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Etude pour la mise en place d’un sentier d’interprétation du patrimoine sur le Lédénez Vraz de l’île Molène (Finistère) L ITTO L ITTO Saint-Sula, 29 550 PLOMODIERN Tél. : 06 87 38 57 07 [email protected]

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Etude pour la mise en place d’un sentier d’interprétation du patrimoine sur le Lédénez Vraz de l’île Molène (Finistère)

LITTO

LITTO Saint-Sula, 29 550 PLOMODIERNTél. : 06 87 38 57 [email protected]

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Remerciements

Je tiens à remercier chaleureusement différentes personnes qui m’ont, d’une manière ou

d’une autre, aidé pour la réalisation de cette étude, notamment :

Denis Bredin, Directeur de l’Association des Iles du Ponant, pour m’avoir confié cette étude,

Jean-Francois Rocher, ancien maire de l’île Molène et ancien goémonier,

Yvan Pailler, archéologue à L’INRAP

Jean-Yves Le Gall, ancien responsable de la Réserve Naturelle d’Iroise,

Mme Eliès, ancienne goémonière

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SOMMAIRE

I- Contexte de l’étude ………………………………………………………………………………………………………………..p. 3

- Localisation de la zone d’étude

- Cahier des charges

- Objectifs et méthodes

II- Eléments à prendre en compte pour la définition du tracé du sentier d’interprétation :

patrimoines naturel et culturel, activité professionnelle et sentiers existants…………………………….p. 5

- Le patrimoine naturel

- Les cordons de galets

- Le loc’h

- L’avifaune

- La dune fixée

- Le patrimoine culturel

- Les Tumulus de l’Age du Bronze

- Les vestiges goémoniers de 1900 à nos jours

- Les zones à éviter pour la définition du tracé du sentier d’interprétation du patrimoine

III- Approche paysagère et choix d’implantation des points d’information depuis

l’embarcadère……………………………………………………………………………………………………………………..p. 11

- L’arrivée à Molène

- La cale du port sud : point de départ pour le Lédénez Vraz

- L’arrivée au Lédénez Vraz

- Durée d’accessibilité et coefficients de marée

IV- Proposition de tracé pour le sentier d’interprétation du patrimoine du Lédénez Vraz de

Molène……………………………………………………………………………………………………………………………...p. 20

- Les points d’information patrimoniale

- Le balisage du circuit

V- Travaux d’aménagement pour la réalisation du sentier d’interprétation du

patrimoine………………………………………………………………………………………………………………………….p. 25

- L’entretien de la végétation

- L’ancrage des marques de balisage

- L’ancrage des points d’information

- La restauration / reconstitution des vestiges goémoniers

Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………………………...p. 34

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ETUDE POUR LA MISE EN PLACE D’UN SENTIER D’INTERPRETATION DU

DU PATRIMOINE SUR LE LÉDÉNEZ VRAZ DE L’ILE MOLENE (FINISTERE)

I- Contexte de l’étude

Localisation de la zone d’étude

Le Lédénez Vraz de l’île Molène, d’une surface de 10 hectares, est situé à l’extrémité occidentale de

la pointe Finistère (Fig. 1), dans l’archipel de Molène. Sa périphérie méridionale est reliée, à basse

mer, à l’île Molène par un tombolo submersible composé de galets et de blocs. Sa bordure nord est

également rattachée à marée basse au Lédénez Vihan par un tombolo submersible.

Fig. 1 : Localisation de la zone d’étude

Cahier des charges

Il s’agit de proposer un tracé du sentier d’interprétation permettant de découvrir les vestiges du

patrimoine goémonier et du patrimoine naturel du « Lédénez Vraz » de Molène.

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Il devra proposer un point de départ depuis le port sud, prévoyant :

la matérialisation de son départ, depuis Molène

proposition d’emplacement pour un panneau et carte + horaires de passage et avertissement

marée et règles de sécurité

proposition de découverte de l’estran depuis le point de départ (tombolo, sédiment, faune,

flore)

proposition d’annonce du temps d’accès à l’île

proposition d’un point d’arrivée sur Lédénez

sur l’île :

un point d’entrée permettant d’identifier l’accès pour premier point d’info avec carte et

indications nécessaires à la visite si possible sur les cases béton sud ;

une technique de matérialisation rustique efficace et simple d’entretien

un tracé permettant le passage et la visite des cases béton sud (exposition musée des

goémoniers) ;

une proposition de restauration /ou reconstitution d’un four à goémon et restauration

cabane en pierre sèche ;

un tracé permettant la découverte du patrimoine naturel et culturel ;

un tracé évitant les cabanes bois PNRA accueillant refuge de mer et professionnel ;

un tracé canalisant les visiteurs pour éviter la dégradation du patrimoine naturel :

Sera proposé : un principe de balisage et d’informations simples indiquant le temps de visite,

rappel conditions de sécurité, éléments significatifs du patrimoine et lecture du paysage.

