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juin 2013 - 3, 40 La tanière du «LEOpart…» Reportage dessiné dans le village autogéré de « résistants » à la construction d’une rocade à Avignon... p. 25 à 27 Marseille (13). La « dream team » de Gaudin candidate pour devenir en 2017 capitale européenne du sport. Une distinction qui a tout de la coquille vide… p. 5 LE LABEL FANTOME Paca. Faute de moyens, les chambres régionales des comptes (CRC) ont de plus en plus de mal à vérifier l’utilisation des deniers publics… p. 6 LES COMPTES NE SONT PAS BONS « Y A DE L’INDISCIPLINE CE SOIR ! » 3 782887 103407 108 Méditerranée. Enquête sur une « compagnie » adepte du « low cost » et du dumping social. p. 3 CORSICA FERRIES EN EAUX TROUBLES Marseille (13). Dans un quartier qui aimerait être autre chose que le plus pauvre de la ville, les artistes s’investissent. Sans y vivre… p. 24 LA BELLE DE MAI EN FRICHE Maréchal Marion Maréchal–Le Pen, petite fille et nièce de, est depuis un an la benjamine de l’Assemblée nationale. Enquête à Carpentras sur l’implantation de l’extrême droite. p.10 à 14 LA GROSSE ENQUÊTE Istres (83). Contrôle technique de la démocratie au conseil municipal présidé par François Bernardini, indéboulonnable maire divers gauche. p. 23 POURFENDEUR DE PD Var. Portrait satirique de Dominique Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, qui a mis ses ouailles en 1ère ligne des manifs contre le mariage pour tous. p. 28 nous voilà ! R 28871 - 108

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juin 2013 - 3,40 €

La tanière du «LEOpart…» Reportage dessiné dans le village autogéré de « résistants » à la construction d’une rocade à Avignon... p. 25 à 27

Marseille (13). La « dream team » de Gaudin candidate pour devenir en 2017 capitale européenne du sport. Une distinction qui a tout de la coquille vide… p. 5

LE LABEL FANTOME

Paca. Faute de moyens, les chambres régionales des comptes (CRC) ont de plus en plus de mal à vérifier l’utilisation des deniers publics… p. 6

LES COMPTES NE SONT PAS BONS

« Y A DE L’INDISCIPLINE CE SOIR ! »

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n° 108

Méditerranée. Enquête sur une « compagnie » adepte du « low cost » et du dumping social. p. 3

CORSICA FERRIES EN EAux TROuBLES

Marseille (13). Dans un quartier qui aimerait être autre chose que le plus pauvre de la ville, les artistes s’investissent. Sans y vivre… p. 24

LA BELLE DE MAI EN FRICHE

Maréchal Marion Maréchal–Le Pen, petite fille et nièce de, est depuis un an la benjamine de l’Assemblée nationale. Enquête à Carpentras sur l’implantation de l’extrême droite. p.10 à 14

LA grosse ENquêTE

Istres (83). Contrôle technique de la démocratie au conseil municipal présidé par François Bernardini, indéboulonnable maire divers gauche. p. 23

POuRFENDEuR DE PD

Var. Portrait satirique de Dominique Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, qui a mis ses ouailles en 1ère ligne des manifs contre le mariage pour tous. p. 28

nous voilà !

R 28871 - 108

10 ‹ n°108 Juin 2013 ‹ leRavi

LA grosse ENquêTE

L’élection de Marion Maréchal-Le Pen, l’unique députée dûment estampillée Front national, est-elle la conséquence d’un pacte entre les socialistes locaux et le parti d’extrême droite ? C’est ce qu’affirme un article récent de L’Express, fort du témoignage de l’ancien premier fédéral PS du Vaucluse, mais ce que nient les dirigeants nationaux et vauclusiens socialistes. Si notre enquête à Carpentras confirme les divisions profondes à gauche, conjuguées à de féroces conflits d’ambitions, elle ne corrobore pas l’existence d’un véritable pacte rose-brun.

Une certitude toutefois : avec ses deux députés, ses deux maires et son conseiller général d’extrême droite, avec des scores électoraux au sommet pour Le Pen, sa fille et sa petite fille, le Vaucluse bat tous les records de l’Hexagone. Il est pourtant d’autres territoires où le chômage, l’insécurité, et le nombre d’immigrés - facteurs censés expliquer les succès du Front national - sont plus élevés. A Carpentras, comme à Orange ou Bollène, c’est l’accumulation de différents facteurs qui finit par être déterminante.

