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RAPPORT SUR LES ORIENTATIONS BUDGETAIRES EXERCICE 2019

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1 LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET FINANCIER .................................................................... 6

1.1 LE CONTEXTE MACROECONOMIQUE ....................................................................................................... 6

1.2 LA LOI DE FINANCES (LF) POUR 2019 ................................................................................................... 8

1.2.1 Les dotations de l’Etat. .............................................................................................................. 8

1.2.2 Les mesures fiscales. .............................................................................................................. 10

1.2.3 Les dispositions diverses. ........................................................................................................ 11

1.3 LE CONTEXTE LOCAL .......................................................................................................................... 12

1.3.1 Les données économiques ...................................................................................................... 12

1.3.2 Les indicateurs socio-démographiques ................................................................................... 14

2 LES GRANDES ORIENTATIONS FINANCIERES POUR 2019 ............................................ 16

2.1 LA POURSUITE DES EVOLUTIONS INSTITUTIONNELLES ........................................................................... 16

2.1.1 Les transferts de compétences étudiés en 2018 impactant les attributions de compensation

2019 ......................................................................................................................................... 16

2.1.2 La mutualisation des services : un cycle 4 qui embarque 2 nouvelles communes ................. 16

2.1.3 Les révisions de niveaux de service ........................................................................................ 17

2.2 LES ELEMENTS DE PROSPECTIVE BUDGETAIRE ..................................................................................... 17

2.2.1 Le fonctionnement ................................................................................................................... 17

2.2.2 L’investissement ...................................................................................................................... 29

3 LA POLITIQUE RESSOURCES HUMAINES ....................................................................... 31

3.1 STRUCTURE DES DEPENSES DE PERSONNEL ET DES EFFECTIFS ............................................................ 31

3.1.1 Evolution des effectifs sur postes permanents sur les quatre derniers exercices et prospective

2019 ......................................................................................................................................... 31

3.1.2 Nombre d’agents permanents et répartition par genre sur les 5 derniers exercices ............... 31

3.1.3 Avantages en nature sur les quatre derniers exercices et prospective 2019 .......................... 32

3.1.4 Evolution de la masse salariale sur les quatre derniers exercices et prospective 2019 ......... 32

3.1.5 Evolution de l’absentéisme ...................................................................................................... 33

3.2 PERSPECTIVES POUR L’EXERCICE 2019 .............................................................................................. 34

3.2.1 Structure des dépenses de personnel au budget primitif 2019 ............................................... 34

3.2.2 Proposition d’évolution de la masse salariale .......................................................................... 34

3.2.3 Proposition d’évolution des autres dépenses (hors masse salariale) ..................................... 34

3.2.4 Les grandes orientations 2020-2022 ....................................................................................... 35

4 LA GESTION DE LA DETTE ................................................................................................ 36

4.1 L’ENCOURS DE DETTE AU 1ER JANVIER 2019......................................................................................... 36

4.1.1 La répartition de l'encours........................................................................................................ 38

4.1.2 La diversification de l’encours .................................................................................................. 38

4.1.3 La gestion du risque ................................................................................................................ 39

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4.2 ETAT DES LIEUX ET PROSPECTIVES 2019-2023 ................................................................................... 40

4.2.1 L’extinction de la dette ............................................................................................................. 40

4.2.2 Evolution prévisionnelle du besoin de financement tous budgets ........................................... 42

5 LES GRANDS EQUILIBRES FINANCIERS 2019-2022 ........................................................ 43

5.1 EVOLUTION DE L’EPARGNE .................................................................................................................. 43

5.2 FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS ................................................................................................. 45

5.3 CAPACITE DE DESENDETTEMENT ......................................................................................................... 46

6 ANNEXE 1 - RAPPEL DES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES ...................................... 47

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Introduction Les orientations budgétaires pour 2019, et désormais plus généralement celles pour la période 2018-2022, ont été établies dans un contexte marqué par la contractualisation en mai 2018 de la trajectoire des dépenses de fonctionnement (plafonnées pour les exercices 2018 à 2020 sur la base d’un taux de progression de 1,35 % annuel) et du besoin de financement de notre établissement associé à cette tendance. Ces orientations intègrent également les attentes fortes des acteurs et usagers de notre territoire en termes d’emploi, de logement, de transport et dans le respect des principes d’un développement durable. Dans ce contexte, Bordeaux Métropole, après avoir engagé une profonde mutation institutionnelle ces 2 dernières années dans un contexte de forte de baisse des dotations (près de 200 M€ cumulés de perte de recettes de l’Etat entre 2013 et 2017), reste l’une des seules métropoles à renoncer à la mobilisation du levier fiscal, tout en poursuivant un haut niveau d’investissement et en préservant la solidarité avec ses communes. Si Bordeaux Métropole présente des ratios de gestion très satisfaisants, notamment au regard de la situation des autres métropoles, et malgré le respect de l’objectif d’évolution de 1,35 % des dépenses réelles de fonctionnement, sa situation financière est amenée à se tendre sous l’effet des engagements en matière d’investissement induisant un fort besoin de financement et générant des frais financiers. Indépendamment de la suite qui sera réservée au contrat qui fixe la trajectoire cible de la métropole

pour les exercices 2018 à 2020 et puisque la loi de programmation des finances publiques couvre

la période 2018-2022, deux interrogations demeurent :

• La première quant à la nature de la correction qui serait opérée si l’objectif de maîtrise

générale du déficit des comptes publics assigné à l’Etat français n’était pas respecté au final.

• La seconde concernant la réforme de la fiscalité locale en 2020 et la capacité des collectivités

à conserver leur autonomie financière.

Ce point est crucial dans la mesure où le financement par voie de dotations est aujourd’hui placé

dans un contexte de gel global, après de nombreuses années de baisse. De plus, appréhendés

principalement sur des indicateurs purement techniques comme le potentiel fiscal et surtout

financier, les concours de l’Etat pourraient de nouveau connaitre une baisse.

En matière d’investissement, dans un contexte de reprise économique, il serait toutefois dangereux que les collectivités, en particulier la Métropole, premier donneur d’ordres public sur son territoire, diminue son effort d’investissement. La Métropole poursuivra donc son programme pluriannuel d’investissement décidé en début de mandature et ajusté au regard des éléments techniques et de calendrier (cf. Plan pluri-annuel d’investissement (PPI) en annexe). S’agissant des perspectives d’endettement, elles sont la conséquence là encore du fort développement de notre agglomération et des engagements pris, notamment du stock d’autorisations de programme et d’engagement votées par le Conseil métropolitain (3 Md€ après intégration des révisions qui seront proposées dans le cadre du budget 2019). De fait, le besoin de financement sur la période progresse mais la capacité de désendettement de la Métropole reste très éloignée du seuil des 12 ans posé par le contrat passé avec l’Etat, sur un ratio de 4 ans en 2020 et un ratio projeté pour 2022 de 9 ans en amélioration par rapport à l’anticipation faite l’an dernier pour le même terme (11,3 ans). De plus, dans un contexte de taux d’intérêt historiquement bas, l’effet levier et l’équité intergénérationnelle du financement par l’emprunt de grands équipements sont d’autant plus justifiés.

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En outre, concernant les relations entre la Métropole et les communes, le pacte financier et fiscal adopté en 2015 avait pour objectif la redistribution des ressources à l’échelle du territoire (allocation d’une dotation de solidarité métropolitaine élevée, soutien à l’investissement via le fonds d’intérêt communal, la redistribution des taxes d’urbanismes ou les plans de soutien aux équipements communaux…). Objectif tenu en 2019 avec notamment une Dotation de solidarité métropolitaine (DSM) quasi stable (grâce au financement du tunnel de +/- 2,5 %), la nouvelle génération des contrats de co-développement (CODEV) intégrée au plan pluri-annuel d’équipement, ou encore les différents règlements d’intervention à destination des communes que ce soit pour le soutien aux groupes scolaires en secteur diffus, aux équipements sportifs et nautiques ou aux équipements des quartiers politique de la ville. Enfin, il convient de rappeler que les orientations budgétaires sont présentées en projection de crédits exécutés et donc plus proches de la réalité des comptes administratifs 2018-2022 que des ouvertures de crédits au budget primitif 2019. C’est en effet sur la base des comptes de gestion n et n+1 que seront appréciés les ratios financiers déterminés par la loi.

* * *

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1 Le contexte économique et financier A l’issue du conseil des Ministres du 24 septembre 2018, le Gouvernement a déposé au bureau de

l’Assemblée Nationale le projet de Loi de finances (PLF) pour 2019. Comme tous les documents

budgétaires des sphères publiques ou privées, un projet de Loi de finances intervient dans un

contexte économique qui peut provoquer des effets positifs ou négatifs sur les hypothèses et, à

terme les réalisations. Le budget national intervient dans un environnement économique

international qui peut impacter le contexte économique européen, puis le national (1.1).

Les déclinaisons du PLF, construit selon des hypothèses macro-économiques, emporte lui-même

des conséquences sur les finances publiques locales, nécessairement impactées par des contextes

économiques plus hétérogènes. Plus précisément, pour 2019, 9 articles impliquent le bloc communal

(composé des communes et des intercommunalités) (1.2). Mais, les forces et les faiblesses du

contexte local ne sont, pour autant, pas nécessairement compatibles avec les mesures d’équilibre

des finances nationales (1.3).

Enfin, impacté mais néanmoins pour partie indépendant de l’environnement national, le contexte

socio-économique local imprègne inévitablement les budgets des collectivités ce qui motive les

demandes adressées au gouvernement d’une meilleure prise en compte des spécificités territoriales

sans remettre pour autant en cause l’objectif partagé d’une évolution optimisée de la dépense

publique.

1.1 Le contexte macroéconomique La croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial devrait atteindre près de 4 % en 2018

comme en 2019.

Selon l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’expansion devrait

se poursuivre au cours des deux prochaines années, avec une hausse du PIB mondial qui devrait

selon les prévisions s’établir à près de 4 % en 2018 et 2019. Dans la zone OCDE, la croissance

devrait rester proche de 2,5 % par an et bénéficier de l’assouplissement budgétaire qui devrait

intervenir dans de nombreuses économies ; dans le reste du monde, elle s’affermira pour avoisiner

les 5 %.

L’économie de la zone euro connaît une croissance solide.

L’économie de la zone euro est en phase de croissance depuis 2014, à la faveur d'une politique

monétaire très accommodante, d'une politique budgétaire modérément expansionniste et du

redressement de l’économie mondiale. La croissance du PIB devrait ralentir quelque peu mais rester

forte à l’aune de ce que l’on a observé ces dernières années.

Ces perspectives sont toutefois à nuancer au regard des tensions internationales émergentes :

mesures protectionnistes américaines, déséquilibres budgétaires en Chine, remontée des prix du

pétrole et des matières premières…ou, au niveau européen, l’instabilité suscitée par les

négociations du Brexit.

Les perspectives pour le territoire national, le scenario du Gouvernement, l’appréciation du

haut conseil des finances publiques.

En 2018, la France est sortie de la procédure européenne pour déficit excessif ouverte contre elle

en 2009. Le Gouvernement inscrit le budget 2019 dans la continuité de cette perspective inscrite

dans la Loi de programmation des finances publiques (LPFP) 2018-2022.

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A noter toutefois que ces éléments avaient été établis avant intégration des effets des mesures

annoncées dans l’allocution du 10 décembre 2018.

En 2019, le déficit public devait rester sous la barre des 3 % du PIB à 2,8 % (soit 98,7 milliards

d’euros, contre 2,6 % du PIB soit 81,3 milliards d’euros en 2018). Le Gouvernement précisait qu’il

serait de 1,9 % une fois neutralisés les effets (26 milliards) des mesures exceptionnelles que

représentent la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de

cotisations sociales ou encore la mise en place du prélèvement à la source.

L’évolution de la dépense publique serait pratiquement stable (+ 0,6 % contre + 0 % en 2018), la

dépense publique représentant désormais 54 % du PIB (contre 54,6 % en 2018). L’endettement

devrait légèrement baisser à 98,6 % du PIB en 2019 (98,7 % en 2018).

Le cadrage budgétaire de la Loi de finances pour 2019 a été opéré selon les hypothèses

économiques ci-après :

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Ces hypothèses, comme le PLF ont fait l’objet de l’avis n° HCFP - 2018 – 3 relatif aux projets de lois

de finances et de financement de la sécurité sociale pour l’année 2019 du Haut Conseil des Finances

Publiques (HCFP) sous l’égide du Premier Président de la Cour des comptes.

Cette institution considère la prévision de croissance crédible et que les prévisions d’emplois et de

masse salariale sont cohérentes avec les données connues à ce jour. Par ailleurs, pour 2018 et

2019, le Haut Conseil considère que les prévisions des prélèvements obligatoires sont réalistes au

regard du scénario macroéconomique retenu. Il estime que la prévision d’évolution des dépenses

publiques, qui implique des efforts de maîtrise de la part de l’ensemble des administrations

publiques, est atteignable.