Le tracé devra :

- assurer la sécurité des visiteurs,

- fournir des clés d’interprétation (point information, balisage) simples, facilement identifiables par le

public, intégrées au paysage et adaptées aux conditions météorologiques et marines de l’île,

- prendre en compte la fragilité des milieux et des espèces

- être adapté aux conditions d’insularité notamment en termes de temps de visite

Objectifs et méthodes

L’objectif de cette étude est de proposer un tracé pour un sentier d’interprétation du patrimoine du

Lédénez Vraz de l’île Molène en prenant en compte les contraintes, naturelles et anthropiques,

inhérentes au projet.

Une analyse de la bibliographie existante a été réalisée afin d’identifier les divers pans du patrimoine

du Lédénez de Molène. Elle a servi de base à la définition des enjeux et menaces régissant l’île.

Après avoir répertorié les différentes contraintes liées au projet, une visite de terrain a été effectuée

pour :

- prendre connaissance du comportement des promeneurs débarquant à Molène,

-identifier les lieux d’implantation des points d’information et des marques de balisage,

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-définir sur le terrain le tracé du sentier en prenant en compte les différentes contraintes inhérentes

au projet,

- estimer les travaux à réaliser pour la mise en place du sentier.

En complément, des entretiens avec des personnes ressources ont été réalisés afin d’améliorer notre

connaissance et notre vision de l’île.

II- Eléments à prendre en compte pour la définition du tracé du sentier

d’interprétation : patrimoines naturel et culturel, activité professionnelle et

sentiers existants.

Plusieurs sources d’information ont été compilées afin d’identifier les éléments à prendre compte

pour la définition du tracé du sentier. Ainsi, cette synthèse est le fruit de différents travaux

s’attachant à la connaissance du patrimoine du Lédénez Vraz de l’île Molène, notamment :

- le bilan patrimonial produit par l’association PATEL en 2010.

- l’atlas du patrimoine micro-insulaire breton réalisé par la délégation Bretagne du Conservatoire du

littoral en 2012.

- l’ouvrage de Pierre Arzel intitulé Les goémoniers et paru en 1987.

- le rapport de 2009 concernant la prospection archéologique sur les îlots de Molène, dirigé par Yvan

Pailler et Henri Gandois, archéologues.

Le patrimoine naturel du Lédénez

- Les cordons de galets :

Les cordons de galets bordent la quasi-totalité du Lédénez Vraz exceptés au niveau des pointes

rocheuses présentes sur les bordures ouest, nord et est de l’île (Fig. 2). Ils sont considérés par les

géomorphologues comme des figures géomorphologiques remarquables au même titre que les

queues de comète, les tombolos et les plages anciennes. Ces figures sont des formes rares à l’échelle

des littoraux mondiaux mais peuvent être localement particulièrement abondantes. C’est le cas en

Bretagne, où on les trouve principalement sur des littoraux précédés d’une vaste plateforme peu

profonde, accidentée de nombreux obstacles et découvrant largement à marée basse.

Fig. 2 : Cordon de galets bordant la périphérie est du Lédénez Vraz

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Au-delà de leur intérêt géomorphologique, ils abritent des habitats naturels particuliers, composés

d’espèces végétales adaptées à la sécheresse (due à l’action du vent et du sel) et à la pauvreté du

milieu en matière organique. Du fait de ces originalités, ils représentent des habitats d’intérêt

communautaire au titre de la Directive Habitats de Natura 2000 (code EUR 15, 1220-1 : végétation

des hauts de cordons de galets et code EUR 15, 1220-2 : revers interne des cordons de galets). Par

ailleurs, certaines espèces végétales présentes au sein des cordons de galets du Lédénez Vraz sont

protégées :

- le chou marin, Crambe maritima, espèce protégée au niveau national.

- la douce-amère maritime, Solanum dulcamara marinum, espèce inscrite à la liste rouge des

espèces rares ou menacées du Massif armoricain.

Enfin, ces milieux constituent des sites de nourrissage et de nidification pour plusieurs espèces

aviennes présentes sur le littoral atlantique, parfois rares et protégées notamment l’huîtrier-pie,

Haematopus ostralegus, nicheur peu commun, chassable et inscrit à l’annexe III de la convention de

Berne et le grand gravelot, Charadrius hiaticulata, nicheur rare, strictement protégé et inscrit à

l’annexe II de la convention de Berne (130 couples en France dont 60% en Bretagne et 27-30 couples

dans l’archipel de Molène).

- Le loc’h :

Il est composé d’une dépression topographique temporairement humide et saumâtre, alimenté

conjointement par des percolations d’eau de mer à travers le substrat et par des ruissellements

d’eau de pluie (Fig. 3). Les variations de la colonne d’eau en fonction des saisons et son assèchement

temporaire en période estivale en font un milieu sub-halophile original abritant des associations

végétales particulières notamment la scirpaie maritime (code EUR 15, 2190-5), habitat d’intérêt

communautaire au titre de la Directive Habitats de Natura 2000. En hiver, les précipitations plus

abondantes remplissent le loc’h et le font déborder au-delà des berges. Cette zone inondable est

caractérisée par une végétation prairiale submersible.