L’extrême droite est historiquement implantée en ces terres autrefois poujadistes. La gauche y est encore plus divisée et désorientée qu’ailleurs. L’UMP s’y radicalise à grande vitesse. Nous sommes ici dans un des berceaux de la « droite populaire ». En reprenant un à un les thèmes du FN, croyant lui couper l’herbe sous le pied, elle légitime au final ses idées. Entre droite extrême et extrême droite, les passerelles se multiplient, brouillant les frontières et rendant difficile dans les urnes un front républicain. Le terrain de jeu rêvé pour que la dernière née du clan Le Pen fasse ses dents…

Michel Gairaud

TERRAIN DE jEu

30, 35 %, des pointes à plus de 40 % dans certains bureaux de vote à Carpentras pour le Front national lors des dernières élections législatives. Des scores qui le placent systématiquement, ou presque, devant l’UMP

au 1er tour. Une Marion Maréchal-Le Pen élue à plus de 45 % dans certaines petites villes de la périphérie. Le Vaucluse et sa 3ème circonscription, qui englobe le sud de Carpentras, ont donné ses meilleurs résultats électoraux au parti de Marine Le Pen ces dernières années. Outre la nièce, le canton de Carpentras nord est représenté par l’unique conseiller général FN de France, Patrick Bassot. Rajoutez à cela la baronnie locale du député-maire d’Orange, ancien frontiste, Jacques Bompard et de sa femme, maire de Bollène, et vous obtenez le territoire français le plus « extrême-droite-compatible » de l’Hexagone. Comment Carpentras est-elle devenue la nouvelle succursale de la florissante PME Le Pen ?

L'affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990 est fondatrice (1). L’épisode exacerbe les clivages et marque le début de l’implantation du patriarche Le Pen dans la région. Bien avant son arrivée et celle de sa descendance, le Comtat Vénaissin, rattaché à Rome jusqu’à

la Révolution, est un territoire singulier. Une importante communauté juive s'est constituée sous l'autorité papale, dont il reste aujourd'hui des vestiges : Carpentras abrite la plus vieille synagogue française, construite en 1361. Après la révolution industrielle, le développement des canaux et de l'irrigation fait du Comtat Vénaissin un important bassin agricole. Une bourgeoisie paysanne émerge et prospère. Au lendemain de la guerre d'Algérie, de nombreux rapatriés s'installent à Carpentras, dont Guy Macary, ancien « para », qui devient la figure locale du Front. Puis démarre dans les années 70 l’immigration maghrébine, uniquement masculine et logée à la ferme. Elle sert de main-d’œuvre peu coûteuse pour exploiter les terres. Avant que le regroupement familial de la fin de la décennie vienne amplifier le phénomène et poser un problème de logement.

Sociologie du pavillon C’est la mode du pavillon. La bourgeoisie commerçante délaisse le centre ville pour louer aux immigrés. L’immobilier se dégrade vite. « La ville est alors dans sa période "droite pépère" (deux maires de droite se sont succédé entre 1965 et 2008, Ndlr), qui cherche à faire de Carpentras une cité où rien ne bouge, pour attirer les retraités, analyse Daniel Gendre, secrétaire général de l'union locale CGT. Cette sociologie du pavillon a complètement dénaturé l’esprit village. C’est le début des cités-dortoirs, des maisons bien gardées avec des grilles et des haies. Ce côté "on est chez nous" propre à une classe moyenne qui paie ses impôts mais qui n’a pas droit à grand-chose. » Des communautés aux contours bien définis se mettent en place : une dynamique peu favorable à la mixité. Sans parler des dérapages de certains élus. L’ancien maire UMP, Jean-Claude Andrieu, déclare par exemple au début des années 2000 que la ville a dépassé le seuil tolérable de Maghrébins…

La capitale du Comtat Vénaissin concentre aujourd’hui des écarts de richesse très importants : 63 % de la population ne paie pas d’impôts alors que 300 foyers sur les 18 000 que compte la ville sont assujettis à l’ISF. Le

La ville est le réceptacle miniature de nombreux maux nationaux, le soleil en plus... Jean-Marie Le Pen avait fait de Carpentras sa base de lancement dans la région. Sa petite-fille est aujourd'hui la laborantine en chef de l'émergence d'une nouvelle droite, extrêmement radicalisée.

Carpentras, l’effet couscoussière

MARéCHAL NOuS vOILà !

Marion Maréchal-Le Pen, petite fille et nièce de, est depuis un an la benjamine de l’Assemblée nationale. enquête à Carpentras sur l’implantation de l’extrême droite.

Maréchalnous voilà !

leRavi › Juin 2013 n°108 11

LA grosse ENquêTE

chômage, galopant (12,7 % en 2012 en Vaucluse) y est plus important qu'au niveau national. Le centre-ville souffre d’une importante paupérisation, ce qui en fait la priorité majeure de toute la classe politique locale. Les marchands de sommeil sont légion, notamment dans les rues Porte de Mazan et Porte de Monteux, qui ont des airs de souks nord-africains. Ces rues étroites que stigmatisent bien volontiers le FN. « Après 19 heures, la langue qu’on y entend n’est plus le français », glisse Julien Langard, représentant du parti dans le canton de Carpentras sud. Des logements insalubres qu’on cherche à fuir le plus possible, ce qui rend la population maghrébine bel et bien visible dans l’espace public. De quoi nourrir la thèse extrémiste de « l’envahisseur islamique ».

