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Rapport d’étude sur l’agriculture périurbaine (maraichage) de Kinshasa Province de Kinshasa République Démocratique du Congo Mai 2009

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Rapport d’étude sur l’agriculture périurbaine (maraichage) de Kinshasa

    

Province de Kinshasa

République Démocratique du Congo

     

Mai 2009

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Remerciements

A l’issue de cette étude, nous avons le plaisir d’exprimer notre gratitude à l’ensemble de la coordination de la mission ACF à Kinshasa, pour la synergie et la cohésion entre les différents services qui a contribué très largement à l’aboutissement de cette étude.

Nos remerciements s’adressent d’abord au Dr. Pierre D. KADET, coordinateur sécurité alimentaire de la mission ACF en RD Congo, pour tout l’appui qu’il nous a apporté du début jusqu’à la fin de cette étude. Ses conseils et observations nous ont permis d’améliorer l’orientation de nos activités vers les objectifs assignés à l’étude. Nos remerciements s’adressent également à Mr. Gustave Mwamba et Mr. Joachim Maya pour leurs travaux préparatoires à cette étude qui ont été d’une très grande utilité pour nous.

Nous disons merci à l’ensemble du département de la logistique, et particulièrement et particulièrement à l’ensemble des chauffeurs qui n’ont ménagé aucun effort pour nous conduire sur le terrain.

Cette étude ne pouvait rien donner sans la collaboration des maraîchers de la banlieue de Kinshasa. Nous les remercions tous et de tout cœur pour avoir accepté de se soustraire temporairement de leurs activités afin de nous prêter leur attention.

Nous remercions ici le coordonateur provincial du SENAHUP et coordonateur du projet FAO/HUP pour le temps qu’il nous a accordé et les précieuses informations qu’il a volontairement mises à notre disposition. Nos remerciements s’adressent aussi à Mr. Edmond BAOUAMIO, représentant d’AGRISUD en RD Congo, pour toutes les séances de travail qu’il a bien voulu nous accorder au cours de cette étude.

Nous voulons remercier d’une façon très spéciale Mr. Gabriel LOKATA, président de la Cité de l’Espoir pour le contexte particulier qui a caractérisé notre étude dans ce site. Nos remerciements s’adressent aussi à tous les occupants du bureau RPN pour nous avoir tolérés dans un esprit de parfaite sérénité durant tout notre séjour parmi eux. Il en est de même pour tous les pensionnaires de la maison « chinois ».

Nous ne pouvons terminer ce mot sans mentionner la noblesse des services de Papa Thomas et Maman Géneviève, sans oublier les gardiens de la maison ACF. Qu’ils trouvent ici l’expression de toute notre reconnaissance.

Dr. Ir. Emery KASONGO L.M.

Étude réalisée par Emery KASONGO LENGE MUKONZO

Avec l’assistance de Guylain YUMBA KABANGE

 

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Résumé

En rapport avec la crise alimentaire mondiale, ACF-USA a initié une étude sur l’agriculture périurbaine de Kinshasa dans le cadre des perspectives pour la réponse à la flambée des prix des denrées alimentaires. L’étude a consisté en un diagnostic permettant le développement de la connaissance de la ceinture maraîchère périurbaine en vue de proposer une stratégie d’action cohérente et raisonnée. A cet effet, une caractérisation des ressources biophysiques a été combinée aux enquêtes sur les aspects techniques et socioéconomiques des périmètres horticoles de la ceinture périurbaine de Kinshasa. Faute d’une base de sondage au départ de l’étude, l’échantillonnage des personnes à enquêter a été réalisé selon la méthode de quota.

L’étude a fait ressortir la dominance dans tous les sites des sols essentiellement sableux. Leur fertilité repose totalement sur un amendement humifère qui constitue la base du complexe adsorbant. Par ailleurs, des plages de sols tourbeux et para-tourbeux ont été observées dans le Pool Malebo, tandis que quelques plages argilo sableuses ont été rencontrées aussi bien dans le Pool Malebo que dans le site de Kimwenza.

Le paysage est caractérisé par une succession d’interfluves déchirés par des talwegs où coulent la plupart des rivières et ruisseaux. La faible consistance des sols sableux et sans couvert végétal dense, couplée aux pentes parfois raides et à une pluviométrie abondante crée un environnement favorable au processus érosif. Le matériau sableux transporté en aval par l’érosion encombre les lits des cours d’eau et canaux d’irrigation, couvrant parfois même les parcelles agricoles. Les matériaux transportés des aires d’habitation sont chargés de toute sorte d’ordure, créant en aval (dans les bas fonds agricoles) une forte exposition aux problèmes de santé publique. L’accès à l’eau potable demeure tout aussi difficile dans beaucoup de sites, avec tout le corollaire sur la santé des maraîchers.

L’agriculture est réduite aux activités familiales avec une technologie très élémentaire. Les agriculteurs, quoique réunis au sein d’organisations paysannes bien structurées et cohérentes, semblent travailler sans stratégie quant à la diversification des produits, l’approvisionnement en intrants et la commercialisation. Du coup, la rentabilité de l’activité devient hypothétique, ce qui débouche sur une impossibilité à financer l’agriculture par l’agriculture et, par conséquent, en un entretien de la pauvreté dans une sorte de cercle vicieux. Bref, c’est plutôt une agriculture empirique de survie, qu’une véritable activité professionnelle génératrice de revenus.

Dans tous les sites, excepté celui de Kimwenza, les agriculteurs ont presque tous tendance à éviter les cultures les plus exigeantes en matière de suivi (tomate, poivron, céleri, gombo, etc.) qui sont pourtant très rentables et à se livrer aux cultures rustiques à cycle court et donnant parfois lieu à plusieurs récoltes par cycle (feuilles de patate douce, oseille, et amarante). Il s’en suit une production de la même chose au même endroit et au même moment par presque tout le monde, ce qui déséquilibre le marché en faveur des acheteurs et dilue la récompense des efforts des producteurs.

En somme, face à cet ensemble de défis, une intervention visant à améliorer la sécurité alimentaire dans un tel environnement devrait mettre un accent sur le renforcement des capacités stratégiques des maraîchers en combinaison avec les interventions d’appui technique.

 

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Table des matières

1ERE PARTIE : CARACTERISATION DES PERIMETRES MARAICHERS 1

1 INTRODUCTION 1

2 MÉTHODOLOGIE 3 2.1 Choix des sites 3 2.2 Collecte des données 3

2.2.1 Caractérisation technique des périmètres agricoles 3 2.2.2 Enquête 4 2.2.3 Contacts avec les autres acteurs du secteur agricole 4

2.3 Restitution et validation des résultats 4

3 CADRE GÉNÉRAL DE LA RÉGION DE KINSHASA 4 3.1 Relief et hydrographie 4 3.2 Sols 5 3.3 Climat 5 3.4 Population et principaux secteurs économiques 8

4 PÉRIMÈTRES HORTICOLES PÉRIURBAINS 8 4.1 Historique de l’horticulture à Kinshasa 8 4.2 Caractéristiques des périmètres horticoles périurbains 10

4.2.1 Localisation 10 4.2.2 Caractéristiques physiques des périmètres maraîchers 10 4.2.3 Dynamique organisationnelle 12 4.2.4 Caractéristiques socioéconomiques 18

5 ACTEURS DU SECTEUR HORTICOLE 20 5.1 Le pouvoir public 20 5.2 Les maraîchers 23 5.3 Les ouvriers agricoles 23 5.4 Les fournisseurs d’intrants 24 5.5 Les initiatives locales d’appui 24 5.6 Les structures internationales d’appui 24 5.7 Les interventions antérieures d’ACF 27

6 PRODUCTIONS HORTICOLES 29 6.1 Principales cultures maraîchères 29

6.1.1 Zonage des cultures 29 6.1.2 Calendrier agricole 30 6.1.3 Rendements et productions moyennes par spéculation 31

6.2 Circuits d’approvisionnement en intrants agricoles 32 6.2.1 Approvisionnement en semences 32 6.2.2 Niveau d’équipement et approvisionnement en outils 32 6.2.3 Approvisionnement en fertilisants 33 6.2.4 Approvisionnement en pesticides 33 6.2.5 Aménagement agricoles : drainage et irrigation 33

6.3 Circuit de commercialisation 35 6.4 Revenus des activités horticoles 35

6.4.1 Marge brute des cultures dans le Pool Malebo 36 6.4.2 Marge brute des cultures dans la vallée de la Ndjili 37 6.4.3 Marge brute par are des cultures dans la zone du Sud-Est (Mokali et Mango) 43 6.4.4 Marge brute par are des cultures dans la vallée de la Lukaya (Kimwenza) 44

6.5 Aspects sanitaires 44 6.5.1 Maladies d’origine hydrique 44

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6.5.2 Accès à l’eau potable 46

7 ATOUTS ET CONTRAINTES DE L’HORTICULTURE PÉRIURBAINE 48 7.1 Principaux atouts 48 7.2 Principales contraintes 48

8 CONCLUSIONS 48

9 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 51

2EME PARTIE : PROPOSITION DE REPONSE 52

1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L’INTERVENTION 52

2 OBJECTIF GÉNÉRAL 52

3 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES 52

4 RÉSULTATS ATTENDUS 53

5 ACTIVITÉS 53

6 CADRE LOGIQUE 58

7 ANNEXES 61  

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Liste des tableaux

Tableau 3.1: Données climatiques de la station météo de Kinshasa / Binza .............................. 7 Tableau 3.2: Données climatiques de la station de Kinshasa / Ndjili ...................................... 7 Tableau 4.1: Caractéristiques des sols dans les sites maraîchers périurbains de Kinshasa .................. 13 Tableau 4.2: Présentation synthétique de la situation au sein des sites horticoles ..................... 18 Tableau 5.1: Quelques exemples d’interventions du pouvoir public ..................................... 22 Tableau 5.2: Effectifs des maraîchers dans les périmètres agricoles périurbains de Kinshasa ........ 23 Tableau 5.3: Quelques interventions des ONG locales ...................................................... 25 Tableau 5.4: Quelques interventions des acteurs internationaux ......................................... 26 Tableau 6.1: Principaux légumes cultivés à Kinshasa ........................................................ 29 Tableau 6.2: Calendrier agricole des principaux légumes cultivés à Kinshasa ........................... 31 Tableau 6.3: Rendements moyens de quelques cultures maraîchères à Kinshasa ....................... 31 Tableau 6.4: Estimation du prix et de la durée de vie de l'outillage agricole à Kinshasa .............. 32 Tableau 6.5: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans le Pool Malebo .................... 38 Tableau 6.6 : Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Ndjili ............. 39 Tableau 6.7: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Mokali ............. 40 Tableau 6.8: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Mango ............. 41 Tableau 6.9: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Lukaya ........... 42 Tableau 6.10: Types de problèmes sanitaires ................................................................ 46 Tableau 6.11: Spatialisation de l'accès à l'eau potable ...................................................... 47 Tableau 5.1.b : Proposition d’activités ....................................................................... 54 Tableau 5.2.b: Cadre logique de l’intervention proposée .................................................. 58

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Liste des figures

Fig. 3.1: Relief de la région de Kinshasa ....................................................................... 5 Fig. 3.2: Précipitation et évapotranspiration de référence à Kinshasa (Binza) ........................... 6 Fig. 3.3: Précipitations et évapotranspiration de référence à Kinshasa (Ndjili) .......................... 6 Fig. 4.1: Localisation des périmètres maraîchers périurbains de Kinshasa .............................. 10 Fig. 4.2: Relief des périmètres maraîchers périurbains de Kinshasa ...................................... 12 Fig. 4.3: Union des groupements maraîchers de Kimwenza ................................................ 14 Fig. 4.4: Activités agricoles au site de Masina rail 2 ......................................................... 17 Fig. 4.5: Effets d'un conflit foncier entre l'habitat et l'agriculture ....................................... 20 Fig. 4.6: Pénétration de l’habitat dans les périmètres agricoles .......................................... 20 Fig. 6.1: Zonage des cultures maraîchères dans la ceinture périurbaine de Kinshasa .................. 30 Fig. 6.2: Collecte de l'eau d'arrosage à Lemba Imbu ......................................................... 34 Fig. 6.3: Arrosage par aspersion à Mokali ...................................................................... 34 Fig. 6.4: un exemple de puits à buse dans le Pool Malebo (Masina rail 1) ................................ 40 Fig. 6.5: un exemple de puits à fût dans la Zone du Sud-Est, au périmètre agricole de Mango ....... 35 Fig. 6.6: Revenu des cultures maraîchères dans le Pool Malebo ........................................... 36 Fig. 6.7: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Ndjili .................................... 43 Fig. 6.8: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Mokali ................................... 43 Fig. 6.9: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Mango ................................... 43 Fig. 6.10: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Lukaya ................................ 44 Fig. 6.11: Conditions de travail des maraîchers du Pool Malebo .......................................... 45 Fig. 6.12: Un puits d'eau potable à COOPACEN ............................................................... 47 Fig. 6.13: Puits d'eau aménagé par OXFAM à Kisenso ........................................................ 47

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Liste des abréviations

ACF Action Contre la Faim

AJJLK Association des jeunes jardiniers de la Lukaya-Kimwenza

AMEL Association des maraîchers et éleveurs de la Lukunga

APR Association des producteurs rizicoles

APRM Association des producteurs rizicoles et maraîchers

ASBL Association sans but lucratif

ASMAKIM Association des maraîchers de Kimwenza

CECOMAF Centre pour la commercialisation des produits maraîchers et fruitiers

COOPACEK Coopérative agricole du centre de Kimbanseka

COOPACEN Coopérative agricole du centre de Ndjili

COOPMAKIS Coopérative des maraîchers de Kisenso

COOPMALI Coopérative des maraîchers de Lemba Imbu

COOPMAT Coopérative des maraîchers de Tadi

CSC Confédération Syndicale du Congo

CTB Coopération technique belge

FAO Organisation des nations unies pour l'agriculture et l'alimentation

FOLECO Fédération des ONG laïques à vocation économique du Congo GAMRTM

Groupe des Associations des Maraîchers et Riziculteurs de Tshuenge-Masina

GRET Groupe de recherche et d'échange technologique

HUP Horticulture urbaine et périurbaine

ILD Initiative locale de développement

INADES Institut africain de développement économique et social

INS Institut national des statistiques

MPR Mouvement populaire de la révolution

ONG Organisation non gouvernementale

OXFAM Oxford famine

PA Personne affectée

PAM Programme alimentaire mondial

PASMAKIN Projet d’Assistance aux Maraîchers de Kinshasa

PNR Programme national riz

PRONANUT Programme national de nutrition

PVV Personne vivant avec le VIH RAMRTM

Regroupement Associatif des Maraîchers et Riziculteurs de Tshwenge-Masina

RAUKIN Réseau de l'agriculture urbaine de Kinshasa REGIDESO Régie de la distribution d'eau de la République Démocratique du Congo

UCOOPMAKIN Union des coopératives maraîchères de Kinshasa

UGMK Union des groupements maraîchers de Kimwenza

UNICEF Fonds des Nations unies pour l'enfance

VIH virus de l'immunodéficience humaine

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1ERE PARTIE : CARACTERISATION DES PERIMETRES MARAICHERS

1 INTRODUCTION

Depuis plus d’une décennie, Kinshasa connaît une crise économique majeure consécutive à la situation politique instable du pays et aux multiples guerres qui se sont succédé. Avec approximativement 10 millions d’habitants, le chômage y est de plus de 50 % et plus 25% de la population est sous-employée. Les salaires sont bas et les paiements très irréguliers. Les habitants de Kinshasa « se débrouillent » selon l’expression locale, c’est-à-dire qu’ils cumulent différentes activités dans les secteurs formel et informel pour subvenir aux besoins de leur famille.

Selon les dernières études, la malnutrition est un problème réel à Kinshasa. Les résultats des enquêtes du PRONANUT et de l’UNICEF montrent un taux de malnutrition aigue globale de 11%, alors qu’il n’était que de 8%1 en 2004. La malnutrition oscille entre 12% dans le district sanitaire de Nsele et 17% dans celui de Ndjili (Pooled Fund, 2008).

Selon le DSRP2, près de 5 millions d’habitants vivent dans une situation d’insécurité alimentaire. En 2008, la FAO a constaté un déficit calorique de 67% et de protéines de 74% (Pooled Fund, 2008). D’après le PRONANUT (2007), seuls 3 ménages sur 10 sont capables de constituer une réserve alimentaire de 3 jours. La production agricole de Kinshasa est 11 fois inférieure aux besoins de sa population (Pooled Fund, 2008).

L’horticulture urbaine et périurbaine crée des opportunités pour des familles en insécurité alimentaire. Les barrières d’entrée dans ce secteur sont souvent très basses. A condition que la terre soit disponible, les pauvres disposent d’un capital nécessaire : la main d’œuvre familiale (Goossens, 1997). Le faible niveau de scolarisation des populations pauvres ne pose a priori pas de contraintes spécifiques pour la conduite culturale d’un grand nombre de légumes d’origine locale ou exotique, particulièrement les légumes feuilles à cycles très courts (Goossens, 1997).

C’est à la lumière de tout ce qui précède qu’Action Contre la Faim a initié cette étude sur l’agriculture périurbaine de Kinshasa. L’objectif est de développer la connaissance de la ceinture maraîchère périurbaine afin de proposer une stratégie d’action cohérente et raisonnée s’inscrivant dans le cadre de la réponse à la flambée des prix des denrées alimentaires et en synergie avec son programme nutritionnelle en faveur des personnes vivantes avec le VIH (PVV) et des personnes affectées (PA) le virus du VIH. Il a donc été assigné à cette étude les objectifs spécifiques suivants :

1. Caractériser la zone périurbaine : Identifier et décrire les différents périmètres maraîchers de la ceinture périurbaine de

Kinshasa (localisation géographique, cadre physique, étendue, taux actuels d’exploitation) ;

Retracer l’historique de l’horticulture dans les périmètres: début exploitation et différentes phases de sa mise en valeur ; et

Décrire les modalités d’accès au titre d’exploitant dans le périmètre. 2. Inventorier les acteurs maraîchers :

Recenser et évaluer l’impact des anciennes coopératives maraîchères mises en place par ACF (2001-2002) ;

Déterminer le nombre d’exploitants dans chaque périmètre maraîcher ; Ressortir la dynamique organisationnelle au sein des périmètres maraîchers; Ressortir les opérations et les stratégies de l’Etat, de la Province et des acteurs

internationaux (FAO, PAM…) sur cette zone 3. Evaluer les productions et revenus de l’activité :

Déterminer les principales productions maraîchères ; Identifier les principaux points/marchés d’écoulement de chacun des périmètres ; Déterminer le gain moyen mensuel par exploitant.

                                                            

1 Taux exprimés en Z-scores, référence NCHS, avec un intervalle de confiance à 95%. 2 DSRP, 2006. Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté. Ministère de Plan. R.D. Congo. p.159

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4. Identifier les atouts et contraintes du maraîchage périurbain ; Identifier les principaux atouts des exploitants maraîchers périurbains ; Identifier les principales contraintes des exploitants maraîchers périurbains.

5. Ressortir les aspects liés à l’eau : Estimer la quantité d’eau disponible au niveau des périmètres maraîchers (pour

l’agriculture) ; Décrire les méthodes et besoins en irrigation et drainage au niveau des périmètres

maraîchers ; Décrire l’accès et la disponibilité de l’eau potable au niveau des périmètres maraîchers

(pour la consommation humaine) ; Ressortir l’existence et la prévalence des maladies hydriques au niveau des périmètres

maraîchers ; Ressortir les impacts des maladies hydriques sur la production maraîchère.

6. Elaborer une proposition de stratégie d’intervention cohérente et raisonnée en réponse aux problèmes identifiés.

La méthodologie adoptée pour atteindre l’ensemble de ces objectifs est décrite dans le point suivant.

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2 MÉTHODOLOGIE

2.1 Choix des sites

Kinshasa est caractérisée par une coexistence des zones périphériques semi-rurales à vocation agricole et des zones centrales urbaines dotées d’infrastructures de base. Les zones périphériques sont le résultat des extensions des communes centrales. Tout le monde veut vivre à Kinshasa où l’on estime meilleures les conditions de vie et de sécurité par rapport aux provinces. Illusion, lorsqu’on sait que plus de la moitié d’emplois recensés le sont dans le secteur tertiaire, non productif (Batumike, 2009). En raison de leurs gains de productivité insuffisants, quelques entreprises congolaises ne réussissent plus à garder des effectifs constants si ce n’est qu’en fonction de la croissance annuelle.

Les communes périphériques accueillent principalement des émigrants de l’intérieur et en particulier des provinces du Bandundu et du Bas-Congo. C’est aussi le siège par excellence des activités agricoles (vallées maraîchères, fermes agricoles, champs, etc.). La plupart des familles qui y vivent s’adonnent exclusivement à l’agriculture. Ces quartiers sont, par ailleurs, lotis afin de répondre aux besoins croissants d’habitation dus à l’exode rural. Les faibles loyers de ces habitations attirent la plupart des populations pauvres. Cette étude a ciblé les périmètres agricoles situés dans ce type de zones de la banlieue de Kinshasa. Ce sont des zones vulnérables à plusieurs égards (alimentation, accès à l’eau potable, accès aux soins de santé, scolarisation des enfants, etc.) et dont une amélioration de la sécurité alimentaire renforcerait dans une large mesure la résilience des populations cibles face aux multiples chocs du vécu quotidien. A cet effet, les périmètres maraîchers périurbains ont été identifiés comme prioritaires pour cette étude qui a pour finalité une intervention d’appui en matière de sécurité alimentaire.

2.2 Collecte des données

Les données utilisées pour la réalisation de cette étude ont été obtenues par:

- une caractérisation technique des périmètres agricoles ; - une enquête auprès des maraîchers de la zone périurbaine ; - des entretiens avec les autres intervenants du secteur agricole périurbain ; - une revue de la littérature existante.