Fig. 3 : Vue partielle du loc’h asséché. Au premier plan, on reconnaît la végétation prairiale submersible, au

second plan, on distingue la scirpaie maritime.

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- L’avifaune :

La mosaïque d’habitats présente sur le Lédénez Vraz est favorable à la nidification d’une quinzaine

d’espèces aviennes. Hormis les goélands argentés (1 couple) et marins (2 couples), on note en 2009

la présence de l’huîtrier-pie (4 couples), du grand gravelot (1-2 couples), du héron cendré (1 couple),

du busard des roseaux (1 couple occasionnel), de l’hirondelle rustique (3 couples), du traquet

motteux (1-2 couples), du merle noir (2-3 couples) ainsi que du tadorne de Belon, du canard colvert,

du pipit maritime, du troglodyte mignon et de l’accenteur mouchet (nicheur non quantifié).

- La dune fixée :

Au nord du loc’h, la partie centrale de l’île bénéficie d’un saupoudrage de sable issu de la déflation

éolienne du sable constituant le massif dunaire des Blancs Sablons. Cette accumulation sableuse

permet l’installation d’une dune fixée, habitat prioritaire au titre de la Directive Habitats de Natura

2000 (code EUR 15, 2130-1).

Le patrimoine culturel du Lédénez

- Les Tumulus de l’Age du Bronze :

Des opérations archéologiques dirigées par Yvan Pailler, archéologue néolithicien à l’INRAP 1, ont

permis le recensement de nombreuses structures présentes sur les îles et îlots de l’archipel. Dans ce

cadre, trois tumulus ont été répertoriés : deux dans la partie occidentale de l’île et une dans sa zone

méridionale. Ayant subi de nombreuses perturbations liées aux différentes activités humaines

exercées sur l’île, ces structures sont perceptibles par des élévations topographiques, parfois

matérialisées par des pierres dressées (Fig. 4). Elles datent de la fin du Néolithique et du début de

l’âge du Bronze, soit aux alentours de 4500 ans avant J.-C. Ces sépultures, de forme circulaire ou

ovale, pouvaient être bordées de talus et atteindre 13 à 20 mètres de diamètre.

Fig. 4 : Tumulus présent dans la partie méridionale du Lédénez, repérable dans le paysage grâce à l’élévation

topographique qui le matérialise.

1 Institut National de Recherches Archéologiques Préventives

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- Les vestiges goémoniers de 1900 à nos jours :

Du fait d’une surpopulation du littoral et des campagnes à la fin du XIXème siècle, les possibilités de

gain sont réduites et la coupe des algues représente, pour les populations locales, une ressource non

négligeable. Certaines communes du Léon se dotent alors de flottilles importantes pour assurer et

développer cette exploitation. La ressource algale étant limitée sur le littoral continental, les

goémoniers migrent vers les îles, notamment dans l’archipel de Molène. En effet, les fonds plats et

peu profonds balayés par de forts courants de marée sont propices à l’extension et au

développement des champs algaux plus qu’en aucun autre endroit de la côte. Ainsi, dans les années

1920, le mouvement connaît son apogée dans l’archipel puisqu’on compte alors près de 130 bateaux,

soit environ 280 hommes. Cette activité saisonnière, qui s’étale du printemps à l’automne, nécessite

un minimum d’installation. Ainsi, à la fin du XIXème siècle, les goémoniers construisent des habitations

rudimentaires creusées dans le sol, composées de murets en pierre sèche surmontés d’une toiture

faite de planches diverses et de mottes prélevées dans la dune, d’herbes séchées ou d’une vieille

coque de bateau retournée faisant office de toit (Fig. 5).

Fig. 5 : Vestige de cabane de goémonier de la fin du XIX

ème siècle – début XX

ème siècle.

Vers 1950, le comité local des pêches du Nord Finistère assure la construction d’habitations

modernes et plus confortables pour améliorer les conditions de vie des goémoniers. Ainsi, quatre

bâtiments en béton armé ont été élaborés à cette époque sur le Lédénez (Fig. 6).

Fig. 6 : Vestige d’une case en béton construite dans les années 1950 et située au sud du Lédénez.

Enfin, dans les années 1970-1980, le Parc Naturel Régional d’Armorique prend en charge la

construction de trois cabanes en bois et d’un hangar, premiers bâtiments éclairés et chauffés (Fig.

7).

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Fig. 7 : Vue sur les cabanes en bois construites dans les années 1970-1980

Les zones à éviter pour la définition du tracé du sentier d’interprétation du patrimoine

Plusieurs secteurs sont à éviter ou à prendre en compte lors de la définition du tracé du sentier

d’interprétation. Ainsi, la majeure partie de la périphérie de l’île abrite des cordons de galets

favorables à la nidification du grand gravelot et de l’huîtrier-pie. Elle sera, dans la limite du possible,

exclue du tracé du sentier, ce afin de limiter le dérangement sur ces espèces sensibles. De la même

manière, le tracé devra éviter l’intérieur de la partie nord de l’île pour permettre la préservation des

couples d’oiseaux nicheurs (busard, héron notamment). Conformément aux recommandations

mentionnées dans le cahier des charges, le secteur abritant les cabanes en bois du PNRA servant de

refuge de mer et de bâtiment d’exploitation aux professionnels goémoniers (Fig . 8) sera également

évité afin de préserver la tranquillité des professionnels dans leur activité.

