Rencontres internationales de Caux RAPPORT2013 · veloppement de Caux, le Swiss Hotel Management...

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Initiatives pour la sécurité humaine RAPPORT 2013 Rencontres internationales de Caux www.caux.ch

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Initiatives pour la sécurité humaine

RAPPORT2013Rencontres internationales de Caux

www.caux.ch

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Les Rencontres internationales sont organisées chaque année à Caux sur Montreux par CAUX-Initiatives et Changement et Initiatives et Changement International. La fondation suisse CAUX-Initiatives et Change-ment est propriétaire du centre de rencontres de Caux et responsable de son fonctionnement. Elle est un membre fondateur d’Initiatives et Changement International. Ce rapport couvre toutes les rencontres de la saison 2013. Vous trouverez des informations complémentaires, ainsi que des vidéos et des photos sur le site www.caux.ch/2013.

Editorial

L’engagement personnel, premier pas vers la guérison du monde 3

Caux-Expo

Une surprenante exposition d’architecture à Caux-Expo 4

Journée officielle

Une source d’inspiration pour un large public 5

Gouvernance équitable

Gouvernance équitable: un problème complexe 6Réconciliation post-conflit 6Comment surmonter la «malédiction des ressources» 7

Guérir les mémoires

Un travail commun de guérison et de justice 8Reconnaître le passé 8Une initiative globale contre la ségrégation raciale 9

Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité

Davantage d’éthique dans l’économie 10Des actions locales pour restaurer les terres 10Restauration des terres et monde des affaires 11Une initiative globale sur les terres arides 11Terre et sécurité dans la région du Sahel 11

Confiance et intégrité dans une économie mondialisée

Comment devenir un leader dans le monde des affaires 12«L’Occident n’est pas le meilleur» 12Katrin Muff: «Développer l’être humain dans le leader» 13«On n’est jamais trop jeune pour devenir un leader» 13

Les enfants, acteurs de changement de la société

Promouvoir la participation des enfants 14L’avenir de l’éducation: entre innovation, imagination et interaction 15«Nous devons écouter les enfants!» 15Ateliers pour les enfants: favoriser la participation 15

Editeur: Fondation CAUX-Initiatives et ChangementResponsable de la publication: Cynthia JhaveriTextes, photos et traductions: Mirjam Beeler, Naïke Bochatay, Laura Graafen, Cynthia Jhaveri, James Nikitine, Pontus WallsténMise en page et impression: Brunner AG, Druck und Medien, 6010 Kriens, Suisse, Octobre 2013

Apprendre à vivre dans un monde multiculturel

Au cœur de la résilience 16Construire la confiance à travers les générations 16«La diversité représente une richesse» 17

Aux sources de l’inspiration

Le silence est d’or 18La Charte de la compassion 18Trouver l’inspiration dans des ateliers et au théâtre 19Partager les expériences et l’inspiration 19

Rencontres internationales de Caux 2014 20

Quelques chiffres 20

2 RAPPORT DE CAUX 2013

SOMMAIRE

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ment les équipes d’organisation des rencontres, les «Interns», qui ont fait fonctionner tant de services dans la maison, les «Caux Scholars» qui, en plus de suivre leur programme d’études, nous ont apporté un soutien précieux, le «Caux Artists Program» pour ses représentations de grande qualité… Hélas, la place nous manque pour citer tous ceux qui mériteraient de l’être.

Dans son discours, Kofi Annan décla-rait: «On n’est jamais trop jeune pour devenir un leader.» J’aimerais ajouter que l’on n’est jamais trop vieux non plus, comme l’a prouvé le regretté Sté-phane Hessel, devenu une star mon-diale à l’âge de 93 ans grâce à ses deux opuscules, Indignez-vous! et Enga-gez-vous!

Oui, face aux besoins du monde, et quelles que puissent être nos faiblesses réelles ou supposées, il n’y a pas d’ex-cuse qui tienne, il faut que chacun s’en-gage pleinement. Puisse ce rapport sur les rencontres internationales de Caux 2013 en convaincre tous ceux qui le consulteront.

Antoine JaulmesPrésident

Fondation CAUX-Initiatives et Changement

L’engagement personnel, premier pas vers la guérison du monde

Dans son discours de clôture de la ses-sion «Confiance et intégrité dans une économie mondialisée», Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies, a parfaitement résumé l’esprit de notre cycle de conférences 2013. Il y définissait les trois piliers qui de-vraient selon lui servir de fondement à nos sociétés: la paix et la sécurité, le développement économique mais aussi le respect de la loi et des droits hu-mains. Et il ajoutait: «Aucun dévelop-pement à long terme n’est possible sans eux. Tout le monde doit être res-pecté. Il faut prendre soin des autres et rester vigilant. Un génocide commence par l’humiliation d’une personne.»

Les conférences ont abordé différentes problématiques liées à la sécurité humaine dans le nécessaire esprit d’écoute et de souci de l’autre. Le «Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité» en a été l’un des événements marquants. Il a réuni des participants de haut niveau autour de Luc Gna-cadja, secrétaire exécutif de la Conven-tion des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, pour trois jours de discussions. Si nous venions à perdre la bataille contre la désertifica-tion, ce sont 60 millions de personnes qui pourraient être amenées à migrer de l’Afrique sub-saharienne vers l’Afrique du Nord et l’Europe d’ici à 2020!

La rencontre «Guérir les mémoires» a quant à elle mis l’accent sur les thèmes du ressentiment et de la confiance, ainsi que sur l’importance du rôle joué par la narration d’histoires, plus que par l’évocation de faits, pour apporter le changement. Ce point a été particu-lièrement souligné par le docteur Gail Christopher, responsable du vaste pro-gramme de la Fondation W. K. Kellogg pour un traitement équitable des diffé-rents groupes ethniques, la réconcilia-tion interethnique et la fin du racisme structurel aux États-Unis.

«Les enfants, acteurs de changement de la société» a été une première mondiale, en partenariat avec des organisations partageant une vision similaire, telles que Child-to-Child Trust. Intégrant de nombreux enfants, cette rencontre a traité avec eux le thème de la responsabilisation des en-fants, un besoin qui prend de plus en plus d’importance dans un monde où il n’est plus possible de les protéger du bruit et de la fureur des agressions et de la guerre, voire de les soustraire à la pression du résultat dans des socié-tés hautement compétitives.

Nous sommes extrêmement recon-naissants à nos donateurs, à nos colla-borateurs et à nos bénévoles qui ont rendu ces conférences 2013 possibles. Nous remercions tout particulière-

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EDITORIAL

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Une surprenante exposition d’architecture à Caux-ExpoDurant tout l’été, une exposition de travaux d’étudiants en architecture de l’EPFL s’est tenue dans l’espace exposition du centre de rencontres.