Au total, il considère que la prévision de déficit public nominal pour 2018 et 2019 (respectivement

2,6 et 2,8 points de PIB), est plausible.

Ces appréciations se fondent sur l’accomplissement du scenario économique du Gouvernement qui

s’inscrit dans un environnement de ralentissement progressif du commerce mondial (5,2 % en 2018

puis 4,6 % en 2019 après 5,5 % en 2017).

Pour la France, le Gouvernement attend un rebond de l’activité à partir du 3ème trimestre 2018

après la faible croissance constatée dans la première moitié de l’année, puis sur une reprise de la

consommation, favorisée par les gains de pouvoir d’achat découlant de la baisse des prélèvements

obligatoires (seconde étape de la substitution de CSG à des cotisations, baisse de la taxe

d’habitation) et du reflux de l’inflation.

Pour l’année 2019, le scénario repose sur l’hypothèse d’une croissance trimestrielle de l’ordre de

0,4 % prolongeant le rebond attendu au second semestre 2018. L’activité serait encore soutenue

par la croissance du commerce international et, sur le plan intérieur, par une hausse de la

consommation des ménages et une nouvelle progression de l’investissement des entreprises. Le

pouvoir d’achat des ménages bénéficierait des baisses de prélèvements (effet plein des réductions

de cotisations, taxe d’habitation…) et de la baisse prévue de l’inflation. Le taux d’épargne se

stabiliserait après avoir augmenté en 2018.

1.2 La Loi de finances (LF) pour 2019 Sur 85 articles au total, le PLF 2019 en contient 9 qui sous-tendent des effets sur les finances du

bloc communal du point de vue tant des dotations de l’Etat, que des mesures fiscales ou de

dispositions diverses.

1.2.1 Les dotations de l’Etat.

En première partie du PLF, l’article 28 traite du volume des concours financiers de l’Etat aux

collectivités locales. En deuxième partie, trois articles traitent des dotations : l’article 79 pour la

répartition des dotations, l’article 80 au titre de l’aménagement de la gestion du fonds de

compensation de la TVA (FCTVA) et l’article 81 consacré aux dotations de soutien à

l’investissement local.

La dotation de solidarité urbaine (DSU) et la dotation de solidarité rurale (DSR) augmentent dans le

projet de 90 M€ chacune (et les dotations de péréquation des départements de 10 M€).

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Ces augmentations surviennent dans le cadre d’une enveloppe « normée » de dotation globale de

fonctionnement (DGF) 2019 identique à celle de 2018 (26,9 Md€ pour le bloc communal et les

départements). Dès lors, l’augmentation de l’effort de péréquation est intégralement

supportée par les collectivités elles-mêmes. Le financement est obtenu à l’intérieur de

l’enveloppe par écrêtement de la dotation forfaitaire des communes et de la dotation de

compensation (CPS) des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

Le niveau des augmentations des dotations de péréquation (DSU et DSR) est identique à celui inscrit

initialement au PLF l’an passé (toutefois l’augmentation de DSU avait été relevée de 90 à 110 M€

en nouvelle lecture).

Le besoin de financement interne à l’enveloppe normée, soit 144 M€ en 2019 (323 M€ au PLF

2018), devront être couverts par réduction des variables d’ajustement. Ce besoin se décompose

comme suit :

✓ 84 M€ pour apurer des restes à payer de dotation globale d’équipement (DGE) des

départements ;

✓ 50M€ au titre de dotation exceptionnelle Outre-Mer ;

✓ 8M€ d’augmentation de la dotation générale de décentralisation pour financer l’extension des

horaires des bibliothèques ;

✓ 2M€ au titre de la dotation « calamités publiques ».

La répartition de l’effort entre catégories de collectivités serait effectuée de la manière suivante :

✓ Régions : 40M€

✓ Départements : 40M€

✓ Bloc communal : 9M€ pour les EPCI et 54 M€ pour les communes

Cependant, suite au vote en 1ère lecture, le PLF 2019 prévoit désormais le maintien de l’exonération

de Taxe d’Habitation pour les veufs et veuves. Cette mesure qui coûte 110 M€ n’est pas encore

financée. Elle induira probablement une baisse supplémentaire sur les variables d’ajustement ou à

défaut sur d’autres dotations.

Par ailleurs, la création du fonds de stabilisation au profit des départements, qui représente un

engagement financier de 115 M€, devrait figurer au sein de l’enveloppe plafonnée des concours

financiers de l’Etat. Or, la contrepartie financière pour assurer son financement n’est aujourd’hui pas

encore connue.

L’article 79, outre la péréquation, traite de la réforme de la dotation d’intercommunalité (DI) ce

qui impacterait les communes au travers des effets sur la dotation de solidarité métropolitaine.

Selon l’exposé des motifs, la dotation d’intercommunalité est réformée pour : « la simplifier (une

seule enveloppe), la rendre plus prévisible (garantie selon le montant réellement perçu et non plus

selon le montant théorique avant la contribution au redressement des finances publiques) et mieux

tenir compte des charges (introduction du critère de revenu par habitant) ».

Une réalimentation annuelle à hauteur de 30 M€ (autofinancée par les collectivités via

l’écrêtement de la dotation forfaitaire des communes et de la compensation part salaires des

EPCI) conduirait à ce que 981 EPCI verraient leur dotation d’intercommunalité progresser entre 2018

et 2023 alors qu’elle baisserait pour 169 d’entre eux et serait stable pour 114 EPCI.

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En 2019, l’enveloppe de la dotation d’intercommunalité correspond à celle de 2018 augmentée de

37 M€ dont, de manière exceptionnelle, 7 M€ au titre de la prise en considération des changements

de catégorie des EPCI à fiscalité propre au 1er janvier 2019 (communautés de communes devenant

communautés d’agglomération et communautés d’agglomération devenant communautés

urbaines). A ce titre, les établissements concernés ne se verront pas appliquer la règle issue de la

première rédaction du PLF 2019. Celle-ci impose une attribution par habitant plafonnée à 110 % du

montant perçu au titre de l’année précédente.

Si chaque catégorie d’EPCI bénéficierait globalement d’une augmentation, celle-ci serait

essentiellement concentrée sur les communautés de communes (CC), avec +6,29 €/hab. en

moyenne pour les communautés de communes à fiscalité additionnelle et + 5,09 €/hab. pour les CC

à fiscalité professionnelle unique (FPU), là où les communautés d’agglomération (CA) et les

métropoles et communautés urbaines (CU) ne progresseraient que d’une augmentation respective

de + 0,28 €/hab. et +1,98 €/hab.

Cette mesure découle d’une délibération du comité des finances locales (CFL) qui opérait un

transfert de ressources extrêmement important aux dépens des agglomérations urbaines. La version

présentée dans le PLF contribue ainsi à préserver les ressources des différentes catégories

d’intercommunalité. Dans un contexte de croissance démographique et du maintien du dispositif de

la garantie à 100% de la dotation par habitant, Bordeaux Métropole devrait bénéficier d’une

progression de la dotation d’intercommunalité en 2019.

S’agissant de l’article 80, le fonds de compensation de la TVA devrait augmenter en 2019 de 37M€

en lien avec la reprise de l’investissement.

Enfin, l’article 81 traite des dotations de soutien à l’investissement du bloc communal qui sont

maintenues au niveau de 2018, soit 1,8 Md€ :

✓ Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) : 1 064 M€

✓ Dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) : 570 M€

✓ Dotation de la politique de la ville (DPV) : 150 M€

Les règles relatives à la DPV sont modifiées. A enveloppe inchangée, 199 collectivités (au lieu de

180 actuelles) pourraient être bénéficiaires du fait d’une interprétation moins rigide des conditions

de taux de population en quartier politique de la ville (QPV) et de conventionnement avec l’agence

nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).

1.2.2 Les mesures fiscales.

• L’article 7 du PLF 2019 introduit une mesure de sécurisation juridique pour la taxe

d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), et tend à l’instauration par les collectivités

bénéficiaires de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères incitative (TEOMi).

La modification de la rédaction de l'article 1520 du CGI vise à :

✓ Inclure explicitement dans le périmètre de la TEOM les dépenses d’investissement (suite à

la problématique née de la jurisprudence « Cora »).

✓ Faire entrer dans le champ de financement de la TEOM la prévention des déchets ménagers

qui recouvre des mesures qui s’intègrent dans la feuille de route sur l’économie circulaire

telles que l’élaboration des programmes locaux de prévention des déchets ménagers

assimilés prévu à l’article L. 541-15-1 du code de l’environnement.

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✓ En « contrepartie » de la mesure de sécurisation juridique, il est décidé que les dégrèvements

faisant suite à la constatation, par une décision de justice, de l’illégalité de la délibération

fixant le taux de la taxe (notion de « taux disproportionné ») seront dorénavant à la charge

des collectivités.

Des mesures sont également prévues pour faciliter le passage en TEOMi : diminution des frais

d’assiette de 8 à 3% (pendant 3 ans uniquement) et autorisation de fixer un taux supérieur à 10%

de celui de l’année précédente afin de prendre en compte les surcoûts occasionnés par la mise en

place de la part incitative à son démarrage.

Par ailleurs, le PLF (article 59) introduit une réduction, à compter de 2021, du taux de TVA à 5,5%

pour les prestations de collecte séparée, de collecte en déchetterie, de tri et de valorisation matière

des déchets ménagers, puis une augmentation, à compter 2021, des tarifs de la composante déchet

de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).

Ce panel de mesures avait été présenté début juillet en conférence nationale des territoires (CNT)

sous le titre de « feuille de route de l‘économie circulaire ». L’allègement de la charge de mise en

place de la TEOMi est la contre-partie de l’alourdissement de la charge pour les collectivités de la

hausse programmée de TGAP ; pour celles qui seront en mesure de passer en TEOMi du moins.

• L’article 56 du PLF 2019 résulte de l’article 103 de la Loi de finances initiale (LFI) pour 2018

qui prévoyait l’exclusion des locaux d’artisans de la méthode de détermination de l’assiette dite

«comptable» d’évaluation des valeurs locatives (au 1er janvier 2019) et la remise d’un rapport du

Gouvernement au Parlement. Afin de travailler cette délicate question1, un groupe de travail tripartite

(DGFIP/fédérations professionnelles/associations d’élus) s’est réuni au 1er semestre 2018. Il

conviendra d’apprécier dans quelle mesure l’article du PLF 2019 est favorable aux budgets locaux

… ou aux contribuables.

De plus, le PLF 2019 prévoit qu’à partir de 2020, lorsque la valeur des installations techniques,

matériels et outillages présents dans les bâtiments ou sur les terrains est inférieure ou égale à

500 K€, la qualification de bâtiments et terrains industriels ne sera pas retenue, et ce quelle que soit

l’activité exercée. En conséquence, la méthode de détermination de l’assiette dite « comptable »,

utilisée pour fixer les valeurs locatives, ne pourra pas être appliquée.

1.2.3 Les dispositions diverses.

Les collectivités territoriales sont concernées par l’article 63 qui traite de l’encaissement des

recettes fiscales par un organisme autre que le comptable public.

Selon l’exposé des motifs : « Le présent article vise à permettre de confier à un ou plusieurs

prestataires, l'encaissement et le décaissement en numéraire ainsi que l'encaissement par carte

bancaire des recettes et dépenses publiques. Cette mesure fait partie du plan de transformation du

ministère de l'action et des comptes publics. »

1 selon des scénarios extrêmes, poussés par les fédérations professionnelles concernées, la perte potentielle de bases

fiscales pour les collectivités pourrait se traduire par un manque à gagner de produit fiscal dépassant 100 M€.

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Sont concernées l'ensemble des opérations d'encaissement et de décaissement qui peuvent être

effectuées par les comptables publics, à l'exception de certaines opérations pour lesquelles le

maniement des espèces par une autre personne que le comptable public est impossible ou inadapté.

Cette mesure permettra à l'administration des finances publiques de ne plus manier d'espèces à un

horizon de deux à trois ans.

Il en résultera des progrès en matière de sécurité des agents et de redéploiement vers des missions

moins mécaniques, comme l'accompagnement des usagers et des collectivités locales.

Les prestataires seront sélectionnés notamment en fonction de leur bonne implantation

géographique et de leur capacité technique à assurer ces prestations pour le compte de l’État.

Compte tenu de l'activité exercée, ils seront soumis au contrôle de l’État. Ils devront ainsi tenir une

comptabilité séparée. Les agents du prestataire autorisées à réaliser de telles opérations seront

soumis au secret fiscal et leur identité sera communiquée à l’État.

Par ailleurs, le Gouvernement a précisé que l’introduction de dispositions afférentes à une nouvelle

approche de gestion comptable se ferait lors du débat parlementaire.

L’objectif de ces dispositions tend, à titre expérimental et pour une durée de trois ans à compter du

1er janvier 2020 à :

✓ Substituer durant la période expérimentale le compte administratif et le compte de gestion

par un seul document. En tout état cause, les collectivités pourront se porter candidates pour

expérimenter le Compte financier unique (CFU) ;

✓ Permettre à un agent comptable qui n’a pas la qualité de comptable de l’État d’assurer, dans

les conditions qui devront être définies, les fonctions de comptable public.