Fig. 8 : Les cabanes en bois, construites par le PNRA dans les années 1970-1980, abritent à l’heure actuelle une

activité professionnelle d’exploitation du goémon et un refuge de mer.

Sur la base de ces éléments, il est alors possible de dresser une carte synthétisant les principales

contraintes géographiques à prendre en compte dans la définition du tracé du circuit (Fig. 9).

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Fig. 9 : Synthèse des éléments à prendre en compte lors de la définition du tracé du sentier d’interprétation

(Source des données : Association Patel, 2010)

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III- Approche paysagère et choix d’implantation des points

d’information depuis l’embarcadère

L’arrivée à Molène

L’arrivée à l’île Molène se fait depuis la grande digue. En débarquant sur l’île, nous avons constaté

que la majorité des visiteurs se dirigent naturellement vers les points d’information situés à

proximité de la gare maritime (Fig. 10). L’un d’eux indique que le Lédénez est accessible selon

certains coefficients de marée.

Fig. 10 : En haut de la grande digue, à proximité de la gare maritime, se situent les panneaux d’information sur

le patrimoine de l’île Molène. La majorité des visiteurs s’y arrêtent pour une première découverte de l’île et

organiser leur visite.

Une information complémentaire pourrait être mentionnée à cet endroit notamment le point de

départ pour le Lédénez à la cale du port sud. Pour le rejoindre, le visiteur n’a qu’à suivre les

panneaux de direction « Le port-Les plages » présents dans le bourg de Molène.

La cale du port sud : point de départ pour le Lédénez Vraz

Arrivé à la cale du port sud (Fig. 11), on fait face au Lédénez et au fur et à mesure que la mer

descend, le tombolo submersible, situé au sud-est de la cale et reliant Molène au Lédénez, apparaît.

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Fig. 11 : Vue sur la cale du port sud. On distingue le poste de secours qui est indiqué sous la flèche.

Le poste de secours pourrait être un point de départ idéal pour le Lédénez car il lui fait face, il est

facilement reconnaissable et connu de tous. L’accès à l’île se fait alors en descendant la cale puis en

rejoignant le tombolo situé au sud-est de la cale, lors de la marée descendante (Fig. 12).

Fig. 12 : Situé à une centaine de mètres au sud-est de la cale, le tombolo submersible reliant Molène à son

Lédénez découvre peu à peu, ici 2h30 avant la basse mer.

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Le point de départ pour le Lédénez doit être matérialisé, par exemple par un panneau. Celui-ci

fournira certaines informations au visiteur :

- carte figurant le Lédénez, le circuit proposé, le tombolo et la voie d’accès à l’île

- les horaires de passage variant en fonction des marées

- les règles de sécurité pour la traversée

- les informations liées à la circulation sur l’île, au respect des milieux naturels, de la faune et des

professionnels présents sur le site.

Ce panneau pourrait être installé à proximité du poste de secours et de la cale du port sud (Fig. 13),

lieu d’implantation idéal car faisant face à l’île, il constituerait un préambule de visite et une sorte

d’ouverture sur le Lédénez avant même d’y avoir accédé (Fig. 14 et 15). L’emplacement précis est à

définir avec les partenaires du projet, notamment la commune, propriétaire des lieux.

Fig. 13 : Le poste de secours, situé en haut de la cale du port sud, paraît être un point de départ idéal pour le

Lédénez Vraz.

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Fig. 14 : Vue du Lédénez depuis le poste de secours.

Fig. 15 : Vue de l’île Molène depuis son Lédénez, à pleine marée basse. L’estran les séparant est principalement

composé de galets et de blocs qui abritent une faune et une flore marines caractéristiques de ce type de milieu.

Algues, coquillages et crustacés pourraient être observés lors de sorties « Découverte de l’estran ».

L’arrivée au Lédénez Vraz

L’anse sud du Lédénez Vraz de Molène est bordée par un cordon de galets derrière lequel on

distingue les cabanes en bois et l’amer. Ces deux éléments constituent un point d’accroche visuelle

qui attire inévitablement le visiteur (Fig. 16). Cependant, au fur et à mesure que l’on s’approche de

la partie terrestre de l’île, ils disparaissent derrière le cordon (Fig. 17). Il est donc nécessaire de

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guider le visiteur par un balisage simple et discret mais perceptible par le promeneur et le cas

échéant, de matérialiser le sentier d’accès à l’île en ordonnant les galets au sommet du cordon (Fig.

18). Du fait de la mobilité du cordon, cet agencement devra sans doute être repris chaque année en

début de saison.

Fig. 16 : En empruntant le tombolo submersible pour accéder au Lédénez, l’œil est attiré par l’amer et les

cabanes en bois. Ils constituent des points d’accroche visuelle se détachant dans le paysage et guident le

visiteur.