Porosité droite / extrême droiteLa ville a l’allure d’un désert passé les 19 heures. « Elle donne parfois une impression de névrose collective dont on ne sait pas vraiment comment se débarrasser », soupire Farid Faryssy, avocat et ex-premier adjoint au maire socialiste en place. « C’est vrai qu’il y a un peu un effet couscoussière ici. On ne sent pas à l’abri d’un drame, d’un côté comme de l’autre, témoigne Suliman, jeune avocat qui a grandi dans la cité des Amandiers et « enfant de la République » avant tout. Le communautarisme existe bel et bien mais ne correspond pas aux clichés renvoyés par la presse nationale. La population n’est pas coupée en deux, c’est beaucoup pus fin que ça. » Malika Del Amo, qui édite Berlingotville, un bimensuel de sorties Clément Chassot

locales, se veut aussi moins pessimiste : « Les choses s’améliorent un peu, la rue Raspail, qui était un peu craignos, est très vivante maintenant. Les événements festifs et gratuits organisés par la mairie ont rencontré beaucoup de succès, il y a de la demande… » Les attaches à cette ville provençale, aux portes du Ventoux, restent fortes. On aime Carpentras même si on adore parfois la détester.

C’est sur ce champ de braises que Marion Maréchal-Le Pen a réussi son fracassant parachutage. Pour Joël Gombin, doctorant en sciences politiques et spécialiste du vote FN en Vaucluse, le territoire cumule tous les paramètres favorables à l'extrême droite : sociologiques (beaucoup de travailleurs indépendants, à la base du FN des années 80 et du poujadisme ; une classe ouvrière très peu encadrée politiquement), historiques (la Vendée provençale) et politiques : « L'importante porosité de la droite et de l'extrême droite en fait un laboratoire pour le FN. Il est tellement en position de force que Marion Maréchal-Le Pen est dans une configuration dont rêverait disposer Marine Le Pen en 2017. D'autre part, à gauche, il y a une incapacité chronique à rester unis. L'affaire Arkilovitch en témoigne (2). »

En prenant le poste de cheftaine départementale, Maréchal a remis de l’ordre dans le parti (voir ci-dessus).

Patrick Bassot, l’unique conseiller général FN français, fait partie de ceux qui ne voyaient pas d’un bon œil l’arrivée de la nièce providentielle en Vaucluse : « Je n’aime pas les partis dynastiques, j’ai pris mes distances avec le FN. Mais il faut reconnaître qu’elle a su mettre tout le monde d’accord. Auparavant, le parti s’embourbait

dans des problèmes d’ego. » Entretenant de bonnes relations avec Jacques Bompard, elle est en plein dans la stratégie du maillage local et des alliances au cas par cas. « Notre objectif est de faire élire un maximum de conseillers municipaux partout en Vaucluse et de former des cadres pour demain », explique-t-elle avec le sourire. Celui du diable ?

1. En mai 1990, un cimetière juif est sauvagement profané : un corps est

déterré, un parasol planté dans l'arrière-train. Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur

de Mitterrand, désigne immédiatement le FN comme responsable. Après

sept ans de procédures troubles, de pistes infructueuses et d'emballements

médiatiques, quatre skinheads sont jugés coupables. Aucun lien n'est établi

avec le FN.

2. Catherine Arkilovitch est la candidate socialiste qui s'est maintenue au

deuxième tour de l'élection législative. Le PS est accusé - il s’en défend - d'avoir

négocié son maintien avec le FN, faisant élire Marion Maréchal-Le Pen.

« Une impression de névrose collective »Farid Faryssy

« J’ai un mandat national, je n’ai pas été élue pour venir faire le tour des fêtes à Neu-Neu. Et puis je suis ici toutes les semaines du jeudi au samedi. » Marion Maréchal-Le Pen balaye avec vigueur les nombreux reproches des élus locaux sur sa présence dans la circonscription. « Elle ne fait rien, elle n’était même pas là pour le 8 mai », rumine Jean-Michel Ferrand, dinosaure de la droite locale, député sans discontinuer durant 27 ans avant sa défaite, l’an passé, face à elle. « C’est un courant d’air comme le mistral », persifle Joël Serafini, jeune maire divers gauche de Bédarrides, petite ville à une quinzaine de kilomètres de Carpentras. Elle ne porte pas d’intérêt à la politique locale, elle rentre dans une stratégie nationale. Et quand on la voit ici, on a l’impression de voir une princesse en province… »

