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ANNÉE SCOLAIRE 2015 – 2016 RAPPORTS DE JURY ÉPREUVES ORALES DU CONCOURS ESM ÉPREUVES ÉCRITES LYCÉE MILITAIRE D'AUTUN

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ANNÉE SCOLAIRE 2015 – 2016

RAPPORTS DE JURY

ÉPREUVES ORALES DUCONCOURS ESM 

ÉPREUVES ÉCRITES

LYCÉE MILITAIRE D'AUTUN

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ANALYSE ÉCONOMIQUE ET HISTORIQUE DES SOCIETES CONTEMPORAINES (épreuve n° 270)

ANNÉE 2013

Épreuve conçue par ESCP Europe

Voie économique et commerciale Option économique

Sujet : Le taux de change est-il encore aujourd’hui un bon facteur de compétitivité ?

Quelques éléments de réponse

Le 27 septembre 2010, Guido Mantega, ministre brésilien des Finances, emploie l’expression

de « guerre des changes » pour dénoncer la course à la sous-évaluation que se livrent

plusieurs pays et zones. Les tentatives de sous-évaluation (et d’accusations de sous-

évaluation) pour gagner en compétitivité prix sont en effet nombreuses ; sont concernés divers

pays tels que les Etats-Unis, le Japon ou encore la Chine. Dans ce contexte, l’euro se

maintient à un niveau élevé ce qui semble satisfaire l’Allemagne.

La sous-évaluation du taux de change est un facteur de la compétitivité prix, ce qui explique

les dévaluations compétitives qui peuvent être à l’origine d’une « guerre des monnaies ».

Un taux de change surévalué nuit directement à la compétitivité prix en renchérissant les

exportations et en diminuant le prix des importations. Symétriquement, une dépréciation (ou

une dévaluation en parités fixes) augmente le prix des importations, mais favorise la

compétitivité prix en diminuant le prix des exportations et devrait améliorer le solde du

compte des biens et services en provoquant un déplacement de la demande étrangère et

nationale vers les biens nationaux.

Quand elle se produit, cette amélioration n'est pas immédiate, elle peut suivre la forme d'une

courbe en J car la dépréciation provoque deux effets : un effet prix défavorable qui joue très

rapidement et un effet volume, normalement favorable, qui n’agit que dans un second temps.

Mais le taux de change est loin de déterminer totalement la compétitivité et une sous-

évaluation peut être risquée.

Effectivement, le taux de change est loin d’être le seul déterminant de la compétitivité prix

(les coûts, le différentiel d’inflation ou le comportement de marge des entreprises sont des

déterminants importants) et il faut aussi tenir compte de la compétitivité hors-prix.

La dépréciation (ou la dévaluation) ne provoque pas systématiquement une amélioration du

solde du compte des transactions. Elle peut n'avoir que peu d'impact sur la compétitivité et les

soldes extérieurs lorsque les importations sont peu élastiques aux prix ; ainsi, avec la

décomposition internationale des processus de production, la manipulation du taux de change

perd de son efficacité.

Par ailleurs, l’amélioration de la situation économique d’un pays dépend particulièrement de

la manière dont ses partenaires vont réagir. Par exemple dans un contexte de croissance, la

sous-évaluation de la monnaie d’un pays en difficulté peut ne pas être jugée négativement,

mais il n’en va pas de même en cas de crise mondiale où chaque pays cherche à améliorer sa

situation dans un contexte non coopératif

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L’efficacité de la sous-évaluation du taux de change dépend aussi du système productif d’un

pays. L’Allemagne qui dispose d’une spécialisation orientée vers le haut de gamme

s’accommode bien mieux d’une surévaluation du taux de change que des pays du Sud de

l’Europe spécialisés dans le moyen ou bas de gamme. Le niveau de contrainte extérieure joue

un rôle important.

La dépréciation peut enclencher un cercle vicieux : en suscitant de l’inflation importée et une

défiance vis-à-vis de la monnaie, elle peut entraîner une fuite des capitaux qui peut conduire

naturellement à une nouvelle dépréciation.

Pour ces raisons et parce que l’enclenchement d’une guerre des monnaies est toujours risqué,

la coopération monétaire internationale est préférable à la manipulation des taux de change.

Principales attentes

On attendait des candidats qu’ils mobilisent des analyses théoriques (parité de pouvoir

d’achat, courbe en J ou théorème des élasticités critiques par exemple), des références

historiques (dévaluations compétitives des années 1930 ou dévaluation du dollar de 1971 par

exemple), des faits et débats actuels (questions du taux de change des monnaies asiatiques, du

dollar, de l’euro…). Les termes devaient être définis précisément et les mécanismes

explicités. Certains candidats ont confondu dévaluation (en changes fixes) et dépréciation (en

changes flottants) ; d’autres se sont éloignés du sujet en consacrant des développements trop

importants aux différents systèmes de change ou en présentant trop longuement l’histoire du

système monétaire international.

Au total et comme les années précédentes, les bonnes copies sont celles qui ont rempli les

exigences de l’épreuve : devoir construit autour d’une problématique d’étude ; réponse

précise au sujet ; capacité à se prononcer en fonction des éléments mobilisés dans

l’argumentaire ; points d’appui factuels et théoriques permettant d’étayer les assertions ;

maîtrise des mécanises ; emploi d’un vocabulaire rigoureux. Ces différents critères expliquent

la répartition finale des notes.

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ANALYSE ECONOMIQUE ET HISTORIQUE DES SOCIETES CONTEMPORAINES Option Economique Stéphane BECUWE

NBRE CANDIDATS MOYENNES ECART-TYPE

RESULTATS GLOBAUX 1531 9,88 3,48

VOIES PREPARATOIRES Economique 1531 9,88 3,48

Sujet : La France face aux mondialisations Le sujet proposé cette année, largement en phase avec la crise actuelle, avait un fort ancrage historique. Toutefois, les candidats devaient prendre en compte une dimension analytique non négligeable pour le traiter convenablement. Pour ce qui concerne l’aspect historique du sujet, il était important de faire référence aux deux phases d’ouverture que les pays ont connues : la première phase de mondialisation correspond à la période 1840-1913, avec notamment les traités bilatéraux de libre-échange entre pays européens, et la seconde débute à la fin de la seconde guerre mondiale avec la signature des accords multilatéraux du GATT. Il était tout aussi important de définir précisément le ou les champs couverts par le terme même de mondialisation (commerce international, mobilité des capitaux (y compris les flux d’investissements directs), mouvements migratoires, convergence de développement et de revenu des pays). Dans beaucoup de copies, les mondialisations ont été associées à ces différents champs sans prise en compte de la dimension historique de la mondialisation ce qui était évidemment une erreur dans le traitement du sujet proposé. Les candidats ont souvent éprouvé des difficultés avec le pluriel appliqué au concept de « mondialisation » et la dimension historique du sujet a trop souvent été laissée de côté. D’autres candidats listent des mondialisations disparates « sociale », « politique », « monétaire » au-delà des mondialisations attendues (commerciale, productive, financière, voire culturelle). La seconde mondialisation débute, selon les candidats, à partir de 1945, dans les années 1960, dans la décennie 1970 ou dans les années 1980. Trop de copies abordent la mondialisation en général sans prendre en compte précisément le cas de la France. Le sujet imposait de considérer la France dans la première mondialisation aussi bien qu’aujourd’hui. A cet égard, les points communs sont nombreux. On peut en effet parler hier comme aujourd’hui d’un « déclin relatif » de la France. 2ème puissance mondiale en 1850, la France n’a pas cessé de décliner après la libéralisation des échanges intervenue en 1860. La France au milieu du 19e siècle était un pays ricardien qui exportait beaucoup de peu de produits, notamment le textile. La France fut ensuite concurrencée par les pays émergents de l’époque, vers lesquels contrairement à l’Allemagne, comme aujourd’hui, elle n’exporte pas. La France se replie donc sur les marchés de proximité qui sont loin d’être les plus dynamiques en termes de croissance. Les similitudes étaient nombreuses et pouvaient permettre de construire le devoir à partir d’un plan qui ne soit pas uniquement chronologique.

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Du point de vue de l’analyse économique, la globalisation a fait l’objet d’un grand nombre de contributions. Les candidats ne pouvaient évidemment pas toutes les citer. Néanmoins, on aurait apprécié que les notions de base soient mieux maitrisées. Il est dommageable qu’une distinction nette et précise ne soit pas systématiquement opérée entre avantage absolu et avantage comparatif. De même, s’agissant des déterminants des avantages comparatifs, les écarts de technologies entre pays (Ricardo) et les différences de dotations factorielles (Heckscher et Ohlin) n’ont été que trop rarement mentionnés dans les copies. A l’inverse, les effets de l’ouverture aux échanges sur la convergence des rémunérations factorielles entre pays avec pour conséquence une baisse des salaires ou du chômage pour les travailleurs les moins qualifiés dans les pays industrialisés a été un élément mis en avant comme une limite de la mondialisation. Sur le rôle des firmes multinationales (FMN) comme élément amplificateur de la mondialisation, beaucoup de candidats ont développé un argumentaire assez pertinent. La seule limite est que peu d’entre eux ont mis l’accent sur la reconfiguration actuelle de l’organisation productive des FMN qui en délocalisant ou en faisant sous-traiter une partie de leur processus de production dans les pays émergents contribuent fortement à la croissance du commerce de biens intermédiaires. Beaucoup de candidats ont assez largement développé la globalisation financière en insistant davantage sur celle qui s’est opérée depuis les années 1970. C’est un peu dommage, si l’on considère que l’intensité des mouvements de capitaux a été plus importante durant la première mondialisation (Baldwin et Martin, 1999). De même, les phénomènes migratoires n’ont été que peu abordés. Beaucoup de plans en trois parties. Les meilleures copies réservent la troisième à la présentation du rôle que joue l’Etat français dans les mondialisations ou du choix de l’Europe pour pallier les inconvénients de la dernière mondialisation. Sur la forme, l’orthographe continue de se dégrader. Beaucoup de noms propres sont écrits de manière approximative. Les candidats doivent dégager un temps de relecture. Outre la correction de l’orthographe, ce temps permettrait de revenir sur des erreurs comme « un accord de libre-échange avec l’Angleterre en 1962 », « les tarifs Méline de 1992»… Il convient de rappeler que la conclusion doit répondre à la problématique et non recopier le plan annoncé dans l’introduction, qu’une bonne conclusion doit ouvrir le devoir et pas se réduire à une seule phrase, que les références sont les bienvenues à condition d’être actualisées.