Fig. 17 : Avant d’accéder à la partie terrestre du Lédénez, les repères visuels disparaissent derrière le cordon de

galets.

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Fig. 18: Le point d’arrivée sur le Lédénez, situé en haut du cordon de galets, nécessite une marque de balisage

et l’aménagement d’une rampe d’accès.

Une fois sur la partie terrestre de l’île, la principale difficulté pour canaliser les visiteurs se situe au

niveau des milieux ouverts qui couvrent une bonne partie de la zone sud de l’île. En effet, les dunes

fixées couvertes de pelouse rase ne présentent aucun obstacle au visiteur qui peut alors circuler

comme il le souhaite, créant au fil du temps un réseau de sentiers en toile d’araignée, symbole d’une

non-maîtrise des flux de circulation (Fig. 19 et 20). Dans ce cas, une canalisation matérielle type

monofil ou 3 fils peut être mise en place. Elle a l’inconvénient d’être coûteuse (matériau, temps de

mise en œuvre, contraintes insulaires) et moyennement intégré dans un paysage au relief peu

marqué comme celui du Lédénez. C’est pourquoi, au lieu de canaliser physiquement les promeneurs,

il est proposé de les inciter à suivre le sentier en couplant un balisage efficace à une matérialisation

légère du sentier (tonte, aménagement).

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Fig. 19 : La végétation rase des dunes fixées permet aux promeneurs de circuler librement dans toutes les

directions, comme c’est le cas ici le 4 juillet 2015 à 14h30.

Fig. 20 : Arrivé au sommet du cordon de galet, on aperçoit l’ensemble des bâtiments de goémoniers dont les

cases béton sud situées au premier plan. Celles-ci devraient accueillir le futur musée des goémoniers. Une fois

restaurées, elles pourront servir de support (par exemple sur le pignon sud) pour un premier point

d’information sur le sentier d’interprétation du patrimoine.

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Durée d’accessibilité du Lédénez et coefficients de marée

Une visite sur site a été réalisée le dimanche 5 juillet 2015. Elle a notamment permis d’estimer le

temps de visite sur le Lédénez à partir de la cale du port sud. A partir de nos observations, en

consultant le site marée.info et en appliquant « la règle des douzièmes », il apparaît que pour un

coefficient de 95 et une mer basse à 14h40, le passage sur le Lédénez est possible lorsque la colonne

d’eau est inférieure à 1,95 m. Ainsi, le dimanche 5 juillet 2015, le Lédénez était accessible entre 0h55

et 03h51 puis entre 13h26 et 16h00, soit une durée de visite comprise entre 2h30 et 3h00 (Fig. 21).

Fig. 21 : Durée d’accessibilité au Lédénez par coefficient 95.

Le mercredi 8 juillet 2015, par coefficient de 75, l’île est accessible entre 3h55 et 5h43 soit quasiment

deux heures. Alors que par coefficient de 70, l’île n’est plus accessible (Fig.22).

Fig. 22 : Durée d’accessibilité au Lédénez par coefficient 75.

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De la même manière, le mardi 7 juillet 2015, par coefficient 84, le Lédénez est accessible entre 2h42

et 5h11 soit près de deux heures et trente minutes (Fig. 23).

Fig. 23 : Durée d’accessibilité au Lédénez par coefficient 84.

Enfin le mercredi 2 septembre 2015, par coefficient 107, l’île est accessible entre 00h52 et 04h15,

soit plus de trois heures (Fig. 24).

Fig. 24 : Durée d’accessibilité au Lédénez par coefficient 107.

Sur la base de ces différentes observations, il est donc possible de produire un modèle théorique

concernant le temps d’accès au Lédénez en fonction des coefficients de marée (Fig. 25). Une

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vérification sur le terrain serait cependant nécessaire pour valider le modèle et assurer la sécurité

des visiteurs.

Fig. 25 : Durée moyenne d’accès au Lédénez pour les coefficients compris entre 70 et 107.

IV- Proposition de tracé pour le sentier d’interprétation du patrimoine du

Lédénez Vraz de Molène

Ce circuit doit permettre au visiteur de découvrir l’essentiel des éléments du patrimoine du Lédénez

tout en évitant de pénétrer dans les zones naturelles sensibles (plantes protégées, nidification de

l’avifaune situées dans la partie nord de l’île), c’est-à-dire la majeure partie de la périphérie de l’île et

les zones de pelouses dunaires. Pour plus de lisibilité du circuit et pour préserver la tranquillité de

l’activité goémonière située autour des cabanes en bois du PNRA, certains sentiers seront fermés au

public (Fig. 26). A l’entrée des sentiers fermés au public, une marque de balisage adaptée sera mise

en place (Fig. 29). Elle pourra être couplée à un petit panonceau annonçant une information du type :

« Le Lédénez est le siège d’une activité traditionnelle d’exploitation du goémon. Pour la tranquillité

des exploitants, merci ne pas emprunter ce sentier et de suivre les marques de balisage».

Certains sentiers fermés au public pourront cependant rester ouverts aux professionnels, il sera

nécessaire de les concerter pour définir ceux qu’ils empruntent généralement dans le cadre de leur

activité.

