Regard sur l'agriculture

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magazine de la Terre et de ses océans.

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couverture du magazine Paul Watson et Original Denis

nous devons regarder l’océan comme nous regardons la forêt sacrée. les Sea Shepherd ont beaucoup à nous apprendre par leur réflexion autour des problèmes rencontrés par la sur-exploitation de la mer

Regard sur l’agriculture is published by Original NY ltd .

Original Denis , Christine Schreyer - publishers

Véronica et Manon Macasaet, associate publishers Sébastien Lopez . ` éditor in chief

abatis-brûlis à Montsinéry, Guyane.

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sommairepages 4-5 Pierre Rabhi et Paul Watson.

6-7 agriculture des océans. “Dessine moi une tomate”

9-23 carnet de voyage . Sébastien Lopez , voyage agroécologique Guadeloupe, Dominique , Guyane. le Wassai super aliment.

25-29 bonne semence . Vanessa Brunel.

32-33 s’installer agriculteur en Guyane.

32-33 le poivre retour aux ressources naturelles á forte valeur ajoutée.

35-36 professionnalisation des agriculteurs

39-41 obtenir du foncier agricole en Guyane.

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“sachez que la Création ne nous appartient pas, mais que nous sommes ses enfants. Gardez-vous de toute arrogance car les arbres et toutes les créatures sont également enfants de la Création. Vivez avec légèreté sans jamais outrager l’eau, le souff le ou la lumière. Soyez très éveillés lorsque le soleil illumine vos sentiers et lorsque la nuit vous rassemble, ayez confiance en elle, car si vous n’avez ni haine ni ennemi elle vous conduira sans dommage sur ses pirogues de silence, jusqu’aux rives de l’aurore.

Que le temps et l ’âge ne vous accablent pas, car i ls vous préparent à d’autres naissances, et dans vos jours amoindris, si votre vie fut juste, il naîtra de nouveaux songes heureux, pour ensemencer les s ièc les .” Pierre Rabhi, extrait du Recours à la Terre, Terre du ciel , 1995”

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Véronica et Manon Macasaet, associate publishers Sébastien Lopez . ` éditor in chief

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Rabah Rabhi de son vrai nom

Pierre Rabhi

né en 1938 à Kenadsa, en Algérie

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Il passe sa vie à servir l’humanité, à servir l’univers, à servir les autres. Toutes ses actions sont pour le bien commun.

Il passe sa vie à servir l’humanité, à servir l’univers, à servir les autres. Toutes ses actions sont pour le bien commun.

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Paul Franklin Watson de son vrai nom Sea Shepherd est né le 2 décembre 1950 au Canada

Il y a des choses irréversiblesquand il n’y aura plus d’océans,

il n’y aura plus de vie sur la Terre.Paul WATSON : « J’ai eu l’occasion de rencontrer Pierre Rabhi et de parler avec lui. Nous allons dans les écoles ensemble pour expliquer aux enfants comment la terre et la mer marchent ensemble. Nous avons la même volonté de transmettre aux jeunes générations. Nous avons besoin d’une nouvelle approche sur notre façon de considérer la mer. Á la conférence sur l’environnement qui aura lieu à Paris avec les dirigeants de la planète, i l n ’ y a a u c u n e d i s c u s s i o n s u r l e s o c é a n sL e s o c é a n s s o n t n o s s u p p o r t s d e v i e s u r l a p l a n è t e e n t i è r e . .

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“La sixième extinction massive d’espèces est en marche” PAUL FRANKLIN WATSON - CHÂTEAU DE LA MOLE, 11 SEPTEMBRE 2015 Fondé in 1977, Sea Shepherd Conservation Societyprésente dans 45 pays, c’est une Organisation à butnon lucratif de conservation de la faune et de la flore marines. Sa mission est de mettre un terme à la destruction des écosystèmes marins et au massacre des espèces dans le but de conserver et de protéger la biodiversité des océans du monde entier. Les personnes engagées à Sea Shepherd se retrouvent parfois dans des situations où elles risquent leur vie. On demande à de jeunes gens de risquer leur vie pour des intérêts économiques, des stratégies pétrolières… Je pense que c’est beaucoup plus noble de risquer sa vie pour sauver la planète. En 35 ans, on n’a jamais blessé personne et on n’a jamais perdu personne. P a u l W a t s o n s’attaque depuis près de quarante ans aux baleiniers et autres prédateurs illégaux des mers. Suite à deux mandats d’arrêts datant de 2012 émis par le Costa Rica et le Japon,aujourd’hui il est en exil en France, il donne des conférences à terre .Son message est clair : « D o n o t e a t f i s h , D o n o t e a t m e a t » ( n e m a n g e z p l u s d e p o i s s o n s , n e m a n g e z p l u s d e v i a n d e ) .Dans les 500 dernières années la Terre a vu disparaître autant d’espèces animales qu’en 65 millions d’années, les disparitions d’espèces ont été multipliées par 100 depuis 1900. Ce rythme s’accélère au cours des dernières décennies du fait del’activité humaine. En répétant le même message : s i l ’ o c é a n m e u r t , n o u s m o u r r o n s . Parce que les océans fournissent 80 % de l’oxygène que nous respirons, qu’ils régulent le climat, qu’ils fournissent de la nourriture. Or, depuis 1945, 90 % des êtres vivants dans les océans ont disparu. Nous avons perdu 30 % de l’oxygène produit par le phytoplancton. À cause des pollutions — plastiques, hydrocarbures, métaux lourds... —, du réchauffement climatique, de l’acidification due au gaz carbonique, de la destruction des estuaires, de la surpêche, de l’aquaculture... C’est insensé. La plupart des gens ne comprennent pas la gravité des menaces, ni la relation intime qui lie la bonne santé des océans à la leur. Dès lors que la biodiversité des océans diminue, leur capacité à survivre est compromise, et donc la nôtre aussi.Et maintenant, non contents d’avoir vidé les océans de leurs poissons,de g igantesques bateaux norvégiens ou japonais s ’attaquent au plancton, qu ’ i ls veulent transfor mer en pâte protéinée af in de nour rir le bétai l sur ter re . Ignorants et arrogants, ils ont juste oublié que le phytoplancton fournit l’oxygène que nous respirons.Ces phénomènes de destruction se passent sous l’océan, loin de nos yeux. Et tout le monde se dit : qu’est-ce que ça a à voir avec moi ? A quelques rues d’ici, vous trouverez une poissonnerie qui vend des poissons en provenance du monde entier, dont une bonne partie d’espèces en voie de disparition. Sur les marchés et dans les restaurants, 40 % des poissons vendusproviennent de pêches i l légales.

Dessine-moi une tomate!Dessine-moi une tomate!

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Les États-Unis, par exemple, importent plus de poissons que l’ensemble des quotas légaux autorisés. Par ailleurs, 40 % des poissons servent à nourrir le bétail, les porcs et les poulets...Nous n’avons aucune considération pour la vie dans les océans.Nous parlons des poissons en « tonnes », en oubliant qu’il s’agit de créatures uniques, et conscientes. Imaginez que vous traîniez un gigantesque filet sur une centaine de kilomètres à travers le parc du Serengeti, en Tanzanie, tuant tous les animaux sur votre passage. C’est ce que nous faisons dans les océans, toujours plus profondément. Il n’y a pourtant aucune différence entre un lion et un thon rouge ! Tous deux sont des prédateurs géants, uniques dans leur environnement. Le thon rouge est un poisson à sang chaud, ce qui est exceptionnel, et il s’agit d’une des espèces les plus rapi des, comme le poisson guépard. Mais nous n’avons aucune hésitation à les exterminer, parce que nous ne les voyons pas. Laisser une baleine ou un dauphin agoniser dans son sang pendant des heures ne choque pas, alors qu’il s’agit d’animaux magnifiques, intelligents et conscients d’eux-mêmes.Il faut arrêter de manger du poisson, il faut cesser de vider les océans, d’en dévorer toute la vie. Il ne faut plus rien manger qui vienne de la mer. Il n’existe aucune « pêcherie durable » qui puisse nourrir plus de sept milliards d’humains.Il y a sur Terre trop d’habitants, qui mangent trop d’aliments et qui polluent trop. T r o p d ’ h a b i t a n t s q u i d é s i r e n t t r o p d e c h o s e s . C ’ e s t u n e s i t u a t i o n i m p o s s i b l e q u i n é c e s s i t e r a i t t r o i s p l a n è t e s afin que chacun sur Terre puisse s’aligner sur le mode de vie d’un habitant de New York ou Paris. En 1950, notre planète abritait 3 milliards de personnes,nous sommes aujourd’hui 7,5 milliards, la plupart âgés de moins de 25 ans. Nous volons la capacité de charge (le nombre maximum d’animaux qu’un territoire peut tolérer) des autres espèces, dont nous-mêmes dépendons. Car nous sommes tous interdépendants. Le monde ne pourra pas supporter cette croissance. Nous allons vers une période d’effondrement, qui peut d’ailleurs se produire très brutalement. Il suffit que disparaissent quelques espèces clés pour notre survie — les abeilles, l’herbe, le riz... — pour que la population tombe sous le milliard en deux ans. Les requins sont une espèce de « clé de voûte », car ils sont les prédateurs de plusieurs espèces qui mangent le plancton. S’ils sont exterminés, cela entraînera l’effondrement de l’ensemble du système marin. l’Asie n’est pas la seule responsable la France est le deuxième pays qui tue le plus de requins en Europe. Mais nous ne le comprenons pas et ceux qui s’expriment sur le sujet sont considérés comme des radicaux. En réalité, ce sont bien les gens qui détruisent la planète qui sont les vrais radicaux, et nous, les vrais conservateurs.

