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Page 1 of 26 Conférence Centre Sahel : Relever les défis humanitaires dans une perspective à long terme Burkina Faso, Mali, Niger Co-organisée par l’Allemagne, le Danemark, l’Union Européenne et l’Organisation des Nations Unies Services sociaux de base : Redéploiement efficace et pérenne des services sociaux de base (au sens large incluant la santé et la nutrition, l’éducation, la sécurité alimentaire et la protection sociale, l’accès à l’eau…) dans les zones directement et indirectement affectées par l’insécurité et les conflits. Niger | Note du groupe 1 |14 Août 2020

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Conférence Centre Sahel :

Relever les défis humanitaires dans une perspective à long terme

Burkina Faso, Mali, Niger

Co-organisée par l’Allemagne, le Danemark, l’Union Européenne et l’Organisation des Nations Unies

Services sociaux de base :

Redéploiement efficace et pérenne des services sociaux de base (au sens large incluant la

santé et la nutrition, l’éducation, la sécurité alimentaire et la protection sociale, l’accès à

l’eau…) dans les zones directement et indirectement affectées par l’insécurité et les conflits.

Niger | Note du groupe 1 |14 Août 2020

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Sommaire

PARTIE 01. SUPERPOSITION DE CRISES STRUCTURELLES AGGRAVEES PAR UN CONTEXTE SECURITAIRE

DEGRADE DANS LES ZONES TRANSFRONTALIERES………………………………………………………………………............P4-5

Populations impactées par les catastrophes en 2020……………………………………………………………….……………..P5

Les zones et populations impactées…………………………………………………........................................................P6

Impacts sur les services sociaux de base……………………………………………………………………………….................…P6

Dans le domaine de la santé…………………………………………………………………………………………………….………………….P7

Dans le domaine de l’éducation…………………………………………………………………………………………………………………..P8

Dans le domaine de l’eau et l’assainissement………………………………………………………………………………………………P9

Dans le domaine de la protection de l’enfance…………………………………………………………………………………………...P9

Dans le domaine alimentaire………………………………………………………………………………………………………………….……P9

Partie 02- CONTEXTE - DIAGNOSTIC ARGUMENTE ……………………………………..………………………………….…P11

I. Les obstacles principaux au maintien ou au redéploiement des services sociaux de base…………………..P11

1. Déficit structurel de couverture des services sociaux de base dans les zones rurales…………………..……….P11

Déficit de la demande…………………………………………………..................................…………………………..…………..P12

2. Déficit de financement………………………………………….................…………….………………………………………………..P12

3. Déploiement insuffisant du personnel technique des services publiques……………………...........................P13

4. Planification dans les services sociaux de base limitée à une logique de développement, sans prise en

compte des risques et des urgences..........................................................................................................P13

5. Absence de politique d’accueil et d’installation des IDPs………………………....................................…………..P13

6. Faibles systèmes d’information aptes à relever les besoins dans les zones affectées par les crises……...P13

7. Coordination insuffisante entre acteurs humanitaires et de développement……………………………………....P14

8. Sécurité et accès humanitaires……………………………………………………………………………………………………………..P14

II. Redéploiement efficace et pérenne des services sociaux de base qui bénéficie de différentes opportunités

qui constituent des facteurs favorables………………………………..………………….....................……………………P14

Dans le secteur EHA………………………………………………………………………………………………………………………………...…P14

Dans le secteur de la santé……………………………………………………………………………………………………………………...….P15

Dans le secteur de la nutrition…………………………………………………………………………………………………………….…..….P15

Dans le secteur de l’éducation………………………………………………………………………………………………………….…..……P16

Dans le secteur de la protection de l’enfance………………………………………………………………………………….……..…..P16

Dans le secteur de la sécurité alimentaire……………………………………………………………………………………….……..…..P16

III. Préconditions pour le redéploiement efficace et pérenne des services sociaux de base dans les zones directement et indirectement affectées par l’insécurité et les conflits : …………………..…P19

1. Assurer la sécurité et l’accès favorables à un redéploiement et maintenir des services sociaux de base dans

les zones affectées et impactées par l’insécurité et les crises (cf. Groupe 2) …………………………………..…….P19

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2. Renforcer le leadership de l’Etat dans la coordination et le déploiement des services sociaux de

base……………………………………………………………………………………………………………………………………………………...P19

3. Accroitre les financements à travers le budget national et des financements innovants flexibles pour

couvrir les besoins des populations dans les zones fragiles ………………………………………………….……………….P19

4. Redynamisation du comité de Haut Niveau Nexus Humanitaire-développement pour la mise en œuvre du

nexus humanitaire-développement dans les zones fragiles ………………………….....................…………………..P20

5. Renforcement et investissement dans le rôle des collectivités territoriales et des communautés….….….P20

IV. Les responsabilités des divers acteurs ……………………………………………………………………………...….P20

1. Pour le Gouvernement et ses services techniques : …………………………………………………………………….......….P20

2. Pour les bailleurs de fonds (humanitaires et de développement) :………………………………………………….…....P21

3. Pour les acteurs des Collectivités Territoriales et communautaires :…………………………………………....…….…P22

4. Pour les organisations des Nations Unies, les acteurs humanitaires et de développement :……………....…P22

V. Eléments de la Feuille de route reprenant les principales étapes et réalisations attendues …..P23

Pour le secteur de l’eau l’hygiene et l’assainissement……………………………………………………………………………….…P23

Pour le secteur de la santé………………………………………………………………………………………………………………..………...P24

Pour la nutrition…………………………………………………………………………………………………………………...........................P24

Pour le secteur éducatif………………………………………………………………………………………………………………………..……..P24

En matière de protection de l’enfance…………………………………………………………………………………………………..….…P25

Dans le domaine de la sécurité alimentaire………………………………………………………………………………………..……….P25

Renforcement des systèmes d’alerte précoce et méthodes disponibles :……………………………………..…………….P26

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PARTIE 01. UNE SUPERPOSITION DE CRISES STRUCTURELLES AGGRAVEES PAR UN

CONTEXTE SECURITAIRE DEGRADE DANS LES ZONES TRANSFRONTALIERES.

Le Niger est confronté à une croissance démographique galopante, une faible densité de population dont la

majorité vit en milieu rural souvent dans des villages isolés. 20% de sa population est nomade. Ce défi

démographique ne facilite pas l’accès aux services sociaux de base auquel s’ajoute la situation sécuritaire

dégradée dans les zones transfrontalières qui compromet les efforts de développement national.

D’après l’analyse IPC Chronic effectuée en 2018, plus d’un tiers de la population du Niger sont en insécurité

alimentaire chronique modérée ou sévère (Niveaux 3 ou 4 sur l’échelle IPC Chronic). En une année normale,

ces populations ont des besoins importants (2-4 mois pour les modérés et >4 mois pour les sévères) en termes

de quantité de vivres disponibles, ainsi qu’en termes de qualité de leur alimentation. Cela se traduit par des

taux de malnutrition chronique élevés (plus de 45% au niveau national selon la SMART 2019).

Chaque année, au moins une partie de la population tombe en insécurité alimentaire sévère pendant la

période de soudure pastorale (mars-juin) ou agricole (juin-septembre). Ces chocs sont aggravés dans le cas où

ils affectent les autres pays de la sous-région, étant donné la dépendance du Niger du commerce interne et

externe. Du fait de son enclavement, le Niger est plus exposé que d’autres pays sahélien. Selon l’analyse du

Cadre Harmonisé de mars 2020, plus de 2 millions de personnes étaient estimées en insécurité alimentaire

aigue (Phase 3 ou plus) pendant la période

de soudure 2020 (juin-août). Cela

représente une augmentation de plus de

65% par rapport à l’année précédente

(environ 1,2 million de personnes étaient

en insécurité alimentaire pendant la

soudure 2019) Avec la crise causée par

l’épidémie COVID-19, le nombre de

personnes vulnérables, en situation

d’insécurité alimentaire grave (Cadre Harmonisé Phase 3) et impactés par les mesures prises pour prévenir le

COVID-19 est estimé à 5,6 millions de personnes pendant la période juin-août 2020 (4,4 millions dans les zones

rurales, et 1,2 millions dans les zones urbaines).3

Dans un contexte combinant une prévalence élevée de pauvreté monétaire et multidimensionnelle avec une

forte pression démographique, les populations vivant dans les zones du Liptako-Gourma, le bassin du Lac

Tchad, et les zones transfrontalières entre le Niger et le Nigéria subissent également les conséquences d’une

dégradation rapide de la situation sécuritaire (attaques et menaces par les groupes armés non étatiques,

banditisme, conflits intercommunautaire, opérations militaires des forces gouvernementales) causant des

déplacements de populations et affaiblissant les moyens de subsistance dans les zones concernées. L'état

d'urgence est déclaré dans les régions de Diffa, Tillabéri et Tahoua. Environ 500 000 personnes sont en

situation de déplacement forcé à l’intérieur du pays (PDIs, réfugiés et retournés) en août 2020, soit une

augmentation de 13% par rapport à l’année 2019. Au courant de l’année 2020, les quatre régions précitées

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ont enregistré une augmentation de 26 % de la population déplacée interne comparativement à 2019, soit

plus de 80 000 nouveaux déplacés internes pour un total de 242 000 PDIs. Par ailleurs, au 03 août 2020, selon

les autorités, plus de 60 000 personnes déplacées (PDIs, réfugiés et retournés) sont en mouvements

secondaires dans les régions de Diffa, Tillabéri et Tahoua.

