Parcours de visiteUne exposition pour les lycéens

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La paritéFemmes & Hommes

au musée Condé

Domaine de Chantilly

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Cette exposition propose un parcours original au sein des collections du musée Condé du Domaine de Chantilly autour d’un thème contemporain : la parité entre les femmes et les hommes.

Comment évoquer la parité dans un musée ? Nous traitons ici de son sens sociologique, celui de l’égalité entre les femmes et les hommes à travers différentes époques de l’Histoire et plusieurs thèmes. Afin de proposer une réponse à cette question, nous nous appuyons sur un choix de chefs-d’œuvre des collections du Domaine de Chantilly et vous invitons à observer l’évolution des images et mœurs d’autrefois pour porter un nouveau regard sur nos habitudes contemporaines.

Toutes les œuvres présentées dans cette exposition ont été collectionnées, au fil des siècles, par les princes du domaine. Nous espérons que vous aurez bientôt la chance de venir les admirer à Chantilly.

Le Domaine de ChantillyPlus grand domaine princier de France, il est situé en Picardie, dans le département de l’Oise.

Grands collectionneurs d’œuvres d’art, les princes qui habitèrent le château, nous ont légué de nombreux trésors. Un parc de 240 hectares entoure cette demeure. Des Grandes Écuries, où résident aujourd’hui trente chevaux de spectacle, et un hippodrome, où se déroulent chaque année des courses hippiques, complètent ce grand ensemble patrimonial.

Maintenant en route !Pour bien commencer le parcours, il faut vous munir du livret de visite, téléchargeable sur les sites www.domainedechantilly.com et http://crdp.ac-amiens.fr/chantilly/index.html

Ce document vous permettra d’inscrire les réponses aux questions posées dans l’exposition.

Bonjour et bienvenueau château de Chantilly.

Cour d’honneur

Entrée principale

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a Couloir du Logisb Cour d’honneur - hersec Galerie de peinturesd Rotonde de la Galerie de peinturese Salle Caroline f Salle Clouet g Salle de la Minerve h Santuarioi Tribune

Œuvres vues avec ce parcours :

a Couloir du logis

Perrault, d’après Vernet, Le roi Louis-Philippe

escorté de ses f ils

b Cour d’honneur - herse

Maniglier d’après Michel-Ange, Esclave

c Galerie de peintures

Nattier, Portrait de Melle de Clermont aux eaux

minérales de Chantilly

Anonyme, Gabrielle d’Estrée au bain

Champaigne, Le cardinal de Richelieu

Champaigne, Le cardinal Mazarin

Gérard Baron, Les Trois âges

d Rotonde de la Galerie de peintures

Di Cosimo, Simonetta Vespucci

Baudry, L’enlèvement de Psyché

e Salle Caroline

Duplessis, Portrait du comte de Provence

Largillière, Portrait présumé d’Anne-Thérèse de Marquenat

Drouais, Portrait de Jeanne Antoinette Poisson, Mar-

quise de Pompadour

f Salle Clouet

Anonyme, Portrait de Jacques de Savoie, duc de Nemours

Clouet, Marguerite de Valois enfant

Le Mannier, Portrait présumé de Charles IX

Clouet, Marguerite de Valois, reine de Navarre

Ecole française, Henri IV équestre

g Salle de la Minerve

Vernet, Le duc d’Orléans et son fils, le duc de Chartres

h Santuario

Raphaël, Les trois Grâces

i Tribune

Ingres, Vénus anadyomène

Reynolds, Portrait de Maria Walpole et sa f ille

Elisabeth Laura

Anonyme, Bustes d’Henri IV, Marie de Médicis et Louis XIII

Champaigne, La mère Angélique Arnauld

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La beautéEn effet, tout ne peut pas être beau

et pour entrer dans cette catégorie, il faut répondre à un certain nombre de critères qui évoluent au fil du temps. Pour bien comprendre la notion de « beauté », penchons-nous sur son étymologie.

Qu’est-ce que l’étymologie ? Étymologie vient de « étumos » qui signifie « véritable » et de logia, dérivé de logos, qui signifie « discours, raison ». S’interroger sur l’étymologie d’un mot revient donc à chercher le véritable discours, c’est-à-dire le sens premier ou son origine.

« Beauté » vient de bellus qui signifie beau, en latin. Bellus se

rapproche de bonus c’est-à-dire, bon et b e n e , q u i v e u t d i r e b i e n . Il est également possible que « beauté » entretienne des relations avec le mot beare qui exprime l’idée de rendre heureux.

Ainsi, nous comprenons mieux pourquoi ce qui est beau nous semble souvent bon, bien et bénéfique. Aujourd’hui, les publicités utilisent très régulièrement cette idée préconçue : ce qui est beau est bon… Et pourtant les apparences sont parfois trompeuses !

En Europe, au XIIe siècle, les mots « beau » et « belle » entrent dans la langue de la société courtoise et deviennent des compliments. Beau-père, belle-sœur, sont des termes qui naissent aussi à cette époque. De nouveaux prénoms, qui intègrent ces mots, émergent également.

À vous d’en trouver quelques-uns.

L’idée même de beauté n’existe pas dans la Nature. Elle a été imaginée, pensée, construite par les hommes. Ce sont les philosophes grecs, qui inventent l’idée de « beauté ». Ils déterminent également les règles qui la régissent.

Vénus Anadyomène,Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1ère moitié du 19e siècle,peinture à l’huile sur toile

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De l ’idéal…

Les trois Grâces, Raphaël, 1er quart du 16e siècle, peinture à l’huile sur bois©

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Voici une œuvre célèbre de Raphaël, peintre de la Renaissance. Il s’agit d’une représentation des trois

Grâces, incarnations de la beauté dans la mythologie grecque et romaine.

Quelles sont les différences avec nos canons actuels ? Complétez ce tableau :

À votre avis, pourquoi ces femmes ont-elles un ventre rond et de larges hanches ?

Qu’est-ce que cela représente, symboliquement ?

Du Moyen-Âge à nos jours, les canons de la beauté subissent toute une série de transformations, qui varient en fonction de la mode et de l’idéal du temps.

Renaissance Aujourd’hui

blancheur de la peau

ventre rond

hanches larges

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Du côté des hommes, les canons semblent plus proches de ce que nous apprécions aujourd’hui. Observez cette

sculpture. Il s’agit d’une copie d’une œuvre de Michel-Ange, artiste de grande renommée à la Renaissance. Elle présente un esclave qui cherche à se libérer de ses liens.

Dans l’effort, la musculaturede son corps est saillante. À vous de nommer ses différents muscles d’athlètes :

Esclave,Maniglier Henri Charles, d’après Michel Ange, vers 1880, pierre

Les critères de beauté évoluent avec le temps et diffèrent également selon les sociétés et les pays. Par exemple les femmes girafes des peuples d’Afrique ou de Birmanie, les pieds de petite taille en Asie, etc.

Avez-vous d’autres exemples ?

Le nu dans l’art : depuis le Moyen âge, représenter un corps nu est condamné et interdit par l’Église. Les

artistes comme Raphaël et Michel-Ange vont alors utiliser, comme prétexte, les dieux et les déesses grecs ou romains, habituellement représentés dévêtus, ou des inconnus comme des esclaves. Grâce à ces sujets mythologiques et anonymes, nous connaissons aujourd’hui les goûts et les formes de la beauté d’autrefois.