Paul Watson à la conférence, Véronica et Manon Macasaet, associate publishers Regard sur l’agriculture

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Carnet de voyage Sébastien Lopez

Agroécologiquement,C’est en 1997, à l’âge de 17 ans, que je prends conscience que l’activité humaine la plus destructrice pour notre planète, est l’agriculture. Voulant m’engager dans la protection de l’environnement, j’entame des études dans un lycée agricole pour un bac intitulé sciences et techniques de l’agronomie et de l’environnement. Une triste réalité se dévoile à mes yeux. Nous condamnons notre avenir sur terre en détruisant la biodiversité, depuis l’avènement de l’agriculture nous rasons les forêts et depuis 60 ans avec l’industrialisation, un pic est atteint.Produits chimiques toxiques, érosion de sols, réchauffement climatique, extinctions des espèces, surpopulation, humains mal nourris, malades, cancers, ainsi que des crises économiques et sociale sont apparus concrètement au travers de ma vie de jeune paysan. Mon parcours allait me confronter à cette triste réalité, mais aussi me montrer qu’il y a de nombreuses solutions et que les changements sont déjà engagés. Les solutions sont d’ailleurs apparues en même temps que l’agriculture industrielle, c’est ce que l’on appelle l’agriculture biologique ou plus précisément l ’agro-écologie. Le terme « agriculture biologique » symbolisé par le logo « AB » est un label certifié, comme le « label Rouge ». Il répond à un cahier des charges, contrôlé par nos institutions, c’est un véritable progrès, même si hélas, c’est à but commercial et que la réglementation est limitée. L’agro-écologie est un terme plus vaste qui fait référence à 3 acceptions : selon l’usage, il peut désigner une discipline scientifique, un mouvement social ou un ensemble de pratiques agricoles. L’agro-écologie propose avant tout, des systèmes de production agricole basés sur les processus alors que l’agriculture industrielle issue de la Révolution verte pense la production à partir des intrants. Elle est l’occasion de renouer avec la maxime d’un des premiers agronomes de France, Olivier de Serres, qui écrivait en 1600 dans son Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs :

“Pour contrôler la Nature, il faut lui obéir”.9

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Pour illustrer mon regard sur l’agriculture, je veux te parler de ces trois dernières années, où après avoir travaillé comme technicien agricole spécialisé en agro-écologie, je suis parti élargir mes connaissances et découvrir l’agriculture en milieu tropical, dans les caraïbes et les départements de France que l’on nomme les DOM. Je suis d’abord rentré en contact avec les agriculteurs dit « bio » en Guadeloupe et en Martinique grâce à la liste d’adresses fournie par un site internet de l’ « Agence bio ». Je leurs ai écrit par e-mail et ensuite par courrier, me présentant avec CV et lettre de motivation, comme travailleur volontaire gratuit en échange du gîte et du couvert. Sur la vingtaine d’adresses recensées très peu m’ont répondu, mais dès qu’une réponse, a été positive, je suis parti.

Arrivé en Guadeloupe à Point à Pitre, venant de Paris, le changement ne me paraissait que climatique, tant l’urbanisation et la « voiturisation » de cette petite île est dramatique, les embouteillages c’est “soir et matin”. Et puis, quel paysage, quelle agriculture, quelle nourriture ? Je ne savais presque rien sur la vie en Guadeloupe, travailler dans les familles de petits agriculteurs m’a permis d’observer rapidement une triste réalité. Moi qui pensais manger des cassaves et de l’igname à tout les repas, je compris que cela devenait du folklore. Hélas on y mange surtout de la mauvaise baguette, du fromage, des laitages, du jambon blanc et beaucoup de poulets de très mauvaise qualité. Bien sûr, il y a aussi des fruits et légumes tropicaux, mais ils sont chers, et pour beaucoup importés des autres îles des caraïbes. Il faut savoir que l’agriculture découle encore de l’esclavage et de l’exploitation coloniale. Elle est faite avant tout, pour exporter vers l’Europe: banane, sucre et rhum. Bien loin de ce que l’on nomme la souveraineté alimentaire. Cette agriculture productiviste est totalement dépendante de l’énergie fossile et est soutenue par les politiques français et de vieilles ententes commerciales.Les gros propriétaires terriens sont souvent des « béqués », descendants d’esclavagistes, ils possèdent également beaucoup d’entreprises, les supermarchés, les grandes surfaces...

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abatis-brûlis à Montsinéry, Guyane.

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L’écosystème de l’île a beaucoup souffert, une grande partie des sols cultivables sont pollués avec la fameuse chlordécone, cet insecticide des plantations de bananes que l’on retrouve dans l’eau, les rivières, le poisson et même en mer. Les légumes racines ne peuvent plus être cultivés dans les zones contaminées, mais la banane et la canne continuent d’être plantées. Des scientifiques estiment que par cette pollution, 50% des hommes risquent de développer un cancer de la prostate, et j’imagine que ce ne sont pas les seules conséquences!

Durant l’année où j’ai découvert la Guadeloupe, un collectif s’est constitué pour interdire l’épandage par avion de pesticides sur les plantations de bananes. Alors que l’épandage aérien est interdit en France métropolitaine, un arrêtépréfectoral a donné l’autorisation aux gros propriétaires, pour épandre du poison sur les bananeraies, par avion, à proximité immédiate des habitations. Fort heureusement, le collectif anti-épandage, après de nombreux procès, a ensuite, obtenu l’interdiction de ces pratiques d’empoisonnement de masse. Il y a par chance, des gens conscients et des mouvements citoyens qui luttent con-tre l’avidité et l’immoralité de certains.

Il y a également eu le mouvement LKP en 2008, contre la « profitation », les produits chers, le pouvoir des super marchés, de grosses grèves ont été faites, mais suite à cela, rien n’a vraiment changé et tout le monde est retourné consommer du super marché. On m’a souvent dit que la Guadeloupe importe 80% de ce qu’elle consomme ! Cela parait exagéré, mais quand on fait un tour dans les grandes surfaces, dont les guadeloupéens sont friands, on peut constater que ce ne doit pas être très loin de la réalité. D’ailleurs il y a sur cette île la troisième plus grande zone industrielle d’Europe, 300 hectares sur une zone humide de l’isthme qui sépare l’île en deux. Je n’avais par ailleurs, jamais vu autant de voitures allemandes, il paraît même, que le département est le plus gros consommateur de champagne en France.Pourtant, il y a de vrais bidonvilles et un quart de la population est au chômage ! Il m’est même arrivé d’être pris en stop par le conducteur d’une BMW, qui me demandait une pièce pour pouvoir mettre de l’essence. Mais là, on sort du domaine de l’agriculture. Découvrir une île de plus de 400 milles habitants à 6200 km du pays, dont elle est totalement dépendante! Que se passerait-il, si suite, à je ne sais quelle crise, la France cessait d’approvisionner ces « îles département d’outre mer » ? J’ai pourtant rencontré de belles personnes, très conscientes et vu de très belles agricultures. La terre est, et a toujours été nourricière. Beaucoup de jeunes agriculteurs se mobilisent, s’organisent mais ce n’est pas simple de travailler ensemble. Beaucoup sont quasi seuls au milieu de leur jolie parcelle. Il y a également des consommateurs concernés, mais ils sont rares et plutôt « bobo », l’agriculture biologique ne fait pas vraiment une nourriture en vogue. Pire, certains vont écouler leur produits bios dans les supermarchés et jouent le jeu de la grande distribution

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usine à sucre désaffectée - Guadeloupe

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Au-delà de cela il me semble que la nourriture traditionnelle n’est pas très populaire et l’on préfère manger des tomates qui poussent très mal sous les tropiques plutôt que manger l’igname ou le fruit à pain. Pire, travailler la terre, pour certain, c’est se rabaisser.

