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91 Un bel été animé ! LE JOURNAL D’INFORMATION GRATUIT DE L’ÎLE DE RÉ T andis que l'été s'étire pour le plus grand bonheur des vacan- ciers qui se requinquent sur notre île avant d'aborder une rentrée que nous espérons tous placée sous de meilleurs auspices que l'année écoulée, tant au plan du contexte économique et politique qu'à celui de la météo, bon nombre de Rétais se mobilisent pour sauver leur île des affres de la machine étatique… Comme chaque été maintenant, de beaux événements tels Bulles de Ré, l'île aux Livres et Fashion Night Couture, sans oublier le Site en Scène « Jules Verne » de La Flotte, ont attiré en nombre les visiteurs ou spectateurs, et tandis que Jazz au Phare se termine, Jazz en Ré vous propose ces jours-ci une programmation riche en plein cœur de Saint-Martin. Sans oublier le festival de Salsa qui vous invite à une escapade en mer… et artistique. La rentrée se profile et avec elle la fête des associations, qui marque chaque année sym- boliquement le retour à la « vie permanente » de l'île, puisque les Rétais sont invités à venir à la rencontre des acteurs d'un tissu associatif très dense. Enfin, nous abordons le sujet des relations entre médias et politique, avec les témoignages fort intéressants de PPDA, d'Éric Fottorino et du Député Olivier Falorni. Toute l'équipe rédactionnelle de Ré à la Hune est heureuse de ses rencontres avec ses lecteurs - dont elle se nourrit - et de vos nombreux témoignages sur le terrain. Nous vous invitons aussi à publier vos réactions à nos articles « Papier » et « Web » sur realahune.fr ! Nathalie Vauchez É D I T O ÉDITION DU 23 AOÛT 2013

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91 Un bel été animé !

L E J O U R N A L D ’ I N F O R M AT I O N GRATUIT D E L’ Î L E D E R É

Tandis que l'été s'étire pour le plus grand bonheur des vacan-ciers qui se requinquent sur

notre île avant d'aborder une rentrée que nous espérons tous placée sous de meilleurs auspices que l'année écoulée, tant au plan du contexte économique et politique qu'à celui de la météo, bon nombre de Rétais

se mobilisent pour sauver leur île des affres de la machine étatique… Comme chaque été maintenant, de beaux événements tels Bulles de Ré, l'île aux Livres et Fashion Night Couture, sans oublier le Site en Scène « Jules Verne » de La Flotte, ont attiré en nombre les visiteurs ou spectateurs, et tandis que Jazz au Phare se termine, Jazz en Ré vous propose ces jours-ci une programmation riche en plein cœur de Saint-Martin.

Sans oublier le festival de Salsa qui vous invite à une escapade en mer… et artistique. La rentrée se profile et avec elle la fête des associations, qui marque chaque année sym-boliquement le retour à la « vie permanente » de l'île, puisque les Rétais sont invités à venir à la rencontre des acteurs d'un tissu associatif très dense. Enfin, nous abordons le sujet des relations entre médias et politique, avec les témoignages fort intéressants de PPDA, d'Éric Fottorino et du Député Olivier Falorni. Toute l'équipe rédactionnelle de Ré à la Hune est heureuse de ses rencontres avec ses lecteurs - dont elle se nourrit - et de vos nombreux témoignages sur le terrain. Nous vous invitons aussi à publier vos réactions à nos articles « Papier » et « Web » sur realahune.fr !

Nathalie Vauchez

É D I T O

édit ion du

23 AOÛT 2013

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I N A U G U R A T I O N H A L L E D E S S P O R T S M A R C E L G A I L L A R D

Salubre, sécurisée, fonctionnelle… et belleSamedi 14 septembre prochain à 11 heures sera officiellement inaugurée la halle des sports Marcel Gaillard de Saint-Martin-de-Ré.

Depuis plusieurs années, le bâtiment était menacé de fer-meture pour des raisons à la

fois sanitaires et sécuritaires. Mais les travaux, bien qu’indispensables, étaient toujours remis à plus tard. C’est finalement en janvier 2012 qu’ils ont fini par démarrer. Achevés fin juillet 2013, la rentrée scolaire et sportive 2013 devrait pouvoir s’effec-tuer dans des conditions optimales.

Rénovation et extension

Les travaux de rénovation ont concerné les vestiaires, les sanitaires, le gymnase et les gradins. Par ailleurs, dans un souci de mettre la halle aux normes BBC (bâtiment basse consom-mation), chauffage, ventilation et isolation ont été entièrement refaits à neuf. Quant aux travaux d’extension de l’ancien bâtiment, ils ont permis

de réaliser un bureau pour le gardien, un espace d’accueil et divers locaux pour le stockage du matériel.Malgré le fait que ces travaux aient duré un peu plus longtemps que prévu en raison de conditions météo-rologiques hivernale et printanière défavorables, le projet aura été suivi de très près par Daniel Lagarde.« Ce à quoi je tenais plus particu-lièrement dans ce projet, c’était de pouvoir enfin remettre en état et de rendre salubre et sécurisée une halle de sports construite dans les années 70. Cela afin d’offrir un bel outil de travail à tous les utilisateurs : les collégiens et leurs professeurs, et les associations. Par ailleurs, l’implan-tation sur le site d’une cuve de 40 m3 destinée à recueillir les eaux de pluie en provenance d’une toiture de près de 1 000 m² émane d’une volonté

affichée du conseil municipal. Cette réserve d’eau représentant environ 3 jours d’arrosage de la pelouse du stade municipal qui jouxte le bâti-ment » précise Patrice Déchelette.

Apte au service !

Aujourd’hui, les conventions entre la mairie et les différents utilisateurs, collège et associations, ayant prati-quement toutes été signées, la halle, qui rappelons-le n’est pas une salle polyvalente mais exclusivement desti-née à la pratique sportive, va pouvoir tourner à plein régime.Pour accueillir tous les utilisateurs (à l’exception du collège qui s’autogère) ainsi que pour entretenir les locaux, la mairie a, depuis le 15 avril 2013, recruté un gardien.

Les utilisateurs

Collège, badminton, basket, viet vo dao, ultimate, athlétisme, foot (ves-tiaires), centre d’accueil et pompiers.Jusqu’à présent, à l’occasion de

stages d’avant-saison, les équipes de football de Tours et d’Angers (L2) ont utilisé les locaux ; et en ce moment, c’est au tour des volleyeurs du PUC (Paris Université Club) d’en bénéficier.

Jean-Pierre Pichot

LES CHIFFRESCoût global de l’opération : 3 039 000 € TTC.Subventions :Conseil général : 425 000 €Conseil régional : 150 000 €Communauté de Communes : 693 885 €État (DETR) : 100 000 €Total subventions : 1 368 885 €Reste à la charge de la commune : 1 670 000 € auxquels il convient d’ajouter divers achats de matériel (29 000 € à ce jour).

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A C T U A L I T É

Car si en seize éditions le festival a su grandir et devenir l’un des rendez-vous incontournables de

la fin de saison à Saint-Martin-de-Ré, l’ambition n’a jamais été de prendre rang parmi les grands festivals natio-naux et encore moins internationaux, ce qui n’empêche toutefois pas Jazz en Ré d’accueillir des musiciens quant à eux de réputation nationale et inter-nationale dont certains ont participé au festival de Montréal.

Avec Awek,

C’est notamment le cas d’Awek qui se pro-duira dans le cadre de la soirée blues sponsorisée par La Martinière samedi 24 août à 22 h 30. Un groupe toulousain qui, d'ailleurs, veut dire "À fond" en langue d'Oc. Outre Montréal, Awek a participé à de nom-breux grands festivals

de blues et de jazz en France comme Jazz à Vienne ou Jazz in Marciac, mais aussi en

Europe, en Inde et en Amérique du Nord au mythique club Antones à Austin-Texas. Le groupe a eu l'honneur d'être finaliste à l'International Blues Challenge à Memphis en 2008, et en 2011, Stéphane Bertolino a remporté l'Award du meilleur harmoniciste.Après les enregistrements à Austin et les récompenses à Memphis, l'aventure amé-ricaine a continué plus à l'ouest au Studio Greaseland à San Jose, en Californie, où le groupe a enregistré son 8e album « Rich

& Famous » en novembre 2011. Leur style musical est un cocktail explosif, mêlant classicisme et originalité.

… et Mama’s Biscuits

En première partie de cette soirée Blues, la scène de Jazz en Ré accueil-lera à 21 heures le groupe Mama’s Biscuits, une formation jouant un Blues teinté de Swing, Rhythm & Blues, Soul ou encore de Gospel, menée par une chanteuse, Véronique Sauriat. Le groupe a été créé en 2001, à l'initiative de Véronique Sauriat, une chanteuse s'étant bâtie une solide expérience en tant que soliste au sein de Difference Gospel Choir, formation avec laquelle elle a été amenée à partager la scène avec des artistes tels que le légendaire Golden Gate Quartet ou encore Carol Fredericks. Mama’s Biscuits a enregistré son pre-mier album « Woman » en 2005, un hommage aux grands chanteuses et chanteurs de blues et rhythm’n blues des années 50 et 60.La singularité de Mama's Biscuits ne s'arrête pas là, en effet cette forma-tion se démarque également tant par le choix que par le traitement des

morceaux qu'elle interprète. L'accent est mis sur une approche « en profon-deur », affranchie des clichés habituels du genre et inconditionnellement fidèle à la tradition du blues et à sa sincérité. Mama’s Biscuits et Véronique Sauriat ont été nominés aux Trophées France Blues en 2005.

Jean-Pierre Pichot

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F E S T I V A L J A Z Z E N R É

Quand le Blues est, quand le Blues est là…Avec chaque année 480 concerts présentant 3 000 musiciens, le Festival international de jazz de Montréal est considéré comme le plus grand festival de jazz au monde. Des chiffres qui ne font même pas rêver le principal organisateur et initiateur de Jazz en Ré, Daniel Lagarde.

Les musiciens d'Awek : Bernard Sellam (chant, guitare), Joël Ferron (basse), Olivier Trebel (batterie), Stéphane

Bertolino (harmonica).

Les musiciens de Mama's Biscuits : Véronique Sauriat (chant),

Manu Guillo (guitare), Jean-MarcDespeignes (basse), Pascal

Lefèvre (basse et contrebasse), Philippe Floris (batterie), Bala Pradal (piano, orgue).

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R É V I S I O N D U P P R L

Faire changer la doctrine de l'ÉtatAprès une première réunion au Bois-Plage le 5 juillet dernier qui avait suscité une forte mobilisation avec plus de 1 000 participants, on aurait pu s'attendre à ce que le « soufflet retombe », a fortiori en plein été. Ce sont pourtant près de 700 personnes qui sont venues assister à la réunion du 5 août au Bois-Plage et 700 personnes aussi à la réunion du 8 août à Ars en Ré.

C'est entouré des 8 autres Maires – seul Léon Gendre était absent, en ligne avec sa

position (lire Ré à la Hune 89 et sur realahune.fr) – que le Président de la CdC a rappelé les fondamentaux. Digues et PPRL étant les deux mamelles d'un « désengagement programmé » de l'État.

L'État n'a jamais assumé la responsabilité des digues

En France sur 8600 km de digues, près de 3000 km de digues sont « orphe-lines », elles ne sont pas la propriété de l'État. Sur l'Île de Ré, aucun pro-priétaire n'est identifié. Depuis la loi du 16 septembre 1807 relative au des-sèchement des marais et qui confie la responsabilité de la protection contre les inondations aux propriétaires riverains, l'État n'a jamais souhaité prendre la responsabilité des digues. Dès le 11e siècle les premières digues sont entretenues à l'initiative des populations, puis au 18e siècle l'État confie leur entretien à des entrepre-neurs. De 1850 à 1870 sont menées de grandes campagnes de travaux sur les digues, avec les premières digues maçonnées, certes financées par l'État, qui n'en devient pas pour autant pro-priétaire. Idem dans les années 1950 avec une seconde grande campagne de travaux. De 1960 à 1987, l'État se désengage en confiant la gestion et l'entretien aux départements.

