interculturel. Ce centre vise à réunir des jeunes du Liban, de Syrie, d’Israël, de Palestine et de Chypre pour les préparer ensemble à promouvoir la paix et le dialogue dans leur pays. L’UNESCO joue un rôle de conseil dans la préparation des cours entrant dans ses domaines de compétence et diffuse une information sur les cours proposés par le Centre. (Durban, Rec. 202)

Philosophie, démocratie et dialogue

(a) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

Par son travail de promotion de la pensée philosophique et du dialogue, l’UNESCO contribue indirectement à lutter contre toutes forme d’opposition idéologique et de discrimination.

Le Dialogue entre les sociétés civiles : Israël/Palestine entre dans le cadre des efforts de l’UNESCO pour contribuer à la réconciliation dans la région. Destiné avant tout à favori-ser des échanges ouverts au sein de la société civile et entre les membres de la société civile et leurs organisations, ce programme s’attache en particulier à offrir un espace de dialogue permanent en Israël et dans les territoires palestiniens et à encourager la coopération entre chercheurs des universités israéliennes et palestiniennes, notamment en sciences sociales et humaines.

Trois documents ont été produits dans le contexte de ce programme pour faciliter et encou-rager le dialogue ente les sociétés civiles israélienne et palestinienne (Durban, Rec. 192) :

Liste des grandes organisations israéliennes et palestiniennes ayant la volonté d’engager le dialogue : http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001561/156120e.pdf (anglais et hébreu) ;

44 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Evaluation de la coopération entre ONG palestiniennes et israéliennes : http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001564/156437e.pdf (anglais) ;

Propositions de principes directeurs pour la coopération entre universitaires israéliens et palestiniens : http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001575/157520e.pdf (anglais).

Le Programme de philosophie contribue également à la Plate-forme intersectorielle sur la contribution au dialogue entre les civilisations et les culturels et à une culture de la paix, qui vise à développer le dialogue afin d’instaurer la justice, l’égalité et la tolérance dans les relations de peuple à peuple et à combler le fossé mondial en matière de connaissances sur les autres civilisations, cultures et sociétés. (Durban, Rec. 192)

Stigmatisation et discrimination liées au VIH-sida

(a) Généralités

L’UNESCO n’a de cesse de combattre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH-sida, qui freinent l’accès aux services de prévention, de traitement, de soins et de soutien des victimes. L’Organisation est consciente, en outre, que la stigmatisation liée au sida vient s’ajouter à d’autres formes de discrimination associées à l’âge, au sexe, à l’origine ethnique, aux revenus, etc., et les aggraver.

L’action de l’UNESCO sur ce plan présente deux volets. D’une part, elle promeut les recherches scientifiques sur la formulation de politiques, afin de fournir aux responsables les éléments pour mieux préparer leurs décisions. A cette fin, l’UNESCO s’appuie sur de nou-veaux partenariats, notamment avec les municipalités de différentes régions (cf. Coalition internationale des villes, encadré 1, p. 10). D’autre part, l’UNESCO s’efforce d’accroître la capacité d’action des jeunes en leur donnant les moyens de mieux connaître et comprendre les formes que peut revêtir la discrimination liée au VIH-sida, et en les encourageant à par-ticiper à des activités sur le terrain du sida et des droits de l’homme.

(b) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

L’Initiative destinée à la jeunesse sur le VIH/sida et les droits de l’homme a été lancée en 1999 par l’UNESCO et l’ONUSIDA. Elle vise à responsabiliser les jeunes pour qu’ils agissent au sein de leur propre communauté contre la progression du VIH/sida ainsi que

45PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

de la stigmatisation et de la discrimination qui lui sont liées. Elle fait appel à une démarche participative auprès d’organisations d’étudiants et de jeunesse et réalise des formations et des actions sur les jeunes, les droits de l’homme et le VIH/sida. L’approche en matière de droits de l’homme s’appuie sur des consultations auprès de jeunes militants sous une forme permettant de les responsabiliser. L’objectif est que les jeunes puissent identifier la manière dont les droits de l’homme influent sur leur quotidien dans le contexte du VIH/sida. En particulier, des jeunes et des jeunes dirigeants sont appelés à découvrir les liens entre le VIH/sida et les droits de l’homme et comprendre pourquoi une approche fondée sur les droits de l’homme est essentielle pour limiter la progression et l’impact du VIH/sida. (Durban, Rec. 154)

Cette initiative contribue à accroître la prise de conscience et la compréhension de la discrimination liée au VIH/sida parmi les jeunes, notamment organisés (organisations de jeunesse et d’étudiants) et à promouvoir leur engagement et leur participation dans les actions relatives au VIH/sida et aux droits de l‘homme. Concrètement, l’Initiative réalise des consultations et des évaluations de besoins auprès d’organisations de jeunesse et de spécialistes du sida et des droits de l‘homme ; elle produit des ressources matérielles, infor-mationnelles, éducatives et communicationnelles adaptées aux jeunes, organise des ateliers sur les problèmes du sida et des droits de l’homme à l’intention des jeunes dirigeants, et soutient les initiatives menées par des jeunes pour le respect et la protection des droits des personnes vivant avec le VIH ou vulnérables à sa transmission. (Durban, Rec. 154)

III. CULTURE

Les programmes et activités du Secteur de la culture de l‘UNESCO participent tous, directement ou indirectement, à la mise en œuvre de sa Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance, puisqu’ils ont pour objet de « promouvoir la diversité culturelle, le dialogue interculturel et une culture de la paix » et de « démontrer l’importance des échanges et du dialogue entre les cultures pour la cohésion sociale et la réconciliation, en vue de l’instauration d’une culture de la paix ».

Dans un paysage international en pleine évolution, la nécessité d’organiser et de gérer le pluralisme culturel à tous les niveaux, et ce de façon démocratique, reste une caractéristique essentielle et indispensable des efforts pour parvenir à une paix durable. Dans cet esprit, l’UNESCO entend devenir un centre d’échange mondial sur les pratiques novatrices qui contribuent au pluralisme culturel aux niveaux local, national et régional. De ce point de vue, deux nouvelles modalités d’action sont appliquées pour le Programme et budget 2008-2009 (34 C/5):

46 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Au titre de la Plate-forme intersectorielle sur la contribution au dialogue entre les civi-lisations et les cultures et à une culture de la paix sont entreprises un certain nombre d’activités structurées autour de quatre objectifs :

l’exploitation pédagogique des Histoires régionales, comprenant une lecture •transversale horizontale des Histoires régionales à travers le prisme du dialogue, en commençant par l’Histoire générale de l’Afrique (révision des manuels scolai-res et pédagogiques, participation d’historiens, etc.)le renforcement des compétences interculturelles dans des cadres éducatifs •formels/non formels en mettant l’accent sur le renforcement des capacités néces-saires à la vie en commun. Cela suppose de réaliser une étude du concept évo-lutif de « compétences interculturelles « dans le temps et une cartographie des exemples et pratiques spécifiques qui existent de compétences interculturelles, ainsi que de mettre en avant le dialogue en tant qu’instrument de présentation « sensible au conflit « de l’information et sur le rôle des musées en tant que « lieux de mémoire ».le rôle des médias dans la promotion du dialogue et de la compréhension •mutuelle, qui comprendra des activités telles que le « Réseau Le pouvoir de la paix « (sur l’expression pluraliste) ainsi que sur les industries culturelles et le patrimoine immatériel et la gestion non conflictuelle des ressources en eau en tant que domaines où les médias peuvent véritablement apporter du nouveau.promouvoir le respect de la diversité religieuse entre les réseaux et lieux d’échange •de la jeunesse et au sein de ceux-ci - dans le cadre de colloques et d’espaces publics tels qu’établissements d’enseignement et musées – où pourront être promus l’en-seignement de la diversité religieuse et de la tolérance mutuelle ainsi que la lutte contre les stéréotypes et l’ignorance.

Dialogue entre les civilisations – promotion d’un dialogue interculturel

(a) Généralités

Dans le prolongement du débat sur la notion de choc des civilisations vers le milieu des années 1990 et de la célébration de l’année 2001 comme Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations, année également marquée par les événements du 11 sep-tembre 2001, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le « Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations » (résolution 56/6 du 21 novembre 2001) et a assigné à l’UNESCO le rôle de chef de file au sein du système des Nations Unies. Le Programme

47PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

mondial, qui devait constituer une source d’inspiration et un cadre commun pour les actions futures, proclamait entre autres que le dialogue entre les cultures et les civilisations est un processus qui vise à promouvoir la justice, l’égalité et la tolérance dans les rapports entre les êtres humains, dont l’objectif est de combler dans le monde entier les lacunes des connaissances sur les autres civilisations, cultures et sociétés, de jeter les bases d’interactions fondées sur des valeurs universellement partagées et d’entreprendre des activités concrètes inspirées et impulsées par le dialogue, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la diversité et du patrimoine culturels, de la science et de la communication.

(b) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

L’UNESCO a redéfini et précisé sa propre contribution au dialogue. Une série de confé-rences internationales ont été organisées qui ont eu pour but de sensibiliser les décideurs et acteurs de la société civile afin de promouvoir les principes du dialogue. Cela étant, la nécessité de passer à des approches et des activités de programme concrètes a été largement admise. Plusieurs mesures ont été prises à cette fin : (a) la priorité accordée aux activités défi-nies par la Conférence ministérielle sur le dialogue entre les civilisations tenue à New Delhi (Inde) en juillet 2003 ; (b) le passage de la scène mondiale à la scène régionale illustré par le « Forum régional sur le dialogue entre les civilisations » tenu à Ohrid dans l’ex-République yougoslave de Macédoine en août 2003 ; et (c) l’accent mis sur la nécessité d’impliquer de multiples acteurs, notamment la société civile, à différents niveaux, ainsi que de mobiliser tout l’éventail des mécanismes et réseaux de l’UNESCO : bureaux hors Siège, commissions nationales, chaires UNESCO, bourses. Ces expériences ont été récapitulées dans la résolu-tion 32 C/47 de la Conférence générale sur les « Nouvelles perspectives pour les activités de l’UNESCO relatives au dialogue entre les civilisations et les cultures », adoptée par la session de 2003 de la Conférence générale et qui fournit un cadre général à l’action de l’UNESCO. (Durban, Rec. 192)

Ces nouvelles perspectives ont été particulièrement bien reflétées dans l’Engagement de Rabat, adopté en juin 2005, qui visait à définir des mesures pratiques et concrètes dans les divers domaines d’action de l’UNESCO que les organisations participant à la Conférence « Encourager le dialogue entre les cultures et les civilisations par des initiatives concrètes et durables « (Rabat, juin 2005) se sont engagées à prendre conjointement et à titre individuel à partir de 2006 et qui ont depuis lors donné naissance à diverses actions individuelles et collectives de la part des organisations partenaires, renforçant ainsi la coopération interna-tionale. (Durban, Rec. 192)

48 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

En 2006, à la demande des Etats membres de l’UNESCO, le Directeur général a élaboré un document intitulé Plan d’action pour la promotion du dialogue entre les peuples et contribution de l’UNESCO à l’action internationale contre le terrorisme. Le Plan d’action était articulé autour des cinq grands thèmes de l’action intersectorielle : (i) promouvoir une connaissance mutuelle de la diversité culturelle, ethnique, linguistique et religieuse ; (ii) construire un cadre de valeurs communes ; (iii) renforcer l’éducation de qualité et l’édu-cation aux valeurs ; (iv) faire échec à la violence et à l’extrémisme ; (v) favoriser le dialogue au service du développement durable. (Durban, Rec. 192)

En 2007, en adoptant la Stratégie à moyen terme pour 2008-2013 de l’UNESCO, la Conférence générale a reformulé en ces termes le mandat de l’Organisation : « En tant qu’institution spécialisée du système des Nations Unies, l’UNESCO contribue à l’édifi-cation de la paix, à l’élimination de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel par l’éducation, les sciences, la culture, la communication et l’information.” La Stratégie accorde une priorité générale à l’Afrique et à l’égalité des sexes, et prévoit un effort ciblé sur la jeunesse, les pays les moins avancés (PMA) et les petits Etats insulaires en déve-loppement (PEID). Elle porte également une attention particulière aux besoins des groupes exclus et défavorisés ainsi qu’aux catégories les plus vulnérables de la société, notamment les populations autochtones. (Durban, Rec. 209)

49PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

Le dialogue interculturel en Afrique

Au cours de ses deux derniers exercices biennaux (2006-2007 et 2008-2009), l’UNESCO a organisé, par le truchement de son Département Afrique, une série d’événements destinés, entre autres, à mettre en lumière la place et le rôle des grandes personnalités africaines et de la diaspora africaine dans la construction de principes scientifiques et de fondements éthiques démon-trant l’inanité des préjugés raciaux. Ce processus, qui a abouti en 1978 à l’adoption de la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux, doit beaucoup à l’œuvre littéraire et à l’action politique de Léopold Sedar Senghor, d’Aimé Césaire et de Léon Gontran-Damas, les pères fondateurs du mouvement de la Négritude.

Le Département Afrique a publié en partenariat avec l’OIF un livre intitulé Mémoire Senghor, anthologie de textes de 50 auteurs rendant hommage à l’œuvre de l’intellectuel et de l’homme politique à l’origine du concept de « civilisation de l’universel » à la base du combat contre la discrimination raciale pour la solidarité, l’humanisme, le dialogue interculturel et le respect dans la diversité culturelle, et l’un des fondements de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Outre cette anthologie ont été produits le film Un chant nègre et l’exposition Dialogues avec Senghor. Ces réalisations artisti-ques et culturelles constituent à la fois des outils pour informer et instruire le grand public sur l’importance des messages antiracistes, et un témoignage de la contribution africaine à ce combat. (Durban, rec. 179)

En coopération avec le Secteur de la culture, la Communauté africaine de culture et le W.E.B. Du Bois Institute, le Département Afrique a organisé en septembre 2006 les cérémonies du Cinquantenaire du premier Congrès des écrivains et artistes noirs. Cet événement a réuni, à la Sorbonne et au Siège de l’UNESCO, des participants du congrès de 1956, des intellectuels éminents de l’Afrique et de sa diaspora, des politiciens et des universitaires, qui sont revenus sur les thèmes abordés en 1956 et se sont penchés sur la problématique raciale actuelle, en particulier les aspects de la culture noire et du monde noir. Des recommandations ont été émises dans la perspective de contribuer à l’épanouissement individuel et collectif des communautés noires dans le respect de leur patrimoine et de leurs aspirations. (Durban, rec. 179)

50 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

L’UNESCO a également soutenu des expositions et des colloques à la mémoire de Léon Gontran-Damas (en 2008) et Joséphine Baker (en 2006), tous deux produits de la diaspora africaine et ayant consacré leur vie à lutter contre la discrimination raciale et à promouvoir les arts et les cultures d’Afrique. A l’oc-casion de la mort d’aimé Césaire, le Département Afrique a rendu hommage au fondateur du concept de la négritude, à l’origine de travaux scientifiques et de mouvements politiques et sociaux en faveur de la dignité, de l’égalité et du respect des Noirs ainsi que de l’autodétermination des colonies africai-nes. Le 22 mai 2008, l’UNESCO, en coopération avec la communauté africaine de culture, a honoré la mémoire du défenseur des droits de l’homme et du combattant infatigable pour la liberté lors d’une journée marquée par une conférence, la projection de films et une soirée d’hommages de personna-lités politiques, d’universitaires, d’écrivains et de représentants de la société civile. Un numéro spécial du périodique Listening to Africa a été consacré à des témoignages et des messages sur Aimé Césaire. (Durban, rec. 179)

Un colloque international sur le « dialogue entre les religions endogènes, le christianisme et l’islam au service de la culture de la paix en afrique » a été organisé par le Département Afrique à Cotonou, Bénin, les 20 et 21 août 2007. Ce colloque, où ont été présentées des écritures sacrées, a souligné le rôle et les interactions des religions africaines dans le dialogue des civilisa-tions. (Durban, rec. 192)

Diaspora et Afro-descendants

L’UNESCO, par le truchement de son Département Afrique, a participé à l’or-ganisation de la réunion consultative de l’Union africaine et de la Diaspora africaine en Europe intitulée « Vers la réalisation d’une afrique et de sa diaspora unies et intégrées ». Les participants ont abordé des questions relatives à la discrimination subie par les Africains et les Afro-descendants et adopté des résolutions qui ont été soumises à la Commission de l’Union africaine.

