Rapport GRIP Dépenses militaires, Productions et transferts d'armes 2011

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    dpenses militaires, production et transferts d'armes - compendium 2011

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    dpenses militaires,production

    et transferts d'armescompendium 2011

    l my

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    Groupe de recherche et d'informationsur la paix et la scurit (GRIP)rue de la Consolation, 70B-1030 BruxellesTl.: (32.2) 241.84.20Fax: (32.2) 245.19.33Courriel: [email protected] Internet: www.grip.org

    Le Groupe de recherche et dinformationsur la paix et la scurit (GRIP)est une association sans but lucratif.

    Ce rapport est publi dans le cadre du programme

    cellule de veille sur la production et les transferts darmes dans le mondesubventionn par la Rgion wallonne.Les informations dlivres et les opinions exprimes dans ce texte

    nengagent que leur auteur et ne sauraient reter une position ofciellede la Rgion wallonne.

    Les activits du GRIP sont soutenues

    nancirement par

    le Ministre de la Rgion wallonne,

    le Ministre de la Rgion de Bruxelles-Capitale (ACTIRIS),la Communaut franaise,

    le Fonds de la Recherche scientique FNRS,

    le Ministre des Affaires trangres du Luxembourg,

    le Ministre des Affaires trangres de Belgique,

    le Fonds Maribel Social

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    smm

    Introduction 51. Lessourcesetlesmthodes 6

    1.1. Les dpenses militaires 61.2. La production darmement 61.3. Les transferts darmements 71.4. Conventions montaires 8

    2. Lesdpensesmilitairesdanslemonde 92.1. Tendances gnrales 92.2. Analyse rgionale 92.3. Les tats les plus dpensiers en 2009 15

    3. Laproductiondarmementdanslemonde 183.1. Un Top 100 toujours domin par les tats-Unis 183.2. Ralentissement dans les fusions et acquisitions 193.3. Un impact trs limit de la crise nancire 203.4. Armement et marchs nanciers:

    la n de ltat de grce? 214. Lestransfertsinternationauxdarmements conventionnels 25

    4.1. Tendances gnrales 254.2. Principaux importateurs et exportateurs 264.3. Les transferts vers les pays les plus pauvres 30

    5. Valeurnancireducommercemondialdesarmements 33

    Annexes Annexe 1. Les dpenses militaires des pays membres

    et candidats de lUnion europenne et des tats-Unis,2000-2009 34

    Annexe 2. Population, PIB et dpenses militairesdes pays membres et candidats de lUnion europenneet des tats-Unis en 2009 35

    Annexe 3. Les 100 principaux producteurs darmementdans le monde en 2009 36

    Annexe 4a. Transferts darmements raliss parles 10 principaux fournisseurs darmements conventionnelsvers les 15 principaux destinataires, somme de la priode2000-2009. Indicateur de tendance du SIPRI (TIV) 38

    Annexe 4b. Transferts darmements raliss parles 10 principaux fournisseurs darmements conventionnelsvers les 15 principaux destinataires, priode 2000-2009,en % du point de vue des importateurs 39

    Annexe 4c. Transferts darmements raliss parles 10 principaux fournisseurs darmements conventionnelsvers les 15 principaux destinataires, priode 2000-2009,en % du point de vue des exportateurs 40

    Annexe 5. Les 50 principaux exportateurs, 2000-2009.

    Indicateur de tendance du SIPRI (TIV) 41Annexe 6. Les 50 principaux importateurs, 2000-2009.

    Indicateur de tendance du SIPRI (TIV) 42

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    incn

    Les donnes et statistiques publies dans cerapport sont une synthse des donnes et statisti-ques relatives aux dpenses militaires mondiales, la production et aux transferts internationauxdarmements conventionnels publies au coursde lanne 2010. Les rfrences de ce rapportsont principalement les publications et les basesde donnes du Stockholm International Peace Re-

    search Institute (SIPRI) Stockholm, compltespar des statistiques socio-conomiques extraitesdes bases de donnes dEurostat, de lOCDE, dela Banque mondiale ou dagences des Nationsunies, en particulier le Programme des Nationsunies pour le dveloppement (PNUD). Dans tousles cas, les sources et leurs hyperliens Internet sontclairement indiqus.

    Ce Compendium 2011 annule et remplace tou-tes les donnes contenues dans le Compendium2010 (Rapport du GRIP 2009/8) et dans toutes lesversions antrieures. Il est une analyse condensedes tendances en matire de dpenses militaires, deproduction et de commerce des armes. Il proposedes faits et des statistiques de base directementexploitables par le lecteur et rgulirement mis jour sur le site Internet du GRIP (suivre Banquede donnes sur < http://www.grip.org >).

    Pour le lecteur qui souhaite approfondir unethmatique, il est galement un outil prcieux quifacilitera laccs et la comprhension des basesde donnes plus compltes du SIPRI ou dautresorganisations.

    l skh innnp rh in (sipri)

    Le SIPRI a t cr linitiative du parlement sudoisen 1966 an de commmorer 150 ans dune paix

    ininterrompue pour la Sude. Un couple exception-

    nel en aura marqu les premires annes, en se

    succdant la tte du premier conseil dadminis-

    tration. Alva Myrdal tout dabord : crivaine, succes-

    sivement diplomate, parlementaire et membre du

    gouvernement sudois, elle sera nomme en 1962

    reprsentante de la Sude la Confrence sur le

    dsarmement Genve. Chef de le des pays non

    aligns, elle exercera ds ce moment une pression

    permanente sur les deux superpuissances pour les

    amener sur la voie de mesures concrtes en faveurdune rduction et du contrle des armements. Cette

    tnacit sera rcompense par le prix Nobel de la

    Paix en 1982. Inlassable militante pour la paix, mais

    galement convaincue de la ncessit daborder

    la lutte pour la paix et le dsarmement selon une

    mthode rigoureuse, elle contribua faire rapide-

    ment de SIPRI une rfrence internationalement

    reconnue. Son mari, Gunnar Myrdal, conomiste

    engag, de rputation internationale et laurat du

    Prix de la Banque de Sude en mmoire dAlfred

    Nobel en 1974, lui succdera la prsidence du

    SIPRI de 1968 1973.

    Le SIPRI publie depuis 1969 un annuaire, le SIPRI

    Yearbook, qui est devenu un ouvrage de rfrence

    aussi bien pour les gouvernements que pour les

    organisations non gouvernementales et les milieux

    acadmiques. Les donnes statistiques et sries his-

    toriques sont en outre disponibles et libre daccs sur

    le site Internet du SIPRI : < http://www.sipri.org >

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    rapport du Grip 2011/1

    . l c mh

    1.1. Les dpenses militairesLes donnes et informations relatives aux d-

    penses militaires dans le monde discutes dansce rapport sont extraites des bases de donnes enligne du Stockholm International Peace Research

    Institute (SIPRI) et du SIPRI Yearbook 2010, cha-pitre 5,Military Expenditure, rdig par Sam Perlo-Freeman, Olawale Ismail et Carina Solmirano. Ellessont tablies par le SIPRI selon une mthodologierigoureuse sur la base des informations fourniespar les gouvernements et les organisations inter-nationales (OTAN, FMI, OCDE, PNUD).

    Lorsque les donnes ofcielles ne correspondentpas la dnition des dpenses militaires retenuepar le SIPRI, ou lorsque les sries temporellessont incompltes, fragmentaires ou inexploitables(en raison de conits ou dune situation conomi-que dsastreuse, notamment pour certains paysafricains), le SIPRI procde une estimationprudente et raliste. Par contre, lorsquun pays necommunique aucune donne sur ltat de ses d-penses militaires pour une anne donne, le SIPRIprocde une estimation en supposant que le tauxde variation pour ce pays est identique celui dela rgion laquelle il appartient. Lorsquune es-timation raisonnable est impossible pour un paysdonn, aucun chiffre nest afch et ce pays estexclu du total. Parmi les pays ainsi exclus gurentnotamment lAngola, Cuba, la Guine quatoriale,Hati, le Myanmar (Birmanie), la Core du Nord,le Qatar, la Somalie, Trinidad et Tobago, et leVietnam. Les donnes sont galement absentespour les pays qui nont pas de forces armes. Cestpar exemple le cas du Costa Rica dont les faiblesdpenses darmement ncessaires lquipementde la police et des garde-ctes reprsentent moinsde 0,05 % de son PIB. Les donnes publies par leSIPRI, en raison de leur mthodologie prudente etrigoureuse, sous-estiment probablement le niveaurel des dpenses militaires mondiales.

    Il faut aussi garder lesprit que les dpensespubliques concourant leffort de dfense ne sontpas ncessairement toutes inscrites au budget de ladfense, mais peuvent tre couvertes par dautres

    1. Pour une explication de la mthodologie, voir : < http://www.sipri.org/databases/milex/sources_methods>

    postes du budget de ltat. Aux tats-Unis parexemple, les dpenses pour la dfense nationale (titre 050 du budget de ltat) sont composes dubudget du dpartement de la dfense (DoD) (titre051 du budget) mais galement des dpenses nu-claires vocation militaire inscrites au budgetdu dpartement de lnergie (DoE) (titre 053 dubudget) ainsi que de certaines dpenses militairesengages par dautres dpartements fdraux telsque la Scurit intrieure (Homeland Security), laJustice ou le FBI (titre 054 du budget).

    Le SIPRI inclut dans sa dnition des dpensesmilitaires toutes les dpenses de personnel (sa-laires, pensions et services sociaux du personnelcivil et militaire), dacquisition dquipement, derecherche et dveloppement, doprations et demaintenance, de construction dinfrastructures,dactivits spatiales militaires et dassistance mili-taire ltranger engages par les ministres de laDfense ainsi que par les agences gouvernementalesengages dans des projets militaires. Par contre, sontexclues de la dnition les dpenses engages pardes forces armes non gouvernementales ainsi queles dpenses lies des activits militaires passes(avantages autres que les pensions aux vtrans,cots de la dmobilisation et de la reconversiondinfrastructures, dmantlement et destructiondarmes) ce qui peut induire une diffrence signi-cative pour certains pays.

    Toutes les donnes relatives aux dpenses mili-taires prsentes dans ce rapport sont extraites dela banque de donnes SIPRI Military Expenditure

    Database qui couvre 171 pays sur une priode al-lant de 1988 2009. Les donnes sont prsentesen devises nationales prix courants, en dollarsamricains aux prix et taux de change de 2008,

    ainsi quen pourcentage du produit intrieur brut.La base de donnes du SIPRI sur les dpensesmilitaires est gratuite et accessible ladresse .

