Referat fachtagung fritschi f

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Referat_MEFA_23.11.2009 1/7 Exposé Orateur : Adolphe R. Fritschi, Président de la Direction générale de Bell Date : Lundi, 23 novembre 2009, Symposium suisse de la viande (MEFA) Sujet : « Pourquoi la branche carnée a-t-elle besoin de l’ouverture des marchés ? » Plan : Introduction Dans quel état se trouve la chaîne de valeur ajoutée « Viande suisse » ? Allons-nous manquer le rattachement à l’économie carnée globalisée ? La fin des blagues sur les Autrichiens (équivalent de nos blagues belges, n.d.t.) apprendre de nos voisins Libre-échange agricole avec l’UE : une opportunité Remarques finales (Seul le texte prononcé fait foi)

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Referat_MEFA_23.11.2009 1/7

Exposé

Orateur : Adolphe R. Fritschi, Président de la Direction générale de Bell

Date : Lundi, 23 novembre 2009, Symposium suisse de la viande (MEFA)

Sujet : « Pourquoi la branche carnée a-t-elle besoin de l’ouverture des marchés ? »

Plan :

Introduction

Dans quel état se trouve la chaîne de valeur ajoutée « Viande suisse » ?

Allons-nous manquer le rattachement à l’économie carnée globalisée ?

La fin des blagues sur les Autrichiens (équivalent de nos blagues belges, n.d.t.) – apprendre de

nos voisins

Libre-échange agricole avec l’UE : une opportunité

Remarques finales

(Seul le texte prononcé fait foi)

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Introduction

La Suisse va bien, même si on parle actuellement de crise. Mais il faut y regarder de plus près :

l’intensité de la concurrence à l’intérieur du pays est nettement plus basse que dans les marchés

ouverts et globalisés. Les autres évoluent nettement plus vite que nous en raison de la pression

plus forte qu’exerce cette concurrence. Chez nous, la dynamisation du marché intérieur a du mal à

décoller. Dès que les négociations pour le Cycle de Doha dans le cadre de l’OMC sont en panne,

les efforts de réforme ralentissent. Est-ce bon pour une nation qui fait plus de la moitié de ses af-

faires à l’étranger ? Combien de temps pourra-t-on encore protéger ainsi des pans entiers du mar-

ché ? Est-ce bon pour l’économie carnée suisse ?

Dans quel état se trouve la chaîne de valeur ajoutée « Viande suisse » ?

Nos paysans ont un revenu élevé, du moins en comparaison internationale. Et cela même si

l’année en cours est marquée par des prix parfois extrêmement bas pour les produits agricoles. A

moyen et long terme cependant, toutes les études et prévisions tablent sur une hausse des prix

agricoles dans le monde entier. Un revenu stable pour les agriculteurs suisses est le résultat d’un

consensus politique dans notre pays ; 75% de ce revenu proviennent des mesures directes et indi-

rectes de l’Etat. Elles compensent non seulement les tâches multifonctionnelles de l’agriculture,

mais aussi les inconvénients d’une agriculture à petite échelle face à la concurrence. Cette agricul-

ture basée sur des petites structures correspond à la volonté de l’électorat, mais cela tend à para-

lyser l’initiative et la responsabilité des exploitants. L’économie carnée est elle aussi touchée. Pen-

dant des dizaines d’années, les choses allaient plutôt bien, dans le cadre de l’Ordonnance sur le

bétail de boucherie. Il y a dans nos rangs aussi de nombreux collègues qui souhaitent revenir au

bon vieux temps des contingents B. Et l’introduction de la mise aux enchères des importations au

lieu de la prestation indigène en a effrayé plus d’un dans notre branche.

