Rapport de stage - E-juristes | Animé par les étudiants du...

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KIBOLO KEVIN Rapport de stage Mémoire Les NTIC en Afrique : pour quel usage dans le secteur de l’éducation et de la médecine Master II Droit des Nouvelles Technologies et de la société de l’information. Université Paris Ouest Nanterre La Défense 2009 - 2010

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  • KIBOLO KEVIN

    Rapport de stage

    Mmoire Les NTIC en Afrique : pour quel usage dans le secteur de lducation

    et de la mdecine

    Master II Droit des Nouvelles Technologies et de la socit de linformation.

    Universit Paris Ouest Nanterre La Dfense

    2009 - 2010

  • 2

    Remerciements

    Je tiens tmoigner ma reconnaissance lensemble de lquipe enseignante du

    Master II de Droit des Nouvelles Technologies et de la socit dinformation,

    plus particulirement Mesdames Sylvia Preuss-Laussinotte et Prbissy-Schnall

    de mavoir donn lopportunit de reprendre les tudes juridiques aprs une

    longue exprience en Informatique.

    Mes remerciements tous les membres de lAssociation PRATIC, plus

    particulirement son Prsident M. Luc MISSIDIMBAZI. Grce lui jai pu

    effectuer mon stage.

  • 3

    Sommaire

    Ire PARTIE: Rapport de stage

    Introduction ............................................................................................................................ 5

    I - Lassociation PRATIC ...................................................................................................... 6

    A Prsentation ..................................................................................................................... 6

    B Organisation de lassociation ........................................................................................ 7

    C - Les buts de lassociation ................................................................................................ 7

    II Droul du stage ............................................................................................................ 9

    A - Sminaires ........................................................................................................................ 9

    A - Ateliers ............................................................................................................................ 10

    Conclusion ............................................................................................................................... 12

    IIme PARTIE : Les NTIC en Afrique: pour quel usage dans le secteur de

    lducation et de la mdecine ?

    Introduction .......................................................................................................................... 14

    I Lutilisation des TIC dans lducation ....................................................................... 18

    A- Les TIC dans la lutte contre lillettrisme ................................................................. 19

    B-Lusage des TIC dans lenseignement .......................................................................... 21

    a) La formation universitaire par voie de video-confrence. ................................. 22

    b) La consultation documentaire en rseau. ............................................................... 24

    II- Lutilisation des TIC dans le secteur mdical ....................................................... 26

  • 4

    A - La tl-mdecine .......................................................................................................... 26

    B Linformation mdicale via Internet (La Health InterNetwork Acces to

    research Initiative) ............................................................................................................ 29

    Conclusion .............................................................................................................................. 30

    SOURCES ............................................................................................................................... 31

  • 5

    Ire PARTIE: Rapport de stage

    Introduction

    Jai effectu mon stage ltranger, en rpublique du Congo, au sein de

    lAssociation PRATIC. PRATIC est une association base en France qui propose

    des services et la promotion des TIC particulirement au Congo Brazzaville.

    En collaboration avec le Ministre des Postes, Tlcommunication et des

    Nouvelles Technologies de la Communication et la Banque mondiale, PRATIC

    organise essentiellement des sminaires de sensibilisation et de promotion des

    NTIC ainsi que des ateliers de formation aux mtiers lis aux TIC.

    En effet, mon pass de technicien en services informatiques et mes cours de

    droit des NTSI mont permis de mesurer limportance des TIC dans la socit

    plus particulirement auprs des tudiants, des artisans et des professionnels

    de la mdecine.

  • 6

    I - Lassociation PRATIC

    A Prsentation

    PRATIC est une association rgie par la loi de 1901 et regroupant toute

    personne aimant le Congo Brazzaville et acteurs du dveloppement des TIC dans

    ce pays. Elle est compose essentiellement de professionnels en rseaux tlcom

    exerant en France et originaire de la Rpublique du Congo.

    Lassociation a des partenariats avec plusieurs dautres associations,

    socits, ONG, institutions et acteurs des technologies de linformation et de la

    communication.

    L Excellence est le matre mot qui prside PRATIC. Cest pourquoi les

    sminaires organiss par lassociation sont consacrs des analyses concrtes

    aboutissant des solutions pratiques, ce qui constitue un lien fort entre les

    projets de lassociation et le Congo en matire des NTIC.

  • 7

    B Organisation de lassociation

    PRATIC est constitue dune Assemble gnrale, dun Bureau excutif et

    dun Conseil dadministration.

