Rapport d’Evaluation Rapide Multisectorielle Diffa - Août 2016 · bouche à oreille. Pour des...

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Evaluation Rapide Diffa / Aout 2016 Page | 1 Rapport d’Evaluation Rapide Multisectorielle Diffa - Août 2016 Contexte Le contexte sécuritaire de la région de Diffa reste très critique du fait de la présence et attaques du groupe Boko Haram autour du Lac Tchad depuis février 2015. Les différentes attaques ont occasionné des déplacements massifs de population en direction de zones plus sécurisées. Suite aux derniers mouvements provoqués par l’attaque de Bosso en début juin 2016, le nombre de populations déplacées (internes, retournées, refugiées) s’élevait au mois de juin 2016 à un total d’environ 280 000 personnes dans la région. Ces populations affectées se trouvent dans une situation de vulnérabilité extrême. Le gouvernement et les forces armées du Niger et du Tchad ont répondu aux attaques en réalisant de vastes interventions militaires pour contrer les avancées de Boko Haram entraînant des relocalisations des populations vivant dans les zones frontalières, particulièrement dans les îles du Lac Tchad mais également sur les berges de la rivière Komadougou, créant ainsi des mouvements de populations. Des évaluations multisectorielles et des évaluations ponctuelles ont été conduites dans la région de Diffa par l’Etat, les autorités locales, les organisations internationales ainsi que par Oxfam et ses partenaires. Ces évaluations ont relevé une multitude de problématiques humanitaires auxquelles la région est confrontée et dont les plus préoccupantes et actuelles sont : Une fragilité structurelle - Les taux de pauvreté dans la région de Diffa sont parmi des plus hauts au Niger- entre 75- 85% de pauvres et très pauvres selon les profils HEA. - L’insécurité alimentaire : 339 943 personnes soit 57,2% de la population totale (593 821 personnes - 85,000 ménages) totale (selon le recensement 2012) sont en insécurité alimentaire selon l’enquête de vulnérabilité de 2015. - Le taux de malnutrition aigüe est parmi les plus élevés du Niger et dépasse le seuil d’urgence de l’OMS (15%) (16,7% en 2012, 12,7% en 2013, 13,8% en 2014, 17% en 2015). 13 174 cas de malnutrition aigüe sévère et 16 304 cas de malnutrition aigüe modérée ont été enregistrés au niveau de la région de la semaine 1 à la semaine 50 de l’année 2015. - La région de Diffa enregistre le plus haut taux de prévalence du VIH-SIDA du pays (1,7 % contre 0,7 % de moyenne nationale en 2012). - La région de Diffa montre des carences en termes d’accès à l’eau notamment en zone rurale. En effet, selon le rapport des indicateurs de 2015, le taux de couverture géographique est de 61% et le taux d’accès théorique de 47,8%. En outre, la qualité en eau à N’Guigmi et dans les régions au nord de Nguigmi est faible étant donné la forte concentration de natron. Situation conjoncturelle - Les mouvements de populations suite à la situation actuelle prenant en compte les effets des attaques du groupe Boko Haram ont entrainé un accroissement de la population vulnérable à 450 000 personnes. - L'arrivée massive et constante des ressortissants nigériens retournés et de réfugiés

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Rapport d’Evaluation Rapide Multisectorielle Diffa - Août 2016

Contexte

Le contexte sécuritaire de la région de Diffa reste très critique du fait de la présence et attaques du groupe Boko Haram autour du Lac Tchad depuis février 2015. Les différentes attaques ont occasionné des déplacements massifs de population en direction de zones plus sécurisées. Suite aux derniers mouvements provoqués par l’attaque de Bosso en début juin 2016, le nombre de populations déplacées (internes, retournées, refugiées) s’élevait au mois de juin 2016 à un total d’environ 280 000 personnes dans la région. Ces populations affectées se trouvent dans une situation de vulnérabilité extrême. Le gouvernement et les forces armées du Niger et du Tchad ont répondu aux attaques en réalisant de vastes interventions militaires pour contrer les avancées de Boko Haram entraînant des relocalisations des populations vivant dans les zones frontalières, particulièrement dans les îles du Lac Tchad mais également sur les berges de la rivière Komadougou, créant ainsi des mouvements de populations. Des évaluations multisectorielles et des évaluations ponctuelles ont été conduites dans la région de Diffa par l’Etat, les autorités locales, les organisations internationales ainsi que par Oxfam et ses partenaires. Ces évaluations ont relevé une multitude de problématiques humanitaires auxquelles la région est confrontée et dont les plus préoccupantes et actuelles sont :

Une fragilité structurelle

- Les taux de pauvreté dans la région de Diffa sont parmi des plus hauts au Niger- entre 75-85% de pauvres et très pauvres selon les profils HEA.

- L’insécurité alimentaire : 339 943 personnes soit 57,2% de la population totale (593 821 personnes - 85,000 ménages) totale (selon le recensement 2012) sont en insécurité alimentaire selon l’enquête de vulnérabilité de 2015.

- Le taux de malnutrition aigüe est parmi les plus élevés du Niger et dépasse le seuil d’urgence de l’OMS (15%) (16,7% en 2012, 12,7% en 2013, 13,8% en 2014, 17% en 2015). 13 174 cas de malnutrition aigüe sévère et 16 304 cas de malnutrition aigüe modérée ont été enregistrés au niveau de la région de la semaine 1 à la semaine 50 de l’année 2015.

- La région de Diffa enregistre le plus haut taux de prévalence du VIH-SIDA du pays (1,7 % contre 0,7 % de moyenne nationale en 2012).

- La région de Diffa montre des carences en termes d’accès à l’eau notamment en zone rurale. En effet, selon le rapport des indicateurs de 2015, le taux de couverture géographique est de 61% et le taux d’accès théorique de 47,8%. En outre, la qualité en eau à N’Guigmi et dans les régions au nord de N’guigmi est faible étant donné la forte concentration de natron.