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…à la réalitéL’invention de l’idée de beauté va donner naissance à une production artistique florissante. Rapidement, cette idée est personnifiée, autrement dit les artistes commencent à représenter la beauté sous les traits d’une personne.

Aujourd’hui, selon vous, à quoi ressemble l’incarnation de la beauté ?

C’est à partir de ces premières productions artistiques que les canons, ou règles, de la beauté se développent. Cette œuvre a été réalisée en 1480 par un peintre italien. La

jeune femme qui est représentée ici, Simonetta Vespucci, présente toutes les caractéristiques d’un canon de beauté de la fin du Moyen-Âge.

De nos jours, lorsque familièrement, on qualifie une personne de «canon», cela signifie qu’elle correspond parfaitement à notre idéal de beauté.

Les hommes aussi ont leurs canons de beauté. Voici le duc de

Nemours, Jacques de Savoie. Au XVIe siècle, il était réputé pour être le plus bel homme de la cour de France.

Il est le héros décrit dans le roman de Mme de Lafayette La princesse de Clève. en voici un extrait :

« Mais ce Prince estoit un chef-d’œuvre de la nature ; ce qu’il avoit de moins admirable, c’estoit d’estre l’homme du monde le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettoit au dessus des autres estoit une valeur incomparable, et un agréement dans son esprit, dans son visage, et dans ses actions, que l’on n’a jamais veu qu’à luy seul […] »

La Princesse de Clèves, pages 7-8 [Texte imprimé] / par Madame de la Fayette. - Paris :

Chez Claude Barbin, 1678. Bibliothèque et Archives du château de Chantilly

Portrait de Jacques de Savoie, duc de Nemours, Anonyme, 2e moitié du XVIe siècle,peinture sur bois

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En quoi ce portrait littéraire correspondà l’œuvre picturale associée ?

Le front épilé

Les sourcils épilés ou très fins

Le cou allongé

La peau très blanche

La poitrine toute petite

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Portrait de femme dit de Simonetta Vespucci, Piero di Cosimo,

vers 1480, peinture sur bois,

La toilette

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Portrait de Melle de Clermont aux eaux minérales de Chantilly, Jean-Marc Nattier, 1729, peinture à l’huile sur toile

Voici Melle de Clermont en cure thermale à Chantilly, ville autrefois réputée pour la qualité de ses eaux. Les bains sont courants depuis l’Antiquité. La présence de thermesdans de nombreuses villes romaines atteste de cette pratique qui se poursuit tout au long du Moyen-Âge. Pourtant, au XVIe siècle, les bains publics ferment et l’utilisation de l’eau pour le nettoyage corporel commence à être déconseillée.

Le rejet de l’eau doit être associé à l’arrivée de la peste et de la syphilis

en Europe. On pensait à cette époque, que la maladie pénétrait par les pores de la peau, dilatés par les vapeurs chaudes lors de la prise d’un bain.

Des médecins s’empressent de conf irmer les dangers encourus par les baigneurs. Jean de Renou, conseiller et médecin du roi est formel « C’est-à-dire qu’il ne se faut jamais laver la teste, rarement les pieds, & bien souvent les mains ».*

L’hygiène corporelle des femmes, comme celle des hommes, se transforme alors, et le mot « toilette » apparaît. On se « toilette », en utilisant un linge ou une toile, pour se frotter la peau… à sec ! La prise de bain devient donc plus rare. Contraints par leur travail salissant, seuls les paysans, continuent à se laver à l’eau.

Cette peur de la contagion s’estompe au XVIIIe siècle et l’eau retrouve peu à peu sa vocation. Les médecins commencent même à lui associer des propriétés curatives comme l’illustre le tableau ci-dessus.

Aujourd’hui, l’expression « faire sa toilette », nous vient donc de cette période sans eau.

Quelles sont les formesde soins contemporains qui utilisent l’eau ?

* Les Œuvres pharmaceutiques du Sr Jean de Renou, Conseiller & Medecin du Roy à Paris : Augmentées d’un tiers en cette seconde Édition par l’Auteur ; Puis traduites, embellies de plusieurs Figures nécessaires à la cognoissance de la Médecine & Pharmacie, & mises en lumière par M. Lou-ys de Serres Dauphinois, Docteur en Medecine, & Agrégé à Lyon. Chez Antoine Chard [Imprimé à Lyon par Pierre

Colombier] 1626, Chapitre VII, Des lavemens, p. 171.

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Gabrielle d’Estrées au bain, Anonyme, début 17e siècle, peinture à l’huile sur toile

Un rituel

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Une distinction doit être faite entre les ablutions et la toilette. Le terme ablution, vient du latin ablutio, qui signifie « je me lave », « lavage ». Ce rituel consiste donc à se laver, non pas pour être propre, mais pour retrouver une certaine forme de pureté. Aujourd’hui encore ces pratiques se perpétuent, notamment dans le cadre religieux, pour les hommes comme pour les femmes. Le bain de tout le corps ne fait donc pas partie des ablutions.

De son côté, la toilette est un cérémonial qui consiste à prendre

soin de ses cheveux, de sa peau, de tout son corps pour l’embellir. Gabrielle d’Estrées, maîtresse et favorite du roi Henri IV, ici dans son bain privé, où il ne peut y avoir de risque de contagion, est donc en train de se faire belle. Ce tableau regorge de détails qui nous renseignent sur les mœurs de l’époque de la Renaissance en France.

Observez le meuble dans laquelle elle se tient : de quelle matière est-il fait ? À quoi sert le linge blanc qui le recouvre ? Cette femme arbore de nombreux atours, notamment des bijoux en perles. Il est donc bien question ici de toilette, c’est-à-dire une mise en beauté du personnage. Sa coiffure également est très raffinée.

Comment décririez-vousla peau de cette femme ?

Que représente symboliquement la blancheur des carnations ?

Les fruits et les fleurs évoquent la fécondité de Gabrielle. Elle venait de donner au roi deux fils, représentés au second plan du tableau.

Bien que cette femme soit habituellement identifiée comme Gabrielle d’Estrées, le peintre l’a totalement idéalisée.

Gabrielle est donc assimilée ici à la déesse de la beauté antique, c’est-à-dire :

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Portrait présumé d’ Anne Thérèse de Marquenat de Courcelles, Nicolas de Largillière,fin 17e siècle, peinture à l’huile sur toile

Portrait du comte de Provence, Joseph Siffred Duplessis, vers 1778, peinture à l’huile sur toile

La mise en beauté

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À travers les siècles, retrouvez les canons de beauté pourles femmes et les hommes en complétant ce tableau :

À votre avis pourquoiles nobles du Grand Siècle (mi XVIIe – début XVIIIe) utilisent-ils du maquillage ?

Comment obtiennent-ilsune chevelure blanche ?

Ces deux personnages devaient également s’enduire le corps d’une autre substance permettant de camoufler les odeurs…Laquelle ? À cette époque, les tissus utilisés pour les costumes des femmes se retrouvent sur ceux des hommes.

En observant ces deux œuvres, pouvez-vous noter les points communs concernant les costumes ?

La peur de l’eau, qui naît au XVIe siècle, va transformerles pratiques de la toilette. Mais il ne faut pas s’imaginer que les femmes et les hommes deviennent sales !

I l apparaît de nombreux moyens de substitutions pour l’hygiène corporelle et l’on observe le développement de techniques dites « sèches » (propreté du linge,

poudres, parfum). Elles sont utilisées par les femmes, comme par les hommes !