Le Département Afrique a apporté son aide à l’organisation des deux premiè-res Conférences des intellectuels d’Afrique et de la diaspora (CIAD I et II), qui ont pour double objectif d’offrir un espace de développement et de compré-hension entre la diaspora et le continent, et un cadre pour la promotion des cultures noires, longtemps victimes des préjugés raciaux.

51PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

Culture de la paix

(a) Généralités

Le concept de culture de la paix est indissociable du dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples. Les deux sont étroitement liés et ont des objectifs communs. L’action de l’UNESCO en faveur du dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, ainsi que sa contribution à la lutte internationale contre le terrorisme, participent de ses efforts pour la réussite des objectifs de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001-2010), dont elle a été désignée comme chef de file au sein du système des Nations Unies.

En liaison avec la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001-2010), l’UNESCO coor-donne et met directement en œuvre les activités relevant de ses domaines de compétence dans le programme d’action de la Décennie : favoriser une culture de la paix par le biais de l’éducation ; défendre un développement économique et social durable ; promouvoir le respect de tous les droits fondamentaux de l’être humain ; garantir l’égalité entre les sexes ; encourager la participation démocratique ; promouvoir la compréhension, la tolérance et la solidarité ; soutenir la communication participative et la libre circulation de l’information et des connaissances ; promouvoir la paix et la sécurité internationales.

(b) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

L’UNESCO sensibilise le grand public aux activités menées par les acteurs engagés dans la poursuite des objectifs de la Décennie, promeut celles-ci et diffuse les informations les concernant. Cette campagne de sensibilisation a démarré au début de la Décennie avec le lancement du Manifeste 2000 (signé à ce jour par près de 76 millions de personnes dans le monde) et la création d’un site Web (http://www3.unesco.org/iycp/) renseignant sur un éventail d’organisations œuvrant pour une culture de la paix, qui a permis de réunir en réseau les acteurs concernés. Aujourd’hui, plus de 1 100 organisations engagées dans la promotion d’une culture de la paix sont recensées sur ce site. (Durban, Rec. 202)

Projet La Route de l’esclave

Nota Bene : Toutes les activités réalisées dans le cadre de ce projet ont un lien direct avec le Programme d’action de Durban, Rec. 119 et 120.

52 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Le projet de l’UNESCO La Route de l’esclave contribue au développement de la recherche scientifique, à la sensibilisation et à la prise de conscience concernant la tragédie de la traite négrière et de l’esclavage et leurs conséquences à diverses périodes de notre histoire. Elle alimente également la réflexion sur les phénomènes du racisme, de la discrimination, de la xénophobie et de l’intolérance qui leur est associée. Ce projet aide à briser le silence qui entoure ce crime contre l’humanité, afin d’en éradiquer les formes les plus modernes grâce à une meilleure compréhension du racisme et de ses bases idéologiques, qui permettra de l’éli-miner de nos sociétés. Toutes les activités mentionnées ci-après s’inscrivent dans cet effort.

La recherche scientifique conserve dans le projet La Route de l’esclave une place centrale. Dirigés par un Comité scientifique international et épaulés par un réseau scientifique, ses travaux sont étendus à des domaines encore peu explorés. Le projet encourage l’étude des différents aspects de la traite négrière et de l’esclavage en facilitant la coopération entre chercheurs et entre réseaux de recherche, en particulier dans l’océan Indien, en Asie et dans le monde arabo-musulman.

En 2006, le projet a contribué aux travaux de TADIA (Society for Research, Culture, Education and Development of the African Diaspora in Asia) et pris part à la première conférence internationale tenue par cette organisation à Goa (Inde) du 10 au 14 janvier 2006 sur « Les Siddis et la diaspora africaine en Asie ». Cette conférence a été suivie de la publication en 2008 de The African Diaspora in Asia: Exploration of a less known fact (la diaspora africaine en Asie, étude d’un phénomène méconnu). Une seconde conférence internationale de TADIA est prévue au Mozambique pour 2009.

En 2006 également, le projet a soutenu la création de l’Association culturelle de défense et d’entraide des Africains de Turquie et participé à la première rencontre des « Afro-Turcs » organisée à Ayvalik (Turquie) les 18 et 19 novembre pour promouvoir la reconnaissance de leur histoire et de leur culture. La réalisation de films et la collecte de traditions orales sur la présence des Africains en Turquie vont suivre cette initiative. Le projet a également apporté son concours à la publication en français et la promotion du livre de témoignage de l’Afro-Turc Mustapha Olpak Kenya-Crète-Istanbul : biographie d’une famille d’esclaves.

En mai 2007 s’est tenu à Rabat et Marrakech (Maroc), au titre du projet La Route de l’esclave, un colloque international sur « Les interactions culturelles générées par la traite négrière et l’esclavage dans le monde arabo-musulman ». Pionnier dans son genre, ce collo-que a permis à une vingtaine de chercheurs d’Afrique subsaharienne, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie de débattre des caractéristiques de la traite négrière et de l’esclavage dans ces parties du monde. Un comité de suivi a été constitué pour organiser une nouvelle rencontre en 2009 et créer un réseau régional de chercheurs et de centres de recherche. Les actes de ces rencontres seront publiés et disponibles sur le site du projet.

53PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

La réalisation d’un Atlas des interactions et de la diaspora africaine a été mise en route en 2008 dans le but d’établir une cartographie de la présence africaine dans le monde, notamment aux Amériques. Cette réalisation, qui s’appuie sur les résultats de divers travaux de recherche menés à l’initiative ou avec le soutien du projet La Route de l’esclave, fera l’objet d’une coopération intersectorielle avec d’autres programmes de l’UNESCO. Cet Atlas sera structuré autour de quatre grands thèmes : le patrimoine matériel, sur la base de l‘inventaire des sites et des lieux de mémoire ; le patrimoine immatériel ; les langues, et les religions. Il sera réalisé en étroite coopération avec plusieurs partenaires dont l’ADHT (African Diaspora Heritage Trail).

Différents ouvrages sur la traite négrière, l’esclavage et leurs conséquences ont été publiés sous les auspices du projet. Les nouvelles publications seront prioritairement mises en ligne pour faciliter leur accès au plus grand nombre. Le projet encourage, notamment en appo-sant son label, la publication d’ouvrages par ses partenaires, dans le but de multiplier et diversifier les parutions sur ce sujet (voir en annexe).

L’élaboration de matériels éducatifs pour renforcer l’enseignement de la traite négrière et de ses conséquences est capitale pour permettre aux jeunes générations d’avoir une vision complète d’un chapitre du passé longtemps occulté, de comprendre le présent et de mieux préparer un avenir exempt de toute forme de discrimination.

Poursuivant les travaux lancés au titre du projet TST (Transatlantic Slave Trade) des Ecoles associées, le projet La Route de l’esclave a participé à plusieurs initiatives pour développer des matériels pédagogiques/didactiques sur la traite négrière et l’esclavage destinés aussi bien aux élèves et enseignants qu’au grand public. Il a ainsi contribué à élaborer des contenus de manuels scolaires destinés aux établissements d’enseignement primaires et secondaires, en particulier en France, au Royaume-Uni, dans les Caraïbes et dans plusieurs pays d’Afrique. Il a également contribué à la publication de deux livres destinés aux jeunes sur la question (« Raconte-moi l’esclavage » et « L’esclavage raconté à nos enfants).

En coopération avec le Bureau de l’UNESCO à San José (Costa Rica), une série de quatre ouvrages pédagogiques intitulée « De l’oubli à la mémoire « destinés aux pays de l’Amérique centrale pour faire mieux connaître la particularité de l’esclavage dans cette sous-région et la contribution des Afro-descendants a été préparée au titre de ce projet. Les quatre ouvrages ont été récemment publiés et des efforts sont faits pour officialiser leur utilisation dans cer-tains pays d’Amérique centrale.

Le projet coopère avec le National Maritime Museum de Londres, à l’élaboration et la dif-fusion de kits d’éducation et d’information sur la traite négrière et l’esclavage pour étudiants

54 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

et enseignants. Le but de ce programme est de faciliter l’enseignement à l’aide de jeux portant sur un sujet largement omis dans les livres de classe.

Le tourisme de mémoire permet de prendre conscience de l’impact de la traite négrière et de l’esclavage et d’affronter ce passé douloureux. Les activités mises en œuvre à ce titre pro-meuvent le devoir de mémoire à l’égard de cette tragédie. Elles contribuent en particulier à l’application du paragraphe 118 du Programme d’action de Durban avec quatre importants programmes sur l’identification, la préservation et la promotion des lieux, sites et édifices liés à la traite négrière et à l’esclavage.

Le premier programme concerne les îles du sud-ouest de l’océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice et Rodrigues et Seychelles). Il a permis d’inventorier les principaux sites et lieux de mémoire de chacune de ces îles, mais également d’élaborer des stratégies de préservation et de défense des sites. Des versions électroniques et sur papier de ces inven-taires ont été produites et pourront être exploitées à des buts pédagogiques et de tourisme de mémoire.

Le second programme a été lancé dans les Caraïbes pour inventorier et promouvoir les sites, lieux et vestiges de la traite et de l’esclavage dans les Caraïbes latines (Haïti, République dominicaine, Cuba, Aruba). Une version électronique interactive (en espagnol, anglais et français) a été réalisée et présentée au public à La Havane (Cuba) en mars 2008. Destinée à être mise en ligne sur Internet, cette réalisation pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives de ce genre dans d’autres parties du monde.

Le troisième programme, quant à lui, consiste à centraliser les résultats des différents inven-taires menés dans le monde sur le patrimoine lié à la traite négrière afin d’intégrer les sites et lieux de mémoire dans l’Atlas de la diaspora africaine. Ces résultats seront ensuite utilisés pour la création d’itinéraires touristiques autour de la traite négrière et de l’esclavage.

Le quatrième programme a consolidé l’inventaire des lieux de mémoire commencé en 2001 au Bénin, Togo et Ghana par un réseau de professionnels originaires de ces pays, sous la direction de Directeur de l’EPA (École du patrimoine africain). Il a permis de mettre à jour et de publier l’inventaire des sites de ces trois pays.

Enfin, le projet a dressé un inventaire des sites liés à la traite négrière et à l’esclavage inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, dans le but de sensibiliser les Etats membres à l’importance de ces sites pour la mémoire de l’humanité et à la nécessité de les promouvoir dans le cadre de leurs politiques de tourisme culturel concernant ce patri-moine. L’inauguration du Paysage culturel du Morne (Maurice) le 1er février 2009 est un exemple remarquable de cette démarche. La cérémonie, coïncidant avec la commémoration

55PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

de l’abolition de l’esclavage sur l’île, avait pour but d’officialiser l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial, faisant ainsi de vestige du marronnage, c’est-à-dire de la résis-tance à l’esclavage, le patrimoine commun de l’humanité.

Commémoration des abolitions de la traite négrière

Le souvenir de la traite négrière et de l’esclavage est célébré lors de commémorations et de journées internationales qui permettent de sensibiliser le plus grand nombre et auxquelles l’UNESCO apporte un concours substantiel, en particulier les suivantes.

La proclamation par l’Assemblée générale des Nations Unies de 2004 en tant qu’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et son abolition (résolu-tion A/RES/57/195) a habilité l’UNESCO et ses partenaires, sur l’initiative de l’Organisa-tion (31 C/Résolution 2), à lancer durant cette année des centaines d’activités sur des sujets liés à la problématique de la traite négrière et de l’esclavage dans des pays du monde entier (Haïti, Ghana, France, Jamaïque, Mozambique, République dominicaine, Cuba, Bahamas, Brésil, Congo, Suède, Cameroun, etc.). Le fait d’institutionnaliser la commémoration de l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage dans plusieurs Etats membres de l’UNESCO a également contribué à l’effort de sensibilisation grâce aux activités organisées à ce titre, notamment le 1er février à Maurice, le 10 mai en France ou le 23 août au Royaume-Uni.

La Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage est célébrée le 2 décembre (en l’honneur de la Convention de 1949 pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains) et la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition le 23 août (date symbolique rappelant la nuit du 22 au 23 août 1791 à Saint-Domingue, actuels Haïti et République dominicaine, afin d’imprimer dans les mémoires la révolte des esclaves qui a joué un grand rôle dans le processus d’abolition). Ces deux journées sont fêtées par l’organisation d’activités et d’événements dans le monde entier.

Commémoration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique en Grande-Bretagne (2007)

Le 25 mars 2007 marquait le bicentenaire du vote par le Parlement anglais de l’abolition de la traite transatlantique dans les colonies britanniques. Cette année de commémoration a été le cadre d’une série d’activités soutenues par le projet La Route de l’esclave, au Royaume-Uni et dans certains pays du Commonwealth, pour promouvoir la prise de conscience inter-nationale de ce qu’a été la traite des esclaves et de ses conséquences, mais aussi de l’existence de nouvelles formes d’esclavage. Parmi ces activités sont à mentionner les suivantes :

56 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Représentation théâtrale et exposition sur le thème « Renverser les rôles » : Londres et l’esclavage

Le Musée des Docks londonien, en étroite collaboration avec le Musée de Londres, les Musées Iziko (Afrique du Sud) et le Musée de la société historique de la Barbade (Bridgetown), a monté une exposition itinérante d’objets liés au souvenir des abolitionnistes : Buxton, Wilberforce, Macaulay (deuxième gouverneur de Freetown) et Lushington. L’exposition a voyagé au Royaume-Uni, en Afrique du Sud, à la Barbade, aux Bahamas, à la Jamaïque et au Ghana. En complément était représentée une pièce du grand dramaturge John Matshikiza sur l’abolition de l’esclavage et la défense des droits de l’homme et des libertés fonda-mentales. Ces événements ont contribué à faire connaître du grand public le rôle joué au Royaume-Uni par des hommes et des femmes ordinaires, blancs ou noirs, et les tentatives des Africains réduits en esclavage pour se libérer de leurs oppresseurs.