Le nombre de personnes dans les besoins d’assistance humanitaire est passé de 2,9 millions à 3,7 millions en

l’espace de 6 mois et un budget additionnel de 82 millions de dollars USD est requis pour la réponse à la

COVID19, entrainant un besoin financier global de 516 millions USD (source HRP 2020 révisé au 31 juillet 2020).

La persistance de l’insécurité et les risques d’inondations couplés aux problématiques d’insécurité alimentaire

et nutritionnelles risquent d’impacter sévèrement avec un impact important sur la vie des populations du

Niger. Ceci est dû à une augmentation de chocs, un accroissement de la vulnérabilité dans certaines zones

historiquement affectées par la crise, à la dégradation de la situation humanitaire dans les zones frontalières

Mali Burkina Faso, un faible taux du financement de plan de réponse humanitaire 2019 et à la crise émergente

de Maradi.1

Populations impactées par les catastrophes – 2020

Individus Sources

Refugies Diffa, Maradi, Tahoua et

Tillabéri

239 947 UNHCR, Gouvernement,

05/2020, HRP 2020 révisé 178 606 en 2019

PDI Diffa, Tahoua, Tillabéri,

Maradi

269 399 UNHCR, Gouvernement,

05/2020, HRP 2020 revissé 156 130 en 2019

Retournés Nigeria, Libye et

Algérie

119 975 OIM Chiffres 2019

Migrants en transit 38 762 OIM Chiffres 2019

Population hôte 568 000 HNO-2020

Personnes sinistrées par les

inondations

88 772 au

10/08/2020 MAH, 10/08/2020

250,000

personnes

attendues pour

2020

La présence de groupes armés non-étatiques est une cause majeure d'insécurité et d'instabilité dans les

régions de Tillabéri et Diffa et affecte de plus en plus les régions de Tahoua, Dosso et Maradi. De janvier au 31

juillet 2020, près de 600 incidents de sécurité, dont au moins 168 affectant directement les activités

humanitaires ont été enregistrés. Rien que dans les régions de Diffa et Tillabéri, 99 incidents de sécurité

(criminalité, terrorisme, conflits inter communautaires, troubles sociaux, cas fortuits et catastrophes

naturelles), causant 342 victimes (dont 47% sont des cas d'enlèvement et 53% d'autres incidents) ont été

1 Note de cadrage technique, Distribution Gratuire Ciblée (DGC) 2020

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signalés par l'UNDSS faisant 342 victimes (dont 47% sont des cas d'enlèvement et 53% d'autres incidents). Par

ailleurs, 160 incidents de protection survenus au 1er trimestre 2020 ont été signalés par le cluster Protection.

Les populations de la région du Nord-Tillabéry, Tahoua avec l’ensemble des départements sous états d’urgence

et de nombreuses personnes déplacées internes sont particulièrement vulnérables du fait des incursions

terroristes en provenance des pays voisins, des actes de brigandages et les conflits inter- et intra-

communautaires. Des assassinats ciblés (des chefs de communauté, des chefs religieux ou des informateurs

présumés des forces de sécurité) sont perpétrés2, ainsi que des pillages (de banques alimentaires

communautaires afin de fournir une assistance alimentaire aux communautés locales et d'accroître

l'acceptation de la communauté). Les analyses sécuritaires confirment une recrudescence des attaques et

incursions des groupes armés non étatiques dans la zone des « trois frontières » en vue de constituer une zone

géographique homogène en la vidant de ses forces de sécurité, ainsi que l’Est du pays et la région de Diffa.

Une analyse spatio-temporelle des zones affectées par l’insécurité sur base des données ACLED effectuée par

le PAM en début 2020 fait ressortir trois zones particulièrement affectées par l’insécurité : la région de Diffa

(depuis 2014), la bande frontalière avec le Mali et le Burkina Faso dans le sud-ouest du pays, qui a connu une

détérioration de la situation sécuritaire depuis 2017/2018, et finalement un nouveau « hotspot » dans le

centre-sud du pays, où les incidents sécuritaires ont augmenté depuis 2019.

Les zones et populations impactés

Au Niger3, les populations déplacées internes (PDI) quittent leurs villages à proximité des frontières et

s’installent dans les centres ou localités urbaines au sein des mêmes communes ou des mêmes départements

que les villages d’origine (Ayorou a accueilli de nombreux PDI de la commune d’Inates, département d’Ayorou

; dans le département de Ouallam, les PDI font des mouvements au sein de leurs communes de résidence). Les

mouvements, notamment secondaires, sont motivés par les raisons sécuritaires mais aussi l’insuffisance ou

l’arrêt de l’aide humanitaire, les difficultés d’accès aux services de base et les tensions intercommunautaires

liées à la pression sur les ressources naturelles telles que l’eau. Les mouvements de retour de PDI dans leurs

villages d’origine sont aussi observés, motivés par l’arrêt et/ou l’insuffisance de l’assistance humanitaire et la

volonté des communautés de se prendre en charge à travers des activités agricoles et d’élevage avec la saison

des pluies (REACH Oct 2019).

Impacts sur les services sociaux de base

L'insécurité et les attaques par les groupes armés non étatiques (GANE) perturbent gravement les services

sociaux essentiels, dans un contexte de fragilité subjacente. La montée de l’insécurité et des conflits armés

dans plusieurs régions du pays entraine donc des mouvements de populations qui aggravent le défi

démographique du Niger. Soit les populations déplacées se retrouve dans les zones avec une bonne

couverture des services, et dans ce cas leur présence entraine une surcharge pouvant entrainer un

2 ICG, 3 Juin 2020, “Court-circuiter l’Etat islamique dans la region de Tillaberi au Niger” 3 REACH (Oct 2019) https://www.impact-repository.org/document/reach/de8596c8/REACH_NER_Rapport_Situation-humanitaire-dans-la-zone-frontali%C3%A8re-Niger_Mali_Burkina-Faso_Octobre-2019.pdf

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dysfonctionnement et une mauvaise qualité des soins. Soit les populations déplacées s’installent dans des

zones avec une faible couverture et donc n’ont pas accès aux services de base.

Dans les deux cas, ce déplacement des populations a pour conséquence d’accroitre les besoins d’organisation

de l’offre des services sociaux de base pour les populations affectées directement ou indirectement par les

crises sécuritaires. L’accroissement des besoins en ressources humaines, matérielles et financières, déjà fort

limité, rend le système incapable d’agir efficacement en situation de crises.

Dans le domaine de la santé, le Niger est confronté à des difficultés structurelles limitant la couverture des

besoins de santé de la population par le système de santé. Seulement la moitié de la population (48,47%)4 vit

dans un rayon de 5 km d'un établissement de santé et le pays ne compte qu'un médecin et deux infirmières-

sages-femmes pour 10,000 habitants5.

Le déplacement des populations entraine des problèmes d’accès aux services publiques de santé, mais aussi

d’autres services relationnés, tels que la disponibilité et/ou de qualité de l’eau potable et augmente ainsi les

besoins en services santé par la survenue des épidémies, souvent récurrentes ou parfois émergentes (épidémie

de l’hépatite E à Diffa en 2017, fièvre de la vallée du Rift ont sévi dans la région de Tahoua en 2016).

Plus spécifiquement, selon une enquête de perception d’informateurs clés réalisée dans la région de Tillabery6,

la majorité de la population n’a pas accès

à des services de santé fonctionnels à

moins d’une demi-journée de marche. Les

3 principaux problèmes de santé les plus

souvent cités sont le paludisme, les

maladies respiratoires et la fièvre (voir

graphique). De plus, les populations des

régions de Tillabery et Tahoua, situées

dans la ceinture de la méningite, sont

exposées à un risque d’épidémie. Dans

ces zones, les centres de santé ne sont

plus en mesure d’assurer avec efficacité la mise en œuvre des stratégies avancées7 et des stratégies

mobiles8 prévues par le Plan de Développement Sanitaire (par ex. les aires de santé les plus au nord du

District de Ouallam).