Au regard de l’intérêt de cette démarche qui prend parfaitement sens avec celle engagée pour

l’efficacité et de qualité de la gestion (amenant à la possible certification des comptes), cette

proposition pourrait être étudiée pour valider l’éventuelle candidature de la Métropole à cette

expérimentation dans un calendrier toutefois plus lointain que celui de l’exercice 2020.

1.3 Le contexte local

Si l’environnement et les mesures nationales conditionnent fortement les budgets locaux, le contexte

local imprègne également significativement ceux-ci que ce soit en termes de conditions

économiques que de données socio-démographiques.

1.3.1 Les données économiques

Selon le bilan économique de la Nouvelle Aquitaine publié par l’institut national de la statistique et

des études économiques (INSEE), en 2017, le redémarrage de l’activité économique régionale s’est

propagé dans presque tous les secteurs.

La reprise de l’activité économique, amorcée dès 2015, a décollé en 2017, à l’image du PIB français

qui progresse de 2,2 %. En Nouvelle-Aquitaine, de plus en plus d’indicateurs économiques sont au

vert et retrouvent leur niveau d’avant la crise de 2008, suite à la nouvelle baisse du taux de chômage

ou au regain de créations d’entreprises et d’emplois dans l’industrie et la construction.

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En 2018, ces tendances de meilleure tendances économiques du territoire régional se confirment

au regard du suivi des indicateurs emploi et créations d’entreprises :

Evolution de l’emploi salarié.

Créations d’entreprises.

Selon les enquêtes de la banque de France auprès des chefs d’entreprises, les facteurs de

« confiance » se résumaient ainsi : « L’activité régionale reste bien orientée dans l’industrie comme

dans les services marchands. Le reflux de la production industrielle en période de congés a été plus

modéré que de coutume. Les entrées de commandes intérieures comme étrangères se poursuivent.

Dans les services, le courant d’affaires dépasse les niveaux de 2017, hormis dans l’hôtellerie dont

les prestations progressent néanmoins. Après la pause estivale, les chefs d’entreprise attendaient

une reprise encourageante pour la rentrée ».

Ces constats de situation économique supra métropolitaine meilleure qu’au niveau national ne

doivent pas conduire à méconnaitre les faiblesses locales.

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1.3.2 Les indicateurs socio-démographiques

Les deux indicateurs ci-après, calculés sur les dernières données officielles et définitives publiées

par l’INSEE soit celles relatives à 2015, attestent de la diversité des situations des résidents de la

métropole bordelaise, porteuse de besoins de la population et donc de surcroît de charges

mobilisant des ressources à dégager. Bordeaux Métropole n’est pas un territoire « riche » au sens

commun du terme, image qu’on lui prête usuellement ; ce qui implique un renforcement de son

attractivité pour dégager les ressources indispensables au développement harmonieux et au

maintien de la cohésion et la qualité de vie sur l’ensemble de notre territoire.

Les graphes qui suivent visent à présenter la capacité contributive des ménages du territoire ainsi

que leur le niveau de vie au travers du revenu disponible par unité de consommation 2.

Il ressort ainsi que, si la représentation des ménages non-imposés sur notre territoire est

légèrement moindre que la moyenne nationale, soit 41,7% pour une moyenne nationale de

46,8%, le revenu annuel médian des foyers de l’ensemble métropolitain de 21 433 € est à peine

supérieur au revenu médian des ménages français, soit 21 415 €.

2 L’unité de consommation (UC) découle d’un système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant

de comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de compositions différentes ; les besoins d'un ménage ne s'accroissant pas en

stricte proportion de sa taille. La pondération est la suivante :1 UC pour le premier adulte du ménage ;0,5 UC pour les autres personnes

de 14 ans ou plus ;0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000Saint-Aubin-de-Médoc, 27811

Bouliac, 27061Martignas-sur-Jalle, 25238

Le Taillan-Médoc, 24121

Le Bouscat, 23797

Saint-Médard-en-Jalles,…

Gradignan, 23557

Le Haillan, 23011

Pessac, 22743

Bruges, 22690

Blanquefort, 22528

Parempuyre, 22099

Mérignac, 21944Artigues-près-Bordeaux,…

Bordeaux, 21404Villenave-d'Ornon, 21351

Eysines, 21342

Talence, 21196

Carbon-Blanc, 20635

Bègles, 20484

Saint-Vincent-de-Paul, 19618

Saint-Louis-de-Montferrand,…

Ambarès-et-Lagrave, 19203

Bassens, 18561

Floirac, 18362

Ambès, 18339

Cenon, 16406Lormont, 15768

Médiane du revenu disponible par unité de consommation en 2015, en €

Communes Bordeaux Métropole

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*

* *

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2 Les grandes orientations financières pour 2019

2.1 La poursuite des évolutions institutionnelles La commission locale d’évaluation des transferts de charges (CLECT) s’est prononcée le 9 novembre 2018 sur la valorisation des transferts de compétences 2018 et a été informée des impacts de la mutualisation du cycle 4 et des révisions de niveaux de services sur les attributions de compensation. A l’issue de ces différents transferts et ajustements détaillés ci-après, Bordeaux Métropole devrait donc percevoir en 2019 un montant d’attribution de compensation d’investissement (ACI) de 22,5 M€, un montant d’attribution de compensation de fonctionnement (ACF) de 96,5 M€ et verser une attribution de compensation de fonctionnement (ACF) de l’ordre de 16,5 M€ (soit une ACF nette à percevoir de 80 M€). De nouveaux transferts de compétences seront étudiés en 2019 notamment celui de l’éclairage public ou de nouveaux équipements d’intérêt métropolitain.

2.1.1 Les transferts de compétences étudiés en 2018 impactant les attributions de compensation 2019

Le processus de transfert des compétences s’est poursuivi en 2018 avec un complément de transfert de la commune de Bassens au titre d’une opération ANRU dans le cadre de la politique de la ville pour un montant en attribution de compensation de fonctionnement (ACF) de 39 699 €. Ce transfert a fait l’objet d’une évaluation financière préalable adoptée par la Commission d’Évaluation des Charges Transférées (CLECT) du 9 novembre 2018 et donnera lieu à une révision de l’attribution de compensation de fonctionnement (ACF) de la commune dans le cadre de la délibération du Conseil de Métropole du mois de janvier 2019 pour une notification au plus tard au 15 février 2019.

2.1.2 La mutualisation des services : un cycle 4 qui embarque 2 nouvelles communes

Le schéma de mutualisation métropolitain, adopté le 29 mai 2015 par le Conseil de Métropole, prévoit la possibilité pour les communes de mutualiser différents domaines « à la carte » au cours de cycles successifs. A compter de 2019, les communes d’Artigues-près-de Bordeaux et Talence intègrent le cycle 4 de la mutualisation respectivement au titre des domaines de la commande publique et du numérique des systèmes d’informations. De plus, les communes d’Ambarès-et-Lagrave, Blanquefort et Le Bouscat étendent leur périmètre mutualisé aux archives. De ce fait, 20 communes auront mutualisé leurs interventions avec la Métropole au 1er janvier 2019.

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Ce nouveau cycle se traduira par une modification des attributions de compensation (AC) des communes concernées pour un montant de 247 K€ en attribution de compensation d’investissement (ACI) et 957 K€ en attribution de compensation de fonctionnement (ACF) (dont -2 K€ de régularisation des charges de structure 2019 pour les communes d’Artigues-près-de-Bordeaux et de Talence).

2.1.3 Les révisions de niveaux de service Les contrats d’engagements, ainsi que les conventions de création de services communs signés entre les communes mutualisant leurs services et la Métropole, prévoient la possibilité de faire évoluer le niveau de service sur un domaine mutualisé, à la hausse ou à la baisse, et posent un cadre relativement souple, basé sur la négociation avec la commune. Ils prévoient que ces évolutions peuvent avoir un impact sur les attributions de compensation. Les révisions de niveaux de service, font tout d’abord l’objet de conventions de remboursement couvrant la période de leur mise en œuvre jusqu’à leur intégration dans l’attribution de compensation. Un cadre de mise en œuvre de ces révisions de niveau de service, a été défini et partagé avec les communes au travers d’une méthode et d’un calendrier d’application. Le montant des révisions de niveau de service intégrées dans les attributions de compensation (AC) pour l’année 2019 atteint 830 K€ au total (dont 261 K€ en attribution de compensation d’investissement et 569 K€ en attribution de compensation de fonctionnement), soit 0,82 % du montant net total des attributions de compensation.

2.2 Les éléments de prospective budgétaire

2.2.1 Le fonctionnement

2.2.1.1 Les principales recettes de fonctionnement Le total des recettes réelles de fonctionnement devrait s’élever à 779 M€ au titre de l’exercice 2019, soit en légère diminution (-0,4 %) au regard des recettes attendues en 2018 de 782 M€. A - Vers une nouvelle année de baisse de l’enveloppe consolidée des dotations La dotation globale de fonctionnement (DGF) perçue par Bordeaux Métropole comprend 2 parts : la dotation d’intercommunalité et la dotation de compensation. Sur la période 2014-2017, la contribution au redressement des finances publiques (CRFP) de Bordeaux Métropole a été déduite de sa dotation d’intercommunalité. Cette contribution s’est établie, en flux, à -6 M€ en 2014, à -14,7 M€ en 2015, à -14,3 M€ en 2016 et à -7,1 M€ en 2017, soit une perte cumulée sur la période de -103,8 M€.

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Ainsi, le montant de la dotation d’intercommunalité est passée de 59,7 M€ en 2014 à 26,8 M€ en 2017. Pour 2018, avec l’arrêt de la contribution au redressement des finances publiques (CRFP), le montant de la dotation d’intercommunalité (DI) de la Métropole s’est élevée à 27,9 M€. Pour 2019, la Loi de Finances intègre une réforme de la dotation d’intercommunalité. Pour rappel, la dotation d’intercommunalité est une dotation incitative à l’intégration intercommunale. Elle est par conséquent historiquement calculée de façon distincte selon les catégories d’EPCI. Selon le gouvernement, la dotation d’intercommunalité est réformée pour : « la simplifier (une seule enveloppe), la rendre plus prévisible (garantie selon le montant réellement perçu et non plus selon le montant théorique avant CRFP) et mieux tenir compte des charges (introduction du critère de revenu par habitant). » Derrière cette simplification, s’engage un transfert des ressources en faveur des communautés de communes ; groupements dont les compétences obligatoires sont les plus réduites. Elle fait l’impasse sur la réalité fonctionnelle qui est associée aux différents statuts des groupements, ce qui revient à ignorer le rôle et les responsabilités portés par les grandes agglomérations. Néanmoins, cette réforme ne pénaliserait pas les agglomérations qui ont su s’engager précocement dans une forte intégration intercommunale. Ainsi, avec un coefficient d’intégration fiscale (CIF)3 supérieur à 0,5, Bordeaux Métropole bénéficie de la garantie de non-baisse de sa dotation d’intercommunalité, qui progresserait en 2019 de + 0,4 M€ du fait de l’augmentation de la population du territoire (+5 000 habitants en hypothèse conservatoire), soit une dotation d’intercommunalité 2019 simulée à 28,3 M€. Pour les années suivantes, le montant de la dotation d’intercommunalité de notre établissement progresserait au même rythme de +0,4 M€ du fait de l’augmentation de la population à hauteur de + 5 000 habitants par an.

3 Le coefficient d’intégration fiscale (CIF) est le rapport entre, au numérateur, la fiscalité perçue par la Métropole, minorée de ses dépenses

de transfert vers les communes membres, et au dénominateur, le montant total de la fiscalité perçue sur son territoire par Bordeaux

Métropole et ses communes membres.

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Par ailleurs, depuis 2011, la dotation de compensation est devenue une variable d’ajustement destinée à financer la péréquation du bloc communal (DSU, DSR4). A ce titre, Bordeaux Métropole subit ainsi chaque année une baisse de sa dotation de compensation. Pour 2019, son montant devrait diminuer d’au moins -2,4 %, soit une baisse estimée à -3 M€, ce qui porterait la dotation de compensation à 120 M€. Pour les années suivantes, à savoir de 2020 à 2022, elle devrait également continuer à financer la péréquation horizontale de la DGF se traduisant par une baisse de recettes à hauteur de -3 M€ par an. Au final, Bordeaux Métropole devrait donc percevoir en 2019 une DGF estimée à 148,4 M€ (dont une dotation de compensation pour 120 M€ et une dotation d’intercommunalité pour 28,4 M€). Le graphique qui suit illustre la perte nette annuelle de DGF (dotation d’intercommunalité et dotation de compensation) subie par la Métropole sur la période 2013-2018 qui atteint -174,7 M€ cumulé en valeur 2012 :

Sur la période 2019-2022, la DGF devrait continuer à diminuer, mais uniquement dans sa composante dotation de compensation pour financer la péréquation du bloc communal.