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ANALYSE ECONOMIQUE ET HISTORIQUE (épreuve n° 269)

ANNEE 2014

Epreuve conçue par ESSEC

Voie économique et commerciale, option E

NBRE

CANDIDATS MOYENNE ECART-TYPE

RESULTATS GLOBAUX 1729 10,15 3,33

Sujet : Le protectionnisme a-t-il de l’avenir dans une économie de plus en plus

internationalisée ?

Le sujet proposé cette année avait un ancrage fort dans l’actualité, les pays en situation de crise

économique marquée peuvent être fortement tentés de se protéger de l’extérieur en vertu d’une

concurrence internationale devenue décidément très déloyale ou d’un patriotisme économique à

promouvoir dans les meilleurs délais.

Les questions qui permettaient d’orienter la réflexion et de développer une problématique étaient

nombreuses : Pourquoi, dans un contexte de crise économique actuelle, certains pays présentant

un fort déficit de leur balance commerciale peuvent-ils être tentés de prendre des mesures

protectionnistes ? Ces mesures correspondent-elles à un protectionnisme classique (droits de

douane, quotas) ou à des formes plus insidieuses (subventions, normes environnementales, sous-

appréciation monétaire,…) ? Inversement quels types de pays s’opposent fortement à un retour

du protectionnisme ? Y-a-t-il des gagnants et des perdants de l’échange international ? Dans

quelles mesures les engagements pris au sein de l’OMC limitent-t-ils le risque d’un retour à long

terme du protectionnisme ?

Avec le terme « avenir », il s’agissait aussi pour les candidats de fournir une analyse prospective

en s’appuyant sur les expériences du passé, notamment la 1ère

phase de libéralisation des

échanges, initiée par l’Angleterre au milieu du XIXème siècle et qui s’acheva au début de la

première guerre mondiale. Il était donc envisageable de construire le devoir en se fondant sur la

notion de temps : 1. A court terme, dans un contexte de crise, nous montrerons que la tentation

protectionniste peut avoir de l’avenir. 2. Néanmoins, à plus long terme, elle a peu de chance de

se généraliser et de s’imposer.

Pour ce qui concerne l’aspect historique du sujet, il était important de faire référence aux deux

phases d’ouverture connues par les pays depuis le 19e siècle : la première phase de

mondialisation correspondant à la période 1840-1914, avec notamment les traités bilatéraux de

libre-échange entre pays européens, et la seconde débutant à la fin de la seconde guerre mondiale

avec la signature des accords multilatéraux du GATT. Il était opportun de montrer les similitudes

et les différences des deux périodes pour mettre en avant lequel des deux processus de

libéralisation avait été le plus efficace. Dans plusieurs copies, il a été dit, avec raison, que malgré

la gravité de la crise actuelle et même si les tentations de retour au protectionnisme sont fortes, il

n’y a pas eu de mouvements sensibles de fermeture des frontières des Etats, contrairement à ce

qui s’est passé durant la crise de 29.

Il était tout aussi important de définir précisément le terme de protectionnisme et le champ

couvert par l’internationalisation. Sur le premier point, on pouvait avoir une vision stricte du

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terme en considérant que le protectionnisme limite la concurrence étrangère sur le marché

domestique via des instruments comme les droits de douane, les mesures de contingentement et

éventuellement les normes techniques appartenant à la zone grise de la protection. On pouvait

également avoir une vision plus large de la protection en considérant toutes les mesures qui

permettent de porter la concurrence sur les marchés extérieurs (subvention à l’exportation, à la

production, définition de normes internationales etc.). Le champ couvert par

l’internationalisation portait sur les échanges de biens et de services et sur les investissements

directs des firmes multinationales. La dimension purement financière sortait du champ couvert

par la question posée.

Le sujet permettait de mobiliser une littérature assez large et mettre en tension des arguments

souvent opposés entre les tenants du libre-échange et ceux en faveur d’une protection au moins

transitoire. Sur le plan théorique, il est regrettable qu’une distinction nette et précise ne soit pas

systématiquement opérée entre avantage absolu et avantage comparatif. De même, sur les

déterminants des avantages comparatifs, les écarts de technologies entre pays (Ricardo) et les

différences de dotations factorielles (Heckscher et Ohlin), n’ont été que trop rarement

mentionnés dans les copies. A l’inverse, les effets de l’ouverture aux échanges sur la

convergence des rémunérations factorielles entre pays avec pour conséquence une baisse des

salaires ou du chômage pour les travailleurs les moins qualifiés dans les pays industrialisés a été

un élément souvent mis en avant comme une limite du libre-échange.

Les arguments en faveur d’une protection transitoire pour favoriser le développement des

industries naissantes dans les pays émergents (F. List) ou les industries matures en voie de

restructuration face aux pressions de la concurrence internationale (N. Kaldor) ont été assez

systématiquement et correctement mentionnés. On a pu même trouver dans certaines copies des

exemples d’application (développement en vol d’oies sauvages au Japon). La politique

commerciale stratégique visant à promouvoir/subventionner le championnat national pour qu’il

bénéficie d’un avantage de « first mover » sur un (nouveau) marché (Brander & Spencer,

Krugman) n’a pas toujours été clairement explicitée dans les copies. Les candidats ont eu trop

souvent le sentiment qu’une vague référence au duopole Airbus-Boeing suffisait. Manifestement,

la théorie des jeux et ses applications au commerce international n’est pas un domaine très bien

maitrisé par les candidats.

La question de la répartition des gains à l’échange et l’existence de gagnants et/ou de perdants a

été très peu souvent appréhendée. La théorie du commerce international enseigne pourtant qu’il

peut exister un conflit de répartition qui fait que les gains à l’échange ne profitent pas à tous dans

un même pays. Des inégalités se forment et des catégories sociales enregistrent des pertes qu’il

est difficile de compenser. Par ailleurs, des conflits peuvent aussi se produire entre nations

(nouveau mercantilisme). Si un progrès technique différencié met en cause l’avantage comparatif

précédemment détenu par l’un des partenaires, ce que gagne l’un, l’autre le perd, alors même que

le revenu mondial augmente. De même, très peu de copies ont mentionné les travaux de

Grossman & Helpman (1991) sur la croissance endogène/dynamique des avantages comparatifs

en économie ouverte et sur une nouvelle vision des gains à l’échange. Ces gains ne sont plus

systématiques pour le(s) pays innovateur(s) notamment lorsque les spillovers internationaux

permis par les échanges remettent en cause les rendements privés des firmes innovatrices. Même

si on peut comprendre l’absence de telles références, il reste que le sujet, tel qu’énoncé,

nécessitait tout de même de formuler une analyse en dynamique.

Aucune copie n’a mobilisé avec profit les arguments de la NEG (Nouvelle Economie

Géographique) mettant en avant les forces d’agglomération et le rôle joué par les coûts liés au

commerce. A l’inverse, les références mobilisées en matière d’économie du développement sont

souvent datées. Il est surprenant de noter que certains développements se terminent par la

mention de l’échange inégal d’A. Emmanuel (1969) ou par la détérioration des termes de

l’échange chez Prebisch-Singer (1950) (les deux auteurs étant d’ailleurs souvent confondus).

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Le rôle au demeurant ambigu du régionalisme dans la phase actuelle de libéralisation des

échanges a fait l’objet d’analyses assez fouillées ce qui a constitué un élément très positif et très

présent dans la plupart des copies.

Sur le fond, les meilleurs devoirs ont mobilisé des références faisant partie des nouvelles théories

du commerce international, la théorie des jeux, l’équilibre de Nash ou Pareto,… On peut

cependant déplorer l’absence fréquente de contenu historique (avec par exemple la mention des

travaux de P. Bairoch) lorsque l’analyse économique est brillante et de contenu analytique

lorsque les connaissances factuelles sont étoffées.

Sur la forme, l’orthographe continue de se détériorer et l’expression manque souvent de richesse

et de variété : les candidats ont tendance à abuser de l’utilisation des verbes « permettre » et

« sembler ». Il n’est pas acquis pour tous qu’une dissertation se rédige dans la mesure du

possible au présent de l’indicatif, ni au passé, ni au futur, ni au conditionnel. Les dérives

concernent aussi l’introduction, le plus souvent trop longue et la conclusion, fréquemment trop

courte, bâclée, sans ouverture du devoir. Trop de devoirs, parfois de bon niveau, ne sont pas

construits en paragraphes.

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CONCOURS APRÈS CLASSES PRÉPARATOIRES

Sujets de l'épreuve orale

d'Analyse Économique et Historique

des Sociétés Contemporaines

d’ESCP Europe

2013

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SUJET 1 Un pays émergent est-il un pays en développement ?

SUJET 2

« Si tout le monde est moyen, personne ne l’est ». Analysez cette phrase d’Henri Mendras (1994) SUJET 3

Les politiques budgétaires en Europe : Quel degré de coopération ?

SUJET 4

Qu’est-ce qu’une devise sous-évaluée ? SUJET 5

La compétitivité est-elle source de croissance ? SUJET 6

Le principe de l’accélérateur permet- il d’expliquer les fluctuations de l’investissements ? SUJET 7

L’Etat a-t-il encore les moyens en France aujourd’hui de sa politique sociale ? SUJET 8

Faut-il réguler la finance ? SUJET 9

Les théories économiques depuis la 2ème Guerre Mondiale permettent-elles d’expliquer les crises ? SUJET 10

Faut-il appliquer les politiques d’austérité en période de ralentissement ?