2.2.1 Caractérisation technique des périmètres agricoles

Les périmètres agricoles périurbains ont été caractérisés de manière participative avec les maraîchers en ce qui concerne leurs ressources en sols et en eau et les différents aspects relatifs à la conduite des cultures maraîchères. La réalisation de cette caractérisation a consisté en une prospection systématique de chaque périmètre agricole. Pour les périmètres situés dans le Pool Malebo, la prospection a été réalisée selon un transect orienté du Sud vers le Nord, c'est-à-dire en direction du fleuve Congo, en raison du gradient des conditions d’humidité, de drainage interne du sol et de sa fertilité. Quant aux autres sites, situés pour la plupart dans des bassins versants des petits cours d’eau, la prospection a été réalisée en zigzag afin d’appréhender l’hétérogénéité environnementale au niveau de chaque périmètre. La qualité des sols a été essentiellement appréciée à travers:

- la texture (au toucher) ; - la couleur des couches superficielles, reflet de l’abondance de la matière organique ; - la profondeur et l’état de drainage interne ; - les stratégies d’amélioration appliquées.

Les ressources en eau ont été évaluées en termes de leur disponibilité pour l’agriculture et des éventuels problèmes qu’elles posent tant à l’agriculture qu’à la santé humaine dans les périmètres agricoles. L’évaluation des problèmes agricoles liés à la gestion de l’eau a essentiellement été orientée vers les risques d’inondation, d’ensablement des parcelles agricoles ou d’érosion, et les conditions d’irrigation des cultures. Concernant les cultures exploitées, les espèces cultivées, les techniques culturales pratiquées et les principales pestes et maladies étaient au centre des observations.

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2.2.2 Enquête

La réalisation de l’enquête était basée sur un questionnaire individuel (140 enquêtes individuelles réalisées au total) et un autre destiné aux groupes focaux (14 discussion de groupe réalisées eu total), les deux ayant une alternance des questions ouvertes et fermées. L’échantillonnage était réalisé selon la méthode de quota, une approche non aléatoire et appropriée en cas d’absence d’une base de sondage (Droesbeke, 2001; Marchese, 2006). Au sein de chaque périmètre, un échantillon de tout au plus 10 personnes a été constitué en tenant compte de la dispersion spatiale des blocs et la représentativité des femmes. Les groupes focaux, limités à un maximum de 10 personnes par site, ont été formés essentiellement des responsables des périmètres auxquels pouvaient se joindre quelques maraîchers expérimentés. Les questionnaires administrés visaient à la fois la collecte des informations socio-économiques et techniques agricoles. A cet effet, les entretiens ont tourné autour des aspects relatifs :

- à la commercialisation des produits agricoles ; - aux rendements des cultures ; - aux revenus des ménages ; - au calendrier agricole des principales spéculations ; - aux conditions d’accès à la terre et aux modes de faire valoir en vigueur ; - à la dynamique organisationnelle des sites ; - aux interventions des différents acteurs nationaux et internationaux dans les sites.

2.2.3 Contacts avec les autres acteurs du secteur agricole

Des rencontres ont été organisées avec différents acteurs nationaux et internationaux du secteur agricole au niveau de la ville de Kinshasa. Les entretiens ont porté essentiellement sur la nature de leurs interventions, l’approche utilisée par chaque intervenant, la zone d’intervention, les priorités identifiées dans le secteur maraîcher et les recommandations dans le contexte d’une intervention dans ce secteur. Le SENAHUP, la FAO/HUP les ONG FOLECO et AGRISUD ont été contacté à cet effet.

2.3 Restitution et validation des résultats

Du 12 au 14 mai 2009, les résultats de cette étude ont été présentés aux maraîchers de de 4 sites ou l’enquête s’est déroulée (Kimwenza au Sud Ouest, Coopacen dan la vallée de la Ndjili, Mokali dans la zone du Sud-Est et Tshuenge dans le pool Malebo). Après des échanges et amendements par ci par là à travers le texte, le rapport a été totalement validé pour dépôt à ACF.

3 CADRE GÉNÉRAL DE LA RÉGION DE KINSHASA

3.1 Relief et hydrographie

Le relief de Kinshasa est formé d’un grand plateau, d’une chaîne de collines, d’une plaine et de marécages aux abords du Fleuve Congo (Fig.3.1). La chaine de collines peu escarpées (350 à 675m d’altitude) où l’on trouve les Monts Ngaliema, Amba et Ngafula, constitue la frontière commune avec le Bas-Congo et forme la partie Sud de la Ville, jusqu’au Sud-Est où elle se joint au Plateau des Batéké. Ces collines, y compris les hauteurs de Binza et de Kimwenza, seraient issues du démantèlement de ce Plateau (Ministère de plan, 2005).

La plaine de Kinshasa suit le lit du Fleuve Congo et est enfermée entre le Fleuve Congo, le Plateau des Batéké et les collines. Elle n’a qu’une largeur moyenne de 5 à 7km et a la forme d’un croissant. Cette plaine se situe entre 300 et 320m d’altitude et a une superficie d’à peu près 100km2. Elle se divise en deux parties: - la plaine de Lemba à l’Ouest de la rivière Ndjili, légèrement ondulée ; - la plaine à l’Est de la Ndjili, vers la rivière Nsele qui a une forme plus plane, entrecoupée par

plusieurs rivières qui coulent presque parallèlement du Sud-Est vers le Nord-Ouest, pour se jeter dans le Fleuve Congo.

Des marécages longent le Fleuve Congo pour s’amplifier à l’Ouest autour du Pool Malebo et y former ainsi une plaine alluviale.

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Le réseau hydrographique de la Ville de Kinshasa est composé du Fleuve Congo, des rivières qui s’y jettent et de quelques lacs aux dimensions très réduites. Ces rivières prennent leurs sources principalement des collines et coulent du Sud vers le Nord, baignent la plaine et se jettent dans le Fleuve Congo, notamment au niveau du Pool Malebo. Ces rivières sont soit de sources locales comme Kalamu, Gombe, Makelele et Funa, soit de sources allogènes comme Ndjili et Nsele. Quelques lacs aux dimensions très réduites sont localisés par ci, par là dans la Ville de Kinshasa dont le Lac de Ma Vallée et le Lac Vert.

Fig. 3.1: Relief de la région de Kinshasa (adaptée de Google earth, 2009)

3.2 Sols

D’une manière générale, les sols de Kinshasa sont essentiellement sablonneux. Cela leur confère une faible capacité de rétention d’eau et d’éléments nutritifs pour les plantes, les rendant ainsi très marginaux pour les activités agricoles. Cependant, leurs caractéristiques varient en fonction de la position dans le paysage :

- les sols des collines sont caractérisés par une teneur en argile de moins de 20% sur au moins 100cm de profondeur, une très faible teneur en minéraux altérables et une faible capacité de rétention en eau ;

- dans les plaines, on retrouve soit les sols organiques, notamment dans les parties permanemment inondées du Pool Malebo, soit des sols sableux podzoliques dans certaines parties planes assez bien drainées.

Les sols organiques sont caractérisés par la présence d’une couche de la matière organique couvrant à peu près une trentaine de centimètres de la surface du sol minéral. L’hydromorphie permanente y entraîne de mauvaises conditions d’aération et d’oxydation. Ces sols ont une très faible saturation en cations échangeables basiques (+/- 9%) et de très faibles valeurs de capacité d’échanges cationiques. Quant aux sols podzoliques des plaines de Kinshasa, ils sont constitués de sables sur une épaisseur moyenne d’environ 5m pour la plaine de Lemba, et d’environ 10m pour celle de Ndjili-Nsele. Ce sable repose sur des roches gréseuses tendres.

3.3 Climat

La Ville de Kinshasa est caractérisée par un climat de type tropical chaud et humide. Ses caractéristiques climatiques sont présentées dans les tableaux 3.2 et 3.3 respectivement pour les zones de haute altitude à l’Ouest de la ville (station de Binza) et celles de basse altitude à l’Est (Station de Ndjili). Pour les deux stations, le bilan entre les précipitations moyennes mensuelles et l’évapotranspiration de référence (évapotranspiration potentielle) est positif entre octobre et mai (Fig. 3.2 et Fig.3.3). Ce bilan devient déficitaire entre juin et septembre, la période qui correspond à la saison sèche.

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Fig. 3.2: Précipitation et évapotranspiration de référence à Kinshasa (Binza)

Fig. 3.3: Précipitations et évapotranspiration de référence à Kinshasa (Ndjili)

En saison pluvieuse, avec l’abondance des précipitations, le niveau de la nappe phréatique monte et peut atteindre la surface dans certaines vallées. Par ailleurs, les apports d’eau de ruissellement issue des versants des vallées s’accumulent dans les fonds de vallées, alimentant la nappe parfois jusqu’à la saturation de l’ensemble du profil du sol. A ces apports d’eau sont associés des accumulations de sable dans les lits de cours d’eaux, les parcelles de cultures maraîchères, les canaux de drainage et irrigation, ce qui favorise les inondations et réduit la superficie cultivable. Dans les aires à risque élevé d’inondation où la nappe peut monter jusqu’à la surface, le drainage des parcelles de culture est très nécessaire en saison pluvieuse pour prévenir les problèmes d’asphyxie des cultures par défaut d’aération de la zone racinaire du sol. Cependant, malgré l’abondance de l’eau en saison pluvieuse, les besoins d’irrigation demeurent parce que la plupart des sols des périmètres maraîchers de Kinshasa ont une faible capacité de rétention en eau. En plus, il y a toujours des périodes sèches courtes pendant la saison et, aussi parce que la chute des pluies occasionne un effet de splash qui soulève la terre et la colle aux feuilles, ce qui peut occasionner leur pourriture. Au cours de cette même saison, les cultures maraîchères font face à une forte incidence des parasites dont la prolifération est favorisée par les conditions d’humidité et de température. En saison sèche, c'est-à-dire entre mai et septembre, il y a intensification des activités maraîchères à Kinshasa. L’apport de l’eau aux cultures est totalement basé sur l’irrigation. L’eau est puisée dans les cours d’eau tandis que pour les exploitants des parcelles très éloignées des cours d’eau, des puisards sont parfois mis en place mais ne tardent pas à tarir.

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Tableau 3.1: Données climatiques de la station météo de Kinshasa / Binza (Latitude : -4,22° ; longitude : 15,15° et élévation : 440 m)

Caractéristique climatique Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aôut Septembre Octobre Novembre Décembre Année Précipitation (mm) 133 113 178 214 130 4 2 2 33 107 253 159 1328 Température moyenne (°C) 24,1 24,4 24,6 24,4 24,1 22,1 21 22 23,5 24,2 23,8 23,8 23,5 Température maximum moyenne (°C) 29 29,8 30,3 30,4 29,4 27 25,8 27,2 29,2 29,4 29,1 28,8 28,8 Température minimale moyenne (°C) 20,7 20,8 20,9 20,9 20,8 18,7 17,2 17,3 19,3 20,4 20,5 20,6 19,9 Température moyenne diurne (°C) 26,3 26,9 27,3 27,3 26,6 24,3 23 24,2 26 26,5 26,4 26,2 25,9 Température moyenne nocturne (°C) 23,3 23,6 23,8 23,9 23,5 21,3 19,9 20,8 22,5 23,3 23,3 23,3 22,7 Pression de vapeur 25,8 26 26,3 26 26,1 22,9 20,6 20,6 22,6 24,2 25,1 25,1 24,3 Vitesse du vent (2 m) 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,6 1,6 1,6 1,5 1,3 1,2 1,4 Insolation (%) 37 42 45 46 45 43 43 43 39 37 37 35 40 Radiation totale 402 428 435 415 381 356 387 387 399 404 402 390 395 Evapotranspiration 110 105 118 107 99 84 103 103 110 116 106 107 1253

Tableau 3.2: Données climatiques de la station de Kinshasa / Ndjili (Latitude : -4,22° ; longitude : 15,22° et élévation : 310 m)

Caractéristique climatique Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aôut Septembre Octobre Novembre Décembre Année Précipitation (mm) 135 142 195 228 132 4 2 2 40 141 240 159 1420 Température moyenne (°C) 25,2 25,7 25,8 25,6 25,2 23,2 21,9 23,1 24,6 21,1 24,8 24,9 24,6 Température maximum moyenne (°C) 30,4 31,4 31,9 31,7 30,7 28,2 27 28,4 30 30,4 30,2 30,1 30 Température minimale moyenne (°C) 21,5 21,8 21,6 21,8 21,5 19,4 17,7 18,4 20,4 21,3 21,4 21,4 20,7 Température moyenne diurne (°C) 27,5 28,3 28,6 28,5 27,7 25,4 24 25,3 26,9 27,5 27,4 27,3 27 Température moyenne nocturne (°C) 24,3 24,8 24,8 24,9 24,4 22,2 20,7 21,8 23,5 24,2 24,2 24,2 23,7 Pression de vapeur 26,3 26,7 26,9 26,9 26,6 23,3 20,8 20,9 22,9 24,9 26 26,1 24,9 Vitesse du vent (2 m) 1,1 1,2 1,2 1 1,1 1,1 1,4 1,5 1,4 1,5 1,3 1,2 1,3 Insolation (%) 37 42 45 44 41 38 36 40 40 38 37 32 39 Radiation totale 402 428 435 408 368 340 339 377 403 408 402 386 391 Evapotranspiration 115 111 124 110 102 60 91 108 115 121 110 111 1305

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3.4 Population et principaux secteurs économiques

La ville de Kinshasa compte plus ou moins 10.000 000 d’habitants repartis dans 24 communes dont 18 urbaines et 6 rurales. D’après l’enquête réalisée par l’INS (2005), la structure par âge de la population de Kinshasa est caractéristique d’une population jeune : plus de la moitié (51,3 %) des individus ont moins de 20 ans. La population de Kinshasa est à 97,9 % congolaise et est composée à 71 % de personnes nées à Kinshasa et les autres sont essentiellement originaires des provinces limitrophes. Les ménages de l’agglomération de Kinshasa se caractérisent par une taille moyenne élevée (6,4 personnes) et une forte présence de femmes chefs de ménage (26,6 %). Le secteur économique principal de la ville de Kinshasa n’est pas facile à définir de manière exacte et précise. D’aucuns s’imaginent que Kinshasa serait une ville essentiellement commerciale. D’autres pensent qu’il s’agirait d’une ville de services. Et lorsqu’on sait qu’il existe à Kinshasa un quartier dit « Limete Industriel », on est porté à croire que la ville aurait une vocation industrielle. Par contre en s’intéressant à la banlieue de la ville, la tentation de croire que Kinshasa est une ville agricole demeure très forte. Kinshasa compte en moyenne 1,6 actifs occupés par ménage (INS, 2005). La répartition des emplois par secteur institutionnel est un bon indicateur synthétique de la structure du marché du travail. Avec 70,9% des emplois, le secteur informel est très largement dominant. Le secteur public (administration publique et entreprises publiques) accueille 16,9 % des emplois tandis que le secteur privé formel n’emploie que 8,8 % des actifs occupés et les entreprises associatives seulement 3,4 % des emplois. Les travailleurs du secteur public sont essentiellement des cadres (59,6 %) et des employés ou ouvriers qualifiés (37,8 %). Le secteur privé formel compte seulement 19,9 % de l’ensemble des emplois industriels et 11,9 % des services. La main-d’œuvre du secteur privé informel est plus jeune et moins instruite que celle des autres secteurs avec cependant en moyenne plus de 8 années d’étude. En outre, c’est le secteur où la proportion des femmes est de loin la plus importante (55,1 % des emplois contre 18,7 % dans le secteur privé formel et 17,3 % dans l’administration). Le secteur informel est défini comme composé d'unités de production ne disposant pas de numéro d’identification nationale (N.id) et/ou de comptabilité formalisée selon la norme du Plan comptable congolais. Ce secteur se caractérise par une grande précarité des conditions d'activité. Plus de 50 % des unités de production informelles ne disposent pas de local spécifique et 36,2 % exercent leur activité à domicile.

D’après une étude réalisée par Action Contre la Faim en 1999 l’agriculture occupe 70% des actifs dans les zones périphériques de Kinshasa, le commerce 20% et l’artisanat 10% alors que dans les zones centrales urbaines 5% sont dans l’agriculture, 80% dans le commerce et 15% dans l’artisanat. Ces chiffres décrivent, de façon fort bien éloquente, la place des activités agricoles dans le dynamisme social et économique des 6 communes rurales de la Province-ville de Kinshasa.

4 PÉRIMÈTRES HORTICOLES PÉRIURBAINS

4.1 Historique de l’horticulture à Kinshasa

Les activités maraîchères à Kinshasa tirent leur origine des initiatives de l’administration coloniale vers les années 1950. C’est sur les berges de la rivière Ndjili que démarrèrent ces activités. En 1954, les premiers exploitants maraîchers y furent installés dans le but d’assurer une production répondant aux besoins croissants de la ville de Kinshasa, et surtout à la demande en épice et légumes exotiques consommés notamment par les populations riches d’Europe occidentale. A cet effet, l’administration fit venir du Congo Brazaville des membres du groupe ethnique Lari pour leur forte réputation en agriculture et les installa dans cette vallée, notamment dans les sites de Ndjili et Kimbanseke. Cette installation fut suivie d’un lotissement des périmètres agricoles avec des aménagements hydro-agricoles et un point de vente. Des parcelles agricoles d’une superficie moyenne de 16 ares furent distribuées aux ménages agricoles. Un encadrement technique des maraîchers fut assuré par le pouvoir colonial. Les résultats réalisés au cours de cette expérience furent très encourageants et motivèrent l’extension des activités sur l’autre rive dans les sites de Lemba Imbu et Kisenso.

A l’indépendance du pays en 1960, la suppression des contrôles administratifs fut à l’origine de l’exode des populations rurales vers les milieux urbains attrayant par l’intensité d’activités de commerce et des services. Kinshasa s'urbanise sans normes pour trois raisons : le départ brusque des fonctionnaires belges, la guerre civile en province et l'abolition du système de passeport pour les

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migrants ruraux. Pendant la décennie des années 1960, les paysans quittèrent en masse les villages pour s'établir à Kinshasa. Les campagnes se vidèrent et à Kinshasa les problèmes alimentaires commencèrent à se poser. En 1963, le gouvernement congolais sollicita l’aide de la coopération française en vue de relancer les activités maraîchères et faire face aux problèmes alimentaires. Par ailleurs, les populations Lari, exploitants agricoles naguère installés dans la vallée de la Ndjili par l’administration coloniale, en furent expulsées en 1964 par les populations autochtones. Ceux-ci constituaient la moitié des maraîchers du périmètre de N'djili et Kimbanseke ; la désorganisation s'accrut. Les autorités essayèrent de les remplacer par des manœuvres inexpérimentés, essentiellement les ressortissants du peuple Manyanga, originaire du bas Congo, mais les résultats ne furent pas si satisfaisants.

En 1968, le gouvernement Congolais proclama l’agriculture « Priorité des priorités ». Une mission française fut chargée d’évaluer les conditions techniques et environnementales dans le but d’aménager des sites agricoles supplémentaires à Kinshasa. Des aménagements d’infrastructures hydro-agricoles (drains, pistes d’évacuation, canaux d’irrigation et barrages de rétention) furent réalisés en 1971 sur la rive gauche de la Ndjili dans les sites actuels de Lemba Imbu et Kisenso. Dès le début des années 70, les cultures de légumes - feuilles tropicales reprit de l'ampleur. Grâce au financement de la coopération Française, il fut créé au cours de cette même année le Centre de Commercialisation des produits Maraîchers et Fruitiers (CECOMAF) qui appuya de manière très particulière les circuits de commercialisation. Le CECOMAF appuya, par ailleurs, l’encadrement technique des maraîchers et la diversification des activités de production dans les sites en développant, entre autres, la pisciculture, l’arboriculture fruitière, la porcherie et l’aviculture. Avec la mise en place d’un circuit de commercialisation très rémunérateur, l’activité maraîchère devint de plus en plus attrayante et, par effet d’entraînement, mobilisa un très grand nombre de personnes au cours de cette période. En 1972, l’aire maraîchère à Kinshasa comprenait 101ha (estimation CECOMAF). Selon le Département de l’Agriculture, il y avait 4 300 producteurs ayant comme activité principale en 1981 la production de légumes. La superficie moyenne par cultivateur variait généralement entre 0,09 et 0,11ha. Le projet CECOMAF (Centre pour la Commercialisation des Produits Maraîchers et Fruitiers) avait permis le regroupement de 8 000 maraîchers en 12 centres coopératifs : Ndjili, Kimbanseke, Funa (Mont-Ngafula), Masina, Tadi (Kimbanseke), Kisenso, Mokadi (Kimbanseke), Dingi-Dingi, Nsanga (Kimbanseke), Lemba-Imbu, Tshuenge (Masina), Manzanza (Kimbanseke). Ces derniers exploitaient les périmètres aménagés dans les vallées autour de la ville.

En 1986, faute de financement, le CECOMAF arrêta ses activités. Cependant, les maraîchers n’étaient pas suffisamment préparés pour assurer la relève en cas d’un éventuel arrêt du CECOMAF. Le PASMAKIN (Projet d’Assistance aux Maraîchers de Kinshasa) succéda au CECOMAF. Cependant, sa fonction fut fortement réduite suite à un manque de moyens et surtout à cause des pillages de 1991 et 1993 qui avaient détruit tout le patrimoine du projet. En 1996, le gouvernement congolais décida la mise sur pied du Service National d'Appui au Développement de l'Horticulture Urbaine et Péri Urbaine en sigle « SENAHUP » qui est un service spécialisé du Ministère de l'Agriculture et de l'Élevage relevant du Secrétariat Général au Développement Rural. Créé par arrêté Ministériel N° 026/CAB/MIN/ AGRIDRAL/96 du 18/09/96, le SENAHUP a pour objectifs :

- l'intensification des productions maraîchères et fruitières en milieux urbain et péri - urbain par l'intégration de l'horticulture dans la gestion des espaces verts ;

- la restauration des techniques culturales et de l'élevage ; - la réhabilitation des périmètres maraîchers pour assurer une régularité des

approvisionnements urbains et ruraux à toute période de l'année et augmenter le revenu de l'horticulteur ;

- l'éducation coopérative.

