Recueil de textes AF Flores INT2

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Histoires oulipiennes de Buenos Aires Intermédiaire 2 - Alliance française de Flores

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Voici un recueil des textes écrits par les étudiants de français (Module Intermédiaire 2 - centre Flores) de l'Alliance française Buenos Aires. © D.R.

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Histoires oulipiennesde Buenos Aires

Intermédiaire 2 - Alliance française de Flores

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Voici un recueil de textes élaborés par les étudiants de français à l’Alliance Française de Buenos Aires. Bonne lecture !

Histoire de Javier Castelli ............................ P. 3 Histoire de Graciela Maidana ....................... P. 4 Histoire de Mariana Ghilino ......................... P. 5 Histoire de Doris Reficco ............................. P. 6 Histoire de Brian Benedini ........................... P. 7 Histoire d’Andrea Molino ............................. P. 8 Histoire Mariano Miguel .............................. P. 9

Cours 359 - Module Intermédiaire 2 - juillet 2013

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Javier Castrilli

Quelques mètres plus loin, un homme qui portait un maillot du Paris-Saint-Germain, m’a donné un coup de poing au visage. Alors, j’ai réalisé que prendre la forme de Ribéry n’était pas une bonne idée ! Donc, j’ai choisi de prendre la forme de François Hollande... et de nouveau, c’était une mauvaise décision. Les passants m’insultaient et une personne m’a craché dessus ! J’ai décidé de changer encore une fois d’apparence : cette fois-ci, j’ai pris l’image de Gérard Depardieu. Là, j’ai enfin pu marcher tranquillement.

Voici l’histoire de mon voyage vers la planète Terre. Oups... Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Fla, et je viens de la planète Melmaque. Je suis venu avec un camarade dans une mission spéciale pour découvrir comment cuisiner les «escargots». Je devais me diriger vers Paris, mais ma nef a eu une défaillance technique. Elle a détourné son chemin, 120 kilomètres plus au Nord et s’est écrasée à Amiens : c’est là que j’ai perdu de vue mon ami... Je suis descendu de la nef et j’ai essayé de la réparer, sans succès.

Comme j’étais fatigué du voyage et que la nuit s’approchait, j’ai décidé d’aller dormir. Le lendemain matin, voyant qu’il était impossible de réparer la nef, j’ai pris la décision d’aller à Paris à pied pour rejoindre mon camarade qui devait déjà y être. Pour éviter de générer la panique chez les gens, j’ai décidé d’adopter l’apparence de Frank Ribéry pour continuer mon chemin.

J’ai avancé de quelques mètres jusqu’ à une très grande rue que je devais traverser. Tout d’abord, j’ai été frappé par une Peugeot 308 bleue ! Ensuite, j’ai été heurté par une Renault Mégane verte... La troisième fois serait-elle la bonne ? Pas du tout, je suis tombé, cette fois-ci, dans un puits creusé pour des travaux effectués par la République Française ! Je ne me souviens pas comment j’ai pu arriver de l’autre côté, où heureusement, il y avait une place. Comme j’étais fatigué, j’ai décidé de me reposer sur un banc sous les arbres. Impossible, car les gens s’approchaient de moi pour me demander des autographes ! Lassé de voir les gens, je me suis levé. Et c’est à ce moment que j’ai aperçu une image très familière. C’était mon camarade qui avait pris l’apparence de Jean Reno ! Mais que faisait-il ici ? Ne devait-il pas déjà être à Paris ! Je me suis approché et il m’a dit que sa nef s’était brisée aussi. Nous nous sommes regardés sans savoir quoi faire. Finalement, nous avons décidé de rester vivre à Amiens !

Aujourd’hui, cela fait cinq ans qu’on est très heureux d’y habiter comme immigrants. 3

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travailler. Il voulait rester avec nous et j’ai pensé alors qu’il avait l’air d’un dragueur !