    1.2. La production darmement

    Une section de ce Compendium est consacreaux principauxgroupes industriels de production

    2. Pour une analyse du budget militaire des tats-Unis, voir Voir Luc Mampaey, Les pre miers budgetsmilitaires de Barack Obama : un changement dans lacontinuit, Note dAnalyse du GRIP, 17 fvrier 2010,< http://www.grip.org/fr/siteweb/dev.asp?N=simple&O=817 >

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    darmement dans le monde. Des donnes relatives ces groupes sont galement publies dans lesannuaires du SIPRI. Toutefois, nous retiendronsdans cette publication les donnes relatives auxcents premiers producteurs mondiaux darmementspublies par la revue spcialiseDefense News.Cechoix permet de prsenter les chiffres daffairesde lanne 2009, alors que les donnes les plusrcentes publies par le SIPRI dans le Yearbook2010sont arrtes 2008. Il ny pas de divergencesmajeures entre les classements du SIPRI et ceuxdeDefense News.

    Les chiffres daffaires des cents principauxgroupes de larmement dans le monde sont ex-prims en millions de dollars des tats-Unis,aux prix courants. Les conversions en dollars duchiffre daffaires des rmes non amricaines sonteffectues en utilisant le taux de change de la nde lexercice scal.

    Les archives relatives au Top 100 des groupesde larmement dans le monde depuis 1998 sont dis-ponibles sur le site Internet du GRIP < http://www.grip.org >, rubrique Banque de donnes .

    1.3. Les transerts darmements

    Les donnes et informations relatives aux trans-ferts internationaux darmements convention-

    nels sont extraites des bases de donnes en ligne duStockholm International Peace Research Institute(SIPRI), et du SIPRI Yearbook 2010, Chapitre7, International Arms Transfers rdig par PaulHoltom, Mark Bromley, Siemon T. Wezeman, etPieter D. Wezeman.

    Les statistiques du SIPRI, bien que dune trsgrande rigueur, doivent tre utilises avec prudence

    pour des raisons mthodologiques : les chiffrespublis sont des indicateurs de tendance (TrendIndicator Value, TIV) tablis selon une grille deprix propre au SIPRI et exprime en dollars auxprix et taux de change de 1990. Ils ne reprsententdonc pas une mesure montaire relle des ventesdarmes et ne peuvent donc en aucune manire trecompars avec, par exemple, le produit intrieurbrut ou les chiffres des exportations contenus dansun rapport gouvernemental annuel.

    Les tableaux et les graphiques de ce rapport sont

    construits partir des donnes extraites de la SIPRIArms Transfers Database qui couvrent, pour 120pays ou organisations, les transferts darmements

    conventionnels effectus entre 1950 et 2009. Labase de donnes du SIPRI sur les transferts darmesest gratuite et accessible ladresse < http://arms-trade.sipri.org/ >.

    Les statistiques du SIPRI concernent les armements conventionnels majeurs (majorconventional weapons) rpartis en 7 catgories :aronefs, vhicules blinds, artillerie, systmesradar, missiles, navires et moteurs (voir encadr).Par contre, les transferts de technologies ou deservices ainsi que certains quipements dontles armes lgres et de petit calibre, les picesdartilleries dun calibre infrieur 100mm ainsique les munitions sont exclus des statistiquesdu SIPRI.

    ty n nvnnnv q sipri

    Since publicly available information is inadequate

    for the tracking of all weapons and other military

    equipment, the SIPRI Arms Transfers Database

    covers only what it denes as major conventional

    weapons.The Database does not cover any transfer

    of small arms and light weapons (SALW) other than

    man-portable air defence systems (MANPADS) andsome categories of guided anti-tank missiles. The

    Database covers the following:

    1. Aircraft: all xed-wing aircraft and helicopters

    and most unmanned reconnaissance and combat

    aircraft (UAV and UCAV), with the exception of

    micro-light aircraft, powered and unpowered gliders

    and target drones.

    2. Armoured vehicles: all vehicles with integral

    armour protection, including all types of tank, tank

    destroyer, armoured car, armoured personnel car-

    rier, armoured support vehicle and infantry ghting

    vehicle.

    3. Artillery: naval, xed, self-propelled and towed

    guns, howitzers, multiple rocket launchers and

    mortars, with a calibre equal to or above 100 mil-

    limetres (mm).

    4. Radar systems: all land-, aircraft- and ship-based

    active (radar) and passive (e.g., electro-optical)

    surveillance systems with a range of at least 25

    . Pour une dnition prcise de chacune de ces ca -tgories et davantage dinformations sur les sources et lamthodologie du SIPRI pour les transferts darmes, nousencourageons le lecteur consulter le site Internet du SIPRI :< http://armstrade.sipri.org/ > (voirBackground informationand explanations).

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    rapport du Grip 2011/1

    kilometres (km), with the exception of navigation

    and weather radars, and all re-control radars, with

    the exception of range-only radars. In cases where

    the system is tted on a platform (vehicle, aircraftor ship), the register only notes those systems that

    come from a different supplier than the supplier of

    the platform.

    5. Missiles: all powered, guided missiles and torpe-

    does with conventional warheads. Unguided rockets,

    guided but unpowered shells and bombs, free-fall

    aerial munitions, anti-submarine rockets and target

    drones are excluded.

    6. Ships: all ships with a standard tonnage of 100

    tonnes or more, and all ships armed with artillery

    of 100-mm calibre or more, torpedoes or guided

    missiles, with the exception of most survey ships,tugs and some transport ships.

    7. Engines: (a) engines for military aircraft, e.g.,

    combat-capable aircraft, larger military transport and

    support aircraft, including helicopters; (b) engines for

    combat ships (fast attack craft, corvettes, frigates,

    destroyers, cruisers, aircraft carriers, submarines);

    (c) engines for most armoured vehicles (generally

    engines of more than 200hp output); and (d) ASW

    and AS sonar systems for ships.

    Transfers of other military equipment such as SALW

    (other than MANPADS and some guided anti-tank

    missiles), trucks, artillery under 100-mm calibre,ammunition, components (other than radars and

    engines), as well as repair and support services

    are not included.

    Source : < http://www.sipri.org/databases/armstransfers/background/coverage >

    1.4. Conventions montaires

    Les dpenses militaires issues des bases dedonnes du SIPRI sont exprimes en dollars, aux

    prix et taux de change de 2008. Le SIPRI modiegnralement tous les trois ans lanne de rfrencepour la conversion en dollars constants. Ldition2009 du SIPRI Yearbook exprimait les donnesen dollars de 2005 ; ldition 2010 adopte pour lapremire fois 2008 comme base.A fortioripour lesdpenses militaires, cette dition du Compendiumnest donc pas comparable avec la prcdente.

    Les chiffres daffaires des groupes de lar-mement sont exprims en dollars, aux prix cou-rants.

    Les indicateurs de tendance du SIPRI relatifsaux transferts darmements conventionnels (Trend

    Indicator Value, TIV) sont exprims en dollars,aux prix et taux de change de 1990.

    Lorsque des donnes exprimes en devises depays non membres de la zone euro sont convertiesen euros, elles le sont en utilisant les taux de changemoyen de lanne 2009 publis par Eurostat.

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    2. l n mn mn

    2.1. Tendances gnrales

    Selon le SIPRI, les dpenses militaires mondia-les pour lanne 2009 (graphique et tableau )sont estimes 1 522 milliards de dollars, ce quicorrespond 1 563 milliards en dollars aux prixet taux de change de 2008. Ce montant reprsenteune hausse de 6,1 % en termes rels par rapport 2008, mais de 57,4 % depuis leur point le plusbas de 1998. Les dpenses militaires mondialespour lanne 2009 correspondent 2,63 % de la

    production mondiale et environ 220 dollars parhabitant.

    values 1 515 milliards en 1988 (aux prix ettaux de change de 2008), les dpenses militairesmondiales ont chut rgulirement jusquen 1998,

    4. Les chiffres indiqus dans cette partie sont les plus rcentspublis sur le site Internet du SIPRI. Il peut y avoir de trs lgresdiffrences par rapport ceux publis dans ldition papier duSIPRI Yearbook 2010.

    anne o elles stablissaient 993 milliards dedollars, cest--dire le niveau le plus bas de la p-riode 1988-2008. Aprs une trs forte baisse, lesdpenses militaires mondiales de 2009 sont doncrevenues un niveau suprieur de 3,2 % celuiquelles avaient vingt ans plus tt, en 1988, peuavant la n de la Guerre froide.

    2.2. Analyse rgionale

    Nous avons observ les variations des dpensesmilitaires par rgions et par pays en prenant pourrfrence lanne 1998, cest--dire lanne aucours de laquelle les dpenses militaires sont esti-mes leur point le plus bas de ces vingt dernires

    annes. La comparaison seffectue donc sur unesrie de onze annes.

    La priode 1998-2009 enregistre dimportan-tes variations selon les pays et les rgions. Latendance est toutefois un accroissement gnraldes dpenses militaires dans toutes les rgions du

    monde5

    (tableau et graphique ).

    5. Nous suivons la classification rgionale du SIPRI

    Graphique 1. dn n: -un, unn nn nde 1988 2009 (en milliards de dollars, aux prix et taux de change de 2008)

    Source : GRIP, sur la base de SIPRI Military Expenditure Database, < http://milexdata.sipri.org/>Note : rupture statistique en 1991, en raison de labsence destimation able pour la Russie.

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    rapport du Grip 2011/10

    (< http://www.sipri.org/databases/milex/regional_coverage >),cest dire :

    () Afrique = Afrique du Nord [Algrie, Libye, Maroc,Tunisie] + Afrique Subsaharienne [Angola, Bnin, Botswana,

    Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert, RpubliquedAfrique centrale, Tchad, Congo (RDC), Congo (Rp.), CtedIvoire, Djibouti, Guine quatoriale, rythre, thiopie, Gabon,Gambie, Ghana, Guine, Guine-Bissau, Kenya, Lesotho, Liberia,Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Maurice, Mozambique,Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sngal, Seychel-les, Sierra Leone, Somalie, Afrique du Sud, Soudan, Swaziland,Tanzanie, Togo, Zambie, Zimbabwe].

    () Amrique = Amrique du Nord [Canada, USA] +Amrique centrale [Belize, Costa Rica, El Salvador, Guatemala,Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama] + Amrique du Sud[Argentina, Bolivie, Brsil, Chili, Colombie, quateur, Guyana,Paraguay, Prou, Uruguay, Venezuela] + Carabes [Bahamas,Barbade, Cuba, Rpublique dominicaine, Hati, Jamaque, Tri-nidad et Tobago].

    () Asie et Ocanie = Asie centrale [Kazakhstan, Kirghizstan,Tadjikistan, Turkmnistan, Ouzbkistan] + Asie de lEst [Brunei,Cambodge, China, Indonsie, Japon, Core du Nord, Core duSud, Laos, Malaysia, Mongolie, Myanmar (Birmanie), Philippines,Singapore, Taiwan, Thalande, Vietnam] + Asie du Sud [Afghanistan,Bangladesh, Inde, Npal, Pakistan, Sri Lanka] + Ocanie [Australie,Fiji, Nouvelle Zlande, Papouasie Nouvelle Guine].