La période post-pillage fut caractérisée par une forte dégradation des conditions socio-économiques. On nota une émergence très marquée des mouvements associatifs, particulièrement sous l’impulsion de la conférence nationale souveraine. Ainsi, en 1997, trois réseaux d’ONG locales (ROSAL, RAUKIN et FOLECO) créèrent un inter-réseau autour de la FAO qui coordonne désormais les opérations agricoles d’urgence. Ces réseaux furent chargés d’assurer la distribution d’intrants agricoles au profit de plus de 56 000 ménages agricoles de Kinshasa. On ne tarda pas à reprocher à leurs associations de recruter les bénéficiaires au sein de leurs cercles d’intimité et sans critères précis. La FAO finît par adopter une autre stratégie d’intervention consistant à sélectionner dans chaque commune, une ONG interface qui servirait d’interlocutrice directe avec les bénéficiaires.

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4.2 Caractéristiques des périmètres horticoles périurbains

4.2.1 Localisation

Les périmètres maraîchers de la ceinture périurbaine de Kinshasa sont situés soit dans les vallées encaissées des cours d’eaux au Sud-est, au Sud et à l’Ouest de la ville, soit dans la plaine alluviale du Fleuve Congo ou Pool Malebo au Nord-Est de la ville. Ils occupent les vallées de la Lukunga, la Lukaya, la Ndjili, la Manzanza, la Nsanga, la Mango, la Mokali et la cité de l’espoir et le Pool Malebo. Celui-ci comprend : au Nord-ouest de l’aéroport de Ndjili, les périmètres horticoles de Tshuenge Nsele, Tshuenge Masina, Tshangu, Masina rail, Kingabwa 1, Kingabwa 2 et Kingabwa 3 (Fig. 4.1).

Fig.4.1: Localisation des périmètres maraîchers périurbains de Kinshasa (adaptée des données UNJLC, 2006)

4.2.2 Caractéristiques physiques des périmètres maraîchers

4.2.2.1 Les sols  Les sites maraîchers périurbains de Kinshasa sont essentiellement dominés par des sols à texture très légère tels que décrits dans le tableau 4.1. Ces sols accusent un déficit énorme en colloïdes minéraux, ce qui présage un niveau de fertilité chimique très faible, une faible structuration du sol et une faible capacité de rétention en eau utile pour la culture. Cependant, les sites du Pool Malebo sont aussi caractérisés par l’apparition des sols organiques para tourbeux et tourbeux au fur et à mesure que l’on avance vers le fleuve. Par ailleurs, des sols à texture argilo sableuse sont observés au Sud-ouest de Kinshasa, dans la vallée de la Lukaya.

4.2.2.2 La topographie   La topographie des périmètres maraîchers de Kinshasa varie selon les sites (Fig. 4.2). Le paysage est complètement plat dans le Pool Malebo où une pente très légère (< 2 %) est observée du Sud vers le Nord en direction du fleuve. Les périmètres du Sud-Est (Nsanga, Manzanza, Mango, Mokali et Cité de l’Espoir) se retrouvent dans les bassins versants des cours d’eau déchirant la plaine Est de Kinshasa en direction Nord vers le fleuve Congo. Les périmètres agricoles de la vallée

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de la Ndjili occupent les plaines concaves et convexes créées par les méandres de cette rivière qui coule sur une faible pente longitudinale. A l’instar des vallées de la zone du Sud Est, celle de la Ndjili reçoit, en certains endroits, des apports sableux issus aussi bien de l’action érosive des pluies au sein du bassin versant que des sédiments issus des crues de la rivière.

Ces dernières inondent saisonnièrement d’importantes superficies de terres réparties de manière irrégulière entre les différents périmètres agricoles. Quant au périmètre agricole de la Lukunga, il couvre une vallée plane saisonnièrement inondée dans son ensemble par les crues de la rivière. Le périmètre de la Lukaya, par contre, se caractérise par une succession de vallées encaissées à pentes raides le long de la Lukaya et ses affluents. Sa mise en valeur agricole résulte d’un aménagement des versants en terrasses étagées.

Tableau 4.1: Caractéristiques des sols dans les sites maraîchers périurbains de Kinshasa

Site Type de sol et utilisation des terres Pool Malebo Les alluvions sableuses assez bien drainées dominent les zones de rebord Sud-est

du Pool Malebo. Puis apparaît une étroite zone transitoire à texture sablo-limoneuse assez riche en matière organique, mais dont les conditions de drainage interne sont pauvres. Enfin apparaît une zone des sols tourbeux complètement hydromorphe qui se prolonge en direction du fleuve et s’étend en direction Nord-Ouest, couvrant ainsi tout le site de Masina-rail 2, une grande partie de Masina rail 1 et l’ensemble des sites de Kingabwa. Cependant, dans cette partie du Pool, les sols argileux à propriétés gleyiques sont visibles dans les zones sèches et sur élevées du périmètre, notamment les digues de la Ndjili.

Vallée de la Ndjili

Le bassin versant maraîcher de la rivière Ndjili est dominé par des sols à texture sableuse. Cependant, au niveau de ce bassin, le gradient de fertilité du sol est sous une double influence des apports sableux en amont du bassin versant et du faible profil d’écoulement de la rivière Ndjili. Lors de ses crues, la Ndjili dépose d’énormes quantités de sable sur ses rives convexes et des particules fines en suspension dans les zones déprimées et inondables assez éloignées des berges. Par ailleurs, d’importantes quantités de sable apportées en aval par érosion à partir des zones d’habitation bouchent les canaux de drainage et d’irrigation. Il s’en suit une perturbation du cours des eaux de ruissellement produisant des inondations et ensablements des parcelles agricoles.

Les vallées de la Nsanga, la Manzanza, la Mango, la Mokali et la cité de l’espoir

Dans ces vallées, les sols sont sableux, avec une teneur en argile très négligeable. Leur fertilité repose quasi totalement sur le renouvellement de la charge variable du complexe adsorbant et l’accroissement de la capacité de rétention en eau utile à travers l’apport de la matière organique dans la couche arable (enfouissement des biomasses végétales dans le sol). Les problèmes d’ensablement des parcelles de culture et ouvrages hydrauliques s’y posent pour les mêmes raisons d’érosion dans le bassin versant. Il y a lieu de signaler qu’à Manzanza, les versants ont une couverture végétale qui, dans une certaine mesure, les protège contre l’érosion. Ceci constitue pourtant un défi majeur pour les sols de la cité de l’espoir qui semble fortement exposés aux érosions.

Vallée de la Lukaya (Site de Kimwenza)

C’est une vallée en « V » dont le sol est un peu plus riche en argile que dans tous les autres sites. Cette morphologie du paysage impose un aménagement en terrasses des planches de cultures au niveau des versants selon les courbes de courbes de niveau. Ces planches sont régulièrement approvisionnées en fumier, contrairement à d’autres sites où ces sont les biomasses végétales qu’on enfouit dans une matrice essentiellement sableuse. Toutefois, quelques maraîchers recourent aussi à l’apport des biomasses végétales dans le sol.

Vallée de la Lukunga

Les sols de la vallée de la Lukunga sont essentiellement sableux dans une vaste dépression plane qui s’inonde sur l’ensemble de la saison pluvieuse. Dans cette vallée, la nappe d’eau souterraine fluctue non loin de la surface et peut descendre jusqu’en dessous de 2m de profondeur pendant la saison sèche. Ces conditions d’hydromorphie créent un environnement édaphique défavorable au développement racinaire de la plupart des cultures maraichères courantes à Kinshasa : cela implique la nécessité d’un drainage du sol.

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Fig.4. 2: Relief des périmètres maraîchers périurbains de Kinshasa (adapté de Google earth, 2009)

4.2.2.3 Les ressources en eau 

Outre les apports saisonniers par la pluie, les différents périmètres maraîchers de la ceinture périurbaine de Kinshasa sont traversés de cours d’eau. Par ailleurs, la nappe d’eau souterraine ne semble pas non plus trop profonde dans toutes ces vallées. Cependant, ses fluctuations saisonnières pourraient être importantes étant donné la faible capacité de rétention en eau liée à la nature même de la matrice du sol.

Les lits des cours d’eau sont saisonnièrement encombrés par des apports sableux dus à l’action érosive au sein des bassins versants. Par ailleurs, le manque d’une gestion rationnelle des déchets ménagers à Kinshasa fait de tous les cours d’eau traversant la ville, un véritable lieu d’évacuation de toute sorte d’ordures. La qualité de l’eau en est affectée du coup. Les périmètres maraîchers de la vallée de la Ndjili et surtout ceux du Pool Malebo serraient parmi les plus touchés en matière de qualité de l’eau. Le Pool Malebo constitue le principal « bassin de décantation » de presque toutes les saletés de Kinshasa drainées du Sud vers le Nord.

4.2.3 Dynamique organisationnelle

Si la dynamique organisationnelle des périmètres maraîchers semble figurer parmi les acquis des différentes interventions antérieures des structures d’appui tant nationales qu’internationales, elle constitue pourtant l’épicentre de l’échec de l’horticulture périurbaine à Kinshasa.

En effet, l’ensemble des périmètres maraîchers qui font l’objet de cette étude sont suffisamment bien structurés. Les maraîchers y sont regroupés au sein de divers types d’organisations communautaires, notamment les associations paysannes d’importance variable, les coopératives agricoles, les mutuelles d’épargne et de crédit agricole, etc.

Cependant, toute cette structuration ne paraît que simplement formelle dans la mesure où on enregistre un grand manque de cohésion au sein de ces groupes des maraîchers en ce qui concerne la stratégie même de l’exercice de leur profession. Cela conduit à une dilution quasi-totale des résultats de leurs efforts au champ, et même ceux des appuis matériels dont ils sont bénéficiaires des différents intervenants tant nationaux qu’internationaux. Ce manque de cohésion est observable, à titre d’exemple, dans la manière de s’approvisionner en divers intrants agricoles, la décision sur les spéculations à cultiver, la fixation des prix de vente, etc. Tout est tellement en ordre dispersé qu’il n’est pas étonnant de constater que, au même moment, tout le monde produit

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la même chose et au même endroit. L’acheteur devient, du coup, maître du prix car il a tout le choix. C’est pareil pour plusieurs aspects stratégiques qui, pourtant, nécessitent la synergie du groupe.

Dans les lignes qui suivent, la structure des différentes organisations paysannes qui ont fait l’objet de cette étude est présentée de façon très sommaire.

4.2.3.1 La vallée de la Ndjili

Les maraîchers de la vallée de la rivière Ndjili sont regroupés au sein des cinq coopératives agricoles suivantes :

- COOPACEN (Coopérative Agricole du Centre de la Ndjili) ; - COOPACEK (Coopérative Agricole du Centre de Kimbanseke) ; - COOPMAT (Coopérative des maraîchers de TADI) ; - COOPMALI (Coopérative des maraîchers de Lemba- imbu) ; - COOPMAKIS (Coopérative des maraîchers de Kisenso).

Ces coopératives disposent, chacune, de statuts et d’un règlement d’ordre intérieur. Elles disposent aussi de différents organes ayant des responsabilités diverses en vue d’un fonctionnement harmonieux.

La COOPACEN

La COOPACEN comprend 937 maraîchers repartis sur quatre blocs (A, B, C et D). Chacun de ces blocs est dirigé par un chef de bloc sous la coordination d’un comité de gestion. Cette coopérative comprend les organes suivants:

- une assemblée générale (constituée de tous les maraîchers du site) ; - un comité de gestion ; - un comité de contrôle.

La mission de la COOPACEN est de défendre, encadrer et assurer des services aux maraîchers. Les objectifs suivants apparaissent dans ses statuts:

- favoriser le développement agricole ; - assurer aux membres un encadrement technique adapté ; - faciliter aux agriculteurs l’accès aux moyens nécessaires liés à la production ; - faciliter la commercialisation des produits agricoles et l’accès aux crédits agricoles ; - créer et favoriser l’implantation des œuvres sociales ; - obtenir et/ou solliciter des dons au profit de ses membres.

Le comité est mis en place par une assemblée générale et gère la coopérative. Dans le passé, celle-ci constituait un cadre idéal d’épargne et de crédit pour les maraîchers. Actuellement, avec la conjoncture, l’épargne a complètement disparu des habitudes des maraîchers du centre de Ndjili.

La COOPACEK

La coopérative Agricole du Centre de Kimbanseke compte à peu près 1200 parcelles agricoles regroupées au sein de cinq blocs. Un comité de gestion gère au quotidien les activités de la coopérative. Il est constitué de cinq membres et soumis à l’inspection d’un comité de contrôle, tous les deux étant élus par une assemblée générale.

La COOPMAT

La Coopérative des Maraîchers de Tadi comprend sept blocs qui sont subdivisés en regroupements, donnant ainsi lieu à 54 regroupements dans l’ensemble. Elle a pour organes:

- une assemblée générale ; - un comité de gestion appelé aussi « comité de vallée » ; - un comité de contrôle.

Le comité de vallée est mis en place par l’assemblée générale et s’occupe de la coordination des activités de la coopérative. Il comprend un président, un vice président, un

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secrétaire, un trésorier, deux conseillers et un commissaire aux comptes. Les blocs sont supervisés par des chefs des blocs qui collaborent, au niveau de chaque regroupement, avec des chefs de groupement appelés aussi « maraîchers de contact ».

La COOPMALI

La Coopérative des Maraîchers de Lemba Imbu se trouve sur la rive gauche de la rivière Ndjili, dans la commune de Mont-Ngafula. Son siège social se trouve au bout de l’avenue de la paix, au sein même de la vallée de la Ndjili. Cette coopérative regroupe 1 202 maraîchers, dont 586 hommes et 616 femmes répartis dans cinq blocs. Elle est constituée d’un comité de gestion qui s’occupe du fonctionnement des activités, un comité de contrôle et une assemblée générale qui élit les membres de ces deux comités. On retrouve un chef de bloc à la tête de chaque bloc.

La COOPMAKIS

La Coopérative des Maraîchers de Kisenso se situe sur la rive gauche de la Ndjili, au Nord du site de Lemba Imbu, dans le quartier Kabila, commune de Kisenso, aux environs de la gare de Kisenso. Il compte 997 maraîchers dont 425 hommes et 569 femmes repartis en quatre blocs. La coopérative de Kisenso comprend un comité de vallée, un comité de contrôle, et une assemblée générale. Chaque bloc est dirigé par un chef de bloc.

4.2.3.2 La vallée de la Lukaya

Les maraîchers de la vallée de la Lukaya sont regroupés au sein de l’UGMK, Union des Groupements des Maraîchers de Kimwenza. Cette structure est née de la fusion de l’Association des maraîchers de Kimwenza (ASMAKIM), l’Association des jeunes jardiniers de la Lukaya-Kimwenza (AJJLK) et d’autres groupes des maraîchers indépendants sous l’encadrement de l’ONG française AGRISUD en partenariat avec les ONG FOLECO (de Kinshasa) et AGRIDEV (de Brazzaville). Ce regroupement comprend environ 970 maraîchers qui couvrent une superficie totale d’environ 50ha. Grâce à l’appui de l’ONG AGRISUD en matière de dynamique organisationnelle, l’UGMK dispose d’un siège à la gare de Kimwenza. Un magasin d’intrants agricoles fonctionne dans ce site grâce à l’action héritée d’AGRISUD. Il convient de signaler, par ailleurs, qu’AGRISUD est aussi intervenu avec des aménagements en appui à l’irrigation et à la conduite des cultures sur un terrain accidenté (Fig. 4.3).

Fig. 4.3: Union des groupements maraîchers de Kimwenza (UGMK)

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4.2.3.3 La vallée de la Lukunga

La vallée agricole de la rivière Lukunga est située dans la commune de au Nord-Ouest de la ville de Kinshasa. Elle s’étend sur une superficie d’environ 70ha au Sud du point où la rivière Binza se jette dans la Lukunga. C’est une vaste dépression plus ou moins plane et traversée par les rivières Lukunga, Kimbara et Kikusa dont le cours suit une pente très faible qui est à l’origine d’une faible vitesse d’écoulement et, en période de fortes pluies, favorise les crues de ces cours d’eau qui inondent la quasi-totalité du périmètre. Les terres agricoles s’ensablent et deviennent peu propices à l’agriculture. Les activités maraîchères y sont conduites par environ 500 maraîchers de façon totalement saisonnière sur la seule période de mai à octobre. Les maraîchers sont regroupés au sein d’une organisation communautaire: « l’Association des Maraîchers et Eleveurs de Lukunga », en sigle AMEL. Le siège d’AMEL se trouve sur l’avenue Ngandu, n°13, quartier Lukunga, commune de Ngaliema.

L’association AMEL fonctionne avec les organes suivants :

- une assemblée générale ; - un comité directeur ; - une commission de finance ; - une commission de contrôle (audit interne) ; - une commission technique.

Le périmètre maraîcher de la Lukunga est subdivisé en 15 blocs supervisés chacun par un chef de bloc.

4.2.3.4 Le Pool Malebo

Le Pool Malebo est une dépression plus ou moins plane présentant la configuration d’un croissant lunaire au Nord-Est de Kinshasa. Il couvre une étendue d’environ 9000ha sur une altitude moyenne comprise entre 290 et 270m, avec une pente inférieure à 2 % orientée vers le Nord. Sa moitié Nord-Ouest est entrecoupée par des bras du fleuve Congo qui lui confèrent un aspect deltaïque. Il est complètement inondé sur plus des trois quart de toute son étendue.

L’agriculture dans ce site concerne la riziculture et les cultures maraîchères. Ces dernières sont pratiquées saisonnièrement dans les périmètres rizicoles, et de manière quasiment permanente vers les rebords Sud. Huit principaux sites agricoles y sont dénombrés, à savoir :

- Tshuenge N’sele ; - Tshuenge Masina ; - Tshangu ; - Masina rail 2 ; - Masina rail 1 ; - Kingabwa 1 ; - Kingabwa 2 ; - Kingabwa 3.

Le site agricole de Tshuenge N’sele

Les agriculteurs du site de Tshuenge N’sele sont réunis dans un regroupement d’organisations des riziculteurs et maraîchers qui constituent le « Centre Agricole de Tshwenge Nsele ». Celui-ci s’étend de la rive droite de la rivière Tshuenge jusqu’aux environs de l’aéroport de Ndjili dans la commune de N’sele. Ce centre comprend environ 15 associations paysannes dont le nombre des membres enregistrés s’élève à 391 personnes dont 243 femmes et 148 hommes. Il compte aussi de nombreux exploitants non inscrits dans les différentes associations existant dans le site. Cela élève la taille de la population du site à environ 800 exploitants au total. Le centre agricole de Tshwenge Nsele est dirigé par un comité du centre à coté duquel fonctionnent un comité de contrôle et une assemblée générale.

Le site agricole de Tshuenge Masina

Dans ce site, les agriculteurs sont réunis au sein de la coopérative des maraîchers de Tshuenge-Masina. Le site s’étend à l’Est du site de la Tshangu jusqu’à la rive droite de la rivière

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Tshuenge sur une superficie totale d’environ 650ha. Les agriculteurs y sont regroupés dans deux plates formes, à savoir : le Regroupement Associatif des Maraîchers et Riziculteurs de Tshwenge-Masina (RAMRTM) et le Groupe des Associations des Maraîchers et Riziculteurs de Tshuenge-Masina (GAMRTM).

Le RAMRTM est constitué d’une assemblée générale, une coordination et un comité de contrôle tandis que la GAMRTM comprend une assemblée générale, un bureau exécutif et un comité de surveillance. Les listes des membres de ces deux plates formes font ressortir 674 membres dont 382 femmes et 292 hommes sur un ensemble d’environ 850 exploitants. Il existe dans ce site plusieurs maraîchers qui ne dépendent d’aucune des associations présentes.

La création de la coopérative regroupant les deux plates formes remonte de l’intervention d’ACF dans ce site en 2001. Cette intervention a appuyé non seulement la dynamique organisationnelle, mais aussi la production maraîchère en termes de formations techniques, appui en équipement agricoles et moyens de transport des produits agricoles (charrettes). Un bureau construit par ACF continue à servir de cadre administratif du site.

Le site agricole de la Tshangu (Mapela)

Le site agricole de la Tshangu est un bien de l’Etat institué par l’arrêté départemental n°1440/00159/80 du 04 septembre 1980. Il s’étend sur une superficie de 2080ha, allant de l’avenue Kandolo II, Q1 Mfumu-nsuka (à l’Est) jusqu’à l’avenue Bena Mukwela Q5 Mapela (à l’Ouest), soit une distance de 1900m. Au Sud, ce site est limité par la commune de Masina tandis qu’au Nord il s’étend jusqu’au fleuve. Au stade actuel, l’agriculture couvre seulement 70ha dont 20 sont couverts par la riziculture et 50 par l’horticulture.

La structure dirigeante de ce site comprend:

- un comité du site ; - des comités de blocs ; - des conseils de sages ; - un comité de sécurité.

Au sein de ce site, plusieurs associations, ONG, coopératives agricoles et autres regroupements des agriculteurs exercent librement leurs activités dans le strict respect du règlement d’ordre intérieur. Le comité du site représente l’Etat. Il contrôle les documents juridiques de toutes les associations, ONG, regroupements et coopératives fonctionnant dans le site. Les paysans sont soit organisés en regroupements, associations, coopératives, ou ONG, soit indépendants. Ils constituent l’assemblée générale du site.