Observez ces deux œuvres.Les canons de beauté représentés ici sont typiques de la mode de la fin du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle. Du côté des femmes, comme chez les hommes, des différences apparaissent par rapport aux canons de beauté de la Renaissance. Et avec aujourd’hui également…

Renaissance fin XVIIe - XVIIIe siècles Aujourd’huiFemmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes

formes du corps

type de maquillage

aspects des cheveux

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L’éducation

Le roi Louis-Philippe, escorté de ses fils, sort par la grille dorée de la grande cour du palais de Versailles,Léon Perrault, d’après Horace Vernet, vers 1837, peinture à l’huile sur toile

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Les filles « bien nées », issues de riches familles, n’ont donc pas accès

à la même instruction que les garçons. L’essentiel est de leur apprendre à se rendre aimable avec leur mari, à tenir une maison et à élever les enfants. Bien souvent, ces apprentissages se déroulent loin des parents dans des couvents.

Il faut attendre le XIXe s iè c le , pour que l’égalité de traitement commence à être évoquée à l’école. Le 28 mars 1882, une loi de

Jules Ferry rend l’école obligatoire de 6 à 13 ans,

pour tous les enfants des deux sexes.

Dans le tableau ci-dessus, le roi Louis-Philippe, sort du palais de Versailles entouré de ses cinq fils, dont Henri d’Orléans, le duc d’Aumale, dernier propriétaire du Domaine de Chantilly. C’est le premier roi à avoir envoyé ses garçons à l’école publique : le lycée Henri IV, qui existe toujours à Paris.

En revanche, ses filles avaient un précepteur à la maison et

l’enseignement était différent. Au moment de la réalisation de cette œuvre, l’école publique n’est donc pas encore obligatoire pour tous.

Aujourd’hui, cette discrimination perdure dans de nombreux pays du monde où la séparation par le sexe est encore très forte. Tous les pays ne considèrent pas encore l’éducation comme un droit fondamental.

Peu à peu, les instances internationales œuvrent pour que l’instruction primaire universelle et la parité entre les sexes à l’école deviennent une réalité.

La parité entre les filles et les garçons a toujours été au cœur des débats sur l’éducation, tout comme les questions d’égalité sociale. Pendant longtemps, seuls les enfants « bien nés » accédaient à l’éducation. Par ailleurs, on privilégiait l’éducation des garçons à celle des filles.

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Une affaire de familles

Voici Marguerite de Valois, surnommée plus tard la reine Margot et Charles IX son frère, tous deux enfants de Catherine de Médicis et du roi Henri II. Au XVIe siècle, les enfants royaux ne vivent pas avec leurs parents, mais dans un château isolé, loin des risques de contagion de la cour. Un peintre, Germain Le Mannier, est chargé d’envoyer régulièrement à la reine des portraits de ses enfants afin qu’elle s’assure de leur bonne santé.

Marguerite de Valois enfant, François Clouet,vers 1560, peinture à l’huile sur bois

Portrait présumé de Charles IX à l’âge de trois ans et demi jouant avec un chat, attribué à Germain Le Mannier, 1553, peinture à l’huile sur bois

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Portrait de Maria Walpole, comtesse de Waldegrave et de sa fille Elisabeth Laura, Sir Joshua Reynolds, 1761, peinture à l’huile sur toile

Le duc d’Orléans et son fils, le duc de Chartres, à un rendez-vous de chasse en 1787, Carle Vernet, 1788, peinture à l’huile sur toile

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À votre avis, que pouvaient-ils respectivement enseigner à leurs enfants ?

Quel événement nationalva bientôt bouleverser les conventions sociales de l’époque ? Regardez les dates de création de ces œuvres pour vous aider.

Voici deux œuvres datant de cette époque présentant les « couples » mère-fille et père-fils.

Jusqu’à un certain âge, garçons et filles reçoivent la même éducation et sont aussi vêtus de façon similaire, avec des robes.

Remets les lettres dans l’ordre pour découvrir les noms des philosophes :

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Naturellement, ils reçoivent une éducation princière, grâce à plusieurs précepteurs privés. Il faut attendre plusieurs siècles, pour que l’éducation devienne

une mission des parents. Les écrits de plusieurs philosophes feront d’ailleurs considérablement avancer ces idées novatrices.

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Le pouvoir

Bustes d’Henri IV, Marie de Médicis et Louis XIII, Anonyme,première moitié du XVIIe siècle, peinture à l’huile sur bois

Comme nous l’avons déjà évoqué, le pouvoir politique est souvent une affaire d’hommes…mais pas toujours. En effet, si le roi est trop jeune pour gouverner, la reine mère prend le relais.

Comment appelle-t-on cette période transitoire ?

Observez l’œuvre ci-dessus. Elle présente une lignée royale de France :Henri IV (1553-1610), sa femme Marie de Médicis et Louis XIII leur fils (1601-1643).

Quel âge avait Louis XIII lors de son ascension officielle au titre de roi ?

À votre avis, pourquoi le peintre a-t-il représenté Marie de Médicis, au même niveau que son fils Louis XIII ?

Citez d’autres régentes.

Reflets de cette époque passée, certains gouvernements actuels tentent de s’en démarquer en faisant des efforts sur la parité. En ef fet , certaines femmes sont aujourd’hui au pouvoir ou à la tête de grandes entreprises.

Pouvez-vous en citer ?

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Aux côtés des hommes de pouvoir que voici, de nombreuses « femmes de l’ombre » œuvrent au sein du royaume.

Le cardinal Mazarin,Philippe de Champaigne, 1653, peinture à l’huile sur toile

Mazarin (1602-1661), successeur du cardinal de Richelieu auprès du roi Louis XIV envoie

de nombreux opposants au pouvoir en prison au donjon de Vincennes.

Observez l’œuvre ci-contre.Que remarquez-vous au second plan ?

Le cardinal de Richelieu (1585-1642) est souvent assimilé au premier ministre du roi, bien que

ce terme ne soit pas encore utilisé couramment à l’époque. Il exerce de multiples fonctions, intervenant sur tous les fronts : politiques, culturels, religieux, etc. Ses actions les plus célèbres restent celles menées auprès du roi Louis XIII. Ce personnage de l’histoire de France sera d’ailleurs intégré à un célèbre roman d’Alexandre Dumas. Lequel ?

Observez le décor qui entoure ce personnage. À votre avis quelles significations peuvent avoir le bureau, les ouvrages et le papier ? Rappelez-vousce que vous avez lu sur l’éducation…

Le cardinal de Richelieu, Anonyme, d’après Philippe de Champaigne, 1636, peinture à l’huile sur toile©

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Portrait de Jeanne Antoinette Poisson, marquise de Pompadour,François Hubert Drouais, XVIIIe siècle, peinture à l’huile sur toile

Mère Angélique Arnauld (1591-1661) est une personnalité religieuse très influente

notamment pendant le règne de Louis XIV. Elle prône une foi rigoureuse qui s’oppose à l’absolutisme royal et déclenche de grands débats dans les cercles intellectuels de l’époque, notamment à la Sorbonne. Le roi finit par dissoudre son monastère de Port-Royal jugé trop dérangeant.

À votre avis, pourquoiporte-t-elle cet habit de couleur blanche ?

Madame de Pompadour, née Jeanne Antoinette Poisson (1721-1764), est une

des confidentes les plus intimes de Louis XV. Favorite du roi pendant un temps, il lui offre le titre de marquise.

