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Recommandations pour les femmes enceintes ou qui allaitent (Mise à jour 2019) Femmes enceintes et femmes qui allaitent : données et recommandations relatives aux voyages Mise en garde Nous fournissons selon les termes de l’article 35 du Code de déontologie médicale, des « informations loyales, claires et appropriées », tenant compte des données épidémiologiques actuelles et de l’état d’avancement des connaissances. La décision de voyager reste cependant une décision personnelle de la femme enceinte ou de la femme qui allaite, car chacun a sa perception et son acceptation du risque. Un avis de l’obstétricien est toujours recommandé avant le départ. TRANSPORTS Les faits Chaque compagnie aérienne a sa propre politique en matière de transport des femmes enceintes. Généralement, les compagnies aériennes n’acceptent pas les femmes enceintes au-delà de la 36 ème semaine en cas de grossesse simple, et de la 32 ème semaine en cas de grossesse multiple. La meilleure période pour voyager se situe entre la 16 ème et la 28 ème SA. Les longs voyages aériens sont déconseillés en fin de grossesse. Les voyages aériens sont contre-indiqués pendant les 7 jours qui suivent l’accouchement. Le voyage en avion accroit le risque de thrombophlébite chez la femme enceinte, a fortiori en cas d’antécédents personnels ou familiaux de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire, d’obésité, de varices, de tabagisme. Le Risque de thrombophlébite est multiplié par 2,5 pendant la grossesse et par 20 en post partum! Au-dessus de la 28 ème SA les femmes enceintes ne sont plus acceptées en croisière les longs voyages en voiture notamment sur des pistes ou des chaussées en mauvais état sont déconseillés ; Recommandations pratiques Evaluer le risque représenté par l’ensemble des moyens de déplacement qui seront utilisés pendant le voyage : avion, bateau, véhicules terrestres … Au moment de la préparation du voyage : informer la compagnie aérienne de la grossesse afin de connaître les règles qu’elle applique et d’essayer de bénéficier d’un embarquement prioritaire ainsi que d’un siège « côté couloir » Se munir d’une copie du certificat de début de grossesse pour éviter tout problème à l’embarquement et du dossier de maternité, « au cas où » au cours du séjour. Pour prévenir les thromboses veineuses profondes liées à un voyage aérien 1. s’hydrater régulièrement au cours du vol, bouger fréquemment les jambes, se déplacer dans l’avion (ce qui doit limiter l’usage des hypnotiques) et suivre les programmes d’exercices proposés en cours de vol, réalisables sans quitter sa place ; 2. se déplacer régulièrement dans l’avion et porter des bas de contention élastique (mi-cuisse plus confortable que sous le genou) de classe 2 (pression à la cheville de 15 à 30 mmHg), notamment pour les voyages de plus de 6 heures ;

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Recommandations pour les femmes enceintes ou qui allaitent

(Mise à jour 2019)

Femmes enceintes et femmes qui allaitent : données et

recommandations relatives aux voyages

Mise en garde Nous fournissons selon les termes de l’article 35 du Code de déontologie médicale, des « informations loyales, claires et appropriées », tenant compte des données épidémiologiques actuelles et de l’état d’avancement des connaissances. La décision de voyager reste cependant une décision personnelle de la femme enceinte ou de la femme qui allaite, car chacun a sa perception et son acceptation du risque.

Un avis de l’obstétricien est toujours recommandé avant le départ.

TRANSPORTS

Les faits

• Chaque compagnie aérienne a sa propre politique en matière de transport des femmes enceintes. Généralement, les compagnies aériennes n’acceptent pas les femmes enceintes au-delà de la 36ème semaine en cas de grossesse simple, et de la 32ème semaine en cas de grossesse multiple. La meilleure période pour voyager se situe entre la 16ème et la 28ème SA. Les longs voyages aériens sont déconseillés en fin de grossesse. Les voyages aériens sont contre-indiqués pendant les 7 jours qui suivent l’accouchement.