Le site agricole de Masina rail 2

Le site de Masina rail 2 s’étend sur un périmètre de plus ou moins 400ha de terres totalement marécageuses. Il est exploité saisonnièrement par environs 1050 agriculteurs qui associent la riziculture aux cultures maraîchères selon un système digue-casier (Fig.4.4). Toutefois, les casiers rizicoles accueillent également les cultures maraîchères après la maturation du riz.

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Fig. 4.4: Activités agricoles au site de Masina rail 2

Les agriculteurs de ce site sont regroupés au sein de « l’Association des Paysans Riziculteurs Chantier Agricole Masina Rail II Pétro-Congo » (APR-Chantier Rail II Masina PC).

Le site agricole de Masina rail 1

Le site agricole de Masina rail 1 regroupe 1668 agriculteurs. De tout ce groupe, seulement 190 ménages s’occupent des cultures maraîchères de façon permanente sur une étendue des terres totale de 4ha. Les autres ménages pratiquent essentiellement la riziculture dans la zone inondable dont 600ha avaient été aménagés.

Les agriculteurs sont réunis au sein de « l’Association des Paysans Riziculteurs et Maraîchers du chantier agricole de Masina-Rail/Petro-Congo », en sigle APRM. Cette structure a pour organes :

- Une assemblée générale ; - Un comité directeur ; - des comités des blocs.

4.2.3.5 Les vallées de la Nsanga, la Manzanza, la Mango, la Mokali, la Bono et la Bangi

Ces vallées agricoles occupent la région du Sud-Est de la ville de Kinshasa. On y retrouve plusieurs sites agricoles le long des cours d’eau qui déchirent la plaine orientale de Kinshasa en direction du Pool Malebo. Dans la plupart de ces sites, les agriculteurs sont organisés en coopératives agricoles.

La Coopérative des Maraîchers de Nsanga

La Coopérative des Maraîchers de Nsanga est située le long de la rivière du même nom, dans les quartiers Kamba Mulumba, Mpanga, Manganga, et Mbuala Kimfuta, dans la commune de Kimbanseke. Elle comprend trois organes:

- une assemblée générale comprenant tous les membres ayant souscrit une part sociale ; - un comité de gestion ; - un comité de contrôle.

La Coopérative des Maraîchers de Manzanza

La Coopérative des maraîchers de Manzanza est située à l’Ouest du cimetière de Kimbanseke, dans une vallée très encaissée longeant la rivière Manzanza. Cette vallée compte 1200 exploitants répartis en neuf blocs sous la supervision du comité de la coopérative. La coopérative des maraîchers de Manzanza est, à l’instar des autres coopératives, constituée d’un comité directeur, d’un comité de contrôle et d’une assemblée générale.

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D’une manière globale, le tableau 4.2 fait un synthèse récapitulative de l’ensemble des sites étudiés en ce qui concerne l’étendue des terres, les périodes de mise en valeur horticole, la nature des sols en présence et les conditions topographiques.

La Coopérative des Maraîchers de Mokali

La coopérative des maraîchers de Mokali est à cheval entre les quartiers Kimbunda, Kasavubu et Kikini. Elle a une capacité de 2500 parcelles de culture qui furent aménagées à l’époque de CECOMAF. Il y a quatre principales vallées : la Malemba, la Mokali, la Bono et la Bangi. Cette coopérative comprend une assemblée générale, un comité de gestion et un comité de contrôle.

Tableau 4.2: Présentation synthétique de la situation au sein des sites horticoles

Site

Coopératives agricoles

Etendue des terres maraîchères (Ha)

Sol

Topographie et hydrographie

Janvier -Décembre

Mai - Octobre

Total

Pool Malebo

Tshuenge Tshangu Masina R 2 Masina R 1 Kingabwa 1, 2 et 3

112

2655

2767

Alluvions sableuses, tourbes et argile sableuse

Plaine alluviale du fleuve Congo. Marécages et exutoire des rivières, Ndjili, Tshuenge, Tshangu, etc.

Vallée de la Lukunga

AMEL

-

60

60

Sable

Dépression inondée de Novembre à Avril.

Vallée de la Lukaya

UGMK

50

-

50

Argile sableuse

Vallée en « V », aménagée en terrasses le long de la riv. Lukaya.

Vallée de la Ndjili

COOPACEN COOPACEK COOPMAT COOPMALI COOPMAKIS

305

177

482

Sable

Vallées très larges où les rivières coulent sur des faibles pentes et forment des méandres.

Zone du Sud-Est

Nsanga, Mango, Manzanza, Mokali, Cité de l’Espoir.

281

114

395

Sable

4.2.4 Caractéristiques socioéconomiques

4.2.4.1 Les exploitations agricoles

L’ensemble d’exploitations agricoles évoquées ici sont familiales. Elles fonctionnent de manière souvent marginale par rapport à la disponibilité des ressources, c'est-à-dire, sans ou avec très peu d’investissement. En moyenne, la taille des ménages oscille autour de 8 personnes avec à peu près 5 personnes actives.

L’âge moyen des chefs de ménage se situe à 50 ans, avec un maximum à 70 ans et un minimum à 25 ans. Ceci traduit à peu près un faible intérêt des jeunes à ce secteur d’activité.

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Plusieurs jeunes interviennent dans le secteur horticole comme des ouvriers rémunérés et travaillent donc en dehors des champs de leurs ménages d’origine.

Dans les ménages, les tâches sont réparties en fonction de l’âge et du sexe. L’homme, en sa qualité de chef, a la responsabilité de la famille et se doit de gérer les revenus. Beaucoup d’hommes (75%) rencontrés dans les périmètres maraîchers n’ont pas d’autre occupation professionnelle et font du maraîchage une activité principale de survie de leurs ménages. D’autres disposent d’un emploi soit dans la fonction publique, soit dans le secteur informel et pratiquent de l’horticulture en vue d’arrondir leur fin du mois. Quant aux femmes, autrefois considérées comme des êtres faibles que l’homme devait protéger, elles figurent désormais parmi les principaux acteurs agricoles qui garantissent la survie de plusieurs ménages. En plus de ces travaux agricoles, elles assurent aussi les tâches ménagères telles que la corvée d’eau, la préparation des repas, etc. Elles s’adonnent aussi à la commercialisation des produits agricoles issus de l’exploitation en prenant soin de rendre compte au chef de ménage: l’homme. Outre l’école, le rôle des enfants consiste essentiellement à aider la mère pour toutes les tâches ménagères. Cependant, le nombre d’enfants scolarisés semble fortement en baisse, en particulier en périphérie, permettant entre autre aux enfants de se livrer, eux aussi, à toutes sortes d’activités de « débrouillardise » pour la survie de la famille.

La main d’œuvre agricole est essentiellement familiale. Quelques ménages agricoles utilisent parfois de la main d’œuvre extérieure de façon permanente ou occasionnelle moyennant paiement. L’utilisation de la main d’œuvre extérieure est très appréciée pendant des périodes de pointe comme la préparation des planches, le repiquage des plantules, le bouturage, l’entretien des cultures, etc.

4.2.4.2 Niveau d’équipement

Le niveau d’équipement d’un grand nombre des ménages agricoles est très faible. Chaque ménage peut avoir en moyenne 3 houes, 1 pelle, une machette, un râteau ; 2 arrosoirs, etc. Ils utilisent souvent des outils de mauvaise qualité dont le prix est accessible à leurs moyens. Parfois, les activités agricoles sont perturbées à cause du manque d’outils pour l’ensemble des membres actifs du ménage.

Certaines taches ne sont pas réalisées de manière efficace par défaut d’équipement. Par exemple, par manque de moyens nécessaires pour se procurer une à deux buses, le maraîcher ne sait pas creuser un puits d’eau de bonne qualité dans son champ car le sol sableux se désagrège et les parois sont, du coup, détruits.

4.2.4.3 Aspects fonciers et accès à la terre

La loi Congolaise en matière foncière (loi BAKAJIKA de 1973) consacre la propriété exclusive de la terre à l'Etat Congolais et supprime les droits des anciens chefs de terre (droit coutumier). Cependant, cette disposition est restée tout à fait théorique car en pratique, on constate qu'il y a toujours un mélange de pouvoir entre l'administration publique (l’Etat) et les autorités coutumières. En effet, ces dernières essaient de conserver leur pouvoir en matière d’octroi des terres dans leurs anciens territoires. Ainsi, pour obtenir l’affectation d’un périmètre des terres à l’agriculture, la plupart d’organisations paysannes entreprennent d’abord des démarches auprès des autorités coutumières. Ce n’est qu’à l’issue d’un compromis avec celles-ci que suivent les procédures administratives auprès des services de l’Etat. Les chefs coutumiers impliqués dans les questions foncières de la banlieue de Kinshasa appartiennent aux ethnies Teke et Umbu. Ce sont les deux ethnies autochtones de la région de Kinshasa.

Selon les périmètres agricoles, les maraîchers acquièrent la terre soit à titre définitif, soit à titre provisoire. L’acquisition définitive se fait par achat, par héritage ou même par don. L’acquisition provisoire se résume en une simple jouissance par location des terres appartenant à autrui. Cependant, dans tous les deux cas, les maraîchers s’estiment peu sécurisés par rapport à la compétition avec l’implantation des habitats. La forte pression démographique à Kinshasa implique une forte demande de terres pour l’habitat périurbain. Le bénéfice financier que rapporte la vente des terres d’habitation fait que les chefs coutumiers (chefs traditionnels des terres) et les agents des services du cadastre sacrifient les maraîchers en revendant les terres qu’ils occupent. Ces cas de spoliation des terres agricoles sont devenus très répandus dans la zone périurbaine de Kinshasa. La figure 4.6 montre l’exemple de l’avancée de l’habitat dans le site de Kingabwa 1 au Pool Malebo.

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Fig. 4.5: Effets d'un conflit foncier entre Fig. 4.6: Pénétration de l’habitat dans les l'habitat et l'agriculture (Kingabwa 1, périmètres agricoles (Kingabwa 1, Pool Pool Malebo) Malebo)

5 ACTEURS DU SECTEUR HORTICOLE

L’horticulture périurbaine de Kinshasa est caractérisée par l’existence d’une interaction entre les maraîchers et une diversité d’acteurs dans un contexte plurisectoriel. Il y a lieu de retenir, entre autres, les grossistes collecteurs des légumes, les consommateurs de proximités, les ouvriers agricoles, les fournisseurs d’intrants agricoles, les structures d’appui telles que les services spécialisés de l’Etat, diverses initiatives locales de développement (ILD), les ONG internationales, les agences des nations unies, divers services de coopération, etc. Des ouvriers agricoles font quotidiennement la ronde dans les périmètres maraîchers à la recherche de travail. Ils sont employés, soit pour des taches ponctuelles pour une rémunération à la tache, soit affectés de manière permanente à l’exploitation pour une rémunération mensuelle. Les périmètres maraîchers constituent aussi des lieux de vente en détail des intrants agricoles tels que les engrais chimiques, les pesticides, les semences, etc.

5.1 Le pouvoir public

Plusieurs services de l’Etat congolais interviennent de manière indirecte ou directe sur le développement de l’horticulture périurbaine à Kinshasa.

Les interventions indirectes regroupent tous les aspects légaux liés à l’affectation des terres périurbaines au secteur agricole et l’octroi des autorisations diverses, notamment les autorisations de fonctionnement aux différentes associations sans but lucratifs (ASBL) locales ou à portée internationale pour relancer le secteur agricole périurbain. Ces interventions se situent à plusieurs niveaux au sein de l’administration nationale et touchent plusieurs services de l’Etat, notamment le bureau du notaire pour la légalisation des statuts et autres documents importants ; les bureaux communaux pour analyser sur terrain la viabilité d’une ASBL et ses capacités d’action, etc. (Tableau 5.1).

En ce qui concerne les actions directes de l’Etat en faveur de l’horticulture, l’Etat Congolais a créé le Service National de l’Horticulture Périurbaine (arrêté Ministériel N° 026/CAB/MIN/ AGRIDRAL/96 du 18/09/96), en sigle SENAHUP, en vue de :

‐ l'intensification des productions maraîchères et fruitières en milieux urbain et périurbain par l'intégration de l'horticulture dans la gestion des espaces verts ;

‐ la restauration des techniques culturales et de l'élevage ; ‐ la réhabilitation des périmètres maraîchers pour assurer une régularité des

approvisionnements urbains et ruraux à toute période de l'année et augmenter le revenu de l'horticulteur ;

‐ l'éducation coopérative.

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Il convient de signaler aussi l’appui technique d’autres services spécialisés du ministère de l’agriculture pêche et élevage, notamment le Programme National Riz (PNR) dans le Pool Malebo. Actuellement, le SENAHUP travaille en partenariat avec la FAO dans la coordination d’un projet financé par le Royaume de Belgique, le « Projet d’Appui au Développement de l’Horticulture Urbaine et Périurbaine ».

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Tableau 5.1: Quelques exemples d’interventions du pouvoir public chez les agriculteurs et maraîchers périurbains de Kinshasa

Site agricole Type de service obtenu de l’état Service de l’état concerné Masina rail 2 (APR) 1. Légalisation des statuts

2. Autorisation d’installation d’une ASBL 3. Procès verbal de constat d’un nouveau chantier

agricole : Masina rail 2 4. Décision N°10/007/SG/DR/2004 (Autorisation

provisoire de fonctionnement) 5. Encadrement technique

1. Division urbaine de la justice 2. Inspection de développement rural, commune de

Masina 3. Inspection de l’agriculture, pêche et élevage,

commune de Masina 4. Secrétariat Général, Ministère de développement

rural. 5. Programme National Riz (PNR), Ministère de

l’agriculture ; SENAHUP, Ministère de Développement Rural

Masina rail 1 (APRM) 1. Légalisation des statuts et du règlement d’ordre intérieur

2. Autorisation d’installation d’ASBL

3. Procès verbal de constat des lieux et de confirmation urbanistique

4. Arrêté provincial portant création de la commission urbaine de protection des sites maraîchers, rizicoles et piscicoles sur toute l’étendue de la ville province de Kinshasa

5. Conseils techniques en riziculture

1. Division urbaine de la justice,

2. Inspection de développement rural, commune de Masina

3. Commune de Masina, le Bourgmestre et le chef de service de l’urbanisme

4. Gouverneur de la ville province de Kinshasa 5. Programme National Riz (PNR), Ministère de

l’agriculture Ministère de l’agriculture ; SENAHUP, Ministère de Développement Rural

Tshuenge Masina/RAMRTM 1. Légalisation des statuts et règlement d’ordre intérieur

2. Autorisation d’installation d’ASBL

3. Conseils techniques en riziculture

1. Ministère de la Justice, Secrétariat Général, Direction de chancellerie et contentieux.

2. Commune de Masina, Service de développement rural.

3. Programme National Riz (PNR), Ministère de l’agriculture ; Ministère de l’agriculture ; SENAHUP, Ministère de Développement Rural

Tadi, Tshanga, Manzanza, Mango, Mokali, Kisenso et Funa

1. Arrêté n° SC/60/BGV/89 du 25/04/1989 portant agrément des coopératives maraîchères.

2. Arrêté départemental n°1440/000159/1980 du …/1980 mettant à disposition du département de l’agriculture et du développement rural l’aire d’aménagement des vallées des rivières Mango, Mokali, Bono et Tshangu, ville de Kinshasa.

1. Bureau du Président Régional du MPR et Gouverneur de la ville de Kinshasa ;

2. Département des Affaires Foncières, Cabinet du Commissaire d’État

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5.2 Les maraîchers

C'est la catégorie d'acteurs pour laquelle le maraîchage constitue la seule ou la principale source de revenu. On rencontre dans cette catégorie des maraîchers dits professionnels, des ménagères, des personnes retraitées, des chômeurs, etc. Généralement, ces acteurs ont en commun des conditions d’existence très précaires et des charges familiales importantes.

Tableau 5.2: Effectifs des maraîchers dans les périmètres agricoles périurbains de Kinshasa

Site Organisation paysanne

Nombre des maraîchers Femmes Hommes Total

Vallée de la Ndjili COOPACEN, COOPACEK,

2418,0

2559

4977,0

COOPMAT,

COOPMALI,

COOPMAKIS Pool Malebo Tshuenge 625 440 1065,0

Tshangu 175 110 285,0

Masina Rail 2 612 438 1050,0

Masina Rail 1 725 957 1682,0

Kingabwa 1 80 79 159,0

Kingabwa 2 66 32 98,0

Kingabwa 3 87 113 200,0

Vallée de la Lukunga

AMEL 284 203 487,0

Vallée de la Lukaya

UGMK 250 720 970,0

Zone du Sud-Est Vallée de la Nsanga 216 109 325,0

Vallée de la Manzanza

245 150 395,0

Vallée de la Mango 414 139 553,0

Vallée de la Mokali 436 345 781,0

Cité de l’espoir 162 111 273,0

Total 6795,0 6505 13300,0

5.3 Les ouvriers agricoles

Cette catégorie d’acteurs est dominée par des personnes qui ne disposent pas de terre cultivable et, ne peuvent ni en acquérir, ni la louer. Ce sont le plus souvent des personnes nouvellement arrivées dans le milieu et qui exécutent des travaux de défrichement, désherbage, ou toute autre tâche et sont payées régulièrement à la tâche. Cela constitue pour eux un complément monétaire nécessaire pour faire vivre leur famille. Dans cette catégorie apparaissent aussi beaucoup de jeunes. L'ouvrier agricole se caractérise d'abord par sa mobilité. Il lui arrive de quitter son patron, parce que celui-ci ne parvient pas à le payer à cause de la mévente ou d'une mauvaise planification ou par manque de fonds de roulement. L'ouvrier ne s'intéresse pas vraiment à son travail, son souci étant la survie. De ce manque d'intérêt découle souvent un ouvrage bâclé, d'où une baisse de la production pour l'entreprise, donc peu de rentrées pécuniaires et peu ou pas de salaire pour les ouvriers. Ceux-ci s'en vont alors voir ailleurs. La situation financière du producteur maraîcher demeure fragile, car elle est non seulement liée à un entretien aléatoire de ses cultures, mais aussi aux irrégularités du climat et aux vols.

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5.4 Les fournisseurs d’intrants

Cette catégorie regroupe les services spécialisés du ministère de l'agriculture et du développement rural notamment le service national de semences, le service national des fertilisants et des intrants agricoles. C’est depuis plusieurs années que ces services ne sont plus à mesure de répondre avec satisfaction aux attentes des agriculteurs de Kinshasa. Un grand nombre de maraîchers se procurent des quantités très limitées d’intrants agricoles auprès des détaillants. Pour ces derniers, la vente en détail des engrais chimiques, pesticides, semences et les petits matériels agricoles dans les périmètres maraîchers peut constituer le principal moyen d’existence. Ils s’approvisionnent auprès des grands groupes et vont revendre en détail dans les périmètres agricoles.

5.5 Les initiatives locales d’appui

Les ONG locales ont de plus en plus incité les agriculteurs à s’organiser en cellules de base afin d’évaluer ensemble leurs problèmes, identifier les priorités et se battre avec détermination pour les réaliser. Ces ONG ont servi d’interlocuteur entre les agriculteurs et une multitude de bailleurs de fonds. Parmi les initiatives locales d’appui à l’horticulture périurbaine de Kinshasa, les interventions des ONG FOLECO (Fédération des ONG Laïques à vocation Economique du Congo), CSC (Confédération Syndicale du Congo) et SOYAPRO MBONGWANA ont été évoquées dans plusieurs sites maraîchers. Ces ONG offrent un ensemble de services en matière de conseils spécialisés, de technologies appropriés et d'aide à la commercialisation des produits issus des exploitations, etc. Dans la plupart des cas, les ONG nationales exécutent les programmes des structures internationales d’appui, notamment les ONG internationales, les agences des nations unies et les services de coopération.

5.6 Les structures internationales d’appui

Cette catégorie d’intervenants regroupe les agences des nations unies, les ONG internationales et divers services de coopération. Le tableau 5.3 récapitule les différentes interventions évoquées par les maraîchers de la ceinture agricole périurbaine de Kinshasa. La FAO, à travers ses multiples projets et le PAM par ses interventions « vivres contre travail », sont les deux agences des nations unies qui ont été mentionnées. Les ONG internationales citées dans cette région sont :

‐ ACF (Action contre la faim) ; ‐ World vision ; ‐ OXFAM ; ‐ Save the childreen ; ‐ AGRISUD international ; ‐ TRIAS ; ‐ NOVA FRONTIERA ; ‐ ALISEI ; ‐ GRET.

Les interventions de la Coopération Technique Belge (CTB) représentent la participation des services de coopération internationale. Ces acteurs internationaux agissent, dans la plupart des cas, en partenariat avec des acteurs locaux et même avec quelques services spécialisés du pouvoir public. C’est le cas, par exemple :

‐ du projet HUP de la FAO qui est exécuté en collaboration avec le Service National d’Horticulture Urbaine et Périurbaine (SENAHUP);

‐ des activités d’AGRISUD qui ont impliqué l’intervention technique de la FOLECO; ‐ des activités de TRIAS avec la collaboration de SOYAPRO MBONGWANA, etc.