L’exposition a été inaugurée en grande pompe le 3 juillet par Andrew Stally-

brass, directeur de Caux-Expo, et Christoph Spreng, membre du Conseil de la Fondation CAUX-Initiatives et Chan-gement, en présence de Laurent Wehrli, syndic de Montreux récemment élu président du Grand Conseil du canton de Vaud.

Coorganisé par la fondation CAUX-Ini-tiatives et Changement, la société de dé-veloppement de Caux, le Swiss Hotel Management School (SHMS), la com-mune de Montreux et l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), cet événement public a été l’occasion de dé-voiler une maquette du mont de Caux ainsi qu’une vingtaine de plans des diffé-rents projets architecturaux.

Andrea Bassi, professeur d’architecture à l’EPFL à la tête du projet, a expliqué les plans audacieux de ses étudiants en 3ème année, qui ont planché pendant huit mois sur un projet (purement théorique!) dans le village de Caux, à proximité immédiate du Grand Hôtel et du centre de ren-contres, l’ancien Caux-Palace.

Ils devaient créer 20 000 m2 de bâtiments, comprenant des bureaux, des espaces commerciaux et des habitations. Leur

seule consigne: ne pas toucher au Grand Hôtel et au Caux-Palace. Le but du projet était d’ouvrir le débat autour d’une métro-pole lémanique, en mettant l’accent sur Caux et la riviera vaudoise. Les élèves se sont surpassés pour surmonter les difficul-tés impliquées par une construction à la montagne, sur une pente raide et inacces-sible.

Au carrefour de l’architecture et de la plani-fication urbaine, les résultats incorporant des valeurs écologiques, futuristes et de dé-veloppement durable sont surprenants, très bien conçus et souvent impressionnants. On peut notamment citer un projet imaginant une prolongation du Caux-Palace au bord de la falaise grâce à la création d’un pro-montoire gigantesque de quatorze étages.

Andrea Bassi en train d’expliquer les projets de ses élèves.

4 RAPPORT DE CAUX 2013

CAUX-EXPO

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Une source d’inspiration pour un large publicLe 30 juin, le public a été convié à assister à la traditionnelle journée officielle. Celle-ci est l’occasion d’inviter chaque année des représentants des organisations internationales à Genève, des autorités communales, cantonales et fédérales ainsi que des diplomates. Les intervenants ont partagé leur point de vue sur la gouvernance équitable.

La journée officielle des «Initiatives de Caux pour la sécurité humaine 2013»

a été ouverte par Antoine Jaulmes et Omnia Marzouk, respectivement prési-dents de la Fondation CAUX-Initiatives et Changement et d’Initiatives et Chan-gement International. Tous deux ont sou-ligné l’importance de lutter pour le chan-gement à tous les niveaux – de la base aux leaders, en commençant par soi-même. «Il faut voir loin sans pour autant négliger les petites actions du quotidien», a noté Mme Marzouk.L’ambassadeur Claude Altermatt du Dé-partement fédéral des affaires étrangères a inauguré la session plénière intitulée «Vers une gouvernance équitable». Il a rendu hommage aux efforts d’I&C de ras-sembler des personnes d’origines diverses et de les amener à dialoguer. Il a égale-ment souligné les buts communs d’I&C et de la Suisse – la promotion de la paix, de la démocratie et du respect des lois à travers le dialogue et la compréhension mutuelle. «La Suisse est fière de soutenir ce cycle de rencontres», a-t-il affirmé.Cornelio Sommaruga, président hono-raire d’I&C International et ancien pré-sident du CICR, a mis en exergue les conséquences de la globalisation et les réponses à fournir. La gouvernance équi-

table et la sécurité humaine exigent, à ce titre, une «mondialisation des responsabi-lités».Expliquant son travail au sein des Pre-mières Nations du Canada, Maggie Hodgson a rappelé le rôle de la commu-nauté dans la construction de l’identité et dans le changement individuel – les bases de la gouvernance équitable.La journée a pris fin avec l’intervention longuement applaudie de Me Moïse Nya-

rugabo, sénateur et ancien ministre de l’économie congolais. S’appuyant sur son vécu, cet ancien rebelle devenu un fervent adversaire de la corruption a illustré la manière dont la lutte contre celle-ci com-mence par soi-même. Soulignant la res-ponsabilité des Africains dans le combat pour une gouvernance équitable sur leur continent, il a néanmoins aussi rappelé à l’Occident qu’il est de sa responsabilité de leur prêter main forte.

Antoine Jaulmes et Omnia Marzouk

Claude Altermatt Me Moïse Nyarugabo Cornelio Sommaruga

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JOURNÉE OFFICIELLE

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Gouvernance équitable: un problème complexeDurant la rencontre «Gouvernance équitable», une session plénière dont l’un des thèmes portait sur la corruption a généré de nombreuses discussions.

Ekuru Aukot a dirigé le comité d’ex-perts qui a élaboré la constitution

kenyane de 2010. Celle-ci contient les qua-lités attendues chez les dirigeants poli-tiques du pays: «Cependant, sans agents du changement et de l’intégrité, il est possible que la constitution n’ait pas plus de valeur que le papier sur lequel elle est rédigée.»Il tente aujourd’hui d’impliquer les jeunes dans la politique à travers un modèle de représentation qui donne davantage de pouvoir aux 47 comtés kenyans.

Pour Shehu Sani, président du congrès des droits civils du Nigéria, la démocratie représente le fondement d’une gouver-nance intègre: «Durant trois décennies de régime militaire, nous nous sommes battus contre la dictature, a-t-il souligné. Aujourd’hui, nous œuvrons pour la trans-parence dans la gouvernance et nous fai-sons des progrès.»

Lucienne Munono, directrice d’une école en République Démocratique du Congo, a raconté sa lutte contre la corruption: «Quand j’ai refusé d’autoriser mes élèves à acheter les examinateurs, élèves et profes-

seurs m’ont suppliée de changer d’avis, a-t-elle relevé. J’ai suggéré que nous de-vrions plutôt donner des cours supplémen-taires aux élèves et nous avons eu un taux de réussite de 80 %.»

Oleksandra Baklanova a noté que la société civile peut offrir une vision politique aux dirigeants: «En Ukraine, nous avons créé le Groupe Nestor, qui rassemble des professionnels d’horizons divers.» Ce dernier a notamment contesté la stratégie de la ville de Kiev, qui se concentrait sur le tourisme. «Nous avons rappelé que la priorité devrait être les services intellectuels et créatifs qui façonnent l’environnement recherché par les touristes. Cette approche a fini par être votée en tant que stratégie de la ville.»

Lucienne Munono Oleksandra Baklanova

Réconciliation post-conflitUne discussion sur le thème de la réconciliation, qu’elle soit interethnique, religieuse ou politique, a montré le rôle essentiel que peut jouer la société civile.

