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SOCIALEMENT ISO P03 MISSION INTERPARSE P04 Pierre-Etienne Caza Valérie St-Jacques a connu une sai- son 2008-2009 exceptionnelle. La joueuse de badminton des Citadins a gagné tous ses matchs en simple au Québec cette année, ne concé- dant qu’une seule manche en neuf tournois ! Lors du championnat interuniversitaire québécois de badminton par équipe mixte et individuel qui avait lieu à Québec, les 14 et 15 mars dernier, elle a rem- porté l’or au volet individuel féminin, l’argent avec son coéqui- pier François Bourret en double mixte, et le bronze lors de la com- pétition par équipe. En plus des compétitions interuniversitaires et de son rôle d’entraîneuse des Citadins (qu’elle partage avec Antoine Bélanger, un ancien joueur de l’équipe), Valérie St-Jacques a remporté le simple et le double féminin lors du Championnat provincial, disputé à Laval du 10 au 12 avril dernier. Elle a également participé à trois tournois internationaux, en Écosse, en Estonie et au Pérou, où se déroulaient les Jeux panaméricains. «Nous y avons remporté la médaille d’or au tournoi par équipe», dit fièrement l’étudiante en administration, qui a également pris part à des tournois à Moncton et à Toronto, se classant chaque fois parmi les quatre meilleures joueuses au pays. «C’était une année de remise en forme», confie Valérie St-Jacques le plus sérieusement du monde. Il s’agissait, en effet, d’un retour au jeu pour l’athlète de 24 ans, qui a été blessée au genou l’an dernier et qui a dû subir une intervention chirurgicale, ce qui lui a coûté son brevet de l’équipe canadienne, qu’elle espère obtenir à nouveau l’an prochain. INCURSION GÉOLOGIQUE DANS LE SUD-OUEST AMÉRICAIN P16 LE JOURNAL DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL BIMENSUEL D’INFORMATION | JOURNAL. UQAM.CA | VOLUME 35 | NUMÉRO 16 | 20 AVRIL 2009 LES DEUX PASSIONS DE LOUIS-ALEXANDRE MARTIN P11 suite en P02 Valérie St-Jacques en pleine action à l’Open du Danemark, en 2005. Photo: badmintonPhoto.com LA MEILLEURE RAQUETTE AU QUÉBEC ! LA JOUEUSE DE BADMINTON DES CITADINS VALÉRIE ST-JACQUES EST INVAINCUE EN SIMPLE AU QUÉBEC CETTE ANNÉE.

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SOCIALEMENT ISO P03

MISSIONINTERPARSE P04

Pierre-Etienne Caza

Valérie St-Jacques a connu une sai-son 2008-2009 exceptionnelle. Lajoueuse de badminton des Citadinsa gagné tous ses matchs en simpleau Québec cette année, ne concé-dant qu’une seule manche en neuftournois ! Lors du championnatinteruniversitaire québécois debadminton par équipe mixte etindividuel qui avait lieu à Québec,les 14 et 15 mars dernier, elle a rem-porté l’or au volet individuelféminin, l’argent avec son coéqui-pier François Bourret en doublemixte, et le bronze lors de la com-pétition par équipe.

En plus des compétitionsinteruniversitaires et de son rôled’entraîneuse des Citadins (qu’ellepartage avec Antoine Bélanger, unancien joueur de l’équipe), ValérieSt-Jacques a remporté le simple etle double féminin lors duChampionnat provincial, disputé àLaval du 10 au 12 avril dernier. Ellea également participé à troistournois internationaux, en Écosse,en Estonie et au Pérou, où sedéroulaient les Jeux panaméricains.«Nous y avons remporté lamédaille d’or au tournoi paréquipe», dit fièrement l’étudianteen administration, qui a égalementpris part à des tournois à Monctonet à Toronto, se classant chaque foisparmi les quatre meilleuresjoueuses au pays.

«C’était une année de remise enforme», confie Valérie St-Jacques leplus sérieusement du monde. Ils’agissait, en effet, d’un retour aujeu pour l’athlète de 24 ans, qui aété blessée au genou l’an dernier etqui a dû subir une interventionchirurgicale, ce qui lui a coûté sonbrevet de l’équipe canadienne,qu’elle espère obtenir à nouveaul’an prochain.

INCURSIONGÉOLOGIQUE DANSLE SUD-OUESTAMÉRICAIN P16

LE JOURNAL DE L’UNIVERSITÉ DUQUÉBEC À MONTRÉAL

BIMENSUEL D’INFORMATION | JOURNAL.UQAM.CA | VOLUME 35 | NUMÉRO 16 | 20 AVRIL 2009

LES DEUX PASSIONS DELOUIS-ALEXANDREMARTIN P11

suite en P02 �

Valérie St-Jacques en pleine action à l’Open du Danemark, en 2005.Photo: badmintonPhoto.com

LA MEILLEURE RAQUETTE AU QUÉBEC !

LA JOUEUSE DE BADMINTON DES CITADINSVALÉRIE ST-JACQUES EST INVAINCUE EN SIMPLEAU QUÉBEC CETTE ANNÉE.

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02 20 AVRIL 2009 L’UQAM

Le journal L’UQAM est publiépar le Service des communica-tions, Division de l’information.

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Elle aimerait aussi participer àquelques tournois en Europe, où lacompétition est plus relevée. «Lesjoueuses les plus redoutables provi-ennent d’abord de la Chine, del’Indonésie et de la Corée, explique-t-elle, mais les Danoises et lesAnglaises sont aussi très fortes.»

Valérie a eu la chance de s’en-traîner au Danemark, en 2006, sousl’égide de l’International BadmintonAcademy. «Le badminton est auDanemark ce que le hockey est auCanada, souligne-t-elle. Je me suisjoint à un club de deuxième divi-sion en compagnie de joueusesprovenant de la Finlande, del’Estonie, etc. C’était un bon calibreet, en plus, j’étais payée pour m’en-traîner et jouer !»

LUCIDE ET ENTHOUSIASTEValérie en est à la moitié de son cur-sus de baccalauréat, amorcé à l’Uni-versité du Québec en Outaouais.

«J’étudie à temps partiel en raisonde mes compétitions. Je vais y arri-ver lentement, mais sûrement. C’estimportant pour moi de terminer mesétudes, car je ne jouerai pas toujours

au badminton», dit-elle, lucide. En attendant, elle poursuit sur

sa lancée. Elle prendra part àl’Omnium canadien, le 27 avrilprochain, avant de s’envoler en maipour la France et l’Espagne afin departiciper à deux autres tournois.«À plus long terme, je vise les Jeuxdu Commonwealth, en 2010… etpourquoi pas les Jeux olympiquesde Londres, en 2012.» À suivre. �

suite de la P1 |La meilleure raquette au Québec !

RAPIDISSIME !Peu de spectateurs savent que le badminton est le sport deraquette le plus rapide. La vitesse d'un volant, missile fait deliège et de plumes d’oie que les joueurs reprennent à la voléepar-dessus le filet, peut atteindre 260 km/h. Ce jeu nécessiterapidité, agilité et réflexes éclairs. Les joueurs doivent égalementfaire preuve d’endurance, car ils parcourent parfois plus de sixkilomètres au cours d'un seul match.

Si le badminton contemporain est apparu pour la première foisau milieu du XIXe siècle, son origine remonte au jeu de volant,dont on retrouve des traces dans les civilisations anciennes, dela Grèce au Japon.

Particulièrement populaire en Asie et en Europe aujourd’hui, lebadminton a été sport olympique pour la première fois aux Jeuxde 1992. Source : www.olympic.org

«C’ÉTAIT UNE ANNÉE DE

REMISE EN FORME»,

CONFIE CELLE QUI A DÛ

SUBIR UNE INTERVENTION

CHIRURGICALE AU GENOU

L’AN DERNIER.

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L’UQAM 20 AVRIL 2009 03

Marie-Claude Bourdon

Le label ISO, réputé internationale-ment, n’est pas une abréviation.C’est un dérivé du mot grec isos,qui signifie «égal». Ce label de ges-tion de la qualité est contrôlé parune organisation internationalebasée à Genève, l’Association inter-nationale de normalisation, fondéeen 1946 pour unifier les normesindustrielles de chaque pays etgarantir la compatibilité des pro-duits. Il existe des centaines denormes ISO, dans tous les do-maines de l’économie. «Jusqu’ici,on parlait surtout de normes tech-niques, note Marie-France Turcotte,professeure au Département destratégie, responsabilité sociale etenvironnementale. Puis, on a vuémerger des normes relatives à l’en-vironnement, comme les normes dela famille ISO 14 000, apparues à lafin des années 1990. Aujourd’hui,on développe des normes à carac-tère social.»

Ces nouvelles normes émanentde l’initiative de groupes de lasociété civile qui ont vu dans la

popularité grandissante des normesinternationales «une nouvellestratégie à mettre en œuvre pourinfluencer le comportement corpo-ratif», explique la chercheuse. Pources groupes, qui, traditionnelle-ment, font pression sur l’État pourobtenir des réglementations, lalogique est la suivante : si les entre-prises sont prêtes à se conformer àdes normes pour faire des affaires

sur la scène internationale, il fautleur en proposer qui soient d’ordresocial ou environnemental. «Lesmeilleures voudront acquérir cescertifications pour se distinguer dela concurrence et seront par le faitmême obligées d’améliorer leurspratiques», indique Marie-FranceTurcotte.

DES NORMES CONTRAIGNANTESIl existe déjà, dans le domainesocial, des normes internationales

comme celles de l’Organisationinternationale du travail. Pour s’as-surer que ces normes soientappliquées par les entreprises, desorganismes privés ont commencé àdévelopper de nouveaux labels dequalité. Seules les compagnies quimontrent patte blanche dans ledomaine des droits du travail, parexemple, ont le droit d’arborer lelogo du Fair Labor Association. Le

SA (Social Audit) 8000 est une autrede ces normes développées au coursdes dernières années dans ledomaine des relations de travail etdu respect des droits de la personne.