En 1988, soit six ans après la mise en place de la Décentralisation de 1982, le Conseil général de Charente-Maritime accepte de prendre la maî-trise d'ouvrage des travaux, sans prendre la responsabilité des digues pérennes. En 2008, un arrêté préfec-toral de DIG (déclaration d'intérêt général) confie à la Communauté de communes de l'île de Ré la gestion et l'entretien des digues pérennes.

La conséquence de Xynthia le 28 février 2010 ne fut pas de constater que les digues étaient insuffisantes, avec des morts, des risques, un impact économique fort ni de lancer un grand plan digues national comme aux Pays-Bas, mais de chercher à qui en incombait la responsabilité. L'État imposant clairement sa volonté de trouver un responsable autre que lui-même. Des plans digues locaux sont lancés, au travers des PAPI (plan d'action et de prévention des inonda-tions) validés par l'État, qui rajoute des procédures environnementales d'une complexité et d'une longueur telles que les digues ne se font pas, mal-gré 45 millions d'€ de travaux validés sur 11 projets pour l'île de Ré. Déjà le critère de validation des PAPI repose

essentiellement sur une Analyse coût bénéfice (ACB) – donc sur le coût éco-nomique d'une digue – et non sur la sécurité des personnes, quel qu'en soit le prix. Selon Lionel Quillet l'ensemble de la doctrine de l'État repose sur une doctrine fluviale, « il n'existe pas d'ex-pert national en matière de digues de protection à la mer ». Au-delà des PAPI, les communes se voient dans l'obligation d'élaborer un Plan com-munal de sauvegarde (PCS) qui rend les élus locaux responsables de l'éva-cuation des populations. Selon Lionel Quillet « l'État n'a jamais défendu les populations et n'entend pas infléchir cette doctrine qui s'est imposée pro-gressivement depuis 30 ans, c'est pour cela que le PPRL arrive ».

Une carte de submersion équivalente à la carte de l'île

de Ré « naturelle »

Alors que les travaux de digues ne se font pas, le Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) avance lui à grands pas et avec des modélisations extrêmes. Ainsi, alors que le Retour d'expérience (REX) de Xynthia se traduit par 5 800 mètres de brèches de digues, 2400 ha submergés et aucune « ruine » (de digue) identi-fiée par la DDTM, l'État est en train d'imposer qu’un événement de type Xynthia + 20 cm provoquerait 39513 mètres de brèches et 4700 ha submergés sur l'île. La réponse immé-diate après Xynthia s'est traduite par les fameuses zones noires devenues zones de solidarité avec 316 millions d'€ dépensés pour les rachats de biens situés en zones noires, soit l'équivalent du plan de défense de digues pour toute la Charente-Maritime.

Sur l'île de Ré, il fut décrété qu'il n'y avait aucune zone noire et seules 21 maisons furent touchées. Or « ce sont les mêmes experts du Ministère de l'Environnement qui ont fait ces études en 2011 et qui élaborent le PPRL depuis 2012 ». Les mêmes qui accordèrent des travaux d'urgence pour les digues à hauteur de 13 mil-lions d'€ sur l'île de Ré au lendemain de Xynthia, mais interdirent de rehausser ces digues. Le Président Lionel Quillet – à l'instar de ce qu'il se passe aux Pays Bas – a demandé à avoir communica-tion d'une hauteur de sécurité, il n'a

jamais reçu de réponse.

Le cabinet CASAJEC est venu témoi-gner que les modélisations actuelles de l'État font que l'on aboutit à une carte de submersion identique à celle qu'on obtiendrait sans aucune protec-tion de l'île, avec une île de Ré revenue à son état naturel.

Déjà 75 documents d'urbanisme « retoqués »

en 2 mois

Rappelant que ce sont avec cette première modélisation des niveaux d'eau – et la seconde modélisation des cartes d'aléas tenant compte de la vitesse de l'eau sera pire – ce sont 13930 habitations qui sont impac-tées et 1241 bâtiments (commerces, artisans, bâtiment, agriculture, admi-nistrations, santé, social…), Lionel Quillet a martelé que c'est l'existant qui est impacté. Alors que ces cartes de niveaux d'eau présentées aux élus le 11 juin dernier sont de simples cartes de travail – faites sans aucune concertation malgré les obligations légales – devant aboutir en 2015 à la finalisation du PPRL, et qu'elles n'ont aucune valeur juridique, elles

sont devenues opposables dès le 12 juin dans le cadre de l'instruction des permis de construire. Le juge admi-nistratif n'est pas là pour étudier ces cartes, ni statuer sur une absence de bon sens, il constate simplement en vertu du principe de précaution qu'il existe une carte de risque qui implique une responsabilité pénale pour les élus. Et la machine est déjà en marche, puisqu’entre le 12 juin et le 14 août 2013 ce sont 75 certificats d'urbanisme et permis de construire qui ont reçu un avis négatif, sans compter toutes les demandes qui n'ont pas été déposées vu le contexte. Ainsi du jour au lendemain les métiers de l'habitat se retrouvent avec un cahier de commandes réduit comme peau de chagrin, et déjà des licencie-ments et des non-recrutements sont

enregistrés.

« Tout le projet d'aménagement du territoire, avec les crèches, les loge-ments, les écoles… ne veut plus rien dire » a déploré le Président, alors que l'île de Ré ce sont 18000 habitants per-manents qui assurent la continuité de l'île de Ré, complétés par les résidents secondaires, ce qui constitue un équi-libre pour le territoire plutôt bien ».

Les élus avaient déjà tiré la sonnette d'alarme à l'été 2012 (lire nos articles sur realahune.fr) en prédisant exac-tement ce qu'il se passe aujourd'hui, suscitant certaines réactions d’incré-dulité, voire de la contre information...

Une absence totale de concertation de l'État

L'autre point d'exaspération du Président réside dans l'absence totale de concertation de l'État, qui est pourtant dans l'obligation légale de créer un comité de pilotage avec notamment les élus locaux. À ceux qui arguent que l'île de Ré se distingue encore, qu'ailleurs tout se passe bien, Lionel Quillet a répondu en citant – coupures de presse à l'appui – moult territoires qui s'alarment tels Noirmoutier, La Faute sur Mer, l'Aiguil-lon sur Mer, la Baie du Mont Saint-Michel, Carnac, Esnandes, Charron, ou encore côté fluvial, la Haute Loire. « Cette doctrine fausse au niveau national est basée sur la volonté de désengagement de l'État, qui s'appuie sur une fausse appréciation tech-nique. Nous avons à peine un hiver pour faire bouger les choses. Bonne nouvelle les choses bougeront, il ne peut en être autrement. Mauvaise nouvelle, combien de temps tien-drons-nous, le temps joue en notre défaveur » a-t-il martelé.

Aussi, au-delà des actions déjà menées – motion signée par les délégués communautaires confortés par une note technique de 20 pages, mobilisation de la population, créa-tion et actions de trois associations, etc. - le Président a annoncé que les élus lançaient entre le 6 et le 9 août la construction d'une digue au Goisil, une digue prévue dans le PAPI label-lisé, pour « montrer qu'ils sont des élus responsables qui protègent la population face au désengagement de l'État » et ils demanderont qu'elle soit prise en compte dans le PPRL. « La Couarde aura une défense forte, car en plus on va la construire un peu plus haute ».

Nathalie Vauchez

Tony Berthelot, Patrick Rayton, Lionel Quillet et Patrice Raffarin

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Les élus ont appelé la population, per-manente, secondaire, des vacanciers à venir symboliquement participer le vendredi 9 août à 18 h à la finalisa-tion de cette digue, en signe fort de mobilisation et comme le faisaient nos anciens dès le 12e siècle. « Ce sera un coup de semonce pour l'État, pour l'appeler à protéger les populations ». La seconde action va consister à appliquer pour la première fois en France en matière de digues la procédure des « biens sans maître » pour trouver les propriétaires des digues dites orphelines. « Quand il est impossible d'identifier le propriétaire d'une digue, la commune peut engager une procédure pour se l'approprier ou trouver un maître. À l'issue d'une période d'un an, si aucun propriétaire ne s'est manifesté, la propriété revient de plein droit à l'État, qui endosse de fait toutes les obligations qui s'y attachent. Je vais déclencher la procédure pour tout le littoral français, car les élus ont assez de responsabilités comme cela. C'est un vrai combat que je mène pour que l'État adopte une autre doctrine. Abandonner un territoire, c'est impen-sable, on n'a jamais vu un territoire s'arrêter ainsi de travailler brutalement. Sur la base d'un simple « brouillon » on va licencier à tour de bras et fermer des centaines entreprises ». « On fera changer la doctrine de l'État et le futur PPRL, mais dans quel délai ? Le temps nous est compté » a conclu Lionel Quillet.

Nathalie Vauchez

Une digue en 3 jours et la procédure des « biens sans maître » lancée

R É V I S I O N P P R L E T D I G U E S

La Digue des RétaisUne digue labelli-sée PAPI, mais qui ne respecte pas les procédures envi-ronnementales…

ni la hauteur labellisée

Parce que la construc-tion, la consolidation et le réhaussement des digues sont la pre-mière des priorités pour assurer la protection des populations et de leurs biens, et que cette priorité est à ce jour ignorée par l’État, les élus ont décidé, à titre symbolique, suivant les traditions ances-trales dans le cadre des “corvées”, d’éle-ver l’une des digues inscrites au Plan d’ac-tion et de prévention contre les inondations, à La Couarde-sur-Mer, le long du bassin de

mouillage du Goisil. « Le conseil municipal de La Couarde, commune propriétaire du terrain, a acté la réalisation de ce bout de digue proposée par les délégués communautaires, et la délibération a été transmise à la Préfète » a précisé le Maire, Patrick Rayton. Vitale pour protéger le centre de La Couarde (ce sont ainsi, selon lui, 20 % de La Couarde et 250 maisons, soit près de 1000 personnes, qui sont pro-tégées) et construite en trois jours, entre le 6 et le 9 août, par Ré Travaux Publics sous maîtrise d’ouvrage de la Communauté de Communes de l’île de Ré, cette digue labellisée dans le cadre du PAPI à 4,50 mètres NGF a été élevée à 5 mètres de hauteur, histoire de montrer les inepties étatiques. Ceci sans autorisation environnementale, puisque c’est là où le bât blesse (lire nos nombreux articles aux sujets du PAPI et du PPRL). Cette digue « qui n’a rien d’une digue gadget » selon le Président de la CdC , Lionel Quillet, s’étend sur 300 mètres (sur les 3 km prévus au plan PAPI) et a coûté 90 000 € à la Collectivité rétaise, dont 60 000 € pour les gabions de 3,5 tonnes et 25 000 € de main-d’œuvre (projet total chiffré à 5 millions d' € dans le PAPI).

Une médiatisation nationale

Les Rétais et vacanciers qui avaient été appelés à se mobiliser lors des réunions publiques des 5 et 8 août sont venus nombreux – près de 1500 personnes – « finaliser » cette digue le 9 août au soir et ainsi crier leur désespoir teinté d’une forte colère, devant une attitude aussi absurde de l’État. Et lui rappeler le « bon sens »...L’objectif des élus rétais et de la population qui les suit en masse est de marquer symboliquement les esprits et d’alerter les médias natio-naux – toujours à la recherche d’actions visuellement fortes – afin que s’opère enfin une prise de conscience nationale. Ainsi, au-delà des médias locaux, ce sont de grands médias nationaux tels Le Figaro, France 2, France 3, France Inter, etc qui ont fait

des reportages complets sur le sujet, porteur en plein cœur de l'été.

Et après l'été ?