Ouverture d’un Musée international et d’un Centre pour la compréhension de la traite transatlantique à Liverpool

Le 23 août 2007, pour la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition et en l’honneur du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique en Grande-Bretagne, la ville de Liverpool inaugurait son Musée international de l’esclavage. Prévu à l’origine comme une annexe de la populaire Transatlantic Slavery Gallery, ce musée est entièrement consacré à la traite des esclaves et s’enrichira ultérieurement (en 2010) d’un Centre pour la compréhension de la traite transatlantique offrant de nouvelles galeries, un département de documentation ouvert au grand public et un institut de recherche uni-versitaire sur l’esclavage. Ce Centre s’intégrera dans l’ensemble des activités proposées aux visiteurs du Musée de l’esclavage. Le Musée est logé dans les locaux du Merseyside Maritime Museum, dans le quartier de l’Albert Dock, un site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Projet Joseph, Ghana

Le gouvernement du Ghana a souhaité placer l’année 2007 sous le signe de l’excellence afri-caine en donnant le coup d’envoi du « Projet Joseph ». Conçu par le Ministre ghanéen du tourisme, qui supervise les activités menées par le Comité national de la Route de l’esclave, le Projet Joseph vise à renforcer les relations entre la diaspora et l’Afrique et à encourager l’apaisement et la réconciliation par une réflexion sur l’impact de la tragédie tant sur les esclaves africains que sur leurs descendants, tout en explorant de nouveaux chemins pour le développement. Outre l’indépendance nationale, le Projet Joseph a célébré le bicentenaire

57PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

de l’abolition de la traite transatlantique par le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Ir-lande. Le Ghana se révèle ainsi le fer de lance d’une série d’activités, d’actions et d’interac-tions pour refaire de l’Afrique le continent de tous les Africains, citoyens d’aujourd’hui et descendants de la diaspora.

Devoir de mémoire – Le triomphe sur l’esclavage

L’exposition « Devoir de mémoire » a été présentée à Londres le 19 mai 2007 pour le bicen-tenaire de l’abolition de la traite des esclaves. Elle avait été conçue et lancée en 2004 par le Schomburg Centre for Research on Black Culture (centre de recherches sur la culture noire) en coopération avec l’UNESCO dans le cadre de l’Année internationale de commémora-tion de la lutte contre l’esclavage et son abolition. Cette exposition illustre le triomphe des valeurs de liberté, d’égalité et de dignité et des droits de la personne, ainsi que la rencontre fraternelle des peuples d’Afrique, d’Amérique, des Caraïbes et d’Europe. Elle se propose de mobiliser la communauté internationale, la sphère universitaire et la société civile autour de la promotion d’une culture de la paix, afin de réparer les traumatismes de la traite négrière et de l’esclavage et de prévenir leurs formes contemporaines. Elle met également en lumière le rôle central de la traite des esclaves dans la construction du monde moderne. Elle est dis-ponible en anglais, espagnol, français et portugais et se déplace dans le monde entier. Elle a déjà voyagé aux Bahamas, au Brésil, en Afrique du Sud, en Equateur, aux Etats-Unis d’Amé-rique, en Jamaïque, au Sénégal, en République-Unie de Tanzanie, en France, au Cameroun, au Ghan, en Finlande, à Maurice et en République dominicaine.

Le Prix Toussaint Louverture UNESCO est une initiative de la Délégation permanente de Haïti auprès de l’UNESCO. Contribution de premier plan au Programme d’action de Durban, ce prix distingue l’engagement à reconnaître l’égalité des peuples et des cultures et la lutte contre la discrimination et l’exclusion subies par les descendants d’esclaves. En remettant le prix pour la première fois le 3 décembre 2004, le Directeur général adjoint de l’UNESCO a salué la portée universelle du message de dignité, de vigilance et de respon-sabilité délivré par ses lauréats, deux grandes figures de la lutte contre toutes les formes de discrimination : Aimé Césaire, chantre de la Négritude, et Do Nascimiento, combattant de toujours pour l’émancipation des Noirs au Brésil et premier Afro-Brésilien élu à la Chambre des députés brésilienne, chargé spécialement de défendre les droits de la population afro-brésilienne. Le Prix Toussaint Louverture rend aussi hommage au héros de la résistance à la traite négrière et à l’esclavage, père de la libération de Saint-Domingue et fondateur de Haïti, faisant ainsi le lien entre la lutte historique contre l’esclavage et le combat contemporain contre la discrimination et contre toutes les formes de déshumanisation de l’être humain. Déporté en France au Fort de Joux, Toussaint Louverture l’exprimait en ces termes : « En

58 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la liberté des Noirs ; il repoussera par les racines, parce qu’elles sont aussi profondes que nombreuses ».

Les moyens audiovisuels au service de la sensibilisation

Les films ont souvent véhiculé une image du Noir en tant que victime. Aussi le projet La Route de l’esclave défend-il totalement les initiatives poussant à réfléchir sur le rôle et l’approche du septième art à l’égard de ce chapitre tragique de l’histoire. Le projet a ainsi soutenu deux événements : le Festival international du film de Zanzibar (ZIFF) en juillet 2006, avec une table ronde intitulée « Images and Memory of Slavery: Can Cinema fathom the Tragedy of the Slave Trade? » (images et mémoire de l’esclavage : le cinéma peut-il appré-hender la tragédie de l’esclavage ?) et le Festival international du film contre l’exclusion et pour la tolérance (FIFET), dont la neuvième édition, en décembre 2008, avait pour thème les « Visions de l’esclavage au cinéma ». L’esclavage et la traite négrière ont servi ainsi de point de départ pour mettre en plein jour leurs conséquences modernes et élargir le débat. Le 9e FIFET a par exemple permis de diffuser une vingtaine de films sur l’esclavage.

Afin de renforcer sa stratégie de communication en faisant appel au pouvoir de l’image pour susciter la prise de conscience plus que jamais nécessaire sur ce patrimoine commun, le projet a réalisé en 2008 un documentaire éducatif intitulé « Slave Routes: A Global Vision » (les routes de l’esclave). Conçu pour le grand public, ce documentaire présente des images, des séquences et des entretiens avec des spécialistes qui fournissent une vue d’ensemble des différents commerces d’esclaves et de leurs séquelles dans les sociétés d’aujourd’hui ; il met également en lumière les diverses formes de résistance développées par leurs victimes et les contributions de la diaspora africaine à la construction du monde moderne, dans la diversité duquel elles entrent pour une part essentielle. Une mallette pédagogique est en préparation pour accompagner ce documentaire, qui constitue un véritable outil éducatif.

Promotion du dialogue interculturel

(a) Généralités

En enrichissant l’architecture légale internationale de deux nouveaux textes, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003) et la Convention sur la pro-tection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005), l’UNESCO a participé indirectement à la mise en place d’un mécanisme international contre le racisme,

59PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, dans le domaine de compétence couvert par ces deux instruments.

Ces deux conventions reposent en effet sur un certain nombre de principes tels que ceux d‘égale dignité des cultures et du respect qui leur est dû. Confortant les principes énoncés dans la Déclaration universelle sur la diversité culturelle, elles invitent les Etats parties à donner un cadre légal à la reconnaissance des valeurs de cette diversité, en vue d’améliorer la rencontre entre les peuples par leur découverte et leur connaissance réciproques dans le domaine artistique et culturel, conditions préalables à la compréhension mutuelle, à la coexistence pacifique et à une culture de la paix. En procurant un cadre adapté au dialogue interculturel, qui définisse comme valeurs essentielles la tolérance, l’humilité et le respect de l’identité d’autrui, l’on rend possible l’acceptation de sa propre culture mais aussi celle, libre de préjugés, de cultures et de traditions différentes, et la réceptivité à l’autre fondée sur la compréhension mutuelle.

« Considéré comme un instrument de tolérance, de compréhension mutuelle et de solidarité, le dialogue s’est imposé au cœur du débat international . Le processus de mondialisation, en rendant possibles des rencontres et des inte-ractions sans précédent entre les peuples, a jeté un pont entre les civilisations et les cultures, absolument indispensable si nous voulons éviter d’exacerber les malentendus, voire l’isolationnisme culturel, dont les conséquences peuvent être dévastatrices . »

En tant que chef de file du Programme mondial de l’ONU pour le dialogue entre les civi-lisations, l’UNESCO a mis en pratique son rôle de laboratoire d’idées pour élaborer de nouvelles approches reliant plus étroitement les principes de la diversité culturelle et du dia-logue interculturel. Dans le cadre de ses programmes interculturels et interreligieux, l’Or-ganisation soutient le dialogue entre les cultures et les civilisations et encourage la réflexion sur les conditions d’une « intégration des principes de la diversité culturelle et du dialogue interculturel dans les politiques de développement durable », ainsi que la recherche, dans le dialogue interculturel et interreligieux, de valeurs transversales pour affronter les nouveaux défis de la diversité culturelle dans un contexte de mondialisation.

Visant à favoriser la production de ressources éducatives et pédagogiques spécialement conçues pour promouvoir, surtout chez les jeunes, la connaissance et le respect de la diver-sité des croyances, en mettant en lumière chaque fois que possible les emprunts survenus au cours des temps entre les traditions spirituelles de sociétés multiculturelles et multiconfes-sionnelles, les activités mises en œuvre par cette plate-forme intersectorielle contribuent à une meilleure compréhension des enjeux de l’interaction entre diversité culturelle et dialo-gue interculturel d’une part, et de l’autre de la lutte contre les préjugés culturels, ethniques et religieux.

60 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Il importe de rappeler également le rôle croissant joué par la célébration le 21 mai de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement pro-clamée par l’Assemblée générale des Nations Unies. Placée sous les auspices de l’UNESCO, la célébration de cette journée est l’occasion d’approfondir la réflexion sur les valeurs de la diversité culturelle pour apprendre à mieux « vivre ensemble ».

(b) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

Diverses publications sont parues dans ce domaine, dont un guide à l’intention des ensei-gnants du secondaire intitulé La sensibilisation au dialogue interculturel, produit par le Bureau de l’UNESCO à Beyrouth et la Commission nationale libanaise pour l’UNESCO en 2008. Dans le cadre de ses activités de renforcement des capacités pour les décideurs et les acteurs de la société civile, l’UNESCO a co-organisé avec l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), le Forum de Bakou (juin 2008), visant à accroître le rôle des femmes dans le dialogue interculturel. L’Organisation a également soutenu la création du site Web « No Ghetto », tenu par des jeunes pour sensibiliser les jeunes aux principes de la diversité culturelle et du dialogue interculturel. Parmi les autres projets menés à bien sont à citer la compilation de bases de données de bonnes pratiques sur les moyens innovants de concevoir et d’engager le dialogue entre les cultures et les religions ; l’extension du réseau Le pouvoir de la paix (utilisant les nouveaux outils médiatiques pour rassembler et pour améliorer la compréhension mutuelle et la tolérance en abordant les problèmes du pluralisme) ; l’Initiative B@bel (pour l’accès universel à l’information mul-tilingue dans le cyberspace), et le projet SESAME (associant des scientifiques de la région arabe et d’Israël). (Durban, Rec. 179)

Relevant de l’approche géographique, le Plan Arabia, projet à vocation régionale et interna-tionale, a vu ses activités se poursuivre concrètement avec une rencontre et un concert (mai 2008) organisés en étroite coopération avec la Délégation de l’Argentine et la Commission consultative du Plan Arabia, illustrant les liens entre les musiques arabe et latino-améri-caine, en particulier via la péninsule ibérique. Par ailleurs, l’UNESCO continue à mettre en œuvre le projet sur « L’image de l’autre dans les manuels scolaires en Europe et dans le monde arabo-musulman ». Enfin, le sixième Sommet des chefs d’Etat du Sud-Est euro-péen s’est tenu à Athènes (juin 2008) sur le thème des « Rencontres interculturelles à travers les voies maritimes, fluviales et lacustres de l’Europe du Sud-Est », et une conférence a été organisée sur les « Rencontres interculturelles sur les rives de la Méditerranée, l’alchi-mie d’un dialogue ininterrompu » (décembre 2008). Ces « Routes de dialogue » ont offert un autre point de départ à la réinterprétation interculturelle de l’histoire en vue de sa

61PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

compréhension commune, l’objectif essentiel étant de renforcer le rôle de la culture dans la confiance et la compréhension mutuelles au sein de la région. (Durban, Rec. 179)

En janvier 2008, l’UNESCO et l’Alliance des Civilisations (AoC) ont signé à Madrid un Mémorandum d’accord visant à renforcer leur coopération et à mener conjointement quatre types d’activités : a) mettre au point des contenus éducatifs, culturels et scientifiques favorisant le dialogue et la compréhension mutuelle ; b) intensifier les échanges intercultu-rels entre les jeunes ; c) mettre l’accent sur le rôle des médias dans la promotion du dialogue et de la compréhension mutuelle, et d) mettre en place des partenariats multiparties pour atteindre de nouveaux publics. Depuis cette date, la coopération avec l’AoC s’est inten-sifiée moyennant des échanges réguliers entre les secrétariats des deux institutions, qu’il s’agisse du dialogue interreligieux ou de l’initiation aux médias, deux aspects prioritaires pour l’Alliance. En particulier, l’UNESCO a participé, à l’occasion du premier Forum de l’AoC organisé en liaison avec la 179e session du Conseil exécutif, au séminaire régional sur les femmes et l’AoC (Women and the Alliance of Civilizations: Opportunities and Challenges, Buenos Aires, 28-29 avril 2008) et à la réunion du Groupe des Amis de l’AoC (New York, 10 juin 2008). Cette réunion a été suivie d’une réunion informelle de membres des secrétariats de l’AoC et de l’UNESCO (New York, 24 septembre 2008), à l’occasion de la réunion ministérielle du Groupe des Amis de l’AoC, de la troisième réunion ministérielle sur le dialogue interreligieux et la coopération pour la paix (Organisation des Nations Unies, New York, 25 septembre 2008) et de la première réunion des points focaux du Groupe des Amis de l’AoC (Paris, 2-3 octobre 2008). Les progrès accomplis dans les domaines identifiés, en particulier l’éducation formelle et non formelle, la jeunesse et l’éducation aux médias seront évalués lors du deuxième Forum de l’Alliance des Civilisations organisé à Istanbul les 6 et 7 avril 2009. (Durban, Rec. 179)

Promotion du dialogue entre les religions

(a) Généralités

Les croyances et les systèmes de valeurs font partie intégrante de chaque culture. En consé-quence, le programme de l’UNESCO sur le dialogue entre les religions entre pour une part importante dans la défense du dialogue interculturel. Ce programme vise à encourager les échanges entre personnes de différentes confessions ou convictions et entre les responsables de différentes organisations religieuses, afin de leur permettre de mieux connaître les valeurs qui fondent les traditions culturelles autres que les leurs.