Dans les zones à haut risque, le contexte sécuritaire a conduit à la fermeture de certains services avec

notamment le départ des agents de santé craignant d’être enlevés par des ravisseurs (11 centres de santé ont

été fermés à Tillabéri et Tahoua en 2019). Les déplacements forcés ont comme conséquences la perte des

4 Données MSP 55 Selon les normes de l’OMS, un taux de couverture approprié en soins de santé primaires est d'au moins 23 professionnels de la santé (médecins, infirmières, sages-femmes) pour 10,000 habitants. 6 REACH (Fev 2020) Humanitarian situation monitoring https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/REACH_NER_Humanitarian_Situation_Monitoring_Niger_Février-2020.pdf 7 Prestations de soins dans un rayon de 5 à 15km du centre de santé 8 Prestations de soins pour les zones situées au-delà de 15km du centre de santé

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moyens de subsistance et l’appauvrissement de la population qui ne peut assurer ses dépenses de santé, tandis

que la présence des déplacés internes augmente la pression sur les services de santé locaux dans un contexte

d’insuffisance chronique de personnel de santé. Les risques en protection de l’enfance sont accrus dans ce

contexte et les services sociaux inadaptés pour appuyer dans la réponse dans les zones ciblées.

Les résultats issus du suivi effectué par REACH dans la zone des trois frontières à travers les informateurs clés

fait ressortir que dans la plupart des localités suivies, les programmes de prise en charge de la malnutrition

paraissent fonctionner normalement. Les principales barrières d’accès aux services de santé et de nutrition qui

ont été relevées sont, en plus de l’inexistence à proximité d’infrastructures de santé (75%), la cessation du

travail ou le déplacement du personnel médical qualifié à la suite de l’insécurité (16%) ou l’insécurité sur les

chemins d’accès aux infrastructures de santé (8%).

Certains districts de la région de Tillabéri avaient déjà mis en place la prise en charge intégrée de l’enfant au

niveau communautaire avant le début de la crise. Mais il est à noter que pour les districts les plus affectés

(Ayorou, Abala, Banibangou, Torodi) cette stratégie n’est pas en place, ou en cours (Torodi, Saye). Au niveau

de la région de Diffa, elle a été mise longtemps après le début de la crise, avec comme objectif de faciliter

l’accès aux soins des moins de 5 ans. Cette stratégie permet, avec la présence constante des relais dans la

communauté et la disponibilité en intrants, de prendre en charge rapidement les cas simples de maladies

tueuses de l’enfant avant la survenue de complications. Elle sied davantage bien dans l’actuel contexte de

mobilité réduite à cause du COVID-19. Cependant le recrutement des relais communautaires doit être bien

encadré, et la présence des intrants dans les zones reculées pourraient également les exposer aux GANES à la

recherche de médicaments.

Face à une telle situation, pour assurer la prise en charge des communautés ainsi touchées, les systèmes

nationaux sont appuyés dans les différents secteurs sociaux par les acteurs humanitaires qui organisent et

mettent en place des services des réponses d’urgence. Ces services sont souvent fragmentés et onéreux,

puisqu’ils exigent des dispositions sécuritaires et opérationnelles particulières. Ils fonctionnent parallèlement

aux services de santé nationaux, et dépendent principalement d’un financement extérieur qui ne s’inscrit pas

toujours sur le long terme. Ces services répondent certes dans l’immédiat aux attentes des populations, mais

parfois fragilisent le système existant incluant le débauchage des ressources humaines aggravant ainsi le

dysfonctionnement de ces services.

Dans le domaine de l’éducation, dans un pays où plus de 50% des enfants et jeunes ne sont pas à l’école et

moins que 10% des enfants acquissent un niveau suffisant le lecture et mathématique, les crises ont un impact

important sur l’accès à une éducation de qualité. Les attaques contre les écoles et les menaces contre les

enseignants et les parents d’élèves ont provoqué la fermeture de 296 écoles (Diffa, Maradi, Tillabéri et

Tahoua)9, pour environ 29,504 enfants (14,041 filles) et 800 enseignants qui en ont été affectés. Près de

246,284 enfants déplacés (51% de filles) vivant dans les régions touchées par les problématiques humanitaires

en particulier les conflits armés ont été déscolarisés, entraînant des risques accrus d'abandon scolaire ou de

non-réalisation des acquis d'apprentissage et d’accroissement des risques de protection. Les pluies et les

inondations ont aussi un impact négatif chaque année, en détruisant les salles de classes et en coupant accès

9 Juin 2020, Source: Ministère de l’Education Primaire (MEP/A/PLN/EC)

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aux écoles. Les réfugiés venant des pays voisins, en particulière Nigeria, ne trouvent pas des services éducatifs

adaptés à leurs propres langues, et les déplacements mettent une pression forte sur les services. En raison de

la pandémie COVID-19, environ 3,7 millions d'élèves (tous niveaux confondus10) et plus de 80 000 enseignants

sont impactés par la fermeture des écoles, avec un effet particulièrement négatif pour les enfants en zone

rurale ainsi que les filles, plus susceptibles de quitter le système éducatif et de faire face à des risques accrus

de protection, tels le mariage des enfants, l‘exploitation, le recrutement dans les groupes armés

non étatiques.

Dans le domaine de l’eau de de l’assainissement, d’importants besoins en ouvrages et services life-saving

sont à noter dans les zones directement affectées par les conflits comptant un abandon élevé des ouvrages

dans les zones de départ et une forte pression sur les ouvrages dans les zones d’accueil. Les zones affectées

connaissent des défis structurels d’accès aux services WASH (au même titre que le reste du milieu rural à

l’échelle nationale), avec une acuité dans ces zones fragiles en raison de la faiblesse de l’entretien des ouvrages

existants, de la présence limitée de l’Etat et des difficultés à mobiliser les financements et les entreprises

qualifiées pour répondre aux besoins urgents des populations.

Dans le domaine de la protection de l’enfance, on observe un déficit budgétaire, logistique et des capacités

en ressources humaines pour faire face aux défis dans les zones d’urgence. Les travailleurs sociaux sur le terrain

sont en majorité des volontaires du service civique national, sans formation adéquate, sans perspectives

professionnelles et sans préparation et protection adéquate pour travailler dans un contexte d’urgence. Les

ONGs nationales manquent généralement de spécialisation dans l’intervention de protection dans un contexte

d’urgence, particulièrement pour ce qui concerne l’appui psycho-social et en santé mentale).

Sur le plan alimentaire, l’insécurité alimentaire chronique, les chocs climatiques, la détérioration continue de

la situation sécuritaire, déplacement des populations, l’impact COVID et l’imposition de l’état d’urgence dans

plusieurs régions du pays ont provoqué des dysfonctionnements sur les marchés entrainant une hausse des

prix dans les zones affectées par l’insécurité. Les problèmes d’accès ont également négativement affecté la

mise en œuvre des programmes humanitaires et de développement et une partie importante des populations

des zones affectées sont privées d’accès à la fois aux services sociaux de base mais également à l’assistance

alimentaire et non alimentaire. Cette détérioration continue de la situation sécuritaire dans certaines régions

a entraîné des déplacements forcés de populations, l’arrivée de réfugiés, le dysfonctionnement des marchés

et d’autres conséquences qui ont affecté les moyens de subsistance des populations. L’expansion de

l’insécurité dans des régions autrefois épargnées par les conflits comme la région de Maradi montre jusqu’à

quel point la situation sécuritaire est fragile dans le pays et dans les pays voisins.

Les tendances sur les cinq dernières années indiquent que le nombre de personnes en insécurité alimentaire

(Phase 3 ou plus du Cadre Harmonisé) ont augmenté graduellement. En 2020, autour de 2 millions de

personnes sont classifiées en insécurité alimentaire. Ce chiffre représente une augmentation de 75% par

rapport à la moyenne sur la période 2015-2019, et de plus de 60% par rapport à 2019. Cette augmentation

par rapport à la moyenne sur 5 ans est surtout due à une augmentation du nombre de personnes en insécurité

10 3 712 632 élèves sont privés d’éducation dont 177 822 au préscolaire, 2 666 748 au primaire, 665 610 élèves au cycle de base 2 (collège), 58 000 élèves pour l’enseignement moyen (lycée), 64 327 pour l’enseignement technique et la formation professionnelle et 80 125 étudiants dans l’enseignement supérieur.

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alimentaires dans certaines régions, notamment Tillabéry (+140% par rapport à la moyenne), Zinder (+100%)

et Tahoua (+89%). Dans le cas de Tillabéry et une partie de la région de Tahoua, cette augmentation

significative est en partie liée à la détérioration de la situation sécuritaire dans les zones frontalières avec le

Mali et le Burkina Faso.

11

Globalement, le CH de mars 2020 a confirme les besoins projetés en novembre 2019 pour la soudure 2020,

avec une légère augmentation du nombre de personnes en insécurité alimentaire (Phase 3 ou plus). Au total,

1,64 million de personnes sont en insécurité alimentaire pendant la période courante (mars-mai 2020), et 2

millions de personnes ont été en insécurité alimentaire pour la période de soudure (juin-août 2020). Ces

résultats confirment aussi la détérioration de la situation alimentaire par rapport aux années précédentes.