Car si l’État persistait dans ses inébranlables certitudes, ce serait toute la vie économique et sociale d’un terri-toire de 18 500 habitants permanents qui serait qua-siment rayée de la… carte, du jour au lendemain. Déjà les premiers effets économiques se font sentir et les professionnels rétais sont très pessimistes pour la ren-trée. Quant aux élus qui ont élaboré depuis 2008 une vraie politique d’aménagement et de développement du territoire, notamment au plan social (petite enfance, logements, transports…), formalisée dans le cadre du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) applicable depuis le 1er janvier 2013, ils se demandent à quoi bon.Ils n’entendent pas en rester là et si l’État ne donnait pas un signe fort de volonté de dialogue – la concer-tation avec le territoire est une obligation légale – d’ici au 6 septembre, date présumée de remise des cartes d'aléas, ils lanceront une procédure de « recherche de biens sans maîtres » afin que les digues deviennent propriété de l’État, qui devrait alors – si cela abou-tissait – assumer sa responsabilité de protection des populations (lire sur realahune.fr nos articles à ce sujet).Lionel Quillet entend aussi mobiliser les élus du littoral, via une intervention musclée lors de l'Association des élus du littoral qui se déroulera du 15 au 17 octobre prochain, afin que soit menée une procédure législa-tive afin de faire réviser la circulaire de juillet 2011, et que des comités de pilotage soient enfin mis en place – comme le veut la loi – avec les élus des territoires concernés.

Nathalie Vauchez

Près de 1 500 Rétais au pied de « leur » digue.

Voir sur le Site realahune.fr

la vidéo tournée par re-tele.fr

INFO EXCLUSIVE !Lionel Quillet vient d'informer la rédaction de Ré à la Hune qu'il a reçu des appels du Cabinet du Ministère du Développement Durable ce 21 août (soit 2 jours après la "rentrée" du gouvernement) lui annonçant qu'il sera reçu au Ministère avant la fin du mois, par le Ministre Philippe Martin ou par son Cabinet. Le Président de la CdC attend d'autres confirmations ces jours-ci et se montre très optimiste, sans pouvoir trop en dire. À suivre sur realahune.fr

Antoine Albeau est venu soutenir le Président de la CdC dans son combat.

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A C T U A L I T É

Une assemblée générale sous haute surveillance

A M I S D E L ' Î L E D E R É

La 59e Assemblée générale de l’Association des amis de l’île de Ré (AIR) s’est finalement déroulée calmement, ce 6 août, dans la salle polyvalente de Saint-Clément, malgré la rumeur annonçant le contraire, mais néanmoins sous la surveillance bienveillante de la Gendarmerie !

L e préfet de Charente-Maritime, Béatrice Abollivier ainsi que le député de circonscription

Olivier Falorni, les deux conseillers généraux de l’île, Léon Gendre et Lionel Quillet, et tous les maires étaient invités. Aucun n’était présent, hormis Léon Gendre avec la double casquette de Conseiller général et adhérent de l’AIR.

Quid de l’agrément de l’association ?

Après lecture du rapport d’activité et approbation du rapport financier, le rapport moral fut plus long à traiter. Rappelons que le Grenelle 2 souhaitant modifier les critères de représentation des associations de protection de l’environnement, la préfecture avait demandé à l’AIR en 2012 de remplir un dossier pour obtenir un nouvel agrément. La réponse faite à ce jour est que l’AIR ne représente que 10 communes et que c’est insuffisant. Cependant, selon Pierre Bot, la nouvelle loi du 27 décembre 2012 devrait permettre à l’association d’être agréée, mais le décret d’application n’est pas encore passé.

Le recours en annulation du SCoT au Tribunal fin 2013 ?

Le recours en annulation contre le SCoT pourrait passer au Tribunal d’ici la fin de l’année. Ce qui réjouit Pierre Bot qui regrette qu’il n’y ait plus de représentant d’aucune association dans le comité de suivi

puisque lui-même s’en est éloigné, car il estimait, a contrario de la CdC, que le résiduel constructible devait être décliné commune par commune et redevenir prescriptif comme prévu à l ’or igine des t ravaux . D ’a i l l eu r s Béat r i ce Abollivier, préfet, a approuvé, le SCoT à la condition expresse que le résiduel constructible soit prescriptif et non une simple préconisation.

Un dialogue indispensable avec l’État dans le cadre de la révision du PPRL

À propos du PPRL, Pierre Bot constatait que « de plus en plus d’événements extrêmes successifs auraient lieu à l’avenir et pas seulement dans notre île. Les conditions météorologiques de Xynthia n’étaient pas les pires (coefficient de la marée 104, vitesse du vent 140 km/h) et il est tout à fait possible qu’un super Xynthia ait lieu un jour. Quand ? Impossible à préciser, mais la moyenne est quand même de 2 à 3 événements de ce type par siècle. » La prévention est indispensable et les enjeux d’importance : d’abord sauvegarder des vies humaines, puis conserver une activité économique et préserver l’immobilier. À l’aide d’un bon exposé technique s’appuyant sur des cartes et des statistiques, Pierre Bot expliqua qu’il fallait être réaliste et accepter certaines décisions. Il indiqua qu’il y avait des PPRL en cours un peu

partout dans la région et que seule l’île de Ré se rebellait… avec Noirmoutier quand même. Sa position : pour avancer il faut dialoguer avec l’État et ne pas faire montre de cette attitude agressive qui ne facilite pas l’écoute de la part des services. Sauf que les professionnels, comme le montrèrent les interventions du public suivant l’Assemblée générale, ne disposent pas de temps, ils subissent déjà le contrecoup des cartes de niveaux d'eau à un moment où les étapes à franchir sont encore nombreuses. Les successions sont bloquées chez les notaires, faute de pouvoir évaluer correctement les biens, les travaux dans le bâtiment n’avancent plus et

la rentrée se profile accompagnée de son cortège de licenciementsCertains adhérents de l’AIR prirent la parole après l’exposé de Pierre Bot, exprimant leur inquiétude. Leur position diverge quelque peu de celle du président et ils souhaiteraient se rapprocher des élus. Les responsables de l’association ont bien entendu leur message puisque dans un communiqué du 9 août adressé à Ré à la Hune, l’AIR propose de mettre ses compétences à la disposition de la CdC et des maires et d’engager toute démarche susceptible de facil iter le dialogue entre les autorités nationales compétentes, les élus locaux et la société civile.

Catherine Bréjat

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L e projet de dragage du port est sur les rails. Auparavant il convient de s’assurer que les vases soient propres, pour être

ensuite retirées et déposées sur d’autres sites. Des carotages ont été effectués. Les prélèvements de vase ont montré des traces de cuivre, en quantité trop importante, sur la partie basse des deux cales. Les carénages sont mis en cause car les peintures antifouling contiennent ce métal. « Nous sommes obligés de refuser les grosses unités. Elles ne correspondent pas à notre capacité de récupération des eaux usées dans les aires de carénage » a expliqué Michel Jauffrais, adjoint en charge du port. En septembre de nouveaux pré lèvements en profondeur devraient permettre de déterminer si la pollution constatée est récente ou ancienne. « La solution serait de faire les carénages en circuit fermé » a indiqué l’élu. « Nous sommes tous impliqués » a remarqué Jean-Claude Périn, président de l’AUPAR, en s’adressant aux adhérents. L’hiver prochain le Russon du Curé va faire l’objet d’un reprofilage de son chenal. Ces histoires de désenvasage sont aussi d’actualité dans les autres communes rétaises qui ont un port. Les associations d’usagers se sont concertées, elles interpellent les élus pour disposer d’un matériel rétais commun. Par ailleurs les déchets nautiques, notamment pots

de peinture et chiffons, vont faire l’objet d’un ramassage spécifique. Un bâtiment sera construit à côté de la petite capitainerie du port de la Prée, afin de les entreposer avant traitement.

Le stockage à terre des bateaux

Cheval de bataille de l’AUPAR depuis six ans, ce projet pourrait utiliser un terrain communal à proximité de la capitainerie du port de la Criée. De 20 à 50 bateaux y seraient stockés, d’autant que le SMVM, volet du SCoT, prévoit un numérus clausus de 2 631 bateaux dans les ports de l’île de Ré. Mais tout est une question d’argent et de priorités. Dragage et stockage nécessitent des moyens financiers conséquents : plus de

500 000 € pour l’intervention sur les vases et 400 000 € pour l’installation du stockage à terre. Le port d’Ars est municipalisé depuis 2009, son budget annuel est de 550 000 euros. Les recettes sont issues des locations payées par les usagers à l’année et par les visiteurs. Au programme de la commune, il y a aussi la remise en état de la toiture de l’îlot, là où est situé le local de l’AUPAR.

Les usagers s’interrogent

L’augmentation des taxes forfaitaires locatives des ports a été votée par l’Assemblée nationale, entraînant probablement un surcoût pour les plaisanciers. En plus, en 2014, il faudra appliquer la CFE. L’AUPAR va signer la pétition nationale qui tente d’infléchir la loi. L’association s’interroge aussi sur l’intérêt de constituer un CLUPP pour assurer une représentativité des usagers du port, en ayant un droit de vote au conseil portuaire. « Cela permettrait de constituer une institution consultative plutôt qu’informative » plaide Jean-Claude Périn.

Maryline Bompard

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A C T U A L I T É

Lexique des abréviationsCFE = Cotisation Foncière des EntreprisesCLUPP = Comité Local des Usagers PermanentsSMVM = Schéma de Mise en Valeur de la MerSCoT = Schéma de Cohérence Territoriale

A G D E L ’ A U P A R

Sujets environnementaux autour du port d’Ars-en-RéLe 13 août, l’AUPAR (Association des Usagers du port d’Ars-en-Ré) a tenu son assemblée générale. Avec ses 550 places, le port d’Ars est le plus important de l’île de Ré. À entendre les nombreuses questions posées aux élus, Jean-Louis Olivier maire d’Ars-en-Ré et Gilles Duval maire de Saint-Clément des Baleines, l’utilité d’échanges est palpable.

L O I S I R S N A U T I Q U E S

Le CNAR doublement distingué par le Yacht Club de FranceEn 1987 le Cercle Nautique d’Ars-en-Ré est devenu affilié au YCF, grâce à l’entremise de Francis Dumoulin qui en est membre. Cependant jusqu’à lors aucun signe ne matérialisait ce rattachement. Le 10 août, Patrice Brunet, vice-président du Yacht Club de France, était à Ars, afin de remettre symboliquement une plaque aux responsables du club.

En France, seuls 29 cercles nautiques sont affiliés au Yacht Club de France, et en Charente-Maritime il y en a deux : la SRR (Société des Régates Rochelaises) et le CNAR d’Ars-en-Ré.

« Le Yacht Club de France a été créé par l’Empereur Napoléon III et la Marine impériale avec

pour mission le développement de la navigation de plaisance » a-t-il rappelé en préambule. « La démocratisation et l’essor considérable du yachting ces trente dernières années justifie encore davantage le rôle de « passeur » des valeurs de la mer qu’est celui du Yacht Club de France. Ces valeurs d’humilité, de respect et de solidarité sont les vôtres. Il vous revient de les transmettre aux nouvelles générations, comme aux nouveaux venus du yachting, pour que la mer reste un véritable espace de liberté ».

Cette fin d’après-midi clôturait les deux jours de régate de la Tofinou Atlantic Cup, précédemment Blue Wind Cup. À l’issue de la course, il est de tradition de remettre la Tape de Bouche, trophée du Yacht Club de France, à une personne physique ou mora le , pour encourager ou récompense r une ac t ion remarquable. Pour 2013, Patr ice Brunet l ’a attribué au CNAR, présidé par Rosine Merlet, pour l’important travail réalisé depuis 1955, date de la création du club. Il a salué « l’origine de la création du CNAR, le Cazavant, et surtout la passion d’un certain nombre de personnes

grâce auxquelles le CNAR a été créé, le dynamisme des membres et des dirigeants du club, le courage qu’il a fallu pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui avec son école de voile. Sans les bénévoles, sans les bonnes volontés, rien de tout cela n’existerait ». La Tape de Bouche autrefois obturait l’œil des canons lorsqu’ils n’étaient pas utilisés afin de les protéger des embruns. « Lorsqu’elle était en place, c’était le signe qu’on était en paix. Elle est aujourd’hui devenue un symbole d’amitié » a-t-il conclu.