Heureusement il y a un instinct de survie qui se matérialise avec le fameux « jardin créole ». Une merveille d’agronomie traditionnelle, c’est l’exemple type d’un modèle agricole durable dont la référence est Mr Lucien Degras anciens directeur de l’INRA en Guadeloupe et auteur d’un livre sur le sujet (Le jardin créole : repères culturels, scientifiques et techniques, édition Jasor).

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plantation d’ananas en Guadeloupe. jardin agro-biologique en Guadeloupe.

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C’est le jardin, potager autour de la maison oú tout se mêle harmonieusement, les légumes racines côtoient les bananiers, les arbres fruitiers et bien sûr les plantes médicinales. Tout est là, connu, reconnu, référencé, bibliographié et démontré. On voit des jardins créoles, même au pied des barres d’immeuble ! Mais l’urbanisation progresse et l’on aime trop avoir une pelouse verte, bien tondue. Il y a pourtant aussi des productions à forte valeur ajoutée comme les épices, le poivre, la vanille ! J’ai eu la chance de rencontrer un jeune agriculteur qui en collaboration avec l’ONF, cultivait de la vanille en forêt. J’ai vu aussi, des techniques agricoles nommées « agroforesterie » consistant à mêler arbres et cultures basses, reconstituant les systèmes écologiques naturels, sur le même modèle que le jardin créole, qui ont démontré leur productivité (voir les expéri-mentations de l’INRA). L’agriculture industrielle a un rendement énergétique faible à cause de la quantité d’intrants dans les cultures, comme l’énergie pour le tracteur et la synthèse des engrais chimiques. Elle dépense en moyenne 10 calories d’énergie fossile pour produire une calorie de nourriture, alors que ce rapport est inversé en agriculture écologique, une calorie consommée pour 10 produites. Mieux encore, ce type d’agriculture “écologique”, génère de l’emploi, car les techniques plus écologiques, demandent plus de main d’œuvre. Alors pourquoi la pratique de l’agriculture écologique ou agro écologie ne se répand pas plus vite en Guadeloupe et dans le monde entier?Mais il faut aussi réaliser le bouleversement opéré en 60 ans sur l’agriculture et sur la vie des hommes.On est passé de la traction animale et de la fertilisation au fumier,où un paysan nourrissait sept personnes et où la moitié de la population était paysanne, à l’agriculture industrielle, où un agriculteur nourrit plus de 40 personnes !

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Le changement est profond et le retour des hommes urbanisés à une vie rurale, l’exode urbain est très lent. En fait l’exode rural continue partout dans le monde et la destruction des forêts, du potentiel nourricier de la terre par l’industrie, n’a jamais était aussi fort. Mon regard sur cette agriculture d’outre mer est plutôt douloureux, mais la Guadeloupe et Martinique sont des cas particuliers dans les caraïbes. Par chance il y a des îles à quelques minutes de bateaux dont l’agriculture a évolué différem-ment, comme la Dominique. C’est une ancienne colonie britannique, elle fait partie du Commonwealth (Commonwealth of Dominica), l’économie dominicaine dépend surtout du tourisme et de l’agriculture. En effet, l’agriculture, principalement la banane, représente 18 % du PIB et emploie 28 % de la main-d’œuvre. Les services (dont le tourisme) représentaient 58 % du PIB et 40 % de la main-d’œuvre en 2002. Des réformes ont été entreprises afin de développer les services financiers off-shore à l’instar d’autres îles de la région.

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centre de production de composte à la Dominique arbre géant à Saül, Guyane. brulis de prairie, Guyane.

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J’ai pu prendre facilement contact avec une ONG pour la promotion de l’agro écologie, DOAM (Dominica Organic Agriculture Mouvement) à la Dominique. En France c’est en général la Fnab (fédération nationale pour l’agri bio), les Grab (groupement d’agriculteurs biologique) et l’Agence Bio qui développent et font la promotion de l’agriculture biologique, il y a également une multitude d’associations qui en font la promotion. Ils m’ont permis d’être accueilli par une petite ferme au sud de l’île pratiquant l’agro écologie. DOAM à la Dominique. Il n’y a pas de certification « Bio » commerciale officielle, DOAM y travaille, mais c’est avant tout une éthique et un rapport de confiance avec les consommateurs. Il y a beaucoup plus de petits agriculteurs qu’en Guadeloupe, et leur mode de production très spécifique aux forêt tropicales, ressemble encore à celui pratiqué par les premiers habitants de l’île : l’abattis-brûlis. L’agriculture sur abattis-brûlis est un système agraire dans lequel les champs sont défrichés par le feu, ce qui permet un transfert de fertilité, puis sont cultivés pendant une période brève, pour être ensuite mis en jachère, le plus souvent forestière, à longue rotation (friche forestière). Existant depuis la Préhistoire, cette agriculture extensive itinérante peut aussi conduire à une dégradation durable des sols. Cette nouvelle ferme tropicale dominicaine que j’ai visitée m’a démontré que malgré la communication sur l’agro écologie, la protection de l’environnement et la bonne volonté des agriculteurs, il y a des blocages dans les pratiques agraires. A petite échelle ce genre de pratique n’a pas beaucoup d’impact, mais sur une petite île colonisée depuis 400 ans, l’altération de l’environnement est profonde.

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élevage de zébus, ferme Bergère. - Sinnamary . Guyane

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De plus, les meilleures terres, les plus facilement cultivable dans les plaines sont monopolisées par des gros et riches propriétaires,

pour les cultures industrielles d’exportation, comme la canne à sucre et la banane.

Les petits cultivateurs occupent les zones les plus difficiles, en montagne et dans ce qui reste encore de sauvage et à défricher. Oui, beaucoup de petits agriculteurs abattent et brûlent de la forêt et même les “bios” !Il y a pour beaucoup d’agriculteurs, une véritable problématique agronomique. Les sols en milieux tropicaux consomment très rapidement leur fertilité et s’érodent du moment qu’ils sont travaillés. Une fois la forêt abattue, le bois transformé en charbon et le reste des branchages brûlé, on cultive généralement du manioc, de la patate douce, de l’igname, du maïs et même des choux. Des arbres fruitiers comme des agrumes peuvent être plantés, ainsi quede la canne à sucre et bien sûr des bananes qui vont produire plusieurs années encore. Puis ensuite la forêt normalement, reprend ses droits, l’abatis se referme et le paysan va abattre un autre morceau de forêt pour refaire un jardin.

Malheureusement le petit paysan n’a pas suffisamment de terre pour pratiquer des rotations forestières longues, il est obligé de cultiver plus longtemps la même parcelle et sous la chaleur et les pluies tropicales, les sols consomment toute leur matière organique, leur humus, et meurent. Il y aurait peut être la possibilité d’apporter des fumiers ou du compost, mais les productions sont faibles par rapport aux besoins. Je n’ai hélas visité aucune ferme produisant suffisamment de compost pour couvrir ses besoins, et des rotations longues de cultures sont souvent nécessaires. Il faut savoir qu’un sol tropical peut consommer de 5 à 10 kg de matière organique par mètre carré et par an ! Il est triste de constater que même un agriculteur biologique peut dégrader lafertilité des sols. Souvent lié au manque de techniques, de mise en commun des terres et du travail, l’essor de ces paysans “bios” est faible. Certes il y a de la volonté, et de nouveaux agro-écologistes arrivent, mais ils ont du mal à maintenir leur activité. Il faut reconnaître que les produits issus de l’agriculture industrielle mécanisée sont très peu chers et dans un pays où le niveaux de vie est bas, la concurrence est colossale, quand il s’agit de vendre sur le marché.

Seulement les petites productions fraîches et locales qui demandent obligatoirement de la main d’œuvre se vendent encore à bon prix. Les produits bios sont trop souvent vendus aux classes les plus riches et aux touristes.

Par chance l’argent ne se mange pas.

La force des paysans est qu’ils peuventensemble, directement, se nourrir des produits de la terre.

Ils peuvent être libres de ne pas avoir à gagner beaucoup d’argent pour vivre. Faut-il encore qu’ils puissent travailler ensemble, libres des énergies fossiles, des fertilisants de synthèse, des grands lobbies de l’industrie agro-alimentaire!