• Le voyage en avion accroit le risque de thrombophlébite chez la femme enceinte, a fortiori en cas d’antécédents personnels ou familiaux de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire, d’obésité, de varices, de tabagisme. Le Risque de thrombophlébite est multiplié par 2,5 pendant la grossesse et par 20 en post partum!

• Au-dessus de la 28ème SA les femmes enceintes ne sont plus acceptées en croisière

• les longs voyages en voiture notamment sur des pistes ou des chaussées en mauvais état sont déconseillés ;

Recommandations pratiques

Evaluer le risque représenté par l’ensemble des moyens de déplacement qui seront utilisés pendant le voyage : avion, bateau, véhicules terrestres …

Au moment de la préparation du voyage : informer la compagnie aérienne de la grossesse afin de connaître les règles qu’elle applique et d’essayer de bénéficier d’un embarquement prioritaire ainsi que d’un siège « côté couloir »

Se munir d’une copie du certificat de début de grossesse pour éviter tout problème à l’embarquement et du dossier de maternité, « au cas où » au cours du séjour.

Pour prévenir les thromboses veineuses profondes liées à un voyage aérien 1. s’hydrater régulièrement au cours du vol, bouger fréquemment les jambes, se

déplacer dans l’avion (ce qui doit limiter l’usage des hypnotiques) et suivre les programmes d’exercices proposés en cours de vol, réalisables sans quitter sa place ;

2. se déplacer régulièrement dans l’avion et porter des bas de contention élastique (mi-cuisse plus confortable que sous le genou) de classe 2 (pression à la cheville de 15 à 30 mmHg), notamment pour les voyages de plus de 6 heures ;

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3. Recourir à l’utilisation d’anticoagulants. L’utilisation des héparines de bas poids moléculaire est possible en cours de grossesse, quel que soit le terme et en cours d’allaitement (l’absorption digestive est peu probable) si la contention n’est pas possible ou en cas de risque très élevé de thrombose veineuse. Le fondaparinux (inhibiteur du facteur X) ne doit pas être utilisé chez la femme enceinte à moins d’une nécessité absolue. La prise d’aspirine ne prévient pas les thromboses veineuses.

Pour combattre le mal des transports (traitement symptomatique des nausées et vomissements) :

Di[acéfylline] diphénhydramine (Nautamine) : L'utilisation de ce médicament peut être envisagée au cours de la grossesse si besoin, en se limitant, au 3ème trimestre à un usage ponctuel. Si l'administration de ce médicament a eu lieu en fin de grossesse, il semble justifié d'observer une période de surveillance des fonctions neurologiques et digestives du nouveau-né. La prise de ce médicament est à éviter en cas d'allaitement.

Dimenhydrinate et Caféine (Mercalm)

Il est nécessaire de réévaluer soigneusement l'indication pendant la grossesse,

et, si possible, d'essayer de limiter la durée de prescription. Si l'administration

de ce médicament a eu lieu en fin de grossesse, il semble justifié d'observer une

période de surveillance des fonctions neurologiques et digestives du nouveau-

né.

L'utilisation de ce médicament est déconseillée pendant l'allaitement

Métopimazine (Vogalib/vogalène)

Ce médicament doit être utilisé avec prudence pendant la grossesse et

l'allaitement, en l'absence de données cliniques exploitables.

ACTIVITES PHYSIQUES Certaines activités physiques sont inadaptées aux femmes enceintes telles que le trekking, le

canyoning ou la plongée ;

Concernant les activités en altitude : o Elles sont déconseillées au-dessus de 2000m (surtout au 1er trimestre) en raison

d’un risque de Retard de Croissance Intra-Utérin (RCIU), de Fausse Couche (FC) ou d’une pré éclampsie

o Elles sont contre indiquées après la 20ème SA dans les situations suivantes : HTA chronique ou tout facteur augmentant le risque de pré éclampsie, pré éclampsie, diabète gestationnel, dysfonctionnement placentaire, RCIU, pathologie cardiaque et/ou respiratoire chez la mère, anémie, tabagisme

o L’acétazolamide (Diamox) est déconseillée pendant la grossesse et chez la femme qui allaite.