Maryline Bompard

De gauche à droite Patrice Brunet, Philippe Proust vice-

président en charge des régates, Rosine Merlet, Anne-Sophie Gressler vice-

présidente en charge de l’école de voile et Jean-Louis Olivier, maire d’Ars-en-Ré.

Convivialité avant tout. Sur le quai, avant la traditionnelle paëlla, le conseil d’administration

y est allé de sa petite chanson « Les copains de l’AUPAR », sur l’air de Brassens « Les copains d’abord ».

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ÇA BOUGE À…

L O I X

Mirages de la nuit étoiléePour la troisième année, la commune et l’office de tourisme de Loix organisent une Nuit des Étoiles.

V endredi 30 août, plusieurs manifesta-tions vont mettre à

l’honneur la magie de la nuit. À 18 h 30, le théâtre d’Aurina présentera un spectacle de marionnettes : la reine des Étoiles, durée 45 minutes. Le plein noir est nécessaire pour apprécier totalement le spectacle, il aura donc lieu dans la salle des fêtes. L’entrée coûte 6 €, les billets sont vendus à l’office de tourisme. Puis à 20 h sur la plage du Grouin, les conférenciers de l’association Ciel d’Aunis donneront moults explications sur les planètes. Dans le même temps, un atelier gratuit de fabrication de cadrans lunaires et de coloriages, occupera les jeunes. À 22 h, travaux pratiques. Si la météo est clémente, ce sera le bon moment pour observer la voûte céleste dans les puissants télescopes mis à disposition du public. En cas de gros nuages, il est prévu de se replier dans la salle des fêtes pour une conférence interactive, avec pour thème le planétarium.Il convient de noter qu’en juin dernier, la commune de Loix s’est portée candidate au label Village étoilé. Une expérience d’extinction des lampadaires en hiver, de 1 heure à 6 heures, est menée depuis deux ans. Elle fait débat entre ceux qui veulent de la sécurité absolue, ceux qui préfèrent profiter des cieux et ceux qui privilégient la qualité du sommeil. Toutefois, une majorité de Loidais semble y être plutôt favorable.

Michel Lardeux

Dans ce lieu, situé en espace naturel protégé, il a réalisé la première étape de son rêve : implanter une activité

dédiée à la formation et à la création dans le registre artistique du cirque équestre. L’acrobate de voltige qu’il est, a installé une piste de travail. Il l’a nommée Piste Fran-cesco Caroli, en hommage au maître qui l’a formé à la discipline. Pendant quinze jours, Marine et Benjamin de la compagnie Je-hol, troupe de cabaret équestre, ont travaillé avec huit magnifiques chevaux comtois : per-fectionnement tech-nique et acrobatique, répétition de futurs numéros qui seront présentés en novembre lors du salon internatio-nal Equita’Lyon. Manu Bigarnet est par ail-leurs chargé de la mise en scène du spectacle où les chevaux de trait seront à l’honneur.

Une pédagogie adaptée

Il a développé sa propre méthode. Cin-quante jeunes se sont initiés à la voltige, occupation originale pendant les vacances. Les groupes, quatre ou cinq enfants, ont affiché complet. Au début, on apprend sur le tonneau afin d’acquérir les gestes élé-mentaires. À raison de trois heures par jour, les progrès sont visibles, les réflexes vite intégrés. Lorsqu’enfin on se tient debout sur le cheval en lâchant les mains, le rêve de liberté est là. Les sourires en disent long de la confiance accordée à leur pédagogue et à Ulsane et Pantin, dociles et solides mon-tures. La plupart des apprentis voltigeurs n’avaient pratiqué l’équitation. « Ils ont du mordant, ils se battent comme des chefs ! »

reconnaît-il. Onze enfants du centre de loisirs de Sainte-Marie-de-Ré ont aussi effectué un stage de trois jours au Haras du Passage, nouveau nom qu’il a donné au lieu. En plus, la compagnie Of k’Hourse qu’il a montée l’hiver dernier, a donné trois représentations de la maquette du spec-tacle « Ouais », mis en scène par Chica son épouse. Un vrai succès, 700 personnes y ont assisté. La complicité cheval-humain

lui tenant à cœur, en lien avec un médecin rétais il a travaillé sur un projet thérapeu-tique. Début août, un cheval de trait, sur l’œil, lui a été confié afin de trouver une uti-lité adéquate à son tempérament singulier. Début septembre, Manu Bignarnet démon-tera la piste et le matériel de travail. Il est attendu pour collaborer au Gala de l’Union des Artistes, au Cirque d’hiver Bouglione à Paris. La comédienne Isabelle Nanty lui a confié l’assistance de la mise en scène et des répétitions. L’association Ardevach fondée en 2012, dont le siège social est à Loix, a de nouveaux projets pour 2014. Manu Bigarnet les a déjà bien en tête.

Maryline Bompard

L O I X

Manu Bigarnet, un été de voltigeEn juin Manu Bigarnet a été accueilli en résidence dans l’ancienne enceinte de l’Élevage du Feneau à Loix, devenue propriété du Conseil Général il y a une dizaine d’années. Déjà trois mois, l’été est passé à une vitesse folle.

Depuis mars 2013, Sainte-Marie de Ré est labellisée Village étoilé. Une première étoile a couronné la démarche de la municipalité. Lors de la rénovation du centre-bourg, les lampadaires ont été remplacés par des modèles permettant de réaliser des économies d’énergie. L’extinction de l’éclairage public de 1 h à 5 h du matin complète le dispositif. Le label est symbolisé à l’entrée du village. Il est délivré par l’ANPCEN (Association Nationale de Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne). Son objectif : la prévention, la limitation, voire la suppression des nuisances lumineuses.

Sainte-Marie de Ré, « Village étoilé »

Voir les astres de près.

Câliner Pantin, récompense d’une fin de matinée sportive.

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É V É N E M E N TF Ê T E D E S A S S O C I A T I O N S – L E 8 S E P T E M B R E 2 0 1 3 À L O I X

Une journée très animée pour toute la familleDepuis quelques années, la fête des associations de l'île de Ré a pris de l'ampleur et constitue une journée très prisée de tous, et notamment des familles. Cette année, la Communauté de Communes s’est associée à la commune de Loix pour une édition qui se déroulera au village artisanal le dimanche 8 septembre de 10h à 18h.

L e premier objectif de cette fête est de faire connaître les associations et de mettre

en valeur leur dynamisme et leur attachement à œuvrer en faveur de la population tout au long de l’année. Son second objectif est de permettre à toute la famille de choisir des activités associatives adaptées à chacun de ses membres. En effet, avec la rentrée scolaire, les enfants et leurs parents reprennent le chemin des activités sportives, de loisirs ou culturelles. L'île de Ré possède un tissu associatif très dense, avec plus de 200 associations actives. Il est parfois difficile d'en avoir une vue d'ensemble.

Cette journée favorisera donc de nombreuses rencontres entre le public et les responsables, bénévoles et salariés des

associations et permettra d'établir un premier contact. Convivialité, musique, démonstration, et animations seront au rendez-vous : les familles pourront rester sur place toute la journée, une restauration et une buvette étant prévues sur le site.

Cette année en plus des habituelles démonstrations toujours très appréciées, les associations proposeront au public un large éventail d’ateliers d’initiation à différentes disciplines, quel que soit l’âge des participants (arts martiaux, foot, yoga, rugby, ultimate, astronomie, échecs, danse, arc, cricket, golf, tennis, basket, gym, beach volley, musique…).

L’ambiance sonore sera assurée par la déambulation de la compagnie Stromboli avec un duo burlesque

pour un idiophoniste et un pianiste qui se jouent autant des mots que de leurs instruments. Les visiteurs pourront découvrir « L’Animalada », création artistique et ludique de la compagnie Katarak composée de jeux en matériaux recyclés ou encore se perdre dans le labyrinthe énigmatique de la compagnie Itinérania. De nombreuses autres animations seront proposées au cours de la journée avec quads électriques, baptême de plongée, balade en poney, kart à pédales, mur d’escalade…

Nathalie Vauchez

Notre site realahune.fr présente plus de 200 associations rétaises et permet à chacune d'entre elles - via son compte à créer à l'aide d'un code qu'il suffit de demander - d'actualiser ses informations dans l'annuaire et de publier ses articles d'actualité.

Les Associations présentes AR4S association réthaise des quatres saisons • Association des amis des fortifications • Association des amis du musée Ernest Cognacq • Comité de jumelage Ré-Philippsburg • Confrérie de la pomme de terre primeur de l’IDR • Confrérie du brûlot charentais et des produits du terroir • DONIN donne un spectacle • École de musique de l’Île de Ré • Étoile de Vauban • Flottille en Pertuis - maison du Platin • Les frères du port • Les gaillards du Pertuis • Rock & blues • ADEPIR association de défense des écluses à poissons de l’IDR • AEMA association des Étangs et Marais d’Ars-en-Ré • AIR amis de l’Île de Ré • AMAP en Ré association pour le maintien d’une agriculture paysanne • APSL association de protection des sites de loix • Association des usagers des transports de l’Île de Ré • Avenir du bois • AVSCB association pour la valorisation de Saint-Clément-des-Baleines • Le trait d’union maritais • Les p’tits vers du fier • LPO Ligue de Protection des Oiseaux • Pêcheurs à pied de Ré • Ré nature environnement • Action contre la faim • ADAF association de défense des animaux Familiers • Amicale des sapeurs pompiers d’Ars-en-Ré • ANVP 17 association nationale des visiteurs de prison • Association des donneurs de sang bénévoles • Association des donneurs de voix bibliothèque sonore • La farandole • La vague bleue • Les amis d’arbolle • Les petits drôles • Lions club Saint-Martin-de-Ré IDR • Ré clé ré • Ré espace jeunes • Restaurants du coeur • SNSM • VMEH 17 visite des malades en établissements hospitaliers • À l’atelier, souffler, jouer, respirer • AGIR association golf insula rhéa • Ailes de ré • Amicale laïque les chardons bleus • Amyoga • Archers de ré • ASR association sportive réthaise • Association de gymnastique « Les Mouettes Arsaises » • Club de bridge de l’Île de Ré • Club subaquatique de l’Île de Ré - le nautilus • CNCG centre nautique couardais du goisil • Contempo ré danse • Danse ré jazz • Foyer du Bois • IRCC Ile de Ré cricket club • Judo rétais • Le club des ainés de Loix • Les jardiniers de l’Île de Ré • Loix tennis club • Nature fitness • Océan karaté club • Ophidie circus • Poney club les gouillauds • Ra ré astronomie • Ré art taiji quan • Ré beach club • Ré gym taï chi • Ré handi tennis • Ré poe Loix • Ré tennis club • Rélosolex club • RFO ré flying oysters • Sainte-Marie basket • SCR sporting club rétais • Surf club rétais • Tennis club du bout de l’Île • Un bateau pour ré • Un temps pour soi • USB les ré-twirl • USV ré basket • Viet vo dao Île de Ré • Vitalité gym

AnimationsQuad électrique (10 h - 12 h 30 et 15 h 30 - 18 h)Déambulation musicale, Compagnie StromboliLabyrinthe énigmatique, Compagnie ItineràniaJeux grand format : l’Animalada, Compagnie KatakracMur d’escalade - Kart à pédales - Promenades à poney - Terrain de basket gonflable

Restauration et buvette

Le Traiteur bio Cédric Augé de la « Chèvre Rit » Sauté de porc bio Saucisses / merguez bio Frites maison Boissons (bière artisanale, vin bio, jus de fruits...)