La situation reste très préoccupante dans les zones affectées par l’insécurité, qui sont pour la plupart

classifiées en Crise (Phase 3). Cela concerne surtout les régions de Diffa et de Tillabéry, mais aussi certaines

zones localisées dans les régions de Tahoua (Tillia et ouest Tahoua) et Dosso (nord Doutchi). Dans ces zones,

les besoins pour la période juin-août 2020 ont été revus à la hausse par rapport à la projection de novembre

2019. Pour la première fois au Niger, ces zones ont été analysées séparément en utilisant le protocole spécial

du Cadre Harmonisé pour les zones à accès limité.

Dans les autres régions du pays, les besoins restent similaires à la projection de novembre 2019, cependant

on note une amélioration de la situation dans la région de Zinder, y compris dans les zones pastorales qui

étaient classifiées en Crise (Phase 3) en novembre 2019.

Les retards sur la campagne agricole lies au retard récurrents de la saison des pluies entrainent un

prolongement de la soudure dans des zones pastorales ainsi des conséquences négatifs sur les bétails, surtout

pour les gros ruminants dans les régions de Diffa, Maradi et Zinder, ainsi que dans les communes frontalières

du nord-ouest Tillabéri (Bankilaré et Gourol).

Les impacts socio-économiques liés à la crise Covid-19 viennent aggraver une situation déjà fragile. Au-delà de

l’impact sanitaire direct sur les ménages affectés, les impacts indirects sont susceptibles de se faire ressentir

sur l’ensemble du territoire nigérien. Certains groupes de population qui se retrouvaient déjà en insécurité

11 Cadre Harmonise_analyze des tendances 2015-2020

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alimentaire aigue ; les populations dépendantes de la mendicité ou du soutien social ; les ménages dépendant

de l’exode ou encore les petits éleveurs dans les zones déficitaires – seraient plus affectés par les restriction

mise en place a cause de la pandémie. Les facteurs de risque à suivre de près est la situation sur les marchés

globaux. La pandémie a mis en place des restrictions pour les pays exportateurs de vivres qui pourraient

résulter dans des problèmes d’approvisionnement et hausses de prix dans les pays qui dépendent des

importations, si la situation continue. Par rapport à l’année 2019, les prix des céréales locales (mil, sorgho)

sont nettement à la hausse (35-45% de plus) – les prix sont aussi élevés par rapport à la moyenne sur 5 ans

pour les céréales locales (+18% pour le mil, +12% pour le sorgho) et pour les produits importés (+7-8% pour le

maïs et le riz importé)12.

Partie 02- CONTEXTE - DIAGNOSTIC ARGUMENTE

I. Les obstacles principaux au maintien ou redéploiement des services sociaux de base dans les zones

directement affectées et indirectement affectées par l’insécurité et les conflits peuvent se résumer

comme suit :

1. Déficit structurel de couverture des services sociaux de base dans les zones rurales.

Dans le secteur de la santé, avec 72 districts sanitaires et près de 800 CSI, et une population de 23 millions

selon les projections de l’INS pour 2020, le Niger n’assure l’accès qu’à peine à la moitié de sa population. En

milieu rural, le taux d’accès à l’eau potable était de 46,85 % seulement13. Aussi, avec plus de 50% des enfants

sont en dehors de l’école (plus de 60% parmi les filles), et moins de 10% ont les compétences minimales en

lecture et mathématique en fin de cycle primaire. Les données de couverture des services sociaux sont aussi

de faible qualité et ne permettent pas une planification anticipant les besoins et les chocs.

Déficit de demande

Certains services sont financièrement hors de portée des populations des zones de transition (valable pour les

services avec recouvrement de coût) du fait de leur paupérisation à la suite de multiples vulnérabilités. Les

populations ne demandent pas forcement les services même si ceux-ci sont disponibles en raison du manque

de pertinence ou de qualité dans l’offre de services. Enfin, les services disponibles ne sont pas accessibles aux

populations des zones de transition, en raison : i) de l’éloignement géographique, ii) des problèmes d’accès aux

populations, ou iii) le refus des populations d’aller vers les services à cause des menaces sécuritaires (toujours

dans les consciences même si la situation se normalise).

12 Bulletin hebdomadaire des prix n°570 du SIMA du 28 juillet 2020. 13 (Rapport sur les indicateurs de l’eau et de l’assainissement 2019, MHA, 2020)

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2. Déficit de financements adaptés pour les services sociaux de base, soutenir les passerelles entre

interventions d’urgence et de développement

a) Sous-financement des services sociaux de base et tendance globale de l’Etat à moins financer les services

sociaux de base en réponse à l’augmentation des dépenses de sécurité. Actuellement, les budgets alloués

sont insuffisants par rapport aux besoins. Il n’y a pas de lignes budgétaires dédiées aux services en

situation d’urgence (ex. éducation), ni à la nutrition en général, et particulièrement à la prise en charge

de la malnutrition aigüe sévère qui demeure une préoccupation majeure même si des avancées ont été

enregistrées en 2019 avec l’inscription d’une ligne budgétaire d’environ US$1,500,000 pour l’achat des

aliments thérapeutiques prêts à l’emploi pour le traitement).

b) Excessive dépendance du financement de certains services sociaux de base (p.e. traitement de la MAS)

des financements humanitaires, qui ne seront pas soutenables et sans des stratégies opérationnelles de

relève suivies par le Gouvernement.

c) Faible investissement dans les actions de prévention.

d) Coût élevé des investissements pour la réalisation des infrastructures, notamment hydrauliques, dans les

zones de socle de ces régions en raison de contraintes hydrogéologiques défavorables. Ces coûts sont

exacerbés en raison de surcoûts d’approvisionnement induits par les risques sécuritaires.

e) Inadaptation des mécanismes de financement existants à un redéploiement et maintien des services

sociaux de base durables et pérennes : (i)L’affectation rigide de certaines sources de financement à la

réponse humanitaire ou au développement et la lourdeur de procédures de réaffectation des

financements entre humanitaire et développement constituent des entraves à la réactivité des acteurs

sur le terrain qui peuvent identifier des opportunités pour construire la résilience tout en répondant aux

besoins urgents des populations en détresse ; (ii)Manque de flexibilité du financement des bailleurs entre

humanitaire et développement, et quasi-absence d’instruments financiers qui puissent adresser les deux

types d’interventions ; (iii) Lourdeur des procédures administratives des bailleurs de fonds pour la

réorientation des fonds entre développement et urgences.

3. Déploiement insuffisant du personnel technique des services publiques.

Absence des agents des services techniques et des autorités municipales dans plusieurs départements et

communes en raison des défis sécuritaires. L’insuffisance du personnel des services techniques dans les

régions affectées en quantité et en qualité (i.e. bien ou suffisamment formés) en regard de l’immensité

des besoins à satisfaire, compromet leurs capacités de suivi et contrôle des réalisations avec des risques

sur la qualité et la durabilité des infrastructures et des services. Il existe des difficultés dans le

dimensionnement des services sociaux de base par manque de visibilité sur leurs capacités. On observe

également une insuffisante analyse des besoins au niveau territorial et une absence de politiques de

gestion des ressources humaines dynamiques, se manifestant par un manque de mesures incitatives pour

le déploiement du personnel sur toute l’étendue du pays avec des bénéfices adaptés selon la difficulté de

la zone d’affectation, et l’absence de stratégie visant à redéployer le personnel des services techniques

ayant fui les zones les zones fragiles.

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4. Planification dans les services sociaux de base souvent limitée à une logique de développement, sans

prise en compte des risques et des urgences.

Il y a un manque de politiques spécifiques, telles qu’une politique sanitaire spécifique et une orientation

claire dans le secteur de la santé. Dans le cas de l’éducation, une stratégie pour la réponse à l’urgence et

la résilience du secteur est encore en phase d’élaboration. Au niveau décentralisé, on observe par exemple

une faible prise en compte des questions d’urgences relatives à l’eau et assainissement dans les plans

locaux et faible préparation locale et régionale aux urgences WASH. Lourdeur et coûts élevés des

mécanismes d’intervention humanitaire et tendance à la substitution à une planification locale qui pourrait

être plus flexible. Il y a une tendance des stratégies et planifications locales à se caler sur des scénarios de

développement très peu sensibles aux risques dans les secteurs sociaux.

5. Absence de politique d’accueil et d’installation des IDPs qui limite la structuration et le dimensionnement

des services sociaux de base malgré que les IDPS soient souvent concentrés dans certains sites (p.e. 6 sites

à Tillabéry) ;

6. Faibles systèmes d’information aptes à relever les besoins dans les zones affectées par les crises. Par

exemple, l’insuffisance d’information concernant les besoins réels en situation de crise, et l’absence d’un

système cohérent et coordonné de collecte et remontée de données de terrain constituent un frein à une

réponse rapide et concertée. Rares sont les systèmes d’information nationaux qui collecte des

informations fiables et ventilées de manière à faciliter l’analyse des principaux problèmes rencontrés par

les populations déplacées et/ou les populations d’accueil.