    LAssemble gnrale, compose de tous les membres de lassociation,

    dsigne les membres du bureau.

    Le bureau est constitu dun Prsident, dun secrtaire et dun trsorier.

    Enfin, les membres du Conseil dAdministration sont lus par lAssemble

    gnrale. Le Conseil est compos des membres du bureau excutif et des

    Responsables de ples dexpertise.

    C - Les buts de lassociation

    Lassociation PRATIC a pour buts :

    Dengager toute action susceptible d'assurer la promotion, le

    dveloppement, la recherche et la dmocratisation des TIC, par une

  • 8

    analyse et la rflexion portes sur des thmes contribuant au

    dveloppement du Congo.

    Renforcer les capacits institutionnelles, humaines et administratives sur

    le plan local, national et international pour assurer un meilleur complment

    de la socit de l'information et de la communication.

    Organiser des sminaires, des salons, des expositions et des vnements

    ponctuels lis aux TIC.

    De mutualiser les connaissances et les pratiques lies TIC.

    Conduire des projets dans lintrt du dveloppement des TIC.

  • 9

    II Droul du stage

    Jai t associ aux autres membres de lassociation, plus particulirement au

    Prsident de PRATIC, M. Luc MISSIDIMBAZI, dans lorganisation des

    sminaires et lanimation des ateliers de formation, de sensibilisation sur les

    problmatiques techniques et juridiques lies aux TIC.

    A - Sminaires

    Le premier sminaire, dont la collaboration de PRATIC a t totale, ft le

    dbat organis par le Ministre des postes, des tlcommunications et des

    nouvelles technologies de la communication, sur le thme : Histoire des postes

    et tlcommunications de 1960 2010 .1 Il a t question lors de ce dbat de

    faire le point du secteur des tlcommunications congolaises depuis sa cration

    en 1960 au moment de laccession lindpendance du Congo, jusqu nos jours. Il

    a t conclut que la socit Congo Tlcom a tout gagner en modernisant son

    rseau avec lacclration du dploiement de la fibre optique permettant laccs

    Internet une grande partie de la population.

    1 Il sagit en fait des 50 ans du secteur national des postes et tlcommunications.

  • 10

    Ma contribution ce dbat tait plus accs du ct technique que juridique.

    En effet, mon exprience technique en matire des rseaux de

    tlcommunication mavait permis dapporter des lments de rponse sur les

    avantages que Congo Tlcom, lEtat et les usagers peuvent tirer des NTIC grce

    notamment la fibre optique.

    B - Ateliers

    Par ailleurs, lassociation PRATIC mne plusieurs projets auprs de la

    population plus particulirement auprs des coles et luniversit pour la

    vulgarisation et lutilisation des NTIC.

    Cest ainsi quun atelier de formation lutilisation des outils lis aux NTIC

    notamment lordinateur et Internet, a t organis par PRATIC avec la

    collaboration des Directeurs de deux coles primaires.

    Notre travail a consist montrer limportance des TIC dans lducation

    notamment par laccs linformation, la culture, la facilit et la rapidit de

    communication. Mais, il tait de notre devoir de souligner les dangers lis

  • 11

    lutilisation des NTIC. Par exemple : la pdopornographie, lusurpation didentit

    sur Internet, la diffamation, la haine raciale, etc.

    Enfin, jai assist le Prsident de PRATIC, qui a organis une table ronde

    avec des professionnels de droit (Avocats et Magistrats) et quelques

    enseignants de la facult de droit de Brazzaville2, portant sur le thme: Quel

    cadre juridique pour les TIC au Congo ? .

    Il a t constat une insuffisance du cadre juridique en matire des TIC,

    malgr la volont des pouvoirs publics congolais de doter le pays des instruments

    de rgulation3 et de textes rglementant les TIC.

    Loccasion tait trouv de rappeler aux acteurs de la vie publique quil est

    urgent dadapter le droit positif lvolution des rseaux numriques. Ce qui

    inciterait des investissements trangers, et viterait que le Congo ne devienne

    une base arrire des cyberdlinquants.

    Jai enfin propos de dfinir un plan national de formation et introduire dans

    les programmes scolaires lenseignement des NTIC et lancer de nouvelles filires

    particulirement luniversit.

    2 Les enseignants participants cette table ronde sont essentiellement des responsables politiques, dputs et

    donc capable de faire bouger les choses. 3 Cest dans ce contexte qua t cre lAgence de rgulation des postes et de communication lectronique par

    la loi du 25 novembre 2009.