62 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Depuis plusieurs années, l’UNESCO convie régulièrement de grandes figures des religions monothéistes ou de différentes traditions spirituelles et humanistes à se rencontrer pour étudier les questions complexes du dialogue interreligieux et trouver une voie commune pour les appréhender. L’expérience a montré que les conférences internationales et régiona-les sont utiles, voire indispensables, pour envisager les religions dans de nombreux contextes géostratégiques. Mais la réflexion concrète menée dans ce cadre reste insuffisante. Les décla-rations, propositions et documents adoptés lors des réunions organisées par l’UNESCO ont mis en évidence la nécessité d’aborder les dimensions éducatives et pédagogiques du dialo-gue interreligieux et de concevoir un cadre conceptuel et pratique pour les promouvoir.

Dans certains contextes multiculturels, il est de plus en plus nécessaire de considérer la diversité religieuse d’une manière rationnelle et respectueuse, libre de préjugés. De nom-breuses activités expérimentales ont été lancées à cette fin dans des communautés culturel-lement diversifiées du monde entier.

Il faut commencer à parler de religion et de dialogue interreligieux à l’école, pour que les jeunes apprennent la valeur du respect d’autrui, plus important que jamais si nous voulons arriver à une coexistence harmonieuse dans les sociétés contemporaines pluralistes. Cette éducation repose sur deux démarches : la connaissance mutuelle issue d’une initiation com-parative et multidisciplinaire aux concepts fondamentaux des religions et des traditions spirituelles, et l’étude d’exemples historiques ou contemporains de leurs interactions et influences mutuelles.

(b) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

L’UNESCO s’est ainsi fixé la tâche, en 2008 et 2009, de produire et diffuser des principes directeurs et des publications destinés à sensibiliser les éducateurs et les représentants de la société civile au rôle et à l’importance du dialogue interreligieux à l’école, ainsi que de compiler et publier, aux niveaux national et régional, des bases de données de bonnes pratiques, dans le cadre du programme UNITWIN/Chaires UNESCO sur le dialogue interreligieux pour la compréhension interculturelle, actuellement renforcé. Ce programme couvre notamment la réalisation de supports pédagogiques, manuels scolaires et program-mes d’enseignement spéciaux, ainsi que la mise en place de programmes de formation de formateurs en coopération étroite avec les Chaires UNESCO compétentes et la Coalition d’Oslo pour la paix ; la publication d’un manuel scolaire en arabe et en français sur les aspects culturels du christianisme et de l’islam, destiné à améliorer les connaissances et le respect mutuel chez les jeunes, suivie de l’organisation à Beyrouth d’un atelier sur l’utilisa-tion de ce manuel à l’intention du personnel enseignant du système des Écoles associées de

63PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

l’UNESCO (réSEAU) ; l’organisation d’un dialogue national interreligieux en Mongolie pour combattre les préjugés religieux et rendre possible la coexistence harmonieuse des dif-férentes religions ; la tenue d’une réunion régionale à Téhéran entre responsables religieux, dans la perspective de faciliter le dialogue entre confessions et promouvoir la paix dans la région ; l’organisation d’un atelier régional à Dakar sur le partage des bonnes pratiques relatives au rôle des formes traditionnelles de spiritualité ; l’organisation d’ateliers natio-naux (à Djibouti, en Ethiopie et en Somalie) ouverts à des ONG confessionnelles, sur le rôle des femmes dans le dialogue entre les religions ; enfin, la convocation à Brasilia d’une réunion d’experts invités à émettre des recommandations sur les mesures publiques à prendre pour éliminer les préjugés raciaux et éviter la marginalisation des croyances tradi-tionnelles. (Durban, Rec. 179)

L’UNESCO et les populations autochtones

(a) Généralités

Attachée à défendre la culture, les langues et les traditions des populations autochtones, l’UNESCO multiplie les efforts pour préserver les conditions de vie de ces populations et sauvegarder leur patrimoine culturel, tant matériel qu’immatériel, menacé par la mondia-lisation, les migrations et le changement climatique, mais aussi par les formes de discri-mination sociale et économique qui leur sont associées. A ce titre, l’UNESCO a participé activement aux événements organisés dans le cadre de la première Décennie internationale des populations autochtones (1995-2004), et continue dans celui de la deuxième (2005-2014), en conformité avec ses instruments normatifs et ses propres programmes.

Sur le plan normatif, l’UNESCO soutient à la préservation de toutes les formes d’expression culturelle, en accordant une attention spéciale aux droits des communautés, des groupes et des individus autochtones. La Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel met l’accent sur la nécessité de faire participer les populations autoch-tones à l’exercice des meilleures pratiques de sauvegarde du patrimoine immatériel : « Dans le cadre de ses activités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, chaque Etat partie s’efforce d’assurer la plus large participation possible des communautés, des groupes et, le cas échéant, des individus qui créent, entretiennent et transmettent ce patrimoine, et de les impliquer activement dans sa gestion. » (Art. 15)

La rédaction de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles a bénéficié des points de vue des populations autochtones consul-tées dans le cadre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones

64 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

et par le truchement des OING œuvrant pour la diversité culturelle et les cultures indigè-nes. Le préambule de la Convention reconnaît la place des systèmes de connaissance des peuples autochtones (paragraphe 8) et l’importance de la vitalité des cultures, notamment pour les personnes appartenant à des minorités et les peuples autochtones (paragraphe 15). De même, la Convention réaffirme le principe de l’égale dignité des cultures, en faisant spécifiquement référence à celles des minorités et des populations autochtones (Art. 2.3).

L’UNESCO est particulièrement concernée par la Journée internationale des populations autochtones, célébrée le 9 août, et par la Déclaration sur les droits des peuples autoch-tones adoptée en 2007 par l’Assemblée générale des Nations Unies et à l’élaboration de laquelle l’Organisation a largement contribué.

(b) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

Présidant en 2008-2009 le Groupe d’appui inter-organisations des Nations Unies sur les questions des peuples autochtones (IASG), l’UNESCO a accueilli du 15 au 17 septembre 2008 sa réunion annuelle, à laquelle participaient les membres de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones. Sur le thème « Peuples autochtones : développement, culture et identité » et à la lumière de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, la réunion a examiné les moyens à mettre en œuvre pour promouvoir les questions autochtones au sein de l’UNESCO et des autres institutions des Nations Unies (Durban, Rec. 209)

Un certain nombre de programmes vont dans le sens des efforts de l’Organisation en faveur des populations autochtones, visant à évaluer l’apport fondamental de leurs systèmes de connaissance et de leurs cosmogonies au développement durable. Les programmes inter-disciplinaires sur les savoirs locaux et indigènes (projet LINKS), la cartographie culturelle, le Programme sur L’homme et la biosphère (MAB), les ponts jetés entre diversité cultu-relle et biologique, ou le Programme de bourses pour les jeunes autochtones, sont d’une importance cruciale et mettent en lumière les synergies existant entre les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et les programmes de l’UNESCO. Ils constituent aussi un tremplin pour l’instauration d’un véritable dialogue entre acteurs autochtones et non autochtones, en permettant aux seconds de mieux com-prendre la culture et la conception du monde des premiers (Durban, Rec. 209)

Enfin, les publications de l’UNESCO contribuent à faire connaître la culture et l’iden-tité des populations autochtones du monde. Loin de justifier aucune discrimination ni exclusion, les modes de vie de ces dernières sont un hymne à la paix, une vision du monde

65PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

reflétant la coexistence harmonieuse entre les êtres humains et la nature appropriée au déve-loppement durable de nos sociétés. (Durban, Rec. 209)

L’UNESCO a produit les publications suivantes relatives aux populations autochtones :

Cultural Diversity and Indigenous Peoples, Oral, Written Expressions and New •Technologies (diversité culturelle et peuples autochtones : expressions orales et écrites et nouvelles technologies), Cédérom. UNESCO, 2004.L’UNESCO et les peuples autochtones : un partenariat pour la promotion de la diver- •sité culturelle, UNESCO, 2006.ICTs for Intercultural Dialogue: Developing Communication Capacities of Indigenous •People (ICT4ID) (les TIC au service du dialogue interculturel ; développer les capacités des populations autochtones). Coffret de quatre DVD sur les popula-tions autochtones de Bolivie, du Kenya, du Pérou et de la Fédération de Russie. UNESCO, 2008.Los pueblos indigenas y sus derechos • (les populations autochtones et leurs droits), Rodolfo Stavenhagen, Bureau de l’UNESCO à Mexico.Des peuples autochtones en mouvement • (DVD-ROM), GITPA/UNESCO, 2008.

(c) Futures stratégies et perspectives

L’humanité est confrontée aujourd’hui à de nouvelles menaces qui mettent en danger la possibilité d’une coexistence pacifique sur la planète. La mobilité accrue des populations, signe évident de la mondialisation, brouille les anciennes frontières – raciales, culturel-les, linguistiques, religieuses – et esquisse un paysage aux lignes changeantes et aux formes contrastées. Tout en développant la prise de conscience de la richesse de la diversité cultu-relle, ce nouveau contexte multiplie les malentendus et les tensions identitaires, terreau de la discrimination.

La théorie du « choc des civilisations » a réussi à s’enraciner, répandant l’idée fausse que l’humanité serait divisée en civilisations immuables – parfois réduites à l’une seule de leurs dimensions, religieuse souvent, mais aussi linguistique ou culturelle – condamnées à s’affronter. Cette vision extrêmement partiale et pessimiste de l’histoire des civilisations s’appuie sur des positions idéologiques dont les fondements scientifiques restent à prouver.

Il est impératif, par conséquent, de discréditer de telles généralisations en démontrant qu’aucune culture ne s’est jamais épanouie et n’a jamais survécu ni isolée, ni en conflit permanent avec d’autres. Depuis l’antiquité, les cultures s’enrichissent au contraire au contact l’une de l’autre. Comme les êtres humains et leurs productions, les idées voyagent et

66 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

s’échangent. Le progrès des communications au cours de l’histoire, des grandes découvertes aux processus actuels de la mondialisation, a contribué dans une grande mesure à façonner le dialogue entre les civilisations et les cultures, même si les rencontres n’ont pas toujours été faciles.

Dans ce contexte, l’UNESCO entend promouvoir une vision interculturelle de l’histoire de l’humanité unissant tous les peuples, indépendamment de leur horizon culturel. A cette fin, elle s’attache à faire le point sur les recherches disponibles et à proposer d’autres modalités d’organisation du savoir, en mettant en lumière l’apport de toutes les cultures et identités qui font la richesse et la beauté de notre monde.

En mettant à jour les expériences, les bonnes pratiques et les modalités du dialogue, ainsi que de façon générale les échanges et les influences mutuelles, l’UNESCO s’efforcera de fournir les moyens d’ajuster ces représentations collectives de l’altérité basées sur des consi-dérations discriminatoires, et de favoriser une meilleure compréhension entre les peuples, les cultures et les civilisations.

En ce sens, la mémoire de l’humanité est en jeu ; il nous faut rompre avec le silence entou-rant certaines pages de notre histoire, l’ignorance et le déni constant, qui font le lit de la discrimination.

L’expérience accumulée par l’UNESCO dans le cadre du projet La Route de l’esclave (sur le silence fait sur la traite négrière et l’esclavage) sera poursuivie, afin d’extirper les racines du racisme et de mieux comprendre les interactions résultant de cette tragédie. Cet effort contribuera à apprécier les nouvelles identités et citoyennetés nées de ce phénomène et source de notre diversité féconde.

IV. COMMUNICATION ET INFORMATION

À l’ère de l’information et dans le contexte de la mondialisation, l’impact des médias est un fait. Si la situation s’est bien améliorée par rapport à ce qu’elle était encore il y a 20 et même 10 ans, les minorités et leur histoire sont rarement représentées sur les écrans de cinéma ou de télévision et, lorsqu’elles le sont, l’image qui en est donnée tient trop souvent du stéréotype.

Les journalistes sont plus que jamais conscients des dangers d’une manipulation des médias par les racistes et les bellicistes dans un monde où les conflits ethniques, les affrontements racistes et le terrorisme lié à l’ultranationalisme font régulièrement la une. Les médias (presse, supports électroniques, publicité et Internet) font partie intégrante de notre société.

On y retrouve donc la même discrimination, les mêmes préjugés et la même intolérance que dans notre société. Etant donné leur impact et leur portée, ils ont un rôle de premier plan à jouer dans la défense des droits de l’homme et le combat contre le racisme.

(a) Activités directement liées au Programme d’action de Durban

L’UNESCO et le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) ont organisé en 2001 une table ronde internationale sur le thème « Le racisme : impact et rôle des médias ». Suivant les recommandations de cette table ronde, l’UNESCO a ensuite lancé d’autres initiatives en coopération avec des ONG.