7. Coordination insuffisante entre acteurs humanitaires et de développement autour d’une planification

claire sous le leadership de l’Etat, notamment au niveau décentralisé. Au niveau national, il existe de

multiples structures de coordination dont on peut dire qu'elles sont fractionnées car elles sont conçues

pour répondre à différents risques et aléas. Par exemple, le Dispositif National de Prévention et de Gestion

des Crises Alimentaires (DNPGCA), sous la tutelle du Premier Ministre, conduit la coordination des

réponses à la crise de sécurité alimentaire ; l’Initiative 3N sous la direction du Président de la République

s'occupe des questions liées à la résilience ; tandis que les urgences soudaines (telles que les inondations

et l'afflux massif de population) sont coordonnées par le ministère de l'Action humanitaire. Il manque un

mécanisme de coordination ad-hoc pour les zones fragiles, intégrant les acteurs humanitaires et de

développement autour des objectifs conjoints portés par la partie nationale. De manière générale, il

manque la définition de résultats collectifs autour desquels la planification des actions humanitaires et de

développement pourraient se complémenter. Le principe directeur no. 6 du PDES inclut déjà les urgences,

cependant, dans la pratique, il n’est pas opérationnalisé, notamment au niveau local. Au niveau

opérationnel, la faible coordination des intervenants et des interventions constitue un véritable goulot

pour assurer l’extension et l’accès à des services sociaux de base. La gestion des urgences humanitaires

se caractérise par une multitude d’acteurs, répondant chacun sur un aspect particulier des besoins en

fonction de son expertise ou des financements disponibles. Une telle situation est source d’inefficience

dans un contexte des ressources souvent très limité.

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8. Sécurité et accès humanitaires

a) Imposition d’escortes limite les capacités opérationnelles des acteurs humanitaires et de

développement en plus à des restrictions d’accès administratives

b) Mesures de restriction de mobilité adoptées par le Gouvernement, affectant l’accès des populations

aux services sociaux de base ;

c) L’inaccessibilité de certaines communes et la difficulté à mobiliser des entreprises qualifiées pour la

réalisation des ouvrages hydrauliques dont les forages en raison des défis sécuritaires.

II. Cependant, le redéploiement efficace et pérenne des services de base bénéficie de différentes

opportunités qui pourraient en constituer des facteurs favorables au nombre desquels :

Dans le secteur WASH :

Le Ministère de l’hydraulique et de l’assainissement s’est doté d’un plan sectoriel d’intervention post-

COVID à l’horizon fin 2021 estimé à 202 milliards FCFA et intégrant la réalisation d’ouvrages

structurants (extension de mini-AEP, réalisation de mini-AEP simple ou multi villages, réalisation de

postes d’eau autonomes) à l’échelle de toutes les régions du pays, y compris dans les zones fragiles.

La mise en œuvre de ce plan s’inscrivant dans une dynamique de nexus humanitaire-développement

permettra de renforcer significativement les capacités en ouvrages et services hydrauliques dans les

zones d’accueil et de réduire la pression sur les ouvrages existants.

Le secteur WASH a mené des réflexions avancées et identifié de actions prioritaires relativement au

nexus humanitaire-développement qui pourraient constituer une bonne base d’intervention dans le

cadre du redéploiement des services de base WASH dans les zones affectées.

La présence d’ONGs humanitaires aux capacités techniques et à l’expertise avérée permet de renforcer

les services techniques dans la réponse WASH en situation d’urgence. L’expérience concluante de

mobilisation d’un bureau d’études et de contrôle conduite dans la région de Diffa afin apporter une

expertise technique additionnelle à la Direction régionale de l’hydraulique et de l’assainissement et à

l’ensemble des acteurs humanitaires constitue un modèle facilement réplicable.

Un état des lieux contradictoire des ouvrages hydraulique réalisé en 2017 par le Ministère de

l’Hydraulique et de l’Assainissement existe, régulièrement mis à jour par les directions régionales. Il

constitue une bonne base pour définir les besoins prioritaires d’intervention. En complément le Cluster

WASH et les groupes techniques WASH régionaux tiennent à jour une matrice des besoins et des gaps

en ouvrages et services WASH.

Le secteur hydraulique a été jugé prioritaire dans le plan d’action de l’Alliance Sahel avec des

possibilités de mobilisation de ressources financières additionnelles.

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Dans le secteur de la Santé :

Pour améliorer la couverture sanitaire, le ministère de la santé a proposé la stratégie des soins mobiles

pour atteindre les populations isolées (et nomades) ainsi que la stratégie des soins communautaires

offerts par les communautés isolées elles-mêmes.

La stratégie des soins communautaires a mis en place (i) des organes de participation communautaire

à tous les niveaux du système de santé, autour des leaders coutumiers et communautaires, et (ii) un

réseau de relais/médiateurs/distributeurs communautaires des intrants médicamenteux. Les soins

communautaires sont très sélectifs et limités aux prestations déléguées aux agents de santé

communautaires. Le ministère de la santé bénéficie de l’appui des organisations humanitaires et de

développement pour la mise à échelle de cette stratégie.

La stratégie mobile permet d’assurer l’accès aux soins (curatifs, préventifs et promotionnels) à

certaines populations exclues du système de santé pour cause d’insécurité, de distances.

La mise en place d’un mécanisme de réponse rapide santé au niveau des trois régions Diffa, Tillabéri

et Maradi a pour objectif de permettre aux acteurs humanitaires de répondre rapidement aux besoins

les plus urgents à chaque mouvement de population au sein de ces trois régions.

Dans le secteur de la Nutrition :

Le traitement de la MAS est intégré au système national de santé, même si avec financement externe.

La mise en œuvre de la feuille de route sur le renforcement de l’intégration de la prise en charge dans

la malnutrition dans le système de santé pourrait être une opportunité pour sécuriser des

financements durables pour la nutrition.

Les réflexions actuellement en cours au niveau national sur l’utilisation d’approches simplifiées pour

la prise en charge de la malnutrition aiguë (promotion de l’approche PB-mère pour le dépistage,

utilisation du PB comme critère indépendant d’inclusion, réduction des fréquences des visites dans les

formations sanitaires, utilisation d’un produit unique pour le traitement de tous les cas de malnutrition

aiguë, etc.) pourrait potentiellement être une opportunité pour un déploiement plus rapide et efficace

des services de nutrition dans les zones humanitaires.

L’évaluation en cours du Plan d’Action de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle du Niger

offre l’opportunité de définir des mécanismes nationaux pouvant contribuer au redéploiement

efficace des services de base de nutrition dans des zones affectées par les crises.

Le renforcement des approches et stratégies à base communautaire sur la nutrition (stratégie PB-mère

pour le dépistage de la malnutrition, traitement communautaire de la malnutrition par les ASC,

utilisation des plateformes communautaires alternatives pour la promotion de l’alimentation du

nourrisson et du jeune enfant, valorisation des produits locaux pour l’amélioration de l’alimentation

de complément et la diversité alimentaire chez les enfants de 6-23 mois, etc.) pourrait permettre

d’assurer une continuité dans l’offre de services de nutrition, même dans les contextes de transition.

Une autre approche qui mérite d'être soutenue et développée au niveau national est la CMAM-Surge

extensible en Health-Surge. Ceci afin de soutenir les équipes des CSI à mieux répondre à des chocs ou

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crises par une analyse des capacités et nombre de bénéficiaires qui se transforme en plan de réponse

basé sur des seuils d’admission.

Dans le secteur de l’Education :

L’existence du Plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation (PTSEF) 2020-2022 et des

plans sous-sectorielles, notamment pour la Scolarisation des filles (SNAEFFF) et l’absorption des

enfants dehors d’école (en cours de finalisation), budgétisés, et l’existence des groupes thématiques,

y incluant pour les urgences en éducation

La stratégie nationale de réduction de la vulnérabilité du système éducatif face aux risques de conflits

et de catastrophes naturelles est en cours de finalisation ;

L’existence des pilotes et mesures innovantes pour éducation alternative et de distance pour les

enfants qui ne peuvent pas accéder à l’école, y incluant des approches numériques

Des financements conséquents en faveur de la mise en œuvre des stratégies de réponse aux crises

dans le secteur de l’éducation sont de plus en plus disponibles. Plusieurs bailleurs de fonds sont déjà

mobilisés autour des questions de financement d’éducation en urgence ;

Le processus de décentralisation dans le secteur éducation.

Dans la Protection de l’Enfance

Dans la Protection de l’Enfance comme domaine transversal, la mise en place du Décret n.2019-369

portant création des comités de protection de l’enfance est une opportunité à saisir pour assurer la

prise en charge des questions de protection au sein des communautés, y inclus dans des situation

d’accès difficile ou de afflux de populations déplacées, les communautés sont le premier point de

assistance.