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marché de producteurs sur le parking d’une grande surface

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Ma dernière étape de mon regard sur l’agriculturedans les DOM s’achève en Guyane. Je retourne en France et en Europe tout en étant sur un gros morceaux de la forêt tropicale amazonienne sud américaine !Avec une superficie de 83 846 km², la Guyane est le plus grand département français (environ 1/9 du territoire national), la plus grande région deFranceet une des moins peuplées. C’est également le département le plus boisé, 98 % du territoire étant couvert d’une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et la moins, écologiquement fragmentée du monde. Le territoire guyanais fait partie des neuf régions ultrapériphériques (RUP) de l’Union européenne. C’est le seul territoire continental de l’Union européenne en Amérique du Sud. La moitié de la biodiversité française est en Guyane : 29 % des plantes, 55 % des vertébrés supérieurs (mammifères, oiseaux, poissons…) et jusqu’à 92 % des insectes. La plupart des terres de Guyane appartient à l’état et moins de1% est consacré à l’agriculture,, le long de la côte au nord et le long des fleuves. Le cœur de l’activité économique de la Guyane est l’aérospatiale avec la base à Kourou (700km²). Là aussi ce gigantesque département est loin d’être autosuffisant. La grande majorité des produits consommés sont importés de métropole et très peu des pays voisins (Suriname et Brésil). La plupart des besoins alimentaires, hormis les légumes et fruits tropicaux , ne sont pas couverts. Ici aussi on mange comme un occidental moyen, du pain, du fromage, du jambon et de la viande à tout les repas. Même le riz qui était produit, pour moitié de la consommation en 2010, ne l’est plus aujourd’hui. Il est navrant d’apprendre que l’ONF exploite le bois dans les forêts primaires de Guyane, que les politiques agricoles encouragent et subventionnent la déforestation pour les exploitations agricoles. Les chercheurs d’or illégaux mitent et polluent la forêt, mais la France autorise également la recherche de l’or, ce qui détruit la forêt et pollue l’eau. La logique du profit à tout prix, s’applique bien évidemment aux ressources naturelles les plus précieuses et au patrimoine de l’humanité comme l’Amazonie, qui reste important, même si on vit en Europe. Bien sûr, c’est sans comparaison avec ce qu’il se passe au Brésil et dans les autres pays du bassin amazonien, mais hélas on peut constater, que même un pays riche comme la France continue à exploiter et détruire légalement, des ressources naturelles aussi précieuses que

la biodiversité de l’Amazonie!

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fumées de la fusée Ariane

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amérindiens Wayana - 9 aout 2013- ”journées des peuples autochtones de Guyane”- Cayenne18

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19amérindiens Wayana - 9 aout 2013- ”journées des peuples autochtones de Guyane”- Cayenne

Il faut bien sûr parler des différentes communautés qui coexistent, venant de 80 pays, avec aujourd’hui une quarantaine de nationalités,

(cf Wikipédia) · les Créoles guyanais (environ 40 % de la population) · les Amérindiens répartis en six ethnies (les Lokonos et les Palikur qui sont de langue arawakienne, les Kali’na et les Wayana qui sont de langue caribe,les Wayampi et les Tekos qui sont de langue tupi). Ils représentent environ 9 000 personnes. · les descendants des Noirs Marrons, appelés « Bushinengués » (les Saramacas, les Paramacas, les Alukus (ou Bonis), les Djukas, les Kwintis et les Matawais). Ils représentent au moins 4 000 personnes. · les H’mongs, originaires d’Asie, arrivés le 6 septembre 1977, représentent environ 2 000 personnes regroupées dans les communes deRoura (village de Cacao) et Mana (village de Javouhey). · les Français originaires de France métropolitaine représentent actuellement environ 12 % de la population. . Les autres populations (Chinois, Libanais, Brésiliens, Haïtiens, Surinamais, Guyaniens, Hindustanis, Javanais du Suriname, Laotiens, etc.) représentent près de 40 % de la population de Guyane. Au 7 août 2006, selon Survival International, « dans la partie amazonienne du département français de la Guyane vivent aujourd’hui quelques dix mille Amérindiens dont les droits à la propriété collective de leurs terres, sur lesquelles ils étaient autrefois souverains, ne sont toujours pas reconnus ».

Pour revenir sur mon expérience agricole guyanaise, je me suis orienté vers la coopérative bio de Guyane, Biosavane. Ils me mettent en contact avec de jeunes agriculteurs bios récemment installés en polyculture et apiculteurs. Quelle ne fût pas ma surprise en découvrant que pour s’installer ils avaient déforesté deux hectares de forêt.Les mois qui ont suivi mon arrivée en Guyane m’ont confronté une fois de plus à de tristes réalités qui se rajoutent à celles découvertes dans les caraïbes.

abatis-brûlis à Montsinery, Guyane.

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Bien sûr l’abattis-brûlis reste la principale technique d’invasion agricole,et la plus grande partie ne sert qu’à faire des prairies pour l’élevage de vaches et de zébus. Tout cela est subventionné parles politiques agricoles européennes. J’ai eu aussi, l’occasion de travailler chez un petit producteurconventionnel de porcs, qui avait pour éthique d’utiliser de l’aliment sans OGM. Il faut savoirqu’en France et en Europe, la plupart des aliments composéspour le bétail, contient des OGM, principalement du soja cultivéen Amérique du Sud, en Argentineet sur les cendres de la forêt amazonienne comme dans l’état du Mato grosso au B r é s i l . Le résultat est, qu’en Guyane sont élevés des animaux qui ne mangent pas uniquement de l’herbe, comme le porc et les poulets. Un aliment peut être produit au Brésil, transformé en Europe et consommé en Guyane.

Une folie qui ne prend, pour le coup, vraiment pas en compte, le bilan carbone ! Il est couramment admis que la terre est réputée difficile à cultiver, que rien n’y pousse. C’est vraiment difficile à croire lorsqu’on voit

la luxuriance de la végétation sauvage. Une fois de plus les responsables, sont l’alimentation humaine, les techniques agricoles et les plantes cultivées qui ne sont pas bien adaptés. La demande, malheureusement, ne va pas vers une alimentation végétarienne, le poulet produit en Guyane ne couvre que 1.6% de la demande locale en 2013, la viande de bovin seulement 17.3%. Aussi les moyens de productions sont loin d’être compétitifs si on les compare au continent européen.

20 Alvaro le toro, ferme Bergère. - Sinnamary , Guyane

Page 21: Regard sur l'agriculture

Une usine de yaourt guyanais affiche sur chaque pot : « produit en Guyane », mais le lait provient d’Europe. Il y a beaucoup de volonté à promouvoir l’agriculture guyanaise. Avec bien sûr, la chambre d’agriculture, le syndicat professionnel des jeunes agriculteurs, des associations comme l’APPAG (association pour la promotion de l’agriculture et des produits agricoles de Guyane) et le Lycée agricole de Matiti quiparticipe à l’essor de l’agriculture en Guyane. J’ai pu travailler comme formateur dans ce lycée au nom sympathique de Matiti, une belle expérience qui ma permis de retourner dans un milieu que je connais bien (en étant sorti au bout de 6 ans)

le lycée agricole. Matiti est un Établissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole (EPLEFPA), il est composé d’un lycée (Bac techno, Bac pro, BTS agricole), d’un centre de formation par apprentissage ( CAP agricole), un centre de formation et de promotion professionnelle agricole (CFPPA) et d’une exploitation agricole polyculture élevage. Il faut savoir que la Guyane est le seul département français dans lequel la surface agricole utile (SAU) et le nombre d’exploitations agricoles augmentent (respectivement de 9 et 13 % entre 2000 et 2010 selon le recensement agricole (RA). Enfin, ce secteur est pourvoyeur d’emplois, avec 20 500 personnes. Le lycée est un bon moyen pour se former aux métiers de la terre, avec la pratique qui reste l’essentiel de l’apprentissage. Il existe une agriculture traditionnelle vivrière familiale en Guyane, mais avec l’exode rural et la simple concurrence des produits importés dans les super marchés, l’agriculture doit se réinventer. C’est en grande partie le rôle du lycée. Et la logique productiviste de l’agriculture industrielle est fortement remise en cause. Les lycées agricoles forment aussi à l’agro-écologie. J’ai pu également constater chez lesenseignants, une véritable prise de conscience sur le danger de l’agro chimie. La ferme du lycée de Matiti fonctionne par exemple sur un système beaucoup plus autonome de polyculture élevage. Les systèmes de vente directe sont également enseignés, avec comme exemple la communauté H’mong et leur production maraîchère et fruitière. Ils sont la preuve de la viabilité de cette forme d’agriculture. Une agriculture à échelle humaine, sans gros investissements, bien gérée, où la main d’œuvre et le savoir faire restent les principaux intrants. Je referme mon regard sur l’agriculture, en rêvant d’une vie nouvelle dans ces régions tropicales, où il n’y aurait plus de super marchés empoisonnant et alcoolisant les populations, où depetits paradis terrestres seraient jardinés sans machine, ni désherbants et où serait produit de beaux fruits tropicaux, assurant ainsi la santé et le travaildes populations. Il est possible que la société marchande globalisée, qui asservit les hommes comme la terre, un jour, s’effondre….