La ferveur médiatique retombée au lendemain de son élection, la députée se fait donc discrète sur ses terres d’élection. Mais son rôle dans la structuration et la professionnalisation du parti, dont elle est secrétaire départementale, est crucial. Elle revendique 25 % d’adhésions en plus depuis son élection, surtout des jeunes, qui ont pu s'identifier à elle. « Certains ont compris qu’il ne fallait pas forcément avoir plus de 35 ans pour faire de la politique », commente Victoria Dufour, la présidente du Front national de la jeunesse dans le « 84 ». Ils seraient selon elle une centaine sur tout le département. Pour Julien Langard, responsable FN du canton de Carpentras sud pour le parti, elle a réussi « à attirer des gens qui avaient une image caricaturale du parti ». Mais elle amène aussi de Paris des moyens : « une grande permanence d’où les militants peuvent travailler, du personnel avec ses collaborateurs, sa réserve parlementaire… » La fédération compte prochainement ouvrir un deuxième local à Apt. Voilà à quoi sert aussi un parlementaire à l'échelle locale, mettre un parti en ordre de marche. Facile pour une Maréchal...

C.C.

Maréchal met au pas le FN « 84 »

12 ‹ n°108 Juin 2013 ‹ leRavi

LA grosse ENquêTEMARéCHAL NOuS vOILà !

La benjamine de l’Assemblée, élue depuis un an, est décrite comme besogneuse, d’un abord plaisant, mais extrêmement fidèle aux fondamentaux du FN. Bref, fréquentable pour l’aile radicalisée de l’UMP.

Chronique

La fin de la matinée est grise dans cette petite ville de 5000 habitants, perdue au milieu des vignes. A Bédarrides, on a voté à plus de 50 % pour Marion Maréchal-Le Pen et 40 % pour Marine Le Pen au 1er tour des présidentielles. Pourtant, pas de prières de rue ni de cités délabrées à l’horizon. Pour comprendre, rien de mieux que le PMU à l’heure de l’apéro. « Oui on est tranquille ici, et on

a envie que ça le reste, assure Michel, derrière son bar, qui ne se cache pas de voter FN depuis quelques élections. Et puis on parle de construire des logements sociaux, ça ne nous rassure pas. Les gens avaient de l’espoir et on ne voit rien venir à l’horizon. Quand on regarde dans les journaux tout ce qui se passe ailleurs… ce sont souvent les mêmes ! »

Mais on se défend d’être raciste. « J’ai des amis italiens, espagnols et même arabes… », jure Jean-Paul, qui dégaine immédiatement une photo de lui avec Maréchal-Le Pen prise « à la foire aux chevaux ». « Il faut les mettre au travail c’est tout, reprend Michel. Mais ils préfèrent trafiquer la drogue, ils paient moins de taxes… » Tout le monde acquiesce. Ils verraient d’un bon œil l’élection d’un maire FN, en prenant comme

quand Maréchal loge à Paris

La mosquée n’a pas la santé

« Celui qui peut nous aider, on vote pour lui », avoue l’un des responsables de l’association en charge d’une des mosquées de Carpentras, Notre-Dame de Santé (sic), à la sortie de la prière. Selon Khalid Belkhadir, le président du Conseil régional du culte musulman, se basant sur les chiffres des consulats, il y aurait environ 10 000 fidèles sur Carpentras et ses alentours. La ville compte deux lieux de culte musulman. La grande mosquée Kennedy, ancienne boîte de nuit, un peu à l’écart de la ville, et Notre-Dame de Santé, lieu de prière non officiel. A deux pas du centre-ville, elle peut accueillir jusqu’à 300 personnes, bien pratique pour ceux qui n’ont pas de voiture. Non officielle car elle souffre de problèmes de sécurité, un arrêté municipal de fermeture datant de 2004 ayant été pris dans ce sens. Jamais appliqué…

Problèmes de places de parking, ostentation vestimentaire car on vient prier ici à pied… Le sujet entretient la division à Carpentras entre « bons » et « mauvais » musulmans. Du pain béni pour le FN et Hervé de Lepineau, futur candidat à l’Hôtel de ville : « Si une association philatéliste ne paie pas son loyer, elle s’en va. Ici c’est pareil, la préfecture n’a pas pris ses responsabilités, cette situation est inadmissible. » Tout en en rajoutant une couche sur le côté « salafiste » de Notre-Dame de Santé. Une thèse défendue par Mohamed Elad, l’un des responsables de la grande mosquée. Les dirigeants bataillent surtout entre eux pour imposer leur hégémonie sur l’ensemble de la communauté. Mais les fidèles n’ont pas l’air de radicaux enragés. Ce que confirme Khalid Belkhadir, lui aussi Carpentrassien : « Je vais prier dans les deux mosquées, le message est sensiblement le même. Non, la ville a besoin d’un deuxième lieu de culte. Le Grand Avignon en compte sept. »

Des divisions fatalement utilisées politiquement. La droite veut tirer le rideau de la deuxième mosquée sans ouvrir un autre lieu de culte. Julien Aubert a même fait circuler une pétition demandant la fermeture de Notre-Dame de Santé. Farid Faryssy, l’ancien 1er adjoint socialiste maintenant brouillé avec le maire, accuse ce dernier de faire de ce dossier un levier politique : « Il aurait pu trouver une solution depuis longtemps mais il préfère attendre pour s’en servir électoralement, en leur promettant quelque chose… » Le maire jure au contraire avoir consulté toutes les parties et demeure confiant dans sa capacité à trouver une solution avant les élections, en fermant la mosquée Notre-Dame de Santé et en trouvant un autre endroit plus adéquat. En attendant, les musulmans peuvent toujours prier…

C.C..