La mise en place d’un système de gestion de l’information en ligne (CPIMS+) a Diffa sous le lead du

Ministère de la Promotion de la Femme et de l’Enfant et l’objectif de l’étendre au niveau national

permettra une prise en charge de qualité des enfants vulnérables et marginalises.

Le Protocole d’accord de prise en charge relatif aux enfants presumés associés aux groupes armes et

groupes terroristes par les services sociaux permet d’offrir une meilleure réinsertion aux jeunes dans

leurs communautés de retour avec l’objectif d’éviter tout nouveau recrutement dans les groupes

armes et appuyer dans la stabilisation des régions en conflit.

Dans le secteur de la sécurité alimentaire :

Le gouvernement avec l’appui de ces partenaires a développé une politique nationale de sécurité

nutritionnelle (2017-2020) avec un plan d’action destiné à améliorer la situation alimentaire et

nutritionnelle dans le pays. Le bilan de ce plan d’action multisectoriel en cours permettra d’identifier

les goulots d’étranglement de la mise en œuvre et les moyens de les adresser en tenant compté

également de la situation sécuritaire ;

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L’intégration de l'aide d'urgence dans une stratégie à long terme à travers la Protection Sociale

Adaptative, en renforçant le système national de protection sociale pour le rendre plus réactif e aux

chocs et sensible au genre. Soutenir les systèmes nationaux de protection sociale en renforçant le

soutien essentiel aux populations vulnérables, aux zones géographiques et aux nouveaux chocs pour

les populations pauvres et vulnérables, et en soutenant davantage la nutrition, les enfants et les

systèmes de protection sociale sensibles aux chocs.

En matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, les orientations portent sur la poursuite de la mise

en œuvre de l’Initiative I3N (les nigériens nourrissent les nigériens), en vue de réaliser l’objectif global

« d’élimination de la faim et de réduction de la malnutrition (ODD 2) ». Le Dispositif National de

Prévention et de Gestion de Crises Alimentaires (DNPGCA) est un des acteurs clefs de mise en œuvre

de l’I3N et de la politique de Protection Sociale. Il est aussi le premier opérateur national de prévention

et de réponse à l’insécurité alimentaire, qu’elle soit conjoncturelle ou chronique.

Continue à appuyer le gouvernement - Comité Technique Tripartite sur le Nexus Humanitaire-

Développement sous la direction du Premier ministre et le ministère de l'Action humanitaire pour

coordonner l'approche Nexus parmi un large éventail d'acteurs – pour concentrer les interventions de

développement en faveur des services de base et de l'aide humanitaire aux filles, garçons, femmes et

hommes, touchés par la crise humanitaire avec la perspective de construire un continuum sur le triple

lien (Humanitaire-développement-paix) pour assurer une longue terme durabilité de la réponse

humanitaire. L'ensemble de l'action s'articulera autour d'objectifs communs apportant des actions

humanitaires et de développement. L'approche garantira un alignement maximal avec les résultats

collectifs qui peuvent être identifiés au niveau régional, dans le contexte du pilotage de l'approche de

nexus humanitaire-développement par le gouvernement du Niger. Le Cluster Sécurité Alimentaire est

présent à Niamey et se réunit une fois par mois, et veillera à la fois à ce que les besoins immédiats

soient satisfaits que les stratégies d'intervention en matière de sécurité alimentaire reposent sur une

approche nexus.

Mettre en œuvre des interventions multisectorielles pour une durée plus de 3 mois d’assistance

urgences. Par exemple, dans le contexte du COVID-19, soutenir et intensifier la production locale de

produits hygiéniques (savon antiseptique, savon liquide, eau de javel) et la production des masques

artisanaux dans les zones d'accueil des réfugiés et déplacés internes tout en impliquant activement les

communautés d'accueil dans la réponse au COVID-19, en renforçant la complémentarité entre les

agences dans le cadre de l’opérationnalisation de l’approche Nexus au Niger.

Elaborer la Stratégie de renforcement de capacité du DNPGCA, planifiée pour démarrer au cours du

2ème semestre 2020

Existence de beaucoup d’initiative pour adapter les techniques agricoles au changement climatique

qui doivent être mise à l’échelle pour renforcer la résilience des communautés.

De manière générale, Il existe d’ores et déjà au Niger des facteurs favorables et des dynamiques

encourageantes qui contribuent directement ou indirectement à la mise en pratique du Nexus Humanitaire-

Développement, comme approche universellement reconnue et favorable au maintien des services sociaux de

base dans les zones fragiles. Le Gouvernement du Niger a mis en place un Comité Tripartite de Haut-Niveau

chargé d’assurer le leadership de l’Etat sur les problématiques en lien avec le Nexus Urgence-Développement,

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et de mettre en cohérence les interventions et mode de planification, mise en œuvre et suivi dans le domaine

des réponses humanitaires et des programmes de développement. Le Comité Technique Tripartite présidé par

le Ministère de l’Action Humanitaire (MAH) assure quant à lui une concertation plus rapprochée entre les

différents acteurs impliqués et fait des propositions pour l’opérationnalisation d’une approche Nexus en

particulier dans certaines zones d’intérêt prioritaires, qui nécessitent concomitamment des interventions

immédiates de réponse aux urgences et des investissements structurants et durables pour s’attaquer aux

facteurs sous-jacents des risques et des vulnérabilités. 14

Dans le cadre des

réponses d’urgence

Des pratiques sur le terrain, depuis 2015 (Diffa puis Tillabéry, Tahoua), qui

visent à combiner les réponses à court, moyen et long termes, testent des

approches innovantes, renforcent les synergies

Des structures nationales de coordination et de réponses aux urgences (MAH,

DNPGCA, services sectoriels déconcentrés de l’Hydraulique, de la Santé) qui

renforcent leurs capacités à intervenir dans des contextes d’urgence.

Une dynamique de dialogue en place entre acteurs humanitaires et forces de

défense et de sécurité

Dans le cadre des

programmes de

développement

ciblant les zones

fragiles

Des projets/programmes de développement qui prennent en compte la

spécificité du contexte des zones fragiles, valorisent les partenariats, adaptent

les procédures internes des bailleurs de développement (ex. Alliance Sahel,

PARCA, PDU)

Une expérience éprouvée de combiner actions de long terme et réponses aux

chocs dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

(programmation Résilience)

L’Etat conscient des enjeux dans les zones d’instabilité ou à risque et de la

nécessité de se doter d’outils et approches adaptées (HACP, SDS)

Dans le domaine de

la coordination et

de l’articulation

entre U et D

Une prise de conscience généralisée de l’urgence d’intervenir immédiatement

mais aussi durablement dans les zones fragiles (Alliance Sahel)

Une volonté collective de dialogue et de synergies, un Comité Nexus sous le

leadership du MAH

L’existence d’instances aux niveaux déconcentré et décentralisé qui peuvent

être valorisées/renforcées

14 Note sur la mise en œuvre d’une approche Nexus Urgence-Développement au Niger Comité Technique Tripartite sur le Nexus - 23 mai 2019

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III. Préconditions pour le redéploiement efficace et pérenne des services sociaux de base dans

les zones directement et indirectement affectées par l’insécurité et les conflits :

1. Assurer la sécurité et l’accès favorables à un redéploiement et maintenir des services sociaux de bases

dans les zones affectées et impactées par l’insécurité et les crises (cf. Groupe 2)

a) Assurer la présence dissuasive des forces de l’ordre pour permettre l’exercice régalien de l’Etat de

maintien des services sociaux de base dans les zones fragiles ;

b) Assurer la protection et la sécurité du personnel des services techniques et les conditions de leur

maintien dans les zones fragiles ;

c) Lever les restrictions de mouvements des acteurs humanitaires et de développement pour

accompagner les stratégies et programmes de redéploiement et de maintien des services sociaux de

base dans les zones fragiles ;

2. Renforcer le leadership de l’Etat dans la coordination et le déploiement des services de base face à la

prédominance continue de l’action humanitaire dans l’offre des services en situation d’urgence.

a) Elaborer un plan multisectoriel de développement (redéploiement et amélioration de l’offre des

services de base) dans les zones fragiles

b) Mettre en œuvre une stratégie opérationnelle adaptée aux zones fragiles (humanitaire, relèvement,

développement) permettant d’assurer les services régaliens de l’Etat (incluant les services sociaux de

base et justice).

c) Accélération du transfert effectif des compétences et ressources dans les secteurs de l’éducation,

santé et WASH, services sociaux de protection de l’enfance et prise en charge des survivants de VBG,

en prenant en compte les besoins accrus en termes d’appui technique et financier dans les zones

fragiles.

d) Mise en place d’une gestion flexible des ressources humaines dans l’administration publique, avec des

mécanismes de « rétention » de personnel techniques des services sociaux de base, prévoyant les

incitatifs adéquats à la mobilité et permettant de réaffecter le personnel sur la base des besoins dans

les zones affectées, afin de faire face aux besoins soudains et prolongés afin d’accroitre les services

sociaux adaptés dans les zones affectées par les urgences.

