Rencontre avec Théo RADONDY -...

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Rencontre avec Théo RADONDY Théo est qualifié pour les championnats du monde universitaires 2018 (WUOC), du 17 au 21 juillet en Finlande. En 2017, il a participé aux championnats du monde juniors 2017 (JWOC), en Finlande et à trois épreuves de coupe d’Europe des jeunes (JEC), en Autriche. Sprint des JWOC, en Finlande, en 2017 Théo est étudiant à l’INSA Lyon, en troisième année. Bonjour Théo, merci d’accepter de répondre à ces quelques questions ! Elles sont destinées à te faire connaître et comprendre davantage le milieu de la CO de haut niveau, notamment et surtout par les étudiants et orienteurs qui ne sont pas comme toi, sportif de haut niveau.

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Rencontre avec Théo RADONDY

Théo est qualifié pour les championnats du monde universitaires 2018 (WUOC), du 17 au 21 juillet en

Finlande.

En 2017, il a participé aux championnats du monde juniors 2017 (JWOC), en Finlande et à trois épreuves de

coupe d’Europe des jeunes (JEC), en Autriche.

Sprint des JWOC, en Finlande, en 2017

Théo est étudiant à l’INSA Lyon, en troisième année.

Bonjour Théo, merci d’accepter de répondre à ces quelques questions !

Elles sont destinées à te faire connaître et comprendre davantage le milieu de la CO de haut niveau,

notamment et surtout par les étudiants et orienteurs qui ne sont pas comme toi, sportif de haut niveau.

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Contrairement à la majorité des orienteurs sélectionnés pour les WUOC à venir, tu n’as pas participé aux championnats d’Europe des jeunes (EYOC) par le passé : tes premières courses internationales sont arrivées plus

tard, avec les JWOC.

NB : Dans le groupe des 10 sélectionnés, seule Cécile est dans le même cas que toi, mais en ce qui la concerne, cela peut

s’expliquer par le fait qu’elle a débuté la CO à 15 ans.

Comment l’expliquer, alors que tu as pris ta première licence à 11 ans, c’est-à-dire assez jeune ?

As-tu mis davantage de temps à progresser, et peut-on parler d’une éclosion tardive, ou bien est-ce plutôt lié

au fait que tu pratiquais également la natation ?

La date de ma première licence est un peu trompeuse en effet. J'étais déjà présent aux EOC au Danemark, en

2004, à 7 ans, avec le club pour encourager Philippe ADAMSKI. Je me suis vraiment licencié en arrivant au

collège, pour pouvoir faire les championnats de France des clubs (CFC) et les stages du club, parfois.

C'est fou tout ce qu'on peut trouver sur internet ! Effectivement, j’ai fait 8 ans de natation, avec au meilleur de

mon niveau quatre entraînements hebdomadaires. Cela laisse peu de temps pour faire autre chose ! Durant le

collège, je n’ai donc fait pratiquement de la CO que dans le cadre de l'UNSS. Puis, progressivement, en 3ème

surtout, ça a fait la bascule, moins de natation pour faire plus de CO.

La suite est simple, je suis parti au lycée Châtelet de Douai, en section sportive CO. Mon niveau en CO a bien

augmenté lors des cinq dernières années (de la 1ère

jusqu'à mes premiers JWOC l'année dernière.)

Eh oui, internet laisse beaucoup de traces !

Cela permet par exemple de savoir que Théo nageait le 100m nage libre en 1’02’’64, à 14 ans.

Tu es licencié au TA Douai (TAD).

https://www.facebook.com/tad5907/

http://www.tadouai.fr/accueil.html

C’est un club très dynamique : on sait par exemple que le principal problème de votre club est de trouver un

hébergement suffisamment grand pour héberger tout le monde, quand vous vous déplacez ! Un mot sur l’ambiance dans ton club, qui semble assez conviviale ?

On ne peut pas faire plus convivial !

Petite photo de groupe du TA Douai, aux CFC 2018, en avril dernier.

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Mais les terrains de ta région d’origine ne sont pas forcément les plus techniques. Est-ce que cela nécessite un

travail technique plus important, pour atteindre le niveau de jeunes orienteurs qui ont grandi dans d’autres régions plus propices ?

Ils ne sont peut-être pas les plus techniques mais je ne connais pas beaucoup de terrains où il faut autant se

battre pour finir une course... Entre les ronces, les fougères, l'eau, le mauvais temps et j'en passe, cela forge un

mental ! Plus sérieusement, il n’y a pas de secret : pour atteindre un bon niveau en CO partout, il faut voir tous les

types de terrain. Je pense que c'est valable quelle que soit la région d'origine.

Tu as remporté, en 2013, le championnat de France UNSS Excellence, avec le Lycée Albert Châtelet. Quel

souvenir en gardes-tu ?

Tu faisais partie de la section sportive course d’orientation du Lycée : peux-tu nous dire comment elle

fonctionne et citer quelques autres orienteurs qui l’auraient aussi fréquentée ?

As-tu découvert la CO grâce à cette structure ?