La capacité à réconcilier des adversaires et à surmonter des différends repré-

sente un atout majeur pour tous ceux qui recherchent une gouvernance équitable. Selon Ashraf Ali, président du centre de

recherche FATA dans le nord du Pakistan, c’est la division entre l’État et la société qu’il faut combler: «La plupart des gens se sentent exclus de la vie politique parce qu’à leurs yeux, seules les élites en pro-

fitent.» Il est convaincu que les pays occi-dentaux pourraient contribuer à l’amélio-ration de la qualité de la gouvernance: «Si l’argent dépensé pour les attaques de drones dans la région était affecté au dé-

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GOUVERNANCE ÉQUITABLE

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En bref

La rencontre dédiée à la «Gouver-nance équitable», qui s’est déroulée du 29 juin au 3 juillet, a exploré les structures et les qualités personnelles qui favorisent une gestion éthique et inclusive. Décrite comme un «rassem-blement d’acteurs du changement» par l’un de ses organisateurs, elle a permis à des politiciens, à des repré-sentants de gouvernements, à des uni-versitaires et à bien d’autres venus de plus de 30 pays de traiter les questions de gouvernance d’un point de vue pratique.

Ashraf Ali Inderjit Bhogal

Farai Maguwu

Tadesse Meskela

Selon Farai Maguwu, directeur du Centre pour la gouvernance des res-

sources naturelles au Zimbabwe, «les lea-ders africains sont de mèche avec de puis-sants groupes hors d’Afrique afin de contrôler leurs ressources, tant et si bien que les Africains en sont privés».

Chidi Odinkalu, président de la commis-sion nationale des droits de l’homme au Nigéria, a mis l’accent sur l’accord conclu dans ce pays, qui assure que les commu-nautés touchées par l’extraction minière reçoivent un pourcentage des droits. Il a appelé chacun à s’investir pour cette clause dans les contrats.

veloppement de cette région, le soutien aux militants s’épuiserait.»

Bedan Mbugua, directeur d’une grande entreprise de médias au Kenya, a expliqué sa rencontre en 2009 avec le dirigeant d’un gang dont les membres venaient de tuer 27 personnes de sang-froid. Leur dis-cussion a profondément bouleversé le lea-der du gang, qui a ordonné à ses hommes d’arrêter ces meurtres. Une décision sur laquelle il n’est jamais revenu.

Inderjit Bhogal d’Irlande du Nord a parlé du travail du Corrymeela, une commu-nauté dédiée à la réconciliation des oppo-

Comment surmonter la «malédiction des ressources»Une session plénière a étudié la manière dont les ressources naturelles des pays en voie de développement pourraient contribuer à un réel développement.

La rencontre a également accueilli des Africains qui ont repris le contrôle de leurs ressources. Tadesse Meskela, directeur gé-néral de l’Union coopérative des cultiva-teurs de café d’Oromia, en Éthiopie, a décrit la croissance des coopératives dans son pays, qui a permis aux cultivateurs de recevoir des millions de dollars supplé-mentaires pour l’exportation de leur café.Actif en Afghanistan, Benjamin Phelan, directeur des innovations et de la techno-logie chez «Future Brilliance», a décrit son travail de formation de bijoutiers locaux. Celui-ci garantit que les pierres précieuses extraites dans le pays soient transformées en bijoux sur place, fournissant ainsi des emplois et des revenus.

Neil Buhne, directeur au Bureau de la prévention des crises et de la reconstruc-tion au PNUD, s’est penché sur les ten-sions dans la région helvétique où est basé le géant minier Glencore Xstrata. De nombreux habitants soutiennent que cer-taines taxes versées par Glencore devraient revenir aux pays souffrant des consé-quences de l’extraction de matières pre-mières. Cet exemple illustre l’opinion – croissante dans les pays occidentaux – se-lon laquelle les industries extractives exploitent les pays en voie de développe-ment. La reconnaissance de ce point de

sants: «Un traité de paix a été signé il y a quinze ans mais la réconciliation de-mande davantage de travail que la paix.

Tout comme Caux, Corrymeela offre un espace où les individus peuvent se rencon-trer et tenir des conversations difficiles.»

vue pourrait aider à réduire les conflits liés aux ressources.

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Un travail commun de guérison et de justiceLa session d’ouverture de la conférence «Guérir les mémoires» a abordé «notre rêve pour le XXIe siècle»: adopter des valeurs humanistes communes dans le travail pour la guérison et la justice.

Gail Christopher, vice-présidente pour la stratégie des programmes à

la Fondation W.K. Kellogg, a souligné le fait que le racisme est une idée fausse, ap-pelant chacun de nous à «s’engager pour changer cette conviction. Tous les êtres humains sont égaux.» Doreen Lawrence, du Stephen Lawrence Trust (Royaume-Uni), a également insisté sur ce point, donnant l’exemple du racisme institution-nel de la police britannique dans l’en-quête sur le meurtre de son fils par cinq jeunes hommes blancs en 1993. «Stephen était un jeune homme brillant, il avait un bel avenir devant lui qui lui a été volé. Ma famille et moi nous sommes battues pour que justice soit faite. Deux individus sont désormais en prison pour son

meurtre mais il a fallu presque 20 ans pour y arriver.»Lisa Jackson-Pulver de l’Université du New South Wales (Australie) a mis en évidence les disparités en matière de santé entre Blancs et aborigènes, preuve d’un racisme structurel. John Powell, de l’Ins-titut Haas pour une société équitable et inclusive, Université de Californie à Ber-

keley, a montré la manière dont le subconscient peut être influencé et mener à des politiques et des actions racistes. Raj mohan Gandhi, petit-fils et biographe du Mahatma Gandhi, a évoqué les défis de l’extrémisme religieux et a résumé la session en demandant: «Qu’exige de nous notre loyauté essentielle au genre hu-main?»Gail Christopher

Reconnaître le passéDire la vérité et guérir les blessures pour changer la société.

Neuf intervenants se sont réunis au-tour du thème de l’impact de

l’histoire raciale. John W. Franklin, du Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaine (Washington), a souligné l’importance d’avoir une plu-ralité de sources historiques sur les conflits raciaux, en particulier pendant la période de l’esclavage. «Il s’agit de connaître notre partie de l’histoire mais aussi celle des autres», a-t-il expliqué.

Ciraj Rassool, de l’Université du Cap occidental en Afrique du Sud, a noté que la «réconciliation est un discours, une histoire».

Il a mentionné l’importance du senti-ment d’appartenance mais aussi des interactions humaines, sans oublier le problème de la (dé)colonisation et de la provenance. Dans ce contexte, «la terre ne doit pas seulement être traitée

comme une propriété privée. C’est aussi un paysage, une terre avec une histoire humaine.»