Pendant des années, les paysans et l’OFAG ont attribué à l’échelon en aval la « faute » des prix

élevés pour la viande, et la mise en place des enchères pour les importations devait permettre

d’introduire plus de concurrence dans une branche inefficace. Ce nouveau système était conforme

aux vues de l’OMC. Les paysans comme l’OFAG y voyaient une possibilité de détourner de

l’économie carnée la rente que représentaient les importations, sans égratigner globalement le

« monument du protectionnisme agricole ». Alors que, malgré la grogne générale, les consé-

quences de cette thérapie ne sont finalement que marginales pour les viandes de porc, de bœuf et

d’agneau, les effets secondaires sont considérables pour la viande de volaille. Mais cela aussi, on

était prêt à l’accepter puisque cela touchait avant tout Bell et Optigal, autrement dit les producteurs

des grands distributeurs. Et cela touche aussi les consommateurs qui versent de facto un impôt à

la consommation pour la viande – malheureusement pas sous la forme d’une taxe d’incitation pour

la protection du climat ! Celle-là serait en effet remboursée…

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Pour Bell, ce changement de régime signifie qu’il nous manque plus de 40 mio. CHF chaque année

pour abaisser le prix de la production indigène. Ce montant est versé directement à Berne, sans

aucune contre-prestation pour la branche ou les consommateurs. Le marché a immédiatement

réagi et s’est divisé en deux parties. Dans la gastronomie on ne trouve pratiquement plus au menu

que de la volaille bon marché importée, alors que le commerce de détail a maintenu son assorti-

ment et continue à vendre, dans le secteur viande fraîche, principalement de la volaille suisse.

La crise qu’a subie à l’époque l’économie suisse de la volaille montre bien ce qui « pend au nez »

de l’économie carnée lorsqu’un système protectionniste n’est que partiellement libéralisé avec des

mesures unilatérales. Si, logiquement, on avait abaissé aussi le prix des fourrages pour les éle-

veurs – ces frais représentent tout de même 50% de la valeur du poulet franco abattoir – on aurait

évité de telles distorsions du marché. Mais cela aurait affecté la production des cultivateurs

suisses, entraînant par là même de violents rejets au niveau de la politique agricole.

Et que fait maintenant l’économie intégrée de la volaille suisse ? Elle se porte de nouveau bien. La

baisse de la consommation due à la grippe aviaire est surmontée depuis longtemps et ce qui est

capital pour l’avenir, on a dû réfléchir aux réelles forces et possibilités. Nous y avons heureusement

été obligés et nous sommes aujourd’hui en meilleure forme que jamais.

Et la viande du bétail de boucherie ? Bien sûr, dans les grands abattoirs nous sommes à un niveau

de prestation que l’on peut comparer avec l’étranger – nous avons aussi dû investir beaucoup pour

y parvenir. Mais le gros des abattoirs en Suisse sont insuffisamment exploités. Certes, au premier

échelon de la transformation de la viande, la part des coûts est relativement faible. Mais les capaci-

tés décentralisées et mal exploitées ne sont que la « pointe de l’iceberg ». En raison de l’étroitesse

du marché suisse et dans la foulée du protectionnisme agricole, notre économie carnée a une

structure peu spécialisée et insuffisamment tournée vers l’avenir. Bien sûr, nous travaillons plus

longtemps que nos collègues de l’UE. Bien sûr le bloc des charges sociales est encore nettement

inférieur, et bien sûr le coût du capital est plus bas. Mais profitons-nous de ces forces aujourd’hui

tournées vers l’avenir ?

Allons-nous manquer le rattachement à l’économie carnée globalisée ?

Depuis 1992, soit depuis le début de la libre circulation des marchandises pour la viande et les

denrées carnées, une dynamique s’est mise en place dans l’UE qui n’a plus faibli depuis. Il s’agit

de la taille, de la spécialisation et de la concentration. Mais aussi de l’orientation vers les marchés

globalisés. Les différents scandales et crises de la viande ne sont pas parvenus à interrompre cette

dynamique. Et l’élargissement à l’Est a encore considérablement agrandi le marché commun et

ouvert de nouvelles opportunités pour les entreprises compétitives.