«S ouriante », « cordiale », « bosseuse » et « discrète »… Sur la forme, l’image que renvoie Marion Maréchal-Le Pen au sein de l’hémicycle est souvent positif : le

nouveau visage du Front national, jeune et féminisé. Mais les fondamentaux restent les mêmes. Ses interventions tournent toujours autour de la sécurité, l’immigration, la famille, l’Europe ou l’agriculture. « Il faut lui reconnaître une certaine force de conviction lorsqu’elle prend la parole, elle n’a pas froid aux yeux et relaie le discours classique du FN. Mais elle est très largement absente du débat législatif », note Yann Galut, député PS du Cher, fondateur du club La gauche forte.

« Ce n’est pas une députée technique », commente Julien Aubert, le député UMP de la 5ème circonscription de Vaucluse, qui en a marre qu’on vienne lui poser des questions plus pour parler de Maréchal-Le Pen que de lui. « Collard et Le Pen signent des amendements qu’ils ne viennent pas soutenir en séance, leur action parlementaire est très médiatique », estime Thierry Mariani, ancien poids lourd UMP de Vaucluse. Christian Kert, député UMP des Bouches-du-Rhône et qui siège en commission avec elle, la décrit comme « une députée qui tient sa place, assidue et qui prend beaucoup de notes, comme une étudiante. Mais qui se tient à distance, plutôt isolée ».

Orthodoxie et modernitéMarion Maréchal-Le Pen fait partie, avec son acolyte Gilbert Collard, des 7 députés non inscrits de l’Assemblée. « Cela comporte des avantages et inconvénients, analyse-t-elle. D’un côté nous avons un temps de parole très restreint. De l’autre, nos profils ne passent pas inaperçus, on arrive à se faire entendre. » Elle sait qu’elle est la vitrine de 6 millions et demi d’électeurs. Son rôle dans la dédiabolisation, même si elle « n’aime pas beaucoup le terme », est de faire du FN, glisse-t-elle au Ravi, « un parti qui veut s’inscrire dans la vie républicaine et lui donner une image raisonnable. J’apporte ma pierre à l’édifice… »

« Elle a beaucoup progressé en un an, elle est arrivée à se façonner une identité politique propre, analyse Abel Mestre, journaliste qui suit le FN pour Le Monde. Elle se définit clairement comme une femme de droite, pas comme sa tante. En ce sens, elle est plus le clone politique de son grand-père, qui se comparait volontiers à un Reagan français. Elle est un mélange d’orthodoxie frontiste, car très réac sur le fond, et de modernité. » Elle est opposée, par exemple, à la peine de mort « par conviction religieuse », défile lors de la « manif pour tous » et tacle parfois son mentor quand elle assure au Monde que Marine Le Pen « a une façon virile de faire de la politique ». « Elle a un rapport spécial avec la presse, elle ne donne pas son numéro de portable par exemple, continue Abel Mestre. Elle reste assez discrète par rapport à Gilbert Collard sur ce terrain-là. » Ce qui ne l’empêche pas de cultiver sa notoriété au sein du parti en enchaînant les visites en fédérations et en faisant le tour des soirées galettes des rois.

UMP, je t’aime moi non plusSur ses relations avec la droite de l’Assemblée, « c’est assez paradoxal, observe Yann Galut. Elle joue avec elle en recherchant la convergence d’idées sur certaines interventions

mais la critique durement par ailleurs. » Et Julien Aubert de développer : « Elle a compris que plusieurs lignes s’affrontaient au sein de l’UMP. Le FN est clairement entré dans une conquête du pouvoir en développant de nouveaux thèmes. Je n’ai pas voulu de la droite populaire car elle serait mauvaise ou trop à droite, mais parce qu’elle n’a pas de socle idéologique clairement défini. » De fait, les divergences au sein du grand parti de la droite sont extrêmes et les signes de rapprochement

avec le FN de plus en plus prégnants. Plusieurs députés, notamment de la droite populaire, ont applaudi aux propos très durs de la benjamine sur les Roms ou sur l’assistanat. Des amendements relatifs à la loi sur le mariage pour tous ont aussi été co-signés avec l’extrême droite.