Elle s’établit à l’hôtel d’Evreux à Paris, actuel palais de l’Élysée.

Pendant vingt ans, elle conserve des relations avec l’entourage de la famille royale, malgré ce statut de maîtresse. Elle sera très proche du roi, le conseillant sur le plan artistique. Elle protégera la manufacture de porcelaine de Sèvres, le peintre Boucher et sera très influente sur le goût et la mode du temps.

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La mère Angélique Arnauld,Philippe de Champaigne, 1648, peinture à l’huile sur toile

Hommes et femmes d ’influence

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L’ amour

L’enlèvement de Psyché, Paul Baudry, 1885, peinture murale, décor plafonnant

Sur ce terrain encore l’égalité entre les femmes et les hommes n’a pas toujours été respectée. Autrefois, rares étaient les histoires d’amour “naturelles” où les flammes de la passion pouvaient s’exprimer librement. Les mariages forcés étaient fréquents arrangeant les alliances politiques.

Pour faire oublier ces conditions souvent difficiles, les artistes inventent des histoires d’amour idylliques. Certaines s’inspirent des mythes grecs et romains.

L’ œuvre que vous observez ci-dessus évoque un de ces récits : le mythe de Psyché. Cette jeune mortelle doit réaliser plusieurs épreuves avant de pouvoir vivre sa passion avec le dieu de l’Amour.

Comment se nomme-t-il ?

Dès le Moyen âge, des romans d’amour commencent également à émerger. Ce sont de véritables succès littéraires pour ceux qui savent lire, où l’amour courtois et dramatique est mis en scène.

Pouvez-vous en citer quelques-uns ? Pour certains, ils ont été adaptés au cinéma…

Toutes ces productions artistiques subliment et idéalisent les sentiments amoureux qui ne pouvaient pas s’exprimer si librement qu’aujourd’hui.

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L’inconstance de l ’Amour

Marguerite de Valois, reine de Navarre, François Clouet, XVIe siècle,peinture à l’huile sur bois

Henri IV équestre, École française,XVIIe siècle, gouache sur bois et velin

Nous retrouvons ici Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis et Henri II. À droite, son époux, le roi de Navarre, Henri IV. Dès le début, ce mariage politique fait couler beaucoup d’encre : la reine ne donne pas d’enfant au roi qui doit absolument assurer sa descendance. Elle court le risque d’être répudiée jusqu’au moment ou le pape prononce l’annulation du mariage, fait exceptionnel à cette époque.

Depuis toujours, l’infécondité et pire, l’infidélité féminine sont condamnées. Ce qui n’est pas toujours le cas du côté masculin. Bien que critiquées par

l’Église ces fourberies ne sont pas interdites. L’adultère masculin est considéré comme « normal » jusqu’au XVIIIe siècle !

On surnomme alors ces coureurs de jupons des « Casanova » du nom d’un célèbre personnage de théâtre connu pour sa force séductrice. Pouvez-vous en citer d’autres ?

Les valeurs du mariage d’amour sont d’origine républicaine. Elles naissent après la Révolution Française.

Après ce bouleversement, le discours sur l’adultère masculin se durcit. On demande aux femmes, moins enclines au péché car, soit disant, plus habituées à être vertueuses et morales, de lui faire la guerre. Les rôles se rééquilibrent peu à peu !

Progressivement une conception plus affective des relations femmes/hommes apparaît, jetant les fondements de notre mariage moderne.

Aujourd’hui, en France, de nombreuses formules s’offrent à nous pour vivre librement nos amours.

Citez-les.

Cette liberté est une chance qu’il nous faut mesurer face aux nombreux pays qui dirigent et restreignent encore les relations entre les femmes et les hommes.

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Les Trois Âges, François Gérard Baron, avant 1808, peinture à l’huile sur toile

Conclusion

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Le tableau est exposé en 1808 au Salon, événement annuel au cours duquel les peintres français ont l’habitude de présenter leurs créations. Voici ce qu’ explique

le livret d’exposition : « Dans le voyage de la vie, la femme est le guide, le charme et le soutien de l’homme ». Cette maxime, n’est pas révélatrice de la place de la femme dans la société de l’époque. En effet, elle est plutôt soumise à l’homme : elle élève les enfants, s’occupe de son mari et soigne le vieillard…

Aujourd’hui, des avancées ont été accomplies.

Pouvez-vous citer quelques signes de ces évolutions ?

Néanmoins, la parité et l’égalité des sexes ne sont pas encore universelles. Chacun à son niveau, il convient donc de se mobiliser sur ces questions de société.

Cette exposition se termine ici.

Nous espérons qu’elle vous a plu et que vous aurez

la chance de venir admirer ces œuvres originales

dans le cadre majestueux du musée Condé

du château de Chantilly. À bientôt…

La maxime citée plus haut est issue d’un ouvrage d’Antoine Galland, intitulé Les paroles remarquables, les bons mots et les maximes des Orientaux,

rédigé en 1694. Premier traducteur des Mille et une nuits, Antoine Galland était natif de Picardie. Pour aller plus loin sur ces thèmes orientalistes, consultez notre exposition itinérante intitulée « Regards sur l’Orient ».

Au cœur d’un paysage, trois figures masculines sont assises, un vieillard, un enfant et un adulte, qui illustrent les âges de la vie. Au centre se trouve l’élément fédérateur :la figure féminine.

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Avec le soutien du Conseil Régional de Picardie.

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Parcours de visiteUne exposition pour les lycéens

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La paritéFemmes & Hommes

au musée Condé

Livret de l’accompagnateur

Domaine de Chantilly

Écrire & DessinerDépart visite Observer Point vocabulaire Écouter Nous écrire

Cette exposition propose un parcours original au sein des collections du musée Condé du Domaine de Chantilly autour d’un thème contemporain : la parité entre les femmes et les hommes.

Comment évoquer la parité dans un musée ? Nous traitons ici de son sens sociologique, celui de l’égalité entre les femmes et les hommes à travers différentes époques de l’Histoire et plusieurs thèmes. Afin de proposer une réponse à cette question, nous nous appuyons sur un choix de chefs-d’œuvre des collections du Domaine de Chantilly et vous invitons à observer l’évolution des images et mœurs d’autrefois pour porter un nouveau regard sur nos habitudes contemporaines.

Toutes les œuvres présentées dans cette exposition ont été collectionnées, au fil des siècles, par les princes du domaine. Nous espérons que vous aurez bientôt la chance de venir les admirer à Chantilly.

Le Domaine de ChantillyPlus grand domaine princier de France, il est situé en Picardie, dans le département de l’Oise.

Grands collectionneurs d’œuvres d’art, les princes qui habitèrent le château, nous ont légué de nombreux trésors. Un parc de 240 hectares entoure cette demeure. Des Grandes Écuries, où résident aujourd’hui trente chevaux de spectacle, et un hippodrome, où se déroulent chaque année des courses hippiques, complètent ce grand ensemble patrimonial.

Maintenant en route !Pour bien commencer le parcours, il faut vous munir du livret de visite, téléchargeable sur les sites www.domainedechantilly.com et http://crdp.ac-amiens.fr/chantilly/index.html

Ce document vous permettra d’inscrire les réponses aux questions posées dans l’exposition.

Bonjour et bienvenueau château de Chantilly.