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Des géants ont surgi, comme récemment le brésilien JBS avec un chiffre d’affaires de près de 30

milliards de dollars, ou le hollandais Vion avec près de 40 lieux d’abattage et de désossage. Ou

l’américain Smithfield qui abat en une semaine plus de porcs que nous pendant toute une année.

Une chose est sûre, la dynamique se maintient malgré la crise. Et en Suisse on freine. Entre autres

sous le vague prétexte de la « souveraineté alimentaire », qui équivaut pour beaucoup au protec-

tionnisme agricole. Dans l’UE, mais aussi dans le reste du monde, de gros offreurs à l’organisation

bien pensée se présentent comme un contrepoids aux géants internationaux du commerce de dé-

tail. Il n’est pas rare de voir ces géants pratiquer l’intégration verticale ou disposer de relations in-

tensives avec la production agricole, quand ils ne sont pas entre les mains des paysans.

Quelle sera la situation de l’économie carnée suisse après 5 années de libéralisation du marché de

la viande ? Je suis d’avis que, formulée ainsi, cette question est déjà trop passive. On devrait plutôt

se demander, en s’appuyant sur la stratégie de la qualité publiée récemment par la Confédération :

que devons-nous faire pour maintenir, dans un marché ouvert, une chaîne de valeur ajoutée suisse

de la viande capable de survivre, pour défendre des parts de marché importantes de la consomma-

tion dans le pays et par ailleurs occuper également des niches dans les nouveaux marchés ? Et où

la politique doit-elle encore créer des conditions cadre avantageuses et nous soutenir ?

La fin des blagues sur les Autrichiens (équivalent de nos blagues belges, n.d.t.) – apprendre de

nos voisins

Il n’y a pas que dans le ski que nous pouvons apprendre de l’Autriche, il y a aussi le secteur de

l’alimentation. L’Autriche est un pays d’une taille similaire à la Suisse, et aussi sa topographie lui

ressemble, alors que son agriculture est basée sur des structures encore plus petites. Dans ce

pays, l’économie carnée en aval de la production est donc aussi marquée par des entreprises de

taille moyenne. L’espoir des paysans autrichiens d’être aussi bien traités lors de l’adhésion à l’UE

que les Espagnols quelques années auparavant avait été anéanti. Le marché interne pour les pro-

duits agricoles est entré en vigueur immédiatement au moment de l’adhésion, et sans règlement de

transition. Seules quatre années de paiements dégressifs pour la transition ont facilité l’adaptation

des paysans et des transformateurs. Dr. Christoph Leitl, Président de la Chambre économique au-

trichienne dit : « Nous ne pouvons pas gagner la concurrence des coûts ni celle des commodités.

Mais durablement, sur le long terme, en partenariat et sur le plan humain, nous avons des

chances. »

Avec le « Programme autrichien pour la promotion d’une agriculture écologique, extensive et pro-

tégeant l’espace naturel », autrement dit la voie éco-sociale, des critères ont été mis en place. Et le

succès est visible : aucun pays de l’UE n’a proportionnellement autant de paysans bio que

l’Autriche. Les consommateurs autrichiens sont toujours plus attachés aux denrées alimentaires

d’origine locale et régionale et ils se montrent aussi prêts à les payer. Allez en vacances en Au-

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triche, vous le verrez vous même. Pas un supermarché, pas une boucherie qui ne pratique le mar-

keting local ou régional. Pas un restaurant qui ne souligne les vins du pays, les plats et charcute-

ries de la région. Les Autrichiens sont-ils des patriotes de la consommation ? Pas vraiment plus

qu’ailleurs.

Les offensives d’exportations soutenues par le gouvernement ainsi que les organisations artisa-

nales et agricoles ont ouvert de nouveaux marchés. Le marketing professionnel de « Agrarmarkt

Austria » assure une demande durable pour les aliments autrichiens avec une haute valeur ajou-

tée. L’évolution positive du commerce extérieur agricole est une preuve tangible que l’économie

d’expansion autrichienne dans le grand marché commun est un succès. Plus personne ne rit des

vins ou du jambon autrichiens, car ils se sont assurés une place bien établie sur le marché euro-

péen grâce à la spécialisation, à la qualité et à un bon marketing.