Paul Komesaroff, de l ’Université de Monash à Melbourne, a parlé des Blancs et des aborigènes en Austra-lie: «La race n’existe pas mais le ra-cisme si. Nous devons nous exposer pour avoir une conversation sin-cère.»

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GUÉRIR LES MÉMOIRES

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Michael Wenger du Centre conjoint d’études politiques et économiques

de Washington a mis l’accent sur l’impor-tance de guérir les blessures liées au ra-cisme. Son intervention a été suivie d’un message transmis par le directeur général de l’ONU à Genève, Kassym-Jomart Tokayev. Il a décrit Caux comme un lieu unique, propice au dialogue intercommu-nautaire et apte à générer des solutions innovantes pour un monde meilleur.Marc Leyenberger de la Commission eu-ropéenne contre le racisme et l’intolé-rance a souligné l’existence d’une multi-tude de sites internet qui incitent à la haine raciale ainsi que le besoin de dénon-cer ces derniers. Selon lui, ce sont la tolé-rance et l’ouverture qui rendent la paix possible: «Nous devons faire taire les cris de haine et de violence de manière systé-matique. Nous ne pouvons pas tolérer l’intolérable.»

Gail Christopher, vice-présidente de la stratégie des programmes de la Fondation W. K. Kellogg, a appelé à la création d’un fonds mondial «pour la guérison du ra-cisme». La discrimination raciale nuit au progrès dans tous les secteurs de la société sur le long terme. Il est donc crucial de trouver des moyens de «faire évoluer les gens au-delà de leurs convictions profon-dément ancrées».

En bref

La rencontre «Guérir les mémoires: dépasser le racisme, chercher l’équité, créer un esprit collectif» s’est déroulée du 3 au 7 juillet. Cette rencontre organisée en colla-boration avec la Fondation W. K. Kellogg n’a pas seulement exploré les inégalités liées à l’origine et à la classe sociale dans les pays anglo-saxons mais a aussi abordé d’autres problématiques telles que la discrimination des Roms au Kosovo, les rela-tions entre l’Inde et le Pakistan au Punjab et les conséquences de la guerre civile au Tchad. Animés par un intérêt commun pour les blessures héritées du passé, les participants ont discuté de différentes manières d’aller de l’avant, sans oublier leurs origines pour autant. Un rapport complet est disponible sur www.us.iofc.org.

Une initiative globale contre la ségrégation racialeComment faire évoluer les convictions?

Ciraj Rassool

Scott Weber, directeur d’Interpeace, a mis l’accent sur l’importance de la colla-boration entre les ONG. Mireille

Mireille Fanon-Mendès-France

Fanon-Mendès-France de la Fondation Frantz Fanon, experte indépendante de l’ONU, a résumé: «Il n’y a pas de civili-

sations supérieure et inférieure. Il n’y a qu’une seule civilisation: le genre umain.»

Scott Weber

Marc Leyenberger

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Davantage d’éthique dans l’économieLa première session du «Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité» a abordé l’avenir de nos ressources et l’importance de l’éthique et des valeurs dans notre modèle économique.

Rattan Lal, professeur en science des sols et directeur du Centre pour la

gestion et le piégeage du carbone à l’Ohio State University, a fait une présentation détaillée de l’avenir des terres et des res-sources de notre planète. Plaçant tous ses espoirs dans un renouveau des valeurs, il a appelé à une gestion durable des sols et rappelé que toutes les cultures considèrent la terre comme la base de la vie.Ian Johnson, secrétaire général du Club de Rome, a quant à lui proposé de revoir

Des actions locales pour restaurer les terresDes actions de terrain efficaces ont été analysées.

Bianca Jagger, fondatrice et directrice de la Fondation Bianca Jagger pour

les droits de l’homme et ambassadrice de la campagne «Plant a pledge» de l’UICN, a notamment parlé de ladite campagne. Celle-ci a pour but d’obtenir la promesse de la part de gouvernements et de pro-priétaires fonciers de restaurer 150 mil-lions d’hectares de terres dégradées d’ici 2020, ce qui constitue la plus importante initiative de régénération au monde.Tony Rinaudo, conseiller en ressources naturelles de «World vision», a décrit son

travail de reforestation au Niger: le fait de raviver des souches d’arbres dont les racines étaient encore saines a permis de reboiser cinq millions d’hectares et d’augmenter le rendement des récoltes de manière spectaculaire. Adam Ko-niuszewski, directeur des programmes, Green Cross International, a expliqué les diverses actions environnementales entre-prises par la fondation Green Cross, telles que la destruction d’armes chimiques et de pesticides, un processus très coûteux.Adam Koniuszewski

Bianca Jagger

notre modèle économique obsolète, en commençant par une analyse approfondie de notre système de valeurs.

Bianca Jagger, présidente et fondatrice de la Fondation Bianca Jagger pour les droits de l’homme, a souligné l’impor-tance des droits de l’homme et celle de valoriser les femmes dans le cadre de la restauration des terres: «Nous ferons face ensemble ou nous tomberons ensemble.»

Cette session a fourni au public de nom-breux exemples de la manière dont la terre, la sécurité et le comportement humain sont liés.

Ian Johnson

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DIALOGUE DE CAUX SUR LA TERRE ET LA SÉCURITÉ

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Restauration des terres et monde des affairesPour qu’un projet fonctionne, il vaut mieux qu’il soit le fruit de la collaboration entre entreprises, agriculteurs et société civile.

En bref

Le «Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité», qui s’est tenu du 7 au 11 juillet, a rassemblé des participants ayant un intérêt commun pour la dé-sertification, les effets d’une mauvaise gestion des terres et la sécurité. Adop-tant une approche unique, la ren-contre s’est concentrée sur le lien entre la paix et la dégradation des sols. Divers ateliers ont en outre analysé les succès et les échecs d’initiatives visant à préserver les terres et à instaurer la confiance. La rencontre a été organi-sée par Luc Gnacadja, secrétaire exé-cutif de la Convention de l’ONU pour la lutte contre la désertification, et par Mohamed Sahnoun, président du Forum de Caux pour la sécurité humaine.