Tout à coup, le train est entré en gare. Notre nouvel ami restait là. Malheureusement pour lui, nous devions aller à Rouen. J’avais mon cher ami Oscar qui s’y était installé, il y a vingt ans. Et je ne l’avais pas vu depuis lontemps !

Au début du mois d’août 2012, mon ami Norma et moi sommes allées ensemble en France, parce que nous avions gagné un voyage lors d’un concours de questions-réponses à la télé. C’était une grande chance pour nous de connaître ce beau pays. Nous étions très contentes. Norma avait quelques diffcultés avec la langue française, mais heureusement je parlais mieux qu’elle !

L’après-midi, nous nous sommes rendues à la gare afin de prendre le train pour Rouen. On attendait que le train arrive, quand on a rencontré, à ce moment-là, un jeune homme qui ne parlait pas français. C’était un touriste mexicain. Il était très gentil et aimable. Il était venu nous parler parce qu’il cherchait une chambre où pourvoir dormir cette nuit. Il nous a raconté qu’il était sans papier et qu’il était tout seul à Paris. Il était venu pour y

En arrivant à Paris, nous avons pris un taxi à l’aéroport pour aller à l’hôtel. Quand nous y sommes arrivées, c’était à vrai dire le plus joli des hôtels. Le samedi matin, nous sommes allées nous promener en ville. Nous avons visité la cathédrale Notre-Dame, des galeries d’art, les rues parsiennes... Nous sommes allées partout !

Mais pendant toutes ces années, je lui téléphonais souvent. Oscar avait un restaurant à Rouen et il nous avait invitées à dîner ce soir-là.

J’étais si contente de le revoir enfin !

Je l’aime bien...

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Graciela Maidana

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Helena Lopez, âgée de 60 ans est une citoyenne française aujourd’hui. Mais elle a eu une vie quotidienne bien différente de celle de la majorité des Français. Elle est née en Argentine en 1952 et elle a grandi pendant les années soixante-dix avec sa famille. Cette période était un moment critique pour l’Argentine, parce qu’il y avait la dictature.

Elle raconte comment elle a vécu ce moment de sa vie :

arrêtés. La police est entrée dans notre maison. Ils ont été conduits au commissariat, où mon frère et moi sommes restés à attendre, sans information de mes parents. C’est quand un policier m’a dit que nous irions dans la maison d’une autre famille, que j’ai décidé de m’enfuir immédiatement du commissariat.»

« En 1976, j’étais complètement seule avec mon petit frère, Julian. A cette époque, il avait dix ans et moi, j’avais vingt-deux ans. J’ai dû prendre soin de lui, mais je n’avais pas de travail et j’avais très peu d’argent.»

Le 5 juin 1976, mes parents ont été arr

Helena est partie rapidement avec Julian. Ils étaient complètement perdus. Mais c’est alors qu’Helena s’est rappelée qu’elle gardait dans un petit cahier le numéro de téléphone d’une amie de sa mère qui vivait en France. Sa mère lui avait dit qu’elle devait l’appeler si quelque chose de grave se passait.

C’est l’amie de sa maman qui lui a envoyé une lettre avec toutes les instructions pour partir d’Argentine sans problème. Dans l’enveloppe, il y avait des faux papiers d’identité pour Helena et Julian ainsi que deux billets d’avion.

Quand Helena et son frère sont arrivés en France, elle a commencé par travailler comme serveuse dans un restaurant. En parallèle, elle étudiait à la faculté d’économie et de gestion. Aujourd’hui, c’est elle, la propriétaire !

Julian est allé à l’école française. Et depuis quinze ans, il est architecte.

Ça fait 37 ans qu’Helena et Julian sont arrivés en France et ils vivent maintenant à Paris. Helena s’est mariée avec un avocat français. Julian est également mariée et il a trois enfants.

Helena conclut son récit : «Il y a longtemps que je ne suis pas retournée en Argentine, il y a beaucoup de souvenirs que je ne veux pas revivre.»