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SUJET 11 La division du travail profite-t-elle aux salariés ?

SUJET 12

Peut-on parler du capitalisme au singulier ? SUJET 13

Les P.E.D. convergent-ils entre eux ? SUJET 14

Stratégies familiales et mobilité sociale SUJET 15

Existe-t-il un bon modèle de politique industrielle ? SUJET 16

L’Euro est-il trop fort ? SUJET 17

A quelles conditions une Europe industrielle peut-elle être compétitive ? SUJET 18

Qu’est-ce que classer d’un point de vue sociologique ? SUJET 19

L’Etat-Providence corrige-t-il les inégalités ? SUJET 20

Volume de l’emploi et croissance économique.

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SUJET 21 Pourquoi crée-t-on de la monnaie ?

SUJET 22

La France a-t-elle bénéficié de la globalisation financière ? SUJET 23

L’accumulation des connaissances est-elle le principal facteur de croissance ? SUJET 24

Matières premières et croissance au XIXème siècle. SUJET 25

Les rendements décroissants dans la pensée économique du XIXème siècle. SUJET 26

La valeur-travail chez les Classiques. SUJET 27

Une économie planifiée peut-elle éviter les crises ? SUJET 28

« Pays émergent » : une notion pertinente ? SUJET 29

Pays émergents et commerce mondial. SUJET 30

Les femmes dans la société française depuis 1945.

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SUJET 31 Quelle analyse ferait Keynes de la crise actuelle ?

SUJET 32

Qu’est-ce qu’un taux de change ? SUJET 33

Les riches d’aujourd’hui sont-ils les riches d’hier ? SUJET 34

« Trop d’impôt tue l’impôt » : est-ce encore valable aujourd’hui ? SUJET 35

Oligopoles et comportements en concurrence. SUJET 36

Avantages et limites du recours au financement intermédié. SUJET 37

Quelle place pour des autorités de régulation dans une économie de marché ? SUJET 38

Qu’est-ce qu’une politique d’austérité budgétaire ? SUJET 39

Le salariat au XXème siècle SUJET 40

Les économistes classiques face à la pauvreté au XIXème siècle.

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SUJET 41 Les enjeux de la mesure du chômage

SUJET 42

Répartition des revenus et croissance économique. SUJET 43

Pour le développement économique y a-t-il des institutions meilleures que d’autres ? SUJET 44

Vit-on mieux que ses parents ? SUJET 45

Peut-on expliquer la crise actuelle par les théories des cycles ? SUJET 46

Peut-on prévoir les crises ? SUJET 47

Vers le retour du dollar fort ? SUJET 48

L’impact de la crise sur le commerce international dans les années 30 et de nos jours. SUJET 49

Syndicalisme et marché du travail. SUJET 50

L’arbitrage travail-loisir dans la théorie économique.

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SUJET 51 La consommation est-elle un fait social ?

SUJET 52

Biens collectifs : quelle place pour l’Etat et les marchés ? SUJET 53

Avantages et inconvénients d’une taxe sur les transactions financières. SUJET 54

Harrod-Domar versus Solow : les conditions d’une croissance équilibrée ? SUJET 55

L’innovation : seule variable explicative de la croissance au XIXème ? SUJET 56

Quelles relations peut-on établir entre fécondité et croissance économique ? SUJET 57

L’échange international peut-il toujours être considéré comme un facteur de rattrapage ? SUJET 58

L’évolution des rôles masculins et féminins au sein de la famille SUJET 59

Les consommateurs bénéficient-ils de la concurrence ? SUJET 60

En quoi une dépression économique est-elle un phénomène qui s’auto-entretient ?

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SUJET 61 Quelle place pour les stratégies individuelles dans les analyses du changement social ?

SUJET 62

Les hausses du salaire minimum nuisent-elles à l’emploi ? SUJET 63

Une balance commerciale déficitaire est-elle un problème ? SUJET 64

Globalisation financière et stratégies des entreprises. SUJET 65

Qui appartient aux classes moyennes ? SUJET 66

Comment mesurer le poids de l’Etat dans l’économie ? SUJET 67

L’inflation a-t-elle plus d’avantages que d’inconvénients ? SUJET 68

Les chocs technologiques permettent-ils d’expliquer les fluctuations ? SUJET 69

Le taylorisme est-il toujours d’actualité ? SUJET 70

La croissance économique est-elle possible sans transition démographique ?

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SUJET 71 Croissance économique et transformations de la consommation.

SUJET 72

La flexibilité du marché du travail permet-elle de réduire le chômage ? SUJET 73

Le rôle des asymétries d’information en économie. SUJET 74

L’agriculture joue-t-elle le même rôle dans le développement au XIXème et aujourd’hui ? SUJET 75

Pourquoi la croissance économique ne suffit-elle pas à réduire la pauvreté ? SUJET 76

La « règle d’or » : un instrument utile pour la régulation budgétaire ? SUJET 77

Les évolutions de l’entreprise entre les deux premières révolutions industrielles. SUJET 78

Le rôle des coûts de transport et de communication dans la spécialisation internationale. SUJET 79

La société est-elle réductible à une somme d’individus ? SUJET 80

L’investissement public est-il une bonne réponse à la crise ?

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ESCP Europe – BCE Oraux ECE 2014

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CONCOURS APRÈS CLASSES PRÉPARATOIRES

Sujets de l'épreuve orale

d'Analyse Économique et Historique

des Sociétés Contemporaines

d’ESCP Europe

2014

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Sujet n° 01 Quelles sont les alternatives au PIB par habitant pour mesurer le bien-être ?

Sujet n° 02 Industrialisation et transformations du marché du travail au 19ème siècle.

Sujet n° 03 En quoi la théorie de la croissance endogène renouvelle-t-elle les analyses de la croissance économique ?

Sujet n° 04 Expliquer les crises : chocs de demande, chocs d’offre ?

Sujet n° 05 Comment expliquer l’indépendance des Banques centrales ?

Sujet n° 06 Prélèvements obligatoires et croissance.

Sujet n° 07 Quelle est la pertinence de la théorie du cycle de vie (Modigliani) ?

Sujet n° 08 Les frontières nationales font-elles encore obstacle aux échanges ?

Sujet n° 09 Comment peut-on expliquer les stratégies d’externalisation des entreprises ?

Sujet n° 10 L’inflation a-t-elle été et est-elle une solution à la crise ?

Sujet n° 11 Le consommateur est-il rationnel ?

Sujet n° 12 Existe-t-il une trajectoire unique pour les pays émergents ?

Sujet n° 13 Évolution des formes de la pauvreté.

Sujet n° 14 Asymétries d’information et marché du travail.

Sujet n° 15 Assiste-t-on à un processus de désindustrialisation ?

Sujet n° 16 Les crises peuvent-elles être utiles ?

Sujet n° 17 Quels sont les effets de la désintermédiation sur les conditions de financement de l’économie ?

Sujet n° 18 Réduction des dépenses publiques et croissance économique.

Sujet n° 19 Individu et société : quelles approches sociologiques ?

Sujet n° 20 D’où viennent les avantages comparatifs ?

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Sujet n° 21 Assiste-t-on à une guerre des monnaies ?

Sujet n° 22 Comment expliquer les écarts de taux de chômage entre pays développés ?

Sujet n° 23 Le rôle de l’information en économie.

Sujet n° 24 Imitation et innovation dans le rattrapage économique.

Sujet n° 25 Comment répartir les fruits de la croissance ?

Sujet n° 26 Qu’est-ce qu’un entrepreneur ?

Sujet n° 27 D’où vient le profit ?

Sujet n° 28 Sortir de la crise : attendre ou agir.

Sujet n° 29 La monnaie n’est-elle qu’un moyen d’éviter le troc ?

Sujet n° 30 Défaillances du marché, défaillances de l’État.

Sujet n° 31 Faut-il opposer concentration et concurrence ?

Sujet n° 32 Qui gagne à l’échange international ?

Sujet n° 33 Les crises de change sont-elles inévitables ?

Sujet n° 34 Est-il souhaitable de règlementer les prix ?

Sujet n° 35 Les inégalités hommes-femmes sur le marché du travail.

Sujet n° 36 L’aide au développement est-elle efficace ?

Sujet n° 37 Le vieillissement démographique modifie-t-il les conditions de la croissance ?

Sujet n° 38 Le développement de la Grande-Bretagne au 19ème siècle a-t-il constitué un cas unique ?

Sujet n° 39 Productivités et croissance.

Sujet n° 40 La crise de 2007-2008 est-elle spécifique ?

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Sujet n° 41 Peut-on se passer des banques ?

Sujet n° 42 Les politiques industrielles d’hier à aujourd’hui.

Sujet n° 43 Les femmes forment-elles un groupe social ?

Sujet n° 44 L’évolution de la balance commerciale française depuis les années 1980.

Sujet n° 45 Euro et compétitivité.

Sujet n° 46 Quelles politiques structurelles en Europe aujourd’hui ?

Sujet n° 47 Évolutions des formes de la famille et changement social.

Sujet n° 48 La croissance des pays émergents dépend-elle de la croissance des pays développés ?

Sujet n° 49 Faut-il lutter contre les monopoles ?

Sujet n° 50 Comment peut-on expliquer les différences de rythmes de croissance entre les pays européens au 19ème siècle ?

Sujet n° 51 Nouvelles technologies et croissance.

Sujet n° 52 Qu’a-t-on appris de la crise de 1929 ?

Sujet n° 53 Les formes de la monnaie d’hier à aujourd’hui.

Sujet n° 54 Efficacité et équité des systèmes fiscaux.

Sujet n° 55 Marché du travail et incitations.

Sujet n° 56 Comment expliquer les phénomènes de régionalisation de l’économie mondiale ?

Sujet n° 57 Taux d’intérêt et taux de change : quels liens ?

Sujet n° 58 Politiques de l’offre et politiques de la demande dans une économie ouverte.

Sujet n° 59 Comment financer les retraites ?