Catherine Lefort de la Chèvrerie Crêpes au lait de chèvre Glaces au lait de chèvre

La buvette associative, assurée par le Loix Tennis Club

Sandwichs Boissons

Contact : [email protected] • 05 17 83 20 43

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ZAP’ARTS

S A L O N D U L I V R E D E L ’ Î L E D E R É

Honneur aux militantes de la liberté et de l’égalitéPartis de l’idée que depuis la Révolution, l’histoire de France n’a pas été façonnée que par des hommes, Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek ont souhaité sortir de l’ombre, réhabiliter toutes ces femmes, ces pionnières, ces visionnaires qui, depuis bientôt deux siècles et demi ont lutté dans un environnement qui était loin de leur être favorable pour faire évoluer la société et leur permettre d’exister.

« Sans leur combat, à quoi ressem-blerait la France d’aujourd’hui ? Existerait-il des femmes méde-

cins, avocates, ministres, etc. » ? Pour l’auteur, Jean-Louis Debré, « ce livre est un « merci » que nous adressons à ces militantes de la liberté et de l’éga-lité, un « merci » pour avoir réveillé la France. En les faisant revivre, notre intention était de les faire connaître au grand public. En effet, qui se sou-vient d’avoir un jour entendu parler de Maria Vérone, Jeanne Chauvin, Marguerite Dilhan, etc. ?Si l’Histoire avec une majuscule est

certes présente dans cet ouvrage, il se veut être une réflexion sur la République et ses valeurs ».« Ce livre est né d’une idée de Jean-Louis », précise Valérie Bochenek. « Il s’inscrit en fait dans la continuité « Des oubliés de la République » paru chez Fayard en 2008. De l’avoir écrit à deux offre un double regard, un regard croisé sur ces femmes qui ont su faire bouger les choses. Il ne fau-drait pas y voir là un ouvrage fémi-niste, non, mais un livre qui traite du féminisme, de la recherche de l’éga-lité homme / femme.

Ces femmes sont toutes des visionnaires dotées qui plus est d’une grande modernité ».

Jean-Pierre Pichot

La huitième programmée en 2014A vec une pléiade de bons au-

teurs d’ici et d’ailleurs, ce 7e

Salon du livre de l’île de Ré ne fut en aucun cas « people » comme on a parfois pu le lire ou l’entendre. À l’exception peut-être de Françoise Laborde qui tenait absolument à faire

savoir qu’elle était bien là, « L’île aux Livres » est restée fidèle à sa philo-sophie, à savoir, conserver une taille humaine, cultiver la convivialité, mêler célébrités et nouveaux auteurs aussi bien en salle que lors des repas ; et ce avec, par rapport à de nom-breux autres salons, une originalité à laquelle tiennent énormément les organisateurs, Joschi Guitton et Sté-phane Guillot : la gratuité.Une 7e édition qui s’est soldée sur ces deux jours par une fréquentation légèrement en retrait par rapport à 2012, des conférences-débats qui ont fait salle comble et beaucoup de livres vendus. Comme quoi le papier résiste bien face aux tablettes et autres supports.

Le Prix des lycéens de La Rochelle (roman) : Jean-Baptiste Malet pour « En Amazonie. Infiltré dans le meilleur des mondes » chez Fayard.

Le Prix Île de Ré (ouvrage en relation avec l’île de Ré) : Didier Jung pour « Les anarchistes de l’île de Ré » chez Le Croît Vif.

Le Prix Concours jeunes auteurs (roman) : Rebecca Vaissermann pour « Oubliés » chez Parole Ouverte.

Le Prix Île aux Livres / La Petite Cour (roman) : ex æquo à Sylvie Aymard pour « C’est une occupation sans fin que d’être vivant » chez Grasset et Michèle Lesbre pour « Écoute la pluie » chez Sabine Wespieser éditeur.

Le Prix spécial : décerné à Philippe Gloaguen à l’occasion des 40 ans du Guide du Routard.

Autre Prix spécial attribué la marraine du salon Madeleine Chapsal qui, tout au long de sa longue carrière, n’avait encore jamais été lauréate d’un Prix quelconque.

Les Prix 2013

Silence, on coupe !

Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek

« Ces femmes qui ont réveillé la France » Jean-Louis Debré / Valérie Bochenek chez Fayard 374 pages Prix : 21,90 f

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ZAP’ARTS

Jean-Baptiste Malet

Un commerce en ligne pas très limpide

Jeune journaliste, Jean-Baptiste Malet, depuis la parution de « En

Amazonie. Infiltré dans le meilleur des mondes », est un auteur qui, s’il connaît le succès, savait pertinem-ment qu’en publiant ce livre il ferait un tabac. En s’infiltrant et en réalisant ce reportage à Montélimar sur les conditions de travail dans un entrepôt logistique du géant du commerce en ligne « Amazone », n’a fait que révéler les cadences infernales auxquelles sont soumis les intérimaires durant 42 heures nocturnes lors des périodes de pointe comme par exemple à l’approche de Noël. Ainsi, comme pour la confection made in Bangladesh, l’acheteur en ligne est désormais informé quant aux conditions de travail en certaines régions de France comme l’Amazonie !

Jeff Bezos magna de la presse ?

Depuis le récent rachat du Washington Post par Jeff Bezos pour 250 millions de dollards, soit à peine 1% de sa fortune personnelle (la 19e fortune mondiale), cette démarche du boss d’Amazone inspire beaucoup d’inquiétude à Jean-Baptiste Malet car « le Washington Post

était jusqu’alors un excellent journal d’investigation et tout un symbole de la démocratie américaine. De plus, quand on sait que l’ultra libéral qu’est Bezos n’aime pas la presse, ne respecte ni les règles fiscales des pays dans lesquels il est implanté, ni le droit du travail en vigueur, on ne peut qu’être inquiet quant à la future ligne éditoriale du journal. D’où mon inquiétude pour ce 21e siècle : que les multinationales deviennent plus puissantes que les états ».

Jean-Pierre Pichot

Cécile Rousse, illustratrice engagée

Recrutée par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) sur un poste de graphiste-maquettiste

pour créer la maquette d’« Oiseaux Magazine Junior » et ensuite en illustrer les pages, voilà comment la toulousaine Cécile est depuis quatre années rochefortaise. Et c’est au siège LPO de Rochefort que Céline Rousse a un jour rencontré Dominique Chevillon, président de Ré Nature Environnement, qui voyant la qualité de son travail lui a proposé de faire des illustrations pour L’œillet des Dunes. « Le concept m’a plu, si bien que je me suis très vite investie dans l’associa-tion. De là est née la bande dessinée

« C’est la chenille qui redémarre… », un psychodrame réto-rétais sur les che-nilles processionnaires qui, lors de sa parution a pas mal fait parler d’elle ! ».Cécile est également la créatrice d’As-turia l’étoile de mer, devenue la mas-cotte de Ré Nature Environnement, et dans le tome 1 de « Connaître et com-prendre la nature de l’île de Ré », elle a contribué à illustrer de façon humo-ristique les différents dossiers environ-nementaux et les fiches spéciales qui composent cet ouvrage collectif.À titre personnel, travaillant aux côtés d’auteurs comme Catibou ou bien encore Colette Delpond, Cécile Rousse est également l’illustratrice de plusieurs petits livres pour enfants, à partir de trois ans et plus. Mais aussi, avec l’association Galipyr de la Réserve Naturelle d’Aulon, elle a réa-lisé diverses illustrations humoristiques sur les gallinacées des montagnes pyrénéennes.

Jean-Pierre Pichot

Cécile Rousse

« Connaître et comprendre la nature de l’île de Ré » Ouvrage collectif auquel Cécile Rousse a participé - Geste éditions - 162 pages Prix : 19.50 f

« En Amazonie. Infiltré dans le meilleur des mondes » chez Fayard Jean-Baptiste Malet - 166 pages - Prix : 15 f

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F E S T I V A L B D

Bulles de Ré 2013 : une formule rentableBulles de Ré testait le 7 août son nouveau format : 17 auteurs de BD ont dédicacé leurs ouvrages durant 17 heures. Essai concluant avec un public nombreux au rendez-vous.

Grâce à une météo clémente, un public de fans et de vacanciers, qui découvraient un peu par

hasard le festival, sont venus rencon-trer un plateau de dessinateurs et de scénaristes de qualité parmi lesquels le parrain de la manifestation et créateur de l’affiche de cette édition,

Didier Crisse et l’invité d’honneur F’Murrr. De célèbres auteurs belges étaient présents : Lucien de Gieter auteur connu de la série « Papyrus » et François Walthery créateur avec Gros et Delporte de la série qui le rendra célèbre « Natacha ». Jean Solé, co-fon-dateur du Fluide glacial avec Gotlib et Diament et ayant collaboré à L’Écho des Savanes et Pilote, revenait pour

la deuxième fois. Autant d’artistes qu’il est difficile pour nous Rétais de rencontrer habituellement. Et puis les artistes de la région disposant d’un stand à part pour mieux accueillir les enfants : Bilout, Dédé et leurs person-nages oléronnais « Sylvère et Dédé » et Luc Turlan et son âne en culotte.

Jacques D. Portes, auteur de « La Fille et le Puma » qui vit dans le nord de l’île de Ré et les nouveaux venus Blanco et Perrin qui profitaient de l’occasion pour lancer le tome 2 « Cayenne matricule 51793 » de leur série sur le bagne de Guyane, dédica-çaient à tour de bras. En effet ce second tome qui s’attarde sur les prisonniers embarqués à Saint-Martin de Ré puis transportés

en Guyane et affectés de camps en camps connaît un franc succès.

Une formule économiquement équilibrée donc pérenne

Certains ont regretté le charme du chapiteau des années précédentes, mais installé en plein cœur de Saint-Martin, le festival a drainé beaucoup de monde comme ont pu le constater

les commerçants alentour. Sur une journée les charges sont moins éle-vées et certains auteurs ont dormi sur le canapé d’amis pour la bonne cause, cela permettra à l’association Bulles de Ré de le pérenniser. Car à part l’appui logistique, consenti par la municipalité de Saint-Martin, sans lequel rien ne serait possible, le finan-cement provient uniquement de la vente d’albums. L’entrée a contrario des autres festivals de ce type est libre pour que tous aient accès aux auteurs. C’est aussi pourquoi cette année, il était clairement indiqué que pour avoir droit à une dédicace, il fal-lait acheter un album. Selon Olivier Poirier « on a fait le maximum de ce que l’on pouvait faire en une journée, en dédicaces et en ventes. »

Des enchères significatives

Les artistes ont travaillé beaucoup et tard ce jour-là, mais ils ont néanmoins trouvé le temps de réaliser un dessin pour la vente aux enchères qui débuta vers 19h30. Olivier Poirier, directeur de Mille Sabords, ayant mis sa casquette de commissaire priseur mis en vente 22 dessins originaux dont le produit global représenta un montant de 12 000 € reversé au Lion’s Club de l'île

de Ré pour la Ligue contre le cancer. Les dessins les plus cotés, donc les plus chers, furent ceux de Crisse (600 €), Jacques D. Portes (650 €), Solé (800 €), F’Murrr (800 €) et François Walthery (1 700 €). L’invité mystère de l’an passé Juan Guardino, originaire de Grenade en Espagne, ne figurait pas au festival de cette année, mais il a offert pour les enchères, une planche originale de la mythique série des Blacksad qui atteignit 3 600 €.En attendant l’édition 2014 de Bulles de Ré, les tintinophiles et autres ama-teurs de BD auront l’occasion de se réjouir, en novembre, lorsque sera offi-ciellement lancée la traduction des « 7 Boules de Cristal » en patois rétais !

Catherine Bréjat

Infos : http://salsawestonbeach.jimdo.com

Les dédicaces côté auteurs

Les dessins mis aux enchères

A N I M A T I O N S E S T I V A L E S

Vacances, danses, musiqueCette année encore, Rivedoux va vous faire danser. Du 24 août au 1er septembre, le festival Salsa & West On Beach revient pour une seconde édition enrichie.