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Mariana Ghilino

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Narration

La touriste se promenait dans un quartier en France depuis une heure ou deux. Elle allait faire des achats.Soudain, elle est abordée par un homme très sympathique qui lui dit :

Ils ont commencé alors à parler ensemble. Et quelques minutes plus tard, le dragueur lui proposait d’aller prendre un café.

Elle a accepté.

Ils ont trouvé une petite table au coin du magasin. Elle a mis son sac sur la chaise. Ils discutaient affectueusement.

Tout à coup, un homme lui a volé son sac et a commencé à courir, il cherchait la sortie.

Un agent de police qui se trouvait à proximité avait aperçu ce qu’il venait de se passer. Il a intercepté cet homme et l’a conduit au commissariat.

«Comment tu t’appelles ?»

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Doris Reficco

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C’est l’histoire d’un jeune garçon qui fait un voyage dans toute l’Europe.Il s’est arrêté à Paris pour quelques jours. Le deuxième jour à Paris, il est sorti de l’hôtel pour faire une promenade dans le parc du Champs de Mars.

Ça fait dix minutes que le jeune se demande : cette vieille dame est folle ! Mais il continue avec elle sa conversation. Pendant ce temps, un petit garçon, qui travaillait en association avec la dame, volait tout ce que le Japonais avait sur lui. Quand le voleur est parti, la vieille dame lui a dit : «ça fait deux jours que je n’ai pas dîné ! Mon petit-fils viendra souper avec moi aujourd’hui !». Il lui a répondu «Bonne chance !» et il est parti, après cette conversation incohérente avec la dame.

Ce soir-là, enfin, la grand mère et son petit-fils ont pris leur repas dans le meilleur restaurant de Paris avec l’argent du touriste.

Comme il est arrivé dans le parc depuis un bon moment, il veut en sortir, mais une vieille dame commence à parler avec lui :

- Vous êtes un étranger ! Je sais ! Je sais !- Oui Madame, je viens du Japon.- Vous êtes français ?- Non, je suis japonais. - Je ne comprends pas. Vous venez du Japon, mais vous êtes japonais...

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Brian Benedini

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Il faisait froid, l’arbre de Marianne, la voisine, n’avait plus de feuilles vertes. Cela annonçait que l’hiver était proche.

Madame Leclaire aimait aller le 2 décembre chez Paolo, le meilleur restaurant italien de Paris. Il se trouvait près de sa maison, alors elle y allait à pied.

Quand elle est arrivée au restaurant, le maître d’hôtel lui a montré sa table.

- Vous êtes seule, madame ?

- Oui, seulement moi. Mon mari n’a pas pu venir.

- Désolé, madame...

- Ne vous inquiétez pas ! Aujourd’hui, c’est son anniversaire et je suis venue ici pour le célébrer.

Elle avait l’air contente quand elle disait ça.

- Comme c’est bizarre ! lui a répondu le maître d’hôtel. Est-il chez vous avec sa famille et ses amis ?

- Bon, il est chez moi, mais il est seul...

- Est-il malade ?

- Non, il est mort !

- Mort ? Depuis quand est-ce que vous êtes veuve, madame ?

- Ça fait dix-neuf ans, mon cher ami, et je vous le répète, je suis venue ici pour célébrer !

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Andrea Molina

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Je veux vous raconter ce qui m’est arrivé la semaine dernière. Vera m’avait dit qu’elle attendait son enfant, Fiodor qui était sur le point d’arriver à Paris pour aller au Parc des Princes voir un match du PSG. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu son fils, alors elle était très enthousiaste. Mais la nuit qui a précédé l’arrivée de Fiodor, nous avons fait une petite fête pour célébrer la dernière semaine d’examens

Bonjour, je m’appelle Mariano Miguel et je suis étudiant à la Sorbonne. Ça fait deux ans que j’habite à Paris et maintenant je suis sur le point de finir mes études de Littérature Européenne. Je travaille en parallèle dans une bibliothèque.