Sujet n° 60 Pourquoi certains pays n’arrivent-ils pas à sortir de la pauvreté ?

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Sujet n° 61 De quoi dépend l’offre du producteur ?

Sujet n° 62 Le rôle des institutions dans l’essor du capitalisme au 19ème siècle.

Sujet n° 63 Le rôle du capital humain dans la croissance économique aujourd’hui.

Sujet n° 64 Le système financier est-il à l’origine des crises économiques ?

Sujet n° 65 Faut-il réglementer les marchés financiers ?

Sujet n° 66 Crise des dettes souveraines en zone euro.

Sujet n° 67 La concurrence est-elle toujours souhaitable ?

Sujet n° 68 Les stratégies de localisation des firmes multinationales.

Sujet n° 69 Homogénéité et hétérogénéité des économies de la zone euro.

Sujet n° 70 L’efficacité des politiques budgétaires aujourd’hui.

Sujet n° 71 L’école s’est-elle démocratisée ?

Sujet n° 72 Endettement et développement.

Sujet n° 73 Comment l’analyse économique prend-elle en compte la démographie ?

Sujet n° 74 Peut-on parler de révolution industrielle en France ?

Sujet n° 75 Répartition de la valeur ajoutée et croissance économique.

Sujet n° 76 Pourquoi l’activité économique est-elle cyclique ?

Sujet n° 77 Avantages et contraintes de la monnaie unique.

Sujet n° 78 Existe-t-il une limite à l’endettement public ?

Sujet n° 79 Les inégalités sociales découlent-elles des inégalités économiques ?

Sujet n° 80 Le rôle de la compétitivité hors-prix dans l’internationalisation des firmes.

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ESM – ORAUX D'ESHMC

Organisation de l'épreuve : L’épreuve se déroule en deux temps : 

1. le candidat doit d’abord exposer  pendant 10/12 minutes  une réponse à un sujet tiré  au sort parmi les douzethèmes inscrits au programme des deux années de classe préparatoire. 

2. Il   répond ensuite  à  des  questions  pendant  quinze minutes  qui  portent   sur   l’exposé   et   sur  d’autres   thèmes duprogramme que celui abordé dans l’exposé.  Il est important pour les candidats de respecter le temps imparti àl’exposé.

Quelques conseils donnés par le jury dans différents rapports :• « La dimension historique a été peu développée. Il faut aussi dire que les connaissances historiques de certains

candidats apparaissent très faibles. Il me semble qu’un effort doit être fait dans cette direction. » (Rapport du jury2009)

• « Certains  exposés  n’abordent  pas   suffisamment  vite   la  question posée.  La  première  partie  et,  parfois,   ladeuxième sont consacrées à un exposé descriptif. Le candidat traite directement la question dans la troisième partieseulement. » (2009)

• « Je veux souligner une faiblesse dans la mobilisation des indicateurs. Il ne s’agit pas d’apprendre par cœur deslistes de chiffres mais d’être capable de mobiliser des ordres de grandeurs au service d’une démonstration. Que peutsignifier une « inflation trop forte » sans être capable de citer quelques chiffres significatifs ? On pourrait multiplierles exemples. Cette faiblesse rend les arguments comparatifs souvent incompréhensibles. Je me suis efforcé en find’exposé de contraindre le candidat à retrouver des indicateurs par déduction. » (2009)

• « Les candidats citent des noms d’économistes, pourquoi pas ! Il me semble que, dans bien des cas, ces référencesthéoriques ne servent pas à  grand chose. Il  faudrait  s’attacher à  citer des références d’auteurs que l’on connaîtsuffisamment pour les situer au moins dans le temps. Ce manque est particulièrement flagrant pour les sujets àdominante sociologique. » (2009)

• « Les prestations peuvent être classées en trois catégories perceptibles dans les notes obtenues, indiquant par là­même les voies de progrès.◦ Les étudiants les plus médiocres ne parviennent pas à répondre au sujet posé en mobilisant un minimum de

connaissances, cette indigence est confirmée lors de la séance de questions. Il faut tout de même se prépareravec sérieux à cette preuve, on ne peut se contenter d’un vernis qui se craquelle rapidement et conduit à direbeaucoup de bêtises « la main invisible de l’Etat » de Smith, d’approximations « l’Etat veut plus d’importationsque d’exportations car cela lui rapporte beaucoup », à faire des confusions entre le marché de la monnaie et lemarché  des changes, entre salaire et pension de retraite etc… Sans compter l’absence de connaissances debase : le nombre d’années d’activité nécessaires pour toucher une retraite à taux plein, le taux de chômage enFrance aujourd’hui…

◦ Les candidats du deuxième groupe proposent un exposé  tout à fait convenable, clairement structuré,  assezdense,   mais   trébuchent   lors   de   la   séance   de   questions,   par   incompréhension   des   concepts­clés   (capital,monnaie,  socialisation, taux de change, prélèvements obligatoires,  revenus primaire etc…), des  indicateurs(taux   de   chômage,   ratio   de   la   dette…),   des   mécanismes   (création   monétaire,   redistribution…)   ou   parsuperficialité des connaissances théoriques et factuelles. Une question simple suffit alors à les désarçonner leurrévélant une insuffisance dont ils n’avaient pas conscience. Cela ne remet pas en cause la qualité de l’exposémais on comprend aisément que la note ne puisse être excellente en ce cas. 

◦ Les étudiants brillants, heureusement relativement nombreux, convainquent non seulement par la qualité del’exposé mais aussi par la profondeur de leur savoir. Il n’est pas possible de tout maîtriser évidemment. Il estcependant attendu de bien savoir ce que l’on sait. » (2010)

• « Il est souhaitable :◦ de se préparer à tous les sujets ;◦ de mobiliser des indicateurs ;◦ de ne pas s’en tenir aux seuls développements théoriques mais de confronter ces développements aux situations

historiques ;◦ de tendre vers plus de simplicité en privilégiant la cohérence de l’argumentation ;◦ d’éviter si possible une énumération d’arguments mal hiérarchisés » (Rapport du jury 2009)

• « Il est recommandé :◦ de bien comprendre les concepts fondamentaux, de se poser des questions pour le vérifier ;◦ de maîtriser les grandes théories et les mécanismes de base◦ de connaître les chiffres essentiels, les grandeurs◦ d’associer les registres de connaissances : théories, faits, mécanismes, concepts◦ de faire attention à ne pas dépasser le temps de l’exposé (10­12 minutes) » (rapport 2010)

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ESM – ORAUX D'ECONOMIE APPROFONDIE

L’oral  d’économie porte sur   le  programme de microéconomie,  macroéconomie et comptabilité  nationale de première  etdeuxième année des classes préparatoires économiques et commerciales de la voie E. L’objectif est de tester la rigueur d’analyse des candidats. L’épreuve dure 25 minutes et comporte d’une part une ou deuxquestions portant sur des mécanismes ou des éléments théoriques et d’autre part un exercice d’application le plus souventchiffré. Les calculs ne sont pas une fin en soi, le raisonnement économique est essentiel. Les résolutions mathématiquescorrespondent à une démarche économique et les résultats trouvés ont un sens qu’il convient d’expliciter.

Questions et exercices portent sur l’intégralité du programme, notamment l’arbitrage travail­loisir, le choix inter temporeldu consommateur, son optimum, celui du producteur en concurrence, en duopole et en monopole, à court et long terme,l’offre de la branche, la combinaison optimale des facteurs,  les modèles IS­LM, IS­LM­BP dans les différents régimes dechange, les grands courants d’analyse économique, la comptabilité nationale (balance des paiements, lecture des principauxtableaux, calcul simple d’indices ou de taux de croissance). Voici par exemple quelques questions posées : la courbe d’offre detravail, la politique budgétaire en économie ouverte (appuyez­vous sur une représentation graphique du modèle IS­LM­BP),la courbe de Phillips, l’optimum de la firme en monopole, la demande de monnaie, l’application des modèles macro oumicroéconomiques à des situations concrètes comme la baisse de la TVA dans la restauration. 

Quant aux exercices, ils sont de facture traditionnelle. En microéconomie, on trouve notamment le calcul de l’optimum duproducteur en duopole, monopole ou en concurrence à partir d’une fonction de production, détermination de la fonction decoût,  de la combinaison productive, de la demande de travail,  de capital, de l’équilibre de court puis de long terme dumarché de concurrence sur la base de la demande et de la fonction de coût d’une entreprise­type (avec n entreprises, nconnu), optimum du consommateur à partir de sa fonction d’utilité, calcul des effets prix et revenu. En macroéconomie, lesexercices portent souvent sur IS­LM  ou IS­LM­BP représentés par des équations simples suivies de questions sur l’équilibre etles conséquences de certaines politiques conjoncturelles etc.…

Commentaires généraux :L’objectif est de vérifier que les candidats ont assimilé les fondements de l’analyse économique et sont capables de mettre lathéorie en pratique. Il s’agit d’évaluer trois compétences : 

1. capacité à utiliser les outils mathématiques de base de l’économie, 2. capacité à analyser, interpréter les données, 3. capacité à manier les concepts et théories économiques. 

Trois groupes de candidats apparaissent sur le bilan chiffré : les meilleurs peuvent mettre en œuvre une double voire triplecompétence, les étudiants moyens ont une seule corde à leur arc et les plus faibles n’ont visiblement pas préparé l’épreuve.Impossible d’improviser ou de « bachoter ». L’écart­type élevé révèle un oral très sélectif qui avantage incontestablementles candidats sérieux ayant travaillé régulièrement. Ils se voient récompensés de leurs efforts.