Libre-échange agricole avec l’UE : une opportunité

Et que se passe-t-il en Suisse ? Devons-nous vraiment attendre jusqu’à ce que nous soyons obli-

gés d’ouvrir nos marchés comme cela se passe actuellement avec le secret bancaire ? Comment

pouvons-nous nous assurer que nous ne « ratons pas le train » ? Comment ferons-nous pour gar-

der les rênes en mains et pouvoir décider nous-mêmes de notre avenir ? Tant que le cycle de Do-

ha n’est pas terminé à l’OMC, d’innombrables accords bilatéraux seront conclus dans le monde.

Pour une petite économie comme la Suisse, cela n’est toujours que la deuxième meilleure solution

– mais tout de même une solution permettant d’assurer à nos produits d’exportation l’accès aux

marchés. Mais d’autres pays le veulent aussi et ils exigent entre autres l’accès pour leurs produits

agricoles. La protection agricole s’effrite massivement. C’est pourquoi il vaut la peine de jeter en-

core une fois un regard sur le partenaire commercial de la Suisse de loin plus important, aussi en

matière de denrées alimentaires.

Sur le plan politique, il ne reste probablement à la Suisse que la voie bilatérale avec l’UE, et cela

pendant de longues années encore. Cette voie, confirmée à plusieurs reprises par l’électorat

suisse, passe par le développement des accords bilatéraux, et c’est ce que poursuit l’actuel paquet

de négociations concernant l’accord sur le libre-échange agricole et sur la santé.

Dans nos rangs aussi on commence à se familiariser avec cette idée. La position « entre deux

chaises » devient peu confortable : fortement réglementé du côté des achats, avec une forte con-

centration du côté des ventes en raison d’un marché fermé. Les chances de ventes à l’étranger

sont bouchées par le handicap que représente la matière première. Par l’intermédiaire du tourisme

des achats, le commerce étranger prélève, par l’intermédiaire des consommateurs suisses, près de

600 millions de chiffre d’affaires pour la viande et les charcuteries – et devient ainsi de facto le n° 3

de notre branche. Le véritable n° 3 de l’économie carnée suisse, le groupe d’entreprises à intégra-

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tion verticale et contrôlé par les paysans FENACO, tient avant tout à l’idée de l’autonomie alimen-

taire en Suisse. Sans révéler que près de la moitié des fourrages sont importés, que les semences,

la technique agricole, les engrais et aussi les carburants pour les tracteurs proviennent de

l’étranger. Il fait appel à des émotions et à des images qui n’ont pas grand chose à voir avec la réa-

lité, mais qui détournent l’attention de la place de monopole qu’il occupe dans différents marchés

sectoriels. N’est-ce pas révélateur que Fenaco, dans la petite Suisse, soit la sixième plus grande

coopérative agricole dans toute l’Europe ?

L’élevage suisse et l’économie carnée suisse se conditionnent mutuellement. Nous voulons trans-

former de la viande suisse et la commercialiser en créant une valeur ajoutée. Et nous avons investi

ces dernières années plus d’un demi milliard de francs à cet effet. Mais les paysans doivent aussi

comprendre que, sans cet échelon en aval, ils perdent leurs principaux clients et que la production

diminuerait fortement. Sans une sécurité et des perspectives planifiées à long terme, l’industrie

alimentaire ne peut cependant pas continuer à investir dans la production d’aliments du pays. Ceci

est valable pour le secteur de la viande comme pour d’autres secteurs de production.