Et ce jour là, ceux qui sauront vivre de la terre prospéreront. 21

élevage de porc en Guyane des poivres frais, Crique Marguerite, Guyane culture sur mulsh en Guyane

Page 22: Regard sur l'agriculture

Les tonnelles de Jasmin

Cerisier paysMalpighia punicifolia

BananierMusa sp.

GoyavierPsidium guajava

Cerisier de CayenneEugenia uniflora

CorossolierAnnona muricata

CarambolierAverrhoa carambola

L'ARBORETUM FRUITIER

Ouvrant sur le bassin, L'arboretum fruitier est un jardin qui offre un lieu de cueillette libre, une aire de repos à l'ombre des manguiers, et un espace de jeu sur la pelouse.

LE JARDIN DES LIANES

MaracudjaPassiflora edulis

Le jardin des lianes offre un bel espace ouvert, propice à l'organisation de repas, à la discussion entre voisins et amis, sous les tonnelles fleuries et les frangipaniers.

2,710m

2,010m

2,400m

Quisqualis indica

Allamanda cathartica

Combretum rotundifolium

BarbadinePassiflora quadrangularis

Des lianes fleuries qui vont recouvrir la pergola...

LE JARDIN LABYRINTHELe jardin labyrinthe propose, sous l'ombre d'un grand flamboyant, des tables de jardinage disposées à différentes hauteurs. Ces tables sont accessibles aux habitants, petits et grands, pour un lieu convivial, support de moments d'échange et de partage autour du jardinage. La disposition des tables à jardiner en labyrinthe offre également un jeu de déambulation pour les enfants.

FlamboyantDelonix regia

Combretum rotundifolium Allamanda cathartica MaracudjaPassiflora edulis

La SEMSAMAR réalise à Cayenne dans le secteur de Jasmin, un programme innovant de logements sociaux agrémentés de petits jardins créoles destinés à un usage résidentiel. Les jardins seront structurés autour de trois thématiques : le jardin des plantes médicinales, le jardin des plantes culinaires et le jardin fruitier. Au delà de l'enrichissement paysager de la résidence, il s'agira pour la Semsamar d'initier les habitants à la gestion durable de leur environnement. Pour ce faire, un dispositif d'accompagnement sera mis en place avec l'appui de l'association la Canopée Des Sciences dont la mission sera, au travers d'ateliers pédagogiques, d'impliquer et de responsabiliser les habitants de tous les âges au devenir de leur quartier.

AGRICULTURE URBAINE: DES JARDINS CRÉOLES PÉDAGOGIQUES ET DE PROXIMITÉS AU COEUR D'UNE RÉSIDENCE D'HABITAT SOCIAL

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Page 23: Regard sur l'agriculture

Les tonnelles de Jasmin

Cerisier paysMalpighia punicifolia

BananierMusa sp.

GoyavierPsidium guajava

Cerisier de CayenneEugenia uniflora

CorossolierAnnona muricata

CarambolierAverrhoa carambola

L'ARBORETUM FRUITIER

Ouvrant sur le bassin, L'arboretum fruitier est un jardin qui offre un lieu de cueillette libre, une aire de repos à l'ombre des manguiers, et un espace de jeu sur la pelouse.

LE JARDIN DES LIANES

MaracudjaPassiflora edulis

Le jardin des lianes offre un bel espace ouvert, propice à l'organisation de repas, à la discussion entre voisins et amis, sous les tonnelles fleuries et les frangipaniers.

2,710m

2,010m

2,400m

Quisqualis indica

Allamanda cathartica

Combretum rotundifolium

BarbadinePassiflora quadrangularis

Des lianes fleuries qui vont recouvrir la pergola...

LE JARDIN LABYRINTHELe jardin labyrinthe propose, sous l'ombre d'un grand flamboyant, des tables de jardinage disposées à différentes hauteurs. Ces tables sont accessibles aux habitants, petits et grands, pour un lieu convivial, support de moments d'échange et de partage autour du jardinage. La disposition des tables à jardiner en labyrinthe offre également un jeu de déambulation pour les enfants.

FlamboyantDelonix regia

Combretum rotundifolium Allamanda cathartica MaracudjaPassiflora edulis

La SEMSAMAR réalise à Cayenne dans le secteur de Jasmin, un programme innovant de logements sociaux agrémentés de petits jardins créoles destinés à un usage résidentiel. Les jardins seront structurés autour de trois thématiques : le jardin des plantes médicinales, le jardin des plantes culinaires et le jardin fruitier. Au delà de l'enrichissement paysager de la résidence, il s'agira pour la Semsamar d'initier les habitants à la gestion durable de leur environnement. Pour ce faire, un dispositif d'accompagnement sera mis en place avec l'appui de l'association la Canopée Des Sciences dont la mission sera, au travers d'ateliers pédagogiques, d'impliquer et de responsabiliser les habitants de tous les âges au devenir de leur quartier.

AGRICULTURE URBAINE: DES JARDINS CRÉOLES PÉDAGOGIQUES ET DE PROXIMITÉS AU COEUR D'UNE RÉSIDENCE D'HABITAT SOCIAL

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Page 24: Regard sur l'agriculture

DLE Outre MerChemin Giblein, Lieut-Dit Sicama B.P. 08 - 97357 Matoury CedexTél. : +594 (0)5 94 35 70 90

Eiffage Route GuyanePk1, Route de Degrad des Cannes ZI ColleryBP 1026 - 97343 Cayenne CedexTél. : +594 (0)5 94 28 49 49

Savoir faire la différence

Nos équipes interviennent dans les principaux domaines des travaux publics :

Le terrassement

Les métiers de la route, del’assainissement et de l’eau potable

Le génie civil

Page 25: Regard sur l'agriculture

La solution demeure dansla légende du petit colibriVA N E S S A B r u n e l & f a m i l y

« B o n n e S e m e n c e »

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« Un jour, il y eut un immense incendie de forêt.Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »

colibri, Ermite de Bourcier, Phaethornis bourcieri, Guyane

Page 26: Regard sur l'agriculture

“ Il m’a semblé plus judicieux de m’engager dans la voie de la raison en commençant par la

récupération du contrôle de mon

alimentation, donc de ma vie”

” unis, soyons le tous” ( V Brunel & G Feitosa)26

Page 27: Regard sur l'agriculture

Il n’y a point d’individu heureux qui ne soit pas revenu à ses origines. Or, ses origines ne sont autres que la glèbe ! En effet, dans la Bible traduite par « Chouraqui », le premier homme « Adam » est appelé « le glébeux ».

Nous sommes tous tirés de la terre, mère de tous les hommes, et dépendons d’elle, et avons besoin d’elle pour notre survie.

Alors, que faire ? Continuer à se laisser entrainer dans le vent de la consommation moderne effrénée du « toujours plus », être spectateur de ce crime contre l’humanité ou réagir ? Il m’a semblé plus judicieux de m’engager dans la voie de la raison en commençant par la récupération du contrôle de mon alimentation, donc de ma vie, ce que la plupart d’entre nous ne maitrisons plus du tout ou simplement pas, car il en ait ainsi depuis notre naissance.

Comment est-il possible de mettre à la bouche des aliments dont je ne connais ni l’origine, ni la composition, ni même les conditions dans lesquelles ils ont été élaborés?

Eh bien, cela est lié au fait qu’aujourd’hui, les priorités comme la santé passent en second lieu. Il est bien plus excitant de s’occuper de son physique, porter une paire de basket a 200€ plutôt que de prendre soin de ce qui entre dans mon organisme, nourrit chacune de mes cellules et accompli un travail en profondeur en moi.

Notre société, amie de toutes ekt tous, qui se dit protectrice de la santé publique, omet toutefois de nous rappeler ces principes essentiels de vie.

Nous sommes capables de passer 10 heures par jours devant un poste de télévision mais nous ne savons pas ce que signifie E330, inscription visible sur plus de 70% des aliments transformés industriels que nous achetons au supermarché !

Un conservateur, très cancérigène, présent dans tous les sodas, des confitures ou boites de conserves…

Il y eut comme un soupçon de bon sens et d’espoir lorsque nous entendîmes ce si joli terme qui sonnait comme un poème dans nos oreilles « Ecophyto ».