« Il faut que le parti garde ses positions, affirme Christian Kert, représentant d’une aile plus humaniste à l’UMP. Chaque fois qu’on a essayé de concurrencer le FN sur le plan idéologique sur des terres qui lui étaient favorables, nous avons échoué. Ce n’est pas parce qu’il y a quelques excités d’une droite plus dure que je vais quitter le parti. Mais il nous faut renouveler nos idées, trouver un idéal et évoluer avec la société. » Pour Abel Mestre, le FN est tellement en position de force aujourd’hui que c’est plutôt à elle d’attendre des signes de l’UMP. « De toute manière, les élus de la droite populaire ne servent que de caution droitière à leur parti. Je me demande bien ce qu’ils ne font pas encore avec nous », lâche la Le Pen 3ème génération. Bonne question.

« Je veux donner une image raisonnable du FN »

Marion Maréchal-Le Pen

C.C.

Insécurité, fantasmée ou réelle, rejet des « arabes » et des « politiques », les raisons du vote Front national dans la circonscription sont classiques. Reportage à Carpentras et, 15 km plus loin, à Bédarrides, une petite ville bien tranquille...

leRavi › Juin 2013 n°108 13

LA grosse ENquêTE

exemple Orange, « une ville fabuleuse ».

En 2008, c’est pourtant un maire divers gauche qui a été élu. « C’est vrai qu’il y a une tendance lourde ici mais c’est en même temps une des villes les moins politisées du territoire, analyse Joël Sérafini, le 1er édile. Il n’y a pas de lignes partisanes, les gens se sentent plus libres et puis, on est dans le midi, on aime bien renverser la table… » Joël Gombin, doctorant en sciences politiques et spécialiste du vote FN en Vaucluse, retient le concept de « rurbanité ». Ces territoires touchés par l’étalement urbain, pas tout à fait ruraux, et soumis à une forte pression foncière : « Il y a une concurrence extrêmement forte entre les natifs et les autres qu’ils perçoivent comme immigrants. Qui sont parfois des « Français », souvent mieux

qualifiés, avec un meilleur pouvoir d’achat. »A Carpentras, le vendredi, c’est jour de marché dans toute la cité fortifiée. Antonia, une animatrice socioculturelle, est assise en terrasse avec sa mère, qui porte le même prénom, et deux autres dames. Une mère, immigrée espagnole et carpentrassienne depuis plus de 40 ans, et une fille aux idées politiques totalement opposées.

- « Oui, je suis d’extrême droite, je n’ai pas peur de le dire. Vous savez ici, la droite, la gauche, ils ont fait leurs petites affaires, il faut un bon coup de balai. » - « Et tu crois que ça changera quelque chose maman ? Tous ces gens dans les quartiers, il faut voir où ils vivent, même les chiens sont mieux lotis. Le FN ne fera rien pour eux. »- « Oui, mais qui a mis ces logements dans cet état-là ? Ils

sont bien mieux lotis que quand nous sommes arrivés, ils ne travaillent pas et on leur donne tout. »

Elle reproche finalement aux autres ce qu’on a pu lui reprocher par le passé. Sa fille lève les yeux au ciel. Mais elles sont d’accord sur un point, elles aiment leur ville, où il fait bon vivre. - « L’insécurité c’est un fantasme, mon mari est policier, il n’y en a pas plus qu’ailleurs et qu’avant », affirme Antonia Junior.

L’insécurité, un des angles d’attaque du FN carpentrassien. Pour Julien Langard, le responsable du canton sud, « personne ne se balade dans le centre ville le soir car c’est dangereux ». Peut-être parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire ? Fantasme ou non, le

sujet est aussi l’une des priorités de Francis Adolphe, le maire PS : « Il ne s’agit pas de durcir à tous crins mais de redonner un sentiment de sécurité. On a travaillé là-dessus et ça a payé. Pour 1000 habitants, on compte 68 actes délictueux. A Avignon, c’est le double. » Mais les cambriolages n’ont pas disparu, comme au Pous du Plan, une des cités HLM de la ville. Une petite zone pavillonnaire au vote FN très important où les panneaux « chiens méchants » côtoient les barres d’immeubles.

« Voyez cette maison, ils se

sont fait cambrioler deux fois en un mois. Ici les baraques ne valent plus rien, raconte Jackie qui n’habite pas loin. Les gens ne sortent plus. Et puis, ils votent FN car ils en ont marre de la politique, des Ferrand qui règnent pendant 30 ans sans passer la main. » Plus loin, une dame attend le bus, elle a l’air ailleurs : « Le vote FN ? On m’a volé 10 000 euros de bijoux ! Je vote pour eux et je le referai ! » Pour Farid Faryssy, l’ex 1er adjoint socialiste, le FN cible les « white poor », la classe moyenne « blanche » paupérisée, et « ça a l’air de marcher ». Mais il assure aussi que certains Maghrébins ne se cachent plus de voter FN car « finalement, ce sont eux qui vivent le plus l’insécurité. Et c’est aussi eux qui peuvent faire la balance électorale ». Un FN qui gangrène, qui gangrène…

d’un racisme ordinaire« Je n’ai pas peur de dire que je suis d’extrême droite » Antonia, immigrée

espagnole

Clément Chassot

14 ‹ n°108 Juin 2013 ‹ leRavi

LA grosse ENquêTE

A neuf mois des municipales, il n’y a guère que l’extrême droite qui affiche l’unité à Carpentras. Hervé de Lepineau, future tête de liste FN, prépare son équipe. Membre de la Ligue du Sud, le parti de Jacques Bompard (député-maire d’Orange), il est aussi suppléant de Marion Maréchal-Le Pen à l’Assemblée. « Ma liste comptera des personnalités de droite, déçues de l’UMP », explique-t-il. Son programme ? « La méthode Bompard : un centre ville réhabilité, une maîtrise des dépenses sans hausse d’impôts et couper les subventions aux associations politisées. »