Cour d’honneur

Entrée principale

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a Couloir du Logisb Cour d’honneur - hersec Galerie de peinturesd Rotonde de la Galerie de peinturese Salle Caroline f Salle Clouet g Salle de la Minerve h Santuarioi Tribune

Œuvres vues avec ce parcours :

a Couloir du logis

Perrault, d’après Vernet, Le roi Louis-Philippe

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b Cour d’honneur - herse

Maniglier d’après Michel-Ange, Esclave

c Galerie de peintures

Nattier, Portrait de Melle de Clermont aux eaux

minérales de Chantilly

Anonyme, Gabrielle d’Estrée au bain

Champaigne, Le cardinal de Richelieu

Champaigne, Le cardinal Mazarin

Gérard Baron, Les Trois âges

d Rotonde de la Galerie de peintures

Di Cosimo, Simonetta Vespucci

Baudry, L’enlèvement de Psyché

e Salle Caroline

Duplessis, Portrait du comte de Provence

Largillière, Portrait présumé d’Anne-Thérèse de Marquenat

Drouais, Portrait de Jeanne Antoinette Poisson, Mar-

quise de Pompadour

f Salle Clouet

Anonyme, Portrait de Jacques de Savoie, duc de Nemours

Clouet, Marguerite de Valois enfant

Le Mannier, Portrait présumé de Charles IX

Clouet, Marguerite de Valois, reine de Navarre

Ecole française, Henri IV équestre

g Salle de la Minerve

Vernet, Le duc d’Orléans et son fils, le duc de Chartres

h Santuario

Raphaël, Les trois Grâces

i Tribune

Ingres, Vénus anadyomène

Reynolds, Portrait de Maria Walpole et sa f ille

Elisabeth Laura

Anonyme, Bustes d’Henri IV, Marie de Médicis et Louis XIII

Champaigne, La mère Angélique Arnauld

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La beautéEn effet, tout ne peut pas être beau

et pour entrer dans cette catégorie, il faut répondre à un certain nombre de critères qui évoluent au fil du temps. Pour bien comprendre la notion de « beauté », penchons-nous sur son étymologie.

Qu’est-ce que l’étymologie ? Étymologie vient de « étumos » qui signifie « véritable » et de logia, dérivé de logos, qui signifie « discours, raison ». S’interroger sur l’étymologie d’un mot revient donc à chercher le véritable discours, c’est-à-dire le sens premier ou son origine.

« Beauté » vient de bellus qui signifie beau, en latin. Bellus se

rapproche de bonus c’est-à-dire, bon et b e n e , q u i v e u t d i r e b i e n . Il est également possible que « beauté » entretienne des relations avec le mot beare qui exprime l’idée de rendre heureux.

Ainsi, nous comprenons mieux pourquoi ce qui est beau nous semble souvent bon, bien et bénéfique. Aujourd’hui, les publicités utilisent très régulièrement cette idée préconçue : ce qui est beau est bon… Et pourtant les apparences sont parfois trompeuses !

En Europe, au XIIe siècle, les mots « beau » et « belle » entrent dans la langue de la société courtoise et deviennent des compliments. Beau-père, belle-sœur, sont des termes qui naissent aussi à cette époque. De nouveaux prénoms, qui intègrent ces mots, émergent également.

À vous d’en trouver quelques-uns.

L’idée même de beauté n’existe pas dans la Nature. Elle a été imaginée, pensée, construite par les hommes. Ce sont les philosophes grecs, qui inventent l’idée de « beauté ». Ils déterminent également les règles qui la régissent.

Vénus Anadyomène,Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1ère moitié du 19e siècle,peinture à l’huile sur toile

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Belle, Isabelle, Annabelle, Béatrice

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De l ’idéal…

Les trois Grâces, Raphaël, 1er quart du 16e siècle, peinture à l’huile sur bois©

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Voici une œuvre célèbre de Raphaël, peintre de la Renaissance. Il s’agit d’une représentation des trois

Grâces, incarnations de la beauté dans la mythologie grecque et romaine.

Quelles sont les différences avec nos canons actuels ? Complétez ce tableau :

À votre avis, pourquoi ces femmes ont-elles un ventre rond et de larges hanches ?

Qu’est-ce que cela représente, symboliquement ?

Du Moyen-Âge à nos jours, les canons de la beauté subissent toute une série de transformations, qui varient en fonction de la mode et de l’idéal du temps.

Renaissance Aujourd’hui

blancheur de la peau

ventre rond

hanches larges

Ces formes généreuses évoquent la fertilité et la capacité des femmes à donner naissance à de futurs enfants et héritiers.

peau bronzée, halée par le soleil

ventre plat

taille fine

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Du côté des hommes, les canons semblent plus proches de ce que nous apprécions aujourd’hui. Observez cette

sculpture. Il s’agit d’une copie d’une œuvre de Michel-Ange, artiste de grande renommée à la Renaissance. Elle présente un esclave qui cherche à se libérer de ses liens.

Dans l’effort, la musculaturede son corps est saillante. À vous de nommer ses différents muscles d’athlètes :

Esclave,Maniglier Henri Charles, d’après Michel Ange, vers 1880, pierre

Les critères de beauté évoluent avec le temps et diffèrent également selon les sociétés et les pays. Par exemple les femmes girafes des peuples d’Afrique ou de Birmanie, les pieds de petite taille en Asie, etc.

Avez-vous d’autres exemples ?

Le nu dans l’art : depuis le Moyen âge, représenter un corps nu est condamné et interdit par l’Église. Les

artistes comme Raphaël et Michel-Ange vont alors utiliser, comme prétexte, les dieux et les déesses grecs ou romains, habituellement représentés dévêtus, ou des inconnus comme des esclaves. Grâce à ces sujets mythologiques et anonymes, nous connaissons aujourd’hui les goûts et les formes de la beauté d’autrefois.

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Certaines tribus africaines (comme les Mursi) se percent la lèvre inférieure et y placent un palet rond et plat. On appelle cela un plateau labial. Les orifices des oreilles sont également élargis à l’aide de plateaux. Proches de ces arts qui modifient l’aspect formel du corps, on peut citer le tatouage, les scarifications, les piercing, etc.

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…à la réalitéL’invention de l’idée de beauté va donner naissance à une production artistique florissante. Rapidement, cette idée est personnifiée, autrement dit les artistes commencent à représenter la beauté sous les traits d’une personne.

Aujourd’hui, selon vous, à quoi ressemble l’incarnation de la beauté ?

C’est à partir de ces premières productions artistiques que les canons, ou règles, de la beauté se développent. Cette œuvre a été réalisée en 1480 par un peintre italien. La

jeune femme qui est représentée ici, Simonetta Vespucci, présente toutes les caractéristiques d’un canon de beauté de la fin du Moyen-Âge.

De nos jours, lorsque familièrement, on qualifie une personne de «canon», cela signifie qu’elle correspond parfaitement à notre idéal de beauté.

Les hommes aussi ont leurs canons de beauté. Voici le duc de

Nemours, Jacques de Savoie. Au XVIe siècle, il était réputé pour être le plus bel homme de la cour de France.

Il est le héros décrit dans le roman de Mme de Lafayette La princesse de Clève. en voici un extrait :

« Mais ce Prince estoit un chef-d’œuvre de la nature ; ce qu’il avoit de moins admirable, c’estoit d’estre l’homme du monde le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettoit au dessus des autres estoit une valeur incomparable, et un agréement dans son esprit, dans son visage, et dans ses actions, que l’on n’a jamais veu qu’à luy seul […] »

La Princesse de Clèves, pages 7-8 [Texte imprimé] / par Madame de la Fayette. - Paris :

Chez Claude Barbin, 1678. Bibliothèque et Archives du château de Chantilly

Portrait de Jacques de Savoie, duc de Nemours, Anonyme, 2e moitié du XVIe siècle,peinture sur bois

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En quoi ce portrait littéraire correspondà l’œuvre picturale associée ?