Le parcours proposé, dont la distance est estimée à 800-900 mètres, peut être réalisé en ¾ heure – 1

heure à un rythme modéré. Cette durée comprend le temps consacré à la lecture des points

d’information. Le relief peu marqué et l’absence d’obstacles majeurs en font un sentier facilement

empruntable par tout type de public dès lors qu’un minimum d’aménagements soit mis en place.

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Sur le circuit, plusieurs points d’information patrimoniale fourniront au visiteur des indications sur la

richesse naturelle et culturelle de l’île. Ils seront couplés à des points de présentation du petit

patrimoine bâti lié à l’activité goémonière (Fig. 27 et partie V).

Points d’information patrimoniale

Six points d’information sont proposés tout au long du circuit : un point d’information général (cases

béton sud), trois points liés au patrimoine naturel et deux points ayant trait au patrimoine culturel de

l’île. Leur emplacement géographique est figuré sur la Fig. 27 et est représenté par un chiffre cerclé

de vert. La localisation des points d’information a été choisie en fonction de la topographie des lieux

et de la proximité des éléments patrimoniaux abordés. Ils ont par ailleurs été répartis de manière

plus ou moins homogène le long du parcours même si naturellement la majorité des éléments

patrimoniaux se situe dans la partie sud de l’île, la partie nord étant en grande partie embroussaillée.

Ils s’organisent ainsi :

1- Point d’information « général » concernant le patrimoine du Lédénez Vraz de Molène, le circuit

proposé et les consignes de sécurité et de respect des lieux (faune, flore, activités humaines)

2- Point d’information « Loc’h » : géomorphologie, rythme saisonnier, végétation sub-halophile

3- Point d’information « Cordon de galets » : géomorphologie, rôle de protection contre l’érosion,

accueil d’une végétation spécifique (chou marin, douce-amère maritime) et d’une avifaune inféodée

à ce milieu (grand gravelot)

4- Point d’information « dune fixée » : écologie, habitat prioritaire, présence d’espèces protégées

5- Point d’information « Cabane de goémonier restaurée » du début du siècle dernier : fabrication,

évolution de l’habitat goémonier dont tous les stades sont représentés sur le Lédénez.

6- Point d’information « Tumulus de l’Age du Bronze » de la partie sud de l’île : construction, usages

et datation replacés dans le contexte de l’archipel.

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Fig. 26 : La fermeture de certains sentiers permettra d’augmenter le lisibilité du circuit et limitera la circulation

anarchique du public.

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Fig. 27 : Exemple de carte synthétisant les principales informations sur le Lédénez et sur le circuit

d’interprétation du patrimoine. Ce type de carte pourrait être intégré au premier point d’information accolé au

pignon des cases béton sud.

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Le balisage du circuit

Afin de canaliser le public et d’éviter de multiplier la création de sentiers, il paraît nécessaire de

guider le visiteur à l’aide d’un balisage adapté. Sur certains secteurs embroussaillés, la fauche de la

végétation suffira à l’orienter. Mais sur les milieux ouverts (pelouse dunaire notamment), il est

nécessaire de matérialiser physiquement le balisage. Celui-ci doit être perceptible visuellement mais

discret, compréhensible de tous, intégré au paysage du Lédénez et résistant aux conditions marines.

Il est proposé d’utiliser les éléments du paysage (rocher en place, bloc, galet) comme support de

balisage. 15 à 20 points de balisage seraient à priori suffisants pour guider le visiteur sur le parcours.

La typologie signalétique que nous proposons est simple et connu de la plupart des promeneurs. Elle

correspond en effet à celle généralement utilisée en randonnée. Une flèche indique la direction à

suivre (Fig. 28) tandis qu’une croix mentionne l’interdiction d’emprunter un chemin (Fig. 29). Les

couleurs proposées dans les figures peuvent être adaptées ou modifiées. Cette signalétique devra

être mentionnée sur le panneau d’information installé au point de départ du circuit (poste de

secours de la cale du port sud de l’île Molène) ou dès la grande digue de l’embarcadère, au niveau du

panneau d’information sur l’île Molène (Fig. 10).

Fig. 28 : Signalétique proposée pour indiquer la direction du circuit.

Fig. 29 : Signalétique proposée pour indiquer une mauvaise direction.

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V- Travaux d’aménagement pour la réalisation du sentier d’interprétation du

patrimoine

SI l’on souhaite que les visiteurs respectent le circuit proposé, il est nécessaire de leur fournir un

sentier confortable et facilement identifiable. Dans cette perspective, certains travaux sont à mettre

en place (Fig. 30).

Fig. 30 : Carte synthétisant les travaux à réaliser pour la mise en place du sentier d’interprétation

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L’entretien de la végétation

Le Lédénez Vraz de l’île Molène présente une mosaïque d’habitats d’intérêt communautaire au titre

de la directive Natura 2000, mêlant végétations sub-halophile, végétation de cordon de galets,

pelouse dunaire ou encore lande littorale sèche. Cependant, l’abandon des pratiques agro-pastorales

et la diminution de l’activité goémonière, qui maintenaient le milieu ouvert, engendrent une

dynamique d’embroussaillement profitant notamment aux ronciers. Ceux-ci sont particulièrement

présents dans la partie nord et dans une moindre mesure, dans la partie ouest de l’île. Par ailleurs, la

présence de nombreux blocs et galets sur certaines zones de l’île peuvent gêner la progression du

visiteur sur le sentier.