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Tableau 5.3: Quelques interventions des ONG locales mentionnées dans la zone périurbaine de Kinshasa

ONG Nationale Zone d’intervention Type d’intervention Période d’intervention FOLECO avec l’appui financier de la coopération française à AGRISUD

Au Pool Malebo avec l’ONG italienne NOVA FRONTIERA

Vallée de la Lukaya (UGMK Kimwenza)

Pool Malebo (Masina rail 1)

‐ Regroupement des maraîchers en organisations communautaires ;

‐ Appui technique sur les ménagements agricoles ; ‐ Introduction des nouvelles cultures ; ‐ Accompagnement technique

‐ Aménagement des bas fonds (drainage)

De 2005 à 2008

2003 à 2005

SOYAPRO MBONGWANA avec l’appui financier de l’ONG belge TRIAS

Vallées de la Ndjili et de la Lukaya

‐ Aménagement des infrastructures d’appui à l’irrigation ;

‐ Microcrédit, ‐ Formations sur la gestion ; ‐ Abri pour les cultures en contre saison

2005 à 2008

CSC en collaboration avec NOVA FRONTIERA sous financement de l’Union Européenne

Pool Malebo ‐ Accompagnement dans le drainage du périmètre agricole (rizicole et maraîcher) : aménagement de 1100ha

2002 à 2003

ADECOM Mokili mwinda Vallée de la Ndjili (COOPMAT) ‐ Formations, assistance technique et microcrédit 2000

INADES Formations Vallée de la Ndjili (COOPMAT) ‐ Formations sur la gestion des coopératives 2009

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Tableau 5.4: Quelques interventions des acteurs internationaux mentionnées dans la zone périurbaine de Kinshasa

Intervenant international

Site d’intervention Type d’intervention Période d’intervention

FAO - Vallée de la Ndjili (COOPACEN, COOPACEK, COOPMAT, COOPMALI, COOPMAKIS)

- Pool MALEBO (Tshuenge, Tshangu, Masina rail 1et 2, Kingabwa 1, 2 et 3)

- Intrants agricoles (semences et outillage) ; - Micro aménagement: canalisation de l’eau d’irrigation ; - Elaboration statuts de la coopérative ; - Ecoles au champ ; - Création d’une micro-caisse.

2000 - 2009

PAM - Pool Malebo (Tshangu, Tshuenge, Masina) - Vivre contre travail (curage rivière, drainage) 2001 ACF - Vallée de la Ndjili (COOPACEN, COOPACEK,

COOPMAT, COOPMALI, COOPMAKIS) - Pool Malebo (Tshangu, Tshuenge) - Vallées de la Mokali, la Nsanga et la Manzanza ; - Vallée de la Lukunga.

- Appui en matière de dynamique organisationnelle ; - Réhabilitation et construction des bureaux des coopératives

agricoles ; - Apport en intrants agricoles, intrants de pêche et outillage; - Formations et accompagnement technique.

2001 à 2002

World Vision - Vallée de la Ndjili (COOPMALI) - Curage de quelques vieux canaux d’irrigation (janvier 2009) OXFAM - Vallée de la Ndjili (COOPMAKIS)

- Cité de l’espoir - Fontaines et puits d’eau potable ; - Infrastructures de base (écoles) ; - Dynamique organisationnelle.

1999 (Kisenso) 2008

Save the childreen

- Pool Malebo (Tshangu) - Appui aux femmes en situation difficile par les intrants agricoles et accès à la terre ;

- Réparation de la digue ; - Appui à la dynamique organisationnelle.

2003

AGRISUD international

- Vallée de la Lukaya (Kimwenza) - Création ou réhabilitation des exploitations ; - Aménagement et équipement des petits périmètres irrigués; - Formations individualisées ; - Accompagnement technique ; - Gestion améliorée des ressources naturelles et préservation de

l’environnement.

2005 à 2008

TRIAS - Vallée de la Ndjili - Microcrédit 2005 à 2008 CTB - Vallée de la Ndjili (COOPMAKIS)

- Vallée de la Nsanga (COOPMANS) - Ouvrages hydro agricole (construction de 900m de canal + barrage :

irrigation à Kisenso) et aménagement antiérosif à Nsanga. 2007

NOVA FRONTIERA

- Pool Malebo (Masina rail 1, Kingabwa 1, 2 et 3) - Aménagement des périmètres rizicoles et maraîchers 2002-2003

ALISEI - Pool Malebo (Masina rail 1, Kingabwa 1, 2 et 3) - Aménagement des périmètres rizicoles et maraîchers 2003 à 2005 GRET - Vallées de la Ndjili, la Mokali, la Nsanga et la

Mango - Formation en gestion des coopératives ; - Apport intrants agricoles ; - Formation sur utilisation des abris pour les cultures très fragiles

2004 à 2005

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5.7 Les interventions antérieures d’ACF

ACF est intervenu en appui à l’agriculture et la pêche dans la banlieue de Kinshasa entre mars 2001 et janvier 2002 dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire des ménages cibles. Concernant le volet agricole de cette intervention, l’appui portait sur un approvisionnement des maraîchers en intrants agricoles (outils et semences), la formation et l’encadrement technique. L’impact de cette intervention sur la population cible a été évoqué au cours de cette étude. Par ailleurs, une étude était spécialement consacrée à l’évaluation de l’impact de ladite intervention en 2002. Elle présente des résultats qui reflètent exactement les éléments qui sont restés gravés dans la mémoire des bénéficiaires et qui ont été évoqués avec enthousiasme au cours de notre étude. Les lignes qui suivent reprennent l’impact de cette intervention selon le rapport d’évaluation effectué en 2002 et complété par le témoignage des nos enquêtés.

L’approvisionnement en semences et outils variés, de bonne qualité et en quantité suffisante, ainsi que la formation et l'encadrement technique, ont permis aux ménages maraîchers :

‐ de réaliser des économies sur l'achat de ces intrants, obtenus à prix subventionné plutôt qu'au prix du marché ;

‐ d'améliorer les rendements grâce à des variétés à fort potentiel et des techniques culturales améliorées ;

‐ d'augmenter les superficies emblavées, la quantité de semence et la force de travail mobilisable n'étant plus des facteurs limitant ;

‐ de diversifier les productions végétales, grâce à l'introduction d'espèces "exotiques" (telles que le gombo et l’aubergine) à forte valeur marchande ;

‐ d'augmenter l'intensité culturale grâce à des variétés à cycle court et productives en contre-saison ;

‐ de diminuer la pénibilité et d'augmenter la productivité du travail ; ‐ d'améliorer la qualité, donc la valeur commerciale de la production ; ‐ d'éviter d'avoir recours à la pratique du métayage grâce à la possession de matériel en

propriété.

L'augmentation de la production agricole comme résultat de cette intervention a eu pour effet direct d’améliorer la situation alimentaire des ménages qui se traduisait alors par :

‐ une augmentation du volume et de la fréquence des repas grâce à l'augmentation des quantités autoproduites ;

‐ une diversification des repas par la diversification des activités (maraîchage, pêche, élevage, cueillette) et par l'achat de compléments alimentaires rendu possible par l'amélioration des revenus ;

‐ une constitution de stocks alimentaires pour la même raison ; ‐ une diminution de la période de soudure grâce à la production à contre-saison.

Plusieurs ménages ont pu passer de un à trois repas par jour et ont réussi à constituer des stocks alimentaires pour une durée d'un mois. Un lien peut s’établir entre l'amélioration des capacités de production des ménages et celle de la situation économique. En effet, l'augmentation des quantités produites, la production d'espèces exotiques à forte valeur marchande, la production à contre-saison en période de prix élevés sur le marché et la diversification des activités ont permis d'augmenter le niveau de revenus. Il s’en suit :

‐ un meilleur accès aux biens de consommation courante (habillement, équipements domestiques) et aux services sociaux de base (santé, éducation, …) ;

‐ un renforcement du réseau de solidarité par l'accroissement des dépenses sociales ; ‐ le développement de l'épargne ; ‐ la capitalisation dans des biens productifs (notamment élevage) ; ‐ la diversification des activités sources de nourriture et de liquidités.

Dans l’ensemble, tous ces éléments traduisent une diminution de la vulnérabilité des bénéficiaires de cette intervention aux chocs économiques, sociaux ou écologiques.

Il convient toutefois de nuancer ces résultats par quelques faiblesses qui ont pu limiter dans une certaine mesure la portée de l’impact produit par l’intervention. En effet, un certain nombre de ménages n’a que peu, voire pas du tout, bénéficié des effets positifs évoqués ci-haut (ACF, 2002):

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1. Certains ménages, bien que non vulnérables dès le départ, ont tout de même été bénéficiaire d'un kit malgré le contrôle strict des listes : il s'agit de notables et leaders locaux, représentant 5% du total des bénéficiaires ;

2. 52% des ménages bénéficiaires ont pleinement bénéficié des effets du programme, lequel a pu se dérouler normalement sans que des contraintes ou facteurs limitant imprévus ne viennent contrarier les résultats espérés ;

3. En revanche, le programme a eu un impact moyen pour 35% des ménages ; l'augmentation des capacités de production n'a pas été optimale et l'amélioration de la situation alimentaire et économique n'a donc pas été aussi manifeste que pour les bénéficiaires appartenant au premier groupe :

dans 16% des cas, le kit a été distribué à un ménage supportant un grand nombre de membres (plus de 9) ou à une famille élargie comptant plusieurs ménages vulnérables dont un seul a été ciblé et qui a partagé son kit avec les autres. La production a pu augmenter, mais pas suffisamment par rapport aux besoins de tous ;

dans 7% des cas, les ménages disposaient de peu de terre, ce qui a limité l'augmentation de la production malgré l'accroissement des rendements ; d'autres activités que l'agriculture sont donc nécessaires pour améliorer les conditions de vie de ces ménages ;

3% des ménages travaillent sur des sites réaménagés par ACF au cours du programme (réhabilitation d'ouvrages hydro-agricoles dans une vallée maraîchère, élargissement du bief sur un site de pêche), et ont donc commencé à profiter pleinement du programme bien plus tard que les autres bénéficiaires, une fois les travaux terminés.

4. Enfin, dans 17% des cas, on peut dire que l'impact du programme a été faible voire nul :

9% des cas sont des familles nombreuses avec très peu de terre, incapables de subvenir à

leurs besoins par la simple activité maraîchère ; 3% des bénéficiaires n'ont pas du tout utilisé leur kit, soit parce qu'ils se trouvaient dans des

conditions d'indigence extrême et ont dû immédiatement le revendre pour acheter à manger, soit parce que leur kit a été volé, soit parce que le matériel n'était pas adapté (par exemple, pirogues et filets inutilisables dans l'un des sites de pêche) ;

5% des ménages se trouvent dans des sites sinistrés (notamment régulièrement inondés) qui nécessitent une réhabilitation préalable avant de pouvoir être exploités.

Les résultats de l’évaluation de 2002 ont, par ailleurs, stigmatisé les programmes sectoriels estimant que, dans le cas de cette intervention, les distributions et formations orientées vers le maraîchage et la pêche auraient dû être complétées par d'autres activités telles que le microcrédit ou la réhabilitation des sites d'exploitation. En plus, le ciblage des bénéficiaires et l'identification des besoins devait être impérativement améliorés, afin de ne cibler que les ménages vulnérables, mais alors les cibler tous, distribuer les équipements adaptés, et même distribuer des rations alimentaires en parallèle pour éviter les reventes des intrants.

Toujours selon le même rapport, un audit des coopératives a montré que :

le niveau d'adhésion aux coopératives a connu un bond par rapport à l'avant projet, avec 3775 coopérants en avril 2002 pour 188 coopérants avant mars 2001 ;

en revanche, les cotisations demeurent irrégulières, les coopérants ne comprenant pas forcément l'intérêt de cette participation financière régulière ; un effort accru de sensibilisation s'impose ;

la permanence des bureaux est très bonne, avec une coopérative ouverte à tous et tous les jours ;

les réunions se tiennent régulièrement, mais les comptes-rendus sont mal conservés et peu diffusés ; c'est donc la mémoire et l'information au sein de la coopérative qui se perdent ;

la pratique démocratique est respectée ; la gestion des fonds et le contrôle comptable n'ont pas montré de cas de détournement ou

de fraude ;

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les coordinations techniques ont plusieurs réalisations à leur actif, mais qui ont surtout eu lieu pendant l'encadrement d'ACF ; depuis, un certain manque de motivation des équipes est à déplorer ; et

chacune des coopératives a mis en place une microréalisation communautaire, avec plus ou moins de succès ; afin d'éviter les échecs, l'effort doit être porté sur la phase préalable d'identification et de faisabilité, ainsi que sur la formation à la gestion comptable et financière des projets.

6 PRODUCTIONS HORTICOLES

6.1 Principales cultures maraîchères

Les principales cultures maraîchères de la zone périurbaine de Kinshasa comprennent des légumes feuilles, des légumes bulbes et racines ainsi que des légumes fruits. Les principaux légumes feuilles sont les amarantes (bitekuteku ou ndunda en lingala: langue locale), les feuilles de patate douce (matembele), l’oseille de guinée (ngai-ngai), la morelle amère (bilolo) et la baselle (épinard) ; les ciboulettes constituent le principal légume bulbe tandis qu’on retrouve principalement les aubergines, les courgettes et le gombo parmi les légumes fruits les plus cultivés (Tableau 6.1). Outre le céleri, la pointe noire et les ciboules qui sont des légumes exotiques, la plupart de légumes cultivés à Kinshasa sont traditionnels.

La production légumière s'oriente essentiellement vers la culture des légumes feuilles, suivis des légumes fruits et les légumes racines. Parmi les légumes feuilles, il y a lieu de signaler la prédominance de l'amarante, suivi des feuilles de patate douce, et de l’oseille. Les feuilles de manioc cultivées surtout pour ses tubercules qui font partie des cultures vivrières, intègrent en partie la filière maraîchère. Les légumes fruits sont dominés par l'aubergine violette et le gombo. Quant aux légumes racines, ils sont représentés par la carotte avec 2% d'occupation du sol.

Tableau 6.1: Principaux légumes cultivés à Kinshasa

Catégories Nom français Nom vernaculaire (lingala)

Nom scientifique

Légu

mes

feu

ille

s

Amarante Biteku teku Amaranthus sp

Patate douce (feuilles) Matembele Ipomea batatas.

Oseille Ngai ngai Hibiscus sabsariffa

Baselle Pinale Basella alba

Morelle amère Bilolo Solanum aethiopicum

Pointe noire Nkovi Brassica sp

Céleri Seleri Apium graveolens

Légu

mes

frui

ts

Gombo Dongo dongo Abelmoschus esculentus

Piment fort Pili pili Capsicum annuum

Aubergine Solo Solanum esculantum

Légu

mes

bulb

es e

t

raci

nes

Ciboule Ndembi Allium fistulosom

Poireau Pwaro Allium polyanthum

Carotte Karote Daucus carota

6.1.1 Zonage des cultures

Dans la ceinture maraîchère périurbaine de Kinshasa, les cultures locales et exotiques sont conduites selon un zonage très net (Fig.6.1). On retrouve une association de la riziculture aux légumes feuilles locaux dans le Pool Malebo. Dans la région du Sud-Est, ce sont essentiellement les

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légumes feuilles locaux qu’on cultive. La vallée de la Ndjili est dominée par la culture des légumes feuilles locaux. Les Légumes exotiques deviennent dominant dans la vallée de la Lukaya au Sud-Ouest de la ville, en association avec les légumes fruits et l’amarante. La vallée de la Lukunga où les activités maraîchères sont saisonnières constitue une zone où les légumes locaux et exotiques sont cultivés de façon équilibrée.

Fig. 6.1: Zonage des cultures maraîchères dans la ceinture périurbaine de Kinshasa

6.1.2 Calendrier agricole

Les maraîchers de la banlieue de Kinshasa disposent d’une excellente connaissance empirique des saisons culturales des principales spéculations maraîchères pratiquées dans leur terroir. Le tableau 6.2 décrit le calendrier agricole des principaux légumes cultivés à Kinshasa tel que déterminé par les maraîchers eux-mêmes au cours de cette étude. Ceux-ci estiment que la rentabilité des cultures est fonction de la période de l’année. Pour la plupart des cultures, elle est plus élevée en contre-saison, malgré la grande exposition aux risques d’échec car l’offre devient très limitée tandis que la demande demeure stable.

Presque la moitié d’espèces maraîchères sont facilement cultivées à travers toute l’année, notamment le piment, les carottes, l’aubergine, le gombo, le céleri, la baselle et l’oseille de Guinée tandis que les autres sont cultivées saisonnièrement. Certaines cultures saisonnières peuvent être conduites en contre saison ; dans ces conditions, elles exigent des précautions spéciales pour les conduire jusqu’à la production. Il s’agit des feuilles des patates douces, amarantes, morelle amère, etc. Parmi les légumes feuilles, les feuilles de patate douce, la morelle amère et l’oseille de Guinée donnent lieu à plusieurs récoltes pour un même cycle cultural tandis que les amarantes font l’objet d’une récolte unique.

Les plantes à récoltes multiples par cycle donnent lieu à une production d’allure croissante au début et qui décroit plus tard après avoir atteint un pic. Cette tendance peut s’expliquer par :

- l’évolution de l’état de la fertilité du sol qui est essentiellement gouvernée par la décomposition des biomasses végétales enfouies contribuant énormément à la formation du complexe adsorbant et donc à la capacité d’échange cationique de ces sols à texture essentiellement sableuse (pas assez de colloïdes minéraux) et ses implications sur la nutrition des plantes ;

- le degré de protection de la culture contre les pestes et maladies.

Ainsi, la culture des feuilles des patates douces peut donner lieu, selon le niveau d’entretien, à 3 à 5 coupes de feuilles pendant un cycle cultural tandis que pour celle d’oseille, environ 4 à 7 coupes par cycle peuvent être réalisées.

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Tableau 6.2: Calendrier agricole des principaux légumes cultivés à Kinshasa

N° Culture Nom local J F M A M J J A S O N D

1 Patate douce

(feuilles)

Matembele

2 Amarantes Bitekuteku

3 Oseille de guinée Ngai-ngai

4 Morelle amère Bilolo

5 Baselle Épinard

6 Céleri Céleri

7 Pointe noire Nkuvi

8 Gombo Dongo dongo

9 Aubergine Solo

10 Ciboule Ndembi

11 Poireau Pwari

12 Carotte Karote

13 Piment fort Pili pili

6.1.3 Rendements et productions moyennes par spéculation

Les maraîchers périurbains de Kinshasa n’ont pas l’habitude de mesurer leur production en termes de kg. A cet effet, il leur est difficile d’estimer, pour chaque culture, la quantité produite par unité de surface. Cependant, le tableau 6.3 présente les rendements moyens mesurés par le SENAHUP pour quelques cultures maraîchères.

Tableau 6.3: Rendements moyens de quelques cultures maraîchères à Kinshasa

Cultures Rendement (kg/20 m2) Rendement (t/Ha) Amarante 40 20

Oseille 30 15

Morelle amère 60 30 Gombo 12 6

Carotte 12 6

Source : SENAHUP, 2002.

Saison normale :   : période de l’année où la culture est soumise à moins de stress dû au climat  

Contre saison :   : période de l’année où la culture est soumise à beaucoup de stress dû au climat 

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6.2 Circuits d’approvisionnement en intrants agricoles

6.2.1 Approvisionnement en semences

D’une manière générale, les maraîchers pratiquent une sorte d’autoproduction de semence pour la plupart des légumes locaux. Ils laissent quelques pieds monter en grains dans le but d’en récolter la semence. Cette possibilité est cependant très réduite pour certaines espèces qui ne peuvent pas fleurir ou qui dégénèrent vite dans les conditions locales, notamment la plupart des légumes exotiques. Il existe, par ailleurs, des vendeurs ambulants d’intrants agricoles qui circulent à travers les périmètres maraîchers pour y vendre en détail des semences, engrais chimiques, pesticides, outillage, etc. On note aussi des appuis ponctuels en semences de la part des structures internationales diverses, notamment les agences des nations unies (FAO) et les ONG internationales. Ces appuis sont souvent limités aux contraintes budgétaires et ne peuvent donc pas couvrir tous les besoins des maraîchers.

6.2.2 Niveau d’équipement et approvisionnement en outils

Tous les maraîchers rencontrés dans la ceinture périurbaine de Kinshasa travaillent la terre avec des instruments manuels : la houe, la machette, la fourche, le râteau, la binette, l’arrosoir, la brouette et éventuellement le pulvérisateur. La durée de vie de cet équipement varie entre une année et cinq ans selon la qualité et l’intensité d’utilisation de chaque matériel. Par ailleurs, le coût unitaire d’un ensemble complet de l’outillage de base nécessaire pour un maraîcher a été estimé autour de 200 $ US (Tableau 6.4). Et s’il faut tenir compte, pour certains matériels, du nombre de personnes actives dans l’exploitation, ce coût devient encore plus élevé. Plusieurs ménages agricoles ne sont pas à mesure de s’approvisionner en équipement adéquat et se contentent d’un matériel de mauvaise qualité, mais accessible à leur moyen.

Tableau 6.4: Estimation du prix et de la durée de vie de l'outillage agricole à Kinshasa

N° Matériels Prix unitaire en $USA Durée de vie moyenne (année) 1 Houe 5 3 2 Machette 5 3 3 Bêche 5 3 4 Coupe-coupe 2 3 5 Binette 2 2 6 Transplantoirs 2 3 7 Râteau 3 3 8 Arrosoir 10 1,8 9 Fourches 5 2,2 10 Pelles 5 2,4 11 Brouettes 50 5 12 Pulvérisateur 100 2,2 13 Bottes 10 1

Total 204 -

Les ONG internationales et la FAO (urgences) sont intervenues dans certains périmètres agricoles périurbains avec des appuis en outillage agricole et semences de qualité. Ces apports à titre gratuit ou à faible coût ont permis aux maraîchers d’économiser les ressources destinées au renouvellement des intrants agricoles et augmenter la productivité agricole grâce à la bonne qualité de l’outil de travail et du matériel végétal utilisé. Cependant, compte tenu de la durée de vie de ce matériel, des cas de vol et de perte de matériel sur le chantier, le problème d’équipement en outillage agricole de qualité demeure une grande préoccupation des maraîchers périurbains de Kinshasa. En effet, les maraîchers de la plupart des périmètres horticoles périurbains de Kinshasa pratiquent une agriculture très peu diversifiée, ce qui implique que tout le monde produit de façon régulière la même chose, au même moment et au même endroit. Parmi les conséquences de ce

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système, il y a l’effondrement des cours des légumes. L’agriculture étant alors très peu productive en termes de chiffre d'affaire, les investissements en matériels ou en intrants agricoles de bonne qualité ne sont pas réalisés.