Le front épilé

Les sourcils épilés ou très fins

Le cou allongé

La peau très blanche

La poitrine toute petiteCe portrait littéraire évoque une personne soignée, bien faite et belle. Le portrait peint transcrit ces idées à travers un visage fin, des yeux clairs, une peau blanche, une moustache parfaitement taillée et un costume élégant, comme le veut la mode de l’époque. De cette beauté physique découle la beauté intellectuelle, la vivacité d’esprit et la valeur de ses actions. Le portrait peint reproduit ces notions à travers le regard malicieux et vif du personnage. Un léger sourire traduit de la bienveillance tout en rendant sa figure agréable.

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Portrait de femme dit de Simonetta Vespucci, Piero di Cosimo,

vers 1480, peinture sur bois,

La toilette

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Portrait de Melle de Clermont aux eaux minérales de Chantilly, Jean-Marc Nattier, 1729, peinture à l’huile sur toile

Voici Melle de Clermont en cure thermale à Chantilly, ville autrefois réputée pour la qualité de ses eaux. Les bains sont courants depuis l’Antiquité. La présence de thermesdans de nombreuses villes romaines atteste de cette pratique qui se poursuit tout au long du Moyen-Âge. Pourtant, au XVIe siècle, les bains publics ferment et l’utilisation de l’eau pour le nettoyage corporel commence à être déconseillée.

Le rejet de l’eau doit être associé à l’arrivée de la peste et de la syphilis

en Europe. On pensait à cette époque, que la maladie pénétrait par les pores de la peau, dilatés par les vapeurs chaudes lors de la prise d’un bain.

Des médecins s’empressent de conf irmer les dangers encourus par les baigneurs. Jean de Renou, conseiller et médecin du roi est formel « C’est-à-dire qu’il ne se faut jamais laver la teste, rarement les pieds, & bien souvent les mains ».*

L’hygiène corporelle des femmes, comme celle des hommes, se transforme alors, et le mot « toilette » apparaît. On se « toilette », en utilisant un linge ou une toile, pour se frotter la peau… à sec ! La prise de bain devient donc plus rare. Contraints par leur travail salissant, seuls les paysans, continuent à se laver à l’eau.

Cette peur de la contagion s’estompe au XVIIIe siècle et l’eau retrouve peu à peu sa vocation. Les médecins commencent même à lui associer des propriétés curatives comme l’illustre le tableau ci-dessus.

Aujourd’hui, l’expression « faire sa toilette », nous vient donc de cette période sans eau.

Quelles sont les formesde soins contemporains qui utilisent l’eau ?

* Les Œuvres pharmaceutiques du Sr Jean de Renou, Conseiller & Medecin du Roy à Paris : Augmentées d’un tiers en cette seconde Édition par l’Auteur ; Puis traduites, embellies de plusieurs Figures nécessaires à la cognoissance de la Médecine & Pharmacie, & mises en lumière par M. Lou-ys de Serres Dauphinois, Docteur en Medecine, & Agrégé à Lyon. Chez Antoine Chard [Imprimé à Lyon par Pierre

Colombier] 1626, Chapitre VII, Des lavemens, p. 171.

La thalassothérapie, la balnéothérapie, le thermalisme, etc.

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Gabrielle d’Estrées au bain, Anonyme, début 17e siècle, peinture à l’huile sur toile

Un rituel

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Une distinction doit être faite entre les ablutions et la toilette. Le terme ablution, vient du latin ablutio, qui signifie « je me lave », « lavage ». Ce rituel consiste donc à se laver, non pas pour être propre, mais pour retrouver une certaine forme de pureté. Aujourd’hui encore ces pratiques se perpétuent, notamment dans le cadre religieux, pour les hommes comme pour les femmes. Le bain de tout le corps ne fait donc pas partie des ablutions.

De son côté, la toilette est un cérémonial qui consiste à prendre

soin de ses cheveux, de sa peau, de tout son corps pour l’embellir. Gabrielle d’Estrées, maîtresse et favorite du roi Henri IV, ici dans son bain privé, où il ne peut y avoir de risque de contagion, est donc en train de se faire belle. Ce tableau regorge de détails qui nous renseignent sur les mœurs de l’époque de la Renaissance en France.

Observez le meuble dans laquelle elle se tient : de quelle matière est-il fait ? À quoi sert le linge blanc qui le recouvre ? Cette femme arbore de nombreux atours, notamment des bijoux en perles. Il est donc bien question ici de toilette, c’est-à-dire une mise en beauté du personnage. Sa coiffure également est très raffinée.

Comment décririez-vousla peau de cette femme ?

Que représente symboliquement la blancheur des carnations ?

Les fruits et les fleurs évoquent la fécondité de Gabrielle. Elle venait de donner au roi deux fils, représentés au second plan du tableau.

Bien que cette femme soit habituellement identifiée comme Gabrielle d’Estrées, le peintre l’a totalement idéalisée.

Gabrielle est donc assimilée ici à la déesse de la beauté antique, c’est-à-dire :

Le meuble est en bois. Le linge blanc qui le recouvre permet d’éviter le contact du corps avec le bois, les échardes éventuelles et masque la nudité de la baigneuse.

La peau de cette femme est très blanche, comme de la porcelaine.

La pureté de cette personne, sa préciosité également.

Vénus ou Aphrodite.

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Portrait présumé d’ Anne Thérèse de Marquenat de Courcelles, Nicolas de Largillière,fin 17e siècle, peinture à l’huile sur toile

Portrait du comte de Provence, Joseph Siffred Duplessis, vers 1778, peinture à l’huile sur toile

La mise en beauté

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À travers les siècles, retrouvez les canons de beauté pourles femmes et les hommes en complétant ce tableau :

À votre avis pourquoiles nobles du Grand Siècle (mi XVIIe – début XVIIIe) utilisent-ils du maquillage ?

Comment obtiennent-ilsune chevelure blanche ?

Ces deux personnages devaient également s’enduire le corps d’une autre substance permettant de camoufler les odeurs…Laquelle ? À cette époque, les tissus utilisés pour les costumes des femmes se retrouvent sur ceux des hommes.

En observant ces deux œuvres, pouvez-vous noter les points communs concernant les costumes ?

La peur de l’eau, qui naît au XVIe siècle, va transformerles pratiques de la toilette. Mais il ne faut pas s’imaginer que les femmes et les hommes deviennent sales !

I l apparaît de nombreux moyens de substitutions pour l’hygiène corporelle et l’on observe le développement de techniques dites « sèches » (propreté du linge,

poudres, parfum). Elles sont utilisées par les femmes, comme par les hommes !

Observez ces deux œuvres.Les canons de beauté représentés ici sont typiques de la mode de la fin du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle. Du côté des femmes, comme chez les hommes, des différences apparaissent par rapport aux canons de beauté de la Renaissance. Et avec aujourd’hui également…

Renaissance fin XVIIe - XVIIIe siècles Aujourd’huiFemmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes

formes du corps

type de maquillage

aspects des cheveux

Il s’agit de la mode du temps, la blancheur des carnations et le rosé des joues sont les signes de la beauté de l’époque. Par ailleurs, le teint halé est synonyme de travail en extérieur, comme celui des paysans. Les nobles qui ne souhaitent pas être associés à cette catégorie de la population, se blanchissent donc la peau.