Situation conjoncturelle

- Les mouvements de populations suite à la situation actuelle prenant en compte les effets des attaques du groupe Boko Haram ont entrainé un accroissement de la population vulnérable à 450 000 personnes.

- L'arrivée massive et constante des ressortissants nigériens retournés et de réfugiés

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nigérians. Les zones de concentration des personnes déplacées sont principalement : Bosso, Toumour, N’Gagam, Gagamari et alentours, la ville de Diffa et le long de la route nationale RN1.

- Sur le plan économique, la région étouffe sous le poids des restrictions liées à l’insécurité (couvre-feu, interdiction de la pêche et de la vente de poisson, fermeture des marchés, interdiction de cultiver autour la rivière de la Komadougou et les îles du Lac, interdiction d’accès à des zones productives, limitation d’accès au carburant, frontière avec le Nigeria Etat de Borno fermée, interdiction de circulation des motos, etc.) Cela constitue sans nul doute un facteur de vulnérabilité supplémentaire pour de nombreux ménages qui tiraient leur revenu de la vente du poisson, poivrons, autres produits agricoles, le petit commerce, commerce avec le Nigeria, exploitation des motos taxis (activité qui occupe une bonne proportion des jeunes de la région), etc.

- L’approche de gestion communautaire longtemps privilégiée s’effrite de plus en plus eu égard au manque de confiance qui s’installe progressivement entre les populations résidentes et les déplacés, mais aussi en lien avec un contexte de vulnérabilité accrue, du fait de l’important déficit céréalier et fourrager enregistré cette année.

- La zone auparavant faiblement exposée au risque de choléra et autres maladies devient de plus en plus exposée. Entre le 8 septembre 2014 et 7 janvier 2015, ont été enregistrés 537 cas/22 décès ainsi que le paludisme (53 676 cas).

- Forte pression sur les ressources en eau et pâturage, étant donné la sécheresse les deux dernières années, et le mélange ethnique ainsi que des transhumants, pastoraux, agro-pastoraux qui n’ont plus accès à des zones au Nigeria, donc sont restés au Niger. Forte pression à laquelle la saison des pluies ne va pas apporter de grande réponse étant donné que la durée de vie des mares créées en saison des pluies est de 3 mois maximum.

La réponse humanitaire a commencé à petite échelle depuis 2014.

Les départements de Diffa, Bosso, N’Guiguimi et Mainé Soroa ressortent parmi les départements les plus vulnérables dans l’analyse historique de la vulnérabilité développée par la Cellule de Coordination du Système d’Alerte Précoce (CC/SAP). Les évaluations démontrent également que ce sont eux qui ont été les plus durement touchés par les mouvements des réfugiés et des déplacés à l’interne. Ainsi, les problèmes structuraux combinés à la crise humanitaire liée au conflit Boko Haram rendent ces zones prioritaires dans le choix des interventions pour Oxfam.

Les évaluations font ressortir également des besoins cruciaux qui sont entre autres : sécurité alimentaire et moyens d’existence, accès à l’eau, hygiène et assainissement, abris, NFI, protection, aliment bétail, produits de vaccination des animaux etc.

En réponse à cette situation, Oxfam (avec ses partenaires) a développé un projet d’urgence (WaSH, sécurité alimentaire et NFI) financé par GFO. Il fait suite à un projet similaire financé par le même bailleur et qui a pris fin en février 2016. Aussi, dans la perspective du lancement effectif des autres activités pour répondre aux besoins croissants dans la région de Diffa, Oxfam a décidé d’intensifier sa réponse et renforcer l’équipe d’urgence. Pour une meilleure planification de cette réponse intensifiée, une évaluation de la situation à ce jour (besoins et gaps) est fortement nécessaire pour redéfinir la stratégie d’intervention.

1. Méthodologie

L’évaluation de besoins a eu lieu en trois phases :

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1) Collecte des données au niveau de Niamey auprès des acteurs humanitaires qui ont des interventions à Diffa (ONG, UN, Gouvernement) pour comprendre la situation, les besoins, les programmes en cours et les gaps. Entretiens clés avec les équipes Oxfam à Niamey.

2) Revue des données secondaires sur la situation à Diffa des sources externes et internes. Quelques sources des données secondaires:

Rapport Baseline Projet actuel financement GFO, dans 6 villages d’intervention Woor, N’Gagam, Fouri, Zaramedine et Kindjandi Juin 2016, Oxfam.

Comptes rendus réunions OCHA sur Diffa

Profils HEA des zones de moyens d’existences pertinents, Fewsnet et Save the Children.

Analyse de marcée zone « Lac Chad »PAM, Avril 2016 3) Collecte des données primaires sur le terrain à Diffa en trois phases, sur les zones suivantes : Sayam Forage (camp des réfugiés) ; sites informels et marchés sur le goudron vers Mainé ; sites informels et marchés sur le goudron sur la route Diffa - N´Guigmi et Toumour et les environs. Les visites terrain ont eu lieu entre les 27-29 juillet et 1-5 août, par des experts en Eau assainissement et Hygiène, sécurité alimentaire et moyens d’existence d’Oxfam. Les méthodes utilisées ont été : Focus Group (hommes et femmes séparément) ; discussions informelles ; entretiens clés ; Transect Walk ; Observation route à Sayam et Sayam Village et cartographie participative.