6.2.3 Approvisionnement en fertilisants

A Kinshasa, la performance de la production agricole repose essentiellement sur l’apport en matière organique. Cet apport est d’autant plus important que les sols très sablonneux de Kinshasa ont naturellement une faible teneur en argile et humus, ce qui se traduit par une faible capacité de rétention des éléments nutritifs et de l’eau. Comme fumure organique, les maraîchers de Kinshasa utilisent, en fonction des opportunités disponibles :

‐ le compost; ‐ la parche de café ; ‐ la drèche de brasserie ; ‐ le fumier de ferme ; ‐ les ordures ménagères urbaines ; ‐ les feuilles d’arbres (manguier par exemple) ; ‐ les différentes plantes herbacées ;

Dans la plupart des cas, ce sont des feuilles d’arbres et les biomasses des différentes espèces herbacées qui sont utilisés. L’approvisionnement en drèche de brasserie, parche de café, fumier de ferme et ordures ménagères pose énormément des problèmes et reste donc de loin au-dessus de la bourse de beaucoup de maraîchers. Leur utilisation est très insignifiante dans les périmètres maraîchers périurbains, elle est même nulle dans certains sites.

Par ailleurs, le fumier de ferme est de plus en plus rare compte tenu de la faible intensité de l’élevage à Kinshasa. Les immondices et ordures ménagères sont non seulement difficile à transporter jusqu’aux aires agricoles périurbaines, mais aussi encombrées d’énormes quantités d’emballages en plastics et autres substances non bio dégradables. En plus, leur manipulation exige des précautions sécuritaires sans lesquelles on s’expose à des problèmes très sérieux de santé (diverses maladies bactériennes et fongiques, divers microbes de la famille des protozoaires, divers parasites tels que les hématozoaires, intoxication en éléments traces métalliques, etc.).

6.2.4 Approvisionnement en pesticides

Dans les conditions agro écologiques de Kinshasa, les cultures maraîchères font face à plusieurs pestes et maladies dont l’incidence dépend d’une culture à une autre, selon la saison et le stade phénologique de la culture. Les cultures exotiques posent le plus de problèmes surtout en saison pluvieuse ; leur culture en cette période de l’année nécessite beaucoup d’artifices techniquement et financièrement exigeants.

Les différentes maladies cryptogamiques s'attaquant aux diverses cultures se développent favorablement dans les conditions d’humidité et de température de Kinshasa. Le cas le plus grave semble être l'attaque d'Alternaria sp. sur l'oseille. On enregistre par exemple des fontes de semis dues aux germes tels que Pythium aphanidermatum, Rhizoctonia solani et Sclerotium rolfsii qui occasionnent d’énormes pertes dans pépinières d’amarantes et de beaucoup autres légumes en saison des pluies. Il y a aussi des attaques des différents insectes (surtout des chenilles défoliantes et des punaises) qui, localement, sont responsables d'importantes pertes.

Par rapport à toutes ces préoccupations phytosanitaires, les produits phytosanitaires coûtent énormément cher. Quelques maraîchers peuvent s’en procurer dans des boutiques d’intrants disponibles en villes, d’autres auprès des vendeurs ambulants. Nombreux sont ceux qui s’en passent tout simplement et se contentent de choisir la saison la moins délicate (mai – octobre pour la plupart des légumes) et les espèces légumières les mieux adaptées au contexte local (feuilles des patates douces, amarante sauvage ou boa, etc.).

6.2.5 Aménagement agricoles : drainage et irrigation

A Kinshasa, les cultures maraîchères sont irriguées tant en saison pluvieuse qu’en saison sèche. En saison pluvieuse, l’arrosage joue un double rôle :

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‐ l’apport de l’eau à la culture ; ‐ le nettoyage des légumes après une pluie pour les débarrasser des couches de sable

soulevées par le splash. En saison sèche, l’arrosage constitue la principale source d’eau pour les cultures.

L’arrosage est manuel dans tous les sites. Le maraîcher transporte de l’eau dans des arrosoirs ou dans des seaux pour l’asperger sur les cultures. Dans certains périmètres, des canaux d’irrigation avaient été installés pour une bonne redistribution de l’eau dans les périmètres. La plupart ont été détruits par les processus érosifs prévalant en amont et par l’ensablement en aval. C’est surtout le cas dans les périmètres agricoles de la Mokali et dans la vallée de la Ndjili (Lemba Imbu, Kisenso et Tadi) (Fig.6.2 et 6.3).

Dans les périmètres maraîchers du Pool Malebo, exutoire principal du bassin de Kinshasa, l’eau s’y accumule abondamment en saison pluvieuse, avec toute sa charge en suspension, créant des très sérieux problèmes d’inondation. Les cultures maraîchères sont saisonnières sur la plus grande part des terres cultivées. Les zones de rebord sont cultivées de manière plus ou moins permanente. Beaucoup d’efforts de drainage ont permis la pénétration de l’activité agricole à l’intérieur du Pool (en direction du fleuve), principalement avec la riziculture associée aux cultures maraîchères selon un système de « digue casier ».

Des efforts de drainage restent nécessaires dans cette zone pour une exploitation agricole plus efficiente. En saison sèche, les périmètres rizicoles du Pool Malebo sont, pour la plupart, affectés aux cultures maraîchères. En cette période le problème de l’eau se pose en termes de disponibilité pour l’irrigation. Les maraîchers sont appelés à effectuer des grandes distances (+/- 100 à 200m en moyenne) pour s’approvisionner en eau d’arrosage à partir des canaux de drainage.

Ils creusent parfois de petits puits dans des parcelles mais ils tarissent très tôt ou alors leurs parois cèdent très vite à cause de la texture sableuse du sol. Les aménagements des puits avec des buses ou des futs sont très appropriés dans ce contexte. Des puits à buses sont aussi appropriés pour beaucoup d’autres sites maraîchers de Kinshasa, notamment dans la vallée de la Lukunga, celle de la Ndjili et celle de la Mokali où le même problème de carence en eau est très ressenti en saison sèche. Les figures 6.4 et 6.5 en montrent des exemples respectifs des sites de Masina rail 1 et Mango.

 

Fig.6.2: Collecte de l'eau d'arrosage à Lemba Imbu

 

Fig. 5.3: Arrosage par aspersion à Mokali

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6.3 Circuit de commercialisation

Le passage de la production horticole, du producteur au consommateur, suit deux principaux schémas :

‐ les consommateurs des environs des périmètres agricoles achètent directement leurs légumes au champ, auprès des producteurs : c’est le maraîchage de proximité ;

‐ les consommateurs des centres urbains sont approvisionnés à travers les marchés. Le contact avec le producteur passe par un grossiste, puis un détaillant. A ce niveau, le consommateur peut acheter ses légumes en s'adressant aussi bien au détaillant, qu'au grossiste.

Dans tous les cas, pour éviter les risques liés à la commercialisation, les maraîchers vendent leurs produits en plein champ, soit en détail lorsqu’il s’agit des petites quantités destinées directement à la consommation, soit par « plate bande » quant il s’agit d’un achat en gros par les revendeurs (grossistes). Le grossiste à son tour revend soit au détaillant, soit directement aux consommateurs. Dans le marché, les consommateurs s’adressent principalement aux détaillants.

La fixation du prix de vente des légumes au champ est principalement gouvernée par la demande du marché. Le prix est fixé à l’issue d’un marchandage entre le maraîcher et ses clients. En deuxième lieu intervient la qualité du produit. La perte de qualité peut intervenir si les produits maraîchers n’ont pas été récoltés tôt après la maturité. Le coût de production intervient en dernier lieu dans la fixation du prix. Par ailleurs, ce coût n'est pas bien maîtrisé par la plupart des maraîchers. Il convient de signaler que souvent, les grossistes n’achètent pas au comptant. Ils prennent les légumes à crédit pour payer après la vente. Ce système présente beaucoup de risques pour les maraîchers, mais il est plus basé sur la confiance. Dans beaucoup de cas, l’acheteur remet au maraîcher une somme d'argent inférieure au contrat arrêté au départ. Ce comportement s’observe chez les grossistes quand la commercialisation est difficile. Ils laissent les invendus à la charge du maraîcher, ou simplement parce que l'argent a été utilisé pour autre chose.

6.4 Revenus des activités horticoles

Le revenu de l’activité horticole a été évalué en termes de gain moyen par are et par cycle de culture pour les différentes espèces cultivées dans la ceinture périurbaine de Kinshasa. Ce gain correspond à la marge brute. La comparaison des marges brutes générées par les cultures maraîchères sur un are dans la ceinture périurbaine de Kinshasa a fait ressortir des différences entre les cultures au sein de chaque site et entre les sites pour chaque culture.

Les résultats obtenus par site sont présentés dans les tableaux 6.5, 6.6, 6.7, 6.8 et 6.9 respectivement pour le Pool Malebo, La vallée de la Ndjili, la vallée de la Mokali, la vallée de la Mango et celle de la Lukaya. Il ressort de ces résultats qu’au sein d’un même site, chaque culture a

 

Fig. 6.4: un exemple de puits à buse dans le Pool Malebo (Masina rail 1)

Fig. 6.5: un exemple de puits à fût dans la Zone du Sud-Est, au périmètre agricole de

Mango

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exprimé ses performances de manière spécifique en réponse aux facteurs environnementaux et au niveau de gestion.

6.4.1 Marge brute des cultures dans le Pool Malebo

Au niveau du Pool Malebo, il a été constaté que selon les cultures, le revenu généré par cycle cultural varie entre 15,5 et 1 113,3 $ US. La différence entre les cultures par rapport au revenu généré au cours d’un cycle est illustrée par la figure 6.6.

Ces résultats montrent qu’au cours d’un cycle cultural, le céleri peut générer une marge brute supérieure à 1000 $ US. Le gombo vient en deuxième position suivi du piment, les deux ayant une marge brute respective comprise entre 900 et 600 $ US. Puis apparaît la tomate suivie de l’oseille dans la fourchette de 200 à 600 $ US. Enfin se succèdent par ordre de grandeur décroissant : la patate douce, la morelle amère, l’amarante, la pointe noire et l’aubergine, avec des marges brutes situées entre 10 et 150 $ US.

Le céleri a un cycle cultural de 6 mois et sa récolte dure 4 mois à raison d’une récolte toutes les deux semaines. C’est pourtant une culture très exigeante. Sa conduite exige l’installation d’abris, une fumure organique conséquente et des fumures d’entretien répétées au fur et à mesure que la cueillette des feuilles se poursuit. Face à ces exigences, seuls les maraîchers expérimentés se livrent à sa culture. Beaucoup évitent de prendre le risque.

Quant au Gombo, il vient en association avec l’amarante. A la récolte de l’amarante, il occupe le terrain et reçoit un traitement phytosanitaire à base d’insecticide. Une variété chinoise est très cultivée dans ce site et entre en production à partir du 45ème jour. La production peut s’étaler sur 2 à 2,5 mois selon le degré d’entretien, avec une récolte tous les trois jours. Le gombo est le légume fruit le plus cultivé dans le Pool Malebo.

La tomate figure parmi les cultures dites à risque. Elle est très sensible aux maladies fongiques qui se développent dans le site grâce aux conditions favorables d’humidité et de température. Très peu de maraîchers cultivent la tomate dans le Pool Malebo et seulement en saison sèche.

Le piment est très adapté aux conditions du milieu, mais avec beaucoup d’exigences en ce qui concerne la fertilisation. La longueur de son cycle et son entrée tardive en production découragent sa culture chez les maraîchers impatients.

La patate douce et l’oseille sont des légumes feuilles les plus cultivés. Ils ont l’avantage de donner lieu à plusieurs récoltes par campagne. En plus, ces deux cultures entre en production à

 

Fig. 6.6: Revenu des cultures maraîchères dans le Pool Malebo (Masina rail 1)

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partir d’un mois d’âge. On cultive aussi l’amarante pour son cycle (21 jours). Cependant, la meilleure variété pour le marché (Bitekuteku) n’est adaptée qu’à la saison sèche. En période pluvieuse, elle nécessite beaucoup de précautions sans lesquelles les récoltes sont souvent mauvaises.

6.4.2 Marge brute des cultures dans la vallée de la Ndjili

Dans la vallée de la Ndjili, aucune des cultures évaluées n’a donné une marge brute supérieure à 150 $ US. En effet, en dehors du Gombo, de l’oseille, du haricot et de la baselle, il s’agit pour la plupart, des cultures qui ont présenté le même niveau de performance dans le Pool Malebo: la patate douce, la pointe noire, l’amarante, et l’aubergine. Cette dernière présente une marge brute négative. La figure 6.7 compare la performance des cultures analysées dans la vallée de la Ndjili.

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Tableau 6.5: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans le Pool Malebo (Masina rail 1)

Sites

Rubriques

Cultures

Amarante Patate douce Oseille Morelle amère Pointe noire Céleri Gombo Aubergine Piment Tomate

Pool

Mal

ebo

(Mas

ina

rai

l 1)

Charges Variables (en$ US) 47 64,5 48 42,5 45 86,5 35 32,4 49,4 54,0

Semences 5 7,5 3 1,5 8 2,5 4 0,4 0,4 0,4

Matière organique 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7

Engrais chimique 6 18 6 6 6 6 6 6 6 6

Pesticides 5 5 5 5 5 20 5 5 5 5 Abri/tuteur 0 0 0 0 0 23 0 0 0 15

Main d'œuvres 24 27 27 23 19 28 13 14 31 20,6 Charges fixes 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Total Charges 47,2 64,7 48,2 42,7 45,2 86,7 38,2 32,6 49,6 54,2 Recettes moyenne/ are 95 195 360 125 75 1200 864 48 720 450

Marge brute 47,8 130,3 311,8 82,3 29,8 1113,3 828,8 15,5 670,5 395,9

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Tableau 6.6 : Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Ndjili

Sites

Rubriques

Cultures

Amarante patate douce Oseille Baselle Aubergine Gombo

Pointe noire Haricot

Va

llée

de N

djili

Charges Variables 58,5 70,5 56 42,5 61,0 54,4 42 6,4

Semences 3,5 3,5 1 2 0,8 1,3 4 3,8

Matière organique 10 10 10 10 10 10 7 0

Engrais chimique 12 12 14 7 12 7,1 6 0

Pesticides 1 3 4 1,5 1 2 5 0

Abri/tuteur 0 0 0 0 0 0 0 0

Main d'œuvre 32 42 27 22 34 34 20 2,6 Charges fixes 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Total Charges 58,7 70,7 56,2 42,7 61,2 54,6 42,2 6,6

Recettes moyenne par are 80 210 100 135 45 120 75 7,5

Marge brute 21,3 139,3 43,8 92,3 -16,2 65,4 32,8 1,1

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Tableau 6.7: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Mokali

Sites

Rubriques

Cultures

Amarante Patate douce Oseille

Morelle amère

Pointe noire Gombo

Va

llées

du

Sud-

Est

(M

okal

i)

Charges Variables 39,4 40,4 43,2 37,5 45,2 20,25

Semences 3,2 9,4 1,5 4 4 0,25

Matière organique 10 10 10 10 10 10

Engrais chimique 6 6 6 6 6 0

Pesticides 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 0

Abri 0 0 0 0 0 0

Main d'œuvres 17,7 12,5 23,2 15 22,7 10 Charges fixes 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Total Charges 42,6 43,6 46,4 40,7 48,4 23,45 Recettes moyenne par are 67,5 159,4 360 70 35 270

Marge brute 24,9 115,8 313,6 29,3 -13,4 246,55

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Tableau 6.8: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Mango

Sites

Rubriques

Cultures

Amarante Patate douce Oseille Morelle amère

Pointe noire

Vallé

e du

Sud

-Est

(M

ango

)

Charges Variables 47,1 57,6 68,6 48,1 51,6

Semences 1,5 11,3 1,5 5 10

Matière organique 11,3 11,3 11,3 11,3 11,3

Engrais chimique 6 18 24 6 6

Pesticides 2,5 2,5 10 2,5 2,5

Abri 0 0 0 0 0

Main d'œuvres 25,8 14,6 21,8 23,3 21,8 Charges fixes 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Total Charges 47,3 57,8 68,8 48,3 51,8 Recettes moyenne par are 60 300 225 100 50

Marge brute 12,8 242,2 156,3 51,8 -1,8

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Tableau 6.9: Revenus moyens (en $ US) des cultures par are dans la vallée de la Lukaya (site de Kimwenza)

Sites

Rubriques

Cultures Amarante

patate douce Oseille

Haricot vert

Morelle amère

Pointe noire Céleri Gombo Aubergine Piment Tomate Laitue

Va

llée

de la

Luk

aya

(Kim

wen

za)

Charges Variables 41,1 58 57 56 47,3 46,4

317,5 32 185 223,2 119,4 44,1

Semences 1 10 6 15 1 0,3 4,5

1 1 2,1 2,1 2

Matière organique 14 14 21 14 14 14 180

7 84 63 73,3 14

Engrais chimique 5 5 5 0 0 5 5

7 7 7 7 0

Pesticides 1 0 1 2 1 3 1

3 2 3 7 1

Abri ou tuteur 0 0 0 0 0 0 22

0 0 0 5 0

Main d'œuvre 20,1 29 24 25 31,3 24,1 105

14 91 148,1 25 27,1 Charges fixes

0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 Amortissement outils 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Charges totales 41,3 58,2 57,2 56,2 47,5 46,6 317,7

32,2 185,2 223,4 119,6 44,3 Recettes moyenne/ are 70 360 180 480 75 60

876 200 390 1080 750 120

Marge brute 28,7 301,8 121,8 423,8 27,5 13,5 558,3

167,8 204,8 856,6 630,4 75,7

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Les légumes feuilles dominent dans cette vallée. Travaillant essentiellement sur du sable, les maraîchers de cette vallée semblent, par stratégie, éviter les cultures les plus exigeantes pour minimiser les risques des mauvaises récoltes.

6.4.3 Marge brute par are des cultures dans la zone du Sud-Est (Mokali et Mango)

Dans les vallées du Sud-Est, représentée par les sites de Mokali et Mango (Fig. 6.8 et 6.9), les cultures pratiquées génèrent des marges brutes inférieures à 350 $ US. Pour l’ensemble de la zone, compte tenu des conditions pédologiques et des difficultés d’amélioration de la fertilité, les cultures moins exigeantes dominent, en l’occurrence les légumes feuilles. Le gombo est le seul légume fruit qu’on y rencontre. L’oseille et les feuilles de patate douce constituent, à coté du gombo, les principales cultures de rente. La morelle amère, l’amarante et la pointe noire viennent en appoint à cause de leurs cycles culturaux très courts.

 

Fig. 6.7: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Ndjili

 

Fig. 6.9: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Mango

Fig. 6.8: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Mokali

 

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6.4.4 Marge brute par are des cultures dans la vallée de la Lukaya (Kimwenza)

Dans la vallée de la Lukaya, les valeurs de la marge brute par are oscillent entre 10 et 900 $ US selon les cultures. Une nette distinction est établie entre les cultures maraîchères de rente et celles d’appoint. Le piment, la tomate et le céleri génèrent une marge brute par are supérieure à 500 $ US. Le haricot vert intervient avec une marge brute moyenne comprise entre 400 et 450 $ US parmi les cultures de rente. Les autres cultures sont pratiquées en appoint pour la courte longueur leur cycle. Le céleri et le piment sont parmi les légumes les plus cultivés du site. Elles sont pratiquées durant toute l’année et présentent moins de risques que la tomate. Cette dernière est une culture de saison sèche. L’oseille et l’amarante figurent parmi les légumes feuilles les plus cultivés. Les feuilles de patate douce, quoique rentables, ne sont pas si cultivées dans cette vallée.

6.5 Aspects sanitaires

6.5.1 Maladies d’origine hydrique

Le maraîchage périurbain de Kinshasa est une activité essentiellement concentrée dans les fonds des vallées des cours d’eau. Ces écosystèmes drainent les eaux de leurs bassins versants avec une charge d’ordures de toutes sortes. Au regard de l’état actuel des conditions de salubrité sur l’ensemble des quartiers de Kinshasa, rien ne semble favoriser la protection de ces écosystèmes contre les contaminations tant biologiques que chimiques issues de l’activité anthropique. Par contre, la pluviométrie abondante couplée aux températures généralement élevées à travers une longue période de l’année favorise la prolifération de plusieurs germes et insectes nuisibles à l’homme. Pourtant ce sont ces eaux que les maraîchers manipulent à longueur de journées et sans aucune protection. Il y a lieu de s’imaginer la portée de leur exposition. Le cas des maraîchers du Pool Malebo (Masina rail 2) illustré à la figure 6.10 est très éloquent sur ce point surtout quand on sait que ce site est le décanteur par excellence de tous les déchets de Kinshasa. Au cours de cette étude, un certain nombre de maladies étaient évoquées comme les plus fréquentes parmi les maraichers. Il s’agit entre autres : ‐ de la fièvre typhoïde ; ‐ du paludisme ; ‐ de la bilharziose ; ‐ des mycoses.

 

Fig. 6.10: Revenu des cultures maraîchères dans la vallée de la Lukaya (Kimwenza)

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Par ailleurs, les maraîchers pensent que le fait d’avoir les membres inférieurs trempés dans l’eau pendant des longues heures, parfois jusqu’aux parties intimes du corps, et de façon continue serait à l’origine des cas : ‐ de rhumatisme ; ‐ d’infections sexuelles surtout chez les femmes.