Clairement, c'est un super souvenir ! Il était vraiment important pour nous ce titre. L'équipe était composée de

Kurtys GROSSI, Xavier DUBOIS, Louis HALTZ et moi. J'étais en classe de seconde et à la section sportive depuis

le début d'année. Cela a été bien chaud pour être sélectionné dans le quatuor qui irait aux France : il y avait une

sacrée densité du même niveau.

La section sportive propose trois entraînements hebdomadaire : le mardi après-midi, en forêt ou en parc

l'hiver avec du travail plus physique, le mercredi après-midi dans le cadre de l'UNSS et le jeudi soir, par le biais de

l'entraînement du TAD.

Il y a une grosse partie du club qui est passée par le lycée Châtelet, pour certains avant même que la section

existe... Philippe ADAMSKI, Benjamin LEPOUTRE, Rémi DUBOIS, Laurine LOTERIE, Philippe et François

JOLY... Je ne peux pas citer tout le monde mais pour donner une idée, nos deux premières équipes hommes au

Critérium National des Equipes (CNE) sont à peu près entièrement composées d'ex-Châtelésiens.

Mais c’est mon père, qui pratique la CO depuis 2003, qui m’a fait découvrir la CO.

Tu es étudiant à l’INSA Lyon. Peux-tu déjà nous dire ce sur quoi ces études devraient déboucher ?

Je viens de finir ma 3ème

année et donc la prépa intégrée et je passe en cycle ingénieur spécialité génie

mécanique. Dans quatre ans, si tout va bien, j'aurais un diplôme d'ingénieur en génie mécanique.

Tu as déjà participé à trois championnats de France universitaires (CFU), sur trois possibles, te classant 6ème

en

2016 près de Poitiers, 5ème

en 2017 près du Val Joly, dans le Nord. En mai dernier, près de Lyon, tu as réalisé une

très belle performance : 3ème

de la longue distance, derrière Lucas BASSET et Loïc CAPBERN.

Avais-tu fais de cette course un objectif prioritaire cette année, dans l’optique de la qualification pour les

WUOC ?

J'ai été blessé presque tout l'hiver, de décembre à mars, en raison d'une inflammation d’un cartilage du

genou : c'était donc compliqué d'arriver entraîné aux sélections en avril. Le CFU était donc ma dernière carte

pour pouvoir me qualifier aux WUOC. Cela faisait partie de mes gros objectifs de l'année.

Que penses-tu de ce week-end de CO universitaire ? Y participes avec plaisir, comme auparavant tu prenais

part aux compétitions UNSS ?

C'est toujours un bon week-end : on part de l'INSA entre potes, parfois à l'autre bout de la France, comme

l'année dernière au Val Joly, et on se marre bien. Cela reste intéressant techniquement en général. C'est aussi pas

mal de voir d'autres étudiants, je trouve cela même un peu dommage que cela n’attire pas plus de monde...

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L’an passé, tu as donc participé aux JWOC en Finlande. Cette expérience internationale sur des terrains

finlandais pourrait s’avérer précieuse en vue des WUOC ? Qu’as-tu retenu de ces terrains qui te fera encore mieux

appréhender les courses qui t’attendent ?

Peut-être as-tu aussi couru à d’autres occasions en Finlande ?

Globalement c'est un terrain où la boussole est primordiale. Le but c'est de prendre des éléments très

remarquables et courir le plus droit possible dessus. Je me souviens d’avoir eu du mal à comprendre la

cartographie de la végétation, notamment parce que c'est la vitesse de course qui est notée, donc parfois la carte

était verte alors que de loin on pouvait voir une zone découverte, ou alors la visibilité changeait mais rien sur la

carte : cela m'avait perturbé.

On avait fait un stage de préparation, en Finlande, pour les JWOC et je suis allé deux fois courir la Jukola :

en 2013 et cette année.

A gauche, moyenne distance des JWOC 2017.

A droite, Jukola 2018 : Théo, premier relayeur avec son club suédois OK Hällen, rentre 35ème

du départ en masse, sur

plus de 1800 concurrents !

Es-tu, comme de nombreux autres orienteurs de haut niveau, licencié dans un club étranger ?

Oui, depuis cette année seulement. Le club s'appelle OK Hällen, il est basé à Stigtomta en Suède (à 1h 30 à

l'ouest de Stockholm). Ils sont vraiment sympas et arrangeants là-bas, et cela permet de courir les grands relais

ou de faire des stages d'entraînements en Suède.

http://www.okhallen.se/

Venons-en aux WUOC : à deux semaines de l’évènement, quand on y est presque, après de long mois de préparation, on doit n’avoir plus qu’une envie : y aller et être enfin au départ de la première épreuve !

Il faut pourtant encore bien gérer les derniers jours, physiquement, mentalement…

Peux-tu nous dire quel sera le programme de ta dernière semaine avant les WUOC ?