L’UNESCO était associée au lancement du Groupe de travail international des médias contre le racisme et la xénophobie (IMRAX) pour promouvoir une meilleure compré-hension entre les journalistes et les autres professionnels des médias sur la problématique de l’intolérance et du racisme. L’IMRAX part du postulat qu’il faut sensibiliser à cette problé-matique au sein des médias et changer pour parvenir à un journalisme de meilleure qualité. L’on hésite à dire « jamais plus » à propos du Rwanda, où des atrocités innommables ont été commises sous la houlette des médias, ou à propos de la guerre de Bosnie, où l’ultranatio-nalisme a fait des journalistes des radios locales des bellicistes militants. Mais les journalistes peuvent mieux faire quand ils ne travaillent pas sous influence, à l’intérieur comme à l’exté-rieur des salles de rédaction. (Durban, Rec. 143)

L’UNESCO a encouragé et aidé différentes organisations, par le truchement de la Fédération internationale des journalistes, à élaborer des codes d’éthique et des principes directeurs du journalisme indépendant susceptibles d’aider les journalistes à regarder en face leur propre responsabilité. En outre, un certain nombre d’organisations de journalistes et de radios publiques ont créé des groupes de travail spécialisés et publié des déclarations et des lignes directrices à l’intention des journalistes qui dépassent en termes d’éthique la simple déclaration d’intention et témoignent d’un véritable engagement. En même temps, les conseils nationaux de la presse ont adopté des codes contre l’intolérance et repris les plaintes des lecteurs concernant la faible couverture par les médias des questions raciales. (Durban, Rec. 144)

L’UNESCO soutient également la diversité dans les salles de rédaction. Pour être efficace, le journalisme ne doit rien exclure, doit rendre des comptes et doit représenter l’ensemble de la collectivité. Les journalistes doivent faire appel à des sources qui reflètent la diversité de pensée, d’opinion et d’expérience des populations qu’ils informent. En ce sens, l’UNESCO a apporté son concours à plusieurs actions de formation, notamment dans le domaine du

68 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

journalisme d’investigation sur les droits de l’homme et la diversité. Des médias plura-listes et indépendants sont indispensables à une presse objective. L’UNESCO a également contribué à la production de manuels à l’intention des journalistes (tels que Reporting on Diversity) sur la couverture des minorités, organisé de nombreux séminaires de formation et mis en place des réseaux de centres de formation. (Durban, Rec. 126 et 156)

Le réseau Le pouvoir de la paix a été créé à l’issue du forum organisé sur ce thème à Bali, Indonésie, en janvier 2007. Ce réseau a pour but de promouvoir la création d’une plate-forme moderne de médias et de TIC collaboratifs sur laquelle jeunes et moins jeunes, critiques et artistes, élèves et enseignants, producteurs et consommateurs pourraient témoi-gner de leur expérience et de celle de leur communauté en matière de guerre et de paix. Avec cette initiative, l’UNESCO cherche des moyens de mettre les outils de communication au service de la compréhension mutuelle.

Le pouvoir de la paix est un réseau multimédia indépendant fonctionnant comme une association à but non lucratif afin de produire et diffuser des contenus locaux en utilisant les services de stations de télédiffusion et radiodiffusion, de satellites de distribution, de compagnies de téléphone portable et de fournisseurs d’accès Internet. Le réseau subviendra à ses besoins grâce aux quelques ressources tirées du parrainage, de la publicité, du mar-chandisage, des droits et de la vente de créneaux horaires, ainsi qu’aux aides et aux dons de fondations, de personnes physiques et d’organismes publics. Il travaillera avec des écrivains, des réalisateurs, des producteurs, des bloggers et des talents de toutes les régions du monde, en particulier ceux qui sont souvent marginalisés par les grands médias. Avec ses partenaires, ONG et institutions, le réseau offrira des formations aux jeunes désireux de débuter. Les jeunes constituent le groupe cible du réseau. En recherchant des partenaires pour déve-lopper celui-ci, l’UNESCO a pris contact avec un certain nombre d’ONG, d’organismes publics, d’entreprises privées, d’industries des médias et des TIC, et plus récemment d’uni-versités. (Durban, Rec. 126 et 156)

Par ailleurs, l’UNESCO continue de surveiller les menaces physiques, les attaques et les autres tentatives pour réduire au silence ou intimider les journalistes.

(b) Futures stratégies et perspectives

En 2009, l’UNESCO célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse sur le thème « Médias, dialogue et compréhension mutuelle ». Le dialogue entre les différents médias et au sein de chacun est aussi important que le dialogue entre les médias et la société. Comment les médias peuvent-ils offrir un espace concret au dialogue ? comment le dialogue peut-il interrompre les circuits de l’intolérance et de la haine ? le dialogue interculturel est-il

69PARTIE II – L’ACTION SPÉCIFIQUE DE L’UNESCO CONTRE LE RACISME DANS SES DOMAINES DE COMPÉTENCE

rendu possible par la culture et l’éducation, et comment les professionnels des médias peu-vent-ils y contribuer ? quel devrait être le rôle des médias dans les situations de conflit et de post-conflit ? La conférence s’intéressera à l’énorme potentiel des médias pour faire circuler les idées grâce à l’échange, la critique, l’accès à une information plurielle, l’éducation et la transparence. Il est indéniable que les médias jouent un rôle considérable en contribuant à établir les plus hautes valeurs du respect et de la compréhension mutuels, qui constituent la meilleure voie pour vaincre l’ignorance et promouvoir la tolérance et la paix.

Commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale

Le travail accompli par l’UNESCO en matière de lutte contre le racisme et la discrimina-tion, non seulement depuis la Conférence de Durban de 2001 mais depuis sa fondation en 1945, a été mis en évidence lors de la commémoration de la Journée internationale pour l’élimination raciale (21 mars) à l’occasion de laquelle était organisée une conférence inter-nationale intitulée « L’UNESCO contre le racisme : leçons du passé, défis actuels et perspectives ».

Plus de 200 personnes ont assisté à cette conférence, structurée en trois sessions thématiques présentant chacune un aspect du travail de l’Organisation dans ce domaine.

La première session thématique s’est penchée sur « 60 ans de lutte contre le racisme de l’UNESCO : acquis et héritage ». La perception de l’autre a été durant ces soixante années un élément central de ce combat. Elle a été au cœur de la recherche scientifique lancée dans les années 1950 pour jeter à bas les théories pseudo-scientifiques sur la supériorité raciale alors en vigueur. Elle a été déterminante dans la rédaction de la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux adoptée en 1978 et de la Déclaration de principes sur la tolérance adoptée en 1995. Elle constitue un trait essentiel du Programme spécial contre l’apartheid de l’UNESCO et a aidé à définir sa contribution à la troisième Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée (Durban, Afrique du Sud, septembre 2001). Revenir sur les étapes phares de cette lutte a permis de clarifier les enjeux et la manière dont ils ont été traités. Certaines des figures historiques de cette lutte au sein de l’Organisation étaient présentes pour faire partager leurs points de vue et leur expérience.

La deuxième session thématique était intitulée « Construire l’image de l’autre dans et à travers la culture, l’éducation, les sciences et les médias ». L’image de l’autre, de l’étranger, est le résultat de plusieurs processus parallèles ; la perception de l‘autre est souvent la syn-thèse de l’image projetée par le système éducatif, le système de valeurs culturel et les médias.

70 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

Cette session avait donc un double objectif : aborder les principaux problèmes et défis liés à l’éradication des préjugés et stéréotypes négatifs de ces processus dans les sociétés moder-nes multiethniques et multiculturelles, et explorer le rôle de la culture, de l’éducation, des médias et des sciences dans la construction d’une image positive de l’autre. A cet égard, des représentants des grands programmes de l’UNESCO ont expliqué comment la lutte contre le racisme et la discrimination s’inscrit dans nombre des activités et projets qu’ils mettent en œuvre.

La troisième session, articulée autour du thème « Vivre ensemble dans les sociétés multicul-turelles et multiethniques : perspectives des autorités locales » a montré comment les villes, où vit près de la moitié de la population mondiale, peuvent être des lieux où la confronta-tion de différentes identités suscite des tensions et des peurs nourrissant des idéologies et des pratiques discriminatoires ou, au contraire, un espace où inventer de nouvelles formes de citoyenneté urbaine et de nouvelles façons de vivre ensemble. Dans le cadre de la Coalition internationale des villes contre le racisme, créée en 2004, l’UNESCO a construit un parte-nariat solide avec les autorités locales de différentes régions du monde. La Coalition fournit un cadre aux autorités municipales pour mettre en place leurs propres plans d’action tout en partageant des expériences avec leurs homologues d’autres pays et régions. Au cours de cette session ont été abordés les problèmes et défis spécifiques auxquels sont confrontées les autorités locales dans leur combat contre le racisme et dans le choix de pratiques et d’initia-tives novatrices incitant au respect et à la compréhension mutuels entre les citoyens. Enfin, les intervenants, parmi lesquels des maires et représentants de grandes villes de la Coalition, se sont interrogés sur l’impact éventuel de la crise économique actuelle sur le racisme et la discrimination au niveau local, et esquissé de possibles solutions.

71ANNEXES

Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion

annexes

Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion 73ANNEXES

ANNEXE 1

Instruments touchant au racisme, à la discrimination, à la xénophobie ou à l’intolérance figurant dans la liste des Textes normatifs de l’UNESCO (CL/3631)

La Convention contre la discrimination dans le domaine de l’éducation (14 décem- •bre 1960) qui inaugura la définition la plus complète du terme «discrimination» quali-fiée comme «toute distinction, exclusion, limitation ou préférence basée sur la race, la couleur, la langue, la religion, l’opinion politique ou autre, l’origine nationale ou sociale, la condition économique ou la naissance». La Recommandation sur l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix •internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamenta-les (19 novembre 1974) qui conseille notamment d’élever les citoyens de différents âges dans le respect des principes et valeurs antidiscriminatoires. La Recommandation concernant la participation et la contribution des masses populai- •res à la vie culturelle (26 novembre 1976) qui réaffirme que le droit de tous les individus, sans aucune exclusive ni discrimination, à l’accès et à la participation à la vie culturelle. La Déclaration sur la race et les préjugés raciaux de 1978 qui résume en un seul instru- •ment normatif les résultats des travaux scientifiques et des avancées politiques sur la ques-tion. Cette déclaration qualifiait déjà l’apartheid comme un crime contre l’humanité. La Déclaration sur les principes fondamentaux concernant la contribution des organes •d’information au renforcement de la paix et de la compréhension internationale, à la promotion des droits de l’homme et à la lutte contre le racisme, l’apartheid et l’incita-tion à la guerre (28 novembre 1978) qui met l’accent sur la responsabilité particulière des médias dans ce domaine. La Déclaration des principes sur la tolérance (16 novembre 1995) qui, face à la nouvelle •montée de l’intolérance et de l’extrémisme, rénove le concept de tolérance en le présen-tant comme une attitude active résultant de la reconnaissance et du respect des droits humains des autres. La Déclaration sur le génome humain et les droits de l’homme (11 novembre 1997) •pour répondre au développement des biotechnologies et au risque de nouvelles formes de discrimination basées sur des caractéristiques génétiques. La Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle (2 novembre 2001) •qui compte désormais parmi les textes fondamentaux d’une nouvelle éthique et cou-ronne le long travail de l’UNESCO dans la défense du pluralisme culturel dans ses différents domaines de compétence.

74 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

ANNEXE 2

Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée

Résolution de la Conférence générale adoptée à la 20e séance plénière, le 16 octobre 2003.

La Conférence générale,

Rappelant la Déclaration et le programme d’action adoptés par la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée (Durban, Afrique du Sud, 31 août - 8 septembre 2001),

Se référant à la résolution 56/266 du 27 mars 2002, par laquelle l’Assemblée générale des Nations Unies a fait siens la Déclaration et le Programme d’action de Durban et a invité «les institutions spécialisées et les organisations apparentées des Nations Unies à renforcer et ajuster, dans le cadre de leurs mandats respectifs, leurs activités, programme et stratégies à moyen terme afin de tenir compte du suivi de la Conférence de Durban»,

Rappelant également la décision 164 EX/3.4.2 du Conseil exécutif, adoptée en avril 2002, invitant «le Directeur général à élaborer … une stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée dans les domaines de compétence de l’UNESCO»,

Considérant qu’il est nécessaire de donner un nouvel élan à l’action de l’UNESCO dans la lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance, en étroite collabo-ration avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme,

Ayant pris connaissance du document 32 C/13 intitulé Elaboration d’une stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance,

1. Approuve la stratégie présentée ;

2. Invite les Etats membres à participer activement à la mise en oeuvre de la stratégie proposée en lançant des projets concrets fondés sur les choix thématiques et les prio-rités régionales identifiées ;

75ANNEXES

3. Invite le Directeur général à renforcer encore la coopération avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme en élaborant et en réalisant des projets communs de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance et en diffusant largement les résultats de ces travaux auprès des Etats membres ;

4. Invite également le Directeur général à accorder une attention toute particulière au projet La Route de l’esclave dans le cadre de la mise en oeuvre de la présente stratégie et surtout en liaison avec la célébration, en 2004, de l’Année internationale de com-mémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition ;

5. Invite en outre le Directeur général à intensifier la coopération avec les organisations intergouvernementales régionales en vue de l’élaboration de matériel didactique et promotionnel facilitant la mise en oeuvre des priorités définies dans la stratégie inté-grée aux niveaux régional et national, y compris en matière de lutte contre l’antisé-mitisme et l’islamophobie ;

6. Lance aux organisations non gouvernementales travaillant avec l’UNESCO un appel les invitant à multiplier leurs efforts de promotion des valeurs de paix, de non-discri-mination, de tolérance et de non-violence auprès de différents groupes de population et en premier lieu des jeunes ;

7. Invite enfin le Directeur général, compte tenu des discussions relatives aux docu-ments 32 C/13 et 32 C/57, à faire rapport, si besoin est, au Conseil exécutif, à sa 170e session, sur les mesures de mise en oeuvre révisées qui auront été engagées pour l’exercice biennal 2004-2005.