Depuis quatre ans, la chercheusesuit avec intérêt les travaux entre-pris pour la mise au point de lanouvelle norme de responsabilitésociale ISO 26 000. «Le processusmême est extrêmement complexe»,note la professeure. En effet, il nesuffit pas de s’entendre, entrereprésentants d’une industrie, sur

un certain nombre de critères tech-niques. Pour définir une normedans un domaine aussi vaste que la responsabilité sociale, il fautregrouper des représentants de dif-férents secteurs de l’économie, desparties patronales et syndicales, desgroupes de défense des droits de lapersonne, des gouvernements. Ilfaut prendre en compte des enjeuxéconomiques reliés à l’importationet à l’exportation, mais aussi auxcultures nationales. Les notionstouchant, par exemple, la qualitédes conditions de travail varienténormément d’une culture à l’autre.

«On a limité le nombre de parti-cipants de chaque pays, dit lachercheuse, mais ce sont quandmême plus de 550 personnes qui seréunissent périodiquement pourtenter de trouver un terrain d’en-tente.» Le Groupe de travail pour laresponsabilité sociétale de l’ISOtiendra sa septième réunion plé-nière du 18 au 22 mai prochain àQuébec pour tenter de faire avancerce dossier. Mais, selon Marie-France Turcotte, la rencontre risquefort d’aboutir à un report de la dateprévue pour le lancement du nou-veau label.

UN LABEL CRÉDIBLE?En plus de la difficulté d’en arriverà un consensus sur un sujet aussicomplexe que la responsabilitésociale, certains s’interrogent sur laportée réelle de ce nouvel instru-ment de contrôle de la qualité.Ainsi, des organismes commeAmnistie internationale ont claquéla porte du groupe de travail,jugeant que le caractère non con-traignant d’ISO 26 000 lui enlèveratoute crédibilité. En effet, il a étédécidé que la nouvelle norme ISO,contrairement à d’autres, seraitaccordée sur la base d’une déclara-tion de conformité de l’entreprise,sans vérification externe par untiers indépendant.

«Ce sera une faiblesse d’ISO 26 000, concède Marie-FranceTurcotte. Mais la force d’ISO, c’estsa réputation. Si ISO dit qu’il fauts’occuper de responsabilité sociale,cela a du poids. Établir une normeISO, c’est participer à l’élaborationd’un idéal et d’une référence inter-nationale en matière de respon-sabilité sociale.» �

SOCIALEMENT ISOLA QUALITÉ TECHNIQUE NE SUFFIT PLUS. POUR PORTER LE SCEAU ISO 26 000, ILFAUDRA MONTRER PATTE BLANCHE EN MATIÈRE DE RESPONSABILITÉ SOCIALE.

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LE GROUPE DE TRAVAIL POUR LA RESPONSABILITÉ

SOCIÉTALE DE L’ISO TIENDRA SA SEPTIÈME RÉUNION

PLÉNIÈRE DU 18 AU 22 MAI PROCHAIN À QUÉBEC.

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04 20 AVRIL 2009 L’UQAM

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Pierre-Etienne Caza

En mars dernier, KatarzynaBarej, étudiante à la maîtrise enfinance à la Warsaw School ofEconomics de Varsovie, est arrivéeau Québec avec un mandat bienprécis : sonder le marché canadienpour Flowair, une entreprisepolonaise spécialisée dans les pro-duits de chauffage industriel.L’étudiante devenait ainsi la pre-mière à effectuer un séjour d’études à l’ESG UQAM dans lecadre d’un nouveau projet demobilité étudiante, intituléINTERPARSE (pour InternationalTrade Education in Partnershipwith Small and Medium SizedEnterprises).

«Depuis quelques années, lesévaluateurs d’EQUIS soulignentque le nombre d’étudiants del’ESG UQAM qui bénéficient deséjour d’études à l’étranger pour-rait être plus élevé, explique leprofesseur Michel Librowicz, duDépartement de stratégie, respon-sabilité sociale et environnemen-tale. J’ai souhaité faire ma partpour rehausser ce nombre.»

Le professeur Librowicz, titu-laire de la Chaire Philippe-Pariseault de formation enmondialisation des marchés de l'a-gro-alimentaire, souhaitait sou-mettre un projet de mobilité étudi-ante dans le cadre d’un concoursconjoint du gouvernement fédéralcanadien et de l’Union euro-péenne. «Les conditions du con-cours stipulaient que chaque pro-jet devait impliquer au moins troispays de l’Union européenne et aumoins deux institutions canadi-ennes de deux provinces dif-férentes», explique-t-il.

Le professeur n’a pas hésité à setourner vers la Warsaw School ofEconomics, qui coopère avec l’ESGUQAM depuis 20 ans. Les deuxinstitutions ont donc créé le projetINTERPARSE, auquel se sont jointsle North Island College (Colombie-Britannique), la St. Francis XavierUniversity (Nouvelle-Écosse), l’In-

ternational School of Management(Allemagne), et l’Université Paris13 (France). INTERPARSE a été l’undes 11 projets retenus, tousdomaines confondus. «Les projets

provenaient de toutes les univer-sités canadiennes et européennes»,souligne fièrement M. Librowicz.

LES SÉJOURS D’ÉTUDEINTERPARSE a pour thème lecommerce international. «Chaqueétudiant doit présenter un projetspécifique dont l’objectif est d’étudier les possibilités d’expor-tation d’un produit ou d’un ser-vice du pays d’origine vers le paysd’accueil», explique le professeur

Librowicz. Les étudiants devien-nent en quelque sorte les représen-tants d’une entreprise. Ils doiventproduire un plan d’exportation,aider à résoudre des problèmes

que des entreprises exportatriceséprouvent ou encore trouver denouveaux fournisseurs.

Financé du côté canadien par leministère fédéral des Ressourceshumaines et Développement descompétences, INTERPARSE permetà 10 étudiants de chacune des insti-tutions – ils doivent être inscritsdans un programme d’étude de pre-mier ou de deuxième cycle enadministration – de voyager entrel’Union européenne et le Canada,

pour un stage de 3 semaines ou de4 mois. Les échanges ont débuté cetrimestre-ci.

Katarzyna Barej a sauté sur l’oc-casion pour tenter l’expérience,qui constituait également son premier voyage en Amérique. «Mapremière impression est que toutest énorme, dit-elle en riant.Montréal est une ville beaucoupplus vaste que Varsovie et la diver-sité architecturale me fascine.»

L’étudiante sonde le marchécanadien pour la compagnieFlowair, située à Gdynia (un portprès de Gdansk, au nord de laPologne). Celle-ci exporte déjà sesproduits de chauffage industrieldans une quinzaine de pays enEurope, mais pas en Amérique duNord. Avant de quitter Varsovie,Katarzyna a effectué des recher-ches sur Internet pour trouver desclients potentiels, auxquels ellecomptait rendre visite durant sonséjour. «J’ai rencontré l’attachécommercial de la Pologne auCanada afin de glaner des informa-tions sur les exportations auCanada et sur les façons deprocéder, dit-elle. J’ai aussi assistéà l’exposition internationaleAmericana au Palais des congrès,dédiée aux échanges techniques,scientifiques et commerciaux dansle secteur de l'industrie environ-nementale, en plus de participerau Salon international du bâti-ment avec la délégation officiellede la Pologne.»

«Nous ne laissons pas les étudi-ants partir sans les préparer, pré-cise le professeur Librowicz. Parexemple, un plan d’exportationstandardisé, spécialement déve-loppé pour le programme INTER-PARSE, est utilisé par tous les étu-diants.»

L’ESG UQAM compte présente-ment deux étudiants à l’UniversitéParis 13. Ceux-ci ont pour missiond’étudier les possibilités d’expor-tation d’un produit québécois surle marché français. Ils seront deretour au début de l’été. Entretemps, le professeur Librowiczinvite à se manifester les étudiantsintéressés par un séjour d’études àl’automne. �

MISSION INTERPARSEUN NOUVEAU PROGRAMME DE MOBILITÉ ÉTUDIANTE A VU LE JOUR À L’ESG UQAM.

Le professeur Michel Librowicz et l’étudiante Katarzyna Barej.Photo: Nathalie St-Pierre

LES ÉTUDIANTS DEVIENNENT EN QUELQUE SORTE

LES REPRÉSENTANTS D’UNE ENTREPRISE. ILS DOIVENT

PRODUIRE UN PLAN D’EXPORTATION, AIDER À

RÉSOUDRE DES PROBLÈMES QUE DES ENTREPRISES

EXPORTATRICES ÉPROUVENT OU ENCORE TROUVER

DE NOUVEAUX FOURNISSEURS.

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L’UQAM 20 AVRIL 2009 05

Pierre-Etienne Caza

Il est difficile de croire qu’un pro-fesseur aussi passionné que RobertH. Desmarteau se destinaitd’abord… à la gestion hospita-lière! Diplômé en physiologie-biochimie, puis en administrationde la santé, M. Desmarteau a effec-tivement travaillé pendant unedizaine d’années à titre dedirecteur général d’un hôpital.«J’y ai appris à faire du bon café etcette expérience m’a été bien utilepar la suite», dit ce pince-sans-rire. Rassembler les gens pour dis-cuter des enjeux de l’organisationest un des aspects qu’il enseigneaujourd’hui à ses étudiants.

Il semble que sa formule fonc-tionne bien, car il a reçu, le 2 avrildernier à Rennes, la Médaille d’ex-cellence en pédagogie décernéepar la Conférence internationaledes dirigeants des institutionsd’enseignement supérieur et derecherche de gestion d’expressionfrançaise (CIDEGEF), un réseauinstitutionnel de l’Agence Univer-sitaire de la Francophonie (AUF).«Ce prix est une occasion deréfléchir sur mes 25 années d’en-seignement, mais aussi sur mavision de la pédagogie dedemain», souligne M. Desmarteau,spécialisé en stratégie organisa-tionnelle.