Par ailleurs, il convient de mentionner l’action des sangsues dans ces marécages. Non seulement elles sucent le sang, mais aussi elles pourraient être à l’origine d’autres problèmes de santé que seuls les spécialistes en la matière sont capables d’identifier. Cependant, tous ces problèmes ont une répartition spatiale variable (tableau 6.10).

 

Fig. 6.11: Conditions de travail des maraîchers du Pool Malebo et exposition aux maladies liées à l’eau

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Tableau 6.10: Types de problèmes sanitaires en relation avec l'eau dans les périmètres maraîchers

Zone agricole Type de maladie liée à l’eau Autres problèmes sanitaires Pool Malebo ‐ la fièvre typhoïde ;

‐ le paludisme ; ‐ les bilharzioses ; ‐ les mycoses ; ‐ le rhumatisme ; ‐ les infections sexuelles

‐ Chatouillement de la peau ;

‐ Les sangsues

Vallée de la Ndjili ‐ la fièvre typhoïde ; ‐ le paludisme ; ‐ les bilharzioses ; ‐ les mycoses ; ‐ le rhumatisme

‐ Chatouillement de la peau ;

‐ Déchirures entre les orteilles.

Vallée de la Lukunga ‐ la fièvre typhoïde ; ‐ le paludisme ; ‐ le rhumatisme ; ‐ les pieds d’athlète

Vallée de la Lukaya ‐ la fièvre typhoïde ; ‐ le paludisme ; ‐ le rhumatisme ; ‐ les pieds d’athlète

Vallées du Sud-Est ‐ la fièvre typhoïde ; ‐ le paludisme ; ‐ le rhumatisme ; ‐ les pieds d’athlète

Toutes ces maladies ont un impact négatif très important sur l’exploitation et sur le ménage. En cas de maladie du maraîcher, ses activités agricoles sont compromises faute d’un suivi adéquat tandis qu’il doit faire face aux dépenses médicales importantes.

6.5.2 Accès à l’eau potable

Les conditions d’accès à l’eau potable sont très variables selon les sites de la ceinture maraîchère périurbaine de Kinshasa. Dans des sites alimentés par le réseau de distribution de l’eau de la REGIDESO, la population s’approvisionne en eau potable à partir du robinet. Dans d’autres cas, l’eau de boisson provient aussi bien de sources et des puits aménagées ou non aménagées (tableau 6.11).

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Tableau 6.11: Spatialisation de l'accès à l'eau potable

Site Accès à l’eau potable Pool Malebo Les maraîchers du Pool Malebo viennent des quartiers qui longeant

ce bassin marécageux. Ces quartiers disposent d’un réseau d’eau de la REGIDESO. Cependant, les habitations qui ont pénétré dans les périmètres agricoles bien drainés du Pool éprouvent d’importantes difficultés d’approvisionnement en eau potable.

Vallée de la Ndjili : ‐ COOPACEN

‐ COOPACEK ‐ COOPMAT ‐ COOPMALI

‐ COOPMAKIS

L’accès à l’eau potable est problématique pour la plupart des ménages installés dans la proximité des périmètres agricoles. Des puits y ont été installés avec l’appui de TRIAS, mais ils ne couvrent que quelques blocs. A COOPACEK, COOPMAT et COOPMALI, la situation est similaire à celle de COOPACEN. A COOPMAKIS, la population utilise des puits aménagés par OXFAM. Ces puits ne suffisent pas et constituent parfois des centres de dispute entre les femmes.

Vallée de la Lukaya L’eau de la rivière Lukaya, de même que celle de la Lukunga est captée par la REGIDESO pour traitement et redistribution au réseau de consommation. Les populations de ces zones utilisent l’eau de robinet pour leurs besoins domestiques.

Vallée de la Lukunga

Vallées du Sud Est Par contre, dans les vallées du Sud-Est (Nsanga, Mango, Manzanza, Mokali et cité de l’espoir), l’accès à l’eau potable est un véritable casse tête. Cinq sources ont été aménagées à la cité de l’espoir par la CTB. D’une manière générale, les gens boivent de la mauvaise eau dans les autres vallées du Sud Est.

 

 

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7 ATOUTS ET CONTRAINTES DE L’HORTICULTURE PÉRIURBAINE

7.1 Principaux atouts

L’horticulture de la ceinture périurbaine Kinshasa jouit des atouts suivants : • la disponibilité des périmètres aménagés et aménageables pour les activités horticoles; • disponibilité des ressources en eau dans tous les sites maraîchers; • l’existence d’une grande diversité de cultures locales et exotiques adaptées aux conditions

climatiques de la région de Kinshasa ; • la possibilité de maintenir une chaine de production agricole continue sur l’ensemble de

l’année; • les possibilités d’améliorer la productivité des terres. • l’offre déficitaire face à la demande en légumes par la population de Kinshasa qui

représente un débouché ; • la présence d’une population active dans ce secteur ; • l’existence d’une dynamique organisationnelle impliquant plusieurs parties prenantes dans

le secteur agricole (pouvoir publique, associations et coopératives maraîchères, ONG, agences des nations unies, diverses services de coopération, etc.).

7.2 Principales contraintes

L’horticulture périurbaine de la ville de Kinshasa reste confrontée à plusieurs contraintes. Les plus importantes sont :

• l'insécurité foncière consécutive à la pression démographique sur des terres à vocation agricoles pour des fins résidentielles ;

• la trop faible fertilité naturelle des sols (sols à texture essentiellement sableuse, dont la fraction colloïdale repose quasi totalement sur les apports en matières organiques qui, par ailleurs, se décomposent trop vite suite aux conditions d’humidité et de température) ;

• la forte sensibilité des sols à l’érosion conduisant aux ensablements des cours d’eau, des parcelles de cultures et des canaux d’irrigation ;

• l’inondation saisonnière des parcelles des cultures ; • les difficultés d’irrigation (arrosage) de parcelles des cultures ; • l’incidence des pestes et maladies sur les légumes exotiques ; • le faible niveau d’équipement et les difficultés d’approvisionnement en intrants agricoles

(semences, engrais chimiques, pesticides, équipement de travail, etc.) ; • les difficultés d’approvisionnement en fumier et autres formes de matières organiques ; • la précarité des conditions sanitaires dans le milieu de travail ; • les problèmes liés à la commercialisation ; • le faible approvisionnement en intrants (outillage, semences, pesticides, engrais) dans les

vallées les plus vulnérables ; • le faible encadrement technique : la plupart des agronomes fonctionnaires délégués par le

ministère de l'agriculture et celui du développement rural sont démotivés par le manque de moyens d'action et les retards de paiement de leurs salaires ;

• destruction des systèmes d'irrigation lors des pillages de 1991 et 1993 qui n'ont pas été remis en état depuis, par manque de financement.

L’ensemble de ces contraintes ne peut être levé sans une véritable dynamique organisationnelle agissant comme un moteur de mobilisation et d’élaboration des stratégies au sein des périmètres maraîchers. Ceci manque dans presque tous les sites à l’exception de Kimwenza.

8 CONCLUSIONS

Devant la crise alimentaire mondiale et la flambée des prix des denrées alimentaires, la présente étude visait à poser un diagnostic sur l’horticulture périurbaine de Kinshasa en ce qui concerne les ressources biophysiques, les aspects techniques et le contexte socioéconomique dans le but d’élaborer une stratégie d’intervention qui soit à la mesure des contraintes réelles.

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A cet effet, une prospection biophysique a été réalisée dans la ceinture horticole périurbaine avec, en parallèle, une enquête socioéconomique et technique. La description biophysique a porté sur les ressources en sols et en eau, leurs interactions avec le relief, les composantes du climat (pluviométrie et température), la végétation (évapotranspiration) et les interventions de l’homme. Les aspects socioéconomiques ont porté sur :

‐ la structure des ménages agricoles ; ‐ leurs mécanismes de survie dans ce contexte de crise alimentaire et de flambée des prix ; ‐ leur niveau d’organisation sur le plan professionnel ; ‐ les revenus générés par l’activité agricole ; ‐ l’interaction entre les différentes parties prenantes de la filière horticole périurbaine.

Sur le plan technique, le degré d’adéquation des exigences des cultures maraîchères aux conditions du milieu physique local a été apprécié en relation avec la capacité d’adaptation des producteurs dans l’exercice de leur profession.

L’analyse biophysique a ressorti la dominance d’une couverture des sols sableux dans les périmètres horticoles. Ces sont des sols dont l’utilisation doit reposer sur un enrichissement en matière organique, composante très importante de la fertilité chimique et la capacité de rétention en eau. Cependant, quelques plages des sols relativement plus riches en argile ont été observées dans la vallée de la Lukaya, et des sols tourbeux dans le Pool Malebo. Les interfluves sableux dont les sols ont été dénudés par l’habitat, ou alors portent un couvert végétal peu dense constituent le siège des processus érosifs qui résultent en un transport important de sable dans les fonds des vallées. Il s’en suit un ensablement important des parcelles des cultures et des cours d’eau. Cela affecte à la foi le profil d’écoulement des rivières (surtout les plus petites) et leur débit. L’abondance des pluies à travers l’année qui, en principe est un atout pour l’agriculture, a pour revers de maintenir le processus érosif à un rythme qui mobilise vers les périmètres agricoles toutes les ordures mal gérées par les citadins. Cela engendre un problème de salubrité et de santé public dont la portée ne peut être négligée chez les maraîchers qui cohabitent au quotidien avec cette situation. Le cas du Pool Malebo (principal exutoire de Kinshasa) est le plus criant surtout lorsqu’on sait que les femmes y travaillent à longueur des journées en ayant leur corps dans l’eau parfois jusqu’aux parties intimes. Diverses maladies liées à l’eau n’ont pas manqué d’être évoquées par les maraîchers. Par ailleurs, l’accès à l’eau potable n’est pas du tout acquis. Nombreux sont les ménages qui doivent se contenter des sources naturelles et puits de fortune pour pouvoir satisfaire à ce besoin car le réseau de la REGIDESO n’opère pas dans leurs terroirs.

Sur le plan organisationnel, les résultats ont montré que les maraîchers de l’ensemble de la ceinture périurbaine de Kinshasa sont, depuis plusieurs années, regroupés en associations et autres structures de dimensions diverses. Ces organisations sont bien structurées avec des organigrammes bien cohérents et logiques. Cependant, beaucoup d’entre elles n’ont pas été jusqu’à ce jour capables de mobiliser les maraîchers autour d’une stratégie commune en ce qui concerne la production, la commercialisation et beaucoup d’autres aspects de leur vie quotidienne. Cela transparait, à titre d’exemple, dans le fait même qu’il n’est pas étonnant de trouver qu’au même endroit, tout le monde produit la même chose et au même moment. Du coup, c’est l’acheteur qui devient maitre du prix. Dans un tel contexte, et compte tenu du caractère périssable des légumes, les coûts de production sont foulés aux pieds devant la concurrence autoentretenue au sein du groupe par manque d’organisation. Les résultats de beaucoup d’effort de travail se retrouvent finalement dilués par un échec de commercialisation. Les faibles recettes réalisées sont appelées à faire face aux multiples besoins du ménage au point où il devient difficile de réinvestir en agriculture. On pratique alors une agriculture empirique, sans investissement, une agriculture réduite à la simple survie qui d’ailleurs a du mal à tenir. Ce manque d’organisation apparaît donc comme le principal facteur de dilution des efforts locaux des maraîchers, et même des interventions des acteurs nationaux et internationaux dans la ceinture périurbaine de Kinshasa. Les maraîchers semblent travailler en ordre dispersé bien qu’ils soient regroupés des associations.

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Au point de vue purement technique, l’étude a montré qu’hors mis le site de Kimwenza (vallée de la Lukaya) où une diversification des cultures est observée, la majorité des sites pratique presque les mêmes cultures. On note par exemple la dominance des feuilles de patate douce, suivies de l’oseille et de l’amarante qui sont moins sensibles aux contraintes climatiques de la saison pluvieuse. Ce choix n’est qu’une expression du refus de prendre le risque de mise en culture des cultures très exigeantes et dont la réussite rapporterait plus d’argent. Un effort de renforcement des capacités techniques s’avère nécessaire pour rompre cette habitude.

Il convient, cependant, de souligner l’attachement des maraîchers à leur activité malgré la succession des hauts et des bas. C’est un facteur capitalisable si seulement un appui organisationnel est apporté. Cependant, d’autres formes d’assistance : notamment en ce qui concerne l’équipement et les aménagements hydro-agricoles s’avèrent utile pour susciter un nouvel élan de redémarrage sur la bonne direction.

Dans les lignes qui vont suivre, quelques recommandations sont formulées en guise de proposition de réponse à la situation décrite ci-haut.

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9 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ACF, 2002. Evaluation du programme de sécurité alimentaire. OFDA/Kinshasa/1er mars 2001- 31 janvier 2002. Batumike, 2009. Congo Kinshasa : sortir du labyrinthe ou y survivre. Droesbeke, J. 2001. Enquêtes, modèles et applications. Paris, Dunod, p344-363 DSRP, 2006. Document stratégique pour la réduction de la pauvreté. p159 Goossens, F. 1997. Rôle des Sada dans la sécurité alimentaire à Kinshasa. Collection « aliments dans les villes » Programme approvisionnement alimentaire des villes. FAO. p75 INS, 2005. Enquête 1-2-3 de Kinshasa sur l’emploi. Le secteur informel et les conditions de vie de ménages. Principaux résultats. p71. Iyenda, G. 2002. Pauvreté urbaine et secteur informel à Kinshasa. Développement et coopération, n°5, p18-21 Marchese,O. 2005. La méthode de quota. Cnam. http://cedric.cnam.fr/~saporta/20050107%20OM%20La%20m%E9thode%20des%20quotas.pdf Mendo, C. 2004. Analyse de la situation et la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire à Kinshasa. PAM-RD Congo. p35 Ministère de plan, 2005. Monographie de Kinshasa. p… Pool Fund, 2008. Stratégie provinciale : ville de Kinshasa. Pool Fund-1ère allocation 2009.

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2EME PARTIE : PROPOSITION DE REPONSE

1 CONTEXTE GÉNÉRAL DE L’INTERVENTION

Le réflexe de survie qui s’est généralisé au sein d’une population davantage affamée et vivant dans une insécurité alimentaire prolongée serait à la base de l’expansion d’une multitude d’activités de l’économie informelle à Kinshasa. Pour ce qui est du secteur primaire, on peut mentionner l’agriculture urbaine et périurbaine, et particulièrement le maraîchage. Une étude vient d’être réalisée dans la ceinture périurbaine de Kinshasa dans le but de décrire les caractéristiques de l’agriculture périurbaine de cette métropole afin de ressortir ses atouts et ses contraintes. Les maraîchers de la plupart des périmètres horticoles périurbains de Kinshasa pratiquent une agriculture très peu diversifiée, ce qui implique que tout le monde produit de façon régulière la même chose, au même moment et au même endroit. Les conséquences qui en découlent sont, entre autres:

- un effondrement des cours pour les légumes ; - une forte extensivité de l'agriculture où on cherche à compenser les faibles rendements

obtenus sans investissements par l'augmentation des surfaces ; - un fort développement des maladies sur cultures suite à une absence ou une mauvaise

rotation des cultures; - un épuisement des sols déjà très « ingrats » ; - une dégénérescence génétique des variétés cultivées ; - un appauvrissement régulier des agriculteurs, lié à la fragilité du système de production:

situation alimentaire difficile, agriculture de survie. C’est une agriculture totalement empirique et fataliste, très peu productive en termes de rendement et de chiffre d'affaire. Produisant peu, les investissements en matériels ou en intrants agricoles de bonne qualité ne sont pas réalisés. Ce qui entraîne de faibles productions, un revenu agricole limité et, par conséquent, une impossibilité d'investir. Rompre ce cercle vicieux dans un contexte d’une telle pauvreté s’avère d’autant plus important qu’il faut savoir dans quelle direction orienter les actions. C’est à cet effort que la présente étude s’est livrée. Les paragraphes qui suivent présentent le concept de base de l’intervention proposée

2 OBJECTIF GÉNÉRAL

Aider les maraîchers de la ceinture périurbaine de Kinshasa à améliorer durablement leur capacité de production, le cours de leurs produits et l’entretien d’un bon environnement sanitaire par le renforcement de leur efficacité technique et organisationnelle.

3 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

L’objectif général peut être atteint à travers la réalisation des objectifs spécifiques suivants: intensifier le calendrier agricole par la valorisation des périodes non productives (cultures

en contre-saison) ; augmenter la production par élargissement des surfaces cultivées (après drainage des aires

inondables) ; diversifier des productions agricoles ; améliorer le cours des légumes (prix au producteur) par l’adoption d’une bonne stratégie de

production et de commercialisation à travers l’organisation ; appuyer l’irrigation dans les périmètres agricoles ; augmenter la production par élargissement des surfaces cultivées (après drainage des aires

inondables) ; prévenir l’érosion dans les sites les plus sensibles ; prévenir les maladies liées à l’eau et à l’insalubrité.

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4 RÉSULTATS ATTENDUS

A l’issue de cette intervention, les résultats suivants sont attendus :

• la production horticole augmentée et diversifiée dans la ceinture périurbaine de Kinshasa ; • les maraîchers maîtrisent efficacement l’ensemble de facteurs de production horticole ; • les conditions de vente des légumes améliorées chez les producteurs ; • l’accès à l’eau d’irrigation facilité dans les périmètres agricoles ; • la superficie des terres non inondables augmentée dans les périmètres agricoles ; • la prévalence réduite pour les maladies liées à l’eau dans les périmètres horticoles

périurbains.

5 ACTIVITÉS

La réalisation des objectifs ci-haut évoqués suppose l’exécution des activités proposées dans le tableau 5.1.b.

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Tableau 5.1.b : Proposition d’activités pour une intervention dans les périmètres maraîchers périurbains de Kinshasa

Zone agricole

Site Court terme Moyen terme Long terme

Zone

du

Sud-

Est

Nsanga

Mango

Manzanza

Cité de l’Espoir

• Appui en semences diversifiées et de qualité et en outils appropriés;

• Appui à l’irrigation : aménagement des puits équidistants avec des buses ou des fûts métalliques.

• Formations: - Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus

sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; et - Tenue des comptes d’exploitation.

• Suivi et évaluation progressifs des activités

• Aménagement des points d’eau potable.

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Sensibilisation hygiène et assainissement ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Curage des cours d’eau • Protection antiérosive par

la mise en place des haies de Vétiver ou autres espèces (surtout à la cité de l’espoir).

• Suivi et évaluation progressifs des activités

Mokali • Appui en semences diversifiées et de qualité et en outils appropriés;

• Appui à l’irrigation : aménagement des puits équidistants avec des buses ou des fûts métalliques.

• Formations: - Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus

sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; et - Tenue des comptes d’exploitation.

• Suivi et évaluation progressifs des activités

• Aménagement des points d’eau potable.

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Sensibilisation hygiène et assainissement ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Idem +

• Réhabilitation du canal d’irrigation (+/- 5 km)

• Suivi et évaluation progressifs des activités

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Vallé

e de

la N

djili

COOPACEN

COOPMAT

COOPACEK

COOPMAKIS

COOPMALI

• Appui en semences diversifiées et de qualité et en outils appropriés;

• Appui à l’irrigation : aménagement des puits équidistants avec des buses ou des fûts métalliques.

• Formations: - Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus

sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; et - Tenue des comptes d’exploitation.

• Suivi et évaluation progressifs des activités

• Aménagement des points d’eau potable ;

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Sensibilisation hygiène et assainissement ;

• Drainage de quelques parcelles à Tadi et Lemba Imbu.

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Réparation du barrage et curage du canal à Lemba Imbu

• Renforcement des digues des cours d’eau ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

Vallé

e de

la L

ukun

ga

AMEL • Apport en outils appropriés; • Curage des rivières et renforcement des digues • Appui à la dynamique organisationnelle • Aménagement des puits équidistants avec des buses ou des

fûts métalliques ; • Suivi et évaluation progressifs des activités Suivi et évaluation

progressifs des activités

• Apport en semences diversifiées et de qualité;

• Formations: - Conduite des cultures

en contre saison (les plantes les plus sensibles aux pestes et maladies) ;

- Gestion de la fertilité des sols ; et

• Tenue des comptes d’exploitation.

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Sensibilisation hygiène et assainissement ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Aménagement d’un réseau de drainage.

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

Pool

Mal

ebo

Tshuenge (Nsele et Masina)

• Appui en semences diversifiées et de qualité et en outils appropriés;

• Appui à l’irrigation : aménagement des puits équidistants avec des buses ou des fûts métalliques.

• Formations: - Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus

• Renforcement de la dynamique organisationnelle.

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Suivi et évaluation

• Renforcement de la dynamique organisationnelle.

• Suivi et évaluation progressifs des activités

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sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; - Tenue des comptes d’exploitation ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

progressifs des activités

Tshangu • Appui en semences diversifiées et de qualité et en outils appropriés;

• Appui à l’irrigation : aménagement des puits équidistants avec des buses ou des fûts métalliques.

• Formations: - Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus

sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; - Tenue des comptes d’exploitation ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Renforcement des digues de la Tshangu

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Sensibilisation hygiène et assainissement

• Suivi et évaluation progressifs des activités

• Prolongement du canal de la Tshangu vers le nord

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

Masina rail 1 • Appui en semences diversifiées et de qualité et en outils appropriés;

• Appui à l’irrigation : aménagement des puits équidistants avec des buses ou des fûts métalliques.