Commentaires particuliers :Cette épreuve ne présente pas de difficultés particulières. Les exercices sont de facture traditionnelle, leur structure bienconnue grâce aux rapports de jury précédents ; on les trouve dans tout bon manuel de micro et macroéconomie. Encore unefois, il ne s’agit pas de « coincer » les candidats mais de révéler la qualité de leur travail. Les étudiants sont d’ailleurs souventtrès à l’aise, cherchant à bien faire et menant avec bonheur l’oral à leur façon. Tant mieux ! Évidemment, les candidats peupréparés n’aiment pas cette épreuve car il n’est pas possible d’improviser. L’esprit de l’épreuve d’économie est d’articulerl’ensemble   des   compétences   décrites   plus   haut   et   non   de   privilégier   un   registre.   Or   certains   candidats   se   préparentpartiellement, concentrant tous leurs efforts dans la résolution des calculs sans bien comprendre la démarche pour prendreles points de l’exercice, ou dans l’apprentissage du cours et des schémas pour gagner les points des questions. Les meilleurscandidats comprennent la portée des questions et des exercices et proposent une réflexion synthétique brillante. C’est alorsun réel plaisir de les écouter et leur préparation mérite des éloges. Et ils sont nombreux puisque 26 candidats ont eu 12/20et plus cette année.

Conclusion et conseils aux futurs candidats :Pour réussir cette épreuve qui peut faire gagner beaucoup de points et en faire perdre autant,  il convient de travailler trèsrégulièrement dès la première année de classe préparatoire. Dans leur apprentissage,  les candidats doivent se poserbeaucoup de questions, y compris les plus anodines. Un schéma est le résumé d’une pensée complexe. Il faut être capablede replacer les modèles dans leur contexte, d’en montrer les limites et d’en exposer les hypothèses.Les candidats sérieux sont en général   très bien préparés et  de nets  progrès  ont été  accomplis.  Mais  il  reste  des pointssombres.   Ils   doivent   apprendre   à   mieux   interpréter   et   appliquer   les   modèles,   à   travailler   davantage   l’articulationmathématiques / analyse économique. Il faut pour finir souligner le comportement exemplaire des candidats et l’excellentepréparation des meilleurs d’entre eux. » (Rapport du jury 2009)

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Concours Sciences Economiques et Sociales de l’ESM de Saint-Cyr en 2012

Epreuve d’analyse économique et historique des sociétés contemporaines (A.E.H.S.C.)

Examinateur : M. Pierre-André CORPRON Nature et déroulement de l’épreuve : L’épreuve d’analyse économique et historique des sociétés contemporaines consiste :

- à exposer oralement pendant une dizaine de minutes la réponse à une question tirée au sort et portant sur l’un des douze thèmes inscrits au programme des classes préparatoires de première et de seconde année ;

- puis, dans le cadre d’un entretien d’une durée d’une quinzaine de minutes, à répondre aux questions de l’examinateur portant sur l’exposé ou sur l’acquisition d’instruments d’analyse et de certaines clés indispensables à la compréhension du monde contemporain.

Répartition des notes : Nombre de candidats interrogés : 79 Note maximale obtenue : 18 / 20 Note minimale obtenue : 3 / 20 Moyenne : 10,42 / 20

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Commentaires généraux : L’épreuve est sélective et permet de discriminer les candidats. L’écart-type, proche de 4, montre que les prestations ont été très variées. Un quart des candidats a obtenu plus de 14, mais un autre quart a obtenu au maximum 7. La forme est généralement bien maîtrisée. Les candidats s’efforcent de parler 10 minutes, avec un exposé structuré. Mais certains ont tendance à faire traîner la présentation et les plans proposés ne sont pas toujours bien problématisés. Si certains candidats font preuve d’une bonne maîtrise des concepts, d’autres sont en revanche très fragiles et ne semblent pas avoir préparé sérieusement l’épreuve. La reprise de l’exposé a montré également une très grande diversité. Certains candidats y révèlent une grande fragilité. S’ils ont pu faire illusion dans l’exposé, en citant des auteurs, des théories… ils s’avèrent incapables de les expliquer précisément et montrent là les limites d’une préparation superficielle. D’autres au contraire, rattrapent lors de la reprise une prestation modeste, faisant preuve de connaissances solides, tant sur le plan théorique qu’historique. Les meilleurs candidats ont su montrer une bonne qualité d’analyse et de problématisation dans l’exposé, ainsi qu’une bonne réactivité face aux questions posées. Trop de candidats se contentent d’une approche théorique des sujets proposés. Les références à l’histoire économique sont impératives. Même des sujets dont le libellé paraît théorique, par exemple « investissement et croissance », peuvent et doivent, faire l’objet d’une mise en perspective historique. Les sujets proposés au tirage au sort portaient, de manière équivalente, sur tous les thèmes du programme des deux années. Quelques exemples :

• Les déterminants de l’épargne. • Peut-on parler de modèle anglais de révolution industrielle ? • Investissement et croissance. • Les crises financières sont-elles inévitables ? • Peut-on et doit-on contrôler la masse monétaire ? • Existe-t-il un seul modèle d’État Providence ? • Peut-on encore parler de classe ouvrière ? • Les raisons de la transnationalisation des firmes. • Livre sterling et dollar de la fin du XIXe siècle à 1971. • Comment a été obtenue la désinflation des années 1980 ? • La mobilité sociale en France depuis 1945. • La démographie est-elle un atout ou une faiblesse pour les PED ?

Commentaires particuliers :

• Les exposés doivent être problématisés et le découpage des parties doit être cohérent. Une annonce des sous-parties est également bienvenue.

• Exposez les théories de manière précise.

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• Attention au bavardage. Certains candidat parlent pour ne rien dire, enfoncent des portes ouvertes, essaient de noyer le poisson en citant à tout bout de champ des auteurs mais sans préciser.

• Tous les thèmes du programme peuvent être évalués et il n’est pas envisageable de faire des impasses. Le candidat tire au sort un seul sujet !

• L’histoire économique est souvent mal connue. La qualité d’un exposé dépend souvent des illustrations qui permettent d’ancrer les généralités et de préciser les idées. Et les exemples doivent être précis : dates, chiffres, noms...

• Il faut être au courant de ce qui se passe. On ne peut se désintéresser totalement de l’actualité économique et sociale.

Conclusion et conseils aux futurs candidats : Il est possible d’obtenir d’excellentes notes à cette épreuve, en travaillant régulièrement. Un simple bachotage ne suffit pas. Une bonne préparation à l’épreuve repose sur un travail de fond, sur l’acquisition de connaissances et de méthodes qui permettent d’avoir du recul par rapport aux sujets posés et de pouvoir ainsi les problématiser et en dégager les enjeux.

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Concours Sciences Economiques et Sociales de l’ESM de Saint-Cyr en 2012

Epreuve d’économie Examinateur : Mme HABASQUE Nature et déroulement de l’épreuve : L’épreuve d’économie consiste en une interrogation permettant de vérifier que les candidats ont assimilé les fondements de l’analyse économique. Elle peut comporter de courts exercices pratiques. Elle porte sur la micro-économie, la macroéconomie ou la comptabilité nationale, inscrites au programme des classes préparatoires de première ou de seconde année. Répartition des notes : Nombre de candidats interrogés : 79 Note maximale obtenue : 20 / 20 Note minimale obtenue : 02 / 20 Moyenne : 10,7 / 20

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Quelques exemples de questions posées : -Le modèle IS-LM, -Effet substitution et effet revenu, -Les courbes d’indifférence, -Le tableau Entrées Sorties, -Le monopole : origines possibles et conséquences, -Les différents types de duopoles et leurs caractéristiques, -La trappe à liquidité, -Consommation et cycle de vie. Quelques exemples d’exercices Exemple 1 Un monopole est confronté à deux marchés dont les demandes s’expriment de la façon suivante : D1 = 100 -p1 D2 = 30 -p2 Le coût marginal sur les deux marchés est égal à 10 euros. 1. Le monopole décide de discriminer ces deux marchés. Quels prix et quantités optimisent alors son profit ? 2. S’il ne souhaite pas discriminer sa clientèle, la demande totale du marché devient D1 +D2, calculez alors les nouveaux prix et quantités qui optimisent son profit. Exemple 2 Dans une ville, il existe deux modes de transports possibles : le tramway (X) et l’automobile (Y). La fonction d’utilité d’un habitant est donnée par l’équation suivante : U= 2X.Y Le prix au kilomètre de chacun des moyens de transports est Px = 32 euros, Py = 26 euros. Le budget de cet habitant est de 200 euros par mois. 1. Déterminez la contrainte budgétaire de cet habitant. 2. Déterminez la combinaison de X et Y qui maximise l’utilité du consommateur par la méthode de votre choix. Vous donnerez une valeur numérique approchée de X et Y. 3. Une réglementation plus stricte en matière d’émissions de CO2 provoque une multiplication par deux de Py. Quelle est la nouvelle combinaison optimale du consommateur ? Vous donnerez une valeur numérique approchée de X et Y. 4. Comment évolue alors son utilité totale ? Exemple 3 On se situe dans une économie issue du modèle classique. Les fonctions de production et d’offre de travail s’écrivent : Y=-0,4Nd² +2KNd avec Y= la production en volume, Nd= la demande de travail en millions de travailleurs, K=montant du capital, fixe et égal à 10. No=-10+2,25w/P avec w= salaire nominal, P=niveau général de prix et No=l’offre de travail en millions de travailleurs. 1. Que signifie l’hypothèse de fixité du montant du capital ? 2. Ecrire la fonction de demande de travail. Quelle remarque peut-on faire sur cette fonction ?