Le professeur du Départementde stratégie, responsabilité socialeet environnementale de l’Écoledes sciences de la gestion a eul’occasion d’enseigner dansplusieurs pays, car le programmede MBA pour cadres, qui fêtera ses

30 ans en août prochain, est offertà l’UQAM – également à l’UQARet à l’UQAT – mais aussi enAfrique (Algérie, Mali, Maroc,Sénégal et Tunisie), en Amériquelatine (Équateur, Pérou, Mexique,République Dominicaine), enEurope (France et Pologne) et enAsie (Chine). On soulignera cetteannée le dixième anniversaire du

partenariat entre l’ESG UQAM etl’Université Paris-Dauphine. «Lecontenu des cours, suivis par descadres d’une quarantaine d’an-nées, est le même partout, dit-il,mais le contenant change. J’adaptenotamment les exemples en fonc-tion des référents culturels. UnePME québécoise et une PME chi-noise ne vivent pas les mêmesréalités. Là-bas, certains de mesétudiants gèrent 20 000 ou 40 000employés!»

LES INGRÉDIENTS MAGIQUES Un soupçon d’horizontalité, unavocat du diable et une bonnedose de wiki, tels sont les ingré-dients pédagogiques du succès deRobert H. Desmarteau. «Dans uneorganisation composée de profes-

sionnels, le modèle hiérarchiquepyramidal est obsolète. Il fautpenser en termes d’horizontalité sion veut que l’entreprise pro-gresse», explique le professeur,qui applique ce principe à la sallede classe, où le savoir n’est pasdistillé de «haut» en «bas». Tousdoivent participer à l’acquisitiondes connaissances.

L’une des façons d’y parvenirest l’évaluation par les pairs.«Chaque présentation, chaque tra-vail fait appel à un avocat du dia-ble, c’est-à-dire un étudiant qui estchargé d’évaluer le travail de l’un de ses collègues, explique M. Desmarteau. Il s’agit d’une méthode efficace qui amène lesétudiants à s’intéresser aux projetsdes autres et à échanger.»

Cette collégialité est d’autantplus efficace que les travaux s’ef-fectuent exclusivement sur leWeb. Finis les travaux écrits et lesprésentations PowerPoint, sou-ligne avec fierté le professeur, toujours à l’affût des nouvellestechnologies. Les forums de dis-cussion et les flux RSS font partieintégrante de ses cours, de mêmeque les wikis, ces systèmes de ges-tion de contenu dont les pagesWeb sont librement modifiablespar tous les visiteurs y étantautorisés. «Tous les travaux sontaccessibles et il y a un effet d’ému-lation, dit-il. Sans compter qu’ilest ensuite plus facile pour les étu-diants d’exporter leurs travaux surle site Web de leurs entreprisesrespectives.»

DES TÉMOIGNAGESTOUCHANTSLe professeur Desmarteau a solli-cité les témoignages de 25 de sesanciens étudiants d’ici et de l’étranger pour le dossier soumis àla CIDEGEF. L’avalanche d’élogesqu’il a reçus l’a ému. «En ensei-gnement comme en tout domaine,on crée de la valeur quand ondépasse les attentes, et je suis par-ticulièrement fier d’avoir été unesource d’inspiration pour mes étudiants. C’est ce qu’un prof peutavoir de plus précieux commeimpact.» �

UNE RECETTE PÉDAGOGIQUE DU TONNERRELE PROFESSEUR ROBERT H. DESMARTEAU A REÇU LA MÉDAILLE D’EXCELLENCEPÉDAGOGIQUE DÉCERNÉE PAR LA CIDEGEF, À RENNES, LE 2 AVRIL DERNIER.

Le professeur Robert H. Desmarteau. | Photo: Nathalie St-Pierre

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PRIX DE L’INNOVATION PÉDAGOGIQUE Le professeur Jean Harvey, du Département de managementet technologie de l’ESG UQAM, a obtenu le Prix de l’innovationpédagogique décerné par la CIDEGEF. Ce prix, doté d’unebourse de 4 000 €, lui a été remis pour le «cours Kaizen», uneapproche pédagogique novatrice dans le domaine de la formation en gestion des opérations, qui lui avait valu le Prixd’excellence en enseignement (volet réalisation) de l’Universitédu Québec en 2007.

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06 20 AVRIL 2009 L’UQAM

TITRES D’ICIwww.auteurs.uqam.ca

«Le monde du travail a changé. La belle époque où les recruteurs recevaient 10,20 ou 30 CV par poste affiché est révolue. Aujourd’hui, ce sont les chercheursd’emploi qui choisissent leur employeur», écrivent en introduction les auteursde l’ouvrage Comment attirer et fidéliser des employés. Les entreprises sont con-frontées à une situation si préoccupante, devant tant de postes à combler en sipeu de temps, qu’elles cherchent désespérément de nouvelles solutions pour sedémarquer de leurs concurrents.»

Dans cet ouvrage, les auteurs Didier Dubois, Émilie Pelletier et Denis Morin,qui est professeur au Département d’organisation et ressources humaines del’ESG UQAM, proposent aux gestionnaires une façon d’élaborer une stratégieafin de devenir des «champions» de l'attraction et de la fidélisation du person-nel.

Établir un diagnostic de la situation des ressources humaines, évaluer lescoûts exorbitants associés au roulement de la main-d'œuvre, définir les pratiquespermettant de garder les employés et bâtir un plan d'attraction grâce à uneapproche marketing RH sont les quatre grandes étapes qu’ils présentent, enprenant la peine de clarifier au préalable les concepts galvaudés de «marketing

RH», «marque employeur», «attraction» et «fidélisation». Ils proposent de nombreux exemples et exercices. «La démarche d’attraction et de fidélisation ne doit pas être prise à la légère, écrivent-ils en conclusion de

leur ouvrage. À vous, donc, de vous démarquer de vos concurrents, d’avoir un projet à proposer et surtout, deprendre soin de vos employés tout au long de leur parcours dans l’organisation. Enfin, laissez-nous vous don-ner un dernier conseil qui résume bien l’ensemble de nos propos : ne tenez pas vos employés pour acquis !»Paru aux Éditions Transcontinental. �

EMPLOYEUR 101 AU XXIe SIÈCLE

L’ouvrage Formation des lecteurs. Formation de l’imaginaire regroupe les actesd’un colloque qui a eu lieu à l’UQAM en 2005, et qui réunissait des enseignantset des chercheurs de provenances diverses autour de questions théoriques et pra-tiques sur la lecture, la littérature et la culture. Le colloque, organisé à l’époquepar les étudiants à la maîtrise et au doctorat en études littéraires Marilyn Braultet Sylvain Brehm – qui assurent la direction de l’ouvrage en compagnie du pro-fesseur Max Roy – était le fruit d’une collaboration entre le Département d’étudeslittéraires, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire Figura et le Centrede recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRIL-CQ-UQAM).

«Comme l’indique son titre, l’ouvrage traite d’une problématique en deuxvolets, dont le premier concerne surtout l’enseignement de la lecture littéraire etle second, la structuration de l’imaginaire, écrit en introduction le professeurRoy. Si ces domaines suscitent des questions spécifiques, leur association s’im-pose pour comprendre des comportements de lecteurs, leurs limites et leurs pou-voirs vis-à-vis de la fiction.»

«L’imaginaire des lecteurs ne se limite pas au monde du livre, poursuit-il. Lesétudes réunies dans cet ouvrage concernent plusieurs formes de textes et types

de lecture, qui font référence à la tradition mais aussi au renouvellement du champ littéraire. On passe ainsid’un corpus consacré par des programmes et des manuels scolaires à une culture contemporaine, influencée parles nouveaux médias. Examinée dans des contextes très variés, la lecture littéraire paraît entraîner une transfor-mation constante de l’imaginaire.» Cet ouvrage constitue le numéro 20 de la collection Figura, édité parl’UQAM. �

LA LECTURE VUE AUTREMENT

Après avoir obtenu le prix J.I. Segal 2008 décerné par la Bibliothèque publique juive deMontréal pour son essai Poétique du Messie. L’origine juive en souffrance, Anne ÉlaineCliche nous revient avec un roman intitulé Mon frère Ésaü. L’auteure qui enseigne auDépartement d’études littéraires, transpose à l’univers abitibien des concepts qui semblentvenus tout droit des traditions millénaires du peuple hébreu. Les Philistins côtoient lesAlgonquins. Les croyances des Hurons-Wendat riment avec chabbat. Même les Indiensd’Amérique donnent des prénoms bibliques à leur progéniture. Pourtant, la route 117 est àdes années lumière des terres bibliques et ne se transforme pas en chemin de Damas. Publiéchez XYZ Éditeur �

LE LIVRE DE LA GENÈSE D’ABITIBI

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L’UQAM 20 AVRIL 2009 07

Pierre Lacerte

Si elle devait choisir une disci-pline olympique pour participeraux Jeux d’hiver, la nouvelledirectrice du Service de larecherche et de la création,Dominique Robitaille, s’inscriraitau… curling! D’ailleurs, ellel’avoue elle-même. «Mon rôle estde balayer très fort en avant de laboule pour éliminer toutes lespetites poussières qui pourraientfreiner les demandes de subven-tions de nos chercheurs.»

Nommée officiellement à ceposte le 26 février dernier par leComité exécutif de l’UQAM,Dominique Robitaille n’était pour-tant pas partie pour jouer sur cetteglace-là au début de sa carrière.Même les Uqamiens qui ne la connaissent pas ont pu admirercent fois une des nombreuses réa-lisations de cette architecte, carc’est à elle que l’on doit, sur la rue Ontario, l’entrée inondée delumière du cégep du Vieux-Montréal.

Après être intervenue sur laconception et l’édification de bâti-ments pendant près d’une décen-nie, elle effectue, au début desannées 1990, un virage profession-nel. «J’ai décidé de percer lacoquille des édifices sur lesquelsje travaillais pour œuvrer plutôtde l’intérieur.» Détentrice d’unMBA de l'École des sciences de lagestion de l'UQAM, DominiqueRobitaille est devenue tour à tourdirectrice des Services des projetsd'aménagement, puis de l'entre-tien et de l'aménagement des bâti-ments et, enfin, de la pla-nification, de l'aménagement et dela gestion des espaces.