    () Europe = Europe de lOuest et centrale [Albanie, Alle-magne, Autriche, Belgique, Bosnie Herzgovine, Bulgarie, Chypre,Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grce,Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg,Macdoine, Malte, Montngro, Norvge, Pays-Bas, Pologne, Por-tugal, Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Slovaquie, Slovnie, Sude,Suisse, Rpublique tchque, Turquie] + Europe orientale [Armnie,Azerbadjan, Bilorussie, Gorgie, Moldavie, Ukraine, Russie].

    (5) Moyen-Orient = [Bahren, gypte, Iran, Irak, Isral,Jordan, Kowet, Liban, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Syrie,mirats arabes unis, Ymen].

    AriqueSi nous dcoupons le monde en cinq rgions

    Afrique, Amrique, Asie et Ocanie, Europe, et

    le Moyen-Orient (tableau et graphique ) onobserve que cest sur le continent africain que lahausse des dpenses militaires a t la plus fortedepuis 1998 : +101,5 %.

    Toutefois, de ces cinq rgions du monde, lAfri-que est aussi celle dont les dpenses militairesglobales sont, de loin, les plus faibles en valeur(moins de 1,8 % du total mondial), malgr le faitquelle continue dtre le thtre dun grand nombrede conits majeurs.

    En 2009, les dpenses militaires ont t de 27,4milliards de dollars, ce qui reprsente une augmen-tation de 6,5 % par rapport lanne prcdente.LAlgrie est le pays aux dpenses militaires lesplus leves du continent africain avec 5,2 milliardsde dollars ; suivent lAfrique du Sud (4,1milliards),lAngola (3,1 milliards) et le Maroc (3 milliards).Les importants investissements militaires de cer-tains pays dAfrique rsultent en grande partiedes prots engendrs ces dernires annes par lahausse des prix du ptrole et du gaz.

    LAngola est un exemple concret de la relationqui existe entre les revenus du ptrole et les inves-tissements militaires. La demande accrue de ptrole

    Tableau 1. dn n, gn, -200en milliards de dollars, aux prix et taux de change de 2008

    Soulign = estimationSource : GRIP, sur la base de SIPRI Military Expenditure Database, < http://www.sipri.org/research/armaments/milex/resultoutput/worldreg2010 >

    1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009% variation

    1998-2009

    Monde 993,3 1 010,4 1 049,8 1 072,4 1 136,4 1 207,4 1 274,2 1 323,6 1 365,4 1 411,1 1 473,8 1 563,4 57,4%

    Afri que 13,7 19,0 17,1 17,6 18,6 18,5 20,8 21,7 22,6 23,6 26,2 27,6 101,5%

    A fri que du N ord 5,4 5,0 5,1 6,5 6,5 6,8 7,4 7,7 7,7 8,3 9,8 10,5 94,4%

    Afrique sub-saharienne 8,3 14,0 12,0 11,1 12,1 11,7 13,4 14,0 14,9 15,3 16,4 17,1 106,0%

    Amrique 412,6 414,0 431,5 438,0 484,8 540,3 587,2 617,0 630,2 648,4 689,8 743,2 80,1%

    Amrique du Nord 376,0 377,0 391,0 394,0 441,0 500,0 545,0 571,0 580,0 596,0 635,0 684,0 81,9%

    Amrique Centrale et Cara 4,5 4,7 4,9 4,9 4,7 4,6 4,3 4,6 5,0 5,6 5,6 6,2 37,8%

    Amrique du Sud 32,1 32,3 35,6 39,1 39,1 35,7 37,9 41,4 45,2 46,8 49,2 53,0 65,1%

    Asie et Ocanie 156,0 160,5 164,6 175,2 182,8 192,1 202,9 212,4 224,0 239,2 252,0 274,9 76,2%

    Asie Ce ntrale 0,8 0 ,7 0 ,8 0 ,9 1 ,0 1 ,1 1 ,2 1 ,5 1 ,6 2 ,2 2 ,2 2 ,2 175,0%

    Asie de l 'Est 117,0 118,0 121,0 130,0 137,0 145,0 151,0 158,0 168,0 181,0 190,0 207,0 76,9%

    A si e du Sud 24,1 27,0 28,1 29,0 29,0 29,7 33,8 35,4 35,9 36,5 39,8 44,1 83,0%

    O c ani e 14, 1 14, 8 14, 7 15, 3 15, 8 16, 3 16, 9 17, 5 18, 5 19, 5 20, 0 21, 6 53, 2%

    Europe 350,2 356,2 366,8 368,5 380,9 385,3 387,3 389,0 397,1 403,1 412,9 423,6 21,0%

    Eur. de l'Ouest et Centrale 326,1 331,5 333,7 332,4 340,9 342,5 342,5 339,4 341,8 342,1 345,8 354,8 8,8%

    Europe Orientale 24,1 24,7 33,1 36,1 40,0 42,8 44,8 49,6 55,3 61,0 67,1 68,8 185,5%

    Moyen Orient 60,8 60,7 69,8 73,1 69,3 71,2 76,0 83,5 91,5 96,8 92,9 94,1 54,8%

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    dpenses militaires, production et transferts d'armes - compendium 2011

    a amen le pays multiplier par trois sa productiondor noir depuis 1999, ce qui lui a permis dinvestirde faon signicative dans la modernisation desforces armes nationales. Il en est de mme pourle Nigria, premier exportateur de ptrole brutdAfrique, dont lexportation constitue 81 % desrevenus du pays. En 2009, les dpenses militairesdu Nigria ont augment de 4 % par rapport 2008, pour atteindre 1,5 milliards de dollars. Il fautcependant souligner que le manque de transparencedu systme budgtaire nigrien fait en sorte quecertains prots issus des hydrocarbures ne sont pasrepris dans les comptes ofciels. Ces ressourcesnon comptabilises chappent aux contrles desautorits nancires du pays et peuvent servir desinvestissements occultes dans le secteur militaire.Depuis 2000, selon le SIPRI, le gouvernementnigrian a acquis un grand nombre de matrielsmilitaires, dont une partie du nancement prove-nait des caisses prives de la prsidence ou de lasocit nationale dexploitation de ptrole (Nige-rian National Petroleum Corporation) sans que leParlement ou le ministre de la Dfense naientt consults.

    Les dpenses militaires des pays dAfriquesub-saharienne taient de 17,1 milliards de dollarsen 2009, soit une hausse de 106 % par rapport 1998. Ces chiffres doivent tre interprts avec

    prudence car la abilit des donnes demeurent unproblme important pour lanalyse des dpensesmilitaires dun grand nombre de pays dAfrique.Cependant, bien quelles soient faibles en valeurabsolue, laccroissement des dpenses militairesdemeure proccupant dans plusieurs pays dAfri-que sub-saharienne (notamment au Burkina Faso,au Malawi, au Mali, en Namibie ou au Tchad),moins en raison des capacits militaires quellesimpliquent que pour les effets dviction quellespeuvent avoir sur les autres formes de dpensespubliques (sant, ducation).

    aqLa deuxime hausse rgionale la plus impor-

    tante est celle du continent amricain : +80,1 %depuis 1998.

    Cette hausse sexplique essentiellement parlaccroissement des dpenses de lAmrique du

    Nord (+81,9 % entre 1998 et 2009), et singuli-rement celles des tats-Unis, en hausse de +83 %depuis 1998, principalement en raison des dpenses

    massives engages depuis 2001 pour les oprationsmilitaires en Irak et en Afghanistan, au nom dela guerre totale contre le terrorisme (GWOT,Global War On Terror) de George W. Bush. Lestats-Unis sont la principale explication la haussemassive des dpenses militaires mondiales, dontils reprsentent eux seuls 43,4 % du total.

    Aprs une dcennie de rduction, pendant lapriode 1987-1998, et aprs une hausse modreau cours du second mandat du prsident Clinton de1998 2001, les attentats du 11 septembre 2001 ont

    permis de justier les hausses budgtaires massivesqui taient attendues depuis plusieurs annes parles marchs nanciers et les groupes de productiondarmements (voir chapitre suivant).

    Selon le projet prsent le 1er fvrier 2010 parRobert Gates, le budget militaire des tats-Unisdevrait dpasser les 700 milliards de dollars pourlanne scale 2011. Malgr ce chiffre impres-sionnant, les deux premiers budgets prsentspar ladministration Obama marquent une netterupture par rapport ceux de George W. Bush,et tmoignent dune relle volont dendiguer lesdrives nancires de plusieurs grands programmesdarmements, jusqualors rputs intouchables.

    Toutefois, il semble que ce retour lorthodoxienancire nait t possible quau prix dunesous-estimation de certaines dpenses et de reportsdinvestissements pourtant ncessaires. De plus,Barack Obama doit compter avec linertie et lacohsion dun systme militaro-industriel biendcid dfendre ses positions et confort parle climat de guerre permanente qui sest installdepuis 2001.

    Prs des deux tiers du budget amricain de ladfense ont t allous au conit irakien en 2009.

    En 2010, une mme proportion devrait concernerlAfghanistan, la suite des dcisions de lAd-ministration Obama de recentrer la lutte contre leterrorisme sur ce pays aprs un dsengagementprogressif dIrak. Bien quun retrait gradueldAfghanistan ait t annonc partir daout2011, les prvisions budgtaires indiquent quil estillusoire dattendre, court terme, une inexion

    6. Voir Luc Mampaey,Les premiers budgets militaires de Ba-rack Obama : un changement dans la continuit, Note dAnalysedu GRIP, 17 fvrier 2010, < http://www.grip.org/fr/siteweb/dev.asp?N=simple&O=817 >

    7. BELASCO A, The cost of Iraq, Afghanistan, and otherglobal war on terror operations since 9/11, Congressional ResearchService, 16 juillet 2010, p. 3.

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    dterminante de la trajectoire des dpenses mili-taires des tats-Unis.

    En contraste saisissant avec son voisin du sud,les dpenses militaires du Canada sont de lordrede 20 milliards de dollars amricains seulement.Toutefois, le pays se positionne tout de mme la treizime place des tats les plus dpensiersen matire militaire. Depuis 2001, les dpensesmilitaires du Canada ont presque doubl en raisonde lintervention des forces armes canadiennesen Afghanistan qui accapare prs de la moiti dubudget. Les troupes canadiennes devraient quitterle thtre afghan en juillet 2011 conformment une rsolution vote par le Parlement du Canadaen 2008, seuls quelques militaires restant sur placepour former les forces afghanes de scurit. Ceretrait canadien dAfghanistan ne signiera paspour autant une diminution des dpenses militaires :la stratgie de dfense adopte par Ottawa en 2008prvoit en effet une croissance de ces dpenses un rythme de 0,6 % rels par an jusquen 2028.

    LAmrique du Sud totalise des dpenses mi-litaires de 51,8 milliards de dollars en 2009, enhausse de 7,2 % par rapport lanne prcdenteet de 65,1 % depuis 1998.