Allan Savory, biologiste exilé du Zim-babwe, agriculteur, soldat et écolo-

giste, a commencé par mettre le public au défi: alors même que nous promouvons de plus en plus une agriculture durable et de la nourriture biologique ou d’origine lo-cale, en quoi cette démarche diffère-t-elle de la manière dont vivaient nos ancêtres?Il a poursuivi sur le thème de la désertifi-cation: «Rien ne permettra de mieux construire la paix que d’inverser le proces-sus de désertification.» Selon lui, la seule manière d’y parvenir est de réintroduire Allan Savory

Terre et sécurité dans la région du Sahel

L’ambassadeur Amedou Ould Abdallah, de Mauritanie, président du Centre 4s, ancien représentant spécial des Nations Unies au Burundi, en Afrique de l’Ouest et en Somalie, a parlé des multiples menaces à la sécurité au Sahel et de la pression, due à la raréfaction des terres arables, ressentie par les populations. Il a ensuite été rejoint par un panel d’experts, qui rassemblait Ridha Bouabid, ambassadeur de la Francophonie, Luc Gnacadja, Chris Reij de l’Institut des ressources mondiales à Washington, et Ramadane Barma, secrétaire général de la Médiature de la Répu-blique, au Tchad. Aborder les préoccupations en matière de sécurité à travers la restauration des terres a semblé une approche prometteuse au vu de la situation de la région.

du bétail sur les terres arides pour repro-duire les effets des troupeaux sauvages qui y paissaient il y a plusieurs générations. «La gestion des terres se doit d’être holis-tique et non plus réductionniste», a-t-il affirmé.La discussion avec un panel d’experts ve-nus du monde des affaires ou académique s’est ensuite orientée vers la relation entre les entreprises et la restauration des terres. Les intervenants sont tombés d’accord sur l’opportunité commerciale représentée par le besoin urgent de restaurer les terres. Les

Une initiative globale sur les terres arides

Le 10 juillet, Julia Marton-Lefèvre, di-rectrice générale de l’Union interna-

tionale pour la conservation de la nature (UICN), et Luc Gnacadja, secrétaire exé-cutif de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification (CNULD), ont signé un accord de colla-boration visant à attirer l’attention du monde sur l’importance des terres arides.

Julia Marton-Lefèvre a décrit la désertifi-cation comme représentant «une menace majeure à la durabilité, à la paix et à la sécurité mondiales». Luc Gnacadja a poursuivi: «Les terres arides sont des ré-gions qui, outre une faune et une flore diversifiées, comptent aussi un tiers de la population mondiale.» En outre, elles représentent des ressources en nourriture importantes pour l’en-semble de la planète.

Avant la signature, Julia Marton-Lefèvre a planté un arbre en l’honneur du rôle joué par Luc Gnacadja à la CNULD et à Caux dans l’association des objectifs de la régénération des terres et de la sécurité.

entreprises, les agriculteurs et la société civile devraient chercher des solutions en-semble.

Luc Gnacadja et Julia Marton-Lefèvre

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Peter Brew

Comment devenir un leader dans le monde des affairesQue faut-il faire pour réussir en tant que leader intègre? C’est la question abordée par Joe Garner, ancien directeur de la HSBC UK Retail Bank, durant sa présentation interactive. Celle-ci a ouvert la rencontre «Confiance et intégrité dans une économie mondialisée».

Joe Garner a traité du thème «conduire le monde des affaires vers 2020: l’impor-

tance de la personnalité dans un monde transparent». Selon lui, la récente crise fi-nancière s’est soldée par des «pressions énormes en faveur d’un changement» dans le monde des affaires, par une érosion im-portante de la confiance, et par l’augmen-tation des scandales liés aux entreprises.

«L’Occident n’est pas le meilleur»Peter Brew du Royaume-Uni, président non-exécutif de «Trans4M», Centre pour le dévelop-pement intégral, a donné une conférence publique intitulée «Initiatives pour une nouvelle économie globale».

Peter Brew a traité de la durabilité dans l’économie globale d’aujourd’hui et

dans le monde des affaires. Il a relevé que, suite à l’émergence de l’Est, des change-ments majeurs sont survenus et que chaque secteur est confronté à ses propres problèmes.

Il a proposé des solutions aux problèmes que rencontrent les entreprises au-jourd’hui, en mettant l’accent sur le fait que «l’Occident n’est pas le meilleur». Il

a ajouté: «Nous devons injecter de la du-rabilité dans l’ADN des entreprises. Celles-ci doivent réfléchir au-delà des normes: ce n’est pas parce que quelque chose est légal que c’est juste. Nous de-vons nous mettre à faire ce qui est juste et ne plus nous considérer comme des ennemis potentiels. L’Occident ne doit plus concevoir le reste du monde comme son serviteur. Nous sommes des parte-naires qui avons besoin de travailler en-semble.»

fronter, mais que le monde du travail nous avait figés. Tant que nous gardons notre humanité, nous nous en sortons.» Pour cette raison, il est essentiel de créer des environnements de travail «où les gens peuvent être eux-mêmes, où ils peuvent être des personnes d’abord, et des ban-quiers ensuite».Ces nouvelles tendances sont, selon Joe Garner, «ici pour de bon, elles ne vont pas s’envoler». Utilisant des anecdotes person-nelles, son sens de l’humour et des études, il a illustré la manière dont des dirigeants

Joe Garner

Dans de telles conditions, comment les leaders peuvent-ils réussir? Sa solution chez HSBC a été de réunir sa nouvelle équipe: «Nous avons réalisé que nous ar-rivions à faire face aux problèmes de la vie en tant qu’êtres humains. Nous avons donc conclu que nous pouvions tout af-

peuvent agir avec intégrité en faisant confiance aux individus, un message qui a été particulièrement bien reçu par le public.

12 RAPPORT DE CAUX 2013

CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE

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En bref

Du 13 au 19 juillet, la rencontre «Confiance et intégrité dans une économie mon-dialisée» a traité de la manière d’amener davantage de justice économique et de durabilité environnementale dans l’économie actuelle. Elle a bénéficié de contribu-tions d’intervenants éminents, provenant aussi bien de la base que de grandes en-treprises. Un rapport de 32 pages est disponible sur www.cauxbusiness.org.

«On n’est jamais trop jeune pour devenir un leader»Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU et fondateur de la fondation Kofi Annan, a clôturé la rencontre. Son intervention parsemée d’humour a été suivie par une session de quarante-cinq minutes de questions-réponses très animées.

Kofi Annan a commencé son interven-tion en se réjouissant d’être de retour

à Caux après sa dernière visite en 2007. Il a ensuite exploré les défis en matière de sécurité humaine posés par l’environne-ment économique et financier actuel, qui a beaucoup évolué ces dernières années. «J’ai voyagé à travers le monde et rencontré beaucoup de monde, a-t-il noté. Les gens sont en colère, ils n’arrivent pas à payer leurs factures.» Pour lui, il faut rétablir la confiance envers les autorités.

Il a en particulier mis l’accent sur l’im-portance des jeunes pour l’avenir et sur la meilleure manière de la préparer à son rôle: «Nous leur donnons des diplômes. Ne serait-il pas mieux de leur offrir des vocations? Nous devons prendre soin des jeunes qui devront travailler pour

subvenir aux besoins des plus âgés. C’est un réel défi.» Il les a aussi encouragés à se lancer: «Ils sont déterminés à partici-per à la vie civile, à devenir des entrepre-neurs, à être des leaders. Ils ont juste besoin d’aide et de conseils. On n’est jamais trop jeune pour devenir un lea-der.»