En 1999, d’une main de maître,elle orchestre la relocalisationcomplète d’une centaine d’unitésqui doivent prendre d’assaut lenouveau pavillon J.-A.-DeSève.Un «grand dérangement» qu’elle

réussit à compléter en à peinetrois mois.

Lorsqu’elle se découvre unvéritable penchant pour tout cequi touche la recherche universi-taire, Dominique n’a pas à défon-

cer de portes pour investir cemilieu névralgique comprenantplusieurs unités académiques etcentres de diffusion dont le Centrede design, le Cœur des sciences et

la Galerie de l'UQAM. En 2002,elle est nommée adjointe au vice-recteur à la recherche. «J’ai trouvéfascinant de côtoyer les pro-fesseurs, les chercheurs et lescréateurs.» Son premier mandat ?

Contribuer à «l’architecture» de laPolitique 36 sur la reconnaissanceet la protection de la propriétéintellectuelle, qui sera finalementadoptée en septembre 2003.

Confirmée dans la fonction dedirectrice du Service de larecherche et de la création qu’elleoccupait de façon intérimairedepuis novembre 2007,Dominique Robitaille n’est paspeu fière du statut qu’occupedésormais l’UQAM au niveau dela recherche. «Nos jeunes pro-fesseurs sont très performants enterme de recherche. En scienceshumaines, nous occupons lacinquième place au Canada et lepremier rang au Québec. Ce n’estpas pour rien que nos fonds derecherche sont passés de 28 M $ à60 M $ en à peine dix ans.»

Huit jours après sa nomination,la nouvelle directrice lisait dansLe Devoir que le gouvernementHarper allouerait 17,5 millionssupplémentaires pour des boursesaux étudiants de maîtrise et dedoctorat en sciences humaines… àla condition que leur projet soit liéau domaine des affaires.Dominique Robitaille n’est pasparticulièrement emballée parcette nouvelle contrainte. «C’estdommage que le gouvernementconservateur ne comprenne pasl’importance du rôle des scienceshumaines dans la société. On nepeut pas investir que dans lesdomaines qui donnent des résul-tats à court terme.»

S’inquiète-t-elle de la tangenteque prend le gouvernementfédéral ? «En Europe commeailleurs, les gouvernements ontcompris. Obama aussi l’a biensaisi : on ne fera jamais assez derecherche. On ne doit jamaisarrêter d’en faire. Surtout pasquand on traverse une criseéconomique comme celle que l’onvit actuellement.»

Avec la multiplication des pro-grammes, la trentaine de centresde recherche multidisciplinaireset tout autant de chaires, le rôle duService de la recherche et de lacréation est crucial. «Pour bienarticuler leur carrière, les pro-fesseurs auront de plus en plusbesoin de notre accompagnement.Et nous, sans leurs réalisations,nous n’aurions aucune raisond’être.» Bref, chacun y trouveamplement son compte. �

L’EFFET ROBITAILLEAVEC LA MULTIPLICATION DES PROGRAMMES UNIVERSITAIRES ET LA COMPLEXI-FICATION DU MONDE SUBVENTIONNAIRE, CE N’EST PAS DEMAIN QUE LES PROFESSEURS ET LES CHERCHEURS DE L’UQAM POURRONT SE PASSER DU SERVICEDE LA RECHERCHE ET DE LA CRÉATION.

Dominique Robitaille, directrice du Service de la recherche et de la création.Photo: Nathalie St-Pierre

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«ON NE FERA JAMAIS ASSEZ DE RECHERCHE. ON NE

DOIT JAMAIS ARRÊTER D’EN FAIRE. SURTOUT PAS

QUAND ON TRAVERSE UNE CRISE ÉCONOMIQUE

COMME CELLE QUE L’ON VIT ACTUELLEMENT.»

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08 20 AVRIL 2009 L’UQAM

Pierre-Etienne Caza

«Les livres pour enfants aident lespetits à apprivoiser la lecture et ilspermettent de tisser un lien pri-vilégié entre les membres de lafamille. Prenez le temps de lire deshistoires à vos enfants», se plaît àrépéter Hélène Desputeaux aux pa-rents. Pour la lauréate du PrixReconnaissance UQAM 2009 de laFaculté des sciences de l’éducation,le développement des enfants a tou-jours été associé de près avec leplaisir de créer pour eux de nou-veaux personnages, parmi lesquelsfigure le célèbre Caillou.

La création et l’enseignement ontaccompagné Hélène Desputeauxtout au long des années. Ladiplômée en arts visuels del’Université Laval, puis en éduca-tion préscolaire et enseignementprimaire de l’UQAM, a été la pre-mière illustratrice québécoise à voirses œuvres exposées à la Foireinternationale du livre pour enfantsde Bologne, en 1983.

Son premier contrat d’illustra-tions fut pour Les habits neufs del’Empereur, un conte d’Andersenpublié en Scandinavie. Cette pre-mière expérience a pavé la voie àplusieurs autres collaborationspour des livres, des pochettes dedisque et des manuels scolaires,entre autres. En parallèle, MmeDesputeaux a travaillé en garderie,en pré-maternelle et en maternelle,où elle enseigne toujours unejournée par semaine.

CAILLOU ET MELLALe personnage de Caillou créé parHélène Desputeaux fête ce prin-temps ses 20 ans. «J’étais enceintede ma première fille et les rondeursdu personnage viennent de là.Caillou n’est ni une fille, ni ungarçon, précise-t-elle, c’est un bébésans cheveux créé pour favoriser un

premier contact des tout-petits avecla lecture à l’aide d’un livre d’ima-ges. C’est pour cela que Caillou estdessiné sur un fond blanc et queson regard interpelle directement lelecteur.»

Cette description ne correspondpas avec l’image que vous avez deCaillou ? Normal, car le Caillouconnu du grand public diffère dubébé initialement créé par HélèneDesputeaux. C’est que l’illustratricea vécu pendant une dizaine d’an-nées une longue et pénible sagajudiciaire avec la maison d’édition

Chouette, concernant un différendà propos des droits d’adaptation, dereproduction et de diffusion du per-sonnage de Caillou. «Ce fut uneépoque difficile, à tel point que j’aifermé ma table à dessin et que je

suis retournée à temps plein à l’en-seignement. Je n’étais plus capablede dessiner et j’avais un chocchaque fois que je découvrais lesproduits dérivés tirés de mon per-sonnage.»

Ce sont les enfants qui l’ontsauvée, affirme-t-elle. «Le contactavec leur créativité a ravivé ma pas-

sion. Ils ne soupçonnent pas à quelpoint un seul regard, une phrase ouune attitude peut faire surgir desidées pour un personnage.»

Une entente, survenue en 2005,lui a permis de récupérer ses droitssur ses illustrations originales et surle personnage de Caillou (mais passur les diverses adaptations et pro-duits dérivés). Depuis, HélèneDesputeaux et son conjoint, MichelAubin (diplômé de l’UQAM endesign graphique), ont créé leurpropre boîte de production, des-puteaux + aubin. «Nous faisonsdésormais les choses à notre goût etnous gérons toutes les étapes duprocessus», dit-elle fièrement.Jusqu’à maintenant, neuf titres ontété publiés et trois sont en prépara-tion, dont un mettant en scène unnouveau personnage, qui devraitvoir le jour au printemps 2010.

Elle a donc pu renouer avecCaillou, en plus de créer d’autrespersonnages, parmi lesquels Mella,une petite fille de deux ans et demi,espiègle et pas toujours sage. «C’estle personnage qui me ressemble leplus», confie l’auteure en riant. Ellene cache pas que ses albums sontremplis de souvenirs personnels.Par exemple, Décembre ou les 24 jours de Juliette, le premier titrede desputeaux + aubin, a été créépour sa fille la plus jeune, aujour-d’hui âgée de 13 ans.

Malgré le succès de ses ouvrages,le prix Reconnaissance que luidécerne la Faculté des sciences del’éducation la gêne quelque peu. «Jesuis habituée de travailler à l’ombrede ma table à dessin, pas à recevoirdes prix, dit-elle. En plus, il y aplein d’enseignants qui travaillentfort et qui ont un programme péda-gogique bien rempli… Cela dit, ils’agit d’un honneur qui me touchebeaucoup.» �

POUR LA JOIE DES ENFANTSLA FACULTÉ DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION DÉCERNE SON PRIX RECONNAISSANCE UQAM 2009 À HÉLÈNEDESPUTEAUX POUR SA CRÉATIVITÉ, SES QUALITÉS PÉDAGOGIQUES ET SON AMOUR DES ENFANTS.

PRIX RECONNAISSANCE UQAM 2009

LE PERSONNAGE DE CAILLOU CRÉÉ PAR HÉLÈNE

DESPUTEAUX FÊTE CE PRINTEMPS SES 20 ANS.

Hélène Desputeaux. | Photo : Michel Aubin

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L’UQAM 20 AVRIL 2009 09

Pierre-Etienne Caza

«J’aime les artistes et les œuvresqu’ils créent, c’est tout ce quim’importe. Je déteste les cloison-nements», avoue Claude Gosselin.Fonceur et pluridisciplinaire dansl’âme, le fondateur du Centreinternational d’art contemporain(CIAC) de Montréal est le lauréatdu Prix Reconnaissance UQAM2009 de la Faculté des arts.

Organisme sans but lucratifvoué à la diffusion, le CIAC a étéfondé en 1983. «Notre mandat n’ajamais été d’amasser et de bâtirune collection, mais bien de mon-trer le travail des artistes en leurcommandant des œuvres nou-velles, actuelles», précise ClaudeGosselin. À peine le CIAC mis surpied, ce dernier créait les Centjours d’art contemporain deMontréal. De 1985 à 1996, cetévénement annuel, regroupant desartistes d’ici et d’ailleurs, s’esttenu dans différentes lieux de la ville. «Les Cent jours sedéroulaient par exemple dans desentrepôts aménagés, raconte ledirecteur général et artistique duCIAC. Les gens parlaient fort, com-mentaient l’exposition, posaientdes questions. À l’époque, c’étaitnovateur de sortir l’art du musée.Cela permettait aux visiteurs dedévelopper un tout autre rapportavec les œuvres, comme si celles-ci devenaient plus accessibles.»

