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JARDIN DE TRAVERSE CRÉATION IN SITU DE FRÉDÉRIQUE BUREL CÉRAMISTE PLASTICIENNE DANS LE CADRE DU FESTIVAL NORMANDIE IMPRESSIONNISTE DU 21 JUIN AU 7 SEPTEMBRE 2010 JARDINS DE L’HÔTEL DE RÉGION

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DU 21 JUIN AU 7 SEPTEMBRE 2010 JARDINS DE L’HÔTEL DE RÉGION DANS LE CADRE DU FESTIVAL NORMANDIE IMPRESSIONNISTE CRÉATION IN SITU DE FRÉDÉRIQUE BUREL CÉRAMISTE PLASTICIENNE Alain Le Vern, Président de la Région Haute-Normandie

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JARDIN DE TRAVERSECRÉATION IN SITU DE FRÉDÉRIQUE BUREL CÉRAMISTE PLASTICIENNE

DANS LE CADRE DU FESTIVAL NORMANDIE IMPRESSIONNISTE

DU 21 JUIN AU 7 SEPTEMBRE 2010

JARDINS DE L’HÔTEL DE RÉGION

En conviant la céramiste plasticienne Frédérique Burel à transformer, le temps d’un été, les jardins de l’Hôtel de Région, j’ai souhaité offrir un espace public à la création contemporaine régionale.La Région lui a ainsi donné « carte blanche » pour se livrer à une transformation éphémère et poétique des lieux.L’artiste a su jouer, avec un langage artistique singulier, avec les grands thèmes de l’impressionnisme (la lumière, les refl ets, le plein air, l’eau) et les réinterpréter avec des créations en céramique d’une étonnante modernité.Avec son intervention, les jardins acquièrent un supplément d’âme. Ouverts délibérément au public, ils foisonnent de formes en céramique et de fl eurs en terre cuite qui recréent l’enchantement des jardins où le rythme, la couleur, les refl ets, le foisonnement de la fl ore ont toujours eu droit de cité !Je vous invite donc à vous immerger, le temps d’une promenade ou d’une rêverie, dans un jardin impressionniste du XXIe siècle.

Alain Le Vern, Président de la Région Haute-Normandie

Rassembler dans un même corpus d’œuvres, création de jardin et céramique semble tomber sous le sens. Les deux médias convoquent la terre, reçoivent l’empreinte de l’humain. La conception de jardins, le modelage, le dessin sont de toute évidence des techniques qui se jouent des archétypes d’où émergent des formes et des thématiques archaïques.Matières fécondes, ils renvoient à des mythes fondateurs. Le jardin, à celui de la Genèse et la céramique au fondement de l’art.Dans son Histoire Naturelle, Pline raconte qu’à l’origine de la représentation il y a le contour de l’ombre d’un visage, celui de l’amoureux de la fi lle du potier Dibutades, tracé au crayon puis reproduit en trois dimensions dans l’argile.C’est justement par le dessin que tout commence chez Frédérique Burel. Elle consigne dans des carnets ses projets tracés d’un geste sûr et élégant. Autant de déclinaisons formelles autour de la tige et de la fl eur, de la verticale et du cercle, la ligne comme graphisme de prédilection.Cette ligne qui la relie au travail de création au féminin, celui de la trame et du tissage.Pétrir la terre, multiplier les pièces fabriquées au tour et au modelage, en attendre le séchage, les cuire. Reprendre son ouvrage, adopter sa couleur virginale ou l’engober de terres pigmentées. Un travail répétitif et laborieux, comme celui de Pénélope qui fait et redéfait chaque jour son ouvrage.Créer un jardin, c’est travailler de plain-pied avec ses mains, transformer la terre, créer des parcours, des paysages en trois dimensions, paysager. C’est anticiper, planifi er, texturer, parcelliser, construire, installer.Concilier jardin et céramique, c’est ranger en un ordre assemblé, donner naissance…Frédérique Burel, telle Arachné, tisse des liens entre jardin et céramique, plantation et sculpture, travail in situ et travail d’atelier… bois, métal, végé-taux, eau, lumière, air, argile biscuitée ou émaillée…Ici l’artiste convoque tour à tour la fl eur, le bulbe, la graine, le pistil, la courbe, la scarifi cation, l’empreinte… Autant d’éléments qui se côtoient, se frottent, s’entre-mêlent, s’épousent, s’accouplent… Émergent. Un travail fécond et généreux.Tout comme dans le Paradis Terrestre, divisé par quatre fl euves pour former un Tout, quatre espaces neutres sont investis, mis en lien dans le projet que Frédérique Burel nous présente et qu’elle intitule : « jardins de traverse ». En véritable démiurge, elle « architexture » un univers poétique et champêtre de curiosité, dans un enthousiasme communicatif. Corinne Laoues