  • 12

    Conclusion

    Effectuer mon stage au Congo qui est un pays en dveloppement, ma

    permis de me rendre compte du foss qui existe entre les pays du nord et les

    pays du sud ; ainsi que dans le pays mme la diffrence entre les diverses

    couches sociales concernant limportance et lutilisation des TIC.

    Cependant, tout le monde et particulirement les dirigeants ont pris

    conscience de linsuffisance dinfrastructures, de formation adquate et de

    cadre juridique permettant de rduire le retard du Congo en matire des TIC. Le

    gouvernement congolais est dtermin mettre en uvre trs rapidement

    linfrastructure et lenvironnement conomique, politique et institutionnel

    indispensable lvolution des TIC. Ainsi, sont particulirement prvues les lois

    sur le cadre juridique des TIC, sur laccs aux donnes caractre personnel ou

    sur la dmatrialisation des changes.

    Je suis convaincu que, outre mes connaissance techniques en informatique,

    le droit des NTSI ma permis de rpondre aisment aux questions, tant

    techniques que juridiques, qui se sont poses au moment des sminaires et

    ateliers auxquels jai particip.

  • 13

    Enfin, jai pu relever lors de mon stage, que les Nouvelles technologies ne

    sont plus du domaine du luxe4 c'est--dire rserver une certaine catgorie,

    bien au contraire. Chacun saccorde considrer que les TIC constituent un

    moteur dans la croissance conomique dun Etat. Ainsi, la modernisation de ce

    secteur aura un impact sur le chmage5, lducation et la sant. Cest dans ce

    contexte que le Congo, plus particulirement le Ministre des Postes,

    Tlcommunication et des Nouvelles Technologies de la Communication a mis en

    place une stratgie permettent de doter le Congo dinfrastructure de base en

    matire de TIC dici 2011, notamment avec le dploiement de la fibre optique et

    linstallation du backbone national.

    4 Malgr les cots de connexion et dinstallation qui restent encore relativement levs. Par exemple, en

    moyenne un accs de 128k avoisine les 760 euros par mois soit 10 fois le salaire dun ouvrier congolais. La

    connexion dans un cybercaf est denviron 2 euros par heure. Ainsi, il faut en moyenne 45 euros par mois pour

    un congolais de consulter ses mails. Ce qui quivaut un mois de bourse pour un tudiant. 5 Par la cration de nouveaux type de services comme le commerce lectronique, le tltravail, les centres

    dappels, les services de ventes distance, les services dinstallation et de maintenance, les services

    informatiques de stockages de donnes et bien dautres activits.

  • 14

    IIme PARTIE : Les NTIC en Afrique: pour quel usage dans le

    secteur de lducation et de la mdecine ?

    Introduction

    La dpendance aux NTIC est aujourdhui incontournable et grandissante.

    Tous les secteurs dactivit utilisent les TIC pour lamlioration de la vie

    quotidienne et la modernisation des institutions. LAfrique a longtemps mconnue

    limportance des NTIC dans le dveloppement. Malgr une dynamique

    dappropriation et dintgration des TIC en Afrique, le foss demeure entre les

    pays du nord et ceux du sud. Chaque Etat tente, certes, rduire ou rattraper

    le retard son rythme6.

    Il faut relever que ces technologies ont connu une croissance considrable

    dans le continent africain7. La progression des utilisateurs de la tlphonie

    cellulaire et des connexions lInternet est impressionnante. Mais, ce

    dveloppement demeure ingal entre les diffrents pays, et limit en raison de la

    faiblesse des infrastructures. Aussi, lexpansion fulgurante de lInternet (36%

    6 Par exemple au Congo, de nombreuses initiatives sont prises allant dans le sens de la promotion et la

    vulgarisation des TIC : dmatrialisation des dmarches administratives, laccs Internet moindre cot,

    dploiement de la fibre optique permettant daccs au haut dbit. 7 En 1992, seuls 3 pays (Afrique du sud, Egypte, Tunisie) possdaient une connexion interactive. En 1996,

    11pays sont connects et en 1999 la quasi-totalit des 53 pays africains est connecte.

  • 15

    par an, le double de la moyenne mondiale) en Afrique cache mal de grandes

    disparits et surtout un retard technologique considrable que lon apprhende

    aujourdhui par la notion de fracture numrique8.