INFECTIONS

Liées à l’hygiène alimentaire

Le risque de contracter une hépatite E ou une toxoplasmose, plus graves chez la femme enceinte, nécessite de respecter scrupuleusement les précautions d’hygiène alimentaire ;

Le traitement des diarrhées : Racécadotril (Tiorfan) Ce médicament est à éviter pendant la grossesse. Il est contre-indiqué pendant l’allaitement

Lopéramide (Imodium) L'utilisation du lopéramide ne doit être envisagée au cours de la grossesse que si nécessaire.

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L'allaitement est possible en cas de traitement ponctuel par ce médicament.

Fluoroquinolones Elles sont à éviter pendant la grossesse Elles sont contre indiquées pendant l’allaitement

Azithromycine Son utilisation peut être envisagée à partir du second trimestre de la grossesse si besoin Absence de données d’innocuité chez la femme allaitante

Paludisme

Les faits

Les femmes enceintes :

Sont susceptibles aux 4 principales espèces de plasmodium, même si une susceptibilité accrue a été décrite pour P. falciparum (avec risque d’accès grave) et P. vivax;

Seraient plus susceptibles d’être piquées par les anophèles que les femmes non enceintes ;

Pourraient présenter une symptomatologie fébrile révélatrice de la maladie plus de 3 mois après leur retour

Le Paludisme maternel à P. falciparum (plus rarement à P.vivax) peut être responsable des troubles suivants chez le nouveau-né :

Petit poids de naissance

Fausse couche

Accouchement prématuré

Recommandations pratiques

La prévention du paludisme chez la femme enceinte ou qui allaite repose, comme en population générale, sur la protection contre les piqûres de moustiques (porter des vêtements longs, dormir sous la moustiquaire, appliquer des répulsifs…) et la prise d’une chimioprophylaxie, avec des précautions à respecter propres aux femmes enceintes ou allaitantes.

1. Utilisation des répulsifs

Utilisation des répulsifs chez les femmes enceintes

Substance active et concentration Nombre maximal d’applications quotidiennes chez les femmes

enceintes

DEET

(N1,N-diéthyl-m-toluamide)

10 à

20%

Utilisable uniquement si risque de maladie vectorielle

Posologie en fonction des indications de l’AMM

30 à

50%

Utilisable uniquement si risque de maladie vectorielle

Posologie en fonction des indications de l’AMM

IR3535

(N-acétyl-N-butyl-β-alaninate d’éthyle)

20% 3

25% à

35%

KBR3023

(Carboxylate de Sec-butyl 2-(2-

hydroxyéthyl) pipéridine-1 / Icaridine)

20% 3

25%

PMDRBO

(mélange de cis- et trans-p-menthane-3,8

diol) ou 2-Hydroxy-α,α,4-trimethylcyclo-

hexanemethanol

19 à

20%

25%

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2. La chimioprophylaxie du paludisme chez la femme enceinte ou qui allaite

La chimioprophylaxie du paludisme chez la femme enceinte et la femme qui allaite Chimioprophylaxie Femme enceinte Femme allaitante

Compte tenu de la très faible excrétion des antipaludiques dans le lait, les concentrations atteintes sont insuffisantes pour assurer une prévention efficace du paludisme chez l’enfant allaité. Si une chimioprophylaxie est indiquée, elle doit donc être administrée aussi à l’enfant, et ce même si la mère prend elle-même un traitement préventif, quel qu’il soit.

Atovaquone –

Proguanil (A/P) Peut être utilisée, si nécessaire, chez la femme enceinte

L’A/P est le traitement recommandé en première intention si l’enfant allaité pèse au moins 5kg. Cette restriction, justifiée par mesure de précaution du fait du peu de données disponibles à ce jour, peut ne pas être appliquée compte tenu du rapport bénéfice/risques pour l’enfant et de l’absence de signal répertorié par la pharmacovigilance, en cas de nécessité urgente de chimioprophylaxie comme le recommande l’OMS

Doxycycline Contre indiquée chez la femme enceinte La Doxycycline : est contre-indiquée en France du fait du risque d’effets secondaires sur la dentition de l’enfant