2. Evaluation Rapide de la Situation et Besoins par Zone Visitée

2.1. Sayam Forage (camp des réfugiés)

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2.1.1. Information, Déplacement et Capital Social

Femmes : Toutes les femmes ont déclaré être arrivées suite aux attaques de Boko Haram à

Damassak au Nigeria en 2014 – il y a déjà 2 ans qu’elles sont au Niger. Elles ont fui les attaques sans

pouvoir prendre un minimum d’affaires, abandonnant le village par peur pour leur vie et celle de

leur famille. Quand elles sont arrivées au camp, le gestionnaire leur a indiqué où s’installer et les

gens se sont regroupés par affinité, village de provenance. Elles écoutent la radio, canal ORTN, pour

avoir des nouvelles, il y en a que 3 parmi elles qui ont une radio mais les nouvelles se partagent de

bouche à oreille. Pour des informations, en général sur les distributions et autres activités sur le

camp, il y a des panneaux d’information. Au Nigéria, elles avaient des téléphones portables mais plus

au Niger. Elles disent qu’il y a du réseau (Airtel et orange) même s’il est faible sur le camp.

Généralement elles se sentent en sécurité dans le camp. Elles comptent rester au Niger car elles ont

peur de retourner au Nigeria

Hommes :

Ils sont partis très vite de chez eux, notamment de Baga, Abuja (village), Damassak, Yagadam,

Dodonera, Koukaua. Ils sont arrivés à Gagamari et de là ils sont ensuite arrivés au camp de Sayam. Ils

sont venus avec leurs familles mais certains ont perdu leurs enfants lors du trajet. Il compte rester. Il

n’y a pas beaucoup de sensibilisation, ni de l’information mais maintenant il y a une réunion chaque

mercredi pour communiquer des informations sur le site et les activités prévues

2.1.2. Sécurité Alimentaire, Nutrition et Moyens d’Existence

Accès: Karkara est l’acteur humanitaire qui, avec le PAM, fournit les rations alimentaires sèches.

Donc le score de consommation est acceptable pour les hommes et les femmes, par contre la

diversité alimentaire est limitée, notamment aux produits de l’assistance. (Le panier qu’elles

reçoivent actuellement est composé de riz, niébé/lentilles, huile, sel et CSB (femmes enceintes et

allaitantes) ou CSB + (enfants entre 6-23 mois).

Femmes : Elles achètent des condiments (cubes Maggi) et autres, sucre, thé, etc. dans le marché du

Vendredi à Sayam et parfois une d’elles partent au marché de Diffa pour acheter des légumes et

autres. Cela leur prend 3 heures pour y arriver et coûte 3,000FCFA aller/retour. La dévise utilisée

c’est le naira, car les femmes connaissent mieux sa valeur.

Hommes : Ils sont contents avec les rations alimentaires surtout la substitution du sorgho par du riz,

le riz dure plus de temps aussi. Au début ils recevaient du sorgho qu’ils devaient amener à un moulin

au village de Giarkolo (20km) pour le transformer. Maintenant quatre moulins ont été installés au

camp (2 de farine et 2 de graines). Par contre ils préfèrent le niébé du Nigeria. Ils mangent 3 fois par

jour et bien, mais doivent acheter des condiments, et ils leurs manquent des ustensiles pour

cuisiner.

Utilisation: Le Score de Consommation Alimentaire (SCA) est acceptable et la diversité alimentaire

se limite aux produits de l’assistance alimentaire et certains produits de la cueillette- avant de

quitter leur origine, les populations mangeaient de la viande, des tomates, etc. etc. Elles disent que

tout le monde (adultes et enfants) mange 3 fois par jour. Elle cuisine avec du bois des alentours du

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camp mais disent que l’eau disponible n’est pas suffisante.

Stabilité : Pour certains d’entre eux, cela fait 2 ans qu’ils sont sur le camp. L’aide alimentaire va

continuer, mais ils souhaitent être plus indépendants.

Sources de Revenus, moyens d’existence et stratégies d’adaptation

Le camp se trouve dans une zone agropastoral/ pastoral avec un couloir de transhumance très

proche. La densité de bétail est significative, les villages sont petits et donc une zone peu peuplée et

loin des grands centres commerciaux. Le risque d’inondation autour le camp est haut mais le camp

soit même semble être en hauteur. Par contre la route pour y arriver peut-être coupée pendant la

saison des pluies et le transport en moto est interdit dans la zone.

Femmes : Comme elles n’ont pas l’opportunité de faire du commerce, ni des activités génératrices

de revenu, par manque d’argent et à cause de l’éloignement avec le marché de la ville la plus

importante- Diffa, elles vendent le CSB (150 naira le sachet) et le niébé au marché de Sayam, pour

avoir de l’argent et acheter des condiments, sandales, vêtements, médicaments, et elle vont même

à Diffa pour acheter des tomates, la salade et des poivrons Elles reçoivent aussi en espèce des

pagnes et des autres vêtements mais pas assez. Leurs besoins numéro un, c’est d’avoir un peu

d’argent pour investir dans des produits à revendre ou transformer ou d’avoir des machines à

coudre pour pouvoir faire des vêtements et les vendre à Diffa ou matériaux pour le tricotage (AGR

dans la maison)- ainsi que dans le camps, car elles disent que les hommes n’ont pas assez des

vêtements. Même les jeunes filles de 14-16 ans veulent de l’argent pour faire un petit commerce,

elles disent que ça fait 2 ans qu’elles ne vont plus à l’école. Avant, chez elles, elles faisaient du petit

commerce, Couture, maraichage, agriculture de maïs et arachide. Elles disent que les hommes n’ont

rien à faire sur le camp, et c’est un problème. Aussi, c’est tabaski bientôt et ils ne peuvent pas faire

leurs obligations- amener un mouton à la maison. En général elles insistent sur leur manque

d’argent- revenu et dépendance de l’aide. Elles aimeraient être un peu plus indépendantes.