Loin de lui l’idée de dénigrer letravail des musées, bien au con-traire. «Ces derniers proposentaujourd’hui des formules trèsdynamiques et ils sont néces-saires, dit-il. Tout ce que je

souhaitais, à l’époque, c’était desortir du cadre imposé pour avoir

plus de liberté. Mon travail, axésur l’événementiel, est complé-mentaire à celui des musées.»

En 1998, Claude Gosselin atransformé les Cent jours en bien-nale. La sixième édition de la

Biennale de Montréal aura lieu du 1er au 31 mai prochain.

Cette année, l’événementregroupera environ 75 artistesprovenant des arts visuels, dudesign graphique, de la vidéo etdu cinéma, qui présenteront desœuvres sur le thème de la culturelibre. «L’objectif est de réunir lescitoyens autour des notions departage, de coopération et de connaissance à l’aide d’interven-tions urbaines et interactives,d’œuvres créées en commun pardes artistes qui utilisent le Web

comme outil de travail», préciseClaude Gosselin.

UN TOUR D’HORIZON DU MILIEULauréat du Prix carrière de laSociété des musées québécois(1999), du Prix du gouverneurgénéral en arts visuels et en artsmédiatiques, catégorie «contribu-tion exceptionnelle» (2005) etmembre de l’Ordre du Canadadepuis 2006, Claude Gosselin estfier que son alma mater luidécerne ce prix Reconnaissance.

«Après une expérience d’en-seignement au Burundi, je m’étaisd’abord inscrit en histoire del’art… à l’Université de Montréal,mais le programme était trop conventionnel et pas suffisam-ment axé sur ce qui se faisait sur leterrain, se rappelle ClaudeGosselin. J’ai opté pour l’UQAM,où on traitait davantage d’art con-temporain, de post-colonialisme,d’art amérindien et de GothicRevival, entre autres.» Le pro-gramme a répondu à ses attentes,ajoute-t-il. «J’ai autant appris surla production d’œuvre d’art,comme la gravure et la peinture,par exemple, que sur la critique.Bref, j’ai mis la main à la pâte pourpouvoir parler de l’art en connais-sance de cause.»

Directeur administratif de laSociété des artistes professionnelsau début des années 1970, puiscritique d’art au Devoir, ClaudeGosselin a aussi été chef adjointde la section des arts du Conseildes arts du Canada. «Après avoirœuvré aux côtés des artistes, j’é-tais désormais responsable de ladistribution des bourses», dit-il enriant. Avant de fonder le CIAC, il aaussi été conservateur responsabledes expositions temporaires auMusée d’art contemporain. «Tousces emplois m’ont permis d’ob-server en long et en large le milieudes arts visuels à Montréal, auQuébec, au Canada et à l’interna-tional, note-t-il. J’ai vu les deuxcôtés de la médaille et j’ai puchoisir ce que j’avais envie defaire, c’est-à-dire travailler avecles artistes.» �

LA FACULTÉ DES ARTS DÉCERNE SON PRIX RECONNAISSANCE UQAM 2009 ÀCLAUDE GOSSELIN, POUR SA REMARQUABLE CONTRIBUTION À LA VIE DES ARTSVISUELS DE MONTRÉAL.

Claude Gosselin. | Photo: Nathalie St-Pierre

SUR LE WEBhttp://www.biennale

montreal.org/

«TOUT CE QUE JE SOUHAITAIS, À L’ÉPOQUE, C’ÉTAIT

DE SORTIR DU CADRE IMPOSÉ POUR AVOIR PLUS DE

LIBERTÉ. MON TRAVAIL, AXÉ SUR L’ÉVÉNEMENTIEL,

EST COMPLÉMENTAIRE À CELUI DES MUSÉES.»

L’HOMME DERRIÈRE LA BIENNALE DE MONTRÉAL

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10 20 AVRIL 2009 L’UQAM

ZOOMMaude Prince-Lescarbeau, étudiante au bac-calauréat en design graphique, a remporté leconcours de création du logo institutionneldu Paléo Festival de Nyon, en Suisse. Ce concours s’adressait aux étudiants de com-munication visuelle de la Haute école d’art etde design (HEAD) de Genève, où la lauréateeffectue présentement un séjour d’études. LePaléo Festival est un événement musicaleuropéen incontournable, qui attire chaqueannée plus de 200 000 spectateurs dans leshauteurs de Nyon. L’étudiante de l’École de

design de l’UQAM a reçu une bourse de 1 500 francs suisses, soit unpeu plus de 1 600 $. Elle effectue présentement un stage au seind’une agence où son mandat est de réaliser une nouvelle plate-forme de marque pour le festival, incluant le logo, mais aussi de lapapeterie, une charte graphique et d’autres objets promotionnels.Elle participera aussi à l’élaboration de la signalétique pour leprochain festival, du 21 au 26 juillet, et sera présente lors du dévoile-ment du nouveau logo, le dernier jour du festival. Le festival fêteral’an prochain son 35e anniversaire.

Sébastien Duquette, Charles-Éric Hallé, Laurent Sauvé, PatrickPelletier et Philippe Blondin, étudiants au baccalauréat en informa-tique et génie logiciel, ont remporté un prix lors de la Compétitionde sécurité informatique interuniversitaire et intercollégiale. Cetévénement, organisé par l’Institut de sécurité de l’information duQuébec (ISIQ) en collaboration avec le Centre de recherche informa-tique de Montréal (CRIM), avait lieu au Palais des congrès deMontréal, les 31 mars et 1er avril derniers. Les 15 équipes universitaireset collégiales qui participaient à l’événement ont eu à relever desdéfis reliés à la sécurité de l’information, des personnes et des biens.L’équipe de l’UQAM a remporté son prix, une bourse de 1 000 $, àtitre de deuxième équipe ayant le mieux sécurisé ses serveurs.

Marie-Christine Couture, étudiante en pre-mière année au baccalauréat en communica-tion marketing, a remporté le Concours de rédaction 2009 du Commissaire au lobbyisme du Québec dédié aux étudiantsuniversitaires du premier cycle. Grâce à untexte intitulé «Les décideurs publics et la Loisur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme : observateurs ou partie pre-nante?», elle a obtenu un stage rémunéré de trois mois au bureau du Commissaire aulobbyisme du Québec.

Les étudiants en médiasinteractifs ÉdouardLanctôt-Benoit, Jean-Maxime Couillard, Émi-lie Burelle et AlexandreHuot, accompagnés parleur entraîneur FrédéricBastien-Forrest, ontremporté le concoursWebJam 2009 du festi-val Webdesign.go, quiavait lieu à l’Universitédu Québec en Abitibi-Témiscamingue, les 3 et4 avril derniers. Webjamest une compétition quiconsiste à créer uneinterface Web originale

et interactive en 24 heures, sur un thème dévoilé au tout début del’événement. Le prix remporté par l’équipe uqamienne est une parti-cipation à un Webjam international à l’Université de Wuxi en Chine, enoctobre prochain. On peut voir le site conçu par l’équipe d’étudiants del’UQAM : http://webdesign. uqat.ca/equipe003/

Sur la photo, on aperçoit, à l’arrière, Patrice Martel, président d’honneurde l’événement, Pierre Sauvé, président de Webdesign.go, et FrédéricBastien-Forrest, entraîneur. À l’avant, les participants Alexandre Huot,Émilie Burelle, Jean-Maxime Couillard et Édouard Lanctôt-Benoit.

Selon l’étude «One Discipline or Many?TRIP Survey of International RelationsFaculty in Ten countries», StéphaneRoussel, professeur au Département descience politique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en politiquesétrangère et de défense canadiennes,compte parmi les chercheurs les plus influ-ents en politique étrangère au Canada.Cette étude a été réalisée par l’Institute forthe Theory of International Relations, duCollege William and Mary, en Virginie(États-Unis). Les répondants d’un sondage

envoyé à tous les enseignants et professeurs de relations interna-tionales du pays ont identifié le professeur Roussel comme étant l’undes spécialistes ayant le plus influencé la politique étrangère depuis les 20 dernières années, le classant au neuvième rang sur dix dans cette catégorie.

De plus, Stéphane Roussel et Justin Massie, doctorant au Départementde science politique de l’UQAM, ont reçu le prix du meilleur article publié dans la revue Politique étrangère canadienne. Cette récompense,décernée pour la première fois, leur a été remise pour leur publicationintitulée «Au service de l’unité : le rôle des mythes en politiqueétrangère canadienne».

CHERCHEUR INFLUENT… ET PRIMÉ

LAURÉATS DE CONCOURS ÉTUDIANTS

Photo: David Marcotte

Le 9 avril dernier, des centaines de membres de la communauté uni-versitaire se sont rassemblés, à l’invitation de leurs syndicats, dansl’Agora du pavillon Judith-Jasmin pour commémorer le 40e anni-versaire de création de l’UQAM. Des personnalités publiques ontpris la parole en faveur de l’Université, dont le célèbre sociologueGuy Rocher. Ce dernier faisait partie de la commission Parent et aprésidé le comité d’étude qui a recommandé la création del’Université du Québec.

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Pierre-Etienne Caza

«Je profite de quelques jours derepos pour rattraper des lectures»,dit en riant Louis-AlexandreMartin. Papa d’une fillette d’un anet demi, l’étudiant au baccalauréaten droit a en effet vécu un trimestred’hiver pas comme les autres.

De janvier à la fin mars, il a par-ticipé à l’émission Fais ça court,présentée à Télé-Québec et mettantaux prises une trentaine de jeunescinéastes réalisant des courtsmétrages de fiction. Son copainLudovic Spénard (diplômé del’UQAM en scénarisation ciné-matographique) et lui ont remportéla grande finale.