Kofi Annan a également évoqué la situa-tion en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. «Les gens ont pris leur destin en main», a-t-il relevé. Il a néanmoins mis en garde contre l’effet de la rue, souli-gnant qu’il ne fallait pas qu’elle puisse renverser de réelles démocraties.

Concernant la Syrie, au cœur des ques-tions du public, il a relevé qu’il fallait faire attention à ce que le conflit ne

s’étende pas et a appelé à davantage d’ef-forts diplomatiques.

Il a conclu en insistant sur les trois piliers sur lesquels reposent les sociétés en bonne santé: la paix et la sécurité, le développe-ment économique ainsi que le respect de la loi et des droits humains.

Kofi Annan

Katrin Muff

Katrin Muff: «Développer l’être humain dans le leader»

Durant une session axée sur la manière dont la société civile et les personnes

peuvent conduire au changement dans leurs communautés, Katrin Muff, direc-trice de la Business school de Lausanne, a évoqué les mesures prises par son école pour promouvoir «une éducation au ma-nagement pour le monde».

Elle a parlé de l’initiative 50+20 qu’elle a lancée lors du Sommet Rio+20 en 2012, un projet qui a pour but de trouver de

nouvelles manières pour que l’éducation au management soutienne la durabilité. Elle a affirmé que les écoles ont une res-ponsabilité envers la société, celle de «dé-velopper l’être humain dans le leader, et le leader dans l’être humain». Basée sur la conviction que «le monde a besoin d’en-treprises qui sont différentes de ce qu’elles étaient», son école a adopté une approche novatrice qui, plutôt que de viser des pro-fits à court terme, favorise la planète et le bien commun.

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Promouvoir la participation des enfantsLa première rencontre «Les enfants, acteurs de changement de la société» a abordé la problématique de la participation des enfants à la société sous différents angles.

Gerison Lansdown, présidente du «Child-to-Child Trust», a ouvert la

conférence en dévoilant les éléments né-cessaires à la participation des enfants à la société, notamment le droit d’être écoutés et d’être considérés à la fois en tant qu’in-dividus et en tant qu’électeurs.

Le Suisse Jean Zermatten, fondateur et directeur de l’Institut international des droits de l’enfant, a expliqué comment la participation des enfants a changé de-puis l’introduction de la Convention internationale des droits de l’enfant en 1989: «La participation des enfants change ce que nous pensions. Les en-fants deviennent des acteurs sociaux que nous écoutons et qui influencent notre vie sociale de manière croissante.» Il a souligné l’importance «de ne pas les considérer comme des objets ou des biens mais de les reconnaître comme des individus avec des droits.» Selon lui, cette évolution a tout d’une révolution mais est loin d’être achevée: «Nous n’avons pas encore franchi le pas. Nous n’avons pas encore vraiment reconnu le

statut des enfants et j’espère que cette rencontre y contribuera.»

Jana Hainsworth, d’Eurochild, et Daniel Kropf, de la Fondation pour l’éducation universelle, ont ensuite présenté l’initiative «Learning for Well-Being». Jana

Hainsworth a noté que «pour changer la société, les adultes doivent modifier leur perception des choses. Notre travail ne consiste pas à changer les enfants afin qu’ils correspondent à nos idées mais à mettre en lumière la personnalité de chaque enfant pour l’aider à trouver sa voie.»

Daniel Kropf avec sa filleGerison Lansdown Jean Zermatten

Child-to-Child TrustChildren changing their lives

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LES ENFANTS, ACTEURS DE CHANGEMENT DE LA SOCIÉTÉ

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L’avenir de l’éducation: entre innovation, imagination et interactionDeux modèles d’éducation distincts mais pas incompatibles ont été présentés.

Marie Wernham, travailleuse interna-tionale en droits de l’enfant et

consultante pour l’UNICEF, a ouvert la discussion, se penchant sur le rôle essentiel que revêt l’éducation, tout en expliquant le concept d’«éducation sur les droits de l’en-fant» à travers une présentation illustrant les différentes étapes de l’enseignement comme les racines, les branches et les feuilles d’un arbre: «Comment la partici-pation des enfants est-elle liée aux diffé-rentes parties d’un arbre? Il s’agit d’un processus d’apprentissage, qui inclut l’ap-prentissage comme un droit, l’apprentis-sage des droits, l’apprentissage à travers les droits, et l’apprentissage pour les droits.

Enfants et adultes, nous devons construire l’arche des droits humains ensemble.»Christopher Clouder, fondateur du Conseil européen pour l’éducation Steiner Waldorf, a poursuivi avec l’enseignement et la manière de l’améliorer. Citant le «Pe-tit Prince» d’Antoine de Saint-Exupéry, il a parlé d’une approche plus rêvée et ima-ginative des pratiques éducationnelles. Il a souligné l’importance de la créativité de l’éducation et des méthodes d’apprentis-sage alternatives. Selon lui, «il n’y a pas de recette. Tout est en nous. Nous passons nos vies à apprendre les uns des autres.» Il a conclu en insistant sur le rôle de sociali-sation des écoles et l’importance d’incor-

porer de la spiritualité, de l’émotion et de l’amour dans nos modèles d’éducation.

Ateliers pour les enfants: favoriser la participationTandis que les adultes participaient aux sessions plénières de la rencontre, les enfants avaient droit à leurs propres ateliers.

Anna Bondarenko, travailleuse sociale pour «Foundations for Freedom» en

Europe de l’Est, faisait partie de l’équipe organisatrice de ces ateliers. Dans le groupe qu’elle a animé, quinze enfants provenant de dix pays, parlant six langues différentes et âgés de 6 à 10 ans, se sont retrouvés chaque matin. À travers des jeux, du théâtre et du dessin, les sujets des sessions plénières ont été discutés avec les enfants, dont la sagesse a souvent surpris les adultes. «Parfois, on se dit «waouh!» quand on les entend», raconte Anna Bondarenko en souriant. Par exemple, le jour où le thème

de la santé a été abordé, un garçon de neuf ans a affirmé que «pour être en bonne santé, il faut être honnête. Si on n’est pas honnête, on se sent coupable, et on le sent dans notre corps: on n’a pas faim, on de-vient déprimé. Se sentir coupable, ça af-fecte notre corps et notre santé.»Les enfants ont eu l’occasion de partager leurs idées avec les adultes dans des groupes de discussion. Anna Bondarenko s’est dé-clarée très satisfaite des résultats de ces échanges. Cependant, elle a avoué qu’«en tant qu’adultes, nous avons beaucoup plus appris des enfants qu’ils n’ont appris de

En bref

Du 24 au 30 juillet, Initiatives et Changement et «The Child-to-Child Trust» ont coorganisé pour la pre-mière fois la rencontre «Les enfants, acteurs de changement de la société». Les jeunes ont été activement impli-qués puisqu’une soixantaine d’enfants et d’adolescents ont participé à la ren-contre. Les participants ont exploré la manière de promouvoir la participa-tion des enfants à la société dans des domaines tels que l’éducation ou la reconstruction post-conflit à la fois dans des sessions plénières, des ateliers séparés et dans les discussions de groupes rassemblant adultes et enfants.