    La crise conomique et nancire na que peuaffect les dpenses militaires en Amrique du Sudet seuls le Chili et le Venezuela ont dcid dunerduction de leurs budgets en 2009, de respective-ment 5 et 25 % par rapport 2008. Pour Caracas,cette diminution fait suite la trs forte hausseenregistre sur la priode 2003-2006 (+152 %) etune volution en dents de scie depuis (20 % entrede 2006 2007, +10 % de 2007 2008).

    linverse, le Brsil demeure dans le top 15des tats les plus dpensiers avec 26,1 milliards

    de dollars, ce qui quivaut une hausse de 16 %par rapport 2008. Brazilia est loin devant len-semble des autres pays de la rgion. Les dpensesmilitaires brsiliennes en 2009 dpassent la sommedes dpenses militaires des dix autres tats sud-amricains (25,8 milliards de dollars).

    Avec 10 milliards de dollars de dpenses militai-res, la Colombie se classe en deuxime place dansla rgion, derrire le Brsil mais devant le Chili etle Venezuela. Toutefois, si lon considre la part des

    8.Afghanistan: Harper intress par une prsence ca-nadienne aprs 2011, Cyberpresse.ca, 4 juin 2010.

    9. Robinson B, Canadian military spending 2009, Canadiancentre for policy alternatives, dcembre 2009.

    dpenses militaires proportionnellement au produitnational brut, la Colombie apparait comme ltatdans lequel ces dpenses psent le plus lourd : 3,7 %du PNB, pour seulement 1,5 % au Brsil.

    Pour lAmrique centrale et les Carabes, les d-penses militaires globales avoisinent 5,6 milliardsde dollars, soit une hausse de 37,8 % depuis 1998.Le Mexique est de loin la principale puissancemilitaire de la rgion et accapare 98 % de ce total(5,49 milliards en 2009, en hausse de 11,1 % parrapport 2008, de 46,6 % depuis 1998).

    Les autres pays de la rgion ont des dpensesmilitaires stables ou en lgre baisse depuis 1998,et de toute manire faibles et infrieures 180 mil-

    lions de dollars (Nicaragua, Guatemala, Salvador,Belize et Honduras). Le Costa Rica et Panamanont pas de forces armes.

    myn-onLe manque de transparence entrainant labsence

    de donnes ables pour quatre pays importants dela rgion (Iran, Qatar, mirats arabes unis et Y-men) en 2009 et/ou 2008, il est difcile de rendrecompte correctement de lvolution globale desdpenses militaires au Moyen-Orient.

    Les dpenses militaires de la rgion avaientlgrement baiss entre 2007 et 2008, en raisonnotamment dune baisse signicative des dpen-ses iraniennes pendant deux annes conscutives(baisse qui faisait suite, rappelons-le, un triple-ment des dpenses militaires de lIran entre 1998et 2006). Elles stablissent 94,1 milliards dedollars en 2009, en hausse de 1,3 % par rapport 2008, mais de 54,8 % depuis 1998.

    Les pays de la rgion contribuent cependanttrs diversement ce mouvement. Les dpenses

    militaires de lIrak, qui avaient plus que doubl de2007 2008, ont t rabotes de 28 % en 2009. Alorsque le ministre irakien de la dfense rclamait unbudget de lordre de 15 milliards de dollars, seulle tiers de cette somme lui sera nalement alloue.Paradoxalement, cette coupe budgtaire survientau moment mme o larme irakienne tente dereprendre en main le secteur de la scurit lasuite du retrait amricain. Elle sexplique dune

    part par une moindre contribution nancire destats-Unis, qui recentrent leurs oprations sur

    lAfghanistan, ainsi que par la chute des prix p-troliers qui ont impact ngativement les rentresnancires du pays.

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    En termes de dpenses militaires, lIrak restetoutefois trs loin derrire lArabie saoudite etIsral. Le royaume wahhabite consolide sa posi-tion de leader dans la rgion avec 39,3 milliardsde dollars de dpenses militaires en 2009. Israloccupe la deuxime position avec 14,3 milliardsde dollars, suivi par le Kowet (4,6 milliards dedpenses militaires en 2009), Oman (4 milliards)et lgypte (3,7 milliards). Les autres pays de largions (Bahren, Jordanie, Liban, Syrie) ont desdpenses militaires infrieures 2 milliards dedollars en 2009.

    a onLAsie et lOcanie affichent une hausse

    moyenne de leurs dpenses militaires de +76,2 %au cours de la dcennie 1998-2009. Cinq paysdAsie et dOcanie se retrouvent parmi les quinzepays du monde ayant les dpenses militaires lesplus leves pour lanne 2008 : trois en Asie delEst (Core du Sud, Chine et Japon), un en Asie duSud (Inde) et un en Ocanie (Australie). Le SIPRIne se risque aucune estimation pour la rgion

    dAsie centrale, tant les donnes sont parcellaireset lacunaires. En effet, les donnes relatives auxdpenses militaires sont incompltes pour trois des

    cinq pays qui composent cette zone gographique.Les seules donnes disponibles pour la rgionconcernent le Kazakhstan et le Kirghizstan, tandisquil est impossible de prsenter une estimationable pour le Tadjikistan, le Turkmnistan etlOuzbkistan.

    La hausse a t la plus importante en Asie duSud (+83 % depuis 1998), porte par lInde quidomine de loin lensemble des six tats de cettergion. New-Delhi a ainsi augment ses dpensesmilitaires de 13 % par rapport 2008, pour atteindrela somme de 36,3 milliards de dollars. De ce fait,lInde se place la neuvime place des tats les plusdpensiers en termes militaires au niveau mondial.Le voisin pakistanais a diminu ses dpenses mi-litaires pour la deuxime anne conscutive alorsque dans le mme temps le pays doit faire face une froce opposition des mouvements islamistesagissant la frontire afghani-pakistanaise.

    linstar de lIrak, lAfghanistan a entamdepuis quelques annes un remodelage complet desa structure scuritaire. La diffrence essentielleentre les deux tats est que Kaboul ne peut se

    prvaloir de rentres nancires aussi importantesque celles dont jouit Bagdad grce ses ressourcesdhydrocarbures. Ds lors, les autorits afghanes

    Graphique 2. dn n, gn, -200en milliards de dollars, aux prix et taux de change de 2008

    Source : GRIP, sur la base de SIPRI Military Expenditure Database, < http://milexdata.sipri.org>

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    dpendent en grande partie de laide internationaleet plus prcisment de celle des tats-Unis. Ainsientre 2002 et 2009, Washington a fourni pour 21milliards de dollars daide militaire, essentiellementen faveur de lArme nationale afghane et de la

    police nationale. En 2009, cette aide nancireamricaine a presque doubl par rapport 2008.Ces sommes sont destines fournir des quipe-ments nouveaux aux forces afghanes de scuritmais aussi, et surtout, payer rgulirement lessalaires an de juguler la tentation des militaireset policiers de dserter et de rejoindre les insurgsislamistes.

    En Asie de lEst, la Chine a dpens 100

    milliards de dollars en 2009 pour ses dpensesmilitaires, ce qui la place au second rang devantla France et le Royaume-Uni, mais toujours loinderrire les tats-Unis qui dpensent six fois plusque Pkin dans ce domaine, malgr une armeune fois et demie moins forte en nombre. Lahausse de 15 % des dpenses militaires chinoisespar rapport 2008 sexplique par la volont dugouvernement damliorer les conditions de vie etles salaires des militaires nationaux, de continuer dvelopper les technologies de linformation et

    des communications au sein des forces armes etde reconstruire les infrastructures militaires ayantt dtruites par le tremblement de terre du Sichuanen 2008. La ncessit de maintenir les salaires desmilitaires un niveau comparable aux salairesdans lindustrie et les services civils, eux-mmesen forte croissance dans la conjoncture conomi-que actuelle de la Chine, est un problme majeurpour les autorits chinoises. La masse salariale estdonc fort probablement un facteur important dela hausse des dpenses militaires chinoises. Les

    chiffres fournis par le gouvernement chinois sontcependant rgulirement mis en doute par les ex-perts, certains estimant que les dpenses militairesde la Chine pourraient tre jusqu trois fois plusimportantes que ce qui est annonc.

    LAsie de lEst est sujette des tensions rcur-rentes, dont les plus importantes opposent les deuxCores. Mants lgard de la Core du Nord,la Core du Sud et son alli japonais ont entamdepuis plusieurs dcennies une modernisationde leurs forces armes grce notamment laide

    nancire des tats-Unis. Le retrait de la Coredu Nord du Trait de non-prolifration des armesnuclaires en 2003 et le premier essai nuclaire

    effectu par Pyongyang en 2006 ont contribu attiser le niveau de tension entre les trois pays. Siles dpenses militaires japonaises ont t stablesentre 1998 et 2009, il en est autrement de la Coredu Sud : Soul a augment ses dpenses militaires concurrence de 53 % sur la priode (27 milliardsde dollars en 2009).

    Tawan a dpens 9,3 milliards de dollars pourses dpenses militaires en 2009, ce qui en fait lequatrime tat le plus grand dpensier de lAsie delEst. La hausse des dpenses militaires tawanaisesest continue depuis 2000 et sexplique en partie parla perception dune menace chinoise. Pkin persiste considrer lle comme sienne et na pas renonc reprendre le contrle de ce territoire.

    EuropeSur lensemble du continent europen, la

    hausse moyenne des dpenses militaires est de+21 % depuis 1998 (423,6 milliards de dollars en2009), cest--dire un accroissement trs modesteau regard des autres rgions du monde voquesprcdemment. Cette augmentation est cependanttrs ingalement rpartie selon les rgions dEu-rope. En Europe de lOuest et centrale, les dpensesmilitaires ont progress de +8,8 % seulement aucours de la priode 1998-2009, ce qui nempche

    pas que cinq pays de lUnion europenne gurentparmi les 15 tats du monde les plus dpensiersen termes militaires.

    Par contre, la hausse stablit +185,5 % pourles pays dEurope orientale, soit pratiquement untriplement des dpenses militaires depuis 1998. Lesdpenses militaires des pays dEurope orientalesont largement domines par celles de la Russie quicontribue pour prs de 89 % du total de la rgion

    (61 milliards, sur un total de 68,8 milliard).Tous les autres pays dEurope orientale(Ukraine, Belarus et Moldavie) et du Caucase (Ar-

    mnie,Azerbadjan et Gorgie) ont maintenu leursdpenses militaires stables ou en lgre baisse. Labaisse est la plus spectaculaire en Gorgie, qui arduit ses dpenses militaires de 39 % par rapport 2008. On se souviendra toutefois que, par rapport leur niveau le plus bas en 2000 (43,4 millionsde dollars), les dpenses militaires de Tbilissiavaient t multiplies par vingt-six la veille du

    conit de lt 2008 en Osstie du sud (1,15 mil-liards en 2007), grce notamment dimportantsachats aux tats-Unis et Isral. Le gouvernement

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    gorgien tente dsormais de rguler le dcit dupays, particulirement par des coupes drastiquesdans le budget de la dfense.