La chevelure blanche est obtenue grâce à de la poudre déposée sur des perruques.

La soie, les dentelles, les broderies, les rubans, les bijoux, perles ou décorations.

Le parfum

Fines, peau blanche, petite poitrine

Allongées, peau blanche, soigné

Pulpeuses, peau rosée

Bien charpentées, musculature développée

Fines, musclées

Fines, musclées

Aucun

Aucun

Poudre, fard Poudre, fard

Discret mais naturel

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Cachés la plupart du temps sauf lorsqu’il s’agit de figures allégoriques

Naturels

Perruque poudrée

Perruque poudrée

Naturels ou colorés, méchés, teints

Naturels ou colorés

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L’éducation

Le roi Louis-Philippe, escorté de ses fils, sort par la grille dorée de la grande cour du palais de Versailles,Léon Perrault, d’après Horace Vernet, vers 1837, peinture à l’huile sur toile

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Les filles « bien nées », issues de riches familles, n’ont donc pas accès

à la même instruction que les garçons. L’essentiel est de leur apprendre à se rendre aimable avec leur mari, à tenir une maison et à élever les enfants. Bien souvent, ces apprentissages se déroulent loin des parents dans des couvents.

Il faut attendre le XIXe s iè c le , pour que l’égalité de traitement commence à être évoquée à l’école. Le 28 mars 1882, une loi de

Jules Ferry rend l’école obligatoire de 6 à 13 ans,

pour tous les enfants des deux sexes.

Dans le tableau ci-dessus, le roi Louis-Philippe, sort du palais de Versailles entouré de ses cinq fils, dont Henri d’Orléans, le duc d’Aumale, dernier propriétaire du Domaine de Chantilly. C’est le premier roi à avoir envoyé ses garçons à l’école publique : le lycée Henri IV, qui existe toujours à Paris.

En revanche, ses filles avaient un précepteur à la maison et

l’enseignement était différent. Au moment de la réalisation de cette œuvre, l’école publique n’est donc pas encore obligatoire pour tous.

Aujourd’hui, cette discrimination perdure dans de nombreux pays du monde où la séparation par le sexe est encore très forte. Tous les pays ne considèrent pas encore l’éducation comme un droit fondamental.

Peu à peu, les instances internationales œuvrent pour que l’instruction primaire universelle et la parité entre les sexes à l’école deviennent une réalité.

La parité entre les filles et les garçons a toujours été au cœur des débats sur l’éducation, tout comme les questions d’égalité sociale. Pendant longtemps, seuls les enfants « bien nés » accédaient à l’éducation. Par ailleurs, on privilégiait l’éducation des garçons à celle des filles.

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Une affaire de familles

Voici Marguerite de Valois, surnommée plus tard la reine Margot et Charles IX son frère, tous deux enfants de Catherine de Médicis et du roi Henri II. Au XVIe siècle, les enfants royaux ne vivent pas avec leurs parents, mais dans un château isolé, loin des risques de contagion de la cour. Un peintre, Germain Le Mannier, est chargé d’envoyer régulièrement à la reine des portraits de ses enfants afin qu’elle s’assure de leur bonne santé.

Marguerite de Valois enfant, François Clouet,vers 1560, peinture à l’huile sur bois

Portrait présumé de Charles IX à l’âge de trois ans et demi jouant avec un chat, attribué à Germain Le Mannier, 1553, peinture à l’huile sur bois

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Portrait de Maria Walpole, comtesse de Waldegrave et de sa fille Elisabeth Laura, Sir Joshua Reynolds, 1761, peinture à l’huile sur toile

Le duc d’Orléans et son fils, le duc de Chartres, à un rendez-vous de chasse en 1787, Carle Vernet, 1788, peinture à l’huile sur toile

S U R E U A O S

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À votre avis, que pouvaient-ils respectivement enseigner à leurs enfants ?

Quel événement nationalva bientôt bouleverser les conventions sociales de l’époque ? Regardez les dates de création de ces œuvres pour vous aider.

Voici deux œuvres datant de cette époque présentant les « couples » mère-fille et père-fils.

Jusqu’à un certain âge, garçons et filles reçoivent la même éducation et sont aussi vêtus de façon similaire, avec des robes.

Remets les lettres dans l’ordre pour découvrir les noms des philosophes :

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Naturellement, ils reçoivent une éducation princière, grâce à plusieurs précepteurs privés. Il faut attendre plusieurs siècles, pour que l’éducation devienne

une mission des parents. Les écrits de plusieurs philosophes feront d’ailleurs considérablement avancer ces idées novatrices.

Rousseau

Rabelais

Montaigne

La mère enseigne à sa fille les bonnes manières, la tenue d’une maison, la couture, la musique…

Le père enseigne à son fils, l’art du combat, la chasse, l’équitation…

La Révolution Française.

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Le pouvoir

Bustes d’Henri IV, Marie de Médicis et Louis XIII, Anonyme,première moitié du XVIIe siècle, peinture à l’huile sur bois

Comme nous l’avons déjà évoqué, le pouvoir politique est souvent une affaire d’hommes…mais pas toujours. En effet, si le roi est trop jeune pour gouverner, la reine mère prend le relais.

Comment appelle-t-on cette période transitoire ?

Observez l’œuvre ci-dessus. Elle présente une lignée royale de France :Henri IV (1553-1610), sa femme Marie de Médicis et Louis XIII leur fils (1601-1643).

Quel âge avait Louis XIII lors de son ascension officielle au titre de roi ?

À votre avis, pourquoi le peintre a-t-il représenté Marie de Médicis, au même niveau que son fils Louis XIII ?

Citez d’autres régentes.

Reflets de cette époque passée, certains gouvernements actuels tentent de s’en démarquer en faisant des efforts sur la parité. En ef fet , certaines femmes sont aujourd’hui au pouvoir ou à la tête de grandes entreprises.

Pouvez-vous en citer ?

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La régence

Car Marie de Médicis assure la régence, c’est-à-dire le gouvernement du royaume. En effet, son fils devient roi, mais il n’est encore qu’un enfant à la mort de son père.

Blanche de Castille, mère de Louis IX dit Saint Louis, Louise de Savoie, mère de François 1er, Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, etc.

Angela Merkel , femme polit ique allemande, chancelière, Christine Lagarde, directrice du FMI, Esthée Lauder, créatrice et directrice de la marque du même nom, etc.

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Aux côtés des hommes de pouvoir que voici, de nombreuses « femmes de l’ombre » œuvrent au sein du royaume.

Le cardinal Mazarin,Philippe de Champaigne, 1653, peinture à l’huile sur toile

Mazarin (1602-1661), successeur du cardinal de Richelieu auprès du roi Louis XIV envoie

de nombreux opposants au pouvoir en prison au donjon de Vincennes.

Observez l’œuvre ci-contre.Que remarquez-vous au second plan ?

Le cardinal de Richelieu (1585-1642) est souvent assimilé au premier ministre du roi, bien que

ce terme ne soit pas encore utilisé couramment à l’époque. Il exerce de multiples fonctions, intervenant sur tous les fronts : politiques, culturels, religieux, etc. Ses actions les plus célèbres restent celles menées auprès du roi Louis XIII. Ce personnage de l’histoire de France sera d’ailleurs intégré à un célèbre roman d’Alexandre Dumas. Lequel ?