76 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

ANNEXE 3

Document final de la Conférence d’examen de Durban (avril 2009)

SECTION 1

Examen des progrès et évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban par toutes les parties prenantes aux niveaux national, régional et international, y compris l’évaluation des manifestations contemporaines du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée

1. Réaffirme les termes de la Déclaration et du Programme d’action de Durban tels qu’ils ont été adoptés lors de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimi-nation raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée en 2001;

2. Réaffirme l’engagement de prévenir, combattre et éliminer le racisme, la discrimina-tion raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, sur lequel était basée la convocation de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée en 2001 ;

3. Prend note des efforts entrepris à tous les niveaux et salue les progrès accomplis depuis l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban en vue d’en mettre en œuvre les dispositions ;

4. Constate avec préoccupation qu’il reste encore à s’attaquer aux défis et obstacles recensés dans la Déclaration et le Programme d’action de Durban et à les surmon-ter pour prévenir, combattre et éliminer effectivement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, et que subsistent de nom-breux domaines dans lesquels aucun résultat n’a été obtenu ou d’autres améliorations s’imposent ;

77ANNEXES

5. Souligne la nécessité de s’attaquer avec davantage de fermeté et de volonté politi-que à toutes les formes et manifestations du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, dans tous les domaines de la vie et dans toutes les régions du monde, y compris toutes celles sous occupation étrangère ;

6. Réaffirme que tous les peuples et tous les individus constituent une seule et même famille humaine, riche dans sa diversité, et que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits; et rejette fermement toute doctrine de supériorité raciale de même que les théories qui prétendent poser l’existence de races humaines distinctes ;

7. Réaffirme que la diversité culturelle est un atout précieux pour l’avancement et le bien-être de l’humanité dans son ensemble et devrait être appréciée, exercée, vérita-blement acceptée et cultivée en tant que caractéristique permanente enrichissant nos sociétés ;

8. Rappelle que la pauvreté, le sous-développement, la marginalisation, l’exclusion sociale et les disparités économiques sont étroitement liés au racisme, à la discrimi-nation raciale, à la xénophobie et à l’intolérance qui y est associée et qu’ils contri-buent à entretenir les mentalités et les pratiques racistes qui, à leur tour, aggravent la pauvreté ;

9. Réaffirme qu’il incombe aux gouvernements de défendre et protéger les droits des personnes relevant de leur juridiction contre les crimes ou délits perpétrés par des individus, des groupes ou des agents de l’État racistes ou xénophobes ;

10. Condamne la législation, les politiques et les pratiques fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, qui sont incompatibles avec la démocratie et une gouvernance transparente et responsable ;

11. Réaffirme que la démocratie et une gouvernance transparente, responsable, soumise à l’obligation de rendre des comptes et participative aux échelons national, régional et international, prenant en compte les besoins et les aspirations de la population, sont essentielles pour prévenir, combattre et éliminer effectivement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

12. Déplore la recrudescence mondiale et le nombre des cas d’intolérance et de violences raciales ou religieuses, notamment d’islamophobie, d’antisémitisme, de christiano-phobie et d’antiarabisme, se manifestant en particulier à l’égard de personnes par des

78 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

stéréotypes désobligeants et une stigmatisation fondés sur leur religion ou convic-tion, et, à ce propos, exhorte tous les États Membres des Nations Unies à appliquer le paragraphe 150 de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ;

13. Réaffirme que toute apologie de la haine nationale, raciale ou religieuse incitant à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence doit être interdite par la loi, réaffirme en outre que toute propagation d’idées reposant sur la notion de supériorité raciale ou sur la haine, l’incitation à la discrimination ainsi que les actes de violence ou l’inci-tation à commettre de tels actes doivent être érigées en infractions tombant sous le coup de la loi, conformément aux obligations des États, et que ces interdictions sont compatibles avec la liberté d’opinion et d’expression ;

14. Considère que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée sont encore parmi les causes profondes des conflits armés et constituent très souvent l’une de leurs conséquences et déplore l’existence de conflits armés ainsi que de violences ethniques ou religieuses, et prend note des dispositions pertinentes du Document final du Sommet mondial de 2005, en particulier ses paragraphes 138 et 139 ;

15. Réaffirme que les principes d’égalité et de non-discrimination sont des principes fondamentaux du droit international des droits de l’homme et du droit internatio-nal humanitaire qui sont essentiels dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

16. Constate avec satisfaction les progrès accomplis pour ce qui est d’améliorer la situa-tion des victimes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’in-tolérance qui y est associée identifiées dans la Déclaration et le Programme d’action de Durban, tout en regrettant la persistance du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ;

17. Reconnaît que toutes les victimes potentielles du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée devraient recevoir les mêmes attention et protection, et ainsi un traitement approprié ;

18. Considère que les mesures visant à prévenir, combattre et éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée revêtent une importance cruciale et sont des éléments essentiels pour favoriser la cohésion et le règlement pacifique des tensions intercommunautaires ;

79ANNEXES

19. Insiste sur la nécessité de renforcer les mesures de prévention tendant à éliminer la discrimination raciale sous toutes ses formes, ainsi que sur le rôle important que les gouvernements, les organisations internationales et régionales, les institutions natio-nales de protection des droits de l’homme, les médias, les organisations non gouver-nementales et la société civile peuvent jouer dans l’élaboration de ces mesures ;

20. Prend note avec satisfaction des activités menées aux niveaux local et national par des réseaux indépendants d’information sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée qui collectent des renseignements per-tinents et élaborent des stratégies, tout en mettant en évidence et en diffusant de bonnes pratiques susceptibles d’aider les institutions et les organismes nationaux à élaborer des stratégies permettant de prévenir, combattre et d’éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

21. Salue les actions de prévention contre la discrimination dans l’emploi comme, entre autres, les programmes de formation et d’orientation de personnes exclues apparte-nant à une minorité pour les aider sur le marché du travail, les programmes de lutte contre la discrimination et de sensibilisation aux spécificités culturelles à l’intention des employeurs, certains exemples de parrainage et d’action positive en matière de recrutement, et d’autres expériences fondées sur des dispositions contractuelles et des candidatures anonymes ;

22. Prend acte des mesures prises à l’échelon national pour promouvoir l’éducation aux droits de l’homme dans toutes les régions du monde depuis l’adoption en 2001 de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, en particulier pour sensibiliser la population et promouvoir le respect de la diversité culturelle ;

23. Constate avec satisfaction le nombre croissant d’initiatives visant à favoriser le dialo-gue interculturel et affirme la nécessité d’intensifier l’engagement de toutes les parties intéressées dans un dialogue constructif et véritable procédant d’un respect et d’une compréhension réciproques ;

24. Salue les nombreuses activités de sensibilisation auxquelles participent les États visant à combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, y compris en apportant un appui financier aux projets de la société civile ;

25. Note avec préoccupation la situation précaire des défenseurs des droits de l’homme et des organisations non gouvernementales œuvrant dans ce domaine, notamment

80 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

des organisations antiracistes, ce qui compromet la lutte contre le racisme, la discri-mination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

26. Se félicite de l’adoption aux niveaux national et régional de législations visant la dis-crimination et la victimisation, au sens de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, en matière d’emploi et de formation, de fourniture de biens, facilités et services, d’éducation, de logement et de postes publics ;

27. Rappelle l’importance d’un corps judiciaire compétent, indépendant et impartial pour déterminer par une procédure équitable et publique si les allégations et les faits dont il est saisi constituent des actes de racisme, de discrimination raciale, de xéno-phobie et de violence qui y est associée au regard du droit international des droits de l’homme afin d’assurer aux victimes des recours utiles, des voies de droit et des réparations ;

28. Appelle à nouveau les États à mettre en œuvre tous les engagements découlant des conférences internationales et régionales auxquelles ils ont participé et à formuler des politiques et des plans d’action nationaux pour prévenir, combattre et éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

SECTION 2

Évaluation de l’efficacité des mécanismes de suivi existants et d’autres mécanismes des Nations Unies s’occupant de la question du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée en vue de les renforcer

29. Prend note avec satisfaction des efforts visant à prévenir, combattre et éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, entrepris par tous les mécanismes établis comme suite à la demande de la Conférence mondiale contre le racisme, à savoir le Groupe de travail intergouvernemental sur la mise en œuvre effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine et le Groupe d’experts éminents indépendants, ainsi que des contributions qu’ils ont apportées à la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action ;

81ANNEXES

30. Se félicite du rôle important joué par le Rapporteur spécial sur les formes contempo-raines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée et par tous les autres rapporteurs spéciaux et mécanismes compétents pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, et engage tous les États à coopérer pleinement avec ces mécanismes ;

31. Reconnaît la nécessité de renforcer davantage l’efficacité des mécanismes qui traitent du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ou qui s’en occupent en vue d’améliorer la synergie, la coordination, la cohérence et la complémentarité de leurs travaux ;

32. Réaffirme son soutien au mandat du Conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide, qui assure, entre autres, la fonction de mécanisme d’alerte rapide pour prévenir l’apparition de situations pouvant déboucher sur un génocide ;

SECTION 3

Promotion de la ratification et de l’application universelles de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et la prise en compte suffisante des recommandations du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale

33. Réaffirme que le Comité international pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale est le principal instrument international pour prévenir, com-battre et éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

34. Affirme que l’application intégrale de la Convention revêt une importance fonda-mentale pour la lutte contre toutes les formes et manifestations de racisme et de discrimination raciale se produisant de nos jours dans le monde ;

35. Prend note de l’interprétation par le Comité pour l’élimination de la discrimi-nation raciale de la définition de la notion de discrimination raciale figurant dans la Convention, de façon à couvrir les formes multiples ou aggravées de la discrimination ;

82 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

36. Se félicite de la ratification de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale par un certain nombre de pays depuis la Conférence mondiale de 2001, tout en regrettant que l’objectif de sa ratification universelle à l’horizon 2005 n’a pas été atteint ;

37. Renouvelle à cet égard son appel aux États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de ratifier la Convention ou d’y adhérer à titre hautement prioritaire ;

38. Appelle à nouveau les États parties à la Convention à envisager de faire la décla-ration au titre de son article 14 permettant aux victimes de se prévaloir du recours qui y est prévu, et demande aux États parties ayant fait la déclaration au titre de l’article 14 de faire mieux connaître cette procédure de façon à ce que ses possibilités soient pleinement exploitées ;

39. Prie instamment les États parties à la Convention de retirer les réserves contraires à l’objet et au but de la Convention et d’envisager de retirer les autres réserves ;

40. Exprime sa préoccupation face aux retards dans la soumission des rapports des États parties au Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, qui nuisent à la mise en œuvre effective de la Convention et entravent le fonctionnement du Comité et sa fonction de suivi, réitère que la soumission en temps voulu des rap-ports des États parties est une obligation en vertu de l’article 9 de la Convention et demande instamment aux États parties de s’acquitter de leurs obligations en matière de rapports ;

41. Encourage les États parties à inclure dans leurs rapports périodiques des rensei-gnements sur les plans d’action ou autres mesures prises pour mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Durban ;

42. Reconnaît que le processus d’établissement de rapports devrait encourager et facili-ter, à l’échelon national, un examen public attentif des politiques gouvernementales et une collaboration constructive avec les acteurs concernés de la société civile, dans un esprit de concertation et de respect mutuel, dans le but de faire progresser la jouissance de tous les droits protégés par la Convention et, dans ce contexte, encou-rage les États parties à associer les institutions nationales des droits de l’homme et la société civile à l’élaboration des rapports périodiques et à leur suivi ;

43. Encourage les organisations non gouvernementales à continuer de fournir au Comité des informations pertinentes pour le processus d’établissement de rapports ;

83ANNEXES

44. Note avec satisfaction la procédure d’alerte rapide et d’intervention d’urgence, ainsi que la procédure de suivi instituée par le Comité pour l’élimination de la discrimina-tion raciale, qui, appliquée en coopération avec les États concernés, peut concourir à la bonne mise en œuvre de la Convention ;

45. Souligne l’importance que revêt la mise en place de mécanismes nationaux effica-ces de suivi et d’évaluation pour faire en sorte que soient prises toutes les mesures propres à donner suite aux observations finales et recommandations générales du Comité ;

46. Souligne, tout en sachant que c’est aux États qu’il incombe au premier chef de s’ac-quitter des obligations au titre de la Convention, que la coopération internationale et l’assistance technique peuvent grandement contribuer à aider les pays à s’acquitter desdites obligations et assurer le suivi des recommandations du Comité, et prie le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de fournir en temps voulu une assistance aux pays qui connaissent des difficultés sur le plan des capacités et autres, sur leur demande ;

47. Souligne qu’il importe de ratifier l’amendement apporté à l’article 8 de la Convention, relatif au financement de la Convention, invite les États parties à ratifier cet amen-dement et demande que des ressources supplémentaires suffisantes soient imputées à cet effet sur le budget ordinaire de l’Organisation des Nations Unies, afin que le Comité puisse s’acquitter pleinement de son mandat ;

SECTION 4

Identification et mise en commun des bonnes pratiques adoptées aux niveaux national, régional et international dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée

48. Prend note avec intérêt des exemples de bonnes pratiques à tous les niveaux présen-tés par les gouvernements, les organisations régionales et internationales et d’autres parties prenantes, notamment la création d’institutions et l’adoption de mesures et de dispositions législatives visant à prévenir, combattre et éliminer le racisme, la dis-crimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

1 The footnote in the Durban Declaration and Programme of Action is also relevant for the outcome document of the Durban Review Conference.

84 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

49. Reconnaît que le large partage dans toutes les régions du monde de bonnes prati-ques visant à prévenir, combattre et éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée peut aider les gouvernements, les parlements, les pouvoirs judiciaires, les partenaires sociaux et la société civile à mettre en œuvre véritablement les dispositions de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, lorsqu’il est considéré approprié d’adapter ou de répliquer ces bonnes pratiques, y compris la coopération internationale ;

50. Recommande d’afficher sur le site Web du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des exemples de bonnes pratiques communiqués par les gouvernements, les organisations régionales et internationales et d’autres parties prenantes, et de les relier à la section sur les résultats de la Conférence d’examen de Durban, en vue de leur adaptation et réplication, et recommande également que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme mette à jour en temps voulu et comme il convient ce site Web ;

SECTION 5

Identification d’autres mesures et initiatives concrètes à prendre à tous les niveaux en vue de combattre et d’éliminer toutes les manifestations du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée afin de favoriser la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban et de s’attaquer aux problèmes et facteurs qui y font obstacle, compte tenu notamment des éléments nouveaux apparus depuis leur adoption en 2001

51. Insiste sur la nécessité d’adopter une approche globale et universelle pour prévenir, combattre et éliminer toutes les formes et manifestations du racisme, de la discrimi-nation raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée dans toutes les régions du monde ;

52. Souligne sa détermination et son engagement à assurer la mise en œuvre complète et effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, qui constituent de solides fondations pour la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

85ANNEXES

53. Insiste sur la nécessité de mobiliser la volonté politique des acteurs concernés à tous les niveaux, qui est essentielle pour éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

54. Réaffirme le rôle positif que l’exercice du droit à la liberté d’opinion et d’expression, ainsi que le plein respect du droit de rechercher, de recevoir et de répandre des infor-mations peuvent jouer dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

55. Demande aux États de mener des campagnes efficaces auprès de la presse afin de ren-forcer la lutte contre toutes les manifestations de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée, notamment en diffusant et en faisant suffisamment connaître la Déclaration et le Plan d’action de Durban ainsi que ses mécanismes de suivi ;

56. Demande aux États de prendre des mesures efficaces, concrètes et globales pour pré-venir, combattre et éliminer toutes les formes et toutes les manifestations de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée ;

57. Demande également aux États de combattre l’impunité pour les actes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée, d’assu-rer un accès rapide à la justice et d’offrir aux victimes des voies de recours justes et appropriées ;

58. Souligne que le droit à la liberté d’opinion et d’expression constitue l’un des fonde-ments essentiels d’une société démocratique et pluraliste, et souligne en outre le rôle que l’exercice de ces droits peut jouer dans la lutte contre le racisme, la discrimina-tion raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

59. Invite les gouvernements et les organismes nationaux de répression et d’application des lois à recueillir des informations fiables sur les crimes de haine de façon à renfor-cer leurs efforts de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

60. Exhorte les États à punir les activités violentes, racistes et xénophobes menées par des groupes et fondées sur des idéologies néonazies, des idéologies néofascistes ou d’autres idéologies nationales violentes ;

61. Renouvelle l’appel lancé aux États développés, à l’Organisation des Nations Unies et à ses institutions spécialisées ainsi qu’aux institutions financières internationales

86 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

pour qu’ils prennent des mesures concrètes visant à honorer les engagements qui figurent aux paragraphes 157, 158 et 159 de la Déclaration et du Plan d’action de Durban ;