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3. Déterminer l’équilibre sur le marché du travail et faire une représentation graphique. La population active est de 13 millions, quel est le montant du chômage ? Est-il volontaire ? 4. La vitesse de circulation de la monnaie (V) est égale à 5 et la masse monétaire (Mo) à 75. On sait d’autre part que l’épargne est égale à 100 et que le marché du capital est en équilibre. Il n’y a ni impôts ni dépenses publiques. Calculer la production en volume, le niveau général des prix, la production en valeur, le salaire nominal et la consommation en volume. 5. La fonction d’offre de travail est désormais telle que No=2,25w/P et la population active s’élève à 17 millions. Déterminer le nouvel équilibre du marché du travail. Sachant que la masse monétaire et la vitesse de circulation de la monnaie ne varient pas, déterminer le nouvel équilibre macro-économique en chiffrant les différentes variables. 6. L’Etat instaure un salaire minimum égal à 8. Quel est le montant du chômage ? Commentaires généraux : L’épreuve demeure très discriminante, l’écart type très élevé (5,27) en témoigne et les notes sont très nettement différenciées (de 2 à 20). Les candidats ayant préparé spécifiquement cette épreuve se détachent nettement. Une proportion conséquente des candidats (38%) obtient une note supérieure à 12 qui atteste de la qualité de leur préparation. Un peu plus d'un tiers des candidats obtient une note comprise entre 7 et 12, ce qui s’explique par un traitement inégal des questions et des raisonnements souvent incomplets qui n’ont pu être étayés lors de l’entretien. Enfin 27% des candidats obtiennent des notes inférieures ou égales à 7 qui s’expliquent par de trop nombreuses lacunes dans la connaissance des mécanismes économiques et des outils mathématiques. Commentaires particuliers : L’épreuve est de facture classique : les questions portent sur la maîtrise des connaissances dans les trois grands domaines de l’enseignement d’économie (microéconomie, macroéconomie, comptabilité nationale). Il est à noter que les candidats rencontrent davantage de difficultés sur les notions de macroéconomie et de comptabilité nationale. Les exercices sont de même nature que ceux que l’on peut trouver dans les manuels de microéconomie et de macroéconomie. Il s’agit avant tout d’évaluer la qualité de la démarche des candidats et leur compréhension des mécanismes économiques. La résolution des exercices peut progresser lors de l’entretien grâce aux questions posées par le jury. Les candidats se contentent souvent d’un exposé trop bref alors qu’ils montrent au cours de l’entretien des capacités de développement plus importantes. Il est regrettable qu’ils attendent de l’examinateur qu’il leur demande des éclaircissements qu’ils devraient être en mesure de proposer spontanément. De nombreux candidats qui semblent assurés lors de l’exposé se révèlent très déstabilisés par les questions, y compris les plus simples. Ils doivent s’attendre à ce qu’une partie de l’épreuve consiste en un entretien portant prioritairement sur les thèmes abordés dans les sujets. Leur réactivité est prise en compte dans l’évaluation.

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Les candidats sont trop rarement en mesure de développer les mécanismes économiques et le sens des notions qui sous-tendent leurs raisonnements mathématiques. Conclusion et conseils aux futurs candidats : Cette épreuve doit faire l’objet d’une véritable préparation au cours des deux années de classe préparatoire. Une préparation de qualité permet d’obtenir de très bonnes notes. Les candidats ne doivent pas se contenter de retenir des « recettes » mais doivent être en mesure de saisir les implications économiques de leurs raisonnements. Si l’usage de représentations graphiques constitue fréquemment un outil pertinent, celles-ci doivent être exactes, maîtrisées et utiles au raisonnement développé. Les candidats doivent tenter de traiter toutes les questions car leur faible nombre n’autorise pas d’impasses. Il est préférable d’esquisser une démarche lors des exercices, qui pourra être complétée oralement, plutôt que de négliger totalement cette partie. Les questions posées systématiquement par le jury pendant l’exercice ont souvent permis aux candidats de corriger des erreurs et de repartir sur la bonne piste. Pour finir, on doit souligner l’extrême courtoisie des candidats et leur comportement exemplaire.

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Concours S.E.S. de l’ESM de Saint-Cyr en 2013

Épreuve d’analyse économique et historique des sociétés

contemporaines (A.E.H.S.C.)

Examinateur : Madame Catherine SCHMUTZ.

Nature et déroulement de l’épreuve :

L’épreuve d’analyse économique et historique des sociétés contemporaines consiste :

- à exposer oralement pendant une dizaine de minutes la réponse à une question tirée au sort et

portant sur l’un des douze thèmes inscrits au programme des classes préparatoires ECE de

première et de seconde année ;

- puis, dans le cadre d’un entretien d’une quinzaine de minutes, à répondre aux questions de

l’examinateur portant sur l’exposé ou sur l’acquisition d’instruments d’analyse et de certaines

clés indispensables à la compréhension du monde contemporain.

Répartition des notes :

Nombre de candidats interrogés : 79

Note maximale obtenue : 20/ 20

Note minimale obtenue : 01 / 20

Moyenne : 11,38 / 20

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Commentaires généraux :

Les résultats révèlent combien cette épreuve a été sélective et a permis de bien départager les

candidats (écart-type 5,27). Ainsi, presqu’un quart des notes se situe au-dessus de 15/20 et un

quart sous 07/20. Les meilleurs candidats ont obtenu 19/20 et deux d’entre eux ont même

obtenu 20/20. Cet oral peut donc fournir des points précieux lorsqu’il est réussi.

Les candidats ont en général bien respecté les consignes et maîtrisé les règles formelles de

l’exercice. Quelques exposés ont toutefois été un peu trop brefs (moins de 9 minutes) et

lacunaires. Il convient ici de rappeler que la dizaine de minutes exigée correspond à un certain

nombre d’arguments, à une consistance particulière imposée par cette durée et, par

conséquent, attendue.

Les candidats sont invités à l’avenir à proposer un contenu solide et précis. Les connaissances

factuelles ont en effet malheureusement souvent manqué de consistance. Le 19ème

siècle était

visiblement peu connu, l’actualité économique négligée, les dates floues, les chiffres absents.

Le vocabulaire économique était fréquemment désincarné, ne renvoyant à aucune réalité. Par

exemple, le salaire était réduit à une sorte de boîte noire, dans laquelle se trouvaient pêle-mêle

embrouillés salaire net, brut, minimum, grille salariale, etc. De plus, la culture théorique de

base s’est révélée très inégalement assimilée selon les candidats, certains d’entre eux ne

maîtrisant pas du tout les grands auteurs ou les écoles. Il en a été de même des concepts et

mécanismes de base, parfois soutenus par des graphiques approximatifs aux axes folkloriques.

La méthode du « vite appris » ne passait pas l’épreuve de l’entretien, où les questions

permettaient de sonder les connaissances et d’ajuster la note de manière significative, après un

exposé qui, par exemple, faisait jusque-là à peu près illusion. Ce constat était aussi vérifié en

sens inverse. En effet, après l’exposé, les questions ont aussi eu le mérite d’améliorer

considérablement la note d’un candidat meilleur qu’il n’y paraissait à première vue.

Exemples de sujet :

La désinflation depuis deux siècles.

Pour se développer un pays doit-il limiter sa croissance démographique ?

Les ouvriers depuis 1850.

Le modèle de Solow : présentation, actualité, critique.

Les coûts salariaux sont-ils le principal déterminant de la localisation des firmes ?

Le rôle des banques dans le financement de la croissance économique.

La consommation est-elle principalement expliquée par le revenu ?

Commentaires particuliers :

Certains exposés n’ont pas été suffisamment structurés. Il faut ainsi organiser le

contenu des parties.

Évitez le bavardage. Un bon exposé est dense en informations précises : dates, titres

d’ouvrage, chiffres, exemples, noms propres…

Attention à l’actualité et à l’histoire économiques. Il faut incarner les connaissances et

arguments.

Les axes des graphiques doivent être nommés de manière juste.

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Conclusion et conseils aux futurs candidats :

Il est difficile de bachoter au dernier moment l’AEHSC, matière au contenu si dense et au

programme si complet.

Pour réussir, pas de secret : il convient de travailler régulièrement en profondeur.

Visiblement, les candidats ont pour la plupart été bien préparés et ceux qui ont suivi avec

sérieux les conseils et les cours qui leur ont été donnés tout au long de l’année par leurs

professeurs, ont très bien réussi.

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Concours S.E.S. de l’ESM de Saint-Cyr en 2013

Épreuve d’Économie

Examinateur : Monsieur Pierre-André CORPRON.

Nature et déroulement de l’épreuve :

L’oral d’économie porte sur les programmes de microéconomie, macroéconomie et

Comptabilité nationale des classes préparatoires économiques et commerciales (voie

économique). L’épreuve se compose de question(s) et exercice(s). L’objectif est de tester la

rigueur des candidats dans le maniement des concepts, et ne vise pas à faire seulement des

calculs de manière mécanique. C’est pourquoi, les exercices ne sont pas d’une grande

difficulté technique, ne nécessitent pas l’utilisation d’une calculatrice et doivent permettre de

tester la capacité à manier des concepts à bon escient.

Les sujets proposés cette année comportaient une ou deux questions sur des thèmes différents

et un exercice. Cette structure présente l’avantage de tester un champ large de compétences,

mais ne permet pas de faire l’impasse sur l’une des trois dimensions au programme. Le

nombre de questions de cours dépendait de la longueur présumée de l’exercice. Une seule

question pour un exercice demandant certains développements, deux questions lorsque

l’exercice supposait un traitement assez rapide.

Répartition des notes :

Nombre de candidats interrogés : 79

Note maximale obtenue : 18 / 20

Note minimale obtenue : 03 / 20

Moyenne : 09,65 / 20

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Commentaires généraux :

Les notes obtenues à cette épreuve sont très nettement différenciées et l’écart-type élevé,

supérieur à 4, lui donne un caractère très discriminant.

Un tiers des candidats environ obtient une note supérieure à 12 et fait preuve d’une bonne

maîtrise des concepts et outils dans les différents domaines.

À l’opposé, un quart des candidats obtient moins de 6, traduisant un manque de préparation

certain. De telles notes sont le résultat de questions de cours non maîtrisées et de l’incapacité

à répondre aux questions de l’exercice.

Le troisième groupe manifeste des lacunes, soit dans les questions de cours, soit dans

l’exercice. La fragilité des connaissances se traduit souvent par l’impossibilité d’appliquer les

résultats connus à des exercices.

Commentaires particuliers :

L’épreuve ne présente pas de difficulté particulière. Les exercices sont conçus pour s’assurer

de la maîtrise des concepts et de la capacité à les transposer sur un cas particulier.

Il faut noter ici que les questions de Comptabilité nationale restent encore très discriminantes.