Le poids traditionnel de la droite à Carpentras oscille autour de 70 %. Mais divisée au second tour il y a 6 ans dans une quadrangulaire, la liste socialiste de Francis Adolphe l’avait emporté de 350 voix. « Il faut absolument qu’on arrive unis pour l’emporter », concède Jean-Michel Ferrand, le responsable départemental de l’UMP installé à Carpentras. Un sondage récemment réalisé par l’Ifop pour l’UMP, qu’il s’est empressé de faire fuiter, le plébisciterait. « Je n’y suis pas insensible. Mais j’irai seulement si les autres candidats ne se mettent pas d’accord », glose le dinosaure de 71 ans qui vise plutôt la présidence du Conseil général en 2015.

Les autres, ce sont Jean-Luc Becker, ancien élu municipal de 60 ans et pharmacien à succès, et Julien Aubert, jeune loup gaulliste convaincu, élu député il y a un an, qui se compare volontiers, avec son profil d’énarque, à Jacques Chirac. « J’irai quoi qu’il arrive, annonce d’emblée Becker. Avant de tacler son jeune collègue. Je travaille déjà au programme et contrairement à d’autres, je me consacrerai à plein temps à la mairie. » Aubert, qui n’est pas encore candidat, reste plus réservé : « Si Becker est désigné, je me

rangerai derrière lui. » Tout en notant que la personnalité qui a le moins d’opinions négatives, lui-même, est celle qui a la plus grosse marge de progression…

En face, le maire sortant PS Francis Adolphe, pas encore déclaré, veut croire aux chances de la gauche. « Notre équipe a réveillé Carpentras, nous avons redynamisé le centre ville, recréé une mixité dans certaines zones », avance-t-il. Mais sa majorité s’est fissurée. Une élue communiste a récemment été évincée pour avoir voté contre le budget. L’année dernière, il a retiré les délégations de son 1er adjoint, l’avocat Farid Faryssy. « On a eu des désaccords politiques, commente ce dernier qui considère avoir fait élire le maire grâce au vote de la communauté maghrébine. Francis Adolphe n’est pas assez à gauche, il n’a pas fait assez pour les quartiers. » Pour l’heure, l’ex-1er adjoint n’envisage pas de liste dissidente « pour ne pas faire perdre la gauche ». Et le Front de gauche n’est pas assez solide ici pour partir en autonomie...

Mais si la gauche s’étripe, c’est surtout au sujet de l’élection de Marion Maréchal-Le Pen. Toute la classe politique

locale en parlait en « off », avant que L’Express ne sorte l’info du bois : la fédération du PS aurait passé un deal avec le FN pour maintenir Catherine Arkilovitch (PS) face à Maréchal, pour qu’elle soit élue, en échange du maintien d’une autre candidate FN dans la circonscription du premier fédéral PS - qui n’a finalement pas été

élu (sic). Faryssy, soutien d’Arkilovitch, et Adolphe se sont expliqués violemment sur ce sujet dans le bureau du maire (une procédure judiciaire est en cours). « Certains au PS ont fait élire une Le Pen », accuse Francis Adolphe. « Arkilovitch n’a jamais reçu de pression, elle s’est maintenue toute seule, il n’y pas eu de deal, je ne l’aurais pas accepté, réplique Farid Faryssy. Le front républicain ça ne marche pas, certains électeurs en ont marre d’aller voter en se bouchant le nez. » C’est-à-dire pour Jean-Michel Ferrand, le candidat UMP défait, tendance droite populaire. Un climat qui ne peut que favoriser le « tous pourris » cher au Front National, grand gagnant de ce deal. S’il a existé.

A Carpentras, des municipales incertainesCarpentras est une ville de droite gérée par la gauche. Mais alors qu’UMP et PS s’étripent en interne, le FN attend son heure.

MARéCHAL NOuS vOILà !