    Les hausses enregistres dans les pays dEuropeoccidentale et centrale sexpliquent partiellement parle cot de la prsence en Afghanistan. Limpact decette guerre varie selon les pays. Ainsi, les dpensesallemandes et franaises pour nancer les oprationsde lISAF ne reprsentent que respectivement 1,7 %et 1 % des dpenses militaires totales de ces deuxpays. Il en est tout autrement pour le Royaume-Uni.La contribution de Londres leffort de guerre enAfghanistan reprsente prs de 10 % des dpensesmilitaires totales du pays (69,3 milliards de dollarsen 2009). Le Royaume-Uni est le deuxime tatcontributeur au contingent dans le conit afghan,lui apportant prs de 9 000 soldats.

    Le tableau de lannexe est consacr unique-ment lvolution des dpenses militaires des 27pays actuellement membres de lUnion europenneau cours des dix dernires annes, entre 2000 et2009. Il inclut galement les trois pays candidatsainsi que les tats-Unis des ns de comparaison.Ce tableau est construit en tenant compte du pri-mtre en expansion de lUnion europenne au cours

    de la priode : le total des dpenses militaires pourlanne 1999 correspond laddition des dpensesmilitaires des quinze pays qui composaient lUnion cette poque ; partir de 2004, cest le total de25 pays, et de 27 pays ds 2007. Ceci nous amneau constat que les dpenses militaires agrges delUnion europenne ont augment de seulement+15,5 % depuis lanne 2000, malgr un quasidoublement du nombre de pays membres.

    Huit pays de lUE ont des dpenses militairesplus faibles en 2009 quen 2000 (Allemagne, Bel-

    gique, Chypre, Danemark, Hongrie, Italie, Sudeet Rpublique tchque). Certains pays dEuropecentrale ont par contre enregistr des hausses trsimportantes de leurs dpenses militaires, en particu-lier les rpubliques baltes dEstonie et de Lettonie(respectivement +153 % et +374 % depuis 2000)et la Slovnie (+100 %). Ces hausses sexpliquentpar lampleur et la rapidit des programmes demodernisation vers les standards occidentaux, mais

    portent nalement sur des budgets relativementmodestes en valeur, et gnralement infrieurs au

    milliard de dollars.Huit pays de lUE ont des dpenses militairesannuelles suprieures 10 milliards de dollars en

    2009 : lAllemagne, lEspagne, la France, la Grce,lItalie, les Pays-Bas, la Pologne et le Royaume-Uni. Par rapport 2000, lAllemagne les a dimi-nues de 6,7 % et lItalie de 13,3 %. LEspagne,la France, la Grce, les Pays-Bas, la Pologne et leRoyaume-Uni les ont augmentes de respective-ment +34,4 %, +7,4 %, +22,8 %, +11,8 %, 53,6 %et 28,1 %. Ces six pays, qui reprsentent 60 %des dpenses militaires de lUE, expliquent donclessentiel de la hausse globale de 15,5 % observepour lUnion europenne.

    En ce qui concerne les trois pays candidats, lesdpenses militaires de la Macdoine ont augmentde +46,8 % depuis 2000, mais restent faibles envaleur (204 millions de dollars), tandis que cellede la Croatie et de la Turquie sont en forte bais-se (respectivement 15,6 % et 12,6 %).

    En 2009, les 27 pays de lUnion europenne,forts dune population de 501 millions dhabi-tants, totalisaient plus de 214 milliards deuros0pour leurs dpenses militaires (voir le tableau delannexe ). Ce montant reprsente 20,7 % desdpenses militaires mondiales et 1,82 % du PIB delUE. La dpense militaire par habitant europenpeut ainsi tre estime 427 euros en 2009.

    Les tats-Unis comptent 307 millions dhabi-tants, et leurs dpenses militaires slvent 474milliards deuros (42,4 % du total mondial), soit4,68 % de leur PIB en 2009, et environ 1 544 eurospar habitant. LUnion europenne dpense doncdeux fois moins pour ses capacits militaires queles tats-Unis, alors que sa population est 1,6 foisplus importante.

    2.3. Les tats les plus dpensiers en 2009

    Aux prix courants, les dpenses militairesmondiales pour lanne 2009 sont values 1 563milliards de dollars aux prix et taux de change de2008, ou 1 522 milliards en dollars de 2009. Ennous basant sur les estimations du Fonds montaireinternational (FMI) pour le PIB mondial et sur

    10. Ce qui est quivalent aux 322,8 milliards de dollars, auprix et taux de change de 2008 dans le tableau de lannexe 1.

    11. Ce qui est quivalent aux 663,3 milliards de dollars, auprix et taux de change de 2008 dans le tableau de lannexe 1.

    12. Le FMI estime le PIB mondial pour 2009 57 843 mil-liards de dollars aux taux de change du march : InternationalMonetary Fund, World Economic Outlook (WEO), 6 octobre2010, p. 177, URL

    .

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    rapport du Grip 2011/1

    celles des Nations unies pour la population mon-diale, nous pouvons dduire que cette sommecorrespond 2,63 % du produit intrieur brut relmondial (PIB) estim 57 843 milliards de dollarsen 2009, et constitue une dpense annuelle moyennedenviron 220 dollars par habitant. La part du PIBmondial consacre aux dpenses militaires est enaugmentation denviron 0,1 % par an depuis ledbut du sicle.

    Le tableau donne le classement des 15 paysles plus dpensiers en termes de dpenses militaires,aux prix courants de 2008. La concentration desdpenses militaires est trs importante : les tats-Unis reprsentent eux seuls quelque 43,4 % dutotal mondial. Ils sont suivis par la Chine, dontla part dans le total mondial (6,6 %) ne cesse decrotre depuis plusieurs annes. Viennent ensuitela France, le Royaume-Uni et la Russie (respecti-

    13. Les Nations unies estiment la population mondiale 6 908,7millions dhabitants au 1erjanvier 2010. Fonds des Nations uniespour la population (UNFPA), tat de la population mondiale2010, URL

    vement 4,2 %, 3,8 % et 3,5 % du total mondial).Ces cinq premiers pays totalisent ensemble 61,5 %des dpenses militaires mondiales, alors que leurpopulation ne reprsente que 27,9 % de la popu-lation mondiale.

    Les 15 premiers pays les plus dispendieuxpour leur dfense totalisent 82,3 % des dpensesmondiales, pour une population correspondant un peu plus de la moiti (54,8 %) de la populationmondiale totale.

    En ce qui concerne les dpenses militaires parhabitant, on trouve au bas de ce Top 15 lInde, avecdes dpenses militaires denviron 30 dollars parhabitant, et lautre extrme les tats-Unis qui ont

    dpens des ns militaires quelque 2 15 dollarspar habitant en 2008. Un seul autre pays a dpensplus de 1 000 dollars par habitant en 2009 : lArabiesaoudite (1 576 dollars par habitant).

    Les dpenses militaires par habitant pour len-semble des pays de lUnion europenne peuventtre compares, en euros cette fois, dans lavant-dernire colonne du tableau de lannexe .

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    dpenses militaires, production et transferts d'armes - compendium 2011

    Tableau 2. l n y n n 200en milliards de dollars de 2009

    Sources : dpenses militaires: SIPRI ; population: US Census Bureau (pour les tats-Unis), Eurostat (pour les pays de lUE), UNFPA tat de la population mondiale2010 (pour tous les autres pays).

    Dpenses

    militairesPopulation

    1 Etats-Unis 661,0 307,0 2 153,2 43,4 4,4

    2 Chine 100,0 1 354,1 73,8 6,6 19,6

    3 France 63,9 64,7 987,4 4,2 0,9

    4 Royaume Uni 58,3 62,0 940,2 3,8 0,9

    5 Russie 53,3 140,4 379,6 3,5 2,0

    Sous-total top 5 936,5 1 928,2 61,5 27,9

    6 Japon 51,0 127,0 401,6 3,4 1,8

    7 Allemagne 45,6 81,8 557,4 3,0 1,2

    8 Arabie Saoudite 41,3 26,2 1 576,3 2,7 0,4

    9 Inde 36,3 1 214,5 29,9 2,4 17,6

    10 Italie 35,8 60,3 593,3 2,4 0,9

    Sous-total top 10 1 146,5 3 438,1 75,3 49,8

    11 Brsil 26,1 195,4 133,6 1,7 2,8

    12 Core du Sud 24,1 48,5 496,9 1,6 0,7

    13 Canada 19,2 33,9 566,4 1,3 0,5

    14 Australie 19,0 21,5 883,7 1,2 0,3

    15 Espagne 18,3 46,0 397,9 1,2 0,7

    Sous-total top 15 1 253,2 3 783,4 82,3 54,8

    Monde 1 522,0 6 908,7 220,3 100,0 100,0

    Part du total mondial (%)

    Rang Pays

    Dpenses

    militaires

    (milliards USD)

    Population(millions)

    Dpenses

    militaires par

    habitant (USD)

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    rapport du Grip 2011/1

    . l cn mmnn mn

    3.1. Un Top 100 toujours dominpar les tats-Unis

    En 2009, les 100 principales entreprises pro-ductrices darmement dans le monde ont afchglobalement un chiffre daffaires de 400,74 mil-liards de dollars raliss dans les contrats darme-ment (sur un chiffre daffaires total de 1 055,26milliards de dollars). Le chiffre daffaires ralisdans larmement est en hausse de +3,65 % par

    rapport celui de 2008. Bien que toujours positif,ce taux de croissance est en baisse signicative encomparaison avec ceux des trois annes prc-dentes (7,7 %, 8,4 % et 10 %), ce qui correspondprobablement aux premiers signes des effets de lacrise nancire.

    Le Top 100 de lanne 2009 compte 44 rmesamricaines, 24 rmes de lUnion europenne, et2 rmes tablies dans le reste du monde (y com-pris les pays europens non membres de lUE). En2008, cette rpartition tait de respectivement 43,

    26, 1, ce qui signie que 2 rmes europennes

    ont t sorties du Top 100, alors que les tats-Unisrenforcent leur domination.

    La liste complte des entreprises du Top 100pour 2009 est mise disposition en annexe . Len-semble des donnes pour la priode 1998 2009est galement disponible dans la rubrique Banquede donnes sur le site Internet du GRIP.

    Certaines rmes sont actives quasi exclusive-ment sur les marchs militaires (notamment lesplus importantes dentre elles, telle que LockheedMartin qui ralise plus de 90 % de son chiffredaffaires dans larmement), tandis que dautressont plus largement diversies. En moyenne,8 % du chiffre daffaires global des rmes du

    Top 100 taient dpendants des marchs de lar-mement en 2008, ce qui est lgrement plus levque lanne prcdente (37,8 % en 2007). Ce tauxde dpendance du chiffre daffaires lgard delarmement est en croissance continue depuis1998, anne o il stablissait seulement 20,6 %(graphique ).