LA PRAIRIE

Frédérique BurelCéramiste, plasticienne. Animateur d’atelier céramique06 84 78 16 83 / [email protected]

Principales expositions et installations2008 « Art des Rives », installation artistique

in situ, Veules-les-Roses.

Expo céramique au Viaduc des Arts, Paris.

« Terre en scène », Exposition collective à l’Hôtel de Région, Rouen.

« In situ » Installation à l’abbaye de Fontaine-Guérard.

2007 « Espace d’argile », galerie la passerelle IUFM, Mont-Saint-Aignan 76

Galerie Artmazia, Massy 76.

Installations : Détour, centre hospitalier de Rouen 76

Festival des Arts du feu, Massy.

2006 Exposition « esprit de femmes », pôle sud Lausanne.

« Sculptenbray », musée Mathon Durand, Neufchâtel-en-Bray.

Création des trophées du festival du cinéma nordique, Rouen.

Exposition personnelle au « Lieu dit », Rouen.

Installations Le lien, parc Weber, Saint-Aubin-le-Cauf.

« Art des rives », Veules-les-Roses.

Terre cuite

Terre noire engobée, bois

JARDIN BOISÉ

JARDIN ANGLAIS

Terre cuite engobée

JARDIN D’ÉCOLEEREA Françoise Dolto Sotteville-les-Rouen.

Classe de CAP fl euriste Professeurs : Chantal Baudribos, Magali Camus.

Graines d’artistes. Collège Louis Bouilhet, Cany-Barville

Participation : Théo Jegat, Louis Hallais, Marc Déon, Thomas Foulogne, Clémentine Dolique,

Alexia Beaufi ls. Merci à M. Decool (de la commission environnement) et M. Codevelle et

son équipe de jardinier de la ville.

Drôles de légumes Opération « Adoptez un jardin ». École Maternelle Pauline Kergomard Saint-Étienne-du-Rouvray

Classe de MS / GS de Mme SautejeauEn partenariat avec l’association « la Glebe » des jardins ouvriers de Saint-Étienne-du-Rouvray

Colonnes végétalesAtelier modelage du lycée Jeanne d’Arc de Rouen / Association Groupe Archéologique du Val de Seine

Les nénupharsÉcoles maternelles Albert Camus, Mont-Saint-AignanProjets classe APAC, CP-CE1, instituteur Claire Beauchêne.