    La Banque mondiale joue un rle remarquable, en aidant les pays dAfrique

    rduire cette fracture numrique, Plusieurs projets sont financs par cette

    institution. En effet, le Conseil dadministration du Groupe Banque mondial a

    approuv le Programme de rseau de tlcommunications haut dbit dAfrique

    centrale 9. Il sagit dun hyper-rseau pour combler le dficit en TIC en Afrique

    centrale. Robert B. Zoellick a dclar : Il faut remdier ce dficit daccs

    pour que lAfrique puisse se connecter lconomie mondialise et utiliser les

    TIC pour amliorer les services publics, vaincre la pauvret et favoriser

    lintgration rgionale. 10.

    De plus, les TIC, loin dtre un luxe, apparaissent de plus en plus comme un

    outil efficace pour le dveloppement des pays pauvres, non seulement dans les

    zones urbaines mais aussi au service de la lutte contre la pauvret dans les zones

    rurales. Le Sommet mondial de la socit de linformation qui sest droul en

    8 Le taux de pntration dInternet, qui a atteint 67% dans les pays industrialiss, demeure, quant lui, faible

    dans les pays en dveloppement. A la fin 2009, il sest situ seulement 14%. 9 En anglais Center Africa Backbone (CAB).

    http://web.worlbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/PAYSETN/AFRICAINFRENCHEXT/CHAD

    INFRENCHEXT/0,,contentMDK:22365042~pagePK:1497618~piPK:217854~theSitePK:4646940,00.html 10

    Robert B. Zoellick, Prsident du Groupe de la Banque mondiale. Discours tlvis retransmis au sommet

    Connecter lAfrique tnu Kingali au Rwanda du 29 au 30 octobre 2007.

  • 16

    deux phases, a Genve en dcembre 2003 et Tunis en novembre 2005 ; a

    soulign fortement limportance des zones rurales. Ainsi la dclaration de

    principe adopte Genve proclame : Nous somme rsolus donner aux

    pauvres, tout particulirement ceux qui vivent dans des zones isoles ou

    rurales et dans des zones urbaines marginalises, les moyens de devenir

    autonomes, daccder linformation et dutiliser les TIC comme outil dans les

    efforts quils dploient pour sarracher la pauvret.

    De mme, dans le plan daction, adopt par le sommet en mme temps que

    la dclaration, lattention porter aux zones rurales est mentionne plusieurs

    reprises. Parmi les objectifs concrets figure lengagement de connecter les

    villages aux TIC et crer des points daccs communautaires ; un autre

    engagement est de donner aux communauts locales, en particulier dans les

    zones rurales et mal desservies, les moyens dutiliser les TIC et de promouvoir la

    production de contenus socialement utiles et constructif, au bnfice de tous.

    Les TIC sont donc un facteur essentiel de dveloppement et reprsente

    une opportunit la fois conomique, politique et sociale majeur pour les pays du

    Sud. Elles jouent un rle efficace en sant et en ducation.

    Les Etats membres des Nations Unies ont fix huit objectifs essentiels

    atteindre dici 2015. Ils vont de la rduction de moiti de lextrme pauvret

    lducation primaire pour tous, en passant par la lutte contre les grandes

  • 17

    pandmies et la dfense de lenvironnement. Laccs du plus grand nombre aux

    TIC fait partie de ces grands objectifs. Les TIC doivent aussi contribuer

    atteindre certains de ces objectifs sur des enjeux dcisifs de dveloppement,

    plus particulirement lducation, la sant et lenvironnement ; grce de

    nouvelles faons, plus efficaces, de mener les actions de dveloppement et de

    coopration.

    Par consquent, tous les secteurs dactivit favorisant le dveloppement

    de la socit sont ouverts aux TIC. Le cas notamment de lducation et de la

    mdecine qui constituent les secteurs cls de dveloppement en Afrique. En ce

    sens que laccs la connaissance ainsi quaux soins de qualit sont encore

    rservs une certaine catgorie de personne, particulirement celles habitant

    les grandes villes. Il est indispensable dintgrer les TIC dans lducation et la

    sant. En revanche, nous nous sommes interrogs sur limpact de lutilisation des

    TIC en Afrique plus particulirement sur les perspectives de lusage des TIC

    dans le secteur mdical (II) et le secteur de lducation (I).