Hommes : Au Nigeria certains faisaient l’agriculture, une terre très fertile où ils avaient 3 cycles de

maïs et 3 cycles d’arachide par an. 60% de la production était pour la consommation et le reste pour

la vente. Leurs stocks d’aliments duraient 12mois- maintenant ils dépendent de l’aide alimentaire et

c’est difficile pour eux. Ils faisaient aussi du maraichage, culture de riz, embouche « animale », petit

commerce et certains sont des tailleurs. Ils aimeraient bien faire des activités…pendant une période

il y avait de travail contre argent (2500FCF/ jour). Le HCR, Plan et CBM (pour les handicapées) ont

fait des évaluations, mais il n’y a pas eu des activités sur place encore. Il y a une école franco-arabe

sur place mais avec une capacité limitée

2.1.3. WaSH

Selon les résultats de l’évaluation rapide par Oxfam et le HCR du 6 et 7 juillet 2016, les besoins au niveau du camp de Sayam Forage se présentent comme suit : Le site abrite environ 4 071 personnes et dispose d’une école primaire et d’un centre de santé intégré. Pour l’approvisionnement en eau potable, il y a 3 camions qui font du « water trucking » soit 47 m3 par jour, 6 « bladders » de 10 000 litres, 6 bornes fontaines, 1 château de 50m3, 1 pompe à motricité humaine, 1 station de pompage d’eau non opérationnelle. Karkara est en charge de la gestion des infrastructures en eau et assainissement après avoir effectué une passation avec Acted.

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Pour les questions d’hygiène et d’assainissement, le camp dispose de 19 blocs de 4 latrines semi-permanentes avec dispositifs de lavage de mains, 20 blocs de douches semi-permanentes, 20 blocs de 2 latrines d’urgence, 10 blocs de 2 douches d’urgence et 2 aires de lavage, 80 poubelles de 100 litres de capacités de 4 charrettes azines. Santé Publique :

Femmes et Hommes : les personnes interrogées expriment leur satisfaction concernant l’accès au

CSI (centre de santé intégré). Les personnes interrogées estiment leur niveau de santé satisfaisant,

même si elles souffrent par moment de diarrhées, fièvres et vomissement.

Eau et assainissement:

Femmes : Sont satisfaites de la qualité de l’eau mais qu’il n’y en a pas assez.

Hommes : Estiment que la disponibilité en eau est insuffisante – besoin d’aller jusqu’à Sayam

notamment pour le soir pour collecter plus d’eau

2.1.4. Autres : Abris/NFIs, Préoccupations

Abris/NFIs: Femmes : Elles aimeraient bien avoir des tôles pour leurs abris pour limiter l’infiltration de l’eau au travers des bâches.

Hommes : Les abris ont besoin de réparation, l’eau traverse les toits et maintenant avec les fortes pluies l’eau rentre. Ustensiles pour la cuisine et matelas.

Préoccupations : Femmes : Dépendre de l’assistance et le manque d’argent pour pouvoir acheter des autres produits alimentaire ainsi que des vêtements, des chaussures. C’est pour cela qu’elles veulent du capital initial pour commencer des AGR.

Hommes : 1) le manque d’eau 2) les aliments pour compléter la ration alimentaire 3) formation professionnelle 4) disponibilité et accès au savon 5) éducation pour leurs enfants 6) manque d’ophtalmologue 7) accès aux vêtements

2.1.5. Observations des « transect walk » - Autres

Il y a un couloir de transhumance à environ 1 kilomètre de l’entrée du site. Le réseau de téléphonie mobile ne fonctionne que dans certains endroits du camp (Airtel et Orange). Il y a que 3 commerçants, mais ils ont peu de produits disponibles. Les latrines ne sont pas divisées par genre, et ne sont pas appropriées pour les enfants- les femmes ont peur d’y accéder la nuit. Le camp est bien organisé. Pas d’activités des moyens d’existences, il y a beaucoup d’hommes qui sont assis sans activités mais aimeraient bien faire du petit commerce, etc. Un commerçant a eu en crédit des produits, de la part d’un commerçant à Diffa, qu’il connaissait avant, pour commencer un petit magasin. Les produits les plus vendus sont le thé, sucre et cubes Maggi (condiment). Le centre de santé est géré par l’ONG APBE, le responsable dit que les latrines ne sont pas appropriées, il y a un manque d’eau et la qualité n’est pas bonne. Chaque ménage a le droit de prendre 10 litres d’eau auprès des bladders chaque jour.

2.1.6. Gaps

- Activités de Moyens d’Existence et du capital pour commencer des activités d’AGR

- Cash pour couvrir le besoins de base et le cash/coupon pour la diversité alimentaire.

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- Formation professionnelle pour les jeunes filles et garçons et ceux affectés par la violence de BH

- Accès à l’eau

- Accès à l’assainissement (latrines/douches) respectant les standards minimum de qualité (séparation hommes/femmes, entretiens, dispositifs de lave-mains etc.)

- Information sur l’assistance humanitaire/ Mobilisation communautaire

- Kits NFI de qualité

- Les abris

2.2. Route N1 (Ouest) vers Mainé Soroa

2.2.1. Description générale

L’évaluation s’est tenue dans un des sites de déplacés juste avant Gagamari et à Boudoumari. Les

nouveaux arrivants sont sur le site depuis 55 jours et viennent des villages du bord de la rivière

Komadougou. Il y a très peu de latrines et d’endroits pour se doucher – le peu de douches

existantes ne sont pas bien protégées et ne permettent pas l’intimité des femmes- les femmes

n’aiment pas y aller. On ne voit pas de point d’eau. L’OIM a installé des tentes en forme d’igloo mais

personne habite dedans encore, elles n’ont pas été données, et les personnes disent qu’il fait trop

chaud dedans. Personne ne gère le camp spontané où 6 villages du bord de la Komadougou ont été

relocalisés. Dans leurs villages d’origine, ils font le maraichage et ont de petits ruminants, mais ils

ont tout perdu et n’ont plus accès à la terre. Ils vont au marché de Gagamari, officiellement fermé

mais officieusement en fonctionnement. Ils ne savent pas combien de temps ils vont rester. Les

populations font des allers-retours vers leurs villages, car ils sont leurs cultures, et la rivière est leur

principale source de nourriture. On voit encore des filets en vente sur les marchés. Le marché de

Gagamari est fonctionnel et il y a beaucoup d’activités et des commerçants. Il y a des denrées

alimentaires à vendre et beaucoup d’autres produits.