4 En 2019, la DSU et la DSR augmentent de 90 M€ chacune. Il convient de noter que ces augmentations surviennent dans le cadre d’une

enveloppe de DGF 2019 identique à celle de 2018 (26,9 Md€ pour le bloc communal et les départements. Dès lors, l’augmentation de

l’effort de péréquation est intégralement supportée par les collectivités elles-mêmes : il viendra impacter les « besoins internes » de la

DGF. Pour mémoire, ces besoins internes sont financés par écrêtement de la dotation forfaitaire des communes et de la dotation de

compensation (CPS) des EPCI.

Le dégrèvement 2019 de cotisation foncière des entreprises pour les redevables réalisant un chiffre d’affaires de moins de 5 000 € euros

est hors enveloppe normée, ce qui évite une ponction supplémentaire sur les variables d’ajustement à hauteur de 120 M€.

- 0,5

3,721,7

53,1

90,3

126,4

2,55,9

12,3

21,1

33,5

48,4

- 10,0

10,0

30,0

50,0

70,0

90,0

110,0

130,0

150,0

170,0

190,0

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Pertes consolidées de DGF en M€

Période 2013-2018

Pertes consolidées de dotation d'intercommunalité Pertes consolidées de dotation de compensation

2,09,7

34,0

74,2

123,8

174,7

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Le graphique qui suit illustre la baisse continue de la DGF métropolitaine depuis 2011 :

En sus de la perte de DGF, Bordeaux Métropole subit également depuis 2013 une perte des allocations compensatrices pour permettre, au sein de la même enveloppe globale de dotation, le financement des dynamiques spécifiques aux dotations péréquatrices. Les allocations compensatrices comprennent d’une part les compensations dites « ancien régime » avec la dotation unique spécifique TP, la compensation de cotisation foncière des entreprises (CFE) pour réduction des bases des créations d’établissements, la compensation de CFE pour exonération en zones d’aménagement du territoire, la compensation de cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises relative aux exonérations compensées, la compensation de taxes foncières sur les propriétés non bâties, la compensation de taxe d’habitation pour les personnes de condition modeste et, d’autre part les compensations dites « nouveau régime » avec le fonds nationale de garantie individuelle des ressources (FNGIR) et la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelles (DCRTP). En 2018, la part des allocations compensatrices « ancien régime » servant de variables d’ajustement5 (dotation unique de compensation spécifique à la TP, dotation de compensation au titre des réduction création d’entreprise et de zones d’aménagement du territoire) a été ramenée 191 K€ alors qu’elle représentait 7 278 k€ en 2012.

5 Les autres allocations compensatrices « ancien régime » qui ne servent pas de variables d’ajustement sont donc la compensation de

cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises relative aux exonérations compensées, la compensation de taxes foncières sur les

propriétés non bâties, la compensation de taxe d’habitation pour les personnes de condition modeste. En 2018, le montant de l’allocation

compensatrice relative à la taxe d’habitation s’élève 5,3 M€ sur un total de 5,5 M€ d’allocations compensatrices « ancien régime ».

203,7202,0

200,0

194,2

177,6

161,7

152,4 151,0148,4

145,8143,2

140,6

125

135

145

155

165

175

185

195

205

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Evolution de la DGF perçue par Bordeaux Métropole en M€ - Période 2011 à 2022

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La baisse cumulée de ces allocations versées par l’Etat sur la période 2013-2018 représente une perte de -24,2 M€ en valeur 2012.

A compter de 2019, la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle (DCRTP)6 du bloc communal intègre à son tour les variables d’ajustement (qui financent en 2019 l’intégralité « des besoins internes » de péréquation au sein d’une enveloppe de DGF 2019 identique à celle de 2018) et devrait diminuer annuellement de -4,8 M€, ce qui porterait la DCRTP de Bordeaux Métropole à 28,7 M€ à compter de 2019. Dans ce contexte, le montant total des allocations compensatrices devrait s’établir à 97,75 M€ pour 2019 contre 102,55 M€ en 2018 (-4,68 %). Hors contribution au fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC), la perte cumulée des dotations perçues par Bordeaux Métropole (DGF et allocations compensatrices) sur la période 2019-2022 devrait atteindre -92,5M€ (faisant suite à la perte déjà subie par notre Etablissement sur la période 2013-2018 de -198,9 M€ en cumul).

B - Le Fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) Pour rappel, sur la période 2013-2018, Bordeaux Métropole a contribué au FPIC pour un montant de prélèvement cumulé de -84,8 M€. Pour 2019, les ressources du FPIC restent gelées à 1 Md€ (niveau atteint en 2016) aussi les variations du FPIC entre 2018 et 2019 seront donc fonction :

• d’une part des changements d’écart à la moyenne des valeurs de référence (pour rappel la contribution au FPIC est répartie sur la base du potentiel financier agrégé par habitant qui est calculé au niveau de l’ensemble intercommunal),

• d’autre part du cycle 4 de la mutualisation ; des révisions de niveaux de services et des transferts de compétences.

6 La DCRTP et le FNGIR sont des allocations compensatrices « nouveau régime » dont les montants 2018 s’élèvent respectivement à

33,5 M€ ET 63,6 M€, soit un total de plus de 97 M€.

1,2

4,0

7,8

12,8

18,3

24,2

0

5

10

15

20

25

30

2013 2014 2015 2016 2017 2018

Pertes cumulées des allocations compensatrices en M€ sur 2013-2018

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Par ailleurs, afin de préserver les communes défavorisées situées dans des communautés contributrices, les 250 villes de plus de 10 000 habitants bénéficiaires de la DSU cible, les 30 villes de 5 000 à 10 000 habitants des premiers rangs ainsi que les 2 500 premières communes éligibles à la DSR voient depuis 2016 leur contribution au FPIC prises en charge par leur EPCI. Bordeaux Métropole prend ainsi en charge les contributions au FPIC des communes de Cenon, Floirac et Lormont pour un montant de plus de 0,5 M€. C’est pourquoi, le montant global de la contribution de notre ensemble intercommunal (Métropole et 28 communes) devrait rester relativement stable à 14,9 M€ soit +0,2 M€ par rapport à l’année précédente (+1,5 %). En prenant en compte, les contributions des communes défavorisées, le montant du FPIC 2019 à la charge de la Métropole7 atteindrait près de -8,5 M€ (pour -8,4 M€ en 2018). Pour les années suivantes, la contribution métropolitaine au FPIC continuerait de progresser sur un rythme attendu de +1,5 %, qui correspond à l’impact des futurs cycles de mutualisations et des renforcements de niveau de service. En cumulé, sur la période 2019-2022, la contribution métropolitaine au FPIC atteindrait donc un montant estimé à -86,5 M€ et de -295,5 M€ sur la période 2013-2022. Au final et en intégrant le FPIC, la perte cumulée des dotations (-283,8 M€ entre 2013 et 2018 cumulés), se poursuit pour représenter, sur la période 2013-2022, un montant consolidé de pertes de -795,3 M€8.

7 Pour rappel, la contribution au FPIC est calculée au niveau de l’ensemble intercommunal. Puis, elle est répartie entre la Métropole et

les 28 communes en fonction du coefficient d’intégration fiscale (CIF). Le CIF de Bordeaux Métropole augmentant en raison du montant des AC reçues du fait de le métropolisation et de la mutualisation (CIF 2017 = 0,454355 ; CIF 2018 = 0,536875), la part métropolitaine (contribution globale au FPIC x CIF) progresse mécaniquement avec le déploiement de la mutualisation et les renforcements de niveau de service. A contrario, la part communale globale de contribution au FPIC diminue (contribution globale au FPIC x (1-CIF)) ; tout particulièrement pour les communes ayant mutualisé leurs services. En effet, la contribution communale au FPIC étant répartie entre les communes membres en fonction du potentiel financier par habitant et la mutualisation se traduisant par une baisse mécanique de celui-ci (du fait de l’impact sur l’AC des communes concernées), la baisse de contribution au FPIC sera accrue pour ces communes.

8 En équivalent de dotations 2012

5,020,5

34,074,2

123,8174,7

228,3284,4

343,1404,4

7,8 12,8

18,3

24,2

34,9

50,4

70,5

95,3

-16,0-31,2 -53,8 -84,8

-124,4-172,6

-229,6-295,5

-400,0

-200,0

0,0

200,0

400,0

600,0

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

PERTES CONSOLIDÉES DE DOTATIONS, D'ALLOCATIONS COMPENSATRICES

ET CONTRIBUTIONS AU FPIC EN M€ - PÉRIODE 2013-2022

Pertes cumulées 2013-2022 de DGF Pertes cumulées 2013-2022 des allocations compensatrices Contributions cumulées 2013-2022 de FPIC

57,8118,2

195,8

283,8

387,6

507,4

643,2

795,3

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C - Les produits de fiscalité Hors Versement transport (VT) et Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), les produits fiscaux (impôts économiques, impôts ménages, taxe de séjour et prélèvement des jeux et paris) augmenteraient en 2019 de +2,3 %, soit un produit supplémentaire de +7,5 M€ (329,4 M€ prévus en 2019 contre 321,9 M€ en 2018). Ce supplément de produit se décomposerait de la façon suivante :

• un effet base +3,9 M€ en raison du dynamisme démographique de notre agglomération (+0,8%).

• un effet d’actualisation des valeurs locatives de +3,5 M€ sur la base d’un coefficient d’actualisation des valeurs locatives de 1,5 %9.

• une hausse des produits de la taxe de séjour de +0,1 M€ (+2%). Sur cette dynamique attendue de la fiscalité pour 2019, il pèse toutefois des incertitudes sur certains produits de la fiscalité économique :

• D’une part, les montants de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) restent fluctuants sans correspondre aux montants prévisionnels annoncés par la Direction générale des finances publiques.

• D’autre part, la révision « permanente » des valeurs locatives des locaux professionnels va s’appliquer à compter de 2019 sur les bases de cotisation foncière des entreprises.

L’impact sur les produits de cotisation foncière des entreprises pour 2019 ne sera connu que lors de la transmission des états des bases prévisionnelles 2019 au mois de mars prochain mais il pourrait être accru en 2019 du fait de la correction à opérer, au titre de 2018, entre la revalorisation forfaitaire appliquée (+1,2 %) sur ces bases et au final les tarifs au mètre carré tels qu’ils seront effectivement fixés par la direction générale des finances publiques pour les différents types de locaux professionnels dans l’arrêté à paraître. En ajoutant aux produits fiscaux (329,4 M€), les allocations compensatrices10 (97,8 M€), la DGF (148,4 M€) et la DGD « transports scolaires » (3,7 M€), l’ensemble des recettes de « fiscalité et dotations » s’élèverait pour 2018 à 579,3 M€. Après retraitement de la contribution métropolitaine au FPIC 2019 (-8,5 M€), le montant serait ramené à 570,8 M€, soit une stabilisation des ressources de la Métropole par rapport à 2018.

9 L’hypothèse de +1,5% retenue (pour 1,8 % d’inflation prévisionnelle 2018) correspond à la revalorisation des loyers commerciaux sur le territoire de Bordeaux métropole et de l’actualisation simulée des valeurs locatives des locaux d’habitation dont la revalorisation effective sera égale à l’évolution des indices des prix à la consommation harmonisés appelés « IPCH » entre novembre « n-2 » (2017) et novembre « n-1 » (2018). 10 Les compensations sont des allocations annuelles versées par l’État aux collectivités territoriales pour compenser les pertes de recettes fiscales entrainées par les exonérations et les allègements de bases décidées par voie législative. Afin d’assurer la stabilisation puis la baisse de l’enveloppe normée, les compensations ont été revues à la baisse pour financer les effets démographiques, la péréquation verticales (DSU, DSR, DNP). Certaines allocations compensatrices ont été minorées dès 2008 mais la majorité d’entre elles ont été minorées depuis 2009. Le coefficient de minoration s’applique au calcul de la compensation (la compensation se calcule par application d’un taux fixé définitivement par le Comité des Finances Locales après le vote de la loi de finances).

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S’agissant du Versement Transport (VT), en application de l’article 55 de la loi du 12 juillet 2010 dite « Grenelle II », le taux du VT est de 2 % depuis le 1er janvier 2011. Depuis le 1er janvier 2016, le seuil d’assujettissement au VT est passé de 9 à 11 salariés. Pour 2019, le montant prévisionnel des produits nets de VT est estimé à 182,7 M€11. Ce montant intègre le montant de la compensation simulé à 1,8 M€ et les remboursements au titre des seuls indus qui incombent désormais à la Métropole à savoir ceux afférant aux personnels logés-transportés (-0,3 M€) (les autres remboursements revenant aux unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF) ou aux Mutualités sociales agricoles (MSA)). Pour les années suivantes, la progression de produit net de VT a été estimée prudemment à +1,5 %.

S’agissant de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), le montant prévisionnel 2019 s’établirait à 97,5 M€. Ce montant tient compte des modifications de taux décidées en 2016.

11 Pour 2019, le montant brut simulé de VT hors compensation et hors remboursements effectués par la Métropole au titre des salariés logés et/ou transportés serait de 181,2 M€. En y ajoutant la compensation liée au relèvement du seuil de 9 à 11 salariés estimée à 1,8 M€ et en déduisant les remboursements simulés à opérer pour 0,3 M€, le montant net 2019 de produit VT atteint 182,7 M€ (181,2 M€+ 1,8 M€– 0,3 M€= 182,7 M€).