  • 18

    I Lutilisation des TIC dans lducation

    La matrise des TIC est devenue aujourdhui une comptence cl pour

    accder la connaissance. Cependant lutilisation de ces technologies, la

    participation la socit dinformation ncessitent de savoir lire et crire et de

    disposer de comptences lmentaires en informatique. Or, lillettrisme

    informatique se conjugue avec lillettrisme gnral dans la plupart des pays en

    dveloppement.

    Lintgration des TIC devient un phnomne incontournable,

    singulirement dans le secteur de lducation, o leur utilisation favorise laccs

    linformation, faciliter la construction des connaissances et lacquisition de

    savoirs.

    Le manque dducation des personnes vivant dans les zones rurales

    constituent un frein au dveloppement des TIC. Lusage des TIC dans

    lenseignement (B) et dans la lutte contre lillettrisme (A) constitue un norme

    avantage pour les pays dAfrique.

  • 19

    A- Les TIC dans la lutte contre lillettrisme

    Le faible taux dalphabtisation (moins de 30 % au Niger en 2001) dans

    lensemble des pays africains constitue un frein au dveloppement socio-

    conomique. Cest pourquoi les TIC peuvent tre utilises pour ramener un

    niveau raisonnable le taux dalphabtisation sinon lutter considrablement contre

    cette entrave.

    Les TIC suscitent un espoir pour favoriser lalphabtisation c'est--dire

    que les TIC, particulirement Internet donne du sens lapprentissage de la

    lecture et de lcrire. Grce aux TIC, lalphabtisation en redevient une priorit

    pour les pouvoirs publics, les institutions internationales et les ONG.

    Plusieurs ONG intgrent les TIC la lutte contre lillettrisme. Cest le cas

    de lONG Tin Tua11 au Burkina Faso. LONG met en place des ateliers de

    formation adapts au niveau de chacun, son ge et ses besoins. Les TIC sont

    sollicites lors de cette formation, en tant quoutils pdagogiques dans un

    premier temps. Elles sont galement un outil de gestion pour les leveurs et

    cultivateurs, permettant de mettre en place de vritables services de

    comptabilit concernant les quantits produites et les rserves disponibles.

    11

    Dveloppons-nous, nous-mmes , cest la traduction du nom de cette ONG Burkib oeuvrant dans lEst du

    pays, dans les cinq provinces de la Gnanga, du Gourma, du Komondiari, du Kompienga et du Tapoa.Son objectif

    est de donner chacun les savoirs de base ncessaires aux indivudus afin quils puissent par eux-mmes tre

    matres de leurs initiatives et impulser un dveloppement qui pourraient mettre fin aux dsequilibre que connait

    la rgion en matire dducation, de rapport de genre, de pauvret, de scurit alimentaire, etc.

  • 20

    Ainsi, lalphabtisation en Afrique a toujours t au centre des

    proccupations de lUNESCO, car lducation occupe un rle central dans le

    dveloppement de la rgion. A loccasion de la clbration de la journe

    internationale de lalphabtisation, le 8 septembre, plusieurs projets de lutte

    contre lillettrisme ont t financs par lUNESCO. Cest le cas du financement

    de linitiative, de lassociation Agir pour le Congo , tendant reconstruire une

    cole et la doter dune salle informatique12.

    Lintgration des TIC dans la lutte contre lillettrisme semble aujourdhui

    incontournable. Mais il y a lieu aussi de sinterroger sur lusage des TIC dans

    lenseignement.

    12

    Agir pour le Congo est une association qui aide les populations du sud du Congo fortement touches par les

    guerres civiles qua connu le pays en 1999.

  • 21

    B-Lusage des TIC dans lenseignement

    Les TIC constituent de puissants outils cognitifs offrant, aux africains, de

    nouvelles possibilits douverture et dapprentissage. Cependant, quelle est la

    place des TIC dans lenseignement en Afrique ? Est-ce les TIC peuvent apporter

    des solutions la pliade de difficults auxquelles font face les diffrents

    acteurs de lducation en Afrique ?

    En effet, lheure o le monde entier et plus particulirement lAfrique se

    doit de relever le dfi de lEducation Pour Tous (EPT) avant 201513, les NTIC

    apparaissent de plus en plus comme des solutions crdibles, efficaces et

    durables pour rsoudre la difficile quation de laccs et de lamlioration de la

    qualit du systme ducatif.