La mise en place d’un circuit d’interprétation impose alors d’aménager au minimum le sentier de

découverte et de limiter le développement de la végétation ligneuse sur son tracé par un entretien

certes régulier mais assez léger. Le sentier devra faire environ 1 m de large ce qui permettra au

promeneur d’évoluer confortablement et de repérer facilement le sentier.

Ainsi quatre secteurs embroussaillés ou à aménager ont été identifiés lors de notre visite sur site,

représentant un linéaire d’environ 400m (Fig. 30). La fauche de la végétation sur le sentier devrait

représenter 1 journée de travail pour une personne et pourra être réalisée avec une débroussailleuse

thermique. Elle devra être reconduite deux à trois fois dans l’année.

Secteur 1 :

Sur une longueur inférieure à 150 mètres, Il s’agira ici d’aménager le sentier en enlevant certains

galets et blocs qui gênent la marche (Fig. 31) et qui serviront à délimiter le chemin. Il sera également

nécessaire d’effectuer un débroussaillage léger pour éliminer les séneçons et les ronces (Fig. 32).

Fig. 31 : Vue de la partie sud du secteur 1 nécessitant un léger aménagement du sentier

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Fig. 32 : Vue sur la partie nord du secteur 1 nécessitant un débroussaillage

Secteur 2 :

Situé en arrière du cordon de galets de la crique ouest du Lédénez, le sentier est mal matérialisé et

majoritairement colonisé par les séneçons (Fig. 33). Le même type d’intervention que pour le secteur

1 serait à prévoir.

Fig. 33 : Vue sur le secteur 2 nécessitant un débroussaillage et un aménagement léger.

Secteur 3 :

Situé le long de la frange nord de l’île, c’est le secteur le plus embroussaillé, devenu impénétrable.

Un débroussaillage du plateau permettrait de faire passer le sentier en arrière du cordon de galets

(Fig. 34) ce qui limiterait son érosion et éviterait de déranger les couples d’oiseaux nicheurs inféodés

à ce milieu.

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Fig. 34 : Vue sur le secteur 3 où les ronciers massifs empêchent tout passage.

Secteur 4 :

Ce secteur est colonisé par de nombreux chardons et des ronciers qui rendent délicate la

progression sur le sentier (Fig. 35). Un débroussaillage régulier sur la largeur du sentier permettra de

circuler confortablement.

Fig. 35 : Ronces et chardons ont colonisé la pointe est du Lédénez Vraz.

L’ancrage des marques de balisage

En l’absence de bloc ou roche en place le long du circuit, il est proposé d’utiliser un gros galet comme

support signalétique. Il présente en effet plusieurs avantages :

- il est présent en abondance sur la périphérie du Lédénez Vraz et est naturellement intégré au

paysage insulaire.

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- c’est un support résistant, économique et original,

- la mise en place de la signalétique sera ainsi facilitée et le coût de sa mise en place réduite.

Cependant pour éviter la dégradation de la signalétique par des agents naturels (tempêtes, migration

ou projection de galets) ou anthropiques (vol ou déplacement de galets), il est proposé d’ancrer les

galets à l’aide un fer à béton dans une fine semelle de mortier (Fig. 36). Cette précaution permettra

d’assurer la longévité de la signalétique pour un coût modéré, d’éviter la réalisation de lourds

travaux et ainsi de minimiser l’impact sur le milieu naturel. Quinze à vingt marques de balisage

seraient nécessaires pour matérialiser le circuit.

Fig. 36 : Système d’ancrage pour galet de balisage du circuit.

L’ancrage des points d’information

Compte-tenu des conditions marines fortes régissant la mer d’Iroise, il est primordial que les points

d’information soient résistants tout en étant intégrés au paysage du Lédénez. Ainsi, le bois nous

paraît plus approprié que le métal comme support de panneau du fait de la présence de plusieurs

infrastructures en bois sur l’île. Il nous paraît important que les systèmes d’ancrage et la visserie

utilisés pour les panneaux soient en inox ce qui permettrait le démontage rapide des panneaux eux-

mêmes en maintenant les systèmes d’ancrage sur site (Fig. 37). Les poteaux supportant les

panneaux, s’ils étaient en bois, devraient être traités en classe 4.

Galet support de balisage

Pré-trou permettant l’insertion du

fer à béton

Semelle de mortier

Fer à béton pour ancrage du galet

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Fig. 37 : Schéma de réalisation des ancrages des points d’information.

La restauration / reconstitution des vestiges goémoniers

- la restauration d’une cabane de goémonier :

Notre visite du 5 juillet dernier s’est attachée à repérer les vestiges de cabanes de goémonier du

début du siècle dernier et encore en bon état de conservation. La plupart d’entre elles sont en piteux

état, voire détruites sauf une située directement au nord d’une baraque en bois. Les murs et les

pignons de cette cabane sont encore en élévation tandis que la toiture est délabrée (Fig. 38).