Marie WernhamChristopher Clouder

nous. Si on est prêt à réellement écouter les enfants, on réalise qu’il y a beaucoup de choses qu’ils savent déjà.»

Children changing their lives

«Nous devons écouter les enfants!»

Les questions liées à la santé des en-fants étaient au cœur d’une des ses-sions plénières. Sir Albert Ayns-ley-Green, premier commissaire des enfants au Royaume-Uni, a mis l’ac-cent sur l’importance de les écouter. «Leurs besoins en matière de santé sont sidérants», a-t-il expliqué à propos des enfants physiquement handicapés. Il a également cité des statistiques affli-geantes mais vraies: un enfant perd un parent toutes les 22 minutes en moyenne au Royaume-Uni. Il est es-sentiel pour eux d’avoir quelqu’un à qui parler dans cette épreuve sous peine de sombrer dans la dépression ou de se sentir exclus à l’école.

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Au cœur de la résilienceCette année, la rencontre «Apprendre à vivre dans un monde multiculturel» était davantage interactive et participative comme l’a montré la session plénière sur le thème: «Comment construire des communautés résilientes?»

Nassima Aboun, psychologue algé-rienne et belge qui avait perdu son

emploi et tout ce qu’elle possédait, a par-tagé son expérience de résiliente: «J’ai dû repartir à zéro et surmonter mes pro-blèmes petit à petit. J’ai commencé avec moi-même.»

Hiroshi Ishida, professeur à l’«Institute of Business and Accounting» à l’Université Kawansei Gakuim, au Japon, a analysé ce qu’un tsunami représente pour les Japo-nais: «Les gens cherchent un sens aux dé-sastres: survivre pour raconter leur vécu

aux générations suivantes et leur per-mettre d’apprendre de leurs erreurs.»

Glenda Eoyang, fondatrice et directrice générale du «Human systems dynamics institute», a expliqué la façon dont le pro-cessus de construction communautaire se déroule «grâce à l’action adaptative. Lorsque nous avons des problèmes, la ré-flexion autour des questions «Quoi?», «Et alors?» et «Et maintenant?» est au cœur de la résilience.» Ses propos ont été illustrés par un jeu, le challenge du «marshmal-low», qui a enthousiasmé les participants.

Il s’agissait de construire la plus haute tour possible en utilisant 20 spaghettis, un mètre de ruban, un mètre de ficelle et un marshmallow.

Chaque groupe en a tiré des leçons diffé-rentes mais la même conclusion: c’est grâce aux différences entre les individus qu’un objectif commun a pu être atteint.

Construire la confiance à travers les générations Deux études de cas ont été présentées pendant une session plénière.

La première étude de cas a été présen-tée par Marcel Obst et Rodrigo

Araneda (Xarxa Anti-rumeurs), de Barce-lone. Leur organisation travaille à réduire les préjugés contre les communautés mi-grantes à Barcelone, y compris les per-sonnes ayant quitté leur pays à cause de

leurs convictions religieuses, culturelles ou encore de leur orientation sexuelle. L’étude de cas s’est concentrée sur l’his-toire d’un jeune homme de Géorgie ayant fui son pays en raison de son homosexua-lité. En arrivant en Espagne, il a reçu l’aide de membres de l’organisation, qui

lui ont permis de se sentir à l’aise et ac-cepté par les autres.

La deuxième étude de cas est celle de Seren Dalkiran («Energized earth network»), ori-ginaire de Turquie mais née et élevée aux Pays-Bas. Dans les quartiers défavorisés, le

16 RAPPORT DE CAUX 2013

APPRENDRE À VIVRE DANS UN MONDE MULTICULTUREL

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En bref

Du 1er au 6 août, les participants à la rencontre «Apprendre à vivre dans un monde multiculturel», qui avait pour thème cette année la confiance inter-générationnelle, ont eu l’occasion de tester un nouveau format. Les allocu-tions d’intervenants ont été abandon-nées. Ce sont les connaissances et les échanges des participants qui ont été au cœur de la rencontre. Un accent particulier a été mis sur les discus-sions de groupes et les exercices visant à renforcer la confiance entre les cultures, les communautés et les gé-nérations, tout en fournissant des clés pour agir aux personnes présentes.

«La diversité représente une richesse»Une des matinées a été dédiée au «pouvoir de la diversité».

Fatma Wakil, un jeune membre de l’équipe de la conférence, originaire

d’Afghanistan mais ayant grandi aux Pays-Bas, a partagé son expérience de vie dans ces deux pays ainsi que son senti-ment de manque d’appartenance: «Je me sentais trop hollandaise en Afghanistan et trop afghane aux Pays-Bas.» D’après elle, les personnes aux origines multiples ont en revanche la capacité de construire

des ponts entre les différentes cultures et sociétés.À travers une série d’exercices, les partici-pants ont ensuite débattu de la valeur et des difficultés potentielles représentées par la diversité. La majorité d’entre eux ont conclu que «la diversité représente une ri-chesse». Pour éviter que la diversité ne devienne une source de conflit, davantage d’occasions d’«apprendre à vivre dans un

multiculturalisme et l’intégration étaient alors des concepts inconnus et les immi-grants se sentaient mis à l’écart – comme c’est souvent le cas lorsqu’on est différent. Plus tard, elle s’est investie en politique, fai-sant un atout de ses origines. «La diversité

monde multiculturel» sont néanmoins né-cessaires. Glenda Eoyang, fondatrice et directrice générale du «Human systems dynamics institute», a souligné qu’il était crucial non seulement de reconnaître les différences mais aussi de tisser des liens entre elles: «Transformez les jugements de valeur en curiosité, les conflits en une ex-ploration commune et les a priori en ré-flexion personnelle.»

n’est pas un handicap, c’est une force indis-pensable, a-t-elle souligné. Pour moi, elle constitue une source d’enrichissement in-croyable.» Selon elle, nous ne devrions pas oublier ou jeter le discrédit sur les actions des générations précédentes mais travailler

sur cet héritage pour changer les choses.Les participants n’ont pas seulement écouté ces témoignages, ils ont échangé leurs réflexions à ce sujet en groupe, sous la forme d’une chanson, d’une scène de théâtre ou encore d’un dessin.