    Lusage des TIC dans lenseignement stend tous les niveaux (de lcole

    primaire luniversit) et toutes les disciplines14. Nous allons mettre laccent

    sur lusage des TIC dans lenseignement suprieur. Car, comme il crit sur le site

    web de lUNESCO : Lenseignement suprieur a apport une contribution

    13

    Objectif phare parmi les six grands fixs par le Forum mondial sur lducation Dakar en avril 2000. Et parmi

    les objectifs du millnaire pour le dveloppement, adopts par les Nations Unies en septembre 2000. 14

    Les mathmatiques, les langues vivantes, lhistoire-gographie, la biotechnologie, les sciences conomiques et

    social, la physique-chimie, les sciences de la vie et de la terre, la musique, etc.

  • 22

    importante au dveloppement conomique et social des pays africains,

    notamment travers la formation des ressources humaines requises pour le

    fonctionnement de la fonction publique et du systme ducatif .

    Lusage des TIC dans le domaine de lenseignement suprieur sillustre

    par : la formation universitaire par voie de vido-confrence, et de la

    consultation documentaire via Internet.

    a) La formation universitaire par voie de video-confrence.

    Luniversit virtuelle africaine (UVA)15 est illustrative de cet usage. Il

    sagit dun programme denseignement distance dont le sige est Washington

    et porte sur les formations scientifiques et techniques. LUVA forme en 4 ans

    des ingnieurs dans les filires de linformatique, du gnie informatique et du

    gnie lectrique. Les diplmes sont dlivrs par linstitution et les enseignants

    appartiennent des universits amricaines, europennes et africaines. Les

    cours, reus par satellite, sont dispenss la fois en anglais et en franais. Ils

    sont galement enregistrs sur un support (DVD ou cassette) pour permettre

    aux tudiants de suivre nouveau le mme cours en cas de ncessit. Les

    15

    LUVA a t cre par la Banque mondiale en 1997 sur une ide dEtienne Baranshamaje, Burundais, expert

    et haut fonctionnaire au sein de cette institution.

  • 23

    tudiants ont accs une bibliothque virtuelle. Ils peuvent interrompre le

    professeur en ligne pendant le cours, lui poser des questions et, tout moment,

    changer avec lui par courrier lectronique.

    En 2001 lUVA comptait 24 000 tudiants inscrits et diffusait prs de

    3500 heures de cours. Quinze pays anglophones et 7 pays francophones

    participent lUVA. Vingt six centres dducation localiss, rpartis dans 15 pays

    du continent, ont t crs. L'Universit Gaston Berger de la ville de Saint Louis

    au Sngal a t choisie comme Universit partenaire africaine principale pour le

    programme de l'universit de Laval et devrait tre dote de ressources

    techniques plus performantes : groupes lectrognes, micro-ordinateurs plus

    puissants, antennes VSAT, etc.

    Aussi, lapprentissage en ligne (e-learning) est un vritable remde la

    pnurie des enseignants que connaissent les Universits de nombreux pays

    africains. Dailleurs, de nombreuses expriences ont dj t menes en ce sens

    par des organismes internationaux tels que le Rseau dAppui Francophone pour

    lAdaptation et le Dveloppement des Technologies de lInformation et de la

    Communication en Education (RESAFAD-TICE) ou lAgence Universitaire de la

  • 24

    Francophonie (AUF). Do la naissance des Campus Numriques Francophones qui

    visent vise intgrer les Nouvelles technologies ducatives (NTE) dans les

    pratiques pdagogiques des Universits africaines. Lun de ces campus a t

    inaugur le 24 octobre 2000 Dakar. On trouve aussi des CNF Abidjan,

    Bamako, Cotonou, Ouagadougou et bientt Niamey. Ces cadres ne se

    substituent pas aux Universits africaines, mais les encouragent mieux utiliser

    les Nouvelles technologies pour lappropriation des savoirs.

    b) La consultation documentaire en rseau.

    Il y a un manque considrable de bibliothques, notamment universitaires,

    dans de nombreux pays dAfrique, plus particulirement lAfrique francophone.

    Pour les quelques unes qui existent, la documentation est insuffisante.

    Les TIC apportent alors une solution cette carence en favorisant la

    consultation des bases de donnes documentaires. Plusieurs sites offrent cette

    possibilit, en particulier dans le cadre des Institutions de la Francophonie, le

    site de lINTIF16 qui donne accs un fonds de documentation scientifique

    numris. Ce fonds qui est gr par le CIFDI (Centre international francophone

    16

    www.intif.francophonie.org

  • 25

    de documentation et dinformation)17est abondamment consult par les

    universitaires africains. Ce type de site donne au milieu universitaire africain un

    accs des informations scientifiques qui leur restait jusque l ferm.