589,4

580,0

573,9

563,7564,2

570,8 570,8 569,7 568,7 567,9

550

555

560

565

570

575

580

585

590

595

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Montant annuel des produits en M€

"fiscalité + dotations - FPIC"

161,2

156,0

165,3

171,8

177,4180,0

182,7185,5

188,3191,1

150

155

160

165

170

175

180

185

190

195

200

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Le produit net de VT en M€ : la première recette fiscale de la Métropole

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Le produit attendu pour 2019 progresserait donc de +2 M€, soit +2,1 % en raison, d’une part, de l’actualisation forfaitaire des bases de +1,5 % (soit +1,4 M€) et, d’autre part, d’un effet population de +0,6 % (soit +0,6 M€). Les produits attendus pour les années suivantes tiennent compte d’un effet population de +5 000 habitants par an et d’une revalorisation forfaitaire des bases de +1,5 %.

D - Les autres recettes En 2019, Bordeaux Métropole percevra des communes une attribution de compensation de fonctionnement (ACF) nette de 80 M€ qui correspond à la différence entre les ACF qu’elle va recevoir à hauteur de 96,5 M€ de 19 communes et les ACF qu’elle va verser pour -16,5 M€ à 9 communes. Ce montant sera impacté les années suivantes par les éventuels transferts de compétences qui seraient décidés et les cycles de mutualisations. Par ailleurs, Bordeaux Métropole va percevoir en 2019 la dotation de compensation du Département de la Gironde en année pleine, soit une recette de 6,5 M€, pour les transferts, à l’intérieur du périmètre de Bordeaux Métropole, des routes départementales, du fonds de solidarité logement, de l’aide aux jeunes en difficulté et de la compétence tourisme. En 2018, le budget annexe Transports bénéficie du produit des forfaits de post-stationnement (FPS)12 collecté pour le compte de Bordeaux Métropole par les communes ayant instauré un stationnement payant sur leur territoire13. La recette nette estimée pour 2019 est reconduite à 5 M€ (base 215 000 FPS recouvrés d’un montant moyen annuel de 31 € soit 6,7 M€, desquels seront déduits les coûts de mise en œuvre remboursés aux communes 14 estimés à -1,7 M€ en 2019 contre -3M€ en 2018 première année de perception des FPS).

12 La loi MAPTAM et le décret d’application du 20 mai 2015 prévoient que les recettes de FPS sont des recettes affectées à des opérations « destinées à améliorer les transports en commun ou respectueux de l’environnement », c’est pour cette raison qu’il sera proposé de réitérer leur affectation au budget annexe Transports dans le cadre du vote du Budget 2019. 13 Au 1er janvier 2019, sont concernées les villes de Bordeaux, Mérignac, Pessac, Talence. 14Ces remboursements doivent faire l’objet d’une convention précisant les natures des dépenses et les clefs de répartition s’agissant des

dépenses non exclusivement et directement inhérentes au recouvrement du FPS.

50

55

60

65

70

75

80

85

90

95

100

105

110

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

76,379,2 81,1

83,7

91,593,4

95,5 97,599,6

101,7 103,9

Montants de TEOM en M€

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Sur les années 2020 à 2022, le nombre de FPS dressés devrait continuer à diminuer, sauf extension du stationnement payant, ce qui montre une amélioration du taux de paiement du stationnement et, par voie de conséquence, de la rotation des véhicules. Par conséquent, à périmètre inchangé, les montants des reversements des FPS nets par les communes à Bordeaux Métropole sont donc amenés à baisser progressivement. Pour autant, les coûts de mise en œuvre par les communes seront moins importants que pour la première année. Entre 2020 et 2022, le produit net estimé atteindrait 3,6 M€ (base 170 000 FPS recouvrés à 31 € soit 5,3 M€ et des coûts de gestion des FPS de -1,7 M€).

Concernant les recettes des services, s’agissant dans la plupart des cas de services publics à caractère industriel et commercial, il convient, en vertu des articles L. 2224-2 et R. 2333-126 du CGCT, sauf dispositions particulières, de les rendre financièrement autonomes en assurant la couverture de leurs charges, par leurs ressources propres, tout en veillant à ce que les hausses de leurs tarifs demeurent raisonnables. A ce titre, conformément aux hypothèses retenues depuis 2016, Bordeaux Métropole n’envisage pas de revalorisation tarifaire significative15 sur la période 2019-2022 ; les modifications proposées visent de ce fait, soit à appliquer les actualisations prévues par les délibérations instituant lesdits tarifs, soit à ajuster les tarifs pour mieux refléter les coûts du service rendu. Par ailleurs, les recettes reçues des délégataires représenteraient 119 M€, dont 82 M€ pour l’exploitation du réseau de transports en commun portant le ratio recettes / dépenses (R/D) à 34,15 %16. Enfin, l’inscription au titre du fonds de compensation de taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) en fonctionnement pour 2019 et suivant, est prévue à 1 M€ au regard des inscriptions de dépenses d’entretien des bâtiments publics et de la voirie.

15 A l’exception des modifications tarifaires prévues dans les contrats de délégation de service public.

16 Le forfait de charges prévisionnel 2019 s’établit à 240,13 M€.

8

6,7

5,3 5,3 5,3

-3

-1,7 -1,7 -1,7 -1,7

5 5

3,6 3,6 3,6

-4,0

-2,0

0,0

2,0

4,0

6,0

8,0

10,0

2018 2019 2020 2021 2022

Produits nets de FPS en M€ (produits bruts - coûts de mise en oeuvre de la réforme)

Période 2018-2022

Produits bruts de FPS encaissés par les communes

Coûts de mise en œuvre de la réforme des qfps

Recettes nettes de FPS affectées au Budget annexe Transports

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2.2.1.2 Les principales dépenses de fonctionnement Les orientations budgétaires pour les dépenses de fonctionnement s’inscrivent dans le cadre du contrat signé le 29 mai 2018 avec le représentant de l’Etat et des plafonds de dépenses notifiés pour les exercices 2018 à 2020 au regard de la norme d’évolution impartie à Bordeaux Métropole, soit un taux de progression annuel limité à 1,35 % sur la base des dépenses ciblées17 figurant au compte de gestion 2017. Cet objectif de dépenses, s’il s’applique au seul Budget principal, implique néanmoins une évolution limitée des dépenses des Budgets annexes dès lors qu’ils requièrent une subvention d’équilibre puisque ces dernières entrent dans le champ des dépenses éligibles.

Plafond en € 2018 2019 2020

Montant des dépenses réelles de fonctionnement

539 381 092 € 546 662 737 € 554 042 684 €

Sur la base de ces éléments et des retraitements à opérer au regard de modifications de périmètre de compétences (GEMAPI, compétences départementales transférées en 2017 avec un effet retard en 2018), de gestion au titre de la mutualisation ou des dépenses exceptionnelles dans le cadre de la revue annuelle du contrat, les orientations budgétaires présentées permettent de ne pas avoir à supporter de pénalité sur la période 2019-2021. Elles reposent sur les tendances suivantes :

• Evolution des charges à caractère général limitée à 0,8 % en moyenne annuelle.

• Gel des subventions allouées aux organismes de droit privé sur la période (soit 17,7 M€).

• Maintien de l’enveloppe de subventions négociées au titre du CODEV 4 sur le niveau contractualisé de 2015.

• Evolution des effectifs limitée à 25 recrutements nets en moyenne annuelle en 2019, puis de l’ordre de 45 recrutements nets entre 2020 et 2022 en moyenne annuelle.

• Ajustement des subventions d’équilibre aux budgets annexes sur les besoins d’exploitation réels et progression du besoin de financement moyen sur la période limitée dans la mesure du possible à 1,35 % annuel.

• Evolution de la contribution au Syndicat départemental d’incendie et de secours sur la base de la seule indexation règlementaire.

Par ailleurs, ces mesures doivent limiter la dégradation de l’épargne permettant de couvrir les opérations inscrites au programme pluriannuel d’investissement tout en respectant la limite, qui bien qu’elle soit devenue indicative dans la loi de programmation n’en conserve pas moins tout son sens, d’une capacité de désendettement d’au maximum de 12 années. Au total, les dépenses réelles de fonctionnement devraient s’élever à 617 M€ en 2019. S’agissant des seules charges éligibles au contrat, elles s’établiraient après retraitement de périmètre à 543 M€, très proches des 546 M€ admis pour respecter la limite d’évolution de 1,35 %. Sur cet ensemble, la masse salariale (250,4 M€ pour 2019) représente toujours 41 % des charges. Aussi, durant les prochaines années, la progression de la masse salariale devra être limitée à 2,3 % en moyenne annuelle. Une partie spécifique de ce rapport est consacrée aux ressources humaines.

17 Les dépenses visées par le contrat concernent l’ensemble des dépenses de fonctionnement réelles à l’exception des provisions

(chapitre 68), des atténuations de produits et de charges (chapitres 014 et 013).

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Dans le cadre des reversements de fiscalité, le montant 2019 des attributions de compensation versées (ACF versées) aux 9 communes bénéficiaires s’élèverait à 16,5 M€ (la délibération fixant les AC pour 2019 est soumise au vote du Conseil métropolitain de ce même mois) et le montant de la dotation de solidarité métropolitaine (DSM) prévisionnelle pour 2019 a été fixé à 33,6 M€ par le Conseil du 21 décembre 2018. Du fait de son indexation sur l’évolution de la ressource fiscale élargie de Bordeaux Métropole, la DSM devrait diminuer sur la période 2020-2022 d’environ -0,8 % par an ; mais du fait du mécanisme de garantie institué dans le pacte financier et fiscal, la baisse de la DSM versée par Bordeaux Métropole, en raison de la diminution des allocations compensatrices, devrait se limiter à -0,5 %. S’agissant des subventions versées aux associations, l’enveloppe globale 2019 (soit 17,9 M€) est en légère progression de 1 % par rapport à l’enveloppe 2018. En intégrant les montants liés aux Fonds d’aide aux jeunes (FAJ), Fonds de solidarité pour le logement (FSL) (3,7 M€), le montant alloué aux subventions s’élèverait à 21,6 M€. Les subventions d’équilibre aux budgets annexes s’élèveraient au global à 36,5 M€, dont 34°M€ pour le seul budget annexe Transports. Concernant ce dernier, le montant total de dépenses réelles s’établirait pour 2019 à 484 M€, dont 261 M€ au titre de la section d’exploitation et 223 M€ au titre des investissements. Le financement du budget est assuré à hauteur de :

• 181,2 M€ par le Versement transport (VT)18 (plus 1,8 M€ de compensation relèvement de seuil

d’exonération)

• 82 M€ par les recettes du réseau,

• 5 M€ par le reversement des forfaits de post-stationnement,

• 34 M€ par la subvention du budget principal,

• 10 M€ par des subventions d’équipement,

• 155 M€ d’emprunts nouveaux. Au regard des besoins de la section d’exploitation et dans la logique de la contractualisation, la subvention d’équilibre attendue s’établirait pour les années à venir à :

L’équilibre d’exploitation du budget annexe se présentant alors tel que :

Enfin, s’agissant du budget annexe des déchets ménagers, il s’équilibre par ses ressources propres pour les deux prochains exercices ; une subvention de 2 M€ pouvant s’anticiper à compter de 2021 suite à la réalisation et au besoin de financement des investissements requis par le plan Zéro déchet – Zéro gaspillage.