Lundi 9 : petite séance de musculation légère et de gainage (environ 1h)

Mardi 10 : séance d'intense courte avec des efforts qui ne dépasseront pas 2 minutes (environ 1h)

Mercredi 11 : repos

Jeudi 12 : sortie vélo pour faire tourner les jambes (1h30)

Vendredi 13 : repos

Samedi 14 : dernière séance de CO avant le départ, une MD à allure course avec un travail de boussole

Dimanche 15 : c'est le départ !

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Lors des grandes courses internationales auxquelles tu as participé, en 2017, on remarque que les meilleurs

résultats que tu y as obtenus sont sur le format sprint (14ème

aux JWOC, même si ce résultat reste une frustration

après un excellent départ, 15ème

à la JEC).

Par contre, depuis le début de l’année, tu as davantage performé sur des moyennes ou longues distances,

tandis que tu as semblé moins en vue (tout est relatif évidemment !) sur le format sprint (sélections à Dijon puis à

Brive).

Les courses de Théo classées au CN : http://cn.ffcorientation.fr/cn/22370/?specialite=Ped

Lors des WUOC, tu seras au départ du sprint, de la moyenne distance et du relais. Finalement, sur laquelle des

épreuves auras-tu le plus d’ambitions ?

Déjà, il faut prendre les résultats de certaines courses avec des pincettes, car les coureurs n’y sont pas

forcément au top de leur forme ou pas vraiment concentrés, ce qui peut donner des résultats trompeurs.

Comme expliqué précédemment, ayant été blessé presque tout l'hiver, il était compliqué d'arriver entraîné aux

sélections en avril.

Et puis, l’an passé, les JWOC ont été laborieux pour moi, surtout en forêt où j'ai complètement paniqué. Je ne

crois pas que ce soit mon réel niveau, enfin j'espère !

Du coup pour répondre à la question, il y a juste des bonnes et des mauvaises courses, je ne suis pas toujours

très régulier et je ne place pas forcément les bonnes courses au bon moment... Tout cela reste un problème de

préparation mentale.

Aux WUOC, je vais donner le meilleur sur les 3 formats ! Mais j'ai une petite revanche à prendre sur le

sprint...

Relais de la JEC, en 2017, en Autriche.

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Quels sont tes points forts en course, et aussi les points sur lesquels tu t’appliques encore à progresser ?

Mes points forts en course sont la planification et la boussole, je sais toujours ce que je veux faire : le plus

gros problème reste de le réaliser. J'ai des grosses lacunes au niveau mental, même si j'ai bien progressé.

Sur la fiche que la FFCO t’a consacrée, tu évoques Killian JORNET. Es-tu attiré par les courses de type trail ?

Envisages-tu une après carrière d’orienteur comme François GONON, qui brille sur certains trails ?

http://www.ffcorientation.fr/media/cms_page_media/5571/RADONDY%20Th%C3%A9o%20(fiche%20sportif%202016).pdf

Je trouve que le trail est ce qui se rapproche le plus de ce qu'on fait en CO, au niveau physique. Si j'arrête la

CO, c'est sûr que j'en ferais quelques uns, pour essayer...

Tu mentionnes aussi la pétanque subaquatique ! Comment boit-on le pastis dans cette discipline ?

Est-ce avec le TA Douai que tu la pratiques ?

J'ai rempli cela il y a longtemps... Je me trouvais drôle, c'est peut-être le pire. J'avais vu quelque chose à

propos de compétitions de baby-foot subaquatique, il fallait que je trouve un autre sport insolite !

Le centre d’hébergement des orienteurs, à Kuortane, pendant les WUOC, jouxte un lac (en Finlande, le

contraire aurait été surprenant) : Kuortaneenjärvi. Aura-t-on le plaisir d’assister à une petite démonstration de nage libre ou de pétanque subaquatique ?

Plus sérieusement, t’arrive-t-il d’effectuer une séance de natation pour récupérer en douceur musculairement

en douceur, après des séances de CO traumatisantes ?

Pour la pétanque subaquatique, il faudrait que je ramène mes boules mais ça pèse lourd dans la soute… une

prochaine fois ! J'essaye d'aller nager parfois, mais il faut du temps et surtout de la motivation, même si je suis

persuadé qu'il n'y a pas moins traumatisant comme sport pour récupérer, travailler la respiration ou faire du

renforcement global.

Peux-tu nous faire sourire avec un souvenir malheureux en CO ?

Quand j'avais 7 ans, au Danemark, je partais faire les jalonnés tout seul, c'était une grande fierté, même si

mes parents me suivaient de loin... En rentrant en France, j'ai voulu en refaire un tout seul mais qui était moins

bien jalonné. Au final, perdu au milieu de la forêt, j’ai été raccompagné par un coureur au départ, puis je n’ai pas

fait du tout de CO pendant deux ou trois ans, avant de reprendre en UNSS. Traumatisé.

Ouf, il n’y a pas de jalonné prévu pendant les WUOC !

Sinon je suis vice champion du monde junior 2017 de demi-sprint. Je ne pense pas avoir besoin de rajouter

des informations.

Merci Théo ! Bonne fin de préparation pour les championnats du monde universitaires !