    Lvolution du Top 100 des rmes de larme-ment se caractrise par un processus de concentra-tion trs important et par une forte domination desgroupes amricains. Les 10 premires rmes du

    Top 100 (tableau ) ont gnr en 2009 un chiffre

    Graphique 3. ch , v n 00 nx n n nen milliards de dollars de 2009

    Source : GRIP, sur la base de Defense News

    0

    200

    400

    600

    800

    1000

    1200

    1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    Chiffred'affaires"civil"Chiffred'affaires"dfense"

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    dpenses militaires, production et transferts d'armes - compendium 2011

    daffaires armement de 239,5 milliards de dol-lars, ce qui reprsentait 59,8 % du chiffre daffaires armement global du Top 100, un taux en haussede 2 % par rapport lanne prcdente. Sept des

    dix principaux producteurs mondiaux sont amri-cains. Les cinq premiers groupes amricains les Big Five : Lockheed Martin, Boeing, NorthropGrumman, General Dynamics et Raytheon onttotalis un chiffre daffaires armement de 153,7milliards en 2009, ce qui reprsente 38,2 % duchiffre daffaires armement total du Top 100.Ce pourcentage est galement en hausse de 2 % parrapport 2008, indice supplmentaire de la concen-tration croissante du march mondial de larmemententre les mains des leaders amricains.

    Ce classement des 10 premiers groupes mondiaux estidentique celui de lan dernier, hormis une inversion

    de places entre lAmricain L-3 Communications et

    lItalien Finmeccanica aux 8eet 9e places.

    3.2. Ralentissement dans les usionset acquisitions

    Lanne 2009 conrme le ralentissement dumouvement des fusions et acquisitions amorc aumilieu des annes 1990. Les consolidations se sont

    poursuivies, mais un rythme nettement moins sou-tenu et avec des transactions de valeurs infrieures celles constates les annes prcdentes.

    En 2008 et 2007, plusieurs oprations defusions-acquisitions de grande ampleur avaientencore t enregistres, parmi les membres du Top100. Llectronicien darmement EDS avait t

    absorb par Hewlett-Packard pour 13,9 milliardsde dollars tandis que lamricain DRS Technologiespassait dans le giron de lItalien Finmeccanica pour5,2 milliards de dollars. En 2007, ITT Corporationprenait le contrle de llectronicien darmementEDO Corporation pour 1,7 milliard de dollars.

    En 2009 par contre, plus aucune opration nedpasse le milliard, et seule trois franchissent labarre des 500 millions. Aux tats-Unis, PrecisionCastparts Corp. a acquis Carlton Forge Works pour850 millions de dollars et Axsys Technologies sest

    vendue General Dynamics pour 643 millions. AuRoyaume-Uni, le gant BAE Systems (2e au Top100) a fait lacquisition pour 558 millions de BVTSurface Fleet, rme spcialise dans les activitsde construction navale au sein du VT Group (42eau Top 100 en 2008), les autres activits de VTGroup passant en juillet 2010 sous la bannire duBritannique Babcock International Group (37e auTop 100 de 2009). Bien que modestes au regarddes mgafusions connues au tournant du sicle, cesoprations accentuent nanmoins la concentration

    au sommet du Top 100. des niveaux nanciers sans commune me-sure avec les grandes oprations amricaines et

    Tableau 3. l 0 n f n n n 200chiffre daffaires en millions de dollars de 2009

    Source : GRIP, sur la base de Defense News

    Rang

    2009Entreprise Pays CA Dfense CA Total

    CA Dfense

    en % du

    CA Total

    Rang

    2008

    1 Lockheed Martin US 42 025,7 45 189,0 93,0 1

    2 BAE Systems UK 33 418,8 35 094,1 95,2 2

    3 Boeing US 31 932,0 68 281,0 46,8 3

    4 Northrop Grumman US 30 656,9 33 755,0 90,8 4

    5 General Dynamics US 25 904,6 31 981,0 81,0 5

    6 Raytheon Company US 23 139,3 24 881,0 93,0 6

    7 EADS NL 15 013,7 59 711,8 25,1 7

    8 Finmeccanica I 13 332,1 24 345,2 54,8 9

    9 L-3 Communications US 13 014,0 15 615,0 83,3 8

    10 United Technologies US 11 100,0 52 920,0 21,0 10

    Total 239 537,1 391 773,1 61,1

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    europennes, il est galement intressant de no-ter, en Russie, la poursuite de la consolidation delindustrie aronautique autour de United AircraftCorporation (UAC), une socit par actions avecmajorit du gouvernement russe, cre en fvrier2006 par Vladimir Poutine. De mme, en Isral,Elbit System tend sa domination sur le marchdomestique. Trente-deuxime au Top 100, la rmede Hafa a procd en 2009 une acquisition auxtats-Unis et quatre en Isral, contrlant dsormais90 % de la production non tatique darmementsen Isral. Rappelons quElbit Systems est propri-taire depuis 200 de la rme amande OIP SensorSystems Oudenaarde.

    3.3. Un impact trs limitde la crise fnancire

    Bien que le taux de croissance du chiffre daffai-res global du Top 100 marque en 2009 un premiersigne de ralentissement (+3,65 % en 2009 contreencore +10 % en 2008), le maintien gnral desdpenses militaires des niveaux trs levs, lacaractre monopsonistiquedes marchs de larme-ment, des cycles dacquisition longs dquipementsmilitaires nancs par les dpenses publiques et lef-fet stimulant des conits en Irak et en Afghanistansont autant dlments qui contribuent protgerle secteur de larmement des consquences de crisenancire et de la rcession qui a suivi.

    La hausse signicative et gnrale des dpensesmilitaires encore constate en 2009 (voir section2) et la demande soutenue lexportation pourles armements conventionnels (section 4 ci-aprs)indiquent que la demande pour les biens et serviceslis larmement na t que peu ou pas affectepar les remaniements budgtaires. En termes dechiffres daffaires, les entreprises majoritairementou totalement dpendantes des marchs de lar-mement confortent leurs positions. commencerpar la premire dentre-elles, Lockheed Martin,dont les ventes afchent une croissance soute-nue, principalement dans les programmes F-35et C-130J, les programmes de missiles tactiques,et les systmes de combat, dentrainement et desimulation. Dans les entreprises aux activits plus

    14. Un monopsone est un march dans lequel plusieursproducteurs sont face un acheteur unique. Dans un cadre na-tional, les entreprises du secteur de larmement nont quun seulinterlocuteur, le gouvernement.

    diversies, lanalyse et les exemples avancs parle SIPRI indiquent que les bons rsultats afchsdans les activits militaires sufsent gnralement,et souvent largement, compenser la contractiondes marchs civils5.

    Crise ou pas, les grands groupes de larmementmaintiennent donc le cap des stratgies dniesdepuis la n des annes 1990. Ces stratgies setraduisent par une consolidation continue au tra-vers des nombreuses fusions et acquisitions, maisaussi par une politique de plus en plus agressive lexportation et prenant pour cible les marchs haut potentiel de croissance, en particulier laRussie, le Moyen-Orient, lAmrique latine, etlAsie de Est.

    Le march convoit de la Chine, en loccur-rence, est au centre de toutes les attentions. Dansun document prsent Bruxelles au Sommet delUE du 17 dcembre 2010, le Haut reprsentantde lUnion europenne pour les affaires trang-res et la politique de scurit, Catherine Ashton,indiquait que lembargo actuel sur les armes estun obstacle majeur pour le dveloppement dunecoopration UE-Chine solide en matire de politi-que trangre et de scurit . Au grand dam de

    David Cameron et de la diplomatie amricaine,Ashton emboitait ainsi le pas de la France et delEspagne qui soutiennent depuis des annes uneleve de cet embargo de lUE.

    Il est dsormais une vidence que lembargona pas la moindre incidence sur le dveloppementdes capacits militaires de la Chine : non seulementla Russie pourvoit amplement aux acquisitionschinoises malgr les transferts de technologiesquelles impliquent mais de plus, comme napas manqu de le souligner au dbut lanne 2011

    lambassadeur de Pkin auprs de lUE, Song Zhe, avec lui [avec cet embargo en place], nous d-velopperons nos propres armes encore plus vite ,chose dj dmontre par quelques succs rcents,notamment le chasseur furtif chinois J-20.

    Sil faut donc bien admettre que le maintien decet embargo sur les armes dcid en 1989 la suite

    15. SIPRI Yearbook 2010, p. 266-267.16. EUobserver.com, 17 dcembre 2010, < http://euobserver.

    com/884/31538 >17. Pour un commentaire rcent voir : Stephen Blank

    Turning a New Leaf in Relations: Russias Renewed ArmsSale to China, The Jamestown Foundation, 28 janvier 2011,

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    des tragiques vnements de la place Tiananmenna dautres justications que les principes thiquesde lUE louables et ncessaires, mais gomtrietrs variable au vu de certaines autres destinationsdes armes europennes , il est aussi prvoirque sa leve ventuelle aurait des consquencesgraves sur les relations transatlantiques, mais sansapporter la moindre garantie dune ouverture desmarchs chinois aux entreprises europennes delarmement, qui risquent au contraire de se voirfermer certains marchs outre-Atlantique si ellescdent aux sirnes pkinoises.

    Mais un autre paradoxe mrite dtre soulign.Alors que les industriels europens de larmementsont laffut des marchs chinois, russes ou indiens,dautres voix mettent en garde contre le rarmementet la croissance des dpenses militaires de ces m-mes pays, et en tirent argument pour dnoncer lacontraction des dpenses militaires occidentales. Ilva de soi, pourtant, quen cherchant pntrer cesmarchs mergents, cest in fne dans les dpensesmilitaires inquitantes de ces pays que lesgroupes europens de larmement iraient puiser unepartie de leur chiffre daffaires, alimentant ainsiune course aux armements et une instabilit dontils tireront doublement prot : lexport commesur les marchs domestiques.

    Business as usual, et il serait candide desen tonner. Il y a cependant quelque chose desordide constater linconditionnel soutien deslites politiques des stratgies industrielles court-termistes de recherche du prot, mais gnratricesdune instabilit croissante laquelle ils ne semblentavoir dautre rponse donner que la hausse desdpenses militaires.

    18. Voir le 12e Rapport annuel du COARM : < http://data.grip.org/document.asp?code=201101181052 >

    19. Installer la peur permet dentretenir ce carrousel infer-nal. Olivier Jehin (IFRI), sans tre pourtant un va-t-en-guerre, ycontribue sa manire dans un rcent article. En conclusion deson plaidoyer pour le soutien la base industrielle et technolo-gique de dfense europenne, il souligne bien entendu les tauxde croissance importants des dpenses militaires dans les autresrgions du monde. Mais il nhsite pas, sans vouloir affolerpersonne prend-t-il la prcaution de prciser, prdire le piredans nos pays qui, du fait de la disparition de ltat providence,de laugmentation des ingalits, de la rsurgence des tensionssociales, etc., pourraient eux-aussi tout moment devenir lethtre dune nouvelle guerre conventionnelle . Il ne semble pastrouver cette volution dautre solution que le renforcementdes capacits militaires. Olivier Jehin, Lconomie europennede dfense malade de la crise , Actuelles, 4 novembre 2010, .