18 Part de la recette brute affectable au budget annexe.

2019 2020 2021 2022 2023

34 000 42 700 50 300 52 300 57 400

en milliers d'euros 2019 2020 2021 2022 2023

Recettes réelles d'exploitation 312 093 332 144 341 187 350 745 371 648

+ Reprise de subventions 8 707 9 769 9 906 10 178 10 369

- Dépenses réelles d'exploitation 261 679 281 164 291 066 298 519 298 360

- Dotations aux amortissements 54 129 57 853 58 580 60 644 82 663

Autofinancement complémentaire (+)

OU Déficit d'exploitation (-)4 992 2 895 1 446 1 759 995

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2.2.2 L’investissement

2.2.2.1 Les recettes propres d’investissement En 2019, pour la 3ème année, les délibérations concordantes à la majorité des deux tiers du Conseil de Métropole et des Conseils municipaux des 28 communes membres intéressées permettent d’imputer une partie du montant de l’attribution de compensation en section d’investissement en tenant compte du coût des dépenses d’investissement liées au renouvellement des équipements transférés, calculé par la commission locale d’évaluation des transferts de charges (CLETC). Pour 2019, le montant de l’ACI à recevoir des 28 communes est ainsi fixé dans la délibération du 25 janvier 2019 à 22,5 M€. Ce montant sera impacté les années suivantes par les éventuels nouveaux transferts de compétences qui seraient décidés. Les recettes d’investissement (participations, taxe d’urbanisme, amendes de police…) seraient en progression. Le produit des taxes d’aménagement est estimé pour 2019 à 24 M€ duquel sera déduit 1,6 M€ correspondant aux restitutions d’indus qui n’ont pas été imputées à Bordeaux Métropole suite à un problème technique au niveau des services de l’Etat, soit un produit net de taxes d’aménagement pour Bordeaux Métropole de 22,4 M€. Le montant des taxes d’aménagement est appelé à évoluer au cours des années à venir au regard notamment des encaissements des produits des taxes d’aménagement instituées sur des secteurs à taux majorés (TAM). Pour les années 2020 à 2022, les montants de TA et TAM encaissés pourraient ainsi s’élever en moyenne à 24 M€. Le produit des amendes de police s’établirait à 9 M€ en 2019 (contre 11 M€ en 2018 et 11,4 M€ en 2017). Pour rappel, le produit versé en 2019 à Bordeaux Métropole correspond à la quote-part (53 %) du produit des amendes recouvrées en 2018 revenant aux collectivités réparties proportionnellement au nombre d’amendes dressées en 2017. A compter de 2020, ce produit a été ramené à 7,5 M€ en raison de la dépénalisation des amendes de stationnement pour absence de paiement ou paiement insuffisant. Cette baisse est à relativiser au regard des recettes nettes des Forfaits post-stationnement (FPS) affectées au Budget annexe transports de la Métropole. Les produits de cession foncière seraient en recul en 2019 avec 13 M€ de recettes estimées mais demeurent conforme à la projection envisagée en 2018 d’une stabilisation sur la période 2019 à 2022 de ces recettes autour de 12 M€ annuels. En sus de ce montant, un apport de l’ordre de 18 M€ pourrait intervenir dans le cadre de la gestion des participations de la Métropole au sein des sociétés locales. Enfin, le FCTVA pour 2019 est estimé à 26 M€ pour la partie inhérente aux dépenses d’investissement. Un montant moyen de 25 M€ se retrouve sur la période 2020-2022 au regard d’une perspective de dépenses d’investissement soutenues. Au total, les recettes réelles d’investissement (hors dette mais en incluant les remboursements d’avance) s’élèveraient à 166 M€.

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2.2.2.2 Les dépenses d’investissement La Métropole porte un ambitieux programme d’équipement conciliant tout à la fois les grands projets d’infrastructure et d’urbanisation (en faveur du logement mais aussi du développement économique), mais également les opérations concourant à un cadre de vie de qualité que ce soit du point de vue des réseaux et services urbains ou de l’environnement naturel et paysager. Ces investissements, qui contribuent au dynamisme du tissu économique local, représentent plus de 2 Md€ de crédits de paiement entre 2018 et 2022 pour le seul budget principal et 3 Md€ pour l’ensemble des budgets. Pour le seul exercice 2019, le montant des dépenses d’équipement exécutées s’élèverait à 630 M€, dont 440 M€ pour le seul budget principal. En sus des dépenses d’équipement (dont la déclinaison par opération est retracée dans le programme pluriannuel en annexe), il convient d’ajouter les dépenses à caractère financier comme les achats de titres de participations financières, les avances ou les reversements de participations d’urbanisme. Ainsi au total, les dépenses d’investissement (hors dette) s’établiraient pour 2019 à 479 M€ pour le budget principal, et à 670 M€ tous budgets confondus. Jusqu’en 2022, la projection des dépenses d’investissement au titre du programme d’équipement est la suivante :

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3 La politique Ressources Humaines

3.1 Structure des dépenses de personnel et des effectifs

3.1.1 Evolution des effectifs sur postes permanents sur les quatre derniers exercices et prospective 2019

L’année 2016 marque naturellement une rupture par rapport aux années précédentes (+2 027 effectifs fin 2016 par rapport à fin 2015, soit +70 %), avec l’intégration d’agents des communes ayant transféré des compétences et mutualisé des services. L’évolution des effectifs est à mettre en perspective avec l’intégration continue depuis 2016 de nouvelles communes dans le dispositif de mutualisation et de nouvelles compétences.

3.1.2 Nombre d’agents permanents et répartition par genre sur les 5 derniers exercices

*2018: Effectif arrêté au 30/11.

L’effectif titulaire représente 96% de l’emploi permanent (4975 agents / 5195 agents) quand l’effectif contractuel sur emploi permanent représente 4% (220 agents/ 5195 agents). Les effectifs connaissent une progression liée notamment aux actions d’amélioration majeure du service rendu au public (Plan propreté…).

Au 31/12 2015 2016 2017 2018 2019

Effectifs titulaires 2 833 4 723 4 852 4 975 4 990

Effectifs non

titulaires sur

emplois

permanents

69 206 215 220 230

Total 2 902 4 929 5 067 5 195 5 220

Répartition

hommes/femmes 73,50%/26,50% 70,90%/ 29,10% 70% / 30% 70% / 30% 70% / 30%

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Pour 2019 l’évolution des effectifs concernera principalement les métiers du digital ainsi que l’accompagnement des projets de développement. (Initialisation du projet Eau’rizon de reprise en régie de la maîtrise d’ouvrage des investissements liés à l’eau potable, révision des niveaux de services sur les espaces verts …). Il est à noter la mise en place du quatrième cycle de mutualisation qui s’accompagne de transfert de personnel exerçant des compétences désormais mutualisées (7 postes concernés). En matière d’égalité femmes/hommes, l’établissement est entré dans une démarche de labélisation égalité professionnelle entre les femmes et les hommes en tentant de décloisonner les métiers plus traditionnellement masculins.

3.1.3 Avantages en nature sur les quatre derniers exercices et prospective 2019

En matière d’avantage en nature, une légère baisse des montants octroyés est constatée. Il n’y a pas d’évolution significative prévue dans les années à venir en la matière.

3.1.4 Evolution de la masse salariale sur les quatre derniers exercices et prospective 2019

L’année 2018 a connu différents faits marquants en matière de masse salariale :

- Report la réforme « modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations » (dite PPCR) qui concerne le transfert d’une partie du régime indemnitaire vers le traitement indiciaire d’une année.

Au 31/12 2015 2016 2017 2018 2019

Montant avantages

en nature sur

l’année

18 453 € 70 447 € 74 508 € 74 508 € 56 950 €

Nbre de véhicules

de fonction sur

l’année

2 7 8 8 5

Nbre logements de

fonction sur

l’année

4 13 13 13 11

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- Refonte des régimes indemnitaires par la mise en application de la réforme « Régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel », (dite RIFSEEP) à compter du mois de septembre.

- Une mise en place réussie à l’échelle métropolitaine du plan propreté au 1er septembre 2018 qui a concerné une cinquantaine de postes.

- Certains recrutements d’ampleur demeurent cependant complexes à finaliser. Ceci est le cas

par exemple des métiers du digital. Au final, la trajectoire budgétaire 2018 devrait se situer aux alentours de 245,7 M€, soit un taux de réalisation de 98,1%.

3.1.5 Evolution de l’absentéisme L’absentéisme pour les trois derniers exercices se décline de la manière suivante :

*(Chiffres arrêtés à juin 2018) La tendance à la hausse de l’absentéisme se poursuit sur 2017 mais montre un fléchissement sur

le 1er semestre 2018 avec un taux d’absentéisme pour raison de santé qui passe en dessous des

8% au 1er semestre 2018 en lien avec l’instauration du jour de carence au 1er janvier de l’année.

A l’image de 2016, une étude comparative a été réalisée par l’association des DRH des grandes

collectivités permettant ainsi d’établir un référentiel en matière d’absentéisme pour raison de santé.

En 2017, ce taux est de 8,34% soit 0,11% au-dessus de celui de Bordeaux Métropole. Pour ce qui

est de la maladie ordinaire, le taux de la collectivité est largement supérieur puisqu’il culmine en

2017 à 5,84% contre 4,41% pour les grandes collectivités.

À noter une forte baisse de ce taux sur le début de l’année 2018 (5,19%).

Sur cette base, un plan d’action a été établi en 2017, afin de mieux cerner les éléments qui fondent

l’absence au travail. Ce plan d’action répond à 3 enjeux majeurs :

- Un enjeu de performance qui vise à diminuer les arrêts courts (inférieurs à 3 jours) qui pénalisent fortement l’organisation du travail des équipes. La mise en œuvre de la journée de carence dans le cas d’arrêt maladie en 2018 fera l’objet de suivi et d’évaluations particuliers.

- Un enjeu de réduction des coûts des arrêts longs, - Un enjeu de coût et de performance pour les arrêts dits « complexes ».

Au 31/12 2018*

Structures Bordeaux Bordeaux Bordeaux

Métropole Métropole Métropole

Absentéisme

pour raison

médicale

7,84% 7,30% 8,23% 8,34% 7,59%

Absentéisme

pour

maladie

ordinaire

5,41% 4,42% 5,84% 4,41% 5,19%

Grandes

collectivités

Grandes

collectivités

2016 2017

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3.2 Perspectives pour l’exercice 2019

3.2.1 Structure des dépenses de personnel au budget primitif 2019 Les dépenses de personnel se structurent autour de quatre grands postes :

- La masse salariale (250,4 M€) - Les autres dépenses du personnel (4,18 M€) - Les frais de rémunération des élus (2,9 M€) - Les frais de personnel de groupe d’élus (0,54 M€)

3.2.2 Proposition d’évolution de la masse salariale

A périmètre inchangé d’effectifs 2018, le cadrage budgétaire 2019 prévoit un plan de maîtrise de la masse salariale. A effectifs constants (hors plan d’adaptation des effectifs, 4ème cycle de mutualisation), la masse salariale devrait s’élever à de 249,6 M€ en 2019, soit +1,6 % de hausse par rapport à fin 2018. Pour 2019, la masse salariale avec les changements de périmètre s’élèverait à 250,4 M€. Les éléments significatifs pris en compte dans ce cadre seraient les suivants : Décisions de l’Etablissement (+3,35 M€) o Pour l’exercice 2019, il sera mis en œuvre un plan d’adaptation des effectifs (0,6 M€). Il intègre

l’objectif de limiter les créations de postes à 25 en 2019, tout en se souciant du service effectif rendu et en tenant compte de l’effet report des recrutements 2018 sur l’exercice 2019.

o Extension du régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel (RIFSEEP) aux cadres d’emplois non encore couverts par un décret d’application en 2018. (1,8 M€ hors effet report)

o 4ème cycle de mutualisation (0,25M€) : avec le transfert d’effectifs des communes de Blanquefort et de Talence.

o Hausse de 1% liée au Glissement Vieillesse Technicité pour les agents titulaires (2,1 M€). o L’effet « noria » procure une économie de 1,8 M€. o Renforcement des moyens en personnel temporaire, gérés en déconcentré par les directions

générales (0,4 M€). Décisions gouvernementales (+0,75 M€)

o Reprise de la réforme « modernisation des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations » (dite PPCR) en 2019 suite au report de sa mise en œuvre décidé par le gouvernement en 2018. (Fin de la mesure prévue en 2022) (1,1M€).

o Réintroduction du jour de carence visant entre autres à limiter le nombre d’arrêts de courte durée qui pénalise les organisations (-0,35 M€).

3.2.3 Proposition d’évolution des autres dépenses (hors masse salariale)

En matière de frais de personnel Pour poursuivre la montée en compétences des agents un effort important est porté sur la formation depuis deux ans. Le montant des crédits pour les organismes de formation et les prestations d’accompagnement sont maintenus à 1,9 M€. En outre, 250K€ seraient prévus en complément pour les formations individuelles payantes.

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Afin de garantir une meilleure réactivité des services dans certains domaines particuliers, il est prévu de passer un marché permettant le recours à l’intérim. Ceci se traduirait par une enveloppe initiale de 200 K€. Le conventionnement avec le fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHP) est en cours de finalisation et concernera les trois entités Bordeaux Métropole, la commune de Bordeaux et son CCAS. Ce conventionnement, conclu pour une durée de trois ans, a pour objectif de cibler les moyens des services en charge d’accompagner les personnels en situation de handicap dans l’adaptation de leur poste de travail. Il permettra à l’établissement de bénéficier du remboursement d’une partie des frais engagés à ce titre. (0,18 M€) Enfin, la subvention au comité des œuvres sociales serait maintenue à hauteur de 1,68 M€. En matière de recettes Pour 2019, les recettes principales suivantes seront inscrites : o 49,3 M€ refacturés par le budget principal aux budgets annexes (47,5 M€ prévus en 2018). o 220 K€ de remboursements de l’Etat sur les emplois aidés dont le contrat est encore en cours. o 185 K€ de remboursements prévus au titre du FIPHP suite à la finalisation du conventionnement. o 186 K€ de contributions correspondant au remboursement des charges patronales pour le

personnel détaché.

3.2.4 Les grandes orientations 2020-2022

Le dispositif de contractualisation prévu à l’article 29 de la loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022, verra son application pleine et entière sur la période considérée.