3. Accroitre les financements à travers le budget national et des financements innovants flexibles pour

couvrir les besoins des populations dans les zones fragiles.

a) Accroitre les financements du plan multisectoriel de développement dans les zones fragiles sur la base

du budget national et des budgets des collectivités territoriales

b) Développer une meilleure coordination, alignement, complémentarité et suivi des budgets alloués

c) Etablir des instruments de financement flexibles et multi-annuels, à court et long terme, incluant des

outils de financement innovants, pour favoriser l’investissement dans des interventions à l’échelle qui

favorisent la résilience des systèmes et des communautés, en faisant le lien entre interventions

d’urgence et de développement.

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4. Redynamisation du comité de Haut Niveau Nexus Humanitaire-développement pour la mise en œuvre

du nexus humanitaire-développement dans les zones fragiles.

a) Evaluation de l’analyse commune de la situation des risques, des besoins, des vulnérabilités et des

priorités nationales, et l’identification des zones prioritaires nécessitant une action commune de

la part de l’ensemble des acteurs humanitaire et de développement ;

b) Coordination, financement, mise en œuvre et suivi multisectoriel du plan multisectoriel de

développement et d’accès aux services sociaux de base dans les zones fragiles, basé sur des

résultats collectifs dans les zones fragiles en prenant compte les avantages comparatifs des

différents acteurs ;

c) Etablissement des mécanismes de coordination ad-hoc pour les zones identifiées, au niveau

régional, départemental, et communal, en plus des mécanismes nationaux de coordination sur le

Nexus Humanitaire-Développement

5. Renforcement et investissement dans le rôle des collectivités territoriales et des communautés

(engagement communautaire) pour les services qu’il est possible de délivrer au niveau communautaire.

a) Financement massif des stratégies nationales de services sociaux à base communautaire :

(Programme National de Santé Communautaire ; Feuille de route Niger FDAL ; Stratégie nationale

de réduction de la malnutrition chronique, Comités de protection de l’enfance), y compris à travers

les services publics ambulants ;

b) Renforcer le leadership des collectivités territoriales au niveau communal à travers le transfert

effectif de compétences et ressources (selon le plan quadriennal de transfert de compétences et

ressources) pour la mise en œuvre des politiques sectorielles concernant les services sociaux de

base ;

c) Renforcer les capacités des organisations à base communautaire pour assurer la continuité de

l’offre de services dans les zones concernées par les problèmes d’accès ;

d) Promouvoir le rôle des leaders traditionnels et religieux comme intermédiaires entre les structures

de l’Etat et fournisseurs de services humanitaires et les communautés dans les zones fragiles

(conformément à la loi sur le statut de la chefferie traditionnelle) ;

e) Renforcer l’engagement communautaire à travers la participation citoyenne dans la mise en place

et la gestion des services sociaux de base ;

IV. Les responsabilités des divers acteurs

1- Pour le Gouvernement et ses services techniques :

a) Assurer les conditions préalables pour le redéploiement des services sociaux de base sur la base

d’une évaluation du niveau de services de base ;

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b) Redynamiser le comité nexus-humanitaire développement et tant que socle de la coordination

entre acteurs humanitaires et de développement, et la prise de décision pouvant orienter les

investissements des bailleurs et de l’état dans les zones à risque.

c) Mettre en place une gestion flexible des ressources humaines avec des mécanismes de

« rétention » de personnel techniques des services sociaux de base, prévoyant les incitatifs

adéquats à la mobilité et permettant de réaffecter le personnel sur la base des besoins dans les

zones affectées ;

d) Garantir la sécurité des zones interventions, des populations, des prestataires des services et des

organisations humanitaires ;

e) Exercer un leadership fort en termes de coordination et de financement pour élaborer un plan

multisectoriel de développement (redéploiement et amélioration de l’offre des services de base)

dans les zones fragiles ;

f) Aligner les acteurs sur une stratégie et des objectifs conjoints qui répondent aux besoins

conjoncturels et adressent les problèmes structurels, adaptés au niveau local.

g) Etablir une fenêtre d’urgence dans les fonds communs sectoriels, et/ou l’établissement d’une ligne

budgétaire pour les urgences dans le budget des services sociaux de base.

h) Mobiliser les leaders traditionnels et religieux comme intermédiaires entre les structures de l’Etat

et les fournisseurs de services humanitaires, et les communautés dans les zones fragiles

(conformément à la loi sur le statut de la chefferie traditionnelle)

i) Définir clairement des résultats collectifs au niveau local et sectoriel pour conjuguer les actions

humanitaires et de développement.

- Etablir un seul système et outil de planification adhoc pour les zones fragiles pour éviter la

dichotomie entre une planification de réponse aux urgences gouvernementales et une réponse

des acteurs humanitaires, et pour conjuguer la réponse humanitaire et de développement.

- Accélérer le transfert effectif des compétences et ressources au niveau décentralisé, dans les

secteurs sociaux ;

- Augmenter la transparence sur les différentes programmes/activités entre les différents acteurs

(par exemples les initiatives dans le cadre du G5 Sahel et les autres programmes dans les zones

fragiles) /assurer une bonne gestion de l’information

- Assurer le leadership à tous les niveaux pour l’harmonisation et la complémentarité des

interventions et l’alignement des intervenants ;

- Responsabiliser et garantir le pouvoir décisionnel (leadership) à tous les acteurs pour initier les

actions dès le début de la crise à travers une politique d’interventions claires et structurées, avec

une bonne répartition des tâches entre acteurs et entre les différents niveaux.

2- Pour les bailleurs de fonds (humanitaires et de développement) :

Repenser la nature et les modalités des financements pour les adapter au mieux aux impératifs

opérationnels pouvant soutenir durablement un redéploiement et maintien des services sociaux de base

dans les zones affectées et impactées par l’insécurité et les crises :

a) Etablir un mécanisme de cofinancement de projets qui répondent à la fois aux besoins urgents et

structurels.

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b) Soutenir les projets multisectoriels intégrant les dimensions urgences et relèvement de

développement

c) Etablir un point focal régional des gros bailleurs pour les zones fragiles

d) Etablir un comité ad hoc pour coordonner les actions dans des zones fragiles / tampons au niveau

local et au niveau national

e) Améliorer les mécanismes de flexibilité des financements des bailleurs humanitaires et de

développement et garantir des procédures administratives allégées afin d’encourager une plus

grande réactivité des acteurs de terrain aux situations d’urgence. Ces financements devraient être

multi-annuels afin de permettre aux acteurs de terrain d’accroître la confiance avec les

communautés locales et de renforcer la résilience des populations.

f) Mettre l’accent sur des financements conséquents, de moyen terme, alignés avec les priorités

nationales et les mécanismes nationaux, afin d’éviter le saupoudrage et améliorer les

contributions à la résilience de manière soutenue.

g) S’engager fortement dans le financement des stratégies nationales de services sociaux à base

communautaire (Programme National de Santé Communautaire ; Feuille de route Niger FDAL ;

Stratégie nationale de réduction de la malnutrition chronique, Comités de protection de l’enfance)

h) Prioriser les investissements dans la mise à l’échelle des services sociaux de base dans les zones

fragiles, au même titre que la coopération militaire et sécuritaire.

3- Pour les acteurs des Collectivités Territoriales et communautaires :

a) Développer une stratégie de mobilisation de fonds centrée sur le redéploiement et le maintien des

services sociaux de base s’appuyant sur la fiscalité locale, la diaspora et le secteur privé entre

autres ;

b) Renforcer les compétences des communes en planification, exécution et suivi en situation

d’urgence

c) Mobilisation des chefs traditionnels des zones fragiles afin de les inciter à jouer un rôle plus

important en tant qu'intermédiaires entre les communautés qu'ils représentent et les fournisseurs

des services sociaux de base (Etat et organisations humanitaires) afin de permettre la continuité

des services dans les zones fragiles

4- Pour les organisations des NU, les acteurs humanitaires et de développement :

a) Compréhension des acteurs et coordination opérationnelle afin d’aligner les interventions

humanitaires et de développement aux plans et stratégies existants dans le secteur de l’éducation

b) S’inscrire davantage dans la décentralisation et investir dans la maitrise d’ouvrage des communes,

par exemple à travers les Plans d’Investissement Annuel (PIA)

c) Privilégier la planification conjointe des interventions (Etat et Acteurs Humanitaire) par exemple

avoir au niveau national un plan unique de réponse humanitaire.

d) Privilégier le renforcement des capacités des ONGs et CBOs nationales dans toute intervention ;

- Mener un plaidoyer pour l’opérationnalisation des mécanismes de mise en œuvre du nexus

humanitaire-développement selon les orientations du comité nexus.