Le marchée de Diffa n’est pas très loin non plus et aussi fonctionnel. Il y a des commerçants qui

viennent avec des produits de la Libye, également des commerçants Tchadiens venant du Nigeria

avec des peaux pour faire des chaussures / autres et ensuite retourner au Tchad.

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Une situation sanitaire préoccupante

Les personnes déplacées sont soit installées dans les villages longeant la route N1 soit dans des sites

en cours d’aménagement où la population peut atteindre jusqu’à 20,000 personnes. La

concentration des populations dans ces zones où la couverture en eau et assainissement était déjà

faible aggrave une situation sanitaire précaire.

Actuellement, la diarrhée est parmi les maladies hydriques les plus courante au sein des populations

déplacées et hôtes. La saison des pluies arrivant, le risque d’épidémie de choléra augmente et Diffa

est une zone vulnérable ayant souffert des épidémies de choléra les dernières années1. Des

pratiques de défécation à l’air libre sont fréquentes, étant donné la faible couverture des latrines

particulièrement dans les sites les plus densément peuplés comme Maina Kedir. L’eau distribuée

n’est pas chlorée. Enfin, les pratiques de prévention comme le lavage des mains avec du savon ou

encore la sécurisation/conservation de l’eau sont quasiment inexistantes.

Les populations vivant dans ces zones sont également exposées au risque de malnutrition modérée

et sévère. Des cas ont été dépistés et prises en charge par des acteurs médicaux.

En matière de risque de paludisme, il semble que pour le moment il y a peu de cas enregistrés.

Néanmoins avec la saison des pluies, la présence d’eaux stagnantes autour des points d’eau et la

densité de la population, le risque peut devenir plus élevé.

2.2.2. Gaps

En WaSH, pour certains en abris et NFI pour cuisiner et assainissement, hygiène ainsi que l’assistance alimentaire. Save the Children fait de l’assistance en Cash transfer dans la zone ainsi que des autres partenaires, mais ça semble ne pas couvrir les besoins surtout avec les nouveaux arrivés. Il faut explorer en plus de détail.

2.3. Toumour

1Pour plus d’informations sur le cholera http://www.unicef.org/cholera/files/UNICEF-Factsheet-Niger-EN-

FINAL.pdf

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2.3.1. Description générale

Le village de Toumour est densément peuplé avec l’accueil des populations déplacées, retournées et refugiés. Avant la crise, Toumour était un petit village d’environ 1 500 ménages et maintenant il y a entre 55 000 – 60 000 personnes – mais les données concernant la population sont encore source de débat. Il y a un mélange des groupes ethniques et socio-économiques, étant donné les limites de ressources, il a un risque de compétition. Le gouvernement est présent militairement dans la zone (une base est installée sur Toumour) et contrôle cette zone. La zone à l’ouest de Toumour est un site récent avec des personnes du Chad et du Nigeria, comme des populations retournées. Un groupe des tchadiens raconte qu’au Tchad, BH a égorgée 25 personnes dans leurs villages d’origine donc ils ont fui laissant derrière eux tous les animaux sur place. Une zone à côté du marché héberge des personnes de Bosso et Dagaya qui ont été relocalisées par le gouvernement. Toumour est considéré comme une zone sécurisée par les déplacées et le marché est fonctionnel donc il y a une possibilité de développer des moyens économiques.

2.3.2. Déplacement, Informations et Capital social

Femmes : elles se sont déplacées ensemble mais il y en a qui sont décédées en cours de route par manque d’eau et de nourriture. Elles voudraient rentrer chez elles le plus tôt possible, mais la sécurité ne le permet pas encore.

Hommes : Ils sont venus du Niger (Abadam, Bolai, Guehekol), Nigéria (Kangawa, Abadam, Baga, Argue). 5 856 ménages Refugiés, 24 631 ménages déplacés internes, 340 ménages autochtones. Ils sont partis avec toute la famille mais parfois en route des personnes du ménage ont dû se séparé. Ils sont arrivés à Kangaroa ville puis ont du se déplacer à Bosso. Mais après les événements du 3 Juin ils ont décidé de se déplacer vers Toumour où ils se sentent en sécurité

2.3.3. Sécurité Alimentaire, Nutrition et Moyens d’Existence

Disponibilité: La production agricole et celle issue de la pêche dans la zone a presque complètement

disparu et la crise affecte ces productions depuis près de 3 ans. Il y a eu une concentration de bétail,

car le mouvement pour la recherche du pâturage vers le Nigeria est interrompu depuis 2014.

Accès : Il y a un marché, et il est fonctionnel, on dirait que cela soit une des raisons d’installation sur

Toumour. Même si officiellement les marchés dans la zone sont fermés, les gens continuent à faire

du commerce car ils doivent survivre/ se nourrir d’une façon ou d’une autre.

Un des produits les plus vendus est le bois – c’est une stratégie de survie et seule source de revenus

en ce moment pour les ménages plus vulnérables. Médecins Sans Frontières (MSF), l’acteur présent

dit que la tendance de la malnutrition est en train de se détériorer.

Femmes : Il y a l’assistance alimentaire sur le village et les sites mais cela ne couvre pas tous les

besoins. La consommation alimentaire est acceptable, mais la diversité se limite à l’aide alimentaire

reçue. Pour avoir l’argent pour acheter la nourriture, elles doivent mendier ou travailler sur les

champs des autochtones ou faire du travail domestique. Mais elles ont honte, car avant elles étaient

indépendantes.

Hommes : La nourriture n’est pas appropriée pour des diabétiques par exemple. Les stratégies

adoptées pour avoir de la nourriture sont la mendicité sur les sites, petits travaux, vente d’eau et la

vente de bois.