Le festival proposera des animations dans deux salles, ainsi que sur un podium face à la mer et devant le restaurant Le Rivedoux, partenaire de l'événement. Le concept reste le même que l'année dernière : proposer une manifestation qualitative dans une ambiance

conviviale. Achille Dinga, choisit les intervenants en fonction de leur reconnaissance sur la scène internationale et de ses affinités avec eux, autant dire, les meilleurs. Il vous sera proposé de découvrir pas moins de dix danses, avec des cours gratuits et payants pour tous niveaux. Vous pourrez vous exercer, jusqu'au bout de la nuit lors des concerts, et des soirées, qui se termineront, pour les plus intrépides à 4h du matin. La grosse nouveauté de cette année, est la privatisation d'un bateau Interîles aménagé avec une piste de danse de 180 m2. Vous embarquerez à St-Martin pour un périple ayant pour dress code, « Go to Hawaï », et irez jusqu'à Aix. Une journée autour du basket sera également organisée, ainsi que d'autres axées sur le farniente avec piscine et barbecue, vacances obligent ! Les organisateurs cherchent à faire évoluer l'événement en partenariat avec des acteurs locaux, en proposant des activités en adéquation avec le territoire rétais. Car si le but premier est de promouvoir les danses, l'esprit, lui, reste celui des vacances, et de la détente. Un projet risqué, mais novateur pour ce festival, qui est le plus long d'Europe.

Lolita Prieur

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M O D E

La 3e édition de la Fashion Night Couture a boosté la vie nocturne de Saint-Martin les 10, 11 et 12 août. Leur rythme et leur qualité sont allés crescendo pour couronner la soirée patronnée par les magazines Ré à la Hune et f'Âmes.

Douze créateurs appartenant au monde de la Haute-Couture ont révélé leurs créations dans

le décor de l’Hôtel de Clerjotte et sur les écrans géants installés sur le port de Saint-Martin.

Samedi 10 août

La première soirée s’est ouverte sur les créations de Daniella Ovono Ebang, marquées par la chaleur et les couleurs fortes de l’Afrique. Elle fut suivie de Cécile Landmann, jeune créatrice dont la collection composée de modèles élégants pri-vilégiait la ligne. Un début réussi. Sandra Ferraris époustoufla l’assis-tance avec une robe de mariée dont l’ampleur cachait deux ravissantes

petites filles. Enfin, Laurent Crépeau présenta une collection de robes glamour ou romantique faites de mousselines, de tulle, de plumes et de dentelles aériennes.Ce soir-là, était également consacré au lancement du parfum « Fashion Night Couture », créé par le nez Thierry Masson. Le clip réalisé en juin à l’aéroport de La Rochelle-île de Ré fut projeté sur tous les écrans.

Dimanche 11 août

Cédric Godefroy inaugura la deu-xième soirée. Il réalise des modèles ultra-féminins avec beaucoup de den-telle, des transparences, des découpes osées, des traînes et de la fourrure. Les robes de soirées de Christelle Pontoire envahirent ensuite le catwalk. Des mélanges de cuir et d’étoffes, du tulle à profusion et des chapeaux originaux caractérisent ses créations. Elody Tortorici, dont c’était le premier défilé, surprit par son univers coloré et décalé de Lolita. Frédéric Duverneuil, clô-tura la soirée. Il aime la den-telle de Calais, la fourrure et le satin et crée des modèles très féminins. Son épouse Marie Duverneuil, éga-lement présente, assurait la mise en beauté des mannequins.

Lundi 12 août

G. Nadine Corrado ouvrit la troi-sième soirée. D’excellentes coupes, de grands fourreaux élégants aux épaules dénudées, du noir, de la couleur, des petites robes bustiers et un superbe ensemble pantalon avec boléro : une mode qui met les femmes en valeur. Laurent Moreno, un tout jeune créateur de 26 ans, nous proposa ensuite une collection séduisante avec beaucoup de tulle, de broderies et de bustiers au dos lacé. Béatrice Dupont et ses modèles très aboutis lui succédèrent. Elle possède une grande maîtrise tech-nique qu’elle met au service d’une mode féminine : grands fourreaux tout aussi bien que de petites robes amples et des petits hauts réduits au minimum. Hindi Mahdi, créa-teur d’origine palestinienne installé

à Paris, révéla une magnifique collection teintée de la magie de l’Orient. Des coupes sublimant le corps féminin, de très beaux tissus, beaucoup de dentelles, de transpa-rences, de broderies, de strass et une large palette de couleurs pour ces modèles qui firent rêver.

Les Marilynes animèrent joyeuse-ment les trois soirées et interpré-tèrent, entre chaque défilé, des numéros de cabarets variés sur de grands standards du répertoire américain. Costumes très légers, plumes, strass et paillettes étaient au rendez-vous.Le « Village » installé dans les jar-dins classés de l’Hôtel de Clerjotte, accueillait des tivolis où les par-tenaires pouvaient recevoir leurs

clients. Les maga-zines f'Âmes et Ré à la Hune dispo-saient d’un stand et patronnaient la 3e soirée.

Encore quelques petits bémols dans l’organisation mais gageons que tout cela sera résolu en 2014 et surtout constatons qu’un très grand pas en avant a été fait.

Catherine Bréjat

Le superbe Show de la Fashion Night Couture

ZAP’ARTS

Philippe Noël et Rébecca Ayoko

Créatrice Béatrice Dupont

Créatrice Béatrice Dupont Robe de G Nadine Corrado

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ZAP’ARTS

La Flotte embarque sur le Nautilus

Dominique Gindre, artiste peintre amateur, lauréate aux Portes-en-Ré

S P E C T A C L E S I T E E N S C È N E

P E I N T U R E

Un spectacle de cette envergure ne s'improvise pas du jour au lendemain. Sa conception

prend environ trois mois. Jacques Couturier propose un thème au maire, Léon Gendre, puis le tra-vaille avec son équipe. Ce dernier émet ses suggestions sur les textes et les musiques. Les décors, dont la fameuse maquette du Nautilus, sont confiés à une équipe de cinq flottais. Puis, vient la phase finale, la semaine de l'événement, l'installation. Cela commence par la mise en place d'une partie des décors en milieu de semaine. Ensuite, c'est l'agencement, durant trois jours, des feux d'artifices, dont le déclenchement est géré par informatique. Les tests pour les effets de lumières sont réalisés la veille. Le jour J, les monstres marins sont fixés en haut des mâts, et les essais sonores effectués. Tout est fin prêt pour le grand soir.

22h30, une voix retentit, les retar-dataires rejoignent la foule amassée autour des quais, le spectacle com-mence. Le ciel devient abysses. Les faisceaux lumineux balayent le port entouré des poulpes et autres créa-tures marines, et le bruit des vagues résonne. Les textes de Jules Verne déclamés par les voix de Pierre Artidi et d'Olivier de Kersauson emmènent les spectateurs pour un voyage dans les profondeurs, en compagnie du capitaine Némo et de sa célèbre machine, trônant pour l'occasion sur le musoir. Les feux d'artifices illu-minent le ciel devenu mer, accom-pagnés d'une bande-son éclectique, comprenant entre autres Yann Tiersen, La Callas et Les yeux Noirs, sous les yeux émerveillés d'un public conquis. Encore une édition couron-née de succès. Rendez-vous, l'année prochaine pour une nuit américaine !

Lolita Prieur

Chaque été, l’office de tou-risme des Portes-en-Ré, organise une exposition de

peintres et sculpteurs amateurs. Le public est invité à élire l’artiste

de son choix, lequel présente plusieurs œuvres. Les portraits d’enfants de Dominique Gindre ont séduit. C’était sa troisième participation, elle est arrivée en tête des 1 250 bulletins déposés dans l’urne de vote. « Avoir un prix cela fait grand plaisir, d’au-tant plus que c’est le public qui décide » souriait-elle, à l’issue du dépouillement des votes le 7 août. En guise de récompense, une de ses œuvres est maintenant exposée à l’office de tourisme. L’artiste confie être autodidacte, cependant elle peint depuis tou-jours. Après la peinture sur soie,

le pastel a sa prédilection depuis quinze ans. Elle en apprécie la matière qui lui permet de fondre les couleurs les unes dans les autres. Précisons qu’elle a déjà été primée l’automne dernier, par un même prix du public, lors de l’exposition Pastels en Yvelines. Le 28 juin, lors du vernissage de l’exposition, Marilyne Hernandez, responsable de l’office de tou-risme des Portes, citait Cocteau : « L’art n’est pas un passe-temps, mais une vocation ». En 2014, la manifestation fêtera ses 20 ans.

Maryline Bompard

De gauche à droite, Dominique Gindre, accompagnée d’Octave et Vickie qui lui ont

servir de modèles, et Marilyne Hernandez.

Programmation La MalineVendredi 23 août à 11h

CONCERT CLASSIQUE avec Elizabeth Herbin et ses amisComme chaque année, Elizabeth Herbin et ses amis ont la générosité de se produire en concert dont les bénéfices seront versés à l’association La Vague Bleue, association créée par le personnel du centre d'accueil de Saint-Martin-de-Ré.Ce centre accueille des adultes handi-capés qui, chaque jour, participent à quatre ateliers : jardin, bois, décoration et activités artistiques.

CINÉMA

Programme, résumés et bande-annonces : http://www.allocine.fr/seance/salle_gen_csalle=P1012.html

Cette année encore, la foule fut au rendez-vous pour le spectacle pyromélodique son et lumière, du 11 août dernier, à la Flotte. Organisé en collaboration avec le Département, dans le cadre de l'opération Sites en Scène, il avait pour thème l'œuvre de Jules Verne et sous sous-marin légendaire le Nautilus.

> Programme ROMANTIQUE de Brahms et Schumann : Trios BRAHMS : Opus 114 pour piano, clarinette, violon-celle Opus 101 piano, violon, violoncelle SCHUMANN : 3 fantasiestuche Avec Elizabath Herbin piano, Pascale Jaupart violoncelle, Isabelle Lesage violon, Olivier Pierre-Vergnaud clarinette

La maquette du Nautilus suspendue au-dessus du port

Un budget total de 92 000 e> Subvention du Conseil Général

(en baisse chaque année) de 25 000 e

> Financement du comité des fêtes de la St-Laurent de 35 000 e

> Financement de la commune à hauteur de 32 000 e

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I L S B O U G E N T !

É C O N O M I E

Transfert de Motte Marine et construction du magasin U Express : deux opérations familiales qui s'enchaînentVincent Motte, son fils Florentin et toute l'équipe de Motte Marine sont mobilisés à la fois sur la saison nautique, avec aussi le grand pavois à l'horizon de fin septembre, et sur le transfert de l'activité nautisme vers les nouvelles installations de la zone artisanale du fond du marais à Rivedoux-Plage.

Motte Marine : 40 ans d'expérience dans le

nautisme et toujours la passion de la mer

Concessionnaire exclusif de la marque Jeanneau sur l'île de Ré, l'établissement rétais va démé-nager début septembre dans la zone artisanale de Rivedoux-Plage, avenue de Sainte-Marie. Dans des locaux modernes, esthétiques et fonctionnels, la clientèle retrou-vera un large choix de matériel, l'accastillage USHIP et l'exposition de bateaux. Avec 12 salariés à l'année, Motte Marine assure de nombreux ser-vices liés au motonautisme et à la voile : vente de bateaux neufs et d'occasion, entretien, mécanique, hivernage, location, manuten-tion, assurance et le financement. « C'est un investissement centra-lisé, une reconcentration de notre activité sur un nouvel espace plus adapté, disent Vincent et Florentin Motte. Nos manœuvres de grutage et de déchargement seront facili-tées. Notre atelier de Rivedoux re-groupera la mécanique hors bord Suzuky et Yamaha, les réparations de stratifié, la pose de matériel et accessoires de navigation, électro-nique embarquée... Motte Marine effectue aussi le service de dépan-nage après-vente sur les ports avec des véhicules ateliers équipés. Sur le vieux port de la Rochelle,

l'agence Motte Yachting propose un grand choix de marques : Fountaine-Pajot, Wauquiez, Rhéa Marine, Delphia,... »

U Express : le chantier démarre

La famille Motte a l'esprit d'entre-prise. Tout en développant l'acti-vité nautisme, elle diversifie ses activités et fait son entrée au sein du groupement système U. L'im-plantation du U Express en bor-dure du CD 735, en lieu et place de Motte Marine, entre dans sa phase “chantier”. À la démoli-tion courant septembre de Motte Marine, succédera la construction d'un magasin dont Baptiste Motte prévoit l'ouverture en mai 2014. « Nous sommes heureux de devenir adhérents des magasins U, car les produits sont de qualité, les ap-provisionnements réguliers avec la centrale de Nantes Carquefou et le nouveau dépôt de Fontenay le Comte. Nous recevons une for-mation continue et participons à la vie du groupe. L'état d'esprit, le dynamisme et les valeurs du groupement U correspondent à nos valeurs ».Un chantier se termine, un autre commence, conformément au calendrier prévu.