Observez le décor qui entoure ce personnage. À votre avis quelles significations peuvent avoir le bureau, les ouvrages et le papier ? Rappelez-vousce que vous avez lu sur l’éducation…

Le cardinal de Richelieu, Anonyme, d’après Philippe de Champaigne, 1636, peinture à l’huile sur toile©

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Portrait de Jeanne Antoinette Poisson, marquise de Pompadour,François Hubert Drouais, XVIIIe siècle, peinture à l’huile sur toile

Mère Angélique Arnauld (1591-1661) est une personnalité religieuse très influente

notamment pendant le règne de Louis XIV. Elle prône une foi rigoureuse qui s’oppose à l’absolutisme royal et déclenche de grands débats dans les cercles intellectuels de l’époque, notamment à la Sorbonne. Le roi finit par dissoudre son monastère de Port-Royal jugé trop dérangeant.

À votre avis, pourquoiporte-t-elle cet habit de couleur blanche ?

Madame de Pompadour, née Jeanne Antoinette Poisson (1721-1764), est une

des confidentes les plus intimes de Louis XV. Favorite du roi pendant un temps, il lui offre le titre de marquise.

Elle s’établit à l’hôtel d’Evreux à Paris, actuel palais de l’Élysée.

Pendant vingt ans, elle conserve des relations avec l’entourage de la famille royale, malgré ce statut de maîtresse. Elle sera très proche du roi, le conseillant sur le plan artistique. Elle protégera la manufacture de porcelaine de Sèvres, le peintre Boucher et sera très influente sur le goût et la mode du temps.

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La mère Angélique Arnauld,Philippe de Champaigne, 1648, peinture à l’huile sur toile

Hommes et femmes d ’influence

Les Trois Mousquetaires

Il s’agit d’un homme lettré, qui sait lire et écrire, qualités encore rares au 17e siècle, sauf pour les enfants nés dans des familles nobles.

Au second plan se trouve le donjon de Vincennes, proche de Paris, où ont été emprisonnés les opposants au pouvoir royal, notamment le Grand Condé, propriétaire du château de Chantilly.

Son habit blanc évoque sa pureté d’esprit et d’âme.

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L’ amour

L’enlèvement de Psyché, Paul Baudry, 1885, peinture murale, décor plafonnant

Sur ce terrain encore l’égalité entre les femmes et les hommes n’a pas toujours été respectée. Autrefois, rares étaient les histoires d’amour “naturelles” où les flammes de la passion pouvaient s’exprimer librement. Les mariages forcés étaient fréquents arrangeant les alliances politiques.

Pour faire oublier ces conditions souvent difficiles, les artistes inventent des histoires d’amour idylliques. Certaines s’inspirent des mythes grecs et romains.

L’ œuvre que vous observez ci-dessus évoque un de ces récits : le mythe de Psyché. Cette jeune mortelle doit réaliser plusieurs épreuves avant de pouvoir vivre sa passion avec le dieu de l’Amour.

Comment se nomme-t-il ?

Dès le Moyen âge, des romans d’amour commencent également à émerger. Ce sont de véritables succès littéraires pour ceux qui savent lire, où l’amour courtois et dramatique est mis en scène.

Pouvez-vous en citer quelques-uns ? Pour certains, ils ont été adaptés au cinéma…

Toutes ces productions artistiques subliment et idéalisent les sentiments amoureux qui ne pouvaient pas s’exprimer si librement qu’aujourd’hui.

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Tristan et Iseult, Roméo et Juliette.

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L’inconstance de l ’Amour

Marguerite de Valois, reine de Navarre, François Clouet, XVIe siècle,peinture à l’huile sur bois

Henri IV équestre, École française,XVIIe siècle, gouache sur bois et velin

Nous retrouvons ici Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis et Henri II. À droite, son époux, le roi de Navarre, Henri IV. Dès le début, ce mariage politique fait couler beaucoup d’encre : la reine ne donne pas d’enfant au roi qui doit absolument assurer sa descendance. Elle court le risque d’être répudiée jusqu’au moment ou le pape prononce l’annulation du mariage, fait exceptionnel à cette époque.

Depuis toujours, l’infécondité et pire, l’infidélité féminine sont condamnées. Ce qui n’est pas toujours le cas du côté masculin. Bien que critiquées par

l’Église ces fourberies ne sont pas interdites. L’adultère masculin est considéré comme « normal » jusqu’au XVIIIe siècle !

On surnomme alors ces coureurs de jupons des « Casanova » du nom d’un célèbre personnage de théâtre connu pour sa force séductrice. Pouvez-vous en citer d’autres ?

Les valeurs du mariage d’amour sont d’origine républicaine. Elles naissent après la Révolution Française.

Après ce bouleversement, le discours sur l’adultère masculin se durcit. On demande aux femmes, moins enclines au péché car, soit disant, plus habituées à être vertueuses et morales, de lui faire la guerre. Les rôles se rééquilibrent peu à peu !

Progressivement une conception plus affective des relations femmes/hommes apparaît, jetant les fondements de notre mariage moderne.

Aujourd’hui, en France, de nombreuses formules s’offrent à nous pour vivre librement nos amours.

Citez-les.

Cette liberté est une chance qu’il nous faut mesurer face aux nombreux pays qui dirigent et restreignent encore les relations entre les femmes et les hommes.

Don Juan

Le pacs, le concubinage, le mariage, l’union libre, etc.

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Les Trois Âges, François Gérard Baron, avant 1808, peinture à l’huile sur toile

Conclusion

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Le tableau est exposé en 1808 au Salon, événement annuel au cours duquel les peintres français ont l’habitude de présenter leurs créations. Voici ce qu’ explique

le livret d’exposition : « Dans le voyage de la vie, la femme est le guide, le charme et le soutien de l’homme ». Cette maxime, n’est pas révélatrice de la place de la femme dans la société de l’époque. En effet, elle est plutôt soumise à l’homme : elle élève les enfants, s’occupe de son mari et soigne le vieillard…

Aujourd’hui, des avancées ont été accomplies.

Pouvez-vous citer quelques signes de ces évolutions ?

Néanmoins, la parité et l’égalité des sexes ne sont pas encore universelles. Chacun à son niveau, il convient donc de se mobiliser sur ces questions de société.

Cette exposition se termine ici.

Nous espérons qu’elle vous a plu et que vous aurez

la chance de venir admirer ces œuvres originales

dans le cadre majestueux du musée Condé

du château de Chantilly. À bientôt…

La maxime citée plus haut est issue d’un ouvrage d’Antoine Galland, intitulé Les paroles remarquables, les bons mots et les maximes des Orientaux,

rédigé en 1694. Premier traducteur des Mille et une nuits, Antoine Galland était natif de Picardie. Pour aller plus loin sur ces thèmes orientalistes, consultez notre exposition itinérante intitulée « Regards sur l’Orient ».

Au cœur d’un paysage, trois figures masculines sont assises, un vieillard, un enfant et un adulte, qui illustrent les âges de la vie. Au centre se trouve l’élément fédérateur :la figure féminine.

En France, la loi sur la parité existe. Elle invite, par exemple, les entreprises à prendre en compte de la même façon les compétences des femmes et des hommes. Dans la vie quotidienne, de plus en plus d’hommes participent aux taches : courses, ménage, garde des enfants…Le congés paternité est une avancée dans ce domaine.

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Avec le soutien du Conseil Régional de Picardie.

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