Si les tableaux, tels que le TES sont relativement connus, les comptes des secteurs

institutionnels et les grandeurs afférentes ne sont pas maîtrisés. Les candidats savent souvent

présenter l’architecture d’un TES mais confondent les branches et les produits rendant

l’exploitation impossible.

En microéconomie, les candidats ont souvent beaucoup de mal à expliquer ce qu’ils font. La

résolution des exercices s’apparente souvent à des « recettes de cuisine ». Nombre de

candidats commencent par faire correctement la résolution, emploient des termes

appropriés… mais s’avèrent incapables d’expliquer leur démarche. Il ne suffit pas de dire

qu’il y a par exemple un effet de substitution et un effet de revenu, il faut pouvoir expliquer

simplement en quoi cela consiste. On peut attendre d’un candidat qu’il soit capable de

justifier pourquoi il égalise le rapport des utilités marginales et le rapport des prix pour

trouver l’équilibre du consommateur…

En macroéconomie, la signification des équations ou des courbes est généralement mieux

connue qu’en microéconomie. Mais là encore les candidats se réfugient souvent dans la

formalisation, se concentrent sur les calculs et oublient d’utiliser les concepts. Par exemple

certains candidats refont tous les calculs pour tester les effets d’une politique, alors que le

modèle proposé reposait sur un des effets multiplicateurs simples à formaliser et à présenter.

Quelques exemples de questions posées :

Détermination de l’équilibre sur un marché de concurrence parfaite.

L’équilibre ressources-emplois de la comptabilité nationale et son utilisation.

Les trois approches du PIB.

La mesure de la consommation des ménages par la comptabilité nationale.

Rendements d’échelle et rendements factoriels.

La construction de la courbe LM.

Les conséquences d’une politique budgétaire expansionniste dans le modèle IS-LM

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Les exercices sont d’une facture très traditionnelle, telle qu’on la trouve dans tous les manuels

de microéconomie, macroéconomie. Ils ne présentent pas de difficulté technique et

l’utilisation d’exercices relativement simples permet de différencier très nettement les

candidats.

Il ne s’agit pas de « coincer » les candidats sur des sujets très pointus, mais de tester leur

capacité d’analyse. Les questions posées systématiquement par le jury pendant l’exercice ont

souvent permis aux candidats de corriger des erreurs et de repartir sur la bonne piste. Cela

permet de mesurer la réactivité des candidats, leur capacité à corriger leurs erreurs et à utiliser

leur réflexion.

Quelques exemples d’exercices :

Exemple 1

Mr Émile Saint-Martin (ESM), répartit son budget de loisirs en deux activités. Il sort avec des

amis, ce qui lui revient en moyenne à 15 € la soirée. Il aime également assister à des concerts,

au prix moyen de 30 €.

En notant x le nombre de sorties avec des amis et y les séances de concert, Mr ESM estime

que sa fonction d’utilité peut s’écrire : U (x,y) = x1/2

y1/4

1. Comment Mr ESM doit-il répartir son budget de 90 € par mois, pour maximiser son

utilité ?

2. Mr ESM constate que les sorties avec les amis lui coûtent de plus en plus cher et

atteignent maintenant 20 € à chaque fois. Comment Mr ESM doit-il répartir des loisirs

si son budget reste constant ? Comment évolue son utilité ?

3. Si Mr ESM souhaite conserver le même niveau de satisfaction, quel budget doit-il

consacrer à ses différentes activités et comment doit-il le répartir ?

4. Présenter les effets de substitution et de revenu.

Exemple 2

L’entreprise de soda mondiale (ESM) est en situation de monopole international sur le marché

d’un soda. Sa fonction de coût s’écrit :

C (Q) = 50 + 10 Q.

Cette firme a l’habitude de cloisonner son marché en zones géographiques et de pratiquer des

prix différents en Europe (notée e) et aux États-Unis (notée a).

Les fonctions de demande sur les deux marchés sont :

Pa = 15 – 3Qa

Pe = 150 - 6Qe

1. Quels sont les prix pratiqués sur les deux marchés.

2. Si l’entreprise ne peut plus discriminer son marché, quel prix doit-elle pratiquer ?

Exemple 3

L’économie sans modèle (ESM) est une économie fermée, sans intervention de l’État.

Les statisticiens y ont estimé que la consommation pouvait être représentée par la fonction

keynésienne standard.

1. Déterminer le revenu d’équilibre.

2. On a pu mesurer que la propension marginale à consommer était égale à 0,7 et les

dépenses autonomes de consommation et d’investissement s’élèvent respectivement à

200 et 300. Quel est le revenu d’équilibre ?

3. Présenter l’équilibre sur un graphique à 45°

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4. De combien doit augmenter la dépense autonome pour atteindre le niveau du revenu

de plein emploi qui est estimé à 2000 ? Faire une présentation graphique et confirmer

le résultat par le calcul.

En supposant que les consommations et investissements autonomes sont toujours de 200 et

300, quelle doit être la valeur de la propension à consommer pour atteindre le plein emploi ?

Représenter graphiquement.

Conclusion et conseils aux futurs candidats :

La préparation à cette épreuve suppose un entraînement régulier, commencé dès la première

année de classe préparatoire.

Il faut bien réfléchir à l’articulation entre les mathématiques et l’analyse économique et ne pas

chercher à appliquer simplement des « recettes ». Derrière les exercices, il y a toujours un

cadre conceptuel qu’il est nécessaire de comprendre.

La diversité des questions posées ne permet pas de faire des impasses. Ne pas répondre à

l’une des questions de cours, ou ne pas résoudre l’exercice coûte très cher dans la notation.

Les candidats qui se préparent sérieusement à l’épreuve peuvent y obtenir d’excellentes notes.

Pour finir, on doit souligner l’extrême courtoisie des candidats et leur comportement

exemplaire.

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3) Épreuve de AEHSC Examinateur : Madame Catherine SCHMUTZ. Nature et déroulement de l’épreuve : L’épreuve d’analyse économique et historique des sociétés contemporaines consiste :

- à exposer oralement pendant une dizaine de minutes la réponse à une question tirée au sort et portant sur l’un des douze thèmes inscrits au programme des classes préparatoires économiques et commerciales voie E de première et seconde année ;

- puis, dans le cadre d’un entretien d’une quinzaine de minutes, à répondre aux questions de l’examinateur portant sur l’exposé ou sur l’acquisition d’instruments d’analyse et de certaines clés indispensables à la compréhension du monde contemporain.

Répartition des notes : Nombre de candidats interrogés : 72 Note maximale obtenue : 20 /20 Note minimale obtenue : 04 /20 Moyenne : 10,99 /20

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Commentaires généraux Les résultats révèlent combien cette épreuve a encore été cette année sélective et a permis de bien départager les candidats (écart-type de 5,27). Ainsi un cinquième des notes se situe entre 15 et 20, un autre cinquième à moins de 7/20. Les quatre meilleurs candidats ont obtenu la note maximale. Cet oral peut donc rapporter des points précieux lorsqu’il est réussi. Les candidats ont en général bien respecté les consignes et maîtrisé les règles formelles de l’exercice. Quelques exposés ont été toutefois trop brefs et lacunaires. Il convient ici de rappeler que la dizaine de minutes exigée correspond à un certain nombre d’arguments, à une consistance particulière imposée par cette durée et, par conséquent, attendue. Comme les années précédentes, le niveau des étudiants a été très hétérogène. Dans leur grande majorité, les candidats ont été bien préparés, mais ils ont plus ou moins bien assimilé les connaissances. Certains ont vraiment réfléchi et compris ce qu’ils apprenaient, d’autres ont survolé leurs cours et le vernis a rapidement cédé lors de l’entretien. L’AEHSC s’apprend au long des deux années de classes préparatoires. Le bachotage des derniers mois ne fonctionne pas. Commentaires particuliers Les candidats sont invités à l’avenir à proposer un contenu solide et précis. Les connaissances ont en effet encore trop souvent manqué de consistance. Sur le plan factuel, le XIXème et le XXème siècle avant 1945 étaient peu connus, l’actualité économique trop souvent négligée, les dates floues, les chiffres absents. Les lois rendant l’école obligatoire, laïque et gratuite en France ont été placées dans les années 1950, la Grande Dépression semblait être un mystère, les deux chocs pétroliers restaient nébuleux, la crise de 1929 était inflationniste... Le vocabulaire économique de base n’était pas toujours maîtrisé, comme les termes : pays émergent, fécondité, actifs, planche à billets, investissement productif, open market (confondu avec une politique protectionniste). Les indicateurs ont aussi pâti d’une imprécision notable : indices de fécondité, taux d’activité, FBCF, PIB… De plus, la culture théorique s’est révélée très inégalement assimilée, certains candidats ne maîtrisant pas du tout les auteurs ou les écoles de pensée, sans parler des références bibliographiques : Durkheim est devenu le chantre de l’individualisme méthodologique par sa méthode compréhensive, un candidat ne connaissait même pas Adam Smith (appelé David Smith par un autre), Walras ferait partie de l’école autrichienne ; l’école néoclassique, la nouvelle école classique et le keynésianisme ont aussi souffert d’une méconnaissance parfois surprenante. Il en a été de même des concepts et mécanismes, à l’occasion soutenus par des graphiques folkloriques : la courbe de Phillips relierait chômage et croissance, l’offre « ferait la demande » selon Say, mais on ne sait pas trop comment, alors que Keynes serait « adepte » de la demande par un processus mystérieux qu’est l’effet multiplicateur et que IS-LM associerait la quantité produite aux prix. La méthode du « vite appris » ne suffit pas à l’épreuve de l’entretien où les questions permettent de sonder les connaissances et d’ajuster la note de manière significative, après un exposé qui, par exemple, faisait jusque-là à peu près illusion. Ce constat s’est aussi vérifié en sens inverse. En effet, après l’exposé, les questions ont aussi eu le mérite d’améliorer sensiblement la note de candidats meilleurs qu’il n’y paraissait à première vue. Exemples de sujet : Quels leviers pour soutenir l’investissement productif ?