Chloroquine Ne doit pas être utilisée sauf en l’absence d’alternative plus sûre en raison de son potentiel génotoxique

La Chloroquine : est contre-indiquée du fait d’une excrétion dans le lait pouvant atteindre 12% de la dose quotidienne maternelle, et de son potentiel génotoxique

Méfloquine

Peut être utilisée chez la femme enceinte avec les mêmes restrictions et précautions qu’en population générale

La Méfloquine : passe dans le lait maternel et doit, par mesure de précaution, être évitée. Les risques d’effets indésirables psychiatriques ne la font pas recommander, comme en population générale et a fortiori compte-tenu du risque de troubles psychologiques du post-partum. Les faibles concentrations atteintes dans le lait pourraient être de l’ordre de 3 à 4% d’une dose maternelle, selon une étude réalisée chez deux femmes. L’absence d’évènement particulier signalé à ce jour chez les enfants allaités au sein a conduit l’OMS à considérer son utilisation comme possible.

La méfloquine peut entraîner des symptômes psychiatriques tels qu’une anxiété, une paranoïa, une dépression, des hallucinations ou une psychose. Des symptômes psychiatriques tels que des rêves anormaux / cauchemars, des insomnies, une anxiété aiguë, une dépression, une agitation ou une confusion mentale, doivent être considérés comme des prodromes d’effets indésirables plus graves. Des cas de suicide, d’idées suicidaires et de comportement de mise en danger de soi-même comme une tentative de suicide ont été rapportés. Les patientes doivent être informées qu’en cas de survenue de tels effets ou en cas de changement de leur état mental durant l’utilisation de la méfloquine, elles doivent immédiatement arrêter le traitement et consulter un médecin, afin que la méfloquine soit remplacée par un traitement prophylactique alternatif du paludisme. Ces effets indésirables peuvent également survenir jusqu’à plusieurs mois après l’arrêt du médicament. Les troubles neuropsychiatriques (à type de dépression, vertiges et pertes d’équilibre) peuvent persister plusieurs mois voire plus longtemps, même après l’arrêt du médicament. En conséquence, la méfloquine ne doit pas être utilisée en traitement prophylactique chez des patients présentant ou ayant présenté un trouble psychiatrique. Compte tenu de ces effets indésirables potentiellement graves, la méfloquine ne devra être envisagée dans la chimioprophylaxie du paludisme qu’en dernière intention si le bénéfice est jugé supérieur au risque par le médecin prescripteur en charge du patient.

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Dengue

Les faits

Une dengue maternelle ou congénitale peut avoir des conséquences sur la grossesse, le fœtus et l’enfant né vivant.

Effets

Evènement Sur la mère Sur la grossesse Sur l’enfant

Dengue maternelle

Ante-partum (jusqu’à quelques jours avant l’accouchement)

Pre et intra-partum (dans les quelques jours avant et pendant l’accouchement)

Hémorragies utérines au cours de l’accouchement

Exacerbations de complications de la grossesse

Hémolyse

Thrombopénie

Elévation des enzymes hépatiques

Décès maternel

FCS lors du 1er trimestre

Mort fœtale in utero

Accouchement prématuré

Pas d’effets tératogènes

Transmission transplacentaire d’anticorps à la naissance

Immunité pendant 6 mois chez le n-n.

Risque accru de fièvre hémorragique chez le n-n en cas d’infection par un sérotype différent

Transmission du virus (sans transmission d’Ac maternels) -> dengue congénitale

Dengue congénitale Début des signes : 1er – 11ème j

Durée : 1 – 5 j

Formes asymptomatiques à décès

Risque accru de fièvre hémorragique en cas d’infection par un sérotype différent

Recommandations pratiques

La prévention de la dengue repose, à l’échelle individuelle, sur la protection contre les piqûres de moustiques (porter des vêtements longs, dormir sous la moustiquaire, appliquer des répulsifs…) en tenant compte que l’usage des répulsifs doit respecter certaines restrictions (se reporter au tableau ci-dessus au paragraphe « paludisme »). A noter également que les moustiques vecteurs piquent plus volontiers pendant la journée, notamment en début et en fin de journée