Entre deux tournages, Louis-Alexandre a trouvé le temps pourse préparer et prendre part au Concours pancanadien deplaidoirie Gale en droit pénal etconstitutionnel, qui avait lieu àToronto les 20 et 21 février dernier.Son équipe y a remporté le Prix dela meilleure équipe francophone.

Ce n’est pas tout. La fin de Faisça court a coïncidé avec le début dela «course aux stages» en droit, unepériode durant laquelle les étudi-ants multiplient les démarchesauprès des cabinets. Déjà stagiairece trimestre-ci auprès de l’hono-rable Marc-André Blanchard, jugede la Cour supérieure du Québec,Louis-Alexandre Martin a acceptéune offre du prestigieux cabinetFasken Martineau DuMoulin pourle printemps 2010, après sonBarreau.

FAIS ÇA COURTDiplômé en chimie de l’Universitéde Montréal, Louis-Alexandre tra-vaillait depuis cinq ans dans unlaboratoire de la compagnieGeneral Electric lorsqu’il a décidéde s’inscrire en cinéma à l’Institutnational de l’image et du son (INIS).«J’étais tanné d’être reclus et j’avaisle goût de travailler en équipe»,explique cet amoureux du septièmeart, qui a par la suite multiplié lescontrats de scénarisation à la télé-vision, tout en réalisant des courtsmétrages de son cru, projetés dansplusieurs festivals, ici et à l’étranger.

Fais ça court représentait pourlui une aventure hors de l’ordi-naire. Le concept de l’émission est

le suivant : chaque semaine, deuxduos s’affrontent, chacun étantcomposé d’un scénariste et d’unréalisateur. En quatre jours, ceux-cidoivent écrire, réaliser et présenterun court métrage de deux minutesmettant en scène les mêmes acteursdans le même lieu de tournage, cesdeux éléments leur étant dévoilés àla dernière minute. «Habituelle-ment, on peut prendre six moispour écrire un court métrage,explique Louis-Alexandre. Nousavions quatre heures pour le faire !»

Co-scénaristes et co-réalisateurs,Louis-Alexandre Martin et LudovicSpénard ont profité de la compli-cité qui les unit depuis quelquesannées pour remporter les grandshonneurs. «Nous possédons unpetit côté grinçant qui sied bien aucourt métrage», avoue fièrementLouis-Alexandre. Leur duo aobtenu la plus haute note jamaisattribuée à l’émission pour leur filmintitulé Tout cela pour ça. On peut le visionner, comme leurs quatre autres films, Présence,Divine soirée, Deuxième chance etLe tyran des vues, sur le site Web del’émission : http://faiscacourt.tele-quebec.tv

LE GOÛT DE PLAIDER Louis-Alexandre est un scénaristedoué qui aime diriger les acteurs. Ilsuffit de jeter un œil sur ses courtsmétrages ou de l’écouter parler du

plaisir de tourner pour comprendrequ’il adore le cinéma. Mais il estaussi d’une stupéfiante lucidité.«C’est un milieu qui rend fou, dit-ilsans détour. Il y a beaucoup d’ap-pelés et peu d’élus, et c’est difficilede survivre car on est à la merci dessubventions.»

Il ne s’en cache pas, c’est parbesoin de stabilité qu’il a choisi deretourner aux études en droit, en2007. «Je souhaite devenir plaideur,j’adore cela. Je suis celui qui obstinetout le monde dans ma familledepuis que je suis tout petit»,explique-t-il en riant. Récipiendairede la bourse Fraser, Milner,Casgrain, décernée à l’étudiant quimaintient la meilleure moyenneacadémique, il s’intéresse au litige,à la propriété intellectuelle, auxbrevets pharmaceutiques, auxdroits d’auteur et aux enjeux liésaux technologies de l’information.

Sa nouvelle carrière en droitl’éloignera-t-elle du cinéma pour debon ? «Le cinéma sera toujoursprésent dans ma vie, mais davan-tage comme un à-côté», conclut-il.Plaider à temps plein, tourner àtemps partiel ? Après ses prouessesde ce trimestre, cela ne semble passi irréaliste… �

L’UQAM 20 AVRIL 2009 11

ACTION ! LOUIS-ALEXANDRE MARTIN CULTIVE AVEC SUCCÈSDEUX PASSIONS : LE CINÉMA ET LE DROIT.

Louis-Alexandre Martin. | Photo: Marc-Antoine Charlebois

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«JE SOUHAITE DEVENIR

PLAIDEUR, J’ADORE CELA.

JE SUIS CELUI QUI OBSTINE

TOUT LE MONDE DANS MA

FAMILLE DEPUIS QUE JE

SUIS TOUT PETIT.»

SUDOKUSolution : www.journal.uqam.ca

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12 20 AVRIL 2009 L’UQAM

Anne-Marie Brunet

Chaque année, l’École supérieurede théâtre présente à la fois despièces de création et des pièces durépertoire classique. L’une desdernières productions de cette sai-son, Les estivants, de l’auteurrusse Maxime Gorki (1868-1936),est mise en scène par PhilippeLambert, chargé de cours à l’École,assisté dans son travail parCatherine Girardin, étudiante aubaccalauréat en théâtre et … dra-maturge!

Les estivants «raconte l’histoirede nouveaux bourgeois qui se réu-nissent l’été à la campagne audébut du XXe siècle. Les person-nages sont pris dans des contradic-tions tant existentielles que poli-tiques dans une Russie pré-révolu-tionnaire. Le metteur en scène achoisi de centrer la pièce sur le per-sonnage féminin principal, Varvaraqui cherche à se sortir de ce milieupetit-bourgeois qui l'oppresse.L’angoisse qu’elle manifeste désta-bilise les autres personnages,explique Catherine Girardin.

INSPIRÉ DE DEUX FILMSBien que la pièce soit jouée en cos-tumes d’époque, le metteur enscène n’a pas cherché à faire unereconstitution historique fidèle. Ils’est inspiré du film russe Partitioninachevée pour piano mécanique.«Les personnages de ce film évolu-ent dans un univers festif, mais ilssemblent oppressés et on ne saitpas vraiment pourquoi, puis tran-quillement ça se dévoile», raconteCatherine Girardin. La pièceévoque aussi Vanya, 42nd street,pour l’atmosphère et les couleurs.Ce film de Louis Malle montre desacteurs qui répètent à New York lapièce L’Oncle Vania, d’AntonTchekov. «Le spectateur se rendcompte que les acteurs jouent lapièce et il se laisse complètementemporter dans leur jeu. C’est unpeu cette ambiance que le metteuren scène veut reproduire», pour-suit l’assistante.

Cette pièce sera interprétée pardix étudiants de deuxième annéedu baccalauréat en théâtre, tousprésents sur scène pendant lesdeux heures que dure le spectacle.

Comme dans le film de LouisMalle, il n’y a jamais de sortie descène.

Les étudiants viennent de dif-férents cours de l’École. Une telleproduction implique, en effet, laparticipation des étudiants detechnique scénique. «Nous recru-tons parmi eux ceux qui seront à la régie, à la console de son, à l’éclairage, les machinistes, par-fois l’aide aux costumes», noteCatherine Girardin.

UN RÔLE EN ÉMERGENCECatherine a accepté le poste dedramaturge que lui a offert ledirecteur artistique des produc-tions théâtrales de l’École supé-rieure de théâtre, Larry Tremblay,parce qu’elle voulait découvrir«comment la théorie pouvaitirriguer la pratique». Au sens oùon l’emploie à l’École supérieurede théâtre, et de plus en plus dansle milieu théâtral, le dramaturgen’est pas un auteur de pièces dethéâtre. «C’est un nouveau rôle,qui s’est développé en Europe etqui commence à émerger au

Québec. L’université est un beaumilieu pour découvrir en quoiconsiste cette tâche qui n’est pasencore tout à fait définie»,explique Catherine Girardin. Ledramaturge fait des recherchesafin de fournir des ressourcesvisuelles ou documentaires pourles différents aspects de la produc-tion. «Il apporte un soutien auxconcepteurs de décor ou demaquillage et accompagne lesacteurs en documentant leursrôles, par exemple en expliquantcomment était un médecin àl’époque de Gorki», poursuitCatherine. Le dramaturge doitaussi pouvoir assister le metteuren scène dans sa démarche créa-tive. «Si ce dernier désire que lapièce évolue dans une esthétiquecubiste, il faut lui fournir de ladocumentation sur ce sujet.»Catherine Girardin avoue avoirsacrifié quelques jours de congé àcet important travail. «La tâche dedramaturge dans le passé revenaitsouvent au metteur en scène. En laconfiant à quelqu’un d’autre,celui-ci peut se concentrer davan-tage sur la direction d’acteurs».

Quand on lui demande si elleaimerait exercer ce métier plustard, Catherine Girardin répondhumblement : «Oui beaucoup,mais non seulement il faut de l’ex-périence en théâtre, mais aussi desconnaissances et une grande cul-ture pour pouvoir établir des lienset pousser plus loin le travail.Peut-être dans la cinquantaine?»Gageons que la contribution de ladramaturge en herbe vaut déjà ledétour. �

Les représentations de la pièceauront lieu au Studio théâtreAlfred-Laliberté du 22 au 25 avrilà 20h et le 24 avril à 14h.Renseignements et réservations :(514) 987-3456

L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DE THÉÂTRE ADAPTE UNE PIÈCE DE GORKIÉTUDIANTE AU BACCALAURÉAT EN THÉÂTRE, CATHERINE GIRARDIN PROFITE DE LA MISE EN SCÈNE DE LA PIÈCELES ESTIVANTS POUR SE FROTTER AU MÉTIER DE DRAMATURGE.