    L'AUF a pris une autre initiative visant vaincre l'isolement documentaire

    des chercheurs africains. Il s'agit d'un systme d'dition et de diffusion en

    ligne qui permet de dcloisonner les universits du Sud en matire d'information

    scientifique et de favoriser l'expression des besoins et la diffusion des travaux

    scientifiques.

    17

    www.cifdi.francophonie.org

  • 26

    II- Lutilisation des TIC dans le secteur mdical

    Le secteur de la sant africaine est galement trs marqu par la volont

    de rvolutionner les structures mdicales classiques par lutilisation NTIC. La

    mdecine africaine souvre progressivement lutilisation des NTIC. Parmi les

    usages, deux sont particulirement reprsentatifs des modes dappropriation des

    NTIC dans ce domaine. Dune part, linformation mdicale via lInternet (B),

    dautre part, la tl-mdecine (A).

    A- La tl-mdecine

    La science mdicale sest approprie les NTIC travers une procdure

    dintervention mdicale nouvelle qui est la tl-mdecine. Les principales

    applications des NTIC dans ce domaine sont : la tl-consultation, le

    tldiagnostic, la tlsurveillance, la tl-expertise, la tl-formation,

    (consultation des informations mdicales), la cration de rseaux de

    tlmdecine (transmission de dossiers), la tl-chirurgie (permet de manipuler

    du matriel distance et davoir une action du praticien sur le patient).

  • 27

    En effet, lAfrique connat actuellement diverses expriences pilotes de

    tl-mdecine. Certaines visent pallier lisolement mdical de certaines

    populations. Elles consistent implanter des rseaux de tl-mdecine par

    satellite sur sites isols afin de mettre la disposition des populations les plus

    loignes les comptences des meilleurs experts, notamment en matire de

    prvention de la mortalit maternelle et infantile. Cela a t le cas au Sngal en

    janvier 2002 dans un projet associant la FISSA (Force dintervention sanitaire

    satellitaire auto-porte) et le CNES (Centre national d'tudes spatiales) sur les

    sites de Ninfesha (district de Kdougou) et Bala (district de Goudiri).

    Au cours de cette exprience, des patients risques, situs dans des

    zones isoles, enclaves et dpourvues de structure de sant, ont t examins

    grce une station portable de tl-mdecine mise au point par le Mds

    (Institut franais de mdecine et de physiologie spatiale). Les donnes

    recueillies taient transmises par satellite vers le Centre Hospitalier rgional de

    Tambacounda et vers la clinique gyncologique et obsttricale du CHU Le Dantec,

    Dakar. Les spcialistes dans les diverses disciplines scurisaient ainsi le

    diagnostic distance et renvoyaient les rsultats des donnes vers le mdecin

    traitant ou l'auxiliaire de sant (infirmier, sage-femme) qui avait pratiqu

    l'examen.

  • 28

    Par ailleurs, d'autres expriences visent pallier l'ingale rpartition du

    personnel mdical sur le territoire national des pays africians. C'est le cas en

    Ouganda depuis aot 2000 avec le Programme de tl-mdecine reliant l'hpital

    universitaire de Mulago en province et l'hpital Mengo de la capitale Kampala. Il

    s'agit avec cette exprience d'installer un systme de liaison point par point

    entre les deux hpitaux pour permettre au personnel mdical d'changer

    rapidement des connaissances, des donnes d'exprience et des renseignements.

    Ce projet s'inscrit dans une stratgie visant mettre disposition des

    services de tl-consultation en chirurgie, en pdiatrie, en obsttrique, en

    gyncologie et en mdecine interne dans des hpitaux rgionaux dont les quipes

    mdicales ne comptent qu'un ou deux spcialistes18. Il faut souligner que ce

    projet est le deuxime projet mis en place en Afrique avec le concours de l'UIT.

    Le premier projet inaugur en janvier 1998 se trouve au Mozambique. Il a

    consist installer un rseau de radiologie distance entre l'hpital central de

    Maputo et celui de Beira, en utilisant une simple connexion tlphonique

    transmise par un systme hyperfrquences et de tlcommunications par

    satellite.

    18

    On estime que la moiti des 800 mdecins exerant en Ouganda se trouvent Kampala, la capitale, et que 60%

    des infirmires se trouvent dans les zones rurales.

  • 29

    Outre la tl-mdecine comme mode dappropriation des TIC, il y a aussi la

    mise disposition des informations mdicales via Internet.