    3.4. Armement et marchs fnanciers:la fn de ltat de grce?

    Lanalyse comptable dmontre que la crise

    nancire et la rcession nont pas encore eudimpact signicatif sur les chiffres daffairesdes grands groupes de larmement, relativementprservs jusqu prsent par les caractristiquesintrinsques du secteur, la prennit des dpensesmilitaires et les conits en cours.

    Lvolution boursire rcente de ces groupespourrait cependant tre interprte comme uneanticipation des marchs nanciers un prochainrenversement de tendance. Ldition prcdentedu Compendium avait dmontr le caractre de

    valeur de long terme du secteur de larmement,voire son statut de valeur refuge lorsque seffondredautres secteurs de lconomie0. Vers la n desannes 1990, emports par les promesses de la nouvelle conomie , les investisseurs avaientmarqu un certain dsintrt pour le secteur delarmement. Aux tats-Unis notamment, lindicedu secteur de larmement DFI sous-performaitnettement par rapport aux indices gnraux, mais partir du printemps 2000, lclatement de labulle spculative autour des valeurs du Nasdaq

    a signal un radical retournement de situation.Ds le 13 mars 2000, alors que le Nasdaq taitentrain dans une chute vertigineuse qui dureradeux ans et six mois, le regain dintrt pour lesvaleurs de larmement fut pratiquement instantan(graphique ). Un enchainement de plusieurs effets daubaine , en particulier les attentats du11 septembre 2001 et linvasion de lIrak le 20mars 2003, imprimrent ensuite aux valeurs delarmement une trajectoire en hausse continue et

    20. Les performances du secteur de larmement peuvent tremesures par des indices boursiers spciques : le New YorkStock Exchange Arca Defense Index (DFI) compos de 14 rmesparmi les plus reprsentatives de lindustrie de larmement auxtats-Unis , et son quivalent europen Dow Jones STOXX TMIAerospace & Defense (SXPARO.Z), cot Zurich, et composde 15 valeurs parmi les plus reprsentatives de lindustrie delarmement europenne. Lvolution de ces indices spciquespeut tre compare celle des indices gnraux des marchs.Dans cette analyse, lindice de larmement europen SXPARO.Z sera compar au Dow Jones STOXX50 (SX5P.Z, retant50 valeurs de premier ordre europennes, ou blue-chip ) et lindice total du march Dow Jones STOXX Total MarketIndex (BKXP). De faon similaire, lindice amricain DFI seracompar au Dow Jones Industrial Average (DJIA, 30 blue-chip amricaines), au Dow Jones Wilshire 5000 (DWC, indice totaldu march amricain), ainsi qu lindice des valeurs technolo-giques Nasdaq (IXIC).

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    spectaculaire pour les cinq annes suivantes. Sur lecontinent europen, la surperformance du secteurde larmement a t nettement moins prononce,mais nanmoins visible.

    Pour le secteur de larmement, aux tats-Unisen particulier, la premire dcennie du 21e siclesest donc droule dans un climat deuphorie sans

    prcdent sur les marchs nanciers, semblant untemps accrditer la thse dun secteur de larme-ment imperturbable et insensible aux uctuationsde lconomie relle.

    La panique nancire de lautomne 2008 a ce-pendant eu pour effet de stopper net la fulguranteprogression de la cotation des valeurs de larme-ment, emportes comme toutes les autres dans letourbillon de la crise dessubprimes (graphique). Mais il ne sagissait pas pour autant dunedbcle : sur le long terme, larmement est restun secteur particulirement rmunrateur pourun investisseur stable. Quatre ans aprs le dbut

    21. Non illustr ici. Voir le Compendium 2010, p. 18-22 :< http://www.grip.org/fr/siteweb/dev.asp?N=simple&O=813 >.La comparaison des divers indices europens et amricains, estrgulirement mise jour sur le site Internet du GRIP (< http://www.grip.org >, rubrique Banques de donnes / Productiondarmements )

    de la crise nancire (que nous xons au 1er juin2007), les groupes de larmement surperformenten effet toujours nettement les indices gnraux.Aux tats-Unis, le 1er fvrier 2011, le secteur delarmement (indice DFI) afchait une plus-valuede 17 % par rapport au 1er juin 2007. Le Nasdaqse contentait dune hausse de 5 %, tandis que lesindices gnraux DWC et DJI taient toujours enperte de respectivement 11 et 12 %. En Europegalement, bien quils soient plus diversis etmoins dpendants de larmement que leurs ho-mologues amricains, et donc plus sensibles auxuctuations de lconomie, les grands groupeseuropens de larmement ont t moins affectsque les autres secteurs industriels : une perte delordre de 18,6 % pour lindice armement (indiceSXPARO.Z), mais de 32 29 % pour les deuxindices gnraux STOXX50 et STOXX TMI,depuis le 1er juin 2007.

    Aprs dix annes divresse sur les marchsnanciers, lincertitude commence cependant sinstaller. Plusieurs gouvernements, y compriscelui des tats-Unis, envisagent des coupes

    22.Idem.

    Graphique 4. ln x -un: n v g ng

    Source : Mampaey, sur la base des cours historiques Thomson-Reuters

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    DFI(NYSEArcaDefenseIndex)

    IXIC(Nasdaq)

    DJI(DJIndustrialAverage)

    DWC(DJWilshire5000)

    20mars2003Invasionde

    l'Irak

    15sept.2008"Semainenoire"

    (LehmanBrothers)13mars2000

    KrachduNasdaq

    11sept.2001Attentatsaux

    tatsUnis

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    plus ou moins importantes dans leurs dpensesmilitaires pour maitriser les dcits budgtaires.Dans lUnion europenne en particulier, la criseest venue rappeler lurgence de raliser des co-nomies dchelles, en multipliant les programmescommuns, en mettant n aux gaspillages inhrentsaux politiques du juste retour , en spcialisantles rles et en vitant les duplications au sein des27. Cette ncessaire intgration europenne dans ledomaine de larmement ne pourra que proter auredressement des nances publiques, mais risqueaussi lobjectif tant de faire mieux avec moins de peser ngativement sur le chiffre daffairesdu secteur de larmement.

    moyen terme, ces facteurs pourraient avoirun impact signicatif sur la demande et le rsultatdes groupes darmement, et affecter rapidementleur valorisation boursire. Peut-tre les marchsnanciers anticipent-ils mme dj une prochainedcrue des budgets militaires. En Europe, larme-ment se maintient et a mme signicativementsurperform les blue-chips tout au long des 12derniers mois (1ermars 2010 - 1ermars 2011), maisil est probable que lindice SXPARO.Z ait large-ment prot des bons rsultats de lindustrie aro-nautique (2010 fut une anne record en termes de

    commandes pour Airbus), surreprsente dans cetindice (graphique 5). Aux tats-Unis par contre,la comparaison des indices sur les derniers douzemois indique au contraire une monte en puissancedu Nasdaq (+23 %) mais un relatif dsintrt pourle DFI (+15 % seulement) qui, chose indite de-puis plus de 10 ans, sous-performe nettement parrapport aux valeurs technologiques et au marchtotal (graphique ).

    Il y a dans cette volution un air de dj-vu.En 1999, alors que les investisseurs dsertaientlarmement au prot des valeurs de la nouvelleconomie , le secrtaire-adjoint la DfenseJohn Hamre stait publiquement inquit du faitque les marchs nanciers avaient maltrait lesentreprises de dfense au cours des semaines r-centes, et se sentaient davantage concerns par lesrsultats trimestriels que par la sant long termedes entreprises . Le dpartement de la Dfenseattribuait alors leffondrement de certains cours

    23. John Hamre, le 3 novembre 1999, la confrence Stra-tegic Responsiveness organise par les forces armes et laTuftsUniversity Fletcher School of Law and Diplomacy. Notre traduc-tion pour : the stock market has pummeled defense companiesin recent weeks [] The stock market seems more concerned withquarterly earnings than long-term company health .

    Graphique 5. e: nq n

    Source : Mampaey, sur la base des cours historiques Thomson-Reuters

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    SXPARO.Z(DJSTOXXAerosp.&Defense)BKXP(DJSTOXXTotalMarketIndex)

    SX5P.Z(DJSTOXX50"Bluechip")

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    rapport du Grip 2011/124

    des comportements court-termistes des mar-chs, estimant ncessaire de rappeler que rien ne

    justiait ce comportement pour une industrie de long terme comme celle de la dfense. Le DoDdclara en mme temps que ces baisses taientune menace pour la vigueur dune industrievitale pour la scurit nationale des tats-Unis . cette poque, les dpenses militaires taient auplus bas (graphique ) et la raction de lexcutif,rapidement lgitime par les attentats du 11 sep-tembre 2001, fut de les relever spectaculairement,

    Graphique 6. -un: l fn g n?

    Source : Mampaey, sur la base des cours historiques Thomson-Reuters

    en particulier les dpenses consacres la RDT&Eet aux achats de biens et services, avec les rsultats

    que lon connait.Le contexte est aujourdhui diffrent, les

    marges budgtaires sont pratiquement nulles, etil serait hasardeux de parier sur les scnarios quise prparent. Lhistoire nous indique cependantque le systme militaro-industriel a toujours pucompter sur le coup de pouce dont il avait besoinau moment opportun.

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    2dpenses militaires, production et transferts d'armes - compendium 2011

    4. tnf nnnxmmn cnvnnn

    4.1. Tendances gnrales

    Lindicateur de tendance tabli par le SIPRIvalue les transferts darmes internationaux 22,7 milliards de dollars en 2009 (au prix et tauxde change de 1990). An de lisser les uctua-tions annuelles qui peuvent savrer importantes,lapprciation des tendances se fait sur la base demoyennes mobiles quinquennales. La moyenneannuelle de la priode 2005-2009 est en hausse de22 % par rapport la moyenne des annes 2000-2004 (graphique ).