• Formations: - Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus

sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; - Tenue des comptes d’exploitation ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Aménagement des puits équidistants avec des buses ou des fûts métalliques ;

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités Suivi et évaluation progressifs des activités

• Sensibilisation hygiène et assainissement

• Suivi et évaluation progressifs des activités

Masina rail 2 • Appui en outils et semences diversifiées ; • Tenue appropriée pour les travaux (en sécurité) dans l’eau et

la boue ; • Formations:

- Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Intégration de la pisciculture au système riziculture-

horticulture. • Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Appui à l’intégration de la pisciculture à la riziculture et l’horticulture ;

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

• Appui aux travaux de drainage du périmètre ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités

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Kingabwa • Structuration organisationnelle des groupes • Formations:

- Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus

sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; et - Tenue des comptes d’exploitation.

• Suivi et évaluation progressifs des activités

• Appui à l’irrigation (puits à buses ou en fûts) ;

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités

• Renforcement de la digue de la rivière Ndjili à quelques endroits à Kingabwa 1 ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités

Vallé

e de

la L

ukay

a UGMK

(Kimwenza) • Protection des pentes par installation des haies antiérosives

(vétiver) ; • Appui en équipement agricole (outils) et semences

maraîchères diverses ; • Aménagement des points d’eau potable ; • Suivi et évaluation progressifs des activités

• Appui à l’irrigation dans les nouveaux périmètres agricoles du site (pompe et construction des citernes) ;

• Mise en place d’une stratégie de marketing et commercialisation ;

• Suivi et évaluation progressifs des activités.

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 58 / 87  

6 CADRE LOGIQUE

Tableau 5.2.b: Cadre logique de l’intervention proposée

Logique d’intervention Indicateurs objectivement vérifiables

Sources de vérification Risques & Hypothèses

Objectif général

Contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire par le renforcement de l’efficacité technique et organisationnelle des horticulteurs périurbains de Kinshasa

- Nombre de repas/jour ; - Composition des repas ; - Types et genres de dépenses

des ménages ; - Incidence des maladies liées à

l’eau et la salubrité.

- Enquêtes nutritionnelles;

- Enquêtes socioéconomiques;

- Rapports des centres de santé.

Objectifs spécifiques

Renforcer la dynamique organisationnelle des maraîchers

Augmenter, diversifier et intensifier la production agricole maraîchère Aider à la mise en place d’une stratégie commerciale efficace pour la production maraîchère Prévenir les maladies liées à l’eau et à l’insalubrité.

- Diversité et rendements des cultures;

- Prix aux producteurs ; - Nombre des puits (en buses)

construits ; longueur (en m) des canaux d’irrigation construits ou aménagés;

- Superficie (en ha) des terres inondables drainées ;

- Nombre des cultures à risque réussies en contre saison ;

- Prévalence des maladies liées à l’eau.

- Rapport de suivi des activités;

- Visites de terrain; - Rapports

d’évaluation; - Enquête

socioéconomique

- Les populations sont disponibles (pas d’épidémie grave, pas de déplacement de population …)

- Les conditions climatiques ne sont pas perturbées et permettent aux communautés cibles de semer conformément au calendrier cultural local

Résultats attendus

‐ La production horticole est augmentée et diversifiée dans la ceinture périurbaine de Kinshasa ;

‐ L’accès à l’eau d’irrigation est facilité dans les

périmètres agricoles ; ‐ La superficie des terres non inondables est

augmentée dans les périmètres agricoles ; ‐ Les producteurs ont maîtrisé efficacement

l’ensemble de facteurs de production (renforcement des capacités techniques).

- Diversité et rendements des

cultures; - Prix aux producteurs ; - Nombre des puits (en buses)

construits ; longueur (en m) des canaux d’irrigation construits ou aménagés;

- Superficie (en ha) des terres inondables drainées ;

- Nombre des cultures à risque réussies en contre saison ;

- Prévalence des maladies liées à l’eau.

- Rapport de suivi des

activités; - Visites de terrain; - Rapports

d’évaluation; - Enquête

socioéconomique.

- La participation des bénéficiaires et des communautés est bonne

- La collaboration avec les autres acteurs humanitaires impliques est effective

- La situation sanitaire des producteurs n’est pas perturbée

- Les populations sont disponibles

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 59 / 87  

‐ Les conditions de vente des légumes sont

améliorées chez les producteurs périurbains de Kinshasa ;

‐ La prévalence des maladies liées à l’eau est

réduite dans les périmètres horticoles périurbains

- Les intrants sont disponibles et livrés en temps

Activités 1.1. Ciblage des groupements de producteurs 1.2. Distributions d’intrants agricoles 1.3. Vulgarisation des techniques de compostage 1.4. Monitoring post distribution 2.1. Etude des possibilités d’irrigation 2.2. Mise en place de petits périmètres irrigués 2.3. Monitoring des ouvrages mis en place 3.1. Etude des possibilités d’aménagement de parcelles agricoles drainés 3.2. Remblaiement et aménagement de parcelles agricoles 3.3. Monitoring des parcelles aménagées sur les terres inondables 4.1. Formations des groupements partenaires :

- Dynamique de groupe et stratégie professionnelle ; - Conduite des cultures en contre saison (les plantes les plus sensibles aux pestes et maladies) ; - Gestion de la fertilité des sols ; - Tenue des comptes d’exploitation - Suivi et évaluation progressifs des activités

5.1. Formation en marketing des groupements partenaires 5.2. Adoption d’une stratégie de commercialisation des productions maraîchères (aux professionnels,

particuliers et intermédiaires) 5.3. Mise en place de points de vente (cantines, tant au niveau des périmètres maraîchers qu’au niveau de

certains endroits de la ville de Kinshasa) 5.4. Monitoring des activités de commercialisation des produits agricoles maraichers 6.1. Sensibilisation des maraîchers sur mes risques sanitaires de leur activité 6.2. Dotation des maraîchers en équipement de sécurité (gants, bottes, masques, etc.) 6.3. Aménagement de points d’eau potable pour l’eau de boisson/cuisine des maraîchers

• Equipe technique

qualifiée disponible • Participation

communautaire effective

• Les marches sont stables

• Pas de mouvements majeurs des bénéficiaires cibles

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 60 / 87  

Conditions préalables • La situation politique

et militaire reste calme en RD Congo et au Bandundu plus particulièrement.

• Les autorités locales civiles, militaires et les autorités de ministère de l’agriculture n’entravent pas les activités humanitaires.

• ACF a un accès direct aux bénéficiaires et peut se déplacer sur le terrain.

• Les bénéficiaires potentiels peuvent se déplacer et avoir accès au programme.

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 61 / 87  

7 ANNEXES 

ENQUETE SUR L’AGRICULTURE PERIURBAINE DE KINSHASA

Caractérisation socio-économique

Questionnaire des ménages maraîchers

Date :……………………………………….

Site :………………………………………...

Commune/Quartier :………………………..

Association (ou coopérative) d’appartenance :…………………………..

IDENTIFICATION

1 Nom : …………………………

2 Sexe : Masculin : ……. Féminin : …. 3 Age: …………. Ans (révolus)

4 Etat matrimonial : 5 Niveau d’instruction :

1. Célibataire 1. Sans instruction

2. Marié(e) 2. Primaire

3. Union de fait 3. Secondaire (cycle court)

4. Séparé(e) de corps 4. Secondaire (cycle long)

5. Divorcé(e) 5. Universitaire

6. Veuf (Veuve)

6 Nombre des personnes dans le ménage: Hommes : ….. Femmes : …… Total : ………….

7 Nombre des personnes actives dans le ménage: Hommes : …… Femmes : ….Total : …...

8 Nombre des personnes inactives dans le ménage: Hommes : ……Femmes : …..Total : …...

9 Lieu d’habitation : ……………………………………………………………………….

AGRICULTURE

10. Mode d’acquisition de la terre:

a)Achat b) Héritage c)Don d) Location

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 62 / 87  

11. Depuis quand travaillez-vous la même parcelle ? Que pensez-vous de la qualité de vos terres ? 12. Que pensez-vous de l’affectation des terres ? 13. La disponibilité de l’eau pour l’agriculture est elle satisfaisante ? Méthodes de contrôle de l’eau (irrigation, drainage, etc.) et possibilités d’amélioration Mode Période de

l’année Gestionnaire Equipement Contraintes Atouts Observations

Irrigation Drainage Autres

Eau potable (disponibilité)

Système d’approvisionnement Nombre Puits Sources aménagées Robinets Autres

Existence des maladies d’origine hydrique

Maladie Période d’occurrence Impact

Les cultures

1. Quelles sont vos principales spéculations agricoles et à quelle période de l’année pratiquez-vous chacune d’elles ?

N° Culture Période de l’année Observation Rdt/are

J F M A M J J A S O N D

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 63 / 87  

2. Quelles sont les spéculations agricoles les plus rentables et à quelle période de l’année pour

chacune d’elles ? N° Culture Période de l’année Observation

J F M A M J J A S O N D

3. Comment accédez-vous aux intrants agricoles (semences, engrais chimiques, pesticides) et à quel prix ?

Type d’intrant

Source d’approvisionnement

Prix

Quantité par are

Remarques

1

2

3

4

5

6.

7.

8.

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 64 / 87  

4. Lesquels des matériels suivants utilisez-vous le plus ? Comment vous en procurez-vous ? Et quelle est leur durée de vie ?

N° Matériels Modes d’acquisition

Prix (en Fc) Sources de provenance

Durée de vie

1 Houe

2 Machette

3 Bêche

4 Coupe-coupe

5 Binette

6 Transplantoirs

7 Râteau

8 Arrosoir

9 Fourches

10 Pelles

11 Brouettes

10. Quelle est la superficie de vos champs (en ares) ? Réponse : ..…m x…..m ou ....

ares

11. Utilisez-vous une main d’œuvre familiale ou rémunérée ?

a. Main d’œuvre familiale b. Main d’œuvre rémunérée c. Les deux types de main d’œuvre

12. Si la main d’œuvre est familiale, combien des personnes participent de façon permanente aux travaux culturaux?

a. Seul

b. Avec d’autres personnes (nombre) : ………… Nombre Sexe Age Relations familiales

1

2

3

4

5

6

Page 73: Rapport d’étude sur l’agriculture périurbaine (maraichage ... · Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC iii / 87 Résumé En rapport

Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 65 / 87  

7

8

9

13. Utilisez-vous la main d’œuvre est rémunérée (payée) ? …….. Si oui, pour quelles opérations culturales et qu’est-ce que cela coûte?

N° Opérations culturales Périodes Tâche Coûts (en Fc)

1

2

3

4

5

6

14. Combien d’argent (à peu près) gagnez-vous par saison par spéculation ?

Spéculation Période Revenue par saison Observation

15. Quelles sont les principales dépenses qui consomment l’argent que vous gagnez ?

1…………………………………………………………………………………………………2……………………………………………………………

……………………………………3…………………………………………………………………………………………………4………………………

…………………………………………………………………………5………………………………………………………………………………………

…………

16. Quelles sont les avantages que l’activité agricole procure à votre ménage ?

1…………………………………………………………………………………………………2……………………………………………………………

……………………………………3…………………………………………………………………………………………………4………………………

………………………………………………………………………….

17. Citez les principales difficultés que vous rencontrez dans cette activité ?

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 66 / 87  

1…………………………………………………………………………………………………2……………………………………………………………

……………………………………3…………………………………………………………………………………………………

18. Que faites-vous pour surmonter ces difficultés et améliorer la productivité de votre activité ?

1..........................................................................................................................

..........................2................................................................................................

....................................................3......................................................................

...............................................................................4...........................................

..........................................................................................................

19. Etes-vous satisfaits de la façon dont s’effectue la commercialisation de vos produits ? Si non qu’est ce qui peut être amélioré et comment ?

20. Y a-t-il des taxes à payer par rapport à votre production ? Si oui lesquelles ?

21. Quels sont les principales dépenses qui consomment votre revenu?

- Achat de la nourriture ; - Education des enfants ; - Soins médicaux ; - Produits non alimentaires ; - Dépenses agricoles ; - Loyer ; - Problèmes sociaux (deuil, mariage, etc.) ; - Autres : spécifier………

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 67 / 87  

ENQUETE SUR L’AGRICULTURE PERIURBAINE DE KINSHASA

Caractérisation socio-économique

Questionnaire des ménages maraîchers

Date :……………………………………….

Site :………………………………………...

Commune/Quartier :………………………..

Association (ou coopérative) d’appartenance :…………………………..

IDENTIFICATION

1 Nom : …………………………

2 Sexe : Masculin : ……. Féminin : …. 3 Age: …………. Ans (révolus)

4 Etat matrimonial : 5 Niveau d’instruction :

7. Célibataire 1. Sans instruction

8. Marié(e) 2. Primaire

9. Union de fait 3. Secondaire (cycle court)

10. Séparé(e) de corps 4. Secondaire (cycle long)

11. Divorcé(e) 5. Universitaire

12. Veuf (Veuve)

6 Nombre des personnes dans le ménage: Hommes : ….. Femmes : …… Total : ………….

7 Nombre des personnes actives dans le ménage: Hommes : …… Femmes : ….Total : …...

8 Nombre des personnes inactives dans le ménage: Hommes : ……Femmes : …..Total : …...

10 Lieu d’habitation : ……………………………………………………………………….

AGRICULTURE

10. Mode d’acquisition de la terre:

a)Achat b) Héritage c)Don d) Location 11. Depuis quand travaillez-vous la même parcelle ? Que pensez-vous de la qualité de vos terres ?

Page 76: Rapport d’étude sur l’agriculture périurbaine (maraichage ... · Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC iii / 87 Résumé En rapport

Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 68 / 87  

12. Que pensez-vous de l’affectation des terres ? 13. La disponibilité de l’eau pour l’agriculture est elle satisfaisante ? Méthodes de contrôle de l’eau (irrigation, drainage, etc.) et possibilités d’amélioration Mode Période de

l’année Gestionnaire Equipement Contraintes Atouts Observations

Irrigation Drainage Autres

Eau potable (disponibilité)

Système d’approvisionnement Nombre Puits Sources aménagées Robinets Autres

Existence des maladies d’origine hydrique

Maladie Période d’occurrence Impact

Les cultures

3. Quelles sont vos principales spéculations agricoles et à quelle période de l’année pratiquez-vous chacune d’elles ?

N° Culture Période de l’année Observation Rdt/are

J F M A M J J A S O N D

Page 77: Rapport d’étude sur l’agriculture périurbaine (maraichage ... · Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC iii / 87 Résumé En rapport

Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 69 / 87  

4. Quelles sont les spéculations agricoles les plus rentables et à quelle période de l’année pour chacune d’elles ?

N° Culture Période de l’année Observation

J F M A M J J A S O N D

3. Comment accédez-vous aux intrants agricoles (semences, engrais chimiques, pesticides) et à quel prix ?

Type d’intrant

Source d’approvisionnement

Prix

Quantité par are

Remarques

1

2

3

4

5

6.

7.

8.

4. Lesquels des matériels suivants utilisez-vous le plus ? Comment vous en procurez-vous ? Et quelle est leur durée de vie ?

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 70 / 87  

N° Matériels Modes d’acquisition

Prix (en Fc) Sources de provenance

Durée de vie

1 Houe

2 Machette

3 Bêche

4 Coupe-coupe

5 Binette

6 Transplantoirs

7 Râteau

8 Arrosoir

9 Fourches

10 Pelles

11 Brouettes

10. Quelle est la superficie de vos champs (en ares) ? Réponse : ..…m x…..m ou ....

ares

11. Utilisez-vous une main d’œuvre familiale ou rémunérée ?

a. Main d’œuvre familiale b. Main d’œuvre rémunérée c. Les deux types de main d’œuvre

12. Si la main d’œuvre est familiale, combien des personnes participent de façon permanente aux travaux culturaux?

a. Seul

c. Avec d’autres personnes (nombre) : ………… Nombre Sexe Age Relations familiales

1

2

3

4

5

6

7

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 71 / 87  

8

9

13. Utilisez-vous la main d’œuvre est rémunérée (payée) ? …….. Si oui, pour quelles opérations culturales et qu’est-ce que cela coûte?

N° Opérations culturales Périodes Tâche Coûts (en Fc)

1

2

3

4

5

6

22. Combien d’argent (à peu près) gagnez-vous par saison par spéculation ?

Spéculation Période Revenue par saison Observation

23. Quelles sont les principales dépenses qui consomment l’argent que vous gagnez ?

1…………………………………………………………………………………………………2……………………………………………………………

……………………………………3…………………………………………………………………………………………………4………………………

…………………………………………………………………………5………………………………………………………………………………………

…………

24. Quelles sont les avantages que l’activité agricole procure à votre ménage ?

1…………………………………………………………………………………………………2……………………………………………………………

……………………………………3…………………………………………………………………………………………………4………………………

………………………………………………………………………….

25. Citez les principales difficultés que vous rencontrez dans cette activité ?

1…………………………………………………………………………………………………2……………………………………………………………

……………………………………3…………………………………………………………………………………………………

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 72 / 87  

26. Que faites-vous pour surmonter ces difficultés et améliorer la productivité de votre activité ?

1..........................................................................................................................

..........................2................................................................................................

....................................................3......................................................................

...............................................................................4...........................................

..........................................................................................................

27. Etes-vous satisfaits de la façon dont s’effectue la commercialisation de vos produits ? Si non qu’est ce qui peut être amélioré et comment ?

28. Y a-t-il des taxes à payer par rapport à votre production ? Si oui lesquelles ?

29. Quels sont les principales dépenses qui consomment votre revenu?

- Achat de la nourriture ; - Education des enfants ; - Soins médicaux ; - Produits non alimentaires ; - Dépenses agricoles ; - Loyer ; - Problèmes sociaux (deuil, mariage, etc.) ; - Autres : spécifier………

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 73 / 87  

ENQUETE SUR L’AGRICULTURE PERIURBAINE DE KINSHASA

Caractérisation agricole et socio-économique

Questionnaire destinés aux groupes focaux

1. Identification du site

Site :………………………………………...

Date :……………………………………….

Commune/Quartier :………………………..

Nom de la coopérative : ……………………

Nombre d’exploitants :……………………..

2. Caractéristiques du milieu physique et agriculture

Les terres :

Etendue du site

Superficie totale du site :

Taux d’occupation actuelle :

Risques d’inondation:

Risques d’érosion :

Affectation des terres aux membres

a) saisonnière b) définitive c) les deux à la fois

Mode d’acquisition de la terre: a) achat b) héritage c) don d) location

Mode de faire valoir : a) métayage b) fermage c) faire-valoir direct d) salariat

Impact du mode de faire valoir sur le revenu

Sols (par observation directe) et conduite de la culture

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 74 / 87  

Type de sol :

Etat général de fertilité :

Stratégie de gestion de sol en cours :

Degré d’hétérogénéité du sol dans le site :

Proposition de stratégie d’intervention pour accroitre la productivité des terres.

L’eau (observation directe sur le site + discussion)

Disponibilité pour l’agriculture (qnté et qualité…)

Méthode de contrôle (irrigation, drainage, etc.) et possibilités d’amélioration

Eau potable (disponibilité)

Existence des maladies d’origine hydrique

Impact des maladies hydriques sur l’activité agricole

Les cultures

5. Quelles sont vos principales spéculations agricoles et à quelle période de l’année pratiquez-vous chacune d’elles ?

N° Culture Période de l’année Observation Rdt/are

J F M A M J J A S O N D

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 75 / 87  

6. Quelles sont les spéculations agricoles les plus rentables et à quelle période de l’année pour

chacune d’elles ? N° Culture Période de l’année

J F M A M J J A S O N D

3. Comment accédez-vous aux intrants agricoles (semences, engrais chimiques, pesticides) et à quel prix ?

N° Type d’intrant Source d’approvisionnement

Prix Quantité par are

1

2

3

4

5

6.

7.

8.

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 76 / 87  

4. Lesquels des matériels suivants utilisez-vous le plus ? Comment vous en procurez-vous ? Et quelle est leur durée de vie ?

N° Matériels Modes d’acquisition

Prix (en Fc) Sources de provenance

Durée de vie

1 Houe

2 Machette

3 Bêche

4 Coupe-coupe

5 Binette

6 Transplantoirs

7 Râteau

8 Arrosoir

9 Fourches

10 Pelles

11 Brouettes

5. Y a-t-il une intervention des services de l’état ? Quels services ? En quoi consiste t-elle ? Quel en

est l’impact ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………

6. Y a-t-il une intervention des acteurs internationaux (ONGs)? Lesquels ? En quoi consiste t-elle ?

Quel en est l’impact ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………………….

7. Comment et où vendez-vous votre production ? Qui fixe le prix ?

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 77 / 87  

8. Etes-vous satisfaits de la façon dont s’effectue la commercialisation de vos produits ? Si non qu’est ce qui peut être amélioré et comment ?

9. Y a-t-il des taxes à payer par rapport à votre production ? Si oui lesquelles ?

10. Quels sont les principales dépenses qui consomment votre revenu? - Achat de la nourriture ; - Education des enfants ; - Soins médicaux ; - Produits non alimentaires ; - Dépenses agricoles ; - Loyer ; - Problèmes sociaux (deuil, mariage, etc.) ; - Autres : spécifier………

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 78 / 87  

Quelques images des sites visités

Figure 1: Une parcelle agricole à Ndjili

 

Figure 2 : Une parcelle agricole ensablée à Tadi

 

Figure 3: Une vendeuse des biomasses végétales à enfouir

 

Figure 4: Un profil de sol sableux à Tadi

 

Figure 5: un ouvrage hydroagricole détruit

Figure 6: Une digue érodée par la pluie

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Action Contre la Faim / Étude de l’agriculture périurbaine de Kinshasa, 2009 /RDC 79 / 87  

Figure 7: Enfouissement de la matière organique

 

Figure 8: Planches sableuses à enrichir en matière organique

 

Figure 9: Une maraîchère de Masina rail