62. Rappelle que l’esclavage et la traite des esclaves, en particulier la traite transatlanti-que, l’apartheid, le colonialisme et le génocide ne doivent jamais être oubliés et, à cet égard, se félicite des mesures prises pour honorer la mémoire des victimes ;

63. Prend note des mesures prises par les pays qui, dans le contexte de ces tragédies passées, ont exprimé des remords, présenté leurs excuses, créé des mécanismes insti-tutionnels tels que les commissions vérité et réconciliation et/ou restitué des objets culturels depuis l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action de Durban, et demande à ceux qui n’ont pas encore contribué à restaurer la dignité des victimes de trouver des moyens appropriés de le faire ;

64. Exhorte tous les États à appliquer les résolutions 61/19, 62/122 et 63/5 de l’Assem-blée générale relatives à la traite transatlantique des esclaves ;

65. Exhorte également les États à lutter contre l’impunité pour les crimes de génocide conformément au droit international, en particulier la Convention pour la préven-tion et la répression du crime de génocide (1948), et, dans ce contexte, à coopérer pleinement avec les tribunaux pénaux internationaux, comme il est stipulé au para-graphe 82 de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ;

66. Rappelle que l’Holocauste ne doit jamais être oublié et, dans ce contexte, exhorte tous les États Membres de l’Organisation des Nations Unies à appliquer les résolu-tions 60/7 et 61/255 de l’Assemblée générale ;

67. Demande aux États de veiller à ce que toute mesure prise dans le cadre de la lutte contre le terrorisme respecte pleinement l’ensemble des droits de l’homme, en parti-culier le principe de non-discrimination, et, dans ce contexte, exhorte tous les États Membres à appliquer les dispositions pertinentes des résolutions 60/288 et 62/272 de l’Assemblée générale ;

68. Se déclare préoccupé par l’augmentation au cours des dernières années des incitations à la haine, dirigées contre des communautés raciales et religieuses et des personnes appartenant à des minorités raciales ou religieuses, dans les médias écrits, audiovi-suels ou électroniques, ou par tout autre moyen, provenant de diverses sources et qui ont gravement touché ces communautés et personnes ;

87ANNEXES

69. Se déclare déterminée à prendre, conformément à l’article 20 du Pacte internatio-nal relatif aux droits civils et politiques, toutes les mesures législatives, politiques et judiciaires nécessaires pour interdire, de manière complète et effective, tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence ;

70. Exhorte les États à renforcer les mesures visant à éliminer les obstacles et à élargir l’accès à une participation plus large et plus concrète des populations d’origine africaine et asiatique, des peuples autochtones et des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses ou linguistiques, à la vie politique, économique, sociale et culturelle de la société, et à accorder une attention particu-lière à la situation des femmes, en particulier à leur entrée sur le marché du travail et leur participation à des programmes de création d’emplois et de revenus ;

71. Exhorte également les États à adopter une perspective sociale et fondée sur les droits de l’homme dans la lutte contre la violence dont sont victimes les jeunes autochtones et les jeunes d’origine africaine, en particulier dans les zones périurbaines des grandes villes, et à mettre l’accent sur le renforcement du capital social, l’assistance aux jeunes autochtones et aux jeunes d’origine africaine et le renforcement des capacités de ces jeunes ;

72. Exhorte en outre les États à orienter leurs mesures spéciales, notamment les mesures et stratégies de discrimination positive, de même que les nouveaux investissements dans les soins de santé, la santé publique, l’éducation, l’emploi ainsi que l’électrifi-cation, l’approvisionnement en eau potable et la protection de l’environnement en faveur des communautés d’origine africaine et des peuples autochtones ;

73. Se félicite de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui contribue à la protection des victimes et, dans ce contexte, exhorte les États à prendre toutes les mesures nécessaires à l’exercice des droits des peuples autochtones conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, sans discrimination ;

74. Se félicite de l’entrée en vigueur de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille et demande instamment aux États d’accélérer les efforts visant à protéger les droits fondamen-taux de tous les migrants, quel que soit leur statut au regard de la législation sur l’immigration ;

88 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

75. Demande instamment aux États d’empêcher, aux points d’entrée dans le pays, les manifestations de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée, en particulier à l’égard des immigrants, des réfugiés et des deman-deurs d’asile, et, à cet égard, encourage les États à élaborer et à mettre en œuvre, à l’intention des agents chargés de l’application des lois, du personnel des services d’immigration et des gardes frontière, des représentants du ministère public ainsi que des prestataires de services, des programmes de formation destinés à les sensibiliser au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l’intolérance qui y est associée ;

76. Invite instamment les États à prendre des mesures pour combattre la persistance des attitudes xénophobes à l’égard des étrangers et des stéréotypes négatifs les concer-nant, notamment de la part des politiciens, des agents chargés de l’application des lois, du personnel des services d’immigration et des médias, qui ont donné lieu à des actes de violence xénophobes, des meurtres et des agressions contre les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile ;

77. Demande instamment aux États d’adopter une approche globale et équilibrée de la migration, notamment en renforçant le dialogue international sur la migration, en établissant de réels partenariats entre les pays d’origine, de transit et de destination et en explorant toutes les synergies possibles entre la gestion des migrations et la promotion du développement, tout en tenant pleinement compte des droits fonda-mentaux des migrants ;

78. Engage de nouveau les États à examiner et, si nécessaire, à réviser les politiques d’im-migration non conformes aux obligations internationales en matière de droits de l’homme, dans le but d’éliminer toutes les politiques et pratiques discriminatoires ;

79. Prie instamment les États qui ne l’ont pas encore fait d’adopter et d’appliquer de nouvelles lois visant à protéger les travailleurs domestiques migrants, quel que soit leur statut au regard de la législation sur l’immigration, en particulier les femmes, et de permettre aux travailleurs domestiques migrants d’avoir accès à des mécanismes transparents de recours contre leurs employeurs, étant entendu que de telsinstru-ments ne devraient pas punir les travailleurs migrants, et engage les États à agir rapidement pour enquêter sur tous les abus, y compris les mauvais traitements, et en punir les auteurs ;

80. Réaffirme que les interventions et politiques nationales, régionales et internationa-les visant les situations de réfugiés et de déplacements internes à travers le monde, y compris les programmes d’aide financière, ne devraient être guidées par aucune

89ANNEXES

forme de discrimination proscrite par le droit international et exhorte la commu-nauté internationale à prendre des mesures concrètes pour répondre aux besoins de protection et d’assistance des réfugiés et à contribuer généreusement aux projets et programmes visant à soulager leurs souffrances et à trouver des solutions durables ;

81. Demande instamment aux États d’accélérer leurs efforts visant à combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et à protéger les droits fondamentaux des personnes déplacées dans leur propre pays, d’appliquer des stratégies globales et fondées sur les droits pour s’acquitter de leurs obligations et de fournir aux personnes déplacées une protection, une assistance et des soins spécialisés ; exhorte en outre les États à rechercher des solutions durables aux problèmes des personnes déplacées, par exemple leur retour dans des conditions de sécurité, leur réinstallation ou leur réintégration dans des conditions de dignité et conformément à leur volonté ;

82. Affirme que l’existence et l’identité nationale ou ethnique, culturelle, religieuse et linguistique des minorités doivent être protégées et que les membres de ces minorités doivent être traités sur un pied d’égalité et être assurés de la jouissance de leurs droits et libertés fondamentaux sans discrimination d’aucune sorte ;

83. Exhorte les États à s’abstenir de prendre des mesures discriminatoires et de promul-guer ou de maintenir des lois qui auraient pour effet de priver arbitrairement des personnes de leur nationalité, en particulier lorsque de telles mesures et lois font de ces personnes des apatrides ;

84. Reconnaît avec une vive préoccupation la persistance du racisme, de la discrimina-tion raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée à l’égard des Roms/Gitans/Sintis/gens du voyage ainsi que de la violence à l’égard de ces communautés et exhorte les États à prendre des mesures concrètes pour prévenir, combattre et éli-miner ces fléaux et pour permettre aux victimes d’avoir accès à des recours justes et utiles ainsi qu’à une protection spéciale ;

85. Note avec préoccupation l’augmentation des cas de discrimination multiple ou aggra-vée et réaffirme qu’une telle discrimination affecte l’exercice des droits de l’homme et peut entraîner une victimisation ou une vulnérabilité particulière et exhorte les États à adopter ou à renforcer les programmes ou mesures permettant d’éradiquer les formes multiples ou aggravées de discrimination, en particulier en adoptant une législation pénale ou civile permettant de lutter contre ces phénomènes ou en amé-liorant la législation en vigueur ;

90 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

86. Exprime sa préoccupation face à la persistance de la discrimination contre les femmes et les filles fondée sur la race et de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance à leur égard et souligne combien il est urgent de lutter contre une telle discrimination en donnant la priorité à l’élaboration d’une approche systématique et cohérente en ce qui concerne l’identification, l’évaluation, la surveillance et l’élimi-nation de cette discrimination à l’égard des filles et des femmes, conformément à la Déclaration et au Programme d’action de Durban ;

87. Souligne, dans le contexte de la discrimination multiple, la nécessité d’ériger toutes les formes de violence contre les femmes et de violence contre les enfants en infrac-tions pénales, punissables par la loi, ainsi que l’obligation d’assurer l’accès à des recours justes et effectifs, et combien il importe d’assurer aux victimes une assistance spécialisée et des moyens de réadaptation, y compris une assistance médicale et psy-chologique et une prise en charge efficace ;

88. Demande aux États de faire le point, à titre prioritaire, sur la mesure dans laquelle ils ont adopté et mis en œuvre des politiques, des programmes et des mesures spéci-fiques tendant à inclure une perspective hommes-femmes6 dans tous les programmes et plans d’action visant à lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xéno-phobie et l’intolérance qui y est associée, et invite les États à faire figurer dans les rapports qu’ils soumettent aux organes conventionnels compétents une évaluation de l’efficacité de ces programmes et plans d’action ;

89. Constate que, si tous les enfants sont vulnérables à la violence, certains le sont tout particulièrement, en raison notamment de leur sexe, de leur race, de leur origine ethnique, de leurs aptitudes physiques ou mentales ou de leur situation sociale, et, dans ce contexte demande aux États de s’attacher à répondre aux besoins particuliers des enfants migrants et réfugiés non accompagnés et de lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants ;

90. Reconnaît que les victimes de l’esclavage et des pratiques analogues à l’esclavage, notamment les formes contemporaines d’esclavage, la servitude pour dette, l’exploi-tation sexuelle ou l’exploitation du travail, sont particulièrement exposées au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l’intolérance qui y est associée, et que les femmes et les filles subissent souvent des formes multiples de discrimination, de victimisation et de violence ; et souligne, dans ce contexte, que les formes et les

6 La note de bas de page figurant dans la Déclaration et le Programme d’action de Durban convient également pour le document final de la Conférence d’examen de Durban. sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, ainsi que des organisations non gouvernementales qui offrent une assistance aux victimes ;

91ANNEXES

manifestations contemporaines de l’esclavage doivent faire l’objet d’une étude par les différentes parties prenantes et occuper une place et un rang de priorité plus grands si l’on veut que ces pratiques soient éliminées définitivement ;

91. Prie instamment les États de promulguer et d’appliquer des textes législatifs, et de concevoir, de mettre en œuvre et de renforcer des plans d’action nationaux, régio-naux et mondiaux qui intègrent une perspective axée sur les droits de l’homme, tenant compte en particulier du sexe et de l’âge, afin de combattre et d’éliminer toutes les formes de traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants et d’autres groupes vulnérables, en prenant en considération les pratiques qui mettent en danger la vie humaine ou conduisent à différentes formes d’esclavage et d’exploi-tation, comme la servitude pour dette, la pornographie mettant en scène des enfants, l’exploitation sexuelle et le travail forcé ;

92. Prie instamment les États de renforcer la coopération bilatérale, sous-régionale, régionale et internationale pour lutter contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, et de faciliter le travail du Rapporteur spécial

93. Prie instamment les États où survient la victimisation d’apporter protection et assis-tance aux victimes de la traite, dans le respect total de leurs droits fondamentaux, de promouvoir activement la réadaptation des victimes de la traite en leur donnant accès à des soins physiques et psychologiques ainsi qu’à des services adéquats, y compris en ce qui concerne le VIH/sida, et en leur offrant un hébergement, une assistance juridique et des services d’assistance téléphonique, et de faciliter le retour dans des conditions de sécurité et de dignité vers leur pays d’origine ;

94. Prend note des progrès accomplis dans l’adoption de politiques et de programmes visant à améliorer la prévention et le traitement du VIH/sida, en particulier parmi les populations exposées aux risques le plus élevés, et à éliminer la discrimination multi-ple que subissent les personnes vivant avec le VIH/sida et touchées par la maladie, et recommande que les États garantissent l’accès universel et effectif à tous les services de santé, notamment aux médicaments à des prix abordables, en particulier aux médicaments nécessaires à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH/sida, du paludisme, de la tuberculose et d’autres pandémies et intensifient la recher-che sur les vaccins le cas échéant ;

95. Accueille avec satisfaction l’entrée en vigueur de la Convention sur les droits des personnes handicapées et du Protocole facultatif s’y rapportant, et prie instamment les États de s’occuper effectivement des conditions difficiles dans lesquelles vivent

92 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

les personnes handicapées, qui sont l’objet de formes multiples ou aggravées de discrimination ;

96. Prie instamment les États d’envisager de signer et de ratifier tous les instruments cités au paragraphe 78 de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ou d’y adhérer ;

97. Prie instamment tous les États d’envisager de signer et de ratifier tous les instru-ments adoptés après la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ou d’y adhérer, notamment: a) La Convention sur les droits des personnes handicapées et son Protocole

facultatif ; b) Le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits

économiques, sociaux et culturels ; c) La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions

culturelles ;

98. Prie instamment les États de lutter contre l’impunité pour les crimes motivés par le racisme ou par la xénophobie, notamment en adoptant une législation appropriée et en modifiant, abrogeant ou annulant tout texte de loi et de règlement qui crée ou perpétue le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

99. Engage les États, conformément à leurs obligations en matière de droits de l’homme, à déclarer illégales et à interdire toutes les organisations qui s’inspirent d’idées ou de théories fondées sur la supériorité d’une race ou d’un groupe de personnes d’une certaine couleur ou d’une origine ethnique, ou qui prétendent justifier ou encou-rager toute forme de haine et de discrimination nationales, raciales et religieuses, et à adopter immédiatement des mesures positives visant à éliminer toute incitation à une telle discrimination ou tous actes de discrimination ;