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- Promouvoir le dialogue entre acteurs (H-D) afin de renforcer les collaborations, les synergies,

et assurer des bénéfices mutuels en particulier sur le renforcement des services publiques,

des collectivités territoriales, des acteurs locaux.

a) A travers la Coordination humanitaire :

- Mener un plaidoyer pour la mobilisation des ressources à la hauteur des besoins pour la

planification du redéploiement pérenne des services sociaux de base dans les zones affectées

et indirectement affectées par les conflits ;

- Mener un plaidoyer pour la prise en compte des urgences humanitaires dans le PDES,

nouveau plan de Développement sanitaire et pour l’élaboration d’une stratégie nationale de

santé en situation de crise ;

- Mener un plaidoyer pour la finalisation sans délai de La stratégie nationale de réduction de

la vulnérabilité du système éducatif face aux risques de conflits et de catastrophes naturelles

et son financement en priorité

- Mener un plaidoyer pour l’offre d’un paquet global de soins de santé primaires dans les zones

en crise humanitaire.

V. Eléments de la Feuille de route reprenant les principales étapes et réalisations

attendues

Pour le secteur de l’EHA, les actions ci-dessous identifiées comme prioritaires constituent le socle d’une feuille

de route pour le redéploiement efficace et pérenne des services sociaux de base WASH :

a) Mise en œuvre de la stratégie NEXUS pour le WASH

b) Etablir une situation actualisée des services techniques et élus déplacés et définir les modalités

pratiques d’accompagnement de leur retour sécurisé sur zone (Gouvernement)

c) Identifier les organisations communautaires de base actives à même d’assurer une continuité de

service minimum et renforcer leurs capacités (D’in fin Juin 2021)

d) Etablir un état des lieux actualisé des infrastructures et services WASH dans les zones affectées,

incluant le niveau de fonctionnalité (MHA /DRHA – D’ici fin Juin 2021)

e) Tenir à jour la situation des besoins et gaps en ouvrages et services WASH dans les zones affectées

(Cluster WASH / GT WASH – En continu)

f) Dans le plan de riposte COVID du MHA, identifier les interventions concernant les zones directement

et indirectement affectées et établir une priorité d’interventions, incluant plan de financement (MHA

/PTF – D’ici fin Octobre 2020)

g) Opérationnaliser la stratégie sectorielle de nexus humanitaire-développement (MHA /PTF – D’ici fin

2020 et en continu)

h) Appuyer les processus de planification et la budgétisation communale et régionale tenant compte des

situations d’urgence et de changements climatiques (MHA / PTF, communes, Régions – D’ici Juin 2021)

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i) Appuyer la réalisation des infrastructures WASH dans les zones affectées, incluant la mise en place de

mécanismes durables de gestion et d’entretien (MHA / PTF, ONGs, Communes, entreprises… - D’ici fin

2021 puis en continu)

Pour le secteur de la santé, les recommandations et attentes vont dans le sens de renforcer la résilience du

système de santé pour le rendre capable de répondre aux besoins de santé des populations en situation de

crise :

a) Point sur le financement de la santé

b) Recenser es services de santé et les organisations locales existants sont maitrisés ainsi que les besoins

en services sociaux de base dans les zones affectées et indirectement affectées

c) Définir et opérationnaliser une politique de santé nationale en situation de crise

d) Dresser un plan de déploiement, de formation et de bénéfices adapté pour former des ressources

humaines capables d’offrir des services en situation de crise

e) Assurer que les organisations locales et les populations affectées s’impliquent et s’approprient les

initiatives communautaires dans les zones fragiles (diagnostics communautaires, activités de

communication).

f) Renforcer une coordination inclusive a tous les niveaux des interventions dans les zones en situation

de crise.

Pour la nutrition, les recommandations et attentes vont dans le sens de rendre efficace l’accès des populations

en situation de crise aux services de nutrition de base :

a) Accompagnement de la feuille de route sur la « Reprise graduelle par l’État des financements des

partenaires humanitaires pour la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère » (2020 à 2029) par

le Ministère de la santé de la santé publique en concertation avec les acteurs humanitaires et ECHO.

b) Opérationnaliser la feuille de route sur le renforcement de l’intégration de la prise en charge dans le

système de santé afin de sécuriser des financements durables pour le secteur

c) Prévoir dans le Plan d’Action 2021-2025 les mécanismes de redéploiement efficace des services de

nutrition dans les zones de transition

d) Renforcer les capacités pour la mise en œuvre des interventions de nutrition dans les zones d’urgence

e) Renforcer les approches et stratégies à base communautaire sur la nutrition afin d’assurer une

continuité dans l’offre de services de nutrition, même dans les contextes de transition.

f) Renforcer la coordination des interventions de nutrition au niveau décentralisé

Pour le secteur éducatif, les recommandations et attentes vont dans le sens d’assurer une continuation

pédagogique pour tous les enfants et l’amélioration les capacités du système éducatif nigérien à garantir

l’accès à des offres éducatives équitables, inclusives et de qualité dans les zones en proie à des problématiques

humanitaires, les recommandations suivantes sont formulées :

a) Finaliser de la Stratégie Nationale de réduction de la vulnérabilité du système éducatif face aux risques

de conflits et de catastrophes naturelles dans le secteur de l’Education avec un plan d’action budgétisé,

et son utilisation pour favoriser et orienter les actions et les financements des ministères et des

différents partenaires autour de priorités spécifiques

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b) Assurer une allocation importante du budget d’éducation aux crises, particulièrement les mesures

préventives et de la planification, y incluant les capacités d’analyse et la collecte des données

c) Créer un environnement favorable d’enseignement/apprentissage et de formation en faveur des

apprenants vivant dans les zones en crise (infrastructures adaptées, mobilisation communautaire,

promotion hygiène menstruelle et alimentation scolaire)

d) Promouvoir des offres éducatives innovantes et alternatives aux apprenants des zones en crise, avec

accent sur la formation des enseignants et la mise en place des intrants adaptés

e) Renforcer des capacités du système éducatif à adapter ses offres aux contextes de crise (approche

psychosociale, éducation a la paix, approche de gestion des urgences dans le système éducatif), y

incluant en collaboration avec des services complémentaires (WASH, santé, protection)

f) Mettre en place d’un mécanisme de gouvernance adaptée à l’éducation en situation d’urgence, avec

l’engagement des autorités administratives et locales y compris les communes et les inspections de

l’enseignement ;

g) Promouvoir les mécanismes communautaires afin de renforcer la résilience du système et la

participation des bénéficiaires, particulièrement les filles et les enfants plus vulnérables, et renforcer

En matière de protection de l’enfance, les recommandations et attentes se focalisent sur l’impérieuse

nécessité d’opérationnaliser le décret sur la création des comités de protection de l’enfance pour une

couverture effective du territoire notamment dans les régions en urgence :

a) Financement des ressources humaines et la régularisation administrative des travailleurs sociaux avec

formation pour opérer dans les zones d’urgence

b) Positionnement du Ministère de la promotion de la femme et protection de l’enfance dans les

mécanismes nationaux et locaux de coordination de la réponse aux urgences

c) Formation des ONGs nationales sur la protection en urgence, notamment dans l’appui psychosocial.

Dans le domaine de la sécurité alimentaire, les recommandations et attentes visent à rendre efficace l’accès

des populations en situation de crise :

j) Renforcement des systèmes d’alerte précoce et méthodes disponibles :

- Renforcement de la préparation aux urgences au niveau des communes dans le cadre de la

décentralisation – plan de contingence sur les inondations/sécheresse/conflits au niveau des

communes

- Renforcement des systèmes de suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle dans les zones

à accès limité, y compris à travers la mise en place de systèmes de suivi à distance, pour

renseigner les analyses périodiques et le suivi permanent des organes de l’état et des

partenaires humanitaires et du développement.

- Mieux financer les initiatives qui relient les prévisions météorologiques aux procédures et

activités de préparation, avant qu’un événement ne se produise pour réduire les risques de

catastrophe sur le long terme et permet de réduire l’empreinte humanitaire.

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Renforcement de la cohésion sociale et l’adoption des pratiques familiales essentielles en partie due à la

mise en place d’une stratégie de changement de comportement

a) Décentraliser la coordination des activités de sécurités alimentaires des structures nationales ;

b) Mise en œuvre d’une stratégie accès pour mettre en place des mesures opérationnelles concrètes

pour prévenir ou minimiser les contraintes les problèmes d’accès dans certaines régions dans le pays ;

c) Opérationnaliser une feuille de route sur le renforcement de l’adoption des pratiques familiales

essentielles en partie due à la mise en place d’une stratégie de changement de comportement afin de

sécuriser des financements durables ;

d) Renforcer les capacités des partenaires pour la mise en œuvre des interventions SECAL ;

e) Renforcer le plaidoyer pour les financements flexibles de la part des bailleurs pour assurer une réponse

à temps ;