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Stéphane Poitras et Karine Harbec en répétition. | Photo : Nathalie St-Pierre

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L’UQAM 20 AVRIL 2009 13

GALERIE DE L’UQAM Jusqu’au 25 avril, du mardi ausamedi, de 12h à 18h.Exposition : Passage à décou-vert 2009 présente les travauxde fin d’études des finissantsdu baccalauréat en arts visuelset médiatiques de l’UQAM.Pavillon Judith-Jasmin, salle J-R120.Renseignements :(514) [email protected]

ÉCOLE SUPÉRIEURE DEMODE DE MONTRÉAL 22 avril, ouvert au public à compter de 18h30.Label : la mode fait sa marquePrésentation des projets desfinissants de l’École supérieurede mode de Montréal.Société des ArtsTechnologiques (S.A.T.), 1195, boul. Saint-Laurent.Renseignements : Julien Roy(514) [email protected]

ASSOCIATION GÉNÉRALEDES ÉTUDIANTS EN URBANISME23 avril, de 13h à 19h et le 24 avril de 10h à 20hFoire du développement en urbanisme Événement organisé par les finissants du baccalauréat enurbanisme.Pavillon Sherbrooke.Renseignements :Justine Favreau-Haché[email protected]/nobel/ageur/

DÉPARTEMENT DE MUSIQUE26 avril, de 20h à 23hSpectacle : Des mots qui sonnentAvec les étudiants en chantpopulaire, sous la direction deDominique Primeau, JulieLeblanc et Marie Bélanger.L’Absynthe, 1738, rue St-Denis.

27 avril, de 21h30 à 23h30Concert : Combo latinL’Absynthe, 1738, rue Saint-Denis.

2 mai, à 19h30 et 3 mai, à 14hConcert : La danse, la musiqueet le chant, avec les danseursdes programmes danse-étudeset pré-professionnel de l’école

Ballet Divertimento.Centre Pierre-Péladeau.Renseignements :Suzanne [email protected]

CENTRE DE DESIGN Du 30 avril au 3 mai, du mercredi au dimanche, de 12h à 18h.Exposition : Finissants en design graphiquePavillon de Design, salle DE-R200.

Du 7 mai au 10 mai, du mercredi au dimanche, de 12h à 18h.Exposition : Finissants endesign de l’environnementPavillon de Design, salle DE-R200.

Du 14 mai au 17 mai, du mercredi au dimanche, de 12h à 18h.Exposition : Finissants endesign d’événementsPavillon de Design, salle DE-R200.

Renseignements :(514) [email protected]

ÉCOLE SUPÉRIEURE DE THÉÂTREDu 7 au 9 mai, à 19hMémoire-création : Entre regard et regardTravail de fin d’étude réalisé parSteve Giasson dans le cadre dela maîtrise en théâtre.Studio-Théâtre Alfred-Laliberté.

Du 7 au 9 mai, à 20h30Mémoire-création :Toujours déjà tombéTravail de fin d’étude réalisé par Ilya Krouglikov dans le cadre de la maîtrise en théâtre.Studio-d’Essai Claude-Gauvreau.

22 mai, à 10h30 et 20h et 23 mai, à 20hMémoire-création :Sur les traces de l’absenceTravail de fin d’étude réalisé par Lucie Tremblay, présentédans le cadre de la maîtrise en théâtre.Studio-Théâtre Alfred-Laliberté

Renseignements :Natacha Brouillette(514) 987-3000, poste [email protected]

Anne-Marie Brunet

L’an dernier, les participants à lapremière édition du colloqueHumaniser le commerce ont étéconviés à s’intéresser aux liensentre le commerce international etla promotion des droits des tra-vailleurs en comparant et enanalysant les accords bilatérauxincluant des clauses sur le travail.Michèle Rioux, professeure auDépartement de science politique,est pour la deuxième année l’unedes organisatrices de ce colloqueinternational. «Cette année, nousvoulons dépasser l’approchebilatérale et tenter d’élaborer unmodèle multilatéral qui ferait con-sensus, explique la professeure.Dans ce modèle idéal, nous pour-rions introduire des références autravail décent, à la responsabilitésociale des entreprises, il devrait yavoir des sanctions en cas de non-respect de ces dispositions, etc.»

UNE FORMULE RENOUVELÉELe format de l’événement est moinstraditionnel que celui de l’annéedernière. Des tables rondes vir-tuelles ont débuté une dizaine dejours avant le début de l’événementsur les thèmes suivants : une clausesociale à l'OMC est-elle sou-haitable?; comment réconcilier lamondialisation des échanges et ledéveloppement social?; peut-onassurer la cohérence des politiqueséconomiques et sociales au niveauinternational?

«Nous allons pouvoir brasser desidées avant et lors de la premièrejournée du colloque. Pendant lesateliers, nous essayerons de voir cequi ressort de ces tables rondes»,explique Michèle Rioux.

Le colloque, qui aura lieu les 27 et 28 avril prochains à l’HôtelInterContinental de Montréal, s’inscrit dans le cadre du projetGouvernance globale du travail,l’une des activités du Centre d’études sur l’intégration et lamondialisation (CEIM) et del’Institut d’études internationales

de Montréal (IEIM). Il porte sur lestrois sujets suivants : vers un mo-dèle multilatéral «praticable»;vers une application «crédible»des accords; vers une plus grandecohérence politique.

«Étant donné que nous parlonsde multilatéralisme lors de ce col-loque, il nous apparaissait impor-tant d’inviter quelqu’un de l’Orga-nisation mondiale du commerce(OMC). Nous avons obtenu d’avoirparmi nous, grâce à la vidéo-con-férence, Gabrielle Marceau, l’unedes principales conseillères dudirecteur général de l’OMC, PascalLamy», souligne Michèle Rioux.Susan Aaronson, de l’UniversitéGeorge Washington, Juan CarlosBossio, ancien fonctionnaire àl'Organisation internationale du travail (OIT), Afef Benessaieh, de l’Université York, AdelleBlackett, de l’Université McGill, etChristian Deblock, de l’UQAM, par-ticiperont également à l’événement.

«Nous voulons rendre le col-loque Humaniser le commerce per-manent, et espérons qu’il y aura deséditions 3, 4, 5», de conclure la professeure de science politique. �

Renseignements :Lyne Tessier(514) [email protected] [email protected]

COLLOQUE HUMANISERLE COMMERCE, PRISE 2

PRODUCTIONS ÉTUDIANTES À L’AFFICHE

Michèle Rioux, professeure auDépartement de science politique.

Photo: Nathalie St-Pierre

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22 AVRILCHAIRE DE GESTION DE PROJET Conférence BMO-Innovation : «La capacité partenariale commepilier à la réussite d’un PPP : résultats d’une étude pancana-dienne», de 17h à 20h.Conférencière : Lise Préfontaine,chercheure à la Chaire de gestion de projet et directrice du programme de doctorat enadministration des quatre universités de Montréal.Salle Dutilly Lepage d’Hydro-Québec, 855, Sainte-Catherine Est.Renseignements : Brian Hobbs(514) 987-3000, poste [email protected]/

23 AVRILCHAIRE DE GESTION DE PROJETConférence BMO-Innovation :

«Ce que la recherche nousapprend au sujet des bureaux deprojet», de 17h à 20h.Conférenciers : Monique Aubry et Brian Hobbs, respectivementchercheuse et titulaire de la Chaire de gestion de projet.Salle Dutilly Lepage d’Hydro-Québec, 855, Sainte-Catherine Est.Renseignements :Brian Hobbs(514) 987-3000, poste [email protected]

BUREAU DES DIPLÔMÉSGala Reconnaissance UQAM2009, de 17h30 à 21h30.Hôtel Fairmont Reine Élizabeth,900, boul. René-LévesquesOuest.Renseignements :France Yelle(514) 987-3000, poste [email protected]

CIRST (CENTRE INTERUNI-VERSITAIRE DE RECHERCHESUR LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE)Journée «Canguilhem, l’épistémologie et la sociologie :autour des travaux d’YvesSchwartz», à 9h30.Conférenciers : Yves Schwartz,Université de Provence; XavierRoth, UQAM; Mathieu Marion

UQAM, etc.Département de philosophie,Université de Montréal, 2910, boul. Édouard-Montpetit, 4e étage, salle 422Renseignements :engsoury Chanthavimone(514) [email protected]

27 AVRILFACULTÉ DES SCIENCES HUMAINES Cercle d’animation psychanaly-tique (CAP) : «L’enfant sacrifié(e),mythe et fantasme inconscient.Les enseignements de la littérature», de 19h à 21h.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-2901.Conférencière : Sophie Lapointe,doctorante en psychologie.Renseignements :Louise [email protected]

29 AVRILTÉLUQSoirées Les GrandsCommunicateurs : «30 ans de communications politiques :regard sur un univers bouleversé», de 19h à 20h30.Conférencière : Line-Sylvie Perron,conseillère principale au cabinetde relations publiques National.100, Sherbrooke Ouest, salleAmphithéâtre SU-1550 (1er étage).Renseignements : Denis Gilbert1 800 463-4728, poste [email protected]/siteweb/actualites/pilot/pages/2009_04_03.html

CHAIRE UNESCO D’ÉTUDE DES FONDEMENTSPHILOSOPHIQUES DE LA JUSTICE ET DE LA SOCIÉTÉDÉMOCRATIQUEColloque : «Philosophie cartésienne et matérialisme»,jusqu’au 2 mai, de 9h à 18h.Pavillon Thérèse-Casgrain, salle W-5215.Renseignements : Josiane Ayoub(514) 987-3000, poste [email protected]/colloque2009/

30 AVRILSERVICES À LA VIE ÉTUDIANTE (SVE)Gala Reconnaissance del’implication étudiante, de 17h à 22h.Sur invitation.Centre sportif, 1212, rue Sanguinet(Métro Berri-UQAM).Renseignements :Yannick Richer(514) 987-3000, poste [email protected]

CHAIRE DE RESPONSABILITÉSOCIALE ET DEDÉVELOPPEMENT DURABLETable ronde : «Coopération internationale et développementdurable : le rôle des entreprises etONG canadiennes dans les paysdu Sud», de 17h à 20h30.Modératrice : Monique Aubry,UQAM; conférenciers : Paul Cliche, Développement etPaix; Frédéric Faustin, DESSAUINC. Études environnementales etappui institutionnel; Jean-MarcFontan, UQAM; Claude Perras, Rio Tinto Alcan, etc.Chaufferie du Coeur des sciences(CO-R700).Renseignements :Amélie Beaupré-Moreau(450) [email protected]

NT2, LABORATOIRE DERECHERCHES SUR LES ŒUVRESHYPERMÉDIATIQUES DE L’UQAMColloque international : «Histoires et Archives, arts etlittératures hypermédiatiques»,

jusqu’au 3 mai, de 9h30 à 18h.Cœur des sciences, Agora Hydro-Québec .Renseignements :Gabriel Gaudette(514) [email protected]://colloque2009.nt2.uqam.ca/

CHAIRE DE RECHERCHE DUCANADA SUR LA QUESTIONTERRITORIALE AUTOCHTONEColloque : «Les Autochtones etl’histoire», jusqu’au 1er mai, de 9h30 à 16h15.Pavillon Hubert-Aquin, salle DS-1950.Renseignements :Maxime Gohier ou Brian Gettler(514) 987-3000, poste [email protected]/pages/activites/colloques.asp

14 20 AVRIL 2009 L’UQAM

SUR LE CAMPUS

FORMULAIRE WEBwww.evenements.uqam.ca

10 jours avant la parution du journal.