Le poing et le regard levés vers les cieux, nous nous dimes “alléluia” ! Enfin les consciences s’éveillent . Le projet annonce au monde agricole la réduction de moitié des produits phyto d’ici 2018, et peut être donc, la logique voudrait l’arrêt total d’ici 2025. A peine nous eûmes terminé de prononcer le « A » de «Alléluia », nous apprîmes que tout ce remue-ménage ne fut que de la poudre aux yeux, une manière de calmer l’ardeur de certain récalcitrants, enfin, mater la résistance. 2018 est passé à 2025, continuons donc gaiement à produire en détruisant, nous atteignons l’apothéose de l’absurde, c’est le serpent qui se mord la queue mais ce n’est pas grave « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ».

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Le poing et le regard levés vers les cieux,

nous nous dîmes “alléluia”

Page 28: Regard sur l'agriculture

Il existe un tel fossé entre le sensé et l’insensé, le vrai du faux, le beau du laid, qu’il y a deux solutions, soit on se laisse gagner par un fort sentiment d’amertume et de morosité soit on réagit et tentons de résister C’est ainsi que la ferme biologique « Bonne Semence » a vu le jour. " De plus, nos produits sont certifiés « BIO » par Ecocert, ça fait très sérieux, n’est-ce pas ? Pourtant chers consommateurs, vous devez savoir que cet organisme nous fait payer cher le droit de vendre nos produits dans le réseau « bio ». Naturellement, le montant de cette facture se retrouve dans le prix de vente de nos produits. Toutefois, et c’est ce que vous attendez, vous êtes en sécurité lorsque vous achetez un produit « bio ». Savez-vous comment se déroule les contrôles d’Ecocert ? Vous pensez certainement comme tout le monde que nos produits ou nos sols sont analysés au moins une fois par année. Eh bien, il n’en ait rien, l’organisme envoie un contrôleur sur l’exploitation de l’agriculteur et fait un tour dans le jardin, scrutant chaque petit recoin, au cas où le paysan mal intentionné aurait laissé son flacon de « round up » sur la table de sa véranda !On ne sait jamais ?

Pas d’autres commentaires.

Vanessa en famille . salon régional agricole de Guyane 2013. Crunch notre cheval

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le ro

ucou

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Page 29: Regard sur l'agriculture

Sans aucune prétention nous essayons de sortir de ce système de consommationen évoluant dans un univers dépourvu de tout superflu, proposons à notre clientèle des produits cultivés dans les règles de l’art du respect de la terre, car nous avons le souci de la santé de tous et de nous-même.Notre objectif est de proposer une variété la plus diversifiée possible et de première qualité, de fruits et de légumes. N o u s n ’ u t i l i s o n s a u c u n e s u b s t a n c e p o l l u a n t e , n o s p r o d u i t s s o n t 10 0 % p u r s e t n a t u r e l s .En mettant l’accent sur la qualité et non la quantité, ainsi nous créons un climat de confiance avec notre clientèle qui en est bien consciente. Nous utilisons des intrants naturels tels que ceux que nous procurent « Crunch », notre cheval, ou du fumier de poule, du compost, du charbon...Nous avons des fruits de saison tels que des parépous, des avocats, des cerises, des citrons, papayes, pommes rosa, etc… nous avons une surface pour le maraîchage qui continue de grandir. Notre exploitation se situe à Rococoua (Iracoubo), nos produits sont disponiblesdans leur majorité au « Grand Marché Bio » puis sur le marché d’Iracoubo le mercredi matin ou sur commande.

Ce métier est un défi lancé à nous-même, néanmoins sans aucun regret, aujourd’hui l’enjeu planétaire est engagé, plus d’autre alternative quede s’investir corps et âme pour celle qui nous élève, Terre mère de tous leshommes et celui qui nous a engendré, le Créateur de la terre et de tout être vivant.

Vanessa en famille . salon régional agricole de Guyane 2013. Crunch notre cheval

gingembre Juin 2015.

calous , cives, aubergines,épinards, jus de noix de coco

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panier du citoyen

Page 30: Regard sur l'agriculture

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S’INSTALLER EN AGRICULTURE EN GUYANE

ÉCRIT PAR : JOËL NOËL

Profil des porteurs de projet agricole

Ce sont en moyenne 146 exploitations agricoles par an qui sont créées et inscrites au CFE (centre de formalité des entreprises). Les formalités administratives inhérentes à la création d’entreprises, à savoir leursinscriptions aux CFE ainsi que le suivi et l’accompagnement des agriculteurs nouvellement installés, sont deux missionsprépondérantes pour la Chambre d’agriculture de la Guyane. Par ailleurs, les agents de proximité des antennes décentralisées de la Chambre, situées à Iracoubo et Saint-Laurent du Maroni, peuvent accompagner les candidats à l’installation dans la mise en œuvre de leurs projets agricole.La moyenne d’âge des candidats varie entre dix-huit et soixante ans. Certains candidats à l’installation, sans expérience dans le milieu agricole, sont orientés vers des centres de formation tels que le CFPPA, le lycée agricole de Matti ou les MFR. Ils peuvent bénéficier également d’un accompagnement et de formations sur des thématiques spécifiques organisées par la Chambre d’agriculture. Sources de financement disponiblesL’un des principaux freins à l’installation est l’investissement. Le porteur de projet devra investir dans la déforestation, la construction des bâtiments et l’achat du gros équipement et du petit outillage en fonction de son projet. Pour cela, le porteur de projet pourra se tourner vers des organismes bancaires ou des organismes proposant des microcrédits comme l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE). Différents dispositifs d’aide sont proposés aux personnes ayant un projet d’installation.

Le porteur peut émarger sur un certain nombre de mesures du PDRG dans le cadre des fonds européens du FEADER. Dans ce cadre de la prochaineprogrammation (2014-2020).Les mesures d’aide prévues sont dans la continuité de la première programmation :

production de compost, Montsinéry, Guyane

travail à la houe, Montsinéry, Guyane.

Page 31: Regard sur l'agriculture

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Aide à la modernisation plafonnée à 75 % du montant total des investissements. Elle vise à soutenir les investissements physiques pour améliorer la viabilité des exploitations agricoles et leur compétitivité.Aide au démarrage des petites exploitations agricoles (DPA) Cette aide vise à assurer un développement des petites exploitations agricoles situées notamment en zone isolée où la commercialisation est limitée et où la vocation actuelle de l’agriculture est l’autosubsistance et les échanges deproximité. C’est une aide forfaitaire versée en deux fois : 70% au démarrage et 30 % à partir de la deuxième année d’activité selon la bonne mise en œuvre du plan de développement de la petite exploitation agricole (PDPE). Deux plafonds forfaitaires existent :Forfait « micro-projet » : 10 000 €Forfait « micro-projet plus » 15 000 € dossier plus ambitieuxmobilisant simultanément une demande d’aide à l’investissement.Aide à l’installation des jeunes agriculteurs Cette aide vise à faciliter l’installation de jeunes agriculteurs âgés de moins de 40 ans qui souhaitent s’installer comme chef d’exploitation agricole pour la première fois. Elle prend la forme d’une Dotation jeune agriculteur (DJA), dotation en capital nécessaire au démarrage à l’installation dans des conditions économiques satisfaisantes, sur la base d’un plan de développement de leur exploitation élaboré sur une période de 5 ans. Il s’agit d’une aide forfaitaire versée en 2 tranches, comprise en 25 000 et 50 000€ versée en 2 fois :1er versement : 70 % à l’installation, 2ème versement : 30 % à partir de la seconde année d’activité selon la bonne mise en œuvre du PDE.Les conditions d’éligibilité à la DJA sont les suivantes : - avoir plus de 18 ans et moins de 40 ans, disposer d’un diplôme de niveau IV, avoir réalisé un plan de professionnalisation personnalisé ( PP), d’élaborer un plan de développement de l’exploitation (PDE) sur 5 ans,disposer d’un titre foncier ou au moins d’un avis favorable de CAF. Dans le cadre de son installation, le porteur de projet peut déposer en parallèle une demande d’aide à la modernisation.Les étapes du parcours d’installation aidéEntre 2008 et 2014, 107 jeunes agriculteurs ont été installés avec le concours de la DJA, le montant de la DJA perçue oscille 20 000 et 40 000 €. Cette aide nécessaire à la mise en œuvre de la création de l’exploitation aura permis de financer 25 % de la quote-part des investissements à défaut d’un accompagnement bancaire pour le secteur agricole.

recherche de foncier agricole à des fins de création d’entreprise agricole? contact: la cellule foncier-installation de la Chambre d’Agriculture pourra vous orienter et vous conseiller.téléphone : +594 (0)594 29 61 95 [email protected]

plantation de bananes

Page 32: Regard sur l'agriculture

Il y a 1000 ans le poivre s’échangeait contre dix fois, son poids d’or pur.