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Chikungunya

Les faits

La transmission materno-fœtale et materno-néonatale peut conduire à des lésions majeures :

La transmission avant 22SA peut se solder par une mort in utero

Le risque fœtal est faible pour les infections survenant après 22SA et à moins de 5 jours avant l’accouchement

La transmission J-2 à J+2 autour de l’accouchement peut être à l’origine de formes sévères (50% des cas) à type de convulsions, encéphalopathies, syndromes hémorragiques mais aussi de syndromes hyperalgiques, d’éruptions cutanées ou d’œdèmes des extrémités

Recommandations pratiques

La prévention du chikungunya repose, à l’échelle individuelle, sur la protection contre les piqûres de moustiques (porter des vêtements longs, dormir sous la moustiquaire, appliquer des répulsifs…) en tenant compte que l’usage des répulsifs doit respecter certaines restrictions (se reporter au tableau ci-dessus au paragraphe « paludisme »). A noter également que les moustiques vecteurs piquent plus volontiers pendant la journée, notamment en début et en fin de journée

Zika

Les faits

La maladie à virus Zika (le Zika) est une infection transmise essentiellement par la piqûre des moustiques du genre Aedes. La protection contre les piqûres de moustiques est essentielle dans la mesure où il n’existe pas de traitement, ni de vaccin actifs sur ce virus. Par ailleurs, une transmission par voie sexuelle est possible.

Le Zika ne provoque pas de signes cliniques dans les ¾ des cas. L’infection chez la femme enceinte est associée à des troubles neurologiques divers chez les nouveau-nés (environ 12% des cas pour le syndrome de Zika congénital, dont les microcéphalies).

Recommandations pratiques

1. aux femmes enceintes qui prévoient un voyage en zone de circulation du virus Zika :

A. Les voyages sont déconseillés en cas de risque élevé d’infection (zones avec cas épidémiques déclarés) par le virus Zika. Si le voyage ne peut être reporté, les recommandations sont celles exposées ci-dessous en B.

B. Si le risque d’infection par le virus Zika est faible (zones avec cas sporadiques ou épidémie s’étant terminée il y a moins de 12 mois), les recommandations sont :

o de consulter un médecin ou une sage-femme afin d’être informées sur :

les modes de transmission du virus Zika ;

les embryo-foetopathies et autres complications pouvant survenir lors d’une infection par le virus Zika ;

o d’envisager, quel que soit le terme de la grossesse, un report de leur voyage o si elles voyagent :

de respecter les mesures de protection contre les piqûres de moustiques ;

d’éviter :

- tout rapport sexuel non protégé pendant le voyage ; - à leur retour et pendant la durée de la grossesse, tout rapport sexuel non protégé avec

un homme infecté ou ayant pu être infecté par le virus Zika ;

de consulter un médecin en cas de signes cliniques évocateurs d’une infection Zika, pendant le voyage ou au retour pour bilan clinique et biologique ;

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de réaliser 28 jours après leur retour un dépistage sérologique d’infection par le virus Zika comprenant notamment une recherche des anticorps anti-Zika de type IgG et IgM avec, en cas de positivité des IgG, un test de séroneutralisation Zika. En cas de test positif ou douteux la conduite à tenir comprend notamment :

- une surveillance échographique aux dates suivantes : 12 SA, 22-24 SA, 26-28 SA, 32 SA - à l ‘accouchement :

chez la mère un examen sérologique systématique et une recherche virale par RT-PCR si existent des signes évocateurs d’une infection aigue. En cas de réaction sérologique positive ou douteuse les sérums conservés en sérothèque (sérums gardés pour d’autres raisons qu’un diagnostic biologique de Zika) pourront être utilisés pour une datation de l’infection par rapport au début de grossesse ;

chez l’enfant, sur sang du cordon, une recherche des anticorps de type IgM et du génome viral par RT-PCR ;