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L’UQAM 20 AVRIL 2009 15

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Pierre Lacerte

Si elle avait eu le profil d’uneIsabelle Adjani, Claire Heggenavoue d’emblée qu’elle n’auraitjamais pu percer dans son métier.«Dans ma jeunesse, raconte la co-directrice artistique du Théâtredu Mouvement, en région pari-sienne, j’aurais aimé être balle-rine, mais je n’avais vraiment pasla morphologie pour ça.»

Élevée en Afrique du Nord parun père prothésiste dentaire pas-sionné de photo et une mère pro-fesseure d’éducation physique,Claire a opté pour l’éducationphysique. «Ma mère adorait lesarts, mais à son époque, il étaitimpensable pour une femme demonter sur scène. Elle a projetésur moi son rêve», dit aujourd’huila femme de 62 ans, sacréeChevalière des Arts et des Lettres,un hommage du gouvernementfrançais pour sa contribution aurayonnement des arts dans lemonde.

Au début des années 1970,Claire Heggen suit l’enseignementdes plus grands maîtres du mou-vement, dont Étienne Decroux,qui a aussi formé les Jean-LouisBarrault et Marcel Marceau dontMichael Jackson popularisera la«marche contre le vent» avec sonMoonwalk des années 1980. À

partir de 1975, tout en se pro-duisant sur scène, Claire consacreà son tour une partie de son tempsà enseigner son art. «Bon an malan, je donne plus de 550 heures destage au Théâtre du Mouvementque j’ai fondé avec Yves Marc.»

L’ÂME SOUS TOUTES SES FORMESSes stages portent sur la notion de

théâtralité du mouvement et surles thématiques de recherche et decréation de la compagnie : anima-lité, musicalité du mouvement,masques corporels, relation corpset objet, la marche humaine, écri-ture et composition. L’artisteenseigne aussi bien à l’Institut duThéâtre de Barcelone, qu’à la

RESAD de Madrid, à l’Akademiefor Figurteater Frederikstaad en Norvège, à l’InternationalWorkshop Festival de Londres, auTheater Institut d’Amsterdam auxPays-Bas et à La Mamma, à New York.

À l’UQAM, elle vient de trans-mettre à une quinzaine d’étu-diants qui ont suivi son atelier cequ’elle appelle une «grammaire»

de la relation du corps à l’objet.Puisqu’elle a beaucoup développél’approche de la manipulation demarionnettes sans fils, ClaireHeggen leur a montré commentamener le regard des spectateurstantôt sur la marionnette, tantôtsur leur propre corps. «Sur lascène, je les amène à utiliser leurcorps en place et lieu du castelet[l’équipement qui sert à cacher lemarionnettiste] qui n’existe pasdans nos œuvres.»

FAUT-IL CROIRE LESMIMES SUR PAROLE?Aujourd’hui, en France, ClaireHeggen estime que le travail demime fait peur. Pour plusieurs, legenre apparait obsolète. Les yeuxtristounets au milieu de sa petitebouille de clown attachante, lapantomime déplore que le gou-vernement français ait décidé dese porter à la défense de la languefrançaise au détriment de sa pratique artistique. «Puisque laFrance est moins encline à sou-tenir notre art à l’étranger, noussommes contraints de nous con-centrer davantage sur l’Europe.»

Pourtant, Claire Heggen sou-tient que le genre n’est pas restéfigé sur l’éternelle image du mimeMarceau. «Il y a toutes sortes demimes. Nous avons développéune touche très moderne, très contemporaine, très physique.Nous jonglons avec une trèsgrande théâtralité du mouvement,les matériaux et le carnava-lesque.» Chose certaine, celle quia eu sa révélation de la scène àhuit ans demeure une farouchemilitante de son travail.

Alors que sa sœur orthophonisterééduque par la parole, Claire, elle,procède par le silence. Ses instru-ments de rééducation ont pournoms Les Mutants, Tant que la têteest sur le cou, Instablasix, Bugs,Mutatis Mutandis, Si la Jocondeavait des jambes, Le chant perdudes petits riens et Faut-il croire lesmimes sur parole? Voilà autant de baumes cicatrisants qu’elleapplique généreusement sur lesmaux de nos sociétés troublées etcriantes d’injustices. �

LES GESTES POUR LE DIREAVEC, DANS SON BALUCHON, 30 SPECTACLES JOUÉS DES MILLIERS DE FOIS DANSPLUS DE 50 PAYS, LE MIME CLAIRE HEGGEN DONNE UN STAGE QUI LAISSE SANS VOIXLES ÉTUDIANTS EN THÉÂTRE DE MARIONNETTES CONTEMPORAIN.

«IL Y A TOUTES SORTES DE MIMES. NOUS AVONS

DÉVELOPPÉ UNE TOUCHE TRÈS MODERNE, TRÈS

CONTEMPORAINE, TRÈS PHYSIQUE. NOUS JONGLONS

AVEC UNE TRÈS GRANDE THÉÂTRALITÉ DU MOUVE-

MENT, LES MATÉRIAUX ET LE CARNAVALESQUE.»

Claire Heggen. |Photo : Denis Bernier

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16 20 AVRIL 2009 L’UQAM

Pierre-Etienne Caza

Chaque année, les finissants dubaccalauréat en géologie peuventchoisir d’effectuer un voyage d’é-tude à l’étranger afin d’observer desformations rocheuses qui sortent de«l’ordinaire québécois». Par lepassé, ils se sont rendus auMexique, en Argentine, au Chili etau Maroc, entre autres. Cette année,une douzaine d’entre eux ont mani-festé le désir de visiter le plateau duColorado, célèbre pour le GrandCanyon, afin d’observer diversesformations géologiques, mais aussid’en prélever des échantillons et deles analyser.

Accompagnés du professeur

Martin Roy, du Département dessciences de la Terre et de l’atmo-sphère, le groupe d’étudiants aatterri à Las Vegas le 28 févrierdernier, avant de se rendre en Utahpour le début de leur séjour d’étude– le plateau du Colorado, qui fait340 000 km2, couvre la majeurepartie de l’Utah, de l’Arizona, duColorado et du Nouveau-Mexique.

Les étudiants de l’UQAM ontd’abord rendu visite aux pro-fesseurs de l’Université SouthernUtah, à Cedar City, qui les ontaccompagnés pour visiter les parcsnationaux des alentours – qui nemanquent pas. Au cours de leurséjour, le groupe a visité plus d’unedemi-douzaine de parcs (parmi

lesquels Zion National Park, BryceCanyon National Park, DixieNational Forest, Sunset Crater,Meteo Crater et Arches NationalPark), incluant bien entendu unedescente dans les entrailles duGrand Canyon.

Le trajet emprunté par les étu-diants a été déterminé en fonctiondes projets d’étude de chacun. «Ils’agit d’une région fascinantegéologiquement parlant», affirmeNadège Baptiste, qui a étudié la for-mation des arches en Utah. «Celles-ci résultent de l’érosion différen-tielle dans une formation sédimen-taire constituée de plusieurs cou-ches», explique-t-elle.

Guillaume Courtois, inscrit à la

propédeutique pour la maîtrise ensciences de la Terre, a pu visiterdeux mines d’uranium en Utah.«Mon projet portait sur la descrip-tion des grès uranifères du plateaudu Colorado, explique-t-il. C’est lapremière fois que je descendaisdans une mine et ce fut trèsinstructif.»

«Ce type de voyage est très for-mateur pour les étudiants, soulignele professeur Martin Roy. La géolo-gie est une science de terrain, toutn’est pas noir ou blanc comme dansles livres. Un séjour comme celui-cileur permet d’explorer les zonesgrises propres à l’observation.»

Les étudiants auront aussi eul’occasion de se frotter à l’aspectlogistique d’un tel voyage, puisquece sont eux qui ont non seulementchoisi le lieu, mais qui ont organiséle séjour de A à Z. Une présentationde leurs activités de synthèserespectives aura lieu au cours desprochains mois, en plus d’uneexposition de leurs photos. �

DOUZE FINISSANTS EN GÉOLOGIE ONT SÉJOURNÉ EN UTAH ET EN ARIZONA, PARCOURANT QUELQUE 2 500 KILOMÈTRES EN 12 JOURS AFIN D’OBTENIR UNE VUED’ENSEMBLE DE LA STRATIGRAPHIE DU PLATEAU DU COLORADO.

COMMENTEZ CET ARTICLEuqam.ca/entrevues

INCURSION GÉOLOGIQUE DANS LE SUD-OUEST AMÉRICAIN

En haut à gauche, une arche naturelle du Arches National Park, en Utah. En bas à gauche, des ruines précolombiennes sur le site Wupatki National Monument, enArizona. À droite, des «cheminées de fées», dans le Bryce Canyon National Park, en Utah. | Photos: Guillaume Courtois et Guillaume Macquet.