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Ainsi dans ce contexte, un principe de limitation de la progression de la masse salariale est posé, ayant pour objectif de contenir la hausse des effectifs de l’ordre de 50 recrutements nets en 2020 (après 25 recrutements en 2019), puis à puis à 40 sur les deux exercices suivants, tout en intégrant les mesures suivantes :

- En matière de traitement indiciaire : o Poursuite de la réforme PPCR (après interruption d’un an sur 2018) : fin du plan en

2021 (avec un montant prévisionnel de coût renforcé cette année-là), - En matière de régime indemnitaire :

o Effet de bonification de la mise en place du régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel (RIFSEEP) à une hauteur estimative de 4,5 M€, soit un accroissement de la masse salariale de + 3 M€ en sus du montant inscrit de 1,5 M€ en 2019.

- En matière de nouvelle bonification indiciaire (NBI) : o Après la mise à jour effectuée en 2016 de la cartographie des NBI attribuées, celle-

ci a été revue en 2018 à l’occasion de l’introduction du régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel (RIFSEEP). Sous réserve de réformes gouvernementales, il n’y a pas d’évolution majeure attendue sur ce thème.

- En matière d’heures supplémentaires : o A périmètre constant l’objectif est prévu de contenir l’évolution du nombre d’heures

supplémentaires réalisées. A cette fin, les suivis, réalisés et partagés avec les directions générales, sont intégrés dans le cadre du dialogue de gestion.

- Prise en compte du glissement vieillesse technicité et de l’effet noria.

L’année 2019 se caractérisera comme un exercice de consolidation des compétences métropolitaines tant dans la définition de ses périmètres que l’approfondissement de leur exercice.

4 La gestion de la dette

4.1 L’encours de dette au 1er janvier 2019 L’encours de dette au 1er janvier 2019 s’élèvera à 738 M€, contre 665 M€ consolidés début 2018, soit une hausse de 10,92 %.

En 2017, les dettes attachées aux transferts des équipements d’intérêt métropolitain avaient significativement augmenté l’encours. Cependant, les opérations de remboursements anticipés d’emprunt des dernières années auprès des banques et de quelques communes métropolitaines avaient permis d’atténuer leur incidence sur l’évolution de l’encours. Néanmoins on note au 1er janvier 2019 une très forte augmentation de l’encours qui s’établit au 1er janvier 2019 à 738 M€.

BUDGET PRINCIPAL 338 435 851,47 45,88% 35 857 152,60 49,12% 9 047 119,09 61,16% 26 810 033,51 46,06%

DECHETS MENAGERS 5 124 440,58 0,69% 1 519 799,16 2,08% 161 397,45 1,09% 1 358 401,71 2,33%

ASSAINISSEMENT 10 694 066,49 1,45% 1 763 103,51 2,42% 419 491,27 2,84% 1 343 612,24 2,31%

TRANSPORTS 378 882 459,68 51,36% 33 313 665,11 45,63% 5 139 330,63 34,74% 28 174 334,48 48,40%

RESEAU DE CHALEUR 4 588 441,87 0,62% 550 321,24 0,75% 24 379,37 0,16% 525 941,87 0,90%

TOTAL 737 725 260,09 100,00% 73 004 041,62 100,00% 14 791 717,81 100,00% 58 212 323,81 100,00%

CAPITAL %ANNUITE DE

L'EXERCICE% %

DETTE EN

CAPITAL AU 1er

JANVIER 2019

INTERETS %

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Afin de financer les investissements à venir Bordeaux Métropole a en effet lancé, à la fin de l’année 2018, une campagne de financement de 130 M€ marquant ainsi le début d’un cycle de ré-endettement pour notre Etablissement. Le stock de la dette devrait encore augmenter à partir de l’exercice 2019 en raison, notamment, de la finalisation d’une enveloppe de financement de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour le Budget annexe des Transports à hauteur de 200 à 250 M€ sur les cinq prochaines années. L’année 2017, après une période de légère hausse, avait terminé sur des niveaux de taux très attractifs tant sur le marché monétaire que sur le marché obligataire. En 2018, les marges sur taux variables sont restées faibles et les taux fixes sont restés très favorables compte tenu notamment du maintien d’une concurrence forte entre les prêteurs dans un contexte de recours à l’emprunt observé en baisse sur le territoire national. Les taux d’intérêts monétaires et long terme sont certes sur une tendance haussière mais celle-ci reste modérée sur l’ensemble de l’année 2018. On observe également que le marché bancaire offre une diversité de produits assez large avec notamment de la souplesse. Les longues phases de mobilisation, en particulier, permettent de réserver des financements jusqu’en 2020 pour un surcoût limité et permet de profiter de volumes aujourd’hui disponibles. Ce dynamisme du marché du financement se traduit également dans les marges bancaires dont les plus compétitives atteignent régulièrement 20 points de base (0,20%). Les collectivités peuvent donc profiter des volumes actuels et sécuriser les volumes en associant des phases de mobilisations assez longues pour bénéficier durablement de cette ressource. Ces éléments ont favorisé le recours exclusif au taux fixe sur des périodes de mobilisation plus longues lors de la contractualisation des emprunts de l’exercice 2018. Parmi les banques retenues après analyses de leurs offres, figurent :

✓ L’Agence France Locale : 60 M€ dont 30 M€ au taux de 1,30% sur une durée de 15 ans et 30 M€ au taux de 1,54% sur une durée de 20 ans ;

✓ La Banque Postale : 20 M€ au taux de 1,59% sur une durée de 20 ans ; ✓ PBB Deutsche Pfandbriefbank : 30 M€ au taux de 1,59% sur une durée de 20 ans ; ✓ La Caisse des Dépôts et Consignations : 20 M€ sur une durée de 20 ans au taux du Livret A

(fixé à 0,75% jusqu’au 31 janvier 2020) plus une marge de 0,75 %. Notons également que l’annuité au 1er janvier 2019 intègre les premiers mandatements de l’amortissement et des frais financiers des deux emprunts contractés auprès de La Banque Postale et de l’Agence France Locale (AFL) à la fin de l’exercice 2017, pour un montant total de 50 M€, et mobilisés en 2018. Les taux fixes respectifs de ces emprunts, très compétitifs, ont été négociés à 1,37% et 1,40 % sur une durée de 20 ans. Ainsi, l’encours par habitant au 1er janvier 2019 enregistre une augmentation de 10,88 %, passant à 937 € contre 845 € en 2018 (sur la base de la population INSEE : 787 107 habitants). Comparée à l’exercice 2018, l’annuité prévisionnelle de la dette enregistre une légère baisse de 0,75 %, passant ainsi de 73,6 M€ à 73,0 M€ en 2019. Le montant des intérêts s’élève à 14,8 M€ contre 16,2 M€ en 2018, soit une diminution de 8,69% tandis que le remboursement de la dette en capital enregistre une augmentation de 1,49 % de 57,4 M€ à 58,2 M€. L’annuité atteint 93 € par habitant. Les coûts de financement sont restés faibles en 2018, sous l’effet notamment de taux d’intérêt se situant toujours en territoire négatif pour plusieurs emprunts à taux révisable. Ainsi, le taux moyen de la dette métropolitaine continue de diminuer et atteint 2,39 % au 1er janvier 2019 contre 2,46 % en 2018. Un taux qui reste dans la moyenne observée parmi les collectivités de plus de 100 000 habitants.

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4.1.1 La répartition de l'encours

En 2018, la part fixe reste élevée après avoir intégré de nouveaux financements dont les taux sont encore très bas. 86 % de la dette est contractée à taux fixe. Cette part importante de taux fixe dans l’encours de la dette, sans risque, apporte une meilleure visibilité budgétaire tout en réduisant le risque de progression de la charge financière sur les prochaines années. Avec des indices monétaires négatifs, le coût de la part variable de l’encours est performant. La Métropole dispose en effet de nombreux contrats à indexations variables dont les échéances sont à 0%.

4.1.2 La diversification de l’encours

L’encours métropolitain se caractérise par la diversité des prêteurs : banque régionales, nationales et étrangères. Cette diversité est un atout pour obtenir un volume de réponse important aux demandes de financement de l’Etablissement. Le PPP du Stade Matmut-Atlantique participe à cette diversification avec la banque japonaise Sumitomo. On constate la forte présence de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) principal financeur de l’Etablissement depuis la mise en œuvre des premières phases des travaux du tramway bordelais. La dette de la banque européenne représente 19,37 % de la dette totale métropolitaine. On note également que La Banque Postale, plusieurs fois retenue lors des dernières campagnes d’emprunt métropolitaines, détient 19,24 % de l’encours en 2018.

Encours de la

dette 2019% Intérêts Annuités

Taux fixes 633 430 886,00 85,86% 14 334 254,23 57 900 104,33

Taux variables 104 294 374,09 14,14% 457 463,58 15 103 937,29

TOTAL 737 725 260,09 100,00% 14 791 717,81 73 004 041,62

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L’Agence France Locale s’affiche légitimement comme la banque des collectivités même si cette dernière ne prête qu’à ses adhérents. Cependant, l’AFL gagne des parts de marché grâce à des conditions financières qui s’améliorent nettement depuis un an. Elle concurrence fortement les banques commerciales et figure désormais parmi les prêteurs de l’Etablissement en détenant 12,11 % de l’encours de dette.

L’encours de dette est principalement porté par deux budgets : le budget principal pour 338 M€ (45,88 %) et le budget annexe Transports pour 379 M€ (51,36%). Ce dernier porte désormais plus de la moitié de l’encours de dette de l’Etablissement. Les budgets annexes disposent de financements alternatifs liés à leur spécificité. Ainsi, on remarque la présence parmi les prêteurs de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), de l’Agence de l’Eau et surtout de la Banque Européenne d’Investissement au budget Transports.

4.1.3 La gestion du risque La « typologie Gissler » permet d’afficher la ventilation de l’encours en fonction de son exposition au risque selon deux critères : la structure de l’emprunt de A à F (F correspondant aux structures avec un fort potentiel d’effet de levier) et la nature des indices classés de 1 à 6 (6 correspondant au plus risqué) qui juge de la volatilité des indexations. Au 1er janvier 2019, l’encours métropolitain (738 M€) est ventilé de la façon suivante :

La structure d’exposition de la dette propre de la Métropole présente un profil très sécurisé puisque l’encours dont les risques sont nuls (classé A1 selon la charte Gissler) représente 95 % de l’encours total. La dette classée dans la typologie B2 est constituée de taux fixes à barrière simple. Le principe de ces produits consiste à constater un taux fixe tant que l’EURIBOR n’a pas atteint un certain niveau fixé dans le contrat. Si le niveau est atteint, c’est alors le taux de l’EURIBOR constaté qui s’applique au contrat. Néanmoins ce type de contrats ne présente pas de risques particuliers puisque, quoi qu’il arrive, les indexations EURIBOR, si elles sont activées, correspondent aux indexations du marché qui restent actuellement basses. Au regard des conditions de marché l’emprunt classé E3 ne présente pas d’effet de leviers. De plus, sa durée résiduelle est de deux ans.

A1 697,5 M€ 58

B2 37,8 M€ 2

E3 2,4 M€ 1

Typologie Gissler Montant de l'encours Nombre de contrats

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4.2 Etat des lieux et prospectives 2019-2023

4.2.1 L’extinction de la dette A horizon deux ans, les économistes anticipent un ralentissement de l’activité en raison notamment de la faiblesse de la demande externe (investissement des entreprises en baisse) tandis que la Banque Centrale Européenne (BCE) prévoit un retour graduel de l’inflation vers la cible de 2%. Dans ce contexte la BCE devrait décider que d’une seule hausse de taux prévue d’ici fin 2020 ce qui a pour corollaire le maintien d’une politique de taux négatifs à cet horizon et induit le maintien de faibles marges bancaires. En conséquence, les taux longs devraient rester bas, même si l’on a noté une repentification de la courbe des taux depuis 2018 (Cf. graphique ci-dessous).

Comparaison des courbes de taux entre septembre 2018 et septembre 2019 :

Si l’attrait du secteur public ne se dément pas, la diminution des marges bancaires pourrait, en revanche, inciter certains établissements à revoir leur stratégie et réduire les volumes proposés dans un contexte de rentabilité limitée. Par ailleurs, Bordeaux Métropole a décidé de ne pas consolider l’enveloppe de 140 M€ obtenue auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations en septembre 2013 pour le financement de la 3ème phase du TCSP. Ce prêt dont les conditions financières étaient compétitives à l’époque ne le sont plus actuellement par rapport aux offres bancaires classiques dont les marges se sont fortement améliorées depuis. Dès lors, il est apparu plus opportun pour Bordeaux Métropole d’annuler ce contrat et de régler l’indemnité de dédit qui sera rapidement amortie à travers l’économie d’intérêts réalisée sur les nouveaux financements citées plus haut. En effet, les seuls financements réservés auprès de Arkéa et de l’AFL permettent de générer une économie de charges financières d’un minimum de 6,3 M€ dans les conditions de marché actuelles en comparaison des frais financiers que génèreraient le contrat de la CDC, déduction faite de l’indemnité de dédit réglée à la CDC. Néanmoins, compte tenu, d’une part, de l’engagement fort de la CDC lors de la mise en place de ce contrat à une époque où le marché bancaire était en manque de disponibilités et, d’autre part, de la volonté de Bordeaux Métropole de continuer à diversifier l’encours de sa dette auprès d’un large panel d’établissements financiers de la place, Bordeaux Métropole a souhaité consolider 20 M€ auprès de la CDC et donc annuler une partie de ce prêt pour un montant de 120 M€.