sur le placenta une recherche virale par RT-PCR

2. aux femmes ayant un projet de grossesse qui prévoient un voyage en zone d’épidémie de Zika :

o de consulter un médecin ou une sage-femme afin d’être informées sur :

les modes de transmission du virus Zika ;

les embryofoetopathies et autres complications pouvant survenir lors d’une infection par le virus Zika ;

o de reporter leur projet de grossesse à leur retour de voyage ; o d’appliquer pendant la durée de leur voyage :

les mesures de protection contre les piqûres de moustiques ;

une méthode contraceptive et d’éviter tout rapport sexuel non protégé ; o de consulter un praticien en cas de signes cliniques évocateurs d’une infection Zika, pendant le

voyage ou au retour pour un bilan clinique et biologique (anticorps Zika IgM et IgG et séroneutralisation éventuelle) ;

o à leur retour, de reporter leur projet de grossesse jusqu’à la certitude que leur partenaire n’est pas infectant (voir le paragraphe suivant). Dans l’attente de cette confirmation les femmes ayant un projet de grossesse devront éviter tout rapport sexuel non protégé avec un homme infecté ou ayant pu être infecté par le virus Zika ;

o de réaliser 4 semaines après le retour un test sérologique à la recherche d’une infection Zika. Le même examen sera réalisé chez son partenaire si celui-ci a voyagé avec elle ou indépendamment d’elle dans une zone de transmission du virus Zika. Ces examens n’ont pas lieu d’être si le retour date de plus de 6 mois.

Si l’examen est positif ou douteux chez son partenaire, un examen du sperme sera réalisé pour la recherche du virus Zika, par RT-PCR (2 tests à une semaine d’intervalle minimum).

Si les résultats sérologiques du partenaire ou ceux de l’examen de sperme sont négatifs, le projet d’enfant et la grossesse ne feront pas l’objet d’un suivi particulier.

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VACCINATIONS Les recommandations de vaccinations chez les femmes enceintes ou qui allaitent doivent particulièrement prendre en compte l’évaluation de la balance bénéfice / risques .

Vaccination Femme enceinte Femme qui allaite

Encéphalite japonaise évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

Encéphalite à Tiques évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

Fièvre jaune Comme tout vaccin vivant atténué, Stamaril® ne doit pas être administré à la femme enceinte, sauf en cas de réelle nécessité et seulement après une évaluation rigoureuse des risques potentiels et des bénéfices attendus (voyage avec niveau élevé d’exposition au virus amaril, situation d’épidémie). Aucune étude des conséquences de la vaccination sur le développement ou la reproduction n’a été conduite chez l’animal. En revanche, des données sont disponibles sur un nombre limité de cas en médecine humaine : elles n'ont révélé aucun effet indésirable sur la grossesse, ni sur la santé du fœtus ou du nouveau-né.

En raison du risque prouvé de transmission au nourrisson du virus vaccinal (vivant atténué) lors de l’allaitement, Stamaril® ne doit pas être administré aux femmes qui allaitent un nourrisson de moins de 6 mois, sauf en cas de réelle nécessité (situation d’ épidémie, séjour en milieu rural ou forestier), et après évaluation des risques et bénéfices potentiels :

si l’enfant est âgé de moins de 6 mois et que la vaccination de la mère est impérative, l’allaitement doit être suspendu pendant les deux semaines qui suivent la vaccination (délai de synthèse des anticorps maternels),

si l’enfant est âgé de 6 mois et plus, il peut lui-même être vacciné : la vaccination de la mère est donc possible sans suspension de l’allaitement.

Fièvre typhoïde évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

Grippe saisonnière Particulièrement recommandée si exposition au risque

Particulièrement recommandée si nouveau-né à risque

Hépatite A évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

Hépatite B évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

IIM évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

Polio (DTCP) évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

Rage évaluation de la balance bénéfice / risques

évaluation de la balance bénéfice / risques

Rougeole Contre indiquée pendant la grossesse

évaluation de la balance bénéfice / risques

Tuberculose Contre indiquée pendant la grossesse

évaluation de la balance bénéfice / risques

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