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Le commerce international s’explique-t-il par les avantages absolus ou les avantages comparatifs ? Le rôle de l’éducation dans la croissance économique depuis un siècle et demi. Marx est-il le dernier des classiques ? Pour se développer, un pays doit-il commencer par l’agriculture ? Les ouvriers ont-ils formé et forment-ils une classe sociale ? « Tel père, tel fils » Le modèle de Solow et son actualité. Les chocs d’offre favorisent-ils la croissance économique ? Conclusion et conseils aux futurs candidats :

Évitez le verbiage. Un bon exposé est dense en informations précises : dates, titres d’ouvrage, chiffres, exemples, noms propres…

Dans l’introduction, il faut impérativement définir correctement les termes du sujet. Attention à l’actualité et à l’histoire économiques. Les connaissances et les arguments

doivent être incarnés. Soyez attentifs à bien nommer les axes des graphiques.

Pour réussir, pas de secret : il faut travailler régulièrement en profondeur. Visiblement, les candidats ont eu une excellente préparation à leur disposition et ceux qui ont suivi avec sérieux les conseils et les cours qui leur ont été donnés tout au long des deux années par leurs professeurs ont très bien réussi.

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4) Épreuve d’économie

Examinateur : Monsieur Sylvain MORIN.

Nature et déroulement de l’épreuve : L’épreuve d’Économie se compose d’une ou deux questions et d’un exercice, le nombre de questions dépendant de la longueur présumée de l’exercice : une seule question pour un exercice demandant certains développements, deux questions lorsque l’exercice supposait un traitement assez rapide. Les questions et l’exercice portent sur les programmes de microéconomie, macroéconomie et Comptabilité nationale des classes préparatoires économiques et commerciales, voie économique. Le traitement par le candidat des questions est réalisé dans un premier temps, traitement suivi de quelques questions du jury permettant à ce dernier de revenir sur certains aspects des exposés du candidat. La réalisation de l’exercice est effectuée dans un second temps par le candidat au tableau. Répartition des notes : Nombre de candidats interrogés : 73 Note maximale obtenue : 19 /20 Note minimale obtenue : 4 /20 Moyenne : 11,20 /20

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Commentaires généraux Les notes obtenues à cette épreuve d’économie sont nettement différenciées et l’écart type (3,4) donne à cette épreuve un caractère discriminant. Un quart des candidats a obtenu une note supérieure à 13, témoignant d’une maîtrise satisfaisante des mécanismes et concepts, mais également d’une préparation satisfaisante et même remarquable pour les meilleurs d’entre eux. À l’opposé, un quart des candidats a obtenu une note inférieure ou égale à 8, reflétant des défaillances majeures dans la mobilisation du socle essentiel de connaissances en microéconomie, macroéconomie et comptabilité nationale. Ainsi, de nombreux candidats sont incapables d’appliquer des raisonnements économiques dans le cadre de la résolution de l’exercice ou proposent un traitement superficiel des questions. Commentaires particuliers La structure de l’épreuve est articulée autour de plusieurs objectifs. Ainsi, la maîtrise des mécanismes microéconomiques, macroéconomiques et de comptabilité nationale est constamment évaluée que ce soit dans le cadre des questions de cours (ces dernières pouvant justifier de la part du candidat l’explicitation ou la présentation de certains concepts à l’aide du tableau), que dans le cadre de la résolution de l’exercice. À ce premier objectif de maîtrise des connaissances s’ajoute celui de la maîtrise des raisonnements économiques essentiels à la résolution d’exercices ne nécessitant pas l’usage d’une calculatrice. Le traitement des questions de cours associé à celui de l’exercice permet donc, en croisant les thèmes mobilisés, de mettre en perspective la maîtrise par le candidat des différentes dimensions du programme. La composition de l’épreuve ayant pour objectif de vérifier la maîtrise des connaissances microéconomiques, macroéconomiques et en comptabilité nationale des candidats, il apparaît clairement que certains d’entre eux ont privilégié un apprentissage sans compréhension des mécanismes, apprentissage dont les limites sont évidentes lorsqu’il convient de justifier les éléments soutenus lors des précisions demandées par le jury. Il convient de rappeler que le traitement des questions peut s’appuyer sur la mobilisation de graphiques (improprement qualifiés de « schémas » par nombre de candidats) ou d’équations en utilisant le tableau mis à disposition. À cet égard, certains candidats gagneraient à s’exercer à l’utilisation du tableau afin de structurer spatialement de manière plus efficiente la mise en évidence de leurs réponses. Les questions et exercices de comptabilité nationale demeurent fortement discriminants (structure du TES, définition et calculs de coefficients techniques, comptes des secteurs institutionnels…). En microéconomie, il est dommageable que nombre de candidats confondent isoquantes et courbes d’indifférence ou encore soient incapables d’expliquer la formule du TMS ou le lien entre élasticité prix et pente des courbes de demande et d’offre. De même, la signification des différents coûts du producteur est souvent imprécise au même titre que l’équilibre du monopole. En macroéconomie, l’étude de l’équilibre sur les différents marchés dans le modèle macroéconomique « classique » manque globalement de rigueur ainsi que l’exposé par certains

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candidats des mécanismes du multiplicateur keynésien et de l’accélérateur. Par ailleurs, certaines erreurs (« Keynes appartient au courant néoclassique ») sont fortement pénalisées. Quelques exemples de questions posées L’équilibre sur le marché du travail dans le modèle macroéconomique classique. La disparition du profit sur longue période en concurrence pure et parfaite. Les trois approches du PIB. Consommation et revenu permanent. La demande de monnaie dans l’analyse keynésienne. Effet revenu / effet substitution. Les courbes d’indifférence. L’équilibre du monopole. Le tableau entrées-sorties dans la Comptabilité nationale. Les exercices proposés sont du type de ceux présentés dans les manuels de microéconomie et de macroéconomie. Il semble important de rappeler aux candidats qu’un effort de définition des termes présents dans les questions de l’exercice peut permettre de clarifier les attentes et les prérequis des questions, mais également de mettre en perspective les mécanismes indispensables à la résolution de l’exercice. Le traitement de l’exercice n’a pas pour objectif de « piéger » le candidat, mais de vérifier sa mobilisation des éléments microéconomiques et macroéconomiques essentiels du programme. On rappellera que certains candidats, n’arrivant pas à débuter la résolution de l’exercice, ont pu progressivement mettre en place des éléments de progression pertinents à l’aide des questions du jury. La réactivité du candidat est un élément supplémentaire de la capacité de mobilisation, à bon escient, de certains éléments microéconomiques ou macroéconomiques afin d’avancer dans la résolution de l’exercice. À cet égard, certains candidats ne possèdent pas les outils essentiels de la détermination de l’optimum du consommateur, de celui du producteur ou encore les éléments d’analyse d’une économie fictive étudiée dans le cadre du modèle IS-LM-BP, ce qui traduit un apprentissage largement perfectible. Enfin, on s’étonnera de l’incapacité de certains candidats à réaliser des calculs simples de dérivées dans le cadre d’exercices d’optimisation. Quelques exemples d’exercices Exemple 1 :

Une firme en situation de monopole est confrontée à deux marchés dont les courbes de demande sont données par les équations suivantes :

Marché 1 : q1 = 200 – 2p1

Marché 2 : q2 = 90 – 3p2

La fonction de coût de cette firme est :

C(q) = 800 + 10 q.

1. Si le monopole a la possibilité d’appliquer une discrimination par les prix, quel prix doit-il pratiquer sur chaque marché pour maximiser son profit ?

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2. Quelle sera alors la recette totale de la firme en situation de monopole ? 3. Si le monopole ne souhaite pas discriminer sa clientèle, quel prix choisira-t-il ?

Exemple 2 : La fonction d’utilité d’un étudiant de l’ESM s’écrit U (x,y) = x2y + 1 avec x et y désignant les quantités de biens X et Y. On considère que px, le prix du bien X est égal à 2 et que py, le prix du bien Y, est égal à 4. Le revenu R de l’étudiant est égal à 60.

1. Donner l’équation de la contrainte budgétaire de cet étudiant et proposer une représentation graphique de cette contrainte.

2. Déterminer l’équilibre de l’étudiant.

3. Quel est le niveau d’utilité atteint à cet équilibre ?

4. Le revenu de l’étudiant double. Quelle est la nouvelle contrainte budgétaire de l’étudiant ? La représenter graphiquement. Quelle remarque peut-on faire ?

5. Déterminer le nouvel équilibre de l’étudiant et le nouveau niveau d’utilité atteint.

6. Les prix des biens X et Y sont également multipliés par 2. Déterminer les nouvelles consommations de X et de Y. Le consommateur est-il victime d’illusion monétaire ? Justifier.

Exemple 3 : Soit une économie fermée, sans intervention de l’État avec la fonction de consommation suivante : C = 0,8 Y + 200

1. Tracer cette fonction de consommation.

2. On considère que les dépenses d’investissement sont de 100 milliards. Quel est le revenu d’équilibre ? Proposer une représentation graphique.

3. Les dépenses d’investissement augmentent de 20%. Quel est le nouveau revenu d’équilibre ?

4. Le niveau de plein emploi pour cette économie se situe à 1800 milliards. Quel est le montant des dépenses publiques qui justifierait l’intervention de l’État pour assurer le plein emploi ?

Conclusion et conseils aux futurs candidats La réussite de l’épreuve suppose un travail régulier au cours des deux années de classes préparatoires.

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On notera à cet égard la qualité de certaines présentations témoignant d’un travail de préparation sérieux, tant dans l’analyse et le traitement des questions posées que dans la mise en place d’outils pertinents permettant une résolution efficace et maîtrisée de l’exercice proposé. Les candidats doivent également travailler la démarche de démonstration par l’utilisation de graphiques (tant en microéconomie qu’en macroéconomie) dont on rappelle que les axes doivent être systématiquement précisés et expliqués. Enfin, le jury souligne l’extrême courtoisie des candidats et leur comportement exemplaire.