100. Prie instamment les États de veiller à ce que toute personne relevant de leur juri-diction, y compris les victimes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée, ait accès à la justice ainsi qu’à des institutions et des mécanismes publics appropriés afin d’obtenir la reconnaissance du mal fait et d’obtenir une réparation ou une satisfaction juste, équitable et adéquate pour tout préjudice subi, et souligne combien il importe d’assurer aux victimes une assistance spécialisée, y compris une assistance médicale et psychologique, et les conseils néces-saires, et appelle l’attention sur la nécessité de faire davantage connaître les recours

93ANNEXES

judiciaires et autres recours prévus par la loi et de rendre ces recours rapidement et aisément accessibles ;

101. Engage les États à faire en sorte que les enquêtes sur tout acte de racisme et de discrimination raciale, en particulier quand ils sont commis par des agents de la force publique, soient menées sans délai, de façon impartiale et approfondie, que les responsables soient traduits en justice conformément à la loi, et que les victimes reçoivent une réparation ou une satisfaction rapide, équitable et appropriée pour tout préjudice subi ;

102. Engage les États à ne pas faire de profilage fondé sur la discrimination, interdit par le droit international, y compris fondé sur les critères raciaux, ethniques ou religieux et à interdire ce profilage par la loi ;

103. Recommande aux États qui ne l’ont pas encore fait d’établir des mécanismes pour rassembler, compiler, analyser, diffuser et publier des données statistiques fiables et ventilées, et de mettre en œuvre toute autre mesure nécessaire pour évaluer régulière-ment la situation des victimes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée, conformément à la Déclaration et au Programme d’action de Durban ;

104. Recommande aux États de mettre au point un système de collecte de données comportant des indicateurs de l’égalité des chances et de non-discrimination qui permettent, tout en respectant le droit à la vie privée et le principe de l’auto-iden-tification, d’évaluer et de guider l’élaboration de politiques et d’actions tendant à éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et d’envisager, s’il convient, la possibilité de demander l’assistance du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ;

105. Prie instamment les États d’établir des programmes nationaux qui facilitent l’accès sans discrimination à tous les services sociaux de base ;

106. Réaffirme que l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xéno-phobie et de l’intolérance qui y est associée doit viser non seulement à promouvoir l’égalité et à éliminer la discrimination mais aussi à promouvoir l’interaction, l’har-monie sociale, l’intégration et le respect de la tolérance et de la diversité entre les communautés ethniques, culturelles et religieuses ;

107. Encourage les États à développer les moyens nationaux existants pour assurer l’en-seignement des droits de l’homme, des activités de formation et l’information de la

94 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

population dans ce domaine, en associant les institutions nationales des droits de l’homme, les organisations non gouvernementales et autres parties prenantes com-pétentes, afin de lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, conformément au Plan d’action du Programme mondial pour l’éducation aux droits de l’homme ;

108. Encourage tous les États et les organisations internationales compétentes à lancer et à développer des programmes culturels et éducatifs visant à lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et à favori-ser la compréhension mutuelle entre les différentes cultures et civilisations ;

109. Engage les États à mettre en œuvre les droits culturels par la promotion du dialogue et de la coopération interculturels et interreligieux à tous les niveaux, en particulier aux niveaux local et communautaire ;

110. Prie instamment les États d’encourager les partis politiques à travailler pour obtenir une représentation équitable des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques au sein de leur parti et à tous les niveaux, de faire en sorte que leurs systèmes politique et juridique reflètent la diversité multiculturelle de leur société, et de mettre en place des institutions démocratiques plus participatives afin d’éviter la discrimination, la marginalisation et l’exclusion de certains secteurs de la société ;

111. Prie instamment les États d’améliorer les institutions démocratiques, d’accroître la participation et d’éviter la marginalisation et l’exclusion de certains secteurs de la société et la discrimination à leur encontre ;

112. Encourage les parlements à s’occuper régulièrement de la question du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée afin de renforcer la législation, notamment la législation antidiscrimination, et à renforcer les politiques de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

113. Encourage les États à adopter des stratégies, programmes et politiques et notamment des mesures telles que des actions et des stratégies positives pour permettre aux vic-times de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance d’exercer sans entrave tous leurs droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux, en particulier en améliorant l’accès aux institutions politiques, judiciaires et administra-tives, et à leur donner de plus grandes possibilités de participer pleinement à tous les domaines de la vie dans la société dans laquelle ils vivent ;

95ANNEXES

114. Prie instamment tous les États qui n’ont pas établi ou mis en œuvre de plans natio-naux d’action pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée d’élaborer de tels plans et de surveiller leur mise en œuvre en consultation avec les parties prenantes compétentes, y compris en particu-lier avec les institutions nationales des droits de l’homme et la société civile ;

115. Engage les États qui ne l’ont pas encore fait, lorsqu’ils appliquent le paragraphe 90 de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, à faire en sorte que les ins-titutions nationales de promotion et de protection des droits de l’homme disposent d’un groupe de coordination sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, et des moyens de contribuer à offrir des recours effectifs aux victimes ;

116. Engage les États qui ne l’ont pas encore fait à créer et équiper des organes et des mécanismes spécialisés chargés de mettre en œuvre les politiques publiques pour éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour promouvoir l’égalité raciale, en les dotant des ressources financières nécessaires ainsi que des compétences et des moyens que requièrent les activités d’en-quête, de recherche, d’éducation et de sensibilisation de l’opinion publique ;

117. Prie tous les États d’assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme, en particulier de ceux qui travaillent sur le racisme, la discrimination raciale, la xéno-phobie et l’intolérance qui y est associée, de lever toute entrave à leur fonctionne-ment effectif qui est compatible avec les normes internationales en matière de droits de l’homme, et de leur permettre d’œuvrer en toute liberté à la promotion et à la protection des droits de l’homme ;

118. Invite les États à fournir et, si nécessaire, à augmenter les ressources financières des-tinées aux organisations de la société civile, notamment celles qui luttent contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée afin de soutenir leur action contre ces fléaux ;

119. Souligne le rôle précieux joué par les organisations, institutions et initiatives régio-nales et sous-régionales dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, notamment par le biais de leurs mécanismes d’examen de plaintes, et encourage la mise en place ou le renforcement de mécanismes régionaux chargés d’examiner l’efficacité des mesures prises pour pré-venir, combattre et éliminer ces fléaux ;

96 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

120. Recommande que les États ainsi que les organisations régionales et internationales créent, s’il n’en existe pas encore, des organes indépendants habilités à recevoir les plaintes émanant de victimes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui dénoncent notamment une discrimination dans le logement, l’éducation, la santé, l’emploi ou dans l’accès à ces secteurs, ainsi que dans l’exercice d’autres droits fondamentaux ;

121. Félicite les organes d’information qui ont élaboré volontairement des codes de déontologie visant notamment à atteindre les objectifs définis au paragraphe 144 du Programme d’action de Durban, et encourage les professionnels de l’information à mener des consultations par l’intermédiaire de leurs associations et organisations aux niveaux national, régional et international, avec l’assistance du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, en vue d’échanger des idées sur la question et de faire connaî-tre les meilleures pratiques, tout en respectant l’indépendance des médias et les normes et règles internationales relatives aux droits de l’homme ;

122. Souligne à nouveau qu’il importe de renforcer la coopération internationale pour réaliser les buts dégagés dans la Déclaration et le Programme d’action de Durban en vue de combattre, de prévenir et d’éradiquer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

123. Encourage les États à faire figurer dans leurs rapports nationaux au titre du méca-nisme de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme des informations sur les mesures prises pour prévenir et combattre le racisme, la discri-mination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

124. Prie le Conseil des droits de l’homme d’étudier les mesures nécessaires pour ren-forcer l’efficacité des mécanismes de suivi créés par la Déclaration et le Programme d’action de Durban et d’assurer une plus grande synergie et complémentarité entre les travaux de ces mécanismes. À cet égard, elle recommande au Conseil des droits de l’homme de renforcer l’interface entre les mécanismes de suivi et de mieux cibler leur action compte tenu de leurs mandats respectifs de façon à parvenir à une synchro-nisation et à une coordination accrues à tous les niveaux, y compris en restructurant et en réorganisant leurs travaux s’il l’estime nécessaire, et de leur permettre de mener des discussions et des réunions communes ;

125. Prend acte du fait que le Comité spécial sur l’élaboration de normes internationales complémentaires a tenu sa première session et a adopté une feuille de route en vue de l’application intégrale du paragraphe 199 du Programme d’action de Durban ;

97ANNEXES

126. Invite le Conseil des droits de l’homme, ses procédures et mécanismes spéciaux ainsi que les organes conventionnels compétents à tenir pleinement compte, dans le cadre de leur mandat respectif, de la Déclaration et du Programme d’action de Durban et des résultats de la Conférence d’examen ;

127. Demande au Conseil des droits de l’homme de continuer à promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux avec la participation renforcée de toutes les parties pre-nantes, notamment celle des collectivités locales ;

128. Invite instamment tous les organismes sportifs internationaux à promouvoir, au travers de leurs fédérations nationales, régionales et internationales, un univers sportif exempt de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée ;

129. Invite la Fédération Internationale de Football Association à adopter, à l’occasion de la coupe du monde de football qui se tiendra en Afrique du Sud en 2010, un thème frappant les esprit sur le non-racisme dans le football et prie la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, en sa qualité de Secrétaire générale de la Conférence d’exa-men de Durban, de porter cette invitation à l’attention de la Fédération et la ques-tion du racisme dans le sport à l’attention d’autres organismes sportifs internationaux intéressés ;

130. Invite la Haut-Commissaire aux droits de l’homme à sensibiliser davantage l’opinion, et notamment à sensibiliser davantage les mécanismes et organismes concernés, à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, grâce aux activités et programmes appropriés du Haut-Commissariat ;

131. Demande à nouveau au HCDH de poursuivre ses efforts pour mieux faire connaî-tre et appuyer les travaux du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, dans le cadre de l’action générale visant à renforcer les travaux des organes conventionnels ;

132. Encourage le HCDH à continuer à fournir un soutien aux mécanismes du Conseil des droits de l’homme chargés de suivre l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ;

133. Invite la Haut-Commissaire aux droits de l’homme à continuer à remplir inté-gralement et efficacement le mandat confié au HCDH dans la Déclaration et le Programme d’action de Durban ;

98 RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION : LES RÉALISATIONS DE L’UNESCO

134. Prend note de la proposition du HCDH d’organiser, en coopération avec les parties prenantes régionales du monde entier, et à la lumière des conclusions du séminaire d’experts du Haut-Commissariat sur les relations entre les articles 19 et 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, une série d’ateliers d’experts dans le but d’acquérir une meilleure compréhension des modèles législatifs, des pratiques judiciaires et des politiques nationales dans différentes régions du monde en ce qui concerne la notion d’appel à la haine, de façon à évaluer le degré de mise en œuvre de l’interdiction d’incitation, comme visé à l’article 20 du Pacte, sans préjudice du mandat du Comité spécial sur les normes complémentaires ;

135. Encourage le HCDH à intensifier sa collaboration avec les organismes internatio-naux et régionaux traitant de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

136. Accueille favorablement la proposition de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme d’incorporer la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban dans l’ensemble des activités du système des Nations Unies en rapport avec les droits de l’homme et, à cet égard, prend acte avec satisfaction de l’intention de la Haut-Commissaire de faire de cette incorporation un point permanent de l’ordre du jour de ses consultations de haut niveau avec les partenaires du système des Nations Unies, compte tenu comme il convient de l’ensemble de son mandat, qui sera suivi concrètement par une équipe spéciale interinstitutions ;

137. Souligne que les organismes et les institutions spécialisées des Nations Unies doivent fournir, dans le cadre de la généralisation de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, une coopération technique visant à en renforcer l’application effective et, dans ce contexte, encourage les États à solliciter une aide pour mettre en place ou améliorer leur cadre d’action, structures administratives et mesures pratiques visant à donner effet au Programme d’action de Durban ;

138. Prie le Secrétaire général de fournir au HCDH des ressources suffisantes pour conti-nuer d’appliquer la Déclaration et le Programme d’action de Durban et appliquer dans leur intégralité les textes issus de la Conférence d’examen, notamment en ren-forçant et en développant son groupe antidiscrimination dans le but, entre autres, d’accroître la capacité des États de prévenir, de combattre et d’éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée grâce à l’oc-troi sur demande d’une assistance technique ;

99ANNEXES

139. Encourage les États Membres à accroître leurs contributions volontaires au HCDH pour en renforcer la capacité d’assurer l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban aux échelons national, régional et international ;

140. Demande au HCDH de continuer de prêter main forte aux États, sur leur demande, pour créer et renforcer leurs institutions nationales des droits de l’homme confor-mément aux Principes de Paris, et appliquer leurs plans d’action nationaux de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

141. Demande aux États Membres de contribuer au Fonds d’affectation spéciale pour le Programme d’action pour la Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimina-tion raciale dans le but, entre autres, d’assurer la participation de personnes d’ascen-dance africaine, de représentants de pays en développement, en particulier des pays les moins avancés, d’organisations non gouvernementales et d’experts aux travaux du Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ;

142. Se félicite du rôle important joué par l’Organisation des Nations Unies pour l’éduca-tion, la science et la culture (UNESCO) et l’encourage à poursuivre ses travaux visant à mobiliser les autorités municipales et l’administration locale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, en particulier à travers la Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance formée à son initiative et sa stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ;

143. Demande au système des Nations Unies, en particulier au Département de l’infor-mation du Secrétariat, de lancer dans les médias des campagnes efficaces pour renfor-cer la visibilité du message de la Déclaration et du Programme d’action de Durban et de ses mécanismes de suivi.

Nous déclarons qu’aux fins de la présent Déclaration et du Programme d’action, par victimes du racisme, de la discriminati r a c i a l e , d e l a xé n o p h o b i e e t d e l’intolérance qui y est associée, on entend individus ou groupes d’individus qui sont été négativement affectés par ces fléaux ou en sont ou en ont été l’objet ou les cible Nous reconnaissons que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée repos sur des considérations de race, de couleu d’ascendance ou d’origine nationale ou ethnique et que les victimes peuven subir des formes multiples, ou aggravées de discrimination fondées sur d’autres motifs connexes, dont une discrimination pour des raisons de sexe, de langue, de religion, d’opinions politiques ou tres, d’origine sociale, de fortune, de naissance ou de statut; Nous reconnaisso affirmons qu’à l’aube du troisième millénair la communauté internationale doit assigner un rang de priorité élevé à la lutte mondiale contre le racisme, la discriminat raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que contre toutes les formes et manifestations odieuses et changeantes qu’ils revêtent, et que la présente Conférence offre une occasion

United NationsEducational, Scientific and

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RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION :LES RÉALISATIONS DE L’UNESCODE LA CONFÉRENCE MONDIALE DE 2001 CONTRE LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XÉNOPHOBIE ET L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉEÀ LA CONFÉRENCE D’EXAMEN DE DURBAN DE 2009