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Comment est née l’idée du Jardin de traverse ?C’est une idée qui chemine depuis longtemps. Gamine, j’étais entourée de jardins magnifi ques. J’ai éprouvé un véritable choc en découvrant les jardins de Chaumont pour la première fois, c’était sur le thème de l’eau. Je pense que c’est là que j’ai eu le déclic de vouloir créer un jardin de céramique. Ensuite, j’ai découvert et pratiqué le land-art, puis j’ai commencé les premières ins-tallations in situ pour « Art des rives ». Beaucoup de plaisir à voir le travail intégré dans la nature, comme une évidence. C’est toujours un challenge parce qu’il faut travailler en grand, jongler avec les contraintes et l’histoire du lieu. Pour « Art des rives », c’est la rivière qui donne le sens à l’expo. Pour « in situ » à l’abbaye de la Fontaine Guerard, c’était plutôt l’histoire des reli-gieuses. Et puis, j’ai commencé à planter des fl eurs en terre dans l’installation « Détour » à l’hôpital de Rouen…C’est à chaque fois une petite aventure pour soi-même qui permet la rencon-tre avec un public différent.L’idée d’installer un jardin à la Région est arrivée au moment où je cherchais un bel espace pour développer le jardin que j’avais commencé sur palettes pour l’exposition « Terre en scène » (organisée à l’Hôtel de Région par l’as-

ENTRETIEN AVECFRÉDÉRIQUE BUREL

sociation Céramique Haute Normandie en 2008). C’est vraiment une histoire d’esthétique et de plaisir de faire parce que j’adore tourner la terre et ce projet me donnait l’occasion d’en profi ter.

Comment avez-vous procédé ?J’ai inauguré le projet en faisant des croquis, en pensant au design des fl eurs, des feuilles, je les ai dessinés dans l’espace en me souciant des ryth-mes, des lignes, des équilibres… Rapidement, l’ambiance des quatre jardins a émergé. Ensuite, je me suis lancée dans la fabrication avec des défi s : celles-ci, j’en veux cent…, trente de celles-là… De l’impressionnisme, j’avais envie de rendre compte du foisonnement. Aussi je me suis fait plaisir en réalisant la fontaine, en réfl échissant aux pergolas, aux claustras… Un jardin, c’est vraiment un rêve construit. Je suis également allée prendre les mesures des espaces à investir pour voir précisément comment j’allais les utiliser. Là, ça a été plus angoissant, j’ai cherché longtemps comment circuler, donner à voir… Quel soulagement quand j’ai pu mettre un point sur mes choix, en sachant qu’il restera beaucoup de décisions à prendre sur le terrain.

Quelles techniques avez-vous utilisé ?J’ai utilisé plusieurs terres pour leurs qualités et leur couleur : des lisses, des chamottées (avec des grains pour donner de la matière et de la solidité). J’ai parfois appliqué un engobe (terre pigmentée) pour apporter de la couleur. J’aime beaucoup le côté ludique de cette technique qui permet de jouer avec des effets de matières, des transparences, des scrafi tes, des superpositions.En même temps, il fallait envisager la façon de montrer le travail. En général, je crée les pièces en pensant à leur support. C’est grâce à Alain Lootvoet que je m’autorise à les penser ainsi car je sais qu’il m’accompagne toujours dans la fabrication. Quel luxe !

Quelles sont vos sources d’inspiration ?J’aime fondamentalement la matière TERRE, la terre qu’on cuit mais aussi celle où l’on plante. Mes bouquins de prédilection sont donc orientés for-tement Land art et céramique contemporaine. Terre de Andy Goldsworthy, Silence, art espace de Chris Dury, Dialogue entre la nature et l’architecture de Bob Verschuren…J’adore aussi les mélanges de matières, le papier, le textile, le bois…

RÉGION HAUTE-NORMANDIE5, rue Robert Schuman - BP 112976174 Rouen Cedex 1Tél. 02 35 52 21 59 / Fax 02 35 52 57 97www.hautenormandie.fr E

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Fontaine, vasque en acier et feuilles en terre cuite

Remerciements chaleureux à Alain Lootvoet pour son savoir faire et son accompagnement technique multi-épreuves.Merci aussi à Catherine Lootvoet, Cléo Cheuret, Florence Enne, Valérie Lenoir, Sylvie Lebrat, Flo et Jean-Yves Ertaud pour leur énergie et leur disponibilité et tous les copains et stagiaires qui ont suivi le projet.Remerciement aussi au lycée horticulture Jean Rostand d’Offranville pour le prêt des vraies plantes.