    Hormis un creux observable au dbut des annes1960, les transferts internationaux darmements ontconnu une hausse continuelle jusquen 1982, quiconstitue un sommet historique 45,8 milliardsde dollars (au prix et taux de change de 1990).Elles ont ensuite diminu de moiti au cours de lapriode 1983-1995, qui sera suivie dune recrudes-cence modre jusquen 1997. Cette volution du

    Graphique 7. tnn n nnnxn nvnnn, 0-200indicateur de tendance (TIV), en milliards de dollars, aux prix de 1990

    Note : Lhistogramme reprsente les totaux annuels, en milliards de dollars, aux prix de 1990. La courbe reprsenteun indicateur de tendance (Trend Indicator Value, TIV) bas sur des moyennes mobiles de cinq ans : la moyenneest pointe lanne correspondant la dernire anne de la priode de cinq ans (exemple : labscisse 1980correspond la moyenne de la priode 1976-1980, labscisse 2009 correspond la moyenne 2005-2009).Source : GRIP, sur la base de SIPRI Arms Transfers Database, URL < http://armstrade.sipri.org/ >

    milieu des annes 1990 est attribuable surtout auximportantes livraisons darmements effectues parles tats-Unis aux pays de la coalition engage dansle premier conit du golfe Persique en 1990-1991,suivies dun rquipement important des pays duGolfe les annes suivantes, ainsi qu une demandesoutenue pour une modernisation de larmement enAsie de lEst et plus tard en Amrique du Sud. Lestransferts darmements conventionnels ont ensuiterecommenc dcrotre ds 1998, jusqu atteindreleur niveau le plus bas en 2002, selon le SIPRI.

    Lindicateur de tendance de longue priodebas sur des moyennes mobiles tablies sur despriodes de cinq ans indique un point dinexiontrs net en 2004, qui pourrait tre le signe dunenouvelle phase haussire. Le graphique illustrelvolution des transferts darmements convention-nels depuis 1950. Bien quen hausse, la derniremoyenne quinquennale (2005-2009) ne reprsentetoujours quun peu plus de 50 % du niveau constatau dbut des annes 1980. Lanne 2009 est com-parable au niveau observ il y a cinquante ans, la n des annes 1950. Il faut cependant garder lesprit que les avances de ces vingt dernires

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    rapport du Grip 2011/12

    en matire de contrles des exportations darmes renforcement des lgislations nationales, Registredes armes conventionnelles des Nations unies en1992, Arrangement de Wassenaar en 1993, Code deconduite de lUnion europenne en 1998 (adopten Position commune juridiquement contraignante

    en dcembre 2008), etc. ont permis daccroitreconsidrablement la abilit des informationsdisponibles. En revanche, plus on remonte dansle temps, plus les donnes doivent tre maniesavec prcaution et rserve.

    4.2. Principaux importateurs et exportateurs

    Lessentiel du march des armements conven-tionnels se partage entre un nombre trs restreintdacteurs, tant du ct de loffre que du ct de la

    demande (tableau ). Si nous prenons en comptela somme des exportations effectues au cours dela dcennie 2000-2009, nous constatons que 15

    pays principaux exportateurs se partagent 95,2 %du march mondial. Les deux premiers exportateursdominent eux seuls prs de 56 % des transferts : cesont les tats-Unis (30,8 %), et la Russie (25,8 %).Les huit suivants ont des parts de march infrieures 10 %. Ce sont, dans lordre, lAllemagne (8,8 %),

    la France (7,8 %), le Royaume-Uni (4,8 %), lesPays-Bas (2,6 %), la Chine (2,3 %), lItalie (2,1 %),la Sude (2,0 %), Isral (1,9 %), lUkraine (1,9 %),la Suisse (1,6 %), lEspagne (1,2 %), le Canada(1,0 %) et la Core du Sud (0,4 %).

    Cette concentration est aussi vriable du ctde la demande, quoique de faon moins aigu. Les15 premiers importateurs absorbent 61,2 % dutotal des transferts darmements conventionnelsau cours de la dcennie 2000-2009. La Chine esten tte, avec 11,6 % des importations mondiales.

    Elle est suivie, dans lordre, par lInde (8,3 %), laCore du Sud (5,3 %), la Grce (4,9 %), les miratsarabes unis (4,3 %), la Turquie (3,1 %), lAustralie

    Tableau 4. l gn x nnvnnn, x nn 2000-200en milliards de dollars US, aux prix et taux de change de 1990

    Source : SIPRI Arms Transfers Database, URL < http://armstrade.sipri.org/ >

    Offr e m o n d i a l e (2000-2009) 210,63 210,63

    1 tats -Unis 64,89 30,8% 1 Chine 24,38 11,6%

    2 Russ ie 54,45 25,8% 2 Inde 17,45 8,3%

    3 A llem agne 18,44 8 ,8% 3 Core du S ud 11,10 5 ,3%

    4 F ranc e 16,35 7,8% 4 G rc e 10,31 4,9%

    5 Royaum e Uni 10,21 4,8% 5 m irats A rabes Unis 9,10 4,3%

    6 P ays -B as 5,56 2,6% 6 Turquie 6,62 3,1%

    7 Chine 4,93 2,3% 7 A us tralie 6,42 3,0%

    8 Ita lie 4,32 2,1% 8 gypte 6,06 2,9%

    9 S ude 4,27 2,0% 9 Is ral 5,85 2,8%

    10 Is ral 4,11 1,9% 10 tats -Unis 5,70 2,7%

    11 Uk raine 3,95 1,9% 11 Royaum e-Uni 5,64 2,7%

    12 E s pagne 3,34 1,6% 12 S ingapour 5,36 2,5%

    13 S uis s e 2,58 1,2% 13 P ak is tan 5,36 2,5%

    14 Canada 2,15 1,0% 14 A lgrie 5,07 2,4%

    15 Core du S ud 0,92 0,4% 15 Japon 4,38 2,1%

    95,2% 61,2%Pa rt des 15 p lus grands imp ortateurs

    dan s les transfer ts mondia ux

    Part des 15 p lus grands exportateurs

    dan s les transfer ts m ondia ux

    D e m a n d e m o n d i a le (2000-2009)

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    2dpenses militaires, production et transferts d'armes - compendium 2011

    (3,0 %), lgypte (2,9 %), Isral (2,8 %), les tats-Unis (2,7 %), le Royaume-Uni (2,7 %), Singapour(2,5 %), le Pakistan (2,5 %), lAlgrie (2,4 %) etle Japon (2,1 %).

    Les tableaux de lannexe donnent une repr-sentation dtaille des relations entre le Top 15 desexportateurs et le Top 15 des importateurs pour lapriode 2000-2009. Il illustre la trs forte concen-tration du march des armements conventionnelsdont la majeure partie des transactions soprententre un nombre trs limit dacteurs.

    Une prsentation dtaille par anne des 50 prin-cipaux exportateurs et importateurs darmementsconventionnels pour la priode 2000-2009 est ga-lement reprise dans les annexes 5 et . Rappelonsquil sagit dindicateurs de tendance (TIV, Trend

    Indicator Value) tablis par le SIPRI, en millions dedollars US, aux prix et taux de change de 1990. LaBelgique se situe au 18e rang des pays exportateurspour la priode 2000-2009. La 63e position de laBelgique est galement mentionne titre indicatifdans le tableau des 50 principaux importateurs.

    Le graphique illustre la rpartition du com-merce mondial des armements conventionnels entreles trois principaux acteurs : lUnion europenne, la

    Russie et les tats-Unis, la quatrime srie repr-sentant lensemble des autres pays. Les principalesvolutions par rgion sont dcrites ci-dessous.

    unn nnLa part de lUnion europenne dans les ex-

    portations mondiales darmes conventionnellesest estime 37 % en 2009. Six tats membresde lUE gurent parmi les dix plus importants ex-portateurs darmes mondiaux (Allemagne, France,Grande-Bretagne, Pays-Bas, Italie, Sude).

    Lvolution trs marque de la part de marchde lUnion europenne appelle cependant quelquescommentaires. Le graphique a t labor enfaisant varier le contenu de la srie Union euro-penne au gr de la construction europenne. labscisse 1987, lUnion europenne comprend 12pays seulement : Allemagne, Belgique, Danemark,Espagne, France, Grce, Irlande, Italie, Luxem-bourg, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni. labscisse 1995 sajoutent la Finlande et la Sude,et ainsi de suite jusquaux 27 pays qui constituent

    lUnion europenne en 2007.Llargissement de lUnion europenne est doncune premire explication la croissance de la part

    Graphique 8. tn nnnx n nvnnn,unn nn, -un r, n % n, -200

    Source : GRIP, sur la base de SIPRI Arms Transfers Database, URL < http://armstrade.sipri.org/ >

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    de lUE dans le commerce mondial des armes, partqui a progress de 18 % en 1987 37 % en 2009.Sil est bien comprhensible que lintgration denouveaux membres disposant dune importantebase industrielle de production darmement, no-tamment la Pologne et la Rpublique tchque, asensiblement renforc la position de lUnion euro-penne sur le march mondial des armements, il nesagit cependant pas de la seule explication.

    En effet, les transferts darmes des pays de lUEtant toujours soumis un rgime national de licen-ces, une partie importante des transferts attribus lUE ne traduit pas seulement les exportations delUE vers le reste du monde, mais inclut aussi tousles transferts intra-communautaires, cest--dire en-tre pays de lUE. Selon le douzime rapport annueldu groupe COARM de lUE, tabli en applicationdu larticle 8 de la Position commune de lUE enmatire dexportation darmements5, 33,3 % dela valeur des licences europennes dexportationsdarmements accordes concernaient en ralit destransferts intra-communautaires. Dduction faitede ces transferts intra-communautaires (environ untiers du total des transferts communiqus par lespays membres), on peut estimer que les transfertseuropens nets vers le reste du monde ont tout demme reprsent environ 25 % du total mondialen 2009, cest--dire peu prs autant que lestats-Unis ou la Russie.

    Cette situation nest pas neuve, les transfertsde lUE ont en effet toujours comport une partimportante de transferts intracommunautaires,y compris dans les annes 1980 lorsque la partglobale de lUE avoisinait seulement les 20 % dutotal mondial. Les explications que nous venonsde donner ne doivent toutefois pas occulter une

    ralit qui soulve un certain nombre de questions :dduction faite des transferts intracommunautaires,la part de lUnion europenne dans le commercemondial des armements est en progrs signicatifet continu. En dautres termes, lUnion europenneparvient consolider, voire renforcer, sa positionglobale sur le march de larmement, malgr deslgislations nationales toujours plus contraignantes,

    24. Disponible sur le site du GRIP : < http://data.grip.org/document.asp?code=201101181052 >

    25. Le 8 dcembre 2008, le Conseil de lUnion euro-penne a transform le Code de conduite en une Positioncommune , le rendant ainsi juridiquement contraignantpour les 27 tats membres. Le texte est disponible sur< http://data.grip.org/document.asp?code=200909111123>.

    et malgr la rigueur Code de conduite europen enmatire dexportations darmes, dont les critres ontt rendu juridiquement contraignant par la Positioncommune du 8 dcembre 2008. Ces dispositionsconstituent indniablement des avances impor-tantes en termes de transparence et de monitoring

    des exportations, de mme quelles imposent uneanalyse thique et politique plus approfondie quepar le pass. Si elles ont certainement dans denombreux cas permis dviter des exportations versdes destinations trop sensibles,