Un ALEA ne concerne pas seulement l’agriculture, il concerne toute la chaîne de valeur ajoutée de

l’alimentation suisse. Il ne concerne pas seulement les 60'000 paysans, il concerne aussi

l’existence de près de 400'000 employés des échelons en amont et en aval – dont de nombreux

postes de travail dans les régions agricoles. Il est donc extrêmement important d’aborder une libé-

ralisation totale afin d’améliorer la compétitivité de toute la chaîne de valeur ajoutée de la viande

(fourrages, production animale, obtention de la viande, transformation et production de denrées

carnées). Avec des marchés ouverts, les cartes seront redistribuées. Mais en resserrant les rangs

sur toute la chaîne, nous pourrons défendre des positions fortes dans le pays. On pourra regagner

les parts de marché perdues par le tourisme des achats. Avec l’argument de la « suissitude » et

une stratégie de qualité, nous parviendrons non seulement à résister à la pression des importa-

tions, mais aussi à développer de nouveaux marchés de niche à l’étranger.

Ce n’est pas en nous fixant sur les acquis que nous pourrons assurer l’avenir. Une libéralisation

des marchés agricoles dans le cadre d’un accord de libre-échange avec l’UE pourrait arrêter la

baisse de la compétitivité. Sans libre-échange, nous courons le risque sérieux de voir toujours plus

les investissements se faire de l’autre côté de nos frontières et les marchés d’écoulement pour les

produits agricoles suisses disparaître.

Remarques finales

Le bien-être de la Suisse est basé sur des interdépendances internationales. Les premiers efforts

de libéralisation du commerce mondial étaient entièrement placés sous le signe de l’industrie. C’est

là que se situaient les intérêts offensifs des Européens – et aussi ceux de la Suisse. Dans un pre-

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mier temps l’agriculture en était exclue. Les choses ont changé dans les années 80. Pendant que

l’Europe, dans le courant de l’évolution de l’OMC, poussait relativement vite les réformes de sa po-

litique agricole commune et augmentait considérablement son marché à l’interne, la Suisse prenait

du retard. Et comme le disait déjà Charles Darwin : « la capacité à survivre n’est pas une question

de force ou de taille actuelle, mais de capacité à changer ».

La croissance de la population mondiale place notre société devant de nouveaux défis.

L’approvisionnement, resp. l’alimentation des hommes devient toujours plus une tâche qui dépasse

les frontières. Le commerce de biens agricoles et de denrées alimentaires est toujours plus interna-

tional. Contrairement aux fondamentalistes en matière de garantie alimentaire nous le savons, plus

la Suisse est imbriquée, plus son approvisionnement alimentaire sera assuré lors des change-

ments climatiques. Les sécheresses, les tempêtes, les mauvaises récoltes augmentent – il est

alors important de ne pas tout miser sur une seule carte mais d’entretenir des relations commer-

ciales aussi larges et fiables que possible. La protection de l’environnement ne concerne pas seu-

lement les transports de denrées alimentaires, mais aussi les lacs toujours encore saturés

d’engrais dans le pays. Un accord de libre-échange n’est donc pas juste bon ou mauvais. Tout dé-

pend de ce que nous en faisons et de comment nous profitons des nouvelles opportunités.

Malgré des avantages économiques et une bonne situation en matière de qualité de produits –

nous ne sommes pas naïfs. Avec une ouverture des frontières, toute la chaîne de la valeur ajoutée

va être soumise à une forte pression. Dans certains marchés, nous perdrons des parts de marché

et nous n’éviterons pas des restructurations. C’est pourquoi il faut des mesures pour faciliter

l’adaptation pendant une période de transition.

Bell ne peut pas attendre et se prépare déjà. Nous réalisons aujourd’hui déjà le travail de prépara-

tion pour une époque au cours de laquelle les exportations de denrées alimentaires suisses auront

aussi leur place dans le secteur de la viande et des denrées carnées. En raison du manque de

perspectives, nous devons nous aussi réaliser toujours plus notre avenir à l’étranger. Mais nous

croyons fermement que les Suissesses et les Suisses approuveront le moment venu la poursuite

de la voie bilatérale – parce qu’elle est justement raisonnable et pragmatique – et parce qu’elle

nous laisse la chance de déterminer nous mêmes de l’avenir de notre agriculture et de notre éco-

nomie alimentaire.

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