Il fût la cause de nombreuses batailles et guerres, tellement il était précieux à cette époque! Les hollandais ont même perdu Manhattan, qu ’ i l s o n t c é d é a u x a n g l a i s , c o n t r e u n l o p i n d e -t e r r e e n M a l a i s i e .Si notre époque est bien différente, l’agriculture guy anaise se porte très bien . A u m o i s d e j u i l l e t 2 0 1 5 du poivre frais issu d’un poivrier de Sinnamary s’est vendu à Paris dans des restaurants étoilés au prix de

1 euro le gramme. Il faut bien préciser que ce poivre est un pur produit de l’agroforesterie sans certification bio. Le poivre est une histoire de confiance.

Á quel prix sera vendu le poivre “bio” de Guyane quand le Salon régional de l ’agriculture à Matitiouvrira ses portes cette année?

En 2013, pour ces poivres séchés, en conversion BIO, le prix était monté de 1€ à 3 € pour 10gr, soit 300€ le kilo.

poivrier - Sinnamary - 8 Juillet 2015

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le Poivre plus précieux que l’or

Page 33: Regard sur l'agriculture

on l’appelle ”roi des épices” il est le roi des superfruits, Un samedi matin sur le marché de Cayenne ,J’ai acheté du poivre frais, il était mûr, et dans son petit sachet en plastique, il transpirait…Avec ce poivre frais et mûr, je découvris le goûtde la terre pure transformée. Un goût excitant,unique, une sensation forte et aussi beaucoup d’émotions. J’ai mis plus de six mois pour en trouver la provenance. C’est à la crique Marguerite que je l’ai retrouvé. le poivre de Guyane est un produit rare.Le poivre est un fruit, au même titre que le raisin. Un poivrier est une vigne grimpante. Le grain de poivre n’est autre que de la terre qui remonte au bout des branches, entourée d’une pulpe juteuse et d’une peau fine et lisse.La pulpe c’est l’air et l’eau, qui l’entoure.Au coeur la graine, c’est la terre qui vous rend ce que vous lui avez donné pour se nourrir. Le poivre est un super-aliment quand il est pur, mais s’il ne l’est pas, cela peut être mauvais pour votre santé, car il est consommé tous les jours, avec la plupart de vos aliments, depuis votre plus jeune âge. Frais ou sec, il ne faut pas acheter du poivre sans connaître sa provenance exacte, et surtout savoir comment et où il a été récolté, et de quelle manière il a été séché. Il est riche en vitamines, fibres et minéraux,ses vertus sont nombreuses, il est anti-kilo,anti-douleur, il soigne la gastro-entérite, les bronchites... La pipérine issue du poivre accroît les taux d’endorphines dans le cerveau, ce qui permet de réduire la douleur et d’améliorer l’humeur. En raison de ses propriétés antidépressives, le poivre peut être utilisé comme un remède maison pour lutter contre la dépression légère et le stress chronique léger.Dans l’ensemble il nous garde en bonne santé! 33

notre avis sur PURE PEPPERCORNS, single estate, Costa Rica “ ce poivre est une pure merveille, goutez le ,vous ne pourrez plus vous en passer ” - 5 g r a m m e s p r i x : 15 E u r o s http://purepeppercorns.com

1 g

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dans son jardin à la crique Marguerite cueille du poivre . novem

bre 2011

Page 34: Regard sur l'agriculture

"Des Hommes au service de la Guyane"

Réparation sur casse canalisation route de la Comté 05 Février 2013

Société Guyanaise des Eaux Direction & Services Techniques 2738, route de Montabo, BP 5027 97305 Cayenne cedex Tel : 05 94 25 59 25 - Fax : 05 94 30 59 60

Page 35: Regard sur l'agriculture

- Centre de Formation Proffessionnelle

et de Promotion Agricoles

Dans le cadre de la professionnalisation des agriculteurs de la Guyane, le CFPPA de Matiti conduit 3 dispositifs de formations sur les régions de Cacao-Régina, du Haut Maroni et de Saint Laurent du Maroni ; ce dernier étant conduit en partenariat avec la MFR de Mana. L’ensemble de ces projets est co-financé par la Région Guyane et l’Europe par le biais du FEADER et pour certains dans le cadre du LEADER. L’objet de cesdispositifs est d’accompagner les agriculteurs dans leur professionnalisation en dispensant des formations adaptées aux besoins des agriculteurs. Les dispositifs agissent sur plusieurs thématiques (agronomie, élevage, gestion, arbori-culture, machinisme transformation et commercialisation, etc.), orientent et mobilisent un panel diversifié d’outils formations spécifiques, ateliers de démonstration et expérimentations, voyage d’études, accompagnement des porteurs de projet, suivi individualisé,conseils techniques et administratif, animation des filières locales. Sur Cacao, le technicien du projet de professionnalisation de la zone Est a mis en place, depuis juillet 2014, une parcelle de démonstration ouverte aux agriculteurs sur la route de Cacao au PK 1,5 mise à disposition par Jean-françois Bezert. Cette parcelle permet au technicien de tester des techniques culturales innovantes, des essais au champ en conditions réelles, de variétés ou d’itinéraires techniques ou des démonstrations de petits matériels sur une parcelle accessible à tous. On peut y voir différents essais à savoir : la gestion de l’enherbement, les itinéraires techniques sur compost, la solarisation, etc.Pour les formations, les agents en charge du programme peuvent dispenser eux-mêmes les formations ou faire appel à d’autres formateurs du CFPPA pour certains domaines techniques mais également à des professionnels d’organismes conventionnés.

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Charlot Papayo - apprenti

Rémi Vandële - chef de culture

professionnalisation des agriculteurs

Page 36: Regard sur l'agriculture

Quelques exemples de temps forts pour les projets de professionnalisation : Sur Cacao, la venue d’un formateur venant d’Espagne sur la thématique de la production d’agrumes pour les agriculteurs de la zone de Cacao ainsi que de nombreuses formations en machinisme et en apiculture;

Sur l’Ouest de la Guyane, la venue d’une délégation d’acteurs du monde agricole du Surinam afin de créer des bases de coopération agricole entre la région Guyane et le Suriname .

Sur le Haut Maroni, un voyage d’études des agro transformateurs à l’atelier de transformation de Mana en partenariat avec le PAG. Dans le domaine de la production en agriculture biologique, la réalisation d’un livret de reconnaissance des auxiliaires en partenariat avec la coopérative Bio Savane.

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groupe de travail animé par Alixe - formatrice en végétal - mai 2015 CFPPA de Matiti

agriculteurs de demain - agro-foresterie . Matiti

Page 37: Regard sur l'agriculture

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Page 38: Regard sur l'agriculture

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la règle d’or : ll est important de connaître la provenance des produits que l’on consomme.

pour maigrir et vous sentir plus léger : éliminez les sucres ajoutés et tous les produits laitiers…le lait de la vache …c’est pour son veau…qui en 9 mois, grâce au lait de sa maman vache, arrive à grossir de100kg !

Page 39: Regard sur l'agriculture

Obtenir du foncier agricole en Guyane Rédacteur : Mélanie Bertherat Correction : Thierry Basso et Agnès Nguyen

Les activités agricoles sont praticables sur les terrains localisés dans les « zones agricoles » définies par les communes dans leurs documents d’urbanisme (PLU). Le foncier de ces zones est majoritairement détenu par l’État et administré par les services de France Domaine, rattaché à la Direction Générale Régionale des Finances Publiques. Les communes, le CNES, les propriétaires privés et l’établissement public d’aménagement de la Guyane (EPAG) gèrent le foncier restant. Identif ier les parcelles disponibles situées en zone agricolepour localiser les terrains de l’État sur lesquels il est possible de déposer une demande, il existe un outil en ligne à l’adresse suivante : www.ofag.net. Il permet de se déplacer sur une carte de la Guyane et d’identifier les parcelles de France Domaine situées en zone agricole qui ne sont pas encore occupées et qui ne font l’objet d’aucune demande en cours. Il est cependant recommandé de se rapprocher de France Domaine avant de déposer tout dossier de demande afin de vérifier l’état effectif de la disponibilité du terrain. Demander le foncier auprès de France DomaineDans un premier temps, il s’agit de définir les bases du projet agricole en identifiant les productions d’intérêts. Il est également important de connaître le potentiel agronomique du sol de la parcelle demandée afin de sélectionner au mieux les cultures adéquates aux caractéristiques du terrain. Pour cela, les laboratoires d’analyse des sols, grâce à des prélèvements de sol à la parcelle, fournissent des informations utiles à la compréhension des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du sol. Dans ce cadre de la définition du projet, il faudra également définir les modes de commercialisation possibles et souhaités, les marchés existants et le ou les modes de productions à mettre en place. Il est également nécessaire de lister les besoins en investissement et les différentes sources de financements disponibles. Sur ce dernier point, il faut prendre en compte le fait que la plupart des zones agricoles disponibles est recouverte de forêt primaire. Le premier investissement à prévoir est donc le déboisement des parcelles. En moyenne, le déboisement via un prestataire coûte entre 3000€ et 5000€ l’hectare. Ces coûts sont subventionnables jusqu’à 75 % par la mesure 121 du Plan de développement rural de Guyane (mesure 4 dans la programmation 2013-2020).