Ici, les loyers pour habiter tout seul en ville sont trop chers. C’est pour ça que j’habite dans une auberge pour étudiants. Je loue une petite chambre avec une fille russe qui est aussi pauvre que moi, mais en général, nous avons une bonne cohabitation.

Elle s’appelle Vera. C’est une fille très sympathique, avec beaucoup de charme et un grand sens de l’humour. Elle est aussi étudiante à la Sorbonne et elle est très fière de l’héritage littéraire de son pays. Elle parle tout le temps de Dostoïevski, Pouchkine, Tolstoï et Tourgueniev. Elle dit que les écrivains les plus importants du dix-neuvième siècle sont les Russes qui ont renouvelé la littérature. Aujourd’hui, elle est séparée , mais elle a un fils qui s’appelle Fiodor, comme Dostoïevski.

Elle m’a raconté son histoire. Ele s’état mariée avec un homme français il y a longtemps. Ils ont habité à Bordeaux pendant quelques années avec le petit Fiodor, mais depuis le divorce, elle avait déménagé à Paris.

Le lendemain matin, je me rappelle qu’elle était vraiment ivre morte. Je crois bien qu’elle avait bu à elle seule plus de bouteilles de vodka que tous les autres. C’est pourquoi elle était abattue sur la table. Elle ne pouvait même pas lever la tête.

avec quelques copains de la fac.

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Mariano Miguel

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J’ai reçu un coup de fil chez moi. C’était Fiodor. «Il y a dix minutes que je suis arrivé, m’a-t-il dit. Je laisserai mes bagages à l’hôtel et je peux attendre ensuite ma mère à la gare.» Je lui ai répondu : «Elle est un peu malade, ta mère. Attends-moi à la gare, le temps que j’y arrive.»J’ai pris les billets pour le match et je suis allé à la gare. Fiodor était un garçon de treize ans, blond, très grand pour son âge. Il portait un maillot du PSG. Il m’a raconté que sa mère lui avait transmis l’amour de la littérature, et que c’était pour ça qu’il voulait devenir écrivain. Je me rappelle que nous avons fait une petite promenade en ville. Il ne connaissait pas Paris, alors il était intéressé par visiter tous les cafés et brasseries où les écrivains comme Hemingway, Bolaños ou Carpentier étaient allés aussi. Et ensuite, nous sommes partis au Parc des Princes.

Il y avait cependant un petit problème : Fiodor avait un maillot du PSG, mais les billets que Vera avait achetés, étaient pour la tribune visiteur... Alors j’ai du prêter mon sac à Fiodor pour cacher le maillot pendant que nous restions avec les supporters de l’Olympique de Marseille et qu’ils intonaient des chants violents contre les Parisiens. Une expérience merveilleuse !

Plus tard, nous sommes retournés à l’auberge. Vera allait mieux et elle était un plus sobre maintenant. Je me rappelle qu’elle portait une longue robe noire. Moi, je me suis effondré sur le fauteuil, tandis que Vera embrassait son enfant et lui disait : «Mon petit Fiodor... Est-ce que tu t’es bien amusé avec Mariano ? Tu sais, c’est un bon ami.»

Tous les trois, nous sommes allés ensuite à la Sorbonne. Michel Houellebecq y était pour donner une conférence sur la littérature contemporaine. Pendant qu’il parlait, il ne lâchait pas ses clopes. A un moment, Fiodor a levé la main et lui a demandé quel était son secret pour devenir écrivain. Houellebecq a tiré sur sa clope, il en a recraché la fumée, puis il lui a répondu : «Le secret, c’est qu’il n’y a pas de secrets.»

Nous sommes rentrés à l’auberge. Vera faisait la cuisine pendant que nous discutions. Fiodor m’a donné une histoire qu’il avait écrit avant son départ. Je ne sais pas, peut-être je la lirai plus tard. Pour l’instant tout ce que j’ai envie de faire, c’est boire un petit peu plus de vodka.

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