    B Linformation mdicale via Internet (La Health InterNetwork

    Access to Research Initiative)

    Il s'agit d'un systme de bibliothque mdicale en ligne, lanc en fvrier

    2002 par lOMS en collaboration avec de grands diteurs mondiaux de journaux

    mdicaux. Son objectif est de permettre aux experts mdicaux des pays en

    dveloppement davoir accs, via lInternet, la littrature biomdicale et de

    sant quils ne pouvaient obtenir jusque l qu'en payant un ou des abonnements

    prix levs. Abonnement qui tait donc inaccessible par le moyen du seul salaire

    des mdecins africains ou par celui des ressources financires de leur organisme

    national de rattachement.

    Ainsi, plus de 7000 titres de revues sont maintenant disponibles pour les

    tablissements de sant dans 109 pays, rgions et territoires bnficiant des

    milliers de travailleurs de la sant et des chercheurs, et son tour, contribuer

    amliorer la sant mondiale.

  • 30

    Conclusion

    Pour lAfrique, les besoins et les priorits de base des populations sont

    connus : sant, alimentation, ducation, etc. Les TIC ne peuvent en aucun cas

    constituer une priorit en soi. Elles ne peuvent remplacer des politiques de

    dveloppement des infrastructures de base, de lducation ou de la sant

    Cependant, lintgration des TIC dans ces politiques permettrait den

    faciliter et den acclrer la mise en uvre et den amliorer les rsultats. Les

    NTIC sont incontestablement un facteur de dveloppement socio-culturel et

    conomique pour les pays en dveloppement, car elles offrent des possibilits

    aux individus et groupes de certaines socits africaines daccder aux

    informations dont ils ont besoin.

    Par ailleurs, lintgration des TIC en Afrique ne peut se limiter aux seuls

    secteurs de lducation et de la sant. Dautres secteurs sont ouverts

    lutilisation des TIC. Cest le cas de lusage des ces technologies dans les

    secteurs politique, des accs publics aux NTIC, de la prvention mtorologique

    et le secteur marchand.

  • 31

    SOURCES

    Rapports

    - Paroles dacteurs : Technologie de information et de la communication

    et dveloppement ; Ministre franais des affaires trangres et

    lAgence franaise de dveloppement.

    Ouvrages

    - Annie Chneau-Loquay : Enjeux des technologies de linformation et

    de la communication en Afrique, Bordeaux, Novembre 1999. Site

    http://www.africanti.org.

    Revues

    - La Revue lectronique, site : http://www.tic.ird.fr

    Sites

    - www.afd.fr

    - www.africanti.org

    - www.banquemondiale.org

    - www.cipaco.org

    - www.edusud.org

    - www.banquemondiale.org

    - www.idrc.ca

    - www.banquemondiale.org

    - www.iafric.net

    - www.pratic.solidairesdumonde.org

    - www.unesco.org

    - www.who.int/fr

    - www.un.org/fr

    http://www.tic.ird.fr/http://www.afd.fr/http://www.africanti.org/http://www.banquemondiale.org/http://www.cipaco.org/http://www.edusud.org/http://www.banquemondiale.org/http://www.idrc.ca/http://www.banquemondiale.org/http://www.iafric.net/http://www.unesco.org/http://www.who.int/frhttp://www.un.org/fr/

  • 32

    Articles

    Les TIC : une chance pour lAfrique ; Ahmed DAHMANI. www.iut-orsay.u-

    psud.fr

    Les TIC dans lducation en Afrique Sub-saharienne : aperu des

    reprsentations et des actions des auteurs ducatifs et politiques au Burkina

    Faso. Espoir fond de dveloppement ou mergence dune nouvelle utopie ? ; W.

    Zacharia Tiemtor ; Universit de Rennes 2. www.marsouin.org

    Les TIC et le dveloppement des pays pauvres ; Jrme ADAM et Pierre

    Jacquet. www.afd.fr.

    Introduire les TIC dans les zones rurales des pays en dveloppement ;

    Jrme ADAM. Horizons bancaires, n 326, octobre 2005.

    Les TIC et le dveloppement durable en Afrique ; Claver KAYUMBA,

    Universit catholique de Louvain. www.francophonie-durable.org

    http://www.iut-orsay.u-psud.fr/http://www.iut-orsay.u-psud.fr/http://www.marsouin.org/http://www.afd.fr/http://www.francophonie-durable.org/