Michel Lardeux

Les nouvelles installations Motte marine dans la ZA de Rivedoux plage

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I L S B O U G E N T !

Raffinées jusqu’au bout des pieds B E A U T É

Originaire de Val d’Isère où elle a travaillé dans l’industrie du luxe pendant neuf ans, Sabrina a décidé de changer totalement de métier et de lieu de vie et a jeté son dévolu sur l’île de Ré. Elle vient d’ouvrir à Saint-Martin L’Onglerie qui s’ajoute aux 120 centres déjà existants de cette chaîne de franchise qui a plus de trente ans. L’Onglerie est une marque déposée à l’INPI et exploitée depuis 1983 en tant qu’enseigne de son réseau de franchise et marque de ses services et produits.

Sensible au raffinement d’une main soignée, Sabrina a choisi de se consacrer à son

embellissement. Après une for-mation intensive et rigoureuse au centre de formation de L’Onglerie à Bordeaux, elle est venue s’installer aux Boutiques Saint-Martin, dans un bel espace clair et élégant.

Des mains parfaites durant plusieurs semaines

La spécialité de L’Onglerie : le mode-lage d’ongles en résine ou en gel, sans colle ni capsule. Sabrina est une véritable créatrice d'ongles. Les pro-duits, de fabrication française, offrent une grande résistance aux agressions quotidiennes. La palette de couleurs de gels et de vernis offre énormé-ment de choix et pour rehausser la mise en beauté, toutes les fantaisies sont permises : piercing, strass, stic-kers, French Manucure, French de couleur et le vernis permanent qui offre une grande variété de couleurs.

Le luxe du pédispa

L’Onglerie est également un centre de soins pour la beauté des pieds et dispose d’un luxueux pédispa avec fauteuil massant, qui vous apportera

un véritable moment de bien-être et d’un jacuzzi pour les pieds. C’est là qu’après avoir enlevé les callosi-tés, effectué un gommage, puis un modelage et un soin hydratant, elle appliquera un gel coloré sur vos ongles. Sabrina vous fera découvrir la gamme complète de produits de beauté et de soins de qualité pour les mains et les pieds, que propose L’Onglerie avec en prime de nouvelles collections de vernis à chaque saison. Alors n’hésitez plus, prenez rendez-vous pour un moment de bien-être et de beauté et découvrez la carte de fidélité, la réduction de 20 % pour les moins de 25 ans et les forfaits « Mariées » avec 20 % de réduc-tion pour toute la famille. Chèques Kadéos acceptés.Cette technique, qui permet d’avoir aussi bien les mains que les pieds impeccables durant plusieurs

semaines, ce que toute femme raf-finée apprécie, est particulièrement appréciée durant la saison estivale et explique le succès immédiat qu’a rencontré Sabrina.

Catherine Bréjat

L’Onglerie09 81 88 05 84Les Boutiques Saint-Martin19 av de PhilippsburgSaint-Martin-de-Ré Ouverte à l’année de 9h à 20hPossibilité de prendre rendez-vous sur le site www.l-onglerie.fr

Sabrina est à votre service toute l’année

Un moulin extraordinaireL E M O U L I N D U P U I T S S A L É

UDans une charmante boutique se prolongeant en un patio fleuri, Pacal Lemoine, a installé

une épicerie fine avec de savoureux produits du terroir, d’ici et d’ailleurs, des sels aromatisés de l’île de Ré, des confitures, des chocolats fins dont d’amusantes cuillères en chocolat pour boire le café, un choix infini de condiments, rillettes et tapenades et une spécialité à ne pas manquer : un

vinaigre de pineau. Les huiles d’olive viennent d’un peu partout, le seul critère de sélection est la qualité. Les amateurs apprécieront de trou-ver là des huiles douces, fruitées ou corsées, selon leur goût. Parmi les nouveautés de cette année, toute une série de sels aromatisés dont un au vin rouge pour les grillades et de la fleur de sel aux épices grillés. Nouveau aussi les Potions de Sorcières : des herbes soigneuse-ment sélectionnées à boire en tisane et qui aident à lut-ter contre le stress, facilite la digestion ou la circulation du sang. Il y a même un philtre d’amour. Les préparations bio pour pains et pâtis-series de Marlette, qui rendent la pâtisserie si facile, sont désormais dis-ponibles. Le rayon vins et spiritueux s’est étoffé et pour l’été, le vin de pays bio « Le Clos d’Alice » produit par la famille Cazulet et vendu en joli cubi rose, est idéal.

La beauté et le bien-être ne sont pas oubliés. Les soins du corps « Collines de Provence » et Tadé vous séduiront par leurs senteurs raffinées. Vous découvrirez également une gamme de produits au lait d’ânesse, allant du savon à la crème de jour, ainsi que les savons artisanaux fabriqués à Loix.Les objets de décoration sont installés dans le patio où gazouille une fontaine à côté d’un canapé en faux gazon qui

fait très Alice au pays des merveilles ! Bibelots, lanternes de toutes dimen-sions, photophores, miroirs, petites tables d’appoint, sculptures, poteries,

plaques en fonte ainsi qu’un minus-cule troupeau de moutons attendent que vous veniez les dénicher. À décou-vrir absolument des brosses pour tout faire : petites brosses pour nettoyer les grandes brosses à cheveux, brosses à légumes pour les nettoyer, brosses à ordinateur, brosses pour récupérer les cheveux dans les lavabos et même des brosses à chaussures !

Une oliveraie rétaise

Cependant l’activité la plus étonnante de ce moulin est la production d’huile d’olive rétaise. Pascal s’est lancé dans la culture de l’olivier, il y a quelques années et possède aujourd’hui environ 200 oliviers. Il confectionne sa propre huile d’olive qui vaut largement ce que la Provence ou l’Italie peuvent nous proposer et presse également les olives qu’on lui apporte depuis La Rochelle ou même de plus loin !

Catherine Bréjat

Situé à deux pas de la place de l’Église à Saint-Martin, le Moulin du Puits Salé est un moulin extraordinaire aux activités multiples et souvent gourmandes. Véritable caverne d’Ali Baba, c’est aussi le lieu idéal pour dénicher un petit cadeau qui fera plaisir.

Le Moulin du Puits Salé3 cours Bailli des ÉcotaisSaint-Martin de RéTél. / Fax : 05 46 67 87 56

…est une véritable caverne d'Ali Baba

Le Moulin du Puits Salé…

L'Onglerie est aussi un centre de soins pour la beauté des pieds.

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Caressées par la douceur Atlantique, les vignes de l’île de Ré et le savoir-faire des hommes ont donné naissance à des vins magiques qui pétillent : les Trousse-Chemise.

Des vins pétillants pour vos apéritifs d’été

Un bois, une chanson d’Aznavour qui fit le tour du monde, le nom de Trousse-Chemise est évocateur de vacances et

de farniente, avant même d’avoir goûté à ces vins, blanc et rosé, élaborés selon la méthode traditionnelle, c’est-à-dire bénéficiant du même procédé de vinification que les champagnes. Façonnés par l’air iodé, ils sont l’expression de notre terroir et l’on s’y livre en toute modéra-tion pour profiter des vacances.

Le Trousse-Chemise brut blanc de blancs et ses fines bulles préfigurent un vin plein de fraîcheur qui vous apportera détente et ravira vos amis en fin d’après-midi après une chaude journée

à la plage. Il sera tout aussi prisé pour accom-pagner les desserts et les biscuits. Le rosé aux notes de fraise et pointe d’agrumes est aussi un vin idéal à l’apéritif et fera merveille avec des desserts à base de fruits rouges et de pêche. Il est recommandé de les déguster frais à une température de 6°. Déjà bien médaillés, le Prix des Vinalies 2013 est venu couronner le Tousse-Chemise rosé.

Ces vins sont commercialisés partout dans l’île ainsi qu’au Cellier des Vignerons où des profes-sionnels vous conseilleront et vous proposeront des dégustations.

Catherine Bréjat

Le Cellier des Vignerons de l’île de RéCoopérative UniréRoute de Sainte-Marie 17580 Le Bois-Plage-en-Ré Tél. : 05 46 09 23 09www.vigneronsiledere.com

I L S B O U G E N T !

L A B A L E I N E B L E U E

En vingt-cinq ans d’existence, la Baleine Bleue est devenue un lieu mythique où il fait bon s’installer pour boire un verre ou se restaurer.

Une table d'excellence

Idéalement situées sur l’îlot de Saint-Martin, les différentes salles de restaurants et les terrasses de la

Baleine Bleue bénéficient d’une vue exceptionnelle sur le port. Philippe Bodard, par sa recherche permanente de l’excellence, a su faire en sorte que ce restaurant gastronomique reste emblématique et il a soufflé un vent de renouveau cette année sur La Baleine Bleue. Tout d’abord avec un nouveau Chef, Thomas de Cock, jeune Chef talentueux de 31 ans qui trouve ici un poste lui permettant de donner la pleine mesure de son talent. S’appuyant sur une équipe qu’il a choisie personnellement, il travaille

des produits de première qualité qu’il sublime par des associations inattendues et goû-teuses, tel le tartare de langoustines, huile de vanille et

combawa, accompa-gné d’une soupe glacée de petits pois à la menthe, le foie gras au naturel, guimauve acidulée, servi avec des chips et une gelée de betterave au vin vieux ou le homard bleu breton poché au miel et à la coriandre.

Ici le poisson est sauvage, de la criée du matin et les

légumes du marché.

Une nouvelle carte élaborée en sui-vant les saisons, privilégie les produits de la mer et du terroir et propose tout une série de desserts délicieux et innovants, car le Chef a fait, dans une vie antérieure, de la pâtisserie au Bristol, à Paris. Laissez-vous séduire

par l’assiette aux chocolats de la maison Cluizel ou par l’île de Ré, un Blanc Manger aux éclats de biscuits rétais avec crème anglaise au cara-mel fleur de sel et glace au pineau de l’île, vous ne le regretterez pas. Avec l’arrivée d’un nouveau Chef, La Baleine Bleue a grimpé de plusieurs échelons dans l’échelle de la gastro-nomie, car le Chef est très attaché à la précision des cuissons. À midi, en plus de la carte, la maison propose des formules avec une belle viande et un poisson du jour au choix et le soir un menu raffiné accompagne la carte. Julien Brousseau, directeur de salle, et Mathieu, sommelier, sauront vous conseiller pour choisir le vin qui convient parmi les belles références françaises à la carte. La décoration a été refaite et le cadre plus élégant est digne de la cuisine servie à la clientèle. Trois terrasses sont à votre disposition pour profiter d’un soleil ombragé à l’heure du déjeuner et admirer le soir le soleil se couchant derrière les rem-parts. L’accueil est agréable et efficace. À table d’exception, lieu d’exception !