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«Les vrais amis nous disent la vé-rité mais avec amour», a expli-

qué Graham Turner. Même s’il aurait souhaité davantage d’amour dans une critique exprimée par un ami, celle-ci l’a conduit à expérimenter le silence pour la première fois à l’âge de 24 ans. Pendant 15 minutes, il a réfléchi à ce qu’il avait fait dans sa vie, se rendant compte de choses dont il aurait dû s’ex-cuser.

Avec les années, il s’est concentré sur sa carrière, oubliant cet épisode. Il s’est toutefois remis à réfléchir au sujet du silence, réalisant que la vie qu’il menait était en désaccord avec ses valeurs. Obéissant à une «voix intérieure», il a utilisé ses économies pour réparer des actes qu’il regrettait.

Plus tard, Graham Turner s’est attelé à l’écriture d’un livre, «Le pouvoir du silence», paru récemment. Ses re-cherches l’ont amené à faire de nom-breuses rencontres, que ce soit dans un monastère en Égypte, en prison avec un homme qui avait tué un ami et dont les séances de méditation ont changé la vie,

ou encore avec un prêtre trappiste dans le Colorado.

Comme l’a constaté l’auteur, «de nom-breuses personnes en Occident craignent le silence. C’est pourtant un centre d’intérêt pour un nombre

Le silence est d’orInterviewé par Andrew Stallybrass, directeur de Caux Edition, Graham Turner, auteur et journaliste, s’est exprimé sur le pouvoir du silence devant une audience captivée. Cette session plénière a ouvert l’événement «Aux sources de l’inspiration».

Andrew Stallybrass et Graham Turner

La Charte de la compassion

L’une des sessions plénières a été dé-diée à la Charte de la compassion, créée par la théologienne britannique Karen Armstrong. Au cœur de la charte, la règle d’or encourage les in-dividus à «traiter les autres comme on aimerait être traité».La compassion étant universelle, cha-cun peut agir selon les principes de la charte – «travailler sans relâche pour soulager les souffrances de nos pro-chains et toujours traiter chacun, sans exception, avec justice, équité et res-pect».La charte stipule en outre que «la compassion représente la voie vers la compréhension et est indispensable à la création d’une économie juste et de la paix dans une communauté».

important d’individus: les musiciens considèrent que le silence est aussi im-portant que les notes qui sont jouées.» Il a encouragé le public à considérer le silence comme une ressource et à s’ac-corder des moments de paix et de ré-flexion.

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AUX SOURCES DE L’INSPIRATION

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Partager les expériences et l’inspirationL’avant-dernière session plénière s’est concentrée sur des histoires personnelles. La session finale, elle, a recueilli le feedback des participants.

Durant la première session, Mayumi Matsushita du Japon a partagé son

expérience de bénévolat après le tsunami ayant eu lieu dans son pays. Elle a souligné que «si nous le voulons, nous sommes tous capables de faire une différence». Au Japon, cela s’est traduit par plusieurs exemples d’aide humanitaire qui ont bien fonctionné. Le groupe de Mayumi s’est notamment

concentré sur la reconstruction et la remise en état de maisons dévastées. Elle a donné l’exemple d’une exploitation agricole re-construite afin de permettre au fermier de continuer à cultiver ses légumes.Une autre activité consistait à distribuer des provisions ainsi qu’à organiser des pauses thé dans des foyers temporaires des régions les plus sinistrées. Cela représentait le moyen de ramener le sourire sur les vi-sages des plus tristes, ceux qui avaient perdu leurs possessions, leurs maisons et, dans certains cas, des membres de leur fa-mille et des amis. Mayumi a conclu en soulignant que malgré tout le travail à faire, les Japonais n’abandonnent jamais. La dernière session plénière a résumé l’es-prit de cette rencontre, axée sur les partici-pants – sur leurs expériences et leur inspi-ration – afin de forger son contenu. Parmi les nombreux feedbacks, un jeune partici-

En bref

L’événement «Aux sources de l’inspi-ration» (7 au 12 août) a offert aux participants l’opportunité de partager leurs expériences et leurs sources d’inspiration (que ce soit une expé-rience spirituelle, artistique, scienti-fique, l’influence d’une autre per-sonne ou encore d’un événement mondial …). Le but de cet événement était de permettre aux participants d’élargir leur horizon, de renforcer leur engagement et de se renouveler. Le format était très interactif.

pant de Londres a expliqué qu’il s’était senti «connecté à cet événement».

Mayumi Matsushita

Chaque après-midi a été l’occasion pour les participants de choisir

parmi un éventail d’ateliers et de discus-sions. Ces ateliers ont fourni un espace propice aux rencontres, en plus de per-mettre aux participants venus du monde entier d’exprimer leur créativité, de déve-lopper des compétences nouvelles et de faire des expériences inédites.Deux soirées ont fait renaître la grande tradition du théâtre à Caux: le conte spi-rituel «La légende du quatrième roi», avec John Locke, et une adaptation moderne de quelques scènes de Shakespeare par la troupe «Intermission Youth Theatre» de Londres.

Trouver l’inspiration dans des ateliers et au théâtre

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CAUX-Initiatives et ChangementCase postale 3909CH-6002 LucerneE-mail : [email protected] : www.caux.chTél. : +41 41 310 12 61Fax : +41 41 311 22 14

Initiatives et Changement International1, rue de Varembé, Case postale 3CH-1211 Genève 20E-mail : [email protected] : www.iofc.orgTél. : +41 22 749 16 20Fax : +41 22 733 02 67

Quelques chiffres

• 1451 participants

• 109 enfants et adolescents (jusqu’à 17 ans)

• 102 nationalités

• 13’866 nuitées

• 9,6 nuitées en moyenne

• y compris 71 «interns» (+ équipe)

• y.c. 29 «Caux Scholars» (+ équipe)

• y.c. 32 «Caux Artists» (+ équipe)

• y.c. 125 bénévoles

Rencontres internationales de Caux 2014Facteur humain et changement global

30 juin–4 juilletDialogue de Caux sur la terre et la sécurité Enrayer le cercle vicieux qui lie pauvreté, conflit et désertification

5–10 juilletConfiance et intégrité dans une économie mondialisée Donner un sens à l’économie, inspirer les initiatives pour une prospérité durable

12–17 juilletGouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaineStructures et qualités personnelles favorisant une gouvernance éthique et inclusive

20–24 juilletAux sources de l’inspiration Partager l’inspiration qui façonne nos vies

26 juillet–1er aoûtLes enfants, acteurs de changement de la société Les jeunes, engagés en faveur du changement

3–8 aoûtVivre dans un monde multiculturel Innover et agir pour une meilleure cohésion sociale

10–13 aoûtForum international des artisans de la paix Changement personnel et changement structurel global