Fig. 38 : Vue sur l’état de la cabane de goémonier présente au nord d’une baraque en bois des années 1950.

En cas de restauration de cette cabane, il est nécessaire de prévoir :

- l’évacuation des déchets présents sur et autour de la cabane,

- la reprise des maçonneries grossièrement cimentées et en plusieurs points fissurés,

- le démontage et l’évacuation de la toiture,

- l’élaboration d’une nouvelle charpente et d’une couverture.

Visserie inox

Poteau en bois traité classe 4

Système d’ancrage fixe en inox

ou acier galvanisé Visserie inox

Panneau d’information

démontable

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Les cabanes de goémonier du début du siècle dernier étaient des habitations de fortune souvent

réalisées avec les matériaux présents sur l’île et réparées à chaque nouvelle saison. Dans le cas,

d’une valorisation de ce patrimoine, il est nécessaire de se questionner sur les matériaux à employer

pour permettre une conservation des vestiges sur le long terme. Doit-on privilégier les matériaux

utilisés à l’époque mais qui sont peu résistants aux intempéries ou opter pour des matériaux actuels

afin d’assurer la longévité des structures goémonières restaurées ? Le temps estimé pour les travaux

de restauration de la cabane est estimé à une semaine à deux personnes.

Une autre ruine encore en élévation est présente au sud-ouest du loc’h, elle est aujourd’hui

colonisée par les ronces (Fig. 39). Un débroussaillage rapide permettrait de juger de l’état de la

construction avant d’entreprendre une éventuelle restauration.

Fig. 39 : Vestige d’habitation goémonière présent au sud-ouest du loc’h

- la mise en valeur d’une rampe d’accès pour les charrettes de goémon

Notre visite du 5 juillet dernier a également permis de détecter une structure située en bordure

nord-ouest de l’île. Prenant la forme d’une dépression peu profonde et régulière d’environ deux

mètres de large sur quelques dizaines de mètres de long, elle a été interprétée comme une rampe

d’accès à l’île depuis l’estran permettant de faire remonter chevaux et charrette chargée de goémon

sur la partie terrestre de l’île (Fig. 40). Des échanges avec J.-F. Rocher, ancien maire de l’île Molène et

goémonier sur le Lédénez jusqu’à la fin des années 1970 a permis de confirmer cette supposition.

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Fig. 40 : Vestige de rampe d’accès à l’île depuis l’estran ouest permettant la remontée des charrettes de

goémon sur la partie terrestre de l’île.

Un tel témoin de l’époque goémonière mériterait d’être valorisé et intégré au circuit d’interprétation

du patrimoine de l’île.

- la reconstitution d’un four à goémon :

Notre visite du 5 juillet dernier n’a pas permis d’identifier des vestiges de four à goémon. Même s’il

est certain que plusieurs fours existaient en bordure de l’île, ils ont à priori disparus. A cela, plusieurs

raisons : généralement situé en périphérie de l’île, ils ont pu être détruits par les assauts de la mer

lors des tempêtes comme c’est le cas en de nombreux sites. D’après J.- F. Rocher, certains d’entre

eux ont pu être démantelés, pour récupérer les pierres nécessaires à la construction d’autres

infrastructures goémonières comme les cabanes en pierre. J.-F. Rocher nous a également annoncé

l’éventuelle présence d’un vestige de four à la pointe sud de l’île, sans que nous n’ayons pu la

déceler.

En cas de disparition de la totalité des fours, il est envisagé d’en reconstituer un avec les mêmes

techniques et matériaux qu’à l’époque goémonière. L’ouvrage rédigé par P. Arzel et intitulé « Les

goémoniers » fournit de précieuses informations techniques pour la construction d’un four à goémon

dont il faudra s’inspirer lors de la reconstitution (Fig. 41).

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Fig. 41 : Extrait de l’ouvrage de P. Arzel « Les goémoniers », p. 207, donnant des indications techniques sur la

construction d’un four à goémon.

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BIBLIOGRAPHIE

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Molène, Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres, IUEM, UBO, Brest, 57 p.

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Avifaune de la France métropolitaine, Edition Nathan, 397 p.

DUTOUQUET L., HAMON P. (2012) - Atlas du patrimoine micro-insulaire breton, Edition Conservatoire

du Littoral, Conservatoire du littoral, Délégation Bretagne, Fondation Total, 912 p.

FICHAUT B., DUTOUQUET L. (2012) - Mode de formation et recensement des figures

géomorphologiques remarquables sur plusieurs îlots bretons in L. Dutouquet, P. Hamon (2012) -

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PAILLER Y., GANDOIS H. (dir), SPARFEL Y., STEPHAN P., GOSLIN J., FICHAUT B., SUANEZ S., CUISNIER D.

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prospection inventaire sur les îles de Quéménez (Le Conquet) et du Lédénez Vraz (Molène) (Finistère),

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