Catherine Bréjat

La Baleine BleueÎlot de Saint-Martin - Saint-Martin de RéTél. 05 46 09 03 30Fermé du 11 novembre au 26 décembre

Les formulesAu déjeuner uniquement

> 1 entrée + 1 plat = 28 e> 1 plat + 1 dessert = 28 e> 1 entrée + 1 plat + 1 dessert = 34 e

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S P O R T S À L A H U N E

T O U R N O I D E T E N N I S H A N D I S P O R T

Des sportifs d'exception, pour un tournoi qui a le vent en poupeDu 18 au 22 septembre, les courts du tennis club des Pertuis à la Couarde sur Mer, accueilleront les meilleurs joueurs mondiaux de tennis handisport pour la 9e édition du Toyota Open International de l'île de Ré reconnu pour la qualité de son organisation sportive et de son accueil. 80 joueurs et joueuses venus de 16 nations réali-seront des matchs exceptionnels d'intensité et d'émotion.

Après l'Open de France et Roland Garros, le Toyota open de l’île de Ré, créé en 2005, arrive au

3e rang des tournois d'importance dans l'hexagone, et dans les 36 plus importants au monde. Classé en caté-gorie ITF 2 par l'International Tennis Fédération, le tournoi rétais ambi-tionne un classement en catégorie ITF1. Le dossier très séduisant, sou-tenu a Paris par Yann Maître le direc-teur du tournoi, a suscité l'intérêt et pourrait même recevoir une réponse en cours de tournoi !

Des partenaires et une logistique incomparable pour

un tournoi éco-labellisé

Partenaires et organisateurs partagent ensemble des valeurs de solidarité, sportives et écologiques, autour d'un tournoi de haut niveau. Grâce à l'investissement de nombreux parte-naires et des participations bénévoles, le financement du tournoi est bien

structuré avec 50% de part parte-naires, dont 25% public et 25 % privé, et 50% provenant de la participation des joueurs et de recettes propres. La Communauté de Communes de l’île de Ré assure le transport des joueurs et joueuses en navettes électriques. Toyota met également des voitures hybrides avec chauffeur à disposition. La restauration et l'hébergement des joueurs et joueuses sont assurés par des partenaires locaux.

Les meilleurs joueurs mondiaux pour 5 jours

de compétition

Venus d'Europe, d'Afrique, d'Israël, d'Australie, du Chili, etc. 80 joueurs représentant 16 nations s'affronteront sportivement sur les courts. L'élite du tennis handisport, médaillés olym-piques, vainqueur de grand chelem... seront là, avec la participation du n°4 mondial, le belge Joachim Gérard tenant du titre, le n°9 mondial, le

Français Nicolas Peiffer, la n°10 mon-diale l'allemande Katarina Kruger et de très nombreux joueurs et joueuses clas-sés dans le top 50 mondial. Le public fidèle est attendu très nombreux sur les gradins pour encourager tous les exploits, dans quatre tableaux très rele-vés, dont les Quads (tétraplégiques). Le tirage au sort des tableaux aura lieu le 17 septembre à 18 heures à la CDC. Juge-arbitre et arbitres, ramasseurs de balles, kinés, médecins, sont mobilisés pour le bon déroulement du tournoi et le suivi des joueurs.

Retransmission en directe des finales du dimanche 22

septembre sur ré-télé.fr

C'est la première fois qu'un tournoi sera retransmis et commenté en direct sur le web. C'est ré-télé.fr, qui réalise cet exploit audiovisuel, grande première mondiale. Yves Morin met actuelle-ment en place toute la technologie et les liaisons satellites nécessaires pour

cette retransmission des finales du 22 septembre. Un événement unique qui fera date, à la hauteur des exploits de ces sportifs d'exception.

Michel Lardeux

DÉROULEMENT DU TOYOTA OPEN INTERNATIONAL DE L'ÎLE DE RÉ> 17/09 : 18h tirage au sort des tableaux à la CdC

> 18/09 : 8h30 - 1er tour simple dames et messieurs

> 19/09 : 8h30 - 1er tour double dames et messieurs

> 20/09 : 1/4 de finale simple dames et messieurs, 1/2 finale double dames et messieurs et 17h finale double Quad.

> 21/09 : 17h finale double dames et messieurs, 1/2 finale simple dames et messieurs et finale simple Quad. Remise des prix des doubles.

> 22/09 : 13h finale simple dames / 14h30 finale simple messieurs, remise des prix des simples / 16 h tirage tombola.

Nicolas Peifer N°8 mondial

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Il a toujours existé entre les médias et la poli-tique un rapport étroit. Qui dit vie politique dit opinion publique, qui dit opinion politique dit

communication. Médiatisation et démocratie sont intimement liées.

Longtemps qualifié de « 4e pouvoir » aux côtés de l'exécutif, du législatif et du judiciaire, voire même de « méta-pouvoir » transcendant les autres pou-voirs, les médias sont tour à tour soupçonnés de « collusion » avec le pouvoir politique ou encore de manipulateurs des opinions des citoyens. Ils ont à la fois acquis une légitimité certaine notamment parce qu'ils permettent de toucher massivement les citoyens et sont en même temps source de toutes les méfiances parce que si leur influence sur la politique et la société est évident, leur action sur les individus est plus indirecte, tous ne réagissant pas d’une façon unique aux flux d'information.

Les médias étant de plus en plus « sous contrôle » ce qui pourrait aux yeux de certains leur faire perdre ce qui fait leur force : leur autonomie.

Éducation ou manipulation ?

L'un des rôles de l'infor-mation est l'éducation d'une part en relatant les faits qui alimentent la connaissance et d'autre part en proposant des analyses dont la perti-nence est censée aider à la réflexion. Sans oublier la diversité des commen-taires et des médias, devant contribuer à l'ap-profondissement. Les médias renforcent-ils la

capacité de jugement des individus ou mani-pulent-ils les opinions ? Éternel débat.

La revue « Le Débat » dans un dossier consacré à ces sujets il y a quelques années, ne mâchait pas ses mots. Parlant de « perte de pouvoir des médias liée notamment à « leur idéologie de la transparence - voire du soupçon – qui a été une des armes de leur destruction massive et s'est retournée contre eux », la revue fustige leur « com-portement moutonnier ».

Des modèles économiques fragiles

L'autre argument souvent invoqué pour démon-trer que les médias ne seraient pas crédibles est lié à leurs modèles économiques, à la concen-tration dans des groupes de presse puissants et au financement « public » direct ou indirect. La revue Le Débat écrit à juste titre au sujet de la constitution de grands groupes multimédias :

« Si le phénomène est déplaisant, source souvent de conflits d'intérêts entre les propriétaires et les rédactions, s'il se traduit inévitablement par quelques « blancs » sur des sujets qui pourraient fâcher l'actionnaire, il n'est pas certain que cela soit une très grave menace sur l'indépendance des médias ». La revue cite le cas célèbre de Serge Dassault, devenu propriétaire du Figaro n'a pas pu y faire passer un papier d'opinion sur le référen-dum. La revue conclue en parlant de la multiplica-tion des nouveaux canaux de diffusion, dans lequel elle inclue la presse gratuite, et s'interroge sur ce qui peut faire émerger un « média de référence ».

Quelle ligne éditoriale pour Ré à la Hune ?

Face à ces difficultés auquel est confronté tout média, Ré à la Hune a toujours tenu une seule ligne, celle de la qualité éditoriale, de l'éthique professionnelle, et de l'approche de fond. Son équipe rédactionnelle tire sa force de sa diversité, de sa stabilité, de sa connaissance du territoire et de son respect des opinions et de la liberté de chacun de choisir l'angle d'approche et le ton de ses articles. Qu'il se dégage une ligne éditoriale forte de Ré à la Hune est une évidence, elle émane de l'ensemble du comité de rédaction et est consti-tutive de l'identité de notre Journal papier et de notre site Internet. C'est sans doute pour toutes ces raisons que Ré à la Hune a largement rencontré ses lecteurs et s'est imposé progressivement, mais sûrement, comme « média de référence sur l'île de Ré », comme le soulignaient unanimement - aux côtés des témoignages constants de nos lecteurs - la Préfète de Charente-Maritime, le Député La Rochelle-île de Ré, le Président de la CdC de l'île de Ré et les Maires, présents à l'anniversaire des 5 ans du Journal, l'hiver dernier.

Nathalie Vauchez

PATRICK POIVRE D'ARVOR (Journaliste le plus médiatisé

de France, évincé du 20 h de TF1)

« Au plan national, un journaliste digne de ce nom doit avoir une colonne vertébrale telle qu'il doit s'en sortir même s'il reçoit des pressions notamment du patron du journal. Au plan local, c'est sans doute encore plus compliqué, car les journalistes et les hommes de pouvoir sont très proches. À tous les niveaux, les liens entre patrons de médias et financiers, entre jour-nalistes et pouvoir sont imbriqués, c'est une évidence. L'information doit passer au premier plan ».

ÉRIC FOTTORINO (Directeur du journal

Le Monde de 2007 à 2011)

« Il y a une proximité qui confine parfois à la connivence entre médias et pouvoirs économique et politique. La presse est-elle

vraiment indépendante ? Ce qui l’affaiblit terriblement est la fragi-lité économique de beaucoup de journaux, qui perdent de l'argent. Dans la presse écrite, la plupart des journaux sont sous contrôle d'actionnaires (Dassault, Arnault, Lagardère, Bolloré...) souvent de grande proximité avec le pouvoir. Médias gratuits ou payants, c'est exactement le même combat. Toutefois les tentatives d'interven-tions ou d'intrusion dans la ligne éditoriale sont souvent contre-pro-ductives, car quand les rédactions et journalistes sont soupçonnés d'être trop complaisants, ils ont à cœur de montrer qu'ils ne le sont pas. Quand un journal est « sous influence » à travers ses actionnaires et du fait de difficultés économiques, il a ten-dance à aller moins vers le fond et plus vers l' « événementiel » censé faire vendre... Le vrai enjeu est là, ne pas perdre l'essentiel, hiérarchiser l'information et privilégier tout ce

qui donne du sens et de la profon-deur et non pas le racoleur qui fait vendre.

Les médias ont besoin des politiques pour exister, mais les politiques ont aussi aujourd'hui de plus en plus besoin des médias, dans une société d'image, forgée par les médias. L'honnêteté des journalistes - travail à charge et à décharge - est essen-tielle à la crédibilité d'un média. La direction et la rédaction en chef d'un journal doivent filtrer les pres-sions des pouvoirs... »

OLIVIER FALORNI (Député île de Ré-La Rochelle)

« J'ai effectivement eu une cou-verture médiatique digne d'une personnalité nationale, et le sen-timent de « feuilleton » a été créé par les médias. Un homme politique a besoin des médias pour relayer sa parole, et les « utilise », comme les médias vendent aussi grâce aux politiques. Le moindre mot

est relayé et on ne peut contrôler l'emballement médiatique, il faut qu'une image ressorte « préfabri-quée », alors que les gens attendent de l’authenticité. Pour un politique, l'enjeu consiste à réussir à faire passer sa vérité, pour le média à expliquer. Ségolène Royal a refusé de répondre à la presse nationale durant la campagne des législatives, elle ne voulait pas que la campagne soit médiatisée. Si on impose aux médias, cela ne fonctionne pas. Pour moi le bilan médiatique a été positif, même si j'ai éprouvé une grande frustration dans le fait que Ségolène Royal ait refusé tout débat publique, mais aussi dans la vision très décalée des médias depuis Paris et enfin que mon programme de campagne n'ait quasiment pas été relayé, c'est l'aspect superficiel et « people » qui l'a emporté. Ré à la Hune a été un des rares médias à aborder cette campagne sur le fond ».

R É À L A H U N E | É D I T I O N D U 2 3 A O Û T 2 0 1 3 | N ° 9 1 19Suivez l ’actual i té de l ’ î le de Ré sur realahune.fr

M É D I A S

Quelles relations entre les médias et la politique ?Lors du salon « l'île aux Livres » de l'été dernier, à la suite d'une conférence consacrée à ce sujet, Ré à la Hune avait été à la rencontre de Patrick Poivre d'Arvor, Eric Fottorino , et Olivier Falorni.

Patrick Poivre d'Arvor, aux côtés de Nathalie Vauchez

D É B A T

Recueillis par Nathalie VauchezTémoignages

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