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xL’aménagement d’un chemin afin d’accéder à la parcelle s’avère souventindispensable également. En effet, il est difficile d’accéder aux parcelles qui ne sont pas en bordures de route nationale. Bien que les communes soient compétentes en la matière, elles ne disposent pas des moyens suffisants afin d’aménager des pénétrantes pour chaque agriculteur. Il est donc préférable d’intégrer le coût de l’aménagement dans son projet.

2. Elaborer le dossier de demande de foncier pour France DomaineLe dossier de demande foncier comporte : - un formulaire, - une cartographie de la parcelle demandée au 1:25000ème,- des pièces justificatives de l’identité et de la situation du demandeur,- qu’une Note Technico-économique (NTE). Concernant la cartographie, lorsqu'il s'agit d'une parcelle cadastrale, un plan établi via l'OFAG ou un extrait cadastral suffit pour le dossier. Cependant, certaine parcelle cadastrale de grande taille ne peut être demandée dans son intégralité. Dans ce cas, il est nécessaire de faire un relevé GPS afin de localiser et produire une carte précise de la zone plébicitée. Le service foncier de la Chambre d'agriculture propose cette prestation.La NTE est une pièce centrale du dossier. Elle permet de juger la faisabilité et la viabilité du projet de création, d’extension ou de régularisation de l’entreprise. Il est possible de se faire accompagner dans la formalisation de la NTE par différents organismes dont la Chambre d’Agriculture.

3. Instruction du dossier Le dossier de demande foncier doit être déposé au guichet unique de France Domaine. Il est ensuite instruit par la DAAF puis envoyé à la DEAL, l'ONF, la mairie et la Chambre d'Agriculture qui rendent chacun un avis préalable. Réunis ensuite en Commission d’attribution foncière (CAF), ils confrontent leurs avis. A partir de ces avis, France Domaine statue sur la décision d’attribution ou de refus d’attribution du foncier demandé. Il faut prévoir un délais d'un an minimum entre le dépôt du dossier et la décision d'attribution de France Domaine. Découragés par ce délai, certains porteurs de projet pourraient être tentés d’occuper des terres sans en avoir préalablement fait la demande. Ils s’exposent alors au risque d’expulsion et donc à celui de perdre tout le bénéfice du travail réalisé. Avoir un titre foncier, garantit l’avenir de l’entreprise mais permetégalement de faire des demandes de subvention pour financer la déforestation ou le matériel nécessaire et ainsi développer son activité.On notera que 66% des dossiers présentés en CAF ont reçu un avis favorable en 2014 sur un total de 94 demandes étudiées. Le dépôt d’un dossier auprès du guichet unique de France Domaine ne donne donc pas la garantie d'obtenirle terrain réclamé c'est pourquoi il est primordial de bien réfléchir à son projet au départ et de s'approcher des structures (Chambre Agriculture, groupements d'agriculteurs, etc.) qui peuvent accompagner les porteurs de projets dans cette démarche. 40

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Comprendre les différents types de titres foncierset de contrats privés.

Concession agricole ou bail emphytéotique sur les terrains de l’État.Lorsque la parcelle demandée est inférieure ou égale à 5 ha, l’État proposera un contrat de concession agricole sur 5 ans renouvelable sur 20 ans maximum. Au-delà de cette superficie, il s’agit d’un bail emphytéotique dont la durée s’élève à 30 ans. Dans les deux cas, il est possible pour l’agriculteur qui en fait la demande, en bonne et due forme et dans les délais, d’obtenir un titre de propriété du terrain au bout de 5 ans ou 10 ans selon le titre et dans la mesure où le terrain a bien été mis en valeur.Selon le dernier arrêté préfectoral en vigueur, les loyers annuels pratiqués par l’État varient en fonction de la commune sur la base des montants suivants : prix du loyer concession agricole 15€ à 90€/ha/an bail emphytéotique 7€ à 45€/ha/an

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Le Wassaï, est une ressource alimentaire de première qualité.Au nord du Brésil, c’est la nourriture de basedes brésiliens, souvent avec de la farine de manioc. Dans l’état de Amapa, il est un des fruitles plus consommés. Son goût rapelle un mixte d’olive mûre et de chocolat.Le bon Wassaï est assez difficile à trouver, les magasins d’aliments de santé à travers le monde,commercialisent souvent le wassai en jus ou en thésous l’appelation « açaï ».Le Wassaï a un niveau élevé d’antioxydants (10 fois plus que les raisins rouges).Ses baies sont faibles en sucre, elles contiennent une bonne quantité de fer, de calcium, de fibres et de vitamine A. Elles contiennent aussi des composésanthocyanes tels que le resvératrol et l’acide férulique, qui non seulement donnent aux fruits leur couleur distincte, mais aussi avec les flavonoïdes participent à la défense de l’organisme contre les radicaux libres nocifs.En fait, les baies « d’açaï» sont 10 à 30 fois plus puissantes en anthocyanes,que le vin rouge.Les acides gras bénéfiques tels que l’acide oléique sont présents dans le Wassaï comme dans l’huile d’olive, c’est aussi un autre point fort de cet aliment,ainsi que le bon niveau des fibres alimentaires qui maintiennent un bon fonctionnement du système.Les scientifiques ont conclu que la pulpe de fruit açai réduit les niveaux de marqueurs de maladies métaboliques sélectionnés dans les sujets en surpoids.

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la Guyane regorge d’une grande richesse parmis les palmiers

palmiers Pinot .forêt guyanaise . Régina

récolte d’açaï, Brésil

baies d’açaicrèm

e deWassaï fraiche

Am

azone saveurs,Cayenne

le Wassaï sauvage ou cultivé naturellement, ses valeurs nutritives sont exceptionelles.

jeune cueilleur d’açaï , Macapa, B

résil

baies d’açaï

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baies d’açaï

“ ”La terre, être silencieux dont nous sommes l’une des expressions vivantes, recèle les valeurs permanentes faites de ce qui nous manque le plus: la cadence juste, la saveur des cycles et de la patience, l’espoir qui se renouvelle toujours car les puissances de Vie sont infinies.”

extrait du livre de Pierre Rabhi “La part du colibris : l’espèce humaine face à son devenir” éditions “l’aube” z

forêt de Régina, Guyane

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Le nombre de poissons a diminué de moitié depuis 1970 dans un plongeon au bord de l’effondrement causé par la surpêche et d’autres menaces. Populations de certains stocks de poissons commerciaux, tels que le groupe comprenant le thon, le maquereau et la bonite, a chuté de près de 75%, selon une étude par le WWF et la Société zoologique de Londres (ZSL). Nous conduisons collectivement l’océan au bord du précipice a souligné le directeur général du WWF, Marco Lambertini, En l’espace d’une seule génération, les activités humaines ont gravementdégradé les océans en capturant les poissons à un rythme supérieur à celui de leur reproduction et en détruisant les nourriceries Il a souligné que

l ’ef fondrement des écosystèmes océaniques risque de déclencher

une grave crise économique.On assiste à un déclin massif, massif pour des espèces qui sont essentielles” à la fois à l’écosystème des océans et à la sécurité alimentaire de milliards de personnesLe rapport indique que les populations de poissons, les mammifères marins, les oiseaux et les reptiles avaient chuté de 49% entre 1970 et 2012. Pour le poisson seul, la baisse était de 50%. L’analyse a indiqué qu’il a suivi 5829 de 1 234 populations d’espèces, comme les phoques, les tortues, les dauphins et les requins. Les dégâts subis par les récifs coralliens et les mangroves, qui servent de pouponnières à nombre de poissons, ajoutent aux problèmes provoqués par la surpêche. Le développement des côtes, la pollution et les changements climatiques, qui font monter la température moyenne des eaux et les rendent plus acides, sont d’autres facteurs acculant les océans vers un désastre.

pensez bleu.