Utilisation : La diversité alimentaire est faible et les ménages mangent moins fois par jour. Ils n’ont

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pas assez des pots et ustensiles pour cuisiner, car ils sont partis très vite de chez eux. Ils cuisinent

avec du bois.

Moyens d’existence:

Femmes : Avant elles faisaient l’agriculture et le maraichage : maïs, niébé, gombo, oseille. Elles

aimeraient bien être autonomes et de ne pas dépendre de l’assistance alimentaire, donc avoir des

AGR. 30 femmes participent déjà à des formations pour devenir couturière et elles aimeraient bien y

participer.

Hommes : Ils ne font rien en ce moment. Au Nigéria ils habitent sur une zone très fertile. Ils étaient

des agriculteurs et ils faisaient trois cycles de maïs (210 sacs de 100kg) et 3 cycles (120 sacs de

100kg) de Niébé par an. Ils vendent 80% de la production. Certains avaient un commerce, boutique

de marchandises (2 millions de naira des stocks), d’autres avaient différentes AGR et commerce.

Maintenant au Niger ils veulent commencer du commerce, ils sont besoin que du capital.

2.3.4. Santé Publique, Eau et assainissement

Toumour, dont la population s’élevait à 1 570 ménages, enregistre aujourd’hui 28 168 personnes

déplacées (selon les données du 09 mai 2016 de la Direction régionale de l’état civil et des réfugiés

du Niger).

Actuellement il y a un château d’eau de 15 m3 alimenté par un forage situé à 7 km. Ce château

alimente 6 bornes fontaines pour les besoins de la population hôte. Oxfam a renforcé le dispositif,

en installant un PEA2 raccordé à un château d’eau de 50 m3 avec réalisation de 2 nouvelles bornes

fontaines avec 4 robinets par borne. Le système final actuel, a la capacité d’approvisionner en eau

12 000 personnes (15 litres/personne/jour, 250 personnes/robinet).

L’assainissement est très précaire sur tout le site, beaucoup de défécation à l’air libre est observée

(peu de latrines existantes).

2.3.5. Gaps

Les gaps les plus importants restent en premier lieu l’assainissement, la disponibilité en eau pour les secteurs périphériques, la disponibilité en kits d’hygiène mais surtout l’information concernant les services disponibles ainsi qu’un accompagnement pour assurer des capacités de prévention face aux maladies hydriques. L’assistance alimentaire ne couvre pas le besoins, mais la semaine du 8 Août le CICR a dit qu’ils vont augmenter leur couverture d’assistance alimentaire à 10,000 ménages. Pour les moyens d’existence, les populations font recours à la vente de l’eau et du bois, car elles sont parties sans leurs biens et ils ont besoin d’un appui. Les autochtones n’ont pas accès aux champs et auront aussi besoin d’un appui qu’il faut explorer plus les détails.

2 PEA: Point d’eau autonome: pompe immergée électrique installé sur un forage productive alimentée para

des panneaux solaires.

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2.4. Route N1 Vers N´Guigmi

2.4.1. Description générale

Il y a beaucoup de sites informels et avec des profils différents - certains sont grands et organisés avec des services de base et centres de santé intégrés ou clinique mobile. Il y a aussi beaucoup des personnes déplacées dans certains villages. Le peu de terres qui a été cultivé ne va pas produire une quantité suffisante. Certains ménages déplacés dans les sites essaient de cultiver. On ne voit pas du bétail. Il y a très peu de trafic sur la route, les marchés sont beaucoup plus petits et très faiblement approvisionnés. Certaines tranches de la route sont à seulement un kilomètre de la frontière avec le Nigéria. On ne voit pas beaucoup de latrines, ni points d’eau. Les populations sont encore dans des abris faits en paille et bâches- avec la période de pluies il y a un fort risque de détérioration de la santé

2.4.2. Gaps

Accès à l’eau, Assainissement, assistance alimentaire appropriée, diversité alimentaire, cash pour des besoins de base, information sur la situation, protection et moyens d’existence

2.4.3. Observations Générales

Mouvements :

Des discussions avec les différents intervenants à Diffa dont les ONG, les agences des nations unies,

le Gouvernement et les populations, il est ressorti qu’il y a des mouvements continus des

populations. On observe quelques tendances de mouvements autour de la ville de Diffa. Les

personnes sont à la recherche des centres commerciaux et de l’assistance.

Marchés :

Sur la route de Diffa en allant vers Mainé Soroa, il y a des marchés comme celui de Gagamari qui

sont encore fonctionnels avec beaucoup d’activité et des commerçants même s’ils sont annoncés

comme fermé officiellement par les autorités. A Diffa même, le marché – jour de marché le mardi -

reste fonctionnel et il y a beaucoup de commerçants et clients. Les grossistes, même si certains

habitent maintenant à Niamey (pour des mesures de sécurité du fait qu’ils ont reçus des menaces

d’atteinte à leur vie du groupe Boko Haram s’ils n’investissent pas leur richesse pour la cause du

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groupe), ont des représentants sur place à travers lesquels ils conduisent leurs opérations.

De Diffa vers l’est en allant vers N’Guigmi, les marchés sont plus petits et moins bien approvisionnés.

Le gouvernement a officiellement fermé certains marchés mais par contre ils sont encore

partiellement opérationnels, surtout celui de Kablewa, N’Guigmi. Il faut une étude plus approfondie

sur la capacité du marché à absorber la demande.

Accès : Les zones sont accessibles, même si les routes en saison des pluies compliquent les

mouvements, car les routes ne sont pas goudronnées, seulement la N1 et le goudron s’arrêtent vers

N´Gagam. Au niveau sécuritaire, il faut voir l’évaluation plus détaillée sur cela.

2.4.4. Gaps et Autres intervenants

Secteur.