TRIBuNE Par Adèle Côte, du Point de lumière

Un café phare pour jardiner les esprits

Parrainé par le philosophe

Robert Misrahi, Le Point

de lumière s’inscrit dans la

lignée des « cafés citoyens

». Les animateurs de ce

nouveau lieu unique en

centre ville de Carpentras

revendiquent un « projet

politique » au premier

sens du terme : ouvert sur

la cité…

On le sait, la nature a horreur

du vide et c’est précisément

dans cette désolation (au

sens de la solitude intérieure

dont parle Arendt) que

tous les mouvements

extrémistes enfoncent leur

radicelle. Quand une ville

n’est plus irriguée, elle

se replie pour survivre et

s’emmure en faisant fuir ce

qui précisément pourrait

l’abreuver et l’épanouir : les

petits commerces. Or ces

organismes, qui constituent

le tissu cellulaire d’une ville,

sont aussi les plus fragiles

et la moindre insécurité

menace leur prospérité. En

tant que lieu de circulation, ils

participent de la pollinisation

d’un centre ville : sans fleurs,

les abeilles ne viennent plus.

Ce mécanisme séculaire de

protection qui durcit les êtres

vivants, maçonne des prisons

intérieures et des défenses

d’une violence d’autant plus

radicale qu’elle semble légitime.

Dans cette obscurité et face aux

obscurantismes, nous avons

donc un jour décidé d’allumer

un « point de lumière ». Le

point de lumière serait un

lieu ouvert et chaleureux qui

continuerait de rayonner après

19h, heure à laquelle le centre

ville de Carpentras se ferme et

se recroqueville.

Nous avons choisi l’axe de

la parole et de la réflexion

citoyenne : « Au point »

l’on vient boire un verre et

grignoter mais le dialogue est

au centre de notre intention.

Nous organisons des débats

et des conférences avec

une amplitude très larges

d’intervenants (écrivains,

philosophes, économistes,

scientifiques, etc.).

Notre but : une éducation

populaire qui se fait en sortant

de chez soi, par la rencontre

et la convivialité. Nous avons

emprunté une de nos devises

à Jacques Rancière : « Tout ce

qui n’émancipe pas abrutit. » Notre

éthique est la philosophie de la

joie selon Robert Misrahi qui

parraine notre lieu.

La tristesse rétracte et ramasse

l’individu sur lui-même ou son

clan, mais sur un tissu vivant

et joyeux, les extrémismes,

à l’instar des gangrènes,

régressent. Nous organisons

une sorte de résistance

biologique aux idées

raides et radicales.

Au « point de lumière

» aucun communautarisme

ne peut creuser son terrier,

notre café citoyen n’est pas un

repaire, il est au contraire une

Agora.

Les extrémistes s’attaquent en

premier à ce qui leur ressemble

c’est-à-dire les communautés.

Le principe des deux cotés est

le même : repli identitaire

et concentration des forces

qui deviennent violentes par

« macération ». Nous avons

choisi de nous installer au

cœur de Carpentras parce que

c’est justement le cœur qui

produit la pulsation d’une ville

et organise les flux. Notre café

alternatif pose un autre regard

sur l’économie et la société, il

propose un questionnement car

seules les questions remettent

les idées à l’ouvrage et pétrissent

les esprits. Le remodelage

permet de transformer en les

assouplissant, les calcifications

(les mauvais calculs) qui

figent l’esprit et favorisent

l’émergence des mouvements

extrémistes.

Or à Carpentras nous faisons

l’expérience d’une formidable

contradiction : les extrémistes

sont justement ceux qui sont

le moins en mouvement.

Ainsi les organisations

extrémistes ne sont-elles pas des

« vagues » mais des tumeurs

de désespoir. Notre café « le

point de lumière » annonce

qu’il parle et que la parole

est « altéritaire » là où les

extrémistes sont identitaires.

Le Point de lumière, 45

rue Galonne à Carpentras.

Ouvert du mardi au

samedi de 10h à 22h.

www.lepointdelumière.

com. Le 19 juin à 18h30,

le Ravi organise un débat

devant le café, sur le

thème : « Les effets d’une gestion

municipale par le Front National. ».

Lire p.18

« Certains au PS ont fait élire une Le Pen » Francis Adolphe

Clément Chassot

module

Maréchal à la tête d’une « interco » ?

Elle est pressentie à Sorgues ou Bédarrides. Marion Maréchal-Le Pen répète qu’elle sera candidate, vraisemblablement en seconde position sur la liste, « là où elle sera le plus utile pour apporter une plus-value médiatique ». Son élection ou même un gros résultat pourrait lui permettre de gérer une communauté de communes (Pays de Rhône et Ouvèze, la CCPRO), si elle s’entend avec Jacques Bompard, le maire d’Orange qui devrait facilement être réélu. « Rien ne sera laissé au hasard », commente-t-elle comme pour confirmer cette ambition. Car Orange, qui n’est pour l’instant rattachée à aucune intercommunalité, pourrait rejoindre celle de Sorgues et Bédarrides. « C'est effectivement l'orientation qu'a choisi le préfet », confirme-t-on en préfecture. Maire, conseiller général, député d’extrême droite et bientôt à la tête d’une « interco » ? Aucun record n’est inatteignable pour le Vaucluse.

C.C.