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Bordeaux Métropole Dette (en millions d'euros)

Exercice Encours début Annuité Intérêts Amortissement

2019 737,7 73,0 14,8 58,2

2020 679,5 79,5 16,2 63,3

2021 616,2 76,3 13,8 62,5

2022 553,7 70,3 12,5 57,8

2023 495,9 62,0 11,3 50,7

A l’issue de la recherche de financement 2018 citée plus haut, il faut noter que les premières échéances de remboursement des contrats nouveaux ne débuteront qu’à partir de l’exercice 2020 à l’exception du remboursement des échéances du prêt CDC qui débutera dès l’exercice 2019. C’est la raison pour laquelle le montant des amortissements 2019 n’est pas immédiatement impacté mais augmente significativement en 2020. En prospective, et à périmètre équivalent, c'est-à-dire sans contractualisation de nouveaux emprunts, l’amortissement de la dette passe au-delà de 60 M€ en 2020 et 2021. Les intérêts de la dette contractée avant le 01/01/2019 ne devraient connaître un pic qu’uniquement sur l’exercice 2020 pour revenir à un montant 2021 inférieur à celui de l’exercice 2019.

Après l’intégration des derniers emprunts contractés en 2018, les annuités diminuent dès 2021 pour se stabiliser sur la période 2025 à 2027.

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4.2.2 Evolution prévisionnelle du besoin de financement tous budgets L’article 13 de la loi de programmation des finances publiques 2018-2022 définit le calcul du besoin de financement comme étant le résultat de l’emprunt prévisionnel moins le remboursement de la dette. Pour Bordeaux Métropole le besoin de financement consolidé prévisionnel sur l’ensemble des budgets ressort comme suit :

Le besoin de financement pour l’ensemble des Budgets pour la période 2019-2022 marque donc une progression de 160 M€ par rapport au besoin estimé dans les orientations budgétaires 2018 sur les mêmes années. Cet accroissement, qui est particulièrement significatif sur la fin de la période (en 2022 +90 M€), doit toutefois être relativisé au regard du caractère sur-pondérateur du modèle au-delà de deux années. Au regard des besoins de financements, il est nécessaire d’anticiper sur la recherche de nouveaux volumes d’emprunt d’autant que la signature de Bordeaux Métropole bénéficie de conditions financières attractives. C’est la raison pour laquelle notre Etablissement a d’ores et déjà réservé en 2019 une enveloppe totale de 60 M€ auprès de la banque Arkéa au taux de 1,38% (20 M€) et 1,48% (40 M€) sur une durée de 20 ans.

Prospective d'encours nouveaux en M€ 2019 2020 2021 2022 Total période

Budget principal (hors emprunt ressources eaux substitution) 157,3 173,4 230,2 269,4 830,3

Budget annexe des déchets ménagers 4,4 3,5 2,9 0,0 10,8

Budget annexe des transports 121,5 67,8 78,0 112,2 379,5

Total encours nouveau 283,2 244,7 311,1 381,6 1 220,6

Remboursement en capital lié à l'encours nouveau en M€ 2019 2020 2021 2022 Total période

Budget principal (hors emprunt ressources eaux substitution) 10,1 17,1 26,4 53,6

Budget annexe des déchets ménagers 0,3 0,5 0,6 1,3

Budget annexe des transports 8,1 11,0 14,4 33,5

total amortissement nouveau 18,5 28,6 41,4 88,5

Amortissement encours existant au 31/12/2018 2019 2020 2021 2022 Total période

Tous budgets 58,2 63,3 62,5 57,8 241,8

En M€ 2019 2020 2021 2022 Total période

Besoin de financement (hors financement des ressources de substitution) 225,0 163,0 220,1 282,3 890,3

Besoin de financement (avec financement des ressources de substitution) 225,0 163,0 223,9 297,9 909,7

Besoin de financement projet ress. en eaux de substitution 0,0 0,0 3,8 15,6 19,4

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5 Les grands équilibres financiers 2019-2022 S’inscrivant dans la dynamique d’une limitation de la progression des charges de fonctionnement, la Métropole subit néanmoins le double effet d’une atonie de ces recettes et d’un besoin de financement de ses investissements soutenus sur la période 2019 - 2022. Cela se traduit inéluctablement par des ratios financiers plus tendus mais qui restent assez stables par rapport aux projections antérieures, et qui demeurent satisfaisants au regard des autres métropoles. Par ailleurs, il convient de rappeler que l’imputation d’une part de l’attribution de compensation en section d’investissement a un effet purement mécanique dans la baisse de l’appréciation de l’épargne puisqu’elle se traduit à la fois par une baisse de recette reçue des communes débitrices et une hausse de dépenses en faveur des communes créditrices (pour qu’elles puissent verser l’attribution en investissement). Ces mouvements se traduisant néanmoins par l’inscription d’une ressource propre d’investissement participent donc tout autant à l’autofinancement des investissements que l’épargne nette. PROSPECTIVE DU BUDGET PRINCIPAL

5.1 Evolution de l’épargne Le montant de l’épargne brute (différence entre les recettes réelles de fonctionnement : 779 M€ et les dépenses réelles de fonctionnement : 617 M€) estimée pour 2019 serait maintenu aux alentours de 160 M€. Bien que sa décroissance soit moindre qu’anticipée en 2018, l’épargne est toujours en forte diminution notamment au regard des niveaux atteints avant la contribution au redressement des finances publiques (200 M€ en 2013). Le taux d’épargne, mesuré en rapportant l’épargne brute aux recettes réelles de fonctionnement, traduit ainsi la tension sur la section de fonctionnement du fait notamment du poids des frais financiers. Celle-ci se confirme en tendanciel avec un niveau de taux d’épargne attendu à moins de 20 % pour la fin de mandat (ce qui est toutefois en nette amélioration par rapport aux anticipations de 2018 et un taux d’épargne estimé à 13% pour 2020), confirmant la nécessité de maintenir le niveau de cadrage posé pour respecter le « contrat » avec l’Etat mais également conserver une capacité minimale d’autofinancement.

(mouvements réels, en milliers d'euros) 2019 % 2019/2018 2020 % 2020/2019 2021 % 2021/2020 2022 % 2022/2021Total 2019-

2022

Recettes de gestion courante 778 986 -0,40% 779 386 0,05% 779 584 0,03% 776 319 -0,42% 3 114 275

Dépenses de gestion 606 898 3,01% 613 628 1,11% 631 178 2,86% 645 054 2,20% 2 496 758

EBF / Epargne de gestion 172 088 -10,81% 165 758 -3,68% 148 406 -10,47% 131 264 -11,55% 617 517

Intérêts de la dette 9 751 -10,64% 13 253 35,90% 16 570 25,03% 21 269 28,36% 60 843

CAF / Epargne brute 162 337 -10,82% 152 505 -6,06% 131 836 -13,55% 109 995 -16,57% 556 674

Remboursement du capital de la dette 26 762 -7,09% 35 558 32,87% 41 039 15,42% 49 018 19,44% 152 377

Epargne nette 135 575 -11,53% 116 948 -13,74% 90 797 -22,36% 60 977 -32,84% 404 296

Recettes définitives d'investissement 165 562 -2,94% 127 572 -22,95% 134 681 5,57% 124 194 -7,79% 552 008

Financement propre disponible 301 137 -7,00% 244 520 -18,80% 225 477 -7,79% 185 171 -17,88% 956 305

Dépenses d'investissement exécutées 479 162 10,91% 438 444 -8,50% 474 503 8,22% 485 161 2,25% 1 877 270

Besoin de financement 178 025 64,54% 193 924 8,93% 249 026 28,41% 299 990 20,47% 920 965

Reprise de l'excédent (N-1) - affecté à la tombée d'emprunt 70 000

Emprunt hors impact Projet Ress. Eaux 157 308 173 421 230 216 269 390 830 335

20 000 20 000 15 000 15 000

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L’évolution de l’épargne nette (136 M€ en 2019 pour 61 M€ en 2021) est quant à elle également impactée par le maintien d’une politique d’investissement ambitieuse pour notre territoire puisque le recours à l’emprunt génèrera un besoin plus important en remboursement d’annuités. Néanmoins, l’absence de mobilisation nouvelle en 2017 comme en 2016 ainsi qu’une mobilisation modérée en 2018 (50 M€) permet de ralentir la décroissance de l’épargne qui était estimée à 41,3 M€ pour la même année 2021 dans la prospective de 2017 et à 55 M€ en 2020.

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5.2 Financement des investissements Après retraitement de la dette qui n’est pas destinée à être consolidée dans l’encours du budget principal19, le taux de financement du programme d’équipement par l’emprunt ne dépasserait pas les 49 % sur la période 2018-2021 pour s’établir à 30 % en moyenne sur la durée du mandat.

19 Pour avoir une analyse correcte des données financières de Bordeaux Métropole, il convient de retraiter les éléments d’endettement dédié à l’opération d’investissement pour les ressources en eaux de substitution et qui doit faire l’objet d’un portage par le budget principal jusqu’à la mise en exploitation dans le cadre d’un budget annexe dédié et qui aura vocation à s’équilibrer au travers d’une redevance.

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5.3 Capacité de désendettement La capacité de désendettement qui mesure le nombre d’années d’épargne nécessaire à rembourser la dette (y compris les PPP) passerait pour le budget principal de moins de 2 ans fin 2018 à 6 ans fin 2021 (en amélioration par rapport à celle anticipée de 7,4 ans lors du rapport 2018), mais ne franchissant pas non seulement les 7 ans sur le mandat, mais surtout la limite impartie des 12 ans sur la période allant jusqu’en 2022. Par ailleurs, il convient de rappeler une nouvelle fois l’incidence des AC d’investissement sur ce calcul réduisant mécaniquement l’épargne mais constituant pour autant une ressource propre d’investissement, sans compter les sur-effets mécaniques des modèles prospectifs n’intégrant qu’imparfaitement les dynamiques des variables.

S’agissant du budget annexe Transports, cette capacité de désendettement s’établirait en moyenne à 8,3 années sur la période 2019-2022 compte tenu de l’hypothèse de l’ajustement de la subvention d’équilibre au seul besoin de la section d’exploitation et ne dépasserait pour aucune des années concernées les 12 ans.

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6 Annexe 1 - Rappel des dispositions règlementaires L’article L. 2312-1 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) prévoit que dans les communes de 3 500 habitants et plus, un débat ait lieu au conseil municipal sur les orientations générales du budget ainsi que sur les engagements pluriannuels envisagés dans un délai de 2 mois précédant l’examen de celui-ci. Le débat peut intervenir à tout moment à l’intérieur de ces délais. Il ne constitue qu’un stade préliminaire à la procédure budgétaire (dont il constitue un élément substantiel) et ne présente aucun caractère décisionnel. La loi du 7 août 2015 portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) est venue modifier l’article L. 2312-1 du CGCT pour préciser le contenu obligatoire du rapport d’orientations budgétaires : « Dans les communes de 3 500 habitants et plus, le maire présente au Conseil municipal, dans un délai de deux mois précédant l'examen du Budget, un rapport sur les orientations budgétaires, les engagements pluriannuels envisagés ainsi que sur la structure et la gestion de la dette. Ce rapport donne lieu à un débat au Conseil municipal, dans les conditions fixées par le règlement intérieur prévu à l'article L. 2121-8. Il est pris acte de ce débat par une délibération spécifique ». « Dans les communes de plus de 10 000 habitants, le rapport mentionné au deuxième alinéa du présent article comporte, en outre, une présentation de la structure et de l'évolution des dépenses et des effectifs. Ce rapport précise notamment l'évolution prévisionnelle et l'exécution des dépenses de personnel, des rémunérations, des avantages en nature et du temps de travail. Il est transmis au représentant de l'Etat dans le département et au président de l'établissement public de coopération intercommunale dont la commune est membre ; il fait l'objet d'une publication. Le contenu du rapport ainsi que les modalités de sa transmission et de sa publication sont fixés par décret ». Ces dispositions ont été précisées par le décret du 24 juin 2016 (article D. 2312-3 du CGCT) relatif au contenu ainsi qu'aux modalités de publication et de transmission du rapport d'orientation. Enfin, la loi de programmation des finances publiques 2018-2022, prévoit également que sur cette période : « À l'occasion du débat sur les orientations budgétaires, chaque collectivité territoriale ou groupement de collectivités territoriales présente ses objectifs concernant : 1°L'évolution des dépenses réelles de fonctionnement, exprimées en valeur, en comptabilité générale de la section de fonctionnement ; 2°L'évolution du besoin de financement annuel calculé comme les emprunts minorés des remboursements de dette. Ces éléments prennent en compte les budgets principaux et l'ensemble des budgets annexes. »

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