Sécurité Alimentaire

Assistance alimentaire, selon la zone (en nature/ coupons/ en espèces) avec du « super céréale » - PAM et ses partenaires. (120 000 personnes) ; CICR 16 000 ménages); Save et IRC ; Gouvernement (100 000 personnes)

La cible a augmenté, il y a des zones non-couvertes et les besoins ne sont pas couverts. Surtout à N´Guigmi, Chétimari, Bosso, route vers Kidchendi, et la situation et les mouvements changent et restent fluides.

Moyens d’existences

ACF, Help/ WHH, IRC Il y a des gaps dans toutes les zones. Les restrictions du gouvernement et sur les mouvements doivent être analysées pour mieux comprendre comment agir. Des analyses de marché sur certaines filières sont nécessaires.

Protection IRC, Coopi, UNICEF Il y a des zones avec une faible couverture et les besoins sont grands.

WaSH IRC, ACF, IEDA (NFI), CICR, Acted, MSF (quelques latrines), Croix Rouge Luxembourgeoise (latrines), World Vision

Il reste des gaps en matière d’assainissement /latrines et douches mais également une capacité de se déployer rapidement en cas de mouvements de populations.

Dans les zones autour de N’Guigumi, il y a une forte concentration de natron dans l’eau rendant l’approvisionnement en eau plus difficile.

3. Gaps et Recommandations

Une stratégie d’intervention intégrée WaSH/ EFSVL/ Protection à trois volets :

1) Equipe rapide d’intervention en coordination avec des autres acteurs humanitaires et le gouvernement avec : a) un système d’alerte sur une base communautaire b) des évaluations rapides avec des outils harmonisés c) une réponse appropriée sur la base de standards discutés en amont d) enregistrement harmonisé – red rose/lmms à discuter.

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2) Continuer les interventions sur les villages hôtes et les sites autour- où on est déjà présent et donner un appui dans le camp de réfugiés de Sayam forage.

3) Redressement et « résilience » avec le « mainstremaing » du DRR.

Zones d’intervention :

Suivre la situation des déplacements, et politique du gouvernement pour donner un suivi aux ménages. Essayer d’établir avec le gouvernement et autres acteurs humanitaires un système d’alerte précoce des mouvements des populations efficaces et suivi des actions. Aussi voir comment établir un bon mécanisme de redevabilité coordonné et d’information- ayant fait des évaluations de risque.

Camp de Sayam Forage

(1 600 ménages et 200 ménages)

Camps et village autour. Interventions en WaSH, Protection et Moyens d’existences. Suivre la situation pour voir si une intervention en assistance alimentaire pour les villages autour du camp. (coupons/ cash). Aussi il faut compléter les rations pour augmenter la diversité alimentaire avec des coupons des légumes/ fruits. Regarder si on peut lier les activités de moyens d’existence à la protection.

N´Gagam (1 000 ménages) Augmenter la couverture dans tous les secteurs

Toumour, villages et sites (environ 12 000 ménages) et Gari Wanzam, site (6 000 ménages)

Augmenter la couverture dans tous les secteurs. Regarder la situation d’assistance alimentaire en plus de détails et harmoniser avec le CICR.

Boudouri, site (environs 2 000 ménages)

Augmenter la couverture dans tous les secteurs

N’Guiguimi, Chétimari, Toumour

Augmenter la couverture dans tous les secteurs

Diffa (4 000 ménages) Explorer un programme de protection liée aux moyens d’existence. Forte présence de personnes déplacées et forces armées.

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Secteurs

Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence (SAME)

Volet 1) Accès à la nourriture :

Avec de l’assistance appropriée après analyse de marchés et des risque – one shot. Essayer de prendre les ménages en charge pour 6 mois en coordination avec des autres acteurs. De Diffa vers Mainé Soroa les coupons ou le cash, semblent être possible. De Diffa vers le nord-est il est important d’explorer un mélange entre vivres et un peu de cash (2500 FCFA). Mais après une analyse de risque. Compléter avec du CSB, pour les enfants entre 6-23 mois (CSB+) et femmes enceintes et allaitants (CSB) et huile. Pendant les distributions faire des démonstrations culinaires et réaliser du dépistage et référer- s’il y a un centre de prise en charge proche.

Volet 2) 3) Accès à la nourriture :

Avec de l’assistance appropriée après des analyse de marchés et risque – one shot. Essayer de prendre les ménages en charge pour 6 mois âpres en coordination avec des autres acteurs. De Diffa vers Maine les coupons ou le cash, semble être possible. De Diffa vers le nord-est explorer un mélange entre vivres et un peu de cash (2500 FCFA), mais après une analyse de risque. Compléter avec du CSB, pour les enfants entre 6-23 mois (CSB+) et femmes enceintes et allaitants (CSB) et huile. Pendant les distributions faire des démonstrations culinaires et réaliser du dépistage et référer- s’il y a un centre de prise en charge proche.

Continuer à prendre en charge les ménages sous le projet actuel (financement GFO) courant et élargir la couverture selon les besoins jusqu’à Décembre 2016. Revoir la modalité et améliorer la diversité alimentaire. Voir la possibilité de faire des coupons sur les camps (e-voucher), pour améliorer la diversité alimentaire. Voir si travailler dans les zones couvertes par l’assistance alimentaire du gouvernement pour compléter leurs rations- se compose de céréales seulement.

Compléter la ration du gouvernement pour avoir une meilleure diversité alimentaire

Accès des revenus la nourriture et des besoins de base à travers du CFW pour des équipements WaSH et « résilience »

Réaliser une analyse de marché en urgence pour la sécurité alimentaire : Mil, riz, etc.…

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Volet 2-3)

Protection et restitution des moyens d’existence :

Réaliser des évaluations CLARA, par genre et âge, pour les options de moyens d’existence sur lesquelles baser l’appui aux moyens d’existences et le compléter avec une analyse rapide du “Care” (Rapid care analysis).

Accès à des revenus à travers des coupons d’argent/ argent direct pour les besoins de base.

L’accès à des biens de moyens d’existences (intrants et autres), coupons ou argent, avec de la formation pour des groupements et des individus. Incluant des cas référés de survivants de la violence basée sur le genre et femmes, filles sorties de BH. Facilitation des liens aux marchés

Formation professionnelle pour des cas référés des survivants de la violence basée sur le genre et femmes, filles sortie des BH. Facilitation des liens aux marches

Evaluation de marchés pour les moyens d’existences, EMMA: emploi, crédit, poivrons, élevage et/ou autres.

Explorer la pertinence d’accès au crédit à travers de tontines améliorées.

Si l’accès aux terres et cours d’eau (lac et Komadougou) s’améliore, faire un appui à la saison maraichère Janvier- Aout, et agricole de 2017 semences et outils avant

Préparation et Protection :

Faire passer des messages sur les services de protection disponibles à travers des activités SAME

Faire passer des messages de possibles risques sur la zone et comment le mitiger. Coordination et information :

Commencer un groupe de travail sur les programmes de transferts monétaires et analyse de marché à Diffa

Faire une analyse de communication pour mieux comprendre comment faire passer des messages de façon à « ne pas nuire » aux populations.

Utiliser les nouvelles technologies pour l’enregistrement et les coupons- en coordination avec des autres acteurs si possible (pour avoir une carte) mais penser toujours aux politiques de protection des données d’Oxfam. accélérer la mise en place du système pour la réponse de Diffa

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Protection Formation sur la Protection and safe programming pour les equipes Oxfam et partenaires

Formation des équipes Oxfam et partenaires sur le droit international humanitaire et droits humains dans des contextes fragiles et affectés par les conflits

Formation sur la protection aux autorités locales et leaders communautaires (également dans les camps) – se coordonner avec IRC/HCR

Mapping des services et analyse régulière de la protection ainsi que des analyses des risques

Mettre en place des comités de protection dans les communautés affectées – en étroite collaboration avec les équipes PHP/EFSVL afin de mettre en place un système de référencement: formation des membres et équipements avec un minimum de moyens de communication – et mise en place en coordination avec les autorités étatiques compétentes IRC/HCR.

Analyse des informations et des moyens de communication afin d’identifier les canaux de communication adéquats

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WaSH Augmenter l’approvisionnement en eau et capacité de pouvoir se déployer rapidement Selon la zone : forage à la talière (forage manuel), forage mécanique (certaines zones comme celle à proximité du Lac demandent une profondeur conséquente +100m et donc une capacité de forage et un coût important), water trucking et capacité de raccordement à un réseau Limite : il est possible qu’il soit difficile de mettre en place des stations de traitement des eaux à partir d’eau de surface – faible disponibilité – durée de vie des mares de 3 mois. Moyen-long terme : assurer une prise en compte de l’eau pour les animaux via des puits pastoraux dans les zones à risque de compétition (Chétirimati – zone pastorale autour de Sayam/Fourdi). Pour l’entretien des infrastructures, prévoir du support via vouchers pour les adductions d’eau potable déjà en place (sur la base de discussion avec les gestionnaires actuels/Mairies) et prévoir un stock de pièces détachées pour les pompes manuelles (à voir selon la zone, principalement des india mark II mais vergnet souhaiterait s’implanter également).

Assurer un accès à l’assainissement – notamment latrines et douches de manière rapide et en adéquation avec les besoins des hommes, femmes, filles, garçons, Voir le design des latrines et douches selon les zones (urgence ou semi permantes) mais toujours avec le feed back des communautés. Dans les sites où il y a beaucoup d’enfants et ou cela peut tout simplement être pertinent, voir la possibilité de faire des latrines uniquement pour des enfants. Prendre en compte la gestion des déchets en lien avec les articles d’hygiène féminine (préférence des femmes pour les serviettes hygiéniques dans certaines zones). Concernant les déchets et selon la pertinence du site – durée de vie, voir la possibilité de commencer des valorisations des déchets pour limiter l’impact environnemental.

Améliorer ou même mettre en place un dialogue avec les communautés affectées pour mieux comprendre et répondre aux besoins de ces populations en facilitant leur implication quant à la gestion des infrastructures sanitaires

Accompagner les pratiques de protection des maladies hydriques en appui en kits d’hygiène mais aussi l’information sur les infrastructures disponibles

Assurer une surveillance communautaire notamment en lien avec les risques sanitaires, inondations et assurer un système de communication/information en lien avec notamment les équipes de protection.

Information et coordination

Commencer un groupe de travail multisectoriel sur des réponses rapides concernant les mouvements de populations avec les acteurs humanitaires, incluant également les actions de réponse. (il existe déjà un groupe de travail à Niamey pour les aspects WaSH concernant les mouvements de populations)

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Annexes :

Annexe A. : Liste d’acteurs rencontrés

Organisation Lieu et personne

ACF Niamey (point focal WaSH et SAME)

MSF -Espagne Niamey et Diffa (Point focal WaSH et nutrition)

CICR Niamey et Diffa (Pint focal Ecosec et WaSH)

PAM Niamey et Diffa (Point focal programmes)

UNHCR Niamey et Diffa

UNICEF Niamey et Diffa

CCH Niamey et Diffa Point focal SA

IRC Niamey (point focal SAME)

Save the Children Niamey et Diffa

Annexe B : Carte avec les sites des déplacés

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Annexe C : Carte des phases d’insécurité alimentaire

Annexe D : Carte avec les attaques

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Annexe E : Carte des zones à risque pour inondations

Annexe F : Carte des Zones Moyens d’Existence et Calendrier Saisonnière (ZME Poivrons)

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Annexe G : Carte sur la situation des marchés temps normal et interruptions 2016.

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